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French Pages [523] Year 1995
Les usages des graveurs dans la notation
d'upsilon et des phonémes aspirés: Le cas des anthroponymes grecs dans les inscriptions latines de Rome
Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liege — Fascicule CCLXX
Gérald Purnelle
Les usages des graveurs dans la notation d’upsilon et des phonémes aspirés: le cas des anthroponymes grecs dans les inscriptions latines de Rome
1995 Diffusion
Librairie DROZ S.A. 11, rue Massot, Genéve
12
Conformément au règlement de la «Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres», le présent ouvrage a été examiné par une commission technique composée de M. Christian TOURATIER, Professeur à l’Université de Provence,
M.
Arthur
Bopson,
Professeur
ordinaire
à l’Université
de Liège,
M. Étienne ÉVRARD, Professeur ordinaire honoraire à l'Université de Liège, Mlle Liliane Bopson et M. Joseph DENOOZ, Chargés de cours à l'Université de Liège. M. Étienne ÉvRARD a été chargé de surveiller la correction des épreuves.
Dépót légal N? d'ORDRE: D 1995/480/60 ISBN Broché 2-87019-270-3 ISBN Relié — 2-87019-070-0 © Copyright 1995 Bibliothéque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège 7, Place du 20 Août, 4000 Liège, Belgique Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. Imprimé en Belgique
À Etienne Évrard
Introduction
Très tôt, les Latins sont entrés en contact avec le monde grec. Au fil du temps, les relations qu'ils entretinrent avec les populations de langue grecque ne firent que s'intensifier, d'abord en Italie méme, puis dans la partie orientale de la région méditerranéenne, dés la conquéte de la Gréce et durant toute
l'occupation!. La domination politique de Rome eut pour effet l'afflux et l'installation dans la Ville et en Italie d'individus d'origine grecque, hommes libres, affranchis ou esclaves. La trace de ces contacts, toujours plus étroits, dans les sources écrites que nous a léguées l'Antiquité est importante. Les mots d'origine grecque sont abondamment attestés dans les documents de langue latine : textes littéraires, techniques ou scientifiques conservés dans des manuscrits, mais aussi
inscriptions et papyrus.
On
peut, dans
l'ensemble
que forment
ces
termes, distinguer plusieurs types : à cóté de mots qui furent réellement empruntés et assimilés, c'est-à-dire adaptés au phonétisme et à la morphologie du
latin,
on
trouve
de
nombreux
vocables
qui
sont
cités
d'une
maniére
qui marque bien qu'ils étaient ressentis comme étrangers et n'étaient pas véritablement entrés dans la langue ; enfin, les noms propres grecs mentionnés
dans les textes latins sont trés nombreux, qu'ils ressortissent au domaine littéraire (mythologique, historique) ou qu'il s'agisse d'anthroponymes, de toponymes, de théonymes, etc.
Tous collections,
ces termes ont, depuis d'analyses,
selon
longtemps,
plusieurs
fait l'objet de relevés,
points de
vue?.
Le corpus
de
qu'ils
forment a été exploité dans plusieurs directions : l'étude des deux lexiques en tire grand profit, tout comme celle des contacts qui se sont développés entre les deux langues et entre les deux cultures, aux points de vue littéraire, ! On trouvera une synthèse de ces relations et des « conditions historiques des emprunts » du latin au grec dans BIVILLE, Emprunts, pp. 21-33. ? P. ex. O. WEISE, Die griechischen Wörter im Latein, Leipzig, 1882; B. FRIEDEMANN, Die jonischen und attischen Wörter im Altlatein, Helsingfors, 1937; S.
JANNACONE, Recherches
sur les éléments grecs du vocabulaire latin de l'Empire, 1, Paris, 1950; S. FREI-KORSUNSKY, Griechische Wörter aus lateinischer Überlieferung, Zürich, 1969.
10
INTRODUCTION
religieux ou scientifique. En outre, s’agissant des anthroponymes, l'étude de la démographie et de la société antiques recourt de façon importante aux noms de personnes d’origine grecque; leur formation, leur diffusion, le statut de leurs porteurs sont abondamment
utilisés par la science onomastique et
l'étude sociale des populations. Enfin, l'étude des deux langues impliquées exploite de maniére importante les mots d'origine grecque
transcrits dans les documents
de langue
latine. Plus précisément, pour se limiter à un seul aspect du domaine linguistique, la facon dont les sons d'une
langue sont notés dans une autre est
généralement exploitée dans une double perspective : il s'agit de tirer de chaque graphie attestée toutes les informations qu'elle peut fournir à l'étude du phonétisme de la langue originelle, mais aussi de la langue emprunteuse. Dans le cas qui nous occupe, que l'on se place du point de vue synchronique
ou diachronique, il est évident que l'étude des deux langues classiques peut retirer beaucoup des graphies antiques, qu'elles soient grecques ou latines, littéraires, épigraphiques ou papyrologiques. S'agissant de langues mortes, l'écriture constitue d'ailleurs, à côté de précisions sporadiques fournies par
les grammairiens anciens, une source d'information presque exclusive pour l'étude du phonétisme de ces langues.
En l'occurrence, la masse importante de mots d'origine grecque qui sont transcrits dans les textes et les inscriptions de langue latine fait l'objet d'une double analyse : on y cherche d'éventuelles traces de l'évolution phonétique du grec, propres à confirmer ce que montrent les documents rédigés dans cette
langue; on y observe la manifestation de mutations strictement latines, qui s'appliquent à des mots étrangers sans considération de leur origine. Dans le
second cas, l'existence d'une graphie purement latine dans un mot d'origine grecque témoigne de la pénétration plus ou moins profonde de ce dernier dans le lexique de la langue emprunteuse et permet de distinguer les termes véritablement adoptés par le latin des simples citations translittérées. 1. La transcription des sons grecs en latin Parmi les questions que pose la présence des mots d'origine grecque dans les documents de langue latine, il reste un aspect qui mérite une attention
particuliére. Amenés à intégrer ces mots dans leurs textes, les Latins furent, de tout temps, confrontés à la nécessité de leur donner une forme écrite. Ils durent développer des solutions graphiques propres à noter, au moyen du seul alphabet latin, les sons d'une langue étrangère. La façon de transcrire la plupart de ceux-ci n'a suscité aucune difficulté majeure. Ce fut le cas pour la
INTRODUCTION
11
plupart des voyelles, des diphtongues et des consonnes grecques. La présence de correspondants plus ou moins parfaits dans le système latin a déterminé, au point de vue graphique, la constitution d'un système d’&quivalences (translittération) quasiment fixe.
L'origine grecque de l'alphabet latin a largement contribué à faciliter cette transcription : lorsque les caractéres grecs et latins qui se correspondaient
phonétiquement avaient également la méme forme, la notation latine du grec était tout à fait transparente; elle se réduisait à une translittération. Soit les solutions suivantes : A=a; I=tetet, E-tet)n,Ozoeto; V=ov,
AV = au; EV = EU; AE = at; OE = ot; P=n,T=T,C=X%,
B=ß;D=d;G6=y; Mzu,
N=v,;
L=À;R=p; 5 = 0.
Il reste une série limitée de sons grecs qui, étant étrangers au système
phonologique latin, ne pouvaient être transcrits avec autant de facilité et de précision graphique. il s’agit de la série des occlusives aspirées, de l’upsilon
et du zéta, auxquels s'ajoute le [r] sourd et aspiré, initial ou géminé. En outre, il faut citer à part l'aspiration initiale, qui existait en latin, mais qui, n'étant pas explicitement notée dans l'orthographe grecque, constituait un cas particulier.
Au début, l'orthographe des Latins, pour ces sons, ne faisait que reproduire l'imperfection de leur prononciation : ils étaient incapables de prononcer les sons qu'ils entendaient et leur substituaient, dans leur discours, les sons latins les plus proches, ce qui entrainait une perte d'information ou
de précision phonétique : les aspirées étaient notées par les signes des sourdes (C T P), upsilon par V, zéta par S, le rho sourd par R; l'aspiration initiale n'était pas notée. 3 En outre, un seul signe X pour ξ, ij étant décomposé en PS.
12
INTRODUCTION
Par la suite, une amélioration de la prononciation a déterminé la création
d'une graphie particulière pour chacun de ces phonèmes“. Ne disposant pas, dans leur alphabet, de signes propres à les distinguer, ils ont recouru à deux
solutions différentes : dans le cas des occlusives aspirées, ils n’ont pas créé de nouveaux signes, mais des graphies nouvelles, sous la forme de digrammes, cumulant l’ancienne graphie (le signe d’une sourde) et le signe H, marque de
l'aspiration; les traits distinctifs des phon&mes étaient donc décomposés en deux caractères. Par contre, pour transcrire la voyelle upsilon et le zêta, les Latins n'ont trouvé d'autre solution que d'adopter les deux lettres grecques qui leur correspondaient.
Ces deux signes, Y et Z, furent utilisés dans la
transcription de mots grecs, mais ne furent jamais considérés comme latins,
ni intégrés dans l'alphabet?. Avec le temps, les Latins ont donc établi un systéme de translittération que l'on peut qualifier de «normal», dans lequel, à chaque phonéme (ou groupe de phonèmes) grec, correspondait une graphie spécifiquef. Dans ce système, les sons les moins familiers possédaient leur graphie propre et n'étaient plus graphiquement confondus avec d'autres. Seule était négligée la quantité vocalique, ce qui était de règle en latin. Ce code était le suivant : AEIOV
AV
PTCBDG H PH
TH
CH
EV AE
OE
SLRMN
Y Z
RH
2. La transcription des sons grecs dans les inscriptions latines
Π n'est pas facile d'évaluer avec précision dans quelle mesure ce code standard de translittération s'est imposé dans l'orthographe des textes littéraires classiques qui utilisent des termes et des noms propres d'origine grecque : généralement, les manuscrits des œuvres classiques respectent le systeme de transcription, mais il est possible que, dans plus d'un cas, la tradition ait normalisé leur orthographe; ce fut notamment le cas pour des
œuvres plus anciennes, telles celle de Plaute’. La situation est différente dans le vaste ensemble de documents que forment les inscriptions latines. Dans le corpus épigraphique, la notation 4 L'origine de ces deux types de graphies et leur signification sont évoquées de manière plus
détaillée dans le cours de notre étude; cf. 2.11, 8.11 et 8.12. 5 Cf. LEUMANN, ὃ 10, p. 12, PERL, pp. 198-203. Cicéron appelait ces deux signes « Graecae litterae » (Orator, 160) et ne comptait que 21 lettres dans l'alphabet latin (De Natura Deorum, II, 93). Quintilien tenait X pour la dernière lettre de cet alphabet (1.4,9).
$ Cf. BIVILLE, Emprunss, pp. 44-46. ? Cf. MEILLET, Orthographe; REDARD.
INTRODUCTION
13
des phonèmes de graphies
grecs inconnus du latin présente une plus grande variété
que dans
la littérature. Les
graphies
particulières, créées ou
introduites pour les distinguer des autres phonèmes, apparaissent en nombre dans les inscriptions, mais ce système savant n’y a pas éliminé complètement l’ancienne série de graphies. On constate en outre que deux autres graphies sont apparues dans les inscriptions : I pour upsilon et F pour phi. La multiplicité des graphies employées pour ces phonèmes constitue un des traits saillants de l'orthographe des inscriptions latines. Celle-ci se révèle particulièrement problématique, par sa diversité, voire son incohérence ; l’apparente absence de toute norme, de toute régularisation de l’orthographe dans les inscriptions n’a cessé d’intriguer les générations de spécialistes qui s’y sont intéressés. C'est dans la perspective de l'étude générale de l'orthographe épigraphique que se place notre recherche. Par leur spécificité, par les difficultés que leur notation posait aux Latins, les phon&mes grecs évoqués plus haut constituent un des cas les plus intéressants de ce domaine; on est en droit de supposer qu'ils seront particuliérement révélateurs de la nature de cette
orthographe. L'étude de la transcription des phonémes typiques du grec dans les inscriptions latines implique l'examen de plusieurs aspects de la question. Le premier aspect de la recherche est qualitatif : les différentes graphies attestées sont analysées d'un point de vue historique, linguistique (phonétique) et épigraphique. Il convient, en premier lieu, de déterminer l'origine de chaque graphie et, corollairement, son lien avec la facon dont étaient prononcés les sons
transcrits.
Il s'agit ensuite
d'établir
le statut exact de chacune
d'entre elles dans le syst&me orthographique latin ou, du moins, dans les habitudes orthographiques que l'on peut déceler dans les inscriptions. Toutes les graphies attestées pour chaque phonème sont analysées, qu'elles soient fréquentes ou rares, voire uniques. Eu égard au trait dominant de cette transcription (la coexistence des différents types de graphies aux mémes époques dans les inscriptions), il est par ailleurs nécessaire de mener l'investigation dans une seconde perspective et de lui donner une dimension quantitative, en la faisant porter sur un ensemble d'attestations puisées dans un corpus strictement défini et fondé sur un dépouillement aussi exhaustif que possible. Ce n'est qu'en évaluant, dans un tel corpus, la répartition des différentes graphies et la proportion atteinte par chacune d'entre elles qu'il sera possible de cerner davantage leur fonction exacte.
14
INTRODUCTION
3. Description du corpus Le choix du corpus étudié doit répondre à plusieurs conditions. Il doit regrouper un nombre d'attestations suffisamment important pour étre significatif; il doit, par ailleurs, être aussi homogène que possible. La première exigence nous a conduit à nous limiter aux inscriptions latines de la ville
de Rome. Les inscriptions produites dans cette seule ville sont de loin plus
nombreuses que dans toute autre région de l'Empire?. L'exigence d'homogénéité a imposé d'opérer un choix dans l'ensemble des mots d'origine grecque attestés dans ce corpus : seuls ont été pris en
compte les noms de personnes. Qu'il s'agisse de substantifs, de verbes ou d'adjectifs, les vocables autres que les noms propres ont été exclus, d'une part en raison de leur relative rareté, d'autre part, parce que leur éventuelle
intégration dans le lexique courant de la langue latine risque de leur avoir conféré un statut qui, trés éloigné de celui des noms propres, eut peut-étre un effet différent sur la graphie. De la même manière, les noms propres autres
que les anthroponymes, à savoir les théonymes, les toponymes et les noms d'animaux, ont été écartés; eux aussi sont rares dans les inscriptions, à la différence des noms de personnes, qui sont trés nombreux. L'ensemble des anthroponymes d'origine grecque attestés dans les ins-
criptions de la ville de Rome a fait l'objet d'un recueil particulier, publié en
1982 par Heikki Solin?. Dans les Prolegomena de cet ouvrage, l'auteur en a clairement décrit le
contenu:
il regroupe tous les noms grecs des habitants de Rome, qu'il s'agisse
de cognomina, de gentilices ou de noms isolés!?; toutes les inscriptions conservées ont été prises en compte, des origines jusqu'à 600 de notre ère!!.
La graphie de chaque attestation est respectée par l'auteur; la nomenclature compléte de chaque individu est publiée, telle qu'elle figure dans l'édition, avec tous les signes critiques imposés par l'état de conservation de l'inscription. Cet ouvrage
présente,
pour
la phase
heuristique
de notre
recherche,
un triple avantage. Il repose sur un dépouillement complet de toutes les inscriptions de Rome : non seulement celles qui sont rassemblées dans les 8 Cf. H. SOLIN, Beiträge, p. 18. 9 H. SoLIN, Die griechischen Personennamen in Rom : ein Namenbuch, 3 vol., Berlin, 1982
(Corpus Inscriptionum Latinarum, Auctarium). 10 H. SOLIN, Namenbuch, p. XXI. L'auteur précise que, sans aucun doute, dans la documentation épigraphique de Rome figurent également les noms de nombreux individus qui n'étaient pas habitants de la Ville, mais de simples passants ou des soldats.
Il Jbid., p. XXIL
INTRODUCTION
15
grands recueils (le volume VI du CIL Romae), mais aussi toutes celles qui des recueils plus limités (antérieurs ou dans des revues. En outre, toutes
et n’y ou les
les Inscriptiones Christianae Vrbis figurent pas et sont publiées dans postérieurs au CIL et aux ICVR) occurrences de chaque nom grec
ont été regroupées, chaque forme latine d’un anthroponyme étant rapportée par H. Solin à un modèle grec. Cette disposition du matériel est d’un grand avantage pour les multiples comptages que l’aspect quantitatif de notre étude nous amènera à opérer. Enfin, chaque inscription a été datée par l’auteur. Cette information supplémentaire
fournie par H. Solin nous
permettra d'appréhender la dimension diachronique de la transcription des phonémes grecs que nous étudions. D'une manière générale, l'auteur est resté trés prudent dans ses datations. Sauf exception, leur précision ne descend pas en dessous de 50 ans; il a obéi à des critères formels précis, qu'il a décrits précédemment dans un autre ouvrage!? ; la plupart du temps, une inscription est rapportée à un siècle, voire à une période plus large (p. ex., 1"-11° s., IT s.; cf. infra). Pour constituer notre corpus, nous avons retenu, dans l'ensemble établi par H. Solin, les anthroponymes contenant au moins un des phon&mes grecs étrangers au systéme latin. L'un de ceux-ci n'a toutefois pas été retenu : il
s’agit du zéta, que nous avons préféré écarter pour deux quantitatif. Ce phonéme est nettement plus rare, dans les Rome, que les aspirées ou upsilon; il n'aurait pas été possible de la méme manière la méthode statistique utilisée pour les
raisons d'ordre inscriptions de de lui appliquer autres sons. En
outre, il semble que sa notation était nettement moins problématique que
celle des autres phonémes grecs inconnus du latin : quelle que soit la période envisagée, la proportion de la graphie normale en Z est trés élevée, la graphie
plus ancienne en S étant extrément rare!?. Notre étude est donc exclusivement consacrée à la transcription de la voyelle upsilon et des phonèmes impliquant une aspiration.
V ἢ SOLIN, Beiträge, pp. 35-38. 13
Ci-dessous les effectifs des trois principales graphies pour zéta, répartis par siècles.
I* s. nf s. Π s. 1V* 5. ιν
s.
Total 382,83 318,83 150,17 72,50
Z 371,33 315,83 144,67 61,67
S 5,00 2,50 1,50 2,50
I 0,50 0,50 4,00 8,33
*6 de Z 98,56 99,06 96,34 85,06
924,33
899,50
11,50
13,33
97,31
N'ont pas été comptées : les formes oü la graphie pour zéta a disparu de la pierre; les graphies (trés rares) en G, en DI et autres; ont été comptées : les graphies en ZZ et SZ (sous Z).
16
INTRODUCTION
Le recueil de H. Solin ne fut, pour notre recherche, qu’un premier instrument heuristique : nous avons systématiquement vérifié, dans les recueils et autres sources, la référence et la forme de chacune des occurrences que nous avons extraites de cet ouvrage. Nous avons, la plupart du temps, retenu les attributions proposées par H. Solin, c'est-à-dire l'identification du nom grec à l'origine de chaque forme épigraphique attestée; nous avons toutefois, sur ce point, fait un usage fréquent de l' Index cognominum du volume VI du CIL, qui a été publié en 1980 par L. Vidman et qui présente, pour plus d'une
forme, des propositions différentes de celles de H. Solin!*. Nous avons, en outre, extrait de cet Index quelques formes qui n'avaient pas été reprises par H. Solin. Enfin, nous avons retenu sans modification la date attribuée par ce dernier à chaque occurrence. Il n'y a pas grand risque à se fier complétement aux datations de l'auteur, eu égard à sa prudence, qui l'a conduit à ne choisir que
rarement une précision inférieure au siècle, les inscriptions pour lesquelles il préfère ne pas trancher entre deux, voire trois siècles, étant nombreuses (cf.
infra). Le tableau suivant regroupe les effectifs totaux des noms constituant
notre corpus'®. La deuxiéme colonne dénombre, pour chaque datation, les noms conte-
nant au moins un phon&me aspiré (p. ex. Hermes, Agathon, Eutychus, Philon, Bacchis, Pyrrhus, Agathetyche). La troisiéme comptabilise ceux qui contien-
nent au moins un upsilon (p. ex. Amaryllis, Tyche, Syntyche). La première, qui procéde des deux autres, ne reprend qu'une seule fois les noms qui contiennent à la fois une aspiration et un upsilon (p. ex. Hygia, Tyche, Nymphe, Synthetus, Chrysanthus). Les effectifs sont distribués dans l'ensemble du tableau selon les différentes datations proposées par H. Solin, qu'elles portent sur une période d'un, deux ou trois siécles. A
I^ s. av. J.-C.
ni s. av. J.-C. I s. av. J.-C.
B
C
8
8
1
32 329
30 304
il 63
14 Les formes extraites des inscriptions du volume VI du CIL étant très nombreuses, elles sont, la plupart du temps, citées sans mention du numéro de volume; en conséquence, toute référence constituée d’un simple numéro renvoie à ce volume.
15 Toutes les occurrences des noms que nous avons retenus dans l'ouvrage de H. Solin sont comptabilisées dans ce tableau, y compris les formes où la graphie impliquée n'est pas conservée sur la pierreet a été restituée. Dans le corps de notre recherche, ces formes n'ont été retenues dans aucun des comptages utilisés; seules ont donc été comptabilisées les occurrences de phonèmes effectivement conservées.
INTRODUCTION
17
I" s. av.-1* s. ap. J.-C.
727
628
224
7314 7152 1547 2378
6388 6810 1364 2076
2274 2781 562 848
ι΄ -π| s.
974
859
354
u-ıV° s.
9
8
3
IH s.
971
866
328
Ir*-1v* s. ur-v®s.
567 69
472 54
215 26
IV* s IV*-v* s
475 182
383 149
177 59
IV^-V! s. IV^-VIf s.
159 16
133 14
55 2
V? s. v*-vi* s.
86 6
64 6
40 1
vs.
25
24
6
8
8
1
VIS=-VIIT s.
13
11
5
non datés
65
53
30
Totaux
23712
20712
8066
Les objectifs que nous
nous
I" s. ap. J.-C. IT s. ers. us.
VIS-VIL s.
sommes
fixés nécessitent une approche
diachronique de la question: s’intéresser à la transcription des phonèmes grecs telle qu’elle se réalise dans un vaste corpus impose d’étudier la façon dont elle a varié dans le temps. Tels qu'ils sont distribués dans le tableau qui précède, nos effectifs totaux ne se prêtent guère à une distinction chronologique suffisamment significative: la multiplicité des datations proposées par H. Solin provoque un éparpillement des occurrences et interdit, telle quelle, tout regroupement. Nous avons donc pris le parti de redistribuer ces effectifs selon les siècles. Les attestations dont la datation est moins précise et couvre deux ou trois siècles ont été proportionnellement réparties entre les siècles
impliqués. Le tableau suivant présente les mêmes effectifs que plus haut, après redistribution. A
B
II* s. av. J.-C. I" s. av. J.-C.
24,00 708,50
23,00 633,00
I" s. ap. J..C. II^ s. ur s. IV* s.
12069,17 7 259,67 2283,17 932,50
10561,67 6 367,83 2 006,83 762,00
C 6,50 180,50 3963,83 2 603,83 809,50 342,50
18
INTRODUCTION
V* s. VY s.
260,00 89,00
207,33 78,83
97,50 25,83
VII s. VIII s.
14,50 6,50
13,00 5,50
3,50 2.50
non datés
65,00
53,00
30,00
23 712,00
20712,00
8 066,00
22 544,50
19 698,33
7719,67
Totaux FIV
s.
C'est cette redistribution qui explique les décimales des effectifs, que ce soit dans ce tableau ou dans tous ceux qui, dans la Liste de données
I, détaillent le nombre d'attestations de chaque graphie dans les différentes
classes prises en compte!®. Dans chacun de ces tableaux, les pourcentages atteints par chaque graphie dans un ensemble sont précisés, pour autant que le total soit suffisamment important : nous n'avons pas donné ces pourcentages
pour les ensembles dont les effectifs sont inférieurs à 30 unités. 4. La méthode statistique L'objectif de la partie quantitative de notre recherche est d'expliquer, dans la mesure du possible, les causes de la coexistence des deux ou trois graphies employées pour un même phonème. Pour déceler ces causes, nous
avons développé une méthode fondée sur le recours à la statistique et propre à faire apparaître d'éventuelles variations dans la répartition de ces graphies!?. Dans l'ensemble des effectifs de chaque phonéme étudié, nous avons distingué plusieurs classes pouvant étre opposées et comparées les unes aux autres, en fonction de différents critéres internes. Les principaux critéres sont : la position du phonéme dans les noms oü il apparait, son environnement
phonétique direct, l'étymologie des noms qui le contiennent'®. !6 Ces tableaux ne figurent pas dans le corps de notre texte, mais sont rassemblés dans la Liste I, à laquelle il est fait systématiquement renvoi.
17 Quelques résultats partiels et provisoires de cette recherche ont été présentés au V* Colloque de Linguistique latine (cf. G. PURNELLE, La transcription des noms grecs dans les inscriptions latines : le cas des aspirées, dans Actes du V* Colloque de Linguistique latine, Louvain-la-
Neuve/Borzée, 31 mars — 4 avril 1989, édités par M. LAVENCY et D. LONGRÉE, Louvain-laNeuve, 1989, pp. 355-366). 18 Pour l'examen de ce critère, nous avons distingué plusieurs ensembles de noms ayant une étymologie commune (par exemple le nom Tyche et les dérivés du substantif Toy», tels que Tychius, Eutychus, Agathetyche). La parenté des noms regroupés dans un méme ensemble étymologique, ou famille, repose généralement sur un élément que nous avons appellerons « théme », sans qu'il se confonde pour autant avec ce que ce terme désigne plus précisément dans la morphologie des langues classiques ; l’acception sous laquelle nous le prenons ici correspond à sa valeur de synonyme du terme « radical » (cf. Dictionnaire de la Linguistique, sous la direction de Georges MOUNIN, Paris, 1974, p. 280, s. v. « radical »).
INTRODUCTION
19
Dans chaque classe prise en compte sont distingués les effectifs de chacune des deux ou trois graphies attestées. La méthode statistique à laquelle nous avons recouru vise un double objectif : comparer la répartition des graphies concurrentes dans une série homogène d'effectifs avec leur distribution dans une autre; évaluer la probabilité que les écarts constatés entre les deux groupes soient aléatoires. Pour ce
faire, nous avons recouru à un test statistique particulier, le test de Pearson, dit aussi x? («khi carré »); sa formule est: x? = y; on: ‚oü O représente chaque valeur observée des éléments étudiés et T' leur valeur théorique. Les effectifs théoriques correspondent à ce que serait la répartition des éléments examinés si elle était proportionnellement identique dans les deux ensembles
comparés, c'est-à-dire entièrement aléatoire!?. Un exemple tiré du corps de notre étude permettra d'illustrer le fonctionnement du test et sa signification : à la page 243, test n? T165, la répartition des graphies CH et C pour khi au I siècle est comparée à celle des mêmes graphies au π΄. Les effectifs observés (O) sont les suivants : s. ι s. sa
CH 2302,17 1503,83
c 268,83 145,67
Les totaux verticaux et horizontaux de ces effectifs sont calcules : I* s, nf s. Total
CH 2302,37 1 503,83 3806,00
c 268,83 145,67 414,50
Total 2571,00 1 649,50 4220,50
Ces totaux permettent de calculer les effectifs théoriques (T°) de chaque
case du tableau, par une simple règle de trois? ; ainsi, pour la première valeur observée, 2 302,17 occurrences de CH au I” s., (3806 x 2571)/4220, 50 =
2318, 50. Soit, pour le premier tableau, les effectifs théoriques suivants : CH
ς
Total
I" s.
231850
25250
2571,00
11° s.
1487,50
162,00
1649,50
Total
3806,00
41450
4220,50
19 Pour une explication du test, cf. notamment Charles MULLER, Initiation aux méthodes de la statistique linguistique, Paris, Champion,
1992 (réimpression de l'édition Hachette de 1973),
pp. 116-127.
2 En réalité, dans le cas d'un tableau de deux colonnes sur deux lignes, seule la première valeur d'effectifs théoriques nécessite une telle opération; les trois autres peuvent être calculées par soustraction à partir de La première et des totaux horizontaux et verticaux.
20
INTRODUCTION
Selon la formule énoncée plus haut, la valeur du x? est calculée comme suit : _ (@302,17-2318,5%? , (268,83-—252,5) , (1503,83—1487,5) , (145,67—162) _
x =
DES
+
2
+
MES
—*
1e
= 2,996.
Le test du x? «sert à apprécier en probabilité l’écart constaté entre une
observation et un modèle théorique?! ». À toute valeur prise par x? correspond une probabilité d'obtenir aléatoirement les différences de répartition observées entre les ensembles comparés. Plus la valeur de x? est faible, plus la répartition a des chances d’être due au hasard. Pour évaluer la significativité
des différences, c'est-à-dire pour déceler non aléatoire dans les répartitions, il faut de liberté du tableau évalué : un tableau (comme celui de notre exemple) a un seul
l'éventuelle influence d'un facteur tenir compte du nombre de degrés de deux lignes sur deux colonnes degré de liberté, soit v = 1, calculé
sur base de la formule v = (n — 1)(k — 1), où n est le nombre de colonnes et k le nombre de lignes??. Le caractére aléatoire d'une distribution est lié
à la valeur prise par le x? : la valeur que l'on prend habituellement comme seuil correspond à une probabilité P égale à 0,05; on considère qu'un x? inférieur à ce seuil n'est pas significatif : la distribution des effectifs est tenue pour aléatoire; par contre, lorsque x? est supérieur à cette valeur, on estime que la répartition est due à un autre facteur que le simple hasard. Les valeurs de x? qui correspondent aux différentes probabilités varient selon le nombre de degrés de liberté; pour v = 1, le seuil de probabilité équivaut à x? = 3,841. La table de distribution reproduite ci-dessous détaille ces valeurs pour les trois premiers degrés de liberté (qui sont les seuls auxquels correspondent
les tests calculés dans notre &tude)?. P = 0,90] 0,70 } 0,50 | 0,30 | 0,10 | 0,05 | 0,02 | 0,01 1| 2| 3|
0016 0,211 0,583
| 0,001
| 0,148 | 0,455 | 1,074 | 2,706 | 3,841 | 5,412 | 6,635 | 10,827 | 0,713 | 1,386 | 2,408 | 4,605 | 5,991 | 7,824 | 9,210 | 13,815 | 1,424 | 2,366 | 3,665 | 6,251 | 7,815 | 9,837 | 11,341 | 16,268
Enfin, il faut préciser que, lorsqu’un des effectifs théoriques présente une valeur inférieure à cinq, on considère que les résultats du x? ne sont pas utilisables; en conséquence, aucun des x? pour lesquels ce phénomène se produit n’est analysé dans notre étude. 21 MULLER, op. cit, p. 116. 22 Dans le corps de notre étude, la plupart des x? calculés auront un seul degré de liberté (v = 1) ; pour quelques applications seulement
v vaudra 2.
23 On trouvera une table plus complète dans MULLER, op. cit., p. 179.
INTRODUCTION
21
Les résuitats des différents tests calculés sont systématiquement présentés, de manière synthétique, dans la Liste I. Seules sont mentionnées de façon explicite les valeurs des x?. Les effectifs sur base desquels ils sont calculés figurent dans les tableaux d'effectifs placés dans la même liste. Pour chaque test, référence est faite à ces tableaux, afin de permettre au lecteur de retrouver les données nécessaires au
calcul. Les valeurs de x?
qui sont significatives, c'est-à-dire supérieures au seuil de
probabilité, sont imprimées en caractère gras.
5. La fabrication des inscriptions Pour analyser quelques graphies, assez rares, qui apparaissent dans la transcription de certaines occurrences des phonèmes aspirés et d’upsilon, nous serons amenés à évoquer les conditions d’élaboration et de gravure des inscriptions.
On sait mieux, depuis les travaux du paléographe Jean Mallon, que
la fabrication de celles-ci peut être divisée en trois étapes. Le texte de l'inscription était d'abord rédigé sur un support éphémère (papyrus ou tablette de cire), généralement dans une écriture cursive différente des lettres capitales
destinées à figurer sur la pierre. Ce premier état du texte, que J. Mallon appelle « minute », était ensuite lu par un ouvrier qui le disposait dans le champ €pigraphique aménagé sur la pierre, en tragant les signes l'un apres l'autre, au moyen d'un stylet, d'un morceau de charbon ou d'un pinceau. Ce dessin était ensuite gravé de maniére définitive. Ces trois étapes pouvaient incomber À trois personnages différents : le premier, que nous appellerons rédacteur, est à l'origine de la minute; le deuxiéme, que Jean Mallon nomme ordinator, reportait le texte sur la pierre; enfin, c'est au graveur que revenait la dernière opération. Dans la réalité, il n'est pas exclu que deux de ces personnages se soient, à l'occasion, confondus : l'ordinator a pu rédiger ou graver lui-méme le texte de l'inscription.
Quoi qu'il en soit, il apparait que la multiplicité des étapes de cette fabrication est à l'origine de plusieurs types de fautes expliquant certaines des graphies plus rares qui sont attestées dans l'orthographe épigraphique. Il arrivait que l'ordinator, lisant le modèle rédigé en cursive, confonde deux lettres de cette écriture et reporte cette confusion dans les capitales qu'il tragait sur la pierre. À son tour le graveur, au moment de graver de manière définitive les signes dessinés par son prédécesseur, pouvait mal interpréter les combinaisons de traits que constituaient les capitales et graver un signe pour ^ Cf. MALLON, Critique, passim; Paléographie, pp. 58-60; Papyrus, passim; Pierres fautives 1, 2, 3, passim. Cf. également SUSINI, Lapicida, pp. 17-22 et 44-46; ID., Epigrafia, pp. 70-73.
?5 Cf. MALLON, Pierres fautives; De l'écriture, passim. Cf. également SUSINI, Lapicida, pp. 57-63; Epigrafia, pp. 73-76; MARCILLET-JAUBERT, Noms féminins; ID., Philologie.
22
INTRODUCTION
un autre, en omettant ou ajoutant une haste, une barre ou un trait oblique. Enfin, dans les cas, sans doute moins nombreux, où la minute était elle-même écrite en capitales, l'ordinator a pu commettre le méme genre de confusion à la lecture, et reporter les signes lus de manière incorrecte. 6. L'introduction
des noms
grecs dans les inscriptions et le choix des
graphies Des lors qu'un des objectifs de notre recherche est de déterminer le lien que la transcription latine des phonémes grecs entretient avec la façon dont ceux-ci étaient prononcés par les Latins, il convient d'établir, dans la mesure du possible, quelle est la classe de personnes dont les inscriptions
nous permettront de reconstituer la prononciation. Il est nécessaire, dans cette perspective, de s'interroger sur la facon dont un nom propre entrait dans une inscription, même si, à ce sujet, on en est généralement réduit aux conjectures.
Pour tout anthroponyme figurant dans une inscription, trois personnes sont susceptibles d'étre, directement ou indirectement, à l'origine de la graphie attestée (exception faite de l'ordinator et du graveur) : le porteur du nom, le commanditaire de l'inscription, le rédacteur. La distinction de ces
trois catégories doit étre nuancée, car elles peuvent parfois se recouvrir : dans le cas d'un graffiti, il n'y a pas de commanditaire et le rédacteur s'identifie généralement avec le porteur d'un des noms présents dans le texte ; lorsqu'une inscription funéraire ou une dédicace contient plusieurs noms, l'un d'eux est généralement celui du commanditaire.
Si l'on fait abstraction des inscriptions dont la fabrication n'est pas due à une officine de gravure, on peut réduire la distinction envisagée plus haut à
deux personnes : d'une part le rédacteur, d'autre part le commanditaire; c'est ce dernier qui transmet au rédacteur la liste des noms qui doivent figurer dans le texte : celui du ou des dédicataires (dans le cas d'une funéraire), celui des dédicants (y compris le sien). On voit que, quand un nom grec ne correspond
pas à l'un de ces deux personnages (c'est-à-dire dans la majorité des cas), il n'a aucune chance de tirer sa graphie de la prononciation de son porteur.
La facon dont la transmission des noms destinés à une inscription s'est effectuée entre le commanditaire et le rédacteur ne peut étre reconstituée avec certitude. Deux cas sont théoriquement possibles : soit les noms de personnes ont été communiqués oralement au rédacteur, soit par écrit. Cette distinction est importante ; toutefois, il est impossible, pour chaque inscription,
de déterminer le mode de transmission qui a effectivement été employé; on 26 SusiNI, Epigrafia, p. 71.
INTRODUCTION
23
ne peut donc établir la part de responsabilité des deux acteurs dans les choix graphiques attestés sur la pierre. Dans le cas d'une transmission orale, le rédacteur a pu noter ce qu'il entendait et reproduire ainsi la prononciation de
son client; dans l'autre cas, il se sera peut-étre contenté de reporter dans le texte la graphie utilisée sur le document écrit qui lui a été remis.
Mais ces distinctions restent purement théoriques : les rédacteurs d'inscriptions devaient étre, de par leur profession, davantage familiarisés avec l'écriture et l'orthographe que leurs clients; quel que füt le mode de trans-
mission des noms introduits dans une inscription, il est trés probable que tout rédacteur était amené, à l'occasion, à modifier la facon dont un commanditaire les avait orthographiés ou à rectifier mentalement la prononciation de ce dernier. En définitive, il faut garder à l’esprit que, dans la relation que la commande d’une inscription établissait entre les deux personnages, le rédacteur était toujours le dernier intervenant. Compte tenu du caractère hypothétique
de la responsabilité du commanditaire, c'est donc d'abord au rédacteur qu'il convient de s'attacher en étudiant le processus de transcription du grec en latin; rien n'autorise à écarter complétement le commanditaire, mais rien, la plupart du temps, ne permet de déceler la trace effective de son influence?". 7. Les porteurs de noms grecs S'agissant de noms propres d'origine grecque attestés dans les inscrip-
tions, un des points les plus débattus est certainement celui du lien qu'entretient ce type de dénominations avec l'origine ethnique et sociale de leurs porteurs. La question n'est pas tranchée : s'il est assuré que dans la plupart
des cas, un nom grec dénote une origine, directe ou indirecte, à la fois grecque et servile?5, il semble que la situation puisse revêtir plusieurs aspects
différents. H. Thylander a démontré qu'un cognomen grec ne désignait pas nécessairement un affranchi? et qu'un surnom grec n'était pas un indice d'origine grecque : des Occidentaux pouvaient porter un nom grec, sans doute hérité??. Parallèlement,
le statut social
des
porteurs
de noms
grecs
pose
un
probiéme plus grand encore : si l'on s'accorde sur leur origine servile ou 7! Cf, toutefois, une des explications envisagées pour les cas de graphies différentes pour un
méme nom dans une méme inscription ou dans deux inscriptions différentes; cf. 6.13 et 6.3.
% Cf. SOLIN, Beiträge, pp. 121-138, spécialement p. 137; KAIMIO, p. 183; PFLAUM. 79 THYLANDER, p. 144: «.. un surnom grec peut se maintenir des générations après l'affranchissement et peut appartenir à un homme né libre ».
99 Ibid., pp. 145-149.
24
INTRODUCTION
celle de leurs parents, la simple mention d’un nom grec dans une inscription est souvent trop succincte pour permettre de distinguer les hommes libres, les
affranchis et les esclaves?! . Cette incertitude trouve un écho dans la façon dont H. Solin caractérise les individus dont il a rassemblé les noms. Il distingue six classes différentes, dans lesquelles viennent se ranger les attestations pour lesquelles le texte des inscriptions est suffisamment précis : les sénateurs, les
chevaliers, les autres citoyens libres, les affranchis et esclaves, les peregrini 52. Il faut cependant constater qu'à côté de ces cas, il n'est pas possible d'établir le statut juridique de la plupart des individus mentionnés dans les inscriptions latines : la dernière catégorie, celle des incerti, est majoritaire dans les
mentions dont H. Solin accompagne ses listes de noms grecs??. Ainsi, pour les dix noms grecs les plus fréquents dans les inscriptions de Rome", les pourcentages de cette catégorie, calculés sur l'ensemble des attestations, tous siècles confondus, sont les suivants : Hermes : 55,5 % (SOLIN, Namenbuch,
p. 352); Eros : 37,4 96 (p. 335); Alexander : 59,3 % (p. 194); Onesimus : 53,9 % (p. 919); Helpis : 59,9 % (p. 1210); Tyche : 66,9 % (p. 446); Nice : 56,0 % (p. 438); Eutyches : 62,6 % (p. 800); Eutychus : 53,6 % (p. 806); Antiochus : 34,8 96 (p. 206). En conséquence, nous avons préféré ne pas retenir le statut juridique des porteurs de noms grecs comme critère de répartition des transcriptions ; agir de la sorte aurait provoqué l'émergence, dans tous nos comptages, d'une classe majoritaire qui n'aurait pu être prise en compte de manière utile et significative. Par ailleurs, quand bien méme cela eüt été possible, il est apparu plus haut qu'il faut d'abord tenir compte du processus de transmission du nom au moment de la rédaction du texte d'une inscription : le róle joué par le rédacteur dans les choix orthographiques est de loin prépondérant; l'influence de l'origine sociale du porteur d'un nom grec sur la graphie de celui-ci doit donc avoir été, dans des documents de méme nature (épitaphes, dédicaces), assez limitée; elle n'est en tout cas pas contrólable. La question de la langue maternelle du porteur, en particulier, ne peut étre abordée par le biais que nous préconisons. Füt-il hellénophone, toute trace de cette qualité a dû être, dans la plupart des cas, masquée par l'intervention du rédacteur au moment du choix de la graphie. Par ailleurs, le fait que de purs Latins puissent porter un nom grec, sans que cela dénote leur origine servile
31 Cf, THYLANDER, p. 177 : «... il est souvent difficile de déterminer si un individu est affranchi ou ingénu et encore plus difficile de dire s'il est descendant d’affranchis ou d'ingénus ».
32 Cf, SOLIN, Beiträge, pp. 39-41. 33 Cf. SOLIN, Namenbuch, p. XXIV. ** Cf. SOLIN, Beiträge, pp. 110-111.
INTRODUCTION
25
ou grecque, interdit de tenir systématiquement compte de cette question, notamment, dans les applications quantitatives développées dans notre étude. Le rédacteur, en tant que dernier responsable de l’introduction d’un nom dans une inscription et en tant que spécialiste de l'écrit, reste donc l'objet principal de nos préoccupations. Rien n'exclut que, dans certains cas, il soit nécessaire de tenir compte du porteur d'un nom en tant qu'individu, mais ces
cas resteront exceptionnels. Nous n'avons pas opéré de distinction, dans nos effectifs, selon le type d'inscriptions contenant les noms grecs intégrés à notre corpus. Ceci tient essentiellement au fait que les inscriptions privées que sont les épitaphes et les dédicaces représentent, dans le corpus considéré, une écrasante majorité ; il n'aurait pas été possible, dans la partie quantitative de notre recherche, de dis-
tinguer des premières les inscriptions officielles, les graffiti La disproportion qui aurait caractérisé une telle répartition résultat valable. Par contre, dans l'analyse qualitative des il sera tenu compte de la nature de l'inscription, partout est à méme d'éclairer les formes examinées.
et l'instrumentum. aurait interdit tout graphies attestées, où cette précision
8. Description de la recherche Il nous est maintenant possible de synthétiser les divers aspects de notre
recherche. Elle porte sur la transcription de certains phonémes grecs dans les inscriptions de Rome; ils ont été choisis parmi les moins familiers au systéme phonologique latin : l'aspiration initiale, les occlusives aspirées, le rho aspiré
et la voyelle upsilon??. Le corpus que nous avons étudié peut étre regardé comme suffisamment représentatif de la transcription latine du grec; en conséquence, on peut considérer que la masse et la variété des attestations qu'il regroupe seront utiles à l'étude des habitudes des rédacteurs et de la prononciation courante des locuteurs latins. Certes, par rapport à l'ensemble des mots grecs transcrits
en latin, il est le produit d'une double limitation : la littérature a été exclue, au seul profit de la source épigraphique, et, dans celle-ci, seuls les anthroponymes
ont été retenus. Cette double restriction s'est cependant imposée en raison des garanties méthodologiques qu'elle offrait : — Les inscriptions présentent sur les textes littéraires l'avantage d'étre des sources immédiates qui, la plupart du temps, reflétent l'état originel du texte qu'elles portent, sans être passées par une longue tradition susceptible d'avoir modifié son orthographe. 35 Rappelons que le zêta a été écarté pour des raisons d'ordre quantitatif; cf. p. 15.
26
INTRODUCTION
— Elles offrent un témoignage plus direct du latin tel qu'il était parlé par le commun que celui qui nous est conservé par la littérature. — Le choix exclusif des anthroponymes a conféré au corpus une homogénéité qu’aurait altérée l’introduction de termes autres que des noms de personnes (noms communs, théonymes, toponymes, etc.); la conséquence de cette limitation au point de vue quantitatif est faible, les anthroponymes constituant de loin la part la plus importante des mots d’origine grecque attestés dans les inscriptions. Notre recherche
trouve donc
son originalité dans la façon
dont elle
appréhende son objet. Elle se distingue des études qui la précèdent en ceci qu'elle ne tend pas essentiellement à éclairer la phonétique diachronique du
grec ancien en recourant aux graphies latines, méme si des questions de cet ordre sont, à l'occasion, abordées dans notre texte. Il en résulte que notre
étude ressortit autant, si pas davantage, à l’épigraphie au sens large qu'à la linguistique au sens strict. Nous visons d'abord à caractériser l'usage des transcripteurs, c'est-àdire, autant que possible, à déterminer quand et pourquoi ils utilisent les différentes graphies attestées. Ces graphies sont étudiées pour elles-mémes, c'est-à-dire en tant qu'elles sont des solutions graphiques employées par un type particulier de scripteurs dans un type particulier de documents. S'agissant de transcription du grec en latin, le rédacteur d'inscriptions constitue un objet d'étude privilégié : il est moins cultivé qu'un écrivain, dont on peut supposer que l'orthographe est plus régulière et plus soignée ; il est quotidiennement en contact avec l'écriture, ce qui peut le distinguer du
simple particulier. L'usage dont nous entendons dégager les lignes directrices englobe les
tendances des rédacteurs en tant que transcripteurs, les mobiles de leur choix, les facteurs qui les influencent, les proportions des graphies intégrées au systéme graphique. Comment les rédacteurs transcrivent-ils? Selon quelles règles ou quelles tendances? Quand et comment transgressent-ils les normes
graphiques, quand les ignorent-ils 7 Notre recherche est résolument inductive : nous sommes parti des faits,
puisés dans un corpus aussi riche et représentatif que possible. Nous avons en outre décidé d'ajouter à l'analyse qualitative habituelle une vaste recherche
de type quantitatif. La quantification et le recours à la statistique se révèlent en effet souhaitables, voire nécessaires : on connait les différentes graphies employées, leur nature, leur origine, leur signification phonétique, mais leurs proportions sont moins bien connues. L'évaluation des répartitions selon divers critéres doit permettre de pondérer l'importance de chaque graphie,
INTRODUCTION
27
de preciser sa nature, les conditions de son emploi, sa fonction dans le système orthographique latin et enfin, de caractériser l'usage des rédacteurs d'inscriptions. 9. Économie de l’ouvrage
Exception faite de l'upsilon, les quelques phonèmes grecs qui constituent l’objet de notre recherche (l'aspiration initiale, les occlusives sourdes aspirées et le rho sourd initial ou géminé) sont liés par le fait qu’ils sont transcrits en
latin au moyen de deux systèmes différents de graphies : les unes impliquent la présence du signe H (H, CH, TH, PH, RH), les autres son absence ((H), C, T, P, F, R). En conséquence,
notre recherche est divisée en deux parties,
dont le plan est détaillé ci-dessous. La première partie de notre étude a pour objet l'examen et l'analyse
des conditions d'emploi ou d'omission du signe H dans ces graphies. Les phonémes concernés sont examinés l'un après l'autre : en premier lieu l'aspiration initiale (chapitre 1), ensuite les occlusives aspirées (chapitre 2),
enfin la liquide rho (chapitre 3). Les trois chapitres suivants abordent différents phénoménes
généraux,
qui concernent l'ensemble des phonémes aspirés et dont l'examen est indispensable à la compréhension des mécanismes qui ont présidé à l'emploi du signe H, Il s'agit de la transcription des noms contenant deux consonnes aspirées (chapitre 4); de l'emploi fautif du signe H : H parasite et H déplacé dans certaines formes (chapitre 5); enfin, de la coexistence, dans les mémes
inscriptions, de formes affectées du signe H et de formes qui en sont dépourvues (chapitre 6). Cette premiere partie s'achéve par une conclusion sur l'emploi du signe H dans la transcription et la notation des phonémes aspirés (chapitre 7).
La deuxiéme partie est consacrée à la voyelle upsilon. Elle envisage sa transcription dans les anthroponymes de Rome selon les mémes points de vue que les phonèmes aspirés : l'origine et la nature des graphies — en l'occurrence, v, V et 1 —, la répartition de ces graphies (chapitre 8); l'emploi fautif du signe Y (chapitre 9); les inscriptions contenant plusieurs graphies différentes pour upsilon (chapitre 10). À la fin de cette seconde partie figure également une conclusion (chapitre 11).
La recherche s'achéve par une synthése des enseignements auxquels mènent les multiples analyses dont elle est constituée. L'ouvrage est complété par deux listes de données, deux études annexes et deux index.
28
INTRODUCTION
La liste I présente les tableaux d'effectifs utilisés au cours des différentes analyses statistiques de notre étude, ainsi que les résultats de tests calculés (chapitres 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8 et 11). Le lecteur soucieux d'examiner les données quantitatives qui servent de base à nos analyses, de vérifier le calcul des tests statistiques ou d’en observer le détail sera amené à se reporter fréquemment
à cette partie. Chaque tableau d’effectifs ou série de résultats est identifié par un numéro précédé de la lettre T (T001, etc.); ce numéro sert aux renvois effectués dans le cours de l'ouvrage. La liste II présente deux séries de formes, les unes qui attestent un emploi hypercorrect du signe H, les autres celui du signe v. Ces deux ensembles d'attestations sont examinés aux chapitres 5 et 9. L'annexe I contient un bréve étude consacrée à deux confusions paléographiques qui peuvent étre à l'origine de diverses fautes observées dans certaines formes de notre corpus. Il s'agit de la confusion des signes H avec
A, Y, V ou F. La lecture de cette annexe est utile à la compréhension de divers passages de l'ouvrage, notamment à celle de l'annexe II. Dans l'annexe II sont rassemblées diverses formes de noms grecs dans lesquelles un des phonémes que nous étudions (aspiration, occlusive aspirée et upsilon) n'est pas représenté par une des principales graphies (H, (H); CH, TH, PH, C, T, P, F; Y, V, I), mais par une graphie nettement plus rare. Ces différentes graphies spéciales sont analysées d'un point de vue
(paléo)graphique et, le cas échéant, phonétique. Cette étude, qui constitue un simple complément d'information, a pour fonction essentielle de rendre compte de toutes les occurrences des phonémes reprises dans notre corpus, y compris celles qui échappent aux catégories qui font l'objet principal de l'ouvrage. Sauf exception, les faits étudiés dans cette annexe n'interviennent jamais ailleurs dans l'ouvrage. Dans le premier index sont rassemblés les numéros des inscriptions qui contiennent une ou plusieurs formes faisant l'objet d'un commentaire dans l'ouvrage. Le second regroupe certaines formes spéciales attestées dans les inscriptions et commentées
dans l'ouvrage, ainsi que les noms et familles
étymologiques dont la transcription est étudiée.
INTRODUCTION
29
Au moment de publier cette recherche, je me fais un devoir et un plaisir de remercier les membres du jury qui fut chargé d’examiner ma thèse lors de sa soutenance, d’abord, puis en vue de sa publication dans cette Collection : Monsieur Michel Dubuisson, qui a bien voulu diriger mon travail, Madame
Liliane Bodson, Messieurs Christian Touratier, Étienne Évrard et Joseph Denooz. L'aide qu'ils m'ont apportée, leurs conseils et leurs réflexions m'ont été d'une grande utilité. Ma reconnaissance va tout particuliérement à Monsieur Étienne Évrard, qui m'a fait profiter de sa longue expérience de statisticien et de ses connaissances épigraphiques et linguistiques. Durant plusieurs années, il a suivi mon travail avec patience, attention et intérét, en me prodiguant remarques, conseils et encouragements. Je suis également reconnaissant à la Faculté de Philosophie et Lettres d'avoir accepté que cet ouvrage soit publié dans sa Collection. Enfin je tiens à remercier celles et ceux qui, d'une maniére ou d'une autre, m'ont aidé, par leurs encouragements et par de fastidieuses táches de relecture : mon épouse Claudine, Mme Vinciane Pirenne-Delforge, M. Karel Logist. Que tous trouvent ici l'expression de ma gratitude.
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Premiere partie :
L'emploi du signe H dans la transcription des phonèmes aspirés
Chapitre premier
La transcription de l’aspiration initiale
1.1.
Histoire et analyse des graphies C'est le signe H qui est employé en latin pour transcrire l'aspiration
grecque (le spiritus asper). Il figure également dans les digrammes latins qui servent à la transcription des phonémes grecs affectés d'un trait aspiré, à savoir les occlusives aspirées et la liquide rho à l'initiale et en composition (cf. les chapitres 2 et 3).
Ces deux emplois se distinguent l'un de l'autre sur deux points au moins. Tout d'abord, dans le cas des digrammes, le signe H vient s'ajouter à un autre signe (C, T, P ou R) pour noter un phonème grec, tandis qu'il est employé
seul pour transcrire l'aspiration; ceci implique qu'une graphie reláchée, non savante, conserve dans le cas des consonnes aspirées ce que l'on pourrait appeler une forme réelle (le phonème grec reste transcrit de manière explicite
au moyen d'un signe unique), tandis qu'elle se réduit à une absence de signe, une notation nulle, dans le cas de l'esprit rude. Le rapport d'opposition que l'on est amené
à établir entre graphie savante et graphie négligée
ne
prend donc pas la méme forme dans l'un et l'autre cas. Ajoutons qu'au point de vue phonétique, l'aspiration grecque a tendu à s'amuir (cf. infra, 1.11), tandis que l'appendice aspiré des occlusives n'a jamais disparu (ce qui les aurait réduites à de simples sourdes) aussi longtemps qu'elles sont restées occlusives, c'est-à-dire jusqu'à leur spirantisation. Par ailleurs, l'aspiration a existé de manière importante l'orthographe latines, à la différence des consonnes aspirées phénomène particulièrement rare en latin (cf. 2.3) et restent la langue grecque. Lorsque les Latins ont recouru au signe l'aspiration grecque, ils n'ont pas innové (comme ils l'ont
dans la langue et qui constituent un donc typiques de H pour transcrire fait en créant les
digrammes tels que CH ou en adoptant le signe Y pour noter l'upsilon), mais ils ont utilisé une graphie en usage dans leur orthographe.
Ces deux différences justifient à elles seules que la transcription de l'aspiration soit étudiée séparément.
44
CHAPITRE
PREMIER
L’aspiration a subi, tant en grec qu’en latin, un amuissement plus ou
moins
lent. Après
un bref état de cette question, les pages qui suivent
abordent l’analyse des conditions de l’emploi et de l’omission du signe H
dans la transcription des noms grecs à l'initiale desquels l'étymologie (et l'orthographe grecque scolaire) pose un esprit rude. Les effectifs généraux des attestations tirées des inscriptions de Rome, répartis en graphies avec et
sans H (H / (H)), sont énumérés ci-dessous! . Effectifs totaux des noms en H-.
I s. ap. J.-C. nf s. i s. IV* s.
Total 1 865,00 1268,83 397,00 143,67
H 1726,83 1159,33 314,00 72,83
(H) 138,17 109,50 83,00 70,83
%H 92,59 91,37 79.09 50,70
% (H) 741 8,63 20,91 49,30
La répartition des graphies avec et sans H est envisagée selon plusieurs points de vue : a. selon la date (le siècle) de l'inscription? ; b. selon la nature
de la voyelle qui est marquée par l'aspiration (cf. 1.21); c. selon l'étymologie
du nom (cf. 1.22)°. Enfin, une dernière section traite de l'interaspiration; l’aspiration est en effet quelquefois scrupuleusement notée dans la transcription latine lorsqu'eile apparait à l'intérieur d'un nom composé (c'est-à-dire à l'initiale du second élément de composition; cf. infra, 1.4).
L'emploi parasite d'un H initial, dans des noms qui en sont étymologiquement dépourvus, est étudié dans le chapitre 5, qui traite de tous les H parasites. 1.11.
Valeur phonétique et amuissement
Le principal obstacle à une datation plus ou moins précise de l'amuissement de l'aspiration grecque est sa non-notation en attique, à partir de l'adoption de l'orthographe ionienne, et dans la koiné*. L'amuissement, dont le grec moderne garantit la réalité, est donc difficile à situer dans le temps. ! Un groupe plus restreint de noms à l'initiale desquels la transcription latine place une aspiration, à l'encontre de l'étymologie et de la tradition, fait l'objet d'une étude séparée; il s'agit des noms en Help-, en Heben- et du nom Helops (cf. 1.3). Ces noms ne sont pas comptés
dans les dénombrements ci-dessous. 2 Pour l'étude de la répartition des graphies selon les siècles, cf. la conclusion, 7.1. 3 L'étude d'un quatrième point de vue, la présence ou l'absence d'une consonne aspirée dans le corps du nom est développée ailleurs, dans le chapitre 4, consacré aux mots à deux aspirées: cf. 4.2.
* Cf. STURTEVANT, $ 80, p. 70.
LA
TRANSCRIPTION
DE
L'ASPIRATION
INITIALE
45
De l’avis de la plupart des auteurs, il y a deux preuves de la longévité de l'aspiration. a. L'emploi d'un caractère explicite pour la transcrire dans les autres langues antiques (H en latin dès la République, cf. infra, 1.13; par ailleurs en étrusque, osque, gotique, arménien, syriaque et copte) jusqu'à une date assez récente’. b. Le passage à l’aspirée d’une occlusive sourde en fin de mot devant une élision et une aspiration initiale ou au contact d’une aspiration initiale en composition®, dans les textes comme dans les inscriptions (p. ex. : καθ᾽ ὁδόν, χαθίστημι7). L’aspiration n’aurait donc disparu que tardivement : toutes les datations proposées par les spécialistes sont postérieures au 11° siècle de notre ère. Lorsque, en composition, le phonème qui précède l’aspiration du second élément n'est pas une occlusive sourde, l'orthographe grecque traditionnelle ne conserve aucune trace graphique de cette aspiration. Quelques indices montrent cependant qu'elle a persisté longtemps dans la prononciation aprés un nu, un sigma, un rho ou une voyelle?. L’« interaspiration » est en effet quelquefois notée dans les inscriptions grecques : — Dans les inscriptions attiques du V^ s. av. J.-C., avant l'abandon du signe H : p.
ex. τριπεμικόδιος (409,8); εὐπορχῶ (ante 445); []hopoc (c. 5257); διπαρ[μόσαντι) (409/8); rpochexéto (423); répheBpor Aivhaipéto (40877)'°;
(post 433); ἐνῃιδρύεσθαι
(435—414);
πα-
5 Cf. STURTEVANT, $ 82a, p. 71; ALLEN, VG, p. 50; LEJEUNE, p. 282, THREATTE, pp. 497-498. $ Cf. STURTEVANT, $ 82b, p. 71; $ 83, p. 72; ALLEN, VG, p. 50-51; LEJEUNE, p. 278.
7 THREATTE, p. 497. * Pour STURTEVANT, $ 83, p. 72, « This criterion [le passage à l'aspirée d'une sourde en cas d'élision] shows that the sound was generally preserved in Hellenistic Greek until the second century A.D., after which time it gradually dropped out of use. » Pour M. LEJEUNE, p. 282: « C'est seulement à l'époque impériale, dans le passage du grec ancien au grec byzantin, que s’amuit, progressivement, l'aspiration ». Pour ALLEN, VG, p. 51, l'aspiration est perdue au IV*
siècle. Cf. LUPAS, p. 29; GIGNAC, p. 138; ANDRES, p. 204 (pour Andres, l'amuíssement général dans la koinè n'a eu lieu qu'au v^ siècle). Touchant la date tardive de l'amuissement, la position de L. Threatte est singulièrement plus réservée que celle des autres auteurs. Il paraît réticent à exclure totalement un amuïssement à une date plus haute (cf. THREATTE, pp. 494, 504, 506); pour lui, l'amuissement n'est pas impossible, mais Threatte est obligé de convenir : a. que plusieurs arguments plaident contre cette hypothèse (l'aspiration notée en composition, le passage à aspirée d'une sourde devant aspiration en élision); b. que l'orthographe ionienne masque tout. 9 Cf. STURTEVANT, $ 82b, p. 71 : « There is no doubt that Attic and Hellenistic Greek
Often preserved the aspiration of the second member of a compound. » LEJEUNE, p. 278-279; ALLEN, p. 52; LUPAS, p. 30; SCHWYZER, p. 219; THREATTE, p. 498.
10 Pour les références, cf. THREATTE, pp. 498-499.
46
CHAPITRE
PREMIER
- en Arcadie : καρβεταξάμενος (V* s., IG V2, 3,20); — à Héraclée, sept cas dans l'inscription /G XIV 645 (1v^ s.) : revræhetnpiôæ (645,1, 105), συνδέρξοντι (1,133), ἀνπελόμενος (1,168 et 176), τριπημιγύων (11,16),
tpthmulyua (1,17), τριδημίγυον (11,19); - en Laconie : évheBoheic, 1G V1 213,33.
Dans les inscriptions latines, certaines transcriptions notent scrupuleusement cette interaspiration, entre voyelles, après n, s ou r (exemples : Proshodus, Parhedrus, Euhodus, Synhistor). Elles font l'objet d'une étude particuliére à la fin de ce chapitre (1.4.). 1.12.
L'aspiration initiale en latin En
latin,
la situation
est plus
claire.
On
s'accorde
généralement
à
considérer que l'aspiration s'est amuie trés tót, puis a été restaurée par la
société cultivée!!. Cet usage artificiel étant réservé à une frange réduite de la population, les erreurs commises dans les mots latins des inscriptions par les individus peu cultivés, tels les graveurs, comme
l'omission ou l'emploi
abusif qu'ils font du signe H (cf. chapitre 5), sont aisément explicables : ne pronongant pas eux-mêmes l'aspiration, ou ne la prononcant que sporadiquement, de maniére hésitante, ils sont amenés à n'appliquer qu'imparfaitement une norme orthographique ne correspondant, au mieux, que partiellement à leur usage phonétique. 1.13.
La transcription latine de l'aspiration grecque
Il a dû en être de méme pour la transcription de l'aspiration dans les noms grecs. Là oü existe, en grec, un esprit rude, le latin a recouru à deux
solutions différentes : soit l'aspiration est explicitement notée par le signe
H?, soit celui-ci n'est pas utilisé et le nom commence, graphiquement, par la voyelle. La premiere solution est celle des membres des classes cultivées qui, ayant appris le grec et sa prononciation et s'appliquant par ailleurs à prononcer correctement l'aspiration de leur propre langue maternelle, ont veillé à noter l'une et l'autre au moyen d'un signe particulier. Cette graphie en H a un statut
de graphie savante (au méme titre que les graphies CH PH TH; cf. 2.11) et s'oppose à l'usage plus populaire qui consiste à omettre ce signe. Si elle ne peut en aucun cas être interprétée comme
une preuve de l'amuissement de
!! Cf. NIEDERMANN, Phonétique, pp. 99-100; ALLEN, VL, pp. 43-45; STURTEVANT, $ 180 b, p. 156; VAANANEN, Pomp., 99: « Au momentde la latinité 'd'or' il était de bon ton d'articuler l’h à la place voulue. »
12 La première attestation (cf. STURTEVANT, p. 71) est le nom de la ville sicilienne Henna, attestée sous la forme Hinnad (accusatif) dans l'inscription CIL 12, 608 (212 av.).
LA
TRANSCRIPTION
DE
L’ASPIRATION
INITIALE
47
l’aspiration en grec, cette omission doit signifier que celle-ci, peu familière aux Latins, n’était, dans le meilleur des cas, qu’imparfaitement prononcée par
les locuteurs des classes moins cultivées (cf. ci-dessus, 1.12)". En effet, si l’on s’interroge sur les causes de cette omission, on peut
envisager plusieurs hypothèses (sans écarter d'éventuelles fautes dues à l’ordinator ou au graveur). Toutes, a priori, sont également plausibles. a. L'aspiration s'est amuïe ; le transcripteur latin ne l'a pas notée parce qu'elle n'a pas été prononcée. Cette explication n'est pas exclue, surtout pour les inscriptions les plus tardives. b. L'aspiration avec ce son qui, peut-étre, ayant noter, en raison
a bien été prononcée, mais le transcripteur, peu familiarisé par ailleurs, a disparu de sa propre langue, ne l'a pas pergu; bien entendu ce léger souffle, n'a-t-il pas jugé utile de le méme de sa faiblesse.
c. Le nom n'a pas été entendu, mais lu en grec et translittéré; ce peut être le cas des noms
apparaissant dans des
l'inscription CIL XIV
inscriptions bilingues,
cf., p. ex.,
1000, où Elpidiae coexiste avec une forme grecque
EAIIIAIA où, fatalement, l'aspiration n'est pas notée 4. d. Le nom a pu parvenir au transcripteur sous une forme psilotique, non attique. On ne peut établir la part qu'a prise chacune de ces possibilités dans la réalité ou encore assigner à l'une de ces catégories chaque inscription présentant une transcription sans H. Quoi qu'il en soit, il convient de se rappeler que
l'introduction
d'un
nom
propre
d'origine
grecque
dans
une
inscription latine a pu s'effectuer de diverses manières, selon qu'il a été lu ou entendu, en grec ou en latin, et qu'il était déjà connu du transcripteur ou non, Il est évident que la part prise dans les « choix » de transcription par la prononciation, grecque ou latine, de l'aspiration n'est pas la méme d'une catégorie à l'autre. On retiendra surtout qu'il n'est pas besoin, pour expliquer ces graphies négligées, de supposer un amuissement grec de l'aspiration :
elle a pu étre entendue mais non notée, ou ignorée dans la prononciation approximative des Latins. Des
lors, le meilleur moyen
d'appréhender,
si peu
que ce soit, les
conditions qui ont présidé aux choix opérés par les transcripteurs romains entre les deux solutions dont ils disposaient sera d'étudier la répartition des deux graphies sur une grande échelle, dans l'ensemble des attestations, selon 13 Pour toute cette question, cf. BIVILLE, Graphie, p. 10. 14 Pour la présence d’une aspiration à l’initiale des noms en ἐλπ-, cf. infra, 1.32. 15 Cf. Introduction, pp. 22-23.
48
CHAPITRE
PREMIER
les divers points de vue déjà évoqués (cf. p. 44). C'est cette étude que
présentent les pages qui suivent!6.
1.2.
La transcription de l'aspiration initiale : étude quantitative
Afin d'identifier une éventuelle influence de l'environnement phonétique ou graphique du nom sur la transcription de l'aspiration initiale, on étudiera ci-dessous la répartition des graphies avec et sans H selon la voyelle que
marque l’aspiration!?. 1.21.
La répartition des graphies selon Ia voyelle initiale
En répartissant les effectifs totaux en différentes classes, selon la voyelle qui porte l'aspiration initiale, on constate d'importantes variations dans la proportion de graphies avec et sans H. Le tableau suivant présente, pour chacun des quatre premiers siécles, les effectifs de chaque classe et les pourcentages atteints par la graphie savante H; seuls sont présentés les groupes
et effectifs suffisamment importants pour donner lieu à des pourcentages représentatifs — sont ainsi écartés les groupes Hä-, Hae-, Hö-, Hö-, Hi- et
Hy-, trop peu nombreux. Pourcentages des graphies H selon la voyelle initiale I* s. Ha-
11° s.
πὸ s.
IV s.
Total
% H-
Total
% H-
Total
% H-
Total
% H-
889,00
97,24
647,33
95,62
209,83
86,82
51,50
60,19 58,20
He-
459,67
90,90
295,17
89,38
101,33
75,99
44,67
Hÿ-
240,17
96,04
150,17
92,67
36,17
80,65
12,33
HaHrHeu-
85,17 66,17 48,33
70,83 81,36 64,83
51,67 53,17 37,83
70,33 86.21 65,64
12,83 14,00 12,83
17,83 11,83 1,00
Il y a un lien manifeste entre le pourcentage de respect de la norme (usage du signe H) et la grandeur des effectifs impliqués : en général, ce sont 16 Quelques formes et variantes rares et spéciales, ne présentant pas simplement la présence
ou l'absence du signe H à l'initiale, sont analysées dans l'annexe II. En outre, rappelons que les les noms en Help-, en Heben- et le nom Helops ne sont pas pris en compte dans cette étude. 17 On trouvera, dans le chapitre 4, une étude de la répartition des graphies pour l'aspiration dans les noms qui contiennent par ailleurs une occlusive aspirée.
15 On trouvera aux tableaux n? T002 à T007 le détail des effectifs dont seuls les pourcentages correspondants sont repris ici.
LA
TRANSCRIPTION
DE
L'ASPIRATION
INITIALE
49
les groupes les plus nombreux qui présentent les meilleurs pourcentages de transcriptions en H. Chaque classe (du moins celles dont les effectifs sont suffisants) a été comparée au reste des effectifs (c'est-à-dire à l'ensemble des autres classes
en H-, y compris les classes négligées ci-dessus), au moyen du test de x?. Les résultats de ce test (cf. les tests n? T008) montrent que le déficit en graphies
savantes des groupes moins nombreux (Ha- et Hi-) est particuliérement sensible? : ils s'opposent au reste des noms en H-, constitués essentiellement des trois groupes Hé-, Hé- et Hy-, trés abondants et transcrits d'une manière très soignée. La bonne transcription des noms en H2- est également bien marquée. Les groupes He- et Hy- occupent une position médiane entre le groupe prédominant Hé- et les groupes moins fréquents, tant sur le plan des effectifs que sur celui des pourcentages de la graphie savante. Il est naturel, en raison de l'importance de leurs effectifs, qu'ils soient trés proches des pourcentages généraux des noms en H-, toutes classes confondues (92,59 %
de graphies en H pour le 1!” s., 91,37 pour le 11°, 79,09 pour le 111° cf. supra, 1.1.). Le lien entre qualité de la transcription et grandeur des effectifs n'est cependant pas purement mécanique. Ainsi, la transcription des noms en Ho- est remarquablement soignée, malgré la faiblesse des effectifs : 29,33 occurrences sur 30,83 au I” siècle (46 sur 50 tous siècles confondus). Il en
est de méme pour les noms en Hi-, avec des effectifs légérement supérieurs à ceux de Ho- et des pourcentages de graphie savante légèrement inférieurs.
D'autre part, le groupe Hy- présente une particularité : aux deux premiers siècles, ses effectifs, tout en restant nombreux, sont largement inférieurs à ceux du groupe He-, mais ses pourcentages de graphie savante se situent entre ceux de H2- et ceux de H-, et très prés de ces derniers. Le nombre d'occurrences en tant que facteur de la qualité de la transcription est donc ici renforcé par un second élément, qu'il est facile d'identifier : il s'agit de la nature méme de la voyelle qui, dans ce groupe, porte l'aspiration, à savoir upsilon bref. Ce phon&me, propre à la langue grecque, revét, pour un
locuteur romain, un statut particulier. Il a dû induire les transcripteurs latins à identifier et retenir plus facilement l'origine grecque des noms où il apparait. Ces transcripteurs ont donc été amenés à se souvenir plus réguliérement de la présence d'une aspiration dans ces noms, ou, du moins, d'un signe H à leur initiale. Sans doute aussi ont-ils eu conscience du caractère obligatoire
19 Les effectifs du groupe Heu- sont trop faibles pour se préter utilement au calcul du test.
50
CHAPITRE
PREMIER
d’une aspiration devant upsilon initial. Il a dû se développer chez eux un
automatisme associant spontanément un signe H à un Y à l’initiale2. 1.22.
La répartition des graphies selon la famille étymologique
Il n'est cependant pas suffisant de conclure, pour expliquer cette tendance générale, que les transcripteurs sont davantage habitués à noter l'aspiration initiale avec les voyelles qu'elle accompagne le plus fréquemment. Il faut pousser plus loin l'analyse du contenu de chacune des classes qui ont été distinguées et examiner la répartition des noms qui les constituent. D y a sûrement une influence, pour les trois familles prédominantes (He-, Ηδ- et Hy-), de thèmes particulièrement fréquents. Les quelques familles étymologiques qui sont distinguées dans les pages qui suivent sont particuliérement fréquentes à Rome et s'opposent dés lors aux nombreux autres thémes qui, appartenant aux mémes groupes, sont nettement moins représentés. Deux familles sont prédominantes parmi les noms en H2- : Hermes et ses dérivés, les noms en Helen-; trois se distinguent parmi les noms en He- : Hér-, Héd- et Hel- (dérivés de ἥλιος). Enfin, les noms en Hyg-, tirés de ὑγίεια, représentent la plus grande part des noms en Hÿ-. Pour les effectifs de ces familles et la liste des noms qui les composent, cf. les tableaux n? T009. Le tableau suivant reprend, pour chaque famille à chaque
siècle, la
proportion qu'il représente dans sa classe vocalique.
Pourcentages, quentes
dans leur classe vocalique,
des familles étymologiques fré-
a. noms en He-
17 s.
II s.
12° s.
IV* s.
Hermes HermHermes + HermHelen-
43,18 9 23,88 67,06 18,24
51,26 30,15 81,41 8,21
33,44 50,84 84,28 6,26
13,92 67,31 81,23 9,71
autres H2-
14,70
10,38
9,45
9,06
100,00 %
100,00 %
100,00 %
100,00 %
2 Cette hypothèse est confirmée par l'excellent pourcentage de transcription savante atteint par les noms en Hÿ-: ils totalisent41 occurrences, dont une seul sans H (soit 97,56 % de graphies
en H.
LA
TRANSCRIPTION
DE
L'ASPIRATION
INITIALE
51
b. noms en H&-
If s.
π| s.
IV? s.
HerHad-
38,03 % 27,81
I" s.
35,17 19,76
47,54 10,69
66,78 3,74
Hel-
23,93
37,10
34,37
23,89
autres He-
10,22
7,96
7,40
5,60
100,00%
100,00 %
100,00 %
100,00 % c. noms en HyI** s.
II s.
1° s.
IV" s.
Hyg-
42,26 %
51,94
41,47
31,06
autres Hy-
57,74
48,06
58,53
68,94
La liste des pourcentages atteints par ces familles dans leur classe vocalique respective montre, par exemple, que le seul nom Hermes va jusqu'à représenter la moitié des noms en H2- au 11° siècle. Ce nom, associé à ses dérivés, couvre, selon le siécle, de 67 à 84 % du total. Parmi les autres noms
de la classe Hé-, la famille Helen- constitue un groupe important, surtout au I” siècle. Les noms en Her-, Héd- et Hel- représentent près de 90 % de la classe Hé- au I” s. Enfin, le thème Hyg- atteint plus de 40 96 de la classe
Hy-?!. L'aspiration
des
noms
qui
constituent
ces
familles
particuliérement
fréquentes est remarquablement bien transcrite, comme le montre le tableau suivant. Effectifs des familles étymologiques et pourcentages des graphies en Hr* s. 1° s. 1π’ s. ιν" s. Total
%
Total
%
97,54 94,36 | 99,06 87,10
Totai
%
Total
%
Hermes HermHelenautres
383,83 | 99,04 | 331,83 | 21233 | 97,09 | 195,17 | 162,17 | 97,53 53,17 | 130,67 | 91,84 67,17 |
HerHedHelautres
174,83 | 96,28 | 103,83 | 93,74 127,83 | 90,35 58,33 | 83,15 110,00 | 97,12 | 109,50 | 94,82 47,00 | 57,81 23,50
48,17 | 75,09 | 29,83 | 65,92 10,83 1,67 34,83 | 79,42 | 10,67 7,50 2,50
Hygautres
101,50 | 99,67 138,67 | 93,39
15,00 21,17
78,00 | 95,73 72,17 | 89,38
70,17 | 92,63 7,17 106,67 | 87,97 | 34,67 | 66,83 13,17 5,00 19,83 4,67
3,83 8,50
2i La variation qui, d'un siècle à l'autre, peut affecter les pourcentages de ces groupes doit pouvoir s'expliquer par un phénomène de succès ou de désaffection de certains noms. On voit notamment que le nom Hermes (le nom grec le plus fréquent à Rome) perd de son importance avec le temps. Sans doute la part croissante prise par les inscriptions chrétiennes dans l'épigraphie romaine et donc dans notre corpus n'est-elle pas étrangère à ce phénomène. L'usage de certains noms typiquement paiens a pu décroftre, ou bien, inversement, certains noms chrétiens, jouissant d'une faveur croissante, ont pu supplanter les anciens noms et diminuer ainsi leur proportion.
52
CHAPITRE
PREMIER
Il est très probable que les noms appartenant à ces quelques familles étymologiques furent particulièrement familiers à ceux qui s' appliquaient à les transcrire, ainsi que le montre leur grande fréquence. Ceux-ci ont pu souvent les entendre, les lire sur d'autres inscriptions, les transcrire eux-mémes. On notera tout particuliérement le pourcentage trés élevé du nom Hermes et de la famille Hyg-. Les trois groupes étymologiques en Hë- qui ont été isolés (Hermes, Herm- et Helen-) ont des pourcentages de graphies en H nettement supérieurs au reste de cette classe. Les noms en He- non classés dans les trois groupes présentent (au 1” s., seul siècle dont les effectifs sont suffisants) un pourcentage de graphie savante trés faible. Ceci tient bien sür à la rareté des noms impliqués. Mais un second facteur a dû provoquer ce relâchement dans la transcription. Parmi les noms rares en H- figurent trois séries tirées de thèmes à aspirée interne : Heniochus, 5 occurrences, Hephaest-, 7 et Hesych-, 47. On verra (cf. 4.2)
que l'aspiration est transcrite d'une manière significativement moins soignée lorsque le nom contient une consonne aspirée. Heniochus est transcrit 4 fois sans H (le cinquiéme cas est restitué : /H]eniochus); les noms en Hephaest-
2 fois avec H et 5 fois sans; les noms en Hesych- 25 fois avec H et 22 fois
sans??. Les
pourcentages
de la graphie
savante
pour la famille Héd-
sont
assez élevés (90,35 % et 83,15) mais ils sont nettement inférieurs à ceux
des deux autres groupes. L'explication doit sans doute se chercher dans la composition même du groupe : les noms qui y sont rassemblés sont certes étymologiquement apparentés, mais cette parenté a dü étre moins sensible aux Latins que celle des autres familles. En effet, les groupes Her- et Helse rapportent à des théonymes
(Hera, Heracles,
Helios) bien connus
des
locuteurs latins, qui ont pu pratiquer les cultes liés à ces divinités®. Le troisiéme groupe (Hed-), quant à lui, ne reléve que du lexique et la qualité de la transcription des noms qui le composent n'a pas bénéficié de cette influence sociale ou culturelle. Le test de x? confirme que les graphies se répartissent de maniére significativement différente dans chaque famille étymologique et dans le reste de sa classe vocalique, du moins dans la plupart des cas. Les trois groupes fréquents Hermes, Herm-, Helen- s'opposent nettement aux autres noms en Hë- (cf. le test n? T010). C'est également le cas, aux I“
et π΄ s., pour le nom Hermes opposé à tous les autres, y compris les noms 2 Cf. SoLın, Namenbuch, pp. 1026-1027, 313 et 772-774. 23 L'origine religieuse de ces noms doit expliquer non seulement leur bonne transcription, mais aussi, corollairement, leur fréquence. Il doit en être de même pour Hermes et ses dérivés.
LA TRANSCRIPTION
DE L'ASPIRATION
INITIALE
53
en Herm- et en Helen-, et, au I“ s., pour l'ensemble des noms en Hermcomparés au reste (cf. tests TO11). Il en est de même pour les familles Her, Hëd- et Hél- (cf. supra) et la famille Hyg- (cf. tests T012 et ΤΟΊ 3).
La comparaison de chacun des deux groupes Hér- et Hél- avec le troisième (Hëd-) montre que l'écart constaté entre les pourcentages de la graphie savante pour les deux premiers et celui du troisième est significatif (cf. tests TO14). En revanche la comparaison des deux groupes en H&- les plus soignés, Her- et Hel-, confirme leur similitude (cf. test TO15).
En conclusion, il semble que la variation de répartition selon la classe vocalique ou le groupe étymologique ne peut s'expliquer par la phonétique. Normalement, un changement phonétique s'opére dans toutes les occurrences concernées par les conditions qui y président; il n'y a jamais d'exception qu'en raison d'autres conditions restrictives. Il parait peu probable de supposer des raisons d'ordre phonétique aux variations observées dans la répartition des graphies avec et sans H selon la voyelle suivante ou le groupe étymologique, d'autant plus qu'il s'agit non de textes rédigés dans la langue susceptible de subir le changement (le grec) mais de transcriptions dans une autre langue. L'explication est à chercher dans une autre direction. L'emploi du signe H ou plutót la variation que subit cet emploi se joue sur le seul plan graphique et culturel, de maniére souvent (mais non toujours) indépendante de la phonétique. Un transcripteur sait ou ne sait pas qu'un nom grec commence par une aspiration. Plus le nom ou sa famille sont fréquents, plus ce transcripteur a des chances de le connaitre et donc de savoir qu'il possède une aspiration. Traduite en terme de mécanismes graphiques, cette conclusion signifie qu'un transcripteur sait ou ne sait pas qu'un nom commence par le signe H. Le fait que le nom Hermes, le plus fréquent de Rome, soit noté soigneusement dans une telle proportion en est un indice. Bien sûr, il reste possible (et cela a dà se produire, cf. supra, 1.13) que l'absence du signe H provienne soit d'un amuissement plus ou moins étendu (à date récente), soit d'une prononciation relâchée du grec, que ce soit par un locuteur grec ou latin (le transcripteur ou tout autre personnage). Mais si ce processus constituait la cause principale de la répartition des deux graphies, on attendrait que celle-ci soit générale et ne varie pas selon la classe vocalique ou le groupe étymologique. Il faut donc conclure que, l'aspiration étant la plupart du temps correctement prononcée (du moins par les locuteurs grecs) et l'amuissement ne s'étant en tout cas pas encore produit dans la langue grecque, la transcription des
noms grecs à aspirée initiale a subi des variations qui ne relévent que des seuls graveurs romains. Les raisons qui poussent les transcripteurs à commettre ou À ne pas commettre une faute, à recourir à la bonne solution graphique ou à
54
CHAPITRE
PREMIER
l’ignorer, relèvent d’abord du mécanisme graphique et de leur connaissance de l'onomastique qu'ils doivent transcrire. Il n'est pas besoin, pour expliquer ces variations, d'invoquer l'évolution phonétique du grec ou la prononciation des locuteurs grecs et des auditeurs latins de Rome. Le probléme est uniquement d'ordre culturel.
1.3.
Trois groupes étymologiques spéciaux
Dans le corpus des noms grecs des inscriptions de Rome, il existe trois groupes étymologiques pour lesquels les transcriptions latines recourent majoritairement ou unanimement à un H initial, bien que celui-ci n'ait pas son correspondant, sous la forme d'un esprit rude, dans l'orthographe grecque traditionnelle. Il s'agit d'abord de deux thémes (trois noms) assez rares, dont
toutes les occurrences ont le H initial : les noms Hebenus, Hebene et Helops; par ailleurs le nom (H)elpis et ses dérivés, trés fréquents, dont les attestations
sont préférentiellement affectées d'un H initial?^. 1.31.
Les noms (H)ebenus, (H)ebene et (H)elops
Ces trois noms, assez rares à Rome, ont pour particularité d'avoir toutes leurs occurrences affectées d'une H initial alors que, dans les textes grecs, ils sont toujours orthographiés avec esprit doux.
Hebene est attesté neuf fois, Hebenus quinze fois (dont une fois avec H disparu dans une lacune et restitue)?, Helops trois fois. I" s. : Hebene (4837; 5014; 37370; NSA 1918, 23); Hebeneni (12735); Hebenus (4232; 7501; 16089; 19165; Epigraphica 32(1970), 103); Hebeni (5359; 7808; 8143); Hebeno (6747; 7369).
IS
s. : Hebene
(21540;
21549);
Hebenus
(6701);
Hebeno
(16226;
28767);
[H]ebeno (BullCom 68(1940) 193, n? 55). I*-1ti* s. : Hebene (19166).
II* s. : Heben(e) (25596); Hebeni (14564). Helops (1 s., 33398); Helops (1*-n° s., 9745); Helopi (1^—111* s., 10236).
La graphie en h- apparait également, dans la littérature latine, pour les noms
communs
dont sont tirés ces anthroponymes#;
p. ex., hebenus
24 Le cas des noms en Arpocra-, que l'on a souvent orthographiés Harpocra- de manière erronée, est discuté ailleurs (cf. Liste II.1,I). 3 Le nom Hebenus apparaît également (toujours avec H) dans les inscriptions d'autres régions
du monde romain: CIL V 4676; VIH 2564 1,21; VIII 18087,2, IX 3614; XI 4918; XIV 358,I1,8; XIV 3798. 26 Cf. T.LL, s. v. ebenus : scribitur eb- et heb- promiscue in codd. et in edd.
LA TRANSCRIPTION
DE L’ASPIRATION
chez Virgile, (G. 2,117), Perse, (12,17); helops chez Quintilien ques d'Ovide (vers 96) a elops comme nom propre chez Ovide
INITIALE
55
(5,135), Lucain, (10,117), Pline l'Ancien, (5,10,21); l'un des manuscrits des Halieutiet l'autre helops. De plus, Helops apparait (Met. 12,334) et Stace (Theb. 12,746).
L'étymologie du nom de l’ébène est égyptienne : hbnj? avec h initial. On peut supposer, au vu de l'orthographe latine tant littéraire qu'épigraphique, que ce mot n'est affecté d'un esprit doux en grec qu'en raison d'une bizarrerie de la tradition. Il est cependant possible que les Grecs n'aient jamais prononcé cette aspiration. Kurt Sethe a relevé quelques mots d'origine égyptienne dont l'initiale est dépourvue d’aspiration en grec, malgré l'étymologie??. Il
explique cette particularité par l'existence de formes psilotiques correspondantes dans un des deux dialectes coptes, qui serait à l'origine des emprunts grecs. Que l'aspiration ait été conservée par la prononciation grecque (malgré l'orthographe) ou non, il apparaît que le latin la reproduit scrupuleusement?. L'étymologie ne pose aucune aspiration initiale pour le mot ἔλλοψ ou ἔλοψ, qui peut pourtant être affecté d'un H dans les textes latins??. Cette unanimité des attestations épigraphiques, ajoutée à l'étymologie €gyptienne, permet de supposer, du moins pour Hebenus et Hebene, l'existence d'une variante grecque avec aspiration initiale effectivement prononcée ou pronongable, particuliérement bien répandue et suffisamment sensible pour
les transcripteurs romains. On ne peut cependant, vu la faiblesse des effectifs, tirer une conclusion de l'absence totale de graphies sans H. Par deux fois ces noms figurent dans des inscriptions contenant d'autres
noms à aspirées, parfaitement notées?! , ce qui confirme le caractère soigneux de la graphie en H.
1.32. (H)elpis et ses dérivés Dérivé de la racine *welp- avec digamma??,
le mot ἐλπίς ne doit
normalement pas être affecté d'une aspiration initiale? : le w indo-européen 27 Cf. CHANTRAINE, DEG, s. v. % Kurt SETHE, Zur Wiedergabe des dgyptischen h am Wortanfang durch die Griechen, dans Nachrichten von der Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, Philologisch-Historische
Klasse, 1925, pp. 50-56.
2 Cf. Horus à côté de " poc et ρος. 99 Les trois occurrences en H sont trop peu nombreuses pour permettre de conclure dans le méme sens que pour Hebenus/e; il peut s'agir de trois formes avec un H parasite.
31 Hebenus | Phoebe Philete, Epigraphica 32(1970), 103 (1° s.); Helopi / Sintropho, 10236 (15-11 s.).
32 Cf. CHANTRAINE, DEG, 2, p. 342 : «Le digamma initial [est] assuré par la métrique homérique. »
33 Contrairement à l'opinion de Threatte (p. 494).
56
CHAPITRE
s'amuit généralement
PREMIER
sans laisser de trace et ne se transforme en une
aspiration que dans des conditions bien précises?*, que ce mot ne remplit pas. Et, de fait, il est reçu par les dictionnaires et les éditions sous une forme sans aspiration (avec esprit doux). Pourtant, noms formés d’un H initial assez rares il inscriptions et
comme on le voit dans les dénombrements qui suivent, les sur ce mot et ses dérivés sont la plupart du temps affectés dans les inscriptions latines. On trouve par ailleurs des traces, est vrai, d’une aspiration initiale pour ce thème dans les papyrus grecs : avant la réforme orthographique : he”, IG I?
945,9 (432/1)°°; dans l'inscription grecque de Rome IG XIV, 966, la forme ἀφηλπισμένῳ (deux fois, Il. 7 et 11) du composé ἀπελπίζω conserve la trace
de l'aspiration grecque ; Gignac” cite comme aspiration fautive ἐφ᾽ ἐλπίδων (PMich. 466,30, 107 ap. J.-C.), tout en signalant l'emprunt du mot en copte avec une aspiration initiale, ce qui est pourtant une preuve supplémentaire de son existence sous cette forme dans tout le monde romain. Le tableau suivant présente les effectifs observés dans les inscriptions de Rome. II distingue, pour chaque siècle, les effectifs avec et sans H et mentionne les pourcentages correspondants pour les siécles dont les effectifs
totaux dépassent trente unités??.
# Cf. LEJEUNE, $ 183, p. 176 : « Il semble que le traitement h- ait été régulier lorsque la syllabe initiale finissait par s (appuyant), ou que la seconde syllabe commençait par s appuyé. »
35 Cf. THREATTE, p. 503. 36 GiGNAC, p. 136. 37 Parmi les occurrences sans H figurent trois formes en Aelp- pour lesquelles on peut supposer, a priori, une confusion graphique entre A et H : Aelpis (17—111* s., 11232), Aelpidi (1*—11* s., 19872), Aelpis (1v *—v1* s., ICVR 2132); il pourrait s'agir de cas où le signe H tracé par l'ordinator a été mal interprété par le graveur (cf. Annexe
I.1). Cependant il semble que, dans les deux
premiers cas, on ait plutôt affaire à une variante AE pour E et à une vraie omission du H; cette variante apparaît en effet dans d'autres mots de l'inscription : Sozomaenus et Agatemaeridi en
11232 et baetranus, faecit, quae pour que, postaeris dans 19872. Seul le dernier cas demeure donc douteux; encore sa date tardive est-elle un argument en faveur de la confusion AE/E et de la psilose. Ces trois cas ont dès lors été comptés dans les cas en Elp-. Il n'y a pas de cas en
Haelp-.
3$ Ce tableau est repris au n° TO16 (Liste I); les données sont détaillées aux n? T017, TO18 et TO19, en trois ensembles : le nom Helpis, les noms en Helpidephor- et les autres dérivés. Les noms en Helpidephor- sont séparés des autres dérivés cn raison des pourcentages de répartition qui les affectent ainsi que de la présence, sans doute corollaire, d'une aspiration dans le corps du nom (cf. 4.2).
LA TRANSCRIPTION
DE L'ASPIRATION
INITIALE
57
Noms en Help- : totaux.
r* s. i s. mr s. IV* s. ve s.
Total 235,83 196,33 45,17 20,67 498,00
H 204,00 159,50 25,00 6,67 395,17
(H) 31,83 36,83 20,17 14,00 102,83
%H 86,50 81,24 55,35
% (H) 13,50 18,76 44,65
79,35
20,65
Le nom Helpis et ses dérivés constituent un corpus onomastique important dans les inscriptions de Rome (près de 500 occurrences pour les quatre premiers siècles de notre ère)”. Comme le montrent les pourcentages détaillés ci-dessus, la graphie Help- est de loin plus fréquente que la graphie Elp-. Les pourcentages de respect de la norme (H initial) sont, pour Helpis et ses dérivés, sensiblement moins forts que ceux des autres noms à aspiration initiale, mais ils restent tout de même assez élevés : pour les deux premiers siècles, aux chiffres dépassant 91 et même 97 %, selon les siècles, pour l'ensemble des noms à aspiration initiale d'une part (cf. supra, 1.1) et pour les noms à aspiration initiale suivie d'epsilon bref d'autre part (cf. infra, 1.21), s’opposent des pourcentages inférieurs à 90 et supérieur à 80 % pour les noms en Heip-. I" s.
H- initial, ensemble H- initial + epsilon noms en HelpHelpis seul
: : : :
II s.
92,59% — 91,3799 97,30% 95,57% 86509 81249 89,85 % 84,20 %
Π| s.
IV^ s.
79099» 8701% 55,35 %
50,70% 62,16%
La répartition des graphies, nettement favorable à Help-, indique à elle seule que ce thème grec devait être réellement affecté d’une aspiration, avec laquelle les graveurs romains étaient largement familiarisés. Elle n'était
toutefois pas aussi vive que dans les mots où sa présence n’est pas contestée : une différence significative entre le corpus de H initial et Helpis et ses composés est confirmée pour les trois premiers siècles par les tests statistiques (cf. les tests n° TO20). Le thème Help- constitue, semble-t-il, un cas spécial. L'aspiration qui l'affecte apparaît bien réelle et a dû être prononcée“. Les Romains la 9 Cf. SOLIN, Beiträge, pp. 115-116. 40 Un fait vient à l'appui de notre explication des transcriptions latines du thème ἐλπίς : ce
mot et ses dérivés (ἐλκίζειν) sont fréquemment, sinon toujours, transcrits en copte avec le signe de l’aspiration à l'initiale; cf. GIRGIS, p. 55. Je dois cette information à Mme Anne Boud’hors, que je remercie ici.
58
CHAPITRE
PREMIER
transcrivent la plupart du temps (8 fois sur 10 au moins)*', mais ils semblent être moins familiarisés avec elle qu'avec celle des autres noms fréquents.
Peut-étre cette différence provient-elle d'un plus grand flottement dans la
prononciation*?, Il est évidemment difficile, voire impossible, de juger de la vitalité de la variante ἐλπ- d'après les inscriptions grecques des périodes hellénistique et romaine, l'aspiration n'y étant pas notée. Cependant, les quelques cas grecs cités plus haut induisent également à considérer qu'une aspiration était
prononcée à l'initiale de ce nom. Le haut pourcentage atteint par la graphie en H interdit de voir dans les
formes en Help- des cas de H parasites. Il s'agit bien d'une forme grecque originale.
Dans
la discussion
des diverses questions
posées
plus loin, je
considérerai donc cette graphie comme normale. On verra d'ailleurs qu’elle
est effectivement le fait de transcripteurs soigneux^. Cependant, en raison du flottement dégagé plus haut, il a semblé préférable de ne pas incorporer les effectifs des noms en Help- dans les divers comptages portant sur les noms à aspirées initiales ne posant pas probléme (cf. ci-dessus, 1.2). À l'intérieur du corpus des noms en Help-, on constate d'importantes variations
dans la fréquence de la graphie normale. Les effectifs des dérivés en Help- sont trés faibles (cf. les tableaux n° TO18
et
T019)^. Il est donc impossible de les soumettre séparément au test statistique pour les comparer à ceux de Helpis. Un coup d'œil aux pourcentages (cf. tableau n° TO19) permet de constater la différence radicale qui les oppose Helpis à ses dérivés. En regroupant les effectifs des deux séries (Helpidephor- et les autres) et en cumulant les
trois premiers siécles deux à deux, on obtient des résultats qui, statistiquement, sont largement significatifs (cf. les tests n? T021). Dans le cas des noms en Helpidephor-, ce déficit en graphies normales s'explique par la présence d'une seconde aspiration (phi) dans le corps du mot (cf. 4.2).
41 La forme Elpinicen de Cornélius Nepos (Cimon, 1) est affectée d'un H initial dans plusieurs manuscrits.
42 Devant l'importance du nombre des formes en Help-, Solin (Beiträge, p. 116) refuse de voir dans la source grecque la seule explication de ces graphies latines, mais déclare ne pas pouvoir découvrir la cause d'une telle constance, il évoque cependant l'analogie avec les noms Helvius
et Helvidius. Quant à Väänänen, il considère (Pomp., p. 100) — à tort, si notre conclusion est correcte — qu'il y a un H parasite dans Helpis (CIL IV 2189, 2993, 5789-5793).
4 Il existe trois cas en Elph- avec transfert du signe H (cf. Liste II.1, n? 92). *
flyaenoutre dans notre corpus huit formes abrégées ou tronquées qui pourraient appartenir
au nom Helpis, au thème Helpidephor- ou à un autre nom en Help-, sans qu'il soit possible de
décider : Help() (1-15 s., 25060); Elpi[-] (1% av. J.-C.-1* ap. J.-C., 4167); Elp[-] (1® s., 6608); Help[-] (1 s., 36541); Helpi[-] (TN s., ICVR 6663).
s., 19215); Help[-] (τὸ s., LSO
1169); Elpi[-] (iv
LA
TRANSCRIPTION
DE
L’ASPIRATION
INITIALE
59
Les occurrences du nom Helpis sont plus souvent transcrites au moyen de la graphie savante que celles de ses dérivés; ses pourcentages se rapprochent, selon les siècles, de ceux des noms en H-. Cette différence tient, semble-t-il, au fait que, le
nom simple étant de loin plus fréquent que ses dérivés, il a dû être plus familier aux transcripteurs romains.
1.4.
L’interaspiration
Quelques thèmes pourvus d’une aspiration initiale apparaissent en composition comme second élément. Dans ce cas, si le premier élément se termine par une occlusive sourde, celle-ci devient aspirée“. Dans les autres cas, l'orthographe grecque traditionnelle ne garde pas plus de trace de l'aspiration qu'à l'initiale absolue (sauf cas exceptionnels et anciens, cf. supra, 1.11).
Cependant, dans les inscriptions latines, elle est quelquefois notée aprés une voyelle ou une sonante ; exemples dans les noms propres : Euhodius, de 65óc ; Euhemer, de ἡμέρα; Synhistor, de -Fıd-; Parhedrus, de ἕδρα; Euhelpistus, de ἑλπίς (dont l’aspiration initiale est dégagée supra, 1.32). Il ne fait pas de doute que cette aspiration interne (interaspiration) a été prononcée (cf. supra, 1.11): elle a été sporadiquement notée en grec à haute époque et ces graphies latines sont la preuve de sa longévité.
Les listes d'attestations ci-dessous montrent que cette aspiration interne est notée dans les inscriptions de Rome (dans l'ordre décroissant de proportion) aprés un premier élément eu- (de ed), c'est-à-dire aprés une diphtongue, aprés un n, aprés un 5 ou un r et aprés une voyelle. L'examen successif de
ces différents groupes est suivi d'une synthése^". 1.41.
H aprés la diphtongue EV L'élément de composition eû- participe à la formation de noms en
s'alliant, dans notre corpus, à quatre thèmes différents : ὁδός ἡμέρα (Eu(h)emer-), EAnls (Eu(h)elp-) et ἵππος (Eu(h)ipp-)*.
(Eu(h)od-),
55 Pour une comparaison des noms en Help- et des composés en Euhelp-, cf. la discussion qui porte sur ceux-ci, 1.413.
% Cf. LEJEUNE, pp. 278-279; ALLEN, VG, p. 52. 47 Outre les anthroponymes cités plus loin, on trouve dans les textes et inscriptions des noms
communs, tels exhedra et synhodus (cf. SCHWYZER, p. 157; cf. infra, 1.42 et 1.44), ainsi que le toponyme Panhormus (cité par BIVILLE, Graphie, p. 10; cf. infra, 1.42). 55 On trouve en Espagne Euhorm(us), CIL TI, 4970,179 et Euhormus, CIL II, 4139 (non attesté
à Rome).
60
CHAPITRE
1.411.
Noms en
PREMIER
Eu(h)od-
Le nom Eu(h)odus, qui apparaît 73 fois dans les inscriptions romaines, possède quelques dérivés dont l'un, le féminin Eu(h)odia, est légèrement plus fréquent (78 occurrences); en outre, Eu(h)odius (8 occurrences), Eu(h)odion (masc.) (5), Eu(h)odianus (7), Eu(h)odas (1), Eu(h)odiane (1) et une forme tronquée Eu(h)od[-] ; soit un total de 174 occurrences. Les graphies attestées pour l'élément initial en contact avec l'interaspiration se répartissent en deux groupes, selon qu'elles notent l'aspiration
ou la négligent. Les deux graphies les plus fréquentes sont Euhod- (133 occurrences) et Euod- (22 occ.). À cette derniere s' ajoutent : Les formes en Euuod-
(7 occ.), avec redoublement du v ou, plutót, recours à un
second v marquant le glide, son de transition entre la diphtongue et la voyelle
suivante cette graphie peut avoir pour fonction de marquer l'hiatus, qui peut être lié à la présence de l'interaspiration, mais, quoi qu'il en soit, elle ne note pas celle-ci expressément. Une forme Eyuodiae (i'—1* s., 28467) et quatre formes en Eubod- (Eubodio et Eubodius (1-ı11° s., ICVR 2738); EUBORIO = Eubodio (11 -ἰπ s., 7490); Eubodiae (In°-1V* s., ICVR 3096). Ces deux graphies sont des variantes de la précédente, l'une avec emploi de v pour v (cf. 9.2), l'autre avec échange, banal à cette époque, des signes V et B. Trois occurrences en Aeuod-, variantes pour Euod- avec AE pour E: Aeuodia (1°-111° s., 25974); Aeuodia (t11* s., Epigraphica 4(1942 [1943]), 52); Aeuodiane (11°-1v° s., ICVR 6673).
On trouve en outre quatre occurrences en Heuod- : Heuodiae (1*-11° s., 26026); Heuod[us] (1* av.—1"* ap., 10407d); Heuodo (1 -ti* s., 7957); Heuodo (iA. s., 8489) et une en Heod- : Heodia (1*-111“ s., OpRom.
3(1961), 187 n° 6).
La graphie Heuod- est affectée d'un transfert du signe H interne. Ce phénoméne est à mettre en rapport avec les autres cas de déplacement d'un H originel (étymologique) (cf. Liste II.1, n? 268 et 5.21); il constitue un indice supplémentaire du caractère normal et habituel de la graphie Euhod-, dont il est une variante mi-fautive. La forme isolée en Heodsemble être issue de la précédente. S'agit-il d'une simple omission du V sans signification particuliére, ou d'une sorte de graphie inverse avec syncope du
w intervocalique?? ? Il est à noter que la forme *Eod- n'est pas attestée. Ces deux graphies en He{u)od- peuvent être rapportées soit à la première série (Euhod-), soit à la seconde (Euod-), selon que l'on privilégie le fait que *9 Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 66 et 92-93. 59 Dans l'inscription CIL X 2030, le signe V du nom Aeuodiae a été ajouté par le graveur au
dessus de la ligne, entre E et O; ce cas peut étayer l’hypothèse d'une simple omission pour la forme Heodia de Rome.
LA TRANSCRIPTION
DE L’ASPIRATION
INITIALE
61
le transcripteur avait conscience de la présence d’une aspiration dans le mot (méme si le signe H est mal placé) ou le fait que l'interaspiration n'est pas soigneusement notée à sa place. Les répartitions chronologiques des deux séries de graphies pour l'ensemble des noms en Eu(h)od- sont reprises au tableau n? T022.
Les pourcentages de graphies en EVH- observés pour l'ensemble des noms en Eu(h)od- sont assez élevés, m&me s'ils n'atteignent pas ceux des
graphies savantes pour les noms à H initial : 82 ou 85 % contre 92 % de H initial aux 1“ et 11° siècles; 76 ou 79 % contre 89 au total (toutes dates confondues). Il y a, chez les transcripteurs, une plus grande perception de l'interaspiration dans le thème Euhod- ; par ailleurs, il savent, d'une manière relativement assurée, qu'il convient de la transcrire°!. 1.412.
Noms en
Eu(h)emer-
Le nom Eu(h)emer(us) apparait 48 fois dans les inscriptions romaines. Ses dérivés sont moins fréquents : Eu(h)emeria (9 occ.), Eu(h)emerianus (3 occ.), Eu(h)emeris (4 occ.), Eu(h)emeron (2 occ.), Eu(h)emera (1 occ.; peut-être une forme de Eu(h)emeria,
vu la date récente, 111 —1v^
s.), de plus,
2 formes tronquées en Eu(h)emer[-] ; soit un total de 69 occurrences. Contrairement aux noms en Eu(h)od-, on ne trouve que deux graphies
différentes : Euhemer- et Euemer-°? (pour les effectifs, cf. le tableau n° T023). Les pourcentages de la graphie EVH, tant pour les deux premiers siécles que pour le total, sont élevés et meilleurs encore que ceux des noms en Euhod- : 90,56 % pour les deux premiers siécles??. 1.413.
Noms en Eu(h)elp-
Les occurrences de noms en Euhelp- sont au nombre de 45 (dont 4 oü l’initiale du nom, abimée, empêche de restituer la graphie) : Eu(h)elpistus, 40 occ., Eu(h)elpistion (masc.), 1 occ., Eu(h)elpidiane, | occ.; de plus une fois [-Jelp[-] et deux fois [-Jelpistus. On a vu (cf. supra, 1.32) que les noms
en Help- sont majoritairement transcrits avec un H initial, qui a toutes les chances d’avoir été largement prononcé. C'est également le cas des composés 51 ἢ n'existe pas à Rome de noms en Hod- initial auxquels on puisse comparer le groupe
Euhod-.
52 Parmi les 69 attestations figure une graphie EUGIMER (= Euhemer, Ili -1V* s., ICVR 14215a), assez difficile à interpréter; dans le doute, elle n’a pas été reprise dans les dénombre-
ments.
33 TI n'existe pas à Rome de noms en Hemer- initial auxquels on puisse comparer le groupe Euhemer-.
62
CHAPITRE
PREMIER
en Euhelp-, même si les graphies en H sont proportionnellement moins nombreuses que celles de Help-. Deux graphies se partagent les effectifs : Euhelp- et Euelp- (pour les effectifs, cf. le tableau n° T024).
Il n’est pas possible de comparer la répartition des notations avec et sans H dans les noms en Euhelp- et ceux en Help, en raison du trop petit nombre d'effectifs de la premiére série. On notera pourtant que, d'un total de 41 attestations, couvrant trois siècles, 68 % seulement présentent le H étymologique, ce qui est nettement moins que pour les noms en Help- (79 % pour l’ensemble, 81,39 % pour les trois premiers siècles cumulés).
1.414.
Eu(h)ipp(i)us.
Le théme Eu(h)ipp- n'apparait qu'une fois
à Rome, dans une forme au
génitif qui peut être rattachée à Euhippius ou Euhippus : Euhippi (111v s., CIL XV 8196). Il existe une autre occurrence en Dalmatie : Euhippius, CIL
II 9240. 1.42.
H aprésn Les préfixes en -n- s'alliant à des racines en h- sont au nombre de
trois : συν-, év- et ἐπαν-; les racines auxquelles ils s'unissent, au nombre de trois : -Εἰδ- (Syn(h)istor)5^, δδός (En(h)odus, Epan(h)od-), Ex- (Syn(h)etus, =
συνετός, de συνίημι)5. ἃ. Le nom Syn(h)istor est attesté vingt fois, dont: 5 avec H : Synhi[stor] (1 s., 34506); Synhistor (1" s., NSA 1914, 387 n° 22); Synhistor (I s., 35936); Synhistor[is] (1 s., NSA 1914, 390 n? 51);
Synhistori (1 s., 2202); et 15 sans H (Synistor) : 11 au 1" s., 1 aux Y^"—III*, 3 aux 1*—11596556. 5* Pour l'origine de l'aspiration à l’initiale du substantif ἵστωρ, cf. LEJEUNE, $ 183, p. 176. 55
On trouve un Panhemeri (CIL XI 3698) en Étrurie (Caere) (non attesté
à Rome). Par ailleurs,
le toponyme Panhormus est attesté deux fois à Rome, avec H : Panhormi, CIL 12 836 (Latium); Panhormi, CIL V1 5076. De plus, Panhorm(), nom d'un cheval, 37834. Un cognomen Panormus apparaît une fois (avec restitution) : /Pan]ormus, 12988. Le toponyme est toujours orthographié avec -H- à Palerme (avec diverses abréviations) : CIL X 7270-7275, 7279, 7281-7283, 7286. —
Le nom commun synodus est parfois noté avec un H interne : sunhodus, CIL 1? 2519; synhodi, VI 33968 (1% s.) et 10117 (11° s.). Le nom propre correspondant est attesté trois fois (en dehors de Rome), sans H : Synodo, CIL X 1294; Synod(us), XI 8120,6 (vase): Synodi, III 12014,544 (vase). 56 γῆς; 7555, 9287, 15784, 20817 (Sunistori), 22104, 28482, 33968 1,2 (Sinistor), 37940, NSA 1914, 392 n? 64 (Sunistore), BullCom 69(1941 [1943]), 183 n? 118, MAAR 9(1931), 95;
II" s. : 9432 (Synestor); ı*-11° s. : 7908, 17580, inédit (cité par SOLIN, Namenbuch, p. 1012).
LA TRANSCRIPTION
DE L'ASPIRATION
INITIALE
63
b. En(h)odus est attesté deux fois, dont une avec H, Enhod[us] (1”-11° s., 34390) et l'autre sans : Enodus (1 s., 25517). c. Le sentiment de la présence d’une interaspiration s’étend à deux formes
rares et « sur-composées » comme Epanhodo (1*-1i° s., 26785), et Hepanodia (1°-11° s., 35428), où le signe H a été déplacé (cf. 5.21 et Liste IL.1, n° 267). d. Les noms Syn(h)etus et Syn(h)ete (= συνετός, de συνίημι ) apparaissent
sous trois formes, l'une avec l'interaspiration soigneusement notée (Synhet-), la seconde
(la moitié
des
occurrences)
sans
aucun
signe
H (Synet-),
la
troisième, assez fréquente, avec un déplacement du signe H (Syneth-). S’agit-il réellement d'une forme avec déplacement de H ou d'un autre nom bâti sur σύν + ἔθος ? Il existe à Rome un nom féminin Synethia, c'est-à-dire Συνήθεια, de
συνήθης^5, par ailleurs attesté en grec?. Ce thème pourrait être à l'origine des formes en Syneth- ci-dessous; à noter cependant que *Z6vn8os et ἘΣυνήθη ne semblent pas attestés en grec. Synhetus
(I" av.-i* ap.,
1961); Synhete
(1
s., 37369);
Synhete
(1-11
s., NSA
1918,24); Synheti (1*-11 s., 20731); Synheti (1—11* s., 38952). En outre, SYNHTE ("n° s., 23778), sans doute pour HE, omission ou haplographie, ou peut-être une ligature de H et E mal gravée. Synet- : I-II. s. : Synetus, BullCom 69(1941 [1943]), 183; Synetus, BullCom 51(1923
[1924]),
134 n? 266; Synetus, GASPERINI,
167 n? 4; Syneti = -e, 12432;
Synete, 24630; Synete, 13855; Syneta, 26454; Synet[e], 34795a; Synete, BullCom 62(1934), 63. Synethus (1” s., 10449); Synethus (1” s., 34899); Synethus (1*-11° s., 153); Syneihe GT s., 18404); Synethe (1* s., 18768); Synethe (1 s., 39019); Synethe (11° s.,
5477).
Le signe H est présent dans la moitié des attestations (5 Synhetus/e et 7 Synethus/e contre 12 Synetus/e).
143.
H aprésr Deux noms seulement présentent un théme en -h- précédé du préverbe
rap- : Par(h)alia, de &Ac, et Par(h)edrus, de ἕδρα. — Par(h)alia est attesté trois fois : une fois sans H, au I” s. (Paralia, 6629),
et deux fois avec H (Parhalia, 1” av. J.-C.-1" ap. J.-C., 5909 et Parhaliae, II
s., 20595).
57 |"aspiration initiale est confirmée par ἄφετος. 38 1% s. : Synetia, 8184; Synetia, 13967; Synethea, 21354; Synethiae, 33646; Synetia, 24382 ; IUT s. : Synethea, 24066; 1°-11° s. : Synethia, 27065; 11° s. : Synethia, 10983. 5 P. ex, Συνήθεια à Rhodes, IG. XII(1), 1457 (noté ETNHOEIA ; ép. imp.); de même un Συυνήθιος à Thasos, /G XII(8) 319,30 (11° s.).
64
CHAPITRE
PREMIER
— Les deux occurrences de Parhedrus contiennent le signe H : Parhedri (1 er s., 15941); Parhedri (1” s., 27320).
144. H apréss Deux noms sur un seul théme, Pros(h)odus et Pros(h)ode totalisent 13 attestations, soit 4 avec H et 9 sans H: — Proshodo (1 s., fém., 15326); Proshode (i —11* s., 26475); Proshodi (1"-ı11€ s., 25094); Proshodus (11 s., 631 IIL8); — 17 s. : Prosodus, 9341; Prosodus, 25216; 1°-11° s. : Prosodos® (fém.), 21520; Prosodus, 18505; Prosodi, 6995; Prosode, 25477; Prosode, 28259; 1"-111 s. : Prosod[o], 26352; Prosodus, 25093.
Ailleurs qu'à Rome : Prosode, XIV 5183; Prosodus, II 3099; Proshod[us], TI 6269; Proshodus, III 7981. On trouve en outre la forme Crhyshippus (CIL X 51081), dans laquelle l'emploi de la graphie en CRH, particuliérement soignée et dont la signification est essentiellement phonétique (cf. 2.8.), confirme indirectement que l'aspiration interne était effectivement
prononcée?! , 1.45.
H aprés une voyelle
Le contact d'une voyelle en fin de premier élément de composition avec une aspiration initiale est rare, cette voyelle s'élidant la plupart du temps. a. On trouve cependant à Rome le nom [Po]lihistor (1 s., 18895), formé sur la méme racine que Syn(h)istor (cf. supra). b. Calehemerae
(1”-ıl“
s., 25411)
est apparemment
normalement orthographié Calemera®?.
une
forme
du
nom
TI s'agit trés certainement d'une
décomposition étymologique, d’après χαλὴ ἡμέρα; ce cas ne doit sans doute pas étre rapproché de Ehermeti pour Hermes, que Ferrua explique par un repentir du graveur (cf. Annexe IL1, n? 5); pour Calehemerae, cette explication purement mécanique est quasiment exclue. Une forme Calhemerae, avec l'interaspiration notée aprés -I-, ce qui est trés rare, est attestée à Bénévent (CIL IX 1776). Ces deux formes attestent que les locuteurs
avaient conscience des éléments constitutifs de ce composé et de leur sens. 99 ἢ y a peut-être un lien entre la forme grecque de ce nominatif et l'absence de notation de
l'interaspiration.
61 Le nom commun ἐξέδρα est quelquefois attesté avec un H interne : exhedra, CIL VIII 26474; exhedra(m), Π 4085; exhedra, II 5449; par ailleurs, exedram à Rome, 29703.
€ Calemera n'est pas rare à Rome : 14 occ. (cf. SOLIN, Namenbuch, p. 96), Calemer(us) et Calemeris apparaissent une fois.
LA TRANSCRIPTION
1.46.
DE L’ASPIRATION
INITIALE
65
Synthèse
1.461.
Les pourcentages
Le tableau ci-dessous reprend les effectifs totaux, toutes dates confon-
dues®. (H-=-(H)-) a.
EuhodEuhemerEuhelpEuhipp-
b. c.
EuhEuh-/Euhelp-
d.
autres autres sauf Syn(h)et-nh-hod-
e. f.
Total 175 68 41
H 133 60 28
(H) 42 8 13
1
1
0
(H- = -H-)
%H 76,00 % 88,24 % 6829 %
H 138
(H) 37
%H 78,86 %
244 285
194 222
50 63
79,51 % 77,89 Ὁ
199 227
45 58
81,56 % 79,65 %
67 43 48 17
22 17 13 6
45 26 35 11
32,84% 39,53 % 27,08%
30 18 21 7
37 25 27 10
4478 % 41,86 % 43,75%
La ligne b. totalise les trois groupes Euhod-, Euhemer- et Euhipp-; la ligne c. y ajoute les noms en Euhelp-; d. totalise les noms à sonante ou voyelle + interaspiration (avec et sans les noms en Syn(h)et-, sujets à caution); e. regroupe les séries avec nu + aspiration (Enhod-, Epanhod-, Synhistor, Synhet-); f. cumule les composés dont le
second élément est -hod- et qui n'appartiennent pas au groupe Euhod- (préfixes Syn-, En- et Epan-). Deux séries de trois colonnes contiennent les effectifs avec et sans -H-,
ainsi que les pourcentages de notation de l'interaspiration. Dans la partie de gauche, les cas de transfert du signe H (Heuod-, Syneth-, Hepanod-) sont comptés avec les graphies sans H, dans celle de droite, ils sont considérés comme corrects (= H).
Les pourcentages de graphies en H sont largement supérieurs à la moitié quand le préverbe est Eu-, et nettement inférieurs dans les autres cas. La fréquence des noms impliqués est certainement un facteur déterminant de cette différence : les noms en Euh-, quel que soit leur second élément, sont plus nombreux et donc mieux connus des transcripteurs; leur graphie savante est plus répandue. L'action de ce facteur n'est cependant pas purement mécanique, comme le montre la supériorité des noms en Euhemergroupe Euhod-, malgré la différence inverse des effectifs.
sur le
$5 La faiblesse de certains effectifs interdit toute comparaison siècle par siècle et impose ces regroupements. La quasi-totalité des noms contenant une interaspiration précédée d'une sonante ou d'une voyelle (ci-dessus) sont datés des trois premiers siècles.
66
CHAPITRE
1.462.
PREMIER
L'environnement des formes à interaspiration
La nature particulièrement soignée des graphies notant l'interaspiration est confirmée par l’examen de la transcription des noms à aspiration initiale ou à aspirée interne qui apparaissent dans les mêmes inscriptions que certaines formes citées ci-dessus.
CIL VI 26785 (1*-ı1° s.) : Epanhodo ! Daphnis, Symphoro. CIL VI 631 IIL8 (I s.) : Proshodus / Trophimus, Eutyches, Hermogenes, Hermes, Nicomachus.
CIL VI 18404 (1*—If s.) : Syne'the / Eufrosyne, Daphnus. CIL VI 153 (1-1 s.) : Synethus / Epitynchanus. CIL VI 5477 (1i s.) : Synethe / Eucharistus, Philo.
Ces graphies proviennent du groupe de transcripteurs le mieux formé aux normes de transcription; le transfert du H dans les trois attestations en Syneth- s'accompagne lui aussi de notations parfaitement soignées (y compris Eufrosyne). 1.463.
Conclusion
La présence d’un H dans des graphies comme celles qui précèdent est d'abord due à la prononciation : l'aspiration était prononcée à l'intérieur$^.
Le signe H est moins souvent noté qu'à l'initiale, ce qui s'explique de trois manieres différentes mais non exclusives l'une de l'autre. a. Les transcripteurs sont moins attentifs à placer le signe H à l'intérieur qu'à l'initiale (le même phénomène est observé pour la transcription de théta et de phi, cf. 2.211 et 2.243). b. On ne peut dire a priori qu'un H interne était graphiquement moins familier à un transcripteur romain qu'un H initial; l'un et l'autre existaient en effet en latin (hostis, trahere). Cependant, les noms grecs oü l'aspiration interne ne s'est pas combinée
à une sourde pour produire (dans la prononciation
grecque et dans la transcription latine) une aspirée, c'est-à-dire les noms oü elle apparait aprés une voyelle ou une sonante, ne sont pas nombreux; ils sont en tout cas nettement moins fréquents que les noms affectés d'une aspiration initiale; ceci a sans doute pour conséquence que les transcripteurs étaient bien moins habitués à la présence d'un H dans un nom grec à ces positions qu'à l'initiale. 5* On trouve dans les textes coptes des transcriptions de certains des thèmes cités ci-dessus, avec la marque d'une aspiration interne; cf., p. ex. παραλία, πρόσοδος, συνέδριον, le verbe συνιστάναι, σύνοδος. Cf. GiRGIS, p. 57-60.
LA TRANSCRIPTION
DE L'ASPIRATION
INITIALE
67
c. L’interaspiration peut avoir été moins souvent prononcée (ou s'étre amuie plus fréquemment ou plus tôt) et donc être moins bien passée dans la connaissance qu'avaient du grec les transcripteurs. Pour ceux-ci, il y a quatre
graphies typiques de la transcription du grec, auxquelles participe le signe H : H initial, CH, TH et PH (s'y ajoutent Y et méme, dans une certaine mesure, F). Les autres sont moins familiéres, moins automatiques. Il apparait que l'explication des graphies Euhod-, Euhemer- ou Euhelprepose d'abord sur l'étymologie et la prononciation. On ne peut cependant exclure, dans le cas des formes en Euh-, une éventuelle intention de marquer
l'hiatus (ou de l'éviter, cf. 5.22) mais ce n'est pas la cause premiere.
1.5.
L'aspiration, conclusion Les divers dénombrements qui précédent montrent que, d'une maniere
générale, l'aspiration grecque est remarquablement bien transcrite dans les inscriptions de Rome, ceci malgré l'amuissement plus ou moins important
que l'on pose pour ce phonème en latin. Il en est de méme, dans une moindre mesure, de l'interaspiration aprés diphtongue, voyelle ou sonante. Il semble paradoxal que l'aspiration grecque ait été si bien transcrite
en latin bien qu'elle ne füt plus explicitement notée en grec depuis quatre ou cinq siècles. Pourquoi les transcripteurs latins ont-ils jugé utile de noter un phonème
que les Grecs eux-mêmes
négligeaient? La réponse se trouve
sans doute dans l'existence de l'aspiration en latin avec, pour graphie propre, le signe H. Cette graphie est héritée du grec (le dorien d'Italie, avant la généralisation de la koine et de l'alphabet ionien). Habitués à la noter dans
leur langue, les Latins l'ont identifiée dans la prononciation grecque et se sont appliqués à la noter scrupuleusement, malgré sa faiblesse articulatoire
en latin. Ceci implique que l'aspiration était généralement bien prononcée, tant en grec qu'en latin (les Latins étant capables de la transcrire, c'est-à-dire, d'abord, de l'identifier et, sans doute, de la prononcer — sinon, ils l'auraient sans doute négligée). Il faut en outre tenir compte du fait que l’H initial a pu devenir une marque graphique de la nature grecque d'un mot ou nom transcrit : on savait qu'un nom était grec parce qu'il commengait par H; on savait qu'il commengait par H parce qu'il était grec. Cette relation était $5 Cf. ALLEN, VG, p. 52 : « Latin transcriptions show considerable variation, and this may have been a feature of Greek speech itself; the presence of aspiration in such forms could well have depended upon the extent to which the two elements of the compound were still recognized as such by the speaker. » 66 Viäänänen (Pomp., p. 100) considère qu'il y a un H parasite dans Euhodus (CIL IV 515, 840, 4803, 5821), Euh(odus) (CIL IV 5807), Euhodia (CIL IV 3595; NSA 1927, p. 31, 21).
68
CHAPITRE
PREMIER
familière aux transcripteurs latins et pouvait les pousser à recourir de manière excessive au signe H à l’initiale vocalique de certains noms dont l’étymologie ne supposait aucune aspiration (cf. 5.21).
Chapitre 2
La transcription des occlusives aspirées
2.1.
Histoire et analyse des graphies
2.11.
Histoire de la transcription des occlusives aspirées
L'histoire de la transcription latine des occlusives aspirées grecques est marquée par deux étapes. À l'origine, lorsque les deux langues sont entrées en contact et que des mots grecs ont commencé à étre transcrits en latin, les Romains ont recouru aux signes qui leur servaient à noter leurs occlusives sourdes pour transcrire les phonémes aspirés : C pour khi, T pour théta et P pour phi. Les aspirées leur étant totalement étrangéres, les locuteurs latins étaient incapables de les reproduire et méme, sans doute, de les percevoir de maniére distincte dans la prononciation des Grecs : l'assimilation aux
occlusives sourdes s'est effectuée dans la prononciation latine des mots adoptés et, consécutivement, dans la transcription qui en était faite. Pendant les premiers temps, les aspirées grecques n'ont donc pas été prononcées correctement à Rome. L'invention
de graphies particuliéres destinées
à noter les aspirées
grecques constitue la seconde étape. À partir du I s. av. J.-C., elles ont commencé à étre notées au moyen de digrammes, constitués du signe de la sourde correspondante (utilisé depuis le début) auquel est ajouté le signe H, soit, respectivement, CH, TH et PH. La fonction de ces nouvelles graphies est double : représenter d'une maniére plus précise la réalité phonétique transcrite, c'est-à-dire marquer le caractère aspiré des trois phonèmes grecs, et les distinguer clairement des sourdes correspondantes dans l'écriture. Les premières attestations de ces graphies datent toutes du II s. av. J.-C.! :
! Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 139; ID., Graphie, pp. 24, 29 et 30; pour une liste exhaustive des attestations antérieures à notre ère dont ia datation est sûre, cf. MORALEJO, pp. 25-29.
Notación,
70
CHAPITRE
2
Achaia, c. 145-142 av. J.-C. (CIL 1? 626); Corinthiorum, 111 av. J.-C. (1? 585, In. 96);
Delphius, 106 av. J.-C. (Delphes, I? 692). La cause de ce changement orthographique est bien connue?. Les milieux cultivés de Rome (les classes supérieures) ont progressivement appris la langue grecque et la prononciation exacte de ses phonémes. Les membres de ces milieux hellénisés étaient à méme de percevoir la différence phonologique qui opposait les aspirées et les sourdes grecques et de ressentir des lors la nécessité de marquer cette opposition jusque dans l'orthographe. Comme pour les graphies originelles, il existe donc, à l'origine de ces nouvelles graphies,
un lien étroit entre prononciation et orthographe. On peut supposer que, dans la plupart des cas, ce qui était écrit était également prononcé?. Les attestations épigraphiques des trois nouvelles graphies sont de plus
en plus fréquentes au I” siècle av. J.-C. et sont largement majoritaires dès le I* s. ap. J.-C. (cf. infra). Indubitablement les graphies CH TH PH ont acquis un statut de norme orthographique (« standard orthography », Sturtevant) : il
fut admis par l'ensemble des écrivains et par la plupart des graveurs que les aspirées grecques devaient se transcrire de cette facon. Les nouvelles graphies, que l'on peut appeler «savantes», s'opposaient donc aux graphies plus anciennes et restées plus populaires. Cependant, malgré le succés et le prestige
du nouveau système, les premières graphies n’ont jamais été complètement abandonnées : dans les inscriptions des deux premiers siècles de notre ère, elles apparaissent dans une minorité de cas; à partir du troisiéme siécle, le système savant perd de son importance et régresse, au profit du système populaire. Les tableaux ci-dessous présentent, pour les quatre premiers siécles
de notre ère, les effectifs totaux des deux graphies pour les aspirées khi et théta (on trouvera plus loin (2.12) le méme
tableau pour phi, qui implique
une troisième graphie F, dont il est question au paragraphe 2.12). Khi, effectifs totaux : I! s, II* s. Ili s. ιν" 5.
Total 2571,00 1649,50 601,67 217,67
2 Cf. NIEDERMANN,
CH 2302,17 1503,83 480,83 115,17
C 268,83 145.67 120,83 102,50
Phonétique, pp. 85-86; LEUMANN,
% CH 89,54 91,16 79,91 52,91
p. 160; STURTEVANT,
%C 10,46 8,84 20,09 47,09
p. 157;
BIVILLE, ib.; ALLEN, VL, p. 26. 3 Cf. ALLEN, VL, p. 26: «It is likely that educated Roman speakers in fact reproduced the Greek aspirates with more or less fidelity. »
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
71
Théta, effectifs totaux : Total 2292,50 1365,83 406,67 166,50
I" s. If s. nr s. ιν" s.
CH 2077,83 1251,00 329,00 94,17
c 214,67 114,83 77,67 72,33
* CH 90,64 91,59 80,90 56,56
%C 9,36 8,41 19,10 43,44
Aux deux premiers siécles, neuf cas sur dix sont transcrits selon le système savant; cette proportion tombe à huit au III“ et à cinq au IV“ (pour ce qui touche cette évolution, cf. la conclusion, 7.1). À priori, il serait logique de considérer que l'emploi, dans une inscription, d'une des deux séries de graphies s'accompagnait ipso facto de la prononciation correspondante : on peut penser que ceux qui savaient transcrire soigneusement les occlusives aspirées grecques (c'est-à-dire au moyen du système savant) savaient également les prononcer, tandis que ceux qui recouraient aux graphies sans H (signes de sourdes) ne faisaient que
reporter dans l'écrit l'imperfection de leur prononciation. Cette hypothése mérite cependant d'étre nuancée : c'est à la résolution de cette question qu'est essentiellement consacré ce chapitre. Les sections 2.1 et 2.2 ont pour objet d'appréhender la transcription des occlusives aspirées grecques sous plusieurs angles : ses liens avec la prononciation, la nature exacte de la norme, les conditions dans lesquelles elle s'oppose aux graphies populaires et les mécanismes ayant influé sur la répartition des attestations des deux systèmes. La fin de cette section (2.12) aborde l'emploi du signe F pour transcrire
le phi La section suivante (2.2) envisage, pour chacune des trois occlusives aspirées, l'étude statistique de la répartition des différentes graphies (savantes
et populaires, ainsi que F pour phi) selon plusieurs conditions, relevant de l'environnement phonétique ou graphique et de l'étymologie. Les dernières sections de ce chapitre (2.3 à 2.9) abordent l'étude de
divers phénoménes graphiques, latins ou grecs: l'emploi des graphies savantes dans les mots latins (2.3); quelques phénoménes graphiques paralléles attestés dans la transcription latine (2.4); les diverses graphies alternatives attestées dans les inscriptions grecques (2.5); les éventuels rapports entre les graphies latines et la spirantisation (2.6); deux cas particuliers de l'application de la norme savante : le cas des groupes d'aspirées, χθ et 0, transcrits CTH et PTH dans les inscriptions latines (2.7), et celui des groupes consonantiques formés 4 Cf. STURTEVANT, p. 157; BIVILLE, Graphie, p. 24.
72
CHAPITRE
2
d’une occlusive aspirée et d’une liquide, sporadiquement transcrits CRH CLH
TRH PRH PLH (2.8); enfin la transcription des occlusives aspirées géminées (2.9). On trouve en outre dans les inscriptions une série assez importante de graphies secondaires, assez rares (parfois isolées), dont les unes peuvent se rapporter, pour diverses raisons, au système savant (CH TH PH) et d’autres, au système populaire (C T P) ou à F pour phi. Un troisième groupe rassemble quelques graphies hétérogènes qui ne peuvent s’assimiler à l’un des deux premiers. L'ensemble de ces graphies spéciales est analysé, d'un point de vue paléographique et linguistique, dans l'annexe II. Celles qui sont assimilables aux deux systémes savant et populaire sont prises en compte comme telles dans les différents comptages utilisés tout au long de la section 2.2. Les autres en sont écartées. 2.12.
la graphie F pour phi
À côté de P et PH, une troisième graphie fut introduite, plus tardivement, pour transcrire le phi grec, sous la forme du signe F, qui servait à noter en latin une spirante labiodentale. L'explication de cette innovation ne fait de doute pour personne? : l'aspirée grecque phi ayant évolué en une spirante bilabiale [y] ou labiodentale [f], les graveurs latins en sont venus à recourir au signe de leur alphabet qui notait un phonéme correspondant plus ou moins
parfaitement au nouveau son grec. Cet emploi fut d'abord sporadique, puis
se développa pour devenir fréquent au II“ s. et majoritaire au IV“ (cf. infra, p. ?5). La question des premières attestations de cette graphie est controversée : on trouve F pour phi dans trois inscriptions républicaines$, mais ces témoi-
gnages sont, pour plusieurs raisons, suspects, eu égard, notamment, à leur date ancienne et à leur rareté. Orfeus = Orpheus, CIL 1? 753 (Mantoue, 59 av. J.-C.); Heliofo = Heliophon, CIL 1? 2652 (Délos, antérieur à 88 av. J.-C.);
Fedra = Phaedra, CIL 1? 1413 (Rome). La premiere’, Orfeus, a été analysée par Mommsen, qui pose la possibilité, parfaitement plausible, d'une confusion des signes P et F, en raison
5 Cf. NIEDERMANN, Phonétique, p. 86; SCHWYZER, p. 158; LEUMANN, p. 131; STURTEVANT, p. 84; LEJEUNE, p. 61; ALLEN, VG, p. 21; BIVILLE, Graphie, p. 30.
$ Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 67 et 191; ID., Jalons, pp. 278-279. 7 Ces trois attestations sont discutées par MORALEJO, Notación, pp. 57-59.
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
73
de leur forme trés voisine®. L'inscription n'est connue que par une copie ancienne dans un manuscrit?; il est donc impossible de vérifier la lecture; la confusion des deux signes peut aussi bien étre attribuée au copiste moderne qu'au graveur antique!®. La forme Heliofo, dans un graffiti, coexiste avec un Crusipus pour Chrysippus, avec graphie populaire pour khi. La troisiéme forme est d'une lecture douteuse —
A. Degrassi l'a corrigée en
FLORA (ILLRP, 809). L'inscription porte par ailleurs les formes Nicepor(us) et Philarcur(us), avec les deux autres graphies P et PH, ce qui rend difficile
à admettre la présence de la troisiéme; de méme, dans l'inscription CIL I? 753, apparaissent les formes Aprodis(), Philemo, Philogen(), Pamphil() et Pharnac(). En conclusion, chacune de ces trois formes peut raisonnablement
s'interpréter comme l'a suggéré Mommsen. La plupart des auteurs ne les prennent pas en compte!! et considèrent comme premières occurrences de la
graphie F une série de formes de Pompéi!?; pour eux, donc, l'apparition de la graphie ne serait pas antérieure au I” s. ap. J.-C. Les formes attestées à
Pompéi sont? : Dafne, CIL IV 680; Fileto, IV 2402^; Fyllis, IV 1265a; 7057 (la lecture est douteuse);
Trofime, IV 2039.
De plus, une épithète fisica apposée trois fois au nom de Vénus (CIL IV 1520, TV 6865, X 928), et dont le sens — et le rapport avec le grec φυσική —
n'est pas assuré! On trouve par ailleurs plus d’un cas de graphie inverse, soit PH pour F latin
(cf. 5.32); p. ex., dans un graffiti de Pompéi, Ruphus pour Rufus (CIL IV 4615), avec P et H en ligature.
Le rapport que l’on établit entre l’apparition de la nouvelle graphie en
F et la spirantisation de l'aspirée grecque paraît assuré; on peut cependant envisager, pour ses premières attestations du moins, d'autres explications. 8 MOMMSEN,
14(1870), p. 70.
Die
Wiedergabe des griechischen
@ in lateinischer Schrift,
dans
Hermes,
9 MANUCIO, ms. Vat. 5237, f. 468. 10 W. Schmitz attribue expressément l'erreur au copiste; cf. W. SCHMITZ, P, PH und F. ! Allen (VG, p. 21) considère la forme Fedra comme une « exception problématique » et renvoie à Schwyzer, p. 158 (cf. infra).
12 Cf. Mommsen, Leumann, Sturtevant, Lejeune, Moralejo, Threatte. 13 Cf. VAANANEN, Pomp., p. 99. 14 Le graffiti porte CVN FILETO, c'est-à-dire cum Phileto ; la graphie N pour M final devant F est un indice d'une véritable prononciation spirante (devant une occlusive labiale, on attendrait
plutôt l'orthographe traditionnelle Cv M).
15 Cf. VAANANEN, Pomp., p. 99.
74
CHAPITRE
2
Ainsi, Schwyzer explique-t-il la forme Fedra (cf. ci-dessus) par une espèce
de graphie inverse : «f pour q peut être déterminé par q pour f!6.» Effectivement,
l'épigraphie grecque
fait usage du signe x pour transcrire
la spirante latine f, sans que cette graphie soit en aucune manière l'indice
d’une spirantisation du phonème grec. On considère!? que les Grecs n'avaient d’autre solution pour transcrire le f latin que de recourir au signe de leur
alphabet qui notait le son le plus proche, soit une occlusive bilabiale aspirée!$. Rien n’interdit dès lors de considérer que, dans l’un ou l’autre cas, c’est une graphie inverse qui apparait dans l'emploi de F pour phi en latin : connaissant les deux systèmes et sachant que w vaut pour F en grec, un graveur a pu étendre cette correspondance graphique au latin. On peut par ailleurs expliquer cette transcription en n'y voyant qu'une
simple graphie approximative, comparable à P pour phi, ou même à q pour F. Les transcripteurs latins ont pu, à l'occasion, considérer que le signe latin
F constituait, pour transcrire l'aspirée grecque, une solution certes entachée d'imprécision phonétique, mais aussi satisfaisante que le signe de la sourde P : celle-ci est une occlusive, comme l'aspirée grecque, mais elle ne permet pas de garder la trace de l'aspiration, tandis que le son [f], qui, certes, n'est pas occlusif, possède cependant un trait spirant qui peut avoir été senti comme proche du trait aspiré. Par la graphie F, les transcripteurs ont donc pu choisir de ne noter, méme si c'est de maniere imparfaite, que l'un des traits
de l'aspirée grecque (l'aspiration) au détriment de l'autre (l'occlusion), tout comme ils n'avaient privilégié que le second dans la graphie P.
Quoi qu'il en soit, on ne peut, semble-t-il, exclure que l'un ou l'autre de ces deux procédés (graphie inverse de phi pour F ou graphie approximative) ait pu induire des transcripteurs à recourir à F pour phi. Ces explications peuvent notamment s'appliquer aux attestations les plus anciennes!?. L'une
et l'autre évitent de poser la spirantisation du phi; celle-ci a cependant dû se produire dans l'Antiquité, comme
doit en témoigner, entre autres, le
16 Pour la méme idée, cf. LEUMANN, p. 162. 17 Cf. SCHWYZER, p. 158; STURTEVANT, p. 80, n. 66: LEJEUNE, p. 61, n. 2; ALLEN, VG,
p. 20; THREATTE, pp. 469-470. 18 Gignac (p. 99) tend à considérer l'emploi de phi pour f latin dans les papyrus grecs comme un indice de sa spirantisation, tout en relativisant cette conclusion en faisant référence à l'explication généralement reçue. On ne trouve cependant dans les papyrus latins que des
attestations très tardives de f pour phi (ν΄ s. et suivants).
19 La forme Heliofo (CIL 1? 2652) figure sur le mur d'une maison de Délos; sur un autre mur, le méme nom apparait en grec, ΗΛΙΟΦΩΝ. Ce cas peut donc tomber sous le coup de La première hypothèse proposée (équivalence «—F étendue au latin), surtout si l'on tient compte de la localisation : il peut s'agir d'un Grec qui s'est essayé à écrire son nom en alphabet latin.
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
75
nombre croissant de graphies en F sous l'Empire (cf. ci-dessous pour les pourcentages).
Le tableau suivant présente la répartition des trois graphies en PH, P et F pour les quatre premiers siécles de notre ére. Les effectifs regroupent l'ensemble des attestations de l'aspirée dans les inscriptions latines de Rome pour cette période. Phi, effectifs totaux IT s. nés. II^ s. ιν" s.
2.2.
Total 3791,83 2020,33 576,50 196,83
PH 3414,17 1696,17 343,83 31,33
P 218,17 58,67 14,67 3,00
F 159,50 265,50 218,00 162,50
% PH 90,04 83,96 59,64 15,92
%P 5,75 2,90 2,54 1,52
%F 4,21 13,14 37,81 82,56
La transcription des occlusives aspirées : étude statistique Les pages qui suivent abordent l'étude de la répartition des graphies
savantes (CH TH PH) et populaires (C T P) selon diverses conditions relevant
de la position des aspirées, de leur environnement phonétique direct ou de l'étymologie des noms concernés. Ce sont d'abord les deux aspirées khi et théta qui sont envisagées, selon la méthode décrite ci-dessous. La troisiéme aspirée, phi, constitue un cas différent des deux autres, puisque, au cours du temps, une troisiéme graphie F a été introduite dans sa transcription latine (cf. 2.12). La répartition des trois graphies de phi fait dés lors l'objet d'une étude séparée (2.24). Plusieurs critères (la position de l’aspir&e dans le mot, la nature vocalique ou consonantique des phonémes qui l'entourent, son apparition dans certaines classes étymologiques) ont permis de répartir l'ensemble des formes contenant la transcription d'un khi, d'un théta ou d'un phi en plusieurs classes pouvant être opposées et comparées les unes aux autres. Les effectifs de chaque classe sont divisés en deux groupes, d'une part les formes dans lesquelles l'aspirée est transcrite au moyen de la graphie savante, d'autre part celles oü
C'est la graphie populaire (ancienne) qui apparait. L'étude statistique porte sur la proportion occupée par chacun des deux systémes de transcription dans deux classes comparées l'une à l'autre et vise à dégager les différences significatives qui peuvent opposer celles-ci. En d'autres termes, il s'agit de
déterminer l'influence que les critéres retenus ont pu exercer sur l'emploi du systéme savant ou populaire dans l'ensemble des formes attestées.
76
CHAPITRE
2
Le 1“ siècle avant J.-C. a été écarté de l'étude pour deux raisons : a. les cffectifs totaux des diverses classes qui ont été établies sont souvent trop peu nombreux avant notre ère pour donner lieu à des pourcentages utilisables et
des résultats statistiques utiles; b. pour ce siècle, la répartition des graphies populaires et savantes est tributaire de l'introduction relativement récente de ces derniéres et du fait qu'elles ne sont pas encore largement répandues; ce n'est qu'au I” s. après J.-C. que les graphies savantes sont devenues la norme de transcription, statistiquement dominante. L'étude commencera donc au moment où l'une des deux graphies l'emporte réellement sur l'autre. Les
III* et IV“ siècles ne sont pris en compte que quand les effectifs sont suffisants. Ce sont donc essentiellement les deux premiers siécles qui sont étudiés, ceux oü les effectifs sont les plus nombreux et oü la qualité de la transcription (la proportion de graphies savantes) est la meilleure. Les occurrences des trois géminées aspirées, nettement plus rares que les simples, n'ont pas été intégrées dans les différents comptages qui suivent.
La transcription de ces trois groupes fait l'objet d'une analyse séparée (cf. infra, 2.9). La répartition des deux (ou trois) graphies, c'est-à-dire la proportion représentée par chacune d'entre elles dans la transcription d'une aspirée, est étudiée selon les critéres suivants : a. La transcription d'une aspirée varie-t-elle avec sa position dans les noms concernés ? À cet égard, la position initiale (Theodorus) est d'abord opposée à la position interne (Parthenus) ; par ailleurs, plusieurs groupes sont distingués
dans cette deuxiéme
classe, selon le nombre
de syllabes qui précédent
l'aspirée : une (Athenaeus, Parthenus), deux (Agathon) ou trois (Epagathus).
b. La qualité de la transcription d'une aspirée est-elle liée à la nature vocalique ou consonantique du phonème qui la précède ou de celui qui la suit? Les occurrences internes de chaque aspirée sont réparties en deux groupes, selon
que le phonéme qui précède est une voyelle ou une consonne ; une distinction de méme type est faite selon la nature du phonéme qui suit l'aspirée, en tenant compte ici de la position initiale ou interne de celle-ci. c. Parmi les anthroponymes contenant une aspirée, existe-t-il certains groupes qui, ayant la méme étymologie, sont transcrits de manière particulièrement
bonne ou mauvaise? Quelques familles étymologiques (ensembles de noms tirés, directement ou non, d'un méme mot grec) particuliérement fréquentes sont étudiées. Tels sont les critéres qui sont pris en compte pour chaque aspirée dans
les pages qui suivent : la position de l'aspirée, son environnement phonétique, la famille étymologique des mots dans lesquels elle figure.
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
77
Un quatrième critère a été envisagé, l'éventuelle présence d'une occlusive sourde dans les noms contenant une aspirée. La question qui se pose est la suivante : étant donné que la transcription populaire d’une occlusive aspirée a la forme d’un signe de sourde (C T P), est-il envisageable que les transcripteurs qui y ont recouru aient été influencés par la présence, dans les noms à transcrire, d’un signe notant une occlusive sourde authentique (C T P), qui les aurait induits, par analogie, à noter l'aspirée par un signe de la même série? On verra plus loin que ce dernier critère, à la différence des autres, ne produit quasiment aucun effet sur la transcription des aspirées (cf. 2.231).
2.21.
La répartition des graphies pour thêta
2.211.
La position de théta dans le nom
Effectifs des graphies TH et T pour théta selon la position initiale ou
interne : tableaux n° T028. L'aspirée théta est proportionnellement mieux transcrite lorsqu'elle est à l'initiale que lorsqu'elle est à l'intérieur. Cette préférence est nettement marquée pour chacun des quatre siécles pris en compte : les pourcentages de graphie en TH sont toujours plus élevés dans la première série que dans la seconde (les quatre tests sont significatifs; cf. les tests n? TO29).
La tendance à transcrire l'aspirée théta d'une maniére sensiblement moins soignée à l'intérieur qu'à l'initiale, révélée par les pourcentages et les tests calculés, se confirme de fagon frappante lorsque l'on répartit les attestations de théta interne en plusieurs classes selon le nombre de syllabes qui le précédent, c'est-à-dire selon son éloignement par rapport à l'initiale.
Pour les effectifs, cf. les tableaux n? TO30. Les pourcentages de graphies savantes décroissent de maniére constante, pour chacun des trois premiers siécles, à proportion de l'éloignement de la position du théta par rapport à l'initiale. Cette premiére position est la meilleure au point de vue de la transcription, et la position interne la plus éloignée (aprés trois syllabes) est la moins bonne; ceci apparait dans le tableau suivant, qui reprend pour les trois premiers siécles les pourcentages de graphies en TH dans les quatre classes impliquées.
Pourcentages de la graphie TH
Classe
IT s,
I s.
It s. 88,61 77,93 74,55
Théta initial Théta après 1 syllabe Théta après 2 syllabes
93,64 % 91,54 87,22
94,08 92,35 89,02
Théta après 3 syllabes
83,85
89,27
78
CHAPITRE
2
En comparant, deux à deux, au moyen du test statistique, chacune des quatre positions observées avec sa suivante, on constate que les x? ne sont pas toujours significatifs (cf. les tests n? TO31).
Le 11° siècle, en particulier, malgré la similitude du mouvement des pourcentages avec ceux du I” siècle, ne présente pas de différence statistiquement significative (à noter que, pour ce siècle, les occurrences après deux et trois syllabes comportent le même pourcentage de graphies savantes). Ce siècle est celui pour lequel, qu'il s'agisse des phonèmes aspirés ou d'upsilon,
la proportion de graphies savantes est la plus grande; i! constitue donc un sommet dans la qualité de la transcription des phonèmes grecs, ce qui explique
qu'un facteur provoquant un relâchement de cette qualité au I” ou au If“ s. ne soit plus efficient au 11°. Le caractère non significatif de la plupart des tests statistiques tient au fait que la perte de qualité dans la transcription selon la position, bien qu'elle soit sensible dans la liste des pourcentages, ne s'effectue que progressivement
d'une position à la suivante; c'est essentiellement le mouvement continu dans le corps des noms qui se manifeste, non la différence qui oppose une position à sa voisine. Si l'on oppose par le méme test les positions extrémes, soit la dernière position (après trois syllabes) et, successivement, la première position interne (après une syllabe) et la position initiale (cf. les tests n°
T032), il apparaît que l'opposition est radicale pour le 1” siècle, cumulé ou non au deuxième; mais celui-ci considéré seul se distingue à nouveau par le caractère non significatif des résultats. Le même test appliqué aux quatre classes en même temps se révèle significatif pour
chaque
siècle
(cf. les tests n° T033)
: la différence
de
répartition des graphies TH et T selon la position de l’aspirée dans le nom n’est donc pas aléatoire. Ainsi s’est donc dégagé un phénomène particulier, révélé par la comparaison des pourcentages et confirmé par une bonne partie des tests statistiques : certains transcripteurs ont tendance à privilégier la qualité de la transcription du théta à proportion de sa proximité avec l’initiale des noms transcrits. Cette tendance a toutes les chances d'étre d'ordre psychologique : les transcripteurs sont davantage attentifs à l'initiale qu'à l'intérieur des noms qu'ils transcri-
vent ; lorsque l'aspirée à transcrire est en position interne, leur attention peut être légèrement reláchée et l'application des normes de transcription moins spontanée. I] ne semble pas qu'il faille chercher l'explication du côté de la
phonétique; supposer que l'articulation aspirée du théta était moins sensible à l'intérieur pour un transcripteur, c'est-à-dire, un auditeur latin, reviendrait à considérer que
la plupart des noms
transcrits formant
notre corpus ont
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
79
été prononcés sous une forme qui respectait entièrement le phonétisme grec, ce qui ne fut certainement pas le cas. Il faut tenir compte de l'application mécanique, servile, de la norme de transcription des aspirées par les graveurs
latins, et de la connaissance plus ou moins grande qu'ils devaient avoir du corpus onomastique grec. La moindre qualité de cette transcription à l'intérieur
confirme donc un phénomène que d'autres observations avaient déjà révélé : si rien n'interdit de considérer que l'un ou l'autre cas de transcription savante d'une aspirée a pu s'accompagner, lors de la rédaction de l'inscription, d'une prononciation correcte «à la grecque» de la part du transcripteur, il faut cependant considérer que, dans bien des cas sinon la plupart, celui-ci appliquait une norme orthographique apprise et correspondant idéalement à une réalité phonétique qu'il était, par ailleurs, souvent incapable de reproduire dans sa prononciation : les rédacteurs,
la plupart du temps, transcrivaient
soigneusement les aspirées mais les pronongaient imparfaitement, sous la forme de sourdes. Il suffisait dés lors d'un simple relächement de leur attention pour que cette prononciation prenne le dessus sur l'orthographe et
en réduise la stricte application. Le digramme TH étant essentiellement pour eux une marque du caractére grec du nom transcrit, ils étaient plus attentifs à l'employer (correctement ou non) à l'initiale, là où l'oeil commence à lire
le nom, qu'à l’intérieur, où l'attention du lecteur, comme celle du rédacteur, était moindre. Note : Le critére de la position interne, tel qu'il a été défini ci-dessus (le nombre de syllabes précédant l'aspirée) peut paraître insuffisamment précis, en raison de la
variabilité de la longueur des syllabes : dans Athen-, l'aspirée n'est précédée que d'une lettre, dans Parthen-, de trois, comme dans Agath-, où l'aspirée suit deux syllabes et non une seule. Il est cependant impossible d'affiner le test et d'éviter cet inconvénient en abandonnant le critére de la syllabe pour choisir, par exemple, celui de la lettre; plusieurs difficultés l'interdisent : a. La longueur du début d'un mot peut différer d'une occurrence à l'autre, en raison d'éventuelles variantes affectant la transcription des phonémes qui précédent l'aspirée (exemples : Aepagathus, CIL VI 26411, pour Epagathus; Lucethis, 26738, pour Lycaethis; Rodanthe, 13194, pour Rhodanthe); faut-il, dans ces
conditions, compter les lettres qui précédent l'aspirée dans la forme que prend le nom en transcription sous sa forme correcte ou dans la forme attestée ? Inversement, le nombre de syllabes précédant un théta dans un méme nom ne varie pas d’une occurrence à l'autre. b. Les classes constituées par le compte des lettres précédant l'aspirée seraient plus nombreuses qu'avec la syllabe pour critère, les effectifs seraient donc fractionnés jusqu'à ne plus être utilisables. c. Il est illusoire de supposer, chez le transcripteur, une différence de perception d'une aspirée selon qu'elle est précédée de trois ou de quatre signes, alors que, méme si elle peut elle-méme varier en longueur, la syllabe prise comme unité a plus de chances de produire un tel effet dans les tendances du transcripteur; s'ajoute
80
CHAPITRE
à cela que la syllabe, considérée comme
2
une séquence de phonèmes organisée
autour d'un sommet constitué par une voyelle, revêt une réalité indéniable : la variabilité de sa longueur en lettres peut être sensible si l’on ne considère que son image graphique, mais cette différence est certainement moins sensible à l'oreille, c’est-à-dire au point de vue phonétique: on peut supposer, dès lors,
qu'un graveur ressent, inconsciemment, le point commun de deux noms contenant un thêta précédé du même nombre de syllabes, même si le nombre des lettres qui le précèdent est différent. C'est donc le critère de la syliabe qui a été retenu, malgré les remarques qui précèdent.
2.212.
L'environnement phonétique de théta
2.212.1. La nature du phonème précédent
Comme le montrent les tests statistiques, la répartition des graphies transcrivant un thêta interne ne dépend en rien de la nature vocalique ou consonantique du phonème qui le précède. Effectifs : tableaux n° T034; tests :
tableau n° T035. Aucun test n'est significatif, à l'exception de celui du IV“ siècle, qui révèle un déficit en graphie TH après une consonne. Apparemment, pour ce seul siècle, les graveurs étaient plus réticents à trois signes consonantiques consécutifs dont le dernier fût un H. Cette particularité disparaît quand on
cumule les 111° et IV* siècles. 2.212.2. La nature du phonème suivant
À l'inverse, la nature du phonème qui suit un théta a manifestement une influence sur sa transcription, qu'il soit initial ou interne (cf. les tableaux n° T036 pour les effectifs). Les deux classes présentent, au I” comme au II siècle, une nette opposition des pourcentages de graphies savantes, au bénéfice des formes avec théta suivi d'une voyelle (cf. les tests n° T037).
Sans aller jusqu'à chercher une cause purement phonétique à cette différence flagrante, on notera que les noms oü le théta est suivi d'une consonne sont nettement plus rares que les autres. Il est dés lors vraisemblable que les transcripteurs, moins habitués à rencontrer un théta à cette position, étaient également moins habitués à l' y transcrire soigneusement: un digramme TH devant voyelle leur était aussi familier qu’il pouvait leur être étranger devant consonne. Ils devaient répugner à placer le signe H entre deux consonnes (cf. 7.21). Sans doute aussi, dans leur perception acoustique lors d'une transmission orale ou dans leur prononciation personnelle, l'élément
aspiré de l'occlusive grecque avait-il tendance à étre occulté par la consonne suivante.
LA
TRANSCRIPTION
2.213.
DES
OCCLUSIVES
ASPIRÉES
81
Croisement des deux critères
Jusqu'à présent les deux critères envisagés, la position de l’aspirée dans le mot et son environnement phonétique, ont été étudiés de manière totalement
séparée. Il convient de pousser plus loin l'analyse et de combiner les deux points de vue, afin de déterminer dans quelle mesure il est possible de les hiérarchiser et d'évaluer la manière dont ils influent l’un sur l'autre. Si l'on répartit conjointement l'ensemble des formes contenant un théta selon les
deux critéres, on est amené à établir quatre classes différentes, dont les tableaux n° T038 présentent les effectifs pour les trois premiers siècles : théta initial suivi d'une voyelle, interne suivi d'une voyelle, initia] suivi d'une consonne, interne suivi d'une consonne. 2.213.1. Précision du critére d'environnement par le critére de position
Sur base de ces quatre classes, il est possible de préciser les conclusions portant sur l'influence de la nature du phonéme qui suit l'aspirée théta; dans les tests n? T039 la comparaison des occurrences devant voyelle et consonne est d'abord envisagée pour théta initial, puis pour théta interne. La position de l'aspirée ne change rien à l'effet du facteur étudié : qu'il soit initial ou interne, théta reste mieux transcrit lorsqu'il est suivi d'une voyelle. 2.2132. Précision du critère de position par le critère d'environnement En revanche, les tests statistiques n° TO40 montrent que la fonction privilégiée de la position initiale se marque lorsque théta est suivi d'une voyelle, mais pas lorsqu'il précéde une consonne. Il y a, semble-t-il, interférence entre deux facteurs, l'effet positif de la position initiale et l'effet négatif d'une consonne suivante. Le premier facteur ne joue un róle que quand le second est inopérant, c'est-à-dire lorsque
le phonème qui suit un théta initial est une voyelle. C'est donc le facteur d'environnement qui est le plus puissant : il produit son effet en toutes circonstances, à l'initiale comme à l'intérieur (cf. supra, 2.212.2); le second
facteur vient s'ajouter au premier: ce n'est que dans les meilleures conditions (devant une voyelle) que la position initiale peut jouer le même rôle bénéfique en faveur de l'emploi de la graphie savante.
2.214.
Les familles étymologiques
Certains ensembles de noms étymologiquement apparentés se distinguent de la masse par des pourcentages nettement supérieurs ou inférieurs à la moyenne,
comme
on peut le voir dans le tableau suivant. Seuls sont pris
82
CHAPITRE
2
en compte ci-dessous les thèmes dont les effectifs sont assez grands pour
permettre le calcul de pourcentages utiles; les effectifs ne sont mentionnés ci-dessous que pour les trois premiers siécles. I* s. Agath-agathAnth-anthAthenCorinthThallTheo-
effectifs 325,33 78,00 175,67 49,67 128,50 60,50 114,00 141,83
If s. % TH 90,22 82,91 92,13 75,17 95,59 96,15 97,08 94,01
effectifs 213,83 58,50 75,17 42,67 86,83 47,50 86,50 85,17
III* s. % TH 91,66 90,89 88,92 78,13 95,77 95,09 93,26 98,24
effectifs 60,17 5,50 13,00 9,67 20,67 11,50 18,00 59,83
% TH 77,01
89,42
Les thèmes Athen-, Corinth-, Thall- et peut-être Theo- se caractérisent par une plus grande proportion de graphies savantes et semblent par là s’écarter de la moyenne (90,64 % pour l'ensemble des occurrences de théta
au I” s., 91,59 % au 11°, 80,90 % au 111°, cf. 2.11); inversement, les thèmes -agath- et plus encore -anth- en position interne (deuxiéme élément de composition) sont marqués par un déficit en graphies savantes par rapport au reste des occurrences de théta. Pour juger de la significativité de ces
écarts, il convient, en recourant au test statistique, de comparer chaque série ainsi distinguée (les effectifs de chaque famille étymologique) avec les autres thèmes, considérés comme un tout. Encore faut-il décider de la nature exacte de l'ensemble auquel doit étre opposée chaque série; étant donné l'influence qu'exercent la position de l'aspirée et la nature du phonéme qui la suit sur la
proportion des deux systémes de transcription, il a paru préférable de choisir, comme point de comparaison pour chaque famille étymologique, l'ensemble des thémes qui se rapprochent d'elle au double point de vue de ces deux facteurs, plutót que l'ensemble indifférencié des autres noms, quels qu'y soient la position et l'environnement de l’aspirée. Les familles étymologiques avec théta interne sont en outre comparées aux thémes dont l'aspirée est précédée du méme nombre de syllabes (cf. 2.211). Dans la Liste I, pour chaque ensemble &tymologique, les effectifs et les pourcentages des deux systémes de graphies, ainsi que les différents
noms impliqués (avec nombre d'occurrences) sont énumérés dans les tableaux correspondants; ceux de l'ensemble comparé
sont constitués de toutes les
autres occurrences de même position et même environnement. Afin d'évaluer exactement
l'importance
numérique
de
chaque
famille
étymologique,
la
proportion que représente une série dans les ensembles auxquels elle est comparée
(selon
la position
et le phonéme
suivant;
selon
le nombre
de
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
83
syllabes précédentes) est mentionnée sous forme de pourcentages, ainsi que
sa proportion dans l’ensemble des noms contenant un théta. 2.214.1. Les noms en
Les
noms
(-)agath-
commengant
par le théme Agath- constituent un groupe
numériquement important: d'un siécle à l'autre, un nom sur six environ, parmi
ceux qui contiennent un théta, commence par ce théme (cf. les tableaux n? T041). Ils ne se distinguent en rien de l'ensemble des noms à théta interne, ainsi que le montrent les pourcentages et les tests (cf. les tests n° T042); en revanche, on observe, pour le 1 siècle et les deux premiers cumulés,
une différence significative entre cet ensemble et les noms qui, comme lui, contiennent un théta précédé de deux syllabes; les noms commengant par Agath- représentent plus de 40 % de ceux oü théta est précédé de deux syllabes. À la différence des noms
où le thème Agath-
est initial, ceux où il
apparait comme second élément de composition se distinguent, du moins au 1” siécle, par une déficit significatif en graphies savantes par rapport à l'ensemble des noms à théta interne (cf. les tests n? T043). Cette différence
disparaît au 11° siècle et en cumulation. Comme le premier élément syllabique (cf. la liste au tableau ensemble avec le reste des noms les tests n? T044) : pour les deux ble), aucune différence n'apparait à théta précédé de trois syllabes,
de tous les composés en -agath- est monon? TO41), il est possible de comparer leur à théta interne précédé de trois syllabes (cf. premiers siècles cumulés (seul calcul possientre les noms en -agath- et les autres noms ce qui confirme la conclusion précédente.
La différence entre le traitement du méme thème selon sa position dans le mot est confirmée par les pourcentages respectifs des deux séries (cf. les tableaux n? T041), sans que cette opposition aille jusqu'à se marquer dans
les résultats du test qui les compare (cf. les tests n° TO45). 2.214.2. Les noms en
(-)anth-
En position initiale le theme Anth- (effectifs aux tableaux n° TO46) présente d'un siécle à l'autre une proportion de graphies savantes grosso modo égale à celle des autres noms comparables, qu'il s'agisse des noms à théta interne ou de ceux dont l'aspirée est précédée d'une seule syllabe (cf. les tests n° TO47). À la différence de ses occurrences à l'initiale, les dérivés de ἄνθος accusent en position interne (comme second élément de composition) un net
84
CHAPITRE
2
déficit par rapport à l'ensemble (cf. les tests n^ T048). Cette différence de traitement selon la position est confirmée par la comparaison des deux séries
de formes en (-Janth- (cf. les tests n° T049). 2.214.3. Les noms en
Athen-
Aux deux premiers siècles, les pourcentages de graphies savantes sont quasiment égaux pour cet ensemble étymologique (cf. le tableau n° T050), et très supérieurs à ceux des autres thêta internes devant voyelle; les tests ne sont cependant pas tous significatifs, que l’on compare les noms en Athen- à l’ensemble des autres noms à thêta interne (+ voyelle) ou aux autres noms
avec thêta précédé d’une syilabe (cf. les tests n° TOS1). 2.214.4. Les noms en
Corinth-
Les mêmes remarques valent pour Athen- et Corinth- : les pourcentages sont nettement plus élevés pour ce dernier groupe (cf. le tableau n? T052), mais les tests ne sont pas tous significatifs (cf. les tests n^ T053). La série Corinth- ne représente qu'une faible partie des noms contenant un théta (moins de 4 96). 2.214.5. Les noms en
Theo-
Les tests (n? T055), comme les pourcentages (cf. tableau n? T054), montrent que les noms commengant par le théme Theo- ne se distinguent en aucune maniére des autres noms de la méme catégorie, à savoir les noms à théta initial suivi d'une voyelle; cette catégorie est celle qui, sa proportion de graphies savantes étant la plus élevée, se distingue sensiblement des autres. La série des noms formés sur le substantif θεός constitue une bonne partie des
noms à théta initial; cette proportion croit avec le temps et atteint 50 % au 111* siécle; la faveur de cet élément de composition dans l'onomastique grecque ä cette époque est évidemment due à la part qu'y prennent les inscriptions
chrétiennes. 2.214.6. Les noms en
Thall-
La situation est la méme pour le thème Thall- (cf. tableau n° T056 et tests n° T057) : la grande proportion de graphies savantes n'est due qu'à
l'appartenance de cet ensemble à la classe des noms à théta initial.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
85
2.214.7. Théta, familles étymologiques, conclusion
Que la proportion des graphies en TH soit plus faible dans les noms en -agath- et en -anth- s'explique parfaitement : ce phénoméne est conforme à la tendance décroissante liée à la position du théta dans le nom (cf. 2.211). La comparaison des occurrences internes de ces deux thémes avec
leurs attestations initiales est intéressante, car elle montre que cette tendance est indépendante de l'étymologie des noms concernés et recouvre, grosso modo, l'ensemble des noms contenant un théta. Cette remarque confirme l'explication du phénomène de régression interne des graphies savantes, analysée plus haut : si la connaissance du grec ou de sa prononciation était seule responsable de cette tendance, on attendrait qu'au moins dans ces deux cas la transcription d'un méme thème soit homogène. Le phénomène est donc de nature psychologique et dépend uniquement de la position que l'aspirée théta y occupe. À ce titre le cas du thème -anth- est particulièrement significatif : le mot ἄνθος était en effet assez familier en tant qu'élément de composition de noms propres pour produire, par analogie, les formes variantes Amaranthus pour Amarantus et Amianthus pour Amiantus (cf. Liste II.1.C2, 5.12 et 5.25); si la position n'avait pas influencé la transcription, on aurait dès lors attendu que le thème -anrh- soit aussi soigneusement transcrit à cette position qu'à l' initiale. On notera cependant que la qualité de la transcription
n'est pas meilleure lorsque le théme est initial que dans d'autres noms ne présentant pas ce théme. Les deux thémes Athen- et Corinth-, dont la transcription est particuliérement soignée, constituent un cas problématique. Les attestations de ces ensembles ne sont guére nombreuses
(surtout celles du second); il n'est dés
lors pas possible d'expliquer la qualité de leur transcription par une éventuelle familiarité des rédacteurs avec ces thémes, due à leur seule fréquence dans le corpus onomastique. Peut-étre la nature méme de ces thémes, tirés l'un et l'autre d'un toponyme (ou d'un théonyme dans le cas d’Athen-) explique-t-elle ce privilège : les Latins connaissaient les noms d’Athenes, de Corinthe et d'Athéna, méme si ces noms n'intervenaient pas fréquemment dans la formation des anthroponymes; ils savaient, la plupart du temps, qu'ils contenaient un théta à transcrire soigneusement. D'une manière générale, l'aspirée théta n'est pas affectée par le même phénomene que l'aspiration à l'initiale vocalique, pour laquelle (cf. 1.22) quelques noms et ensembles étymologiques, plus fréquents que les autres, se distinguaient par leur plus grande proportion de graphies savantes. Les causes des éventuelles tendances dans la proportion des graphies avec H sont ailleurs. Deux facteurs y contribuent : la position dans le nom et la nature
86
CHAPITRE
du phon&me
qui suit l’aspirée. Par la force des choses ces deux
2
facteurs
n’auraient pu entrer en ligne de compte dans le cas de l’aspiration initiale. Les modalités d’application de la norme de transcription sont donc, dans l’un et l’autre cas, inscrites dans les conditions d’apparition des phonèmes grecs impliqués et dans leur environnement direct. 2.22.
La répartition des graphies pour khi
Dans les pages qui suivent, les mêmes tests que pour théta sont appliqués à l'aspirée khi; ils sont destinés à dégager l'éventuelle influence des mémes facteurs. 2.221.
La position de khi dans le nom
Effectifs de l'aspirée khi selon sa position initiale ou interne : tableaux n° TOSS. Contrairement au théta, le khi ne parait pas avoir subi, dans sa trans-
cription, l'influence de sa position, initiale ou interne (cf. les tests n? T059). Au n° siècle, les pourcentages de graphies savantes sont méme sensiblement égaux d'une classe à l'autre. Pour les deux siécles les plus abondants en attestations, la répartition des graphies savantes et populaires est statistiquement
comparable à l'initiale et à l'intérieur. Seuls les tests des III et 1v^ siècles sont faiblement significatifs; ils ne dénotent qu'une différence s’exergant au détriment de la classe de khi initial.
L'examen de la répartition des graphies pour khi interne selon le nombre de syllabes qui le précédent est plus révélateur. Les effectifs et les tests sont aux n? TO60 et TO61 (ci-dessous les pourcentages de graphies savantes). Pourcentages de la graphie CH
Classe
1 ς.
II* s.
Ir s.
Khi initial Khi après 1 syllabe Khi après 2 syllabes
91,27 91,81 89,00
91,29 94,31 90,81
74,68 89,20 79,68
Khi après 3 syllabes
84,82
85,63
80,34
On constate, de la première à la dernière position interne, une perte progressive de graphies savantes tout à fait semblable à celle qui affecte la transcription du théta interne (cf. 2.211). Cette tendance se traduit plus d'une fois par un test significatif, notamment et surtout lorsque ce sont les deux
positions extrémes (aprés une et trois syllabes) qui sont comparées. À l'inverse de théta, le khi n'est globalement pas mieux transcrit à l'initiale qu'à l'intérieur; il l'est même moins bien qu'à l'intérieur après une
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
87
syllabe. Cependant la qualité de la transcription des khi internes est liée à leur proximité de la position initiale, comme pour thêta : plus l’aspirée à transcrire est loin dans le nom, moins l'attention de certains graveurs et le soin qu'ils apportent à cette transcription est grande. Les deux aspirées différent par le rôle exceptionnel que joue l' initiale pour théta: force est de constater que cette
aspirée, sous sa graphie TH, constituait pour les graveurs un signal propre à marquer la nature grecque du nom transcrit, ce que la graphie CH n'était pas dans la méme mesure. 2.222.
L'environnement phonétique de khi
2.222.1. La nature du phonème précédent
Pas plus que pour théta, la nature vocalique ou consonantique du phonéme précédant un khi interne n'a d'influence sur la transcription de celui-ci; effectifs et tests : tableaux n? T062 et T063. 2.222.2. La nature du phonème suivant Aux Y" et n° siècles, la répartition des graphies pour khi n'est pas différenciée selon la nature vocalique ou consonantique du phonème suivant, malgré une légére supériorité des pourcentages de graphies savantes dans le premier cas (voyelle) (effectifs et tests : tableaux n^ T064 et T065). La
différence ne se révèle significative que pour les 111° et IV siècles. L'aspirée khi semble donc se distinguer, ici aussi, de théta, pour laquelle
la présence d'une voyelle était significativement favorable à l'emploi de la graphie savante. Le croisement des deux critéres (position et nature du phonéme suivant) est toutefois susceptible d'apporter davantage de précision. 2.223.
Croisement des deux criteres
Comme pour thêta, les occurrences de khi se répartissent en quatre classes selon le double critère de l’environnement phonétique et de la position. Effectifs et tests : tableaux n° TO66 et T067. Alors que, considérés séparément, ces deux critères n’avaient pas révélé de différences significatives, leur croisement montre que l’un et l’autre facteurs ont pu exercer une influence dans des conditions particulières. Ainsi, on constate que la nature consonantique du phonème qui suit un khi interne
produit un effet défavorable sur la qualité de la transcription de l’aspirée; à l'initiale, un phénomène semblable apparaît au 1 siècle. De la même manière, le facteur de la position initiale semble retrouver pour khi l'influence qu'il
88
CHAPITRE
2
avait sur la transcription de théta, dés lors que l'on considère séparément les différentes classes relevant de l'environnement phonétique. L'ensemble de ces précisions tend à dégager, pour khi, la méme hiérarchie des deux facteurs que pour théta : le facteur principal est la nature du phonéme qui suit l'aspirée (la présence d'une consonne est particulièrement défavorable) ; en second lieu vient l'influence éventuelle de la position.
2.224.
Les familles étymologiques
Les quelques familles étymologiques qui contiennent l'aspirée khi et pour lesquelles il est possible de rechercher une éventuelle tendance en faveur ou au détriment de la graphie savante sont énumérées dans le tableau suivant. I* s. AntiochChar-char-
ChrestChrysSoterichus Tych-tych-
us.
ur s.
effect.
%CH
effect.
243,33 114,83
90,00 95,06
62,33 101,83
%CH
94,66 95,91
47,00
92,91
163,33 214,83 42,17 207,00 594,00
88,78 90,30 55,34 95,57 90,24
64,67 175,33 32,17 172,50 568,67
89,69 90,12 56,99 96,42 92,88
effect.
% CH
31,17
73,79
40,17 71,33
70,95 75.70
32,00 212,50
88,53 82,35
La façon dont ont été calculés les effectifs, ainsi que les critères de choix des classes de comparaison, sont les mêmes que ceux qui ont prévalu pour l'étude des classes étymologiques de thêta (cf. supra, 2.214). Il arrive que pour
certains groupes un nom présente des effectifs suffisants pour être observés isolément et éventuellement comparés au reste du groupe (cf., ci-dessous, Antiochus, Tyche, Eutych-, Chreste et Chrestus).
2.224.1. Τύχη et ses dérivés Le nom Tyche et les dérivés du substantif τύχη, dont les effectifs sont détaillés au tableau n? T068, sont relativement nombreux à Rome (ainsi les noms à thème -tych- interne représentent, d’un siècle à l'autre, 25, 37 ou 40 96 de l'ensemble des noms contenant un khi). Deux ensembles se distinguent
par une plus grande fréquence, le simple Tyche et les dérivés en Eutych-. Que l'on considère le seul nom Tyche ou l'ensemble de ses dérivés sans premier élément de composition (Tych-), les noms de cette série sont
marqués par une proportion particuliérement importante de graphies savantes. Le groupe se distingue de l'ensemble des autres noms à khi interne devant
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIRÉES
89
voyelle, mais également des noms où l'aspirée n’est précédée que d'une syllabe : les pourcentages sont toujours largement supérieurs, et les tests généralement significatifs (cf. les tests n? T069). En revanche, les noms où le thème -rych- apparaît comme élément de composition ne se distinguent pas des autres noms à interne par leur proportion de graphies savantes, que l'on prenne en l'ensemble de cette famille ou la seule série des noms en Eutych-,
second aspirée compte qui en
constitue la plus grande partie (cf. les tests n? T070).
C'est donc essentiellement lorsque le thème Tych- n'est précédé d'aucun élément que sa transcription est privilégiée; cette tendance s'accorde parfaitement avec celle qui a été dégagée plus haut, selon laquelle, à l'intérieur, la qualité de la transcription décroit à mesure de l'éloignement de l'aspirée par rapport à l'initiale : dans les noms en Tych-, en effet, le khi vient aprés une seule syllabe, tandis que dans ceux en -tych-, il est précédé d'au moins deux syllabes. Cette différence de proportion selon la position du thème en question est confirmée par la comparaison des deux séries (cf. les tests n? TO071) : les pourcentages de graphies savantes des noms en Tych- sont largement supérieurs à ceux des noms en -tych-. Bien que les noms à théme -tych- interne ne se distinguent pas du vaste ensemble
des noms
à khi interne, la comparaison
de la série Eutych-
avec
la classe des noms dont l'aspirée suit deux syllabes (ci-dessous) montre que, dans ce contexte restreint, les noms en Eutych- sont eux aussi privilégiés et bénéficient d'une proportion de graphies savantes largement supérieure (cf. les tests n? T072). On notera cependant que, comparée à l'ensemble des autres noms en -tych-,
la série Eutych-
ne présente
aucune
différence
sensible
dans
ses
répartitions de graphies (cf. les tests n? T073), bien que la plupart des noms en -tych- possédent un premier élément de deux syllabes au moins (Callityche, Agathetyche), alors que celui des noms en Eutych- n'est constitué que d'une syllabe.
Il apparait que l'ensemble des noms en -tych- n'est pas marqué par un mouvement décroissant de la qualité de transcription selon le nombre de syllabes précédant le khi, à la différence de l'ensemble plus large des noms à khi interne. Les noms en -tych- forment un ensemble plus homogène. Enfin, si l'on compare les autres noms oü un khi est précédé d'un upsilon, tant avec l'ensemble des noms commengant par Tych- qu'avec ceux oü ce théme est second élément, on constate de larges différences, confirmées par
les tests (cf. n? T074); elles montrent également que le thème -tych-, interne
ou initial, a bénéficié d'une qualité de transcription particuliérement marquée.
90
CHAPITRE
2
En conclusion, il apparaît que le thème xuy-, qui est fréquent dans le corpus onomastique de Rome, était particulièrement bien connu des transcripteurs, qui apportaient un grand soin à sa notation. Cette tendance affecte non seulement les noms qui commencent par ce thème, mais également ceux dont il est second élément de composition, du moins les noms en Eutych-. Bien que produisant des effets parallèles à la tendance liée à la position du khi à l’intérieur du nom, cette spécificité du thème tuyx- n'y est pas directement liée ; les deux séries principales, Tych- et Eutych-, comparées aux noms qui comportent le méme nombre de syllabes qu'elles devant khi (ce qui constitue le critére le plus précis), présentent des pourcentages de graphies savantes significativement supérieurs. Les causes de cette situation privilégiée ne doivent pas se chercher uniquement et directement dans la fréquence assez importante des noms formés sur le thème impliqué. Le rôle que le mot τύχη jouait dans la vie religieuse et quotidienne est sans doute à l'origine de l'excellente connaissance qu'en avaient les Romains, parmi lesquels, notamment, les rédacteurs. Parmi les
noms impliqués, certains — essentiellement le simple Tyche et ses dérivés directs, sans composition, tels Tychicus (cf. le tableau n? T068) — peuvent renvoyer à la divinité Τύχη, personnification de la chance aveugle, dont le culte s'est développé aux périodes hellénistique et romaine. Elle a été assimilée,
à Rome, à la déesse Fortuna??, dont le culte était important; elle
fut également associée à ᾿Αγαθὸς Aaluwv (sous le nom ᾿᾿Αγαθὴ Τύχη) et devint, en Asie, une manifestation de la Grande Mere?!. On peut donc cher-
cher, du moins pour une partie des attestations, une cause de la transcription privilégiée dans la vie religieuse, comme ce fut le cas pour Hermes et d'autres théophoriques en H- (cf. 1.22).
Cependant, une autre voie permet de rendre compte, pour la plupart des noms concernés, de l'excellente qualité de leur transcription. La plupart des composés tirés de τύχη, à commencer par Eutychus, sont des « wishnames », des
noms
qui
étaient
donnés
aux
nouveau-nés
en
vue
de
leur
concilier le sort et d'attirer sur eux une «bonne chance »??. Les noms de ce type dont l'étymologie et l'origine sont purement latines ne sont pas rares : on trouve notamment, avec une grande fréquence, Fortunatus, Felix,
Faustus, etc.?. Cette coutume et le type de noms qu'elle produit existait également en Grèce; les noms tels que Eutychus et ses dérivés en sont de bons 2 Cf. KAJANTO, Fortuna, pp. 525-532. 21 Cf. J. FERGUSON, p. 82. 72 «It appears that the Roman first of all wished their children ‘good luck’ The Latin Cognomina, pp. 71—73).
23 Cf. KAJANTO, Cognomina, pp. 71-73; NIEDERMANN, Notes 4.
» (KAJANTO,
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
91
exemples. Le nom Agathetyche est en fait tiré d'une expression composée du substantif 1Ü0yn et d'une épithète, qui était employée pour exprimer à un interlocuteur un souhait de bonne fortune (ἀγαθῇ τύχῃ); elle a été prise comme formant une seule unité sémantique, susceptible de devenir, sans modification ni adaptation phonétique (hormis une adaptation casuelle), un anthroponyme dont la structure était comparable à celle des noms composés,
en dépit de la nature de la voyelle finale du premier élément?*. Le nom Caletyche est lui aussi tiré d'une expression de sens identique. À partir de ces expressions devenues noms ont été formés des dérivés (Caletychus) et tirés des composés reconstitués, avec des finales du premier élément plus conformes aux procédés de composition (Agathotyche, Cal(l)iryche/-us, Cal(l)otyche). Les autres composés dont τύχη est second élément comportent
à peu près tous une valeur positive et bénéfique (cf. ἐπιτυχία, ἐπιτυχής). Le simple Tyche lui-même a pu être un de ces « wish-names », bien que le sens du substantif soit, a priori, indifférencié et signifie «ce qui échoit », qu'il s'agisse de bonheur ou de malheur. Dès lors que les Romains étaient suffisamment accoutumés au mot τύχη, à partir de son róle dans les croyances populaires, dans la superstition et dans
l'onomastique grecque, ils avaient plus de chance de savoir et de retenir qu'il contenait un khi et que les noms qui en étaient tirés devaient comporter un signe H. La trace indirecte de cette connaissance se trouve dans le nombre relativement important de formes affectées d'un report ou d'un transfert de ce signe H (Thyche, Thyce), qui sont attestées à Rome (cf. Liste II.1, n°138-141
et 169—171). Dans ces cas, un transcripteur n'a pu reproduire sur la pierre qu'une connaissance imparfaite ou hésitante de la forme exacte de ce mot : il savait qu'il devait écrire un H en transcription, mais il hésitait sur la place exacte où l'insérer et se trompait ou en insérait plusieurs. 2.224.2. Soterichus
Le nom Soterichus apparait 82 fois dans les inscriptions de Rome; il faut y ajouter une attestation de Soteriche : Sotericae (111° s., MARUCCHI,
Monumenti, Tav. LXIX, 9)?5. La transcription de Soterichus se distingue par un net déficit en graphies savantes, comme le montrent les effectifs et les pourcentages présentés dans le tableau T075.
24 Cf. SCHWYZER, p. 637. 25 On trouve en outre trois attestations d'un Soterichianus, non reprises dans les comptages du
tableau n? T075 : Soterichianus (1%-11° s., 24294), Soterichiano (1"-11° s., BullCom. 82(1970— 1971), 79 n°27), Soterician(o) (11° s., 3458).
92
CHAPITRE 2
La comparaison de cette répartition avec celle des autres occurrences de khi interne devant voyelle montre à quel point la différence est loin d’être due au hasard (cf. les tests n° T076). La même différence apparaît entre Soterichus et les autres noms avec khi précédé de trois syllabes (cf. ibidem).
Il y a deux explications à ce phénomène particulièrement sensible. La première suppose une influence analogique du suffixe -icus, hérité du grec et assez fréquent dans la formation des adjectifs latins? : une bonne part des graveurs, pronongant [ik] pour ıy, ont spontanément employé la même graphie IC pour le suffixe -icus, présent en latin, et pour ce qui aurait dû se noter ICH.
Cependant, on ne peut tout à fait exclure que parmi les transcriptions latines en -icus figurent des formes correspondant à un Σωτηριχός grec et non à Σιωτήριχος. L'adjectif σωτηρικός existe (il est, à vrai dire, assez rare);
apparemment, il n'était pas employé comme anthroponyme?”. Quoi qu'il en soit, étant donné la rareté ou l'inexistence du nom Xotrnptxóc par rapport à Σωτήριχος, il est plus plausible d'expliquer la spécificité de la transcription de ce dernier au moyen de la première hypothèse, sans exclure un impact, méme léger, de la seconde. Les autres noms en -ichus sont nettement plus rares : Pyrrhichus, étudié ailleurs (cf. 4.3); Dolichus (1* s., 29082); Dolicus (1" s., 7459c); Milichus (de μείλιχος) (“πιὸ s., 28436); Stichus (1"-IIi* s., 388532); Sticho (1*-11° s., inédit, cité par SOLIN, Namenbuch, p. 1253); Stichus (Tr 33791); Strombichi (1*-11* s., 20519); Strombici (1* s., 19987).
2.224.3. Les noms en
s.,
Antioch-
Les noms formés sur le théme Antioch- ne sont relativement fréquents
qu'au I” siècle (cf. tableau n° TO77). Ils ne se distinguent pas de l'ensemble des autres noms à khi interne (suivi d'une voyelle), mais, dans la classe des
noms dont l'aspirée est précédée de trois syllabes (dont ils constituent une part importante), ils apparaissent comme nettement mieux transcrits que les autres (cf. tests n° T078). Ce thème constitue donc un cas particulier; sa transcription reste soumise au facteur de la position, mais, compte tenu de cette restriction, elle est assez bonne.
76 Cf. LEUMANN, $ 303, p. 336; SCHWYZER, p. 497. 27 Le nom Dwrtfjprxog apparait, toujours avec khi, dans trois inscriptions grecques de Rome seulement (ce qui est trop peu pour tirer une conclusion) : Dwtnplxwi,
Σωτήριχος
(1° s.,
MORETTI, 965) Xiotfjptyoc, Σωιτηρίχωι (11°-111° s., MORETTI, 964) Σωτηρίχωι (1-11 s., IG XIV 1686).
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
2.224.4. Les noms en
ASPIREES
93
(-)char-
Le thème du nom χάρις apparaît à l'initiale et à l’intérieur de plusieurs
noms propres (cf. les tableaux n° T079). Le thème Yap-, qu'il soit initial ou second élément de composition, ne se distingue pas significativement des autres occurrences de khi devant voyelle (respectivement initiales ou internes), malgré une supériorité quasi constante de ses pourcentages de graphies savantes (cf. les tests n° T080). Vu la relative faiblesse des effectifs, la comparaison des occurrences de ce thème selon la position n'est possible qu'en cumulant les trois premiers siècles; les pourcentages
sont en faveur de la position initiale, mais le x?
n'est pas
significatif (cf. les tests n? T081). 2.224.5. Les noms en
Chrest-
Le nom Chrestus, tiré de l'adjectif xpnotöc, est passablement fréquent à Rome, tout comme le féminin qui lui correspond (Chreste). Il existe en outre quelques composés (effectifs : tableau n? TO82). Rien, dans la répartition des graphies, ne distingue les noms Chrestus,
Chreste et leurs dérivés de l'ensemble des autres noms où khi précède une consonne à l' initiale (cf. les tests n? T083). 2.224.6. Les noms en ChrysLe thème χρυσός apparait à l'initiale et à l'intérieur de plusieurs noms propres (cf. les effectifs et les noms attestés au tableau n? TO84). Malgré la présence d'un upsilon dans le thème χρυσός (ce qui aurait pu accroitre chez les transcripteurs le sentiment de l'origine grecque des noms impliqués), l'ensemble des noms tirés de ce thème n'est pas davantage affecté d'une tendance préférentielle, par rapport aux autres noms contenant un khi, initial ou interne, devant une consonne, que ne l’étaient les noms tirés du
thème χρηστός (cf. les tests n? TO85 et TO86). 2.224.7. Les familles étymologiques, conclusion Seul le thème τυχ- se distingue réellement par une proportion de graphies savantes significativement supérieure; c'est, comme
dans le cas d' Hermes
et
des autres noms dont l'aspiration initiale est particuliérement bien transcrite, la place occupée par ce terme dans le vocabulaire tant religieux que quotidien, mais également dans les processus de création onomastique, qui a influé sur Ja transcription de la série des anthroponymes qui en sont dérivés.
94
CHAPITRE
2.23.
2
Comparaison de khi et thêta
L'analyse des répartitions des graphies savantes et populaires fait apparaître des tendances, plus ou moins marquées, qui ne sont pas strictement identiques pour thêta et pour khi. La transcription de la première de ces deux aspirées est influencée par deux facteurs principaux, à savoir sa position dans le nom transcrit et la nature du phonème qui la suit. La position privilégiée est l'initiale; en outre, plus l'aspirée interne est éloignée du début du nom, moins sa transcription a de chance d'étre bonne. Ce facteur reléve essentiellement du domaine psychologique. L'autre facteur, dont l'effet est défavorable à la qualité de la transcription, joue également un röle important : la présence d'une consonne à la suite du théta peut annuler l'effet du facteur de position;
la même tendance peut se marquer, de manière moins nette, pour l'aspirée khi. La grande différence entre le traitement de théta et khi réside dans le fait que, pour ce dernier, la position initiale ne semble pas jouer un róle
privilégié : l'aspirée n'y est pas mieux transcrite qu'ailleurs. Cependant, à l'intérieur, se marque la méme tendance à moins bien transcrire l'aspirée à mesure de son éloignement dans le nom. De plus, le croisement des critères de position et d'environnement phonétique suggére une influence combinée des deux facteurs envisagés. Enfin, on ne reconnait que trés peu d'ensembles étymologiques
dont
la transcription semble privilégiée. L'éventuelle différence que présente un thème selon qu'il apparait à l'initiale des noms ou qu'il est second élément de composition ne fait que confirmer les tendances liées à la position et déjà identifiées. Seule, en définitive, le groupe des noms formés à partir du substantif τύχη se distingue par une proportion significativement supérieure de graphies savantes. Il s'agit manifestement d'un cas privilégié. 2.231.
La présence d'une occlusive sourde authentique
Le róle éventuel du quatriéme critére évoqué au début de la section 2.2, A savoir la présence ou l'absence d'une occlusive sourde dans les noms
contenant une aspirée, est loin d'étre aussi important. Comme
le montrent
les quelques tests calculés (cf. les n? TO88 et TO89; les effectifs des classes sont aux tableaux n° T087), ce facteur ne produit d'effet que pour thêta; il est totalement inopérant pour khi.
Les tests comparent l'ensemble des attestations?? de théta puis de khi, 28 Seules sont reprises dans ces comptages les attestations de noms intégralement conservées sur la pierre; les noms dont le début ou la fin ont été tronqués ont été omis, afin d'éviter d'intégrer
dans ces effectifs des cas qui auraient contenu une occlusive sourde éventuellement perdue.
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
95
selon le critère de la présence et de l’absence d’une occlusive sourde dans les noms contenant un théta; ils ont pour objet de voir si la présence d’un signe
de sourde authentique dans le mot a pu induire les transcripteurs à recourir à la graphie de méme graphique.
type pour transcrire l'aspirée, par simple analogie
La présence d'une occlusive sourde ne provoque une diminution signi-
ficative de la proportion de graphies savantes que dans le cas des noms à théta initial. Apparemment, au moment oü il doit transcrire un théta initial, un graveur peut, s'il sait que dans la suite du nom viendra un signe de sourde,
se laisser plus facilement aller à recourir à une graphie de méme type. En
définitive, la présence
d'une
occlusive
sourde
n'exerce qu'une
in-
fluence limitée et négative, au détriment du facteur de position. À
l'inverse de ce qui se produit pour thêta, du moins lorsqu'il apparaît à
l'initiale, il n'y a aucune influence de la présence d'une occlusive sourde sur la transcription du khi; les tests sont tous non significatifs (à une exception prés, au 111° s. pour les khi internes; cf. les tests n° TO88) et les pourcentages généralement trés proches. Ceci est tout à fait normal, dés lors que l'impact de la présence d'une occlusive sourde dans le nom était lié, pour théta, à son apparition à l'initiale, facteur qui n'a joué qu'un róle limité pour khi (cf. supra, 2.222.2 et 2.223). 2.232.
Comparaison des répartitions pour khi et théta
Des lors que les tendances qui influencent la répartition des deux systémes de graphies dans la transcription de khi et théta ne sont pas toutes les mémes pour l'un et l'autre, il est intéressant de comparer les deux aspirées, selon les divers critères envisagés plus haut, afin de confirmer les éventuels
effets des facteurs qui ont été distingués. La comparaison, selon les différents criteres, des deux aspirées au point de vue de la répartition des deux systémes de transcription (graphies avec et sans H) montre que, la plupart du temps, khi et théta ne se distinguent
pas l'un de l'autre : les tests statistiques (cf. le n? T089) révélent que la proportion de graphies savantes est grosso modo la méme pour l'un et l'autre,
malgré d'éventuelles différences de pourcentages; cette situation se vérifie notamment dans la comparaison des classes de khi et de théta selon le nombre de syllabes qui les précédent, qui constitue un des critéres les plus précis, c'est-à-dire les moins susceptibles d'étre influencés par d'éventuels facteurs extérieurs. La seule différence marquée concerne la transcription des aspirées selon qu'elles apparaissent à l'initiale ou à l'intérieur. La comparaison de théta et
96
CHAPITRE
2
khi confirme l’importance que revêt la position initiale pour la première de ces deux aspirées, mais non pour la seconde. Encore cette différence ne se marque-t-elle qu’apres le 11° siècle.
2.24.
La répartition des graphies pour plu Après l'introduction des graphies populaire (P) et savante (PH), tout à fait
comparables à leurs correspondants pour khi et thêta, les Latins ont recouru pour transcrire l’aspirée phi à une troisième solution (F), pour des raisons qui, en dernière analyse, relèvent sans aucun doute de la phonétique : l'occlusive aspirée [p^] est devenue en grec une spirante bilabiale ou labio-dentale sourde [f]? ; comme ce phonème existait en latin, le signe qui le notait a tout naturellement commencé à étre utilisé dans la transcription des mots d'origine grecque. En conséquence, la répartition des graphies transcrivant l'aspirée phi ne peut donc s'envisager d'une manière complètement identique à ce qui a été fait pour khi et théta. En effet, l'apparition de la graphie F et le passage à trois graphies concurrentes complique l'évaluation des éventuelles variations dans leur répartition, d'autant plus que la graphie P disparaft progressivement de l'usage, du I” au 111“ siècle (cf. le tableau T027), à mesure que la graphie F se répand. Les critéres qui seront envisagés ci-dessous sont les mémes que pour les deux autres aspirées, mais le jeu des éventuels facteurs aura des chances d’être différent. Les effectifs totaux des trois graphies, ainsi que leurs
pourcentages respectifs figurent au tableau n? T027%. 2.241.
La nature de la troisième graphie
La question principale qui se pose porte sur le statut exact des trois graphies concurrentes; pour chacune d'entre elles, il convient d'établir les conditions de son utilisation, le profil des transcripteurs qui y recourent préférentiellement et le degré de qualité qu'elle a pu posséder dans le systeme de transcription. À cet égard, si l'on peut, a priori, supposer que PH et P ont eu la méme valeur que leurs correspondants TH CH et T C, il reste à résoudre la question pour la graphie F. Est-elle, dans l'esprit des
transcripteurs, qualitativernent plus proche de PH ou de P, est-elle totalement indépendante 7 29 Pour les conditions et la chronologie de cette évolution, cf. supra, 2.12.
30 Les effectifs de phi devant th&ta (Φθόγγος, "Aqfovoc, etc.) sont exclus de ces comptages, ainsi que de tous les dénombrements qui suivent (cf. 2.7).
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
97
Du 1” au 1V* siècle, les graphies plus anciennes P et PH ont perdu de leur importance à mesure que la troisième (F) a été plus abondamment utilisée. On constate particulièrement une nette différence entre le I” et le 11° siècle, alors qu'ils présentaient des répartitions grosso modo identiques pour les deux autres aspirées. La part prise par P décroit avec le temps, mais ce qui est surtout marquant, c'est l'importance nettement croissante de la graphie F. Au 1” siècle, malgré l'apparition de F, les graphies en PH occupent une part égale à celle de CH et TH (90 %, cf. 2.11), ce qui prouve la cohérence des transcripteurs : la proportion de formes soignées est la même pour les trois aspirées. Au I^ siècle, sous le coup de la progression de la graphie F, la part de la graphie PH descend à 84 9, alors que celle de CH et TH n'a pas diminué (elle est méme légèrement supérieure à celle du I” siècle : 91 96 contre 90, cf. 2.11); il faut donc conclure qu'une partie des formes en F
due à des graveurs soigneux qui, par ailleurs, recourent
à CH et TH:
est
Fa
acquis un statut spécial, qui n'en fait pas une graphie complétement négligée comme P. Elle est utilisée aussi bien par les bons transcripteurs (qui utilisent CH et TH) que par les autres (qui utilisent C et T). Elle s'est progressivement imposée à la majorité comme une solution graphique commode, précise quant à la prononciation, et qui peut être utilisée à côté de l'orthographe soignée (savante) des deux autres aspirées sans qu'il y ait dans ce choix et cette coexistence la moindre incorrection.
Le statut hybride ou indifférencié de la troisième graphie aux 1” et πῇ siécles doit étre statistiquement vérifié. Afin de situer la graphie F par rapport à P, C et T, nous avons considéré, par pure hypothèse, que la graphie F n'a rien de scolaire ou savant, qu'elle ne revét aucun aspect de correction et qu'elle s'assimile parfaitement à la graphie négligée en P; ceci revient à poser arbitrairement que P et F sont
conjointement opposées aux graphies savantes et correspondent à C et T. Les tests qui sont calculés ci-dessous visent à vérifier le bien-fondé de cette hypothése de départ. La réponse à cette question sera positive si la proportion des deux graphies P et F cumulées reste comparable à celle des graphies C et T.
Pour chacun des deux siècles, un tableau présente les pourcentages des deux groupes de graphies. Au moyen du test statistique x? , phi est comparé aux deux autres aspirées (séparées puis cumulées)?!.
91 Comme partout ailleurs, les x? pourcentages.
ont été calculés sur base des effectifs et non des
98
CHAPITRE
I" s.
graphies savantes
Phi : Khi :
PH CH
Théta : Khi + théta:
2
autre(s) graphie(s)
= 90,04 % = 89,54 €
PetF= Cz
9,9%% 10,46 %
TH = 90,64 % CH et TH = 90,06 %
T= CetT=
936 % 994%
Valeurs des x^ : phi comparé à khi : 0,413; phi comparé à théta : 0,578; phi comparé à khi + théta : 0,001. π΄ s.
graphies savantes —
Phi : Khi : Thêta :
Khi + thêta:
autre(s) graphie(s)
PH = 83,96% CH = 91,16 % TH = 91,59€
PetF= C= T=
16,04% 8849 841%
CH et TH = 91,36 %
CetT=
84%
Valeurs des x? : phi comparé à khi : 42,335 : phi comparé à thêta : 42,132; phi comparé à khi + théta : 64,659.
Les x? sont tous très faibles pour le 1“ siècle (moins de 1, quasiment O pour la comparaison avec khi et théta cumulés) et largement significatifs pour le 11°. Dès lors que les deux autres aspirées n'accusent aucune modification sensible dans leurs répartitions d'un siécle à l'autre, la différence entre les comparaisons effectuées ci-dessus ne peut provenir que d'un seul fait : ce ne sont pas seulement les transcripteurs les moins soigneux qui ont recouru à la graphie F, mais également une part non négligeable des transcripteurs les plus corrects. Le fait qu'au 1" siècle la graphie savante PH représente 90 % des effectifs, exactement comme CH et TH pour les deux autres aspirées, semble
signifier qu'au cours de ce premier siécle la graphie considérée
comme
négligée
que
comme
correcte
F était davantage
et qu'elle
était surtout
employée par les transcripteurs les moins soigneux. Sans doute les tenants du systéme savant ont-ils d'abord résisté à l'introduction de cette innovation. Ce serait dés lors au II* siécle seulement qu'elle serait également passée d'une manière importante dans leur usage. Ce qui précède montre qu'une innovation graphique provoquée par une évolution phonétique pénètre dans l'usage par le truchement des scripteurs les moins soucieux de respecter une norme devenue traditionnelle; en l'occurrence, la nouveauté, bien qu'elle füt,
phonétiquement, parfaitement adéquate, s'est heurtée à une résistance de type conservateur. Il est possible d'évaluer, d'une maniére plus ou moins précise, dans l'ensemble des formes présentant une graphie en F au 11° siècle, la part qui
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
99
revient à chacune des deux catégories supposées de transcripteurs??.
Les graphies C et T représentent, au II^ siècle, 8,64 % des occurrences de khi et théta cumulés. Si tout se passe comme au 1“ siècle, les graphies populaires doivent représenter pour phi la méme proportion que pour les deux autres aspirées, soit 8,64 95, qui doivent cumuler les graphies en P et une partie des graphies en F. Les graphies en P représentent 2,90 % du total,
celles en F 13,14 %. Les graphies en F dues à des graveurs peu soigneux sont de 8,64 % — 2,90 % = 5,74 96 de l'ensemble. Ces 5,74 % constituent dans le total de 13,14 % occupés par la graphie F, une proportion de 44 %; il est donc permis de supposer de maniére approximative que, dans l'ensemble des graphies en F, un peu moins de la moitié des graphies en F sont dues à des transcripteurs peu soigneux, le reste à des graveurs soigneux.
Ci-dessous le méme test pour les 111° et IV“ siècles. II s. Phi: Khi : Theta :
graphies savantes
autre(s) graphie(s)
PH = 59,64% CH = 79,92ἃ TH = 80,90%
Khi + (δία : CH et TH = 80,31
%
Pet F= 40,36 % C = 20,08€ T= 19,10%
CeT=
19,69 %
Si les répartitions des graphies entre usage savant et usage négligé se présentent pour phi comme pour khi et thêta (cumulés), la part des graphies négligées doit être de 19,69 %. P représente 2,54 % et F 37,81 % de l’ensemble des graphies pour phi. Les graphies F de nature peu soignée représentent 19,69 % — 2,54 % = 17,15 % de cet ensemble. Les graphies F qui relèvent de graveurs soigneux (utilisant CH et TH) correspondent donc à 37,81 Ὁ — 17,15 % = 20,66 % de l'ensemble, soit un peu plus de la moitié (55 %) de l’ensemble des graphies en F. IV* s. Phi: Khi: Théta :
Khi + thêta:
graphies savantes PH = 15,92 Ὁ CH = 56,56 % TH = 52,91 %
CH et TH = 54,49 %
autre(s) graphie(s) PetF= 84,08% Cz 4344 % T = 47,09 %
Cet T=
45,51%
Les graphies populaires pour khi et thêta constituent 45,51 % des attestations. P représente 1,52 % des graphies de phi et F 82,56 %. Les graphies F dues à des graveurs peu soigneux équivalent donc à 45,51 % — 1,52 % = 43,99 % de l’ensemble des attestations de phi. Ce pourcentage 32 Le fait de distinguer parmi les transcripteurs deux ou trois catégories opposables constitue bien évidemment une vue schématique qui doit être largement nuancée; cf. la conclusion, 9.
100
CHAPITRE
2
laisse aux graphies F dues à des graveurs soigneux une part de 40,09 % de l'ensemble, soit 48 % des graphies en F. Au 111° siècle, comme la part de pour khi et théta, la proportion que par des transcripteurs soigneux par importante (plus d'un F sur deux est
graphies savantes demeure considérable représentent les graphies F employées rapport à celles des autres graveurs est le fait d'un tel transcripteur). La légère
diminution qui, du II^ au 1V^ siècle, affecte cette proportion (56 %, 55 96, 48 %) est due à la forte régression que subit, d'un siécle à l'autre, le systéme de graphies savantes. En conclusion, la graphie F n'est pas a priori une forme de transcription négligée, systématiquement évitée par les bons transcripteurs. Lorsque ceux-ci recourent à la graphie F plutót que PH, ils le font parce qu'ils sont conscients de sa qualité phonétique et la considérent comme correcte (à la différence de
στρ)". Cependant,
malgré
son statut spécial (ni négligée ni savante, utilisée
par chacune des deux classes de transcripteurs) et malgré son adéquation phonétique parfaite, la graphie F ne s'est pas, d'emblée, imposée de manière écrasante comme la seule graphie utilisable et utilisée. Il s'en faut de beaucoup : aux deux premiers siécles, la graphie PH reste majoritaire; il faut
attendre le IV^ siècle pour voir les proportions du 11° siècle s'inverser au bénéfice de la graphie F (cf. le tableau T027). C'est donc que le poids de la tradition orthographique de transcription a joué. Malgré l'évolution du phi et l'adéquation parfaite de sa nouvelle graphie latine avec sa valeur phonétique, les transcripteurs ont longtemps continué à lui préférer la graphie savante PH, qui est restée un signe de correction orthographique et de culture. Pour eux existaient donc deux graphies pour un seul son : F servait à noter [f], tant latin que grec, mais la graphie PH remplissait également cette fonction pour la transcription de grec en latin; le trés petit nombre de graphies inverses (PH pour f purement latin, cf. 5.32) montre que PH, qu'il transcrivít une aspirée ou
une spirante, servait également à marquer la nature grecque du mot transcrit et, plus particuliérement, du phonéme qu'il contenait, jouant ainsi le méme röle que les graphies TH, CH ou Y.
33 Ce caractère neutre, ou méme correct, de la graphie F se lit également dans un phénomène ponctuel: F apparait dans quelques formes à cóté de graphies hypercorrectes (p. ex. Hepyfanius, avec H- parasite et Y pour I; cf. 5.21), ce qui indique qu'un transcripteur imparfaitement habitué au système savant peut considérer la graphie F comme en faisant partie.
LA TRANSCRIPTION
2.242.
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
101
La comparaison par les tests statistiques
Dans l'étude statistique de la transcription des aspirées khi et théta, les effectifs étaient systématiquement répartis en deux groupes, graphies savantes
(affectées du signe H) et graphies populaires (réduites à un simple signe de sourde), qui étaient ensuite opposés. Vu que l'aspirée phi est transcrite par trois graphies et dès lors que la graphie F ne peut a priori s'identifier parfaitement à P en opposition à la graphie savante PH, il convient de décider
d'autres modes d'opposition, tenant compte de la nature différente de chaque graphie (savante, négligée, neutre) et permettant d'étudier les tendances qui président aux proportions de chacune. Pour chaque point de vue abordé (les mémes critéres que pour khi et théta, cf. supra,
2.2), les trois graphies sont successivement
opposées
ci-dessous comme suit : a. PH est opposé à P; il s'agit de voir comment
se répartissent les deux
graphies en présence dans toutes les formes (et dans celles-là seulement) oü le transcripteur, pour une raison ou une autre, n'a pas recouru à la nouvelle graphie phonétique F et s'en est tenu à l'ancien systéme de transcription. b. PH et F cumulés sont opposés à P; la graphie PH étant savante, la graphie P étant populaire (négligée) et la graphie F étant mixte, ou neutre, comment se répartissent les graphies en P? À quelles tendances obéissent les graveurs qui recourent encore à la graphie la plus ancienne? Ce test doit permettre de déterminer les cas oü la répartition de PH et F est liée et homogene. C. P est opposé à F; dès lors que le transcripteur n'a pas recouru à la graphie
savante (qui reléve d'une norme orthographique, indépendamment de toute considération phonétique), comment se répartissent les deux autres formes? d. PH et P cumulés sont opposés à F; le premier groupe reprend les formes oü le transcripteur a recouru à l'ancien systéme (graphie savante ou populaire); elles sont opposées à celles oü il a utilisé la nouvelle graphie. e. PH est opposé à P et F cumulés; dans cette perspective, on suppose que les deux graphies P et F représentent l'orthographe populaire et on les oppose à la graphie savante; on a vu qu'en réalité, il n'en va pas de la sorte, la graphie F étant soit partagée entre les deux autres classes, soit neutre. Le dernier test sera trés probablement le moins fiable, puisqu'il réunit deux séries de formes (en P et en F) qui ne sont pas strictement réductibles
l'une à l'autre. S'ajoute à cela que les réalités phonétiques que supposent ces deux graphies sont radicalement opposées, puisque P suppose une prononciation occlusive imparfaite (non aspirée) et F une prononciation spirante. Les deux premiers tests visent à dégager les tendances auxquelles est soumis l'emploi de la graphie P; les deux suivants ont le méme objet pour
102
CHAPITRE
2
F. Les tests b., d. et e. reviennent à opposer systématiquement chacune des trois graphies aux deux autres. Le test c. sert à différencier plus précisément les graphies P et F.
Vu la sensible différence de répartition entre les effectifs globaux du 11° siècle et ceux du premier, on peut attendre que dans les tests qui suivent les différents critères ne fonctionnent pas toujours de manière identique pour l’un et l'autre de ces deux siècles.
Comme la graphie P ne représente plus, après le 11° siècle, qu'une partie très faible de l'ensemble des occurrences, c'est essentiellement l'opposition
de PH et F qui sera étudiée pour les 111° et IV° siècles. 2.243.
La position de phi dans le nom
Effectifs de phi initial et interne : les tableaux n° T090. Au 1” siécle, la position interne favorise indubitablement l'emploi de la graphie ancienne P : que l'on envisage l'ensemble des formes à graphies traditionnelles (PH et P) ou la totalité des effectifs (PH et F étant cumulés),
on constate que la proportion occupée par la graphie P à l'intérieur est trois fois supérieure à celle qu'elle occupe à l'initiale (cf. les tests n? TO91). Tl est donc permis de conclure que, indépendamment de l'emploi de la troisième graphie F, la répartition des deux autres solutions obéit au 1 siècle à un facteur semblable à celui qui se manifestait pour théta (cf. supra, 2.212) : les transcripteurs étaient moins attentifs à employer la graphie savante lorsque l'aspirée à transcrire était située à l'intérieur; ils recouraient plus facilement à la graphie ancienne. En revanche, la méme
tendance ne se manifeste pas au 11° siècle. Ceci
tient au fait que la part occupée par le graphie P a fortement diminué
et
n'est plus qu'une survivance (3 %); un nombre important de transcripteurs recourent à la graphie F. Le troisième test confirme la tendance (cf. le n° T092) : la part prise
par la graphie P dans l'ensemble des graphies non savantes est, au 1” siècle, nettement (et significativement) plus grande à l'intérieur qu'à l'initiale. Au II“ siècle, la tendance a disparu. Si l'on prend en considération la part que représente la graphie F selon la position, les deux autres graphies étant cumulées, on voit (cf. les tests
n? T093) que, si pour le 1” siécle ce facteur semble avoir également joué un róle?^, il n'en est plus rien au ti^; les pourcentages de la graphie F y sont quasiment égaux et le x? est presque égal à 0. Le fait que la tendance 9 La valeur du x? est à peine supérieure au seuil de 3,841.
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
103
à recourir davantage à la graphie F à l’intérieur soit limitée au I" siècle seulement confirme l'hypothése envisagée plus haut : l'emploi de la nouvelle
graphie F au 1” siècle est sans doute, dans la grande majorité des cas, le fait de transcripteurs peu soigneux, les autres étant d'abord rétifs à utiliser
cette nouveauté et n'y cédant qu'au 11° siècle. Ceux qui utilisent P et F au I” siécle sont, sinon les mémes rédacteurs, du moins des transcripteurs de méme niveau, nettement opposés à ceux qui utilisent correctement le systéme savant. Il n'en est plus de méme au 11° siècle, où F est également employé par ces derniers. Le dernier test (comparaison opposant PH à P et F cumulés, cf. le n?
T094) confirme ces conclusions. L'emploi de P et F obéissant au I” siécle à la même tendance (préférence à l'intérieur), ils s'y opposent nettement à PH, tandis qu'au 11° siècle la part plus importante prise par F a totalement annihilé l'effet de cette tendance. Dès lors que la transcription de phi présente, mutatis mutandis, la méme tendance, liée à la position, que théta, il convient de chercher à voir si cette similitude se traduit également dans la répartition des graphies pour phi interne selon le nombre de syllabes qui le précédent. Les effectifs pour
cette aspirée sont repris, pour chacune des trois classes, au tableau n° T095. À la lecture des pourcentages, on constate que la proportion de graphies savantes est nettement moins grande quand phi suit trois syllabes que dans les deux autres classes, mais que, loin d'étre inférieure, dans la deuxiéme, à
celle de la première (comme c'est le cas pour thêta), elle est méme légèrement supérieure. Les cinq tests statistiques déjà utilisés ci-dessus ont été appliqués à la comparaison de chacune des deux premières classes avec celle qui la suit
(cf. les tests n? T096 et T097). Les deux premières classes sont homogènes et ne présentent aucune différence significative dans la répartition de leurs graphies, malgré une légère supériorité des graphies savantes dans la deuxième, qui est essentiellement due à une proportion plus élevée (mais non significative) de graphies en F dans la premiere. En revanche, dans la comparaison des deux dernières classes (cf. le n? T097), les tests montrent que la proportion de graphies savantes est nettement supérieure dans la classe des noms oü phi est précédé de deux syllabes, par rapport à celles des noms à trois syllabes avant phi. La tendance qui réduit l'usage de la graphie PH aprés trois syllabes se traduit aussi bien dans l'emploi de la graphie P que dans celui de F; ces deux solutions sont privilégiées à cette position dans la méme mesure (cf. le test non significatif qui compare leurs répartitions).
104
CHAPITRE
2
Le mouvement qui s'est dessiné dans la transcription de théta et de khi intérieurs semble donc, dans une certaine mesure, avoir son correspondant dans celle de phi: si, après une ou deux syllabes, les graphies ne se répartissent
pas de manière significativement différente, il n’en est pas de même après trois syllabes.
La répartition selon la position aux III“ et IV* siècles Il semble que la position interne ait favorisé, au III“ siècle, le recours au
F au détriment de la graphie savante PH (cf. les tests n° T098). La tendance n'est pas significativement marquée au IV“ siécle, malgré une différence entre les pourcentages; ceci tient au fait que la graphie était ajors devenue largement majoritaire. 2.244.
L'environnement phonétique de phi
2.244.1. La nature du phonème précédent
Les effectifs des graphies de phi selon la nature vocalique ou consonan-
tique du phonème précédent sont détaillés au tableau n° T099; les tests au n° T100.
Pour le I“ et le 11° siècle, la nature du phonème qui précède un phi interne n'exerce aucune influence sur l'apparition de la graphie P, ce que les pourcentages laissaient déjà prévoir : 7,48 % de graphies en P après voyelle au I” siècle contre 7,29 après consonne, 2,90 % au II^ s. contre 3,10. La
situation est donc semblable, en ce qui conceme la répartition des graphies PH
et P, à ce qu'elle
était pour
thêta et khi
(cf. 2.212.2
et 2.222.1).
En
revanche, ce facteur influence de maniére déterminante l'emploi de la graphie F (cf. les tests n° T100) : la répartition de PH et P étant indifférente à la nature du phonème précédent, la proportion de graphies F dans l'ensemble est
significativement plus importante lorsque l'aspirée est précédée d'une voyeile. Les transcripteurs recouraient moins spontanément à la troisiéme graphie dans
la transcription d'un phi précédé d'une consonne. Peut-étre cette tendance est-elle liée à la prononciation; on peut supposer que la spirantisation de l'aspirée s'est produite moins vite ou de manière moins importante après une
consonne?*.
35 Dans un nom comme Pamphilus, la nasale a pu contribuer à conserver plus longtemps le trait occlusif de l'aspirée; à noter, cependant, que l'ensemble « consonne + phi » est plus large (liquide + phi, etc.).
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
105
Cependant, la tendance se perpétuant aux 111° et IV siècles (cf. les tests n° T101), à une époque où phi s'est spirantisé et où PH et F notent le même son, sa cause n’est pas nécessairement phonétique. L’explication peut rester d'ordre graphique : les graveurs étaient réticents à placer un F aprés une consonne (malgré l'existence, en latin, de groupe consonantique en -nf- dans
les verbes composés). 2.2442. La nature du phonème suivant Effectifs : tableaux n? T102; tests : n? T103. La nature consonantique du phonéme qui suit un phi tend à réduire dans
la transcription de celui-ci l'emploi de la graphie PH au profit de P (tests PH / P et PH+F / P) aussi bien que de F (test PH+P
/ F). Au II^ siècle, alors
que d'une manière générale la graphie P est en nette régression en raison de la progression de la nouvelle graphie F, elle se maintient cependant plus solidement devant consonne. La non-significativité du test P / F confirme que ces deux graphies subissent de manière semblable la même
tendance :
l'ensemble qu'elles forment est indifférencié. La tendance, en ce qui concerne la graphie P, est tout à fait dans la ligne de ce qui se produit pour théta et khi (cf. 2.212.2 et 2.2222). 2.245.
Croisement des deux criteres
Si l'on distingue quatre classes parmi les occurrences de phi, selon la position de l'aspirée et la nature du phonéme qui la suit, on obtient les effectifs
détaillés au tableau n? T104. Les effectifs de phi initial suivi d'une consonne sont trop faibles pour permettre un calcul valable du test statistique. Les seuls tests possibles portent
sur la répartition de phi interne selon la nature du phonéme suivant (cf. les tests n? T105). Ils sont tout à fait comparables aux résultats obtenus pour l'ensemble des occurrences de phi, initiaux et internes cumulés (cf. ci-dessus).
La faible place occupée par la graphie P aux III* et 1V* siècles empêche d'évaluer statistiquement l'éventuel impact de la nature du phonéme suivant
phi sur son emploi. La comparaison des répartitions de PH et F selon ce critére montre que, d'une manière significative, les transcripteurs du iii siècle ont continué à recourir plus abondamment à la graphie F devant consonne que devant voyelle (cf. les tests n° T106). La tendance ne se maintient pas au
IV* siécle, bien qu'une différence de pourcentages aille dans le méme sens. L'opposition de PH à P et F cumulés confirme ces conclusions.
106
CHAPITRE
2.246.
2
Les familles étymologiques
Les tableaux n° T107 et suivants détaillent les effectifs des quelques groupes étymologiques les plus nombreux. Chaque groupe est comparé, pour les deux premiers siècles, à une classe plus grande à laquelle il appartient, choisie selon la position de l'aspirée et la nature du phonème qui la suit (ou, éventuellement, qui la précède). Les tests sont les mêmes que ceux qui
ont été calculés plus haut (PH/P, PH+F/P, PH+P/F, P/F, PH/P+F). Les effectifs des graphies P et F sont parfois trop faibles pour permettre le calcul de certains tests statistiques. Les thèmes où phi est suivi d’une voyelle sont d’abord étudiés, ensuite ceux où il est suivi d’une consonne.
Les mêmes proportions que pour thêta et khi sont précisées dans les tableaux : la part occupée par chaque famille étymologique dans l'ensemble des noms contenant un phi, puis dans la classe oà elle entre au double point de vue de la position et de l'environnement phonétique; éventuellement, sa proportion dans sa classe selon le nombre de syllabes précédentes. 2.246.1. Le thème de φίλος
Le thème de l'adjectif .oc apparaît à l'initiale de noms composés ou dérivés et, moins fréquemment, comme second élément de composition. Les
effectifs des quatre premiers siècies pour chacun de ces deux groupes sont repris aux tableaux n? T107. Les noms commengant en Philo-, qui font partie du premier groupe (Phil-), sont par ailleurs dénombrés de manière séparée. Il en est de même pour le thème Pamphil-. La graphie P est moins fréquemment utilisée dans les noms commengant en Phil- que dans les autres occurrences de phi initial devant voyelle (cf. les tests n? T108). En revanche, F n'est pas plus fréquent dans Phil- qu'ailleurs
(test PH+P/F). Le caractère significatif du test PH/P+F au I” siècle est dû à la première tendance (P moins fréquent). À la différence de ce qui se produit pour les occurrences initiales du thème phil, les graphies P et F ne sont pas significativement moins employées quand il est interne, méme si les pourcentages de P et de F sont, pour l'un et l'autre siècle, légèrement inférieurs à ceux des autres occurrences de phi interne devant voyelle. (Cf. les tests n? T109; le résultat significatif pour la comparaison PH / P+F au I” siècle résulte du cumul de ces deux différences.) La transcription du théme -phil- à l'intérieur s'aligne donc sur
celle de l'ensemble des occurrences internes de phi. En raison de la faiblesse de certains effectifs, il est impossible
de
Comparer utilement la proportion de la graphie P dans les ensembles Phil-
et -phil-. Cependant, les faits constatés ci-dessus — déficit en graphies P du
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
107
thème Phil- par rapport aux autres phi initiaux; conformité des proportions de graphie P pour -phil- avec celles des autres phi internes —, combinés avec la tendance qui affecte la transcription de l'aspirée selon sa position — la graphie P est significativement moins fréquente à l'initiale (cf. supra, 2.243) —, permettent de conclure que cette tendance doit avoir pour effet secondaire une nette différence dans l'emploi de P selon que le théme phil- est initial ou interne. Il suffit de considérer les pourcentages respectifs pour constater cette opposition. Au I” siécle, pour Phil-, PH représente 96,52 % de l'ensemble, P 1 9; pour -phil-, PH 93,16 9», P 4,74 96. Au 11 siècle, les pourcentages sont 86,10 et 0,14 pour Phil-, 85,33 et 2,71 pour -phil-. Si l'on ne considère que l'ensembie formé par les occurrences de PH et P (en excluant celles de F), PH représente au I siècle 98,98 % pour Phil- et 95,16 pour -phil-; au 11° siécle 99,84 % et 96,92. I] convient de rappeler que cette différence n'est en fait qu'un cas particulier de l'opposition des occurrences initiales et internes de phi; le seul fait nouveau reste la faiblesse des effectifs de la graphie P pour Phil- initial. Comme le montrent les deux tests PH/F et PH--P/F
(cf. le n? T110), la
position du théme phil- n'a aucun impact sur l'emploi de la graphie F, méme au I” siécle (pour lequel une différence selon la position a été constatée, cf. supra, 2.243).
On peut conclure que les transcripteurs étaient particuliérement attentifs & la transcription du théme phil-, mais que cette attention ne produisait réellement un effet que dans les occurrences initiales du théme; lorsqu'il était second élément de composition, elle se relächait, sous le coup de la tendance générale à négliger davantage la qualité de la transcription à l'intérieur. Ce phénomène
de correction était essentiellement
le fait de
transcripteurs qui, imparfaitement informés de l'onomastique latine et du système de transcription, hésitaient parfois entre les graphies PH et P. Il n'affectait apparemment pas ceux qui recouraient à la troisiéme solution F, en éventuelle concurrence avec la graphie savante PH. La cause essentielle de la qualité de transcription du théme Phil- à l'initiale semble résider dans sa fréquence et dans le rôle important qu'il joue dans la création d'anthroponymes composés : au I“ siècle, Phil- initial représente 29 % de l'ensemble des occurrences de phi et 73 % de ses occurrences en position initiale; au 11° siècle, 18 96 et 60 90. Assurément les transcripteurs latins devaient reconnaitre dans les noms commengant en
Phil- des noms grecs et conclure la plupart du temps que le [p] ou le [f] initial de leur prononciation devait, en bonne transcription, se noter PH. La comparaison des noms commengant en Philo- avec les autres noms en Philconfirme, d'une certaine manière, cette explication.
108
CHAPITRE
2
Le seul test possible (en raison de la faiblesse de certains effectifs) est
celui qui regroupe les deux graphies P et F en les opposant à PH (cf. le n° T111). Pour les deux premiers siècles, le pourcentage de la graphie savante
est supérieur : les noms en Philo- sont transcrits plus soigneusement que les autres. Cette tendance n'est cependant confirmée par le test statistique qu'au I” siècle. Quoi qu'il en soit, elle montre que lorsque le thème conserve sa forme Philo-, plus typique encore de la composition nominale grecque que sa réalisation Phil- (devant un suffixe ou un second élément à initiale vocalique),
il est encore mieux reconnu par les transcripteurs. Le nom Pamphilus et ses dérivés, qui constituent une part importante des noms à second élément -phil-, ne se distinguent pas du reste de ceux-ci par la proportion de la graphie P (cf. les tests n? T112). Le test n'est possible
que pour le I siècle : on n'observe en effet aucune graphie P à partir du 1° siècle; les occurrences du I siècle sont les suivantes :
Pampili (Aug., 10308); Pampili (Aug., 7231); Pampila (1 s., 21156); Pampili (* s., 38340); Pampilu(s) (1 s., NSA 1920,35); Pampilu(s) (1 s., CIL XV 5415); Phampilus (1 s., 21068).
Malgré une différence dans les pourcentages impliqués (au bénéfice du groupe Pamphil-), il n'y a pas davantage d'opposition significative, quant à
la proportion de la graphie P, entre les noms en Pamphil- et les autres noms à phi interne aprés consonne (cf. les tests n? T113). Hormis PAMELLE = Pamfile (11°-ı11° s., 18886), on n'observe aucune graphie en F au cours des deux premiers siécles pour les noms en Pamphil- ;
elle n’apparaît qu'au III siècle : Pamfilen (111 s., BAC 4° ser. 3(1884—1885), 62); [P]anfilus (11*-1V* s., ICVR 7361);
Panfili[ana] (1V* s., ICVR 10062); Pamfilus (1v* s., ICVR 7730); Panfyl[us] (1V*-V* s., ICVR 4653); Pamfilus (ν΄ s., 33817).
Le théme -phil- en position de second élément ne suit une consonne que dans un autre composé, Symphilon, dont la seule attestation présente la graphie F : Symfilon (1f s., CIL XV 821). 2.246.2. Les noms en
-phor-
Le second élément de composition -phorus apparait dans un grand nombre de noms grecs : des masculins en -phorus et quelques dérivés (cf. le tableau n? T114). La transcription des noms terminés par le second élément de composition -phor- subit deux tendances différentes (cf. les tests n? T115).
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
109
Au I* siècle, les formes en P (-por-) sont nettement plus fréquentes qu'ailleurs devant voyelle (les résultats des tests PH/P et PH+F/P sont significatifs). La même tendance se distingue dans les pourcentages du II
siecle, sans que les tests soient significatifs; la préférence accordée à cette graphie par certains transcripteurs dans ces noms au I” siècle s'est donc fortement estompée au n°, parallèlement à la désaffection qui frappe la graphie d'un siécle à l'autre. La fréquence de la graphie P dans les noms en -phor- semble liée à
l'existence en latin d'anciens noms d'esclaves terminés en -por” : Gaipor, Marcipor, Marpor, Naepor, Olipor, Publipor, Quintipor, dont les attestations
sont rares??. L'étymologie
du second élément
de ces noms
est mal
assurée.
ἢ a
d'abord été rapporté à puer?? au sens d'esclave, ce qui identifie les premiers éléments avec le génitif de prénoms (celui du patron de l'esclave : Quinti-por = Quinti seruus). Cette premiere explication, héritée des Anciens (Pline, Quin-
tilien) a cependant été critiquée ou rejetée??. Bien que les arguments d'ordre phonétique qui justifient ce rejet semblent fondés (difficulté du passage de puer à -por, quantité du i en fin de premier élément), les hypothèses de substitution ne sont pas complétement convaincantes. Zimmermann envisage, assez elliptiquement, à l'origine de ces noms latins, les formes en -por transctites du grec -popos (Eupor, Nicepor) ou les noms thraces comme Mucapor (CIL
HII 799). Lazzeroni exclut la première hypothèse (en arguant que les noms latins en -por sont de la troisiéme déclinaison, à la différence des noms grecs en -popos et de leurs transcriptions) mais reprend la seconde, de manière développée et argumentée. Les noms latins seraient imités de noms d'esclaves thraces en -ropız, laquelle finale est bien attestée dans l'onomastique des inscriptions grecques de Thrace (Mouxanopıs, Αὐλουπορις). L'analogie aurait fonctionné à partir des formes Marpor et Olipor, simples calques de
norms thraces ; le second de ces deux noms aurait induit les Latins à en former d'autres en joignant à des génitifs de prénoms le «suffixe » -por. Mais il demeure le probléme de la quantité du i. Quoi qu'il en soit de l'origine exacte de ces quelques
noms
serviles
latins, la question qui doit &tre élucidée touche la graphie latine des noms % Pour l'analogie, cf. SAFAREWICZ, p. 348. 37 Gaipor, CIL 1? 996; Marpor, 11 1358; Naepor, 12
1342; Olipor, 1?
1263; 2046;
Quintipor, 1? 2430. Cf. VARRO, Menippeae, fgt 59; Epistulae, fgt 2; SALL., Hist., 3, fgt 99;
QuINT., 1,4,26; FEsTVS, De Verborum Significatione, 257,18; PROBVS, fgt 60. 35 Cf. ERNOUT-MEILLET, s. v. puer; LEUMANN, $ 142, p. 134; $ 338, p. 399; BADER, p. 316; KAJANTO, Cognomina, p. 22.
99 Cf. ZIMMERMANN;
LAZZERONI.
110
CHAPITRE
2
grecs en -popos et son rapport éventuel avec les premiers. L'hypothèse suivante parait plausible. Pronongant l'aspirée grecque comme
une sourde [p], certains graveurs
auraient suffisamment ressenti la similitude des formes ainsi prononcées avec ces noms latins pour se laisser aller plus facilement à faire passer leur prononciation dans leur orthographe, c'est-à-dire à veiller moins attentivement à respecter la graphie savante PH. Cette explication n'est cependant pas directement valable pour les formes
en -por des noms grecs aux I” et 11° siècles de notre ère. À cette époque, les noms
latins en -por avaient disparu de l'usage; les seules inscriptions
dans lesquels ils apparaissent datent de la République. Leurs attestations sont d'ailleurs trés rares (cf. supra), mais ceci peut tenir au fait que les esclaves ne bénéficient que rarement d'une épitaphe.
On peut cependant reprendre l'explication envisagée plus haut dans une perspective légèrement différente. Étant donné que sous la République les noms en -por étaient d'usage dans la dénomination des esclaves (sans doute davantage que les inscriptions ne le laissent croire), la forme de leur
finale a pu coincider, dans l'esprit des locuteurs et des graveurs, avec la finale des noms grecs en -φορος tels qu'ils étaient initialement transcrits et prononcés en latin. Il existe, à Rome, plusieurs formes en -por pour -phorus au I" s. av. J.-C.*. De cette analogie aurait dès lors procédé l'existence d'une graphie particulière, devenue habituelle, par ailleurs conforme à la prononciation imparfaite du grec par les Latins, et dont l'usage (le souvenir) a pu se conserver jusqu'aux I” et 11^ siècles, malgré la disparition totale des formes latines qui étaient à la base de l'analogie. Cette
explication
est confirmée
par
l'abondance
des
élisions
de
la
désinence du nominatif dans les attestations des noms grecs en -phorus, phénomène qui rend leur finale au nominatif tout à fait semblable à celle des noms latins en -por (malgré la différence de déclinaison). À ce point de vue, afin de vérifier la significativité de cet indice et son lien avec l'analogie suggérée, il convient de comparer la proportion de formes élidées pour les nominatifs des noms en -p(h)orus avec celle des autres noms de la deuxième déclinaison. Il pourrait en effet s'agir d'un simple phénomeéne morphologique : certaines formes de la deuxiéme déclinaison grecque subissent en effet une
adaptation particulière devant la désinence du C'est notamment naturellement adaptée
à celle du latin, à la faveur de la présence d'un r nominatif : l'évolution *-ros > -er. le cas pour les noms en -epoç, dont la finale est à la déclinaison latine, par analogie avec les noms
40 Nicepor : 10415, 12668, 13164, 14700, 26414, 29035, 37820.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
111
en -er (puer); de même, les noms grecs terminés en consonne + -pos; soit, par exemple, Eleuther pour ἐλεύθερος, Alexander pour ᾿Αλέξανδρος". Cette adaptation ne fait d’ailleurs que perpétuer le phénomène qui est à l’origine des mots latins en -er, puisque ceux-ci proviennent de formes préhistoriques en *-ros : *agros > ager*. Les inscriptions de Rome
témoignent de l'importance de ce type d'adaptation pour les noms en -ερος 3 et en consonne-4-poc
: les nominatifs
en
-(e)rus
sont nettement
moins
fréquents que ceux en -er5; soit les effectifs suivants (nominatifs pour les deux premiers siècles) : -ερος Total 134,50
-erus 16,17
-er 118,33
consonne+-pos 9 -er 87,98 %
Total 285,00
-rus 6,00
-er 279,00
% -er 97,89 %
Dans le premier cas (-epos > -er), la modification morphologique peut avoir été assimilée à une élision de la désinence du nominatif. Des lors que celle-ci s’observe pour trois groupes au moins (noms en -£poc, consonne+ρος, -φορος), on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un phénomène commun à l'ensemble des noms en -pos. Les tableaux n° T116 détaillent les effectifs
de nominatif pour les noms en -rus n'entrant pas dans les deux séries déjà évoquées, soit les noms en -phorus, en -porus, en -Órus5, en -örus* et les autres (aprés a, i, y ou diphtongue).
La proportion de nominatifs élidés dans les noms en -porus est statistiquement comparable à celle des noms en -phorus (cf. le test n? T117). On peut en conclure que les noms en -porus ont eux aussi subi l'analogie des
noms d'esclaves en -por, sous la forme d'une élision de la désinence. Une fois constatée l'homogénéité des deux groupes -p(h)orus et -porus, il reste à comparer l'ensemble qu'ils forment à celui des autres noms en -rus (cf. le test n? T118). *! Cf. LEUMANN, $ 149, p. 142; p. 456. 42 Cf. LEUMANN, pp. 142 et 456; ERNOUT, Morphologie, p. 26; NIEDERMANN, Phonétique, p. 48.
43 Les noms impliqués sont : Agathemer, Euemer, Deuter, Eleuther, Hesper, Himer. 44 Les noms impliqués sont : les composés en -ander (Alexander, Aristander, Cassander, Epander, Euander, Leander, Lysander, Menander, Nicander, Periander, Philander, Sosander, Haber); en outre Antipater, Electer, Heber, Maeander, Meleager, Onager, Phaeder, Philager, Scamander, Sopater, Sosipater, Teucer. 45 P. ex. : Agathemerus (1* s., 1952); Euemerus (1° s., 19972); Alexsandrus (1 s., 36152);
Antipatrus (1—11* s., 14929). 46 On trouve à Rome les noms Acorus, Apthorus, Corus, Dioscorus, Pacorus, Synchorus.
57 ἢ s'agit essentiellement de composés en -δωρος, tels que Diodorus, Artemidorus, Isidorus, Theodorus.
112
CHAPITRE
2
Les deux groupes en -p(h)orus se distinguent nettement des autres noms en -rus, par une grande proportion d'élisions de la désinence du nominatif. Deux faits confirment que cette particularité est liée à l'analogie suggérée plus haut : — Les
autres
noms
en
-Órus
ne présentent
aucune
attestation
d'élision,
ce
qui, malgré la faiblesse de leurs effectifs, les distingue radicalement des deux groupes considérés. — Les noms en -órus, qui, par la voyelle o, se rapprochent davantage des noms en -p(h)orus que les autres noms en -rus, ne sont pas marqués par la méme fréquence de l'élision (cf. le test n? T119).
L'élision du nominatif dans les noms en -phorus n'est pas directement liée à la présence d'un r à la fin du théme. Si la proportion de formes en -(us) est loin d'atteindre celle des formes en -er dans la transcription des deux premiers groupes examinés, elle reste cependant trés importante. C'est bien
l'analogie des noms d'esclaves en -por qui a provoqué ces élisions; l’élision des noms en -porus le confirme. Elle est également à l'origine des formes en
P pour phi dans les noms en -phorus^. Remarques. a.
Malgré la faible proportion d'élisions qu'ils présentent, les noms en -rus du dernier groupe ne sont pas totalement étrangers à l'adaptation morphologique envisagéc. Leur comparaison avec l'ensemble des autres noms grecs de la deuxiéme déclinaison (noms en -us sans r) montre que les proportions d'élisions en -(us) dans les deux ensembles ne sont pas comparables (cf. le test n? T120).
b.
Cinq parmi les formes en -por- s'accompagnent d'un report du signe H (cf. Liste II.1, n°42 et 145; 5.36) : Thelesporo (1 s., 10171); Thelespori (1-11 s., 14073);
Thelesporus (1*—11* s., 23596); Thelespori (1”-111° s., 17681); Nichepor(us) (1 s., 22119). Les deux explications ne sont pas incompatibles : l'analogie avec les formes latines a pu jouer malgré le sentiment de la nature grecque du nom et de la présence d'un signe H qui, consécutivement, a été mal placé. c.
L'explication des formes en -por- du nom Phosphorus l'analyse générale des formes de ce nom (cf. 4.612).
48. I] n'existe que
deux
formes
en -POR-
n'appartenant
doit s'intégrer dans
pas à un masculin en
-phorus :
Agatheporis (11*-111* s., 34337); Telesporis (111° s., ICVR 16509). Si ce faible nombre s'explique bien par le fait que l'analogie évoquée ci-dessus ne peut produire d'effet que dans le cas de la série en -phorus et non dans les autres composés en -phor-, il ne constitue cependant pas une preuve en soi, car cette deuxième série est bien moins représentée que la première : les masculins en -phorus représentent 94,40 % de l'ensemble des noms en -phor- au I” siècle, et 90,08 % au
n°,
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
113
Le second phénomène que révèle la répartition des transcriptions des noms en -phor- concerne la graphie F. La proportion qu'elle représente au I” siècle est singulièrement identique à celle des autres occurrences de phi interne devant voyelle (cf. les tests n° T115). En revanche, au 1 siècle, elle est nettement moins grande. Le thème -phor- a donc, d'une certaine manière,
résisté à l'extension de la nouvelle graphie F à cette époque. Ce phénomene est sans doute en rapport avec la tendance qui affecte l'emploi de P, méme si celle-ci n'est pas statistiquement significative au II‘ siècle. 2.246.3. Les dérivés d’’Aypodttn Les noms répartissent Aphro(d)-
en
dérivés de prés ou de loin du théonyme deux
groupes.
Le
premier
constitue l'initiale; il comprend
regroupe
ceux
le nom Aphrodite
᾿ἀφροδίτη dont
se
le thème
lui-même,
ses
dérivés directs Aphrodisius et Aphrodisia, ainsi qu'une série d'autres dérivés plus rares, dont quelques hypocoristiques; on compte également quelques occurrences tronquées. Dans le second groupe entre le nom tiré de l'adjectif ἐπαφρόδιτος ainsi que ses dérivés (y compris un hypocoristique). Les effectifs et la double liste des noms concernés sont repris aux tableaux n? T121. La transcription des noms commengant
par le théme Aphr(o)-
se ca-
ractérise par une proportion de graphies en P et en F nettement supérieure à celle des autres noms à phi interne suivi d'une consonne (cf. les tests n? T122). Cette tendance, qui affecte de maniére égale les deux graphies (le test P / F montre qu'elles ont une répartition solidaire), est d'autant plus singuliére que les noms en Epaphr-, qui, étymologiquement, ont la méme origine, ne la subissent nullement (cf. les tests n? T123, comparaison des noms en Epaphr- avec phi interne suivi d'une consonne). La comparaison des noms en Aphr(o)- et de ceux en Epaphr- confirme cette différence radicale entre les deux groupes (cf. les tests n? T124). Non seulement la tendance en faveur des graphies P et F dans les noms en Aphr(o)- n'affecte pas ceux en Epaphr-, mais on constate en outre
que la transcription de ces derniers se caractérise plutót par une proportion plus élevée de formes en PH. Cette tendance, signalée par les pourcentages comparés, est confirmée, pour le 1 siécle, par les différents tests calculés. Elle implique un emploi nettement restreint de P comme de F. En conséquence
de ce qui précéde, il est impossible d'expliquer le
phénomène observé dans la transcription des noms en Aphr(o)- par des causes
relevant de la phonétique grecque. On ne peut supposer que l'aspirée se serait spirantisée plus (ou moins) rapidement dans Aphrodisius qu'ailleurs, mais non dans Epaphroditus. À cela s'ajoute qu'une explication par la spirantisation
114
CHAPITRE
2
ne pourrait pas rendre compte en même temps de l’application de la même tendance préférentielle aux deux graphies P et F, qui, à ce point de vue, sont opposées (P suppose une prononciation occlusive imparfaite sur base d’une aspirée, F une spirante). Il faut chercher l'explication dans l'analogie que les formes transcrites impliquées offrent avec certains thémes purement latins, plus ou moins bien
représentés dans l'onomastique*". On trouve à Rome les cognomina Afer (attesté dans 4 inscriptions), Africanus (49 inscriptions), Africana (3 inscr.), ainsi que les gentilices Afranius et Afrania (dans 45 inscr.); ces noms, sans
aucun doute familiers pour un Romain, ont pu influencer l'orthographe d'une partie des transcripteurs et les induire à écrire plus fréquemment sous une forme en Afro- ce qui, en bonne transcription,
devait se noter Aphro-.
Les
cognomina Aper (37 inscr.), Aprilis (73 inscr.), Apronianus (50 inscr.), Aprio (16 inscr.) et Aprulla (11 inscr.), plus ou moins abondamment attestés à
Rome, ont pu avoir la méme influence sur l'emploi paralléle de l'orthographe en Apro-. Rien ne permet d'exclure que ces analogies aient produit le méme effet sur la maniére dont les locuteurs latins pronongaient couramment les noms impliqués. 2.246.4. Les noms en
Phoeb-
Le nom Phoebus et son féminin Phoebe ne sont pas rares; ils possèdent en outre quelques dérivés (cf. les effectifs au tableau n? T125). Le trés faible
nombre d'attestations des graphies P et F dans les transcriptions de ces thèmes
est assez étonnant. On ne compte que trois graphies P aux I” et II siècles, et trois cas en F du 11° au Iv*99, Poebhus (1 s., 7375); Poebe (1-115 s., 28771); Poepeni (*-1I* s., 24387).
Febus (n° s., 33893); Foebus (111° s.)°' ; Fibioni (IV* s., ICVR 3011).
Les effectifs de ces deux graphies sont malheureusement trop faibles pour permettre la comparaison statistique du groupe Phoeb- avec les autres occurrences de phi à l'initiale. Le pourcentages du tableau T125 suffisent cependant à indiquer que le théme Phoeb- bénéficie d'une indéniable qualité de transcription, qui ne se dément pas du I” au IV“ siècle. La nature théophorique *9 Cf. l'index des cognomina du CIL VI (VIDMAN). 50 En outre la forme PFIEBE = Phoebe (1-11* s., 26319), qui est difficile à interpréter, mais qui doit sans doute être rapportée à la graphie PH (cf. Annexe 11.273,i).
51 Cité par SOLIN, Namenbuch, p. 285, d'aprés VERMASERENVAN ESSEN, The Excavations in the Mithraeum of S. Prisca (1965), 184.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
115
de ce thème est certainement à l’origine de la bonne connaissance que semblent en avoir eue les transcripteurs et de l'excellence de leur orthographe. À cela s'ajoute que, le théonyme Phoebus ayant été adopté en latin, l'apparition d'un nom en Phoeb- dans une inscription latine ne relève pas nécessairement de la transcription d’un nom dont l'origine grecque est directe. 2.246.5. Les noms en
Trophim-
Cette famille est constituée du nom
Trophimus,
de son féminin et de
quelques dérivés (cf. les effectifs au tableau n° T126). Le
thème
Trophim-,
dont
les attestations
sont
assez
nombreuses,
se
distingue par l’excellente qualité de sa transcription (cf. les tests n° T127). Les graphies en P y sont significativement moins fréquentes au 1 siècle que dans les autres noms à phi interne suivi d'une voyelle (déjà mieux transcrits
qu'avec phi devant consonne) et celles en F le sont au 11° siècle. Le seul élément qui puisse être invoqué comme explication de ce phénomène est la fréquence du théme : il représente 15 % des noms à phi interne + voyelle au
1” siècle et 24 % au π΄. 2.246.6. Les noms en
Tryph-
À la différence du cas précédent (Trophim-), qui pourtant présentait une structure comparable (phi après Tr- et une voyelle), la transcription des noms en Tryph- n'est marquée d'aucune tendance significative (effectifs et tests aux
n? T128 et T129). 2.246.7. Les noms en StephanBien que les conditions d'environnement phonétique soient les mémes que dans les noms en Trophim- (phi aprés une syliabe ouverte), la famille Stephan- présente des tendances trés différentes et méme opposées (cf. les effectifs du tableau T130 et les tests n? T131). La proportion des graphies P est identique à celle de l'ensemble des noms à phi interne devant voyelle,
alors qu'elle était significativement plus petite pour Trophim-. Quant à la graphie F, elle est plus abondante dans la série Stephan- qu'ailleurs devant voyelle (confirmé par le test PH / F) alors que, du moins au 11° siècle, elle était significativement plus rare dans les noms en Trophim-. Ici également il est difficile de dégager les causes de ces tendances.
116
CHAPITRE
2.246.8. Les noms en NymphLes effectifs des graphies P et F sont très faibles pour les noms dérivés de νύμφη (cf. le tableau n? T132). Ceux-ci se distinguent, pour les proportions de l'une et l'autre graphie, des noms à phi interne suivi d'une voyelle ou précédé d'une consonne. La différence apparait dans les pourcentages impliqués, pour
le II comme pour le 1“ siècle, et plus d'un test confirme leurs écarts (cf. les n? T133 et T134). 2.246.9. Les noms en
Euphrosyn-
À la différence des thèmes en Aphr(o). et en Epaphr-, les noms Euphrosyne, Euphrosynus et Euphrosynianus (cf. les effectifs au tableau n? T1135) ne se distinguent pas de l'ensemble des noms à phi interne suivi d'une consonne, que ce soit dans un sens favorable ou défavorable aux graphies P et F; ceci bien que le groupe consonantique (-phr-) soit identique (cf. les tests n? T136). Le seul fait remarquable dans la distribution des graphies pour ces trois noms est la plus grande proportion de formes en F par rapport à celles en
P au I” siècle (test P/F). Cette différence a totalement disparu au 11^ siècle. À noter que les effectifs impliqués sont assez faibles (9,17 occurrences de F au I” siècle). 2.246.10.
Les noms en Daphn-
La graphie PH est plus fréquemment
utilisée dans les noms de cette
famille que dans les autres noms à phi interne suivi d'une consonne (cf. les effectifs du tableau n? T137 et les tests n? T138). C'est surtout la graphie F
qui est évitée, comme le prouvent les deux derniers tests; cette tendance se
marque au I” siècle, mais également au H°, malgré la progression générale de cette graphie. Les transcripteurs romains ont une réticence à recourir aux graphies P ou F devant un n. Ceci doit tenir au fait que les groupes pn ou fn n'existent pas dans leur langue, à la différence de pr ou fr. Inversement, l'emploi d'une graphie PH leur permet de marquer de manière nette la nature typiquement grecque du groupe [p^n]. Cette situation peut impliquer une spirantisation plus tardive de l'aspirée devant [n], mais cette explication ne rend compte que du faible nombre des graphies F, non de celles en P. Comme dans le cas des noms en Aphr(o)-, mais dans un sens différent, c'est donc, ici aussi, les rapports établis mentalement par les locuteurs latins
entre leur langue et la structure phonique ou graphique des noms grecs qui a influencé, pour une part, la transcription de ceux-ci.
2
LA
TRANSCRIPTION
2.25.
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
117
Conclusions
Deux grandes tendances ont été dégagées au moyen des multiples comparaisons qui précèdent, appliquées successivement à la répartition des graphies pour chacune des trois occlusives aspirées. Il apparait, tout d'abord, qu'une partie des transcripteurs accordaient À la notation des aspirées une attention fluctuante, qui était liée au degré d'éloignement de l'aspirée dans le mot, par rapport à son initiale. La position
initiale est celle oà théta et phi sont le mieux transcrits. Selon le nombre de syllabes précédant l'aspirée, la qualité de la transcription de théta et khi décroit de la première à la troisième position interne. Ce dernier mouvement ne s'observe pas pour phi, de méme que la position initiale n'est pas privilégiée pour khi. Cependant, par-delà les variations qu'elle présente d'une aspirée à l'autre, la tendance générale est bien affirmée. Sa cause essentielle
est d'ordre psychologique : l'initiale constitue, pour le transcripteur, une position-phare, qui capte davantage son attention que les positions internes. Plus l'aspirée à transcrire est perdue dans le corps du mot, moins grand est le soin avec lequel les graphies savantes sont employées. Lorsqu'il y recourt, le transcripteur leur confére un róle de signal, indiquant la nature grecque du nom transcrit. La deuxiéme grande tendance est liée à l'environnement phonétique de l'aspirée transcrite. D'une maniére constante, que ce soit à l'initiale ou à l'intérieur, les graphies populaires (C T P) ainsi que la graphie alternative F sont plus fréquemment employées devant consonne que devant voyelle. Les raisons de cette tendance ne semblent pas devoir se chercher du cóté de la phonétique grecque. Si elle est d'ordre phonétique, elle signifie que l'élément aspiré des occlusives grecques était soit moins bien pergu par les locuteurs latins, soit moins bien mémorisé, étant, pour un locuteur non hellénophone, moins facile à reproduire à cette position. Sur le plan graphique, elle indique une réticence à placer un digramme contenant un H (CH TH PH) devant un signe de consonne.
À côté de ces deux phénomènes principaux, on observe un effet de la présence d'une occlusive sourde sur la transcription d'un théta initial (au détriment de la graphie TH) et d'une consonne précédente sur celle de phi (au détriment de F). Ces deux tendances limitent l'une et l'autre leur influence à
une seule des trois aspirées. La première ne fait, en réalité, que limiter l'effet bénéfique du facteur de position sur la notation de théta. L'examen de la répartition des graphies dans quelques familles étymologiques importantes révéle quelques cas intéressants. Les différences observées entre les occurrences initiales ou internes des thèmes ἀγαθ- et ἀνθ- confirment
118
CHAPITRE
2
l'impact du facteur de position et son explication psychologique. Le radical de τύχη, particulièrement fréquent, est d'une manière générale mieux transcrit que les autres thémes avec khi, pour des raisons qui tiennent à cette fréquence, mais aussi à l'importance de ce théme dans la vie religieuse et quotidienne. À l'inverse, c'est probablement l'analogie avec les noms en -icus qui explique la médiocrité de la transcription de Soterichus. Les familles étymologiques affectées de variations significatives par rapport à l'ensemble sont plus nombreuses pour l'aspirée phi. Les tendances observées sont diverses : elles se manifestent en faveur ou au détriment de la graphie PH
et trahissent un
emploi restreint ou privilégié de P et F. L'analogie latine a parfois joué un róle (-phor-, Aphro-). Enfin, c'est peut-étre la présence d'une consonne dans
l'environnement de phi qui a réduit la proportion de graphies P et F dans la transcription des noms en Nymph- et Daphn-. Les conclusions qui ont été formulées dans les pages qui précédent conduisent à faire trois remarques importantes touchant leur portée exacte. Les tendances qui ont été identifiées plus haut tiennent essentiellement aux proportions variables occupées par les graphies populaires (C T P) et la graphie F dans l'ensemble des transcriptions attestées. Ces graphies étant, aux deux premiers siècles et méme encore au III, largement minoritaires, les
tendances qui régissent leur emploi sont essentiellement celles d'une minorité parmi les transcripteurs et se manifestent dans une minorité de noms, sinon
d'inscriptions. Les transcripteurs impliqués ne sont ni ceux qui transcrivaient toujours
«correctement » (au moyen
des graphies
savantes)
ni ceux
qui,
ignorant le systéme savant, n'y recouraient jamais, mais ceux qui, situés entre ces deux premiéres catégories, connaissaient le systéme de transcription soignée sans y recourir d'une facon constante. Ils ne savaient pas d'une maniére suffisamment assurée quand et comment utiliser les graphies les plus prestigieuses (CH TH PH); ils pouvaient, à l'occasion, oublier de les employer, ou ignorer certaines circonstances où ils convenait d'y recourir. On est en droit de supposer que ces transcripteurs dont l'usage était flottant et incertain sont également ceux qui commettaient les fautes telles que le report ou le transfert du signe H ou son emploi à des positions indues (cf. chapitre 5; pour la distinction de différentes catégories de transcripteurs et l'intégration des tendances de répartition dans une évaluation générale de la
transcription des aspirées, cf. la conclusion, 5, p. 332-333). Par ailleurs, on doit considérer que les divers facteurs dégagés peuvent interférer les uns avec les autres et donc occulter partiellement leurs effets
respectifs. Ainsi, pour théta, les deux facteurs positifs (aspirée suivie d'une voyelle, position initiale pour théta) ne jouent vraiment leur róle que quand aucun facteur négatif ne vient les contrarier (présence d'une sourde, aspirde
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
119
suivie d’une consonne). Enfin, une variation importante se dessine dans l'impact de ces facteurs selon le siècle envisagé. Les tendances qui affectaient les habitudes des transcripteurs ne se sont pas nécessairement maintenues pendant une période de trois ou quatre siècles; l'importance de leur effet a
pu étre liée au niveau d'instruction des transcripteurs et à la qualité de leurs connaissances en matiére de régles de transcription (cf. infra, 7.21). On notera
cependant que les deux premiers siécles, qui présentent, pour la répartition générale des graphies savantes et populaires, des pourcentages de graphies savantes quasiment semblables d'une aspirée à l'autre (90 % environ pour l'un et l'autre siècle, pour chacune des deux premières aspirées, ainsi que pour phi au I” siècle; cf. 7.21), se caractérisent également par une similitude assez générale dans l'impact des tendances observées. Enfin, la découverte d'une tendance et l'éventuelle explication qui en est donnée n’entrainent nullement que toute occurrence d'une graphie impliquée soit effectivement due à cette tendance. Rien ne prouve, dans deux inscriptions portant la méme forme à graphie négligée, que les transcripteurs y ont recouru
pour les mêmes raisons. La part de hasard, l'influence de facteurs adventices et non contrólables ont pu concourir à l'état observé des répartitions. Quoi qu'il en soit de l'explication exacte des tendances analysées cidessus, elles montrent que l'ensemble des noms contenant un khi ou un théta ne forme pas un tout indifférencié ; la transcription des aspirées et, plus précisément, le «choix » que font les transcripteurs d'une graphie savante ou populaire ne sont pas essentiellement liés au hasard; s'il s'agit d'abord d'une question du culture et de connaissance linguistique ou onomastique, on
voit que des phénomènes d'ordre essentiellement psychologique ont induit l'attitude des transcripteurs : le röle de vedette joué par l'initiale, plus visible, privilégiée par leur attention, la tendance à se laisser influencer par l'analogie d'une forme latine, ne sont pas à négliger, tout comme le moindre soin accordé & une aspirée interne, dés lors qu'elle est assez éloignée de l'initiale.
Ces diverses tendances revétent une grande importance pour les conclusions qu'il conviendra de tirer de l'ensemble des phénomènes liés à la transcription concernant les habitudes graphiques des transcripteurs et la maniere dont, la plupart du temps, ils pronongaient les noms qu'ils transcrivaient.
2.3.
CH PH TH dans les mots latins
Les mots et noms grecs transcrits en latin ne sont pas les seuls cas pour lesquels la notation de cette langue a recouru aux graphies CH PH TH. Celles-ci apparaissent également dans des formes variantes de quelques mots
120
CHAPITRE
2
authentiquement latins??, des noms de familles (Gracchus, Otho, Cethegus) et des mots du lexique (p. ex., pulcher, sepulchrum? , lachrima, chenturio, praecho, sulphur) où l'aspiration n'est nullement posée par l’étymologie. L'introduction d'une prononciation aspirée des occlusives sourdes dans certains mots latins est sans doute due à un phénomene de mode qui s'est développé au cours du 1” s. av. J.-C. dans les milieux cultivés récemment formés à la prononciation grecque. Il a paru de bon ton de savoir prononcer les aspirées, et ce snobisme ne s'est pas limité au mots grecs. Les témoignages de Cicéron
(Orat.,
160), de Quintilien (1,5,20) et de Catulle (84),
abondamment cit&s”*, sont sans équivoque à cet égard : ils décrivent expliciternent le phénomène comme une mode futile et linguistiquement injustifiée.
Pour certains auteurs??, donc, il s'agit d'une prononciation « hellénisante» (Niedermann), considérée comme une « marque de culture » (Sturtevant).
Une autre tendance défend cependant l'hypothèse d'un développement latin indépendant de toute influence grecque. W. Schulze trouve impensable
l'explication des aspirées latines par l'influence des aspirées grecques. Il voit plutôt un mouvement inverse : la notation des aspirées grecques s'est améliorée à la faveur de l'apparition limitée d'aspirées purement latines
(pulcher, triumphus"). Leumann?? et, aprés lui, Allen, relèvent le fait que, dans la plupart des cas, la substitution d'une aspirée à une sourde latine
s'effectue dans le voisinage, direct ou non, d'une liquide??. Allen suggère que l'apparition d'aspirées en latin a pu étre antérieure à l'introduction du grec à Rome, mais que l'orthographe n'a été à même de distinguer ces allophones 92 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 140. 53 L'apparition d'une aspiration non étymologique dans le substantif sepulcrum est vraisemblablement due à un rapprochement avec l'adjectif pulcher (cf. ERNOUT-MEILLET, p. 615, s. v. sepelio). Une étymologie populaire mettait les deux termes en relation (seorsum a pulchro propter recordationem doloris, CHARISIUS, p. 73,17 K). Des avant l'introduction, ou du moins la notation de l'aspiration, ils ont été rapprochés par jeu de mots dans l'épitaphe de Claudia (C/L I? 1211 = VI 15346 = ILLRP, 973; fin du 11 s. av. J.-C. 2° ligne) : Heic est sepulcrum hau pulcrum pulcrai feminae. Cf. MORALEJO, Notación, pp. 36-39.
54 Cf. p. ex. NIEDERMANN, Phonétique, pp. 85-86, ALLEN, VL, p. 26. 55 Cf. NIEDERMANN, Phonetique, pp. 85-86; STURTEVANT, $ 180b, p. 156 et $ 182, p. 158.
56 W. SCHULZE, Posphorus, dans KZ, 33(1895), pp. 386-393 = Kleine Schriften, pp. 425431.
57 On voit généralement dans triump(h)us un emprunt au grec θρίαμβος, par l'intermédiaire de l'étrusque (cf. ERNOUT-MEILLET, s. v.; VERSNEL, pp. 48-55; BIVILLE, Emprunts, pp. 220— 221). Il n'y a pas de lien direct entre l'aspiration du théta grec et celle du p latin; cette derniere s'est développée au 1*' s. av. J.-C., à partir de la forme triumpus (déjà attestée dans le Chant des Fréres Arvales : io triumpe).
55 LEUMANN, p. 163. 59 L'aspiration dans Ortho et Cethegus serait due à une origine étrusque (LEUMANN, p. 162, ALLEN, p. 27).
ὃ 166,
LA
TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIRÉES
121
purement latins qu'à la faveur de l'invention de graphies propres à transcrire les aspirées grecques. Les défenseurs de cette hypothése invoquent également
l'emploi d'un signe d'aspirée, dans $joAqUxtoc, pour transcrire en grec le nom Sulpicius, où la sourde est effectivement précédée d'une liquide. La question de l’éventuel rapport entre les aspirations latines et la présence d’une liquide
est reprise dans la section de ce chapitre consacrée aux emplois fautifs du signe H (cf. 5.11).
L'origine des aspirées latines est donc controversée, mais il est assuré qu'elles étaient effectivement prononcées et ne constituaient pas un simple procédé graphique sans base phonétique. Dans les pages qui suivent, ce phénomène parallèle sera essentiellement envisagé sous l'angle de son interaction avec la transcription des aspirées grecques, dans l’étude de deux questions particulières : les graphies CRH, PRH TRH et les emplois fautifs du signe H (cf. ci-dessous, ainsi que 2.84 et 5.4).
2.4.
Emplois particuliers du signe H
À la suite de l’évolution en deux phases évoquée plus haut (2.1), et à partir de l’introduction de la forme F pour phi, les transcripteurs romains disposaient de sept solutions différentes, utilisées concurremment aux mêmes époques : C et CH, T et TH, P, PH et F. Mais la liste dés graphies liées à
la notation des aspirées et à l'emploi du signe H ne se limite pas à cette seule série : on reléve en effet quelques phénoménes graphiques paralléles. Ils concernent trois emplois particuliers du signe H (base de la transcription savante de l'aspiration, à l'initiale vocalique ou affectant une occlusive) que l'on peut a priori considérer comme « anormaux ». a. Le «transfert », déplacement du signe H dans une forme transcrite : Thyce pour Tyche. b. Le H «parasite » dans un nom qui, ne possédant ni aspiration initiale ni aspirée, ne doit normalement pas le recevoir : Hirene, Olymphus. c. Le «report », répétition du signe H dans un mot : Thyche, Heutyches. Ces trois phénomènes sont étudiés en détail dans le chapitre 5.
2.5.
Les variantes des inscriptions grecques Dans les inscriptions et les papyrus grecs, on observe à diverses époques
l'apparition, dans la notation des aspirées, de quelques variantes graphiques, “Ὁ Cf. ECKINGER, p. 96; STURTEVANT, $ 90m, p. 80 (qui refuse d'expliquer); THREATTE,
pp. 468-469.
122
CHAPITRE
2
relativement rares. La plupart présentent, à première vue, quelques points communs avec les diverses graphies latines évoquées ci-dessus, que ce soit l'emploi, en transcription, d'une sourde pour une aspirée (C T P), le transfert
ou le report d'un H, ou encore l'introduction d'une aspiration parasite. 2.51.
Graphies de sourdes pour aspirées
Les aspirées sont notées au moyen des signes des sourdes correspondantes dans trois groupes différents d'attestations. a. Dissimilations En attique, le passage d'une aspirée à la sourde est manifestement dû, dans quelques cas, à un phénoméne de dissimilation, les mots concernés contenant par ailleurs une autre aspirée! : Πωσφόρος à côté de Φωσφόρος, Περσεφόνη à côté de Φερσεφόνη; de méme, Apxéqov, Εὐτύφρων. Les cinq occurrences de Πωσφόρος sont toutes datées des 11°-IN“ s. et sont donc, grosso modo, contemporaines des formes romaines en Posphorus ; la question des diverses formes de ce mot et de sa prononciation est discutée ailleurs (4.612; cf., pour tous les mots à deux aspirées, le chapitre 4, qui leur est consacré). Les autres formes sont généralement antérieures à l'époque romaine.
b. Sourde pour aspirée après sigma Apres la sifflante sigma, l'aspirée théta est quelquefois notée tau, en divers endroits et à différentes époques. En Attique, cette graphie est
extrêmement rare et douteuse®?. Elle apparaît dans des inscriptions dialectales (en dorien et en éléen; méme phénomène pour phi et khi) et dans les papyrus d'Égypte. Pour Sturtevant, il s'agit presque certainement d'une perte
d'aspiration à cette position; il exclut toute possibilité de prononciation spirante. Même explication chez Gignac*. Lejeune, pour sa part, se refuse
à conclure. Gignac identifie dans les papyrus d'autres contextes ayant pu provoquer une tendance à la perte d'aspiration (devant aspirée, devant ou aprés une liquide ou une nasale) et cite par ailleurs des graphies inverses (aspirée pour sourde dans les mémes conditions). 61 € 63 $* 55
Cf. THREATTE, pp. 449-452. Cf. THREATTE, p. 559. Cf, STURTEVANT, & 90h, p. 79. GIGNAC, pp. 86-90. LEJEUNE, p. 60.
LA
TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
123
C. Autres cas
Threatte66 signale quelques cas n'entrant pas dans les deux catégories précédentes, extrémement rares aprés 300 av. J.-C. Parmi ceux-ci, il reléve la possibilité de l'assimilation d'une aspirée à une sourde dans le méme mot, des incorrections manifestes, sans signification phonétique, et méme des erreurs de copistes anciens. Cf. également quelques formes dialectales et anciennes
citées par Lejeune®’. Gignac® cite un certain nombre de cas ne relevant pas de conditions phonétiques spéciales et qu'il impute à une perte locale et individuelle de l'aspiration, due à une interférence avec les parlers égyptiens. 2.52.
Graphies aspirées pour sourdes
Le phénomène inverse du précédent, à savoir l'emploi d'aspirée pour une sourde originelle, est quelquefois attesté.
d'un
signe
a. Assimilation
En attique‘®, mais également dans quelques autres dialectes??, il arrive qu'une sourde soit notée comme aspirée lorsque le mot oü elle apparait contient par ailleurs une aspirée originelle. Tous les auteurs interprétent ce phénoméne comme une véritable assimilation de la sourde à l'aspirée, réalisée dans la prononciation. Il est relativement ancien : l'attestation attique la plus
récente remonte à 291 av. J.-C. : Διόφειθος7), A fortiori n’est-il n'est plus attesté en Attique à l'époque romaine. b. Autres cas
Dans
les papyrus d'Égypte apparaissent des graphies inverses, soit x
pour x, 0 pour x, pour π, dans les contextes identifiés par Gignac (cf. supra, 2.51.b) et dues soit à la perte d'aspiration dans certaines conditions, soit à la confusion d'aspirées et de sourdes dans la prononciation des autochtones. Les cas de graphies aspirées pour sourdes ne relevant pas de l'assimi-
lation sont, à Athènes, extrêmement rares et douteux’?; aucun ne date de l'époque romaine. $6 67 68. 69 % 7i 72
THREATTE, pp. 453-455. LEJEUNE, p. 60; cf. SCHWYZER, p. 204. GiGNAC, pp. 91-95. Cf. THREATTE, pp. 455-464; LUPAS, p. 59. Cf. STURTEVANT, $ 90e, p. 78. Cf. THREATTE, p. 460. Cf. THREATTE, pp. 468-469.
124
2.53.
CHAPITRE
2
Mobilité de l’aspiration dans certains thèmes Quelques thèmes
grecs présentent, tant dans les inscriptions, attiques
ou autres, que dans les papyrus d'Égypte, une grande fluctuation de leur
orthographe. On trouve en Attique”? les formes xaAy-, χαλχ-, χαλχ-, tant pour le thème de χάλχη «fleur» (ornement architectural) que pour celui de χαλκός
«le bronze »; de méme,
χιτών, χιθών, κιθών, κιτών et χυτρ-,
xuBp-74. Dans les papyrus”® : yır-, χιθ-, χιτ-, y10-; κύθρα, χύτρα, χύθρα.
Threatte et Lupag? expliquent ces variations en supposant que, pour ces quelques thémes, la place de l'aspiration était exceptionnellement mobile; d'autres auteurs expliquent ces formes par de simples métathèses??. 2.54.
Rapports des graphies grecques et latines
On peut s’interroger sur le rapport de ces divers phénomènes graphiques grecs avec les graphies alternatives latines énumérées plus haut (sourde pour aspirée, H parasite, transfefts et reports du H). Lorsqu'une aspirée apparait dans un anthroponyme grec contenu dans les inscriptions en langue grecque de Rome, elle est notée correctement de
maniére quasi constante, au moyen du signe approprié (khi, phi ou théta). On n'observe à Rome qu'une petite série de formes, relativement récentes, relevant des phénomènes décrits ci-dessus.
— Sourde pour aspirée : Εὐσστάτι = Εὐστάθιος (Itf—1v* s., ICVR 15928);
Ed (o )xév. (1V*-vt* s., ICVR 4070)3 ; 73 Cf. THREATTE, pp. 452, 456, 465-468. 74 Cf, THREATTE
pour quelques autres thèmes moins bien attestés.
7$ Cf. GIGNAC, pp. 93-94. 76 LuPAS, p. 63. 77 Cf. STURTEVANT,
ἃ 90f, p. 79; GIGNAC.
Cf. Sturtevant pour d'autres attestations
épigraphiques, non attiques.
78 L'inscription ICVR 4070 : EYTACTLI.PACE | YCIT.A.XXXI (IV-VI* s.) est développée par A. Silvagni en Eu (s)tati i (n) pace 'uix'it a(nnos) XXXI. Il interprète le premier mot comme étant une forme du nom Ευστάθιος ; sa restitution ne tient pas compte de la présence d'un signe C dans le nom. Bien que l'inscription mêle des signes grecs aux caractères latins (le E du nom est lunaire; l'upsilon y est noté Y ; ce signe se retrouve pour ui- dans le verbe), rien n'impose de voir dans ce C un sigma lunaire. Il s'agit plutôt d'un simple C latin (présent par ailleurs dans Je mot PACE), ce qui permet de voir dans le premier mot une occurrence du nom Eutactus {attesté 52 fois à Rome, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 736) et non d' Eustathius. L'identification de Silvagni doit donc être rejetée (elle aurait nécessité l'explication du déplacement du sigma); ce cas ne peut donc être pris en compte comme occurrence d'une sourde pour une aspirée dans une graphie grecque.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
125
Eürouxela = Εὐτυχία (Ir-Iv* s., RAC 10(1933), 232)? ; Edruxla (11° s., CIG 9708); Edxapf-] (ur s., ICVR 13054).
— Métathèse d’aspiration : ᾽Ἐπιθύ (y }xavos (rif-1v* s., ICVR 14997). — Aspirée pour sourde : Xuptaxóc (IV* s., MARUCCHI, Le catacombe romane, 622);
"AXyux(oc) (1v*-viI* s., ICVR 9524). — Assimilation :
[ΕἸὐθυχιανῷ (11° s., FREY, 110). La question des dissimilations d'aspirées (2.51.a, ci-dessus) est discutée en
detail
dans
Apparemment,
le chapitre
consacré
aux
noms
à deux
aspirées
(cf. 4.5).
les cas d'assimilation (2.52.a, ci-dessus) sont, formellement,
comparables aux reports de signe H attestés dans les inscriptions latines, mais
la date assez élevée de tous les cas grecs, exception faite de l'attestation romaine, interdit d'établir un lien indéniable entre les deux séries pour tous les cas; la question est discutée en 5.31.
La plupart des cas de graphies de sourdes qui ne s'expliquent ni par
une dissimilation ni par l'influence du contexte phonétique direct (cf. supra, 2.51,c) sont trop rares et trop anciens pour qu'on puisse, en se fondant sur leur seule série, supposer qu'une tendance non conditionnée à la désaspiration ait pu se dessiner en grec et trouver un écho important dans la transcription
latine. Eu égard à ce qui est attesté dans les inscriptions et papyrus grecs, il est quasiment impossible de voir dans l'emploi des signes de sourdes C T P
pour noter les aspirées en latin autre chose que le reflet d'une prononciation purement latine, due à la différence des deux systèmes phonologiques et aux
mauvaises connaissances linguistiques des Romains. Il n'y a que quatre cas dans les inscriptions grecques de Rome; encore l'un d'entre eux relève-t-il d'une translittération. Ils sont tous tardifs : les aspirées grecques sont toujours
notées correctement aux I” et 11° siècles de notre ère. Ils peuvent s'expliquer par une extension, très rare, des graphies populaires latines au domaine grec? Il doit en être de méme pour les deux cas d'aspiration parasite, et les cas uniques de métathèse et d'assimilation. 7
Ἑτουκεία est une translittération de la forme latine Eutucia pour Eutychia ; cf. 5.13,
p. 186, note n? 16.
% Le texte de l'inscription CIG 9708 est Κερίῳ ἔθη | xev σύμβιος | Εὐτυκία, avec l'aspirée du verbe correctement notée; tout comme Eütouxela (note 79), la forme Eótuxla interprétée comme une transcription grecque d'une forme latine Eutucia = Eutychia.
doit être
126
CHAPITRE
2.6.
2
Les graphies rares et la spirantisation
Parmi les graphies spéciales attestées dans les inscriptions, quelques-unes sont habituellement considérées comme des traces de la spirantisation des aspirées khi et thêta. J'ai discuté ces graphies dans un article particulier?! . Rappelons qu'il s'agit, pour la seule ville de Rome, des formes suivantes : Avec H pour khi: CALLIHORV[s] = Callichorus (1° s., 18684); ANTIOHVS = Antiochus (I"-1tf* s., CIL XV 6951); SYNTYHE = Syntyche (1-115 s., 13387); avec SS pour khi : Eutussea = Eutychia (V* s., MARUCCHI, Le catacombe romane.
620); avec F pour théta : AFANACIA = Athanasia (1V* s., ICVR
13974).
Les trois premieres graphies, H pour khi, constituent une simple omission du signe C dans une graphie savante CH. La derniére s'explique par une
confusion graphique de T ou TH avec F^, ou par une mauvaise translittération du signe O confondu avec ®. Seule la graphie SS pour khi peut avoir une signification phonétique : elle peut porter la trace d'une spirantisation de khi, mais peut tout aussi bien noter la palatalisation de C = [k] devant voyelle en hiatus. Une discussion générale des rapports entre transcription et spirantisation est reportée au chapitre 7 (cf. 7.3).
2.7.
Les groupes d'aspirées : CTH, PTH
La prononciation exacte du premier élément des groupes d'aspirées q--6 et χῈΘ est loin de faire l'unanimité. Deux écoles s'opposent.
Pour les uns??, la succession de deux phonèmes aspirés est phonétiquement « douteuse », voire « improbable ». Le premier élément de ces groupes
ne serait dés lors pas une aspirée, mais une sourde qui aurait pour particularité d'être douce, et non forte comme les sourdes normales ([p], [kD; l'emploi des signes d'aspirées pour noter ces sourdes spéciales tiendrait au fait que les aspirées sont elles aussi des douces, à la différence des sourdes normales, et viserait à différencier de celles-ci les sourdes douces (cf. LEJEUNE). *! Cf. PURNELLE, Lasfe. 82 Cf. à Rome, FEREPIVS = Threptus (1°-11° s., 28486), avec confusion graphique de F avec T et de E avec H (cf. Annexe 11.262.i). La première confusion (F pour T) apparaît par ailleurs,
sans ambiguité aucune, dans Anfinoe pour Antinoe (111°-1V* s., ICVR 9423); FHYGE = T Αγ δε (CIL VIII 15608) et INTERET = inferet (1—11* s., CIL VI 13014).
95 p, ex. SCHWYZER, pp. 210-211; LEJEUNE, p. 69; S. Dow, "Exqavtoc; LUPAS, p. 17, cf. pp. 60 et 64; GIGNAC, p. 68, note n? 1; THREATTE, pp. 570-571; BIVILLE, Emprunts,
p. 203.
LA TRANSCRIPTION DES OCCLUSIVES ASPIREES
127
À l'opposé, Sturtevant et, après lui, Allen*^, nient qu'il soit impossible de prononcer deux aspirées successives?) et conservent au premier élément
des groupes d'aspirées sa valeur normale. L'argument invoqué est double : a. on attendrait plutôt que l'orthographe de ces groupes soit πθ et x, en parallèle avec celle des géminées np et xy; b. si le phi et le khi dans les groupes p+8 et x+8 notaient une sourde, on s'attendrait à trouver un nombre important de fautes graphiques dans les inscriptions; or les graphies πθ et xô sont extrêmement rares à date ancienne%. Il existe cependant des formes en &xet en ἐχ- dans les mots composés devant aspirées, ainsi que de rares graphies
en xyq ("Exyqavtoc), xy8 (δέδοκχται), etc., analysées par S. Dow". Pour M. Lejeune, la premiere objection ne s'impose pas, le premier élément des géminées étant fort, à la différence de celui des groupes d'aspirées. Les tenants de la seconde thése admettent que ces groupes semblent s'être changés en πθ et x0 dans le grec hellénistique en Égypte et en Italie :
on trouve des graphies en x8 et r0 dans les papyrus®® et, d'autre part, les inscriptions latines transcrivent les deux groupes grecs exclusivement au moyen des séquences graphiques CTH et PTH (cf. ci-dessous). Quoi qu'il en soit de la valeur phonétique qu'il faudrait attribuer au premier élément de ces groupes d'aspirées, on constate donc que les inscriptions latines le transcrivent toujours au moyen d'un signe de sourde, soit les graphies CTH et PTH. À Rome, le premier groupe n'est attesté qu'une fois, dans le nom ᾿Ερεχθόμενος, le second apparaît dans une série de noms propres qui sont basés sur trois thèmes différents : φθόγγος, φθόνος et φθόρος, soit les attestations ci-dessous*?. 1. 2.
Erecthomeno (1"—1* s., 11375) Ptihongus (1 s., 21778)
Pthongus (1 s., 5011) # STURTEVANT, p. 83; ALLEN, VL, pp. 24-26. 35 Allen cite le cas du géorgien où de tels groupes sont attestés. 36 Cf. le phocéen ἀπθιτον = ἄφθιτον (VII s. av. J.-C.), cité par Lejeune et Allen. Schwyzer cite κατακθιμένης (Chios) et ἐκθρός (Hierapytna).
9! S. Dow, "Exeavtoc, dans Glorta, 45(1967), pp. 202-221; cf. en outre THREATTE,
pp. 583 et 586.
88 Gignac (pp. 88-89) cite plusieurs exemples de x pour x et x pour « devant aspirée, datés du 1° au 1V* s.; p. ex. ἀακθῆναι (I s.); ὀπθαλμόν (1 s.), n8óvouc (17 s.). Sturtevant donne trois attestations papyrologiques que Gignac ne cite pas et les date des 11° et 1° s. av. J.-C. Gignac cite également des formes en -xt- pour -x9-, et des formes inverses en -y8- pour -x6- (dans des composés en ex + 0-).
# De plus, cinq occurrences d'une forme pthoibus, ablatif tiré du substantif grec φτόϊς (sorte de gäteau), dans l'inscr. 32323 (lignes 115, 118, 140, 142, 145).
128
CHAPITRE
PLHONGO = PT hongo (i s., 37499) Pthoncus (1-11 s., 34535) Pthonge (1" s., Diss. Pontif. Accad. Arch., Ser. I, 15(1921), 82)
3.
Melipthongo Melipthongo Melipthongus Apthonus (I
(1 (Y* (1 s.,
s., 2340) s., 5071) s., 6171) 12240)
Apthonus (1 s., 6256)
Apthonus (1"—I11^ s., 20860)
MEPTHONIAE, de Apthonia (111° s., ICVR 14485) Pthonetus (29759, non repris par H. Solin dans son Namenbuch) Apthonet[us] (1°-11 s., 7724)
Apthoneto (1”-11° s., inédit, cité par SOLIN, Namenbuch, p. 747) APTITORI = Apt'hori (1"-11° s., 13019)”
4.
Apthori (1"—I1^ s., 27356)
Apthorus et Apthoro (1*-11° s., 7581) Apthorus (1°-11° s., 18002) Apthorus (1”-11° s., 19850) APILIORVS = Apthorus (11 s., 9915 11,7) (avec ILI pour TH) Deux cas seulement ont une graphie sans H pour la seconde aspirée aussi : Aptoni de Apthonius (111° s., ICVR
15788)
Aptorus (1*—11* s., 24705)
Dans le reste de l'Empire, on constate également l'emploi exclusif des graphies C et P pour le premier élément de groupes d'aspirées. l. 2.
Erecthei, CIL XIII 2122. Pthengis, CIL XII 510 Pthengidi, CIL XIV 309
Pthongus, CIL XII 3354 Aptho[netus], CIL ΠῚ 9395
3.
Apthoneto, CIL V 735 Apthon[etus], CIL VIII 940 Apthonetus, CIL XII 408
Apthoni, CIL IX 6078,36 Apthorus, CIL XI 1147, 1,48; 1147, 1,92; 1147, I1,8; 1147, H,10; 1147, IV,19; 1147, V,9; 1147, V,16; 1147, V,19; 1147, V,65.
4.
La graphie PT apparait deux fois : Aptonetus, CIL IV ton(gus), CIL X1 3712. L'emploi
1474; Melip-
constant des graphies C et P dans les transcriptions
latines
conduit à considérer que les graphies CTH et PTH constituent une espéce de norme particulière, qui peut s'exprimer de la manière suivante : lorsque phi
90
Le même
personnage est mentionné sans erreur (Apthori) en CIL VI
13020.
2
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
129
et khi précédent une autre aspirée (en l'occurrence thêta), ils sont notés non par un digramme (PH ou TH), mais par un signe P ou C.
Sur 23 occurrences du groupe φθ (cf. supra, p. 83), on observe à Rome deux transcriptions sans H (T pour théta) seulement pour la seconde aspirée (dont une au II^ s.); cela marque
le caractère normal et particulièrement
soigné de la transcription PTH. Dans les 2| cas en PTH on a affaire à des transcripteurs dont les habitudes de transcription sont excellentes; la transcription P pour phi n'est donc pas en l'occurrence une variante populaire, mais une vraie transcription savante.
Du fait que n'apparait aucune occurrence de graphie en CHTH ou PHTH, on peut tirer deux conclusions : a. Les transcripteurs de ces 23 attestations n'ont pas eu sous les yeux un original grec qui aurait pu les induire à recourir à une simple translittération
mécanique. Si la transcription s'est effectuée à partir d'un original grec, les graveurs étaient suffisamment formés aux normes de transcription pour connaitre cette particularité de la régle et éviter une telle translittération (cette hypothèse est confirmée par la rareté des graphies en PT). b. Si le nom a été prononcé ou s'il est connu du transcripteur jusque dans sa prononciation, ces graphies confirment le phonétisme particulier du premier
phonéme du groupe : à Rome le premier élément d'un groupe d'aspirées est toujours prononcé sourd. L'absence totale de graphie en FT(H), due en partie, il est vrai, à la date élevée des attestations, confirme ce dernier point : si le phi devant théta avait eu une prononciation aspirée, on s'attendrait à trouver l'un ou l'autre cas de graphie en F. En conséquence de l'unanimité des transcriptions romaines et de la conclusion que l’on peut en tirer concernant la nature spéciale des graphies en CTH et PTH et la prononciation des premiers éléments de groupes d'aspirées,
les 23 occurrences de phi devant théta et l'unique occurrence de théta n'ont été prises en compte dans aucun des dénombrements opposer les graphies en CH / PH et en C / P et examinés plus sont en effet fonctionnellement trop particuliéres pour que l'on considérer de la méme maniére que les autres occurrences de khi
2.8.
khi devant destinés à loin. Elles puisse les et phi.
Aspirées suivies d'une liquide
Il convient de considérer de manière distincte le traitement réservé dans la transcription latine aux occlusives aspirées formant avec une liquide suivante (rho ou lambda) un groupe consonantique. Ces groupes sont en effet susceptibles de recevoir en latin une transcription particuliére, sporadique
130
CHAPITRE
2
ou sensiblement fréquente : à côté des graphies habituelles, savantes ou populaires (CHR ou CR, THR ou TR, PHR, PR ou FR), on trouve des graphies caractérisées par le report du signe H au delà de la liquide : CRH, TRH, PRH et CLH, PLH.
Ce type particulier de graphies est attesté dès le I” siècle avant J.-C.?! : Mitrhid[ati]s (73 av. J.-C.), CIL 1? 743; Trhaso (fin de la Rép.), CIL 1? 2542; Trhaso, CIL 1? 1549. Elle apparait non seulement à Rome, mais également dans les autres
régions de l'Empire? Les
auteurs
s'accordent
à attribuer une
cause
d'ordre
phonétique
à
ces graphies spéciales. Lorsqu'il suit une occlusive aspirée, un rho ou un lambda prend une valeur phonétique particuliére, qui le distingue d'une liquide normale (intervocalique par exemple) et fait de lui un allophone de cette derniére. La terminologie employée pour caractériser cette valeur
spéciale varie : pour les uns, la liquide est « aspirée »??, pour d'autres, elle
est « sourde »°*, pour d'autres enfin, ces deux traits n'en constituent qu'un seul?5. Quoi qu'il en soit, les uns et les autres considèrent que la valeur d'un rho aprés aspirée est la même que celle du rho initial et du rho géminé (cf. chapitre 3), sur foi de l'identité des graphies latines impliquées (RH, RRH, CRH).
Afin d'apprécier l'importance statistique de ces graphies spéciales et d'établir le róle exact qu'elles ont joué dans le processus de transcription, l'ensemble des attestations des groupes d'aspirées liquides à Rome est étudié ci-dessous. Pour chaque groupe sont envisagés les effectifs observés et la répartition chronologique des graphies attestées. 2.81.
Khi suivi d'une liquide
a. Khi + rho à l'initiale.
Quatre graphies différentes transcrivent ce groupe à Rome : CHR, CRH, CR et XR; pour la répartition chronologique de leurs attestations et la liste des 91 92 9? M
Cf. MORALEJO, Notación, pp. 51-52. eumann | cite plusieurs exemples, p. 161-162. SCHWYZER, p. 212. LEJEUNE, $140, p. 144; BIVILLE, Emprunts, p. 204 et Graphie, pp. 26 et 28.
95 STURTEVANT, voiceless) ».
pp. 62 et 63; ALLEN, pp. 40-41 : «(rho] was aspirated (i.e. probably
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
131
noms attestés, cf. le tableau n? T139. Les diverses formes en CRH attestées à Rome sont : I" av. J.-C." ap. J.-C. : Crheste, 9283; I* s. : Crhes(), 14742; Crhesimo, RAC 28(1952 [1953]), 35; Crhesimus, 14411; Crhesimus, 6430; Crhesis, 33284; Crheste, 11470; Crheste, 14616; Crheste, 29459; Crheste, 38505; Crhestus, 14759; Crhysero(tis), XV 1105;
II
s. : Crh[-], 12385; Crhesime, BullCom 54(1926 [1927]), 248; Crhesimeni, 12953; Crh (e)sim(us), 595; Crhesimo, 14970; Crhysantus, 34375; Crhysarioni, 18767; Crhysero(tis), CIL XV 2434; Crhysidi, 28695; Crhysis, 11839;
In
s. : Crheste, 29439; Crhesteni, 29439; Crheste, 35956; Crhysis, 23377;
π΄ s. : Crhysidi, inédit, cité par SOLIN, Namenbuch, p. 1143; un
s. : Crhesteni, 21903; Crhomati, 34828; Crhyse, ICVR 774; Crhysidi, 28174;
IIY s. : Crhysogeniae, MAI, Nova coll.,
τη -1v* s. : Crhysa[-], ICVR 8214; IV* s. : Crhist[-], ICVR 211;
ν΄ -ν
V 426,2; CRAVSIDI = Crhysidi, ICVR 16566;
17744a; Crhysa[-], ICVR
18584b; Crhisantho, ICVR
13152; Crh (e)sim[e], ICVR 6617d; Crheste, RAC 48(1972)
s. : Crhysaori, 32186. Sur un total de 916,5
occurrences
du groupe
khi + rho aux quatre
premiers siécles, 38,5 seulement présentent la graphie CRH, soit 4 % (cf. le tableau n? T139). La graphie spéciale en CRH est donc assez rare : bien que les graphies savantes (CHR ou CRH) soient largement majoritaires (90 %
aux I” et n° siècles, 75 % au 111°), la graphie spéciale n'en constitue qu'une trés faible partie (cf. les pourcentages ci-dessous). iv % CHR
+ CRH / total
% CRH / CHR + CRH
I" s.
86,16 %
4,88
us.
89,72%
90,3895
4,28
3,55
mis.
IV°s.
75,22 Ὁ
40,74%
7,03
b. Khi + rho interne.
Trois graphies sont attestées; pour leurs effectifs et la liste des noms
attestés, cf. le tableau n° T140. La graphie CRH est attestée six fois : Y" s. : Isocrhysis, 34980; Melicrhu[s], 6374;
In
s. : Melicrhus, 8065;
1 -π|" s. : [Polycr]honius, 12606; Polycrhonius, 13182; IV* s. : [P]olycrho[nius], ICVR
13100.
Bien que les pourcentages soient inférieurs à ceux du groupe à l'initiale, l'ensemble des graphies savantes (CHR et CRH), est largement majoritaire.
132
CHAPITRE
La part qu’y prend la seule graphie CRH pourcentages ci-dessous). I*-4v* s, % CHR
+ CRH / total
(cf. les
Ts.
69,11 %
% CRH / CHR + CRH
reste cependant minime
2
9,09
83,54%
7,58
En cumulant les occurrences du groupe khi + rho à l’initiale et en position interne, on obtient les pourcentages les suivants : Total 96 CHR
* CRH / total
I" s.
84,55 Ὁ
89,24%
ns. 89,51
%
ni s.
ιν" s.
73,02%
35,21
%
En raison de la faiblesse des effectifs du groupe à l’intérieur, les divers pourcentages calculés pour l'ensemble ne diffèrent guère de ceux qui ont été
observés pour l'initiale?5, c. Khi * lambda. Le groupe khi + lambda est nettement plus rare que khi + rho (38
occurrences, cf. le tableau n° T141). Il apparaît à l'initiale de quatre noms, formés
sur deux
racines
différentes : Chloe,
34 cas;
Chloreus,
Chlorides,
Chloris, un cas chacun; en outre, un Chl/-] mutilé.
On n'observe à Rome qu'un seul cas de graphie spéciale : Clhorides (1 s., 37618)”. Malgré sa rareté, ce groupe bénéficie d'une transcription remarquablement soignée : prés de 9 dixiémes de graphies savantes (CHR ou CRH) pour l'ensemble des effectifs, ce qui n'est guère différent des pourcentages atteints
par le groupe khi + rho®. 96 On trouve dans le reste de l'Empire un nombre assez important de formes affectées de la graphie CRH, tant à l'initiale qu'à l'intérieur: Crhyseros. CIL II 435: Crhestos, ΠῚ 1656: Crheste,
III 1694; Crhest{-], IIl 6301; Crheste, ΠῚ 8178; Crhesimo, V 1463; Crhestus,
V 4654; Crhone,
V 7449; Crhysaei, V 7710; Crhyso[p]orus[a], VII 8130; Crhyseros, VIII 13034; Crheste, IX 398; [C]rhestus, IX 3421; Crhysanthi, X 1813; Crhysanthi Crhysanthio, X 1815; Crhysippo, X 2379; Crhysrin(us), X 3107; Crhyshippus, Crhysogon[-]. X S1081; Crhesimion, X 8339c; Crheste, XI 7545; Crhestus, XII 4697; Crhysopaes, XIII 11397; Crhysis, XIV 1613; Crhes[-.]. XIV 4050; Crhesimus, XIV 4569; Crheste, XIV 5306. De plus une forme Grhysogonus, XIV 1386, avec G pour € (cf. Annexe I1.25.1); Polycrho[nia], VIII 18327; Pancrhestus, X 6729.
97 Les quatre cas de graphie sans H sont : Cloe (1° s., 36298); Cloae (1*—11* s., 38639); Cloe Qu s., 2326); Cloe (T° s., 2327). 9% On trouve une attestation de la graphie CLH en Gaule Cisalpine : Clhoe, CIL V 4721. Cf. également la forme aclhetico (cf. Annexe 11.262,f).
LA TRANSCRIPTION
2.82.
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
133
Phi suivi d’une liquide
a. Phi + rho à l'initiale Le groupe est transcrit à Rome au moyen de quatre graphies différentes :
PHR, PRH, PR et FR; cf. le tableau n° T142. La graphie PRH est attestée deux fois (sur 65 occurrences) : Prhyne (1 av. J.-C.-1* ap. J.-C., 7195) et Prhonim(us) (1* s., 9852). Les occurrences de cette graphie sont donc, ici aussi, remarquablement rares. b. Phi 4 rho interne
Le méme abondant,
groupe
phi + rho est nettement
à l'intérieur, mais, comme
plus fréquent, et même
le montre le tableau n? T143
et les
pourcentages analysés plus bas, la graphie PRH n'apparait pas souvent : neuf occurrences sur 961 attestations (trois autres graphies sont attestées, PHR, PR et FR):
Euprhosyne (1^ s., 32802); Epaprhodeitus (1 s., 7590); Epaprhae (1"-1f* s., Bull-
Com 51(1923) 115); Epaprhod(ito) (1*-11“ s., 25354); Epaprhodito (1*-11° s., 35550); Aprhodisia (1—11* s., BullCom 69(1941) 27); Epaprhodito (1-11 s., 22317); Aprhodite (n° s., 29166); Epaprh (o)ditus (11° s., PANCIERA, RivStorAnt. 3(1973) 96).
On trouve, en outre, deux cas d’une graphie en FRH : Eyfrhanor (1"-ı11° s., 16082); Eufrhate (1*-11° s., 20780). Ils s'expliquent soit par une confusion graphique du P et du F en capitales, soit par l'amalgame de la graphie spéciale
PRBH et de la nouvelle norme à valeur phonétique F, c'est-à-dire entre la fidélité à la norme jusque dans ses formes les plus l'adaptation à la nouveauté (cf. Annexe 1I.273,i). En raison du sur l'origine exacte de cette graphie, ces deux cas n'ont pas été ci-dessous.
un compromis particuliéres et doute qui pèse pris en compte
Pourcentages : 17-1v* s,
I** s,
nes
πι 5.
+ PRH / total:
70,56
80,79
75,54
40,57
% PRH / PER + PRH:
1,38
1,20
1,65
1,48
% PHR
La graphie particulière PRH est proportionnellement moins fréquente encore dans l’ensemble important des groupes phi + rho internes que dans celui des khi + rho initiaux, lui aussi très abondant.
Si l’on cumule toutes les occurrences du groupe phi + rho (initiales et internes), les divers pourcentages calculés ne diffèrent quasiment pas de ceux
134
CHAPITRE
2
de la classe la plus importante (internes), eu égard à la faiblesse des effectifs
de l'autre classe”. Total
I s.
us.
nr s.
+ PRH / total:
70,20
79,98
74,40
41,23
% PRH / PHR + PRH:
1,54
1,51
1,59
1,43
% PHR
c. Phi + lambda
Comme pour khi suivi de lambda, les effectifs du groupe phi + lambda sont peu nombreux (23 occurrences, cf. le tableau n° T144).
La transcription est très soignée (20 graphies en PHL ou PLH); on ne trouve que deux graphies en PLH : Plhegon (1*-ı1“ s., 12242); Plhegusa nr
s., 35210). Il existe deux formes en FL et une forme en PL:
Flyaris (1* s., 7440);
Flegusae (1”-11° s., 27525); Plegetusa (1”-11° s., 14079). 2.83.
Thêta suivi d’une liquide
a. Thêta + rho à l’initiale
Le groupe théta + rho n'est pas rare à l'initiale (162 occurrences, cf. la tableau n? T145). Les attestations de la graphie TRH sont au nombre de onze (dix noms propres auxquels s'ajoutent un ethnique : prou(incia) Trhacia, 2954). I" s. : Trhaecida, 28130; Trhasylli, 27378; Trhasyllus, 27378; Trhasylli, 4461 ; Trhepte, 27389a; Trhepti, 4566; Trheptus, 27384; IH
s. : Trhepte, 34573; Trhepto, 18969;
ut s. : Trhe (p)te (11° s., Epigraphica 29(1967) 84).
En raison d’une disproportion de répartition des cas de TRH selon la chronologie (cf. tableau n° T145), il a paru nécessaire de regrouper les effectifs des deux premiers siècles pour calculer les pourcentages cidessous. Ceux qui ont été calculés sur l’ensemble des effectifs (toutes dates confondues) sont quasiment identiques à ceux des deux premiers siècles.
99 Les attestations de la graphie PRH dans le reste de l'Empire sont : Prhonimu[s], CIL Π 3995;
Prhygum,
II 4251;
Prhonimo,
V 2937; Prhonimus,
V 3593;
Prhonimus,
V 8151;
Prhygia, IX 4600; PRIONIM[vS] = Prh -onim[us], XIII 7060a; Soprhonis,H 1651. ERAPRHAS
=
Ep aprhas, Il 2896; APRIIODII = Aprh. odi'te ‚IV 1367; APRIODISIA = Aprh' odisia, IX 4828;
Aprho, XII 3989.
LA TRANSCRIPTION
% THR 9b TRH
DES OCCLUSIVES
+ TRE / total: / THR *TRH:
% TRH / total :
ASPIREES
135
Total
I* s.
Ir s.
82,61 7,52
82,62 12,47
83,49 1,72
IH
83,03 7,36
s.
6,21
10,30
1,44
6,11
La proportion des graphies en TRH est légèrement supérieure à celle des
graphies en CRH!%, mais reste trés faible si on la compare à l'ensemble des autres graphies savantes (THR).
b. Theta + rho interne Le groupe est assez rare (66 occurrences, cf. le tableau n° T146). On
ne trouve à Rome que deux occurrences internes de la graphie TRH, dont un anthroponyme Mitrheti (11-111 s., ICVR 6562); la seconde attestation est aetrhae
(32433,
inscription
mutilée), pour laquelle
il est difficile de savoir
s’il s'agit d'un nom propre ou du substantif aethra 0. La transcription est remarquablement bonne : 74,67 % au I” s., 78,79 96 pour l'ensemble. Ci-dessous les pourcentages cumulés pour les positions initiale et in-
terne!?, % THR + TRH / total: % TRH “ΤΗ͂Ν *TRH: % TRH / total :
Total
141° s.
81,58 5,91 4,82
82,55 5,58 4,60
c. Thêta + lambda La transcription du groupe thêta + lambda ne présente aucun cas de
graphie TLH, à l'exception du problématique aclhetico (cf. Annexe 11.262,f), qui n'est pas un nom propre. Les effectifs sont très faibles : 17 occurrences, réparties entre six noms formés sur trois racines (Athlas
1; Genethlius
10;
100 Op notera que la graphie TRH est aussi la première attestée (cf. Trhaso et Mitrhidatis au 17 s. av. J.-C. supra, 2.8).
10! Le substantif aethra apparait deux fois dans les inscriptions métriques de Rome : luppiter aethram pandit (CIL VI 537) et raptis in aethra (CIL VI 1756). La forme aetrhae n'est pas prise en compte dans le tableau suivant. 102 Quelques formes attestent la graphie TRH dans le reste de l'Empire (cf., en outre, les trois formes républicaines citées plus haut) : Trhaso, CIL 12 2542; Trhacius, II 3938; Trhaec(um), VII 68; Trh(acum), VIII 10949; Trhacum, VII 21026 (ethnique); Trhacem, IX 1424 (ethnique): Trheption, XII 1775; Trheptiano, XIV 347; Trhepto, XIV 1674; Mitrhe. III 1435420; Mitrhes, IX 3353; Mitrhe, XIV 3566; [Miltrhe, XIV 3568; Mitrhida[ti]s, 1? 743.
136
CHAPITRE
Genethlia 2; Genethliane
1; Genethlianus 2; Thlibonianus
2
1; cf. le tableau
n° ΤΙ47).03, Les effectifs totaux sont trop faibles pour permettre de tirer une conclusion de la répartition des formes en THL et en TL.
2.84. Synthèse Les deux tableaux ci-dessous synthétisent les divers pourcentages calculés plus haut, soit, pour chaque groupe consonantique étudié (à l' initiale, à l'intérieur et toutes positions cumulées) : le pourcentage des graphies savantes (avec H) sur le total des effectifs et celui des graphies spéciales (avec -RH)
sur l'ensemble des graphies savantes. % des graphies savantes dans les effectifs totaux Total
CRH-CRH CRH CLH PRH-PRH PRH PLH TRH-TRH TRH | 862 | 69,1 | 84,5 | 89,5 | 64,6 | 706 | 70,2 | 87.0 |! 82,6 | 788 | 81,6
is. nes.
89,7 | 90,4
| 83,5
mit s. | 752
| 89,2 89,5
80,8 | 80,0 75,5 | 74,4
73,0
40,6 | 41,2
% des graphies spéciales à l'intérieur du groupe des graphies savantes Total
CRH49
-CRH 91
I" s. 11° s.
43 3,5
7,6
118 s.
7,0
CRH CLH PRH5,2 | 29 | 4,8
-PRH 1,4
PRH 15
4,5 3,8
1,2 1,6
1,5 1,6
72
1,5
1,4
PLH TRH1100| 7,5
-TRH 19
TRH 5,9
Alors que la transcription de ces groupes consonantiques est excellente (généralement plus de 80 % pour khi et théta, plus de 60 % pour phi, eu égard à la présence de graphies en F), les graphies spéciales restent, d'un groupe à l'autre, d'une singuliére rareté : la part qu'elles représentent dans l'ensemble des graphies savantes ne dépasse qu'exceptionnellement les 6 96; encore les groupes pour lesquels elles dépassent ce seuil sont-ils ceux dont
les effectifs totaux sont trés faibles. Cette situation se confirme pour chacun des trois premiers siècles. La graphie spéciale avec rejet du signe H au exclusivement réservée à la transcription de noms également dans la notation de certains mots latins habituelle recourt, à cóté de graphies sans H, à
delà de la liquide n'est pas et mots grecs. Elle apparait pour lesquels l'orthographe des formes en -CHR-, avec
103 Les six formes à graphie non savante sont : Genetlius et [Ge]netli (1-11* s., 15086); Genetlius (1*-11° s., 14217); Genetlius (111° s., 1957 VID; Tliboniano (1*-111* s., NSA 1924, 54); Ceneclius (1V® s., ICVR
13900) (cf. Annexe 11.262,f).
LA TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
137
variante aspirée d'une sourde originelle (cf. 2.3) : ainsi, à côté de sepulchrum, lachrima et pulchr-, variantes fréquentes de sepulcrum, lacrima et pulcr-,
on trouve quelques attestations d'une graphie spéciale en -CRH-!*, deux à Rome : sepulcrhum (VI 24891), lacrhimas (VI 30128), et trois ailleurs : sepulcrhum (CIL VIH 1027); sepulcrha (CIL VIII 8234); pulcrham (CIL
VIII 20903,6). À Rome, les effectifs des trois graphies possibles (CHR, CRH et CR) sont, pour ces trois thémes, les suivants : pulchr-
Tot. 23
sepulchrlachrim-
135 48
CHR 20 73 12
CRH
CR 0
3
1 1
61 35
dont quatre formes en sephulcr-; cf. Liste II.1, n° 105. dont quelques formes en lacrum-.
Les graphies en CRH sont rares dans les mots latins de ces trois familles. Les graphies en CHR sont cependant nettement moins fréquentes que dans les mots grecs. La graphie sporadiquement utilisée dans les noms grecs pour des raisons d'ordre phonétique a-t-elle été simplement étendue aux quelques mots latins contenant un groupe CHR, par une sorte de généralisation orthographique, ou
le recours à une telle notation signifie-t-il que, dans ceux-ci aussi, l'aspiration « accompagnait» la liquide tout en l'assourdissant, au lieu de la précéder? Sans doute faut-il considérer que, dans un tel groupe consonantique, il est phonétiquement naturel et inévitable que l' aspiration produise cet effet, auquel cas il faudrait conclure que la graphie revêt en latin la méme valeur phonétique qu'en grec.
Il reste cependant à expliquer la maigre part qu'elle prend dans la notation soignée des noms grecs et dans la notation « aspirée » des mots latins, et, inversement, la nature et la signification exactes des graphies savantes les
plus répandues, à savoir CHR, PHR, THR, etc. Deux hypotheses sont possibles, l'une d'ordre phonétique, l'autre d'ordre graphique. On peut expliquer les deux séries de graphies concernées, celles du type CHR et celle du type CRH, en attribuant à chacune une valeur phonétique qui lui correspond directement. Dans la seconde série, la liquide est aspirée (et sourde); dans la premiére, le trait aspiré reste attaché à l'occlusive. Tout en tenant compte
de la remarque
précédente
(le trait aspiré, dans de tels
groupes, n'est-il pas automatiquement associé à la liquide ?), on peut accorder un certain crédit à cette explication. Le graveur note ce qu'il entend, ou, éventuellement, ce qu'il prononce; la plupart du temps, davantage habitué à 1% Formes citées par LEUMANN, pp. 161-162.
138
CHAPITRE
2
percevoir une occlusive aspirée qu'une liquide sourde et aspirée, c'est à la première qu'il attribue ce trait. Il n'y aurait dès lors qu'une petite minorité, parmi les graveurs dont les habitudes de transcription sont soignées, qui seraient suffisamment attentifs à noter exactement ce qu’ils entendent pour recourir aux graphies marquant le caractère non voisé de la liquide. On ne peut dès lors se baser directement sur les répartitions observées pour mesurer l'extension qu'a prise la prononciation spéciale des groupes en question. S'il
est vrai que les graphies en CRH se distinguent par une qualité de transcription phonétique quasi optimale, il faut considérer que l'autre série a pu être marquée d'une relative imprécision. Mais une explication cantonnée au seul domaine phonétique reste in-
compléte. Il convient de tenir compte du róle que les deux séries ont dü jouer dans le système de transcription du grec en latin et dans les habitudes
graphiques des graveurs amenés à les utiliser. L'examen de l'environnement épigraphique des formes comportant les graphies spéciales, c'est-à-dire des noms à aspirées contenus dans les mémes inscriptions, permet une premiére approche de ces conditions. 18 inscriptions sont concernées. 9283 (1" av. J.-C.—1 ap. J.-C.), Crheste / Hermia
6430 (I s.), Crhesimus / Teucrhianus 14616 (1” s.), Crheste / Pithusa Philoxenus Phileros 8065 (1*-11° s.), Melicrhus / Philete
29439 (1"-ı11° s.), Crhesteni Crheste / Agatemer 35956 (1"—i1* s.), Crheste / Nymphidiae 21903 (ri—iti* s.), Crhesteni / Daphne 12606 (11°-111° s.), [Polycr]honius / Athenaidi
37618 (1* s.), Clhorides | Anthracium 28130 (1 s.), Trhaecida / Theophila 27378 ([“ s.), Trhasyllus Trhasylli
4461 (1 s.), Trhasylli / Anthusa
4566 (1 s.), Trhepti / Homeri
34573 (1*-11° s.), Trhepte / Hedone 7590 (1 s.), Epaprhodeitus ! Heleni (π΄ s.), Epaprh (o)ditus / Himer Nymphycus 96)
(PANCIERA, RivStorAntich. 3 (1973)
12242 (1*—1i* s.), Phlegon / Chrestus Thalassa
35210 (1"-rii* s.), Plhegusae / Syntyche
Quand la graphie avec liquide sourde est choisie, les autres aspirées ainsi que l'upsilon sont toujours soigneusement transcrits, à une exception
prés, dans l'inscription 29439 (1"-ı11° s.), où les deux formes Crhesteni et Crheste voisinent avec un Agatemer pour Agathemer.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
139
À noter que, dans les inscriptions 12242 (1*-1° s.) et 37618 (1® s.), la graphie spéciale est respectivement employée dans Plhegon et Clhorides, mais pas dans Chrestus et Anthracium, transcrits de manière soignée mais banale; ces cas sont étonnants, les groupes phi + lambda et khi + lambda
étant beaucoup plus rares que khi + rho et thêta + rho, on attendrait que leur transcription spéciale soit moins familière. Hormis
ces deux cas, on trouve deux
inscriptions où le même
lemme
est transcrit avec constance au moyen de la graphie spéciale : 29439 (HI
s.) : Crhesteni et Crheste ; 27378 (1* s.) : Trhasyllus et Trhasylli.
En conclusion, l'emploi des graphies CRH TRH PRH CLH PLH est donc le fait de transcripteurs particulièrement cultivés et attentifs à la qualité de leur transcription. Cette minorité connait une régle de transcription tout à fait particuliére, dont l'application rigoureuse est trés rare. En dépit de cette rareté, les graphies avec H apres la liquide étaient considérées, par ceux qui les connaissaient, comme une solution graphique particuliérement soignée. Elles étaient la marque d'une excellente connaissance des régles de transcription. On en a une preuve dans l'emploi hypercorrect qui en est fait par quelques transcripteurs qui, sans connaitre les conditions exactes d'emploi de
ces graphies, les utilisent dans un souci excessif de correction ou, du moins, avec l'intention de marquer autant que possible à la fois la nature grecque du nom transcrit et la qualité de leurs connaissances, qu'ils croient excellentes. a. Trois cas où un groupe sourde + rho est noté comme s'il contenait une aspiration : Trhofimus = Trophimus (1-1 Teucrhianus (1" s., 6430); Trhofime (CIL X 2889, Italie).
s., 20673);
Dans l'inscription 6430, la graphie soignée de Crhesimus a influencé la transcription Teucrhianus, forme hypercorrecte. Un transcripteur peut donc être suffisamment au fait des règles de transcription les plus spéciales et commettre un hyperhellénisme. b. Deux cas oü un signe de liquide a été erronément introduit dans la graphie d'une simple occlusive aspirée : Dorotrhea = Dorothea (111°-1V* s., ICVR 9618; cf. Annexe II.262,b); Pamplhili = Pamphili (1” av." ap., CIL XV 1332; cf. Annexe II.271,e).
Pour autant qu'il s'agisse bien d'hypercorrections, affectées
d'une
épenthése
purement
graphique,
due
ces formes
à l'analogie avec
sont les
graphies spéciales PLH pour PHL et TRH pour THR, senties par le graveur comme typiques des noms grecs transcrits.
140
CHAPITRE
2
c. L'emploi hypercorrect de la graphie TRH peut également apparaître ailleurs que dans des noms grecs transcrits; ainsi, dans un mot latin et un
cognomen '5 : fratrhes, CIL VI 25720a; [Et]rhuscillae, CIL VIII 15643 (Afrique).
Dans les quelques cas qui précédent, le graveur, soucieux d'orthographier
comme il convient sans étre sür de la meilleure solution, a recouru à ce qui lui paraissait le supréme raffinement en fait de régles de transcription. Les quelques remarques qui précédent montrent que, si l'origine et la signification première des graphies spéciales est d'ordre phonétique, il n'a pas dü en étre nécessairement de méme pour leur emploi courant. Elles ont acquis un statut particulier qui a pu amener les transcripteurs à les employer mécaniquement, à bon escient ou par erreur, sans qu'aucune circonstance relevant de la prononciation ait joué un röle dans cet emploi. Pour que ces graphies soient utilisées, il n'a pas été nécessaire que les noms transcrits soient prononcés, a fortiori avec la prononciation particuliére qu'elles représentaient initialement. Tout transcripteur a pu y recourir, dans quelque circonstance que ce soit, méme en transcrivant un nom à partir d'un document écrit.
Les mémes mécanismes d'application des régles de transcription peuvent donc expliquer à la fois la rareté des graphies spéciales et l'excellente qualité de la plupart des transcriptions, c'est-à-dire le grand nombre des graphies en CHR PHR THR et leur nature exacte. Le fait que la plupart des transcripteurs recourent à ces graphies banales malgré l'existence d'une solution plus précise au point de vue phonétique montre d'une manière indirecte que l'emploi de ces graphies savantes en CH PH TH n'a pas nécessairement une base directement phonétique : lorsqu'un transcripteur les utilise, cela ne signifie pas nécessairement qu'il veille à respecter au mieux le phonétisme d'un nom prononcé et entendu, mais qu'il applique simplement un systéme de transcription; cette application procéde chez lui de deux types de connaissances, celle du systéme en question et celle du nom à transcrire. Dans les divers dénombrements qui ont été effectués (cf. supra, 2.2), les
graphies spéciales avec H aprés une liquide ont été additionnées aux graphies savantes en CH PH TH, en raison à la fois de la précision phonétique qui les caractérise et de la fonction orthographique particuliérement soignée qu'elles assument.
105 Exemples cités par LEUMANN, p. 162; l'index du C/L VI n'en révèle pas d'autres.
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIRÉES
141
Note : Les liquides rho et lambda ne sont pas les seules consonnes non occlusives à
figurer après une aspirée dans les noms grecs pour former un groupe consonantique : on trouve également dans ces conditions les nasales mu et nu. À Rome, la transcription de ces groupes rares est marquée par l’absence quasi totale de graphies comparables à celles qui sont attestées pour les liquides. On n’observe qu'un seul cas en PNH, Dapnhe, (1° s., ΚΑΙ, 1973, 274) et un (ur s., 16730). L'emploi du signe F s'explique soit par graphies concurrentes (F et PH), soit, plus simplement, par la de F et P (cf. 2.12, Annexe 11.273, et 2.82,b). Dans l'une et
cas en FNH, Dafnhe l'amalgame de deux confusion graphique l'autre forme, on ne
peut exclure une double confusion graphique de N et H (cf. Annexe 11.24), peu probable il est vrai (surtout dans le premier cas). Il s'agit plus vraisemblablement d'un cas trés rare d'extension à une autre sonante (nu) d'une graphie réservée
aux liquides. Les groupes consonantiques formés d'une aspirée et d'une nasale attestés à Rome sont : a. khi + nu. 26 occurrences (du 1" s. av. au ΠῚ s. ap. J.-C.), soit 19 CHN, 6 CN et une forme abrégée : Philotec(hnianus) (1 av. J.-C., 10395,21); les noms attestés sont Lachne, 2 cas; Lychnis, 20; Philotechnianus, Philotechnus, Techne et Technon, un cas chacun.
b. khi + mu. Une seule occurrence : Drachme (1*—i^ s., 17067). c. théta + mu. Le groupe apparait dans les thèmes Isthm- et (-)rythm-, assez rares; soit les attestations suivantes (avec et sans épenthèse) : /sthmus (1* s., 33843); Isthymi (41° s., 385472); Isthimidius (1 -τιὸ s., 29001); Istimicus
(1 s., 33133); [Eu]rythmus (1"—11* s., 34807); Eurythimio (1*-11° s., 14899); Rythmo (1”-11° s., 20250); Rythymus et Rythimiano (1” s., 383692); Rytimus
(1-17 s., Graff. Pal. I 48); cf. Annexe 1L22 pour les épenthèses. d. phi
+ nu. 248
occurrences
(du I” s. av. J.-C.
au VI
s. ap. J.-C.), soit,
outre les deux formes citées plus haut, 214 PHN, 14 PN, 17 FN et une forme Dafhnidianae (n° s., 14005)6; les noms attestés sont : Aphnius, 4 occurrences ; Daphne, 96; Daphnus, 99; Daphnis, 23; Daphn[-], 11; Daphnicus, 9; Daphnia,
1; Daphnidiane, 1; Daphnidius, 1; Daphnion, 1; Daphnius, 1; Orphne, 1. Vu le nombre assez élevé des effectifs totaux de ce groupe, les deux formes en
PNH et FNH constituent vraiment deux cas exceptionnels, qui n'autorisent pas à poser véritablement l'existence d'une graphie spéciale pour les groupes aspirée + nasale et interdisent toute conclusion d'ordre phonétique.
2.9.
Les occlusives aspirées géminées
Les phonémes que l'on appelle communément aspirées géminées ou géminées aspirées — xy, τθ et xp — sont très rares en grec; ils n'apparaissent en effet que dans des conditions trés particulieres'” : à la suite d'une 106 À noter dix cas d'épenthèse aprés PH et un cas après F (cf. Annexe 11.22). Cf. également Dapinni pour Daphni (ibid.).
107 Cf. LEJEUNE, $ 59, p. 71; THREATTE, 541; ALLEN, VG, p. 19; SCHWYZER, p. 316.
142
CHAPITRE
2
gémination expressive (’Atôlc, "Ioxyoc), dans des hypocoristiques (ἄπφα,
ἀπφῦς, τίτθη, Σαπφώ
9), dans des noms d’origine étrangère (Βάχχος).
La valeur phonologique et la prononciation exacte du premier élément de ces phonémes ont fait l'objet d'une discussion, essentiellement à cause d'une graphie alternative en xx ou @9, attestée tardivement dans les inscriptions
grecques : Βάχχος, Ἴαχχος, "Aqqotoc, les graphies xy et np étant par ailleurs encore utilisées !?, Ainsi, Threatte (p. 541), qui considère que le problème est lié à celui des groupes d'aspirées (pour lesquels coexistent des graphies φθ et πθ, χθ et x6), se fait l'écho de deux explications : soit le khi de x0 est sourd, non aspiré et doux, et dés lors le premier élément de la géminée xy l'est également; soit le signe khi note une aspirée dans χθ, et, conséquemment,
dans xx aussi, par assimilation!9. Sturtevant, et aprés lui Allen, défendent une explication plus simple, limitée au domaine de l'orthographe. Pour eux, les graphies xx et oo constituent un simple doublement graphique par analogie avec la graphie des autres géminées (non aspirées) : xx face à x comme ÀÀ face à À, xx face
à x!!!. Pour eux, le probléme de la prononciation du premier élément des géminées ne se pose pas: si l’on considère le groupe comme un seul phonème, la gémination note la durée soutenue de l'occlusion; si on le décompose, le premier élément « n'est certainement pas aspiré » (Allen). Pour Lejeune, le premier élément est « une sourde forte, non douce comme dans le cas de 9, x9 »112.
Au point de vue graphique, les transcriptions latines savantes ne recourent jamais au doublement du signe de l'aspirée simple correspondante.
On trouve CCH, TTH et PPH, jamais *CHCH, *THTH ou *PHPH. Si l'on devait supposer que les deux éléments de la géminée étaient aspirés, il fau-
drait conclure qu'aucun transcripteur romain n'a jamais poussé la précision phonétique de sa transcription jusqu'à noter scrupuleusement cette éventuelle particularité. 108 La géminée de ce nom s'explique par sa nature d'hypocoristique quelle que soit l'étymologie envisagée : d'après Solmsen (Nominalbildungen, p. 502), Varo viendrait de ψαφαρός (cf. THREATTE, p. 541); Günther Zuntz (Sappho) pose le théonyme asiatique Sapón à l'origine du nom de la poétesse (l'auteur évoque la gémination en p. 126).
19 Cf THREATTE, pp. 541-542. 110 Cf. SCHWYZER, p. 230. I Cf. STURTEVANT, pp. 79-80; ALLEN, VG, pp. 25-26. Allen n'envisage pas le problème conjointement avec celui des groupes d'aspirées. Pour lui, le premier élément d'un groupe x9 est aussi aspiré (cf. 2.7), tandis qu'une telle succession est impossible pour deux sons de méme
articulation.
M2 LEJEUNE, ὃ 59, p. 71; cf. LUPAS, p. 31: « Cette notation [πφ, x0, xy] suggère le caractère fort de la partie implosive des occlusives aspirées géminées. »
LA
TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIREES
143
Les pages qui suivent ont pour objet l’examen des diverses graphies qui ont été utilisées dans la transcription des trois géminées.
2.91.
Transcription de xy
On compte dans notre corpus treize noms contenant la géminée xy : d'une part, Bacchus et onze dérivés, d'autre part le nom Jacchus, soit 51 occurrences au total, dont la répartition est la suivante : Bacchis, 15; Bacchius, Bacchion,
11; Bacchyl(l)us, 11; Bacchides, 2; Bacchus, 2; Bacches,
1; Baccho,
1; Bacchicus,
1; Bacchice,
1; Bacche,
1;
1; lobacchus, 2.
lacchus, 1.
Le groupe est transcrit au moyen de quatre graphies différentes : CCH, CH, CC et CX. Les effectifs attestés pour ces quatre graphies sont détaillées
ci-dessous (à gauche). Ils sont redistribués par siècles en rapportant à la notation normale les deux occurrences de CH (où le caractère aspiré du groupe
est noté, malgré la simplification de ia géminée) et l’unique emploi du signe
grec (cx)!?^. CCH
CC
CH
CX
I" s.
13
4
1
1
I*—11* s ur s né s.
17 1 3
1
HA
s.
3
ir s. r1 *-1v* s.
2 1
IV 5.
1 l
1V*-v* s,
Total
1
1
4
7
2
ı
Total
| (OCH
I* s.
2817
2383
433
"5 5. us.
13,67 6.17
1333 533
0,33 0,83 1,50
ιν“ 5.
2,50
1.00
ves.
0,50
0,50
Total
51,00
44,00
CC(H)
7,00
a. CCH. La graphie la plus fréquente est un simple calque du modèle grec (xx) et rend parfaitement le caractère double (CC-) et aspiré (-CH) du groupe grec.
b. CH. Il s'agit d’une graphie semi-normale, très rare, où la gémination n'est
pas notée, et qui est donc à CCH ce que C est pour CC. Deux occurrences à Rome : Bachini = dat. de Bacchis (1 s., 36533); lachus = lacchus (111° s., 1958 IH). La graphie correspondante existe en grec : p. ex. quatre noms en
Bay- et deux en ’Iax- à Athènes, au I” av. J.-C. et 1° ap. J.-C.!!^; οἷς, en 113 Pour les attestations, cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 309-312. 14 Cf. THREATTE, p. 543.
144
CHAPITRE
2
outre, la forme ᾿Ιάχω à Rome (11°-ı11“ s., MORETTI, 502) à côté de ᾿Ιάκχω (fur s., MORETTI, 452). c. CC.
C'est la graphie populaire, négligée, sans notation de l'aspiration, comme C pour CH. Attestations : Baccio
= Bacchion
(1” s., 4671); Baccis
(17 s.,
34659); Baccis (1" s., 38282); Baccylli (1" s., 27168); Jobacco (NÉ s., 19687); Baccis (111°-1V* s., ICVR 9691); Baccibus = Bacchius (1v* s., 10206). d. cx.
Dans l'unique forme attestée : Bacxius (17 s., 35212), le transcripteur n'a pas recouru à une des deux graphies les plus fréquentes (CCH ou CC) mais a conservé le signe grec X (khi) pour noter l'aspirée; ce cas s'ajoute à ceux qui apparaissent pour le khi simple (cf. Annexe IL.23). La norme (CCH et CH) atteint une proportion de 86,27 % tous siècles confondus; pour les deux premiers cumulés, le pourcentage est de 88,84. Le groupe grec xx est donc transcrit d'une manière remarquablement soignée, malgré sa rareté. Il y a au moins deux explications à cet excellent comportement.
a. La bonne transcription de la plupart des occurrences peut étre due à l'influence du nom du dieu dont sont tirés les noms impliqués; ce nom étant depuis longtemps devenu latin, il devait &tre particuliérement familier à tout locuteur (et donc tout graveur) latin.
b. Si, phonologiquement parlant, le groupe grec xy exige d'étre examiné séparément, c'est uniquement en raison de l'éventuelle nature particuliére de son premier élément; Le second élément est une vélaire aspirée semblable à la simple. On doit donc considérer qu'au point de vue graphique, pour un graveur romain, le groupe xx se décompose naturellement en un x et un y, et sa transcription en un C et CH. La transcription du groupe grec xy se rapproche dés lors tout naturellement, par les pourcentages de graphies
savantes qu'elle présente, de celle du khi simple (90 % aux I” et 11° siècles). La gémination de l'occlusive est presque toujours correctement notée
(49 occ. sur 51), méme quand l'aspiration est omise : la graphie minimale C pour CCH n'est pas attestée. 2.92.
Transcription de +6 La géminée x0 apparaît,
à Rome, dans le nom Atthis (11 occurrences).
Le nom Atthis est féminin; c’est l'adjectif grec ᾿Ατθίς, « Attique »; il ne doit
LA
TRANSCRIPTION
DES
OCCLUSIVES
ASPIREES
145
pas être confondu avec le théonyme Atris ("Artic ou ”Arıng), masculin, qui
ne contient pas d’aspirée et est attesté en latin avec deux T, sans H!15, Toutes les occurrences du nom Arthis sont soignées!!6 : 1® s. : Atthis, 24223; Atthidi, 11899; A[t]thidis, CIL XV 1140. 17-1 s. : Arthidi, 20381; Arthidi, 15332; Arthidi, 19573; Atthis, LIKM 26116; Atthis, 35364; Atthi, 383702. In
24; Atthis,
s. : Atthis, 20691.
Cette géminée aspirée se signale donc elle aussi par la qualité générale de sa transcription. La méme explication d'ordre graphique qui a valu pour CCH doit en rendre compte. Tittoni (1*-111° s., 28922), pourrait être une forme d'un nom * T 1x66, (non attesté
en grec! 17), hypocoristique de τίτθη (« la nourrice »); c'est l'attribution suggérée par H.
Solin (Namenbuch,
certitude,
p. 1032); L. Vidman
un nominatif Tittonis
(/ndex), pour sa part, envisage, sans
ou Tittoni(us)!'5. Un
nom
semblable
figure avec
la
même graphie (- TT-) en Narbonnaise (Tittonis, CIL XII 95) et en Afrique (Titton[-],
CIL VIII 26854)!?. 2.93.
Transcription de xy
»
Le géminée PPH est attestée dans deux groupes de noms : Sappho (6 occurrences) et son dérivé Sapphonia (1 occ.);
b.
six noms en Apph- : Apphe, 10 occ.; Apphia, 9; Apphias, 3; Apphion, 2; Apphis, 1; Apphianus,
1, soit 26 occurrences. Ces noms sont dérivés du radical ἀπφ-,
qui est à l'origine de plusieurs termes affectifs désignant le pére!?. Les noms en Apph- des inscriptions de Rome ne doivent pas étre confondus avec les formes 115 par exemple, CIL III, 763; VIII 7956, 8656, 24521; 12 fois dans le vol. IX; 5 fois dans le vol. XIII; 6 fois dans le vol. XIV. Par ailleurs, ce nom est attesté trois fois comme anthroponyme
masculin à Rome : Attis (1° s., 6556); Attis (17 s., 19122); Attes (1 s., inédit, cité par SOLIN, Namenbuch, p. 372).
!16 Dans les inscriptions grecques d'Athènes la graphie ᾿Ατθίς est également la seule attestée, quelle que soit l'époque (cf. THREATTE, p. 544). En revanche les inscriptions latines du reste de l'Empire livrent deux graphies en TT, Attidis et Attis (CIL XII 3434 et 1091, Narbonnaise) à côté de deux autres attestations à graphie savante : Atthin (CIL X 6074, Formies) et Arthis, (CIL XII 3803, Narbonnaise).
117 Le nom n'est pas mentionné dans le Rückläufiges Wörterbuch de Dornseiff et Hansen.
15 Le texte de l'inscription semble supposer un datif: D M | VICTORIAE TITTO|NI ALCAEVS PA | TRONVS BENE | MERENTI FECIT. 119 ἢ existe à Rome un nom Tithe, avec ligature des signes T et H (TITHE) dans une inscription républicaine, datée du 11° s. av. J.-C. par H. Solin (Namenbuch, p. 1032): TITHE NON. OCTO =
Tithe (7) non(is) octo(br.) (CIL 1? 1168 = VI 8364). E. Lommatsch, éditeur du CIL 1? , exclut le
rapprochement avec τίτθη, sans justification : Tithe quid sit, non certum, de τίτθη noli cogitare. 120 ἄπφα, ἀκφίον, ἀπφίδιον, ἀπφάριον, ἀπφῦς (attesté chez THCR., 15,13-15); cf. CHANTRAINE, DEG, s. v. ἄπφα.
146
CHAPITRE
2
que prennent dans les inscriptions grecques le nom latin Appius et ses dérivés.
Ceux-ci sont en effet fréquemment transcrits avec xq ou q« pour PP dans les
inscriptions grecques à partir de 150 ap. J.-C. : "AxQroc, "Axglac, 'Axguivóc!?!. Dans la liste de six noms énumérés plus haut, Apphe, Apphis et Apphion
sont manifestement et exclusivement grecs et donc dérivés du mot grec; les séries Amme, Ammia, Ammias, Ammis, de ἄμμα, «maman», Appas, Appadion, Apparion, de &xxa, «papa», Attas de ἄττα, «papa», Tatia, Tatias,
Tatis,
Tation
de xaxà,
« papa»
ou
« maman » (tous ces noms
sont
attestés à Rome) fournissent des paralleles éclairants de noms tirés de termes
affectifs!??. Seul Apphianus pourrait se rapporter à Appius, mais, l'excellente qualité de l'inscription où il apparaît (CIL VI 1057, une liste de noms du n° s., cf. 6.2. n°4) conduit plutöt à le rapprocher des autres. À noter que les graphies grecques des dérivés du latin Appius évoquées
plus haut apparaissent également pour les noms de la série concernée (tirée de l'hypocoristique) dans les inscriptions grecques : à Rome,
Ἄπφειν
(=
"Angiov) (11°-111° s., MoRETTI, 364 = IG XIV 1411) et "Ange (1-1 s., MORETTI, 365 = IG XIV 1412) pour Ἄπφιον; Ἀφφιανός (1[“-1Π΄ s.,
MORETTI, 437 = IG XIV 1496) et ᾿Αφφιανός (11 -1v* s., ICVR 15750); en Italie, ᾿Αφφίας (IG XIV 929) et ᾿Ατφίαδι =
"A x elabi UG XIV 930).
Le nom Sappho est correctement transcrit au moyen de la graphie PPH, à l'exception d'un cas, contenant une solution FF. L'unique occurrence de
Sapphonia
est également correcte (elle apparait dans la méme inscription
qu'une occurrence de Sappho)!?. Sappho (1* s., 29618); Sapphoni, Sapphonia (1 s., 25864); Sapphos ([“" s., 4519); Sappho (1” s., 6577); Sapphos (1! s., 4520).
Saffo (1*1 s., 4532). La transcription des noms de la série en Apph- est plus variée, puisqu'elle
ne présente pas moins de cinq graphies différentes.
121 Cf. THREATTE, pp. 543-544. 122 Pour les occurrences de ces noms dans les inscriptions de Rome, cf. SOLIN, Namenbuch,
pp. 951—955.
123 À noter un génitif Saphonis, avec la graphie simple PH, en Afrique (CIL VIII 68) et un Sappo (peu sûr) en Narbonnaise (CIL XII 4959). D'après G. Züntz (p. 24), le premier est un nom punique de méme origine que le nom de la poétesse (le théonyme Sapón).
124 SAPPHONI
| SAPPHONIA
| POSVIT. L. Vidman (Index) attribue la forme Sapphoni à un
Sapphonius, avec réserve, à la différence de H. Solin, qui y voit un datif de Sappho (Namenbuch, p. 249).
LA
TRANSCRIPTION
DES OCCLUSIVES
ASPIRÉES
147
a. PPH.
Apphe (1* s., 38530); Apphin = Apphion (1” s., 18285); Apphis (1 s., 12180); Apphe
(@-1° s., 37174)À; Apphiae (i-i s., RendistitLomb., 103(1969), 90 n°3). b. PH, graphie semi-normale sans notation de la gémination. Aphe (1 s., 16125); Aphe (1 s., 24522); Aphe (1* s., 9141); Aphe (1 s., 9723); Aphe (1* s., 9805); Aphia (1 s., MAAR 9(1931), 92); Aphia (1 s., 15798); Aphia (1°
s., 22359); Aphia (I** s., 6267); Aphiae (1° s., 18958); Aphin = Apphion (1°-ı11°
s., 24738); Aphian(us) = Apphianus (111° s., 1057 1,154). c. PP, graphie négligée, correspondant à P pour PH.
Appia = Apphia (1 s. av. J.-C., 10476); Appe = Apphe (1* s., 20376); Appe (τ s., 28750); Appia (1” s., 38690); Appiae (1° s., 27781); Appe (1"* s., 34624).
d. FF, correspond à F pour PH. Affias (1—11* s., 19836);
Affias (1—11* s., 2884,9). e. PF.
Apfias (1”-11° s., 12232).
À l'instar de l’occlusive aspirée simple (phi), la géminée ng s'est spirantisée, comme en témoigne la graphie FF (3 occurrences). Apparemment, elle
a gardé son caractère géminé. La graphie PF peut signifier une prononciation [pf], stade intermédiaire entre l’occlusive aspirée [pp
] et la spirante géminée
{ff} (par assimilation); cependant on peut aussi l'expliquer au moyen d'un argument purement graphique : décomposant le groupe np (pi + phi) en deux signes de consonnes, le transcripteur a recouru pour noter la seconde au signe F, devenu normal pour phi; le pi, quant à lui, est transcrit normalement. Cette solution peut dénoter une translittération à partir d'un original grec, mais cette dernière hypothèse n'est pas indispensable pour reconstruire la démarche du
transcripteur!26. 2.94.
L’environnement épigraphique des aspirées géminées
Si, examinant le contenu des inscriptions qui contiennent les noms à aspirées géminées énumérés ci-dessus, on s’attache aux autres noms grecs
contenant une aspirée (simple) ou une aspiration initiale, on constate que 125 La copie de l'inscription porte APPIE; M. Bang glose : in lapide fortasse fuit APPHE, avec ligature. 126 On peut même expliquer cette graphie en supposant une confusion graphique de P et F, à partir d’une forme en -PP- ou en -FF-; le graveur aurait mal interprété et gravé un des signes
tracés par l'ordinator.
148
CHAPITRE
2
ces aspirées sont presque toujours soigneusement notées. Lorsque la graphie de
la géminée
est savante,
celle des autres
aspirées
l'est également
(16
inscriptions sur 20)!7". L'emploi des graphies savantes CCH, TTH et PPH est donc caractéristique des transcripteurs particuliérement soigneux et formés au code de transcription. Lorsqu'une graphie moins soignée est employée (CC, PP), les autres
aspirées de l'inscription sont transcrites au moyen de graphies savantes!?*. Il existe donc des transcripteurs dont la connaissance des règles de transcription, généralement bonne, ne va pas jusqu'aux cas rares et spéciaux des géminées. En conclusion, il apparait que malgré leur rareté, les géminées aspirées sont transcrites de maniere excellente dans les inscriptions de Rome: la qualité de leur transcription ne le céde en rien à celle des occlusives aspirées simples. Il est permis de conclure que, pour les transcripteurs, ces phonémes se décomposaient en deux éléments, tant sur le plan phonétique que graphique : le groupe xx constituait pour eux la rencontre d'une occlusive sourde avec une aspirée et se divisait en un kappa suivi d'un khi, lesquels devaient étre transcrits par C et CH.
127 Graphies savantes : 1“ s. : 16167, Bacchico / Hagne Asiatichus (hypercorrection); 21687, Bacchis / Anchialus ; 27779, Bacchis / Aeschinus Chreste Agatho Philotimus Zethus Canthus.
IX s. : 12449, Bacchylus / Rhomes; 18621, Bacchylus ! Eleutheridi ; 28290, Tyche; 36367, Bacchidi / Tryphon; 38198, Bacchide / Hesychius (H )esych[io]. 203%, Bacchis / Epaphrodito. (i-i s. : 4623, Bacchidi I Chrestedi Chrysidi Polychroniae Chresto Telesph[-] ; 34337, Bacchylo / Agathephoris. 111 s. : 26244,
Bacchice |! 1n s. : Chresi[--] Bacchis /
Archelao Archelaus. 1° s. : 11899, Atthidi / Epaphroditus ; 24223, Atthis / Pithecae Hilario. 17115 s. : 26116, Atthis / Philetus Philaristo. 1° s. : 16125, Aphe / Phileto Phloesbus ; 18285.
Apphin / Doryphoro. Graphies populaires : 1*—11* s. : 13455, Bacchylus / Cryses. 11° s. : 10235,
lobacchus | (H )yacintho. 1* s. : 18958, Aphiae / Crestus.
138 γῆς; 34659, Baccis / Thaeis. 1“ s.: 27781, Appiae / Thymeleni ; 38690, Appia { Philonicus. 11° s. : 34624, Appe / Eutyches.
Chapitre 3
La transcription du rho aspiré initial et interne
Le rho initial et le second élément d'un rho géminé ont en grec la particularité d’être à la fois aspiré et sourd, à la différence du rho interne simple qui est sonore!. Ce double caractère provient de l’origine d’une partie des rho initiaux, qui sont issus d’un groupe *sr- indo-européen, dont la sifflante s'est réduite en une aspiration qui s’est reportée sur le r : sr- >
hr- > rh-?: p.ex. béo < *sreu-. Les autres rho initiaux (issus de *wr- par exemple) se sont assourdis et aspirés par analogie avec la première catégorie : la prononciation allophonique de certains rho à l’initiale s’est généralisée à
cette position? (p. ex., ῥέζω < *wreg-). Le rho interne géminé a deux origines différentes*. Dans certains mots,
il procède, comme le rho initial de la première catégorie, d'une groupe *srdevenu *hr- puis passé à la géminée par assimilation, sans perte de l'aspiration et du caractère sourd acquis. Il peut également provenir d'un *wr- par analogie avec le premier groupe. Dans d'autres mots, en attique essentiellement, il résulte de l'assimilation d'un groupe -rs- originel, subsistant dans les autres dialectes (notamment en ionien) : att. ἄρρην, ion. Eponv; att. ταρρός, ion. tapoôs ; att. θάρρος, ion. θάρσος“. La koiné présente les deux formes (-po-
et -pp-), qu'il s'agisse d'une hésitation due à la double influence de l'attique et de l'ionien$ ou d'une restauration partielle de la forme originelle dans un état de langue à base attique’. Lorsque la géminée -pp- a cette seconde origine, ! Cf. STURTEVANT, pp. 61-62; LUPAS, p. 24; BIVILLE, Emprunts, p. 65, note n? 10 et pp. 205-206. ? Cf. ALLEN, VG, p. 41; LEJEUNE, $ 112, p. 119; SCHWYZER,
3 * 5 6 7
Cf. LEJEUNE,$ Cf. ALLEN, VG, Cf. LEJEUNE, $ LEJEUNE, ib. Cf. ALLEN, VG,
pp. 309-310.
140, p. 144. pp. 40, 42; LEJEUNE,$ 139, p. 143. 119, p. 124; SCRWYZER, p. 322; LUPAS, pp. 37—38. p. 43.
150
CHAPITRE
3
son second élément est lui aussi sourd et aspiré, comme en témoignent les
graphies latines telles que Pyrrhus?, étudiées ci-dessous. La nature sourde et aspirée du rho initial et géminé est sporadiquement
notée dans les inscriptions grecques archaïques, attiques ou autres” : hpabafFoi8-], (béot., Eph. Arch,
1896,244), phoFaioı
(Corcyre, IG IX,1, 868,3),
Phpéhoo (Naxos, SGDI, 5423), [Bp]e&phio[-] (att., 500 av. J.-C., IG 1? 470,4), Φρέαρρπιος (att., cf. THREATTE, p. 25).
Lorsque rho suit une occlusive sourde aspirée, il devient également sourd, ainsi que l’attestent les graphies latines en CRH, TRH, PRH!°. Ces graphies, présentes dans notre corpus, sont analysées dans une section du
chapitre consacré aux occlusives aspirées (cf. 2.8). À ces trois conditions où le rho est à la fois sourd et aspiré, correspond dans la transcription latine une même graphie savante destinée à rendre au mieux ce double caractère! ! : RH à l’initiale et aprés occlusive aspirée (dans les graphies PRH, CRH, TRH) et RRH pour la géminée. Cette graphie est apparue en même temps que les graphies savantes des occlusives aspirées, au I s. av. J.-C. (Rhodine, dans une tablette de défixion de Rome, CIL 1? , 1012 = ILLRP,
comme
114412); avant ce moment,
le rho sourd était transcrit par R
son allophone sonore, et, aprés l'introduction de la forme savante,
l'ancienne graphie a subsisté dans l'usage graphique populaire et négligé (cf. ci-dessous). La situation est donc dans les grandes lignes analogue à celle des occlusives. J. Moralejo note qu'il est impossible d'établir si la prononciation aspirée correcte liée à ces graphies savantes était passée dans l'usage, hors des cercles
cultivés!3, 3.1.
Rho initial
Le rho initial est transcrit soit par la graphie savante RH, soit par la graphie moins soignée R. Ces deux solutions forment donc, au point de vue graphique, un parallèle parfait avec les paires CH/C, TH/T et PH/P. Dans l’ensemble des inscriptions de Rome, le rho initial apparaît dans 40 noms différents (liste des noms et effectifs des graphies au tableau n° T 148). * Cf. ALLEN, VG, p. 39.
9 Cf. SCHWYZER, p. 212; THREATTE, p. 25. 10 Cf. ALLEN, VG, pp. 40-41; LEJEUNE, $ 140, p. 144; LUPAS, pp. 25 et 67. !! Cf. ALLEN, VL, p. 33; BIVILLE, Graphie, p. 26; SCHWYZER, p. 157; LEUMANN, $ 147,
p. 140; MORALEJO, Notación, pp. 77-79. 12 Cf. MORALEJO, Notación, p. 78. 13 MORALEJO, Notación, p. 77.
LA
TRANSCRIPTION
DU
RHO
ASPIRE
INITIAL
ET
INTERNE
151
Les pourcentages d’emploi de la graphie savante sont particulierement
faibles: 64 % au I” s. et 61 % au 11°, et moins de 60 % pour les quatre premiers siècles confondus (cf. le tableau n° T148). Pour les seuls noms en Rhod-, les
pourcentages atteints par la graphie savante sont à peine supérieurs : 69 et 67 % pour les deux premiers siècles, 64 % au total (cf. le tableau n° T149).
3.2.
Rho aspiré interne Le rho interne et géminé apparaît dans deux conditions différentes :
soit à l’intérieur d'un thème, par assimilation d'un groupe consonantique (cf.
supra), soit à l'initiale d'un second élément de composition aprés voyelle. 3.21.
Thémes à rho géminé Le rho géminé, dont la transcription savante est RRH, apparait dans 48
Occurrences, réparties comme suit : Arrhen, | (de -po-). Pyrrhus, 12; Pyrrhon, 1; Pyrrha, 3; Pyrrhichus, 6; Pyrrhice, 4 (de -po-). Tyrrhenus, 3; Tyrrhe[-],
1 (de -po-).
Tharrhusa, | (de -po-).
Parrhesiastes, 2; Parrhesia, 8 (de *ravpn-)'*. Arrhidaeus, 1. Dyrr(h)achinus, 2; Dyrr(h)achine, 3.
Parmi les racines dont dérivent ces noms, plusieurs ont un rho géminé issu de l'assimilation d'un groupe -po- (cf. supra) : Arrhen, du substantif ἄρρην / &panv; Pyrrhus, de l'adjectif πυρρός / nupoóc; Tuppnvés / Tuponvös; Tharrhusa de θαρρέω / θαρσέω. Dans le corpus étudié, seuls les thémes Pyrrh- (cf. infra) et Tharr- présentent les deux variantes : à cóté du Tharr(h)usa cité plus bas apparaissent cinq occurrences de Tharsus et deux
de Tharsilla 5. Il existe par ailleurs cinq formes en Tars- qui peuvent soit être des attestations de noms en Thars- avec transcription négligée de l'aspirée, 14 ἢ existe à Rome un Parhasi, sur un dolium (1*-ı1° s., CIL XV 2492), qui est vraisemblablement tiré de l'ethnique Παρράσιος, « habitant de Παρρασία » (ville d' Arcadie); cette forme est prise en compte ci-dessous dans les totaux. Parha(sius) et Pharha(sius) (avec report du signe H vers la sourde initiale) apparaissent sur deux amphores trouvées à Bologne (CIL XI 6695,37a €t b). On trouve par ailleurs à Rome un Parasius (111° s., ICVR 13985c) qui peut soit appartenir au méme nom, soit tirer son origine de l’ethnique d'une autre ville, Παράσιοι en Thessalie; dans le doute, ce cas n'a pas été pris en compte.
15 Tharsus (1 av. J.-C.-1 ap. J.-C., 6077); Tharso (1*—1* s., 27344); Tharsus (1 s., 21820); Tharsi (1*' s., 6830); Tharsi (1* s., BullCom. 53(1925), 218); Tharsilla (1—11* s., RoSTOWZEW, Suppl., 15102).
152
CHAPITRE
3
soit des noms tirés du mot tapoóc, «la claie», qui possède également sa
variante attique ταρρός δ. La racine du substantif μυρσίνη / μυρρίνη présente elle aussi cette double variante. Les noms propres qui en dérivent (Μυρσίνη et Μύρσινος) apparaissent dans les inscriptions latines de Rome avec la graphie -RS- (26
occurrences)". Une variante Muplvn, avec simplification de la géminée!f, apparaît également dans les inscriptions latines de Rome : Myrin- ou Murin(44 occurrences)?. En définitive, la seule occurrence de ce thème contenant un r géminé dans les inscriptions latines de Rome est Myrrine (1 s., 8202). Pour les deux derniers thèmes, ceux de Dyrr(h)achinus / Dyrr(h)achine
et celui d'Arr(h)idaeus, dont l'origine n'est pas grecque, il est difficile de savoir si la géminée était réellement aspirée et sourde. Sans doute l’analogie
avait-elle étendu ce trait à ces noms dans l'usage grec. Toutefois, aucune des six occurrences de ces trois noms à Rome n'est affectée de la notation de l'aspiration (cf. les attestations ci-dessous); leur nombre est cependant trop
faible pour tirer une conclusion de cette unanimité?! . On ne trouve, dans notre corpus, pas moins de cinq graphies rendant le rho géminé : IF av. J.-C. ap. J.-C. IT s. 118 s. EI s. nes, US s. nié s. Ar-v* s. IV* s. Total
RRH
RH
1 4 2 1 2 2
1 2 1 l
RR
3 10 2 4 2 1 2
1 12
6
R
RSS
1
1
3 1
1 24
6
1
16 Tarso (1*-11° s., 19515); Tarsi (15 s., 9068): Tarsis (11° s., 3500); Tarsicius (111° s., ICVR 11078); Tarsicio (1V°-V* s., ICVR 2419).
17 Cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 1097-1098. 18 Cf. THREATTE, p. 522. 19 Cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 1098-1099. 2 On trouve une autre occurrence latine avec graphie géminée en Espagne : Myrrine, CIL Π 3938, sans notation du H. — Les autres noms contenant un groupe -po- ne présentent jamais de
variante en -RR(H)- à Rome: Arsinoe, 30 occurrences, Arsinous, 4; Thyrsus, 27; Agathyrsus, 12: Neothyrsus, V; [-]thyrsus, 1; Perseus, 17; 3; Orsilochus, 1; Arsaces, 5; Marsyas, 3; Chersonesi en CIL XIV 3608 (1. 23) dans 21 Autres attestations dans l'Empire : Durracinae (CIL V 4104, Cisalpine).
Persis, 5; Persicus, 8; Persidianus, 1; Persicianus, Byrsas, 1. On trouve cependant un Cherronensi pour le Latium. Dyrrachinus (CIL IX 196, Brundisium, 2 occ.)
LA
TRANSCRIPTION
DU RHO ASPIRE
INITIAL ET INTERNE
153
a. RRH. C'est la graphie savante, rendant parfaitement à la fois le caractère
géminé et sourd du phonème. Attestations : I
av. J.-C." ap. J.-C. : Tyrrheni (20311); VIN,20); Pyrrhichi (11854); Arrhenis
TYRRHH[-]
1° s. : Pyrrho (16618); Pyrrhus (200 (27660); τ΄ πὶ s. : Pyrrhus (7955);
(37624); 1%-111° s. : Tyrrhenu(s) (24823); n s. : Tyrrhenus (790);
Pyrrhe (9525); 11°-ı17° s. : Pyrrhus
(2671); Pyrrhus
(2671)?
b. RH. La géminée est, graphiquement du moins, simplifiée. Parhesia (Aug., 6166); Parhesia (*-IF s., 24606); Parhesia (11° s., inédit, cité par H. SoLın, Namenbuch, p. 1248); Parhesiastae (111° s., BAC 4°ser. 6(1888-1889),
10); Parhesia (1v^ s., ICVR
10067); Parhasi (1%-11° s., XV 2492).
Le transcripteur trahit, par l'emploi du signe H, un souci certain de respecter les meilleures habitudes orthographiques. Cette graphie n'apparait que dans la seule racine xa(p)prot-, couvrant la moitié de ses occurrences, et dans la forme de Παρράσιος déjà citée.
c. RR. C'est la graphie la plus fréquente, non savante?°. I* s. : Pyrrica (9639); Pyrrichi = Pyrrhichus (XV 1284); Phyrrei = gén. de Pyrrhus
(6744); 111 s. : Arridaeus = Arrhidaeus (11162); Dyrrachinus = Dyrrhachinus (17005); Dyrrachinus (31100); Pyrriche (13802); Pyrriches (9344); Pyrrichus (14190);
Pyrrichus
Phyrrus
(8818);
(15446);
Pyrrichus
1°-ı1° s. : Durracina
(38833);
Phurrus
(19287);
= Pyrrhus
Pyrriche
(27648);
(19038);
IT s. :
Durracina (13478); Durracinae (13478); Pyrrichi (XV 1391); Pyrrus (10261);
Uni s. : Byrroni = Pyrrhon (inédit, cité par H. SOLIN, Namenbuch, p. 517); Byrru[s] = Pyrrhus (10868); [π΄ s. : Pyrra (ICVR ULCV
14578); ı11°-IV* s. : Purra
3996c); Pyrro (32979).
d. R. Graphie semblable à la précédente, avec simplification de la géminée. Pharesia (IX s.) = Parrhesia, 27203; Paresiae (11° s.), Epigraphica 24(1962), 110 n°9 ; Paresiae (11° s.), 27854; Paresiaste (11 s.) de Parrhesiastes, 27854; Paresiae Quint s.), 36047; Tharusa (1V* s.), ICVR 13135.
Elle couvre les cinq autres attestations de la racine IIxppno-. Le caractere géminé du phonéme n'est donc jamais attesté à Rome dans les deux noms Parrhesia et Parrhesiastes. I] est cependant confirmé par l'orthographe
grecque courante : παρρησία et παρρησιαστής2". 22 De plus, le nom de cheval Tyrrheno (10056, 2 fois, I. 9 et 14). 73 Les deux formes Phurrus et Phyrrus sont en fait affectées d'un transfert du signe H: cf. le chapitre 5. 7^ La transcription copte du substantif παρρησία et du verbe παρρησιάζεσθαι présente deux
traits intéressants : l'interaspiration est toujours notée, mais non la gémination; cf. GIRGIS, p. 58-59.
154
CHAPITRE
3
e. RSS, dans Pyrssus = Pyrrhus (17-11 s., 15938). Il peut s'agir d'une confusion graphique (comme semble le supposer la correction de E. Bormann, W. Henzen et Chr. Huelsen, éditeurs dans le CIL : PYRrhVS), mais il est tout aussi plausible d'y voir une variante dialectale en -po-, conservant la trace de la forme étymologique originelle (xupaóc). Cette variante n'étant pas attestée pour le nom propre en grec, il peut s'agir d'une variante inverse, analogique de la paire Μυρσίνη / Mupplvr. Le double S pourrait alors avoir servi à marquer l'hétérosyllabisme des deux consonnes. Les effectifs, regroupés comme suit, RRH RH (R)RH
:12 : 6 : 18
RR R (RIR
:25 : 6 : 31
RSS : 1
montrent un pourcentage très bas de graphies savantes : 36,73 % pour (R)RH et 63,27 % pour (R)R. Ces pourcentages doivent être relativisés, eu égard à la faiblesse des effectifs. Il apparait que les graphies savantes sont plus rares que les graphies populaires. La tendance apparue dans les attestations de rho initial est donc plus forte encore pour le rho géminé. 3.22.
Rho à l'initiale d'un second élément de composition
Singuliérement, alors qu'un rho à l'initiale d'un second élément de composition se développe en une géminée correctement attestée dans les textes et inscriptions grecs (p. ex. Καλλιρρόη), les noms grecs des inscriptions de Rome ne portent pas trace de cette gémination, à une exception prés; la
graphie RRH n'est pas attestée, la graphie RR une seule fois (Antirrodus, cf. infra), toutes les autres occurrences se partagent entre RH et R25. Peut-être, du
moins pour les formes savantes (en RH), peut-on supposer que les locuteurs ou graveurs, capables d'identifier chaque élément du composé, ont traduit cette connaissance par leur rejet (ou leur ignorance) de la graphie RRH, en
une espèce de recomposition étymologique. 25 Ἢ en est de même, de manière quasi unanime, dans le reste du monde romain. Le nom Callirhoe est fréquemment attesté, toujours avec les graphies RH ou R, jamais avec un RRH :
Cal[lJirhoe, CIL 11 2359; Callirhoe, II 3771; Callirhoe, IIl 2676; Callirhoe, III 9707; Callirhoe, V
775;
CALLIRIOE,
V 4124
(le signe
I doit étre une
mauvaise
restitution d'une
ligature de
R et H, comme ie suggère Mommsen dans le CIL); Callirhoe, V 5675; Callyrhoe, V 8357; [Cajllirhoe, XII 4124; Callirhoe, XIV 1093; Callirohe, XIV 1527 (noter le déplacement du signe H à l’hiatus). [Calli]roe, Π 1238; Callyroe, H 6174; Calliroe, III 1584; Calliroe, II 12818; Callir[oe], XI 1393; Calliroes, ΧΙ 7839; Caliro[e], XII 3423; Callyroe, XIV 1084; Calliroeni, XIV 1528. Par ailleurs, les composés suivants : Chrysorhoe, II 2591; Eurhostus, X 8061,12; Philo[r]ohmaeo, ΠῚ 14387a (de φιλορώμαιος, « ami des Romains »; noter le déplacement du signe H). La seule attestation graphique de la géminée est Diarry(to), CIL XIV 4549,12.
LA
TRANSCRIPTION
DU
RHO
ASPIRE
INITIAL
ET
INTERNE
155
Cette exclusivité dans la transcription romaine peut cependant découler, en partie, d’une particularité de la prononciation grecque. On constate en effet, dans les inscriptions attiques, un flottement important entre la graphie géminée et la simple, à toutes les époques (du v* s. av. J.-C. à l'époque romaine). De méme, dans les inscriptions grecques de Rome, on trouve la forme Καλλιρόη
Qu s., MORETTI, 295 et 11°-ı11° s., MORETTI, 654), qui correspond parfaitement aux transcriptions en Callirhoe (ci-dessous), ainsi qu'une forme Xpucopór (MORETTI, 747) (cf. la forme Chrysoroas ci-dessous). Formes attestées
à Rome :
a. composés de ῥόδον : Antirrodus (11° s., 10670); [-]rhodus (11° s., DA
BRa,
130).
b. composés de ῥέω (*srewo) : Callirhoe (1^ av. 1.-C.-1" ap. J.-C., 6169); Callirhoe (1 s., 21061); CAELIRHOE
(1r—1i* s., BullCom. 69(1941 [1943]), 174 n°84°°); Callirhoe (1"-11° s., 13800); Callirhoe (1"—t1* s., 26946); Callirhoe (1^ s., 10759); Callirhoe (uf s., 7651); Callirhoen[i] (I s., RAC 29(1953 [1954]), 38); Calilirhoe (1*—11* s., 29313). Calliroe (1"—1Y* s., 10218); Calliro[e] (11°
s., 35855);
Calliroe (1"—11* s., 13848);
Calliroe (1-11 s., 20401); Callyroae (u*-ı1 s., 14092); Calleroe (1v* s., ICVR 11769).
Chrysoroas (1°-11° s., 14792).
c. composé de ῥώννυμι: Eurhos[tus ?] (11° s., 23178, restitution peu sûre).
Le thème xappro-, mentionné dans la classe précédente sous la forme des
deux
noms
Pa(r)rhesia
et
Pa(r)rhesiastes,
est
lui
aussi
issu
d'une
composition, le premier élément étant terminé par une consonne (πᾶς + pntés) qui s'assimile à la liquide et donne ainsi lieu à une géminée bien attestée dans les textes grecs. Or, on a vu que cette racine n'apparait dans les noms grecs des inscriptions latines qu'avec les graphies RH et R, sans notation du caractère géminé. Il est impossible de découvrir s'il existe un lien entre cette
exclusivité et celle qui frappe les composés à premier élément terminé par une voyelle. On ne peut cependant, semble-t-il, supposer ici un sentiment de
l'étymologie de ces mots?®. 26 Cf. THREATTE, pp. 519-521. 27 Avec une confusion de L et E. 2 Peut-être certaines occurrences de Pa(r)rhesia sont-elles des formes ioniennes-attiques d'un IIappaota féminin de Παρράσιος (cf. note n? 14), auquel cas le sentiment étymologique serait exclu; il est cependant impossible de vérifier cette hypothèse.
156
CHAPITRE
3
On trouve en attique les formes suivantes?” : παρησίας (226/5 av. J.-C.); Παρράσιος (218/9 ap. J.-C.); Παρρησία (ép. rom.); Παράσιος, quatre fois,
du 1* ou in“ s.
3.3.
Synthése
3.31.
Les pourcentages Les effectifs et pourcentages des deux graphies sont les suivants (pour
les quatre premiers siécles cumulés) : Graphics savantes
Graphies populaires
Totaux
RH-:
126,17
= 5928 * | R-:
86,67
= 40,72 96 | 212,83
Rhod- :
107,17
= 64,49 % | Rod- :
59,00
= 35,51 % | 166,17
-(R)RH- :
17,00
= 36,73 % | -RR- :
31,00
= 63,27 % | 48,00
Voy. + RH-:
11,00
8,00
19,00
Voy. + (R)R-:
Ces pourcentages sont singulièrement faibles lorsqu’on les compare aux résultats généraux dégagés par les occlusives aspirées (cf. 2.11 et 2.12). La
graphie RH est moins familière aux transcripteurs romains; cette tendance est plus forte encore à l'intérieur qu'à l'initiale. Il y a deux explications à cela. La premiére est d'ordre psychologique et statistique : la rareté du phonéme
a certainement influé sur celle de sa transcription savante. La seconde reléve de la prononciation : en tant que phonéme, le rho sourd s'oppose aux autres aspirées en ce qu'il n'est pas occlusif, mais spirant. L'appendice aspiré qui l'affecte devait donc étre moins sensible à l'oreille d'un auditeur étranger
(romain) que celui qui marque les occlusives aspirées; Sturtevant, suivi par Allen, suppose d'ailleurs que ie souffle ne précéde ni ne suit la liquide,
mais lui est simultané??, Ce qui précéde a sans doute pour conséquence que, lorsqu'un rho initial est prononcé, la différence phonétique qui l'oppose à un rho interne (sonore) est à la fois différente et nettement moins
saillante
que celle qui distingue une occlusive aspirée de la sourde qui lui correspond. Un latin sera donc moins souvent, moins facilement amené à noter ce trait distinctif.
Il est remarquable que le rho initial de second élément de composition (si
faibles
que
soient
les effectifs
concernés)
29 Cf. THREATTE, p. 520. 30 STURTEVANT, p. 62; ALLEN, VG, pp. 39-40.
semble
globalement
mieux
LA
TRANSCRIPTION
DU
RHO
ASPIRE
INITIAL
ET
INTERNE
157
transcrit que le rho géminé des autres noms. Cette constatation est susceptible de renforcer l’hypothèse d’une décomposition suivie d’une reconstruction étymologique envisagée plus haut : la transcription du rho à cette position le rapproche davantage du rho initial que du rho géminé. 3.32.
L'environnement épigraphique des graphies pour rho
La transcription des aspirées contenues dans d’autres noms grecs dans les mêmes inscriptions que les attestations de noms en rho cités plus haut est
unanimement savante lorsque celle du rho (initial ou géminé) l’est également
(pour un ensemble de 53 inscriptions, du 1” s. av. J.-C. au ff s. ap. J.-C.). RH-:
1” s. av. J.-C. : 140, Rhodine / Amphionem Hermiona(m). 1% s, av. J.-C.-I” ap. J.-C. : 3932, Rhosice / Agatho; 8781, Rhodo / Bosphor; 34476, Rhodine / Heraclida. 1” s. : 6605, Rhesus / Tyche; 6635, Rhodes | Threptus ; 6670, Rhodene / Heuresis ;
12332, Rhodine / Philogenis Pamphili; 15241, Rhodo ! Tryphosae; 24239, Rhodia | Hilarus Philon; 24957, Rhodine | Trophimus; 28973, Rhodo[pe] / Hy[-] ; 29028, Rhodin(e) / Ephesio. I"—n* s. : 10016, Rhodine / Hermes; 10394, Rhodine / Thaidi ; 12226, Rhoteio = Rhothio ! Achillaeus ; 12449, Rhomes | Bacchylus; 12919, Rhodes / Tyches ; 14856, Rhodine / Hedone ; 16375, Rhodinus / Daphne ; 17035, Rhodae ! Philus ,
18187, Rhodoni / Tryphaena; 20876, Rhodine ! Eutychiae; 21794, Rhodine / Phileto; 22111, Rhodope / Trophimo; 22155, Rhodopes / Thallius ; 22693, Rhodoni / Hylas Filumene ; 23318, Rhode Rhodino / Thallus ; 23406, Rhodo ! Hilara ; 23422, Rhodoni / Hilara ; 24502, Rhodoni / Antheros , 25430, Rhodino / Epaphra ; 28639, Rhamnus / Hygino ; 35530, Rhoxane / Anthus Euphrantice ; 38424, Rhodope / Chresimus. τ πὸ
s. : 19334, Rhodine / Agathopo; 20655, Rhodope | Anthus ; 21213, Rhodon
1 Thiesaeus Hermadion Theocritus Sophroniscus Stephanus Phil (i) nus , 25431, Rhodini | Syntyche. n° s. : 8634, Rhodine / Theodoti , 13444, Rhode / Symphoro ; 16445, Rhodopes | Antiochae; 22929, Rhoia / Agat (h)etyche; 23665, Rhodoni / Tyche Trofimo Helleni ; 25429, Rhodope Rhode | Aegisthi Hermes. -RRH-:
I" s. : 11854, Pyrrhichi / Antheae Hygiae ; 16618, Pyrrho / Lochiaes ; 27660, Arrhenis / Trophimus.
AT
s. : 7955, Pyrrhus / Trophime.
-RH- :
1” s. av. J.-C." ap. J.-C. : 6169, Callirhoe / Helpisto. 1-41" s. : 13800, Callirhoe / Synphonus. IT"
s. : 23178, Eurho[stus] / [Ny]mphae.
158
CHAPITRE
3
u°-17° s. : 29313, Calilirhoe / Sopheni.
Lorsque le rho est transcrit au moyen de la graphie populaire, sans recours
au signe A, les autres aspirées dans
les mêmes
inscriptions
sont
souvent transcrites soigneusement, mais sont également parfois notées de manière négligée. Graphies savantes pour les autres aspirées. R- :
I" s. : 4970 Rodine / Philomusus ; 6196, Romeni / Epaphroditus : 6679, Rodae Siphoni ; 25995, Rodoni / Moschis Pamphilo ; 27989, Rodine / Dorotheus.
I*—Ii* s.: 29507, Rodine ! Sophro ; 36380, Rodine / Phoebus ; NSA 1919, 309, Roome / Epaphr[oditus] -RR-
:
I* s. : 6744, Phyrrei / Antiochi Hedistus. ui" s. : 27648, Pyrriche / Trophimus. II* s. : Epigraphica 24(1962), 110 n?9, Paresiae / Moschus.
uni" s. : 36047, Paresiae / Agathopus. Graphies populaires pour les autres aspirées. I" s. : 38258, Rodo / Efere = Ephyrae.
17-1 s. : 27624, Rodae / (H)exsinis. 11°
s. : 8704 Rodopaeo | Orpeo. La méme
conclusion s'impose donc, qui s'était déjà dégagée pour les
occlusives aspirées géminées, de manière plus sensible encore : un graveur qui transcrit soigneusement un rho sourd, initial ou géminé, ne commet jamais
d'erreur dans la transcription des autres aspirées ; c'est donc un transcripteur particulièrement rompu aux règles de la transcription et, éventuellement, à la connaissance de la langue grecque ou, du moins, de son onomastique. À côté de cette première catégorie de graveurs dont la précision va jusqu'à la
notation savante de phonémes aussi rares que les rho sourds, apparaissent deux autres classes : celle des transcripteurs peu sensibles à la spécificité de cette liquide et celle des graveurs généralement peu soigneux.
!
Chapitre 4
Les noms à deux aspirées
Il existe un nombre non négligeable de noms propres tirés de vocables
grecs comprenant non pas une mais deux aspirées. La plupart de ces noms sont des composés dont chacun des deux éléments contient une aspiration, qu'il s'agisse d'une aspiration initiale, d'une occlusive aspirée ou d'un rho initial ou géminé; p. ex. Hipparchus, Philanthus, Rhodanthe. Il y a quelques exceptions : certains noms à deux aspirées ne sont pas le résultat d'une composition; p. ex. Hephaestus, Hyacinthus, Phaethon, Rhythmus (cf. cidessous).
Le corpus que forment ces noms
dans l'ensemble
contenant une aspiration et attestés dans les inscriptions
d'étre analysé séparément. Il convient deux aspirations dans un méme nom a étaient transcrites, que ce soit dans un un autre (une plus grande négligence,
des noms de Rome
grecs mérite
en effet d'établir si l'accumulation de eu un effet sur la manière dont celles-ci sens (une plus grande qualité) ou dans pour l'une ou l'autre des deux aspirées
de chaque nom). Les pages qui suivent ont donc pour objet l'étude de la répartition des graphies dans les noms qui constituent ce corpus, selon les
aspirées et les thémes impliqués. Les effectifs de tous ces noms à deux aspirées sont relativement faibles (494 occurrences, toutes dates confondues)!. Ils ne constituent qu'une trés
petite partie de l'ensemble des noms contenant au moins une aspiration. Ils sont cependant assez importants pour étre soumis à certains tests. La liste qui suit présente l'ensemble des noms concernés, rangés selon la nature des deux
aspirées impliquées et accompagnés de la mention de leurs effectifs totaux (toutes dates confondues). En téte de liste viennent les noms contenant deux
fois la méme aspirée, ensuite ceux qui combinent une aspiration initiale et
! Les trois premiers siècles cumulés (qui serviront de base à la plupart des comparaisons effectuées ci-dessous) totalisent 447,67 occurrences, soit 253,17 au 1° s., 147,67 au 11° et 46,83
au 111°, en outre 12 occurrences au 1 s. av. J.-C. et 28,33 à partir du 1v siècle.
160
CHAPITRE 4
une occlusive aspirée, ceux qui contiennent deux occlusives aspirées et enfin ceux dont une des aspirées est rho.
Khi— khi l.
Chiliarchis, 1 occurrence
2. 3.
Chrysotyche, 1 Archiloche, |
25. 26. 27.
Chirisophus, 4 Christophorus, 4 Chrysophoron, 1; Chrysophorus,
28.
1 Echephron, 1
Phi — phi
Philadelphus, 45; Philadelphia, 2; Philadelphius, 1
au
4.
Philephebus, 2 Phosphorus, 31
7.
Stephanephorus, 3
Phi — khi 29.
Philotechnianus, 1; Philotechnus,
1 30. Amphilochus, 4 Khi — thêta
Aspiration initiale — khi
31.
8. 9.
Hedychrous, 8 Helichrysus, 1
10.
Heniochus, 5
11. 12.
Hermochares, | Hesychus, 38; Hesych[-], 1; Hesyche, 1; Hesychion, 2; Hesychius, 5 Hipparchus, 6; Hipparchianus, | Hyparchus, 1 Hyperechia, 2; Hyperechius, 2
13. 14. 15.
Chrysanthus, 55; Chrysanth/-], 1; Chrysanthas, 1; Chrysanthe, 4; Chrysanthion, 2; Chrysanthis, 4
32.
Chrysothemis, 1
Théta — khi 33. 34.
Thaliarchus, 6 Theocharis, |
35.
Agathetyche, 9; Agathotyche, 2
Aspiration initiale — théta
Phi — théta
16.
36. Phaethon, 1 37. Philagathus, 3 38. Philanthis, 1 39. Philanthropus, 5 40. Philanthus, 4
Hyacinthus, 40; Hyacinthinus, 1; Hyacinthis, 1
Aspiration initiale — phi
17.
Hedyphile, 1
18.
Heliophon, 1
19.
Hephaestus,
20. 21. 22. 23. 24.
1; Hephaes[-],
1;
Hephaestas, 2; Hephaestion, 3 Hermaphilus, 9; Hermophile, 2; Hermophilis, 1; Hermophilus, 5 Herophile, 2; Herophilus, 5 Hierolophus, 1 Hierophile, 1 Hyperephanus, 2
Khi — phi
4l.
Phileleuthera, |
42. 43.
Philomathes, 1 Philothea, 1; Philotheus, 2
44.
Phlegethusa,1
45.
Amphithales, 2
Théta — phi
46.
Thelymorphus, 2
47. 48.
Theophanes, 2 Theophilus, 54; Theophile, Theophilianus, 1
29;
LES NOMS À DEUX ASPIRÉES 49. 50. 51.
Theophylactus, 3 Agathephoris, 1 Agathopheron, 1
52.
Agathophilus, 1
53.
Anthesphoris, 1; Anthesphorus, 2
x
pin
᾿
phrom
161 59.
Rhodochrus,
1
Rho — thêta / thêta — rho 60.
Tharrhusa,1
61.
Rhodanthe, 1; Rhodanthion,
62. Rhothius, 1; Rhothus, 2 63. Rhyth[-],
Rho — khi / khi — rho
1; Rhythmianus,
1
|;
Rhythmus, 3
56.
Chrysorhoas,1
57.
Dyrrhachine, 3; Dyrrhachinus, 2
Rho — phi
.
58.
Pyrrhichus, 6; Pyrrhiche, 4
64.
Rhaphis, |
Exception faite de l'aspiration initiale, chacune des aspirées impliquées peut apparaitre aussi bien en position interne (éventuellement dans un second élément de composition) qu'au début du nom. Cette différence impose d'étudier séparément les occlusives aspirées et l'aspiration initiale.
4.1.
La transcription des occlusives aspirées Compte tenu du principal facteur de variation qui a été dégagé plus
haut (l'influence de la position initiale sur la qualité de la transcription, cf. 2.211, 2.221, 2.243 et 2.25), il est nécessaire de distinguer, dans les noms à
deux aspirées, les occurrences d'une méme occlusive aspirée, selon qu'elles sont initiales (il s'agit toujours de la premiére des deux aspirées) ou internes (il peut s'agir d'une première ou d'une deuxième aspirée). Les tableaux repris au n? T150 présentent les effectifs des trois occlusives aspirées répartis
selon leur position, pour les trois premiers siécles puis en cumulation. La premiére aspirée d'un nom n'étant pas toujours placée à l'initiale, il a été nécessaire de répartir l'ensemble des occurrences en trois classes : premiere aspirée en position initiale (Chiliarchis), premiere aspirée en position interne (Archiloche), seconde aspirée (Chiliarchis, Archiloche). Les effectifs de la deuxiéme classe (premiére aspirée non initiale) sont particuliérement faibles et ne se prétent à aucun calcul de pourcentages valable. Le nom Phosphorus (n? 6) forme un cas particulier : la répartition des graphies PH, P et F transcrivant le phi initial obéit à des causes particuliéres, différentes de celles qui prévalent pour les autres noms à deux aspirées (cf. infra, 4.612); il est donc préférable d'envisager séparément les autres occurrences de phi initial, abstraction faite des effectifs de Phosphorus.
La
comparaison du tableau n? T150d avec le tableau n? T150c permet à elle seule d'évaluer la différence qui oppose la transcription du phi initial de ce
162
CHAPITRE
4
nom à celle des autres phi initiaux (cf. infra, en 4.612, pour des comptages plus précis). La simple comparaison des pourcentages atteints par la graphie savante selon la position des trois aspirées montre que, pour chacune d’entre elles, la transcription est plus soignée à l’initiale (c'est-à-dire en position de premiere aspirée) qu'en position de seconde aspirée (interne) (compte non tenu de la deuxième classe, première aspirée en position interne); ci-dessous les pourcentages pour les deux et trois premiers siécles curnulés (la cumulation est préférable aux siécles séparés, compte tenu de la relative faiblesse des effectifs distincts). ITS s. khi initial théta initial phi initial
INT
s.
% sav. 93,82 % 88,34 % 96,43 %
% sav. khi seconde aspirée thêta seconde aspirée phi seconde aspirée
% sav.
85,35 % 71,93 % 76,83 %
4$ sav.
khi initial théta initial
94,07 % 87,18 %
khi seconde aspirée théta seconde aspirée
84,63 % 73,86 %
phi initial
96,75 Ὁ
phi seconde aspirée
72,79%
Ainsi que le montrent les tests (cf. le n° T151), des graphies savantes entre les positions initiale et que pour les aspirées théta et phi; pour khi, elle Pour phi, le calcul du test sur base des effectifs cumulés n'est pas entiérement légitime, eu égard à
la différence de proportion interne n'est significative peut étre due au hasard. de deux ou trois siécles la répartition des graphies
PH, P et F qui, normalement, varie de manière importante du I” au 11° siècle (cf. 2.241). Le test séparé ne peut se calculer que pour le I” siécle; il est significatif (cf. le n? T152). Il apparait que, dans les noms à deux aspirées, les occlusives sont plus souvent transcrites au moyen d'une graphie savante à l' initiale qu'à l’intérieur.
Un autre test confirme cette tendance apparemment générale. Il compare la répartition des graphies savantes et des graphies sans H (soit C, T, P ou F) à l'initiale et à l'intérieur dans l'ensemble des noms à deux aspirées ne contenant ni une aspiration initiale ni un rho aspiré; les deux aspirées de ces noms sont donc khi, théta ou phi. Les thémes concernés sont les n? 1—7 et 25—55 (cf. ci-dessus). Seules ont été prises en compte les occurrences dont les
deux aspirées sont effectivement conservées sur la pierre (les noms tronqués
ou abrégés ou contenant une aspirée restituée ont été écartés); cf. le test n° T153.
LES NOMS À DEUX ASPIRÉES
163
La tendance, toutes occlusives aspirées confondues, n'est significativement marquée que pour le 1" siècle séparément, mais se confirme en cumulation. Il est plausible de rapprocher ce phénomène de la tendance générale qui affecte la répartition des graphies des occlusives aspirées selon la position (cf. 2.211, 2.221, 2.243 et 2.25) : d'une maniere générale, théta et phi sont plus souvent transcrits au moyen de graphies savantes à l'initiale; cette tendance n'est pas marquée pour khi (ce qui peut avoir un lien avec la différence de significativité constatée plus haut au détriment de cette dernière aspirée). Il est permis de supposer que cette tendance s'est également manifestée à l'intérieur
d'un méme mot, pourvu de deux aspirées. Afin de voir si la différence entre les deux positions dans les noms à deux aspirées est paralléle à celle qui affecte l'ensemble des noms à une seule aspirée, il convient de comparer, pour chacune des trois aspirées, la répartition des graphies dans ces deux catégories. Cette comparaison n'est pas toujours possible pour les occurrences initiales des aspirées, en raison de la faiblesse des effectifs des graphies sans H (cf. les tableaux n? T150). Les tests montrent que des divergences
sensibles séparent
les trois
aspirées, dans la maniére dont elles sont transcrites dans les noms à deux aspirées et dans les rapports de ces répartitions avec celles des mêmes aspirées
dans les autres noms. À Vinitiale, khi est légérement mieux transcrit dans les noms à deux
aspirées que dans les autres (cf. les tests n° T154); à l'intérieur, le rapport est inversé : les pourcentages de graphies savantes sont moins grands pour les noms contenant une autre aspiréc. Aucune de ces deux différences n'est statistiquement significative. En tenant compte du fait que, dans l'ensemble
des noms contenant un khi, la transcription de cette aspirée à l'initiale n'est pas meilleure qu'à l'intérieur (à la différence de théta, cf. 2.221), on peut conclure que, malgré la différence observée dans les noms à deux aspirées entre les occurrences initiales et internes de khi (elle-même
non
significative), la transcription de khi dans cette série de noms est plus ou moins indifférenciée et ne subit pas de manière déterminante l'effet d'un facteur de position. Il n'en va pas de méme pour théta, dont les répartitions présentent un aspect notablement différent (cf. les tests n? T155). Dans les noms à deux
aspirées, l'opposition entre occurrences initiales (première aspirée) et internes (deuxième aspirée) est significative, au détriment de ces dernières (cf. supra). Elle est parfaitement parallèle à ce qui se produit pour la transcription de théta dans les noms à une seule aspirée, pour lesquels la position initiale joue
164
CHAPITRE
4
le même rôle de facteur positif (cf. 2.211). Mais ce parallélisme ne va pas jusqu'à s'appliquer également aux pourcentages de graphies savantes. Que ce soit à l'initiale ou à l'intérieur, ceux-ci sont nettement moins grands dans les noms à deux aspirées que dans les autres (différence significative). À la premiére tendance (la préférence de la position initiale) se superpose donc une seconde : les transcripteurs recourent moins fréquemment à la graphic savante TH dans les noms à deux aspirées que dans les autres, quelle que soit la position du théta.
L'aspirée phi, enfin, se comporte d'une troisiéme maniére (cf. le test n? T156). La graphie PH est plus fréquente à l'initiale qu'à l'intérieur (cf. supra), ce qui est conforme à la tendance générale affectant sa répartition (cf. 2.243); le phénomène est méme accentué dans les noms à deux aspirées, par rapport aux autres : le pourcentage de graphies savantes à l'initiale est plus grand dans la premiére de ces deux classes (le caractére privilégié de
cette position y est plus fort) et significativement moins grand à l'intérieur des noms à deux aspirées (c'est la méme accentuation par rapport aux noms sans seconde aspirée).
Les différents rapports établis pour chacune des trois aspirées entre ses occurrences dans les noms à deux aspirées et ailleurs sont synthétisés dans le tableau suivant. Les signes mathématiques indiquent la supériorité ou l'infériorité du pourcentage de graphies savantes dans les noms à deux aspirées par rapport à celui des noms à une seule aspirée; les différences qui ne sont pas statistiquement significatives sont mentionnées entre crochets.
Khi Théta
Phi
D'une
manière
générale
initial
interne
[*]
[-]
-
-
[+]
—
les
aspirées
sont
moins
bien
transcrites
à
l'intérieur dans les noms à deux aspirées. À l'initiale, seul théta n'est pas privilégié par rapport aux noms à une seule aspirée. En conclusion, il convient donc de relativiser le rapport qui a été établi entre le phénomène qui frappe la transcription des noms à deux aspirées selon la position de celles-ci et la tendance générale déjà observée, sans pour autant minimiser les observations qui précédent.
LES NOMS À DEUX ASPIRÉES
4.2.
165
La transcription de l’aspiration initiale
Les thèmes à deux aspirées commençant par une aspiration initiale sont les n° 8 à 24 (cf. la liste supra, p. 160). Les effectifs totaux des graphies sont
au tableau n° T157. Comme le montrent les tests n° T158, l’aspiration initiale est moins fréquemment notée (au moyen d'un H) dans les noms pourvus d'une occlusive
aspirée que dans les autres?. La transcription de l'aspiration
initiale semble
donc
affectée d'une
tendance comparable à celle qui frappe l'occlusive théta : la présence d'une
autre aspirée influence de manière négative l'emploi de la graphie savante. Le nom Helpidephorus et ses dérivés? doivent être examinés séparément, pour des raisons développées ailleurs (le caractère non étymologique de l’aspiration initiale; cf. 1.32). La graphie savante H est moins fréquente à l’initiale des noms en Helpidephor- qu'à l'initiale des autres noms en Help(Helpis et ses dérivés), qui ne contiennent pas d'autre aspirée (cf. 1.32).
Les effectifs du groupe Helpidephor- sont trop faibles pour permettre le calcul d'un test, méme pour plusieurs siécles cumulés, mais les pourcentages montrent clairement que la présence d'une aspirée influence négativement l'emploi de la graphie H. Pour les trois premiers siécles cumulés, la graphie H apparait dans 49,06 % des formes de noms en Helpidephor- et dans 83,42 % des formes des autres noms en Help-. Malgré le statut particulier de son aspiration initiale, ce théme se comporte comme les autres noms en H-, selon qu'ils contiennent une aspirée ou pas.
4.3.
La transcription de rho aspiré
Parmi les noms étudiés dans cette section, douze ont la particularité de commencer par un rho et de contenir une occlusive aspirée (n? 59, 61-63, 64)*. Les diverses formes attestées se répartissent selon les paires de graphies suivantes :
2 Les noms tirés du thème Helpidephor- n'ont pas été pris en compte dans ce test (cf. 1.32 et infra).
3 Helpidephorus, 29 occ.; Helpidephoris, 1; Helpidephora, 1; Helpidephor[-.], 4. * Pour l'étude générale de la transcription de rho initial ou géminé, cf. le chapitre 3.
166
CHAPITRE
4
R - TH/PH, 8 cas: Rodanthe (ii^ s., 13194); Rothi (1*-11° s., 15242); Rotho (1 s., 15243); Raphinis
(11°
s., 15837); Rythmo
(1 -πὸ s., 20250); Rytimo?
ar
s., Graff. Pal., II 48); Rythymus, Rythimiano (1 s., 38369a). RH — TH/CH, 2 cas: Rhodanthion (1”-11“ s., 25427); Rhodochrus (1” s., 21737). La graphie Rhoteio pour Rhotio (datif) (1*-ı1° s., 12226) est ambiguë. Si le groupe EI est une variante pour I, cette forme constitue le seul cas où la graphie savante affecte le rho et non l’occlusive. La forme peut cependant s’expliquer par une
confusion graphique de E et H°, qui en ferait en définitive une forme Rhothio. En outre, un nom abrégé, qui ne peut être pris en compte : Ryr() (11 s.), CIL XV 822.
Hormis un cas douteux (Rhoteio), l'aspirée interne est toujours soigneusement transcrite; Le rho initial l'est assez peu (neuf cas en R sur douze). Douze formes présentent à la fois une occlusive aspirée et un rho géminé
(n? 56-58; 60). Π n'est pas prouvé que les noms en Auppaxıv- contiennent un rho géminé sourd; les cinq attestations présentent toutes la graphie RR, deux seulement notent l'occlusive au moyen d'une graphie savante : Dyrrachinus
Gr s., 17005); Dyrrachinus (1-1 s., 31100); Durracina 19287); Durracina, Durracinae (11 s., 13478).
(1 -11° s.,
Dans les autres noms, on trouve un seul cas de double graphie savante :
Pyrrhichi (1” s., 11854). Tous les autres cas notent la géminée par RR (ou
R) et l'aspirée par sa graphie savante : Pyrrichi (1” s., XV 1284); Pyrrichus QI
s., 14190); Pyrrichus (TI s., 15446); Pyrrichus (1° s., 38833);
Pyrriches (1*-11* s., 9344); Pyrriche (1*—1Y* s., 13802); Pyrriche (1-11 s.,
27648); Pyrrichi (11* s., XV 1391); Tharusa (IV* s., ICVR 13135). On ne peut exclure que certaines attestations en Pyrr(h)ich- soient en fait
des formes d'un nom Πυρριχός [-ἡ (tiré de l'adjectif) affectées d'un transfert du signe H, et non du nom Πύρριχος. Quoi qu'il en soit, les noms qui contiennent une occlusive aspirée (initiale ou interne) et un rho aspiré interne se comportent comme ceux dont le rho est initial et l'aspirée interne : la correction graphique se porte de manière préférentielle vers l'occlusive. Dans le cas des noms contenant un rho, lorsque le transcripteur ne note le
caractère aspiré que d'une aspirée sur deux, c'est la plus rare qui est sacrifiée. 5 L'inscription étant un graffiti trés peu soigné, il ne parait pas possible d'envisager une mauvaise restitution d'une ligature de T et H; le signe I est donc bien une épenthèse vocalique dans un groupe consonantique. 6 Le signe E figure à la fin d'une ligne de l'inscription, la suivante commengant par les signes
10.
LES NOMS Ä DEUX ASPIREES
167
Ce phénomène apparente cette série à celle des noms à aspiration initiale et aspirée interne, la transcription du rho étant défavorisée par rapport à celle des occlusives, à l’instar de l’aspiration initiale.
4.4.
Les combinaisons de graphies
Dès lors que les transcripteurs ne transcrivent pas toujours les deux aspirées d’un nom au moyen de graphies également soignées, quatre cas de
figure sont possibles : a. les deux aspirées présentent une graphie savante; b. aucune des deux graphies n’est savante; c. et d. l’une des deux graphies est savante, soit la première, soit la seconde. Ci-dessous sont précisés les effectifs de chacune des quatre possibilités pour les noms commençant par une aspiration initiale et pour ceux dont la premiére aspirée est une occlusive. Les
noms
contenant un rho, initial ou géminé,
ont été exclus.
Seules
sont
prises en compte les formes dont les deux aspirées sont conservées sur la pierre (quelle que soit la graphie). Les deux premiers siécles sont envisagés, ainsi que leur cumulation. Viennent ensuite les pourcentages correspondant aux effectifs de chaque combinaison de graphies. Les graphies savantes sont symbolisées par H, les autres (C, T, P et F) par (H). a. Deux aspirées dont la première est une aspiration initiale I" s. π΄ 5. Tr s.
Total
H-H
H-(H)
(H)-H (H)-(H)
80,33 38,33 118,67
43,17 18,67 61,83
10,50 4,50 15.00
23,83 13,83 37,67
2,83 1,33 4,17
53,74 % 48,71% 52,10 Ὁ
13,07 Φ 11,74% 12,64%
29,67 % 36,08% 31,74%
3,52 % 347% 3,51 %
Pourcentages
I" s. π΄ s. I^-1i* s.
b. Deux aspirées dont la premiere n'est pas une aspiration initiale Total I" s. π΄ s. FT s.
144,50 91,00 235,50
H-H
H-(H)
(H)-H
(H)-(H)
83,83 60,83 144,67
33,83 16,33 50,17
18,33 9,33 27,67
8,50 4,50 13,00
23,41 % 17,95 9b 21,096
12,69 9; 10,25 Ὁ 11,75%
Pourcentages
I" s. us. rs.
58,02 Ὁ 66,85% 61,43 *
5,88 % 495% 552%
168
CHAPITRE
4
Indépendamment de la répartition des graphies pour la seconde aspirée (occlusive), les proportions de chaque combinaison présentent, d'une classe à l'autre, des différences totalement compatibles avec ce que l'examen des deux positions séparées (initiale et interne) a déjà montré : la graphie savante est moins souvent employée pour l'aspiration initiale que pour les occlusives
à cette position’. Conformément à la tendance observée, les deux premières colonnes (H-H et H- (H)), pour lesquelles la première aspirée est soigneusement notée, représentent une proportion plus grande dans la seconde classe (occlusive initiale) que dans la première (aspiration initiale) et la troisième colonne est
marquée d'une différence inverse. Cependant, la quatriéme colonne (aucune graphie savante) ne s'aligne pas sur la troisiéme, malgré leur point commun, l'absence de graphie savante pour la premiere aspirée. Ceci est lié au fait que
cette quatriéme colonne regroupe les formes pour lesquelles les transcripteurs n'ont eu aucun scrupule de correction; ces formes s'opposent donc à celles des
trois autres colonnes qui, présentant au moins une graphie savante, trahissent, dans une mesure variable, un tel souci. Les transcripteurs auraient donc apporté un soin légérement plus grand à la notation des noms à deux aspirées commengant par unc aspiration. On notera, cependant, que la différence n'est pas statistiquement significative : si l'on compare les deux classes en opposant les trois premières colonnes (formes ayant au moins une graphie savante) à la quatriéme, on obtient un x? non significatif (cf. le test n? T159).
4.5. Synthese Parmi les diverses tendances qui affectent la répartition des graphies dans les noms à deux aspirées, la principale et la plus générale est sans conteste la propension de certains transcripteurs à ne noter au moyen d'une graphie savante qu'une aspirée sur deux. Ils forment une catégorie spéciale, à côté de ceux qui les transcrivent d'une maniére constante, au moyen de graphies savantes ou non. Il ne faut pas voir dans cette tendance la trace d'une dissimilation. En premier lieu, les attestations des noms à deux aspirées dans les inscriptions
grecques de Rome ne présentent aucun cas de dissimilation (progressive ou régressive); pour la liste des attestations, cf. la liste n? T160. En outre, s'il est 7 La comparaison statistique des effectifs des deux premiers siècles cumulés confirme
le
caractàre significatif de cette différence : x? = 22,150. Rappelons que, pour le calcul d'un x? sur base d'un tableau de quatre colonnes et deux lignes (soit 3 degrés de liberté), le seuil de probabilité de 5 %, au delà duquel la différence de répartition des effectifs a de grandes chances
de ne pas &tre aléatoire, correspond à une valeur de x? = 7,815.
LES NOMS Ä DEUX ASPIREES
169
vrai que ce type de phénomène apparaît dans certaines inscriptions en langue grecque, en Attique notamment’, il y prend toujours une forme régressive : c'est toujours la première aspirée qui perd son caractère aspiré et devient une
simple
sourde.
Or, dans les attestations latines de Rome,
les cas avec
graphie savante à l'initiale et graphie négligée pour la seconde aspirée sont plus nombreux que les cas de la figure inverse. En définitive, cette situation semble liée à la seconde tendance qui affecte la transcription des noms à deux aspirées, à savoir l'emploi plus fréquent des graphies savantes à l'initiale qu'à l'intérieur. L'inconstance observée dans la transcription des deux aspirées d'un méme nom constitue dés lors un phénoméne purement latin, relevant exclusivement des habitudes des transcripteurs. I] apparait que, pour un certain nombre d'entre eux, l'emploi d'un seul signe H a suffi à marquer la nature grecque du nom transcrit; en d'autres termes, il semble que d'avoir transcrit de manière soigneuse une des deux aspirées les satisfaisait et les dispensait d'accorder la méme attention à la seconde. Cette explication rend notamment compte de maniére satisfaisante des cas oà deux formes imparfaites différentes correspondent à un méme nom, par exemple : Hyacintus (1” s.,
23282) / Yacinthus (1 s., 29588); Crysanthus (1*—11* s., 11957); Chrysantus Gr s., 734). Ce qui la première étroitement aspirée : les
précède expliquerait en partie le fait que c’est majoritairement aspirée qui est préférée à l'autre. Ce phénomène est, en outre, lié à la tendance principale qui affecte les noms à une seule transcripteurs négligent plus souvent l’aspirée intérieure parce
que leur attention décroit à mesure
que l'aspirée à noter est éloignée de
l'initiale?. Le privilége dont jouit la premiere aspirée dans les formes à notation partiellement savante ne s'étend cependant pas à toutes les catégories de noms à deux aspirées. On a vu que dans les noms commengant par une aspiration initiale, c'est celle-ci qui pátit le plus souvent de l'imperfection de la transcription, au bénéfice de l'occlusive. De méme,
le rho sourd et
aspiré (initial ou géminé) est moins bien transcrit lorsqu'il coexiste avec une occlusive aspirée. Cette situation est conforme, pour rho, à ce qu'on observe
dans les noms à aspirées simples : rho, initial ou interne, y est nettement moins souvent transcrit par une graphie savante que les occlusives aspirées (cf. 3.31). Elle est singuliérement plus étonnante pour l'aspiration initiale qui, dans des circonstances normales, n'est pas moins bien transcrite que les occlusives * Cf. LEJEUNE, p. 59; THREATTE, pp. 449-452; cf. 2.51. 3 Seul le nom Phosphorus constitue une exception à ces diverses tendances (cf. infra, 4.612).
170
CHAPITRE
4
(grosso modo 90 % de graphies savantes pour l'une comme pour les autres, cf. 2.11). Force est donc de constater que, dans leur tendance à ne noter au moyen d'une graphie savante qu'une aspirée sur deux, les transcripteurs ont, d'une manière générale, privilégié les occlusives aspirées, au détriment des autres phonémes. Pour eux, dans un contexte aussi spécial qu'un nom à deux aspirées, les graphies CH, TH et PH constituent les meilleurs signes de son
origine, ainsi que les meilleurs moyens de témoigner de leur connaissance du systéme de transcription. Rien n'exclut que, dans les cas où c'est la seconde aspirée qui est la mieux transcrite, on ait affaire à la transcription latine d'une forme grecque affectée d'une dissimilation!®, mais il est impossible de l'établir ou de le prouver ; de plus, les attestations grecques de Rome n'en gardent aucune trace. Il est plus plausible de ne pas séparer l'explication de ces formes de celle des autres; elles ne sont marquées que par une des deux tendances analysées ci-dessus : les transcripteurs se sont contentés de ne transcrire soigneusement qu'une seule aspirée, mais ils n'ont pas privilégié la première.
4.6.
Les combinaisons d'aspirées; les thémes fréquents
Jusqu'ici, la répartition des graphies dans les noms à deux aspirées a été étudiée sous le seul angle de la nature des phonèmes à chaque position. Sont maintenant envisagés les différents thémes impliqués et la nature des
deux aspirées entrant en combinaison dans chaque série. Leur analyse sert d'illustration aux quelques conclusions qui ont été dégagées plus haut. 4.61.
Les noms contenant deux fois la méme aspirée
Les noms de cette classe ne sont guére fréquents, exception faite de la combinaison phi-phi. L'aspirée théta n'apparait jamais deux fois dans le méme
nom.
La
combinaison de khi avec lui-méme n'est attestée que trois fois : Chrysotyche
(11° s., 18833); Chiliarchis (11° s., 8446); en outre, une forme Archiloce aux IV*—-v* s. (ICVR 6138). L'ensemble des noms contenant deux phi (cf. supra n? 4 à 7) recouvre essentiellement deux groupes : d'une part Philadelphus et ses dérivés, d'autre
part le nom Phosphorus!!. 10 Cf. SCHULZE, Posphorus, qui l'envisage expressément. 1! Les deux occurrences de Philephebus et les trois occurrences de Stephanephorus sont toutes notées au moyen de la graphie PH pour l'un et l'autre des deux phi (1 et 11° s.); cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 749 et 1279.
LES NOMS Ä DEUX ASPIREES
4.611.
171
Lesnoms en Philadelph-
Quatre combinaisons de graphies sont attestées : PH-PH PH-P PH-F F-F,
réparties comme suit (pour les trois premiers siècles cumulés; en outre, une
occurrence de PH-PH au IV s. et une de F-F aux Iv‘-vıl® s.)!?, Total
PH-PH
PH-P
PH-F
FF
38
24
10
3
1
63,16%
26,32 %
789%
263%
|
]
r*-nr s. Pourcentages
ἰ
97,37 ἃ
Les attestations des combinaisons autres que celle de deux graphies savantes sont : PH-P : Philadelpus (1 s., 3971); Philadelpus (1* s., 21506); Philadelpi (1* s., 9066);
Philadelpus (1* s., NSA 1923, 371); Philadelpo (1* s., 9139); Philadelpus (i* s., 10329); Philadelpus (1" s., 14185); Philadelpo (* s., 4012); Philadelpus (1* s., 5003); Philadelpus (1 s., 11347). PH-F : Philadelfiae (1*-111° s., 35240); Philadelfus (11^ s., 31039); Philadelfie (11° s.,
1056,1V,11). F-F : Filadelfus (n° s., 647, VII); Filade[l]fus (IV°-VIrf s., ICVR 9544).
Le phi initial est presque toujours noté au moyen de la graphie PH (97 % des attestations). Dans le seul cas où une autre graphie est placée à l'initiale, les deux phi sont transcrits par F. Manifestement cette forme est due à un transcripteur qui n'a tenu aucun compte du systéme savant et a simplement reproduit sur la pierre la prononciation du théme devenue usuelle. Cette attestation s'oppose donc aux autres, qui ont en commun de recourir au moins une fois à la graphie PH, et toujours à l'initiale. Partant, la principale question que posent ces différentes combinaisons est la suivante : pourquoi un graveur notant par PH le premier phi ne transcrit-il pas également le second de cette manière ? Il ne peut s'agir d'une dissimilation (cf. supra, 4.5): ce phénoméne, sporadiquement attesté dans les inscriptions grecques, est toujours régressif, comme on l'a rappelé plus haut (c'est toujours, en grec, la premiere aspirée qui prend une valeur sourde). 12 Quelques attestations du thème ont été écartées des comptages, en raison d'une abréviation ou de l'incertitude d'une restitution; dans ces attestations les graphies conservées ont toujours la
forme PH : {Philjadelphus (1* s.), [Ph]iladelphus (1 s.), Philadel[phus] (1” s.), Philadelp[hus] (11 s.), [Phila]delpho (1v*-v* s.); Philad(elphus) (** s. av. J.-C., CIL XV 5432); Philade(lphi) (1 s. av. J.-C., XV 5204); Philade(lphus) (** s. av. J.-C., XV 5632).
172
CHAPITRE
4
Ii est préférable de considérer que, dans les formes en Philadelp-, les
transcripteurs ont négligé la notation du phi intérieur parce qu'ils étaient plus attentifs à celle de l'initiale (cf. 2.243) et que, pour eux, l'emploi d'une seule graphie en H suffisait à marquer la nature grecque du nom transcrit; il en est certainement de méme pour les formes ailiant les graphies PH et F. On conclura donc que la prononciation de ces graveurs est, pour phi, soit [p] soit [f] : les transcripteurs peu assurés de leur connaissance du systéme se laissent aller à écrire ce qu'ils prononcent ([p] ou [f]) lorsqu'ils cessent d’être
attentifs à la correction de leur transcription. Il s'ensuit donc que l'emploi du digramme PH ne trahit pas chez eux la pratique, sinon la connaissance, d'une prononciation hellénisante, mais seulement la connaissance et l'application d'une norme de transcription. Cette conclusion vaut également pour les autres paires d'aspirées et, partant, pour la transcription soignée des noms à une seule aspirée : bien des cas de graphies soignées doivent s'expliquer de cette maniére. Le théme Phil-, présent à l'initiale des noms en Philadelph-, est transcrit
de maniére quasi constante au moyen de la graphie PH. Il en est de méme dans la totalité des occurrences des autres noms commengant en Phil- (n?
5, 29, 37-43). Ce théme jouit donc, à l'initiale des noms à deux aspirées, d'une tendance positive qui s'est déjà manifestée à la méme position dans les noms à une aspirée (cf. 2.246.1). Ce phénoméne est certainement favorisé
par la tendance générale qui affecte les noms à deux aspirées, c'est-à-dire la transcription privilégiée de la premiere. 4.612.
Phosphorus
La situation est différente pour l'autre thème contenant deux Phosphorus. Les combinaisons
attestées sont plus nombreuses
phi:
(les effectifs totaux
sont trop faibles pour permettre le calcul de pourcentages utilisables); toutes les attestations sont datées des trois premiers siécles. PH-PH 7
PH-P 4
P-PH 12
P-P 4
P-F 2
F-P 1
Soit les formes Phosphorus (a) et Phosporus (b), Posphorus (c) et Posporus
(d), Posforus (e) et Fosporus (0).
W. Schulze a analysé les différentes transcriptions latines de ce nom!^. Il 13 Pour les formes attestées, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 385. 14 Cf. SCHULZE, Posphorus.
LES NOMS À DEUX ASPIRÉES
173
a montré qu'à côté de Phosphorus (forme a) pour Φωσφόρος, la forme transcrite Posphorus (c) ne constituait pas une faute de graveur, mais représentait
la transcription exacte d'une forme variante grecque Πωσφόροςδ. Effectivement, cette forme est attestée dans les inscriptions grecques, notamment en
Attique aux I et III* siècles apr. J.-C. (cinq attestations!®; cf. 2.51). Schulze et Threatte mettent cette variante en parallèle avec l’alternance Φερσέφασσα / Περσέφασσα et Φερσεφόνα / Περσεφόνη. Il s'agit bien d'une variante due à un phénomene de dissimilation. Sur base de cette conclusion, Schulze
s’est interrogé sur la signification de la forme latine Phosporus (b) et a, pour celle-ci aussi, conclu à une dissimilation; il suppose, à l'origine de ces
transcriptions, un grec *Pworépos non attesté et va jusqu'à envisager une semblable explication pour des formes comme Philadelpus, en supposant un ἘΦιλάδελπος. Schulze croit asseoir son hypothèse en évoquant les variantes
grecques telles que ᾿Αντεσφό[ρου] ou Τεύφιλος, qu'il rapproche du latin Antesphorus (CIL VI 5856, 7470) ou Teophilus (CIL VI 10330).
Si la première hypothèse de Schulze est convaincante (la dissimilation dans Posphorus est confirmée par les formes grecques), la seconde se heurte & plusieurs difficultés. La forme grecque qu'elle suppose n'est pas attestée
(pas plus qu'un *PU ábeA noc) et la dissimilation envisagée est progressive et non régressive, comme elle l'est dans la totalité des formes grecques attestées (cf. supra, 4.5 et 2.51).
Il est plus plausible et plus économique d'expliquer la forme Phosporus par un phénomène purement latin. Elle correspond à la forme Phosphorus et en constitue une simple variante de transcription, dans laquelle le second phi, à la différence du premier, n'est pas transcrit par PH (comme dans Nicepor à côté de Nicephorus, cf. 2.246.2). Il y a au moins deux facteurs qui ont pu provoquer cette différence à l'intérieur du méme mot : d'une part la tendance générale à négliger la transcription d'une seconde aspirée (cf. supra, 4.5),
d'autre part l'analogie latine qui frappe la transcription des noms composés terminés en -phorus (cf. 2.246.2).
Les autres combinaisons de graphies se rapportent toutes à une des trois formes de base : Phosphorus, Posphorus (variante grecque), Phosporus (variante
latine).
La
forme
Posforus
(e) est une
variante
de Posphorus
dans laquelle le transcripteur a préféré la graphie phonétique à la solution savante ; d'une certaine maniére, elle confirme que, dans Posphorus, l'initiale était prononcée [p]. La forme Fosporus (f) entretient le m&me rapport avec 15 Schulze cite d'autres attestations de la forme Posphorus, tirées d'inscriptions trouvées ailleurds qu'à Rome : CIL IIl 1130, 1132f, 1135f, 1138, IV 2241, 646, XII 335.
16 Cf. THREATTE, pp. 449-452.
174
CHAPITRE
4
Phosporus ; elle tend, elle aussi, à montrer que dans les formes analogiques la graphie
P
s’accompagnait
d'une
prononciation
[p]
bien
implantée
et
persistante. Quant à la dernière transcription, attestée quatre fois, Posporus (d), elle peut être rapprochée de chacune des trois formes de base et constitue
une variante dans laquelle le transcripteur, que ce soit par négligence ou par ignorance du système de transcription, n'a recouru qu'à la graphie P. Abstraction faite de la dernière combinaison (F-P, 1 occ.), les formes
avec P pour le premier phi sont plus nombreuses que celles qui ont PH à cette position (18 occ. sur 29). Dès lors que, d’une manière générale, les transcriptions totalement soignées (deux graphies savantes) sont majoritaires
pour l'ensemble des noms à deux aspirées et que l'aspirée initiale est toujours proportionnellement mieux transcrite que la seconde, la plus grande abondance de formes avec graphie P initiale pour Φωσφόρος confirme à elle seule l'existence d'une variante Πωσφόρος authentiquement grecque. En conclusion, les formes latines qui transcrivent ce nom ne procèdent pas toutes de l'application conjointe des trois solutions de transcription (PH P F) selon les mémes tendances que les autres noms à deux aspirées, mais de la transcription de variantes grecques ou latines correspondantes. Quand F coexiste avec P (formes e et f), les deux signes recouvrent la prononciation qui leur correspond. La comparaison des répartitions de graphies pour les noms en Philadelph- et de celles de Phosphorus confirme le caractére particulier de ces dernieres.
4.62.
Les noms contenant deux occlusives aspirées différentes Le théme Theophil- est fréquent; il est représenté par le nom Theophilus
(54 occ.), son féminin Theophile (29 occ.) et le dérivé Theophilianus (1 occ.).
Les effectifs des combinaisons attestées! sont les suivants!®.
Ts. n s. II^ s. ıve-v®s. Total Er s. Pourcentages
Total 45,33 20,83 7,17 2,83 76,50 73,33
TH-PH 36,00 17,00 3,00 0,50 56,50 56.00 737%
TH-P 1.00
1,00 1,00 136%
TH-F 2,33 3,83 3,67 2,17 12,00 9,83 134%
T-PH 5,00
T-F 1,00
5,00 5,00 682%
0,50 0,50 2,00 1,50 205%
17 La combinaison T-P n'est attestée que pendant les deux premiers siècles avant notre ère : Teupil(us) (14% s. av. J.-C., CIL VI 168); Teupilus (1% s. av. J.-C., 33441).
18 Pour les attestations, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 81-83.
LES NOMS Ä DEUX ASPIREES
175
La rareté de la combinaison TH-P va, d'une certaine manière, à l'encontre de la tendance générale (meilleure transcription de l’aspirée initiale dans les noms à une seule graphie savante). Les formes en T-PH sont plus nombreuses et gardent peut-étre la trace d'une dissimilation, mais les effectifs impliqués (1 et 5 occurrences) sont bien trop faibles pour permettre d'écarter toute influence du hasard sur la répartition. Le fait saillant de la répartition des combinaisons est la grande proportion
représentée par les graphies F pour phi'?. Les
noms
Agathetyche
et Agathotyche
comptent
à eux
deux
onze
occurrences, soit sept formes en TH-CH et quatre en T-CH. Le fait que ce théme, présentant une meilleure transcription de sa seconde aspirée que de la premiere, déroge à la tendance générale et, conjointement, le fait qu'il n'y a aucune forme en -TYC- (combinaisons TH-C ou T-C) s'explique par le privilège dont bénéficie le thème -tych-, que les transcripteurs connaissaient bien et identifiaient parfaitement (cf. 2.224.1).
Hormis une occurrence de Chrysothemis (Crysothemi, 11°-111° s., 14920), seul le théme Chrysanth- présente la combinaison d'un khi initial et d'un théta interne. Les quatre combinaisons de graphies sont attestées. Les occurrences
s'échelonnent du I” au 111° siecle?! , IT s. Pourcentages
Total 56
CH-TH 39 70 %
CH-T 14 25%
C-TH 2 3%
C-T 1 2%
La graphie CH représente 95 % des occurrences de khi, C 5 90; TH 73 de celles de théta, T 27 %. La transcription de khi est excellente, celle théta l'est beaucoup moins. Ce théme constitue une excellente iliustration la tendance générale affectant la transcription des noms à deux aspirées,
% de de oü
théta est généralement moins bien transcrit que khi (cf. supra, 4.1). Dans
ce cas-ci, la seconde aspirée a dû pâtir également d'une tendance négative frappant la transcription du théme -anth- en position de second élément de composition (cf. 2.214.2). 19 Hormis le thème Theophil-, les noms à deux aspirées terminés par le thème -phil- ne sont
guère nombreux (n? 17, 20, 21, 23, 52). Quatre combinaisons sont attestées (1—11* s.) : H-PH, 15 occ.; (H)-PH, 1; H-P, 4; R-F, 4.
2 Cf. SOLIN, Namenbuch, p. 7 et 13. 21 Pour les formes attestées, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 168-170. Dix formes incomplétement conservées ont été éliminées, telles que [Ch]rusan[th-], [Chry]santho, [Chr]ysanto ou Chrysan(thi) — Cf., en outre, la forme Xrusan@us (111° s., BAC 5*s&r. 3(1892), 105), qui n'a pas été prise en compte (cf. Annexe II.23).
176
CHAPITRE
&
On trouve le même phénomène dans la transcription des noms Philanthus et Philanthis : trois combinaisons PH-T sur cinq (I-ı11° s.)2. À noter que pour le thème Anthesphor-, qui présente le même thème Anth-, à l’initiale, et les mêmes aspirées, inversées, aucune attestation n'a de graphie TH : Antesphoridi (11° s., 7470); Antesphori (1 s., 5856); Antesporus
air
4.7.
s., 17477).
L’environnement
épigraphique
des
noms
à deux
as-
pirées La plupart du temps, quand un nom à deux aspirées est imparfaitement transcrit (une seule des deux aspirées est notée au moyen d’une graphie
savante), les noms qui, n'en contenant qu'une, figurent dans la méme inscription sont transcrit correctement (au moyen d'une graphie savante). On trouve 21 inscriptions de ce type (a. ci-dessous), contre 3 inscriptions
seulement où une graphie populaire est employée (b. ci-dessous)?. a
Esychus / Aphrodisiae (1—t1* s., 7681); lerolopho / Parthenope (Aug., 29219); Hyacintus / Charicli (® s., 23282); Hyacintus/ Philura (1* s., 37842); Yacintho / lobacchus (ti s., 10235); Yacinthus 7 Trophimeni (1. s., 10651); Yacintho/ Eutychete Euphrata Chrysopedi Sophroni Hypurgo (if s., 33840); Chrysanto /
Eutychus (I s., 5183); Chrysanto / Phileto Hermeti (1 s., 10107); Chrysantus Philantrophus / Eutychus (* 1l s., 24821); Chrysantas / Heuretus Callimorphus (πὸ s., 679); Agatetyche / Rhoia (1° s., 22929); Philanto / Inachus (1-1. s., 5414); Amphitale / Athenaeo (11 s., 1119b); Antesphori / Epagathi (1” s., 5856); Teophanes / Menophilus Antiochus Zotiche (1" s., 7931); Tiophanes / Epaphra (1* s., 25556); Thiopilus / Chresimo Chresti Chloe (1 s., 14758); Teophilus 7 Thale (1* s., 27358); Philadelpi / Athenais (1” s., 9066); Philadelpus / Pothus (1 s., 14185).
b.
Phi(le)leutera / Setus = Zethus (1" s. av. J.-C., 16312); Edychrti / Ediste (ur s., 18351); Es[yc]ho / Orais Cherusi Melifronianus
(1*—1i* s., 28472).
Ces quelques cas montrent que les formes à une seule graphie savante ne sont pas le fait de mauvais transcripteurs, incultes ou constamment négligents. Ils confirment que les transcripteurs qui, par ailleurs, transcrivent soigneusement les aspirées, peuvent se satisfaire d'un seul signe H dans la
transcription d'un nom à deux aspirées. Certains cas sont particuliérement 2 pour les formes attestées, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 157. 73 N'ont pas été prises en compte deux inscriptions où le nom à deux aspirées est Posphorus,
qui constitue un cas particulier (Posphoro / Trophime, 1-11“ s., 23631; Posphorus / Hygia, 1° s., 13184) : la graphie P initiale transcrit vraisemblablement une sourde non aspirée procédant d'une dissimilation (cf. 4.612); une inscription où l'unique aspirée d'un nom (phi) est transcrite
par F (Chrusanto / Trofime, 1“ s., 7260).
LES NOMS Ä DEUX ASPIREES
177
éclairants, puisqu’ils présentent plus d’une forme transcrite au moyen d’une graphie savante, cette multiplicité constituant la garantie de l'excellence des habitudes de transcription des responsables des inscriptions concernées4. Les inscriptions contenant à la fois une forme de nom à deux aspirées entiérement dépourvue de graphie savante et d'autres noms avec aspirée sont
rares? : Epaestioni — Anthus (1* s., 5375); Crysanto — Frontis (1”-11° s., 33687);
Tiofilo - Philomelo (1* s., 1821); Yperefanus — Taidi (i—1^ s., 38464).
Seul le premier cas est réellement comparable à la liste précédente : à la transcription d'un nom à deux aspirées sans graphie savante ni graphie en F s'oppose la transcription parfaitement soignée d'un théta. Les autres sont différents, puisqu'ils présentent, soit dans la forme à deux aspirées soit dans l'autre nom, une graphie en F, dont le statut ne peut s'assimiler directement à l'opposition des graphies savantes et des graphies sans H. En conclusion, ce type de transcriptions imparfaites (des formes à deux aspirées dont une seule graphie est savante) était habituel chez la plupart des transcripteurs, méme chez les meilleurs, comme l'indique la coexistence, dans
les mêmes inscriptions, de formes à une seule aspirée transcrite au moyen d'une graphie savante. Au point de vue statistique, cette conclusion est plausible. Les formes de noms à deux aspirées avec une seule graphie savante étant assez nombreuses, la proportion représentée par les formes entiérement soignées est réduite, en comparaison avec la proportion des formes à graphie savante des noms à une aspirée. Dans les noms à aspiration initiale et aspirée interne, les
formes à deux graphies savantes représentent 52,10 %, les formes à une graphie savante 44,38 96; dans les noms à deux occlusives aspirées, ces deux catégories atteignent respectivement 61,43 % et 33,05 %. Or, comme les graphies savantes représentent, d'une aspirée à l'autre, environ 90 90
des occurrences (cf. 2.11), il faut conclure qu'une bonne partie des formes imparfaites des noms à deux aspirées peuvent &tre attribuées à la catégorie des meilleurs transcripteurs. % Dans
l'inscription 24821 on observe le report d'un signe H dans un nom
à deux
aspirées
(Philantrophus). ?5 À nouveau trois cas (I—11* s.) sont à écarter, en raison de la nature spéciale du P initial des formes de Posphorus : Posforus / Euthychi (17462); Posforo / Helpis (22306); Posporus
/ Crysopoli (33216). Π ne s'agit pas d'une transcription doublement négligée, comme dans les autres cas, mais, probablement, de la transcription d'un Πωσφόρος grec.
Chapitre 5 Les emplois fautifs du signe H : H parasite, H déplacé, H reporté
La transcription des noms grecs dans les inscriptions latines présente de nombreuses attestations de trois phénomènes graphiques particuliers, qui ont
été évoqués plus haut (cf. 2.4). Tous trois sont liés à l'apparition, dans des noms d'origine grecque, d'un signe H à une position où il n'est pas justifié par l'étymologie. Dans les pages qui suivent, l'expression «transfert de H » est employée pour les formes oü ce signe semble avoir été déplacé de la
position qui devait normalement le recevoir vers une autre position, oü il n'est nullement justifié (Heutycis, Nichepor, Agatophus, Euthycus); l'ajout d'un H non étymologique à une forme qui contient déjà un H étymologiquement justifié est appelé «report de H » (Heutyches, Nichephoro, Philanthrophi,
Euthychus); enfin il est question de «H parasite » dans les cas de H non étymologique dans des formes ne contenant aucune aspirée ou aspiration (Hirene, Alchimus, Olymphus, Thyrannus). A priori, le report (Euthychus) et le transfert (Euthycus)
ne peuvent
étre dissociés; deux raisons y poussent: a. ces deux phénoménes portent pour une grande part sur les mémes thémes ou familles de noms; b. ils sont
manifestement l'un et l'autre liés à la présence d'une aspiration authentique dans les noms qu'ils affectent : dans un cas, le H qui devait transcrire une
aspiration authentique a été déplacé d'une position habituelle vers une autre (initiale, occlusive sourde); dans l'autre, le H a été maintenu à la position
correcte, mais le transcripteur, sans doute sous l'influence de ce premier signe, a placé un second H à une des positions qui pouvaient le recevoir, c'est-à-dire à l'initiale vocalique ou aprés une occlusive sourde. L'apparition d'un H parasite au sens strict se produit, quant à elle, en dehors de toute influence directe d'une aspiration située à une autre position du nom. Quant à savoir si la présence d'un H parasite dans un nom qui ne contient aucune aspiration étymologique (Athys, Olymphus) est apparentée aux deux autres phénomènes, la seule chose que l'on puisse affirmer à
180
CHAPITRE
l'examen
de la liste des
attestations (cf. Liste
IL1), c'est qu'une
5
forme
affectée d'un H parasite peut subir un des deux autres phénomènes : le H non étymologique peut étre déplacé ou reporté; cf., p. ex., les formes Encolph(n? 54) et Encholpio (n° 27), Teucher (n° 12) et Theucri (n° 124), Olymph(n° 56) et Holi (m)pi (n° 218) (cf. infra, 5.35). Les différentes formes présentant l'un de ces trois phénoménes
sont
rassemblées dans la Liste II. Elles sont groupées selon l'environnement du H excédentaire (initiale vocalique, C, T, P, autres) et selon le type de phénoméne (report, transfert, parasite). Les attestations sont étiquetées selon une numérotation dont il est fait usage pour référence dans les pages qui suivent. Touchant les trois phénoménes étudiés, deux questions essentielles se
posent : quelle est leur nature exacte, à quelle cause sont-ils dus? À ce propos, il importe d'établir si le signe H, introduit en transcription à des positions où il n'est pas justifié par l'étymologie, était réellement prononcé ou si son apparition ne constitue qu'un phénomène purement graphique. Deux explications différentes peuvent en effet rendre compte des graphies qui présentent un H parasite ou déplacé (éventuellement reporté). a. Ces graphies peuvent transcrire minutieusement une réalité phonétique dont elles garderaient la trace. Les formes concernées seraient de réelles
variantes effectivement prononcées avec une aspiration située à une position inhabituelle et étymologiquement non justifiée. Dans cette hypothése, il convient d'établir sí cette prononciation spéciale était grecque ou si les variantes n'existaient que dans la prononciation latine des noms grecs. b. Le phénomène peut être purement graphique : les graphies concernées ne
constituent qu'un ensemble d'incorrections graphiques, dues à une mauvaise application du systéme de transcription et totalement indépendantes de la
maniére dont les noms transcrits étaient prononcés: Les trois phénoménes ne seraient des lors que des cas particuliers d'hyperhellénisme, sans aucune base phonétique. Leumann accrédite les deux hypothèses lorsqu'il affirme brièvement, sans argumentation, que : Die Inschriften der späten Republik
und der Kaiserzeit zeigen
neben häufigem Fehlen des h auch mannigfache unberechtigte oder doch unerwartete ch th ph. Die Verwendungen für gr. x + x mögen teils mißglückte Schreibungen sein, teils hyperurbane
Aussprache oder Volksetymologie bezeugen!. ! LEUMANN, pp. 160-161.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTE
181
Pour Leumann, certains H non étymologiques ont pu être prononcés. Cette affirmation s'applique aux H parasites (Leumann cite notamment Niche),
mais également aux déplacements et reports de signes étymologiquement justifiés (Calithuce, Chiteris, Ephagatus, etc.). Dans une partie des cas, la prononciation effective serait le fait des locuteurs latins et ne remonterait pas au grec («hyperurbanisme de la prononciation »), mais certaines variantes
seraient d’origine grecque. Les pages qui suivent ont pour objet d'envisager les deux thèses en présence et les divers arguments qui peuvent les soutenir, en vue de juger du bien-fondé de l'affirmation de Leumann. Comme plusieurs angles de vue, parmi ceux qui sont abordés, concernent aussi bien le H parasite que les deux types de déplacement, et que diverses conditions d'apparition sont communes aux trois phénomènes, la plupart des différents points examinés ci-dessous se rapportent conjointement aux uns et aux autres, en dépit de la restriction qu'appelait l'apparente absence de liens étroits entre le parasite et les déplacements (cf. ci-dessus, p. 179). 5.1. 5.11.
Indices relatifs au H parasite L'environnement phonétique du H parasite Touchant les conditions d'apparition du H parasite (sans préjuger de la
cause des deux autres phénoménes), Leumann fait une remarque qui, dans son esprit, s'applique d'abord aux formes latines affectées d'une aspiration étymologiquement non justifiée (cf. 2.3) : In Nachbarschaft von r und auch / besonders häufig, so bei cr cl (auch gr. xp xÀ) : sepulchrum, pulchro-, lachrymis, ferner etwa
Luchrio, fulchra, trichilinium. Weiter bei lc rc (auch gr. px Àx) seltener bei {p mp, meist in Personennamen (auch in griechischen): Orchivius, March-, Dorchas, orchus, Volchano, Alchimus, Ulphiae,
Calphurnius, Encolphius, Olumphia?. On voit que dans sa liste, à côté de mots latins pour lesquels l'orthographe courante présente des variantes avec H largement attestées, figurent quelques noms grecs : Alchimus, Dorchas, Encolphius, Olumphia. Dans la
perspective de l'explication qu'il avance dans l'extrait cité précédemment, Leumann semble donc affirmer que la proximité d'une liquide (ou d'un m) conditionne l'apparition d'une aspiration en latin, mais aussi dans la pro-
nonciation latine des noms grecs. Leumann ne subordonne pas à la méme hypothèse l'explication des reports et des transferts de H. ? LEUMANN, p. 163.
182
CHAPITRE
5
En ce qui conceme cette affirmation de Leumann à propos de l’environnement du H parasite dans des formes d’origine latine et, éventuellement, grecque, on constate effectivement que la liste des attestations révèle un nombre important de formes qui remplissent la condition supposée par Leumann, à savoir la présence d'une liquide (r ou I), voire d'une autre sonante (m).
à côté de l'occlusive marquée d'une aspiration parasitaire (avant ou après). Soit les formes suivantes : a.
occlusive sourde après une liquide : - les formes en Alch- (Liste II.1, n° 1); Dorch- (n° 7); Alchyonis (n° 19) - les formes en Encolph- (n° 54); en Carph- (n° 60); en Melphomen- (n° 62)
b.
occlusive sourde devant une liquide : — Chrocale (Liste II.1, n? 32); Machrobio (n^ 36); Panchrati (n? 39)
— Phrusia (n? 68); Cyphridi (n° 72) - Thrallus (n? 112); les formes en Thriptolem- (n^ 113) c.
occlusive sourde après une nasale? : - Panchale (Liste D.1, n° 10)
- les formes en Olymph- (n° 56) — Amynthae (n° 114); Antheros (n^ 127) d.
occlusive sourde devant une nasale : — Ichmas
(Liste II.1, n° 9), Prochne (n° 14)
- Terphne (n? 75) Tous ces cas correspondent bien à l'affirmation de Leumann. Cependant, celui-ci ne justifie en aucune manière son hypothèse, qui repose sur la seule observation. Il reste un nombre non négligeable de formes pour lesquelles
aucune liquide ou nasale n'a pu provoquer l'apparition d'une aspiration indue (env. 20 % des formes avec H parasite aprés C, P ou T ), p. ex. Psechas
(Liste II.1, n? 11), Agaphima (n? 59), Athys on constate bien la présence d'une liquide, contiguë à l’occlusive sourde affectée d'une Dioschorus (Liste IL.1, n° 6), Glycher- (n?
(n? 106). Dans mais elle n'est aspiration (env. 8), Lychor- (n°
d'autres formes, pas directement 50 %)*; p. ex., 13), Gryph- (n?
55), Phyram- (n° 57), Thyrann- (n° 108). Enfin l'hypothése de Leumann ne rend compte en aucune manière des cas de H parasite à l'initiale vocalique (cf. la liste dans la Liste II.1,D1). 3 À noter que Leumann n'envisage pas l'influence d'un n contigu; seul le m est évoqué
(Olymphus). * Dans Olymphus, c'est nettement l'influence du m précédant la sourde qui est envisagée par
Leumann, et non celle du / situé plus haut dans la forme.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTÉ
183
Il existe un indice qui étaye partiellement l'hypothése de Leumann et montrer qu'un H parasite peut, dans certains cas, représenter une aspiration qui a été effectivement prononcée. La forme Melfomenet[i] (Liste II.1, n? 62,
de Melpomene, datée du 111“ ou du IV“ siècle) constitue le correspondant, avec graphie F, de la forme Melphomene avec PH, attestée par ailleurs (cf. n? 62). Les graphies F et PH ayant acquis, à cette époque, la méme valeur et la méme fonction (transcrire un phi prononcé [f]), l'apparition de l'une ou l'autre de ces solutions dans une forme est d'abord due à la culture du transcripteur
et au degré de son attachement à la tradition orthographique (le système des graphies savantes). Le fait que la graphie PH de Melphomene a pu étre remplacée dans une forme par son équivalent F montre, de maniére indirecte,
que dans la forme Melphomene
l'aspiration était effectivement prononcée
et que l'occlusive aspirée qu'elle formait avec la sourde originelle était susceptible d'évoluer en [f] comme un phi normal. Dans cette perspective,
l'apparition d'un H non justifié dans une forme comme Melphomene
ne
constitue pas une incorrection d'ordre strictement graphique mais procède d'un souci conscient de transcrire scrupuleusement une réalité phonétique*. Partant de ce seul cas, on peut inférer que, parmi les formes qui rentrent dans la condition envisagée par Leumann et qui sont énumérées ci-dessus, certaines étaient affectées d'une aspiration effectivement prononcée par les
Latins®. 5.12.
La fréquence des formes à H parasite
À ce premier indice d'une éventuelle prononciation effective des H parasites, on peut ajouter la fréquence relativement importante de quelquesunes des formes concernées. Certaines sont attestées à Rome jusqu'à six
ou sept fois (Olymph-, Liste H.1, n° 56; Dorch-, n° 7). L'intérêt que peut représenter la fréquence absolue d’une graphie est évidemment tributaire de sa fréquence relative. À ce titre, on observe une importante disparité parmi les graphies à H parasite attestées au moins deux fois à Rome. Dans les deux cas suivants, la proportion des formes variantes est importante, pour un total d'occurrences suffisamment significatif". DorcEncolp-
24 25
DorchEncolph-
7 5
31 30
n? 7, τ πῆς, n? 54, Ir s.
5 Cf. le parallèle que constitue, dans des conditions légèrement différentes, la forme Alfo[cration] à côté de Arphocration (cf. Liste Π.1.ἢ. 6 La forme *golfus du latin vulgaire, supposée par les langues romanes, est issue du grec xöArog; elle provient soit d'un grec χόλφος (cf. LEUMANN, p. 162), soit d'une variante latine avec occlusive sonore (cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 257 et 270).
7 Le numéro de la demitre colonne renvoie à la Liste II.1.
184
CHAPITRE
5
Par contre, pour d’autres noms ou thèmes plus fréquents, les formes variantes ne représentent qu'une faible part du total : AlcimArescusCosm-
58 63 73
AlchimAreschusChosm-*.
2 3 2
= = =
© 66 75
n? 1, 1i*-1Iv* s n? 2, ir s. n? 3, i"-1V* s.
Olymp-
69
Olymph-
4
=
3
m 56, 1r"-ur s.
Enfin, pour quelques noms, les formes avec H parasite attestées plusieurs
fois paraissent jouir d'une fréquence relative trés grande, mais il faut tenir compte du fait que le nombre total des occurrences de ces noms est trop faible pour étre significatif et statistiquement utilisable. lcm-
4
Ichm-
4
=
8
n? 9, 1-11 s.
Psec-
4
Psech-
2
=
6
n? 11, II
Gryp-? Enip-"
3 1
GryphEniph-
3 3
= =
6 4
m55, πῆς n°53, rs.
s.
Dioscor-
15
Dioschor-
2
Pyram-
16
Phyram-
2
Hd
En outre, les deux noms suivants : 17
n? 6, 1°-111° s.
18
n? 57, 111i" s.
Il n'existe que deux thèmes présentant des effectifs totaux abondants dont une part importante est constituée par des formes variantes. Les noms
‘Auépavros et ‘Aulavros (Liste Π.1, n° 135 et 136), ainsi que leurs dérivés, se distinguent dans les inscriptions latines de Rome par une grande proportion de graphies en TH pour tau : Amaranthus (p. ex., CIL VI 1963), Amianthus
(p. ex. CIL VI 11550). Du t" s. av. J.-C. au II s. ap., Ἀμάραντος est attestés par 47 formes en -NTH- et 43 en -NT-, sans H; en outre 3 occurrences de Amarantis (toutes en -NT-), un Amarantianus et un Amaranthianus. Du I” au IV* s. on compte pour "Aulavroc 20 formes en -NTH- et 16 en -NT- ; en outre 3 Amiantis et un Amianthis. En gros, pour ces deux thémes, une occurrence
sur deux présente un H parasite! . Leumann!? explique ces graphies spéciales et leur fréquence par l'analogie avec les noms composés en -anthus (p. ex. Chrysanthus, cf. 2.214.2
et 4.62), tirés du substantif ἄνθος, et y voit des étymologies populaires3. 8 À noter que les deux occurrences en Chosm-
du nom
Cosmus
sont tardives (postérieures
au 111° siècle). 9 L'ensemble en Gryp- regroupe les noms Grypus, Grypius et Grypia.
10 Enipi (1*—1* s., 20101). ! Cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 1071-1073 et 727-728.
12 LEUMANN, p. 163. 13 Même hypothèse chez SOLIN, Beiträge, p. 115.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTE
Contrairement à ce qu'affirme Leumann, le nom Abascantus ("Afáoxavtoc), mais dans importante!" : trois attestations à Rome (cf. au III s.), soit à peine plus d'1 % (en outre
185
phénomène touche également le une proportion nettement moins Liste IL1, n° 137) sur 215 (du 1* une attestation en -NTH- dans le
Latium). Quelque importantes que soient les remarques qu'il convient de faire
quant
à la signification de la fréquence
absolue de certaines
formes
à
H parasite, la relative abondance de celles-ci induit à considérer qu'elles constituaient de véritables variantes plus ou moins répandues et plus ou moins vivaces (c'est sans aucun doute le cas pour Amaranth- et Amianth-). Leur présence en quantité parfois importante dans d'autres régions de l'Empire
confirme cette impression (cf. les formes en Alch-, Liste Π.1, n° 1; Dorch-, n? 7; Lychor-, n° 13; Olymph-, n° 56; Thyrann-, n? 108). À noter que cette abondance,
à Rome
ou ailleurs, s'observe également pour des noms oü la
sourde affectée d'un H n'est pas précédée ou suivie d'une sonante (liquide ou nasale).
Il serait cependant hasardeux de conclure directement, du nombre d'attestations de ces formes, qu'elles ont toutes pour raison d'étre la transcription
d'une prononciation réelle. Pour l'une ou l'autre d'entre elles, l'insertion purement mécanique d'un H à une position favorable, par un phénomène d'hyperhellénisme, phonétique ou graphique, a pu se répandre et se perpétuer sous la forme d'une variante graphique devenue habituelle. 5.13.
L'aspiration parasite en grec
Si les graphies en H parasite correspondent à des variantes phonétiques, il convient d'établir si ces variantes existaient en grec ou si elles ne relévent que du seul domaine latin. Si la premiere hypothése se vérifie, cela signifierait que
le transcripteur n'a fait que noter soigneusement
en
latin une aspiration grecque (c'est-à-dire existant dans la prononciation des locuteurs grecs), comme dans n'importe quel nom oü sa présence n'est pas
douteuse. Dans l'autre cas, l'insertion effective d'une aspiration dans les noms concernés n'existe que dans la manière hésitante ou imparfaite dont les Latins prononcaient le grec. La solution de cette question dépend de l'éventuelle présence de variantes de méme type dans les inscriptions grecques de méme époque. L'emploi d'un signe d'aspirée pour une sourde, hors toute influence d'une aspirée authentique, est extrémement rare dans les inscriptions grec-
ques. À Athènes, on ne compte que quelques emplois douteux ; aucun ne date M Cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 844—848.
186
CHAPITRE
5
de la période romaine et ne peut donc être rapproché des graphies latines (cf. 2.52). Dans les inscriptions grecques de Rome, on trouve deux cas seulement de khi pour kappa : Χυριακός (IV* s., MARUCCHI, Le catacombe romane, 622); "AXyip(oc) (V°-VIr s., ICVR 9524).
Ces deux formes, assez tardives, correspondent parfaitement à des graphies latines attestées : Chyriaceti (I1—III* s., cf. Liste Π.1, n° 4) et Alchimus (I* s., cf. n? 1). Le fait qu'aucune
autre forme ne soit attestée est d'une
grande importance. Si l'aspiration parasite était due à la prononciation grecque, on s'attendrait à en trouver davantage d'attestations dans les inscriptions
rédigées dans cette langue. On observe, par exemple, que le thème ’OAuunn'est jamais noté avec phi dans les inscriptions grecques de Rome, bien que
ses attestations soient assez nombreuses'?. Dans ces conditions, il est plus plausible d'expliquer les deux variantes grecques Xuptaxés et ΓΑλχιμ(ος) par l'influence des variantes latines. Elles sont vraisemblablement dues à une translittération du latin en grec : les deux noms ayant été notés avec un
H parasite dans l'original latin, les deux sourdes ont tout naturellement été notées au moyen d'un signe d'aspirée!$.
La date tardive des deux formes étaye cette hypothése : à cette époque, les graphies avec H parasite ont eu le temps de se répandre, sinon de devenir
courantes. Des trois indices qui précédent, les deux premiers plaident, dans une certaine mesure, en faveur de variantes latines avec aspiration parasite sporadiquement prononcée (la présence d'une liquide et la forme Melfomeneti, la fréquence de certaines formes). Il existe cependant un nombre important de faits qui méritent d'être analysés, et dont une bonne partie plaide en faveur de la thèse graphique. Beaucoup sont communs aux trois phénomènes.
15 20 occurrences du 1” au IV® s. : CIL VI 3050; IG XIV 1356, 1373, 1890; MORETTI, 160 (3 fois), 201, 393, 441, 827, 831, 833, 843; ICVR 15092, 15093a, 15093b, 15094, 15095, 17231; cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 219, 591, 633.
16 ἢ est tout à fait possible qu'une inscription grecque d'Italie soit rédigée à partir de documents écrits en latin et porte en conséquence des traces de translittération. Ainsi, dans une inscription
du I11*-1v* s. (RAC 10(1933), 232), on trouve le nom Eurychia orthographié Εὐτουκεία (forme citée en 2.54); les trois graphies variantes de cette forme (par rapport à la forme
normale
Εὐτυχία) renvoient toutes à une forme latine à l'origine de la forme grecque : ou pour upsilon est en fait le correspondant grec d'un v latin; le kappa pour khi transcrit un C latin; le digramme εἰ est une graphie inverse grecque pour iota; la forme latine originelle était donc Eutucia.
LES
5.2. 5.21.
EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE,
H DEPLACE,
H REPORTÉ
187
Indices relatifs aux trois types de H fautif H fautifà l'initiale vocalique L'affirmation de Leumann
quant à l'influence d'une liquide contigué
sur l'apparition du H parasite n'envisageait en aucune maniére le méme phénomène lorsqu'il porte sur une initiale vocalique (cf. Liste IL1,D1). A priori, une des hypothéses qui a été envisagée pour les H parasites internes peut s'appliquer également aux cas de H parasite à l'initiale vocalique : la fréquence de certaines des formes affectées d'une telle graphie à cette
position induit à les considérer comme des variantes devenues courantes. La méme incertitude plane sur leur signification et leur origine, qu'elles soient phonétiques ou strictement graphiques. Les graphies concernées sont : Hiren-
(Liste IL1, n° 211), Honag- (n? 212), Honesim- (n° 213), Horest- (n° 214), Hammon- (n? 215). I] existe, pour l'initiale vocalique, des circonstances particuliéres, qui peuvent contribuer à accréditer la thése graphique. L'orthographe grecque a cessé de noter l'aspiration initiale au moment de l'adoption ionien à Athènes (cf. 1.1). L'aspiration n'a pas pour autant prononcée, et son amuissement, difficile à dater, a dû être tardif contre, l'aspiration latine a disparu assez tôt; sa restauration et
de l'alphabet cessé d’être (cf. 1.1). Par son maintien
dans l'orthographe, dues aux milieux cultivés, n'impliquent pas qu'elle ait été familiére aux autres couches de la société (cf. 1.12). L'aspiration grecque est en général soigneusement notée dans les inscriptions latines de Rome (90
% aux I et n° siècles; cf. 1.1), mais il est probable que les graphies où elle fait défaut sont dues à des transcripteurs incapables de la prononcer ou de la reconnaître et plus ou moins ignorants des noms à l'initiale desquels elle doit figurer. Il est plus que plausible d’attribuer aux mêmes causes l'apparition d'un H parasite à l' initiale vocalique de certaines formes. Les transcripteurs en cause savaient qu'à l'initiale vocalique de certains noms grecs devait figurer, en transcription, un signe H. Ils connaissaient la plupart de ces noms, mais,
dès lors qu'ils n'étaient pas capables de discerner à l’audition la présence ou l'absence d'une aspiration initiale et de la reproduire, ils ont pu hésiter plus
d'une fois et se laisser aller à placer un signe H au début de certains noms qui ne le nécessitaient pas. Pour ces transcripteurs, le signe H n'avait aucune réalité phonétique; ce n'était qu'une particularité graphique dont ils usaient de maniére parfois hésitante. L'absence de notation de l'aspiration initiale en grec était une source supplémentaire d'erreur, dès lors qu'un transcripteur
occupé à translittérer un nom ne pouvait identifier sa présence ou son absence au méme titre qu'une occlusive aspirée, clairement distinguée des sourdes par l'orthographe grecque.
188
CHAPITRE 5
Cette tendance à placer un signe H indu à une initiale vocalique a dû contribuer à la création et à la diffusion de différentes variantes de transcription, dans lesquelles ce signe n'était qu'un artifice graphique lié à la
nature grecque du nom transcrit!?. Le méme raisonnement est tout à fait pertinent pour le report ou le transfert du signe H à la méme position initiale. Le transcripteur sait confusément que le nom doit contenir un H, il sait par ailleurs que nombre de mots grecs commencent par un H en translittération — fait auquel il est
phonétiquement peu habitué — et que, dés lors, un H initial est une des marques possibles du caractère grec d'un nom; en conséquence, il peut être
amené à placer le signe H attendu à cette position-phare, qu'il l'ait noté également à la position attendue ou non. Trois formes tardives illustrent parfaitement cette explication. Dans la forme Hepyfanius (Liste Π.1, n? 252, tv^—v* s.), la graphie Y pour 1 confirme le statut d'hypercorrection strictement graphique du H initial. Dans la forme Hoinanthius (n? 251, 1v*-vi* s.), la graphie OI indique peut-étre que le nom a été translittéré à partir d'un original écrit en grec. Le transcripteur a simplement translittéré la plupart des signes grecs en employant leurs correspondants latins (A et N, mais aussi la séquence OI = O pour omicron + I pour iota, au lieu de la graphie normale OE). Au
moment de translittérer l’aspirée théta, il a naturellement recouru à la graphie savante qui la représente en transcription. Des lors que dans l'orthographe grecque l'aspiration initiale n'est jamais notée, un transcripteur latin ne peut directement distinguer, lorsqu'il lit des formes écrites en grec et commengant
par une voyelle, celles qui doivent recevoir un H initial en transcription. Au moment de translittérer une telle forme, il doit donc décider, en fonction de l’état de ses connaissances, s’il place un tel signe à cette position ou s'il s'en abstient. Il peut dés lors, comme c'est le cas dans la forme Hoinanthius, faire un mauvais choix et commettre l'erreur d'un H parasite.
17 Un phénomène comparable, sinon semblable, s'est produit en Attique au v* siècle, au moment du changement d'alphabet : des graveurs grecs ont placé des signes d'aspiration à l'initiale de quelques formes en dépit de l'étymologie; cf. THREATTE, p. 494—495 : « ... l'usage fautif de H initial = (h] est dû à la faiblesse de l'aspiration initiale ou même au manque de
familiarité avec l'alphabet vieil attique... »; cf. en outre l'ingénieuse hypothèse de L. Lupas (pp. 29-30) : « ... comme [h] est presque exclusivement lié au début de mot, il n'est pas interdit de penser qu'on l’a noté méme là où il ne figurait pas dans la prononciation, à la seule fin d'indiquer le commencement d'une nouvelle unité lexicale. Cet usage devait rendre bien des services, en facilitant la reconnaissance des mots sur les inscriptions qui emploient la scriptio continua... »
LES
EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE
H : H PARASITE,
H DÉPLACÉ,
H REPORTÉ
189
Pas plus que dans les formes examinées ci-dessus, le signe H n'a aucune
chance d'avoir été prononcé dans Histe[fanus] 8 pour Stephanus (Liste II.1, n? 253, IV*—v* s.). Le H excédentaire ayant été placé non devant une voyelle initiale étymologique, mais devant une prothèse vocalique!?, il est certain
qu'il est de nature purement ornementale?®. 5.22.
H inséré ou déplacé en position intervocalique
L'insertion d'un H parasite entre deux voyelles n'est pas fréquente (cf. Liste II.1, El), mais les quelques cas attestés sont d'un grand intérêt. Le H
inséré n'a pour fonction, dans l'esprit du graveur, que de marquer l'hiatus; il n'était pas prononcé et ne constituait qu'un procédé graphique. Les quelques cas attestés présentent des différences. particulier. Dans les deux formes Euharistus
Chaque
forme
mérite
un examen
(Liste IL.1, n° 271; cas douteux) et
Euheteria (n? 272), le signe H a pour seconde fonction de conserver à la séquence graphique EV sa valeur de diphtongue; sans cette insertion, le second signe de ces noms (V) a toutes les chances d'étre lu, en latin, comme une consonne. Il est en outre trés probable que ces deux graphies ont subi l'influence des formes en EVH- des noms tirés de εὔοδος, εὐήμερος, etc. dans lesquelles H note l'interaspiration (cf. 1.41).
Dans la forme Gehorgios (Liste IL.1, n? 270), qui est tardive (viri"-viir* s.), on observe une désinence grecque qui peut trahir une translittération, ce qui accréditerait le caractére purement ornemental et hypercorrect du signe
H. Dans Lahis (n? 273), le H sert à marquer l'hiatus que forme la désinence avec le thème. Dans dihaconus (n° 274) il s'agit peut-être d'un transfert de H
parasite à partir d'une forme diachonus (cf. n? 35). Dans la forme du possessif latin mehae prononcé.
pour meae
(n? 277), le signe H n'a aucune chance d'avoir été
La forme Gaha (cf. Liste Π.1, n? 275; on trouve une autres occurrence en Campanie) représente l'anthroponyme masculin Ga, indéclinable, dont la 15 La forme étant incomplètement conservée, la restitution n'est pas entièrement assurée; on peut envisager que le phi ait été noté PH; cette graphie n'est pas incompatible, pour ce thème, avec la présence d'une prothèse vocalique : cf. Estep[han-] (111°-1V* s., ICVR
173822).
19 La prothèse vocalique n'est pas rare dans la transcription du thème Stephan- : Istefanus (1*—u* s., 26942); Estefanes (1—1* s., ICVR 14651); Istefanis (11° s., 25551); Istefanus (1°-ı1° s., 22026); Isthefano (111° s., RPAA 28(1954—56), 80; cf. Liste IL1, n? 144); Istafanius (πὸ
s.. BOLDETTI, 54); Estefanes (I1 *-1v* s., RAC 9(1932)); Istefanus (1V*-VI* s., ICVR 2288);
Extefaniae (V*-V1* s., ICVR 5066); Tsthefania (VI* s., ICVR 5132; avec T initial pour 1; cf. Liste Π.Ὶ, n? 144); Istefanu(s) (v1‘-vin® s., ICVR 15966); Estaefane (Vil -Viil* s., ICVR 9373i).
2 Cf. en outre hispiriru, Liste II.1, n° 245.
190
CHAPITRE
5 x
voyelle est longue (toutes les occurrences romaines datent du I” s.). D’après
H. Solin?!, ce nom, qui est uniquement attesté en Italie, serait un diminutif de noms
grecs à premier élément Fa- tirés du substantif et du théonyme
Γῆ; il aurait donc un lien plus ou moins étroit avec ce dernier. À côté de
quelques formes simples en Ga”, on trouve à Rome une graphie Gaa?, dont le double signe A a sans doute pour fonction la notation de la longueur de cette voyelle?*; cf. en outre un cas avec un seul A marqué d'un accent de longueur : Gá, 9843. Dans la forme Gaha, le transcripteur a introduit un signe H entre deux signes de voyelles alors qu'ils ne formaient pas un hiatus. Enfin la forme Cahallisto (Liste Π.1, n? 276) est plus étrange encore, puisqu'une graphie *Caallisto ne pourrait s'expliquer ni se justifier. Il s'agit
peut-étre d'une dittographie avec correction : ALL réécrit aprés un H pour LL. Manifestement les deux derniers cas confirment que l'H intervocalique
n'est pas prononcé? Dans les deux formes Euhantes et Euhante (Liste Π.1, n? 278), le signe H de la graphie normale Euanthes a été déplacé à l'intervocalique, aprés la diphtongue eu-. Ici aussi, l'analogie avec les formes en Euhod- et Euhemera dû favoriser le transfert (cf. supra et 1.41). Quant à la forme Athenahidi (Liste II.1, n° 279), elle est affectée d'un H parasite placé à l'hiatus, qui la rend comparable à Lahis (Liste IL1, n? 273); cette insertion est liée, par ailleurs, à la présence d'un H authentique plus haut
dans le nom,
21 Cf. SoLIN, GA(A). 22 CIL VI 7277, 7444, 25174, 34955, 39019; BullCom 69(1941), 187 n? 131. 2 CIL VI 4715, 5220, 5779, 7076, 9985, 12246, 10237, 1039523. 4
Cette pratique orthographique était particulièrement en usage sous la République: cf. R.
LAZZERONI, Geminatio. 2% À noter un autre cas de H intervocalique, dans le nom
oriental
Zémuoc,
attesté dans
la
littérature grecque et porté par un roi arabe (Dion Cassius, 59.12), un arménien (DC, 71.3), un
roi de Babylone (IAMBL., dram., 10); en outre, Zoœmuls (DC 78.30,38, 79.16,17), Zomuliac IG XIV 911, Zéeuos IG XIV 2010 (Italie). Dans les inscriptions de Rome, l'anthroponyme apparait trois fois, dont deux avec H intervocalique : Sohaemi et Sohemus, 1058; Soaemni, 38914. 26 W. Schulze (Posphorus, p. 427) voit dans la forme Spaherus (VI 20272) un transfert du
signe H qui devait normalement être placé à côté du P. Cette explication n'est pas exclue, mais il est plus plausible de voir dans la séquence AH une double confusion graphique des signes A et H, la forme destinée à être gravée étant Sphaerus, transcription tout à fait correcte (cf. Annexe 11
et Annexe 11.271,23). De même, pour /herax = Hierax (Liste II.1, n? 281), cf. Annexe 11.271,23.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DÉPLACÉ, H REPORTÉ
5.23.
191
H inséré ou déplacé à la suite d'une occlusive sonore
Il est impensable que, dans des formes comme
Poebhus
(transfert,
cf. Liste IL1, n? 287) ou Hyghiae (report, n? 288), le signe H accolé à l'occlusive sonore ait été ou ait pu étre prononcé. Ainsi, pour la forme
Poebhus, dans l'hypothése où la graphie BH aurait une valeur phonétique, la mauvaise transcription du phi initial interdirait d'y voir autre chose qu'une faute d'ordre graphique?'. Si le transcripteur avait été assez soucieux de précision phonétique pour recourir sciemment à une graphie aussi spéciale et
audacieuse que BB, il aurait veillé à transcrire correctement le phi au moyen d'une graphie PH ou F. La forme est marquée par un transfert du signe H, qui aurait normalement dû figurer à côté du P et que, par une simple erreur dénuée de toute intention, le graveur a placé à une autre position, à cóté d'un signe de sonore.
Les formes Epaghatus (Liste II.1, n° 289) et Rodhope (n? 290), attestées ailleurs qu'à Rome, sont comparables : il s'agit également de transferts du signe H vers une occlusive sonore.
Deux autres formes, Hyghiae et Epaghathe (n? 288 et n? 289), présentent un report du signe H. Elles constituent d'évidents cas d'hyperhellénisme.
Enfin il existe une forme dans laquelle un H parasite est placé non à cóté du signe d'une occlusive sourde, mais à cóté d'une sonore : Dhydymus
= Didymus
(n—mY
s., 13067; cf. Liste IL.1, n° 286). L'apparition, méme
sporadique, d'un appendice aspiré à une telle position n'est pas envisageable. La seule explication plausible de cette graphie est l'emploi purement ornemental du signe H par un transcripteur soucieux de donner au nom transcrit
une allure tout à fait grecque. Le H de cette forme n'est donc qu'une hypercorrection graphique particuliérement audacieuse; la présence d'un second hyperhellénisme dans la méme forme confirme cette analyse : le iota qui suit directement la sonore a été noté par Y pour la méme raison (cf. 9.1). Il en va de méme dans les cas de reports et de transferts du signe H. Le signe H étant particuliérement représentatif des noms grecs en transcription, nombre de transcripteurs, en raison de la relative ignorance évoquée plus haut, sont tentés d'en placer ailleurs qu'aux positions autorisées par l'étymologie.
7! Leumann (p. 161) qualifie les formes Epaghatus, Poebhus, Rodhope, pihalas, de « rein graphische Entgleisungen » (« gaffes » purement graphiques). 28 On constate un phénoméne semblable (coexistence d'un H fautif avec un Y hypercorrect)
dans la forme Hysocryse pour Isochryse (Liste Π.1, n° 258), avec déplacement du H; cf. en outre les formes Hyalisus (n? 209), Niycherate (n? 38), Thelyphus = Telephus (n? 160), Epythy (n)canus (n? 174), Hepyfanius (n? 252), Heytycinus (n? 257).
192
CHAPITRE
5
La tendance est naturellement favorisée par la présence d’un H authentique dans la forme transcrite du nom. Ces exemples montrent que l'emploi interne d'un H non justifié peut ne
constituer qu'un procédé purement graphique, sans lien avec la prononciation. L'évidence de cette explication pour le cas de Dhydymus incite à penser qu'un grand nombre de formes à H parasite à côté d’un signe de sourde sont dues
à la même cause. Il existe d’autres positions inhabituelles pour un H ajouté ou déplacé.
Les formes concernées sont toutes d’origine latine, on trouve un H après une nasale (mhiles, Liste IL.1, n° 293), entre une voyelle et une consonne (hospehs, n° 294 et Gohticus, n° 295).
5.24.
Un cas spécial : correction directe d'un hyperhellénisme
Une des formes spéciales qui contiennent un H reporté à la suite d'une occlusive sonore constitue un cas particulier. Il s'agit d'un graffiti de Pompéi: Epaghathe (IV 4539; Liste II.1, n° 289). D'après Mau, éditeur dans le CIL, le signe H surnuméraire aurait été gratté aprés avoir été tracé, apparemment par l'auteur du graffiti lui-méme (post G littera H statim, ut videtur, erasa). Aprés avoir commis cette incorrection graphique, le graveur (un simple particulier, vu la nature de l'inscription) a été saisi d'un juste remords et a directement corrigé l'erreur qui avait spontanément surgi sous sa main. Ce cas confirme que quand un graveur place un H à une position indue, ce n'est pas nécessairement pour marquer une prononciation particuliére; c'est souvent la conséquence de son incertitude et de ses hésitations. Dans ce cas-ci, le graveur, en relisant son texte, a sürement considéré qu'il contenait un H en
trop. 5.25.
Effets de l'analogie
L’apparition de certains H parasites semble liée à une éventuelle analogie avec des séquences graphiques particuliérement fréquentes dans la transcription de noms grecs. C'est notamment le cas pour des groupes consonantiques contenant une occlusive aspirée. Habitués à placer un signe H à cóté d'un
signe de sourde (C P T) et influencés par l'aspect typique que revétaient les graphies CH PH TH, surtout lorsque l'aspirée était précédée ou suivie d'une autre consonne, certains transcripteurs ont pu avoir tendance à placer
un signe H à cóté d'une sourde authentique dans un méme environnement, par un phénomène d'hypercorrection conditionnée.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DÉPLACÉ, H REPORTÉ
193
Ce peut étre le cas pour les formes suivantes (en note figurent les noms qui contiennent le groupe consonantique impliqué et qui sont attestés
à Rome)?. SCH : Areschusa, Liste IL1, n° 2”,
RCH NCH CHN MPH LPH SPH PHR
: Dorch-, n° 7°!. : Panchale, n° 10; Panchrati, n° 39°. : Prochne, n° 14%. : Olymph-, n° 56; Amphelidi, n° 64%. : Melphomen-, n° 62”. : Sphorus, n° 70%. : Cyphridi, n° 72°”,
PHN : Terphne, n° 75°.
79 Le groupe CHM, qui apparaît dans la forme /chmas pour Icmas (n° 9), n'est attesté de manière authentique que dans le nom Drachme, une occurrence (cf. 2.84, note). 30 Cf. Aeschines, Aeschinus, Euschemon, Euschemus, Euschem[-], Ischyras, Lesche, Leschus, Moscharion, Moschas, Moschiane, Moschianus, Moschion, Moschis, Moschius, Moschus, Moschylus, Mosch[-], Paschusa, Schedius, Schedus, Schinus, Scholastice, Scholasticus, Scholas-
til-], Schole.
31 Cf. Arche, Archelaianus, Archelais, Archelaus, Archesilaus, Archias, Archidamus, Archigenia, Archiloche, Archimedes, Archis, Archoleon, Archontia, Arch[-], Aristarchus, Asiarches, Carchedon, Carchedonius, Chiliarchis, Clearchus, Demarchia, Demarchius, Dicarchis, Eparchia, Eparchis, Hipparchianus, Hipparchus, Hyparchus, Nearchus, Nicarchis, Nicarchus, Orchis, Plutarchus, Poliarches, Protarchis, Protarchus, Protarch[-], Sperchius, Syriarches, Syriarchis, Taxiarches, Thaliarchus, Timarchus.
32 Cf. Anchialus, Anchises, Branchus, Elenchius, Elenchus, Enchiridion, Enchoris, Epitynchanus, Epitynchanusa, Pancharia, Pancharius, Synchorus.
33 Cf. Lachne, Lychnis, Philotechnus, Philotechnianus, Techne, Technon. # Cf. Nymph- (cf. 2.246.8); Pamphil- (cf. 2.246.1); Symphor- (cf. 2.246.2); en outre les noms suivants : Amphialus, Amphibole, Amphilochus, Amphion, Amphione, Amphioninus, Amphipolis,
Amphithales, Amphi[-], Amph[-], Emphasis, Eunymphus, Memphicus, Memphis, Memphitas, Memphius, Omphale, Omphe, Stymphalis, Stymphalus, Sympheron, Symphilon, Symphonia, Symphoniacus, Symphonias, Symphonus.
Sympherus,
Sympherusa,
35 Cf. Philadelph- (cf. 4.611); en outre les noms suivants : Adelphe, Adelphion, Adelphius, Adelphus, Adelph(i)us, Alphia, Alphius, Delphice, Delphicus, Delphinus, Delphis, Delphus, Diadelphus. 36 Cf. Telesphor- (cf. 2.246.2); en outre les noms
suivants : Anthesphoris, Anthesphorus,
Asphale, Asphales, Phosphorus, Sphaerus, Sphex, Sphingis, Sphragis.
37 Cf. Aphro- (cf. 2.246.3); Epaphr- (cf. 2.246.3); Euphrosyn- (cf. 2.246.9); en outre les noms suivants : Cataphronia, Cataphronius, Echephron, Epaphras, Euphractus, Euphraenusa, Euphra-
nides, Euphranor, Euphrante, Euphrantice, Euphranticus, Euphrantis, Euphran[-]. Euphras, Euphrasia, Euphras[-], Euphrates, Euphratius, Euphra[-], Euphrio, Euphron, Euphronia, Euphronius, Euphrontis, Euthyphron, Meliphronianus, Menephron, Phrixus, Phronime, Phronimianus, Phronimus, Phrontis, Phruria, Phrurus, Phrygia, Phrygianus, Phryne, Sophron, Sophrone,
Sophronia, Sophroniscus, Sophronius, Sophron[—], Sophrosyne, Sphragis.
35. Cf. Daphn- (cf. 2.246.10); en outre les noms suivants : Aphnius, Orphne.
194
CHAPITRE
5
PTH : Grapthe, n° 110”. NTH : Amynthae, n° 114; Antheros, n° 127% ; cf. Amaranthus, Amianthus, Abascanthus
(cf. 5.12). STH : Anasthasius, n° 115; Eusthasius, n° 118; Megisthe, n° 119*!. THR : Thrallus, n° 112; Threptolem-, n° 113*..
Le méme type d'analogie a pu jouer lorsque la sourde était précédée ou suivie d'un upsilon, autre phonéme grec dont la transcription recourt à un signe réservé et typique; soit les formes suivantes : Glycher- (Liste Π.1, n? 8), Lychor- (n? 13), Alchyonis (n° 19), Amycho (n° 20), Chyani
(n? 26), Chytisso (n? 34); Gryph- (n? 55), Phyram- (n° 57), Zophyr-, Diaphyri, Phyrall- (n° 58), Cyphaer- (n° 61), Cyphridi (n° 72), Phyrenaeus (n° 74);
Athys, Athyi, Athy (n° 106), Thyrann- (n° 108), Cythisus (n° 117), Pithyrati (n° 15). Thyndaridi (n^ 23).
On peut ajouter à cette liste les formes Hyalisus et Hyalissi pour lalysus (cf. Liste II.1, n? 209) où l'ajout d'un H parasite à l’initiale s'accompagne d'une inversion des signes Y et 1 (cf. 9.1), les deux phénomènes pouvant procéder l’un et l'autre d'une analogie avec le thème Hyacinthus.
L'influence d'une analogie avec des thémes existants ne se limite pas à ce seul cas. On a vu plus haut que les variantes Amaranthus et Amianthus pour Amarantus et Amiantus, trés fréquentes, étaient dues à l'analogic avec les noms formés sur le thème ἄνθος. À noter aussi la forme Antheros (Liste
IL1, n? 127), qui a peut-être subi l'influence du méme thème. Un cas comparable est sans nul doute la forme Bosphor(us) (n? 65), influencée par les nombreux composés en -phorus (-pépos)# ; la transcription 39 Cf. la graphie PTH transcrivant le groupe d'aspirées «90, dans les noms en (-)φθογγ-. ἀφθον- et ἀφθορ- (cf. 2.7). © Cf. Anth-, -anth- (cf. 2.214.2); Corinth- (cf. 2214.4); en outre les noms suivants : Acanthis, Acanthus, Acrocorinthus, Anthracia, Anthracion, Anthracis, Anthrax, Aracinthus, Cantharus, Canthus, Cerinthus, Cleanthus, Cynthia, Cynthius, Hyacinthinus, Hyacinthis, Hyacinthus, lanthus, Lanthanusa, Lebinthion, Olynthia, Panthia, Panther, Panthera, Pantheras, Panthererius, Pantherilla, Pantheriscus, Pantherius, Panthoris, Penthesilea, Perinthias, Philanthropus, Spintharus, Spinther, Synthetus, Tirynthius, Xanthe, Xanthianus, Xanthias, Xanthippe, Xanthippus,
Xanthus, Xanth[-]. 41 Cf. Aegisthus, Aegisth[-], Antisthenes, Borysthenes, Callisthenes, Clisthenes, Demosthenes. Demosthenianus, Isthmicus, Isthmidius, Isthmus, Lasthenes, Leosthenes, Menestheus, Mnestheus, Sosthenes, Stheno.
42 Cf. Aethra, Aethris, Aethrius, Anthracia, Anthracion, Anthracis, Anthrax, Buthrotus, Clethra, Erythr(i)us, Lathricus, Mithres, Mithridas, Mithridates, Mithrid[-], Orthrus, Oxathres, Philanthropus, Samothrace, Teuthrantis, Teuthras, Thraci[-], Thraecidas, Thraessa, Thrason, Thrasonis, Thrasya[-], Thrasyllus, Thras[-], Thremmatius, Threpte, Threptia, Threptianus, Threpticus, Threption, Threptius, Threptus, Threp[-].
#3 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 268.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTÉ
195
de ceux-ci étant marquée par l’abondance des graphies en -por-, la forme Bosphor(us) constitue une espèce de graphie inverse : comme les finales -phor- et -por- sont utilisées pour les mêmes noms, un transcripteur a cru
faire preuve d’une excellente connaissance du système en employant, par hypercorrection, la graphie -phor- là où seul -por- était valable. La similitude de la forme hypercorrecte avec son modèle va jusqu'à l’Elision de la désinence
du nominatif (cf. 2.246.2)*. Le même type d’analogie avec des groupes consonantiques typiques ou
fréquents a pu favoriser le report ou le transfert du signe H dans les formes suivantes. PHN : Philagryphni, Liste IL, n? 82; Hedyphnus, n° 83; Teraphne, n? 99. NTH : Anthioch-, n° 142; Anthioc-, n° 172; Panthagathus, n? 156; Panthagat-, n?
178; Synthyche, n° 139.
STH
: Sthefan-, n° 144; Sthepano, n° 180; Sthacus, n? 188; Cresthe, n° 181; Asthiochae, n? 151; Ametysthus, n? 193; Aristhomachus, n? 194; Eusthocia, n? 183.
THR
: Thryphaen-, n? 146; Thrypaena, n? 192; Threpthe, n? 163; Trepthe, n? 190; Threcedipnus, n° 191; Trhofim-, n? 150; Thropime, n° 195; teathrum, n° 199. PTH : Trepthe, n? 190; Threpthe, n? 163.
Quelques cas présentent le report ou le transfert d'un signe H vers une occlusive sourde dont le point d'articulation est le méme que celui de l'aspirée authentique. Cette circonstance a pu faciliter le déplacement du H, dans l'hypothèse où le transcripteur, qui pronongait de la même manière l'aspirée et la sourde, a pu les confondre et attribuer à l'une le signe qui revenait à l'autre. Ci-dessous les quelques cas concernés; d'abord les reports puis les transferts (on n'observe aucun cas pour la combinaison khi-kappa). Reports vers P : Philanthrophi, Philantrophus (Liste Π.1, n° 77); Carphophori
(n°
79); Philipphus (n? 80); Phasiphoni (n? 81); Philagryphni (n? 82); Phasiphae (n? 85).
Reports vers T : Thimothe- (n° 148); Thethis (n° 149); Panthagathus Thelymithres (n? 162); Threpthe (n^ 163).
(n° 156);
Transferts vers P : Ephapr- (n? 90); Ephipan- (n? 91); Phampilus (n? 93); Pilipph(n? 96). Transferts vers T : Panthagat- (n° 178); Thimoteus
(n? 189); Trepthe (n? 190);
Ametysthus (n? 193); Teodothe (n? 198); teathrum (n? 199).
4 Cf. BRANDIS, pp. 7-8.
196
CHAPITRE
5
Dans la forme Thelymithres (Liste II.1, n° 162), le report du signe H a
sans doute été facilité par l'analogie du théonyme Mithra. Un second type d’analogie a pu contribuer à l’apparition de l'un ou
l'autre H parasite. Il arrive que la graphie hypercorrecte d'un nom (H CH PH TH) soit présente dans un autre nom de la même inscription, normalement pourvu d’une aspiration soigneusement transcrite. Le premier exemple est le plus évident. Teucrhianus (cf. Liste Π.Ὶ, n° 12) - Crhesimus, 6430. Manifestement, le transcripteur a introduit la graphie spéciale CRH dans
le nom Teucrianus sous l’influence de la forme Crhesimus, tout à fait correcte (cf. 2.82.1). La graphie spéciale (CRH TRH PRH) apparaît en hypercorrection dans quelques autres formes (cf. Liste II.i, n? 134 et 150).
Dans les inscriptions
12317 et 19682 sont mentionnés deux mémes
individus, Eutychus et Arescusa. Alors que la graphie du premier nom est
constante d'un document à l'autre, le second présente un H parasite dans une des deux inscriptions, soit Areschusa (Liste II.1, n? 2), en 12317; ci-dessous les deux textes. 12317: L. ARISTIVS L. L. LVCRIO L. EVTYCHVS V. A. XXIIII.
| INSTEIA
19682 : M. INSTEIVS
| ARISTIA L. L. DAPHNE.|
M. L. ARESCHVSA
M. L. L. EVTYCHVS
M. INSTEIVS M. L.
| L. ARISTIVS
| MONIMENTVM
L. L. TYRANNVS
SIVE ID SEPVLCRVM
EST | FECIT SIBI ET INSTEIAE ARESCVSAE | L. ARISTIVS L. L. LVCRIO | EMIT EX PARTE DIMIDIA | SIBI ET SVIS | ARISTIAE L. L. DAPHNE | L. ARISTIVS L. L. TYRANNVS V. A. XXIII. Quatre autres personnes mentionnées de part et d'autre confirment l'identité des deux individus. Il semble, dans la premiére inscription, que la finale du nom EVTYCHVS a influencé l'apparition d'un H parasite dans ARESCHVSA (méme séquence de quatre lettres); je digramme CH a, dans
l'un et l'autre nom, la forme C-1. À l'appui de cette hypothése, on note que dans la premiere inscription le nom Eutychus, qui vient avant Areschusa, en est beaucoup plus proche que dans l'autre document, oü Eutychus avait moins de chance d'influer sur la graphie d'Arescusa. 45 Le nom Thelymitres, tiré de l'adjectif θηλυμίτρης, « à la coiffure de femme » (attesté chez Lucien, D. deor.,
18,1), est attesté une seconde
sous la forme Θηλομίθρῃ
(I^ s., MORETTI,
fois à Rome, dans une inscription grecque,
588). Elle présente la méme
aspiration non
étymologique que la forme transcrite; il s'agit certainement de la transcription en grec d'une forme d'abord rédigée en latin : la substitution d'un o à l'upsilon final du premier élément de composition reléve d'un procédé de reconstruction morphologique due à l'analogie et attesté
dans les transcriptions latines (cf. Annexe II.36). Pour l'introduction de formes latines de noms grecs dans les inscriptions grecques de Rome, cf. 5.13.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE,
H DÉPLACÉ,
H REPORTÉ
197
Les deux noms Arescusa et Eutychus, apparemment portés par d’autres
individus, figurent également dans une autre inscription (12373, 1*—II* s.); le premier des deux noms y est également affecté d'un H parasite (Areschusa). Ci-dessous le texte. 12373: DIIS MANIBVS | ARRIO ERACLAE FILIO | PIENTISSIMO ET ARRIAE | SECVNDAE PATRONAE | BENE MERENTI FECIT | ARRIVS EVTYCHVS | ET ARRIA ARESCHVSA | VIXIT ANNIS VI. Les conditions sont identiques à celles de l'inscription 12317 : comme le nom Eutychus précéde Areschusa, la séquence qui le termine a pu provoquer
l'insertion d'un H parasite; l'écart entre les deux noms est, ici aussi, trés faible. Chaque inscription de la série suivante contient deux noms présentant la méme graphie en H; dans l'un des deux noms elle transcrit une aspirée authentique, dans l'autre il s'agit d'une graphie hypercorrecte. Alchaeus (Liste II.1, n° 1) - Antiochus, 34353 Cyriache (n? 5) — Chirisofus, ICVR 11860
Dioschoru[s] (n? 6) — Chiae, 7905 Dorchadi (n? 7) - Thaliarchus, NSA
1914, 383 n? 47
Glucheriae (n? 8) - Chreste, 9133
Amycho (n° 20) - Antiochus, 25779 Asiatichus (n° 22) - Bacchicus, 16167 Panachiae (n? 29) - Charis, RPAA 50(1077—78), 136
Enipheus (n° 53) — Symph(), 6888
Diaphyri (n° 58) - Tryphoni, 21021
Melphomene (n? 62) — Amphio, 21225 Thrhpto[lemi] (n° 113) — Athicto, 9331
Amaranthus (n? 135) — Zethus, 6391 Amaranthus — Pothinus, 21913
Hariae (n? 220) — Halius, 19145
De la méme manière, la présence, dans un autre nom de la méme inscription, d'une aspirée authentique transcrite au moyen d'une graphie savante peut avoir influé sur l'adjonction d'un H, par report ou transfert, à une occlusive sourde dont le point d'articulation est identique; soit les formes
ci-dessous. Transfert vers P : Ephityncano (Liste IL1, n? 95) — Philumene Nicephoro, 21128 Transfert vers T :
[E]uthycus (n? 170) — Anthusa, 4564 Euthycia (n° 170) — Arthis, 12653
198
CHAPITRE
5
Carithe (n° 176) - Partheni, 8761
Sthacus (n° 188) — Thymele, 27395 Report vers T: Euthuchus (n° 138) - Thaliarcus, 7459b
Synthyche (n° 139) - Theseus, 7708 Anthiochas (n° 142) — Agatha[e]tychae, 14795
Philodespothus (n? 158) — Chrysanthe, 7285 Panthagathus (n° 156) — Agathemero, 7973 5.26.
Inscriptions à hypercorrections multiples
Il existe à Rome trois inscriptions qui présentent non pas une mais deux formes différentes contenant un H parasite. Megisthe (Liste Π.1, n° 119) — Prothesilavo (n? 107), 24500 Phyramus (n? 57) — Dorchas (n? 7), 29499 Amaranthus (n° 135) — Euheteria (n° 272), 1963
Cf., en outre, une inscription de Gaule Cisalpine : Dorchis (Liste II.1,
n? 7) - Chuclas (n? 33), CIL V 6374. Dans cet exemple, comme dans le premier de la liste précédente, les deux parasites frappent la même occlusive sourde (T et C). Une autre inscription contient à la fois un H parasite et un H déplacé : Heupo(ro) (Liste Π.1, n? 217) — Thyce (n? 171), 5636. Cf., en outre, une inscription de Narbonnaise : Cthetus (Liste II.1, n° 126) — Sthepanus (n? 180), CIL XII 394, avec insertion et transfert du H à côté de la même sourde T.
Les transcripteurs à qui ces diverses inscriptions sont dues étaient peu assurés de leurs connaissances ; ils pouvaient être tentés de placer un H à une position incorrecte mais formellement susceptible d'en recevoir un (à l' initiale vocalique, aprés une occlusive sourde) — tout en omettant éventuellement, par ignorance ou négligence, un H authentique dans le reste du mot. Ceci
confirme que, dans bien des cas, l'insertion d'un H parasite est un phénomène de nature strictement graphique, une hypercorrection orthographique. Les transcripteurs qui cédent à cette tendance peuvent le faire plus d'une
fois
dans la même inscriptions. *6 On trouve, en outre, cing inscriptions dans lesquelles le transcripteur a placé ou déplacé un H fautifde manière constante dans deux occurrences d'un même nom : Amaranthus Amarantho
(I* s., 16068); Hereneti Herene (1V° s., RümQuartalschr. 12 (1898), 344 n? 45); Anthiocus Anthiocus (V* s., 9920); Euthuciane Euth (y )cius (11-1115 s., RAC 1931, 231, n° 64); Euthyco Euthyco (1*—1* s., 5401); cf. infra, 6.14.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTÉ
5.27.
199
| Hésitation et inconstance des transcripteurs Lorsqu'une
inscription contient deux noms
dérivés du méme
thème,
il arrive que leurs graphies différent, l’un des deux étant affecté d'un déplacement du signe H, tandis que la transcription de l'autre est tout à fait habituelle. On observe les trois cas suivants, soit deux inscriptions de Rome, auxquelles s'ajoute une inscription d'Espagne. Euthycho (Liste IL1, n° 138) — Tyche, 21852 Heuodo (n? 268) — Euodia, 7957 Euthycia (n° 170) — Eutycheti, CIL Π 4602
Dans le premier cas, l'aspirée est soigneusement transcrite dans les deux noms, mais le signe H a été reporté à côté de la sourde T de la forme Euthycho.
Le fait que cette hypercorrection soit limitée à une seule des deux formes (alors que la graphie Thyche n'est pas rare, cf. Liste Π.1, n? 140) montre à lui seul combien grande pouvait étre l'incertitude de certains graveurs face au systéme de transcription et leur relative ignorance des thémes et positions qui requéraient le signe H. Ce type d'hésitation éclaire la nature des déplacements et insertions de H : dans la plupart des cas, ils ne trahissent, de la part des transcripteurs, d'autre intention que de traduire dans la graphie la nature grecque du nom transcrit et d'appliquer bon gré mal gré le système de transcription, en dépit de leurs hésitations et ignorances. Le deuxiéme cas est comparable : le transcripteur n'a pas pris soin de noter l'interaspiration dans une des deux formes (Euodia) et s'est trompé quant à la position du H dans la seconde (Heuodia). Le
troisiéme cas est proche du premier, avec cette différence que le dilemme (et la variation) du transcripteur a porté sur la position de l'unique H qu'il
convenait de placer dans le théme attesté deux fois dans l'inscription. Ces trois cas indiquent que l'explication des phénoménes de déplacement du signe H se situe dans le domaine graphique; si dans la forme Euthycia l'aspiration avait été réellement déplacée, c'est-à-dire prononcée à la suite de la dentale et omise aprés la vélaire, on aurait attendu que le transcripteur fasse preuve de la méme application dans l'autre forme en employant la méme
graphie inhabituelle. Celle-ci n'a donc rien de délibéré. On peut ajouter l'inscription suivante, où le transcripteur a commis un déplacement de H dans le nom Epitynchanus, mais a orthographié correctement le nom Eutychus, qui est pourtant fréquemment affecté du même
phénoméne. Epithync[hanus] 1(1954), 128 n? 98)
(Liste IL1, n° 203) — Eutychus
(1”-11° s., OpRom.
200
CHAPITRE
5
Une inconstance de même type se manifeste dans les deux inscriptions suivantes.
Thelesporo (Liste II.1, n° 175) — Agatocles (i s., 10171)
[Eut]hycus (Liste ΠῚ, n° 170) — [Algatoni (if-ur s., RAL 1973, 78, n° 26) Le transcripteur, tout en déplaçant le signe H d’une aspirée authentique
vers un T, a par ailleurs transcrit au moyen d’un graphie populaire (T) un thêta originel. Une telle contradiction dans la transcription confirme le caractère purement graphique du déplacement du signe H et le rôle qu’a joué dans cette transcription l’incertitude du transcripteur. Un raisonnement similaire à ce qui précède peut s'appliquer aux cas suivants ; parmi les nombreuses séries d'inscriptions (généralement des paires) qui font mention d'un même personnage, il arrive que la graphie de son nom varie d'une occurrence à l'autre. Les attestations qui suivent présentent des cas de H parasite et de report du H. l. Le premier cas implique deux inscriptions déjà Areschusa (Liste II.1, n° 2), 12317; Arescusa, 19682.
évoquées
(cf.
5.5):
2. Plusieurs individus sont mentionnés dans l'une et l'autre des deux longues listes de soldats CIL VI 1057 et VI 1058 (Iri* s.). Parmi ceux-ci, on trouve un Ammonius, dont le nom est transcrit au moyen de la graphie habituelle en 1058, mais présente un H parasite initial en 1057 : M. Aelius Hamon(ius)
(Liste ILE, n? 215), 1057 1,132; M. Caelius Ammonius, 1058 1,55. La forme Hamon
de
1057 est la seule occurrence à Rome
d'un H parasite pour ce
théme, alors que le phénomene est attesté plus d'une fois dans le reste de l'Empire (cf. Liste Π.1, n? 215). 3. Olymphi (Liste II.1, n° 56), 30883; Olympus, 4162 (Aug.). 4162: M. LIVIVS EVNI L. OLYMPVS | DAT LIVIAE IRENAE L. | SVAE OLLAM 30883: GENIO
| M. LIVI EVNI L. | OLYMPHI
| FECIT
| LIVIA IRENE PATRONO
La présence d'un méme personnage féminin dans les deux documents garantit l'identité d'Olympus : un patron et son affranchie se sont mutuellement consacré une pierre. 4. Plochion (Liste IL1, n° 30), 4298 / Plocium, 4151 (Aug.); méme person-
nage féminin. 47 À noter en outre la différence de gentilice, qui indique que, chez l'un des deux transcripteurs, le nom entier est entaché d'incorrection (sans doute celui de 1057).
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTE
201
5. Athyi, génitif, 4165; Athys, 4174; Athyi, 21404 (Liste IL1, n° 106) / Atys, 4151; Atyi, 4298 (Aug.). Même
personnage masculin, patron de plusieurs
affranchis. Les deux cas qui précédent impliquent deux mémes inscriptions, 4151 et 4298; le nom féminin présente un H parasite dans l'une des deux (Plochion),
tandis que le nom masculin en est dépourvu des deux côtés. 6. Amaranthus colorator colorator, 6250
(Aug),
6217
(Liste ILt, n?
135) / Amarantus
Trois paires d'inscriptions présentent respectivement le méme individu, dont le nom est orthographié correctement dans l'une des deux et est affecté
d'un report du signe H dans l'autre. 7. Synthyche (Liste IL1, n° 139), 492; Sinty[-], 493 (^1. s.) 492 : MATRI DEVM ET NAVI SALVIAE | SALVIAE VOTO SVSCEPTO SYNTHYCHE
| CLAVDIA
| D. D.
493 : NAVI SALVIAE ET | MATRI DEV D. D. | CLAVDIA SINTY |[—] 8. Q. Appuleius Euthuchus
(Liste II.1, n° 138), 7459a (1* s.); Q. Appulei
Eutychi, 7459c. 9. C. Fuficius Clithlom] | achus (Liste Π.1, n° 152), 7493b (1*-1° s); C. Fuficius Clitoma | [ch]us, 7493a. En outre deux inscriptions dont l'une présente un report de H et l'autre une graphie populaire.
10. Euthychidi
(Liste IL1, n° 138), 22767;
Eutucidi, 22768
l'identité du personnage est confirmée par celle de son conjoint. 22767 : D. M. S. | MVSSIAE EV|THYCHIDI L. | MVSSIVS DICAE|VS | CoIvGI SVAE | CARISSIMAE FECIT
(15 -πὶ s.); PATRONVS
22768 : D. M. | MVSIAEVTVCIDI | L. MVSSIVS DICEVS CON |IVGI CARISSIMAE ET | L. MVSSIO RVFO F. PIEN|TISIMO QVI V. A. XXIII M. I | D. XVIII L'ensemble de ces cas, dont l'explication générale est dégagée plus loin (cf. 6.3), montre que la graphie d'un nom peut varier méme si d'une occurrence à l'autre il appartient à la méme personne. Le responsable de chacune des deux graphies concurrentes et, subséquemment, celui de la variation, est difficile à identifier; il peut s'agir du porteur du nom ou du commanditaire de l'inscription, c'est-à-dire d'une personne étrangère à sa fabrication, mais le choix de chaque graphie peut avoir été fait par un transcripteur professionnel, pour peu que les deux inscriptions aient été rédigées par deux personnes différentes.
202
5.3.
CHAPITRE
5
Indices relatifs aux déplacements du signe H
Les quelques aspects qui précèdent concernaient dans la même mesure les trois phénomènes concernés. Ceux qui suivent ne se rapportent qu’aux deux types de déplacement du signe H, le transfert et le report. 5.31.
Le déplacement d'aspiration en grec
Le déplacement d'aspiration, qu'il s'agisse d'un transfert ou d'un report, n'est pas plus fréquent dans les inscriptions grecques que l’apparition d’une aspiration parasite (cf. 5.13). Dans les inscriptions grecques de Rome, on ne trouve qu'une seule occurrence de chacun des deux phénomènes, dans des inscriptions assez tardives.
[ΕἸῤθυχιανῶ = Εὐτυχιανῶ (11° s., FREY 110). ᾿Ἐπιθύ (y }xavoc = ᾿Επιτύγχανος (tti —1v* s., ICVR 14997). La méme explication qui a valu pour les deux seules occurrences d'une
aspiration parasite (cf. supra, 5.13) s'impose pour ces deux cas-ci : ces deux formes sont trés certainement dues, elles aussi, à la translittération d'une forme latine avec déplacement de Η; cf. les formes en Euthych- (Liste IE.1, n? 138) et Epithyncan- (n? 174). 5.32.
PH comme graphie hypercorrecte
Il est établi qu'au n° siècle le passage de l'aspirée phi à une valeur phonétique de spirante était achevé. C'est à cette généralisation de la nouvelle prononciation que la graphie F doit la part importante qu'elle a prise dans
la transcription latine des π΄, 11i* et IV“ siècles, aux dépens de la graphie savante PH (cf. 2.241). À cette époque, les deux graphies PH et F ont la méme fonction (transcrire le phi grec prononcé [f]), mais pas le méme statut : tout transcripteur est susceptible d'employer la graphie F, tandis que PH reste marqué par sa nature de graphie savante, parfaitement intégrée dans le systéme de transcription des digrammes (CH TH PH), mais plus éloignée de la réalité phonétique qu'elle transcrit que ne l'est la graphie F. Dans ces conditions, lorsqu'un transcripteur emploie de maniére fautive
la graphie savante, il ne le fait pas dans l'intention de noter une prononciation particulière ([f]); si tel était le cas, on s'attendrait à trouver plus d'une fois la graphie F, plus propre à répondre à cette attention et plus répandue à cette époque. Or, à deux exceptions près, Alfo[cration] (cf. Liste IL1, ἢ et Melfomene (Liste IL1, n° 62), il n'y a pas de cas de F pour PH non étymologique. Les deux exceptions s'expliquent par une forme alternative grecque ou par une forme effectivement prononcée (cf. Liste II.1,I et 5.11). L'absence de tout autre cas confirme le caractère purement graphique de bien
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DÉPLACÉ, H REPORTÉ
203
des déplacements, transferts et reports, et, sans doute aussi, de bien des H parasites sans influence d’une aspirée voisine. Tl existe plusieurs formes qui étayent cette vue. Elles contiennent toutes une occlusive labiale sourde notée PH à côté d'une labiale aspirée notée F. Carphoforus (Liste Π.1, n° 79, 1*-11° s.)
Ypherefanus (n° 100, 1°-111° s.) Elphideforus (n? 92)
ELPIHDEFORVS = Elp h ideforus (n° 92) Si la sourde de ces formes avait réellement été affectée d'un appendice aspiré, on aurait attendu qu'elle se soit spirantisée à l'instar du phi originel, attesté dans les mêmes formes et précisément transcrit par un F. Le signe H accolé au P de ces formes n'a donc été inséré que par un souci d'élégance. Ces cas sont à mettre en rapport avec ceux où pi est noté PH à côté d'un phi originel noté PH : Philanthrophi, Philantrophus (Liste IL1, n? 77);
Carphophori (n? 79); Philipphus (n? 80); Phasiphoni (n? 81); Philagryphni (n? 82); Phasiphae (n? 85). La double valeur de la graphie PH (notation d'une occlusive aspirde ou d'une spirante) est illustrée par l'emploi fautif qui en est fait dans certaines
formes de mots purement latins®®. Ainsi l'apparition de cette graphie dans la forme Phidelis (tt^ s., CIL
VI 1058 111,30*?) ou dans Lucipher (CIL ΠῚ 342)% est due à l'identité de sa valeur et de sa fonction avec celles de la graphie F dans la transcription du phi grec; il s'agit d'une graphie inverse : PH et F étant équivalents pour transcrire l’aspirée grecque, un ordinator a indüment étendu cette équivalence
à la notation de la spirante latine. Les formes suivantes présentent la même graphie inverse due au souci excessif d'élégance qui animait les graveurs. Alphia, CIL IX 541 [P]hlau[us], Phuluio, Phuluius, CIL ΤΠ 6793 phecit, CIL X 7057 sene phraude = sine fraude, CIL VI 20354 Ruphus, CIL IV 4615
Par contre, dans des formes comme phiissimus ou phosit (Liste Il, n? 76), la graphie PH n'est qu'un hyperhellénisme sans valeur phonétique.
Le phonème initial de ces deux formes était prononcé [p]; les transcripteurs n'ont ajouté un H au signe P que par un souci exagéré de correction. 48 Ces cas sont toutefois loin d’être innombrables comme p. 193.
l'affirme Fr. BIVILLE, Emprunts,
49 Le même individu, appelé C. Publei(us) Phidelis en CIL VI 1058, apparaît dans l'inscription 1057 (C. Rublei(us) Fidelis, 1,86), avec la graphie correcte F.
50 D'autres exemples dans BRANDIS, pp. 10-12.
204
CHAPITRE
5.33.
H
5
reporté ou déplacé après un R
Dans deux formes un H fautif apparaît à la suite du signe R. Dans la première, il s'agit d'un transfert (Eurhesis = Heuresis, Liste Π.1, n° 283),
dans la seconde, du report d’un H parasite initial (Hirhene = Irene, n° 284);
cf. en outre la forme latine Erhenniae pour Herenniae (n° 285). La graphie correcte RH étant plus rare que les autres (H CH PH TH) et proportionnellement moins souvent utilisée par les transcripteurs (cf. 3.31), elle possédait un statut plus prestigieux encore. L'utiliser passait à leurs yeux pour la marque
d'une excellente connaissance du système de transcription. Il n'est donc pas étonnant que deux transcripteurs l'ait employée par hypercorrection.
5.34.
Les formes à double transfert Il existe trois formes dans lesquelles le signe H d'une aspirée a été
déplacé non pas vers une position possible mais vers deux. Heuthycia (Liste II.1, n^ 170 et 257), 24096 (1-1? s.)
'E'phipanethi (Liste IL 1, n° 91 et 182), ICVR 12613 (1r*-1v* s.) Filthathi (n° 159), ICVR
14630 (11 s.)
Le transcripteur a placé un signe H partout oà sa présence était possible sauf à la position où il était requis par l'étymologie et l'orthographe correcte. Dans ces trois cas, les H indus sont sans conteste des procédés graphiques sans signification phonétique. On imagine mal qu'une forme comme Heuthycia ait pu étre prononcée conformément à sa graphie, surtout si l'on tient compte du fait que l'aspirée authentique n'est transcrite que par une sourde et n'est pas
affectée d'un H.
Par ailleurs, dans la deuxième de ces trois formes spéciales (E phipanethi), un des deux H indus affecte la sourde t de la désinence du datif (-eti,
fréquente dans la flexion de noms grecs en épigraphie?!). Cette particularité confirme la conclusion précédente : le transcripteur a surcodé la nature grecque du nom transcrit en ajoutant un signe H à chacune des sourdes de la forme
correcte. 5.35.
Les thèmes impliqués; la mobilité du B fautif
a. Report et transfert dans les mêmes thèmes Parmi les noms ou familles étymologiques (ensembles de noms dérivés d'un méme thème) impliqués par les phénomènes étudiés, il en existe quelques-uns, plus ou moins fréquents, qui ont la particularité de pouvoir subir 5! Cf. LEUMANN, p. 460; GIL, p. 200.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DÉPLACÉ, H REPORTÉ
205
aussi bien le transfert que le report du signe H originel qu’ils contiennent. Les attestations concernées présentent un H indu à une position favorable (occlusive sourde, initiale vocalique), avec maintien ou omission de l’H originel. Ci-dessous la liste des thèmes concernés et des graphies attestées (avec renvoi à la liste générale, Liste IL. 1).
Report et transfert vers C Corinth-
Chorinth- (Liste Π.1, n° 44)
Chorint- (n° 47)
Nicephor-
Nichephor-/-for- (n° 42)
Nichepor (n° 48)
Hyacinth-
Hyachinth- (n° 45)
Yachint- (n° 51)
Report et transfert vers P
PhilanthropPhilipp-
Philanthroph (n° 77) Philipph- (n° 80)
Philantroph- (n* 77) Pilipph- (n° 96)
Report et transfert vers T AntiochCharit-
Anthioch- (n° 142) Charith- (n° 147)
Anthioc- (n° 172) Carith- (n° 176)
DiophantEpitynchanHetaera PantagathTelesphorTimotheus Threpte Tryphaen-
Diophanth- (n° 153) Epithynchan- (n° 143) Hethaera (n? 154) Panthagath- (n? 156) Thelesphor-/-for- (n? 145) Thimoth- (n? 148) Threpthe (n? 163) Thryphaen- (n? 146)
Diopanth- (n? 173) Epithyncan- (n? 174) Ethaera (n? 196) Panthagat- (n? 178) Thelespor- (n? 175) Thimot- (n° 189) Trepthe (n? 190) Thrypaen- (n? 192)
-tych-
-thych- (n? 138,139,140,141)
-thyc- (n? 169,170,171)
Report et transfert vers l'initiale vocalique
Eutych-
Heutych- (n? 246)
Heutyc- (n° 257)
Isochrys-”?
Hisochrys- (n° 250)
Hisocrys- (n° 258)
Cette série de formes attestent que les deux phénomènes qui portent sur le déplacement du signe H (le report et le transfert) sont étroitement liés. Ils
procèdent l’un et l’autre de l’hésitation du transcripteur devant certains thèmes pourvus d'une aspirée. Sachant qu'un nom contient une aspirée, c'est-à-dire qu’il doit, en une certaine position, recevoir un H, le transcripteur peut soit le placer à une mauvaise place, soit noter correctement l'aspirée authentique et surcoder la forme en ajoutant un second H là oü c'est possible.
52 On trouve le signe de l'aspiration à l'initiale du mot ἴσος dans les transcriptions coptes;
cf. GIRGIS, p. 56.
206
CHAPITRE
5
b. Thèmes à reports et transferts multiples Le thèmes reporté formes
signe H déplacé peut se révéler particulièrement mobile. Quelques possèdent plusieurs positions susceptibles de recevoir le signe H ou transféré et les formes attestées sont multiples (y compris les avec H à côté d'une occlusive sonore).
Epagath- : Hepagatus (Liste IL1, n° 264), Ephagat- (n° 89), Epaghat(h)- (n° 289) Epiphan- : Ephipan- (n? 91), Hepyfanius (n? 252)
Epitynchan- : Epithync(h)an- (n° 143, 174), Ephityncan- (n° 95) Eutych- : Euthyc(h)- (n° 138, 170), Heutyc(h)- (n° 246, 257), Heuthyc- (n? 257)
Rhodop- : Rodoph- (n° 103), Rodhop- (n° 290) Stephan- : Sthefan- (n° 144), Sthepan- (n° 180), Histe[fan-] (n° 253) Le flottement du H déplacé, tout comme la coexistence de transfert et report pour un méme thème, plaident contre l'hypothése des variantes
phonétiques (prononcées), une telle hypothèse suppose la notation précise et volontaire d'une prononciation variante. Or la mobilité du signe H inviterait,
dans cette perspective, à ne voir dans ces formes que des variantes individuelles sans aucune expansion. Il serait étonnant de voir les transcripteurs noter aussi abondamment et aussi consciencieusement de simples variantes personnelles, en rupture partielle avec la norme de transcription. c. Mobilité du H parasite Le H parasite, sans influence d'une aspiration authentique, est lui aussi
susceptible d'occuper, dans les thémes qui s'y prétent, plus d'une position. Soit les noms suivants, avec deux variantes différentes. La fréquence des formes de la premiere série et la rareté ou le caractére spécial de celles de la seconde garantit le mouvement de filiation d'une forme à l’autre : les secondes formes sont produites par un déplacement du signe H
des premières. Alcimus : Encolpius : Carp- : Olymp- :
Alchimus (Liste II.1, n? 1) Encolphius (n° 54) Carphi (n° 60) Olymph- (n° 56)
— -
Amyntas :
Amynthae (n° 114)
--
Hamintas (0° 234)
Irene : diaconus :
Hirene (n° 211) diachonus (n? 35)
— -
Hirhene (n? 284) dihaconus (n° 274)
Halcimus (n? 232) Encholpius (n° 27) Eucharpus (n? 16) Holi (m)pi (n° 218)
Il ne s’agit donc que d'un cas particulier du phénomène de transfert, comparable au phénomène qui frappe les H authentiques. Dans trois cas, le
signe H est déplacé à l'initiale vocalique, dans un à l'intervocalique.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DÉPLACÉ,
H REPORTÉ
207
En outre deux paires de formes dont la filiation est impossible à établir, les unes étant aussi rares que les autres. Cyriace :
Chiriace (Liste IL.1, n? 4)
Cyriache (n? 4)
Teucer :
Teucher (n? 12)
Theucri (n? 124)
L'ensemble de cette série montre que, quelle que soit son explication, le
H parasite peut étre déplacé, comme un H authentique dans un nom à aspirée, par un phénomene de transfert (il n'y a qu'un seul cas de report : Hirhene). 5.36.
Lafréquence des formes affectées d'un déplacement du signe H
On peut voir dans la liste des formes attestées que certaines se distinguent par une fréquence apparemment supérieure à celle des autres. On constate notamment que les noms en Eutych-, en Tych- ou en Antioch- subissent un transfert ou un report du signe H dans un nombre assez important
d'occurrences (cf. Liste IL1, n° 138, 140, 142, cependant que l'importance des effectifs des simplement parallèle à celle des effectifs totaux concernés. Comme le montrent les tableaux n°
170, 171, 172). Il s'avére formes à déplacement est des groupes étymologiques T161, les noms formés sur
ces trois thèmes sont fréquents”, et le déplacement du signe H du khi vers le tau n’affecte qu’une faible partie de l’ensemble : pour les trois premiers
siècles confondus, la proportion des formes à déplacement tourne autour de 3 %%, Cette proportion n'est pas extraordinaire : le groupe des noms en Epitynchan-, qui sont nettement moins fréquents, présente plus de 5 % de
formes en Epithynchan- (Liste IL1, n? 143) et Epithyncan- (n° 174); cf. le tableau n? T162. Il apparaît donc que les deux phénomènes de déplacement pouvaient, a priori, frapper de la méme manière n'importe quel nom susceptible, en raison des phonémes qu'il comprend, de les subir. La part représentée par les formes à déplacement n'est pas proportionnellement plus grande dans les
groupes étymologiques fréquents que dans les autres””. 53 Pour les trois premiers siècles, 1 184,67 occ. pour les noms en Eutych-, 411,50 pour les
noms en Tych- et 322,50 pour les noms en Antioch-.
54 On trouve un report ou un transfert de H dans 3,63 % des noms en Eutych-, 2,67 % des noms en Tych- et 2,79 % des noms en Antioch-; cf. les tableaux n? T161.
55 Hormis les deux groupes examinés plus loin (Epaphr- et Telesphor-), il n'est pas possible d'évaluer de manière utile la part prise par les formes à déplacement dans d'autres groupes étymologiques, soit à cause de la faible fréquence de ces formes (1 à 3 occurrences), soit à cause de la faiblesse des effectifs totaux.
208
CHAPITRE
5
Deux autres groupes étymologiques, qui n’impliquent pas le déplacement du signe H d’un khi vers un T, présentent des effectifs totaux suffisamment
importants pour permettre d'évaluer la proportion des formes à déplacement. Si la proportion est trés faible dans le groupe Epaphr- (0,99 % de reports, cf. le tableau n? T163), elle s'avére nettement plus importante pour les noms en Telesphor- (7,12 96, cf. le tablean n? T164). On ne peut envisager que la tendance négative qui frappe la transcription du phi dans les noms en -phor- (cf. 2.246.2) et qui est due à l'analogie avec les noms d'esclaves en
-por- ait pu, de maniére déterminante, induire les transcripteurs à déplacer le signe H, car on trouve autant de formes en Thelesphor- ou Thelesfor- qu'en Thelespor-. Par contre l'apparition de ces diverses formes est peut-étre en rapport avec la tendance préférentielle qui affecte la transcription du théta initial. On a vu (cf. 2.211) que cette aspirée est significativement mieux transcrite à cette position qu'à l'intérieur; il est possible que la position initiale
du tau susceptible de recevoir un H déplacé dans les noms en Telesphor- ait contribué à l'application de ce phénoméne. Si ce facteur n'a pas produit le m&me effet dans la famille étymologique des noms en Tych-, c'est trés certainement en raison du statut tout à fait spécial de ce thème, qui, pour des raisons d'ordre religieux et culturel, était particuliérement bien connu des transcripteurs. Ceux-ci l'orthographiaient d'une manière significativement plus correcte que les autres thémes et, partant, ils avaient une tendance moins prononcée à y commettre l'erreur que constitue le déplacement du signe H.
En définitive, le statut privilégié du théme Tych- a neutralisé le röle qu’aurait pu jouer la position dans une éventuelle notation hypercorrecte du tau initial.
5.37.
H parasite à côté d'un phi noté F
Il arrive qu'un H non étymologique apparaisse dans un forme qui contient par ailleurs un phi transcrit au moyen de la graphie F. Ci-dessous les formes concernées. Nichefor[us], Liste Π.1, n° 42 Gr
s.)
sarchofagum, n° 43 (1 s.); sarchofago (ti^ s.) Carphoforus, n° 79 ([“-πὸ s.) Sthefano, n? 144 (Tu s.); Isthefano (111° s.); Sthefan[-] (VY s.); Tsthefania (vi s.) Thelesforus, n° 145 (1*-11“ s.) Fothis, n? 157 (t^ s.) Filthathi, n° 159 (ur° s.) Hepyfanius, n° 252 (1V*-v* s.) Histe[fanus], n° 253 (1V^—-v* s.) Trhofim-, n? 150
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTE
209
On est en droit de se demander si ces signes H ressortissent réellement au phénomène de déplacement. Quand l’aspirée est notée PH, on considère que le signe H de cette graphie a été reporté à une autre position; quand elle
est notée P, c'est que ce méme signe a été déplacé; mais la graphie F pour phi ne semble pas susceptible, a priori, de produire un H déplacé. Faut-il dés lors considérer que le H non étymologique de ces formes est un parasite placé par
les transcripteurs de manière totalement indépendante de la présence d'une ancienne aspirée devenue [f]? Dans l’hypothèse contraire, il faut supposer que le transcripteur avait une conscience suffisante de l'équivalence fonctionnelle des graphies PH et F. Cette dernière devait, pour lui, prendre place au côté de l'autre dans le système des graphies savantes (CH — TH — PH/F).
Quoi qu'il en soit de la nature exacte de ce type de H fautif, il convient de noter qu'une bonne partie des formes concernées s'inscrivent dans des séries plus larges : à côté de Nichefor[us] on trouve Nichephoro (Liste IL.1,
n? 42) et Nichepor (n? 48); à cóté de Carphoforus, Carphophori (n? 79); à côté de Sthefan-,
Sthepano
(n°
(n? 145, six occ.) et Thelespordu
H déplacé, dans ces formes,
180); à côté de Thelesfor-,
Telesphor-
(n° 175, quatre occ.) La persistance aprés substitution de la graphie
F à PH
semble indiquer que les formes avec déplacement avaient acquis un statut de variantes passablement répandues. Ce point permettrait d'éclairer davantage les conditions d'apparition des deux phénoménes de déplacement. Chacune
de leurs occurrences ne serait pas nécessairement le produit d'une erreur individuelle, commise chaque fois avec la méme naiveté par le transcripteur
et répétée dans les mêmes formes par un effet du hasard, certaines de ces formes ont pu se répandre, se recopier, entrer dans les habitudes de l'un ou l'autre transcripteur. La fréquence de certaines d'entre elles induit à le penser; cependant, on a vu ci-dessus que cette fréquence absolue n'a pas toute la signification que l'on serait enclin à lui préter. 5.4.
H
fautif dans les formes d'origine latine
Les trois phénoménes impliquant l'insertion d'un H non justifié affectent également, dans une moindre mesure, les mots purement latins des inscriptions. Une bonne partie des formes s'expliquent de la méme manière que les variantes de noms grecs. L'analogie, notamment, semble avoir joué le
méme röle. Dans certaines formes, les groupes consonantiques dont fait partie Ja graphie hypercorrecte ont un aspect typiquement grec : cf. Chrescens, Chrispus, Fuschus, Luchrioni, March-, Prische, Tuschus (Liste IL1, n° 40);
Cointho, Fausthilla, Thruponiana, Virthus, centhurio (n? 133). L'insertion d'un H parasite dans Flacchus (Liste IL.1, n° 40) est très vraisemblablement due à l'influence de la forme Gracchus, qui contient une
210
CHAPITRE
5
aspiration effectivement prononcée et devenue habituelle (cf. 2.3).
Les formes latines affectées d’une aspiration sont susceptibles de subir le report ou le déplacement du signe H qui la transcrit; cf. sephulchri (Liste
IL1, n? 87), sephulcrum (n° 105), Th(r)iumpo (n° 200), Erhenniae (n° 285), Ghoticus (n° 291), hospehs, Gohticus (n° 295). 5.5.
Conclusions
Dans les pages qui précèdent, un nombre important d'indices ont permis d'aboutir, pour rendre compte de l'apparition de H parasites ainsi que des
deux types de déplacements du signe H (transfert et report), à l'explication suivante. La prononciation d'une partie des transcripteurs était incorrecte. Incapables de prononcer les aspirées, ils leur substituaient systématiquement une sourde non aspirée. Par ailleurs, ils connaissaient plus ou moins bien la norme
de transcription; ils en connaissaient en tout cas l'existence et savaient que dans la transcription apparaissaient fréquemment les graphies H, CH, TH et PH. Cela étant, comme pour eux toute aspirée se prononcait sourde, ils pouvaient être amenés à recourir de manière erronée aux graphies des aspirées là oü le grec présente une sourde : lorsqu'un nom contient une sourde et une aspirée, ces deux sons avaient tous deux, pour les transcripteurs peu cultivés, la méme valeur de sourde; ils pouvaient donc a priori, l'un autant que l'autre,
recevoir une graphie aspirée. En clair, chacun de ces transcripteurs peut étre amené à se demander, pour chaque sourde qu'il prononce, si elle ne doit pas
être notée par un digramme. Il lui arrive fréquemment de choisir la bonne solution (un digramme pour une aspirée, un seul signe pour une sourde), surtout lorsqu'il s'agit de noms ou de racines qui lui sont familiers, dont il a
déjà lu des transcriptions, qu'il a déjà transcrits lui-même (facteur culturel). Mais il peut aussi se tromper fréquemment et noter soit des sourdes pour des aspirées, soit des aspirées pour des sourdes. L'explication est obvie pour la premiére possibilité : les graphies C T P pour CH TH PH trahissent la prononciation déficiente du transcripteur ; elle semble tout aussi plausible pour la seconde. ΤΙ s'agit, en définitive, d'un cas particulier du phénomène appelé graphie inverse ou contrépel : dès lors que les graphies C et CH possèdent, dans la pratique, la méme fonction (la notation d'une sourde prononcée, qu'elle corresponde à une sourde authentique ou à une aspirée) et que la premiere a une fonction plus limitée dans le systéme de transcription (la notation de la seule sourde), la seconde est utilisée dans ce dernier cas au lieu de la premiére, par une généralisation de leur équivalence.
LES EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE H : H PARASITE, H DEPLACE, H REPORTE
211
En conclusion, il doit y avoir, parmi les multiples transferts, reports et emplois parasitaires du signe H, plusieurs cas où le transcripteur a recouru à la graphie aspirée pour une sourde parce que, par ailleurs, il a l'habitude de
noter de cette manière les vraies aspirées, qu'il prononce sans aspiration°®. Cette hypothèse ne peut évidemment prétendre rendre compte de tous les cas de ce genre. Elle est cependant assez plausible pour qu’on puisse supposer que, dans bien des cas, ce sont les mécanismes qu’elle suppose qui ont joué.
À ce premier facteur, issu des habitudes de prononciation des transcripteurs, a dû s'en ajouter un second, d'ordre psychologique et culturel. Les
graphies savantes H CH PH TH et RH avaient certainement, aux yeux des transcripteurs, un statut particulier. En raison de l'emploi qu'elles faisaient du signe H, elles étaient propres, tout comme le signe v, à marquer de manière évidente l'origine grecque d'un nom. Elles appartenaient à un systéme cohérent de graphies dont l'usage, on l'a vu, n'allait pas sans quelques difficultés pour les transcripteurs. Ceux-ci pouvaient donc avoir, lorsqu'ils y recouraient, le sentiment de faire montre de leur culture linguistique et de la qualité
de leur orthographe. De là à utiliser ces graphies de maniére erronée, par hypercorrection, il n'y a qu'un pas, qu'une partie d'entre eux a pu franchir, à la faveur de l'incertitude de leurs connaissances. Certains méme n'ont pas craint de placer un signe H dans les positions les moins probables (aprés une sonore, à l'intervocalique). Ce souci de correction sans le soutien de connaissances suffisamment assurées a encouragé d'autres transcripteurs à utiliser erronément les graphies les plus rares (CRH, RH), c'est-à-dire les plus susceptibles de dénoter une culture orthographique prétendüment excellente. Nombre de circonstances ont pu les induire à commettre ces erreurs et ces hyperhellénismes : au premier chef, la présence d'une aspirée authentique dans le nom transcrit, que celle-ci soit notée soigneusement ou non (report ou transfert); mais également d'éventuelles analogies avec des groupes consonantiques typiques des formes grecques, avec des racines grecques
56 Pour ia question de la prononciation courante des aspirées et son lien avec l'emploi fautif du signe H, cf. la remarque de L. Vidman (Personennamen, p. 257) : «Une autre question est de savoir si tout était réellement prononcé comme cela figure sur la pierre, y compris les graphies fautives. Cela ne concerne pas seulement les variantes absurdes des noms de personnes, mais aussi les noms normaux sous leur forme officielle et sous leur forme hypercorrecte. Par exemple il existe pour les aspirées CH et TH une prononciation cultivée [k^ j et [t" ], que nous ne pouvons cependant pas supposer en latin vulgaire. Ainsi TYCHE était prononcé soit [Tykhe]
ou [Tikhe], soit simplement [Tike], tandis que la graphie inversée THYCE ne correspondait dans la prononciation vulgaire qu'à [Tike]. Il y eut toujours le latin classique et le latin vulgaire, qui
dans la prononciation aussi différaient l'un de l'autre. »
212
CHAPITRE
5
fréquentes dans le corpus onomastique, ou avec des aspirées authentiques
présentes dans d'autres noms des mêmes inscriptions””. C'est donc, dans l'ensemble, la thése graphique qui prévaut pour l'explication de chacun des trois phénomènes impliquant un emploi fautif du signe H. L'hypothése phonétique n'a quasiment aucune chance de rendre compte ne serait-ce que de quelques cas de déplacement du H. Il n'en va pas de méme
pour le H parasite qui apparait dans certaines formes sans l'influence d'une
aspirée originelle’®. La suggestion de Leumann quant au lien du phénomène avec la proximité d'une liquide semble fondée, dans certains cas du moins. Par ailleurs la fréquence de certaines formes semble indiquer qu'elles constituaient de véritables variantes répandues et susceptibles de s'être perpétuées. Enfin l'apparition d'une semblable aspiration parasite à l'initiale des mémes noms dans les transcriptions coptes plaide également pour une prononciation
effective du h- parasite??. Il est donc plausible de supposer que dans une partie des formes impliquées le H parasite était effectivement prononcé. Il n'en reste cependant pas moins assuré que tous les indices qui étaient valables pour les
deux types de déplacement et trahissaient la nature strictement graphique de ces deux emplois fautifs du signe H sont également valabies pour le H parasite. Il convient donc de conclure que nombre de cas concernés avaient
un statut étroitement apparenté aux déplacements : le signe H, introduit dans une forme en dépit de l'étymologie, n'était, dans bien des cas, qu'un procédé
graphique relevant de l'hypercorrection.
57 Sur la nature hypercorrecte de formes comme Olymphus ou Phylades, cf. MOMMSEN, p- 69, note n? 2.
55 Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 263-264 et 272-273. 59 p. ex. à l'initiale de ἴσος, εἰρήνη, ὀβολός; cf. GIRGIS, pp. 55-57.
Chapitre 6
L’inconstance dans la transcription des aspirées
Il existe de nombreuses inscriptions qui contiennent plusieurs noms présentant une aspirée ou une aspiration initiale. On peut les répartir en trois
classes selon que la qualité de la transcription de ces aspirées y est ou n'y est pas constante : soit toutes les aspirées d’une même inscription sont transcrites soigneusement (au moyen des graphies savantes H, CH, TH, PH, RH), soit elles apparaissent toutes sous une forme moins soignée (transcrites au moyen des graphies populaires : omission d'H initial, C, T, P, R; en outre la graphie F pour phi), soit les deux systèmes coexistent dans la même inscription, qui contient à la fois des graphies savantes et négligées.
De la constance dans la correction de la graphie, il y a peu à dire: elle est le fait de transcripteurs qui connaissent parfaitement le système de transcription et le corpus onomastique grec auquel ils doivent l'appliquer, et
ne commettent pas d'erreur — du moins n'en ont-ils pas commis dans ces inscriptions. À l'inverse, les inscriptions oü aucune aspirée n'est transcrite soigneusement ont sans doute été rédigées par de moins bons transcripteurs,
qui ignorent le système et les circonstances dans lesquelles il convient de l'employer, ou qui n'ont aucune préoccupation de correction.
Sont dés lors essentiellement intéressants les cas oü, à cóté de graphies savantes, figurent une ou plusieurs graphies moins soignées, c'est-à-dire les
inscriptions oü au moins une notation en H, CH, TH, PH coexiste avec une ou plusieurs notations en (H), C, T, P. On peut, sans grand risque d'erreur,
supposer
que
les transcripteurs
qui
sont
responsables
de
cette
troisiéme classe d'inscriptions correspondent, dans une large mesure, à ceux qui obéissaient aux diverses tendances qui ont été dégagées et analysées plus haut et qui influencent la répartition des deux systèmes, savant et négligé, selon différents facteurs de position, d'environnement ou d'étymologie. Une partie des transcripteurs étaient suffisamment bien formés au systéme de
transcription pour recourir aux graphies savantes dans la plupart des cas, mais ils différaient des meilleurs en ce qu'ils étaient parfois moins attentifs et recouraient, pour une raison ou une autre (influence d'un facteur, négligence,
214
CHAPITRE
6
ignorance), à une graphie populaire. Seule cette catégorie de transcripteurs peut
à la fois
avoir
été soumise
aux
diverses
tendances
influençant
la
répartition des graphies et avoir, à l’occasion, transcrit de manière incohérente plusieurs aspirées dans une même inscription. Dans l'ensemble constitué par les inscriptions dans lesquelles la transcription des aspirées n'est pas constante!, il convient de distinguer plusieurs
catégories, selon l'identité des aspirées et des noms transcrits de manière différente dans une méme inscription. a. Le cas le moins étonnant est celui des inscriptions présentant deux ou plusieurs aspirées de nature différente qui s'opposent par la qualité de leur transcription; exemple : l'inscription CIL VI 28499 contient les noms Pantagatus et Eucharis.
b. Dans la seconde catégorie, une méme aspirée, apparaissant dans deux ou plusieurs noms sans aucun lien étymologique, présente, d'une forme à l'autre, des graphies différentes; exemple : l'inscription CIL VI 20980 contient les noms Euticus et Symmachi. c. La dernière catégorie regroupe les inscriptions dans lesquelles nom, apparaissant plus d'une fois, n'est pas orthographié d'une uniforme (il peut aussi s'agir de noms différents mais formés sur théme); exemple : en CIL VI 33968, Antiochus apparait deux fois une fois sans (Antiocus).
un méme maniere le même avec H et
À ces trois catégories générales, il convient d'en ajouter deux autres, plus particuliéres. d. Il faut tout d'abord distinguer des documents les plus fréquents, généralement courts (épitaphes, dédicaces), quelques inscriptions beaucoup plus longues et qui consistent essentiellement en listes de noms de personnes (listes de soldats). On verra plus loin les raisons qui amènent à les étudier séparément. e. Enfin,
un
dernier phénomène
individu est mentionné nom est, dans la plupart cependant que les deux l'une, l'aspirée du nom
mérite
d’être
analysé.
Lorsqu'un
méme
dans deux inscriptions différentes, la graphie de son des cas, constante d'un document à l'autre. I] arrive inscriptions présentent une forme différente : dans est transcrite au moyen d'une graphie savante; dans
! L'examen de la nature des graphies d'aspirées qui apparaissent dans les mémes inscriptions qu'une graphie variante a déjà été effectué plus haut pour plusieurs séries particulières : les noms
contenant un rho, transcrit RH ou R (cf. 3.32); les noms à deux aspirées dont une seule au plus est transcrite au moyen d'une graphie savante (cf. 4.7); les formes marquées d'un H parasite ou
déplacé (cf. 5.5).
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
215
l’autre, on trouve une graphie moins soignée, qu’il s’agisse d’une graphie populaire ou d’une faute. L'ensemble
des
inscriptions
présentant
de
semblables
variations est
étudié ci-dessous dans la mesure. À ce titre, il est, ici aussi, nécessaire de considérer à part l’aspirée phi, en raison de l’apparition, dans sa transcription,
d'une troisième graphie F, dont le statut est spécial (cf. 2.12 et 2.241).
6.1.
Les inscriptions privées contenant plusieurs phonèmes aspirés
6.11.
Variation dans la transcription d’aspirées différentes
La liste suivante rassemble les inscriptions contenant plusieurs aspirées différentes, dont une au moins est transcrite au moyen d’une graphie négligée. pun-
Eurema — Menophilus (1* s., 11189) Yginiano — Epaphordito (11 s., 8865) Egale = Hecale - Antiocho (1*-11° s., 9546)
».e
Egisto - Epaphrae (Aug. 34101) Epaestioni — Anthus (I* s., 5375) Ermiae — Daphine Theodoro (i* s., 11124)
nam
Amile = Hamilla — Thyrso (Aug., 4702)
Euresis - Agathoni (1-17 s., 11238)
Eraclae — Eutychus Areschusa (1-11 s., 12373)
10. 11. 12.
Ermeti — Eytychis (1”-11° s., 20069) Es[yc]ho Orais - Cherusi Melifronianus (1 -π s., 28472) Euresis - Chrysogone Chryseroti (Ii s.. 29247)
13.
Elpiodote — Taeodori? (1“-111° s., 2570)
14.
Osius - Euphrates Threptus Trophimas Eutyches Heracl[-] (11° s., 9428)
15.
Euresini — Tyche (111° s., 2232)
16. 17. 18.
Antiocu(s), — Diphilus Philematius (1 s. av. J.-C., 28037) Arcel(aianus), — Philotimus Philotera (Aug., 5872) Moscus — Phileros Euphr[-] (Aug., 7449)
19. 20. 21.
Sotericus — Philargyri (1” s., 4884) Epityncanus — Nicephor (i^ s., 8110) Antiocu[s] — Agathopus Philoxsenus (1 s., 10396)
22. 23.
Nicarcis - Hedone (1” s., 37612) Calituce — Philo (1* s., 15852)
24. 25. 26.
Crestus — Aphiae (1” s., 18958) Baccis — Thaeis (1 s., 34659) Lycninis — Philanthrophi (1” s., 35091) 27 . Diadoco - Nymphodoto (1”-11° s., 8146) 28 . Cryses - Bacchylus (i”-11° s., 13455) 2 Si TA = TH.
216
CHAPITRE 6
29.
Caris — Stephanioni ("T° s., 14594)
30.
Crysocomae — Glaphyra (1"—-il* s., 14785)
31. 32.
Euticus - Thalli (1*- s., 18227) Eucaristo - Trophime (1*-1r° s., 18761a)
33. 34. 35.
Pascusae - Epaph[r]a Amarantho (1 τί s., 22754) Tytyciano — Iphianassa (1-1 s., 26985) Sotericus - Pantheae (Tr s., 30867)
36.
Euticia - Thalo (1"—11* s., 35295)
37.
Cysis -- Athenais (1*-111° s., 36322)
38.
Crysidi - Philumene Philematin ("n°
40.
Cia - Epaphra (11° s., 12441)
39. Euticidi - Philog (a thus (πὸ s., 10883)
s., 26992)
41. Aretusa — Scariphi (Aug., 6031) 42.
Meteni = Metheni — Chius Homerus (1* s., 4234)
43. 44.
Antidis - Lochus (I" s., 4542) Eustatus - Lochius (1° s., 9059)
45. 46.
Synetia - Philargyrus (1* s., 24382) Paniagatus — Eucharis (I s., 28499)
47. 48. 49.
Zetus - Amphio (1 s., 29633) Spinter — Antioch(i) (1” s., 334542) Antusa — Helias (1*5 s., 350592)
51.
Tioniani = Theonianus — Daphino Sotericho Syntyche (1” s., 37891)
52. 53. 54.
Timotis = Timothes — Truphera (1 s., 38719) Trepto - Hermes (T° s., 5175) Talli — Philotas (1"—11* s., 10130)
55. 56.
Agatopo - Syntiche (i-1i* s., 11079) Genetlius - Chrysopolis (1”-11 s., 14217)
57.
Eleutero — Isotyche (1*-11° s., 15481)
50. Eutymus — Phoebe Phosphoro Ephebo (1“ s., 35551)
58.
Eustatia — Ephebo (1*-11° s., 22749)
59. 60.
Antyl[io] - Trophime (i 11^ s., 24709) Itarus — Eutychia (1 -πί s., 24861)
61. 62. 63. 64. 65.
Epagatus — Trophime (1*-11° s., 35123) Epagato — Phileteni (1*-11° s., 36384) Agatemer - Crhesteni Crheste (1"-111° s., 29439) Agatyrsus - Hymnus Hilarus Eutyches (11° s., 164) Partenope — Tryphenae (1V* s., ICVR 13219)
66. 67.
Rodine - Philomusus (1* s., 4970) Romeni — Epaphroditus (1 s., 6196)
68.
Rodae
69.
Rodoni - Moschis Pamphilo (1" s., 25995)
- Siphoni (1 s., 6679)
70.
Rodine
71.
Rodine — Sophro (1^—11 s., 29507)
72.
Rodine - Phoebus
73.
Paresiae — Agathopus (11 —t1I^ s., 36047)
- Dorotheus
(1* s., 27989) (i”-11° s., 36380)
L’INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
DES
ASPIREES
217
Ces inscriptions sont dues à des transcripteurs qui connaissent le système savant (comme la plupart des transcripteurs), mais commettent à l’occasion
une négligence ou une erreur. Dans cette perspective, il est possible de ranger certaines des différentes.
inscriptions
énumérées
ci-dessus
dans
plusieurs
catégories
a. Quelques cas de graphies négligées en cooccurrence avec une ou plusieurs
graphies savantes s'expliquent par la manifestation d'une des tendances ou l'effet d'un des facteurs qui ont été observés plus haut (cf. 2.2). Les n° 24, 30, 35, 66 et 73 sont, à cet égard, normaux : les noms transcrits sans H pátissent de conditions internes pouvant étre défavorables à l'emploi des graphies savantes, à la différence des autres noms (transcrits soigneusement): présence d'une consonne à la suite de l'aspirée (24, 30; cf. 2.222.2), analogie avec un suffixe fréquent (35; cf. 2.224.2), rareté du rho aspiré (66 à 73; cf.
3.31). b. Dans le cas des n°” 19, 26 et 53, des tendances positives en faveur des noms transcrits soigneusement s'ajoutent à celles qui ont pu provoquer la transcription médiocre du premier nom : transcription privilégiée des thémes Phil- (19, 26; cf. 2.246.1) et Hermes (53; cf. 1.22); tendances défavorables : aspirée suivie d'une consonne (26, 53; cf. 2.212.2, 2.222.2), analogie (19;
cf. 2.2242). c. On reléve enfin plus d'une soignée ont pu bénéficier des qu'il y ait rien, par ailleurs, graphie négligée (n* 15, 16,
inscription oà les noms dont la transcription est facteurs favorables qui leur sont attachés, sans qui semble avoir pu provoquer le choix d'une 17, 18, 21, 27, 57) : transcription privilégiée
des thémes Tych- (15, 57; cf. 2.224.5), Phil- (16, 17, 18, 21; cf. 2.246.1), Nymph- (27; cf. 2.246.8). Il serait illusoire de considérer que tous les cas d'inconstance (la liste
ci-dessus) s'expliquent par un effet des facteurs positifs et/ou négatifs sur la transcription, soignée ou non, des noms présents dans les inscriptions. On
trouve en effet des inscriptions qui vont à l'encontre de cette explication. d. Aux n°” 4, 6, 31, 34, 36 et 39, les aspirées sont transcrites au graphie populaire en dépit de tendances positives qui auraient l'emploi d'une graphie savante : habituellement, on observe une graphies savantes plus grande qu'ailleurs dans les thémes HermHyg- (6; cf. 1.22), Tych- (31, 34, 36, 39; cf. 2224.1). Il en
moyen d'une dü favoriser fréquence de (4; cf. 1.22), est de méme
pour les n^* 9, 10, 23 et 54, où, par ailleurs, certains noms sont transcrits soigneusement en raison de semblables tendances; la tendance favorable à
la graphie savante dans les thémes Heraci- (9; cf. 1.22), Herm- (10; cf. 1.22), Tych- (23; cf. 2.224.1), Thall- (54; cf. 2.214.6) n'a pas joué, tandis
218
CHAPITRE
6
que les noms en Phil- sont transcrits soigneusement (23, 54; cf. 2.246.1), conform&ment & la tendance qui les affecte, tout comme certains noms en
Tych- (9, 10; cf. 2.224.1). e. Il reste trois cas spéciaux à examiner. En 51, Theonianus est transcrit Tionianus, malgré la position initiale de thêta (cf. 2.211), alors que Soterichus est soigneusement transcrit avec CH, en opposition avec la tendance negative
qui peut le frapper (cf. 2.224.2). En 20, Epityncanus est noté sans H, mais Nicephor est transcrit soigneusement, malgré la tendance à utiliser les formes en -por (cf. 2.246.2). En 63, Chreste est transcrit deux fois au moyen de la graphie spéciale CRH (qui jouit d’un statut particulièrement prestigieux et dénote généralement une excellente pratique du système de transcription, cf. 2.8), malgré la présence d'une consonne après khi, mais, bizarrement, théta est noté sans H dans Agatemer (cf. 2.214.1).
6.12.
Variation pour une méme aspirée
Pour les cas qui précèdent, il est toujours possible (bien qu'impossible à démontrer localement) de supposer que le transcripteur était, pour l'une ou
l'autre raison, moins à méme de transcrire une des aspirées. Il en va tout autrement pour les inscriptions de la liste suivante, oü l'inconstance de la transcription affecte des noms qui contiennent la méme aspirée. 74. 75. 76. 77. 78.
Edone - Hermes (1 s., 18088) Euresi Euresis - Hermes (1”-11° s., 19454) Amaxobio - Hermeti Hoenia (1*-11° s., 34698) Euresine — Horea (t1*-ı11“ s., 19453) Antiocis - Hesychium (1^ s. av. J.-C., 10588)
79. 80. 81. 82.
Sotericus - Callituche (1* s., 4510) Lacesis — Eutychi (1 s., 10350) Euticus - Symmachi (1 s., 20980) Antiocus — Orchi (1 s., 23575)
83.
Psycario — Antiochus (1* s., 25112)
84.
Carini - Antiochi (1" s., 27162)
85. 86. 87. 88.
Cryses - Bacchylus (1*-11° s., 13455) Epityncanus — Eutychisi Helpidiae (1”-ı1“ s., 19218) Symmacus - Eutychiae (1"—ii* s., 35588) [Eut]ices — Chreste Achilleo (11* s., 8735)
89. 90.
Soterico - Isochrisae (1° s., 8772) Callicore - Chrestidi Bacchidi Chrysidi Chrest[-] Polychroniae Chesto (11°-111° s.. 34623) (Callicore est à la 1° ligne)
91. 92. 93. 94.
Eutyces — Charitoni (I1'-I1^ s., 39060) Lycaetis = Lycaethis - Teuthrans (1 s., 4698) Tiasus — Agathopus Pothus Anthus (1* s., 5197) Callistenis — Lanthanusa (1 s., 12167)
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
95.
Psamate — Mithrodates (1-11 s., 9729)
96. 97.
Batyllo - Anthimo (1*-11° s., 22398) Paramitio — Athe (11-111? s., ICVR 8588)
219
On s'attend à trouver dans cette liste plusieurs manifestations des tendances positives ou négatives qui peuvent affecter la notation de chaque aspirée. Effectivement, les graphies négligées de 79 et de 89 s'expliquent par un facteur du second type (analogie avec le suffixe -icus ; cf. 2.224.2); dans le deuxiéme cas, la graphie soignée est due à un facteur positif (privilége du thème Tych- ; cf. 2.224.1). Une semblable cause peut être à l'origine des
transcriptions soignées des n^' 74, 75, 76, 80, 86 : tendance préférentielle des thémes Herm- (74, 75, 76; cf. 1.22), Tych- (80, 86; cf. 2.224.1). Mais d'autres cas sont en contradiction avec les tendances supposées. En 81, 88, 91, le méme facteur positif n'a pas joué (Tych-; cf. 2.224.1). En 91, c'est le théta devant voyelle qui est transcrit par T (Lycaetis), alors que celui qui précède une consonne est noté par TH (Teuthrans ; cf. 2.211).
Ces quelques remarques touchant les deux séries d'inscriptions examinées ci-dessus (6.11 et 6.12) aménent à plusieurs conclusions. Pour mani-
festes que soient les diverses tendances affectant dans un sens ou dans l'autre la transcription des aspirées, on ne peut considérer qu'elles produisent leurs effets de manière totalement cohérente et mécanique, dans les mêmes inscrip-
tions et chez les mêmes transcripteurs. L'un peut obéir à certaines tendances rais pas à d'autres; un autre peut étre mieux informé ou plus attentif lorsqu'il transcrit un nom qui pátit d'un facteur négatif, et négliger la transcription d'un nom généralement mieux traité. On ne peut prétendre expliquer, au
moyen de ces tendances statistiquement mises en évidence, tous les cas où les transcripteurs ont recouru à des graphies sans H, ni méme tous les cas dus
aux transcripteurs imparfaitement habitués au systéme savant. Il faut compter avec divers paramétres plus ou moins impondérables, comme l'attention du transcripteur, sa familiarité avec les divers noms transcrits, les conditions de prononciation et d'intégration de ces noms dans l'inscription". Chaque transcripteur ayant ses propres connaissances, ses habitudes, ses réactions, sa
propre sensibilité aux éventuelles tendances qui peuvent l'influencer, il n'est pas étonnant que dans deux inscriptions différentes deux mémes aspirées soient transcrites de manière opposée. On trouve dans la liste qui précède un exemple frappant de cette possible variation : deux thémes contenant l'un et l'autre un khi apparaissent dans les inscriptions 81 et 86, mais le choix des
3 En outre, le rôle du hasard dans la conservation des témoignages d'un même transcripteur n'est pas à négliger (cf. conclusion, 9).
220
CHAPITRE
6
graphies CH et C est inversé d'un document à l’autre (Euticus -- Symmachi ; Symmacus — Eutychiae)*. La dernière classe d'inscriptions (celles où l'inconstance dans la transcription frappe un méme théme, parfois le méme nom), confirme cette relativisation. Ici, on ne peut expliquer la différence de qualité d'une forme à
l'autre en invoquant l'effet de l'une ou l'autre tendance. 6.13.
Inconstance de la transcription d'un méme nom ou d'un méme théme
98. 99.
Euodia - Heuodo (1 s., 7957) Euriso = Heuretus - Herusini = Heuresis (17 s., 23142)
100. 101. 102. 103.
Elpidephoro - Helpis (I—t^ s., 24613) Elpisto - Helpidi Hygiae Hedibio (1'-11* s., 27425) Esych[o] - Hesychius Bacchide (1"-11^ s., 38198) Elpideph[or-] - Helpis (1t s., 33175)
104. 105. 106. 107.
Eutycides — Eutychus (1* s., 24313) Antiocus — Antiochus Antiochus (1” s., 33968) Eutycae — Eutycho (1*-11° s., 12081) Moscus - Moschidi (1”"-11° s., 12629)
108. Euticia - IVDYCHIDI = E μὲ ychidi (1*-111° s., 29500) 109. Eutycioni — Eutychia (1-11 s., 29339)
110. EPVGATVS = Ep'a' gatus? — Agatho (1* s., 35092) 111. Agatopus — Agathoni (1-11 s., 11247) 112. Timoteus — Timotheo Timotheo (111 s., 10247) Il apparait que certains transcripteurs étaient assez distraits, assez peu attentifs à la qualité de leur transcription pour se laisser aller à des variations
aussi paradoxales®. Les cas ne sont donc pas rares oü le transcripteur, notant plus d'une fois le méme nom dans la méme inscription, ne recourt pas à la méme solution de transcription ; dans une forme, la graphie est normale (CH TH PH H), dans
l'autre, elle est populaire (C T P (H)). Bien sûr, il est possible, a priori, que les variantes soient dues à deux mains différentes. On ne peut cependant
envisager cette explication pour toutes les inscriptions concernées. Outre le 4 Par contre, dans les inscriptions suivantes, deux mêmes noms ou mêmes thèmes sont respectivement transcrits de la méme manière d'un document à l'autre (graphie savante pour l'un, négligée pour l'autre) : Antiocu(s) et Philematius (n° 16), Antiocu[s] et Philoxsenus (n? 21); Calituce et Philo (n? 23), Euticidi et Philog (a )thus (n? 39); Euticus et Thalli (n? 31).
Euticia et Thalo (n? 36). 5 Pour V = A, cf. Annexe LI. 6 Cf. en outre un H parasite (report) dans une forme sur deux : Euthycho - Tyche (1"-11* s,
21852); cf. 5.27.
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
221
fait que les exemples de ce genre de changement de main sont rares, surtout dans les inscriptions de particuliers comme les épitaphes ou les dédicaces,
il faut tenir compte de la brièveté de la plupart des inscriptions concernées et de la proximité des deux formes dans le texte; ainsi dans les inscriptions suivantes : 12081 : … et sibi et Eutucae et Eutycho ...'
24045 : Petronilla Philete L. Marcio Filetiano filio* 26319 : A. Sergio Phoebo fec(it) Pfiebe coniug(i) bene merent(i) 29500 : D. M.
| Volumni|ae (sic) Euticia | Volumniae
| ludychidi | [filia]e pien-
tiss(imae)
29339 : Vipia Eutych | ia Vlp(io) Eutycio | ni ...
On ne peut davantage invoquer l'effet de l'une ou l'autre tendance. De telles inconséquences dans une méme inscription montrent que chez certains graveurs existait une sorte de reláchement de l'attention. Il n'est pas inutile de s'interroger, pour éclairer ces quelques cas, sur la position relative des deux formes divergentes dans le texte de l'inscription. Parmi les quinze inscriptions énumérées ci-dessus (98 à 112), il s'en trouve
quelques-unes (huit) oà la forme qui présente la graphie savante précéde celle qui en est dépourvue (n° 102, 104, 105, 107, 109, 110, 112; en outre
le n° 98, où la forme avec H — déplacé — précède la forme sans H). ll est possible qu'au cours de la rédaction ou de l'ordinatio de ces inscriptions, l'application du rédacteur ou de l'ordinator se soit relâchée avec le temps; il a pu négliger la graphie de la seconde forme après avoir fait preuve d'une plus
grande attention pour la première. On notera que, dans l'inscription n? 112 (CIL VI 10247), qui compte 28 lignes, les deux formes soignées Timotheo figurent aux lignes 10 et 17, tandis que la forme négligée Timoteus apparait À la ligne 23. Dans le n? 105, un liste de noms de quatre colonnes, les deux formes Antiochus apparaissent dans la première colonne et la forme négligée Antiocus dans la deuxième. En revanche, dans certaines de ces inscriptions les deux formes impliquées sont trop rapprochées pour qu'une telle hypothèse soit pleinement plausible. Ainsi l'inscription n? 104 (24313) présente un texte
trés court : L. PLOTIVS L. L. EVTYCHVS
| L. PLOTIVS L. L. EVTYCIDES.
Dans les autres inscriptions (sept : 99, 100, 101, 103, 106, 108, 111), la forme dépourvue du signe H précéde la forme soignée. Dans quelques-uns de ces cas, un facteur particulier a pu provoquer la différence de traitement du 7 Dans le digramme AE de Eutucae, le A est peut-être une confusion graphique pour H (cf. Annexe 1.1), auquel cas la transcription serait Eutuche. 5 Peut-être l'initiale de filio a-t-elle influencé celle de Fileriano, à la différence de Philete situé plus haut.
222
CHAPITRE
6
même thème : en 100, 101 et 103, le thème impliqué est ἐλπίς, pour lequel il a été démontré que l'aspiration initiale est plus souvent notée dans le simple Helpis que dans ses dérivés (cf. 1.32); cette différence est surtout marquée
pour les composés en Helpidephor- (cf. 100 et 103)°. On trouve, comme on peut s'y attendre, un nombre important d'inscrip-
tions oü le transcripteur, à l'inverse de la série précédente d'attestations, a employé plus d'une fois la même solution populaire pour la méme aspirée dans le méme thème. P. ex. : Elpistus, Elpidi (1” s., 14452); Eutucianu(s), Eutuciane (ii^—11* s., RAC
1926,
97); Agatopodi, Agatopodis (1 s., 3949); Rodias, Rodiadi (1 -11^ s., 25441). Elpide[phor-], Elp[-] (1* s., 6608); Esycho, Esychus (ἀπὸ s., 19444); Yacinthus, Yacinthus (11°-111° s., 33942); Elpidefor, Elpideforo (τν" s., BAC 2* Ser. 4 (1873), 57).
Les cinq cas suivants présentent soit un H parasite, soit un transfert du
signe n!9. Amaranthus Amarantho (1 s., 16068); Hereneti Herene (1V^ s., RómQuartalschr.
12 (1898) 344, n? 45); Anthiocus Anthiocus (V^ s., 9920); Euthuciane Euth (y)
cius (11°-111° s., RAC 6.14.
1931, 231, n° 64); Euthyco Euthyco (1-1 s., 5401).
La graphie F pour phi en cooccurrence avec d'autres aspirées
La spécificité de la graphie
F dans la transcription de phi impose
d'examiner séparément les inscriptions à aspirées multiples oü elle apparait. On trouve d'abord ci-dessous la liste des inscriptions oü phi transcrit par F coexiste avec d'autres aspirées. Sont ensuite étudiées celles oà plusieurs noms
contenant un phi sont transcrits de maniére différente. Pour la première série, trois classes se distinguent, selon la qualité de la transcription des autres aspirées : tout d'abord, les inscriptions contenant un F avec graphies savantes pour les autres aspirées, ensuite celles oü certaines aspirées sont transcrites au moyen d'une graphie négligée, enfin celles qui ne présentent aucune graphie savante. A. graphies savantes l.
Filemoni Filenis — Pannuchus (1" s., 4795)
2. 3.
Eufrae - Tytyche (1*-11* s., 9506) Trofimen(i) - Eutychus (1"-11* s., 10463) ? Rappelons que la forme Eutycae du n? 106 ne doit peut-être pas être explicitée en Eury-
c (h)ae mais en Euryc ἡ €; cf. supra, noten? 7.
10 On observe la même constance d'une variante dans le cas (hypothétique) de A pourEH : Aeliades Aeliadi = Hel- (i —t* s., ICVR 23153) et dans celui de l'emploi du signe grec d'une aspirée : Xrusandus Xrysidi (111° s., RAC
5° ser. 3 (1892) 105).
L’INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
DES
ASPIRÉES
Telesforo - Chreste (1”-11° s., 11278)
Tryfera - Euhodiae (1*-1t s., 14035) Tryfaeni — Euhodus (1"—11* s., 15039)
Dafnus — Chrestus (1° s., 19208) Difilo — Helpidi (1-1 s., 19236)
Telesforus - Yhgiae (1-11 s., 19599) . Eufrosyne — Euhodiae Euhodianus (1*-11° s., 21656) . Posforo — Helpis (1*-11° s., 22306)
Filumene — Rhodoni Hyle (1“-1° s., 22693) Stefanis — Euthyches (1-11 s., 23086) Eufemus — Tycheni Parthenope (1”-11° s., 25301)
Afrodisia — Threpto (I-1f* s., 29446)
Epafroditus — Theodori (i*—i s., 26599) Trofime - Panthiae (1"-ı11“ s., 28240) Trofinae — Thiche (1”-111° s., 34941) Fronimus -- Lathyro (1*-ı11° s., 35660)
Stefanus — Eytheniae (1 s., 28891)
. Trofifmus) - Eutyche (n° s., 29530) Filoserapi — Parthenope (11 s., 29561) . Fotinus — Agathetyche (1° s., 34240) Ofelimus — Tyche (11^ s., 36477) Stefanus — Tyches (uf s., 37351) Epafrodit[us] — Chrysogonus Theodorus Agathopus Eleuther (1^ s., 2010)
. Eufrosyne - Threptus (u° s., 5578) Afrodisus — Hedoneti (11 s., 8931)
. Afrodisi Afrodisia — Chresimus (11° s., 10643) Nymficeni — Eutychi (11°-ı11° s., 2941) . Trofimo - Tychianeti (1°-ı11 s., 16065) B. graphies savantes et populaires
32. 33. 34. 35. 36.
Trofime Chrusanto (1 s., 7260) Tryferae Eutycae - Eutycho (1"-11° s., 12081) Melifronianus Es[yc]ho Orais — Cherusi (I"-II* s., 28472) Fileros Agatyrsus — Hymnus Eutyches (1° s., 164) Filipu(s) Sotericu(s) - Hylas (1V* s., ICVR 4776)
C. graphies populaires
37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45.
Efere = Ephyra -- Rodo (1” s., 38258) Adelfo - Syntyceni (1"-11° s., 38891) Yperefanus - Taidi (1*-ı11“ s., 38464) Stafyleni — Ermes (1-1 s., 19388) Fileto — Polycronius Heuthycia (1"-111° s., 24096)
Eufrosine — Agatemeri (1*-111* s., 26782) Tryfosae - Crysis (1-11 s., 27689) Filite = Philete — Agatonico (11 s., 28732) Filumene — Crysion (u“ s., 2485)
223
224
CHAPITRE
6
46. Ifigenia - Ymno (u‘-ur s., 21119) 47.
Filocalo Aeprafroditu(s) - Eutyciae Crysocomo (11‘-111° s., 21807)
48.
Frontis - Crysanto (1V*-v* s., 33817)
Ces trois listes permettent d'évaluer de manière assez grossière la part
représentée par les transcripteurs soigneux dans l'ensemble de ceux qui recourent à la graphie F. Statistiquement parlant (cf. 2.241), on peut considérer qu'au 11° siècle, 56 % des inscriptions présentant la graphie F sont dues
à des transcripteurs utilisant par ailleurs les graphies savantes CH et TH. Les effectifs des inscriptions énumérées ci-dessus sont malheureusement trés faibles. Le tableau ci-dessous les présente répartis entre les trois premiers siècles. I** s. Ir s.
né s.
Total
A
B
c
14,50 26,50
9,33 19,33
2,00 2,00
3,17 5,17
5,00
2,33
2.67
L'analyse des effectifs totaux des transcriptions de phi a montré qu'au 1^ siècle les graphies en F sont encore le fait des moins bons transcripteurs. C'est
donc à partir du 1 siècle que les meilleurs sont censés les avoir utilisées. Pour autant qu'un total de 26 inscriptions puisse être représentatif et statistiquement significatif, on constate que prés de trois documents sur quatre présentent, à côté de F, des transcriptions entièrement soignées. La différence entre les deux observations (56 % dans l'ensemble des inscriptions et un peu moins de trois quarts des inscriptions à plusieurs aspirées) s'explique certainement par
la faiblesse des effectifs et par la réserve formulée plus haut (un transcripteur, méme soigneux, peut se comporter différemment d'une inscription à l'autre). Quoi qu'il en soit, on voit qu'à partir du 1i* siècle, une part importante des
transcripteurs soigneux recourent à la graphie F, laquelle est donc loin d’être strictement identifiable à une graphie négligée telle.que P, C ou T (cf. 2.241). Il est possible, ici aussi, d'examiner la qualité respective des graphies
cooccurrentes. a. Dans les inscriptions suivantes, l'emploi de la graphie F a pu étre favorisé par une des tendances dégagées (liées à l'environnement ou à l'étymologie) : phi devant une consonne (19, 28; cf. 2.244.2), préférence pour F dans la transcription du théme Stephan- (20; cf. 2.246.7). En outre, en 2 et 13, la graphie savante des autres noms s'explique également par l'effet d'une tendance positive (privilège du thème Tych- ; cf. 2.224.1). b. Par contre, en 15, 27 et 29, une graphie savante apparait à cóté d'un F, justifié par une tendance en sa faveur (phi suivi d'une consonne; cf. 2.244.2),
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
225
malgré la présence d’un facteur négatif (présence d’une consonne à la suite
de l’aspirée; cf. 2.212.2 et 2.222.2). c. La graphie savante des autres noms a été favorisée dans les inscriptions n® 3, 16, 18, 21, 30 et 31 (privilège du thème Tych- en 3, 18, 21, 30, 31, 2.224.1; théta initial en 16, cf. 2.211), alors que F y est employé en dépit facteurs qui lui étaient opposés (thèmes Trophim-, Epaphrod-, Nymph- ; 2.246.3,5,8). On constate la méme qualité de transcription en 23, 24 et (theme Tych-; cf. 2.224.1), sans influence d'une tendance sur le choix de
cf. de cf. 25 F.
Les deux derniéres catégories (b. et c.) constituent d'excellents exemples d'inscriptions dues à des transcripteurs soigneux et recourant à la graphie F sans qu'il y ait là la moindre trace de négligence. Un dernier cas entre
parfaitement dans cette catégorie : en 7 apparaît Dafnus avec F, malgré la rareté de cette forme (cf. 2.246.10), tandis que CH est soigneusement noté dans Chrestus, malgré la présence d'une consonne à sa suite (cf. 2.222.2).
En 36, l'inconstance de la transcription n'a rien d'étonnant, dès lors que la graphie populaire est celle de Sotericu(s) (cf. 2.224.2). Enfin, quelques cas de la dernière série (c., graphies populaires), relèvent manifestement de transcripteurs particuliérement négligents ou ignorants, puisqu'ils recourent aux graphies populaires méme dans les cas normalement favorisés : 38, 40, 46, 47 (thèmes Tych- et Hermes, groupe Hy-; cf. 2.224.1 et 1.22). La graphie P apparait elie aussi tant en cooccurrence avec des graphies savantes qu'avec des graphies populaires. A. P et graphies savantes l. 2. 3.
Pampili — Athenais (Aug., 7231) Epaproditus — Truphera Chrestus (Aug., 7460) Parnaci — Nicephoro Epaphrae Chelidoni Chrestes
4. 5. 6. 7.
10046) Epaestioni — Anthus (1 s., 5375) Dapno - Helicone (* s., 6221) Stepanus Aprodisius — Timotheus Euhemerus (1” s., 6994) Epapr[-] - Hygia[e] (1* s., 15023)
8.
Pilotimi — Hethaera = Hetaera (i s., 339192)
Antiocho
Hyllo
(Aug.
9. Stepan(us) — Heta(era) (1” s., 38701) 10. Aprodisi(us) - Trupho Antiocho (1” s., 9391) 11.
Aprodisius — Philargur(us) Helena (τ s., 2223)
12. 13.
Dapne -- Trypho Chloridi Amarantho (1 s., 27687) Dapnius — Pamphilus Phileros Epaphra Aprhodisius Philargyrus Diophantus Apollophanes
9102)
Hermes Hermia
Thessalus Heracles Isochrysus Thespius (1” s.,
226
CHAPITRE
14.
Poepeni = dat. de Phoebe — Agathopus (1”-ı1° s., 24387)
16. 17.
Euprosyne - Onesiphoroi Tyche (1*-11^ s., 20165) Appe = Apphe - Eutyches (115 s., 34624)
15. Spaero - Tyches (I*11* s., 26695)
B. P et graphies populaires
18. Spaeri - Crestenis (Aug., 6096) 19. 20. 21. 22. 23.
Aprodisiae — Euticus (1 s., 6440) Thelesporo - Agatocles (1 s., 10171) Zepyri — Eleuteridis (1* s., 13433) Dapnus — Epityncanus (1" s., 33526) Pronimus — Sotericus (1*-11° s., 16392)
25. 26.
Orpeo = dat. d'Orpheus — Rodopaeo (i”-ı11“ s., 38704) Euprosuneni — Callimacus (n° s., 2346)
24. Delpis — Soterici (1-1 s., 21411)
La première série est due aux transcripteurs dont les habitudes sont hésitantes et les connaissances peu assurées. A l'inverse, la seconde relève
de transcripteurs nettement moins soigneux. On trouve une inscription qui présente un P en cooccurrence avec une graphie savante et une populaire et qui, dés lors, participe des deux séries à
la fois : Paedrio = Phaedrio — Antiocu(s) Theophilus (1 s., 38967)
Dans les listes qui précédent il n'a pas été tenu compte des inscriptions oü deux noms au moins contiennent un phi, transcrit de maniere différente d'une forme à l'autre. Comme plus haut, il convient de distinguer les cas où les deux noms sont étymologiquement indépendants de ceux où ils sont
identiques ou formés sur le même thème. 6.15.
Inconstance de la transcription de phi dans des thèmes différents
r
zz;
©
on
aupune
A. Fet PH
Eufrosine - Nymphi (1° s., 4386) Frontini - Pamphilus (1* s., 25804) Frontinus - Phoenix (1 s., 8580) Euafeti — Trophime Onesiphoro (1-1 s., 18450) Eufemus - Daphne (1*-1° s., 16732) Eufrates — Philologus (1-11 s., 34756) Eufrosyne - Daphnus (1"-11° s., 18404) Faenomenus — Menophilus (1*-11 s., 34421) Filete — Aephyre (111^ s., 20603) Filtatae - Trophimus (1-11 s., 12362) Frontis - Amphioni (1*-11° s., 17994)
6
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
12. 13. 14.
Telesflorus] — Stephanus (1"-11° s., 13558) Telesfor(us) — Euphrata (YF s., 17374) Afrod (it)e — Trophimus Philon (11 s., 14463)
16.
Filumene - Nicephorianus (Il* s., 2192)
227
15. Epafroditus — Phaedimi (π᾿ s., 8762)
17.
Frontis - Trophimus (11 s., 12957)
18.
Nicefor(us) - Trophimo Tyche (1° s., 34247)
19. Trofime - Euphileto (11° s., 9012) 20. Trofime — Tryphon (n° s., 13259)
Dans une bonne part des inscriptions de cette liste, la graphie savante s'explique parfaitement par l'influence d'une tendance positive : thémes Nymph- en 1 (cf. 2.246.8), (-)phil- en 2, 6, 14 (cf. 2.246.1), Daphn- en 5, 7 (cf. 2.246.10), Trophim- en 14, 18 (cf. 2.246.5), Stephan- en 12 (cf. 2.246.7).
Dans six de ces neuf cas, le choix de la graphie F pour certaines formes peut étre dà à l'effet d'un facteur en sa faveur (phi suivi d'une consonne en 1, 2, 6, 7, 11, 14; cf. 2.2442). Par contre, dans les n°” 12, 13, 15, 19 et 20, F est employé malgré diverses tendances limitant théoriquement son apparition (thémes en -phorus, en Epafrod-, Trophim- ; cf. 2.246.2, 2.246.3 et 2.246.5).
B. Perpn!! 21. 22.
Epaproditus — Truphera Chrestus (Aug., 7460) Parnaci — Nicephoro Epaphrae Chelidoni Chrestes Antiocho Hyllo (Aug., 10046)
23. 24. 25.
Aprodisi(us) - Trupho Antiocho (1* s., 9391) Aprodisius — Philargur(us) Helena (1* s., 2223) Dapne - Trypho Chloridi Amarantho (1 s., 27687)
26.
27. 28.
Dapnius
— Philonicus
Pamphilus
Aprhodisianus (I* s., 9102c)
Phileros
Diophantus
Epaphra
Philargyrus
31.
Epapra — Philomusus (1” s., 18666) Euprosine - Philippus (1” s., 36082) Euprosinus Menopant(us) — Phileros Philomusus Pamphilus (1* s., 33968) Glapyrae -- Apollophani (1” s., 24829) Grapis — Philocrates Phileros (1 s., 23304)
32.
Paedrio - Theophilus Antiocu(s) (1* s., 38967)"
33. 34. 35.
Pampili — Stephani Philumina (1^ s., 38340) Truponis — Pamphili (® s., 16624) Trypo - Philomusus (1 s., 36004)
36.
Aprodite — Philetus (1"—1* s., 15195)
ll En outre, les inscriptions suivantes, du I” s. avant notre ère : Menopo - Philomusus PHIEEMO = Phi lemon (32454); Nicepor(us) — Aphrodisi Thoas (14700); Nicepor(us) — Truphera (13164); Niceporus — Trupher(a) (13163). Cf. 2.246.2 pour les formes en -por-. Les
trois derniers cas constituent une confirmation de la différence observée entre les noms en -phoret les autres noms avec phi.
12 Cette inscription a déjà été citée à la page précédente.
228
37.
CHAPITRE
6
Dapne - Trophimus (1° s., 14526)
38. Euprosyne - Onesiphoroi Tyche (1"-11* s., 20165)
39. Nicoporis - Daphnus (11° s., 16137) 40.
Spragidi — Nympheros (1”-11° s., 20688)
42.
Euprosyne — Trophimo (11-11 s., 29336)
41. Zopo - Trophimus (1 s., 758)
La série des inscriptions où les graphies P et PH coexistent est particulièrement cohérente. Dans une petite moitié, les formes en PH appartiennent
à la famille des noms formés à partir du thème -phil-, qui est transcrit de manière significativement plus soigneuse (Phil-, Pamphil-) (cf. 2.246.1) : πὸ
24, 26, 27, 28, 29, 31, 32, 34, 35, 36. Dans huit inscriptions, l'emploi de P s'explique par la présence d'une consonne
aprés phi (cf. 2.244.2) : n*
23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 38. Enfin, différents facteurs rendent compte de l'une ou l'autre forme dans les quatre dernières inscriptions (39 à 42): analogie pour Nicoporis (39; cf. 2.246.2), phi suivi d'une consonne (40, 42; cf. 2.244.2); thèmes à graphie PH privilégiée (Daphnus, Nympheros,
Trophim- , cf. 2.246.10, 2.246.8 et 2.246.5). Une seule inscription, datée du 1” siècle av. J.-C., présente les trois
graphies P, PH et F : Nicepor(us) Fedra Philarcur(us) (CIL VI 37820 = 1? 1413). La leçon Fedra est douteuse (cf. 2.12); elle a été corrigée en Flora
par Degrassi. Les deux autres graphies s'expliquent aisément : la forme en -por est habituelle pour les noms en -phorus (cf. 2.246.2); phi initial est soigneusement transcrit par PH dans le théme Phil- (cf. 2.246.1).
Il n'existe aucune inscription datée de l'époque impériale et présentant conjointement les graphies P et F. Les deux graphies sont donc exclusives l'une de l'autre. En conséquence, les transcripteurs peuvent se répartir en deux classes, selon qu'ils recourent à la graphie P ou F, en éventuelle concurrence
avec la graphie savante PH. Les conditions impliquées dans l'un et l'autre cas sont différentes. Les transcripteurs qui recourent à P se laissent aller à reporter dans leur orthographe leur prononciation imparfaite, approximative, de l'occlusive aspirée grecque. Par contre, lorsqu'ils choisissent F, ils notent
une nouvelle prononciation au moyen d'une graphie parfaitement précise; il peut s'agir d'un scrupule parfaitement conscient (le transcripteur « choisit » de noter la prononciation précise du nom transcrit, au mépris de la tradition orthographique) ou d'une négligence comparable à celle qui provoque l'emploi de P : le transcripteur oublie parfois d'employer la graphie savante et
laisse la nouvelle prononciation pénétrer dans l'orthographe.
L’INCONSTANCE
6.16.
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
229
Inconstance de la transcription de phi dans les mêmes thèmes
A. F et PH Tiofilo — Philomelo (1 s., 1821) Stefanis — Stephanum (1-11 s., 5817) Sofeni - Sophe (1-11? s., 27621) Filetiano — Philete (1"-11° s., 24045) Filistio - Phileteni (1*-111° s., 24101) B. P et PH
Pampili — Philumina Stephani (1 s., 38340)
Aprodisius [-Ifris - [A]phrodus (I-II s., 12104) Dapnus Dapne — Daphne (1”-1° s., 18304) Palleo — Phalleus (1-1 s., 20171)
Phasidi — RASIS = Pasis (I"—11* s., 22208) Comme pour les autres aspirées, ces cas sont paradoxaux : les transcrip-
teurs ont pu étre assez peu attentifs pour transcrire de maniere différente le méme théme?. Ces incohérences sont cependant moins nombreuses que les cas où phi est transcrit de manière identique deux fois dans le même th@me'*. 6.17.
Conclusion
L'examen des inscriptions qui, pour la transcription des aspirées, contiennent des graphies de statuts différents (savantes, populaires, F pour phi) a conduit aux conclusions suivantes, qui valent autant pour l'opposition des deux systèmes de graphies que pour l'emploi alternatif de la graphie F. En premier lieu, l'analyse des faits permet de mieux connaître la troisième catégorie de transcripteurs, ceux qui connaissaient le systéme mais ne l'appliquaient que partiellement ou imparfaitement. Leurs habitudes sont marquées
par une incohérence qui a dà varier selon les individus. Ensuite, l'inconstance avec laquelle chacun de ces transcripteurs recourt au système de graphies
savantes est, dans bien des cas, explicable : les tendances qui sont liées à 13 À noter en outre les deux formes PFIEBE = Phoebe et Phoebo (1*-11° s., 26319); PFI est sans doute une faute graphique pour PH (cf. Annexe 11.273,i), ce qui transpose la variation sur
le plan de l'opposition de deux graphies E et OE, dans P'h'ebe et Phoebo.
14 Cf. les inscriptions suivantes : Afrodisia Epafrodito (1-11° s., 12113); Epafroditus Epafrodito ((*-11* s., 13973); Theofilus Theofilae (1*—11* s., 256832); Epafroditus Epafrodi (tus Gr s., 26397); Afrodisio Afrodisio Afrodisia (1—11* s., 26800); Afrodisias Epafra (1*-11° s., BullCom 69 (1941 [1943]), 176 n° 89); Nymfidiae Numfidia (1®-11° s., NBAC 19 (1913), 113); Chirisofus Sofe (1*-111° s., RendistitLomb. 103 (1969), 101 n? 23); Eufros[yne] Eufrosynen[i]
Gr
s., 38327); Afrodisi Afrodisia (11° s., 10643); Stefanus Istefanis (11° s., 25551); Faenusae
Faenusa (11 s., 26193); Niceforian(us) Nicefori (11*-111* s., CIL XV 7515); Filomella Filomeneti (1V* s., ICVR 10091); Filon Filonides Filoni (1V*-V* s., NBAC 14 (1908), 116).
230
CHAPITRE
6
l'environnement interne ou à l’étymologie et qui, comme on l'a vu, doivent avoir essentiellement frappé cette catégorie, se retrouvent dans les inscriptions présentant une inconstance de transcription. Certains cas, cependant, ne semblent pas s'expliquer directement par l'effet de l'un de ces facteurs. D'autres sont mêmes en contradiction avec ceux-ci. Ceci amène à relativiser légèrement la nature de ces tendances et leur portée.
6.2.
La notation des aspirées dans les listes de noms
Quelques inscriptions sont constituées de longues listes de noms; il est intéressant d'observer la manière dont y sont transcrits les noms grecs à aspirées qui s'y trouvent: il s'agit de six dédicaces à un empereur, une du 1" s. (CIL VI 200), une du π΄ s. (CIL VI 975) et quatre du 111^ (CIL VI 1056, 1057, 1058 et 1060). L'orthographe de ce genre d'inscriptions est généralement
trés soignée. On ne peut évidemment attribuer a priori leur ordinatio à un seul ordinator et leur gravure à un seul graveur. Elles comportent toutes plusieurs colonnes. Quelques indices, analysés plus bas, semblent montrer une multiplicité de mains. Les variations à l'intérieur d'une méme liste peuvent ainsi s'expliquer par la participation, éventuellement étendue dans le temps, de plusieurs ordinatores à sa rédaction. On peut aussi envisager que l'orthographe de certains noms grecs est due à leur porteur.
Pour chaque inscription examinée, les noms contenant un des phonèmes aspirés (aspiration initiale, khi, théta, phi, rho) sont comptabilisés et les répartitions des graphies sont calculées.
1. CIL VI 200 (1° siècle) : 8 colonnes, 726 lignes. Le tableau ci-dessous présente, pour chaque colonne, les effectifs de chaque aspirée (graphies savante et populaire) et mentionne la présence d'éventuels hyperhellénismes (H parasite, transferts ou reports du signe H). Totaux col.
sav.
Graphies
pop
H
I II m IV
32 22 10 13
1 1
V VI
15 20
3 3
vi VIII
27 10
Totaux
149
8
6 3 1| 2
(H)
CH 1
10 5 5 1
3 5
1 3
9 3
6 2
32
ı
C
33
TH
T
6 4 21 3 2
6 4
10 10 2 7 1 3
4 1 2
30
PH
5 B
8 4 5
54
hyperhellénismes
TH H TH TH PHPH
L’INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
DES
ASPIREES
231
Les graphies négligées sont très peu nombreuses : on ne trouve aucune forme en P ou F pour phi; l’ensemble des graphies savantes représente une part légèrement supérieure à ce qu'elle est pour l'ensemble des attestations de chacune des aspirées (grosso modo 90 %, cf. 2.11), comme l'indique le tableau suivant : aspirées
gr. savantes
H + CH + TH: + PH:
95 149
gr. pop.
total
% gr. sav.
8 8
= 103 = 157
92,23 % 94,90 ὦ
+ +
x
A noter que c'est dans les deux colonnes les moins soignées (V et VI) qu'on trouve la plupart des hyperhellénismes; ceci peut s'expliquer par la différence de transcripteur ou d'ordinator d'une colonne à l'autre : les uns sont suffisamment formés au systéme de transcription et familiarisés avec le corpus onomastique grec pour n'utiliser les graphies d'aspirées
qu'à bon escient, tandis que d'autres, moins assurés de leurs connaissances, peuvent à l'occasion y recourir là où elles ne sont pas de mise. Ces formes hypercorrectes sont : Amaranthus, TV 60
Agatophus, V1,18
Hismarus, V,8
Agatophus, V1,56
Amaranthus, V,28
Hyalisus = lalysus, VH,59
Amaranthus, V,30
Les occurrences de graphies négligées sont les suivantes : Eniochus, 11,78 Acatemer, TII,80 Pannycus, V,12
Treptus, V,65 Agatophus, VI, 18 Agatophus, VI, 56
Hesycus, V,25
Tymelus, VI, 38
Quelques remarques touchant ces formes : Il y a deux cas de noms à deux aspirées avec une seule graphie savante (Eniochus et Hesycus).
Deux transferts de H : Agatophus deux fois, dans ia méme colonne. On trouve de plus la forme Arpocra, VI,42 sans H à aucune des trois positions possibles (cf. Liste II.1,D. Le nom Agathemer, mal orthographié dans la colonne III, apparait par deux fois sous sa forme correcte dans d'autres colonnes (Π et VI). Les trois formes Amaranthus
(col. IV et V) s'opposent à trois occurrences correctes
en Amarantus (col. I, II et IN).
On trouve Tymelus en VI mais Thymelicus en III. Le H interne en composition est soigneusement noté : Euhodus (VII) et Euhemer
(VID, tout comme la liquide géminée de Pyrrhus (VIII, 20).
232
CHAPITRE
6
À noter quelques autres graphics variantes, n'affectant pas une aspirée : Eulymenus = Eulimenus (V, 31), Zmaragdus (1,83), Hymet (t)us (11,40), EVBILTVS= Eubiotus (11,45), Appollonius (TV,45), Synodespotus = Synadespotus (1V,67), Euuenus (V,10), Clestor = Cletor (V1,39), Alexsa[nder] (VIIL8). Ces variantes amènent à relativiser la correction orthographique apparemment parfaite de cette liste.
2. CIL VI 975 (1^ siècle) : 6 colonnes, 351 lignes. col.
H
I I IH IV
3 2 3 2
2 4 4 3
V
8
3
1
2
5 23
1 17
3 16
2 23
VI Tot.
(H)
cH
aspirées H + CH + TH: + PR:
C
TH
T
PH
5
2 8 4 5
1 2 5
1
hyperhellen.
gr. savantes 56 79
PH TH TH
gr. pop. 1 1
+ +
total = 57 = 80
% gr. sav. 98,25% 98,75%
L'inscription CIL VI 975 est plus soignée encore que la CIL VI 200:
elle
contient une seule graphie populaire. Il s'agit d'une liste où les noms grecs sont transcrits par un ou plusieurs graveurs particuliérement cultivés, dont la correction est cependant marquée par l'emploi de formes hypercorrectes. Remarques : La forme à graphie populaire est Coraulo = Choraulo, 11,40. Il y a trois hyperhellénismes : Gryphius, 1,25; Thrallus, 11,7; Amianthus, 11,52 (il n'y a pas d'autres occurrences de ce nom).
Le H interne en composition est soigneusement noté : Euhodus, 1,42, Euhelpistus, TI,4, Euhelpistus, 11,25, Euhodus, VLA.
3. CIL VI 1056 (in siècle) : 4 colonnes, 490 lignes. Cette inscription, de date plus récente, présente une transcription remarquablement soignée des phonèmes grecs. On note un flottement dans le choix entre PH et F pour phi, mais la notation constamment soignée des autres phonèmes permet de supposer le caractère soigné de cette dernière graphie. col.
H
(H)
cH
C
TH
T
I II m NV
1 5 3 6
5 5 4 2
5 1
Tot.
5
16
6
PH
F
hyperhellénismes
|I
HH
1 1 2 46
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
233
Les deux formes avec H parasite sont : Honager, Π.4 et Haster, 11,90.
Les occurrences de phi sont : Philippe, 1,37; Philomuse, 11,75; Ephoebe, IV,17. Philadelfie, IV, 11. Menofante,
11,6; Ifianax, 111,17; Eufron,
111,36; Afrodisi,
11,92;
Callimorfe,
IH,109; Filonice, III,110. La répartition des deux graphies PH et F correspond bien, dans l'ensemble, aux tendances qui affectent la transcription de phi : exception faite de Filonice, le théme Phil- à l'initiale est transcrit avec PH et toutes les attestations de F sont internes (cf. le cas de Philadelfie, qui réunit ces deux particularités en une seule forme). Il faut cependant noter que les occurrences en PH sont assez éloignées de celles en F, sans que cela puisse prouver une multiplicité de mains. Deux autres hyperhellénismes, ne concernant pas l'aspiration :
Ephoebe, IV,17 = Ephebe Autydore, IV,84 = Autodore (cf. 9.44)
4. CIL VI 1057 (111° siècle) : 7 colonnes, 917 lignes col
H
I Ii III
2 5 Ι
(H)
CH
C
4 8
TH
T
PH
P
1 2 1
2
1 1
IV
1
2
V
4
4
VI VII
1 3
8 2
2
Tot.
17
28
2
F
hyperhellénismes 3 2 1
H
1 1
4
3 2
6
2
5
]
4
3
14
Toutes les occurrences de graphies populaires sauf deux sont localisées dans la 7° colonne. Il est dès lors probable que cette inscription soit due à deux mains au moins : d’une part un ou plusieurs graveurs soigneux, d’autre
part celui de la derniere colonne, moins appliqué. Les six graphies négligées sont : Eutycian(), V1I,20; Crestus, VII,75.
Teseus, VIL4S; Genetlius, VII,58. Symport), L81; Telespo(rus), 1,125; Pilippus, VIL83.
Un seul cas de H parasite : Hamon, 1,132
Les trois graphies pour phi sont attestées. Celle en F est nettement plus fréquente que dans l'inscription précédente (contemporaine). On y verra la preuve qu'à méme
époque, des différences assez nettes peuvent apparaitre
234
CHAPITRE
6
entre les tendances de différents transcripteurs. Ci-dessous les formes avec phi (outre les trois occurrences de P ci-dessus). Eufrosin(), 1,45; Tryfo, 1,142; Filume(), 1,155; Filocalus, 12; Filota, 11,140; Filist(ius), 111,42; Trofim(), V,4; Xenofon, V,103; Syntrofl), V,113; Fotinus,
V,136; PROFIM() = Trofim-, VII32; Trifon, V11,76; Eufrat(), VIL85; Fileteru(s). VIL89. Aphian(), 1,154; Philon, I, Stephan(), 1; Philumen(), II; Euphrates, IV.
La triple variation observée dans l'inscription (P PH F) s'explique bien, pour certaines formes, par l'une ou l'autre tendance positive ou négative : F pour phi devant consonne,
thémes
à graphie
PH
privilégiée (Stephan-,
Phil-), analogie pour Sympor et Telespo(rus). La transcription de phi n'en demeure cependant pas moins incohérente : l'aspirée du théme Phil- est transcrite au moyen des trois graphies (Pilippus, Fil-, Phil-); un méme nom est
noté
de deux
fagons
(Filumen-,
Philumen-,
Eufrat(),
Euphrates).
Ces
disparités constituent un argument supplémentaire en faveur d'une multiplicité d'ordinatores ou de graveurs. La
forme
Eutycian()
de
la colonne
VII
s'oppose
à huit
attestations
soignées du même thème dans les autres colonnes : Eutych() (1), Eutyches (D), Eutyches (IV), Eutyches (V), Eutyches (NT), Eutychian() (1), Eutychiarı( ) (VD); en outre, un Eutiches (VII,62). Remarques : Rhodon (V) et Euhemer (V) sont soigneusement notés. Aphianus est noté par une simple P (1,154).
5. CIL VI 1058 (111° s.) : 7 colonnes, 953 lignes. co.
H
(H)
CH
I
3
7
II II
7 6
5 6
C
TH
T
PH
P
I
2
1
4 ]
4 6
F 1
IV
1
3
3
1
V VI VI
4 2 7
5
6 i
1
4
Ι 1 4
30
30
15
20
2
Tot.
1
À la différence de la précédente, cette inscription est presque intégralement soignée : on ne trouve qu’une seule graphie peut-être négligée, Sotericus (1,70) qui s'explique par un facteur particulièrement puissant (cf. 2.246.2).
Il n'y a que deux occurrences de F pour phi : Fotinus (11,127), Menofilus (V,106); on ne relève aucun hyperhellénisme.
L’INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
DES
ASPIREES
235
Remarques : I y a deux hyperhellénismes affectant deux noms dont l'origine n'est pas grecque :
Phidelis, 111,30; Yberius, V,37. Ces deux noms appartiennent à deux individus également mentionnés dans l'inscription CIL VI 1057 (l'identification est avancée, à bon droit, par L. Vidman, Index), avec unc graphic trés différente (cf. infra, 6.3). Jachus (11,51) a une graphie simple pour la géminée. Dans Euhemerian(us) (col. V), h est soigneusement noté.
6. CIL VI 1060 (111° s.) : 4 colonnes, 90 lignes. col bI bl cl cdi Tot
H
(H)
2
CH 3 2 2
1 3
7
C
TH
T
PH
P
F
1
2
2
l
I I
2 2
2
4
6
L'inscription est parfaitement soignée, compte
tenu du statut de la
graphie F, qui est plus fréquemment employée que PH. L'excellente qualité de la transcription des aspirées dans ces listes de noms, liée à leur nature d'inscriptions officielles, montre que leur rédaction a bénéficié d'ordinatores cultivés. Les formes orthographiées moins soigneusement sont rares. Leur présence est sans doute en grande part liée à la facon dont ces listes ont été constituées : les variations graphiques peuvent étre dues
à la multiplicité des ordinatores ou remonter à un moment antérieur et refléter, d’une manière ou d'une autre, l'orthographe du porteur du nom ou d'une autre source. Elles se conforment, la plupart du temps, aux tendances principales
qui affectent la répartition des graphies. Dans l'hypothése oü elles sont dues aux ordinatores des listes, elles montrent que ceux-ci, si soigneux soient-ils (surtout en comparaison des graveurs d'inscriptions privées), n'échappent pas
complétement à l'influence des facteurs liés à ces tendances. L'emploi de la transcription F dans certaines de ces listes montre une fois de plus que cette graphie a bénéficié d'un statut qui, dans l'usage des
transcripteurs, pouvait la rapprocher des graphies savantes. Son apparition dans une inscription de ce type peut, tout comme celle des graphies négligées, être liée à la diversité des mains ou des sources dont procède l'inscription.
6.3.
La
transcription
du
nom
d’un
même
individu
dans
plusieurs inscriptions I] arrive que
le nom
d'un
méme
individu
figure dans
plus d'une
inscription : un méme document peut avoir été gravé plusieurs fois, un méme
236
CHAPITRE
6
personnage peut être cité dans deux textes différents (il peut, par exemple, être dédicataire
dans
l'un
et dédicant
dans
l’autre).
II n'est
pas
toujours
possible d'établir avec certitude ce genre d'identité. Dans les meilleurs des cas, la multiplicité des noms mentionnés dans l'un et l'autre document garantit l'identité de leurs porteurs respectifs. Souvent, par contre, la présence d'une nomenclature plus ou moins complete (prénom, gentilice, filiation, cognomen)
constitue le seul indice!5. La plupart du temps, l'orthographe des diverses attestations du nom d'un méme personnage est constante. On observe cependant un nombre
non négligeable de cas oü la graphie varie d'un document à l'autre. La transcription des aspirées n'échappe pas à ce type de variation. Les quelques cas attestés dans les inscriptions de Rome sont examinés ci-dessous. Des
deux (parfois trois) formes du nom, l'une est toujours marquée par l'emploi de la graphie savante; la variation que constitue l'autre forme est due soit à l'utilisation d'une graphie négligée (sans H), soit à une graphie plus spéciale (CRH,; faute graphique),
soit à un report ou transfert du signe H; il existe
enfin quelques cas oà à une forme sans aspiration étymologique correspond une variante pourvue d'un H parasite. Les deux dernières séries (déplacement de H, H parasite) ont été examinées plus haut, dans le chapitre consacré aux
emplois fautifs de H (cf. 5.27). A. Alternance graphie savante — graphie sans B. Une premiere série de noms présents dans deux inscriptions différentes est constituée par ceux de quelques personnages apparaissant à la fois dans
les listes de noms CIL VI 1057 et 1058. Ces deux inscriptions contemporaines different par la qualité générale de leur transcription (cf. supra, 6.2) : tout en demeurant excellente, celle de la première est marquée par quelques graphies sans H et l'emploi fréquent de la graphie F (14 occurrences de phi sur 22); par contre, la seconde liste se distingue par l'emploi quasi général des graphies savantes (une seule forme en C, deux en F). En conséquence, la variation
qui affecte la notation des noms à aspirées présents dans les deux documents fait constamment correspondre, à une graphie savante en 1058, une notation moins soignée en 1057. a. b. c.
1057 L81 : T. Flauius Sympor 10571125: lulius Telespo 1057 VIL83 : M. Minei(us) Pilippus
1058 122 : T. Flauius Symphor 1058 1,50 : C. lulius Telesphor 1058 V,46 : M. Anneius Philippus
15 Toutes les identifications qui suivent sont signalées par L. Vidman dans I’ Index cognominum du CIL VI, éventuellement avec une réserve quant à leur certitude (« fortasse »).
L’INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
DES
ASPIREES
237
d.
1057 VIL75: M. Vipiu(s) Crestus
1058 V,39 : M. Vipius Chrestus
e. f. g h.
1057 1057 1057 1057
1058 1058 1058 1058
11,140: T. Aeli(us) Filota V,103 : P. Sextil(ius) Xenofon VILSS : Q. Procul(eius) Eufrat() VIL89 : T. Flaui(us) Fileteru(s)
V,45 : T. Aelius Philota V1,29 : P. Sestilius Xenophon V,47 : Q. Procullei(us) Euphras V,48 : T. Fabius Phileterus
Les trois seules graphies en P de 1057 sont impliquées dans les paires ci-dessus (a.—c.), ainsi qu'une des quatre autres graphies sans H (d.); les quatre
derniéres paires opposent PH et F. L'ensemble de ces cas tend à montrer que les graphies variantes (P C F) sont dues à certains des transcripteurs de la première inscription (ceux des colonnes I et VII) et non à une éventuelle
source extérieure, antérieure à l'ordinatio ; dans cette hypothèse, on aurait pu s'attendre à ce que l'orthographe de ces noms soit plus homogène. Les deux cas suivants ne constituent pas une stricte opposition d'une graphie savante et de sa variante négligée. i
1057 1132: M. Aelius Hamon(ius)
1058 1,55 : M. Caelius Ammonius
j
1057 86:
1058 II1,30 : C. Publei(us) Phidelis
C. Rublei(us) Fidelis
Le premier présente en 1057 une variante assez fréquente d'un nom tiré du théonyme Ammon (cf. Liste II, n? 215). Le second constitue une graphie inverse appliquée à un nom authentiquement latin : la graphie F valant pour PH, celle-ci a été employée à tort pour un F latin. Ce cas prouve qu'un transcripteur peut employer ia graphie PH par souci de correction tout en
ayant conscience de sa prononciation spirante [f]. La différence de qualité orthographique affecte également les gentilices : on observe plusieurs variantes qui modifient, d'un document à l'autre, non seulement la graphie (h., g.), mais aussi la nature méme de certains noms (c., h., i., j.). Dans le dernier cas, il faut voir une confusion graphique (R pour
P). La variation de graphie dans les cognomina présents dans les deux listes affecte également d'autre phonémes que les aspirées. k.
1057 L89 : C. Petronius Maeuius
1058 1,228 : C. Petronius Meuius
L
1057 1,129 : M. Aureli(us) lolas
1058 1,52 : M. Aurelius lolaus
m. n. o.
1057 1,134 : Q. Tulius Ireneus 10571,159 : M. Laelius Symmac(hus) 3105711113: P. Valer(ius) Proclus
1058 1,56 : Q. Tullius Irenaeus 1058 1,70 : M. Laelius Lysimachus 1058 11,31 : P. Valer(ius) Proculus
p.
105711129:
1058 11,44 : M. Valerius Chrestus
q. r. s. t
1057 1057 1057 1057
M. Valer(ius) Chestus
V,128 : C. lulius Basileu(s) V,133 : M. Valer(ius) Statian(us) VIL62 : T. lulius Eutiches VI73: C. Calpur(nius) Tiberius
1058 1058 1058 1058
V,41 : V,43 : V,26 : V,37 :
C. M. T. C.
Iulius Basilaeus Valerius Tatianus lulius Eutyches Calpurn(ius) Yberius
238
CHAPITRE
6
Si la plupart de ces cas proc&dent des habitudes de prononciation ou de transcription des ordinatores (k., m., q., s.), certains semblent découler d'une erreur de lecture, survenue à un moment quelconque de la constitution de la liste (n., r., t.).
Une deuxiéme série de paires d'inscriptions opposant une graphie savante à sa correspondante sans H regroupe plusieurs documents plus courts et non officiels. Ci-dessous cette liste, rangée selon l'aspirée impliquée!$. H/(H)
M. Ann. Hermocrate, 34406a (recto) M. An. Ermocrates, 34406b (verso) (1-11 s.) Le méme nom apparait avec une graphie différente sur les deux faces d'une méme pierre.
cH/c
M. Aemilio Chresto, 11035 M. Aemilius Crestus, 11034 (Aug.)
cu/c
Charito, 11971; Carito, 34049 (1 s.); nomenclatures et textes quasiment identiques :
cu/c
11971 : L. ANTONIVS
| L. L. CHARITO
34049 : L. ANTONIVS
| CARITO
| IN FR. P. VS. IN AG. P. VS.
| IN FR. P. VS
| IN AG. P. Vs.
Euthychidi, 22767; Eutucidi, 22768 (1"-11“ s.); l'identité du personnage est confirmée par celle de son conjoint.
22767 : D. M. S. | MVSSIAE EV|THYCHIDI L. | MVSSIVS DICAE|VS PATRONVS | COIVGI SVAE | CARISSIMAE FECIT 22768 : D. M. | MVSIAEVTVCIDI | L. MVSSIVS DICEVS CON [1vct CARISSIMAE ET | L. MVSSIO RVFO F. PIEN|TISIMO QVI V. A. XXIII M. I | D. XVII TH/T
Meteni, 4234; Methe, 4286 (fort.) (1” s.); la seconde inscription n'étant constituée que d'un nom, l'identification est peu süre et ne repose que sur le gentilice.
4234 : CHIVS DRVSI | CAESAR DAT 4286 : | |{I]JVLIA METHE| | TH/T
TH/T
Pitheros, 18129; l'identification. 18129 : D. M. | XII | T. Flauius 18270 : D. M. |
| IVLIAE METENI MATR.
Piteros, 18270 (1*-11° s.); seuls les tria nomina étayent T. Flauio T. f. Mari | timiano q. u. annis | XIX m. XI d. T. f. Pitheros | fratri | reuerentissimo f. c. Flauie T. f. | Aeliane | T. Flauius Piteros | sorori.
E‘utheniae"ἢ, 258542; Euteniae, 25854b (1-11 s.). Les deux documents présentent le méme
texte dans une disposition et un état différents;
16 Lorsque le reste du texte des inscriptions impliquées permet d'assurer l'identité des individus mentionnés, ce texte est reproduit intégralement (en capitales). Ce n’est pas le cas lorsque seule la nomenclature du personnage présent dans deux inscriptions indique cette identité.
17 p pour E à l'initiale.
L’INCONSTANCE
DANS LA TRANSCRIPTION
l'opposition des graphies TH
DES ASPIREES
239
et T ne constitue pas la seule variation
graphique. 25854a : D. M.
| SAMENTIVS
| [IVLIJAE
SACNTISIM | AE FECIT (sic). 25854b : D. M. | P.S.AMENTIVS SANTISIMAE FECIT
IVLIAE
'E'V|THENIAE
| EVTENIAE
| coival
CONIVGI
|
TH/T
Anthis ; Antis (1" s.); un méme personnage mentionné trois fois, sous la même nomenclature. 33289 : Popillia L. L Anthis 33290 : Popillia L L Anthis 33291 : Popilia L. I. Antis
PH/P
10325 : P. Caluius Pilodamus (1* av., = 1? 1255) 10286 : P. Calui Philoda(mi) (= 1? 1269)
PH/P
Deux personnages dans les deux mêmes documents (1 s.); l'un et l'autre cognomina contiennent l'aspirée phi; les nomenclatures sont assez développées pour assurer la double identité.
10329 : A. Fabius A. L Philargurus ; C. Vetienus C. L Philadelpus. 33969 : C. Vettienus Philadelphus ; A. Fabius Philargyrus. Daphninis, 6443; Dapnis, 6528 (17 s.); pour voir un méme personnage sous ces deux mentions, il est nécessaire de supposer une confusion sans
PH/P
doute graphique
suggère 6443 : NATVS 6528: PH/P
dans l'une des deux
formes du gentilice (Vidman
ne
l'identité qu'avec réserve). FAVSTILLI DAPHNINIS HIC | OSSVA SITA SVNT ANNORVM FVIT VII FECIT | ILLI SVOS TATA P. | | T. STATILIVS TAVRI L. DAPNIS | |
|
24627 : Melaneporus, C. Publili(us) C. I. Trupho 24628 : Melanephorus, C. Publili(us) C. L Trupo (1" s. av.) Deux individus apparaissent dans l'une et l'autre inscription, avec, dans leur nom, la même aspirée phi ; les graphies adoptées sont inversées, d'une
inscription à l'autre. RH/R
Rhodae, 6678; Rodae, 6679. (τ΄ s.); identité confirmée par la mention d'un autre personnage et celle du gentilice.
6678 : Q. MINVCIVS | > L. DEMETRIVS | ALBIAE > L. RHODAE | MATRI SVAE | MINVCIAE > L. DORCA | MINVCIAE Q. L. ARETE | POSIDONIVS LIB. DE SVO FECIT. 6679 : Q. MINVCIVS | > L. DEMETRIVS | ALBIAE RODAE | MATRI SVAE ET
| SIPHONI [—].
En outre, un nom contenant deux aspirées : NSA 1914, 383 n? 47 : Thaliarchus pu[blicus] Munatianus (1 s.); NSA
1914, 383 n? 46 : Taliarcus publicus Munatian(us).
Une autre série oppose, pour les mémes noms, les deux graphies PH et F.
240
PH/F
CHAPITRE 6
Phronimus, 18398; Frontinus, 8580 (I s.); la présence de plus d'un personnage dans l'un et l'autre document permet de poser l'identité de Phronimus ct Frontinus, avec une confusion graphique dans la seconde de ces deux formes (NT = M).
8580: D. M. | T. FLAVIO AVG. LIB. | CERIALI TABVL | REG PICEN | PHOENIX CAES N | SER. FILIO PIENTISS | ET P. IVNIVS | PRONTINVS | FRATRI DVLCISSIM | ET CELERINA SOROR. 18398 : D. M. | FL. PHRONIME | PHOENIX CAES N. SER | CONIVGI POTIMAE | ET FL. CERIALIS | ET PHRONIMVS | ET CELERINA MATRI | PIENTISSIMAE. PH/F
Staphyli, 19907; Stafyli, 20264 (1" s.); l'identification ne repose que sur le gentilice et nécessite de poser deux fautes de nature graphique. 19907 : C. lulius Staphyli L Clemens
20264 : C. Iulius FATYLI (fortasse "Staff yli) I. Secundio. PH/F
25683a : Rutiliae Theofilae (^1 25683b : Rutilia Theophila
PH/F
27524 : Titia Phlegusa (1 -τ
s.)
s.)
27525 : Titiae Flegusae
PH/F
33857all,4 : C. Apuleius Philumenus (111° s.) 33858b1,3 : Apuleius P. L Filumenus
L'emploi d'une graphie sans H n'est pas le seul type de variante qui peut apparaitre dans la transcription d'un nom qui, par ailleurs, est soigneusement orthographié dans une autre inscription. On trouve également l'emploi parasite du signe H et son report vers une sourde dans le méme nom (cf. 5.27), ainsi que quelques autres graphies plus spéciales et n'entrant pas dans les premières catégories. B. Variantes spéciales '? PH/B
19302 : C. Herenni C. I. | Ambionis. (1 s.)
19303 : C. Herennius | Amphio. “ἢ cH/KH
22505: Mindia Kharis (Iti. s.)
38638a : Mindia Charis? 35 En outre, deux
mentions d'un personnage dont une avec une confusion graphique (cf.
Annexe 11.24), IT pour H, APTITORI (11° s., 13019) = Aprhori (13020) : 13019 : D. M. | P. Aureli Apthori coniugis | optimi bene merenti de se Aure | lia Xrusais fecit sibi et suis | posterisque eorum. 13020 : D. M. | P. Aurelio | APTITORI Aurelia | Xrysaris con| iugi optimo et si | bi posterisq. suis. 19 Pour la graphie B pour PH, cf. Annexe 11.273,b.
20 Pour la graphie KH pour CH, cf. Annexe 11252.
L’INCONSTANCE
DANS
LA TRANSCRIPTION
DES ASPIREES
241
Pour expliquer la différence d’orthographe observée entre les deux occurrences d’un même nom, il faut considérer toutes les personnes qui
peuvent, d’une manière ou d’une autre, en avoir été la cause. Plusieurs intervenants sont susceptibles d’avoir écrit, à un moment donné, le nom mentionné dans une inscription : les professionnels que sont l’auteur de la minute et l'ordinator, lesquels peuvent être la méme personne, mais également le commanditaire de l'inscription, qui s'identifie souvent avec le dédicant et, éventuellement, avec le porteur du nom, lorsque la variation touche le nom du dédicant. Compte tenu de cette multiplicité de sources, deux cas de figures sont
envisageables. Soit les deux graphies sont dues à deux personnes différentes et reflétent la différence de leurs habitudes (p. ex., le commanditaire et le transcripteur), soit elles sont dues à la méme personne. Dans le second cas, elles illustrent la possibilité de variation des habitudes d'une méme
personne, qu'il s'agisse d'un professionnel ou d'une source antérieure. Elles montrent donc que le choix d'une graphie (savante ou populaire) ne refléte pas automatiquement une prononciation correspondante. Cette seconde hypothèse est sans doute plus plausible pour un professionnel que pour un client. Celuici, pour peu qu'il süt écrire, avait certainement l'habitude d'orthographier son
nom sous une forme constamment identique. Dans la première hypothèse, rien n'interdit de supposer que la graphie variante est due à la source extérieure et que la graphie savante revient au professionnel, mais rien ne s'oppose à ce que le contraire se soit produit. Dans l'impossibilité oà l'on est d'établir la part de responsabilité du porteur ou du commanditaire, il est plus plausible de supposer à la base de la variation la responsabilité de deux transcripteurs différents : ces noms sont intégrés dans les inscriptions par deux transcripteurs dont l'un est cultivé et l'autre négligent. Π se peut aussi qu'un méme transcripteur, peu assuré dans sa connaissance du syst&me, ait recouru à des graphies différentes d'un document
à l'autre. Quoi qu'il en soit, ces quelques cas montrent la relativité de la signification des graphies, tant savantes que populaires, quant à leur lien avec la prononciation. Ils confirment que, dans bien des cas, à une graphie savante correspondait une prononciation imprécise.
Chapitre 7
La transcription des phonemes aspirés : conclusions
7.1.
L'évolution chronologique de la transcription La qualité de la transcription des phonèmes aspirés a varié avec le temps.
Dans les tableaux généraux des effectifs (cf. 1.1, 2.1, 2.12, 3.1 et Liste I),
le mouvement des pourcentages dessine, du 11° au IV” siècle, une régression du système de graphies savantes. Les deux premiers siècles de notre ère sont apparemment étroitement solidaires : ils présentent, pour l'aspiration initiale, khi et théta, des pourcentages de graphies savantes trés élevés (environ 90 %) et très proches. Par contre, le tri siècle se distingue nettement de celui qui le précède et le IV“ est marqué par une chute plus grande encore du système
savant (cf. Il en plus faible (cf. 3.1 et
les est et les
tests n° T165). de méme pour le rho initial, dont la fréquence est nettement la transcription statistiquement moins bonne à partir du 11° s. tests n? T166). Les deux premiers siècles ne diffèrent pas l'un
de l'autre; l'opposition du 11° et du 111“ siècle n'est pas significative, mais si l'on regroupe les deux derniers siècles, ils accusent, par rapport au précédent,
un déficit significatif. Phi est le seul, parmi les phonémes aspirés, qui ne s'aligne pas parfaitement sur ce mouvement général. On a vu que l'introduction d'une troisiéme graphie F à côté de PH et P et son emploi de plus en plus grand et finalement majoritaire sont à l'origine d'une évolution des répartitions sensiblement différente de celle des deux autres occlusives (cf. 2.241). Au 1” siècle, la situation est grosso modo comparable, malgré la présence de la troisième graphie :
la graphie PH représente 90 % de l'ensemble des occurrences. À partir du 11° siécle, la graphie F prend progressivement une importance prédominante. La régression de la graphie savante PH n'est donc pas directement et uniquement
due aux mêmes causes que celle des graphies CH et TH; elle procède du succès de la graphie F, la graphie P étant par ailleurs progressivement abandonnée,
à la différence de C et T.
244
CHAPITRE
Dans
7
l'ensemble, il est manifeste que la transcription des phonèmes
aspirés a subi, à partir du HI° siècle, une nette régression. Les rédacteurs de cette époque connaissaient moins bien le système savant de transcription des phonèmes aspirés et l’utilisaient moins souvent. Cette constatation peut
certainement s'exprimer d'une autre façon : les rédacteurs cultivés, habitués aux règles orthographiques de transcription, étaient moins nombreux qu'aux deux premiers siècles de notre ère. La formation des rédacteurs a dû perdre de sa qualité, le nombre de ceux qui n’avaient, au mieux, qu’une connaissance
très imprécise et hésitante de ce système a dû croître. Cette régression est sans doute liée, ne serait-ce qu’indirectement, à la part que représentent, à partir du 111° siècle, les inscriptions chrétiennes : souvent, celles-ci n'ont pas
été rédigées et gravées par des professionnels, mais par les particuliers euxmémes. On ne peut cependant conclure que les deux catégories de rédacteurs qui s'opposent par la connaissance ou l'ignorance du système savant corres-
pondent respectivement aux ensembles d'inscriptions paiennes et chrétiennes. Les graphies savantes sont en effet fréquemment utilisées dans cette seconde série, comme dans la premiere. Les inscriptions chrétiennes n'assument que partiellement la responsabilité de la régression de l'orthographe. Il s'agit donc d'un phénomène général, qui frappe les connaissances orthographiques de la
plupart des rédacteurs et est lié à la variation de leur niveau d'éducation.
7.2.
Les conditions et les implications de l'emploi du systeme savant
7.21.
Les tendances liées à la répartition des graphies
La transcription des phonémes aspirés dans les inscriptions latines est marquée par l'opposition de deux systémes différents. Le principal trait distinctif du premier est l'absence de toute notation explicite du caractere aspiré des phonémes concernés: les occlusives khi, théta et phi sont transcrites comme des sourdes non aspirées ; c'est aussi le cas du rho initial ou géminé; l'aspiration initiale ne bénéficie d'aucune notation effective. Ce systéme, qui est le plus ancien, est donc phonétiquement imparfait; il a cependant subsisté
longtemps, malgré l'introduction du second systéme, et a fini par profiter de la régression de celui-ci.
Le système savant, quant à lui, se distingue du premier par l'emploi constant d'un méme signe H pour noter la nature aspirée de chacun des phonémes. Les tendances observées montrent qu'il avait trés tót acquis un prestige important et que, d'une maniére ou d'une autre, l'employer équivalait, pour les rédacteurs, à faire montre de leurs connaissances; les
LA
TRANSCRIPTION
DES
PHONEMES
ASPIRES
: CONCLUSIONS
245
graphies H, CH, PH, TH et RH étaient, dans un texte, la marque d’une culture graphique, un indice de correction orthographique. Les deux systèmes ayant coexisté de tout temps, il convenait d'évaluer
la manière dont leur répartition respective a pu varier, non seulement avec le temps, mais aussi synchroniquement, selon différents points de vue. C'est à cet examen qu'ont été consacrées les pages qui précèdent. Les diverses analyses qu'elles contiennent ont permis de mettre en évidence un certain
nombre de tendances qui se sont manifestées dans les habitudes des rédacteurs latins occupés à transcrire des noms grecs dans leurs inscriptions. L'existence de ces tendances conditionnées démontre que l'ensemble des occurrences des
phonèmes aspirés transcrits à Rome, que ce soit avec ou sans le signe H, ne forme pas un tout indifférencié, dans lequel l'apparition d'un graphie avec ou sans H serait due au seul hasard. Certaines tendances ont un impact étendu. La répartition des graphies savantes et populaires n'est pas indifférente à la position occupée dans le nom par l'aspirée transcrite, ni à la nature du phonème qui la suit directement. La fréquence relative de certains ensembles exerce une influence sur leur transcription : le rho aspiré, nettement plus rare que les occlusives ou que l'aspiration initiale, est aussi moins bien transcrit; la rareté de certains groupes consonantiques impliquant une aspirée explique l'omission du signe
H dans une bonne partie de leurs occurrences. La fréquence de certains thémes et de certaines familles étymologiques et le róle qu'ils jouent dans
le corpus onomastique d'origine grecque sont eux aussi importants; dans cette perspective se dégage notamment l'influence des liens qu'entretient l'onomastique avec la religion et la superstition. Enfin l'analogie avec la
langue latine a pu conditionner l'une ou l'autre de ces tendances. Il convient de rappeler ici la restriction qui s'impose au moment d'évaluer l'importance de ces tendances. La proportion des formes transcrites au moyen de graphies savantes étant trés importante aux deux premiers siècles, c'est à l'intérieur de la minorité représentée par les autres formes (transcrites sans H) que les tendances conditionnées produisent effectivement leurs effets (cf. 2.25). Cette premiere série d'observations découle d'une analyse qui prenait en compte chaque occurrence d'une aspirée et la placait dans l'une ou l'autre des différentes classes, sans tenir compte de son environnement, c'est-à-dire des
graphies employées pour transcrire les autres aspirées présentes dans le méme nom ou la méme inscription. L'examen de ces deux questions (les noms à deux aspirées, l'inconstance de la transcription dans une méme inscription), complété par celui de deux phénoménes connexes et liés à l'emploi fautif
246
CHAPITRE
7
du signe H (H parasite ou déplacé), a permis de préciser la manière dont les
transcripteurs pouvaient se servir du système savant ou omettre d’y recourir, et a conduit à une première conclusion touchant les liens que la transcription et la répartition des graphies entretiennent avec la manière dont les rédacteurs latins pronongaient les noms grecs qu'ils transcrivaient. Les observations qui découlent de cette seconde analyse vont toutes
dans le sens d'une certaine incohérence, ou du moins d'une inconstance manifeste des habitudes de ces transcripteurs. Il arrive fréquemment que, dans
un nom à deux aspirées, l'une des deux seulement soit transcrite au moyen d'une graphie en H. De méme, quand une inscription contient plusieurs noms pourvus d'un phonéme aspiré, le transcripteur peut n'avoir pas apporté le méme soin à la notation de chaque aspirée. Certaines des tendances observées peuvent s'avérer contradictoires. Ainsi, il est étonnant que les transcripteurs soient à la fois enclins à ne transcrire soigneusement qu'une aspirée sur deux dans les noms concernés (Chrysantus) et à placer un H fautif dans d'autres noms par ailleurs pourvus d'un H correct (Euthychus). Si dans le premier cas, un seul signe H leur suffit
dans la transcription d'un nom, la seconde tendance est totalement opposée, puisqu'elle va dans le sens d'un surcodage de la nature grecque du nom. Mais ces deux phénoménes divergents se rejoignent d'une certaine maniere si l'on
considére qu'ils sont l'un et l'autre en grande partie dus à une prononciation imprécise des aspirées grecques par les locuteurs latins. En outre, ils montrent que les types de transcripteurs sont multiples, tout comme leurs tendances, et que celles-ci sont souvent irréductibles. Les inscriptions oü une forme à déplacement de H coexiste avec un nom à deux aspirées ne sont pas nombreuses (cf. 5.5). a. b. c. d. e.
14795 (1*-ı117° s.) : Anthiochas / Agatha[e]tychae 7285 (1 s.) : Philodespothus / Chrusanthe 22119 (17 s.) : Nichepor(us) / Theophilus 24821 (1*-11° s.) : Philantrophus / Chrysantus Eutychus 7459 b,15 (* 5.) : Euthuchus / Thaliarcus
Les deux premiers cas (a. et b.) sont comparables : le transcripteur a
correctement noté le nom à deux aspirées, l'autre nom étant, quant à lui, affecté d'un H excédentaire. En c., la graphie en -por(us) s'explique par une tendance particulière (cf. 2.246.2). Seuls les deux derniers cas illustrent, dans un méme document, la contradiction évoquée plus haut : le transcripteur a tenu à placer deux H dans un nom qui ne devait en recevoir qu'un, mais un
seul H apparait dans le nom à deux aspirées. À noter que le premier cas est en fait un transfert; la double omission du signe H frappe la seule aspirée théta, les autres (phi et khi) étant soigneusement notées.
LA TRANSCRIPTION
DES PHONEMES
ASPIRES : CONCLUSIONS
247
Une seconde contradiction n’est peut-être qu’apparente. D’une manière générale, les graphies en H sont moins souvent employées devant consonne
que devant voyelle (cf. 2.212.2, 2.223 et 2.244.2); or il se trouve, par ailleurs, que la d’une d'une suffit,
série des groupes consonantiques constitués d’une occlusive aspirée et liquide bénéficie d’une graphie savante spéciale, apparemment dotée précision phonétique optimale (CRH TRH PRH, cf. 2.8). Certes, il pour résoudre cette contradiction, d’attribuer la tendance négative et
l’emploi des graphies spéciales à des catégories différentes de transcripteurs. On peut cependant concilier les deux phénomènes dans une explication unique et générale. Si, sur le plan graphique, la tendance négative qui frappe l'emploi des graphies savantes devant consonne trahit, chez les transcripteurs latins, une réticence à placer un signe H à une telle position, la substitution d'une graphie CRH à CHR peut avoir procédé d'une méme cause : le H a pu étre postposé au signe R pour éviter la succession d'un H et d'une consonne. Ce qui précède n'est qu'une hypothèse. Elle n'a pas pour objet de retirer à la série de graphies spéciales la signification phonétique qu'on
lui reconnaît habituellement et qui est assurée par d'autres indices!. Il reste cependant possible que la tendance à éviter de placer un H devant consonne ait concouru au développement et à l'emploi de ces graphies. S'il y a quelque vraisemblance dans cette supposition, elle illustre le fait qu'une graphie peut souffrir plus d'une explication. Enfin, par delà les conclusions générales auxquelles l'analyse de ces
séries de phénoménes
a conduit,
l'ensemble
des cas concernés
par les
quelques phénomènes généraux qui ont été étudiés plus haut, (la transcription
imparfaite des noms à deux aspirées, les emplois fautifs du signe H sous forme de parasite ou par déplacement, l'inconstance de la qualité de la transcription dans une méme inscription) paraít passablement disparate; un nombre important de contradictions particuliéres confirment sa relative incohérence : — Dans les inscriptions marquées par une inconstance de la transcription, les
formes d'un méme nom ou d'un méme théme peuvent différer d'un document à l'autre. — L'effet qu'ont sur ces cas d'inconstance les tendances statistiques qui affectent la transcription des aspirées selon la position, l'environnement phonétique ou l’étymologie est loin d’être mécanique et cohérent (cf. 6.1). — Dans un méme nom à deux aspirées, la seule aspirée transcrite au moyen d'une graphie savante peut étre, d'une occurrence à l'autre, la premiere ou la seconde (cf. 4.5). ! Cf. ALLEN, VG, pp. 40-41.
248
CHAPITRE
7
— Le déplacement ou le report d'un H peut produire différentes formes pour un même nom ou un même thème (cf. 5.35).
Il reste à déterminer les raisons de cette tendance répandue à la variation et à l’inconstance. 7.22.
Les causes de la variation de la transcription; la prononciation des aspirées
Étant donné l'inconstance dont font preuve une bonne part des transcripteurs, il apparaît que la plupart des rédacteurs connaissaient, pour chaque aspirée, les deux ou trois graphies concurrentes (C-CH, T-TH, P-PH-F) et recouraient tantôt à l’une et tantôt à l’autre. Il convient donc d'établir pourquoi, pour les mêmes aspirées, les graphies avec et sans H pouvaient coexister dans les mêmes inscriptions ou aux mêmes époques.
Un transcripteur pouvait être inconstant au point d’orthographier
de
manière différente un même nom dans une même inscription (cf. 6.13); de cette constatation, il est permis de conclure que la transcription d'un nom grec
ne reflète pas systématiquement la manière dont il est prononcé au moment de son introduction dans l'inscription. Lorsqu'un transcripteur écrit C, T ou P pour une aspirée, on suppose qu'amené à lire son texte il aurait prononcé une sourde pour l'aspirée imparfaitement transcrite. Mais si la graphie employée est H, CH, TH ou PH, il n'est pas prouvé que le transcripteur accompagnait son choix d'une prononciation correcte du phonéme grec transcrit. Dans le cas de deux occurrences d'un méme nom dans un méme document avec une seule graphie en H, on doit conclure que la prononciation du transcripteur était celle qui correspond à la graphie sans H.
Les faits généraux qui ont été étudiés dans les trois derniers chapitres de cette partie (chapitres 4, 5 et 6) et qui relévent de la méme inconstance vont tous dans le méme sens : ils indiquent que, d'une maniére générale, les
locuteurs latins qu'étaient les transcripteurs étaient incapables de reproduire des sons aussi étrangers au systéme phonologique de leur langue que des aspirées et que, dans leur prononciation, ils leur substituaient fréquemment, sinon systématiquement, les sourdes non aspirées correspondantes, de la méme manière qu'ils omettaient de prononcer l’aspiration initiale?. Au point
de vue graphique, l'insertion d'un H fautif à cóté d'une sourde ou à l'initiale vocalique, le déplacement de ce signe, les tendances de répartition des graphies sans H liées à la position, à l'environnement ou à l'analogie sont 2 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 207. Pour une explication du phénomène d'un point vue phonologique, cf. TROUBETZKOY, pp. 54-56.
LA
TRANSCRIPTION
DES
PHONEMES
ASPIRES
: CONCLUSIONS
249
autant d’indices de la prononciation unique des deux séries de graphies : H CH TH PH ΒΕ εἴ (H) CTP R.
7.3.
Les rapports de la transcription avec l'éventuelle spirantisation des aspirées
La transcription latine des quatre premiers siècles ne fournit aucune information sûre et statistiquement significative concernant la question de la spirantisation des occlusives aspirées grecques. Tout d'abord, il est apparu qu'aucune des graphies rares traditionnel-
lement considérées comme de possibles traces de cette évolution n'en est un indice assuré. Toutes peuvent s'expliquer de maniéres diverses, certaines doivent étre rejetées et, la plupart du temps, les explications strictement
graphiques sont préférables?. Enfin, on ne peut tirer de la répartition des graphies savantes et populaires aucune conclusion touchant cette question (cf. 2.2, passim). Il ne semble pas possible, notamment, de mettre en rapport le róle joué par la position dans la transcription avec une éventuelle spirantisation d'une des deux aspirées ou des deux. En particulier, l'effet différent que produit ce facteur sur la transcription de théta et de khi (cf. 2.23) ne peut étre interprété comme la trace d'une spirantisation plus précoce de l'une ou de l'autre des deux aspirées, à l'une des deux positions opposées (initiale ou interne).
En premier lieu, il est impossible que la répartition des graphies indique la spirantisation plus précoce d'une des deux aspirées à l'intérieur. Deux arguments s'y opposent : a. Les graphies en T pour théta sont proportionnellement plus nombreuses à l'intérieur qu'à l' initiale; or, si théta s'était spirantisé plus tôt à l’intérieur, on
attendrait une préférence à cette place pour la graphie TH, qui aurait mieux convenu pour rendre une spirante qu'un signe T de sourde non aspiréc. b. La répartition des graphies est identique à l’intérieur et à l'initiale pour
khi. Cet argument exclut également la spirantisation à l'initiale d'abord. En second lieu, dans l'hypothése oü théta se serait spirantisé plus töt à
l’initiale, la graphie TH pourrait avoir été conservée en raison de sa capacité à transcrire une réalité phonétique non latine (et en l'absence de graphie plus
adéquate) : elle aurait noté la nouvelle spirante comme elle notait une aspirée. Cependant, il faut tenter de reconstituer les mécanismes psychologiques des transcripteurs ; si tel était le cas, il faudrait considérer que, tout en étant assez 3 Cf. 2.6 et PURNELLE, Lasfe.
250
CHAPITRE
7
peu attentifs à l'exactitude de leur transcription pour continuer de recourir à une graphie impropre et négligée à l'intérieur (où le théta ne se serait pas spirantisé), ils auraient eu assez de scrupules pour veiller à rendre compte de la nouvelle prononciation initiale, au moyen d'une solution imparfaite. À l'inverse, la part chronologiquement croissante des graphies sans H
ne peut plaider contre la spirantisation, car elle s'explique par le recul de la connaissance du système savant. Par ailleurs, il paraît moins probable qu'on
ait pu noter par T ou C une spirante qu'une occlusive aspirée, prononcée comme telle ou non. L'évolution de l'usage (la régression du systéme savant) est donc essentiellement une question de compétence et de culture des rédacteurs. Qu'il
y ait eu évolution phonétique ou non, l'orthographe n'en porte quasiment pas de trace, directe ou indirecte, explicite ou implicite, l'usage se limitant aux graphies devenues usuelles (populaires et savantes) et les graphies dont la signification peut étre phonétique (telles H pour CH ou S pour TH) restant
extrémement rares. La seule marque süre d'une spirantisation reste donc l'emploi, des le I* s., du signe F pour phi (cf. 2.12 et 2.241). La question se pose dès lors de savoir si l’aspirée [p^ ] s'est spirantisée plus tôt que les deux autres ou si, les trois aspirées grecques s'étant spirantisées au même moment, c'est
uniquement pour des raisons relevant de l'orthographe latine que la nouvelle valeur de khi et théta n'a pas bénéficié d'une transcription aussi claire. À l'appui de cette seconde hypothèse, on notera en effet que le latin ne disposait dans son écriture d'aucune signe aussi propre à rendre compte d'une valeur spirante pour khi ou théta ([c] et [9]) que l'était F pour phi.
H ou S ont pu paraître trop éloignés des sons à noter pour être adoptés. Par ailleurs, au point de vue graphématique, il faut préciser que les digrammes CH et TH ont pu jouer le méme róle pour des spirantes que celui qu'ils jouaient pour des aspirées (cf. ci-dessus) : dans cette hypothése, ces nouveaux
phonémes
étant aussi étrangers au latin que l'étaient les précédents, les
rédacteurs auraient naturellement continué à utiliser les graphies savantes, douées des mémes propriétés distinctives, masquant ainsi une éventuelle évolution phonétique. La spirantisation peut donc s'étre produite et avoir été masquée par l'orthographe, qu'elle respecte un système savant devenu traditionnel ou qu'elle perpétue des graphies figées. Mais cet argument est purement négatif : on ne peut l'exclure, mais il ne peut rien prouver. Par ailleurs, cette hypothése se heurte à la régression de la norme amorcée dés le
111° siècle. En conclusion, rien n'exclut, a priori, dans la prononciation grecque,
LA
TRANSCRIPTION
DES
PHONEMES
ASPIRES
: CONCLUSIONS
251
une éventuelle spirantisation des aspirées aux époques couvertes par les inscriptions latines de notre corpus, ni une éventuelle différence chronologique
de ce phénomène selon l’aspirée. Cependant, dans les graphies qui les transcrivent à Rome et dans leur répartition, rien ne peut servir d’indice. Cette restriction est parfaitement logique, dès lors que l'emploi des graphies en H ne trahit pas systématiquement une prononciation hellénisante. Les tendances observées sont d'ordre psychologique et relèvent de l'application plus ou moins mécanique, plus ou moins autorisée, d'un systéme de transcription, sur base d'une prononciation déficiente. C'est parce qu'il s'agit, en définitive, de la transcription d'une langue dans une autre (d'un systéme phonologique dans un systéme orthographique étranger) que rien, dans les attestations de cette transcription, ne peut trahir une éventuelle spirantisation. L'orthographe, en l'occurrence, a masqué son éventuelle existence.
S'il est possible que les graphies CH et TH aient joué à l'occasion le méme róle distinctif pour les spirantes que pour les aspirées, cette possibilité
n'a pu enrayer la régression de la norme orthographique et la méconnaissance croissante de la norme de transcription. L'emploi des graphies savantes et la proportion qu'elles atteignent dans l'usage (en opposition aux graphies populaires) relévent donc du domaine purement orthographique : il s'agit d'une convention adoptée à un moment précis, qui a eu son extension, sa période de suprématie et son déclin. Cette norme orthographique a poursuivi sa vie indépendamment des éventuels changements que subissait la réalité
phonétique qu'elle était censée transcrire. Ainsi en va-t-il de bien des faits orthographiques.
Deuxième partie :
L'emploi du signe Y dans la transcription d'upsilon
Chapitre 8
La transcription d’upsilon
8.1.
Histoire et analyse des trois graphies principales
L’histoire de la transcription d’upsilon en latin se divise en trois phases, qui correspondent à trois graphies différentes : v, Y et I. 8.11.
La graphie V
Les premières transcriptions de mots d'origine grecque, qu'elles soient littéraires ou épigraphiques, présentent toutes une graphie en v !. Celle-ci peut s'expliquer de deux maniéres. a.
Parmi les dialectes grecs, seul l'attique, avant la formation de la koine, possédait le son [ü], là où tous les autres conservaient le [u] originel. Les premières populations de langue grecque avec lesquelles les Latins sont
entrés en contact étaient originaires de Grande-Gréce, oü étaient parlés des dialectes doriens, dépourvus de [ü]. L'emploi de V comme graphie pour upsilon est, dans ces conditions, tout naturel; cette graphie est, phonétiquement parlant, une parfaite représentation de la prononciation entendue et reproduite par les locuteurs latins. b.
Ignorant le grec et n'ayant pas appris à le prononcer correctement, les Latins, lorsqu'ils entendaient le [ü] de l’attique ou de la koine, assimilaient ce son à leur u, ou, du moins, étaient incapables de le
prononcer et lui substituaient u. Les deux explications ne s'excluent pas. Les Latins peuvent n'avoir eu de relations, dans un premier temps, qu'avec les Grecs d'Italie, de dialecte dorien, et n'être entrés que plus tard en contact avec des Grecs continentaux,
parlant le dialecte attique ou la koine. Par ailleurs, rien n'interdit de supposer que les Latins, entendant à la méme époque le [u] des uns et le [ü] des autres, ! Cf. ALLEN, VL, p. 52; MORALEJO, Notas, p. 168.
256
CHAPITRE 8
ne distinguaient et n'étaient capables de reproduire qu'un seul son [u], qu'ils
notaient V.
8.12. La graphie Y La deuxième phase correspond à l'introduction du son [ü] dans la prononciation des milieux cultivés et à celle du signe v dans leur orthographe?. La situation, à ce point de vue, est tout à fait semblable à ce que l'on constate pour les occlusives aspirées. C'est l'apprentissage de la langue grecque et de sa prononciation exacte par les membres de ces milieux qui est à l'origine de Ja création des graphies savantes CH PH TH et, pour upsilon, de l'emploi du signe v. Ces graphies ont pour fonction de distinguer les sons étrangers des phonèmes purement latins. Pour upsilon, une fois acquise la prononciation grecque de la voyelle, les Latins ont simplement adopté le signe grec correspondant. L'introduction du signe v dans l'orthographe latine date du I s. av. J.-C.?. Comme le montreront les comptages présentés dans ce chapitre, la transcription Y, malgré son statut de graphie savante, était largement dominante dans les noms grecs transcrits dans les inscriptions latines. 8.13.
La graphie I
La troisième graphie employée par les Latins fut I. Elle apparait à partir de la fin de la République‘. On s'accorde généralement à voir dans cette transcription une graphie approximative comparable à la premiére, v. Comme
les Latins non cultivés (n'ayant pas appris à prononcer correctement le grec) étaient incapables de reproduire la valeur [ü] de l'upsilon, ils lui substituaient dans leur prononciation les voyelles les plus proches; ce fut d'abord [u], qui partageait avec l'upsilon un trait arrondi, ce fut ensuite (sans que disparût la prononciation en [u] et la graphie qui lui était liée) la voyelle fi], qui n'est
pas arrondie, mais se rapproche de [ü] par sa nature de voyelle antérieure. En balangant entre celles de leurs voyelles qui étaient suffisamment proches du son étranger impossible à prononcer, les Latins privilégiaient tantöt l'un,
tantót l'autre de ses deux traits distinctifs. ? Cf. STURTEVANT, p. 122; ALLEN, VL, p. 52. 3 Cf. MORALEJO, Notas, pp. 165-185: « L'installation de Y dans l'écriture latine se produisit
lentement, au cours du 1° s. a. C. » (p. 169). Cf. également PERL. Pour les premières attestations de la graphie, cf. MORALEJO, Notas, pp. 172-177; NIEDERMANN, Gloses, p. 266; PERL,
pp. 203-205.
* Pour les premières attestations de la graphie 1, datées du 1” s. av. J.-C. cf. MORALEJO, Notas, pp. 179-181. On a reconnu le röle joué par l'assimilation dans certaines de ces formes, p. ex. Sisipus = Sisyphus (cf. MORALEJO, Notas, p. 169).
LA TRANSCRIPTION
D'UPSILON
257
Plus précisément, la prononciation en [i] pour upsilon est interprétée comme le résultat imparfait des efforts que déployaient les gens du commun
pour imiter la prononciation savante des milieux cultivés. Cette graphie ne serait donc pas tout à fait comparable à celle en v. La prononciation en [u] était ancienne; elle avait été en partie déterminée par les contacts avec des dialectes sans [ü] et s'était figée pour un nombre important de mots d'origine grecque plus ou moins intégrés dans le lexique latin. La prononciation en [i], quant à elle, ne tire pas uniquement son origine des contacts du latin avec la
langue étrangére, des emprunts d'un lexique à l'autre et de la reproduction imparfaite d'un son étranger: elle procéde d'une intention réelle d'imiter une prononciation entendue en latin, du moins dans un certain niveau de langue“. 8.14.
L'iotacisme
En grec moderne, c'est la voyelle [i] qui correspond à l'ancien upsilon (comme à ἢ, ot, et). La graphie latine en I pour upsilon ne peut cependant en aucun cas étre interprétée comme la trace ou l'indice d'une manifestation précoce de cet iotacisme : il est assuré que le passage de [ü] à [i] est tardif; tous les auteurs qui ont traité de la question s'accordent à conclure qu'il ne s’est généralisé qu'à la fin du premier millénaire de notre èref. Certes, on observe, dans les inscriptions et les papyrus grecs, quelques graphies en iota pour upsilon, mais toutes s'expliquent par d'autres causes que l’évolution achevée aprés le x° siècle. Ces graphies sont loin d'atteindre la méme proportion que, par exemple, pour l'ancienne diphtongue εἰ et ne sont guére aussi fréquentes que 1 pour upsilon dans les inscriptions latines. Les rares occurrences d'iota pour upsilon contenues dans les inscriptions attiques s'expliquent toutes par des assimilations ou des métathèses (βιβλίον,
Μιτυληναῖος)7. On trouve, dans les papyrus égyptiens des 11°-111° siècles, des confusions de v et ı, mais il doit s'agir d'une particularité locale, due à une interférence linguistique, le copte ne possédant pas de [ü]®. Les locuteurs
5 Cf. NIEDERMANN, Gloses, p. 267 : « Y était réservé essentiellement aux termes littéraires, savants, livresques, dans lesquels ils évoluaient rapidement vers i dans la prononciation des
gens qui ne savaient pas le grec »; VAANANEN, Introduction, p. 38: « L'u des emprunts grecs anciens était rendu par u. À l'époque impériale, il était de bon ton d'articuler y dans les mots reconnus comme grecs. Mais le résultat de cet effort, chez le commun des hommes, semble avoir été i»; GRANDGENT, p. 80: « Among the common people the unfamiliar ü was assimilated to
i »; STURTEVANT, $ 36, p. 44; ZAMBONI, p. 506; MORALEJO, Notas, p. 170. 6 Cf. SCHWYZER, p. 233; STURTEVANT, pp. 43-44; LEJEUNE, $ 252, p. 237; ALLEN, VG, p. 65; BROWNING, p. 62.
? Cf. THREATTE, pp. 261-266; ALLEN, VG, p. 65. * ALLEN, VG, p. 65; GIGNAC, pp. 267 et 273.
258
CHAPITRE
8
égyptiens étaient dans la même situation que les Latins et ont développé la
même prononciation approximative. En conclusion, rien ne permet d'établir un lien direct et prépondérant entre l'apparition de la graphie latine en 1 et l'évolution de la voyelle grecque.
W.S. Allen? lie la graphie en I à une éventuelle confusion de v et ı dans le grec populaire de certaines régions, à partir des 11° et 111^ s. de notre ère, mais cela reste une simple hypothèse, qui ne peut rendre compte de l'importance de la graphie en I en latin, comparée à la rareté des échanges entre iota et
upsilon en grec aux mémes époques. En outre, l'orthographe des inscriptions en langue grecque des catacombes juives de Rome indique qu'aux II“ et ri^ siécles (date de ces documents), l'upsilon avait toujours son ancienne valeur [u]'9.
8.15.
La coexistence des trois graphies
Dès lors que l'imprécision de la prononciation latine a déterminé l'introduction d'une troisiéme graphie, il est permis de comparer la situation de
la transcription d'upsilon à celle de l'aspirée phi. Les deux phonèmes grecs ont pour point commun d'avoir été transcrits, aux mémes époques, au moyen de trois signes différents : P, PH et F pour phi, V, Y et 1 pour upsilon. La différence qui les sépare repose dans l'origine de la troisiéme graphie : si les graphies P et V sont déterminées par une prononciation latine approximative (du moins partiellement pour la seconde), la graphie F est essentiellement justifiée par une évolution phonétique propre au grec ((p^] > [f], tandis
que I pour Y ne fait que noter une autre prononciation approximative, limitée au phonétisme latin. L'introduction des deux dernières graphies, v et 1, n'a pas aboli l'usage
de la premieére!!. La coexistence des trois graphies impose d'étudier leur répartition au moyen de la méthode qui a déjà été utilisée pour phi. Il ne ? ALLEN, VL, p. 53. 10 Cf. LEON, pp. 218-219. Il Cf. NIEDERMANN, Gloses, p. 266 : « Les inscriptions, les mises en garde de l'Appendix Probi et les langues romanes prouvent que la prononciation & demeurait aprés comme avant celle des illettrés dans tous les emprunts
qui appartenaient à la langue
de la conversation
journalière et se transmettaient surtout oralement »; pp. 72-73 : « En écrivant, des hommes et des femmes du menu peuple qui s'appelaient Eutyches Staphylus Amaryllis s'en tenaient tantót à l'orthographe officielle Eutyches, Staphylus, Amaryllis et tantôt à l'orthographe phonétique Eutuc(h)es, Staphilus, Amarillis, la graphie u correspondait à leur prononciation spontanée, celle avec i à une prononciation artificielle cherchant à imiter sans y parvenir le parler des gens
instruits, dans lequel y sonnait d; cf. Eutuceti Eytyces, X 8182»; VAANANEN, Pomp., p. 55 : « Les deux prononciations, u et i, de u ont existé à Pompéi concurremment, quel que soit le point d'articulation de la consonne qui suit. »
LA
TRANSCRIPTION
D'UPSILON
259
faut pas d'emblée regrouper V et 1 pour les opposer à Y, malgré leur origine populaire et purement latine; mais, au moment de l'analyse, il conviendra de se souvenir des différences entre les trois graphies. Deux d'entre elles
représentent la prononciation populaire de l'upsilon en latin!?. La troisieme (v) est la graphie savante, imposée par les milieux cultivés et correspondant
à leur prononciation; elle est abondamment utilisée dans les inscriptions, oü elle est méme dominante. Les effectifs des trois graphies au cours des
quatre premiers siècles de notre ère sont soumis à divers tests statistiques dont l’objet sera d'évaluer la variation de leur répartition selon divers critères d'environnement. À côté des trois principales graphies, Y, V et I, on trouve à Rome quelques graphies nettement plus rares : les unes doivent en définitive étre analysées comme des formes particulières d'une des trois graphies les plus fréquentes, les autres ne leur sont pas assimilables. Les différentes graphies qui entrent dans ces deux catégories et sont attestées à Rome sont analysées dans l'Annexe Π.3--6. Y sont notamment étudiés l'emploi du signe claudien F, la graphie QVI pour xv (11.4) et la transcription de la diphtongue ou. On trouvera également dans l'Annexe II des développements sur la transcription de la diphtongue ut (Annexe 1.5) et de la finale -uc (Annexe II.6). Note : L’éventuelle confusion des signes Y et V Hormis le signe T, celui que les graveurs avaient le plus de chance de confondre avec Y est le V, qui n'en différait que par l'absence du trait vertical. La conséquence de cette similitude de forme entre les deux signes est importante. V fut la premiere graphic utilisée par les Latins pour transcrire l'upsilon (cf. 8.11); elle n'a pas disparu
apres l'introduction du signe v dans l'orthographe latine et l'expansion de son emploi dans les documents épigraphiques. En conséquence, lorsque la graphie ancienne en V apparait dans une inscription de l'Empire, il est difficile, voire impossible, de déterminer si le responsable du choix orthographique avait opté, dans sa transcription, pour un Y (devenu v par erreur) ou directement pour un signe V, par ignorance,
négligence ou archaisme volontaire. Dans la première hypothèse, l'ordinator peut avoir mal lu un Y écrit par l'auteur de la minute de l'inscription, et tracé un v, ou le graveur peut avoir mal interprété un
Y tracé par l'ordinator. Dans la seconde hypothèse, c'est, pour l'une ou l'autre raison, la graphie v qui a été employée par le transcripteur, et les artisans qui ont procédé à la confection de l'inscription ont respecté son choix. Sans doute peut-on supposer que dans bien des cas, sinon dans la plupart, c'est la seconde hypothèse qui doit rendre compte du
processus qui a abouti à l'apparition du signe V en transcription (cf., notamment, le cas 12 Cf. STURTEVANT, p. 123 : « We may be sure that popular speech always substituted a normal Latin phoneme
for the foreign sound. »
260
CHAPITRE
8
de Philargurus pour Philargyrus, 8.231.2). On ne peut cependant exclure que l'une ou l'autre occurrence de cette graphie soit due à une confusion avec Y, à un moment quelconque de la rédaction de l'inscription. On doit méme envisager qu'un éditeur, ancien ou même moderne, ait pu commettre une telle confusion dans la lecture et la
transcription d'une inscription ; ce peut être notamment le cas pour les documents qui ne sont conservés que par des copies manuscrites ou imprimées datant de la Renaissance ou postérieures. Les éditeurs modernes eux-mêmes ne sont certainement
pas à l'abri d'une telle erreur, méme s'ils éditent une inscription aprés autopsie. Quelle que soit l'attention qu'il convient d'apporter à cette éventuelle confusion, il reste cependant impossible d'établir, parmi les occurrences de la graphie v, celles qui relévent d'un choix délibéré du transcripteur et celles qui ne sont dues qu'à une confusion postérieure, qu'elle soit directe ou non. La proportion de ces confusions est, elle aussi, impossible à évaluer. Des lors, le seul parti possible, lorsqu'on entreprend
de quantifier les attestations des diverses graphies impliquées dans la transcription d'upsilon, est de considérer toutes les occurrences de la graphie
v comme un ensemble
indifférencié.
8.2.
La transcription d'upsilon : étude quantitative
La répartition des trois graphies transcrivant upsilon est soumise à la méme évaluation quantitative que les trois consonnes aspirées (pour une description de la méthode statistique, cf. 2.2.). Les effectifs totaux des noms contenant un upsilon sont répartis en différentes classes selon les critères déjà évoqués, les effectifs de chaque classe sont divisés selon la graphie employée (savante ou populaire); les classes apparentées ou opposables sont comparées entre elles, au moyen de tests statistiques.
Des trois graphies transcrivant upsilon, la troisième s'oppose réellement aux deux autres; on ne peut en aucun cas considérer qu'elle s'est simplement substituée à V comme graphie populaire opposée à Y : les effectifs détaillés ci-dessous montrent que les deux graphies populaires ont été longtemps
employées l'une à cóté de l'autre, sans que la seconde élimine complétement la première, malgré l'accroissement de sa fréquence d'un siècle à l'autre. Afin d'étudier d'un point de vue quantitatif la répartition des trois graphies v, V et 1, trois applications différentes du test de x? ont été effectuées pour chaque critére étudié. Elles sont à méme de faire apparaitre le róle que joue chacune de ces graphies dans une éventuelle variation. Chaque application du test correspond à une des trois graphies, qui est opposée aux deux autres cumulées.
13 Cf. PERL, p. 207, note n? 38.
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
261
La première, qui distingue Y de v et 1 cumulés, permet de déterminer si la transcription d’upsilon dans une classe donnée présente une proportion de
graphies savantes significativement supérieure ou inférieure à la répartition aléatoire; en d'autres termes, cette application du test oppose les graphies V et I, considérées comme populaires, à la graphie savante.
Les deux autres applications portent respectivement sur V et 1 et les opposent aux deux autres graphies, dont les effectifs sont regroupés : 1 est opposé à y et V, V est opposé à y et 1. Elles permettent d'établir une éventuelle différence entre les proportions des deux graphies populaires : lorsqu'une variation se manifeste dans la répartition, au profit ou au détriment de la graphie savante, elle peut n'étre liée qu'à une des deux autres graphies. Si aucune variation n'affecte de manière significative la répartition des trois
graphies, aucun des trois x? n'est significatif. Le tableau d'effectifs ci-dessous (repris au n? T167) comptabilise les
occurrences des graphies représentant un upsilon dans les anthroponymes des inscriptions latines de Rome; upsilon bref et long y sont mélés. Seules trois séries d'attestations ont été omises : les formes où le signe transcrivant upsilon a disparu de la pierre et est restitué sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude la graphie employée!^; les occurrences d'upsilon long dans les
noms dérivés de xÜptos, pour lesquels une graphie spéciale en QVI pour xu,
apparue à partir du 11“ siècle, a occupé une place importante aux III" et IV* siécle!5; enfin les occurrences d'upsilon dans les désinences en -uc. Ces trois séries sont exclues de tous les comptages utilisés dans les tests qui suivent!6.
Upsilon, effectifs totaux r* n° ur Iv*
s. s. s. s.
Total 3910,88 257833 793,17 325.33
Y 347333 2369,33 662,50 185,67
V 289,50 106,00 48,67 34,83
I 148,00 103,00 82,00 104,83
%Y 88,81 91,89 83,53 57,07
*v 7,40 4,11 6,13 10,71
*1 3,79 4,00 10,34 32,22
La répartition des graphies d’upsilon est étudiée selon les critères qui sont également utilisés pour les occlusives aspirées (cf. chapitre 2) : 4 p. ex. Epi[tyn]chan(us), CIL VI 26854; [Sy]mphaeru[sae], VI 38949. L'ensemble de ces formes s'élève à 110 unités. 15 Les effectifs de cette classe particulière sont présentés et analysés dans l'annexe II.4.
16 Pour des raisons qui ont déjà été exposées dans le chapitre consacré aux aspirées et qui tiennent au volume des attestations, seuls les effectifs des quatre premiers siècles de notre ère sont présentés dans les tableaux qui suivent et pris en compte dans les tests auxquels ils servent de base : le 1 siècle av. J.-C. et la période postérieure au 1V° siècle ont été écartés (cf. 2.2).
262
CHAPITRE
8
—
la position dans le mot du phonème transcrit (position initiale ou interne, éloignement par rapport à l'initiale);
—
l’environnement phonétique du phonème : non seulement la nature du phonéme qui précéde ou suit upsilon, mais aussi l'éventuelle présence d'un iota dans les noms contenant un upsilon;
-
enfin l'existence de certains groupes particuliers regroupant des noms grecs de méme étymologie et susceptibles de présenter une transcription générale variant de manière significative par rapport à l'ensemble des autres noms; l'étude de ces familles étymologiques n'est pas placée à la suite des autres critéres (comme c'est le cas dans le chapitre des aspirées), mais dans le cours de l'analyse de ceux-ci, en raison de l'importance que revétent la plupart d'entre elles pour l'étude du critére d'environnement.
La nature vocalique de l'upsilon, qui le distingue des consonnes aspirées, impose d'envisager un critére supplémentaire : il importe de déterminer si la quantité de l'upsilon a constitué un facteur de variation dans la transcription; en d'autres termes, note-t-on une différence significative de proportion pour les trois graphies selon que la voyelle transcrite est brève ou longue?
L'examen préalable de la répartition des graphies selon la quantité vocalique d'upsilon est indispensable, car ce facteur peut avoir une éventuelle incidence sur l'étude des autres critères. Enfin, la transcription des noms composés contenant deux upsilon fait
l'objet d'une étude séparée, placée à la fin de ce chapitre!" 8.21.
La répartition des graphies selon la quantité de l'upsilon Les effectifs totaux d'upsilon, tels qu'ils sont présentés ci-dessus, doivent
étre subdivisés
en
plusieurs
définition des deux premiéres
classes,
selon
la quantité de
la voyelle.
La
classes ne fait pas difficulté : il est aisé
d'identifier les occurrences d'upsilon bref ou long lorsque la voyelle n'est suivie que d'une consonne. Par contre, lorsqu'un upsilon apparait dans une syllabe longue par position, c'est-à-dire devant deux consonnes ou une consonne double, l'étymologie ne permet pas toujours d'établir la quantité de cette voyelle. La troisiéme classe que l'on est amené à distinguer, upsilon en syliabe longue par position, est donc certainement hétérogène : elle regroupe des occurrences de la voyelle dont la quantité est différente.
En conséquence, afin d'établir l'effet éventuel de la quantité d'upsilon sur sa transcription, il est préférable d'examiner en premier lieu les deux
premières classes, dont la composition est parfaitement homogène, et de leur 17 Cf. ja même analyse pour les noms à deux aspirées au chapitre 4.
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
263
comparer ensuite la troisième classe, afin d'évaluer son hétérogénéité et de déterminer la place qu'elle occupe par rapport aux deux autres. Les tableaux n? T168 reprennent les effectifs des trois classes. Chacune de ces trois classes (upsilon bref, long par nature, en syllabe longue par position) est comparée ci-dessous aux deux autres (cf. les tests n? T169-171).
Au premier siècle de notre ère, la répartition des graphies oppose de maniére significative upsilon bref (devant une consonne ou une voyelle) et upsilon long par nature. La graphie savante Y est proportionnellement moins fréquente pour upsilon bref que pour upsilon long (cf. les tests n? T169). Elle disparaît complètement après le 1” siècle : pour les trois siècles suivants, les deux upsilon présentent des proportions parfaitement homogènes (cf. les tests n° T169); d'une classe à l'autre, les pourcentages des graphies V et I sont comparables, sinon identiques, et, pour les H° et III siècles, la
plupart des x? sont proches de zéro. La moins grande fréquence de graphies en v pour upsilon bref au I” siècle peut aisément s'expliquer. La nature spéciale de l’upsilon, étrangère au latin, était plus sensible lorsque la voyelle était longue, c'est-à-dire lorsque sa prononciation était plus soutenue; dans le cas d'upsilon bref, sa brièveté
dans l'élocution induisait plus facilement un auditeur à percevoir un son familier ([u] ou [i]) là où était prononcé un [ü]. Par ailleurs, méme lorsqu'ils s'essayaient à prononcer le voyelle grecque, les locuteurs latins devaient avoir une plus grande tendance à lui substituer une voyelle latine lorsqu'elle était
bréve. La plus grande ouverture du [u] bref latin, comparé
au [u] long plus
fermé!?, n'est peut-être pas étrangère à la conservation de la graphie v au I” siécle pour upsilon bref. L'upsilon bref ayant été jusque là prononcé
[u],
c'est-à-dire assimilé au son latin, il est possible que les locuteurs latins, au moment de s'appliquer à reproduire tant bien que mai la prononciation exacte de la voyelle grecque, aient eu plus de difficultés ou une moins grande tendance naturelle à restaurer une valeur essentiellement fermée ([ü]) pour un son bref qu'ils prononcaient plus ouvert que le [u] fermé.
La disparition de la tendance au 11° siècle ne peut s’expliquer par un nivellement des quantités vocaliques, qui aurait identifié upsilon bref et long et donc uniformisé la répartition des graphies. En latin, l'effacement des quantités vocaliques est un phénomène diffus dont l'accomplissement s'est
étalé sur une longue période de temps!?. D'autre part, si, à la suite d'un 18 Cf. STURTEVANT, p. 116; ALLEN, VL, p. 47. 19 Cf. VAANANEN, Introduction, p. 31. Les premières traces visibles sont toutefois assez anciennes, puisqu'on en trouve dans les inscriptions de Pompéi (V AANANEN, Pomp., pp. 27-29).
264
CHAPITRE
8
tel phénomène, upsilon long en était arrivé à s’identifier à upsilon bref, on
attendrait qu'il présente au 11° siècle la même tendance que celui-ci au I” siècle, à savoir une plus grande proportion de graphies populaires v et 1. Or on constate que, loin d’être moins employée, la graphie savante en Y est aussi
fréquente au 11° siècle, et même plus fréquente pour deux des trois catégories d'upsilon (upsilon bref et upsilon en syllabe longue par position : 91,59 et
92,00 % au 11° s. contre 87,08 et 90,11 au 1”). L'expansion de cette graphie à cette époque est la conséquence d’un meilleur apprentissage, qui permet aux locuteurs latins de mieux identifier la voyelle grecque, même lorsqu'elle est
bréve. Il reste à comparer chacune des deux premiéres catégories troisieme, à savoir upsilon en syllabe longue par position.
avec
la
Malgré une légère différence entre les pourcentages de la graphie v, la classe d'upsilon en syllabe longue par position est beaucoup plus proche d'upsilon long par nature que celle d'upsilon bref (cf. les tests n° T170). Le résultat du test opposant Y à V + t est certes élevé, mais il reste non significatif. Seul le test opposant les deux graphies plus récentes, Y et I, à V est significatif : la graphie v est plus fréquente au 1° siècle pour upsilon en
syllabe longue par position. Comme
le laissaient prévoir les constatations précédentes, on observe
pour le 1” siècle la méme différence entre upsilon bref et upsilon en syliabe longue par position que celle qui l'opposait à upsilon long par nature (cf. les tests n? T171) : le test général (Y opposé à v et I) atteste la moindre
proportion de la graphie v dans la classe d'upsilon bref. Le troisième test (v + V / I) montre que c'est uniquement la graphie 1 qui est moins fréquente pour upsilon en syllabe longue par position. Le deuxiéme test confirme la similitude des deux classes quant à la proportion de la graphie V; à ce point de vue, elles s'opposent l'une et l'autre à upsilon long par nature. Pour le 1 siècle, la troisième classe, upsilon en syllabe longue par position, semble occuper une place médiane entre les deux autres : elle présente la méme proportion de graphies savantes qu'upsilon long par nature, mais partage avec upsilon bref une plus grande fréquence de la graphie v. Le tableau suivant, qui reprend les différents pourcentages des trois catégories, permet de juger de ces différences.
Upsilon long par nature
*Y 92,58
*v 4,55
*I 2,87
Upsilon en syllabe longue par position
90,11
8,23
1,66
Upsilon bref
87,08
794
498
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
265
Les tendances qui opposent la classe d’upsilon en syliabe longue par position aux deux autres ou qui l'en rapprochent disparaissent complètement
après le I” siècle (cf. les tests n? T170 et T171). Afin d'expliquer la plus grande proportion de graphies en V au 1" siècle pour upsilon long par position, il il est nécessaire de décomposer
cette catégorie hétéroclite. On éliminera d'abord les effectifs d'upsilon devant occlusive + liquide, l'allongement de la voyelle assuré (ces effectifs sont d'ailleurs trés faibles). upsilon devant consonne double et upsilon devant (autres qu'occlusive + liquide). Les effectifs de
à cette position n'étant pas Restent deux ensembles : deux consonnes différentes ces différentes classes sont
détaillés aux tableaux n? T172. Les deux ensembles distingués s'opposent nettement par la répartition des graphies (cf. les tests n? T173). v est significativement moins fréquent
et v plus fréquent devant une consonne double que devant deux consonnes. C'est donc, au sous-catégorie est à l'origine proportion de
sein de la classe d'upsilon en syllabe longue par position, la constituée par cette voyelle devant une consonne double qui de la variation observée plus haut, à savoir la plus grande graphies en v qui opposait cette catégorie à upsilon long par
nature. Un fait confirme ce qui précéde : upsilon devant consonne double s'oppose à upsilon long par nature, tandis qu'upsilon devant deux consonnes
ne s'en écarte pas significativement (cf. les tests n? T174 et T175). Enfin, si upsilon devant consonne double est apparemment comparable à upsilon bref quant à la faiblesse de la proportion de graphies en v, on observe qu'il est plus fréquemment transcrit au moyen de graphies en v ; cette dernière
tendance est donc encore plus forte devant une consonne double que devant une consonne simple (cf. les tests T176). Afin consonne
d'expliquer la tendance propre à la catégorie d'upsilon double, il est nécessaire d'examiner la liste des noms
devant qui la
constituent. Dans la plupart de ces noms, la voyelle apparaît devant un ! géminé, les autres géminées attestées étant -cc-, -mm-, -nn-, -rr(h)- et -ss-. Soit les noms et effectifs suivants. Lycce, 2 occ.; Symmachus, 21; Symmache, 1 ; Symmachius, 1 ; Argynnus, 5; Tyrrhenus, 3; Tyrrhe[-], 1 ; Pyrrhus, 12; Pyrrha, 3; Pyrrhice, 4; Pyrrhichus, 6; Pyrrhon, 1; Dyrrachine, 3; Dyrrachinus, 2; Odysse[-],
1.
Amaryllis, 31 ; Amaryllus, 1; Anthyllus, 3; Anthylla, 1; Aretylla, 1; Artyllus, 1; Asyllus, 2. Beryllus, 37; Berylla, 2; Bathyllus, 39; Bathyllion, 1; Bathyllis, 1; Ceryllus, 3;
266
CHAPITRE
8
Ceryllianus, 1 ; Ceramyllas, |; Cratyllus, 1; Epagathyllus, | ; Eroryllus, 1; Hyllus, 17; lasyllus, 1; Phyllis, 49; Phylles, 1; Phyllidianus, 1; Scylla, 1; Scylleros, | ;
Sibylla, 2; Themylla, 1; Thrasyllus, 6; Thyllus, 1; [-]yllus, 1; [-]yilis, 2. Syllection, 1; Syllectis, 1. Exception faite de deux dérivés en Syllect- et du nom Scylleros, tous les noms de la deuxième série présentent le groupe -yll- à l’avant-dernière syllabe, devant la désinence (ou devant un suffixe : Ceryllianus, Phyllidianus, Bathyllion). Les deux classes présentent, pour le i" siècle, les répartitions de graphies
suivantes : -»li15.
Total 145,50
Y 119,67
V 21,33
1 4,50
*Y 82,25
* v 14,66
41 3.09
V 3,83
I 0,00
9 Y 87,84
$ v 12,16
41]
-y- + autres consonnes doubles Total 31,50
I* s,
Y 27,67
La prépondérance du groupe -yll- dans la catégorie d'upsilon suivi d'une consonne double est à l'origine de la place importante occupée par la graphie V dans la transcription de cette catégorie. Les formes en -VLL- sont assez
fréquentes. Elles sont dues à l'analogie que présentait le groupe -vAA-, prononcé [ull],
avec les suffixes latins en -ullus, -ulla, etc.?!. À cause de cette similitude, à laquelle les locuteurs latins étaient sensibles au moment oü la prononciation grécisante n'était pas encore bien introduite, les noms grecs en -uÀÀ- ont gardé
plus longtemps leur prononciation latine en [u]; ia façon dont les Latins les pronongaient et les orthographiaient a résisté plus longtemps à l'extension de
la prononciation en [ü] et de la graphie qui lui correspondait?. La même analogie
a pu jouer pour le groupe
-uÀ-, qui pouvait être rapproché
des
suffixes latins en -ul-?. Les suffixes latins avec et sans / géminé pouvaient se 2
Ce
sont
surtout
les noms
en Beryll-,
Amaryli-,
Bathyll-
qui
sont
concemés;
Amarullis (CIL VI 5708; 11518; 12268); Amarullidi (14757); Berullus (802; 5295; ede: 10378; 13567; 33152; 33198); [B]erulli (7036); Berulli (33476); Batulli (20868); Cerullus (ArchClass., 10(1958), 231); Jasullus (6328); Sibulla (17944); Thaemullae (11432); Trasullus
(7431; 273782); 1" -11° s. : Artullus (12487); Berullo (11641;
13565); Cratullo (28299);
In s. : Amarullidi (37971). 21 Pour ces suffixes, cf. LEUMANN, p. 306. 22 Inversement,
le suffixe latin -ull- est fréquemment
transcrit -υλλ- dans les inscriptions
grecques; cf. ECKINGER, pp. 65-66; THREATTE, p. 222.
23 Cf. LEUMANN, pp. 305-311. Pour la graphie en -ullus, -ulus des suffixes -υλλος, -uXoc, cf. SOLIN, Beiträge, p. 71.
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
267
confondre et l'on trouve un écho de cette confusion dans quelques doublets d’anthroponymes
grecs : Bacchyllus
et Bacchylus,
Bathyllus
et Bathylus,
etc., En conclusion, la quantité de la voyelle grecque n'a déterminé de variation dans la répartition des graphies que dans des conditions bien précises et limitées. Après le premier siècle de notre ère, les proportions
sont semblables pour toutes les catégories; seul le I” siècle présente deux anomalies : les graphies V et I sont proportionnellement plus fréquentes pour upsilon bref que pour upsilon long; la graphie v est plus fréquente devant /
géminé. Malgré ces deux variations, il parait possible et préférable, pour l'examen
des autres critéres (ci-dessous), de regrouper upsilon bref et long dans tous les comptages effectués; ce regroupement est tout à fait légitime pour les 11°, III* et IV siècles et ne pourrait poser problème que pour le I“. 8.22.
La répartition des graphies selon la position d'upsilon
Les tests qui suivent portent sur l'influence de la position de l'upsilon sur la répartition des graphies employées (cf. la même étude pour les trois occlusives aspirées en 2.211, 2.221, 2.243 et 2.25). La voyelle grecque apparait en première, deuxième, troisième et quatriéme syllabe. Les effectifs de cette derniére classe sont trés faibles et ne pourront étre utilisés dans les tests statistiques que cumulés à d'autres.
Dans la première classe (upsilon en première syllabe), on ne prendra pas en compte les noms oà upsilon est précédé d'une aspiration initiale : dans les autres noms, upsilon est précédé d'une, voire de deux consonnes, tandis que, dans le groupe Hy-, il s'agit d'un simple souffle, trés différent d'une occlusive ou d'une spirante et susceptible de n'avoir pas été prononcé; dans ce second groupe, la voyelle est quasiment à l'initiale du mot, tandis que,
dans l'autre, elle est seulement située dans la première syllabe?®. Les trois ensembles d'occurrences d'upsilon regroupées selon la syllabe
concernée (1, 2° et 3°) sont comparés entre eux (leurs effectifs sont détaillés aux tableaux n? T177). Il est ainsi possible d'établir, pour upsilon, l'existence 74 Cf. VÄÄNÄNEN, Pomp., p. 106. 7$ On trouve plusieurs graphies en V dans des noms en -ylus et en -ylius : Hedulio (® s., 24660; 33142); Hedulium (1* s., 27709); Hedulus (1° s., 19180; NSA 1923, 362); Erotylo (1*
-11° s., 16948); (H]ypatulus (** 11° s., 33603); Hedulio (1 -ı11° s., 35413). Les groupes -yllet -yl- sont à nouveau examinés plus loin (cf. 8.232.5.B). 26 L'ensemble des noms en Hy- est étudié plus loin, dans d'environnement; cf. 8.231.1.
la partie consacrée
au critère
268
CHAPITRE
8
d’une éventuelle gradation, semblable à celle qui se manifeste pour certaines aspirées (cf. 2.211, 2.221, 2.243).
Comparaison d’upsilon en 1" syllabe (aprés consonne) et en 2° syllabe La graphie savante en Y est significativement plus fréquente en première syllabe qu’en deuxième (cf. les tests n° T178); cette différence se manifeste
au cours du premier siècle et disparaît ensuite. Malgré de légères différences de pourcentages,
la proportion
de la
graphie V est statistiquement homogène dans les deux ensembles, et ce durant
les quatre siècles observés; à en juger par ce premier test, la position de l'upsilon n'a pas déterminé un emploi privilégié de l'ancienne graphie à mesure de son éloignement par rapport à l'initiale des noms transcrits.
Il n'en va pas de méme pour la graphie I, qui, aux I” et II^ siècles, était plus souvent employée en deuxième syllabe qu'en première. La tendance disparaît complètement aux 111° et IV“ siècles (cf. les tests n? T178). Avant d'analyser cette variation (moindre fréquence de v et plus grande
fréquence de 1 en deuxiéme syllabe), il convient de comparer les deux derniers ensembles (upsilon en 2° et en 3° syllabe) (cf. les tests n° T179). Il se confirme que la position d'upsilon influence de maniere significative l'emploi de la graphie en Y : celle-ci est moins employée à mesure que la voyelle est éloignée de l'initiale : la différence qui, à ce point de vue, oppose la deuxième et la troisième syllabe se prolonge au 11I° siècle, contrairement à celle qui frappe la premiere et la deuxiéme. La
place
que
prend
chaque
graphie
populaire
dans
cette
tendance
présente, pour les deuxiéme et troisiéme syllabes, quelques différences sensibles. Alors que, plus haut, la deuxième
syllabe n'accusait aucun excès de
graphies en V par rapport à la première, il en va différemment pour la troisième (cf. les tests T179) : cette graphie y est significativement plus souvent employée qu'en deuxième syllabe. Cette variation est limitée au 1 siécle et ne se maintient pas dans les siécles suivants. Quant à la graphie I, elle est, ici aussi, privilégiée dans la syllabe la
plus éloignée de l'initiale, mais, contrairement à ce qui s'observe pour la
comparaison des 1" et 2° syllabes, cette variation n'apparait qu'au 1° siècle et se maintient aux deux siécles suivants (cf. les tests n? T179). Le siécle oü elle ne se manifeste pas, le I, est aussi le seul qui présente l'emploi privilégié
de la graphie v en 3° syllabe. Quoi qu'il en soit, la tendance principale qui affecte la transcription d'upsilon selon sa position est un déficit croissant de la graphie savante v,
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
269
essentiellement en faveur de la graphie 1, à mesure que la voyelle est éloignée
de l'initiale. Cette tendance est générale au 11° siècle et partielle au I”; pour la syllabe la plus éloignée (la 3°), elle se maintient après le 11° siècle. Ces conclusions sont confirmées par la comparaison de la syllabe initiale avec les autres (2°, 3° et 4° cumulées) (cf. les tests n° T 180).
Aux III“ et IV“ siècles, la répartition des trois graphies pour upsilon, selon qu'il est en syllabe initiale ou en position interne, est remarquablement
homogène. Pour les deux premiers siècles, on observe que la proportion de v est plus grande en syllabe initiale. Cette différence n'est pas liée à une plus grande fréquence de la graphie v à l'intérieur, ce qui implique le röle exclusif joué par la graphie 1 dans la tendance liée à la position.
En conclusion, la notation de l'upsilon a subi une tendance comparable, sinon identique, à celle qui s'est manifestée pour les aspirées : la qualité de la transcription de la voyelle grecque est plus grande à l'initiale qu'à l'intérieur et le déficit en graphies savantes s'accentue à proportion de l'éloignement de la voyelle par rapport à l'initiale. Comme pour les aspirées, les transcripteurs étaient davantage attentifs à la maniere dont ils transcrivaient un upsilon à l'initiale et leur attention se reláchait à l'intérieur : ils étaient plus enclins à y transcrire leur prononciation courante, au lieu d'employer la graphie savante Y.
8.23.
La répartition des graphies selon l'environnement phonétique
8.231. La nature et le point d'articulation de la consonne précédente? Afin de déterminer dans quelle mesure la nature des consonnes qui précédent upsilon dans les noms grecs a pu influencer leur transcription et la répartition des graphies, plusieurs classes d'effectifs ont été distinguées dans l'ensemble des attestations d’upsilon : la premiere regroupe les occurrences
d'upsilon en première syllabe aprés aspiration initiale; les trois suivantes rassemblent les occurrences d'upsilon précédé d'une occlusive ou d'une nasale, respectivement upsilon précédé d'une consonne labiale (b£ta, pi, phi, mu), vélaire (gamma, kappa, khi) ou dentale (delta, tau, théta, nu). Viennent
enfin les liquides lambda et rho et la sifflante sigma. Les tests auxquels sont soumises ces classes sont identiques : chacune est comparée à l'ensemble des autres occurrences d'upsilon; à l'intérieur de 27 L'influence de la valeur vocalique ou consonantique du phonème précédant upsilon ne peut être évaluée, les noms en upsilon aprés voyelle étant extrémement rares. On ne trouve à Rome
que deux occurrences : Caustri, gen. de Cayster (1° s., 4077) et Taygetus (dans une inscription inédite; la forme est cit6e par H. Solin à la page 635 de son Namenbuch).
270
CHAPITRE
8
chacune des trois classes d’occlusives et de nasales, des subdivisions sont
effectuées, selon la nature précise de la consonne qui précède upsilon. 8.231.1. Upsilon en premiere syllabe apres aspiration initiale Parmi les occurrences d’upsilon en syllabe initiale, il a paru préférable, plus haut, de distinguer celles qui suivent une aspiration initiale des autres. La transcription du groupe formé par les deux phonèmes nécessite une étude séparée. Dans un premier temps, les occurrences d’upsilon à cette position sont comparées à l’ensemble des autres occurrences de la voyelle. Upsilon après aspiration initiale comparé à toutes les autres occurrences
d’upsilon Les graphies en Y sont nettement plus fréquentes dans le groupe Hy-, qu'il soit comparé à l'ensemble des autres occurrences d’upsilon (cf. les tests
n° T181) ou à l'ensemble des occurrences d’upsilon en 1" syllabe après consonne (cf. les tests n? T182). C'est essentiellement la graphie v qui est déficitaire dans ce groupe, la proportion de graphies en 1 étant statistiquement comparable à ce qu'elle est pour les autres attestations d'upsilon aux autres positions.
On conclura que, dans l'usage des locuteurs romains du I” siècle, la prononciation savante en [ü] s'est mieux installée à cette position qu'ailleurs. Le soin apporté à la transcription du groupe Hy- n'a rien d'étonnant : l’aspiration initiale est également mieux transcrite lorsqu'elle précéde un upsilon que devant une autre voyelle (cf. 1.21). Ce groupe constituait une exception
suffisamment sensible pour un auditeur latin : celui-ci avait conscience qu'un upsilon initial était précédé d'une aspiration et, parallélement, que ce qu'il était enclin à prononcer [hu] ou [hi] avait des chances d'étre la combinaison d'un [h] et d'un upsilon, qui devait se prononcer [ü] et se transcrire v. Ceci
explique
que
l'excellence de la transcription
d'upsilon
dans
le
groupe Hy- soit préjudiciable à la graphie V et non à 1: I procède de v, dont il constitue une prononciation approximative, tandis que Y s'oppose par sa nouveauté à V. L'homogénéité des proportions de la graphie en 1 d'un
ensemble à l'autre signifie que les transcripteurs et les locuteurs qui évitaient V pour l'un ou l'autre ensemble avaient, en toutes circonstances, la méme tendance à substituer une prononciation [i] et une graphie en 1 à ce qu'ils savaient devoir se prononcer [ü].
Comme le montrent les chiffres présentés au tableau n° T177, la graphie
V n'est quasiment pas utilisée aux I” et 11° siécles pour upsilon apres aspiration
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
271
initiale ; la graphie en I est un peu plus fréquente. Mis à part quelques graphies spéciales?5, on trouve les attestations suivantes : Humenaeo (1*-11° s., 11227); Humenaeo (1 s., inédit, cité par H. SOLIN, Namenbuch, p. 523); Hugia (n*-111* s., 21889); Hula de Hylas (1* s., 19610). Higia
(1^ s., 13028); Higinus
(1*-11° s., 615); lacinthus
(1 s., 19588); lacinthus
(1 s., 6343); lacinth[o] (1-0 s., 35125); lacintus (11° s., RoSTOWZEW, 1436); lacyntho (1*-11° s., 14893); laacintus (11°-111° s., 28608); Hialus (1 s., 7838); lalis (1^ s., Epigraphica 27(1965), 146, n° 38); Iporae de Hypora (1 s., 33704); Hilas (ui s., Graff. Pal. 1 244); Hilas (111° s., Graff. Pal. 1 245); Innitis
de Hymnis (It^ -1v* s., RAC 3(1926), 94); Ipitias de Hypatia (V*-VÉ s., ICVR 3147).
Les différents thémes impliqués dans l'ensemble des noms en Hy- sont nombreux ; quelques-uns se distinguent par une plus grande fréquence. Le thème en Hy- le mieux attesté est celui du substantif ὑγίεια, dans les noms Hygia et ses dérivés, soit 207 occurrences réparties comme suit : Hygia, 146; Hyginus, S6; Hygine, 2; Hyginianus, 2; Hyg[-],
1 (cf. les effectifs par
siécles au tableau n? T183). Ce groupe étymologique est le seul, dans l'ensemble des noms en Hy-, qui puisse faire l'objet de tests statistiques séparés. Comparé à l'ensemble des autres noms contenant un upsilon, il présente les mémes tendances en faveur de la graphie Y (cf. les tests n? T184). Mais, comparé aux autres noms en Hy-, le groupe étymologique ne s'en distingue pas de manière significative (cf. les tests n° T185). Deux autres groupes nombreux sont intéressants. Le premier, qui concerne le nom Hyacinthus et deux dérivés, ne présente aucune graphie en V ; par contre, on trouve sept graphies en I. Soit les effectifs suivants : Hyacinthus, 40; Hyacinthis, Y
1, Hyacinthinus,
1.
I
τς,
15,33
3,50
ns. 1η s. IV*-VI* s.
11,33 4,33 1,00
2,00 0,50 1,00
Le nom Hymnus et ses dérivés (Hymnus, 57; Hymnis, 32; Hymnianus,
1; Hymnologus, 1) se distinguent par l'absence quasi totale de graphies autres 3 mEGIA (11°-1V° s., ICVR 7646), cf. Annexe 11.36; HSGIAI (n. d., 36452), cf. Annexe 11.323;
(H )yimenaei (1* s., 24945), cf. Annexe 1L34; Zacin t e (111—1V^ s., ICVR 17056), cf. Annexe 11.333; Hiiacinthi (111-1v* s., ICVR 12657), cf. Annexe 11.34.
272
CHAPITRE
8
que Y (cf. Innitis, supra). La répartition chronologique des formes en Hymnest la suivante : I* s.
Y 57,33
11° s. i*-1v* s.
25,83 2,83
8.231.2. Upsilon après une consonne labiale (bêta pi phi mu) Le groupe d’upsilon précédé d’une labiale (cf. les effectifs aux tableaux n° T186) est relativement homogène : chaque partie de l’ensemble (upsilon après bêta, pi, phi et mu) présente une répartition des graphies comparable
à celle des autres parties (cf. les tests n° T187)?. Il est dès lors possible d’observer la répartition des graphies dans cette classe en l’opposant aux autres occurrences d’upsilon (cf. les tests n° T188).
Au premier siècle, l'emploi des graphies v et V ne semble pas avoir subi de variation sensible qui füt liée au caractére labial de la consonne précédant certains upsilon. La seule différence observée concerne la graphie I, qui, aprés consonne labiale, était moins employée qu'ailleurs. Cette particularité s'explique facilement : des trois prononciations possibles, [u], [ü] et [i], seule
la troisiéme est exempte de trait labial, les deux autres étant arrondies; on ne peut pas dire que la présence d'une labiale devant upsilon a déterminé le maintien de l'ancienne prononciation [u] dans ce contexte, ni qu'elle a
facilité l'installation dans l'usage de la prononciation élégante en [ü], mais elle a manifestement réduit l'apparition de la prononciation imparfaite en [i], issue de [ü].
La variation disparaît complètement après le I” siècle, la transcription d’upsilon après consonne labiale étant apparemment normalisée (cf. les tests n° T188). 8.231.3. Upsilon après une consonne vélaire (gamma kappa khi)
Les effectifs de cette classe sont repris aux tableaux n° T189. La comparaison de l’ensemble d’upsilon suivant une vélaire avec les autres occurrences d’upsilon (cf. les tests n° T190) montre que, dans ce contexte, les transcripteurs ont recouru de manière significativement moins fréquente à la graphie Y ; cette variation profite exclusivement à la graphie v, 79 Seuls les effectifs du I” siècle se prêtent à un calcul utilisable. On ne note qu'un déficit de graphie en V après phi. Opposée aux occlusives, la nasale ne présente aucune variation ou opposition par rapport à l'ensemble considéré (cf. les tests n? T187).
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
273
I étant par ailleurs employé dans des proportions normales. Cette tendance
est limitée au 1” siècle et disparaît ensuite. En comparant le groupe de gamma + upsilon à celui de kappa + upsilon (khi étant rare à cette position), il est possible de préciser ces premières constatations (cf. les tests n° T 191). C'est uniquement
aprés gamma
qu'upsilon
présente
de graphies en v anormalement élevée??. Manifestement,
une proportion la prononciation
[u] était favorisée quand upsilon suit une vélaire sonore, pour des raisons soit phonétiques, soit analogiques. Elle a résisté davantage à la fois à la restauration savante de la prononciation grecque et à l'expansion de la prononciation imparfaite [i]. Le trait vélaire de la consonne gamma a contribué à conserver un peu plus longtemps qu'ailleurs l'ancienne prononciation par une voyelle postérieure [u], méme aprés l'adoption de la nouvelle prononciation [ü] (voyelle antérieure) par une partie de la population romaine. Nul doute que cette prononciation spéciale, limitée à un contexte particulier, est également liée aux habitudes des locuteurs latins, dont la langue a pu exercer une influence analogique, le groupe [gu] n'y étant pas rare. Ceci expliquerait que la vélaire sourde n'a pas exercé la méme influence. Enfin, on ne peut exclure, pour certaines des formes attestées, une mauvaise gravure d'un groupe GY, par confusion graphique avec le groupe GV, fréquent et typique en latin (non seulement devant consonne, mais aussi devant voyelle, avec une valeur de labio-vélaire). Le groupe étymologique
Philargyr- comparé aux autres upsilon aprés vélaire
Dans l'ensemble constitué par les occurrences d'upsilon aprés gamma figure un théme prédominant, celui du nom Philargyrus (141 occurrences) et
de son dérivé Philargyris (2 occ.). Les effectifs des trois graphies sont repris au tableau n? T192, pour les deux premiers siécles. Ce groupe étymologique se distingue radicalement des autres occurrences d'upsilon aprés vélaire ou aprés gamma par une proportion de graphies en v nettement plus grande (cf. les tests n? T193). C'est donc essentiellement
dans les attestations du thème Philargyr- que se manifeste la tendance, les
autres noms en (-)yv- étant par ailleurs nettement moins nombreux. Il n'est pas possible, eu égard à la faiblesse de leurs effectifs, de comparer les autres noms à upsilon aprés gamma avec l'ensemble des autres upsilon 30 L'ensemble des occurrences d'upsilon long aprés kappa dans les dérivés de κύριος est
écarté des effectifs pris en compte, mais cette soustraction n'a que peu d'incidence aux 1° et 11° siècles, où ces noms sont nettement plus rares qu'aux 111° et IV“ siècles; cf. Annexe Π.4.
274
CHAPITRE
8
précédés d’une vélaire. Aux I” et 11° siècles, la graphie en v est attestée dans les quelques formes suivantes, parmi lesquelles on remarque quelques autres
noms tirés du substantif ἄργυρος. Gugetianus (Aug., 3941); Gumnasium (1X s., 34328); Arguri (1° s., 38044); Isarguri (1 s., 33291); Isarguru[s] (1* s., 33289); Isarguro (11° s., 3258).
8.231.4. Upsilon aprés une consonne dentale (delta, tau, théta, nu) La classe des occurrences d'upsilon précédé d'une consonne dentale est assez hétérogène (cf. les effectifs aux tableaux n? T194)?!. Dans les tableaux
n? T194, les pourcentages des l'autre, se révèlent trés variables. chaque ensemble constitutif de groupe des dérivés de τύχη, qui
diverses graphies, d'une sous-catégorie à Cette situation impose d'étudier séparément la classe générale, en commençant par le nécessite une étude distincte et préalable.
Les noms dérivés de τύχη occupent une place prépondérante dans l'ensemble des occurrences d'upsilon précédé d'une dentale, comme l'indiquent
les tableaux suivants, qui regroupent les pourcentages atteints par ce groupe étymologique dans les deux classes plus larges, upsilon aprés dentale et upsilon aprés tau. Pourcentages des dérivés de τύχη dans la classe d'upsilon après dentale
Is. li^ s. inf s. ιν" 5.
Tych-
-tych-
(-Jtych-
13,82 % 14,62 7,78 2,77
38,66 47,95 52,38 41,64
52,48 59,18 60,16 44,41
dans la classe d'upsilon aprés tau
Tych-
-tych-
(-Xtych-
21,82% 19,97 11,43 4,22
61,03 65,50 76,90 63,56
82,85 85,47 88,33 67,78
Du 1" au 1Π΄ siècle, le groupe étymologique des noms en (-)tychreprésente plus de la moitié des occurrences d'upsilon aprés dentale et plus de 80 % des occurrences d'upsilon aprés tau. Cela signifie que, si pour ce contexte phonétique
une variation se manifeste dans la répartition des
graphies, la façon dont est transcrit le thème τύχη aura toutes les chances d’être à l'origine du phénomène observé. En conséquence, il est nécessaire de tenir compte du statut particulier du groupe étymologique et de ne retenir, dans l'étude de la répartition des graphies aprés dentales, que les autres occurrences de cette classe.
À cet égard, la comparaison des deux ensembles constitutifs du groupe étymologique avec les autres occurrences d'upsilon aprés dentale est riche 31 Les effectifs des noms dérivés de τύχη ne sont pas repris dans la classe d'upsilon après tau; ils se distinguent des autres noms entrant dans cette classe par une répartition de graphies tout à fait particulière, qui nécessite une étude séparée (cf. ci-dessous).
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
d’enseignements (cf. les tests n° T195): par rapport aux autres un upsilon précédé d’une dentale, les noms en (-)tychdifférence significative en faveur de la graphie savante au tendance est uniquement préjudiciable à la graphie v; elle
275
noms contenant présentent une I^ siècle. Cette a prolongé ses
effets au 11° siècle. Il est donc nécessaire de séparer les dérivés de τύχη des autres noms en upsilon suivant une dentale. A. La famille étymologique de Tôyn et ses dérivés L'étude de la répartition des graphies transcrivant l'aspirée contenue dans ces noms a révélé que le groupe se démarque assez nettement des autres occurrences de khi (cf. 2.224.1) : la transcription de Tyche et des autres noms
en Tych- (sans premier élément de composition) présentait une proportion de graphies savantes en CH significativement supérieure ; inversement, les noms en -tych- (2° élément) ne se distinguaient pas de l'ensemble des occurrences
de l'aspirée; toutefois, à l'intérieur de cette seconde série, les noms en Eutych-, particuliérement fréquents, étaient eux aussi marqués par un déficit en graphies populaires (C) par rapport aux autres noms contenant un khi. La place unique que cette classe occupe, au point de vue de la répartition des graphies, dans l'ensemble des noms à aspirées impose de la prendre en compte de la méme manière dans l'étude de la transcription d'upsilon. Il convient de se demander si la notation de la voyelle contenue dans tous ces noms présente des tendances comparables à celles qui marquaient la transcription de l'aspirée.
Les tableaux n? T196 présentent les effectifs de trois ensembles”? : le nom Tyche et ses dérivés sans premier élément de composition (Tych-), les noms à second élément en -fych-, enfin les noms en Eutych-, qui font partie
de l'ensemble précédent??. Chacun de ces ensembles est comparé aux classes plus larges auxquelles il appartient : en premier lieu les autres occurrences d'upsilon, en second lieu les classes liées à la position de la voyelle. 32 Les listes des différents noms contenus dans ces ensembles, accompagnés de leurs effectifs respectifs, figurent au n^ TO68.
33 En raison de la faiblesse des attestations des graphies V et ! dans le premier ensemble, il n'est pas possible d'en distinguer le seul nom Tyche, comme il est fait dans le chapitre des aspirées; seules deux de ces attestations concernent d'autres noms que Tyche. Ci-dessous la liste des occurrences de V et 1 dans cet ensemble : Tucasius (Aug., 6132); Tuche (1 s., 6658); Tucenis (1° s., 10587); Tuce (1* s., 34219); Tuche (1-11 s., 11817; 15629; 19791; 23319); Tuche (1*—111* s., 23361; 23366); Tucheni (11° s., 19980). Tichico (1* s., 8547); Tichneni (1*-11°
s., 7516; s'il ne s'agit pas d'une forme de Techne, cf. Annexe 11.255.b); Thiche (1-115 s., 34941); Tiche (11*—111* s., 27877); Ticeni (1V* s., ICVR 18069).
276
CHAPITRE
8
La comparaison des noms en Tych- avec l'ensembie des autres occurrences d’upsilon révèle une prédominance significative de la graphie savante en Y dans la transcription de ce groupe (cf. les tests n° T197). Au 1° siècle, les deux graphies populaires, V et I, y sont nettement plus rares que dans la transcription des autres thèmes. Au II^ siècle, ce déficit ne touche plus que la seule graphie en 1, l’autre n’étant pas significativement moins attestée que dans les autres noms; ce dernier phénomène est en fait lié à la régression générale de l'emploi de cette graphie à partir du 11° siècle : v étant, d'une manière générale, moins utilisé, c'est essentiellement à l'encontre de la graphie en 1 que va la tendance à transcrire plus correctement l'upsilon des noms
en Tych- au 11° siècle. Le phénomène est tout à fait de l'aspirée dans les mémes noms. l'esprit des transcripteurs et dans explication de ce privilége, on se (cf. 2.224.1).
paralléle à celui qui frappe la transcription Ce théme jouissait d'un statut spécial dans leurs habitudes orthographiques. Pour une reportera au chapitre consacré aux aspirées
Comparé à un ensemble moins large (les autres occurrences d'upsilon en première syllabe, cf. les tests n° T198), le groupe étymologique montre exactement la méme
tendance que plus haut. La transcription soignée des
noms en Tych- n'est donc pas uniquement ou essentiellement due à la position de la voyelle en première syllabe (cf. supra, 8.22). Le groupe des noms qui contiennent le théme -tych- comme second élément de composition présente une répartition de graphies sensiblement différente des noms en Tych- initial (cf. les tests n? T199). Pour le I” siècle, les tests qui portent sur les graphies populaires montrent à la fois un déficit de graphies en v et un emploi plus fréquent de la graphie
I5. Le premier phénomène est somme toute conforme à ce qui s'observe pour l'autre groupe : dans la transcription du thème de τύχη la graphie ancienne (V) est davantage évitée qu'ailleurs. Par contre, le second phénomène n'a
pas son correspondant dans le groupe en Tych-. Il est certainement lié à l'importance acquise dans l'ensemble des noms en (-)tych- par la graphie en Y au détriment de v : la prononciation [i] ne peut se développer dans l'usage hésitant des locuteurs latins qu'à partir de la prononciation restituée en [ü]. La plus grande fréquence de la graphie en I dans les noms en -tych-, est donc due, 9^ Les effectifs du groupe aux 111° et IV* siècles sont trop faibles pour permettre le calcul des
mêmes tests.
?5 Dès lors que les deux graphies populaires subissent deux tendances opposées, celles-ci se neutralisent lorsqu'on additionne leurs effectifs (premier test, une proportion homogène de graphies savantes.
Y / V + 1, n? T199), ce qui révèle
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
277
paradoxalement, à la qualité générale de la prononciation du thème τύχῃ : les Latins ont mieux appris qu'une voyelle [ü] devait se prononcer dans ce thème, tandis que la prononciation en [u] se maintenait plus fermement dans les autres noms. On peut considérer que, pour ce thème, ils s'appliquaient davantage à rendre au mieux cette valeur vocalique dans leur pratique courante et que le résultat de cet effort était fréquemment une prononciation approximative en [i]. Plus précisément, on peut envisager que, sur la base de cette prononciation élégante,
le thème
τύχη
en composition
ait páti d'un phénomène
d'analogie qui aurait déterminé la plus grande fréquence de prononciations imparfaites : les nombreux adjectifs en -icus, d'origine latine ou grecque, et les anthroponymes qui en sont dérivés (en -icus, -ica, -ice) ont pu influencer les locuteurs, au point qu'ils auraient été amenés à entendre des représentants de ce type de mots dans les noms en -tych- et à les reproduire comme tels; à ce titre, l'analogie des noms en -ichus, moins nombreux, n'a pas dû être
sans effet, Les deux tendances qui affectent l'emploi des graphies V et I dans les
noms en -tych- disparaissent aprés le I” siècle (cf. les tests n° T199). Afin de préciser la place qu'occupe la graphie 1 dans la transcription de ce théme et d'établir le lien qu'elle présente avec le suffixe -icus, il est nécessaire de prendre également en compte la transcription de l'aspirée qui suit l'upsilon dans le théme -tych-, en évaluant conjointement la répartition des graphies savantes et populaires pour l'aspirée khi et l'upsilon. Si l'analogie avec le suffixe -icus est à l'origine de la fréquence de la graphie en I, on doit s'attendre à ce que, dans les formes concernées, le khi soit fréquemment transcrit par la graphie C. Ci-aprés sont donnés les pourcentages atteints par les graphies CH et C dans la transcription des formes en -tych- oü les signes notant l'aspirée n'ont pas disparu de la pierre. Le pourcentage de chaque graphie permet d'évaluer la probabilité d' apparition de cette graphie : au 1” siècle, la graphie CH apparait dans 90,24 % des formes en -tyc(h-), C dans 9,76 % (cf. 2.224.3); la probabilité de CH est donc égale à 0,9024 et celle de c à 0,0976. De méme, on connaît les pourcentages des graphies Y, V et I pour l'upsilon et, conséquemment, leur probabilité : au premier siècle, Y apparait dans 90,10 %
des formes, v dans 3,08 % et 1 dans 6,82 % (cf. tableau n? T196). À ces deux séries de graphies correspondent six combinaisons possibles :
- YCH-, -VCH-, -ICH-, -YC-, - VC-, -IC-. La probabilité d'apparition de chaque %
La transcription de ces noms a, elle aussi, subi l'influence du suffixe -icus (cf. 2.224.4).
278
CHAPITRE
combinaison est égale au produit des probabilités de chacune graphies
qui
la composent;
ainsi, celle de
la combinaison
8
des deux
-YCH-
égale
0,9024 x 0,9010, soit 0,8131. Pour les deux premiers siècles, les probabilités respectives des six combinaisons sont les suivantes : I s.
πὸ 5.
YCH:
08131
YC:
0,0879
YCH:
0,8624
YC:
0,0661
vcH:
0,0278
vc:
0,0030
vcH:
0,0302
vc:
0,0023
ICH:
0,0615
IC:
0,0067
ICH:
0,0362
ic:
0,0028
Le tableau suivant présente les effectifs de ces six combinaisons dans l'ensemble des occurrences du groupe -tych- ; seules sont prises en compte les formes dans lesquelles les signes transcrivant les deux phonèmes sont bien conservés sur la pierre. Effectifs réels des transcriptions de khi et upsilon dans le groupe Y* s. us.
Total 562,83 541,33
YCH 482,00 478,50
VCH 13,17 11,17
ICH 12,67 1217
YC 26,83 23,33
vc 4,67 6,67
-tych-
IC 23,50 9,50
Pour déterminer si la répartition réelle des six combinaisons dans l’ensemble des effectifs conservés est statistiquement proche d’une répartition strictement aléatoire, il suffit de comparer,
au moyen
du test de
x?,
les
effectifs réels avec le nombre d’occurrences qui doivent représenter chacune des combinaisons si leur répartition est totalement conforme à leurs probabilités respectives. Pour produire ces effectifs théoriques, il suffit d'effectuer le produit du total des formes par la probabilité de chaque combinaison; ainsi, le groupe -YCH- ayant au I” siècle une probabilité de 0,8131, les effectifs de cette combinaison doivent théoriquement être de 0,8131 x 562,83, soit
457,64 unités. Les effectifs théoriques des six combinaisons sont, pour les deux premiers siècles : Effectifs théoriques des transcriptions de khi et upsilon dans le groupe r* s, II^ s.
Total 562,83 541,33
YCH 457,64 466,84
VCH 15,65 16,35
La série de six combinaisons subdivisions différentes : -
ICH 34,61 19,60
YC 49,47 35,78
VC 1,69 1,24
-tych-
IC 3,77 1,52
se répartit le plus logiquement en trois
La première correspond à la combinaison des deux graphies savantes, soit -YCH-, et rassemble toutes les formes dont la transcription est totalement conforme au système savant.
LA
TRANSCRIPTION
—
D’UPSILON
279
Dans la deuxième se rangent les deux combinaisons où ne figure aucune graphie savante : -VC- et -IC-; les transcripteurs des formes qui entrent dans cet ensemble n’ont tenu aucun compte du système savant.
—
Enfin la troisième subdivision regroupe les combinaisons dont une seule graphie est savante, qu’il s’agisse de celle qui transcrit upsilon ou de celle de l’aspirée : soit -VCH-, -ICH- et -YC-. Le premier test statistique compare les effectifs réels et théoriques de
ces trois ensembles : a. les formes avec deux graphies savantes (-YCH-), b. les formes avec une seule graphie savante (- VCH-, -ICH-, -YC-), c. les formes sans graphie savante (-VC-, -IC-). I" s.
Total
2sav.
sav.
Osav.
42s.
91s.
Réels
562,83
482,00
52,67
28,17
85,64
9,36
5,00
Théor.
562,83
457,64
99,73
5,46
81,31
17,72
0,97
%2s
ls.
90s
I s.
Total
— 2sav.
isav.
Osav.
Réels
541,33
478,50
46,67
16,17
88,39
8,62
2,99
Théor.
541,33
466,84
71,73
276
86,24
13,25
0,51
x
= 30,499
x?
z 14,948
%oOs.
La valeur de ces x? trés supérieure au seuil de probabilité?", indique que la répartition réelle des combinaisons de graphies, comparée à ce qu'elle devrait étre théoriquement, n'a aucune chance d'étre aléatoire. L'examen des pourcentages des trois ensembles (2, 1 et O graphie(s) savante(s)) permet de
constater que, pour le I” comme pour le 11^ siècle, les deux groupes qui s'opposent le plus (2 graphies savantes, pas de graphie savante) occupent dans l'ensemble des occurrences une place plus importante que celle que, théoriquement, on aurait attendue. La répartition des différentes graphies des deux phonémes ne s'effectue pas de maniére aléatoire : les transcriptions semi-savantes sont significativement moins nombreuses que si elles étaient dues au hasard : en général, les transcripteurs qui notaient soigneusement le khi faisaient de méme pour
l'upsilon, tandis que d'autres négligeaient totalement la notation des deux sons grecs et recouraient à deux graphies populaires. Afin d'établir si les deux ensembles extrémes se distinguent réellement
par une fréquence significativement supérieure, il faut les opposer successivement au reste des effectifs. Si l'on oppose la combinaison de graphies savantes aux autres combinaisons, on observe que, pour le premier siècle, la valeur du x? (3,822) est
quasiment égale au seuil de probabilité (3,841):
il n'est pas impossible que les
3! Pour un tableau à deux degrés de liberté, le seuil de probabilité est de 5,991.
280
CHAPITRE
effectifs de la combinaison supérieurs à ce que le seul de méme pour le 11° siècle n'est pas significativement
8
des deux graphies savantes soit significativement hasard laissait attendre. Par contre, il n’en est plus : la proportion de la combinaison la plus soignée plus forte que prévu (x? vaut 1,132).
En revanche, les deux combinaisons de graphies populaires (VC et IC) sont manifestement plus fréquentes que si le hasard seul était à l’origine des
répartitions ; l'emploi des graphies V et 1 pour l'upsilon du thème -rycha entraîné de manière fréquente celui de la graphie C pour le khi. Cette proportion élevée confirme de manière frappante l'explication suggérée plus haut pour le pourcentage élevé de graphies en 1 dans ce groupe étymologique : c’est l'analogie du suffixe -icus qui justifie la fréquence des transcriptions totalement dépourvues de graphies savantes. Comme ces transcriptions peuvent
prendre deux formes, -VC- et -IC-, il convient de déterminer si c’est bien la seconde (la seule explicable par l’analogie envisagée) qui est à l’origine de la variation significative par rapport aux répartitions théoriques. En opposant la seule combinaison IC à toutes les autres (c’est-à-dire en
regroupant VC aux autres), on constate que le groupe IC reste significativement
plus fréquents dans les effectifs observés que dans les théoriques (x? vaut
14,629 pour le 1” s. et 5,838 pour le 11°). La comparaison des deux ensembles qui constituent le groupe des dérivés de τύχη ne fait que confirmer les tendances qui les rapprochent ou les
opposent (cf. les tests n° T200). Au I“ siècle, les graphies savantes sont plus fréquentes dans les noms en Tych- que dans les autres dérivés; le seul point commun des deux ensembles est le déficit de graphies en v, qui atteste de la bonne connaissance de la
prononciation du théme. La différence qui les oppose est confirmée par le troisième test (Y+V/1) -tych-;
loin d'infirmer
qui montre l'excellence
l'excès de graphies en I des noms de la prononciation
du
thème
en
(-)tych-,
ce phénoméne, qui est lié à une analogie particuliére, montre à la fois que la prononciation hellénisante de ce théme était bien connue des milieux latinophones et que les efforts que déployaient les locuteurs pour la reproduire n'atteignaient pas toujours la perfection. Il reste à examiner la répartition des graphies dans le groupe formé par Eutychus et ses dérivés. Bien qu'appartenant à l'ensemble plus large des noms en -tych-, ce groupe s'en distingue par une proportion plus grande de graphies savantes au 38 Le x? opposant ces deux combinaisons aux autres vaut 15,808 pour le 1" s. et 9,688 pour le πῇ.
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
281
I” siècle (cf. les tests n° T201; aucun calcul n'est possible pour les siècles suivants).
Ce n’est pas essentiellement la graphie en 1 qui est moins fréquente dans ce groupe; il n’est pas possible de calculer le test portant sur la graphie v, mais l'écart qui sépare les pourcentages du groupe Eutych- des autres noms en -tych- (cf. tableau n° T196) suffit à indiquer que cette graphie y était évitée de manière sensible : V affecte 2,19 % des occurrences de Eutych- et 6,92 %
de celles des autres noms en -tych-. La tendance qui affecte d'une manière générale la transcription de l’upsilon dans les dérivés de τύχη, à savoir le déficit en graphie v, est donc accentuée dans le groupe Eutych-, par rapport à l'ensemble plus large dont il fait partie; ceci le rapproche davantage, à ce point de vue, de l'autre ensemble,
celui des noms commengant en Tych-. Bien qu'il présente des modalités assez différentes, un méme rapprochement de Tych- et Eutych-, les deux séries dominantes, se manifeste pour la transcription de l'aspirée (cf. 2.224.3). La différence essentielle réside dans le fait que le groupe Eutych- ne s'oppose pas significativement au reste de l'ensemble des noms en -tych-. La comparaison du groupe Eutych- avec toutes les autres occurrences
d'upsilon (cf. les tests n? T202) confirme que les tendances qui, au I” siècle, sont liées à l'emploi des graphies v et 1 dans l'ensemble des noms en -tychs'appliquent de la méme maniére à ce groupe. Les trois siècles suivants sont marqués par une répartition homogène, comparable à celle qui s'observe également dans l'étude d'autres criteres (cf. les tests n? T202). Comparé aux autres occurrences d'upsilon en deuxiéme syllabe, le groupe Eutych- accuse également un net déficit en graphie v (cf. les tests n?
1203); par contre, il ne s'en distingue pas par la proportion des graphies en I, la classe des upsilon en deuxième syllabe étant elle-même, d'une manière générale, marquée d'un excédent de graphies de ce type par rapport à la classe de la premiére syllabe. B. Upsilon aprés consonne dentale Une fois effectuée l'étude particulière des dérivés de τύχη, il reste à voir si, comparée aux autres occurrences de la voyelle grecque, la classe d'upsilon aprés dentale présente des variations dans la répartition des graphies (cf. les
tests n° T204). La répartition des graphies dans cette classe paraît remarquablement conforme aux proportions générales de l’ensemble des occurrences d’upsilon.
282
CHAPITRE
8
Le I” siècle, notamment, où se sont manifestées la plupart des divergences
déjà observées, présente des résultats particulièrement homogènes”?. Afin d'établir si certaines variations n'affectent pas l'une ou l'autre des subdivisions de cette classe, chacune d'entre elles est comparée au reste des occurrences d'upsilon aprés dentale, puis à l'ensemble des autres occurrences
d’upsilon (tests n° T205). En premier lieu, on constate que lorsqu'il est précédé de tau, théta ou nu, upsilon ne présente aucune variation dans la répartition des graphies, par rapport à l'ensemble des autres occurrences. Le fait qu'aprés tau les trois graphies soient réparties dans des proportions comparables à celles de l'ensemble des upsilon attestés confirme que le groupe des dérivés de τύχη, qu'il s'agisse des noms en Tych- ou de ceux dont ce théme est second élément de composition, constitue réellement une exception, qui se distingue radicalement de tous les autres noms contenant un upsilon, si comparable que puisse être, dans certains cas, le contexte de cette voyelle. Dans la répartition de graphies propre à ce groupe étymologique, le
fait que le phonéme précédant l'upsilon soit une dentale sourde ne joue aucun róle. La seule tendance sensible concerne la graphie en 1 aprés une dentale sonore. Elle semble avoir été plus fréquente à cette position qu'ailleurs, non
seulement au I” siècle, mais aussi au II‘. L'explication de cette tendance doit tenir compte de la faiblesse des effectifs impliqués. Parmi ceux-ci, les occurrences de la graphie I aux
I" et II“ siècles concernent presque toutes deux thèmes, Didym- et Nedym-*!. Une transcription en Didim- pour un nom Didymus s'explique par une assimilation de la prononciation [ü] au [i] de la premiére syllabe. D'une
manière générale, l'upsilon devant m des deux thèmes a pu être assimilé à la # Un seul x? est significatif; il dénote un excès de graphies en V au 11° siècle dans la classe d'upsilon aprés dentale. 4 La faiblesse de certains effectifs empêche de calculer le x? relatif à cette graphie, mais comme le premier, qui oppose la graphie Y aux autres, a une valeur qui dépasse le seuil de probabilité et que le deuxiéme n'est pas significatif, il faut conclure que c'est la graphie en I qui est responsable de la faible proportion de graphies savantes pour upsilon aprés delta; les pourcentages de cette graphie pour ce groupe, comparés à ceux qu'elle présente dans l'ensemble des autres occurrences d'upsilon, confirment cette conclusion.
41 Les noms attestés sont Didymus, Didyme, Didymis, Didymiane, Didymianus, Didymine ; Nedymus, Nedyme. Les attestations de I sont: 1” s. : Didimus = Didymus (200, VI,20); Dydimus (38713); Nedimi de Nedymus (7508); Nedimus (22898); Nedimus (8957); 1*-11° s. : Didime (20426); Nedimi (16909); Nedimo (RendlstitLomb. 103(1969), 91, n? 6); Nedimus (11125); 11° s., Dydimus (7958); Nedimus (158,9); 11*—1it1* s. : Nedimus (28896). En outre, les formes Dinami de Dynamis (1 s., 10496) et Hedibio (1"-11° s., 27425).
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
283
voyelle intermédiaire latine (cf. Annexe 11.31), à laquelle certains locuteurs,
dans leur prononciation, auront donné sa valeur la plus récente, soit [i]*2. Exception faite de cette particularité trés limitée et des tendances spéciales qui affectent la transcription des dérivés de τύχῃ, on constate que la transcription d'upsilon, lorsqu'il est précédé d'une consonne dentale, ne se différencie nullement des autres contextes. Cette classe se distingue en cela
des deux précédentes, upsilon après labiale et aprés vélaire, qui montrent quelques variations. Celles-ci dépendent des traits distinctifs de chacun des deux types de consonnes, qui les lient à certaines des prononciations habituelles d'upsilon en latin : la nature labiale (arrondie) ou vélaire (postérieure)
des autres consonnes a pu avoir pour effet de privilégier l'une ou l'autre graphie. Force est de constater que les consonnes dentales n'ont eu aucun effet comparable, alors que leur point d'articulation aurait pu leur associer de maniére privilégiée les deux prononciations à point d'articulation antérieur
([ü) et [i]. 8.231.5. Upsilon aprés les autres consonnes (lambda, rho, sigma)
Il reste à étudier les deux liquides (lambda et rho) et la sifflante sigma. Les tableaux n? T206, T207 et T208 présentent les effectifs des trois graphies pour chacun des trois groupes formés par ces consonnes et upsilon. La deuxiéme classe, rho + upsilon, englobe les attestations d'upsilon aprés
rho aspiré (comme dans Rhythmus); dans la derniére classe, sigma + upsilon,
figurent également les rares occurrences d'upsilon aprés xi*. Comparée à l'ensemble des autres occurrences d'upsilon, chaque classe montre une parfaite homogénéité de la transcription d'upsilon**, pour tous
les siécles, y compris le premier (cf. les tests n? T209). En conclusion, il apparaît nettement que les seuls phonèmes dont la nature influence Ja transcription d'un upsilon suivant sont l'aspiration initiale, les labiales (occlusives ou nasales) et l'occlusive vélaire sonore. En dehors de
ces contextes, dont les derniers impliquent des sons liés par un trait spécifique 42 À noter un grand nombre de formes en Discol- pour le thème Dyscol-, qui n'est attesté qu'après le 11° siècle, dans les noms Dyscolius, Dyscolia et Dyscolus (p. ex., au 111° s., Discoliae,
ICVR 15790; Discolius, ICVR 334). Cette graphie en 1 et la prononciation qu'elle suppose sont dues à l’analogie du préfixe latin dis-. Du 111° au v* siècle, on compte 8 occurrences de la graphie Y, contre 26 de la graphie1, V n'étant pas attesté.
43 [I s'agit des noms Oxytheus, 1 occ.: Xyne, 1; Xystra, 1; Xystus, 29; Xyste, 2. L'unique occurrence du nom Buzyges, seule attestation d'upsilon devant 2, n'a pas été prise en compte.
4 Un seul résultat est significatif, celui du test opposant I aux deux autres graphies aprés sifflante, au 111° siècle.
284
CHAPITRE
8
à une ou à deux des graphies concurrentes, et exception faite du thème de τύχη, la transcription de la voyelle présente une répartition globalement homogène, quel que soit le phonème qui la précède. 8.232.
La nature du phonème suivant
Après une comparaison des répartitions de graphies selon la nature vocalique ou consonantique du phonème suivant upsilon, la transcription de l'upsilon selon la nature du phonème qui le suit est envisagée ci-dessous de la
même manière que précédemment : les trois classes d’occlusives et de nasales sont d’abord examinées, ensuite les séries basées sur les liquides et la sifflante. La seule différence réside dans le fait qu'aucune des trois premières classes n’est étudiée globalement, chacune de leurs subdivisions faisant l’objet d’une évaluation séparée. 8.232.1. La nature vocalique ou consonantique du phonème suivant
Les noms qui contiennent un upsilon suivi d'une voyelle sont très peu nombreux. La liste suivante reprend tous les noms entrant dans cette catégorie, avec leurs effectifs totaux. Phiyäris, 1 occ. (alpha long). Cyóniscus, 1; Polyónymus, 2 (omega). Astyages,
2; Astyanax,
3; Bryas,
2; Cyane,
3; Cyanus,
2; Drya[-],
1; Dryas,
3;
Euryale, 3; Euryalus, 4; Gyarus, 1; Halyanus, 1; Hyacinthus, 40; Hyacinthinus, 1; Hyacinthis, 1; Hyaline, 1; Hyalis, 1; Hyalus, 1; Lyaeus, 2; Marsyas, 3; Minyas, 1; Syagrius, 3; Thrasyal-], 1; Thyamis, 1; Thyas, 5.
Euphyes, 1; Libye, 2; Phye, 3. Polyistor,
1.
Alcyone, 4; Alcyoneus, Bryusa 5
1; Alcyonis, 1; Astyoche, 1; Botryon, 1.
2.
La répartition chronologique des trois graphies est reprise au tableau n? T210.
Aux I” et II^ siècles les deux graphies populaires sont nettement plus fréquentes devant voyelle, comme le montre la comparaison d'upsilon suivi d'une voyelle avec les autres occurrences d'upsilon bref par nature devant une seule consonne ou à l'ensemble des upsilon devant consonne (cf. tests n° T1211). L'explication est d'ordre phonétique : la nature vocalique du phonéme
suivant ces upsilon a pu induire une prononciation consonantique de la voyelle grecque, sous la forme d'un [w], noté v, à partir d'une prononciation en [u], 45 Pour ce nom, cf. Annexe 11.334.
LA
TRANSCRIPTION
D'UPSILON
285
ou d'un yod, noté 1, à partir d'une prononciation en [i] 6. TI n'est d'ailleurs pas nécessaire de supposer une perte de la valeur vocalique de l'upsilon pour expliquer la variation dans un sens comparable : l'hiatus des deux voyelles a pu provoquer l'apparition d'un glide consonantique en [w] ou [y], dont la présence dans la prononciation courante aura maintenu dans certaines formes la prononciation ancienne en [u] ou facilité dans d'autres la substitution de la prononciation populaire [i] au [ü] originel. D'une manière générale, donc,
un tel environnement phonétique a renforcé la tendance des locuteurs latins à substituer à la voyelle grecque une prononciation plus conforme à leur systéme phonologique. Le nombre d'attestations de la graphie en I devant la voyelle a dans Hyacinthus et Hyal- (cf. supra, 8.231.1.) confirme la force de la tendance qui affecte la transcription d'upsilon devant voyelle : elle a produit ses effets dans ces quelques cas malgré la tendance opposée dont bénéficiait la notation du groupe Hy- (ibidem). À noter que dans la plupart des cas l’aspiration initiale n'est pas notée, ce qui peut corroborer l'hypothese d'une prononciation consonantique de la voyelle initiale; cf., aux siécles suivants,
la forme Zacin't'e (1ti* -1v* s., ICVR 17056), qui ne s'explique que par une telle prononciation (cf. Annexe IL.1, n° 10 et 11.333).
8.2322. Upsilon devant consonne labiale La répartition des graphies devant pi ne parait pas marquée d'une déviation particuliére*" (cf. les effectifs et les pourcentages au tableau n?
T213 et les tests n? T214)*. La transcription d'upsilon devant phi présente, au 1 siècle, une proportion de graphies en V anormalement élevée (cf. les effectifs du tableau
n? T215 et les tests n? T216). C'est le groupe des noms en Tryph- qui est essentiellement responsable de la tendance observée dans ce contexte. La
46 Une forme comme Zacin t e, voc. de Hyacinthus (111° -1V* s., ICVR 17056; cf. Annexe 11.333) témoigne de l'accomplissement de ce type de processus évolutif, peut-étre déjà amorcé
aux 1@-11° s.
5 Pour le 1” et le 11° siècles, les attestations des graphies populaires sont : Alupus (1° s., 23243); Alupi (in
s., CIL XV 8064); Kauupso = Calypso (11* s., CIL XIV 1648); Iporae
de Hypora (I** s., 33704); Cinips = Cinyps (1* s., BullCom. 67(1939), 102,31); Cinips (1 s., 28402); Cinipsus (1% s., 17219); Cipare (1*—1* s., BullCom. 43(1915), 310); Cinipest, abl. de
Cinyps (1-11* s., 14831); en outre, deux occurrences de la graphie oe dans Aloepion (1^ -i1^ s., 257882) et Aloepo (1*—11* s., 21662; cf. Annexe I1.35). 48 Les effectifs d'upsilon devant bêta étant très faibles, il n'est pas possible de les comparer avec l'ensemble des autres occurrences d'upsilon au moyen du test statistique (cf. les effectifs au tableau n? T212).
286
CHAPITRE
8
plupart des noms de cette classe sont en effet dérivés de τρυφή, et le tableau
des effectifs de ce groupe étymologique (cf. le tableau n° T217) montre que la totalité des occurrences de la graphie V devant phi appartient à des noms en Tryph-, tant au I” siècle qu'aux deux suivants. La comparaison du seul groupe Tryph- avec les autres occurrences d'upsilon confirme sa singularité (cf. les tests n? T218). Le phonéme qui suit upsilon dans ce théme étant susceptible de trois graphies différentes, il est permis de chercher une ébauche d'explication de la tendance observée dans la répartition de celles-ci, selon la graphie employée pour upsilon. Ci-dessous le tableau des effectifs pour chaque liaison
de graphies.
"s. H*s. is. IV^s.
YPH 9017 4667 13,17 1,40
YP 7,83 1,83 033 0,50
YF 467 9,67 5,17
VPH 18,83 4,33 033
VP 3,00 1,00
VF 0,00 0,00
IPH 2,00 2,00
P 1,00 1,00 0,50 0,50
IF 0,50 0,50 1,00
L'absence totale de transcription en -VF- du groupe, de même que la rareté des graphies en I, peuvent indiquer un lien étroit entre la prononciation en [u] et la nature bilabiale de l'occlusive suivante. La transcription en -VP-
est cependant assez rare; pour étayer ce qui précède, il faut donc supposer une prononciation occlusive de l’aspirée sous la graphie PH dans -VPH-. Toutefois, l'hypothèse d'une influence de la labiale suivante sur la prononciation en [u] d'une bonne partie des attestations n'explique pas que les autres noms contenant un upsilon devant phi ne présentent pas la méme tendance. La particularité du groupe étymologique reste inexpliquée.
Devant mu, la graphie savante Y parait plus fréquente qu'ailleurs (cf. les effectifs du tableau n? T219 et les tests n° T220). Cette tendance s’exerce uniquement au détriment de la graphie en V, la proportion de 1 étant normale. Il est étonnant que la prononciation en [u], dont le caractére arrondi constitue un point commun avec la nasale labiale, soit moins fréquente à cette position. C'est donc la prononciation élégante en [ü], marquée, elle aussi, par ce trait arrondi, qui est privilégiée.
Parmi les noms entrant dans cette classe, il existe plusieurs familles étymologiques relativement bien attestées : Olymp-, Sym- et Nymph-. Toute-
fois, par rapport à l'ensemble des occurrences d'upsilon ou par rapport aux autres occurrences de la classe, aucun de ces groupes ne présente de variation
significative susceptible d'expliquer la tendance particuliére qui affecte cette dernière.
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
287
Le groupe des noms en Olymp- (cf. les effectifs au tableau n° T221) présente la même fréquence élevée de graphies savantes que les autres noms contenant un upsilon suivi d’un mu (cf. les tests n° T222) et ne se distingue nullement de ceux-ci (cf. les tests n° T223). L’initiale Sym-, qui tire son origine de la rencontre du préverbe ouvavec une consonne labiale dans les noms composés, est assez fréquente
(cf. le tableau n° T224). Malgré une proportion élevée des graphies en Y dans la transcription du préverbe au I siècle, ce groupe ne se distingue pas significativement des autres occurrences d'upsilon, que ce soit en général ou devant mu (cf. les tests n? T225).
La comparaison du thème Nymph-*? avec les autres occurrences d'upsilon (partout ou devant mu seulement, cf. les tests n° T227), ne révèle pas
davantage une influence de ce groupe sur la tendance qui marque la classe d'upsilon suivi de mu. L'existence de ces trois groupes permet d'affiner l'analyse par quelques tests supplémentaires. En comparant l'ensemble qu'ils forment, une fois cumulés, au reste des occurrences d'upsilon devant mu, on constate qu'ils présentent moins de graphies en I (cf. les tests n? T228). L'ensemble d'upsilon devant mu n'est donc pas homogene. La graphie en v est privilégiée tant dans Olymp-, Nymph- et Sym- que
dans les autres noms à upsilon devant mu, mais les graphies moins employées ne sont pas les mémes : dans les trois familles étymologiques, il s'agit de 1, dans les autres noms, de v (cf. les tests n? T229 et T230). 8.232.3. Upsilon devant consonne vélaire La graphie en Y est prépondérante devant gamma (cf. les effectifs du tableau n? T231 et les tests n° T232), ce qui est dû au fait que la grande majorité des noms de ce type sont des dérivés de ὑγίεια; au I siècle, le groupe étymologique Hyg- représente 88 % des occurrences d'upsilon devant
gamma, au II* s., 93 9659. Ceci ne fait que refléter l'importance du groupe étymologique dans l'ensemble des occurrences d'upsilon devant gamma et la tendance qui affecte la répartition des graphies dans ce groupe : la graphie Y est nettement privilégiée, en raison de la présence d'une aspiration initiale devant upsilon (cf. 8.231.1). # Pour la liste des noms dont est constitué ce groupe, cf. le n? T122; cf. les effectifs d'upsilon au tableau n? T226).
50 Les autres noms appartenant à cette classe sont: Buzyges, 1 occ.; Callipyge, 1; Gyges, 1; Gygetianus, 1; Lygdamus, 6; Lygdus, 3; Lygiane, 1; Lygis, 1; Ortygia, 1; Ortygion, 1; Phrygia, 3; Phrygianus, V, Polygamus, 1; Polygonus, 1; Taygetus, 1; Trygetus, 4.
288
CHAPITRE
8
Aux I” et II^ siècles, la graphie en I n’apparaît que dans les dérivés de ὑγίεια. Les occurrences de la graphie v sont (outre celles du groupe Hyg-, 8.231.1): Gugetianus (Aug., 3941); Callipuge (1" s., NSA 1914, 376); Lugdo
(1—11i* s., 14757); Ortugionis (1-11 s., 28070); Frugiae (11°-ı11° s., MonAnt. 39(1943), 148). La classe d'upsilon
devant
kappa
(cf. le tableau
n? T231)
présente
une proportion de graphies en 1 normale et une fréquence de la graphie en V nettement supérieure à ce qui s'observe pour les autres occurrences
d'upsilon (cf. les tests n? T233). Dans l'ensemble des noms concernés, on note l'importance de deux groupes étymologiques, les dérivés de λύχος et de γλυχύς (pour les effectifs, cf. le tableau n? T234). Bien que la comparaison de ces deux groupes avec les autres occurrences d'upsilon devant kappa n'indique aucune différence statistiquement significative (cf. les tests n? T235), il semble que la fréquence élevée de graphies en V soit essentiellement liée à ces deux thémes. Sans doute l’analogie de mots latins tels que lux et surtout des anthroponymes tels que Lucius, Lucilius, etc. est-elle à l'origine du maintien de la prononciation ancienne en [u] dans les dérivés de λύχος; peut-être la méme
analogie a-t-elle joué pour les noms en Glyc-. La présence d'un / devant upsilon ne semble pas impliquée. une telle hypothèse, on attendrait la méme
Dans
tendance pour tous les upsilon
après /, méme quand le phonéme suivant n'est pas [k]; or la présence d'un 1 devant upsilon n'influence nullement la transcription de la voyelle (cf. 8.231.5). Peut-étre la nature vélaire du phonéme qui suit upsilon ([k]) a-t-elle
favorisé la prononciation postérieure en [u]; on notera toutefois que devant khi, abstraction faite des dérivés de τύχη, on n'observe aucune tendance comparable (cf. ci-dessous).
Dans la classe d'upsilon devant khi figurent tous les dérivés de τύχη, dont la transcription présente une répartition de graphies tout à fait particulière (cf. les effectifs au tableau T231). La comparaison des autres noms entrant dans cette classe avec l'ensemble des occurrences d'upsilon ne révéle aucune
tendance divergente (cf. les tests n? T236). Enfin, la nature vélaire d'une nasale suivant un upsilon n'influence en aucune maniére
la transcription de celui-ci (cf. les effectifs du tableau n?
1231 et les tests n? T237).
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
289
8.232.4. Upsilon devant consonne dentale La comparaison d'upsilon devant delta avec les autres occurrences d'upsilon ne révèle pas de différence significative (cf. le tableau n° T239), malgré un pourcentage de graphies savantes plus élevé (cf. les effectifs au tableau n? T238). Les deux classes d'upsilon devant tau et théta sont trop peu représentées pour se préter à une évaluation quantitative (cf. les effectifs aux tableaux n? T238). Enfin, la graphie en 1 est plus fréquente devant nu qu'ailleurs (cf. les effectifs du tableau T238 et les tests n? T240). Afin de déceler l'origine de cette déviation, il faut prendre en compte un groupe particulier, constitué de noms tirés de substantifs abstraits terminés par le suffixe -oûvn (éventuellement des dérivés masculins en -synus). Pour la liste des noms impliqués et
les effectifs, cf. le tableau n° T241. La tendance observée n’est en rien liée à cet environnement : le groupe des noms terminés par un suffixe en -syn- se distingue radicalement des autres noms contenant un upsilon devant nu par une proportion largement supérieure de graphies en I (cf. les tests n° T242), et les autres occurrences d’upsilon devant nu, une fois soustrait le groupe spécial, ne présentent aucune variation par rapport à l'ensemble des occurrences de la voyelle (cf. les tests n? T243). La grande fréquence de la graphie en 1 dans les noms en -syn- n'est en rien liée à la présence d'un s devant la voyelle; la comparaison de ce groupe avec celui des composés commengant par le préverbe Syn- présente également une divergence radicale (cf. les tests n° T244). Peut-étre, en définitive, la tendance spéciale qui marque ce groupe estelle simplement liée à la position de l'upsilon par rapport à l'initiale des noms impliqués : il est toujours situé en troisiéme ou quatriéme syllabe. On a vu l'importance de la position dans la dégradation de la transcription d'upsilon (cf. supra, 8.22). La répartition des graphies dans l'ensemble des noms commengant par le préverbe Syn- (cf. le tableau n? T245) ne présente aucune variation sensible
(cf. les tests n? T246). 8.232.5. Upsilon devant les autres consonnes
A. Upsilon devant sigma Une plus grande fréquence de la graphie savante se marque devant sigma au I” siécle : elle a pour seul corollaire la rareté de la graphie V dans ce
290
CHAPITRE
8
contexte (cf. les effectifs du tableau n° T247 et les tests n° T248). Deux groupes étymologiques se distinguent dans cette classe par l'importance de leurs effectifs : Dionys- et (-)chrys- (pour les effectifs et les noms impliqués,
cf. les tableaux n? T249 et T250). Le premier des deux groupes étymologiques, celui des dérivés de Διόνυσος, n'est affecté d'aucune tendance divergente, que ce soit par rapport à l'ensemble des autres occurrences d'upsilon ou par rapport au reste de la
classe d'upsilon devant sigma (cf. les tests n? T251). L'autre groupe étymologique, celui des noms qui contiennent le théme χρυσός (éventuellement comme second élément de composition), présente une répartition moins régulière des effectifs : la comparaison de ce groupe avec les autres occurrences d'upsilon, dans tous les noms ou seulement devant sigma, révèle la faible fréquence de la graphie en v ou de celle en 1 dans cette classe par rapport aux ensembles plus larges (cf. les tests n° T252). C'est vraisemblablement à ce groupe qu'est due la tendance favorable à
la graphie savante qui affecte la classe d'upsilon devant sigma. En effet, le reste de la classe d'upsilon devant sigma, une fois soustraite les occurrences du théme (-)chrys-, ne s'écarte pas de l'ensemble des autres occurrences d'upsilon, toutes positions confondues (cf. les tests n? T253).
La comparaison de l'ensemble de la classe d'upsilon devant sigma avec les autres occurrences (supra), indique une fréquence anormalement élevée
de graphies en I aux Π| et IV“ siècles (la répartition des graphies au 11° siécle étant par ailleurs totalement normale). Cette divergence s'explique intégralement par la présence, parmi
les effectifs de ces deux siècles, du
groupe étymologique Dyscol-, dont la répartition particulière est déjà apparue ailleurs
(cf.
8.231.4,B,
note
n?
42).
Une
fois
les effectifs
de
ce
groupe
soustraits de ceux de la classe d'upsilon devant sigma, celle-ci présente une répartition de graphies quasi identique à celle de l'ensemble des occurrences
d'upsilon (cf. les tests n? T254)?!. B. Upsilon devant lambda La grande fréquence de graphies en v devant ἰ (cf. les effectifs et les tests aux n? T255 et T256) s'explique en premier lieu par la place importante qu'occupent dans la classe concernée les noms contenant un upsilon devant I géminé, tels que Bathyllus, Beryllus, Amaryllis?? : au 1* siècle, ils représentent
58 % de l'ensemble de la classe; l'effet de cette tendance sur la transcription 51 Pour le thème Dyscol-, les effectifs de la graphie v sont de 2,50 au 111° s. et 5,00 au iv*;
ceux de la graphie 1 de 8,67 au III s. et 15,00 au IV“. La graphie V n'est pas attestée.
52 Pour une liste des noms de ce type, cf. supra, 8.21.
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
291
de ces noms est examiné ailleurs (cf. 8.21). La différence se manifeste, à ce point de vue, selon que l’upsilon précède un L simple ou géminé (cf. les tests
n° T257). Malgré un pourcentage de graphies en V plus élevé qu'ailleurs, upsilon devant I simple ne s'écarte pas significativement des proportions générales;
par contre, lorsqu'il précède un ! géminé, il présente une nette divergence. Par ailleurs, il convient de préciser que, parmi les noms de la premiere série (upsilon devant / simple), plus de la moitié présente le groupe -yl- en fin de théme, juste devant la désinence. Cette conformation a pu les rendre
proches, dans l'esprit des locuteurs latins, des diminutifs latins en -ulus? et ce rapprochement a pu induire le maintien de la prononciation ancienne en [u] dans les noms grecs?*; le fait que, dans un tel contexte phonétique, le / latin
soit vélaire a certainement contribué à favoriser la prononciation d'arriére, au détriment des nouvelles valeurs vocaliques en [ü] et [i], plus antérieures. On peut supposer que les noms en -yil- distingués plus haut (cf. 8.21), qui souvent sont également des diminutifs®, ont, eux aussi, subi l'effet de cette
analogie et l'influence de ce contexte phonétique. C. Upsilon devant rho Pour les effectifs, cf. le tableau n? T258. Les tests indiquent à la fois un excés de graphies en V et une fréquence trés faible de graphies en 1 (cf. les
tests n° T259). En réalité, pour pondérer la portée de ces résultats, il faut tenir compte d'un groupe étymologique déjà rencontré, celui de Philargyrus/-is, pour lequel la graphie en V est netternent privilégiée. Pour le premier siècle, on trouve 99 occurrences de la graphie V devant rho (cf. le tableau n° T258); les 54,50 occurrences de la méme graphie pour Philargyrus (cf. 8.231.3) constituent
donc une part importante de ce nombre. Pour le groupe Philargyr-, les effectifs de V sont quasiment aussi nombreux que ceux de Y (ibid.), ce qui ne se
produit pour aucun autre des groupes ou classes distingués dans les pages qui précédent. Aprés correction par soustraction du groupe étymologique particulier,
on observe (cf. les tests n? T260) que, pour le I” siècle, la proportion de la graphie V est redevenue normale. Par contre, la graphie en I reste trés peu
53 Cf. LEUMANN, p. 308-309. 5* p. ex., Hedulus (1 s., 19180); Erotulo (1"-11° s., 16948); [H]yparulus (1"—115 s., 33603). 55 Cf. SCHWYZER, p. 485.
292
CHAPITRE
8
employée devant rho%; cette tendance, qui disparaît au 11° siècle, doit être interprétée comme une préférence pour la graphie savante. 8.232.6. Le critère de la consonne suivante : conclusion
L'ensemble des observations qui précédent ne révèle aucune tendance nette et générale qui permette de reconnaitre dans la nature du phonéme suivant upsilon un facteur de variation assuré. Certes, on constate un nombre considérable de phénoménes divergents, mais tous se caractérisent par leur
portée limitée. Dans la plupart des cas, la différence de répartition des graphies que présente une classe par rapport à l'ensemble des occurrences d'upsilon s'explique par l'importance numérique d'un groupe étymologique ou morphologique. Généralement, ce groupe distinct est seul responsable de la variation qui affecte en apparence la classe entiére. C'est le cas du groupe Tryph- pour upsilon devant phi, de Hyg- devant gamma,
de Lyc- et Glyc-
devant kappa, du suffixe -syn(e) devant nu, du thème de χρυσός devant sigma,
du groupe Dyscol- aux 111°-IV* s., enfin de Philargyr- après gamma et devant rho. Hormis ces cas tout à fait particuliers, il reste deux variations dont l'effet est plus étendu : la graphie en v est plus fréquente devant mu, la graphie en v
devant lambda, éventuellement géminé; le second cas s'explique à la fois par l'analogie latine et par la phonétique (comme pour les groupes Lyc-, Glyc-, Dyscol- et Philargur-).
Le caractere sporadique, limité et disparate de ces quelques observations permet de conclure que la nature du phonéme qui suit upsilon n'a pas de réelle valeur en tant que critére d'évaluation de la variation de la transcription, à l'inverse de l'autre critere d'environnement, la nature du phonéme précédent, lequel a montré des tendances qui, sans atteindre la portée de ce qui s'observe pour les aspirées, sont plus sensibles et plus générales.
Cette différence est compréhensible : le phonéme qui précède upsilon fait toujours partie de la m&me syllabe que la voyelle — ce qui, en général,
n'est pas le cas du phonéme qui suit?”; il entretient donc avec elle des liens plus étroits. Dans le cas des occlusives, l'implosion qui suit l'upsilon limite fortement (sinon complètement) l'éventuelle anticipation d'un trait de la consonne lors de la prononciation de la voyelle qui la précède ; inversement, 56 Outre le Philargiro (1 s., 8961) déjà cité, les quelques attestations de la graphie 1 sont :
Mirine (Tu s., 34319); Ismirna (1-11 s., 38284); Lamira (1*-11° s., 28870); Siro, de Syrus A s.. NSA 1925, 406); Piramus (1"—11^ s., 20343; 35385); Smirina (11° s., BullCom. 61(1933), 119). 57 Ce n'est le cas qu'en syllabe fermée, liquides).
surtout pour les spirantes (nasales, sifflantes ou
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
293
lorsqu’un phonème précède un upsilon, la position des organes phonatoires au moment de l’explosion peut influencer le mode d’articulation de la voyelle suivante. 8.233.
Les noms contenant un i originel
En 1901, à propos des inscriptions de Gaule, J. Pirson émettait l'hypothèse d'un lien entre l'emploi de la graphie I pour upsilon et la présence
d'un i dans le corps des mots concernés. Effectivement, un phénomène de ce genre est théoriquement plausible : dés lors que, par facilité ou incompétence linguistique, la prononciation élégante en [ü] tend, à tout moment, à se modifier en [i] dans la bouche des locuteurs latins, ce glissement peut être plus fréquemment amené par un i originel proche de l'upsilon prononcé, celui-ci lui étant assimilé. Il est intéressant de voir si cette hypothése est statistiquement fondée et si elle se vérifie à Rome. Le tableau n^ T261 présente les effectifs des graphies d'upsilon dans les noms contenant par ailleurs un i authentique. Après le 1” siècle on observe, d'une classe à l'autre, une répartition des graphies parfaitement homogène (cf. les tests n? T262); la présence d'un i dans un nom contenant un upsilon n'influence donc en aucune maniére la
transcription de celui-ci. Il n'en va pas de méme au 1“ siècle. Paradoxalement, les tests semblent indiquer une préférence pour la graphie en V, et non en 1, dans les noms contenant un i, ce qui va également à l'encontre de l'hypothèse de Pirson. Comme c'était le cas plus haut (8.231.3), l'apparente tendance qui se dessine dans les tests précédents est provoquée par la présence, dans la classe considérée, du groupe étymologique Philargyr-, dont prés de la moitié des occurrences au I” siécle présentent la graphie V (cf. supra, 8.231.3). Pour
effectuer de maniére valable le test portant sur la présence d'un i originel dans les noms transcrits, il faut totalement faire abstraction de ce groupe. Une fois opérée cette soustraction, on constate que la proportion des graphies en V dans la classe considérée est normale (cf. les tests n° T263). La seule différence observée concerne la graphie en 1; elle est légérement plus fréquente dans les noms contenant un i authentique qu'ailleurs; peut-étre ceci signifie-t-il que l'assimilation envisagée par Pirson s'est manifestée au 1" siècle : dans un pareil contexte, les locuteurs ont eu plus facilement tendance à assimiler le [Ὁ], difficile à prononcer, au i latin. Cette tendance, comme
beaucoup d'autres, disparaît complètement après le 1” siècle. 55 PIRSON, p. 39.
294
8.24.
CHAPITRE
8
Les noms contenant deux upsilon
Parmi les anthroponymes grecs transcrits dans les inscriptions de Rome, ceux qui contiennent deux upsilon sont très peu nombreux : on trouve cinq
noms différents, dont un seul est représenté par un nombre assez important d’attestations; il s’agit du nom Syntyche, qui est étudié ci-dessous. Les autres
noms sont“ : Polychryso (1 s., 8540); Chrysotyche (ti s., 18833);
[H]ypatulus = Hypatylus (1° s., 33603); Poliyonymus = Polyonymus (1*-11° s., 18813); Dans les deux premiers, les deux upsilon sont transcrits par Y. La graphie
V du troisième n'est pas étonnante, compte tenu de son environnement : le groupe -yl- est fréquemment transcrit par -ul- (cf. 8.22). Le quatrième nom présente une graphie double en -IY- (cf. Annexe IL34). Enfin on trouve également un Synagripnus = Synagrypnus au 1” s. av. J.-C. (CIL VI 29456).
Au cours des trois premiers siécles, le nom Syntyche est attesté 81 fois. Les effectifs des combinaisons de graphies
Y- Y, Y-V, Y-1, V-Y et 1 -Y sont
au tableau n° T264°. Les effectifs sont assez nombreux pour permettre d'établir si la présence
de deux upsilon dans un méme nom a induit les transcripteurs à recourir à la graphie en Y avec une fréquence plus grande que la normale ou si, au contraire, la qualité de la transcription en est diminuée. Les deux éléments qui composent ce nom — c'est-à-dire les deux upsilon du nom — sont d'abord étudiés séparément (cf. les effectifs au tableau n° T1265). Il convient d'abord d'établir si la transcription du préverbe Syn- et du théme -tych- dans Syntyche est meilleure ou moins bonne que dans l'ensemble des occurrences d'upsilon et dans la famille étymologique à laquelle ils
appartiennent respectivement! . La transcription de l'upsilon du préverbe Syn- dans le nom Syntyche ne présente aucune différence l'opposant aux autres occurrences d'upsilon, que ce soit en général ou dans ses autres occurrences (cf. les tests n? T266).
39 On trouve en outre une forme incomplète Polyo[-] (1"-111° s., 12455), qui a toutes les chances de correspondre au nom Polyonymus. 9? Pour les attestations qui présentent une graphie populaire à côté d'un v (p. ex. Syntuche,
IS
s., 26860; Syntiche, 1°-11° s., 11079), cf. SOLIN, Namenbuch, p. 148-150.
$! Pour tous les tests calculés ci-dessous, il est nécessaire de cumuler les effectifs des deux premiers siècles, voire des trois siècles au cours desquels le nom Syntyche est attesté.
LA
TRANSCRIPTION
D’UPSILON
295
Ii en est de méme pour le thème -tych- : rien n'oppose la proportion de la graphie Y dans Syntyche à la répartition normale des graphies (cf. les tests n? T267). La dernière observation porte sur la totalité des upsilon de Synryche, sans
tenir compte de leur position. En se basant sur les pourcentages atteints par chacune des trois graphies dans les effectifs des trois siécles cumulés, il est possible d'établir leur probabilité théorique respective. Les effectifs d'upsilon
aux I"
s. et les pourcentages des graphies sont les suivants :
Total 7282,33
Y 6505,17 89,33 %
V 444,17 6,10 9
I 333,00 457%
En conséquence, toutes classes confondues, on peut conclure que la probabilité d'apparition de la graphie en v est de 0,8933, celle de v de 0,061 et celle de 1 de 0,0457. Le nombre d'upsilon contenus dans les occurrences
de Syntyche aux 1*'—1II* s. s'élève à 162 (= 81 x 2), soit 147 graphies Y, 2 V et 13 1. Selon les probabilités calculées sur base de la transcription générale d'upsilon, les effectifs théoriques pour chacune des trois graphies devraient être : 162 x 0,8933 162 x 0,0610 162 x 0,0457
= = =
14472 9,88 740
Y; v; 1.
Les tests comparant entre eux ces effectifs observés et théoriques ne montrent qu'une seule variation, qui concerne la graphie en V (cf. les tests n? T268) : elle est trop peu nombreuse dans Syntyche par rapport à ce que les probabilités générales laissaient attendre. Cette particularité est en partie due à l'existence d'une tendance comparable dans la transcription du groupe des composés dérivés en -tych- (cf. 8.231.4), mais ce rapprochement ne peut expliquer totalement ce qui s'observe dans Syntyche : la méme tendance ne se manifeste pas dans la classe des noms en Syn-, or la graphie Sun- n'est pas plus fréquente que -tuc(h)- dans Syntyche. Ce dernier fait s'explique peut-étre par le premier : dès lors que la graphie en V est rare dans -tych-, ce sont les graphies en Y et en I qui sont privilégiées. Cette tendance particulière affectant la transcription du second élément du nom a sans doute induit les transcripteurs à identifier la notation du premier upsilon avec celle du second; dans la plupart des attestations, il s’agirait, en réalité, d'une sorte d'assimilation, tant graphique que phonétique, ou plutót d'une uniformisation de la prononciation des deux voyelles, c'est-à-dire [Ὁ] ou [i], noté I ou v.
296
CHAPITRE
8
En définitive, pour autant que ce seul nom soit une base d’analyse suffisante, il apparaît que la transcription d'un nom à deux upsilon n'est en aucune manière affectée des tendances qui marquaient celle des noms à deux aspirées. — Alors que les transcripteurs avaient une tendance marquée à ne noter qu'une aspirée sur deux au moyen d'une graphie en H (cf. chapitre 4), la proportion de graphies en Y dans Syntyche n'est pas inférieure à celle des noms à un seul upsilon (la transcription d'un nom à deux upsilon n'est pas moins bonne que celles de tous les autres). Au contraire, on n'observe aucune occurrence d'un
nom à deux upsilon sans graphie savante : les formes *Suntuc(h)-, *Sintic(h)-, *Suntic(h)- ou *Sintuc(h)- ne sont pas attestées.
- Le premier upsilon n'est pas proportionnellement mieux transcrit que le second, alors que ce phénomène s’observait dans les noms à deux aspirées (cf. chapitre 4) : pour Syntyche, on trouve sept graphies populaires en premiere syllabe (Syn-) contre huit en deuxième (-rych-).
Chapitre 9 Les emplois fautifs et hypercorrects du signe Y
On a vu que le signe H, qui transcrit l’aspiration initiale grecque et est intégré dans les digrammes notant les occlusives aspirées (CH PH TH),
est inséré dans de nombreuses formes épigraphiques, à des positions où l'étymologie n'admet pas sa présence : essentiellement à l'initiale vocalique et après les signes d’occlusives sourdes (C, T et P). Ce phénomène prend trois formes différentes, selon que le signe H apparaît dans un nom qui est dépourvu d’une aspiration originelle (H parasite) ou en contient une et, dans
la seconde éventualité, selon que cette aspiration est également transcrite au
moyen d’un H (report de H) ou non (transfert de H)!. Un phénomène comparable se produit dans l'emploi du signe Y, graphie savante transcrivant upsilon: dans plus d’une forme, Y apparaît à des positions
qui ne correspondent pas à cette voyelle. Il convient de déterminer la nature exacte de ces emplois fautifs du signe Y et d'établir dans quelle mesure se vérifie le parallélisme avec ce qui se produit pour le signe H. À ce titre, il faut tenir compte, ici aussi, de ce qui oppose les consonnes
que sont les aspirées à la voyelle upsilon et, notamment, de la différence que présente leur transcription respective et, conséquemment, l'emploi abusif de leurs graphies : dans le cas du signe H, le phénomène prend la forme d'un ajout, tandis que le signe Y est substitué à un autre signe vocalique.
L'ensemble des occurrences d’y fautif dans les noms grecs des inscriptions de Rome
est énuméré dans la Liste IL2 et examiné ci-dessous. Les
attestations sont étiquetées selon une numérotation dont il est fait usage pour référence dans les pages qui suivent. Les différentes attestations sont réparties en plusieurs catégories. En premier lieu, la nature du signe vocalique que remplace Y est prise en compte;
deux possibilités sont distinguées : soit Y est mis pour un des deux signes I Ou V, c'est-à-dire ceux qui sont par ailleurs les graphies populaires d'upsilon, ! L'ensemble de cette question est étudiée dans la partie consacrée aux aspirées, chapitre 5.
298
CHAPITRE
9
soit il est mis pour un autre signe (OE, E, O). Lorsque Y remplace un I ou un V, il faut considérer séparément les noms qui contiennent par ailleurs un
upsilon authentique (p. ex. Didymus) et présentent dès lors un phénomène comparable au report ou au transfert du signe H; il faut également distinguer les cas où cet upsilon est transcrit au moyen d’une graphie savante (Y : Dydymus) ou d'une autre (V, 1: Dydimus). À cóté de ces cas existent des noms où Y apparait sans qu'ils contiennent un upsilon (Arsynoe).
Les emplois du signe v dans des mots d'origine latine sont regroupés et étudiés à la suite de ces premières séries.
9.1.
Le signe Y mis pour I Les remarques formulées ci-dessus amènent à distinguer trois classes
dans l'ensemble noms
des emplois du signe Y pour 1 (cf. la Liste II.2,A) : les
ne contenant aucun upsilon originel (Al
dans la Liste 11.2), ceux qui
en contiennent un, transcrit correctement au moyen de v (A2), ceux oü il est noté au moyen d'une autre graphie (A3).
Les emplois fautifs du signe Y soulèvent la méme question que ceux du signe H : transcrivent-ils une prononciation effective ou ne sont-ils qu'un
phénomène graphique, sans signification phonétique? Pour les occurrences de Y pour I qui sont énumérées dans la Liste II,
quelques faits indiquent que, souvent, l'Y fautif n'est rien d'autre qu'une graphie inverse, due au fait que les deux signes I et Y ont, en définitive, la méme fonction, noter un son [i], originel dans un cas, prononciation imparfaite du grec [ü] dans l'autre.
En premier lieu, la substitution d'un Y à I dans un hiatus ne peut raisonnablement s'interpréter par la notation d'une valeur [ü], méme locale ou sporadique. C'est le cas des formes suivantes : — Dyonysa, Zyonysius (n? 38), Dyonisius, Dionisyae (n° 50); — Bacchyus (n? 25), Eutychyus (n° 40), Euticyus, Eutichyane
(n? 52); Melinyae
(n? 14).
Il est difficile d'admettre l'existence d'une prononciation en [ü] pour i à cette position, que ce soit devant la désinence -us ou -a ou dans les dérivés de Dionysus (Dionysius, Dionysia). L'Y fautif des formes de cette série s'explique par la présence, dans les noms impliqués, d'un upsilon authentique,
dont le signe Y a pu se déplacer ou se reporter (pour reprendre la terminologie utilisée dans le chapitre des aspirées) vers un des deux i en hiatus des dérivés. La tendance négative qui frappe l'emploi du signe Y authentique devant voyelie (cf. 8.232.1) permet de préciser la nature de ces formes : elles consti-
tuent peut-étre une réaction locale à cette tendance, certains transcripteurs
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
ET HYPERCORRECTS
DU SIGNE Y
299
ayant jugé judicieux de restaurer le signe d’un upsilon devant un hiatus, c’est-à-dire à une position où l’on tendait plus facilement à substituer un 1
au signe Y. Cette hypothèse renforce le caractère d’hypercorrection de ces formes.
Y pour I normal apparaît également dans des désinences, nullement susceptibles d’être affectées d'un [ü] pour [i] : ainsi le i du génitif Berylly
(n? 35), ainsi que celui qui précède la consonne du thème dans les formes fléchies Thaydi (n? 19) et Lycnydis (n? 47). Plusieurs formes affectées d'un v fautif ont de fortes chances d'étre dues à une analogie purement graphique : lorsqu'un i figure à l'initiale d'un nom, qu'il soit précédé ou non d'une aspiration, un transcripteur peut supposer qu'il représente en réalité un upsilon et le noter au moyen du signe correspondant,
donnant ainsi au nom transcrit une initiale en Hy-; cf. Hyppolytus (n? 41), Hysocryse (n? 42), Hyalissi et Hyalisus pour lalysus, (n? 55). Le groupe Hy- était bien connu des transcripteurs, qui apportaient un soin particulier à sa notation (cf. 8.231.1); il n'est donc pas étonnant que cette correction spécifique ait été parfois excessive. Le cas des formes Dydymu(m), Dhydymus
(n? 37) et Dydimus
(n? 49)
s'explique également par une analogie, cette fois interne au théme concerné. La similitude des deux premiéres syllabes dans la prononciation latine courante, alliée à la connaissance plus ou moins bien assurée de l'existence d'un upsilon (d'un signe v) dans ce théme, a produit ce type de confusion dans la pratique des transcripteurs : des deux syllabes identiques, ils pouvaient
ne pas savoir quel i devait être noté y et se tromper (Dydimus) ou surcoder la nature grecque du nom (Dydymus). Il s'agit, une fois de plus, de réactions à caractère hypercorrect contre une tendance répandue de la transcription : dans
les autres occurrences du nom, l'analogie de la première syllabe a entraîné dans la notation de la seconde une fréquence de graphies en I supérieure à la normale (cf. 8.231.4,B). Dans quelques formes un Y fautif s'allie à une graphie hypercorrecte en H, l'ensemble dénotant un souci excessif de marquer la nature grecque des noms transcrits : (outre les trois cas en Hy- cités ci-dessus) Dhydymus
(n?
37), Hepyfanius (n? 10), Niycherati (n? 28)?. Enfin trois types d'indices qui avaient été invoqués pour les emplois fautifs du signe H sont également valables pour !' v fautif (cf. chapitre 5). 2 Dans la forme Niycherati (n? 28), on a en fait affaire à une graphie double mêlant Y et i, comparable à celles qui apparaissent parfois pour transcrire un upsilon authentique (cf. Annexe
11.34).
300
CHAPITRE
9
a. Dans un nombre important de formes la substitution du signe v à un I est liée à la présence d'un upsilon authentique : le transcripteur savait que dans la transcription du nom devait entrer un Y, mais par ignorance, hésitation ou excès de zèle, il l’a mal placé, tout en notant l'upsilon authentique au moyen d'un Y (série B) ou d'un 1 (série C). b.
Certains
thémes
subissent
les
deux
phénoménes
(report
et
transfert),
certaines formes ayant deux v, d'autres un seul, mal placé : Calytyce (n? 36) — Calytic- (n^ 48)
Eutychyus (n° 40) — Euticyus (n° 52) Epythy (n)canus (n° 39) — Epyti (n)chanus (n° 51)
(H)yppolyt- (n° 41) - Yp(p)olit- (n° 53)
Dydym- (n? 37) - Dydim- (n? 49) On
notera que deux de ces thémes
figurent également parmi
ceux
qu’affecte le déplacement du signe H : -tych- et Epitynchanus (cf. 5.35)°. c. Dans ce type de formes avec « déplacement » ou «report» du signe Y, la mobilité de celui-ci plaide également pour l'hypothése d'une graphie sans signification phonétique, ne notant qu'un simple [i] : on a vu plus haut que l'Y de Dionysius/a était susceptible de provoquer la notation hypercorrecte des deux i en hiatus (n? 38 et 50). Les formes examinées ci-dessus ont donc toutes les chances de n'étre
dues qu'à un simple procédé graphique qui relève de l'hypercorrection; il a pour cause l'ignorance ou la faiblesse des connaissances des transcripteurs et n'a pour but que de marquer la nature grecque d'un nom.
Il existe toutefois, à côté des cas examinés ci-dessus, quelques formes pour lesquelles certains éléments imposent d'envisager l'hypothése d'un lien
entre l'apparition d'un Y non étymologique et une prononciation particuliére. 9.11.
Y pour iota devant mu En premier lieu, la premiere partie de la liste révéle huit formes dans
lesquelles v fautif apparaît devant un m : Alcyme
(n° 1), Amerymnus
(n°
2), Eulymenus (n? 8), Trophymo (n? 21), Zosymi (n? 22), Anthymus (n? 24), [Cl]ymatius (n? 6), Lymeni (n° 12). 3 Outre les thèmes déjà cités (Dhydymus, Hepyfanius, Niycherati), c'est aussi le cas d' Alcimus (cf. n? 1) et d'Irene (n° 11). 4 Cf. PIRSON, p. 40: « L'épel grec v, bien que d'origine savante, a été également adopté par les lapicides. Ils s'en servaient, il est vrai, assez maladroitement; ils le substituaient à la voyelle i, surtout dans les mots d'origine grecque, croyant sans doute par là faire preuve d'érudition. »
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
ET
HYPERCORRECTS
DU
SIGNE
Y
301
Cette série peut être mise en rapport avec une des tendances que l'analyse quantitative des répartitions de graphies a permis d'observer : le signe Y est
plus fréquemment employé devant mu qu'aux autres positions (cf. 8.232 2). Il ne faut pas aller jusqu'à supposer que le i des formes avec v fautif devant mu avait acquis une valeur [ü]. La meilleure explication doit peut-être se chercher du cóté de la voyelle intermédiaire latine, dont la valeur devait étre située entre i et u, sans pour autant s'identifier à [Ὁ] (cf. Annexe II.31). C'est
essentiellement devant consonne labiale et surtout devant la nasale m que cette voyelle existait en latin (optumus). Placé dans la méme position, un i
original dans un nom d'origine grecque a pu étre assimilé à cette voyelle. C'est ce que semblent confirmer les formes suivantes, oà, dans le méme contexte, parfois dans les mêmes noms que les précédents, un u est mis pour LA
Sosumus = Zosimus (Aug., BLOCH 308)
Amerumni = Amerimnus (1° s., XV 2172) Pronumu(s) = Phronimus (1“ s., 6937) Nostumus = Nostimus (11° s., Graff. Pal. II 294) La voyelle intermédiaire n'avait toutefois pas la valeur [Ὁ]; il est donc peu probable, si l'hypothése avancée ci-dessus est exacte, qu'il faille supposer
un passage de [i] à [ü] dans des mots grecs devant m. Il faut tenir compte de la part d'imprécision et d'hypercorrection qui doit entrer dans les graphies en
-ym- pour -im-$. 9.12.
Le signe Y pour I aprés consonne labiale
I] existe un nombre limité de mots d'origine purement latine pour lesquels les inscriptions conservent des attestations plus ou moins nombreuses de graphies en Y là où l'on attend un i. Dans tous ces mots, i est noté Y dans un méme contexte phonétique : à la suite d'une consonne labiale, essentiellement f, v et m; les deux premières, à vrai dire, sont des labio-dentales. Ci-dessous une liste non exhaustive d'attestations de cette graphie. Firm- : Fyrmus, VI 2500; 7348;
17889;
18018; Fyrmu(s), 35261;
Fyrmo,
19063;
21857; 26710; 36150; Fyrmum, 31039; Fyrma, 38352; Fyrmiani, 17928; Fyrmino, 21874; Fyrmina Fyrmi, 38053; Fyrmus, XIV 429; Fyrmina, XIV 966.
5 Cf. l'argument de Sturtevant (p. 121): si la voyelle latine avait valu [U), les Latins n'auraient pas manqué d'employer abondamment le signe Y pour la noter.
6 Seules les deux dernières formes en -ym- (Clymatius et Lymeni) ne peuvent être expliquées par cette hypothèse, la voyelle intermédiaire n'apparaissant pas en syllabe initiale (cf. Annexe
131).
302
CHAPITRE
miser- : myseram, VI 3452; my[s]ero, VIII 7759; myseros, VIII 9513; myseri, 3488; myserae, X 2496.
9
IX
fid- : fydes, VIII 7156; fydeles, VIII 15724. uir : byyris, VI 3722a = 31038; uniuyrae, XI 1800; unibyriae, XIV 418; byro, ILCV 1537; unibyr-, VI 12405; 23606.
uirg- : Byrginio, VI 2499; Byrginio, XIV 1064; byrgo, ILCV 2934. Nombre d'auteurs supposent que ces graphies sont dues à une modification du timbre de la voyelle latine [i] qui, sous l'effet de la labiale précédente, aurait pris une valeur [ü]". Leur déduction s'appuie par ailleurs sur les affirmations de certains grammairiens latins?.
Si ces graphies notent réellement un changement de timbre consécutif à une assimilation, on peut supposer que ce phénoméne est également à l'origine de quelques graphies en Y pour I dans des formes de noms grecs, soit, aprés m, quelques occurrences du théonyme Μίθρας (n° 15); apres f, les dérivés du thème φίλος : Panfyl[us] (n? 16), Fylotere, Phylotero (n? 17),
Fylostrat(us) (n° 30), Fyylargus (n° 31), Phylargiris (n° 60); et même, après
p : Epyfanus (n? 10), Epytafium (n? 32), Epyti (n) ychanus (n? 51)°. Cette explication des formes en uyr- ou fyd- ne fait cependant pas l'una-
nimité : d'autres auteurs insistent sur leur rareté!? ou leur caractere tardif!!. À l'appui de la thése non phonétique, on peut citer d'autres occurrences de cette graphie dans des mots latins, en dehors de tout contexte favorable à une modification du timbre vocalique; ce sont de simples emplois hypercorrects du signe Y valant I: Ynfanti, XII
1728; ocyus, IX 5566; lyntrari, lyntrariorum, II 1182; relyquie, VIII
23921; Bohetyus, XII 1213; Ghotycus, XII 5563.
9.2.
Le signe Y mis pour V Dans cette classe il faut distinguer les cas, assez rares, oü le signe Y est
mis pour un V transcrivant normalement le [u] grec (ou), voyelle issue d'une ? Cf. SOMMER,
p. 63; LINDSAY, p. 29; LEUMANN,
p. 51-52; ALLEN,
VL, p. 58.
8 Cf. ALLEN, ibid ; PERL, pp. 230, note n? 105. Ces auteurs citent Priscien, Donat et Marius Victorinus.
9 On trouve une forme Fuleros = Phileros (1V* s., ICVR 4305) où un V est substitué au signe Y pour i, sans qu'il soit possible de déterminer si ce V représente un u effectivement prononcé ou s'il procède d'une mauvaise gravure d'un v.
10 Cf. OMELTCHENKO, p. 102. Il STURTEVANT, $ 126c, p. 121 : « unibyriae et Byrgenio sont assez tardifs pour que nous puissions considérer
y comme une variante graphique pour i. »
LES EMPLOIS
FAUTIFS
ET HYPERCORRECTS
DU SIGNE Y
303
ancienne diphtongue (Liste Π.2, B1), et l'emploi du même signe v (Liste II.2, B2) au lieu de v dans les digrammes latins AV et EV qui transcrivent les diphtongues grecques au et eu (pour cette dernière, la plupart du temps à
l'initiale, soit εὐ- en composition). Dans la seconde série, on trouve un thème qui contient un autre upsilon : Eutych-; tous les autres présentent un Y fautif indépendant de l'éventuelle présence d'un upsilon (cf. la Liste II.2, B2 pour la liste des attestations).
Dans les digrammes transcrivant les deux diphtongues au et eu (série B2), l'emploi du signe v ne peut avoir aucune valeur phonétique. Cette graphie, qui est manifestement une hypercorrection, procéde, chez les transcripteurs, d'un désir mal venu d'afficher leur connaissance de l'orthographe en employant un signe de graphie savante. Ce souci est certainement renforcé
par une tendance à la simplification du systéme graphique, lié aux associations que les Latins pouvaient établir entre leur alphabet et celui des Grecs : ils pouvaient choisir de transcrire de manière unique et homogène le signe de l'upsilon, une telle transcription n'étant d'ailleurs qu'une simple translittéra-
tion!?. Dans le thème Eutych-, la présence d'un second upsilon, dont la transcription est exceptionnellement soignée (cf. 8.231.4,A), a certainement favorisé l'extension de la graphie v à l'autre signe grec. Il ne faut sans doute pas voir autre chose qu'une hypercorrection dans
l'emploi de v pour v voyelle (série B1, n? 62 à 65). Hormis le m de la troisième forme (Pothymeni, n° 64) on ne note aucun contexte phonétique favorable à une mutation du timbre vocalique!?. La forme Eliys (n? 96) est particuliérement aberrante (cf. supra). La graphie Y pour V est également attestée dans un nombre important
de mots latins!^. -
Ayr(elia), CIL XIV 2330 Claydi, CIL VI 15303; Claydio, Claydius (ter), Claydia, CIL VI 15282.
— — —
Corneliuys, CIL VI 34100 Emiliys, CIL VIII 16283 (gentilice) deliciym, CIL VI 12096 daeorym = eorum, NSA 1957, 357
12 Cf. ZILLIACUS, p. 9: « EYLOGIAE semble n'être qu'un essai purement orthographique de
rendre la manière d'écrire grecque. » 13 La deuxième forme (Donysae = Donusa, n° 63) est ambiguë : elle pourrait provenir d'un Dionysia; cette hypothèse est cependant peu probable : le nom Donusa est attesté quatre fois à Rome
(au 1° s.) avec v (Donusa, 4470; 6849; Donusae, 4620;
14950).
M La graphie Y pour V apparaît également dans des toponymes étrangers : Astyrum, CIL VIII 9047; Astyriae, CIL VII 18273; Lyg[dunum ?], CIL XIII 6951b; Sacynto = Sagunto ( ?), CIL ἢ 6254.9.
304
—
—
-
CHAPITRE
9
[pre]sbuterym, CIL TI 14207
([S]atyrnino, CIL VI 25917; Satyr[nin]us, CIL VI 36300. Tertylai, CIL VY 8677; Tertylliano, 10700; Tertyllae, 13564; 15612; Tertylla, 21986; 22908; Tertyllina, 27629; Tertylla, 29700; Tertyllo, 31153; Tertyle, CIL IX 3717; Tertyllinae, CIL III 15031; Tertyliae, CIL XIV 1560. Re[s]titytus, CIL VIE 11902. Calpyrnius, CIL V 379 Ryssatae, CIL VI 10072 myliere[s], CIL XII 4524
— — —
contybernali, CIL IX 2608 inclyto, CIL U 4108; inclytus, CIL X 6850; inclytis, CIL VIII 969 tity{lum], CIL XIII 3933
—
pyeras, CIL IV 1956a; 1956c
-
Salystiae, CIL X 496
Dans cette liste, on trouve d'abord une série de formes dans lesquelles la graphie en Y a une nature strictement hypercorrecte : les formes en AY pour
la diphtongue latine et l'emploi d'v dans les désinences -um et -us!?. La plupart des autres formes s'expliquent sans doute de la méme maniere'®. On explique l'orthographe inclytus par l'analogie avec le grec χλυτός7. Dans Tertyll-, l'analogie des noms grecs terminés par le suffixe de diminutif en
-yll- a pu jouer!* (cf. 8.21). En conclusion, l'emploi du signe Y tant pour I que pour V est essentiellement dü à sa nature de graphie savante, dont le prestige pouvait inciter
plus d'un transcripteur à l'employer de maniére fautive. Cette explication n'exclut nullement la possibilité de prononciations individuelles ou locales,
sporadiquement notées dans la transcription?, mais celles-ci devaient être limitées, à la fois dans l'usage général des locuteurs latins et dans les contextes phonétiques concernés.
Il reste à examiner quelques occurrences d'v dans d'autres conditions; elles ne font que confirmer ces conclusions.
15 La forme Ayr. coexiste avec un Aureliae dans la même inscription; à côté de deliciym on trouve Laydice ; à côté de Calpyrnius, Calpurnio et Calpurniae.
16 Cf. LEUMANN, p. 52. U ALLEN, VL, p. 53. 18 Cf. LEUMANN, ibid.
19 Cf. ALLEN, VL, p. 53.
LES
9.3.
EMPLOIS
FAUTIFS
ET
HYPERCORRECTS
DU
SIGNE
Y
305
Le signe Y comme représentant de l’épenthèse
Deux noms propres présentent, à l’intérieur d'un méme groupe consonantique -θμ-, une épenthèse en v. Isthymi de Isthmus (1 —11* s., 385472)
Rythymus = Rhythmus (1" s., 383692)
On trouve également, pour ces deux thèmes, des formes avec épenthèse enI: Isthimidius (1 —-11* s., 29001)
Rythimiano (1 s.), dans la même inscription?
Eurythimio (I*-1t* s., 14899)
L'existence de ces formes parallèles permet de supposer que dans Isthymi et Rythymus le signe Y a la même valeur vocalique et n'a d'autre cause que
l'hypercorrection. Dans le deuxiéme cas, la présence d'un upsilon authentique correctement noté a pu provoquer le choix d'un Y pour l’épenthèse. On notera cependant que l'épenthése en Y apparait devant un m, ce qui rapproche ces deux formes des occurrences du signe Y hypercorrect à la méme position (cf. 9.11). Il est donc possible que la méme hypothèse d'ordre phonétique rende compte de ces deux épenthèses. La forme bibyliotece (CIL VI 4432a) présente apparemment une épenthése en v. S'il ne s'agit pas d'une simple erreur (une sorte de dittographie), la graphie compléte de cette forme, avec épenthése, pourrait constituer une combinaison des deux graphies possibles pour ce mot : bybl- et bibl- (cf. n? 33). Enfin, on trouve un Acyme pour un 4 épenthétique.
pour Acme
(CIL XII 4650), oü v est mis
9.4.
Y pour une autre voyelle que i ou u
9.41.
Y pour OE Eumyro de Eumoerus (ul s., RAC 51(1975), 48 n° 29) Acryciae de Agroecia (111°-Iv* s., ICVR 17692) Omonya = Homonoea (1*—1i* s., 24303) [Ho]monyae ('-nf s., 34765) Eunyae = Eunoea (1”-ı11“ s., 18328)
L'emploi du signe Y pour la diphtongue ox découle de la valeur vocalique qu'a acquise cette derniére en se monophtonguant et qui l'a rendue proche de 2 S'il ne s'agit pas d'une faute pour Euthym-, cf. Annexe 11.22.
306
CHAPITRE
9
celle d’upsilon, sinon identique (cf. Annexe Π.35). Ces graphies inverses ne sont donc pas à proprement parier des hypercorrections, mais des fautes dues au fait que la voyelle originelle était beaucoup plus fréquente que l'ancienne diphtongue. Les trois dernières formes sont parallèles aux graphies en 1 fréquentes pour l'ancienne diphtongue en hiatus (Eunia, Homonia, cf. Annexe I1.35); elles constituent un compromis entre la notation de cette prononciation
et le respect partiel de l'orthographe savante?! . 9.42.
Y pour éta L'usage d'un signe Y là où l'étymologie pose un [e] long est très rare;
on ne compte que trois formes à Rome?, toutes tardives : Hyraclo de Heraclius (1V* s., ICVR
12650)
Eryne = Irene (ul s., ICVR 13092) Calymera = Calemera (1V* s., MAI, Nova coll. V 423, 4) Le signe Y dans ces formes est une simple hypercorrection pour une voyelle [i], produite par la mutation du timbre du [e) long ouvert du grec
(iotacisme), qui s'est produite assez tardivement (11° s. ap. J.-C.)?. Il existe un nombre suffisant de formes parallèles attestant le timbre (i] d'un ancien
δία dans les thèmes concernés : Irineri (1I -11i* s., 13146); Herineus (11 -1V* s., ICVR 14366); Hirineus (ICVR 8772); Irineu (ICVR 14366); Irineus (ICVR 6762); Irineti (ICVR 16281; ICVR 9931); Erinetis (1V* s., ICVR 14365); Irine (ICVR 11926); Irineti (ICVR 15772); Irine (1v°-V* s., ICVR 2928). Calimera
ICVR
(i11°-1V* s., ICVR 6607; ICVR
6922; ICVR
12583); Kalimera
(1V° s.,
108%).
Dans la deuxième
série, une analogie avec les composés
à premier
élément en Cal(l)i- (Callityche, etc.) n'est pas exclue. 9.43.
Y pour epsilon Une explication du même type s'applique aux quelques cas de v pour
epsilon : il s'agit d'hypercorrections pour un timbre [i]; les signes 1 et E s'emploient fréquemment l'un pour l'autre, en raison de l'ouverture du [i] bref, qui le rapproche de [e] (cf. Annexe II.36). 21 Cf. en outre, Fybe = Phoebe (CIL X 2467); Agrycius (CIL V 5766). La forme Phyebae pour Phoebe (CIL ΠῚ 2696) semble combiner la graphie hypercorrecte en y et la graphie phonétique en E.
72 En outre Hysichius en Dalmatie (CIL III 14784). ?3 Cf. ALLEN, V, p. 71; LEJEUNE, p. 237; THREATTE, pp. 165-170.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
ET
HYPERCORRECTS
DU
SIGNE
Y
307
Thelyphus = Telephus (1° s., 10187) Archolyon = Archoleon (1 s., 14938)
Agylis = Agele (n° s., RAC 47(1971), 219) Ermogyne = Hermogene (111 s., BAC 4° ser. 4 (1886), 165) Symni = Semnus (IV°-v“ s., ICVR
13633)
Ici aussi, du moins pour les thèmes des quatre derniers cas, il existe
plusieurs formes avec I pour E, à partir desquelles ont pu être produites les formes hypercorrectes en y. Pour Archoleon, on trouve la fermeture de e devant voyelle dans Clioni de Cleon
(17 s., 4885); Lionnas = Leonas (1” s., 20106); Liontius = Leontius (II —Il^ s., ICVR 11214). Pour Agele : Agile (1” s., 35145); Agileia (1" s., 8656); Agilini (1*-11* s., 11254); Agileni (I1^-v^ s., ICVR 1278). Le thème -gen- (Hermogene) présente un i dans Theagines = Theagenes (I7 s., 27347) et Euginio de Eugenius (111°-1V* s., ICVR 12615) Pour Semne : Simne (1* s., 11107); Simene = Semne (1* s., 10358). 9,44.
Y pour omicron
Hormis la forme Pylodamus (1*-11° s., 25338) qui, si elle provient d'un Polydamus (cf. Annexe 11.36), présente une métathése, on ne trouve que trois formes où Y remplace éventuellement un oO.
à Rome
Dans Autydore = Autodorus (111° s., 1056 IV,84), v peut être mis pour v (soit [u] par fermeture de [o], cf. Annexe II.36), soit pour I (par reconstruction artificielle d'un composé, cf. Annexe 11.36).
Dans Dioscyrides (1* s., 7991), il s'agit sans doute d'un Διοσκουρίδης plutôt que d'un Atooxopl5rc, donc d'un v pour V2. Il en est de méme dans Laydice (1” s., 12096), qui n'est dû qu'à l'insertion d'une graphie hypercorrecte dans une forme Laudice, fréquente pour Laodice,?5 avec fermeture de la voyelle et réduction du groupe vocalique
à une diphtongue#. La forme Berynice (1" s., NSA
1920, 288) peut aussi bien se rapporter
à la forme originelle Berenice qu'à la forme reconstruite en Beronice (cf. Annexe 11.36); le signe Y s'y trouve donc employé pour e (cf. supra) ou o.
7^ Cf. en outre un nom latin : Victyrini (CIL III 14914). 25 p. ex. Laudice (I** s., 8644); pour les autres occurrences à Rome, cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 217-218.
26 Cf. STURTEVANT, $ 123e, p. 118.
Chapitre 10
L’inconstance dans la transcription d’upsilon
10.1. Les inscriptions contenant plusieurs upsilon Il arrive assez souvent que la transcription des multiples upsilon contenus
dans les noms d'une méme inscription ne soit pas constante : dans de tels cas, le transcripteur a recouru à une graphie savante dans certains, à une graphie
populaire dans les autres. Ce phénomène d’inconstance dans la transcription à l'intérieur d'une même inscription s'observe également pour les phonémes aspirés (cf. chapitre 6). Les cas d'inscriptions qui, à côté de graphies savantes en
Y, présentent
des formes
avec
V ou
I sont examinés
ci-dessous.
Ils
sont rangés selon la nature respective des graphies cooccurrentes; l'étude qui en est faite doit permettre d'établir, autant que possible (c'est-à-dire en tenant compte des facteurs difficiles à appréhender que sont la distraction des transcripteurs et les hasards de la conservation des inscriptions), les causes de ces incohérences et, finalement, leur nature. Le premier cas s'explique aisément. 1. Nyissa = Nysa - Philargurus (1** s., 10329)
Dans l'inscription n° 1, la graphie en V de Philargurus n'a rien d'étonnant : au I” siècle, elle est quasiment aussi fréquente que Y dans ce thème et l'origine de son emploi est essentiellement phonétique ; le transcripteur a donc noté sa prononciation, bien répandue pour ce nom, tout en restant attentif à
transcrire l'autre nom au moyen d’une graphie savante — cette transcription n’est d’ailleurs pas parfaite, comme en témoignent la gémination de s et la graphie double en -YI- (cf. Annexe IE.34). La série suivante rassemble
des inscriptions où une
coexiste avec une graphie en 1.
2.
Chisis = Chysis - Nymphe (I s., 37473)
3.
Doriphorus - Thymoite (1{*-ıl s., 18757)
4.
Eufrosinus - Cyrille (1“-11* s., 19977)
5.
Euticus - Symmachi (1* s., 20980)
graphie
savante
310
6.
CHAPITRE
10
Euticis — Isocrysi (1 s., 27630)
7.
Gliceriae - Didymus (1”-11° s., 15812)
8.
lalissi — Eutychi (π΄ s., 31034)
9.
Nedimo - Aeuthychidi (1*"—i1* s., RendIstitLomb. 103(1969), 91 n? 6)
10.
Phillis = Phyllis — Eutychus (1-Y* s., 38384)
11.
Polibio — Chryseroti (11^ s., 10851)
12.
Polibianus Polibius — Tycheni (1"—I1* s., 22667)
13. 14.
Nedimus — Sintyche (1t^—1ii* s., 28896) Syntice — Satyro (1*-ı11[° s., 33657)
Si limitée soit-elle, on y trouve un nombre intéressant de formes dont la graphie, savante ou populaire, s'explique parfaitement par une des tendances que l'analyse quantitative des répartitions a dégagées. Ainsi, parmi les formes avec I, Euticus (n° 5), Euticis (n° 6) et Syntice (n° 14) s'expliquent par l'analogie du suffixe -icus (cf. 8.231.4,A); La forme Eufrosinus (n? 4) comporte le suffixe -syn-, dont la transcription en 1 est fréquente (cf. 8.232.4), tout comme celle de Nedimus (n? 9 et 13) (cf. 8.231.4,B). Dans les deux formes Chisis (n? 2) et Phillis (n? 10), l'emploi de la graphie 1 s'explique sans doute par la présence d'un i authentique dans la désinence (cf. 9.233). Enfin, dans Doriphorus
(n? 3) et dans les noms en
Polib- (n? 11 et 12), le choix d'une graphie en I est peut-être lié au fait que l'upsilon est situé à la fin du premier élément de composition : l'analogie morphologique de thèmes tels que Calli- a pu jouer (cf. Annexe II.36). De la méme maniere, certaines formes transcrites au moyen de la graphie savante dans cette série correspondent à des ensembles oü cette graphie est privilégiée : c'est le cas du théme (-)tych- (n? 8, 9, 10, 12 et 13) et (-)chrys(n? 6 et 11). Dans toutes ces inscriptions, le transcripteur n'a veillé qu'une fois sur deux à employer la graphie Y pour ce qu’il pronongait sans doute [1]; dans
l'autre cas, il s'est contenté de noter littéralement cette prononciation, sous l'effet de l'un ou l'autre facteur : ainsi, Sintyche (n? 13) doit sa graphie en Y à l'excellente connaissance qu'avaient les transcripteurs de l'existence et de la forme du thème τύχη, tandis que dans Syntice (n? 14) le transcripteur a été influencé par l'existence du suffixe -icus. D'autres inscriptions présentent des formes avec graphie en V à cóté d'autres en Y. 15. 16. 17. 18. 19.
Psucheni — Hymnus (1*-u° s., 11609) Numphidia Numphidio — Thamyro (11 s., 23161) Dionusio - Chryseis (1" s., 27137) Philura = Philyra - Hyacintus (1" s., 37842) Sthacus = Stachys - Thymele (1*-u° s., 27395)
L'INCONSTANCE
DANS
LA
TRANSCRIPTION
D'UPSILON
311
Si plus d’une forme en Y appartient à un groupe où cette graphie est plus fréquente qu'ailleurs (n° 15, 17, 18), les graphies en V de ces inscriptions ne
paraissent correspondre à aucune des tendances observées. À côté de ces inscriptions, où les upsilon transcrits appartiennent à des thèmes différents, on trouve quelques cas plus paradoxaux où un thème identique, voire un même
nom,
est attesté deux fois, sous deux
graphies
différentes. 20.
Eutuches — Eutychiano (1”-11° s., 17447)
21.
Tucheni — Eutyches (1° s., 19980) Eutucheti — Eutychus (1° s., 19982) Euticia - IUDYCHIDI = Eutychidi (1*-111° s., 29500)
Suntrofus — Syntrofo (1-11° s., 20290) Saturiscus -- Satyrisco Euphrosyne (1^ s., NSA 1915, 49) Dionisius - Dionysius Tityro Cyro Chrysidi (1%-11 s., 27544) Les quatre premiers cas (n? 20-23) concernent les dérivés du thème τύχη. Seul le n° 23 présente une graphie 1 à côté d'une forme avec v;
encore le reste de cette derniére est-il particulier (IV pour EV, D pour T)!. La coexistence de V et Y que révèlent les trois autres cas est intéressante : elle montre que, dans ce thème, un transcripteur pouvait balancer entre Y et
V (et non I) alors que cette seconde graphie est particuliérement rare dans la transcription des noms de cette famille étymologique.
Peut-étre l'explication de ces attestations doubles, v et V, se trouve-t-elle dans la similitude de forme des deux signes impliqués : l'ordinator ou le graveur ont pu tracer une fois sous la forme v ce que le transcripteur avait transcrit deux fois par Y (cf. chapitre 8.15, Note); par ailleurs, sans qu'il soit nécessaire d'invoquer une erreur au moment de l'une des deux étapes finales
de la fabrication de l'inscription, les transcripteurs ont pu considérer que les deux signes V et Y étaient assez semblables pour étre interchangeables et qu'ils pouvaient étre indifféremment utilisés pour transcrire l'upsilon?. L'hypothèse générale d'une confusion des signes Y et V, accidentelle ou volontaire, s'applique également aux autres inscriptions où les graphies v et V sont employées pour le méme nom (n? 24 et 25) : lorsqu'un transcripteur ! La méme inscription illustre la cooccurrence de C et CH dans la transcription d'un méme thème (cf. 6.13). Le fait que les deux graphies savantes Y et CH apparaissent dans la même forme et les deux graphies populaires dans l'autre (Euticia) n'est pas fortuit : l'étude quantitative des dérivés en -tych- a révélé la proportion anormalement élevée de la combinaison -IC- dans les
attestations de ce groupe (cf. 9.231.4,A).
2 La vraisemblance de cette dernière hypothèse est renforcée par l'examen chronologique des répartitions de graphies (cf. infra, 11.4).
312
CHAPITRE
10
écrit Saturiscus à côté de Satyrisco (et de Euphrosyne), il est évident qu'il
connait la graphie savante et les thémes oü elle doit étre employée, et que la
premiére forme n'est due qu'à un accident, la notation de la prononciation réelle du transcripteur ou la substitution d'un signe à un autre par similitude de formes. Pour toutes ces cooccurrences d'un méme thème avec variation de sa transcription, il est possible de supposer une origine différente de chaque
forme : la rédaction du texte de l'inscription peut étre due à plusieurs mains; une des deux formes peut émaner d'une personne extérieure à cette rédaction (le commanditaire). Comme pour les attestations de ce phénomène dans la transcription des aspirées (cf. 6.3), cet argument n'a que peu de chance de correspondre à la réalité : la brièveté de la plupart des inscriptions impliquées exclut la multiplicité de rédacteurs. Dans la seconde hypothèse, il faut supposer que le commanditaire n'a communiqué qu'un seul nom par écrit et que le rédacteur, aprés avoir recopié telle quelle cette premiere forme, 8 orthographié différemment les autres occurrences du méme nom ou du théme radical, soit qu'il ait spontanément restauré l'orthographe correcte (dans l'hypothése oü le commanditaire aurait employé une graphie populaire), soit qu'il se soit lui-même laissé aller à reproduire sa propre prononciation. Les deux séries suivantes regroupent un certain nombre de cas où la graphie savante Y apparaît à la fois pour un upsilon authentique et à la place d'un I ou d'un V, par hypercorrection. Elles confirment que, si les deux cas de figures examinés ci-dessus ont la méme origine (la distraction des transcripteurs et leur propension à l'incohérence non contrólée), leur nature n'est pas tout à fait identique. Amerymno - Beryllus (1*-11° s., 11544) Acyndyno — Euphrosyne (1*-11° s., 11700)
Epytichanus — Tyche (1”-11° s., 25380) Trophymo — Tryphaena (1*-11° s., 22608) Seleycis -- Symphoro (11° s., 14555) Eleytheris — Epitychani (1*-11* s., OpRom Eylogiae — Cyrias (11t-1V* s., SICV 133)
1(1954) 132 n? 110)
Dans la premiere série, Y est employé pour i parce que la prononciation imparfaite d'upsilon lui avait conféré une valeur graphique équivalente : en définitive, pour un Latin, Y et I notent le méme son [i]; c'est pour la méme
raison que I pour upsilon coexistait avec Y, parfois dans le méme thème. Dans l'autre, si le signe Y est employé au lieu de v dans une diphtongue, C'est d'abord A cause de la similitude de forme qui les rendait interchangeables; de méme, un transcripteur pouvait écrire V pour Y notant upsilon par simple confusion des deux signes.
L’INCONSTANCE
10.2.La
DANS
LA TRANSCRIPTION
transcription du
D’UPSILON
nom
d’un
313
même
individu
dans
plusieurs inscriptions Il reste un dernier type d’attestations à examiner. Comme pour les aspirées (cf. 6.3), il arrive que l'upsilon contenu dans le nom d'un méme personnage apparaissant dans plus d'une inscription soit transcrit de maniére différente d'un document à l'autre. Les hypotheses qui ont prévalu pour les cas touchant les aspirées sont également valables pour upsilon : les formes variantes peuvent émaner de deux mains différentes, c'est-à-dire de deux transcripteurs différents ou du commanditaire des inscriptions et de leur rédacteur. Le deux premiers personnages concernés ont en commun la présence du radical d’&pyupos dans leur cognomen : Philargyrus et Isargyrus ; le premier
apparait dans deux inscriptions, le deuxiéme dans quatre ; les unes et les autres
sont datées du 1“ siecle?. v/v v/v
10329 : A. Fabius A. L Philargurus ; C. Vetienus C. I. Philadeipus. 33969 : A. Fabius Philargyrus ; C. Vettienus Philadelphus. 33289 : T. Pacciaecus T. L Isarguru[s] 33290 : T. Pacciaecus T. L [I]sargyrus 33291 : T. Paciaeci T. L Isarguri 33325 : T. Paciaecus T. L [I]sargyrus
Les formes en -argur- avec V s'expliquent par la notation d'une prononciation effective, le timbre [u] de la voyelle était conservé ou favorisé
par l'environnement phonétique (cf. 8.231.3); les formes en Y des autres inscriptions ont dés lors toutes les chances d'étre dues à la volonté qu'avaient certains transcripteurs d'employer la graphie savante malgré leur sentiment de l'écart qu'elle présentait par rapport à leur prononciation de ces noms. Ces quelques cas illustrent bien l'ambivalence du signe Y : il servait d'abord à noter la prononciation correcte en [ü], mais il pouvait étre employé pour une prononciation en [i] ou méme en [u] (le cas présent), en vertu
d'un souci de correction orthographique, qu'il füt justifié ou non (dans le cas des emplois hypercorrects). En conséquence, si les signes V et Y avaient, dans l'esprit de certains transcripteurs, la même valeur de notation de l'upsilon prononcé [ü] (cf. supra), il apparait que cette équivalence se manifestait également pour la notation d'une prononciation imparfaite en [u]: un transcripteur pouvait savoir qu'un [u] était en réalité un [ü], ou, du moins, que lui correspondait un signe Y. 3 La première paire d'inscriptions contient également une variation dans la transcription de
l'aspirée d'un même nom, Philadelphus (cf. 6.3).
314
CHAPITRE
10
Ce doit être le cas dans les attestations suivantes, où pour les mêmes noms, la graphie en V apparaît, d’une inscription à l’autre, en concurrence
avec Y dans des thèmes dont la transcription est habituellement marquée par un déficit significatif de cette graphie populaire. v/v
Caletuche, 2225 : L. MENTVM PATRONIS | ET SIBI 2225a: L.
2225; Caletyche, 2225a (1 s.) CORNELI L. L. SASAE | MAG. VICI VIRIDIARI | MONV| CORNELIA L. L. CALETUCHE | CORNELIA L. L. AMMIA | SVIS FECIT | DIGNIS ET MERITIS | PRO EORVM PIETATI ET SVIS. CORNELIVS L. L. | SASA | CORNELIA CALETYCHE.
v/v
Cryseros, 10104a; Crusorote, 10104b (111^ s.) 10104a : D.M. | FLAB. CRYSEROS COCCEIVS
DERI|SOR
SE
BIB.
CONPAR. SIBI. ET. SV| LIBERT. LIBERTABVSQUE | POSTERISQ. EORVM. 10104b : D.M. LIBAR.
| FLA. CRVSOROTE
| COCAIVS DERISOR
| LIBARTIS
(sic)
Des lors que la graphie en V avait d'autant moins de chance d'apparaitre dans ces thémes (-tych-, Chrys-; cf. 8.231.4,A et 8.232.5,A), les formes en
V s’expliquent par l’équivalence de ce signe avec Y, fondée sur la similitude
de forme*. Dans les trois derniers cas, postérieurs au 1” siécle, c'est la graphie en 1 qui apparait dans une des deux inscriptions. Y/1
11913 : C. Antisti Staphyli (n° s.) 11914 : C. Antisti Staphili
Y/1
32884 : Octaviae Pollittae Cyriaceti (111 s.) 34113 : Octabia Politta Ciriace
v/1
1057 VIL62 : T. lulius Eutiches (111 s.) 1058 V,26 : T. Iulius Eutyches
La dernière attestation concerne les deux listes de soldats CIL VI 1057 et 1058; la seconde inscription étant dans l'ensemble mieux orthographiée que la premiere (cf. 6.2, 6.3), il n'est pas étonnant de trouver en 1057 une
graphie en I pour un nom qui, en 1058, porte bien le signe v attendu.
4 On trouve peut-être un autre cas de variation en V/Y pour
un même personnage
dans les inscriptions 24285 (Plautiae Cinurae) et 25941 (Plautiae Cinyrae).
du I” s.
Chapitre 11
La transcription d’upsilon : conclusions
Les
différentes
informations
rassemblées
au cours
des
analyses
qui
précèdent doivent permettre de préciser la nature exacte de chacune des trois graphies concurrentes et de les situer les unes par rapport aux autres.
11.1. Les variations de la répartition de graphies au I” siècle L'étude générale des critères envisagés révèle, dans la répartition des graphies
transcrivant
upsilon,
plusieurs
tendances
intéressantes.
Une
des
plus importantes est celle qui se manifeste également dans la notation des occlusives aspirées (cf. 2.25), à savoir l'influence négative de l'éloignement du phonéme transcrit par rapport à l'initiale du nom (cf. 8.22). On constate que, pour upsilon également, l'attention des transcripteurs était assez variable pour privilégier la position initiale (la premiere syliabe) et négliger davantage les autres positions. Ce phénoméne n'est pas le seul qui apparente la transcription d'upsilon à celle des aspirées. Ainsi le groupe particulier que forment une aspiration initiale et un upsilon est transcrit de façon parfaitement homogène : l'un et l'autre éléments bénéficient d'une qualité de transcription exceptionnelle; en général, les transcripteurs latins savaient qu'un upsilon à l'initiale était accompagné d'une aspiration et, corollairement, qu'un signe Y au début d'un mot devait étre précédé d'un H (cf. 1.21 et 8.231.1).
De méme, il apparaît que le thème du nom τύχη se distingue de tous les autres par une proportion de graphies savantes nettement supérieure, tant pour la voyelle que pour l'aspirée khi (cf. 8.231.4,A). Ce parallélisme ne va pas
sans quelques divergences, liées à la différence de nature des deux phonémes (une voyelle et une consonne) et à l'analogie avec le latin, mais il n'en est pas moins évident; il se prolonge jusque dans la différence qui oppose les
apparitions du théme en téte de nom et ses emplois comme second élément de composition.
316
CHAPITRE
11
L'autre tendance générale concerne la quantité de la voyelle: au r siècle, upsilon bref est moins souvent transcrit au moyen de la graphie savante. Ce
phénomène tient d’abord à la prononciation courante des locuteurs latins. La transcription d’upsilon est, du moins sporadiquement, influencée par
l’environnement phonétique de la voyelle. Si le phonème qui suit upsilon est une voyelle ou si celui qui le précède est une labiale, la répartition des graphies subit de sensibles variations. Hormis ces deux cas, les autres tendances observées n'ont qu'une portée restreinte, limitée à un seul phonème (delta + upsilon, upsilon + mu, upsilon + lambda; cf. 8.231.4,B, 8.2322, 8.232.5,B),
parfois
à une famille étymologique
(Philargyr-,
Tryph-,
Lyc-,
Glyc-, Chrys-, Dyscol- ; cf. 8.231.3, 8.2322, 8.2323, 8.232.5,A). Les causes des tendances liées à l'environnement sont de deux types : certaines relévent de l'analogie avec la langue latine (upsilon aprés delta ou devant lambda, en outre dans Lyc-, Dyscol-, -tych-); d'autres procédent de l'identité ou de la proximité de point d'articulation de certaines consonnes
avec
l'une ou l'autre des prononciations d'upsilon
(aprés labiale, aprés
gamma, peut-étre devant mu, devant kappa, aprés lambda). Ces deux types de causes peuvent se combiner (upsilon devant lambda).
11.2. Comparaison des deux premiers siécles Quasiment toutes les tendances observées présentent un trait commun
frappant : la plupart du temps, leur effet est limité au I” siècle de notre ère; exceptionnellement, il peut se prolonger au 11° siécle!, mais, généralement,
celui-ci, tout comme les deux suivants, présente une répartition des graphies constamment homogène, quel que soit le critère envisagé.
Il est nécessaire, pour déterminer le statut respectif des trois graphies v. V et 1, d'étudier la façon dont, d'un siècle à l'autre, les proportions de ces graphies varient. Le fait que les tendances observées sont limitées au 1” siècle indique qu'à cette époque les habitudes graphiques des transcripteurs n'étaient pas
fixées et que l'expansion des trois prononciations, tout comme l'emploi des trois graphies, était encore fortement liée au caractère relativement récent des deux dernières, Y = [ü] et ı = fi]. À ce point de vue, la comparaison effectifs du I” siècle avec ceux du II” apporte quelques précisions.
des
1 C'est le cas pour le critère de position, pour la présence d'une voyelle après upsilon et pour le groupe des noms en (-)tych-.
LA TRANSCRIPTION
D'UPSILON
: CONCLUSIONS
317
Il apparait en effet que la graphie savante, bien qu'elle ait été introduite un ou deux siècles plus tôt, n'atteint pas encore au I” siècle la fréquence qu'elle présente au siécle suivant (cf. les tests n^ T269).
Ce retard dans
l'expansion de Y est uniquement dû à une plus grande fréquence de la graphie en V; d'un siècle à l'autre, la proportion de la graphie en I n'a pas changé
(cf. les tests n? T269). Cette derniére constatation est importante, car elle permet d'établir un paralléle avec la transcription des occlusives aspirées. Celle-ci présente, pour les deux premiers siécles, des répartitions comparables : du I” au 11° siécle les proportions des graphies savantes et populaires n'ont pas changé de manière significative (cf. 7.1). Il en est de méme pour upsilon : en faisant abstraction des formes contenant la graphie V (c'est-à-dire en ne retenant que les formes
dues à des transcripteurs qui, de manière correcte ou imparfaite, ont cherché à reproduire la prononciation élégante), on constate que les proportions respectives des deux graphies v et I sont identiques pour les deux premiers
siécles (cf. les tests n? T270). Il existait donc, au I” siècle, un ensemble de facteurs qui, dans certaines circonstances, favorisaient la prononciation ancienne en [u] et la graphie qui la reproduit. À cóté de cette tendance, on constate que la plupart des transcripteurs privilégiaient déjà la notation de la prononciation grecque restaurée (sinon cette prononciation elle-méme). Le seul changement qui oppose les deux premiers siècles est la nette baisse de fréquence de l'ancienne graphie
en v : manifestement, l'effet des facteurs qui favorisaient sa conservation au IT siècle a été réduit, voire annulé, par l'expansion de la graphie savante. Il n'est pas sans intérét de chercher à déterminer, dans l'ensemble des occurrences d'upsilon, quelle classe est à l'origine de la différence qui oppose les deux premiers siécles. Il apparait que ce n'est pas dans la classe d'upsilon long par nature que la prononciation en [u] se maintient au premier siécle (cf. les tests n? T271). C'est dans la classe d'upsilon bref que se manifeste essentiellement la différence (cf. les tests n? T272).
La faiblesse de la graphie en Y au I” siècle (par rapport au 11) est due à la grande fréquence de la graphie en v, la proportion de la troisiéme
graphie étant par ailleurs la même qu'au 11° siècle. Cette fréquence élevée de la graphie en V s'observe également dans la classe d'upsilon en syllabe
longue par position (cf. les tests n° T273). La survivance de la prononciation en [u] dans cette classe est essentiellement localisée dans les occurrences d'upsilon devant / géminé (cf. 8.21).
318
CHAPITRE
11
11.3.La nature et les rapports des trois graphies Y, V et I Parmi les tendances que l'analyse quantitative a permis de discerner, plu-
sieurs permettent de préciser les rapports et les oppositions qu'entretiennent
les trois graphies Y, V et I au I” siécle. L'analyse ponctuelle de l'un ou l'autre phénoméne a confirmé que la graphie en 1 et la prononciation qu'elle transcrit procédent de la forme savante en Y = [ü], mal comprise ou mal reproduite par les locuteurs et les transcripteurs latins. La part réservée à la graphie en v dans quelques-unes des variations de répartition observées tient tantót à l'influence de facteurs d'ordre phonétique, l'environnement de la voyelle contribuant à la survivance de la prononciation en [u], tantót à une meilleure connaissance ou implantation
de la prononciation élégante, la fréquence de certains groupes accroissant la régression de l'ancienne (Hy-, (-)tych-; cf. 8.231.1 et 8.231.4,A).
Les deux graphies populaires s'opposent donc de maniére différente à la graphie savante en Y. Au I” siécle, la graphie en V subsiste d'abord en raison de son caractère habituel : Ia nouvelle graphie en v ne parvient à la remplacer de manière uniforme dans l'usage des transcripteurs qu'à partir du 11° siècle. Les proportions respectives des deux graphies tiennent essentiellement à ces facteurs d'ordre phonétique ou analogique, qui maintiennent l'ancienne prononciation ou induisent les transcripteurs à conserver l'ancienne graphie.
Celle-ci n'est donc qu'une survivance, dont l'usage régresse au cours siécle suivant. Quant à la graphie en 1, elle constitue la véritable graphie populaire s'oppose de maniére structurelle à la graphie savante en Y, tout comme T s'opposent à CH PH TH. Elle représente la prononciation du commun locuteurs latins lorsqu'ils ne s'appliquaient pas à reproduire correctement sons étrangers dans leur discours ou lorsqu'ils n'y parvenaient pas.
du qui C P des les
Cette prononciation est approximative et se développe à partir de la prononciation élégante, tout comme les sourdes simples pour les aspirées. Ce qui différencie les deux systèmes de graphies opposées tient à la nature des phonémes impliqués : pour les consonnes aspirées, la prononciation populaire procédait par simplification, le trait distinctif inconnu du latin étant omis ou ignoré, tandis qu'elle a procédé par substitution pour la voyelle grecque, en recourant à la voyelle latine qui en était la plus proche. On conclura de tout ce qui précéde que la paire de graphies v et 1 posséde un statut grosso modo comparable à celui des paires qui transcrivent les aspirées : TH et T sont deux graphies qui, sur un point, sont équivalentes:
pour un transcripteur latin, elles servent l'une et l'autre à noter un son qu'il prononce [1]. Plus précisément, au point de vue graphique, la paire Y-I est
LA TRANSCRIPTION
D’UPSILON
: CONCLUSIONS
319
proche de PH-F transcrivant phi : tout comme PH ne fut rien d'autre, en définitive, qu'une autre manière de noter la spirante [f], Y est devenu une
seconde graphie de [i], théoriquement réservée aux mots d’origine grecque; ceci explique que le signe Y soit employé fautivement, par hypercorrection, tout comme les digrammes des aspirées.
11.4. La transcription d'upsilon après le II” siècle Une fois la valeur exacte de l’upsilon bien installée dans les connaissances, sinon dans la prononciation des locuteurs et des transcripteurs, l’usage de ces derniers s'est uniformisé et n'a plus présenté qu'une tendance es-
sentielle, l'emploi, dans une minorité d'occurrences, d'une graphie (1) plus conforme à la prononciation réelle des milieux populaires latins. Cette ten-
dance s'est accrue avec le temps, du II^ au IV“ siècle. La proportion de la graphie savante présente, du 11° au III“ siècle, un déficit significatif (cf. les tests n? T274).
Cette baisse d'emploi
se traduit
d'abord par un net accroissement de la fréquence de la graphie 1 (on passe de 4 à 10 96), mais aussi, dans une moindre mesure, de la graphie en v. Le premier phénomène est explicable et parfaitement conforme à ce que l'on observe pour les occlusives aspirées (cf. 7.1) : des facteurs d'ordre culturel provoquent, au 111° siécle, un recul de la graphie savante (Y, CH, TH), au profit de la graphie populaire qui lui était déjà préférée, dans une minorité de cas, au siècle précédent (I, C, T). Le regain de fréquence de la graphie en V est plus étonnant, dés lors que
son usage s'était fortement réduit du I” au 11° siècle. Le maintien limité de cette graphie s'explique soit par la survivance de la prononciation [u] dans l'usage d'une minorité de locuteurs, soit par le statut de graphie traditionnelle
qu'elle a pu conserver dans certains contextes, certains thémes ou certains usages, sans qu'il soit possible d'en préciser davantage la nature.
La forme proche des signes Y et V n'est certainement pas étrangère au maintien du second comme graphie d'upsilon; c'est par un tel argument que l'on peut notamment expliquer l'existence dans une méme inscription
d'une forme avec Y et d'une autre avec V, parfois pour le méme théme (cf. 10.1). Cet argument ne tend pas seulement à expliquer ce genre de cooccurrences, tout comme la survivance de la graphie en v à côté de v après
le 11° siècle, par un phénomène de confusion graphique purement fortuite : il a dü exister une minorité de transcripteurs pour lesquels la forme de ces deux caractéres était plus ou moins indifférente et qui pouvaient employer
320
CHAPITRE
11
tantôt l’un et tantôt l’autre, comme deux variantes d’un même signe?. Si cette hypothèse est exacte, elle implique qu'au 111° siècle, voire déjà au II“, une partie des occurrences de la graphie en V n’a pas pour cause la notation d’une prononciation en [u], mais celle du timbre [Ὁ] propre à l'upsilon, tout comme Y.
La comparaison des effectifs du Iv* siècle avec ceux du 11I° indique que la tendance régressive de la norme savante s'accentue fortement d'un siècle à l'autre (cf. les tests n? T275) : les graphies en Y ne représentent plus que 57 % de l'ensemble des occurrences. Le double mouvement favorable aux deux graphies populaires, apparu au IIl" siècle, se prolonge de manière radicale pour la graphie en 1 (son pourcentage est triplé) et reste sensible pour la graphie en v. Malgré la part importante occupée par l'autre graphie populaire (prés d'un tiers des attestations), l'ancienne graphie reste employée
par une partie des transcripteurs, et de manière plus fréquente qu'au siècle précédent : cette expansion, méme si elle est moins marquée que pour I, est également due à la détérioration des connaissances orthographiques.
? On se souviendra, à ce propos, que les deux signes Y et V ont historiquement la méme origine, le signe latin V ayant été tiré à haute époque d'une forme particulière de l'upsilon dans les alphabets grecs occidentaux.
Conclusion
Les enseignements que l’on peut tirer du corpus étudié sont d’un intérêt très différent selon le point de vue que l'on adopte. 1. L'évolution phonétique des occlusives aspirées et d'upsilon Notre analyse a montré que la transcription des phonémes envisagés n'apporte qu'une information trés limitée sur leur évolution en grec. La plupart des graphies attestées, que l'analyse soit quantitative ou qualitative, n'apprennent rien sur la spirantisation des occlusives aspirées ni sur l'iotacisme d'upsilon, tels qu'ils sont réalisés en grec moderne. Le seul fait assuré dont les graphies latines gardent la trace est la spirantisation de l'occlusive labiale aspirée : [p^]
phi prend, du 11° au IV“ siècle, une l'évolution de la consonne en grec des graphies dominantes (CH TH, rares (cf. 2.6.), rien ne permet de frappé les deux autres occlusives.
>
[f]. La graphie F pour
importance qui ne peut s'expliquer que par (cf. 2.12). Que l'on considére la répartition C T; cf. 7.3.) ou l'analyse des graphies plus déterminer qu'un phénomène semblable ait
Le soin avec lequel les rédacteurs d'inscriptions ont noté l'aspiration initiale grecque plaide en faveur de son maintien au moins partiel dans la prononciation, en dépit de sa faiblesse en latin et de l'absence de toute notation spécifique en grec (1.5). Enfin, l'examen des graphies utilisées par les Latins pour transcrire upsilon ne fait que confirmer la date tardive de l'iotacisme (IX^—X^ s.), malgré
l'existence d'une graphie en I, qui reste purement latine et bénéficie au cours du temps d'une expansion comparable à celle des graphies populaires C et T pour les aspirées khi et théta (cf. 8.13, 8.14).
Le mouvement qui, du 11° au III“ siècle, marque la répartition des graphies transcrivant upsilon est tout à fait comparable à ce que l'on observe pour les aspirées : à chacun des deux derniers siécles correspond un accroissement de la fréquence des graphies populaires, qu'il s'agisse de C, T, F ou I, mais aussi de v.
322
CONCLUSION
Seule la graphie P ne bénéficie pas de ce développement à partir du
III“ siècle; au contraire, à partir du II^ siècle, sa fréquence reste limitée à un pourcentage trés faible (2,88 % au 11° s., 2,46 96 au 111‘, 1,52 % au IV‘; cf. 2.12). La transcription des deux phonèmes pour lesquels les Latins ont employé trois graphies, upsilon et phi, présente d'importantes différences, qui
apportent une derniere précision sur la nature exacte des graphies d'upsilon et des rapports qu'elles entretiennent. Du 11° au IV“ siècle, la graphie F pour phi prend une importance croissante qui, partant de 13,15 96 au II^ siècle et 37,85 % au III“, culmine à 82,56 % au IV“ (cf. 2.12); parallèlement, la graphie savante PH voit la part qu'elle occupe dans les effectifs décroitre plus fortement que celle des autres graphies savantes (CH, TH et Y): 83,97 %
au II^ s., 59,69 % au III“ et 15,92 % au IV“. Il n'en va pas de méme pour upsilon, dont la graphie savante présente une régression nettement moins radicale ; elle est méme légérement moins forte que celle des autres aspirées (théta, khi et aspiration initiale), comme l'indique le tableau suivant : Proportions des graphies savantes :
upsilon
khi
thêta
asp. init.
phi
if s.
91,89 %
91,16 %
91,59 %
91,37%
83,97%
m“ s. ιν“ s.
83,53 % 57,07 *
79,91 æ 52,91 *
80,90 % 56,56 %
79,09 % 50,70 %
59,69 % 15,92 %
des
Les quatre premiers phonémes du tableau présentent, pour chaque siècle, pourcentages grosso modo comparables; la répartition des graphies
d'upsilon est, jusqu'au IV“ siècle, conforme à celles des aspirées, exception faite de phi. Ceci confirme que les graphies V et I ont, vis-à-vis de v, le méme statut que C et T vis-à-vis de CH et TH, à savoir celui de graphies populaires représentant une prononciation latine approximative. Elles ne sont pas aussi
directement comparables à F pour phi, dont le succès aux III* et IV siècles tient à sa nature de graphie strictement phonétique, notant une prononciation
grecque d'autant plus facilement adoptée et transcrite par les Latins qu’elle correspondait à un phonéme de leur systéme. La graphie I ne représente donc pas une valeur iotacisante de la voyelle,
qui aurait été réalisée en grec à la suite d'une évolution, comme F pour phi note la nouvelle valeur [f]. S'il en avait été ainsi, les transcripteurs n'auraient sans doute pas eu à cœur de respecter la graphie savante dans une telle
proportion (57 % au IV“ s.), mais l'auraient quasiment abandonnée, comme PH pour phi au profitde F (16 % de PH au IV“ s.). La graphieen I ne fait donc que noter la prononciation courante des Latins; le prestige de la norme graphique et la connaissance plus ou moins bien répandue de la prononciation correcte l'ont toujours concurrencée, dans la méme proportion que les digrammes pour
CONCLUSION
323
les aspirées khi et thêta. Ce n'est donc pas l’étude diachronique du phonétisme grec qui retirera le plus grand profit de la transcription latine des aspirées et d’upsilon. Généralement, cette source n’est pas d’un grand secours pour cette question :
sa seule utilité, dans les meilleurs cas, est de confirmer les conclusions auxquelles on peut arriver par d'autres voies.
2. La transcription et la prononciation des phonèmes grecs étrangers au latin Il en va tout autrement si l’on s’interroge sur la façon dont les phonèmes grecs inconnus du système latin étaient rendus par ceux qui les empruntaient : de ce point de vue, la façon dont les mots grecs sont transcrits dans les
inscriptions latines se révèle d’une importance capitale. Le corpus épigraphique étudié se caractérise par la coexistence aux mêmes époques, pour les mêmes noms et parfois dans les mêmes documents,
de trois séries de graphies : d'une part les graphies dites populaires (H) C T P R V qui, historiquement, sont les plus anciennes; d'autre part, les graphies
savantes H CH TH PH RH Y, dont l'introduction dans les inscriptions n'a pas complétement éliminé la premiére série; enfin deux graphies plus récentes, F et 1, qui, loin de supplanter les solutions correspondantes dans les deux
premières séries, viennent s'ajouter à l'ensemble des graphies dont disposaient les rédacteurs d'inscriptions. Pour chacun des phonémes envisagés, l'origine des deux ou trois graphies utilisées à Rome est liée à des circonstances relevant de la prononciation du grec par les Latins (cf. 2.11, 8.11). N'étant pas familiarisés avec des
phonémes étrangers à leur systéme, les premiers locuteurs latins amenés à dire du grec les ont naturellement prononcés en leur substituant les sons de leur langue qui en étaient les plus proches! ; pour les transcrire, ils ont tout aussi naturellement utilisé les signes qui correspondaient aux sons latins :
ceux des sourdes pour les aspirées, V et 1 pour upsilon. En revanche, lorsque la classe cultivée s'est mise à apprendre le grec et
la prononciation plus exacte des sons propres à cette langue, le besoin s'est fait sentir (et la possibilité s'est fait jour) de noter ces sons de maniére plus
précise et plus discriminante (cf. 2.11, 8.12). Cette innovation graphique avait ! Pour une explication du phénomène pp. 54-56.
d'un point vue phonologique, cf. TROUBETZKOY,
324
CONCLUSION
l'avantage d'enrichir le processus de transcription au moyen d'un procédé
suffisamment propre à distinguer les sons étrangers des sons purement latins. La création des deux derniéres graphies entretient elle aussi un lien étroit avec la prononciation : F est employé et se répand à la faveur de la spirantisation de phi (cf. 2.12, 2.241); 1 est le produit des essais infructueux de prononciation de l'upsilon (cf. 8.13). Une autre caractéristique de la transcription des phonémes grecs étrangers au latin est la part dominante, extrémement majoritaire, que prend la série des graphies savantes dans l'ensemble des occurrences observées dans
les inscriptions de Rome : aux I” et 11° siécles, leur proportion atteint 90 96, qu'il s'agisse du H initial, des digrammes notant les occlusives aspirées (CH PH TH) ou du signe Y. Le maintien de la série plus ancienne et l'introduction
des deux derniéres graphies ne concernent donc qu'une part trés minoritaire des occurrences.
Tels sont les deux traits dominants de la transcription des phonémes aspirés et d'upsilon dans les noms grecs de Rome. L'étude des multiples aspects de la transcription de ces phonémes nous a conduit à une méme conclusion : on constate un décalage important entre la facon dont ils étaient notés dans les inscriptions latines et la facon dont les pronongaient les rédacteurs de celles-ci, considérés en tant que locuteurs latins (cf. chapitres 7
et 12). Les phénomènes examinés révèlent que les transcripteurs pronongaient mal les sons grecs, mais étaient capables, la plupart du temps, de les transcrire
correctement. Si, à l’origine, les graphies savantes avaient bien une signification et une fonction phonétiques
précises,
il n’a pu en être systématiquement
de
méme chaque fois qu'elles étaient employées dans une inscription latine. Elles ont acquis un statut de norme orthographique dont la prononciation pouvait
S'écarter sans que la fréquence de leur utilisation en souffrit. L'usage en était habituel dans les ateliers de gravure : elles furent souvent, sinon la plupart du
temps, utilisées par une simple application mécanique d'un systéme graphique dominant, à la faveur du prestige qu'il avait acquis.
La grande fréquence des graphies savantes dans les inscriptions latines est donc un phénoméne de nature culturelle : elle montre la large diffusion d'une norme orthographique, non celle d'une prononciation parfaite des phonémes grecs. Pour à remplir traduire, à niveau de
les rédacteurs, les signes H et Y étaient essentiellement propres deux fonctions : marquer l'origine grecque du nom transcrit et bon droit ou non, la culture orthographique du transcripteur et son formation.
CONCLUSION
325
Parmi les traces du décalage entre transcription et prononciation, la plus riche d'enseignements est certainement l'emploi fautif des signes H et Y,
qu'il s'agisse de déplacements ou d'hypercorrections non conditionnées. Ce premier ensemble de phénomènes graphiques a servi de point de départ à la réflexion sur le statut des graphies savantes et la prononciation des phon&mes grecs en latin?. Les transcripteurs étaient capables d'employer une graphie CH ou TH là où ils pronongaient [k] et [t]; de même, ils pouvaient écrire Y pour ce qu'ils pronongaient [1] ou [u]. Des transcriptions telles que Thyche, Thyce ou Tyce à côté de Tyche indiquent que, dans cette dernière forme comme dans les autres, les deux occlusives étaient prononcées sans aspiration par les locuteurs latins, et que l'emploi des digrammes CH et TH, qu'il füt correct ou fautif, n'avait pas, la plupart du temps, pour fonction premiére et constante de noter une valeur phonétique effectivement prononcée au moment du choix graphique. Le fait qu'à une graphie savante ne correspondait pas nécessairement une prononciation hellénisante est confirmé par des formes comme Chrysanti, Agatetyche, dans lesquelles une seule des deux aspirées est transcrite par une graphie savante, et Sintyche, où un seul upsilon est noté v; dans chacune de ces formes, l'autre phonéme grec est transcrit au moyen d'une graphie populaire, qui note sa valeur réelle dans la prononciation courante des Latins
(cf. chapitre 4 et 8.24). Dans une forme telle que Philadelfus, les deux phi étaient prononcés [f], mais un seul est représenté par la graphie savante. La plupart des rédacteurs d' inscriptions, considérés en tant que locuteurs latins, n'étaient donc pas à méme de reproduire les traits phonétiques qui distinguaient certains sons grecs de ceux auxquels ils étaient habitués : les
occlusives aspirées étaient prononcées comme de simples sourdes; quant à l'upsilon, il était rendu par [u] ou [i], c'est-à-dire par les voyelles qui, en latin,
en étaient les plus proches. Dans l'usage de la plupart des prononciation courante des phonèmes grecs étrangers au n’etre généralement qu'approximative. Seule, sans doute, leur était plus familiére, puisqu'elle existait également en
locuteurs latins, la système latin a dû l'aspiration initiale latin.
Une fois constatée l'imperfection de la prononciation latine pour les phonèmes envisagés, il est possible d'expliquer le décalage observé entre graphie et prononciation et d'analyser le processus de transcription en s'attachant plus particuliérement au statut des différents types de graphies attestées dans les inscriptions et à la personnalité des transcripteurs qui les utilisaient. 2 Cf. les deux chapitres consacrés à la question et plus particulièrement la conclusion portant sur l'emploi fautif du signe H, en 5.3.
326
CONCLUSION
Les graphies savantes, créées dans les classes cultivées de la société
romaine, se sont répandues dans l'usage des officines de gravure dès le 1” siècle avant J.-C. Elles ont rapidement acquis un statut de norme orthographique, dont l'emploi s’imposait pour toute transcription d'un des phonèmes étrangers au système latin.
La plupart des rédacteurs d’inscriptions connaissaient ces graphies savantes et avaient conscience de leur caractère normatif, Si ce système de transcription s'est répandu puis imposé dans l'usage orthographique, ce n'est pas en raison d'une diffusion paralléle de la prononciation correcte des phonémes impliqués dans les couches de la population auxquelles appartenaient les rédacteurs d'inscriptions. Le succés de la norme dans ce type de documents est essentiellement dû à l'origine des graphies savantes et à
leur qualité de représentation graphique de réalités phonétiques particuliéres. Le fait qu'elles émanent des milieux les plus cultivés de la société leur a conféré un prestige qui en a rapidement imposé l'usage dans les officines de gravure. Il est vraisemblable que les inscriptions officielles ont servi de véhicule à l'introduction des graphies savantes dans les inscriptions privées : d'abord apparues dans les premiéres, elles ont été lues, assimilées, imitées et reproduites dans tous les autres types de documents; les rédacteurs, mais aussi les simples particuliers qu'étaient leurs clients, ont appris à reconnaitre
ce système savant et, dans une moindre mesure, à l'utiliser à bon escient. Il est plausible de supposer que, lorsque Cicéron ou Virgile employaient les graphies CH, TH, PH et Y, ils accompagnaient ce raffinement orthogra-
phique d'une prononciation exacte des sons grecs transcrits. Il n'en fut pas de méme pour un rédacteur d'inscriptions, nettement moins cultivé qu'un écrivain ou qu'un particulier ayant appris le grec lors d'un séjour en Gréce. Il serait donc abusif de généraliser et d'étendre systématiquement à l'épigraphie le lien qu'a entretenu la prononciation latine du grec avec l'apparition des deux systémes de graphies, en arguant de l'emploi majoritaire des graphies savantes. La connaissance d'une norme graphique, d'un systéme conventionnel de transcription, n'implique pas de manière obligatoire et constante une compétence phonétique corrolaire.
Cette conclusion ne conduit nullement à affirmer que tous les transcripteurs à qui l'on doit les inscriptions latines conservées étaient marqués par cette incapacité. II a dà s'en trouver qui, plus cultivés que les autres, étaient capables de prononcer une aspirée ou un upsilon. Il est cependant difficile, voire impossible, de déterminer les cas où la transcription révèle une telle capacité. L'emploi des graphies spéciales en CRH, TRH, PRH, etc. en est peut-étre un indice (cf. 2.82), tout comme l'apparition des graphies
CONCLUSION
327
savantes dans des mots typiquement latins (2.13, 5.24). Mais on ne peut, en
la matière, que supposer, dès lors que ces deux séries d’attestations, les unes étant particuliérement correctes, les autres hypercorrectes, peuvent également s'expliquer par une application purement mécanique du systéme savant. Les transcripteurs de l'Empire sont donc restés, mutatis mutandis, dans la méme situation que les Latins qui transcrivaient du grec au moment de l'invention des graphies savantes. En d'autres termes, l'apparition de ces dernières n'a guère bouleversé la façon dont se pronongait le grec à Rome. Les graphies savantes se sont répandues dans l'usage scolaire, à la faveur du prestige qu'elles ont töt fait d'acquérir, mais leur utilisation ne s'est systématiquement accompagnée d'une prononciation correcte que dans les milieux les plus cultivés. Plusieurs séries de faits montrent, on l'a vu, que la plupart des rédacteurs occupés à transcrire des noms grecs dans des inscriptions privées n'en faisaient pas partie. 3. Les connaissances mises en jeu dans l'acte de transcription Confrontés à la nécessité de noter des anthroponymes dans lesquels l'orthographe prestigieuse des classes cultivées et des inscriptions officielles imposait l'emploi de deux signes particuliers (H et v), les rédacteurs d’inscriptions privées ont acquis un certain nombre de notions utiles à cette opération. Tout en demeurant, la plupart du temps, incapables de prononcer correctement quelques phonémes grecs, ils avaient conscience de la spécificité phonétique de ceux-ci; ils possédaient surtout une connaissance pratique de la particularité graphique qui était associée à ces phonèmes. Ils étaient plus ou moins familiarisés avec le corpus onomastique d'origine grecque et savaient souvent quels noms ou thémes contenaient une occlusive dont la notation impliquait un signe H, ou un [i] qui devait étre écrit v. Cet ensemble de connaissances explique la plupart des phénoménes observés dans la transcription des aspirées ou d'upsilon. Le fait que la transcription de certains thémes soit plus correcte est dü à leur fréquence ou à leurs liens avec la vie religieuse. Ainsi, pour ne prendre que deux exemples, des noms tels que Hermes ou Tyche étaient mieux connus que la plupart des autres anthroponymes. Les transcripteurs savaient généralement que le premier commengait par un H, que le second devait étre écrit avec un H et
un Y?. C'est cette connaissance approximative, associée à une prononciation imparfaite, qui explique le grand nombre de déplacements du signe H dans 3 Cf. 1.22; 2.224.1, et 8.231.4.
328
CONCLUSION
Tyche et ses dérivés : les transcripteurs connaissaient le groupe que formaient ce nom et ses dérivés; ils avaient une conscience plus ou moins nette de la présence d’un H dans toute bonne transcription de ces noms, mais, ne pouvant s’appuyer sur leur propre prononciation pour décider de la position
où le placer, ils étaient fréquemment amenés à se tromper en déplaçant le signe (Thyce) ou en le multipliant dans une méme forme (Thyche) (cf. 5.235).
Il en est de méme pour ie signe v dans des formes telles que Eytychus (cf. 10.2). Bien des hypercorrections se justifient dés lors par le sentiment confus qu'avaient les rédacteurs de la nécessité de placer un des deux signes spéciaux dans la transcription de certains noms ou certains themes. En ce qui concerne le nom Hermes,
théonyme comme
on constate que l'emploi de ce
anthroponyme est nettement plus fréquent dans la ville
de Rome qu’ailleurs*. Ce nom d'origine grecque devait être familier à un Romain aussi habitué à lire et à écrire des noms de personnes qu'un rédacteur d'inscriptions, surtout si l'on tient compte de la grande fréquence de ce nom
(c'est l'anthroponyme d'origine grecque le plus fréquent à Rome?). Toutes les connaissances orthographiques et onomastiques des rédacteurs leur permettaient d'écrire plus ou moins correctement des noms étrangers qu'ils ne pouvaient prononcer qu'imparfaitement. Elles supposent un apprentissage, l'accoutumance à une tradition bien établie, qui a dû se perpétuer par l'exemple : ce qui était lu et relu sur les inscriptions était reproduit dans les nouveaux documents et se transmettait ainsi, de rédacteur en rédacteur, d'une génération à l'autre.
L'acte de transcription auquel se livraient quotidiennement les rédacteurs d'inscriptions ne se limitait donc pas à un essai de notation d'une prononciation effective. La facon dont un nom était prononcé au moment de la rédaction d'une inscription n'influait que d'une manière limitée sur la graphie qui lui était attribuée. C'est surtout lorsque les graphies savantes ne sont pas utilisées que l'on peut poser l'adéquation de l'orthographe avec la prononciation. Chaque
fois qu'une graphie négligée est employée, on peut
supposer, s'il ne s'agit pas de cas d’ignorance totale du syst&me de transcription, que l'attention du graveur s'est reláchée (ou que sa connaissance était lacunaire) et qu'il s'est laissé aller à transposer directement sa prononciation
courante dans son orthographe. Par contre, lorsque les graphies savantes sont employées par un rédacteur, de maniére correcte ou par hypercorrection, la transcription consiste plutót en l'application d'un systéme graphique à un 4 Cf. SOLIN, Beiträge, p. 111 : «... ausserdem ist Hermes ein typischer stadtrömischer
Name. »; cf. ibid., p. 110, note n? 1. 5 Cf. SOLIN, Beiträge, p. 110.
CONCLUSION
329
corpus linguistique (onomastique) donné. Quand un nom grec est transcrit, il s’agit de la rencontre d’un nom connu ou senti comme grec et d’un système de transcription plus ou moins bien connu et appliqué. Les cas s’expliquant par l'application fautive ou hypercorrecte du système jettent un jour particulier sur les autres et permettent de les intégrer dans une vue d’ensemble®. Un dernier aspect de la question impose de ne pas limiter la transcription latine des noms grecs contenant un phonème aspiré ou un upsilon à la simple notation, directe et permanente, d’une prononciation précise, hellénisante dans le cas des graphies savantes, approximative dans la minorité d’occurrences avec graphies populaires : dans la perspective des conclusions qui précèdent, il n'est pas inutile de revenir sur ia question du mode d’introduction des noms grecs dans le texte des inscriptions. Quelle que füt la facon dont un nom d'origine grecque était transmis au rédacteur, il était perçu par celui-ci de manière variable, selon l'état de ses connaissances. Que ce soit oralement ou par écrit, le nom pouvait être communiqué par le commanditaire en latin ou en grec; cette seconde éventualité est plus hypothétique que l'autre : elle vaut pour les cas oü le client était un esclave ou un affranchi mal habitué au latin et oü le rédacteur luiméme était à méme de comprendre ou de lire le grec. Si le nom était entendu en grec, le transcripteur pouvait identifier les sons étrangers (les sons aspirés et l'upsilon) sans être lui-même capable de les prononcer, mais en sachant comment les transcrire. S'il ne possédait pas cette compétence acoustique, il devait adapter ce qu'il entendait à son propre sentiment linguistique et, conséquemment, employer les graphies populaires. Lu en grec, le nom était translittéré, selon un système de correspondances de signe à signe, dans lequel les signes d'aspirées étaient certainement représentés par les digrammes savants, le signe d'upsilon étant simplement reproduit dans la graphie latine. Dans tous les cas, que le nom ait été lu ou entendu, en grec ou en latin, le rédacteur était souvent à méme de choisir la graphie correcte; c'était le cas pour les noms ou les thémes les plus fréquents, qu'il connaissait pour les avoir souvent rencontrés dans d'autres inscriptions (rédigées par lui ou par d'autres), et qu'il pouvait facilement identifier, sous toute prononciation ou toute graphie. En duction fonction dans les
conclusion, quelle que soit la part prise par l'oralité dans l'introdes noms propres dans les inscriptions, c'est au rédacteur, dans sa de transcripteur, que revenait la plus grande part de responsabilité choix graphiques qu’impliquait la transcription. Le facteur essentiel,
$ Pour le lien de la transcription avec les connaissances dont disposaient les rédacteurs, cf.
SCHULZE, Posphorus, p. 426.
330
CONCLUSION
dans le résultat de cette activité, était l'état de ses connaissances de deux ensembles de réalités : le système des graphies savantes, le corpus onomastique
d'origine grecque. Deux faits d'une importance capitale confirment que l'emploi des graphies savantes dans les inscriptions de Rome relevait essentiellement de l'application mécanique d'un système graphique et dépendait davantage des connaissances des transcripteurs que de leurs aptitudes linguistiques. La graphie F s'opposait aux autres, T P) ou savantes (H CH TH PH), parce parfaitement à la fois la valeur du phi en une fois sa spirantisation achevée. Elle
qu'elles fussent populaires ((H) C qu'elle était la seule à représenter grec et dans la prononciation latine, possédait un statut particulier, en
raison duquel il n'est pas possible de l'assimiler directement aux deux séries plus anciennes : elle n'était ni savante ni populaire; tout rédacteur pouvait l'utiliser, qu'il füt par ailleurs attentif à employer les graphies savantes ou qu'il les négligeát (cf. 2.241). Cette graphie F prend, à partir du 11° siècle, un essor important qui l’amène, au IV“ siècle, à représenter la grande majorité
des occurrences de phi. La survivance, à côté de F, de la graphie savante PH indique que cette dernière n’était plus, au point de vue fonctionnel, qu’un
double de la première, de nature purement graphique : il existait à Rome deux signes pour noter la spirante f : le signe F, que l’on pouvait utiliser pour les
mots d’origine latine ou grecque, et le digramme PH, qui, théoriquement, était réservé à la deuxième classe et qui, au point de vue culturel, se distinguait
du premier signe par un statut plus prestigieux. La régression de la norme savante qui se manifeste après le 11° siècle se justifie pleinement par une dégradation des connaissances que l’on suppose chez les rédacteurs (cf. 7.1, 6.4). Le système savant est encore employé dans
une bonne partie des occurrences (encore un peu plus de 50 % au IV“ siècle), ce qui témoigne de sa survivance en tant que norme de référence, mais, manifestement, il a perdu, sinon de son prestige, du moins de son succès.
Plusieurs facteurs ont pu concourir à cette défaveur des graphies savantes. Les inscriptions étaient moins nombreuses qu'auparavant”? et les noms grecs moins familiers aux transcripteurs; corollairement, la qualité générale des inscriptions se détériore : bien des pierres ne sont que grossièrement
préparées, la gravure est de mauvaise qualité, souvent superficielle et irrégulière; l'ordinatio n’est guère aussi soignée qu'aux siècles précédents, lorsqu'elle n'est pas totalement inexistante ; enfin l'orthographe se caractérise 7 D'après MROZEK (p. 118), « ... c'est vers le milieu du 111° siècle qu'a disparu, en général, la coutume de produire des inscriptions parmi les couches sociales inférieures et moyennes de la population ».
CONCLUSION
331
par une ignorance croissante de toute norme et un mépris marqué de toute cohérence. Manifestement, les officines de fabrication d’inscriptions ont perdu de leur importance : il est probable qu’apres le 11° siècle, les simples particuliers rédigèrent et gravèrent souvent leurs inscriptions eux-mêmes, alors qu’au début de l’Empire la plupart des inscriptions privées (funéraires ou dédicaces) étaient fabriquées par des professionnels. La part que prennent les inscriptions chrétiennes dans le corpus des 111° et Iv^ siècles n'est pas étrangère à l'émergence de ce nouveau type de pierres®. Sans doute aussi le « métier » des professionnels a-t-il perdu de sa qualité : le 1” et surtout le 11° siècles étaient, à cet égard, un âge d'or qui ne s'est pas perpétué aux époques
suivantes. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que se soient en partie perdues les connaissances particulières requises par la délicate opération qu'était, pour les rédacteurs du début de l'Empire, la transcription de noms étrangers. Si leur profession subsistait encore, on constate que leur compétence a régressé. Quant aux simples particuliers, auxquels on peut attribuer la responsabilité d'une bonne part des inscriptions, il est plausible que leur connaissance du système graphique a été, de tout temps, moins bonne que celle des professionnels. 4. Les tendances présidant aux choix des graphies savantes ou populaires Les multiples analyses développées dans cette étude ont toutes pour objet l'usage orthographique du transcripteur. Elles ont permis d'établir comment les rédacteurs d'inscriptions réagissaient devant la transcription de phonémes étrangers, devant l'existence d'un systéme graphique plus ou moins normatif, enfin devant le phénomène orthographique en général. Il est apparu que leur usage était fluctuant. I] se distinguait par une incohérence assez importante, que l'on peut toutefois, pour une bonne part, expliquer par l'effet de plusieurs tendances déterminées, qui relévent au premier chef de la psychologie. La plupart du temps, elles n'entretenaient pas un lien moins étroit avec l'usage purement mécanique du systéme orthographique qu'avec la prononciation, qu'elle füt correcte (grécisante) ou approximative. Plusieurs facteurs pouvaient induire un transcripteur à négliger l'emploi du systéme savant et à laisser subsister dans son orthographe la trace de sa propre prononciation approximative. Tls pouvaient le pousser à se départir du souci de correction dont, habituellement, il faisait preuve (parfois à l'exces)
et à se contenter d'une transcription imparfaite. Qu'il s'agisse des occlusives * Cf. KAIMIO, p. 172-173.
332
CONCLUSION
aspirées ou de l’upsilon, la position d’un phonème transcrit exerçait une influence sur sa transcription, celle-ci se détériorant à mesure de l'éloignement
du phonème par rapport à l’initiale du nom?. La nature de cette tendance est purement psychologique; elle éclaire d’un jour particulier le fonctionnement réel du phénomène de transcription et le statut des graphies savantes : leur emploi était recommandé, mais il n’était pas indispensable. La tendance liée à la position est du même ordre que celle qui se manifeste dans les noms à deux aspirées ou deux upsilon (dans lesquels, souvent un seul des deux phonèmes est soigneusement transcrit) et dans les inscriptions contenant plusieurs noms
à aspirées ou upsilon : dès lors que les graphies savantes avaient pour fonction la notation de l’origine grecque du nom, certains transcripteurs, par négligence
ou distraction, se contentaient d’un seul H ou Y là où plusieurs graphies savantes étaient requises. Une
deuxième
tendance
d'ordre
psychologique
marquait
l'usage
des
transcripteurs : ils étaient assez sensibles aux diverses analogies que les phonèmes grecs pouvaient présenter, dans certains contextes, avec différents aspects du phonétisme et de la morphologie du latin; cette tendance avait alors la forme d'une imitation graphique du modèle latin, qui prenait le pas sur
l'application du système savant de transcription!?. Il est par ailleurs probable que cette tendance eut également une certaine répercussion sur la facon dont les noms concernés étaient prononcés. Enfin, certains contextes phonétiques se révèlent moins favorables à l'emploi des graphies savantes : les transcripteurs étaient notamment plus
réticents à placer un H devant une consonne!!. 5. Les différents types de transcripteurs Comme il est impossible de rapprocher systématiquement, dans l'ensemble des documents, ceux qui sont dus à un méme rédacteur (transcripteur), force est de considérer que chaque inscription est indépendante des autres et
qu'il y a, théoriquement, autant de rédacteurs que de documents. Or, comme les inscriptions prises en compte ne présentent la plupart du temps qu'un nombre très limité de noms contenant une aspirée ou un H fautif, un upsilon ou un Y hypercorrect, chacune constitue un échantillon certes représentatif de ce que devaient &tre les habitudes de son rédacteur, mais avec une marge d'incertitude trop large. Tel transcripteur, responsable d'une inscription
entiérement soignée, a pu se montrer plus négligent ailleurs; tel autre a pu ? Cf. 2211, 2.221, 2.243, 225; 8.22. 10 Cf. 2.2242, 2.246.2, 2.246.3, 8.21, 8.231.4.B, 8.2322, 8.232.5.B, 11.1. ! Cf. 2.2122, 2.223, 2.2442, 2.246.3, 2246.10.
CONCLUSION
333
choisir, d'un document à l'autre, des graphies différentes ou opposées pour
les mêmes noms ou les mêmes aspirées. Il est dès lors quasiment impossible d'identifier à coup sûr les transcripteurs qui appartiennent aux deux classes extrêmes, c’est-à-dire ceux dont les habitudes de transcription sont toujours soignées (ceux qui connaissaient parfaitement le système des graphies savantes et l'appliquaient avec constance) ou toujours négligées (ceux qui ignoraient complètement le système ou, du moins, ne l'employaient jamais, n'ayant aucun souci de respecter un système
orthographique)'?. En conséquence, les formes sans H des noms contenant une aspirée et les formes en V ou I pour upsilon ne peuvent être a priori et de manière générale attribuées à des transcripteurs méconnaissant le système. La plupart le connaissent et l'appliquent; certains l'appliquent toujours correctement ; un nombre important montre un usage flottant : ils connaissent le systéme savant, sont souvent, à des degrés divers, capables de l'employer, à bon escient ou par hypercorrection, mais peuvent tout aussi bien ignorer que tel nom doit recevoir un H ou un Y, ou négliger de l'y noter; ils obéissent, d'une forme
à l'autre ou d'une inscription à l'autre à diverses tendances; ils peuvent se contenter d'un H sur deux dans un nom à deux aspirées.
Cette classe a donc toutes les chances d'avoir été la plus nombreuse. L'ensemble des faits qui ont été analysés indiquent que la plupart des transcripteurs, sinon tous, étaient, dans des mesures diverses, exposés à commettre les erreurs et les incohérences, à subir les diverses tendances qui ont été identifiées. En définitive, la transcription d'une aspirée grecque
ou d'un upsilon
procéde de la combinaison de plusieurs facteurs : a. la prononciation imparfaite des graveurs latins, qui rendaient les aspirées grecques par les sourdes correspondantes et upsilon par i (ou, plus rarement,
par u); b. leur connaissance plus ou moins bonne du systéme de transcription que constituaient les graphies savantes H, CH, TH, PH, RH, Y; c. leur connaissance du corpus onomastique et, plus particulièrement, des noms où figuraient un phonéme aspiré ou un upsilon, c'est-à-dire où devaient être employés les signes H ou Y; 12 ἢ existe bien, pour la première classe, quelques exemples qui pourraient être interprétés dans ce sens, mais ils sont trés rares (p. ex. certaines listes de soldats, qui constituent cependant un cas particulier; cf. 6.2).
334
CONCLUSION
d. leur application à utiliser la norme au prestige de laquelle ils étaient sensibles et qui leur permettait de faire étalage de leur culture orthographique : e. la fluctuation de leur attention, qui pouvait les amener à privilégier la notation des phonèmes en syilabe initiale ou à orthographier un même phonème ou un même nom de deux manières différentes. Dans ce processus se mêlaient donc, à des éléments de nature strictement linguistique (a), des facteurs d'ordre culturel (b, c, d) et psychologique (e).
C'est leur combinaison qui, bien souvent, a déterminé l'incohérence que l'on observe dans l'usage : les rédacteurs s'appliquaient à imiter les classes cultivées dans la pratique d'une des marques de leur supériorité, l'écriture et l'orthographe; mais, dans le méme temps, ce souci de correction était constamment atténué ou contrecarré par leur inattention, leur négligence ou
leur indifférence. C'est l'analyse à laquelle nous avons soumis les données épigraphiques relevant de la transcription des phonémes grecs qui nous a permis d'éclairer ce qui, à première vue, semblait n'étre qu'incohérence et paradoxe. Grâce à une méthode quantitative fondée sur l'analyse statistique, nous avons pu no-
tamment déceler les tendances psychologiques qui caractérisent l'attitude des rédacteurs devant le code de transcription qu'ils s'appliquaient à employer. 6. L'« orthographe » latine On considére généralement qu'il n'y avait pas d'orthographe latine, du
moins au sens moderne du mot : un code contraignant, imposé à l'usage général
par un enseignement
réglementé
par l'État; plus précisément,
les
Latins ne disposaient pas d'un systéme de référence consensuel qui aurait
permis de distinguer sans discussion ce qui était correct ou fautif!?. Chacun pouvait écrire comme
il l'entendait, selon son propre sentiment. Ceci expli-
que notamment l'« incohérence déconcertante »!* que l'on observe dans les inscriptions latines. Dans l’ensemble des moyens graphiques dont les Latins disposaient, les graphies savantes utilisées pour noter les phonémes aspirés et upsilon forment un cas spécial : par définition, leur emploi est essentiellement limité au domaine de la transcription; il s'agit de solutions graphiques que les Latins ont été amenés à développer pour résoudre un probléme orthographique
adventice, qui n'était pas directement lié au phonétisme latin. 13 Cf. MEILLET, Orthographe; cf. plus précisément l'intervention de L. Havet à la suite de
la communication de Meillet (ibid., p. 33).
^ DESBORDES, p. 161; pour cette question et l'absence d'orthographe officielle, cf. le méme auteur, pp. 161-165.
CONCLUSION
335
Toutefois, malgré ce caractère particulier, les conclusions auxquelles nous a conduit l'étude de l'emploi de ces graphies par les rédacteurs d’ins-
criptions présentent un grand intérét pour la question générale de l'orthographe latine, du moins dans son aspect épigraphique. Elles permettent de
mieux comprendre ce que devait étre, pour des rédacteurs d'inscriptions, une orthographe —- ou plus précisément, un systéme graphique ayant un statut de norme. Si aucune pression légale ou scolaire ne les obligeait à recourir à des graphies complexes là oü la simple transcription de leur propre prononciation aurait pu suffire, si rien, apparemment, ne venait sanctionner les éventuelles « fautes » qu'ils commettaient, on voit qu'ils avaient cependant à cœur de recourir à ce système. L'application qu'ils mettaient à l'utiliser, malgré le décalage qu'il offrait par rapport à leur prononciation, dénote, dans cette pratique, l'effet d'une pression sociale : imiter l'orthographe des classes élevées donnait aux ouvriers de condition moyenne ou modeste qu'étaient les
rédacteurs le sentiment de s'élever au niveau de leur modéle, du moins dans la pratique quotidienne de leur profession. Leur activité de transcripteurs s'identifiait donc à la pure reproduction d'un système prestigieux ^. Celui-ci, s'il n'avait pas le poids contraignant d'une « orthographe », constituait cependant
un modèle de référence très influent.
15 Cf. DESBORDES, pp. 162-163 : « Le mouvement le plus ordinaire du scripteur n'est pas [...] de se livrer à une analyse personnelle et chaque fois renouvelée de la langue, mais d'écrire, autant que possible, comme les autres, c'est-à-dire de reproduire des graphies déjà vues. On se réfère de préférence à un modèle graphique. »
Listes de données et annexes
Liste de données I:
Tableaux d’effectifs et résultats des tests
On trouvera dans cette partie deux types d’information : a) des tableaux détaillant, pour différentes classes de mots contenant une consonne aspirée ou un upsilon (p. ex. les
noms dérivés de τύχῃ, les noms contenant un khi après une des différentes graphies impliquées (n/ (H), ch/c, TH/T, b) des résultats de tests statistiques. Ceux-ci présentent les x? pour chaque test, précédées d'un renvoi aux tableaux
syllabe, etc.), les effectifs PH/P/F, RH/R, Y/V/D); valeurs prises par l'indice d’effectifs ayant servi de
base aux calculs. À ce propos, on notera que, quand un test implique la comparaison
de deux classes dont l'une constitue une partie de la seconde, les effectifs pris en compte pour cette derniére sont calculés en soustrayant de ses effectifs totaux ceux de la classe plus petite. Les valeurs des x? sont imprimées en caractères gras quand elles dépassent le seuil de probabilité, en maigre quand elle lui sont inférieures (cf. Introduction, 4, p. 20-21).
T001. Effectifs totaux des noms pourvus d'une aspiration vocalique à l'initiale. Ce tableau figure p. 44 (1.1.).
T002. Noms en Hä- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48-49).
t s. ns. inf s. iv s.
Total 85,17 51,67 12,83 17,83
H 60,33 36,33 4,83 2,50
(H) 24,83 15,33 8,00 15,33
%H 70,83 70,33
% (H) 29,17 29,67
T003. Noms en HE- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48-49).
Ts. n° s. IJ 5.
Total 889,00 647,33 209,83
H 864,50 619,00 182,17
(H) 24,50 28,33 27,67
%H 97,24 95,62 86,82
% (H) 2,76 4,38 13,18
IV s.
51,50
31,00
20,50
60,19
39,81
LISTE DE DONNÉES
340
T004. Noms en Hö- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48-49).
Total 459,67 295,17 101,33 44,67
r* s. nf s. ni s. iv? 5.
H 417,83 263,83 71,00 26,00
(H) 41,83 31,33 24,33 18,67
%H 90,90 89,38 75,00 58,20
% (H) 9,10 10,62 24.01 41,80
T005. Noms en Heu- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48-49).
Total 48,33 37,83 12,83 1,00
IT s. n^ s. nr s. IV* s. T006. Noms
H 31,33 24,83 533 0,00
(H) 17,00 13,00 7.50 1,00
%H 64,83 65,64
% (H) 35.17 34,36
en Hi- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48—49).
Total 66.17 53,17 14,00 11,33
I s. πῇ s. 11° s. IV* s.
H 53,83 45,83 6,67 2,17
(H) 12,33 133 733 9,17
%H 81.36 8621
% (H) 18,64 13.79
T007. Noms en Hÿ- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 48-49).
Total 240,17 150,17 36,17 12,33
15. nf s. 11" s. ιν" s.
H 230,67 139,17 29,17 6,67
(H) 9,50 11,00 7.00 5,67
%H 96,04 92,67 80,65
% (H) 3,96 7,33 19,35
T008. Comparaison des noms en Hä-, Hà-, He-, Hl-, Hy-, avec les autres noms en H- (p. 49).
Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux TO01 ; T002, T003, T004, TO0S.
T006 et T007. Valeur des x? : Noms en Hä-: τῷ s. : 61,529; 1-11 s. : 90,432.
Noms Noms Noms Noms
en en en en
H2HeHTHy-
: τ΄ s. : 53,608; 11° s. : 30,323; ri^ s. : 16,045; ἵν΄ s. : 2,897. : 1° s.: 2,546; 11° s.; 1,921; rt^ s. : 0,793; 1V* s. : 1,462. : 1*—1i* s. : 12,527; 111-11 s. : 7,226; 111°-TV* s. : 17,554. : i* s. : 4,792; 11 s. : 0,368; 1ri* s. : 0,058; 1v* s. 0,061.
I
TABLEAUX D’EFFECTIFS ET RESULTATS DES TESTS
341
T009. Familles étymologiques des noms en H- : effectifs et pourcentages des
graphies (p. 50)!. a. noms en H2Le nom Hermes (sous les formes Hermes, Hermas et Herma) totalise 829 occurrences.
Total
H
I" s,
383,83
380,17
(H) 3,67
99,04
%H
% (H)
II s.
331,83
323,67
8,17
97,54
2,46
Ili s.
70,17
65,00
5,17
92,63
7,37
IV* s.
7,17
2,67
4,50
0,96
Autres noms en Herm- :
Hermadion, 47; Hermagoras, 7, Hermais,
15; Hermaiscus,
16; Hermaphilus, 9;
Hermesianus, 1; Hermetia, 1; Hermetianus, 9; Hermetilla, 1; Hermetion, 9; Herminus, 2; Hermonax, 1; Hermonis, 1; Hermaeus, 1; Hermeris, 1; Hermeros, 84; Hermiane,
1; Hermias; 67, Hermicus, 1; Hermion, 1 ; Hermione, 125; Hermioneus,
1;
Hermippe, 2, Hermippus, 11; Hermis, 1; Hermius, 1; Hermochares, 1; Hermocratia, 2; Hermocrates, 7 ; Hermodora, 2; Hermodorus, 15; Hermodicus, 1; Hermogene, 4; Hermogenia, 7; Hermogenes, 58; Hermogeniane, 2; Hermogenianus, 10; Hermogenius, 2; Hermogen[-],
2; Hermolaus, 6; Hermon, 9; Hermophile, 2, Hermophilis,
1;
Hermophilus, 5; Herme[-], 5; Hermesi[-], 1; Hermet[-], 1; Herm[-], 31; Hermi[-], 3; Hermo[-.], 1.
i" s. if s. ın® s. Iv? s.
Total 212,33 195,17 106,67 34,67
H 206,17 184,17 93,83 23,17
(H) 6,17 11,00 12,83 11,50
%H 97,09 94,36 87,97 66,83
% (H) 2,91 5,64 12,03 33,17
Noms formés sur le thème Helen- : Helene, 183; Helenus, 67; Helenianus,
r* s π s. 1r s. IV? s.
Total 162,17 53,17 13,17 5,00
H 158,17 52,67 9,67 3,50
1; Helenion, 2, Helen/-], 2.
(H) 4,00 0,50 3,50 1.50
%H 91,53 99,06
% (H) 247 0,94
Les autres noms en H£&- sont : Hebron, 1 ; Hebrus, 2; Hecale, 3; Hecataeus, 1; Hecate, 2; Hecatodorus, 2; Hecatomnon, 1; Hecaton, 2; Heca[-], 1; Hecte, 1; Hectice, 1; Hecticus, 2; Hector, 13; Helice, 23; Helichrysus, 1; Helicon, 10; Heliconia, 1; Heliconis, 6; Helix, 11; Helladius, 5;
! Les listes qui suivent comptabilisent les effectifs totaux pour chaque nom, toutes dates confondues. Les effectifs avec et sans H sont détaillés pour les quatre premiers siécles de notre ère; les attestations où l'initiale doit être restituée ([H]) ne sont pas comptabilisées.
342
LISTE DE DONNÉES
Hellanicus, 3; Hellas, 28; Helle, 2; Hellen, 4; Hellenicus, Hellus,
1; Hell[-],
1; Heo,
4; Heorte,
]; Hesperis, 16; Hesperius, 2; Hespero, Hetaerus, 4; Hetarion,
1; Hetoeme,
12; Heorticus,
1; Hespe[-],
1; Helles, 3; Hellis,
1; Hesper,
|;
45; Hesperinus,
1; Hetaera, 8; Hetaereius,
1; Hetoemus, 3; Het[-],
I
1;
1; Hexis, 2.
Total
H
(H)
*H
I" s.
130,67
120,00
10,67
91,83
% (H) 8,17
11° s.
67,17
58,50
8,67
87,09
12,91
ns.
19,83
13,67
6,17
ιν“ 5.
4,67
1,67
3,00
b. noms en HeNoms en Her- : Herades,
1; Herais,
9; Hero[-],
Herodias,
1; Heroicus,
1; Herois,
2; Herodes,
10; Herodiane,
17; Heronas, 2; Heronis,
1; Herodianus,
4;
1; Hera[-], 3; Heracon,
1; Heras, 22; Hero, 5; Herodotus, 1; Heron, 7; Herophile, 2, Herophilus, 5; Heros, 7; Herotimus, 1; Herotimianus,
1.
Heracles et dérivés : Heracl[-], 15; Heraclas, 76; Heraclia, 49; Heraclides, 74; Heraclion, 32; Heraclite, 1; Heraclitus, 4; Heracles, 5; Heracli[-], 2; Heraclianus, 5; Heraclius, 27 ; Heraclo, 1. I" s. I^ s. 1’ s. ıv®s.
Total 174,83 103,83 48,17 29,83
H 168,33 97,33 36,17 19,67
(H) 6,50 6,50 12,00 10,17
%H 96,28 93,74 75,09 65.92
% (H) 3,72 6.26 24,91 34,08
Noms en Hed- : Hedonia, 1; Hedynon, 1; Hedia, 20; Hediste, 21; Hedistus, 16; Hedon, 1, Hedone, 100; Hedonicus, 7; Hedy[-], 1; Hedybius, 1; Hedychrus, 8; Hedylalus, 2; Hedyle, 3; Hedylion, 5; Hedylion, 1; Hedylius, 1, Hedylo, 1; Hedylus, 5; Hedymeles, 2; Hedypaes, |; Hedyphile, 1; Hedypnus, 2; Hedys, 7; Hed[-], 3.
I s. us. τπὸ s. IV* s.
Total 127,83 58,33 10,83 1,67
H 115,50 48,50 7,50 0,00
(H) 1233 9,83 333 1,67
%H 90,35 83,15
% (H) 9,65 16.85
Noms en Hel- (dérivés de ἥλιος) : Helius, 128; Heli[-], 3; Helia, 2; Heliades, 15; Heliane, 1; Helianus, 2; Helias, 41; Helio[-], 2; Heliocratia, 1; Helioctetus, 1; Heliodor[-], 3; Heliodora, 17;
Heliodorus, 44; Helion, 1; Helion, Heliopus, 1; Helis, 4; Helites, 2.
1; Heliopaes, 3; Heliphon,
i" s. uf s. in“ s.
Total 110,00 109,50 34,83
H 106,83 103,83 27,67
(H) 3,17 5,67 7,17
ιν" 5.
10,67
5,33
5,33
1; Heliopolis,
%H 97,12 94,82 79,42
€ (H) 2,88 5,18 20,58
1;
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
343
Les autres noms en He- sont: Hegema, 5; Hegemation, 1; Hegemon, 1; Hegemonias, 1; Hegemonicus, 1; Hegemonis, 2, Hegesagora, 1; Hegesandra, 1; Hegesias, 1; Hegesippus, 2; Heginus, 1; Hegumenus, 3, Hegum[-], 1; Hemeter(i)us, 1; Heniochus, 5; Hephaestas, 2;
Hephaestion, 3; Hephaestus, 1; Hephaes[-], 1; Hesigenes, 1; Hesiodus, 2; Hesione, 3; Hesyche, 1; Hesychion, 2; Hesychius, 5; Hesychus, 38; Hesych[-], 1.
Total
H
(H)
%H
% (H)
I* s.
47,00
27,17
19,83
57,81
42,19
I s. HS s. IV* s.
23,50 7,50 2,50
14,17 5,67 1,00
9,33 1,83 1,50
%H
% (H)
99,67 95,73
0,33 427
c. noms en HyHygia (ὑγίεια) et dérivés : Hygia, 146; Hyginus, 56; Hygine, 2; Hyginianus, 2; Hyg[-], 1.
Total
H
I** s. II* s.
101,50 78,00
101,17 74,67
(H) 0,33 3,33
11° s.
15,00
14,17
0,83
IV* s.
3,83
2,33
1,50
Autres noms en Hy- : Hyacinthinus, 1; Hyacinthis, 1; Hyacinthus, 40; Hyaline, 1; Hyalis, 1; Hyalus, 1; Hyblaeus, 2; Hydria, 2; Hylacus, 1; Hylas, 49; Hyllus, 17; Hymnianus, 1; Hymnis, 32; Hymnologus, 1; Hymnus, 57; Hym[-], 3; Hyparchus, 1; Hypat(i)us, 2; Hypate, 1; Hypatia, 3; Hypatianus, 1; Hypatus, 9; Hypatylus, 1; Hyperbolus, 1; Hyperechia, 2; Hyperechius, 2; Hyperegus, 1, Hyperephanus, 2; Hyperetes, 1; Hyperetusa, 1; Hypnus, 13; Hypomone, 1; Hypoptus, 1; Hypora, 6; Hyporis, 1; Hypsenor, 1; Hypurgus, 1.
Total 138,67 72,17 21,17 8,50
i" s. n° s. in“ s. IV* s.
H 129,50 64,50 15,00 4,33
(H) 9,17 7,67 6,17 417
%H 93,39 89,38
% (H) 6,61 10,62
T1010. Comparaison des noms en Herm- et Helen- avec les autres noms en Hë(p. 52).
Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux T003 et T009a.
Valeur des x? : i"—1i* s. : 42,104.
344
LISTE DE DONNÉES I
T011. Comparaison des noms en Herm- avec les autres noms en Hë- (p. 53). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux T003 et T009a. Hermes seul comparé aux autres noms en H?2-. Valeur des x? : 15 s. : 8,165; 11° s. : 5,970; i11 s. : 3,118. Tous les noms en Herm- comparés aux autres noms en He-.
Valeur des x? : 1" s. : 8,276; 11 s. : 3,712. T012. Comparaison des noms en Hér-, Héd- et Höl- (cumulés) avec les autres
noms en Hé- (p. 53). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableau T004 et TOO9b. Valeur des x? : 1°-11 s. : 89,167. 7013. Comparaison des noms en Hyg-, avec les autres noms en Hj- (p. 53). Répartition des graphies H et (H). Effectifs du tableau T007 et TOO9c.
Valeur des x? : ir s. : 6,870; π΄-τ| s. : 5,701. T014. Comparaison des noms en Hér- et en Hél- avec les noms en Hed- (p. 53). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux TOO9b. Valeur des x? :
Hër- comparé avec Had- : 1" s. : 4,447 ; 11° s. : 4,627. Hël- comparé avec Héd- : 1” s. : 4,440; 1° s. : 6,188. Hér- et Hël- cumulés comparés à Hëd- : 1° s. : 6,831; 1*-11° s. : 12,760. T015. Comparaison des noms en Hér- avec les noms en Hél- (p. 53). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux TOO9b. Valeur des x? : 1-1f* s. : 0,119. T016. Noms en Help- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 56).
Total
H
(H)
%H
Is.
235,83
204,00
31,83
86,50
13,50
us. ins.
196,33 45,17
159,50 25,00
36,83 20,17
81,24 55,35
18,76 44,65
79,35
20,65
% (H)
IV* 5. ve
s.
20,67
6,67
14,00
498,00
395,17
102,83
% (H)
T017. Helpis : effectifs et pourcentages des graphies (p. 56).
Total
H
(H)
%H
I** s.
213,50
191,83
21,67
89,85
10,15
11° s.
162,50
136,83
25,67
84,20
15,80
Iri? s.
28,50
17,83
10,67
IV* s.
7,50
2,33
5,17
412,00
348,83
63,17
84,67
15,33
I*-1v* s,
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
345
T018. Noms en Helpidephor- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 56). Ce groupe est représenté par le nom Helpidephorus (29 occ.), auquel s'ajoutent deux noms féminins (Helpidephoris, 1 occurrence, et Helpidephora, 1 occurrence) et quatre occurrences dont la finale ne peut être restituée (Helpidephor[-] ).
Total ITS.
H
(H)
7,17
2,33
4,83
11° s. I1 s.
15,17 4,17
9,33 1,33
5,83 2,83
ıv°s.
3,50
1,00
2,50
%H
% (H)
T019. Autres noms en Help- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 56). Heipidius, 15; Helpidia, 11; Heipidian[-], 1; Helpidote, 1; Helpidus (fém.), 5; Helpidi[-], 1, Helpid(}?, 1; Helpistus, 13; Helpiste, 1; Helpinicus, 1; Helpinice, 1; Helpizon? , 2; Helpizusa, 1; Helpisius, 1; Helpisia, 1.
Ts. π s. m* s. ιν" s. vs.
Total 11,67 16,67 12,50 8,67 49,50
H 7,83 11,33 5,83 3,33 28,33
(H) 3.83 5,33 6.67 5,33 21,17
%H
% (H)
57,23
42,77
T020. Comparaison des noms en Help- avec les noms en H- (p. 57). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux TOO1 et TO16.
Valeur des x? : 1" s. : 10,435; π΄ s. : 19,405; 111 s. : 12,785; 1V* s. : 2,457. T021. Comparaison du nom Helpis avec les autres noms en Help- (p. 58). Répartition des graphies H et (H). Effectifs : tableaux TO17, ΤΟΙ 8 et TO19.
Valeur des x? : I"
s. : 23,716; 1-ur* s. : 11,863.
T022. Noms en Eu(h)od- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 61). Total des noms en Eu(h)od- : 175 occurrences.
— Graphies EVH et EV. 17 s, us.
Total 62,50 65,50
EVH 58,00 57,50
EV 4,50 8,00
m“ s.
17,83
12,50
5,33
IV* s.
4,83
2,00
2,83
128,00
115,5
12,5
ts.
% EVH 92,80 87,78
%EV 7,20 12,22
90,23
9,77
2 Elpid(), abrégé, CIL VI, 4133, (1* s. av. J.-C.-1" s. ap. 1.-C.). 3 L'inscription 12116/7 porte un HELPIS.ZON, que H. Solin (Namenbuch, p. 761) attribue à un nom Helpizon, tandis que L. Vidman (Index) y voit deux formes séparées, à savoir un nom
Helpis et une forme Zon pour Dion.
346
LISTE DE DONNEES
- Graphies EVH et EV/AEV/EVV/EYV/EVB/HEV/RE. r* s. 1 s. π| s. IV s. 1-18 s.
Total 68,50 71,50 22,83 733 140,00
EVH 58,00 57,50 12,50 2,00 115,50
EV 10,50 14,00 10,33 5,33 24,50
% EVH 84,68 80,43
% EV 15.32 19,57
82,50
7,50
% EVH 88,07 82,98
EV 11,93 17,02
85,48
14,52
- Graphies EVH/HEV/HE et EV/AEV/EVV/EYV/EVB. Ts. nf s.
Total 68,50 71,50
EVH 60,33 59,33
EV 8,17 12,17
Η1 s.
22,83
12,83
10,00
Iv? 5.
733
2,00
5,33
140,00
119,67
20,33
τ πῆς
T023. Noms en Eu(h)emer- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 61). Total
EVH
EV
% EVH
% EV
90,49
9,51
I" s.
35,00
31,67
3,33
π
25,00
22,67
2,33 1,17
5.
ur s.
6,33
5,17
vev®s.
1,67
0,50
1,17
68,00
60,00
8,00
88,24
11,76
60,00
54,33
5,67
90,56
9.44
Total r4
s.
T024. Noms en Eu(h)elp- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 62). Total
EVH
EV
IT s.
14,00
9,00
5,00
Π s. Hi s.
23,00 4,00
16,00 3,00
7,00 1,00
Total
41,00
28,00
13,00
9$ EVH
%æ EV
68,29
31,71
T025. Khi : effectifs et pourcentages des deux graphies CH et C. Ce tableau figure p. 70 (2.11).
T026. Théta : effectifs et pourcentages des deux graphies TH et T. Ce tableau figure p. 71 (2.11). T027. Phi : effectifs et pourcentages des trois graphies PH, P et F. Ce tableau figure p. 75 (2.12).
I
TABLEAUX
T028.
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
347
Theta : effectifs et pourcentages des graphies selon sa position initiale et
interne (p. 77). Théta initial I** s. 11° s. mé s. ıv®s.
Total 691,33 405,17 133,17 66,33
TH 647,33 381,17 118,00 52,83
T 44,00 24,00 15,17 13,50
% TH 93,64 94,08 88.61 79,65
%T 6,36 5,92 11,49 20,35
Théta interne I** s.
Total 1601,17
TH 1430,50
T 170,67
% TH 89,34
%T 10,66
II^ s.
960,67
869,83
90,83
90,54
9,46
Ii s. 1V* s.
273,50 100,17
211,00 41,33
62,50 58,83
77,15 41,27
22,85 58,73
T029. Comparaison de théta initial et théta interne. (p. 77). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux TO28.
Valeur des x^ : 1“ s. : 10,493; 11€ s. : 4,615; 1 s. : 7,613; IV^ s. : 23,921. T1030. Effectifs et pourcentages des graphies pour théta interne, selon le nombre
de syllabes précédentes (p. 77). Théta après unc syilabe : Total
TH
% TH
%T
I* s. 11° s.
798,33 420,33
730,83 388,17
67,50 32,17
T
91,54 92,35
8,46 7,65
ms.
112,50
87,67
24,83
77,93
22,07
IV s.
38,83
17,17
21,67
4422
55,78
TH 586,67 397,17 102,50 28,00
T 86,00 49,00 35,00 36,17
% TH 87,22 89,02 74,55 43,64
%T 12,78 10,98 25,45 56,36
T
Théta après deux syllabes : 17 s. ns. un s. ιν s.
Total 672,67 446,17 137,50 64,17
Théta après trois syllabes : Total
TH
I is.
106,33
89,17
% TH
%T
17,17
83,85
16,15
11° s.
80,83
fif s. ιν s.
13,83 4,17
72,17
8,67
89,27
10,73
11,17 1,00
2,67 3,17
* Les formes à thêta intérieur dont le début a été tronqué sur la pierre (exemple : [-]sthenes,
32715) ont été éliminées de ces comptages. Les attestations des noms où thêta est précédé de plus de trois syllabes sont trop peu nombreuses pour être utilement prises en compte, on trouve
Ariarathes (4 occ., aux 1%-11° s., toutes avec TH) et Acrocorinthus (1 occ. avec TH, 1*—11* s., 26637). À noteren outre trois noms où thêta interne est précédé d'une seule consonne : Pthonge,
1 occ. et Pthongus, 4 (cf. 2.7.); Stheno, 1 (Stenno, 20911, 1*-11° s.).
348
T031.
LISTE DE DONNÉES
I
Comparaison des répartitions de graphies TH et T pour théta selon ses différentes positions (p. 78).
Effectifs : tableaux TO28 et TO30. Valeurs des x? : Ensembles comparés
th&ta initial / après 1 syl. après ] syl. / après 2 syl.
après 2 syl. / après 3 sy T032.
1" s.
11° s.
2,338 — 0974 7,332
2,825
0,903
0,005
nes.
—i
0,389
9,761
5,103 /
Comparaison des répartitions de graphies TH
3,358
s
0,447 et T pour thêta selon
ses
positions extrêmes (p. 78)". Idem. Valeurs des x? : Ensembles comparés après 1 syl. / après 3 syl.
thêta initial / après 3 sy. T033.
Comparaison
ι΄ s. 6,544
12,455
nts 0,855
1954
frs. 6,308
13,627
des quatre classes de théta selon la position
(initial et après
1, 2 ou 3 syllabes) (p. 78). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux T028 et T030°.
Valeur des x? : 17 s. : 22,903; πὸ s. : 7,954; 15“-1π| s. : 29,366. T034. Effectifs et pourcentages des graphies phonéme précédent (p. 80). Voyelle + théta I** s. If s. us. ıv®s. Consonne + theta I** s. 1: s. au s. IV* s.
pour
théta selon la nature
Total 1093,00 651,00 181,00 82,33
TH 980.00 594,33 137,00 40,67
T 113,00 56,67 44,00 41,67
% TH 89,66 91,29 75,69 49,39
*T 10,34 8,71 24,31 50,61
Total 501,00 303,00 88,33 27,67
TH 443,83 270,33 69,83 7,33
T 57,17 32,67 18,50 20,33
% TH 88,59 89,22 79,06
%T 11,41 10,78 20,94
du
T035. Comparaison de thêta selon la nature du phonéme qui le précède (p. 80). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableau T034. Valeur des x? :
I* s.: 0,415; 11° s. : 1,051;
π| s. : 0,377; 1V° s. : 4,412; rii —Iv* s. : 0,033.
5 Certains effectifs sont trop faibles au 111° s. pour se prêter utilement au test.
6 Pour trois degrés de liberté, la valeur de x? correspondant à une probabilité de 0,05 est de 7,815.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RÉSULTATS
T036. Effectifs et pourcentages phonème suivant (p. 78).
DES TESTS
des graphies
349
pour
théta selon la nature
du
Théta suivi d'une voyelle Total 2165,33 1265,17
TH 1976,67 1165,83
T 188,67 99,33
% TH 95,03 92,15
%T 4,97 7,85
386,00
312,83
73,17
81,04
18,96
Thêta suivi d’une consonne Total I* s. 127,17 n° s. 100,67 II^ s. 20,67
TH 101,17 85,17 16,17
T 26,00 15,50 4,50
% TH 79,55 84,60
%T 20,45 15,40
IT s. 11° s.
inf s.
T1037. Comparaison de théta selon la nature du phonéme suivant (p. 78). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableau T036.
Valeur des x? : 1 s. : 19,479; 11° s. : 6,895. T038. Effectifs et pourcentages des graphies pour théta selon le double critére de la position et du phonéme suivant (p. 81). Théta initial suivi d’une voyelle I" s. π s. π| s.
Total 613,67 335,00 120,00
TH 583,17 323,00 107,33
T 30,50 12,00 12,67
% TH 95,03 96,42 89,44
*T 4,97 3,58 10,56
Théta interne suivi d'une voyelle TH
T
% TH
*T
I** s.
1551,67
Total
1393,50
158,17
89,81
10,19
ns.
930,17
842,83
87,33
90,61
9,39
is.
266,00
205,50
60,50
77,26
22,74
TH 64,17 58,17 10,67
T 13,50 12,00 2,50
% TH 82,62 82,90
%T 17,38 17,10
T 12,50 3,50 2,00
% TH 74,75 88,52
*T 25,25 11,48
Théta initial suivi d'une consonne "Total ι΄ s. 71,67 u°s. 70,17 m“ s. 13,17
Théta interne suivi d'une consonne Total TH Y* s. 49,50 37,00 π΄ 5. 30,50 27,00 111° s. 7,50 5,50
350
LISTE DE DONNÉES
I
T039. Comparaison des occurrences de théta selon la position et la nature du phonéme suivant (p. 81). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux TO38. Comparaison des occurrences de th£ta initial devant voyelle et consonne.
Valeur des x? : 15΄-πὸ s. : 35,849; 1-1πΠ s. : 14,976. Comparaison des occurrences de théta interne devant voyelle et consonne.
Valeur des x? : i* s. 11,423; 1°-11° s. : 8,640. T040. Théta : précision du critère de position par le critère d'environnement (p. 81). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableau T038.
Comparaison des occurrences de théta initial et interne, devant voyelle.
Valeur des x? : 1* s. : 15,085; 1° s. : 11,478; 111“ s. : 7,993. Comparaison des occurrences de théta initial et interne, devant consonne.
Valeur des x? : 1* s. : 1,152; 1%11° s. : 0,264; ri-1i* s. : 0,162. T041. Les noms en Agath-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 83).
a. AgathTotal
TH
T
% TH
%T
175. π΄ 5.
325,33 213,83
293,50 196,00
31,83 17,83
90,22 91,66
9,78 8.34
ui s.
60,17
46,33
13,83
77,01
22,99
ιν" s.
20,67
5,33
15,33
Agathemer, 80; Agathemer[-], 4; Agathemera,
38; Agathephoris,
1; Agathemerianus,
1; Agathetyche, 9; Agathinus,
|; Agathemeris,
1; Agatho[-], 6; Agathonis,
1;
Agathonymus, 3; Agath[-], 23, Agathangelis, 4; Agathangelus, 46; Agatharion, Agathas, 5; Agathe, 47; Agathia, 2; Agathi[-], 1; Agathianus, 1; Agathias,
1; 3;
Agathion, 3; Agathis, 1; Agathius, 6; Agathocles,
1; Agatho[-], 1; Agathobulus,
16; Agathoclianus, 2; Agathoclice,
1; Agathodorus,
14, Agathoclia, 1; Agathon, 99;
Agathonice, 11; Agathonicus, 19; Agathopheron, 1; Agathophilus, 1; Agathopianus, 2; Agathopus, 180; Agathoryche, 2; Agathus, 4; Agathyrsus, 12. Proportions Agath-lens. des noms cont. un thêta Agath-/Théta interne 4 voyelle Agath-/Théta après deux syllabes
17 s.
π΄ s.
nr s.
15,37 € 20,97 4 48,36 %
1721 9 22,9% 47,93 %
17,32 % 22,62% 43,76 %
b. -agathTotal
TH
T
% TH
*T
I** s.
78.00
64,67
13,33
82,91
17,09
11° s. im“ s.
58,50 5,50
53,17 5,17
5,33 0,33
%,89
9,11
ιν“ s.
2,50
0,50
2,00
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
351
Andragathius, 1; Andragathus, 1; Epagathe, 1; Epagathion, 7; Epagatho, 6; Epagathus, 96; Epagathyllus, 1; Pantagathe, 1; Pantagathianus, 1; Pantagathus, 29;
Philagathus, 3. Proportions -agath-/ens. des noms cont. un théta -agath-/Théta interne + voyelle
Is.
π s.
Hr s.
3,68 96 5,03 %
4,71 % 6,29 %
1,58 % 2,07%
T042. Les noms en Agath-, tests statistiques (p. 83). Répartition des graphies TH et T. Comparaison des noms en Agath- avec les autres noms à thêta interne suivi d’une voyelle. Effectifs : tableaux TO41a et T038.
Valeur des x? : 1% s. : 0,075; π s. : 0,360; 11° s. : 0,003. Comparaison
des noms
en Agath-
avec les autres noms
à thêta précédé
de deux
syllabes. Effectifs : tableaux T041a et TO30.
Valeur des x? : 1" s. : 5,089: Er s. : 2,936; 1-11 s. : 7,988. T043. Comparaison des noms en -agath- avec les autres noms à thêta interne suivi d’une voyelle (p. 83).
Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux TO41b et T038.
Valeur des x? : 17 s. : 4,267; 11° s. : 0,006; 1-11" s. : 2,314. T044. Comparaison des noms en -agath- avec les autres noms à théta précédé de trois syllabes (p. 83). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux TO41b et T030.
Valeur des x? : 1-11 s. : 0,006. T045. Comparaison des noms en Agath- et en -agath- (p. 83). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux TO41.
Valeur des x? : 15 s. : 3,377; III s. : 2,383. T046. Noms
en Anth-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
attestés (p. 83). a. AnthTotal
TH
I" s.
175,67
161,83
% TH
RT
13,83
1° s.
75,17
111° s. IV? s.
13,00 4,00
T
92,13
7,87
66,83
8,33
88,92
11,08
12,17 0,83
0,83 3,17
Anthus, 124; Anthedon, 1; Antherus, 1; Anth[-], 2; Anthas, 1; Anthia, 4; Anthemion, 1; Anthemis, 1; Anthemius, 1; Anthemus, 1 ; Anthemusius, 3; Anthes, 3; Anthesphoris,
1; Anthesphorus, 2; Anthia, 1 ; Anthianilla, 1; Anthimas, 2: Anthimianus, 1 ; Anthimus, 17; Anthion, 1; Anthis, 42; Anthophorus, 1; Anthus (fém.), 1; Anthusa, 75; Anthuses, 1; Anthylla, 1; Anthyllus, 3.
352
LISTE DE DONNEES I
Proportions Anth-/ens. des noms contenant un théta
I" s.
π΄ s.
n s.
8,30 %
6,05 %
3,74 %
Anth-/Théta interne + voyelle
11,32 €
8,08 4
4,89 €
Anth-/Théta aprés une syllabe
22,00 %
17,88 %
11,56 %
b. -anthI** s, π΄ 5. 111° s. IV* s.
Arganthon,
Total 49,67 42,67 9,67 2,33
1; Chrysanth[-],
TH 37,33 33,33 9,33 1,33
T 12,33 9,33 0,33 1,00
1; Chrysanthas,
% TH 75,17 78,13
%T 24,83 21,87
1; Chrysanthe, 4, Chrysanthion, 2;
Chrysanthis, 4; Chrysanthus, 55; Cleanthus, 4; Euanth[-], 1; Euanthe, 1; Euanthes,
7; Euanthis, 2; Euanthus, 5; Melanthas, 1; Melanthis, 1; Melanthus, 2; Myranthus, 1; Neanthes, 1; Neanthus, 1; Oeanthe, 1; Oenanthe, 4, Oenanthia, 1. Oenanthius, 1; Philanthis, 1; Philanthus, 4; Rhodanthe, 1; Rhodanthion, 1; Syrianthus, 1. Proportions -anth-/ens. des noms cont. un thêta -anth-/Théta interne + voyelle
I* s.
n° s.
nr s.
2,35% 3,20 %
3,43 % 459%
2,78 % 3,64 4
T047. Noms en Anth-, tests statistiques (p. 83). Répartition des graphies TH et T. Comparaison des noms en Anth- avec les autres noms à théta interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux T046a et T038.
Valeur des x? : 1” s. : 1,165; 11€ s. : 0,276. Comparaison des noms en Anth- avec les autres noms à théta précédé d'une syllabe. Effectifs : tableaux T046a et TO30.
Valeur des x? : 1* s. : 0,099; 11° s. : 1,523. T048. Noms en -anth-, tests statistiques (p. 84). Répartition des graphies TH et T. Comparaison des noms en -anth- avec les autres noms à théta interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux T046b et TO38.
Valeur des x? : 1” s. : 12,003; 1*-ı1° s. : 19,810. Comparaison
des noms
en -anth- avec
les autres noms
à théta précédé
de deux
syllabes”. Effectifs : tableaux T046b et TO30. Valeur des x^ : 1 s. : 6,975; i*'—1i* s. : 12,331. T049. Comparaison des noms en Anth- et en -anth- (p. 84). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableau T046.
Valeur des x? : 1% s. : 10,846; 11° s. : 2,485; 1"—Ii* s. : 12,963. 7 Le premier élément de tous les composés en -anth- étant monosyllabique (cf. le tableau TO46), il est possible de comparer cet ensemble avec le reste des noms à thêta interne précédé de deux syllabes.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
353
T050. Les noms en Afhen-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 84). I** s. " s.
Total 128,50 86,83
TH 122,83 83,17
T 5,67 3,67
π| s.
20,67
17,17
3,50
ıv®s.
5,17
3,83
1,33
% TH 95,59 95,77
%T 4,41 4,23
Athenagoras, 5; Athenais, 155; Athenaris, 1; Athenarusa, 1; Athen[-], 6; Athenaeus, 22; Athene, 3; Athenion, 28; Atheno, 1; Athenobius, 1; Athenoclia, 2; Athenodora, 3; Athenodorus, 21; Athenus (fém.), 1. Proportions
I* s.
Athen-/ens. des noms contenant un théta
Athen-/Th£ta interne + voyelle Athen-/Théta après une syllabe
Π s.
6,07%
69%
8,28% 16,10 %
9,33 € 20,66 %
Hr s. 595% 777% 18,37 %
T051. Les noms en Athen- : tests statistiques (p. 84). Répartition des graphies TH et T.
Les noms en Athen- comparés avec les autres noms à thêta interne suivi d’une voyelle. Effectifs : tableaux T050 et T038.
Valeur des x^ : 1 s. : 5,115: 11° s. : 3,001; 1*-1 s. : 8,175. Les noms en Athen- comparés avec les autres noms à thêta précédé d'une syllabe. Effectifs : tableaux TO50 et TO30.
Valeur des x? : 1“ 5.: 3,234; 11" s. : 1,819; 1°-11° s. : 5,151. T052. Les noms en Corinth-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 84). If s.
Total 60,50
TH 58,17
π΄ s.
47,50
45,17
m“ 5.
11,50
8,17
1V* s.
1,33
T 2,33 2,33 3,33 1,33
% TH 96,15 95,09
%T 3,85 4,91
Corinthus, 74 ; Corinthia, 8; Corinthianus, 6; Corinthias, 30; Corinthion, 1 ; Corinthis, 4; Corinthius, 1; Corinth[-], 1. Is.
11° s.
11° s.
Corinth-/ens. des noms cont. un théta
2,86 %
Corinth-/Théta interne + voyelle Corinth-/Th&ta aprés deux syllabes
3,90 % 8,99 9o
382% 511% 10,65 %
3,31 % 4,32 %
Proportions
8,36 %
T053. Les noms en Corinth-, tests statistiques (p. 84). Répartition des graphies TH et T.
Comparaison des noms en Corinth- avec les autres noms à thêta interne suivi d’une voyelle. Effectifs : tableaux T052 et T038.
Valeur des x? : 17 s. : 2,766; 1*-11° s. : 3,940; n°111 s. : 0,438.
354
LISTE DE DONNÉES
Comparaison
des noms
en Corinth- avec
les autres noms à thêta précédé de deux
syllabes. Effectifs : tableaux T052 et T030.
Valeur des x? : I" s. : 4,758; 11° s. : 2,008; 1-11 s. : 6,753. T054. Les noms en Theo-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
attestés (p. 84). I** nf π| IV?
Total 141,83 85.17 59,83 67,17
s. s. s. s.
TH 133,33 83,67 53,50 57,83
T 8,50 1,50 6,33 9,33
% TH 94,01 98,24 89,42 86,11
%T 5,99 1,76 10.58 13,89
Theo[-], 9; Theocharis, 1; Theoclia, 1; Theocles, 1; Theocrates, 1; Theocrite, 1; Theocritus, 3; Theoctes, 1 ; Theoctistus, 2; Theodoretus, 1; Theodor[-], 1; Theodora, 43; Theodorus, 65; Theod[-], 12; Theodaesia, 1; Theodamas, 1; Theodas, 10; Theodion, 1; Theodomus, 1; Theodosia, 3; Theodosius, 12; Theodot[-], 1; Theodote, 20; Theodotus, 32; Theodul[-], 2; Theodule, 6; Theodulus, 22; Theogiton, 1; Theogenia, 1; Theogenes, 8; Theogenis, 3; Theogonus, 1; Theomnestus, 8; Theomolpus, 1; Theo-
nice, 2; Theonoe, 6; Theopaes, 1; Theophanes, 2; Theophile, 29; Theophilianus, 1; Theophilus, 54; Theophylactus, 3, Theopompus, 13; Theopropus, 4; Theosebius, 2; Theotime, 6; Theotimus, 3; Theotecnus, 1; Theoxenus, 1.
Proportions Theo-/ens. des noms contenant un théta Theo-/Thkta initial + voyelle
I* s.
n°s.
HI s.
6,70% 23,11 %
6,85 % 25,42 %
17,23 % 49,86 %
T055. Comparaison des noms en Theo- avec les autres noms à théta initial suivi d'une voyelle (p. 84). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux T038 et T054.
Valeur des x? : 1 s. : 0,409; 1-11 s. : 0,004; πότ πὸ s. : 0,000; 111“ s. : 0,000. T056. Les noms en Thall-, effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 84). 1 s. 11° s.
Total 114,00 86,50
TH 110,67 80,67
T 3,33 5,83
11° s.
18,00
16,17
1,83
ιν“ s.
3,50
2,50
1,00
% TH 97,08 93.26
$T 2,92 6,74
Thallus, 109; Thallusa, 99; Thall[-], 1; Thallia, 7, Thallianus, 1; Thallion, 5; Thallis, 2. Proportions Thall-/ens. des noms contenant un thêta
Thall-/Thêta initial + voyelle
I" s.
π s.
Π 5.
539%
6,% %
518%
18,58 %
25,82 %
15,00 %
I
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
355
T057. Comparaison des noms en Thall- avec les autres noms à thêta initial suivi d’une voyelle (p. 84). Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableaux T038 et TO56.
Valeur des x? : 1% s. : 1,245; ru
s. : 0,005; ri*-1ti* s. : 0,963.
T058. Effectifs et pourcentages des graphies pour khi selon la position (p. 86). Khi initial I s. us. ur s. ιν" s.
Total 770,83 449,67 180,33 60,67
CH 703,50 410,50 134,67 24,83
C 67,33 39,17 45,67 35,83
94 CH 91,27 91,29 74,68 40,93
%C 8,73 871 25,32 59,07
Total 1 800,17 1199,83 421,33 157,00
CH 1598,67 1093,33 346,17 90,33
C 201,50 106,50 75,17 66,67
%CH 88,81 91,12 82,16 57,54
æC 11,19 8,88 17,84 42,46
Khi interne Is. π΄ s. "1 s. ιν s.
T059. Comparaison de khi initial et khi interne (p. 86). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableau T058.
Valeur des x? : 1% s. : 3,485; 11° s. : 0,011; rrt s. : 4,407; ıv“ s. : 4,840. T060. Effectifs et pourcentages des graphies pour khi interne selon le nombre de
syllabes précédentes* (p. 86). Khi aprés une syllabe : I* s. II* s.
Total 592,17 351,67
CH 543,67 331,67
C 48,50 20,00
* CH 91,81 94,31
*c 8,19 5,69
Iri s.
106,50
95,00
11,50
89,20
10,80
IV s.
27,17
16,00
11,17
CH 647,17 573,33 190,83 55,00
C 80,00 58,00 48,67 41,50
%CH 89,00 90,81 79,68 56,99
%C 11,00 9,19 20,32 43,01
Khi aprés deux syllabes : Is. 11° s. I1I* 5. IV? s.
Total 727,17 631,33 239,50 96,50
# Les formes à khi intérieur dont le début a été tronqué sur la pierre (exemple : [-Jachus, 35013) ont été éliminées de ces comptages. Les noms où khi est précédé de plus de trois syllabes sont rares : Agathetyche, 9 occurrences, Agathotyche, 2 occ., Aristomachus,
| occ.; toutes ces
occurrences comportent la graphie CH. À noter en outre quelques noms où khi interne n'est précédé que d'une consonne : Schedius, 1; Schedus, 1; Schinus, 1; Scholasticus, 7; Scholastice, 2; Scholasti[-], 3; Schole, 2. La quasi-totalité des occurrences des noms en Scholastic- sont
chrétiennes et présentent la graphie C; à noter, parmi les autres, Scedius (1 s., 13482) et Scole GT s., 25243).
356
LISTE DE DONNÉES
Khi apres trois syllabes: I** s.
Total 447,83
CH 379,83
C 68,00
11€ s.
191,33
163,83
27,50
85,63
14.37
inf s.
58,50
47,00
11,50
80,34
19,66
IV s.
20,83
11,67
9,17
T061.
% CH 84.82
*c 15,18
Comparaison des trois positions internes de khi entre elles (p. 86).
Répartition des graphies TH et T. Effectifs : tableau TO60. Valeurs des x? : I* s. II? s. nts. 1 syl./2 syl. 2,934 3,787 4,654
ICS. 5,739
2 syl/3 syl. 1 syl/3 syl.
9,633 24,227
4,404 12,540
4,240 11,712
0,013 2,471
T062. Effectifs et pourcentages des graphies pour khi selon la nature du phonéme précédent (p. 87). Voyelle + khi I* s. " s. is. ιν" s.
Total 1536,17 1073,33 371,17 137,50
CH 1370,67 978,83 301,00 77,00
C 165,50 94,50 70,17 60,50
% CH 89,23 91,20 81,09 56,00
%C 10,77 8,80 18,91 44,00
Total 257,67 123,67
CH 222,67 111,67
C 35,00 12,00
* CH 86,42 90,30
%C 13,58 9,70
Iti 5.
50,33
44,33
6,00
88,08
11.92
IV? s.
17,33
11,50
5,83
Consonne + khi I** s, 118 s.
T063. Comparaison de khi selon la nature du phonème précédent (p. 87). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T062.
Valeur des x? : 1 s. : 1,755; 1° s. : 0,111; 1 s. : 1,460; IV* s. : 0,674. T064. Effectifs et pourcentages des graphies pour khi selon la nature du phonéme suivant (p. 87). Khi suivi d'une voyelle I" s. Hs. Iti* s. ιν s.
Total 2015,67 1325,83 447,67 172,17
CH 1810,50 1216,67 367,17 98,50
C 205,17 109,17 80,50 73,61
*; CH 89,82 91,77 82,02 5721
*c 10,18 8,23 17,98 42,79
CH 491,67 287,17 113,67 16,17
C 63,67 36,50 40,33 28,83
4 CH 88,54 88,72 73,81 35,93
%C 11,46 11,28 26.19 64,07
Khi suivi d’une consonne I" s. ns. ur s. ιν" s.
Total $55,33 323,67 154,00 45,00
I
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
357
T065. Comparaison de khi selon la nature du phonème suivant (p. 87). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T064.
Valeur des x? : 1% s. : 0,770; πὸ s. : 2,993; 1“-11° s. : 3,109; π1 s. : 4,809; ἵν᾿ s. : 6,487.
T066. Effectifs et pourcentages des graphies pour khi selon le double critère de la position et de la nature du phonème suivant (p. 87). Khi initial + voyelle Total 276,33 151,83 48,00 27,83
CH 259,67 142,67 34,33 11,17
C 16,67 9,17 13,67 16,67
9$ CH 93,97 93,96 71,52
%C 6,03 6,04 28,48
Total 1739,33 1174,00 399,67 144,33
CH 1550,83 1074,00 332,83 87,33
C 188,50 100,00 66,83 57,00
% CH 89,16 91,48 83,28 60,51
%C 10,84 8,52 16,72 39,49
Ts. us. ui s. ιν" s.
Khi interne + voyelle I** 11° in ιν"
s, s. s. s.
Khi initial -- consonne Total
CH
C
% CH
%C
I s.
494,50
443,83
50,67
89,75
10,25
n° s.
297,83
267,83
30,00
89,93
10,07
un s.
132,33
100,33
32,00
75,82
24,18
IV? s.
32,83
13,67
19,17
41,63
58,37
Khi interne + consonne I* s.
us.
Total
CH
60,83
47,83
13,00
C
6,50
25,83
19,33
5.
21,67
13,33
8,33
ιν" s.
12,17
2,50
9,67
1
T067. Croisement
des deux
945 CH
%C
78,63
21,37
critères de position et d'environnement,
pour khi
(p. 87). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T066. a. Comparaison selon la nature du phonéme suivant, compte tenu de la position. Comparaison selon la nature du phonèrmne suivant, ἃ l'initiale :
Valeur des x? : 1% s. : 3,949; 11° s. : 2,058; 1“-11° s. : 6,006; 11 5. : 0,344; IV° s. : 0,014. Comparaison selon la nature du phonème suivant, à l'intérieur:
Valeur des x? : 1** s. : 6,560; 111 s. : 14,500; 11"-1Π’ s. : 19,711; r1*-1v* s. : 15,938. b. Comparaison selon la position, compte tenu du phonème suivant. Khi suivi d'une voyelle :
Valeur des x? : 1* s. : 6,022; 11° s. : 1,093; rti s. : 4,017; 1v5 s. : 3,962.
358
LISTE DE DONNEES
Khi suivi d’une consonne :
Valeur des x? : 1% s. : 6,604; 1-11 s. : 11,743; τὸ s. : 1,962; 11-111 s. : 8,958. T068. Tyche et les autres noms en (-)£ych- : effectifs et pourcentages des graphies,
listes des noms attestés (p. 88)°. Tych- (y compris Tyche) Total
CH
C
% CH
%C
Is.
207,00
197,83
9,17
95,57
4,43
ns. I1 s.
172,50 32,00
166,33 28,33
6,17 3,67
96,42 88,53
3,58 11.47
IV? s.
4,83
1,33
3,50
Tyche, 376; Tychenia, 1; Tychenianus, 1; Tych[-], 2; Tychaeus, 1; Tycharon, |; Tychas, 1; Tychasius, 1; Tychi[-], 7; Tychianus, 3; Tychicianus, 1; Tychicus, 26; Tychilla, 1: Tychius, 4. Proportions Tych-/ens. des noms contenant un khi Tych-/Khi interne + voyelle
Tych-/Khi aprés une syllabe
I" s,
15 5.
859% 11,90%
11,36 % 14,69 %
34,96 4
49059
iJ s. 5,96 % 8,01 %
30059
Tyche I" s. π΄ 5.
Total 189,33 152,83
CH 182,17 148,17
C 7,17 4,67
π| s.
27,83
24.67
3,17
IV* s.
3,00
0,00
3,00
cH 536,00 528.17 175,00 43,50
c 58,00 40,50 37,50 29,50
%CH 96,21 96,94
%C 3,79 3,06
æ CH 90,24 92,88 82,35 59,59
* C 9,76 7,12 17,65 40.41
-tych- (y compris Eutych-) I s. Ii* s. iti s. 1V* s.
Total 594,00 568,67 212,50 73,00
Agathetyche, 9; Agathotyche, 2, Agatyche, 1 ; Caletyche, 16; Caletychus, 1; Calityche, 15; Callityche, 54; Callitychianus, 1; Callitychus, 1; Callotyche, 1; Calotyche, 2;
Chrysotyche, 1; Diotyches, 1; Epityche, 2; Epityches, 1; Epitychia, 2; Epitychus, |; Isotyche, 1; Lamprotyche, 1; Nicotyche, 1; Protyche, 1; Syntyche, 84.
Proportions -tych-lens. des noms contenant un khi -tych-/Khi interne + voyelle
I" s.
us.
24,65 % 34,15 %
37,44 % 48,44 Ὁ
ur s. 39,57 % 53,17%
9 Une dernière classe regroupe les noms où un upsilon (bref ou long) précède un khi ailleurs que dans le thème de τύχη.
I
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
359
EutychI πῇ un ιν“
s. s. s. 5.
Total 484,17 504,33 196,17 70,50
CH 439,00 468,17 161,00 42,50
C 45,17 36,17 35,17 28,00
%CH %,67 92,83 82,07 60,28
*c 9,33 7,7 17,93 39,72
Eutychus, 348; Eutych[-], 77; Eutychas, 21; Eutyche, 13; Eutyche/es, 1; Eutyches, 328; Eutychi[-], 6; Eutychia, 264; Eutychia[-], 2; Eutychian[-], 2; Eutychiane, 25; Eutychianus, 74; Eutychides, 9; Eutychion, 12; Eutychis, 66; Eutychius, 41; Eutychusa, 1; Eutychus/es, 1. Proportions Eutych-/ens. des noms contenant un khi
I" s.
n° s.
20,09 %
3321 9
ΠΙ“ s. 36,53 %
-ych-, sauf (-)tych-
Is. II^ s. 111 s. IV* s.
Total 123,83 58,33 21,67 14,67
CH 103,33 49,83 14,33 5,00
C 20,50 8,50 7,33 9,67
% CH 83,45 85,53
%C 16,55 14,57
Bostrychus, | ; Ennychiane, 1; Ennychion, 1; Ennychus, 6; Hedychrous, 8; Hesych[-], 1; Hesyche, 1; Hesychion, 2; Hesychius, 5; Hesychus, 38; Lychnis, 20; Nychius, 7; Pannych[-], 2; Pannychia, 1; Pannychis, 25; Pannychus, 14; Parapsyche, 1; Polych[-], 1; Polychrysus, 1; Polychroni[-], 2; Polychronia, 9; Polychronius, 22; Psych[-], 3; Psycharion, 14; Psycharion, 1; Psyche, 37.
T069. Noms en Tych- : tests statistiques (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Comparaison des noms en Tych- avec les autres noms à khi interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux TO68 et TO66.
Valeur des x? : 17 s. : 9,983; 11° s. : 6,336; 1115 s. : 0,689; 11i -1v* s. : 0,244. Comparaison du seul nom Tyche avec les autres noms à khi interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux TO68 et TO66. Valeur des x? : 1" s. : 10,931; 11 s. : 6,728; 1-1Π’ s. : 8,446; ri τἀν" s. : 0,141. Comparaison des noms en Tych- avec les autres noms à khi précédé d'une syllabe.
Effectifs : tableaux T068 et TO60.
Valeur des x? : 15 5. : 5,984; 11 s. : 2,811.
360
LISTE DE DONNÉES
I
T070. Noms en -tych- : tests statistiques (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Comparaison des noms en -tych- avec les autres noms à khi interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux TO68 et TO66. Valeur des x? : 1" s. : 1,075; If s. : 2,758; tt s. : 0,279; IV^ s. : 0,052. Comparaison des noms en Eutych- avec les autres noms à khi interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux TO68 et TO66.
Valeur des x? : 1" s. : 1,579; 1° s. : 2,056; 1° s. : 0,403; IV s. : 0,003. T071. Comparaison des occurrences initiales et internes du thème de τύχῃ (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux TO68.
Valeur des x? : 1" s. : 5,686; π᾿ s. : 2,819; ir 5,343; 111°-1v* s. : 0,295.
s. : 8,212; [π΄ s. : 0,758; IUT
s. :
T072. Comparaison des noms en Eutych- avec les autres noms à khi précédé de deux syllabes (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux TO68 et TO60.
Valeur des x^ : 1*5 s. : 4,138; 11 s. : 12,205. 1073. Comparaison des noms en Eutych- avec les autres noms en -fych- (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux TO68.
Valeur des x? : 1" s. : 0,562; 1*-11° s. : 0,504; 1-11 s. : 0,299. T1074. Comparaison des divers ensembles de noms contenant le thème τύχη avec les noms contenant la séquence -uy- et n'appartenant pas à la famille
étymologique (p. 89). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux TO68. Tych- initial comparé aux autres noms en -uy-.
Valeur des x? : 1" s. : 13,952; 1"-11° s. : 23,882; 1-11" s. : 15,714; rti -1v* s. : 6,173. -tych- interne comparé aux autres noms en -υχ-.
Valeur des x^ : 1" s. : 4,851; 1-11 s. : 10,180; 11"-1πὸ s. : 7,185; ı°-IV® s. : 9,091. Tyche et l'ensemble de ses dérivés (tych- initial et interne) comparés aux autres noms
en -ux-. Valeur des x? : 1 s. : 8,341; 1°-11° s. : 15,633; π΄- πιὸ s. : 9,970; m'-1v^ s. : 9741. T075. Noms en Soterich- : effectifs et pourcentages de graphies (p. 91). Total
CH
*6 CH
%C
I s.
41,17
22,33
18,83
54,25
45,75
fs. ταῖς
30,17 71,33
17,33 39,67
12,83 31,67
57,46 55,61
42,54 44,39
8,67 1,50
2,83 0,00
1π s. ιν" s.
C
5,83 1,50
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
T076. Noms en Soterich-
RESULTATS
DES
TESTS
361
: tests statistiques!° (p. 92).
Répartition des graphies CH et C. Les noms en Soterich- comparés aux autres noms à khi interne suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux T075 et TO66.
Valeur des x? : “1 s. : 97,505. Les noms en Soterich- comparés aux autres noms à khi précédé de trois syllabes. Effectifs : tableaux T075 et TO60.
Valeur des x? : Ir
s. : 54,809.
T1077. Noms en Antioch- : effectifs et pourcentages de graphies, liste des noms attestés (p. 92). 5 11° s. € s, ιν" s.
Total 243,33 62,33 16,83 5,33
CH 219,00 59,00 15,00 4,50
c 24,33 3,33 1,83 0,83
%CH 90,00 94,66
ᾳ«ς 10,00 5,34
Antiochus, 282; Antiochis, 73; Antioch[-], 1; Antiochas, 3; Antioche, 1; Antiochia, 1; Antiochiane, 2; Antiochianus, 16. Proportions Antioch-/ens. des noms cont. un khi Antioch-/Khi interne + voyelle Antioch-/Khi après trois syllabes
I* s.
5 s.
ms.
10,10 % 13,99 € 54,34 %
4,10 9 531% 32,58 %
3,13 % 421% 28,77%
T078. Noms en Antioch- : tests statistiques (p. 92). Répartition des graphies CH et C. Comparaison des noms en Antioch- avec les autres noms à khi interne suivi d’une voyelle. Effectifs : tableaux T077 et T066.
Valeur des x? : 1% s. : 0,206; π΄ s. : 0,852; 1I -IV* s. : 1,421. Comparaison des noms en Antioch- avec les autres noms syllabes. Effectifs : tableaux T077 et TO60.
à khi précédé
de trois
Valeur des x? : 1" s. : 11,126; 11° s. : 6,126. T079. Noms en Char- : effectifs et pourcentages de graphies, liste des noms attestés (p. 93). a. Charr* s. πὸ s. Hi^ s. IV* s.
Total 114,83 101,83 31,17 13,67
CH 109,17 97,67 23,00 4,33
C 5,67 4,17 8,17 9,33
* CH 95,06 95,91 73,79
%C 4,94 4,09 26,21
10 Les effectifs de Soterichus étant très faibles, il n'est pas possible de calculer le x? pour le 1* et le 11° siècle séparément; les effectifs de ces deux si&cles ont été cumulés, ce qui est autorisé par la proximité des pourcentages respectifs.
362
LISTE DE DONNÉES I
Charis, 79; Charinus, 3; Charisia, 3; Charisius, 4, Char[-], 3; Chara, 2; Chares, 6; Chari[-], 2; Charia, 1; Charicles, 4; Charideme, 1; Charidemis, 1; Charidemus, 2; Chariessa, 3; Charilampes, 4; Charitimus, 1; Charitonianus, 2; Charitosa, 15; Charitosus, 1; Charit[-], 3; Charitas, 1; Charite, 22; Charitine, 15; Charitinus, 5; Charition, 2; Chariton, 99; Charitus, 3; Charixen[-], 1; Charixenus, 2; Charmion, 1; Charmosyne, 10; Charmosynus, 1; Charon, 1; Charopinus, 1.
Proportions
I" s.
Char-lens. des noms contenant un khi
Char-/Khi initial + voyelle
ti^ s.
ms.
4,77 4
6,70%
580%
41,56 %
67,07 %
64,94 %
b. -charTotal
CH
C
%CH
%C
I s.
47,00
43,67
3,33
92,91
7,09
1° s.
25,50
22,17
3,33
In s.
16,50
11,17
5,33
IV* s.
14,33
7,67
6,67
Diochares, 9; Epicharis, 22; Epicharitus, 1; Euchari[-], 3, Eucharia, 1; Euchario, 1; Eucharis, 16; Eucharistianus, 1; Eucharistus, 32; Eucharius, 3; Eucharus, Hermochares, 1; Menochares, 1; Pancharia, 5, Pancharius, 8; Theocharis, 1.
Proportions
Is.
π΄ s.
-char-/ens. des noms contenant un khi
1,95 %
1,68 %
3,07%
-char-/Khi interne + voyelle
2,70%
217%
413%
5;
ur s.
T080. Noms en Char- : tests statistiques (p. 93). Répartition des graphies CH et C.
Comparaison des noms en Char- avec les autres noms à khi initial suivi d'une voyelle. Effectifs : tableaux T079 et T066. Valeur des x^ : i s. : 0,416; 111° s. : 1,726; 1i*-1ti* s. : 1,819; rri -1v* s. : 0,043. Comparaison
des noms
en -char- avec les autres noms
à khi interne suivi d'une
voyelle. Effectifs : tableaux TO79 et TO60.
Valeur des x? : 1% s. : 0,704; 1"-11 s. : 0,043. T081. Comparaison des noms en Char- et en -char- (p. 93). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T079.
Valeur des x? : 1%, Ii et II^ s. cumulés : 2,123. T082. Noms en Chrest- : effectifs et pourcentages de graphies, liste des noms attestés (p. 93). ChrestI" s. n° s. Iti? s.
Total 163,33 64,67 40,17
CH 145,00 58,00 28,50
ιν" s.
10,50
2,00
C 18,33 6,67 11,67
8,50
9$ CH 88,78 89,69 70,95
%C 11,22 10,31 29,05
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
363
Chrestus, 120; Chreste, 152; Chrestianus, 2; Chrestillus, 1; Chrestilla, 1; Chrestinus,
1; Chrestine, 8; Chrestion, 9; Chrest[-], 2. Proportions
I* s.
II* s.
6,78 *
4,26 %
7,48 %
33,03 %
21,71 %
30,36 %
Chrest-lens. des noms contenant un khi
Chrest-/Khi initial + consonne
111^ s.
T083. Comparaison des noms en Chrest- avec les autres noms à khi initial suivi d'une consonne (p. 93). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T082 et T066.
Valeur des x? : 1 s. : 0,253; Π’ s. : 0,005; 1Π’ s. : 0,746. T084. Noms
Chrysi s. nf s. nr s. 1V* s.
en Chrys- : effectifs et pourcentages
attestés (p. 93). Total 214,83 175,33 71,33 12,67
CH 194,00 158,00 54,00 6,83
de graphies, liste des noms
C 20,83 17,33 17,33 5,83
4 CH 90,30 90,12 75,70
%C 9,70 9,88 24,30
Chrysais, 3; Chrysaon, 1; Chrysaor, 4; Chrysaoris, 1; Chrysaorius, 1; Chryse[-], 1; Chryseis, 11; Chrys[-], 8; Chrysa[-], 3; Chrysalus, 1; Chrysampelus, 2; Chrysanth{-], 1; Chrysanthas, 1; Chrysanthe, 4; Chrysanthion, 2; Chrysanthis, 4; Chrysanthus, 55; Chrysarion, 21; Chrysas, 2; Chrysaspis, 2; Chryse, 5; Chryse[-], 1; Chrysermus, 1; Chryseros, 90; Chryses, 11; Chrysi[-], 2; Chrysia, 1; Chrysias, 1; Chrysinillianus, 1; Chrysion, 5; Chrysippe, 1; Chrysippus, 18; Chrysis, 116; Chrysissus, 1; Chrysius, 1; Chryso[-], 2; Chrysoceros, 1; Chrysocomas, 3; Chrysocomus, 1; Chrysodorus, 1; Chrysogalesus, 1; Chrysogenia, 1; Chrysogenes, 1; Chrysoglossus, 1; Chrysogon[-], 1; Chrysogone, 7 ; Chrysogonus, 28; Chrysomele, 1; Chrysomallus, 9; Chrysonicus, 3; Chrysopaes, 6; Chrysophoron, 1; Chrysophorus, 1; Chrysopolis, 19; Chrysopterus, 1; Chrysorhoas, 1; Chrysostome, 2; Chrysostomus, 1; Chrysothemis, 1; Chrysotyche, 1; Chrysus, 8.
Proportions Chrys-/ens. des noms contenant un khi Chrys-/Khi initial + consonne
-chrys-
Total
I* s,
1 5.
8,91 ᾧ 43,44 %
11,54 % 58,87%
CH
C
I s. n° s.
24,17 11.17
19,67 9,17
4,50 2,00
It^ s.
3,67
2,67
1,00
Helichrysus, 3; Isochryse, 2; Isochrysianus, chrysus, 3; Polychrysus, 1. Proportions -chrys-/ens. des noms contenant un khi -chrys-/Khi interne + consonne
π| s. 13,28 € 53,90 %
% CH
%C
1; Isochrysis, 2; Isochrysus, 28; Meli-
Is.
11° s.
1i s.
1,00 % 69,73 %
0,74 % 43,24 %
2,01 %
364
LISTE DE DONNEES I
T085. Comparaison des noms en Chrys- avec les autres noms à khi initial suivi d'une consonne!! (p. 93). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : T084 et T066.
Valeur des x^ : 1* s.: 0,125; n° s. : 0,017; πὸ s. : 0,001; IV“ s. : 1,288. TO086. Comparaison des noms en -chrys- avec les autres noms à khi interne suivi d'une consonne (p. 93). Répartition des graphies CH et C. Effectifs : tableaux T084 et TO48.
Valeur des x^ : 1* s. : 0,181; 1“-u° s. : 0,578. T1087. Effectifs et pourcentages des graphies pour théta et khi selon la présence ou l'absence d'une occlusive sourde dans le nom (p. 94). a. Théta initial sans sourde I** s. ns.
Total 485,00 252,00
TH 464,33 240,83
T 20,67 11,17
*4* TH 95.74 95,57
*T 4,26 4,43
in s.
80,33
71.00
9,33
88,39
11,61
TH 131,83 107,33 28,67
T 14,33 12,83 3,83
% TH 90,20 89,32 88,22
* T 9,80 10,68 11,78
TH 818,67 433,17 91,50 24.50
T 84,00 38,50 34,00 33,50
% TH 90,69 91,84 72,91 42,24
%T 9,31 8,16 27,09 57,76
d. Thêta interne avec sourde Total I" s. 583,00 us. 399,00 1I s. 109,00 iv s. 42,17
TH 520,17 363,67 84,00 16,83
T 62,83 35,33 25,00 25,33
% TH 89,22 91,14 77,06 39,93
%T 10,78 8,86 22,94 60,07
e. Khi initial sans sourde Total ι΄ s. 456,17 n° s. 239,17 I s. 72.61 Iv? s. 18,50
CH 416,33 214,33 53,33 6,50
C 39,83 24,83 19,33 12,00
%CH 91,27 89,62 73,40 35,14
%C 8,73 10,38 26,60 64,86
b. Théta initial avec sourde I" s. us. 1 s.
Total 146,17 120,17 32,50
c. Théta interne sans sourde 1*5. n° s. 111° s. 1v s.
Total 902,67 471,67 125,50 58,00
il La faiblesse des effectifs de la série en -chrys- interdit de la comparer aux noms en Chrysinitial, même en cumulant plusieurs siècles.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
f. Khi initial avec sourde Total 175. 261,00 11° s. 158,00 πῇ s. 80,33 IV* s. 29,83
DES TESTS
365
CH 235,33 146,83 59,17 8,83
c 25,67 11,17 21,17 21,00
æ CH 90,16 92,93 73,65 29,60
*cC 9,84 7,07 26,35 70,40
Total 443,67 207,17 81,33 18,50
CH 397,00 189,00 74,67 11,50
C 46,67 18,17 6,67 7,00
* CH 89,48 91,23 91,80 62.16
%C 10,52 8,77 8,20 37,84
h. Khi interne avec sourde Total 1% s. 1249,00 Ii s. 914,50 Hr s. 302,67 IV s. 115,33
CH 1109,00 833,50 239,50 56,17
C 140,00 81,00 63,17 56,17
* CH 88,79 91,14 79,13 51,30
*cC 11,21 8,86 20,87 48,70
£. Khi interne sans sourde I* s. ns. ur s. IV* s.
TO088. Théta et khi, comparaison
des occurrences de chaque aspirée selon la
présence ou l'absence d'une occlusive sourde (p. 94). Répartition des graphies savantes (CH, TH) et populaires (C, T). Effectifs : tableaux
T087. Théta initial, comparaison des occurrences sans et avec occlusive sourde.
Valeur des x? : 1% s. : 6,587;11^ s. : 5,260; 111° s. : 0,000. Théta interne, comparaison des occurrences sans et avec occlusive sourde. Valeur des x? : 1” s. : 0,863; 1° s. : 0,134; rri s. : 0,535; 1v* s. : 0,000. Khi initial, comparaison des occurrences sans et avec sourde. Valeur des x? : 1“ s. : 0,244; 11° s. : 1,267; rtt s. : 0,000; IV* s. : 0,161. Khi interne, comparaison des occurrences sans et avec sourde.
Valeur des x? : i* s. : 0,159; 11° s. : 0,000; 11i s. : 6,916; 1V° s. : 0,754. T089. Comparaison de khi et théta : tests statistiques (p. 94). Comparaison de la répartition des graphies savantes et populaires dans les occurrences totales de théta et khi. Effectifs : tableaux T025 et TO26. Valeur des x? : 1” s. : 1,615; πὸ s. : 0,170; πὸ s. : 0,149; IV* s. : 0,506. Comparaison de la répartition des graphies savantes et populaires pour théta et khi à l'initiale. Effectifs : tableaux TO28 et T058.
Valeur des x? : 1 s.: 2911; I. s. : 2,420; 1π’ s. : 9,508; 1V° s. : 19,990. Comparaison de la répartition des graphies savantes et populaires pour théta et khi internes. Effectifs : tableaux TO28 et T058.
Valeur des x^ : 1" s. : 0,248; n° s. : 0,215; 111° s. : 2,621; 1V^ s. : 6,479.
366
LISTE DE DONNEES
I
Comparaison de thöta et khi internes après une syllabe. Effectifs : tableaux TO30 et T060.
Valeur des x? : 1 s.: 0,031; π΄ s. : 1,175; III s. : 5,024. Comparaison de thêta et khi internes aprés deux syllabes. Effectifs : tableaux T030 et T060.
Valeur des x? : 17 s. : 1,063; π΄ s. : 0,942; ti^ s. : 1,333. Comparaison de théta et khi internes après trois syllabes. Effectifs : tableaux T030 et
TO60.
Valeur des x? : 1% s. : 0,061; π΄ s. : 0,656. Comparaison de thêta et khi initiaux devant voyelle. Effectifs : tableaux T038 et TO66.
Valeur des x? : 1“ s.: 0,428; τι s. : 1,517; 1π’ s. : 8,329. Comparaison de thêta et khi internes devant voyelle. Effectifs : tableaux T038 et T066.
Valeur des x? : 1” s. : 0,361; π΄ s. : 0,485; tti" s. : 3,745. Comparaison de thêta et khi initiaux devant consonne. Effectifs : tableaux T038 et T066.
Valeur des x? : 15s. : 3,431; πὸ s. : 2,775. Comparaison de thêta et khi internes devant consonne. Effectifs : tableaux T038 et TO66.
Valeur des x? : 1* s. : 0,231. TO90. Effectifs et pourcentages (p. 102). Phi initial Total
Ts. 11° s. 11" s. ιν s.
1 504,17 588,67 170,17 54,67
PH
1417,17 502,17 118,67 10,83
des graphies phi selon sa position
dans le nom
P
F
% PH
%P
%F
35,33 10,33 2,33 1,00
51,67 76,17 49,17 42,83
94,22 85,31 69,74 19,81
2,35 1,75 1,37 1,83
3,44 12,95 28,89 78,36
Phi interne Total
I* π΄ 1 IV?
s, s. s. s.
2270,83 1424,33 403,50 142,17
PH
P
F
% PH
%P
%F
1994,00 1193,00 225,17 20,50
169,00 42,00 9,50 2,00
107,83 189,33 168,83 119,67
87,81 83,76 55,80 14,42
7,44 2,95 2,35 1,41
475 13,29 41,84 84,17
T091. Comparaison de phi selon sa position initiale et interne : P opposé à PH et F (p. 102).
Effectifs : tableaux T090. Valeur des x? : PH opposé à P. I s. : 47,186; 11° s. : 2,392. PH et F opposés à P. I” s. : 45,849; 11^ s. : 2,345. T092. Comparaison de phi selon sa position initiale et interne : P opposé à F (p. 102). Effectifs : tableau TO90.
Valeur des x^ : 1 s. : 11,232; 11 s. : 1,767.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
367
T093. Comparaison de phi selon sa position initiale et interne : F opposé aux deux autres graphies (p. 102). Effectifs : tableaux TO90.
Valeur des x? : 1*5 s.: 3,857; f^ s. : 0,045. T094. Comparaison de phi selon sa position initiale et interne : PH opposé aux deux autres graphies (p. 103). Effectifs : tableaux TO90.
Valeur des x? : 1" s. : 42,646; 11^ s. : 0,750. T095. Effectifs et pourcentages des graphies pour phi interne selon sa position
(nombre de syllabes précedentes)!?. (p. 103). Phi après 1 syllabe Total I" 11° ur ιν
s. s. s. s.
1522,17 940,67 278,67 103,67
PH
P
F
% PH
%P
%F
1340,67 788,17 150,83 16,00
107,33 23,33 5,83 1,50
74,17 129,17 122,00 86,17
88,07 83,79 54,12 15,43
7,05 2,48 2,09 1,45
4,87 13,73 43,78 83,12
PH 584,17 362,67 58,17 2,00
P 49,17 16,17 3,17 0,50
F 26,50 42,50 33,83 20,33
% PH 88,53 86,08 61,12
%P 7,45 3,84 3,33
%F 4,00 10,09 35,55
% PH 74,56 65,60
%P 16,21 2,54
%F 9,23 31,86
Phi aprés 2 syllabes I* s. ns. us. ιν“ s.
Total 659,83 421,33 95,17 22,83
Phi après 3 syllabes I" s. nes. 11° s.
Total 66,83 52,33 24,67
PH 49,83 34,33 12,83
P 10,83 1,33 0,83
F 6,17 16,67 11,00
ιν s.
12,67
2,50
0,00
10,17
T096. Phi interne : comparaison des deux premières classes (après 1 et 2 syllabes)
(p. 103).
Effectifs : tableaux T095. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 0,078; 11° s. : 1,563. PH et F opposés à P. I" s. : 0,111;Ii s. : 1,905.
P opposé à F. 1* s. : 0,766; π΄ s. : 4,190. PH et P opposés à F. I” s. : 0,767; 11° s. : 3,509.
PH opposé à P et F. I s. : 0,092; 11° s. : 1,162 12 Seuls les noms où phi est précédé d'une, deux ou trois syllabes sont en nombre suffisant; on n'observe qu'une seule attestation de phi précédé de quatre syllabes (dans un nom à deux
aspirées: (H }ierolopho, CIL V1 29219). À noter, par ailleurs, quelques noms où phi n'est précédé
que d'une consonne : Sphaerus, 10 occurrences; Sphragis, 10 occ.; Sphex, 9 occ.; Sphingis, 1 Occ.
368
LISTE DE DONNÉES I
T097. Phi interne: comparaison des deux dernières classes (après 2 et 3 syllabes)'’
(p. 103).
Effectifs : tableaux TO95. Valeur des x? : PH opposé à P. i" s. PH et F opposés à P. P opposé à F. I** s. : PH et P opposés à F. PH opposé à P et F.
: 7,136. 1” s. : 6,138. 0,010; 11° s. : 3,182. II* s. : 20,171. 1” s. : 10,644; 11° s. : 14,381.
T098. Phi : la répartition selon la position aux III* et IV* s. PH opposé à Ε΄"
(p. 104).
Effectifs : tableaux TO090.
Valeur des x? : ıu° s. : 6,763; ıv° s. : 0,907. T099. Effectifs et pourcentages des graphies pour phi selon la nature du phonème précédent (p. 104). Phi après voyelle I s. us. Iti* s.
Total 1710,50 1103,00 324.17
PH 1491,17 910,67 171,67
P 128,00 32,00 6,00
F 91,33 160,33 146,50
% PH 87,17 82,56 52,96
%P 748 2,90 1,85
%F 5,34 14.54 45,19
IV? s.
118,00
15,00
2,00
101,00
12,71
1,69
85,59
Phi après consonne r* s, 1 s. 1Π s. ιν“ s,
Total
PH
P
F
% PH
%P
%F
562,33 322,33 79,33 24,17
504,83 283,33 53,50 5,50
41,00 10,00 3,50 0,00
16,50 29,00 22,33 18,67
89,77 87,90 67,44
7.29 3,10 4,41
2,93 9,00 28,15
T100. Comparaison de phi selon la nature du phonème précédent (p. 104). Phi interne après voyelle et consonne. Effectifs : tableau T099. Valeur des x? :
PH opposé à P. 1" s. : 0,088; πὸ s. : 0,000. PH et F opposés à P. Is. : 0,023; ri* s. : 0,035. P opposé à F. 1” s. : 3,210; ti^ s. : 1,769.
PH et P opposés à F. 1” s. : 5,417; 11° s. : 6,643. PH opposé AP et F. I s. : 2,699; 1^ 5. : 5,227.
13 Les effectifs de la graphie F au 1” siècle et de la graphie P au 11° sont trop faibles pour permettre ie calcul valable de certains tests.
14 Les effectifsde la graphie P dans les deux classes distinguées plus haut (selon la position) étant trés faibles, il est préférable
de ne prendre en compte que les deux autres groupes
d'attestations, à savoir les graphies en PH et F.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
369
T101. Comparaison de la répartition de PH et F au III siécle'? (p. 105). Effectifs : tableau T099.
PH opposé à F. Valeur des x? : 11° s. : 6,888. PH opposé à P et F. Valeur des x^ : 111° s. : 5,420. T102. Effectifs et pourcentages des graphies pour phi selon la nature du phonème suivant (p. 105). Phi suivi d'une voyelle I s. us. 11° s. ιν s.
Total 2847,67 1452,33 397,67 126,00
PH 2630,50 1243,00 258,67 23,33
P 119,50 39,00 8,00 2,50
F 97,67 180,33 131,00 100,17
%PH 92,37 85,59 65,05 18,52
%P 4,20 2,69 2,01 1,98
%F 3,43 12,42 32,94 79,50
P 57,50 19,00 3,00 0,00
F 51,33 78,83 70,33 45,50
% PH 82,55 77,41 45,34 10,78
%P 9,22 4,39 2,24 0,00
%F 8,23 18,20 52,42 89,22
Phi suivi d'une consonne I" s. n° s. mis. iv s.
Total 623,67 433,17 134,17 51,00
PH 514,83 335,33 60,83 5,50
T103. Comparaison des occurrences de phi devant voyelle et consonne (p. 105).
Effectifs : tableaux T102. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 30,529; 11 s. : 9,192. PH et F opposés à P. I s. : 26,679; 11° s. : 7,679. P opposé à F. I” s. : 0,140; 11° s. : 1,568. PH et P opposés à F. 1” s. : 28,701; π΄ s. : 9,409. PH opposé à P et F. I” s. : 58,026; 11° s. : 16,338. T1104. Effectifs et pourcentages des graphies pour phi selon le double critère de la position et de l'environnement (p. 105). Phi initial suivi d'une voyelle I" s. ns. Er s. IV? s.
Total 1451,33 560,33 166,33 53,67
PH 1377,67 483,67 116,67 10,83
P 32,33 9,33 2,33 1,00
F 41.33 67,33 47,33 41,83
% PH 94,92 86,32 70,14 20,18
%P 2,23 1,67 1,40 1,86
%F 2,85 12,02 28,46 71,95
P 87,17 19,67 5,67 1,50
F 56,33 113,00 83,67 58,33
% PH 89,72 85,13 61,38 17,28
%P 6,24 221 245 2,07
%F 4,03 12,67 36,17 80,64
Phi interne suivi d’une voyelle I* Ii* nf IV?
s. s. s. s.
Total 1396,33 892,00 231,33 72,33
PH 1252,83 759,33 142,00 12,50
15 Les effectifs du IV“ siècle sont trop faibles pour être utilisés.
370
LISTE DE DONNEES
I
Phi initial suivi d’une consonne Total
175 π s.
11 s. IV* s.
PH
P
F
% PH
%P
%F
52,33 27,83
39,00 18,00
3,00 1,00
10,33 8,83
74,53
5,73
19,74
3,83 1,00
3,00 0,00
0,00 0,00
0,83 1,00
P 54,50 18,00 3,00 0,00
F 41,00 70,00 69,50 44,50
95 PH 83,28 78,29 44,37 11,00
%P 9,54 4,44 2,30 0,00
*F 7.18 17,27 53,33 89,00
Phi interne suivi d'une consonne I* s. Ii* s. 111° s. IV* s.
Total 571,33 405,33 130,33 50,00
PH 475,83 317,33 57,83 5,50
T105. Phi selon la position et l’environnement : comparaison de phi interne, devant voyelle et consonne (p. 105).
Effectifs : tableaux T104. Valeur des x? : PH opposé à P. 1** s. : 7,719; 11° s. : 5,800.
PH et F opposés à P. 1" s. : 6,594; 11° s. : 4,941. P opposé à F. 1% s. : 0,321; π΄ s. : 1,184. PH et P opposés à F. I” s. : 8,513; ri^ s. : 4,871.
PH opposé à P et F. 1" s. : 15,750; 11° s. : 9,230. T106. Phi selon la position et l'environnement : comparaison interne cumulés (p. 105).
de phi initial et
Effectifs : tableaux T104. Valeur des x? : PH opposé à F. II^ s. : 16,558; IV° s. : 1,720. PH opposé à P et F. III“ s. : 16,240; 1v^ s. : 1,592. T107. Dérivés du thème φίλος : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 106). 1.
Phil- (initial)
Phil- (y compris les noms en Philo-) Total
I** s. 11° s. 11 s. ıv®s.
1105,17 356,17 129,17 45,50
PH
1066,67 306,67 90,17 7,83
P
11,00 0,50 1,00 1,00
F
% PH
%P
*F
27,50 49,00 38,00 36,67
96,52 86,10 69,81 17,21
1,00 0,14 0,77 2,20
2.49 13,76 29,42 80,59
Philo- (compris dans les noms en Phil-) Total
PH
P
F
% PH
%P
%F
Ts. 11° s. ın“ s.
346,50 74,00 25,00
343,17 68,17 16,17
2,00 0,00 0,00
1,33 5,83 8,83
99,04 92,12
0,58 0,00
0,38 7,88
ιν“ s.
8,67
1,00
0,00
7,67
1; Philadelphia, 2; Philadelphius,
1; Phila-
Phil[-], 19; Phila[-], 4; Philacinus,
delphus, 45; Philades, 3; Philadespotus, 22; Philaea, 1; Philaenio, 1; Philaenis, 17;
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
371
Philagathus, 3; Philager, 3; Philagrypnus, 1; Philammon, 1; Philander, 2; Philanthis, 1; Philanthropus, 5; Philanthus, 4; Philargyris, 2; Philargyrus, 141; Philaristus, 4; Phile, 11; Phile[-], 6; Phileleuthera, 1; Philem/-], 1; Philema, 14; Philemation, 56; Philemon, 55; Philephebus, 2; Phileros, 150; Philerotianus, 2; Philes[-], 1; Philetaera, 2; Philetaerus, 18; Philete, 79; Philetianus, 10; Philetion, 2; Philetus, 167; Phili[-], 3; Philia, 13; Philias, 1; Philinus, 21; Philippas, 1; Philippe, 4; Philippi[-], 1; Philippianus, 3; Philippicus, 1; Philippine, 2; Philippion, 1; Philippis, 1; Philippus, 86; Philiste, 3; Philistion, 1; Philistius, 1; Philius, 3; Phillipianus, 1; Phillys, 1 ; Philon, 51; Philtate, 9 ; Philtatus, 5; Philu[-], 1; Philume[-], 4; Philumene, 97; Philumenianus, 1; Philumenus, 54; Philus, 2; Philusa, 11; en outre les noms en Philo- ci-dessous.
Philo[-], 11; Philoc[-], 2; Philocalus, 52; Philocles, 15; Philoclia, 3; Philocomus, 4; Philocrates, 21; Philodoxus, 1; Philologis, Philometor, 2; Philonicus, 26;
14; Philocyrius, 12; Philod[-], 3; Philodamus, 37; 1; Philog[-], 1; Philogamus, 3; Philogenes, 25; 1; Philologus, 23; Philomathes, 1; Philomele, 3; Philomusianus, 1; Philomusus, 107; Philon[-], 1; Philonas, 2; Philonides, 4; Philonis, 2; Philopappus,
3; Philopator,
1; Philoponus,
Philoserapis, 5; 1; Philostorgus, Philotechnianus,
1; Philoromaeus, 2; Philorome,
Philodespotus, Philogrammus, Philomelus, 3; Philoni[-], 1; 1; Philopater,
1; Philoromus, 2;
Philositus, 10; Philostergus, 8; Philostorg[-], 1; Philostorgius, 17; Philostrat[-], 1; Philostratus, 7; Philot[-], 1; Philotas, 12; 1; Philotechnus, 1; Philotecnus, 4; Philotera, 9; Philothea, 1;
Philotheus, 2; Philotianus, 1; Philotime, 1; Philotimus, Philotis, 5; 22; Philotropus, 1; Philoxene, 2; Philoxenes, 1; Philoxenis, 1; Philoxenus, 41. Proportions Phil- / ens. des noms contenant un phi
I* s, 29,15 %
If? s. 17,63 %
mi“ 5. 2241 %
Phil- / noms à phi initial * voyelle
76,15%
63,56 %
77,66 %
Proportions Philo- / ens. des noms contenant un phi Philo- / Phil-
2.
I" s,
n° s.
m“ s.
09,14 % 31,35 %
03,66 % 20,78 %
04,34 € 19,35 %
-phil- (interne)
-phil- (y compris Pamphil-) τς. π 5.
Total 253,33 73,83
PH 236,00 63,00
P 12,00 2.00
F 5,33 8,83
115 s.
21,67
10,00
0,00
11,67
IV? s.
11,33
0,50
0,00
10,83
Agathophilus,
1; Antiphile,
1; Antiphilus,
% PH 93,16 85,33
1; Demophilus,
%P 4,74 2,71
1; Diphilis,
1; Diphilus,
28; Euphiletus, 2; Hedyphile, 1; Hermaphilus, 9; Hermophile, 2; Hermophilis, Hermophilus, 5; Herophile, 2; Herophilus, 5; Hierophile,
%F 2,10 11,96
1;
1; Menophile, 4; Meno-
philus, 59; Pasiphilus, 4; Patrophile, 1; Patrophilus, 1; Pephilemene, 1; Symphilon, 1; Theophile, 28; Theophile, 1; Theophilianus, 1; Theophilus, 54; Zenophilus, 1;
[-]enophilus, 1; [-Jiphilo[-], 1, [-Jophile, 1; [-Jophilus, 2; [—-]phile, 5; [-]philus, 1; en outre les noms en Pamphil- ci-dessous.
372
LISTE DE DONNEES
I
Pamphil- (compris dans les noms en -phil-) Total 127,33 23,33 4,83 3,00
r* s. 1° s. n° s. ιν" s. Pamphil[-],
2;
PH 121,33 22,83 2,83 0,00 Pamphile,
P 6,00 0,00 0,00 0,00 27,
F 0,00 0,50 2,00 3,00
Pamphilia,
% PH 95,29
1; Pamphiliane,
%P 4,71
%F 0,00
2; Pamphilianus,
1;
Pamphilion, 1; Pamphilius, 2; Pamphilla, 1; Pamphilus, 158. Proportions -phil- / ens. des noms contenant un phi -phil- / noms à phi interne + voyelle
I* s,
1: 5.
m“ s.
06,68 % 18,14 €
03,65 % 08,28 %
03,76 % 09,37€
Proportions
I" s.
n s.
Inf s.
Pamphil. / ens. des noms cont. un phi
03,36% — 0115€
5026.
31,0%
00,04 %
Pamphil. / phi après une syliabe
08374
— 02489
01,73%
Pamphil- ! -phil-
22,294
T1068. Comparaison des noms en Phil- avec les autres noms à phi initial devant voyelle (p. 106).
Effectifs : tableaux T107 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. 1” s. : 33,031. PH et F opposés à P. 1" s. : 32,306. PH et P opposés à F. I” s. : 2,164; ri* s. : 2,804. P opposé à F. I" s. : 7,686.
PH opposé à P et FP. I* s. : 24,384; 11° s. : 0,038. T109.
Comparaison des noms en -phil- avec les autres noms à phi interne + voyelle (p. 106).
Effectifs : tableaux T107 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 1,390. PH et F opposés à P. I” s. : 1,199, P opposé à F. 1" s. : 0,597.
PH et P opposés à F. 1* s. : 2,978; n° s. : 0,036. PH opposé à P et F. 1% s. : 3,963; π΄ s. : 0,003.
T110. Comparaison des noms en Phil- et en -phil- (p. 107). Effectifs : tableaux T107. Valeur des x? : PH opposé à F. I” s. : 0,077; 11^ s. : 0,112.
PH et P opposés à F. 1* s. : 0,129; πὸ s. : 0,170. T111. Comparaison des noms en Philo- avec les autres noms en Phil- (p. 108). PH opposé à P et F. Effectifs : tableaux T107.
Valeur des x? : 1" s. : 9,553; 11 s. : 2,878.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
373
T112. Comparaison des noms en Pamphil- avec les autres noms en -phil- (p. 108).
Effectifs : tableaux T107. Valeur des x? : PH opposé à P. 1° s. : 0,009. PH et F opposés à P. I” s. : 0,000. PH opposé à P et F. 1" s. : 1,820. T113. Comparaison des noms en Pamphil- avec les autres noms à phi interne aprés consonne (p. 108). Effectifs : tableaux T107 et T104. Valeur des x? :
PH opposé à P. I" s. : 1,873. PH et P opposés à P. I s. : 1,620. T114. Noms
en -phor- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
attestés (p. 108).
τς
Total 306,33
PH 265,67
P 28,17
F 12,50
% PH 86,73
%P 9,20
%F 4,08
11° s. us.
258,83 64,17
227,17 47,00
9,17 3,67
22,50 13,50
87,77 73,24
3,54 5,72
8,69 21,04
17,17
433
0,00
12,83
ιν s.
Agathephoris, 1; Anthesphoris, 1; Anthesphorus, 2; Anthophorus, 1; Carpophora, 1 ; Carpophoris, 1; Carpophorus, 26; Christophorus, 4; Chrysophoron, 1; Chrysophorus, 1; Doryphorianus, 3; Doryphorides, 1; Doryphorion, 2; Doryphoris, 1; Doryphorus,
43; Doryphorusa, 1; Ephoris, 1; Euphorian[-], 1; Euphorus, 2; Helpidephor[]. 4; Helpidephora, 1; Helpidephoris, 1; Helpidephorus, 29; Myrinephorus, 1; Nicephorianus, 4; Nicephoris, 4; Nicephorus, 202; Onesiphorus, 25; Phosphorus, 31; Spendophorus, 1; Stephanephorus, 3, Symphorion, 2; Symphoris, 2; Symphorus, 111;
Symphorusa, 2; Telesphor[-], 4; Telesphorianus, 2; Telesphorion, 4; Telesphoris, 14; Telesphorus, 127; [-]phorus, 9; [-]ephorus, 1; [-]phor[-.], 1.
Proportions
I" s.
-phor- / ens. des noms contenant un phi
08,08 %
-phor- I noms à phi interne + voyelle
2194
€
ri? s.
ii^ s.
12,81 %
11,13 €
26,364.
271%
T115. Comparaison des noms en -phor- avec les autres noms à phi interne + voyelle (p. 108).
Effectifs : tableaux T114 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. 1” s. : 5,877; 11 s. : 2,531. PH et F opposés à P. I” s. : 5,846; 11 s. : 3,025. P opposéà F. 1* s. : 1,727 ; 11° s. : 6,576. PH et P opposés à F. 1” s. : 0,002; π΄ s. : 5,208.
PH opposé à P et F. 1" s. : 3,828; 11° s. : 2,004. PH opposé à F. I” s. : 0,031; 11° s. : 4,820.
374
LISTE DE DONNEES I
T116. Effectifs des nominatifs en -phorus, -porus, -Örus, -ôrus et -rus (p. 111). Nominatifs des noms en -phorus
Nominatifs des noms en -porus
Total
-orus
-or(us)
Total
.orus
-orfus)
Ts.
171,17
6900
102,17
r* s.
11,33
6,33
5,00
π΄ s. mis.
135,67 37,67
88,00 16,50
47,67 11,17
11 s. Iti s.
11,83 2,33
8,33 0,33
3,50 2,00
IV* s.
733
3,00
4,33
IV s.
Nominatifs des autres noms en -Örus
0,50
Nominatifs des noms en -órus
Total
.orus
-or(us)
Total
.orus
— -or(us)
IT s. ns. 11° s.
11,00 9,00 1,50
0,00 0,00 0,00
11,00 9,00 1,50
I** s. 1° s. mes.
95,33 71,67 47,67
93,00 69,83 3833
2,33 1,83 9,33
IV* s.
0,50
0,00
0,50
IV* s.
18,33
18,33
0,00
Nominatifs des noms en -rus (y compris les noms en -órus, mais non compris les noms en -phorus, en -porus et en -er). I* s Ii s
Total 302,67 143,50
«ΤῊΣ 289,00 137,83
-r{us) 13,67 5,67
us ıv®s.
82,50 30,83
70,83 30,83
11,67 0,00
T117. Comparaison des noms en -phorus et en -porus (p. 111). Répartition des nominatifs en -or et en -orus. Effectifs : tableaux T116.
Valeur des x? : 1*-1f s. : 1,274. T118. Comparaison des noms en -phorus et en -porus avec les autres noms en -rus (p. 111). Répartition des nominatifs en -or et en -orus. Effectifs : tableaux T116.
Valeur des x? : 1% s. : 178,866; 11° 5. : 43,731; 1° s. : 11,321. T119. Comparaison des noms en -phorus et en -porus avec les noms en -Orus (p. 112). Répartition des nominatifs en -or et en -orus. Effectifs : tableaux T116.
Valeur des x? : 1-11 s. : 104,235. T120. Comparaison de la répartition des formes abrégées au nominatif dans les
noms en -rus et en -us © (p. 112). Valeur des x? : 1@-11° s. : 12,142.
16 Pour la période impliquée par le test (1*—11* s.), les effectifs des nominatifs des noms en -us (autres que -rus) sont les suivants : sur 3887,00 occurrences, 3 821,50 nominatifs en -us (soit 98,31 96) et 65,50 formes abrégées (-(us)), soit 1,69 9b.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
375
T121. Noms dérivés d' ᾿Αφροδίτη : effectifs et pourcentages des graphies; listes des noms attestés (p. 113). Aphr(o)-
r* s. πῆς. us IV* s.
c
Total 104,00 96,50 36,67 2117
PH 68,50 61,00 10,00 3,00
P 20,83 2,83 1,33 0,00
F 14,67 32,67 25,33 18,17
% PH 65,87 6,21 27.28
*P 20,03 2,93 3,63
*F 14411 33,85 69,09
Aphrodite, 51 occurrences ; Aphrodisius, 86; Aphrodisia, 107; Aphrodisias, 6; Aphrodisi[-], 1; Aphroditus, 1; Aphrodas, 3; Aphrodus (fém.), 1; Aphrodon, 1; Aphro, 5; Aphrus, 1; Aphron, 1; Aphrodi[-], 6; Aphro[-], 1; Aphr[-.], 1. Proportions
Is.
π΄ s.
i s.
Aphro- / ens. des noms contenant un phi
02,74 %
04,78 %
06,36 %
Aphro- / noms à phi interne + consonne Aphro- / phi après une syllabe
18,20 % 06,83 %
23,81 % 10,26 %
28,14 % 13,16 %
Epaphrτς nf s. ur s. IV* s,
Total
PH
P
F
% PH
%P
*F
233,50 148,50 23,00 1,50
208,33 127,33 16,33 0,50
15,00 6,50 0,50 0,00
10,17 14,67 6,17 1,00
89,22 85,74
6,42 4,38
4,36 9,88
Epaphroditus, 286 occurrences; Epaphras, 106; Epaphroditianus, 8; Epaphrodition, 1; Epaphr[ -] , 21.
Proportions Epaphr- / ens. des noms contenant un phi Epaphr- ! noms à phi interne + consonne Epaphr- ! phi aprés deux syllabes
I* s,
Ii s.
111° s.
06,16 % 40,87 % 35,39 €
07,35 % 36,64 % 352594
03,99 % 17,65 % 24,17%
T122. Comparaison des noms en Aphr(o)- avec les autres noms à phi interne + consonne (p. 113). Effectifs : tableaux T121 et T104. Valeur des x
:
PH opposé à P. 1" s. : 19,815. PH et F opposés à P. I” s. : 16,213. P opposé à F. I” s. : 0,060; 11^ s. : 5,699. PH et P opposés à F. I” s. : 9,165; π΄ s. : 24,384. PH opposé à P et F. I” s. : 27,712; 11° s. : 16,938. T123. Comparaison des noms en Epaphr- avec les autres noms à phi interne 4 consonne (p. 113).
Effectifs : tableaux T121 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. 1" s. : 5,303; 11° s. : 0,114.
PH et F opposés à P. IX s. : 4,441; 11° s. : 0,002. P opposé à F. 1” s. : 0,089; 11° s. : 1,800.
376
LISTE DE DONNEES I
PH et P opposés à F. 1 s.: 4,717; n^ s. : 8,961. PH opposé à P et F. I” s. : 9,995; 11° s. : 7,663. T124. Comparaison des noms en Aphro- et en Epaphr- (p. 113).
Effectifs : tableaux T121. Valeur des x? : PH opposé à P. 1* s. : 17,332. PH et F opposés à P. 1° s. : 14,035.
P opposé à F. I” s. : 0,005. PH et P opposés à F. I” s. : 10,032; 11° s. : 21,569.
PH opposé à P et F. 1” s. : 26,618; 11° s. : 16,701. T125. Noms en Phoeb-
attestés (p. 114). Total 134,17 %,17 18,17 4,00
I" s. n° s. ut s. ιν" s.
: effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
PH 132,17 94,17 17,17 3,00
P 2,00 1,00 0,00 0,00
F 0,00 1,00 1,00 1,00
% PH 98,51 97,92
%P 1,49 1,04
%F 0,00 1,04
Phoebus, 149 occ.; Phoebe, 71; Phoebas, 10; Phoebion, 9; Phoebianus, 8; Phoebiane, 3; Phoebilla, 1; Phoebon, 1; Phoebarion, 1; Phoebi[-], 1; Phoeb[--], 3.
Proportions
I* s.
Phoeb- | ens. des noms contenant un phi Phoeb- / noms à phi initial + voyelle
T126. Noms en Trophim-
03,54 æ 09,24 %
s.
it^ s.
7 04769 17,16 %
n
03,15% 10,92 %
: effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
attestés (p. 115). Total PH I* s. 211,00 200,50 nés. 216,50 197,00 it s. 43,83 30,00 IV* s. 7,83 0,50
P 2,50 0,50 0,00 0,00
F 8,00 19,00 13,83 7,33
Trophimus, 291; Trophime, 155. Trophimas,
% PH 95,02 90,99 68,45
%P 1,18 0,23 0,00
%F 3,79 8,78 31,55
10; Trophimianus, 11; Trophimion, 6;
Trophimi[-], 1; Trophim{-], 2. Proportions Trophim- / ens. des noms cont. un phi Trophim- / noms à phi interne + voyelle Trophim- / phi aprés une syllabe
Is.
H°s.
ur s.
05,56 45 15,11 * 13,86 %
10,72 æ 2421 % 23,02%
07,60 % 18,95 % 15.73 %
T127. Comparaison des noms en Trophim- avec les autres noms à phi interne
suivi d’une voyelle (p. 115). Effectifs : tableaux T126 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 10,940.
PH et F opposés à P. 1” s. : 10,864.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
377
PH et P opposés à F. I” s. : 0,038; ri s. : 3,915. PH opposé à P et F. I” s. : 7,574; 11 s. : 7,771. T128. Noms en Tryph- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 115). Total 97,67 47,17
PH 85,67 39,67
P 8,33 1,33
F 3,67 6,17
111° s.
9,67
5,67
0,33
3,67
avé s.
2,00
1,50
0,00
0,50
I** s. 11° s.
% PH 87,71 84,10
*P 8,53 2,82
%F 3,76 13,08
Tryphaene, 57; Tryphera, 67; Tryphon, 62; Tryphosa, 32; Tryphe, 10; Trypherus, 2; Trypherine, 1; Trypher[-], 1; Tryphone, 1; Tryphonianus, 2; Tryphoniane, 1; Tryphonilla, 1; Tryph[-], 2. Proportions Tryph- | ens. des noms contenant un phi Tryph- / noms à phi interne + voyelle
Tryph- ! phi après une syllabe
I** s.
Η s.
1 s.
02,58 % 06,99 %
02,33 % 05,29 %
01,68 % 04,18 %
06429,
0501
03,47%
T129. Comparaison des noms en Tryph- avec les autres noms à phi interne + voyelle (p. 115).
Effectifs : tableaux T128 et T104. Valeur des x? : PH PH PH PH
opposé à P. I" s. : 0,923. et F opposés à P. 1” s. : 0,938. et P opposés à F. 11 s. : 0,008. opposé à P et F. 1% s. : 0,460; 11° s. : 0,041.
T1130. Noms en Stephan- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 115). Is. 11° s.
Total 125,50 62,00
PH 107,83 47,33
P 8,00 0,50
F 9,67 14,17
nié s.
26,50
15,33
0,00
11,17
ıv®s.
17,83
2,00
1,00
14,83
* PH 85,92 76,34
%P 6,37 0,81
*F 7,71 22,85
Stephanus, 214; Stephane, 6; Stephanas, 3; Stephanis, 7; Stephanilla, 1; Stephanine, 1; Stephanion, 11; Stephanius, 1; Stephania, Stephanephorus, 3; Stephanianus, 1.
Proportions Stephan- / ens. des noms cont. un phi Stephan- / noms à phi interne + voyelle Stephan- / phi après une syllabe
4;
Stephan[-],
12;
I" s,
πῇ 5.
i s.
0331% 08,99 % 08,24 $
03,07% 06,95 % 059%
046094 11,46 % 09,51 %
Stephanis,
3;
378
LISTE DE DONNÉES I
T131. Comparaison des noms en Stephan- avec les autres noms à phi interne +
voyelle (p. 115).
Effectifs : tableaux T130 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 0,034.
PH et F opposés à P. I” s. : 0,004. P opposé à F. I” s. : 2,023. PH et P opposés à F. 1” s. : 4,800; 11° s. : 6,250.
PH opposé à F. 1" s. : 4,835; π΄ s. : 5,970. PH opposé à P et F. I" s. : 2,163; n° s. : 4,064. T132. Noms en Nymph- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 116). I" s. π s.
Total 98,33 52,33
PH 95,00 48,50
P 1,83 0,83
F 1,50 3,00
π| s.
12,83
10,00
0,33
2,50
IV* s.
2,50
0,50
0,00
2,00
*$ PH 96,61 92,68
%p 1,86 1,59
%F 1,53 5,73
Nymphe, 58; Nymphicus, 15; Nymphidia, 19; Nymphidius, 13; Nymphius, 22; Nym-
phodotus, 19; Nymph|-], 7; Nymphaeus, 1; Nymphalis, 1; Nymphas, 1; Nymphia, 1; Nympheros, 4; Nymphil-], 1; Nymphias, 1; Nymphice, 6; Nymphidianus, 1; Nymphodorus, 2; Nymphod[-], 1; Nymphodote, 1; Nymphodotianus, 1; Nymphus, 1. Proportions
175,
Nymph- | ens. des noms contenant un phi
02,59%
Nymph- I noms à phi interne + voyelle Nymph- / phi aprés une syllabe
us.
1π’ s.
02,59%
02,2%
07,04 %
05,87 %
05,55 %
06,46 %
05,56 %
04,60 4
T133. Comparaison des noms en Nymph- avec les autres noms à phi interne + voyelle (p. 116).
Effectifs : tableaux T132 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. 1 s. : 3,655. PH et P opposés à P. 1” s. : 3,470. PH opposé à P et F. 1” s. : 5,447; π΄ s. : 2,506.
T134. Comparaison des noms en Nymph- avec les autres noms à phi interne aprés consonne (p. 116). Effectifs : tableaux T132 et T104. Valeur des x? :
PH opposé à P. 1" s. : 5,355. PH et F opposés à P. 1” s. : 5,198.
PH opposé à P et F. II s. : 0,891.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
379
T135. Noms en Euphrosyn- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 116). Total 54,67 52,67 22,67 11,83
I** s. nf s. ns. IV s.
PH 39,83 36,33 7,33 2,00
P 5,67 4,17 1,17 0,00
F 9,17 12,17 14,17 9,83
% PH 72,86 68,98
%P 10,37 7,92
%F 16,77 23,11
Euphrosyne, 96; Euphrosynus, 48; Euphrosynianus, 1. Proportions Euphrosyn- | ens. des noms cont. un phi Euphrosyn- / noms à phi int. + consonne Euphrosyn- / phi après une syllabe
I 01,44 09,57 03,59
s. " s. * . 02614 % 12,99 % æ 060%
ini s. 03,93% 17,39 % 08,14%
T136. Comparaison des noms en Euphrosyn- avec les autres noms & phi interne + consonne (p. 116).
Effectifs : tableaux T135 et T104. Valeur des x? : PH et F opposés à P. I” s. : 0,049. P opposé à F. 1% s. : 2,551; πῇ s. : 0,316.
PH et P opposés à F. II^ s. : 1,443. PH opposé à P et F. I" s. : 4,710; 11^ s.: 3,079 . 1137. Noms en Daphn- : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms
attestés!" (p. 116). I** s, il 5.
Total 141,50 73,00
PH 127,17 66,17
P 12,00 4,00
F 2,33 2.83
ιπ s.
20,00
13,17
0,00
6,83
IV s.
433
0,00
0,00
433
% PH 89,87 90,64
*P 8,48 5,48
Daphne, 96; Daphnus, 99; Daphnis, 23; Daphnicus, 9; Daphnius, 1; Daphnia, Daphnidius, 1; Daphnidiane, 1; Daphnion, 1; Daphn[-], 11; Daph[-], 1.
Proportions Daphn- / ens. des noms contenant un phi Daphn- / noms à phi interne + consonne Daphn- / phi après une syllabc
I* s. 03,73% 24,77% 09,30 æ
us 03,61 € 1801 96 07,76 Φ
*F 1,65 3,88
1,
us 07,18% 15,35 % 07,18 *
17 À noter les deux formes Dafnhe (1%-111° s., 16730) et Dafhnidianae (11° s., 14005), qui n'ont pas été prises en compte (cf. Annexe 11.273,i et 2.84).
380
LISTE DE DONNEES I
T138.
Comparaison des noms
en Daphn-
avec les autres
noms en phi
+
consonne!* (p. 116).
Effectifs : tableaux T137 et T104. Valeur des x? : PH opposé à P. I” s. : 0,560. PH et F opposés à P. I s. : 0,244.
P opposé à F. I” s. : 4,896; ri* s. : 6,610. PH et P opposés à F. 1** s. : 8,633; 11° s. : 11,178.
PH opposé à P et F. IX s. : 5,864; [1 s. : 7,995. T139. Groupe khi + rho initial : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 131). Total*
CHR
CRH
CR
I s. av. J.-C.
27,00
19,00
0,50
7,50
I* s, ap. J.-C.
463,83
398,33
17,83
47,67
1,50
II* s. Ii s. IV* s.
291,17 129,17 32,33
253,83 90,33 8,67
9,33 6,83 4,50
28,00 32,00 19,17
1,50 2,50 0,50
16,50
5,83
1,00
9,67
v*-vill? s. Non datées ιν
s.
Total
XR
4,00
3,00
916,50
751.17
38,50
126,83
6,00
964,00
779,00**
40,00
145,00***
6,00
* non comprise la graphie XR
1,00
** dont une graphie GHR, cf.
= 970 Annexe 11.251
*** dont trois GR, cf. Annexe 11.251
Chr[-], 6 occ.; Chrema, 1; Chremation, 1; Chrematis, 1; Chres[-], 12; Chresime, 17; Chresimus, 113; Chresis, 1; Chrest[-], 2; Chreste, 151; Chrestianus, 2; Chrestilla, 1; Chrestillus, 1; Chrestine, 8; Chrestinus, 1; Chrestion, 9; Chrestus, 120; Christi[], 3; Christiane, 3; Christianus, 1; Christophorus, 4; Chro[-], 1; Chromatius,
2; Chronia,
2; Chronius,
5; Chrotalion,
1; Chrotis, 3; Chry[-],
12; Chrys[-],
8; Chrysa[-], 3; Chrysais, 3; Chrysalus, 1; Chrysampelus, 2; Chrysanth[-], 1; Chrysanthas, 1; Chrysanthe, 4; Chrysanthion, 2; Chrysanthis, 4, Chrysanthus, 55; Chrysaon, 1; Chrysaor, 4; Chrysaoris, 1 ; Chrysaorius, 2, Chrysarion, 21 ; Chrysas, 2; Chrysaspis, 2; Chryse, 5; Chryse[-], 2; Chryseis, 11; Chrysermus, 1; Chryseros, 90; Chryses, 11; Chrysi[-], 2; Chrysia, 1; Chrysias, 1; Chrysinillianus, 1; Chrysion, 5; Chrysippe, 1; Chrysippus, 18; Chrysis, 115; Chrysissus, 1; Chrysius, 1; Chryso[-], 2; Chrysoceros, 1 ; Chrysocomas, 3; Chrysocomus, 1; Chrysodorus, 1 ; Chrysogalesus, |; Chrysogeneia, 1; Chrysogenes, 1; Chrysoglossus, 1; Chrysogon[-], 1; Chrysogone. 7; Chrysogonus, 28; Chrysomallus, 9; Chrysomele, 1; Chrysonicus, 3; Chrysopaes, 6; Chrysophoron, 1; Chrysophorus, 1; Chrysopolis, 19; Chrysopterus, 1; Chrysorhoas, 1; Chrysostome, 2; Chrysostomus, 1; Chrysothemis, 1; Chrysotyche, 1; Chrysus, 8.
15. Les effectifs des graphies P et F sont trop faibles pour permettre le calcul de certains tests.
TABLEAUX
T140.
D'EFFECTIFS
ET
RÉSULTATS
Groupe khi 4 rho interne
DES
TESTS
381
: effectifs et pourcentages des graphies, liste des
noms attestés (p. 131). 1% s. av. J.C. IT s. ap. J.-C. 1° s. I1I* s. ιν" s.
ve-vies. I*'-1v* s. Total
Total
CHR
3,50 39,50 23,50 20,33 12,17
3,00 30,50 17,00 11,00 1,50
CRH
CR
2,50 1,50 1,00 1,00
0,50 6,50 5,00 8,33 9,67
2,00
2,00
95,50
60,00
6,00
29,50
101,00
63,00
6,00
32,00
Diachrisis, 1 occ.; Epichresis, 1; Euchrestus, 5; Euchrus, 7; Hedychrus, 8; Helichrysus, 1; Isochryse, 2; Isochrysianus, 1; Isochrysis, 2; Isochrysus, 28; Melichros, 3; Melichrysus, 3; Polychronia, 9; Polychronius, 22; Polychroni[-], 2; Polychrysus, 1;
Rhodochrus, 1; [-]chry[-], 2; [-]chrysi[-], 1; [-Ichrysus, 1. T141. Groupe khi + lambda : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 132).
17 av J.-C.-3* ap. J.-C. I* s.
In s. Tant s. us. Total
Tot.
CHL
2
2
24
22
8 2 2
5 2 2
38
33
CLH
CL 1
1
3
i
4
T142. Groupe phi + rho à l'initiale : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 133). Total
PHR
PRH
PR
I" s. av. J.-C. I" s. ap. JC.
2,50 39,17
1,00 26,33
0,50 1,50
1,00 2,50
FR
8,83
Π s.
19,67
10,83
0,50
8,33
n s. IV? s.
2,67 1,00
1,83
I*-1v* s.
62,50
39,00
1,50
3,00
19,00
Total
65,00
40,00
2,00
4,00
19,00
0,83 1,00
Phrastus, 1 occ.; Phrixus, 2; Phronime, 8; Phronimianus, 1, Phronimus, 29; Phrontis, 13; Phro[-], 1; Phruria, 1; Phrurus, 1; Phrygia, 3; Phrygianus, 1; Phryne, 4.
LISTE DE DONNEES I
382
T143. Groupe phi + rho interne : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 133). 1% s. av. J.-C. I* s. ap. J.-C. nes, m“ s. ιν" s. v*-vi* s. non daté
I -4v* s. Total
Total 25,00 430,33 333,83 111,33 45,67 11,83 3,00 921,17 961,00
PR
PHR 16,50
PRH
343,50
417 4,17 0,67
44,00 14,50 3,00
9,00 9,00
61,50 70,00
248,00 44,50 5,00 1,50 1,00 641,00 660,00
FR
8,50 38,67 67,17 63,17 40,67 10,33 2,00 209,67 222,00
Aphr[-], 1 occ.; Aphro, 5; Aphro[-], 1; Aphrodas, 3; Aphrodi[-], 6; Aphrodisi[-], 1; Aphrodisia, 108; Aphrodisias, 6; Aphrodisius, 87; Aphrodite, 51; Aphroditus, V; Aphrodon, 1; Aphrodus, 1; Aphron, 1; Aphrus, 1; Cataphronia, 2; Cataphronius, 1; Echephron, 1; Epaphr[-], 21; Epaphras, 106; Epaphroditianus, 8; Epaphrodition, 1; Epaphroditus, 286; Euphr[-], 5; Euphra[-], 2; Euphractus, 1; Euphraenusa, 1; Euphran[-], 1; Euphranides, 1; Euphranor, 3; Euphrante, 2; Euphrantice, 1;
Euphranticus, 1; Euphrantis, 1; Euphras, 6; Euphras[-], 1; Euphrasia, |, Euphrates, 2A; Euphratius, 1; Euphrio, 1; Euphro[-], 3; Euphron, 8; Euphronia, 1; Euphronius, 2; Euphrontis, 1; Euphrosyne, 96; Euphrosynianus, 1; Euphrosynus, 48; Euthyphron, 1; Meliphronianus, 1; Menephron, 2; Sophron, 21; Sophron[-], 1; Sophrone, 1; Sophronia, 10; Sophroniscus, 1; Sophronius, 3; Sophrosyne, 1; Sphragis, 2
T144. Groupe phi + lambda : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 134). I* av. J.-C. ap. J.-C. Is. es. IX s. nes. π3-1π’ s. Total
Total 1 7 10 2 2 1 23
PHL
PLH
FL
PL
1 6 7 1 2 1 18
Sept noms, formés sur quatre racines, se partagent les 23 occurrences : Phlegetusa, 1; Phlegon, 9; Phlegusa, 8; Phloesbus, 1; Phlogis, 2; Phlogius, 1; Phlyaris, 1.
TABLEAUX
T145.
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
383
Groupe théta + rhoà l'initiale : effectifset pourcentages des graphies, liste
des noms attestés (p. 134)". Total
THR
TRH
TR
I** s. 1° s.
77,67 69,67
56,17 57,17
8,00 1,00
13,50 11,50
I^ s.
12,67
9,67
1,00
2,00
IV s.
1,00
123,00
10,00
28,00
Total
161,00
1,00
Thraci[-], 1; Thraecidas, 3; Thraessa, 3; Thrasia/as, 1; Thrason, 5; Thrasonis, |; Thrasyal-], 1; Thrasyllus, 6; Thras[-], 1; Thremmatius, 1; Threpte, 46; Threptia, |; Threptianus, 2; Threpticus, 1; Threptionl, 6; Threptius, 1; Threptus, 77; Threptuse,
1; Threp[-], 4. T146.
Groupe thêta + rho interne : effectifs et pourcentages des noms attestés (p. 135).
1 s. 115 s. tu s.
1Vf-v* s. Total
Total
THR
38,00 21,50 4,50
28,50 19,50 2,00
2,00
1,00
66,00
51,00
TRH
des graphies, liste
TR
0,50 0,50
9,50 1,50 2,00
1,00
14,00
1.00
Aethra, 2; Aethris, 1; Aethrius, 3; Anthracia, 1; Anthracion, 1; Anthracis, 1; Anthrax, 2; Buthrotus, 1; Clethra, 1, Erythr(i)us, 1; Lathricus, 1; Mithres, 23; Mithridas, 4; Mithridates, 5; Mithrid[-], 1; Orthrus, 5; Oxathres, 1, Philanthropus, 5; Samothrace, 2; Teuthrantis, 1; Teuthras, 3.
T147. Groupe théta + lambda : effectifs et pourcentages des graphies, liste des noms attestés (p. 136). Total
Ts. IT s. IS s. π΄ s. ri*-A1 s. 111^ s. ue-ıv®s. IV* s. Total
2 5 2 3 1 1 2 1 17
THL
2 2 2 3
TL
3
Ι 1 2 1 11
6
19 La forme FEREPIVS, vraisemblablement pour Threptus (cf. Annexe 11.2624), n'a pas été prise en compte.
384
LISTE DE DONNEES I
T148. Rho initial : effectifs et pourcentages des graphies; liste des noms attestés
Is. nés.
Total 112,17 73,17
RH 72,00 45,00
R 40,17 28,17
us
21,00
8,00
13,00
6,50 212,83
117 126,17
5,33 86,67
IV s. Total
%RH 64,19 61,50
*R 35,81 38,50
59,28
40,72
Rhamnus, Rhaphis, Rhembas, Rhesus, Rhetor, Rhetorice, Rhetoricus, Rhod[-], Rho-
danthe, Rhodanthion, Rhode, Rhodia, Rhodiace, Rhodias, Rhodine, Rhodine, Rhodinus, Rhodippus, Rhodis, Rhodismianus, Rhodismus, Rhodius, Rhodochrus, Rhodogune,
Rhodon, Rhodopaeus, Rhodope, Rhodopianus, Rhoea, Rhombus, Rhome??, Rhomus, Rhope, Rhosice, Rhothius, Rhothus, Rhoxane, Rhythmianus, Rhythmus, Rhyth[-]. T149. Noms en Rhod- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 151). Total 86,00 57,50 18,00 4,67 166,17
r* s. 11 5, 11° s. IV* s. Total
T150.
RH 59,67 38,67 7,67 1,17 107,17
R 26,33 18,83 10,33 3,50 59,00
* RH 69,38 67,25
*R 30,62 32.75
64,49
35,51
Noms à deux aspirées : effectifs et pourcentages des graphies selon la position (p. 161).
a. Khi première aspirée en position initiale dans les noms à deux aspirées. Les thèmes impliqués sont (cf. pp. 160—161) : n° 1, 2, 25-27, 31, 32, 56.
I** s. Ii s.
Total 23,33 33,33
CH 21,83 31,33
C 1,50 2,00
i? s. [ae 111
10,83 56,67 67,50
10,33 53,17 63,50
0,50 3,50 4,00
% CH
*c
94,00
6,00
93,82 94.07
6,18 5,93
b. Thêta première aspirée en position initiale.
Thèmes impliqués : n° 33, 34, 46-49, 60.
2 On ne peut a priori exclure que certaines attestations en Rom- du nom Rhome soient des formes du nom latin Roma et non du substantif grec ῥώμη. Sur 18 occurrences, 14 sont en R- et 4 seulement en RH- : Rhomeni (I* s., 15589); Rhome (19 s., 38342); Rhomes (1-11 s., 12449);
Rhome (11° s., 29225). Encore trouve-t-on, dans la première série, des désinences en -eni qui sont des indices de l'origine grecque du nom; par ailleurs, aucune forme en -a ou -ae n'est reprise dans la liste.
Roma existe comme cognomen, en CIL V1 22065.
TABLEAUX
D'EFFECTIFS
ET
RÉSULTATS
DES
TESTS
385
Total
TH
T
9$ TH
%T
ITS. 11° s. 1 s.
52,83 24,33 8,67
43,83 24,33 6,67
9,00
82,97
7,03
2,00
211° ι πὸ
7717 85,83
68,17 74,83
9,00 11,00
88,34 87,18
1,66 2,82
c. Phi première aspirée en position initiale.
Thèmes impliqués : n° 4-6, 29; 36-44. I** s. us. un s. Loue à 1*-u1*
Total 59,83 25,33 6,33 85,17 91,50
PH 47,00 18,00 5,50 65,00 70,50
P 11,83 6,33 0,83 18,17 19,00
F 1,00 1,00
%PH 78,55
%P 19,77
%F 1,67
2.00 2,00
76,32 77,05
21,33 20,77
2.35 2,19
% PH
%P
%F
98,77
1,23
d. Phi première aspirée en position initiale (sans Phosphorus). Total
PH
Is.
40,50
40,00
0,50
P
F
11° s.
15,50
14,00
0,50
1,00
us.
5,50
5,50
1°
56,00
54,00
1,00
1,00
96,43
1,79
1,79
1-1
61,50
59,50
1,00
1,00
96,75
1,63
1,63
e. Khi première aspirée en position interne.
Les thèmes impliqués sont : n? 3, 28?!. ITS.
Total 0,50
CH 0,00
C 0,50
11° s.
0,50
0,00
0,50
* CH
*c
% TH
9* T
f. Théta première aspirée en position interne.
Themes impliqués : n? 35, 50-55. Total
175. us.
€
s.
TH
T
6,67 8,67
3,67 4,67
3,00 4,00
3,67
2,67
1,00
g. Phi première aspirée en position interne.
Thèmes impliqués : n° 7, 30, 45. Total
PH
I s.
4,83
4,83
n s. mis.
2,83 0,67
2,83 0,67
P
F
% PH
%P
%F
21 Les deux attestations sont : Ecephro (1“-11° s., 33236) et Archiloce (1V°-V® s., ICVR 6138); seule la première entre dans la tranche chronologique prise en compte.
386
LISTE DE DONNEES
I
h. Khi deuxième aspirée (interne).
Les thèmes impliqués sont : n° 1-3, 8-15, 29, 30, 33-35, 57-59.
I" s. It* s. im s. ie
Total 59,17 34,17 7,50 93,33
CH 50,33 29,33 5,67 79,67
C 8,83 4,83 1,83 13,67
% CH 85,06 85,84
$C 14,94 14,16
85,36
14,64
i-r
100,83
85,33
15,50
84,63
15,37
T 18,83 11,33
% TH 68,35 76,40
* T 31,65 23,60
i. Theta deuxième aspirée (interne).
Thémes impliqués : n? 16, 31, 32, 36-45, 61—63. Total 59,50 48,00
1% s. us.
ui s. Lo
à
ἀπ’
TH 40,67 36,67
13,00
11,67
1.33
107,50
77,33
30,17
71,94
28.06
120,50
89,00
31,50
73,86
26.14
j. Phi deuxième aspirée (interne).
Thèmes impliqués : n° 4-7, 17-28, 46-55, 64.
I** s. us ms rt 1-1
Total 125,50 56,50 21,33 182,00 203,33
PH 96,67 43,17 8,17 139,83 148,00
P 23,50 4,00 0,50 27,50 28,00
F 5,33 9,33 12,67 14,67 27,33
% PH 77,03 76,41
%P 18,73 7,08
%F 4,25 16,51
76,83 72,79
15,11 13,77
8,06 13,44
T151. Répartition des graphies dans les noms à deux aspirées selon leur position (initiale ou seconde aspirée) : tests statistiques (p. 162). Effectifs : tableaux T150. Comparaison de khi initial et khi seconde aspirée. Répartition des graphies CH et C.
Valeur des x? : 1-11 s. : 2,495; 1“-ın1“ s. : 3,523. Comparaison de théta initial et théta seconde aspirée. Répartition des graphies TH et T. Valeur des x? : I s. : 7,232; 1-1 s. : 5,442. Comparaison de phi initial et phi seconde aspirée. PH et P opposés à F.
Valeur des x? : 1%-11° s. : 10,883; 1"—111* s. : 15,981.
T152. Noms à deux aspirées : comparaison de phi initial et phi seconde aspirée, I" s. (p. 162).
PH et P opposés à F. Effectifs : tableaux T150. Valeur des x? : 1” s. : 9,946.
TABLEAUX
T153.
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
387
Noms à deux aspirées : répartion des graphies savantes et populaires pour les occlusives aspirées selon la position initiale ou interne (p. 162)".
17 s. : 4,567; 11^ s. : 1,746; 1°-11° s. : 6,254. T154. Khi : répartition des graphies CH et C selon la position dans les noms à
une aspirée et à deux aspirées (p. 163). Effectifs : tableaux T150 et TO25 (les effectifs des noms avec khi sans autre occlusive aspirée sont obtenus par soustraction).
Khi en position initiale. Valeur des x? : 1*-111° s. : 1,785. Khi en position interne (2° aspirée). Valeur des x? : 1* s. : 0,857; 1-11 s. : 2,005. T155. Théta : répartition des graphies TH et T selon la position dans les noms à une aspirée et à deux aspirées (p. 163). Effectifs : tableaux T150 et TO26 (les effectifs des noms avec théta sans autre occlusive aspirée sont obtenus par soustraction).
Théta en position initiale. Valeur des x? : 1°-111° s. : 5,360. Théta en position interne (2° aspirée). Valeur des x? : 1" s. : 28,585; 1*-11° s. : 39,040. T156. Phi : comparaison de la répartition des graphies selon la position dans les noms à une aspirée et à deux aspirées (p. 164). Effectifs : tableaux T150 et TO27 (les effectifs des noms avec phi sans autre occlusive aspirée sont obtenus par soustraction).
Phi en position initiale : le calcul du test n'est pas possible, méme en cumulant les siècles. Phi en position interne (2° aspirée). Valeur des x? : 1* s. : 14,425; 11° s. : 2,337. T157. Noms commençant par un aspiration et contenant une consonne aspirée : effectifs et pourcentages des graphies pour l’aspiration initiale (p. 165).
Total
H
(H)
%H
% (H)
Ts. us.
82,83 40,83
56,17 25,67
26,67 15,17
67,81 62,86
32,19 37,14
Iti? s.
12,83
6,67
6,17
IV s.
6,17
2,83
3,33
T158. L'aspiration initiale dans les noms à une aspirée et dans les noms à deux aspirées : répartition de graphies Het (p. 165). Effectifs : tableaux T150 et T001 (les effectifs des noms à une aspiration sans occlusive aspirée sont obtenus par soustraction).
Valeur des x? : 1" s. : 79,247; 1°-11° s. : 120,273; 11-1 s. : 43,154.
72 Effectifs des graphies savantes et populaires. Aspirées en position initiale : 1 s., 117,67
savantes et 26,83 populaires; 11° s., 77,17 savantes et 13,83 populaires; aspirées en seconde
position : 1° s., 102,17 savantes et 42,33 populaires, 11° s., 70,17 savantes et 20,83 populaires.
388
LISTE DE DONNEES I
T159.
Comparaison dans noms à aspiration et occlusives aspirées avec les autres noms à deux aspirées. (p. 168).
Répartition des formes sans graphies savantes et des formes avec au moins une graphic
savante. Effectifs : tableaux de la p. 167. Valeur des x? : 1°-11° s. : 0,688. T160. Liste des noms grecs à deux aspirées attestés dans les inscriptions grecques de Rome (p. 168).
Χιλιάρχιδι (mr
s., MORETTI, 1357)
Φιλαδελφίωι (I s., MARUCCBI, Monumenti, Tab. LXIX 5); Φιλάδελφε (rr-rv*
s., ICVR 15148); [diAé]BeApos (IV^-V* s., ICVR 12405); Φιλάδελφος (IV* s., ICVR 11053).
[Sujopépos (1^ s, MORETTI,
160 IIIa, 36); Φωσφόρος
(ν᾽ s, MARUCCHI,
Monumenti, Tab. LXX 34).
L’T’eyavnpoplar (ri*-üt* s., MORETTI, 884); Στεφανηφόρε (1°-111° s., MORETTI, 954).
Φανομάχου (Fur s., MORETTI, 973). Ἀμφιλόχωι (ur s., MoRETTI, 142). Xepoldeos (Ir'-1v* s., ICVR 15064). Χρυσάνθη (Iri*-1v* s., ICVR 10705). Θεοχαρίστου (IIi*-Iv* s., ICVR 7209b).
᾿Αγαθητύχη (1-11 s., MORETTI, 1049); ᾿Αγαθητύχηι (π΄ s., MORETTI, 895). Φιλησιθέωι (I-rri* s., MORETTI, 1033). Θεόφιλος (I^—v* s., ICVR 4005); Θεόφιλος (IIf-1V* s., ICVR 10574); Θεοφίλωι
(11° s, MORETTI, 576); Θαιοφίλ[ος] (tt s., FREY, 119); Θεοφίλος (IV*-V* s., ICVR 12515); Θεώφιλε (IV* s., ALFÖLDI, Die Kontorniaten (1943), 124); Θεοφίλα (rr^—rv* s., ICVR 16839); Θεοφίλα (Iti s., ICVR 14998); Θεοφίλα (ur° s., BAC ser. 4(1886), 90); BeoplAn (IV* s., ICVR 19801); Θεοφίλα (IV* s., ICVR 940).
4°
Θεόφραστος (1-11 s., MORETTI, 583); Θεοφράστωι (N° s., MORETTI, 586); Θεοφραστᾶς (Ir*-1ti* s., MORETTI, 620).
Ocoq[-] (II^ s., FREY, 119); Ocog[-] (I^-1v* s., ICVR 13837). T161. Effectifs totaux et effectifs des reports et transferts du signe H dans les
noms en Eutych-, Tych- et Antioch- (p. 207). EVTYCH-
1" s. πὸ s. ΠΙ s. ITS
5.
Total 484,17 504,33 196,17
Euthych9,50 7,00 1,50
Euthyc10,33 7,83 6,83
% Euthych1,96 % 139% 0,76 %
% Euthyc213% 1,55 % 3,48 %
1 184,67
18,00
25,00
1,52 %
2,11%
% Euthyc(h)409% 2,94 4 4.24 % 3,63 &
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
389
TYCHITS. 1 s.
un s.
Total
Thych-
Thyc-
% Thych-
% Thyc-
% Thyc(h)-
207,00 172,50
2,83 1,83
3,17 2,17
137% 1,06 %
1,53 € 1,26 %
2,90 95 232%
1,221 €
1,46 %
2,67%
32,00
0,33
0,67
411,50
5,00
6,00
I* s, us.
Total 243,33 62,33
Anthioch1,33 2,33
Anthioc4,00 2,00
% Anthioch0,55% 3,74 %
Ὁ Anthioc1,64 % 3,21 %
% Anthioc(h)219% 6,95 %
Hr s. ı_m°s.
16,83 322,50
0,33 3,00
6,00
0,93 %
1,86 %
2,79%
1*'-111 s.
ANTIOCH-
T162. Effectifs totaux et effectifs des reports et transferts du signe H dans les
noms en Epifynchan- (p. 207). Total
ms.
TECH
94,00
2,00
TH-C
'& TH-CH
*& TH-C
%TH-C(H)
3,00
213%
3,19%
532 %
T163. Effectifs totaux et effectifs des transferts du signe H dans les noms en
Epaphr- (p. 208). Τοῦ
PH-P
%PH-P
ITS.
233,50
2,50
1,07%
1 8. nf s. KI s.
148,50 23,00 405,00
1,50
1,01 €
4,00
0,99 9
T164. Effectifs totaux et effectifs des reports et transferts du signe H dans les
noms en Telesphor- (p. 208). Total TH-PH TH-F TH-P I" s. πῇς. ins. In
s.
52,17 75,17 13,17 140,50
200 250 0,50 500
050 050 1,00
233 133 0,33 400
TH-PH
TH-F
TH-P
383% 333%
0,96% 0,66%
447% 1,77%
= 9,26 % = 5,76 %
356%
0,71%
285%
= 7,12%
T165. Comparaison des répartitions de graphies siècle à siècle pour khi, thêta et l’aspiration initiale (p. 243). Effectifs : tableaux T001, T025, T026 et T027. Valeur des x? :
Khi, comparaison du I” et du 11° s.: x? = 2,996; 1* et int s.: x? = 53,476; π|" et IV* s.: x? = 58,798.
Thêta, comparaison du 1“ et du II s.: x? = 0,956; πῇ et ri* s.: x? = 37,002; n° et IV* s. : x? = 36,229.
Aspiration initiale, comparaison du I” et du 11° s.: x? = 1,548; I et nl s. : x? = 44,593; 111° s. et IV‘ s. : x? = 41,787. T166. Comparaison des répartitions de graphies siècle à siècle pour rho initial (p. 243). Effectifs : tableau T148.
390
LISTE DE DONNEES I
Comparaison du I* et du πὸ s. : x? = 0,137;11° et rti s.: x? = 3,633; II“ 5. comparé aux III" et IV^ s. cumulés : x? = 6,375. T167. Upsilon, effectifs totaux et pourcentages des graphies (p. 261). Total 3910,83 2578,33 793,17 325,33
175. nés. 11° s. IV* s.
Y 3473,33 2369,33 662,50 185,67
V 289,50 106,00 48,67 34,83
I 148,00 103,00 82,00 104,83
*Y 88,81 91,89 83,53 57,07
RV 7,40 4,11 6,13 10,71
%1 3,79 4,00 10,34 32,22
T168. Upsilon bref, upsilon long par nature ou par position : effectifs et pourcentages des graphies (p. 263). a. Upsilon bref par nature en syllabe brève Total 2 244,00 1539,17 461,33 180,00
ITS. 1: ς. 111° s. IV* s.
Y 1 954,00 1409,67 387,67 103,50
V 178,17 60,17 27,83 24,00
I 111,83 69,33 45,83 52,50
X 87,08 91,59 84,03 57,50
qv 7,94 3,91 6,03 13,33
41 4,98 450 9,94 29,17
b. Upsilon long par nature devant une seule consonne (non comptés les dérivés de
xóptoc) Total 703,00 472,33 186,17 57,50
I" s. Ii* s. m“ s. ıv®s.
Y 650,83 438,17 154,00 33,00
V 32,00 15,00 11,00 3,67
I 20,17 19,17 21,17 20,83
* Y 92,58 92,77 82,72 57,39
9 v 4,55 3,18 5.9t 6,38
9*1 2,87 4,06 11,37 36,23
c. Upsilon en syllabe longue par position (devant deux consonnes ou une consonne double) Y* 1 ur IV
s. s. s. s.
Total 963,83 566,83 145,67 87,83
Y 868,50 521,50 120,83 49,17
v 79,33 30,83 9,83 7,17
I 16,00 14,50 15,00 31,50
*Y 90,11 92,00 82,95 55,98
* v 8.23 5,44 6,75 8,16
41] 1,66 256 10,30 35.86
T169. Comparaison d’upsilon bref (devant 1 consonne ou 1 voyelle) et d’upsilon long par nature (p. 263).
Effectifs : tableaux T168. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 17 s. : 15,792; 1^ s. : 0,673; 111° s. : 0,167; Iv s. : 0,000. Y et 1 opposés à v. I" s. : 9,277; 11^ s. : 0,541; ttf s. : 0,004; IV" s. : 2,045. Y et V opposés à 1. 1" s. : 5,593; 11° s. : 0,171; π΄ s. : 0,295; IV s. : 1,018. 7170. Comparaison d'upsilon en syllabe longue par position et d'upsilon long par nature (p. 264).
Effectifs : tableau T168. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1" s. : 3,074; 11° s. : 0,212; 11° s. : 0,003; Iv* s. : 0,028. Y et 1 opposés à V. 1* s. : 8,826. Y et V opposés à L. 1” s. : 2,799.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
T171.Comparaison
ET
RESULTATS
DES
TESTS
391
d'upsilon bref comparé à upsilon en syllabe longue par
position (p. 264).
Effectifs : tableau T170. Valeur des x? : Y opposé à v: et 1. 1” s. : 5,867 ; 11^ s. : 0,094; 1π| s. : 0,095; 1V* s. : 0,056. Y et I opposés à v. I s. : 0,077.
Y et V opposés à L 1" s. : 19,464. T172. Upsilon long par position : répartition selon la nature suivantes; effectifs et pourcentages des graphies (p. 265).
des
consonnes
Upsilon devant deux consonnes différentes (non comptés les upsilon occlusive 4
liquide)
I* 11° m“ IV?
s. s. s. s.
Total 767,17 477,17 115,50 75,67
Y 704,50 445,50 96,33 38,83
V 51,67 21,17 4,67 6,33
I 11,00 10,50 14,50 30,50
HY 91,83 93,36 83,40 51,31
%V 6,74 4,44 4,04 8,37
αὶ 1,43 2,20 12,55 40,31
V 25,17 7,67 4,67 0,83
I 4,50 2,50 0,00 0,00
%Y 83,27 86,05
%V 14,19 10,53
XI 2,54 3,43
V 2,50 2,00 0,50 0,00
I 0,50 1,50 0,50 1,00
9 Y
* Vv
941
Upsilon devant une consonne double τς, π s. π| s. IV s.
Total 177,33 72,83 13,33 3,67
Y 147,67 62,67 8,67 2,83
Upsilon devant occlusive + liquide I" s. us. 11° s. ιν s.
Total 19,33 16,83 16,83 8,50
Y 16,33 13,33 15,83 7,50
T1173. Comparaison d'upsilon devant une consonne double avec upsilon devant deux consonnes (p. 265).
Effectifs : tableau T172. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1" s. : 11,970; 11° s. : 4,824. Y et I opposés à v. 1* s. : 10,720. T174. Comparaison d’upsilon devant une consonne double avec upsilon long par nature (p. 265).
Effectifs : tableau T172. Valeur des x? : Y opposé ἂν et I. I” s. : 14,555.
Y et I opposés à v. 1 s. : 21,678.
392
LiSTE DE DONNEES I
T175. Comparaison
d’upsilon devant deux consonnes
avec upsilon long
par
nature (p. 265).
Effectifs : tableau T172. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1* s. : 0,285. Y et I opposés à v. 1" s. : 3,258. Y et V opposés à 1. I* s. : 3,642. T176. Comparaison d'upsilon devant une consonne double comparé à upsilon bref devant une consonne ou une voyelle (p. 265).
Effectifs : tableau T172 et T168. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. I* s. : 2,079. Y et I opposés à v. 1" s. : 8,354. Y et V opposés à I. 1" s. : 2,150. T1177. Effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon selon sa position (p. 267). Upsilon en 1" syllabe aprés H- initial I** 11° Iri ιν
s. s. s. s.
Total
Y
265,83 167,33 38,17 11,67
258,83 160,83 34,67 10,50
V
1,50 2,00 0,50 0,00
I
5,50 4,50 3,00 1,17
9* Y
* V
*1
97,37 96,12 90,83
0,56 1,19 1,31
207 2.69 7.86
* Y
Upsilon en 1" syliabe après consonne V
I
*v
9*I
I" s.
1927,50
Total
1752,33
Y
139,50
35,67
90,91
7,24
1,85
1i* s.
1122,00
1044,83
50,00
27,17
93,12
4,46
242
11 s.
282,00
238,33
15,50
28,17
84,51
5,50
9,99
ιν s.
92,17
51,33
9,83
31,00
55,70
10,67
33,63
*4 Y
*v
«αἱ
5,84 3,90
5,85 4,78
Upsilon en 2° syllabe Total
Y
I* s. us.
1122,50 935,50
991,33 854,33
11° s.
334,67
Iv* s.
160,33
ν
I
65,50 36,50
65,67 44,67
88,31 91,32
285,17
27,17
22,33
85,21
812
6,67
94,50
23,33
42,50
58,94
14,55
26,51
Upsilon en 3* syllabe Total
Y
I
* Y
ΙΝ
*I
175
547,50
425,00
84,00
V
38,50
77,63
15,34
7,03
n° s.
314,00
271,00
17,50
25,50
86,31
5,57
812
ins.
128,33
96,00
5,50
26,83
74,80
4,29
20,91
IV* s.
60,83
29,83
1,33
29,67
49,04
2,20
48,78
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RÉSULTATS
DES TESTS
393
Upsilon en 4° syllabe? I** s,
Total 14,33
Y 11,33
M 1,00
I 2,00
Ii s.
10,83
10,33
0,50
111° s.
1,83
1,33
0,50
IV* s.
0,00
%Y
94v
41]
T178. Comparaison d'upsilon en 1" syliabe (aprés consonne) et en 2* syllabe (p. 268). Effectifs : tableaux T177. Valeur des x? :
Y opposé à V et I. 1 s. : 5,298; 11^ s. : 2,323; [π΄ s. : 0,058; 1v^ s. : 0,252. Y et 1 opposés à v. 1" s. : 2,225; 11" s. : 0,390; u“ s. : 1,631; Iv^ s. : 0,774.
Y et V opposés à 1. 1X s. : 35,330; 11° s. : 8,385; 111° s. : 2,239; IV° s. : 1,441. T179. Comparaison d’upsilon en 2° et en 3° syllabe (p. 268).
Effectifs : tableaux T177. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 32,638; n° s. : 6,613; ri^ s. : 6,902; IV° s. : 1,757.
Y et I opposés à VA. 1" s. : 40,810; 11° s. : 1,589; 11° s. : 2,075; 1v* s. : 6,805. Y et V opposés à 11% s. : 0,879; n° s. : 4,966; ı11° s. : 19,804; 1V° s. : 9,946. T180. Comparaison d'upsilon en 1" syllabe aprés consonne avec upsilon interne
(2° à 4° syllabe) (p. 269).
Effectifs : tableaux T177. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1” s. : 32,304; ι΄ s. : 6,953; 111“ s. : 0,620; 1V° s. : 0,007.
Y et I opposés à V. 1% s. : 3,509; 11° s. : 0,042; πιῇ s. : 0,681; IV s. : 0,016. Y et V opposés à I. 1% s. : 47,238; 11 s. : 15,296; r^ s. : 0,091; IV s. : 0,030.
T181.
Comparaison d'upsilon aprés aspiration initiale avec toutes les autres
occurrences d'upsilon? (p. 270). Effectifs : tableaux T177 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 21,003; π΄ s. : 4,281; r^ s. : 1,555. Y et I opposés à v. I s. : 19,457; π΄ s. : 3,860. Y et V opposés à I. 1 s. : 2,305; 11° s. : 0,795.
23 Cet ensemble, trés peu représenté, ne contient aucune occurrence d'upsilon long par nature.
U Le x? significatif du IV“ siècle s'explique sans doute par la faiblesse des effectifs de la graphie V pour le deuxi&me ensemble; la variation qu'il suppose se manifeste dans un sens
opposé à celui du 1% siècle : c'est le groupe de la deuxième syllabe qui présente un excès de graphies en v.
25 La faiblesse des effectifs des graphies V et I pour le groupe Hy- rend impossible le calcul
de certains x? .
394
LISTE DE DONNÉES I
T182. Comparaison d'upsilonen 1" syllabe après H et après consonne (p. 270).
Effectifs : tableaux T177. Valeur des x? : Y opposé à V et I. I" s. : 12,780; n° s. : 2,150; tri" s. : 1,068. Y et 1 opposés à v. I" s. : 17,294; 11° s. :4,001.
Y et V opposés à I. I" s. : 0,061. T183. Hygia et ses dérivés : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon (p. 271). I s. π΄ s.
Total 102,33 78,83
Y 101,83 76,83
Iri* s.
14,83
14,33
iv s.
3,33
3,33
V 0,50
I 0,50 1,50
%Y 99,51 97,46
æV 0,63
%1 0,49 1,90
0,50
T184. Comparaison de ia famille étymologique Hyg- comparé avec les autres occurrences d’upsilon (p. 271).
Effectifs : tableaux T183 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1 s. : 12,105; 11° s. : 3,386. T185. Comparaison du groupe Hyg- avec les autres occurrences d'upsilon aprés aspiration initiale (p. 271). Effectifs : tableaux T177 et T183.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1"—11* : 3,111. T186. Upsilon aprés labiale (béta pi phi mu):
effectifs et pourcentages
des
graphies (p. 272). Effectifs totaux 175. π s. 11i s. ıv®s.
Total 451,83 233,67 56,67 10,67
Y 408,50 213,33 44,33 3,67
V 35,00 9,00 5,00 2,00
I 8,33 11,33 7,33 5,00
* Y 90,41 91,30 78,22
* v 775 3,85 8,82
9*1 1,84 4,85 12,94
I
%Y
9 V
951
*Y 92,95 96,94
ἊΝ 6,34 1,83
4} 0,71 1,23
Upsilon (bref ou long) après bêta Y
V
I s. 1° s.
Total
9,17 5,67
5,17 4,17
2,50 1,00
1,50 0,50
111€ s. ıv®s.
3,17 0,50
1,67 0,50
0,50
1,00
Upsilon (bref ou long) après pi I** s. 11° s.
Total 94,67 54,67
Y 88,00 53,00
v 6,00 1,00
I 0,67 0,67
111° s.
12,67
9,00
0,50
3,17
iv 5.
3,00
1,00
0,50
1,50
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
395
TESTS
Upsilon (bref ou long) après phi Total 110,00 38,50
Y 103,00 32,50
V 3,00 0,50
I 4,00 5,50
π|" 5.
7,50
4,50
1,00
2,00
τν s.
3,83
1,33
1,00
1,50
ITS. 11° s.
*Y 93,63
ἊΝ 273
I 3,64
* Y 89,21 91,72
%æV 9,87 4,82
41] 0,91 3,46
Upsilon (bref ou long) aprés mu IT s. π s. 1π’ s.
Total 238,00 134,83 33,83
Y 212,33 123,67 29,17
V 23,50 6,50 3,00
I 2,7 4,67 1,67
ιν" s.
3,83
0,83
0,50
2,50
T187. Comparaison
(p. 272).
des différentes classes d’upsilon
après labiales entre elles
Effectifs : tableaux T186. Comparaison d'upsilon après pi et après les autres labiales.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1% s. : 0,894.
Y et I opposés à v. Valeur des x^ : 1* s. : 0,332. Comparaison d'upsilon aprés phi et aprés les autres labiales.
Y opposé à v et 1. Valeur des x? : 1” s. : 1,746.
Y et I opposés à v. Valeur des x? : 1" s. : 5,125. Comparaison d'upsilon aprés mu et après les autres labiales.
Y opposé à V et I. Valeur des x? : 1" s. : 0,829. Y et 1 opposés à v. Valeur des x? : I s. : 3,186. T188. Comparaison d'upsilon aprés labiale comparé avec les autres occurrences d'upsilon (p. 272). Effectifs : tableaux T186 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : [π΄ s. : 1,311; 11° s. : 0,122; rti s. : 1,240.
Y et 1 opposés à v. Valeur des x? : 1” s. : 0,088; 11° s. : 0,044 Υ et V opposés à I. Valeur des x? : 1" s. : 5,284; r11* s. : 0,489; 111° s. : 0,445. T189. Upsilon (bref et long) aprés consonne vélaire (gamma khi khi) : effectifs et
pourcentages des graphies” (p. 272). Upsilon bref ou long aprés vélaire (gamma kappa khi) IT s. II s. HI s. IV* s.
Total 269,33 83,83 16,67 12,33
Y 196,17 76,17 12,00 10,00
V 60,83 5,83 1,83 0,50
I 12,33 1,83 2,83 1,83
9$ Y 72,83 90,85
ἀν 22,59 6,96
41] 4,58 2,19
26 Les occurrences d’upsilon long après kappa dans les dérivés du substantif xóptoc ont été exclus de ces comptages (cf. Annexe 11.4).
396
LISTE DE DONNÉES
I
Upsilon bref ou long après gamma Total 147,83 18,83
Y 86,83 15,33
V 59,00 3,50
I 2,00 0,00
111° s.
1,83
1.33
0,00
0,50
IV s.
2,00
1,50
0,00
0,50
V
I* s. 1° s.
%Y 58,74
*v 39,91
%V
9I 1.35
Upsilon bref aprés kappa Total
Y
I
94 Y
17 s.
111,67
102,00
1,83
7,83
91.34
1,64
7.02
%1
II* s. 11" 8.
59,17 14,00
56,00 9,83
1,33 1,83
1,83 2,33
94,65
225
3,10
IV? s.
9,83
8,00
0,50
1.33
V
I
* Y
%V
αἱ
Upsilon bref ou long aprés khi I" s 1° s
mes IV* s
Total 7,83 8,33
Y 7,83 4,83
0,83 0,50
0,83 0,50
1,00
2,50
T190. Comparaison d'upsilon aprés consonne vélaire avec les autres occurrences d'upsilon (p. 272). Effectifs : tableaux T189 et T167. Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1" s. : 74,314;11 s. : 0,126.
Y et I opposés à v. Valeur des x? : 1% s. : 97,279. Y et V opposés à I. Valeur des x? : 1” s. : 0,500. T191. Comparaison d'upsilon aprés gamma et aprés kappa (p. 273).
Effectifs : tableaux T189. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1" s. : 34,125; Y et I opposés à V. I” s. : 51,917.
T192. Upsilon dans les noms en Philargyr- : effectifs et pourcentages des gra-
phies? (p. 273). Total
Y
v
I
I" s.
112,00
56,50
54,50
1,00
π s.
7.50
5,00
2,50
0,00
%Y
NV
*I
50,45
48,66
0,89
27 La seule occurrence de la graphie 1 est Philargiro, CIL VI 8961.
TABLEAUX
D'EFFECTIFS ET RÉSULTATS
DES TESTS
397
T193. Le groupe Philargyr- comparé aux autres upsilon après consonne vélaire (p. 273). Effectifs : tableaux T192 et T189. Compare à toutes les autres occurrences d'upsilon après vélaire.
Y opposé à V et I. Valeur des x? : 1” s. : 48,561. Y et I opposés à v. Valeur des x? : 1” s. : 74,557. Comparé aux autres upsilon après gamma
Y opposé à V et I. Valeur des x? : 1" s. : 12,103.
Y et 1 opposés à v. Valeur des x? : 1" s. : 14,752. 1194. Upsilon aprés consonne dentale (non compris les dérivés de τύχη) : effectifs et pourcentages des graphies (p. 274). I** s.
Total 711,50
Y 625,17
V 56,33
I 30,00
*Y 87,87
$*v 7,92
*1 4,21
nés. ms. ιν“ s.
440,50 161,17 97,00
397,67 130,33 46,83
29,83 11,17 20,50
13,00 19,67 29,67
90,28 80,86 48,28
6,77 6,93 21,13
2,95 12,21 30,59
V 7,17 7,67 247
I 8,50 5,00 9,67
*Y 80,00 79,35 60,57
ἊΝ 9,15 12,50 723
%1 10,85 8,15 32,23
%1 1,54 0,40 3,11
Upsilon aprés delta I" s. If s. m“ s.
Total 78,33 61,33 30,00
Y 62,67 48,67 18,17
IV* s.
22,67
7,17
15,50
Upsilon après tau (non compris les noms en (-)tych-) Is. 11° s. 11" 8.
Total 162,67 125,17 32,17
Y 144,17 115,17 27,33
V 16,00 9,50 3,83
I 2,50 0,50 1,00
* Y 88,63 92.01 84,95
*v 9,83 7,59 11,91
ιν" s.
36,83
17,67
19,17
0,00
47,96
52,04
Upsilon apres théta r* s.
Total 123,50
Y 114,17
v 6,00
I 3,33
94 Y 92,44
*v 14,86
%]1 2,70
nés. ur s.
64,50 10,00
60,67 9,67
2,50 0,00
1,33 0,33
94,06
3,87
2,07
ιν" s.
1,50
0,50
1.00
Upsilon aprés nu r** s. 11° s. ur s.
Total 347,00 189,50 89,00
Y 304,17 173,17 75,17
V 27,17 10,17 5.17
I 15,67 6,17 8,67
9$ Y 87,66 91,38 84,46
*v 7,83 5,37 5,80
951 4,51 3,25 9,74
τιν" s.
36,00
21,50
0,33
14,17
59,72
0,92
39,36
LISTE DE DONNÉES
398
T195. Comparaison de l'ensemble des noms en (-)tych- avec les autres occurrences d'upsilon aprés dentale (p. 275).
Effectifs : tableaux T194 et T196. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 5,993; 1^ s. : 5,055; rn^ s. : 3,147. Y et 1 opposés à v. 1'* s. : 17,402; ε΄ s. : 9,368; π΄ s. : 0,438.
Y et V opposés à I. I" s. : 0,894; 11° s. : 0,042; 111° s. : 2,749. T196. Upsilon dans les dérivés de τύχη : effectifs et pourcentages des graphies (p. 275). Tyche et les autres noms en TychY Total I s. 207,00 199,00 11° 5. 172,00 167,00 30,00 "1 5. 31,50 ιν s. 4,83 3,83
I 1,83 1,33 0,83 1,00
* Y 96.14 97,09
* v 2,98 2.13
Les noms en -tych- (y compris ceux en Eutych-) I. s.
Total 579,00
118 s. Iit s. IV? s.
564,17 212,00 72,67
Y 521.67 523,83 182,67 45,00
V 17,83 18,33 12,33 1,50
I 39,50 22,00 17,00 26,17
9$ Y 90,10 92,85 86,16 61,93
%V 3,08 3,25 5,82
Y 430,50 463,67 168,00 43,00
V 10,33 16,83 12.33 1,50
I 29,83 19,33 15,83 25,67
* Y 91,47 92,76 85,64 61,28
* v 2,19 3,37 6,29 2,14
du groupe
Tych-
2,06
Les noms en EutychTotal 470,67
Ts.
1° s.
499,83
1
s.
196,17
IV* s.
70,17
T197. Comparaison (p. 276).
avec
les autres
occurrences
41 6.34 3,87 8,07 36,58
d’upsilon
Effectifs : tableaux T196 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. I" s. : 11,794; ti^ s. : 6,688.
Y et I opposés à V. 1“ s. : 6,235; 1i s. : 1,828. Y et V opposés à I. 1% s. : 5,049; 11° s. : 4,987. T198. Comparaison
du groupe Tych- avec les autres occurrences d'upsilon en
première syllabe (p. 276).
Effectifs : tableaux T196 et T177. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1 s. : 7,658; π΄ s. : 5,001. Y et I opposés à v. I" s. : 6,259; 11° s. : 2,574.
I
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
399
T199. Comparaison du groupe -fych- (interne) avec les autres occurrences d’upsilon (p. 276).
Effectifs : tableaux T196 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. I s. : 1,130; π΄ s. : 0,889; n° s. : 1,465; 1V° s. : 0,900. Y et I opposés à v. 1“ s. : 18,530; 11^ s. : 1,362; 11° s. : 0,051; 1V° s. : 7,310.
Y et V opposés à 1. 1^ s. : 17,224; π΄ s. : 0,017; ri^ s. : 1,679; 1v* s. : 0,615. T200. Comparaison des groupes Tych- (initial) et -fych- (interne) (p. 280). Effectifs : tableaux T196. Valeur des x? : Y opposé à v et L 1" s. : 7,292; π΄ s. : 4,104.
Y et I opposés à V. I" s. : 0,005; I
s. : 0,566.
Y et V opposés à 1. I" s. : 10,793; 11° s. : 4,198.
T201. Comparaison du groupe Eutych- avec les autres noms en -fych- (p. 281). Effectifs : tableaux T196. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. I" s. : 5283.
Y et V opposés à I. 1% s. : 0,928. T202. Le groupe Eutych- comparé aux autres occurrences d'upsilon (p. 281).
Effectifs : tableaux T196 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1 s. : 3,788; π΄ s. : 0,632; π|΄ s. : 0,847; ıv* s. : 0,647. Y et I opposés à v. I” s. : 21,170; 11^ s. : 0,871; ri^ s. : 0,010; 1v* s. : 6,871.
Y et V opposés à I. 1” s. : 9,582; 11° s. : 0,024; ri^ s. : 1,447; 1V° s. : 0,779. 1203. Comparaison du groupe Eutych- avec les autres occurrences d'upsilon en
deuxiéme syllabe (p. 281). Effectifs : tableaux T196 et T177. Valeur des x? :
Y opposé à v et 1. 1" s. : 7,797. Y et I opposés à v. I” s. : 19,548. Y et V opposés à 1. I“ s. : 0,350. T204. Comparaison de l'ensemble des occurrences d'upsilon aprés dentale, non compris le groupe (-)fych-, avec les autres occurrences d'upsilon (non
compris le groupe (-)tych-) (p. 281). Effectifs : tableaux T194 (T196 soustrait) et T167. Valeur des x? :
Y opposé à v et 1. 1” s. : 0,044; 11° s. : 0,503; rmi s. : 0,144. Y et I opposés à v. 1 s. : 0,398; 1 s. : 6,509; 111° s. : 0,073. Y et V opposés à I. 1” s. : 1,801; 11° s. : 2,640; 1π’ s. : 0,062.
28 Les x? sont non significatifs pour les autres siècles.
400
LISTE DE DONNEES I
T205. Upsilon après consonne dentale : tests statistiques (p. 282). Comparaison d’upsilon après delta avec les autres upsilon après dentales, non compris
le groupe (-)tych-. Effectifs : tableaux T194. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 5,111;
πῇ s. : 9,698.
Y et I opposés à v. 1" s. : 0,184. Comparaison
d'upsilon
après delta avec
toutes
les autres occurrences
d'upsilon.
Effectifs : tableaux T194 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à V et I. 1* s. : 6,253. Y et I opposés à v. 1 s. : 0,357. Upsilon aprés tau (non compris le groupe (-)tych-) comparé avec les autres upsilon après dentales (non compris le groupe (-)tych-). Effectifs : tableaux T194. Valeur des
Y opposé à V et 1. I" s. : 0,116. Y et I opposés à v. 1" s. : 1,065. Y et V opposés à 1. I” s. : 3,749. Comparaison d'upsilon aprés tau (non compris le groupe (-)tych-) avec toutes les
autres occurrences d'upsilon. Effectifs : tableaux T194 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. I" s. : 0,000. Y et I opposés à V. I” s. : 1,466.
Y et V opposés à 1. 1" s. : 2,355. Upsilon aprés théta comparé avec les autres upsilon aprés dentales (non compris le
groupe (-)tych-). Effectifs : tableaux T194. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1* s. : 2,939; π΄ s. : 1,233. Y et 1 opposés à V. Ι΄ s. : 1,918. Y et V opposés à L 1” s. : 0,855. Comparaison
d'upsilon aprés théta avec toutes les autres occurrences d'upsilon.
Effectifs : tableaux T194 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. I s. : 1,693. Y et 1 opposés à V. 1” s. : 1,204. Upsilon aprés nu comparé
avec les autres upsilon aprés dentales (non compris
le
groupe (-)tych-). Effectifs : tableaux T194. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1 s. : 0,028. Y et I opposés à V. I" s. : 0,007. Y et V opposés à I. 1* s. : 0,150. Comparaison d'upsilon aprés nu avec toutes les autres occurrences d'upsilon. Effec-
tifs : tableaux T194 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1 s. : 0,512. Y et 1 opposés à v. 1* s. : 0,102.
Y et V opposés à 1. 1" s. : 0,560.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
T206. Upsilon aprés lambda Ts. ns. I1 s. ıv®s.
Total 452,50 317,00 90,50 54,50
Y 404,83 284,83 79,00 30,17
RESULTATS
DES
TESTS
401
: effectifs et pourcentages des graphies (p. 283). v 32,50 15.50 4,33 2,33
I 15.17 16,67 7,17 22,00
RY 89,47 89,85 87,29 54,36
%V 7,18 4,89 4,79 427
%1 3,35 5,26 7,92 40,37
T2907. Upsilon aprés rho : effectifs et pourcentages des graphies (p. 283). 17 s. II^ s. 1π 5. IV* s.
Total 483,00 319,50 111,00 18,00
Y 425,33 290,33 91,83 10,83
v 44,17 12,17 9,17 2,33
I 13,50 17,00 10,00 4,83
* Y 88,06 90,87 82,73
* V 9,14 3,81 8,26
91 2,80 5,32 9,01
T208. Upsilon aprés sifflante (sigma et xi) : effectifs et pourcentages des graphies
(p. 283).
IT s. Ii* s. 11° s. ιν" s.
Total 501,67 288,17 77,83 42,83
Y 440,67 260,67 60,50 24,83
V 36,67 10,67 3,67 5,33
I 24,33 16,83 13,67 12,67
%Y 87,84 90,44 77,72 57,97
GV 7,31 3,71 4,72 12,45
I 4,85 5,85 17,56 29,58
T209. Upsilon aprés liquide et après sifflante : tests statistiques (p. 283). Comparaison d'upsilon aprés lambda avec les autres occurrences d'upsilon. Effectifs :
tableaux T206 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1” s. : 0,219; ri* s. 2,024 :; 11" s. 1,054 :; IV° s. : 0,078. Y et 1 opposés à v. 1" s. : 0,036; 11° s. : 0,556; 1 s. 0,324 :; 1V° s. : 2,832.
Y et V opposés à I. 1” s. : 0,262; n° s. : 1,505; rr^ s. 0,643 :; IV° s. : 1,988. Comparaison d'upsilon aprés rho avec les autres occurrences d'upsilon. Effectifs :
tableaux T207 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. I" s. : 0,315; r^ s. : 0,513; n° s. : 0,059; 1v* s. : 0,076. Y et 1 opposés à v. ier s. : 2,441; αὖ s. : 0,084; ın“ s. : 1,012.
Y et V opposés à L I" s. : 1,481; n° s. : 1,672; n° s. : 0,246; IV“ s. : 0,253. Comparaison d'upsilon après sifflante avec les autres occurrences d'upsilon. Effectifs : tableaux T208 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à v et I. 1" s. : 0,548; II^ s. : 0,919; rr^ s. : 2,112; 1V° s. : 0,016. Y et 1 opposés à v. I” s. : 0,007; 11° s. : 0,133. Y et V opposés à 1. 1" s. : 1,794; π΄ s. : 2,908; Π|" s. : 4,858; 1v* s. : 0,157. T1210. Upsilon devant voyelle : effectifs et pourcentages des graphies (p. 284). r* s. 11° s. In s. ιν" s.
Total 54,50 27,00 10,00 3,67
Y 41,33 21,83 6,83 2,33
V 5,50 0,50 0,50 0,50
I 7,67 4,67 2,67 0,83
*Y 75,83
9$ v 10,09
9*1 14,07
402
LISTE DE DONNEES I
T211. Comparaison d’upsilon devant voyelle avec upsilon devant consonne ἢ (p. 284). Upsilon devant une voyelle comparé
à upsilon bref devant une seule consonne.
Effectifs : tableaux T210 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. I** s. : 6,272; 1-11 : 11,006. Upsilon devant voyelle comparé à i'ensemble des autres occurrences d’upsilon (devant consonne). Effectifs : tableaux T210 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à V et 1. 1 s. : 9,370; 1-11 : 14,465. 71212. Upsilon devant béta : effectifs et pourcentages des graphies (p. 285). Ts. Ii* s.
111° s.
Total 39,67 21,17
Y 34,17 16,67
3,17
3,17
V 3,50 0,50
I 2,00 4,00
%Y 86,14
ΨΥ 8,82
4} 5.04
T213. Upsilon devant pi : effectifs et pourcentages des graphies (p. 285). I" s. 1 s. 1 s. ιν" s.
Total 109,00 68,00 14,17 12,00
Y 101,67 65,67 13,33 8,33
V 1,33 1,33 0,33 1,50
I 6,00 1,00 0,50 217
%Y 93,28 96.57
* V 1,22 1,96
*l 5.50 1,47
T214. Comparaison d’upsilon devant pi avec les autres occurrences d’upsilon (p. 285). Effectifs : tableaux T213 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1% s. : 2,247; 11° s. : 2,053. 1215. Upsilon devant phi : effectifs et pourcentages des graphies (p. 285). r* s. π s. m“ s. ιν" s.
Total 150,83 92,33 27,83 2,50
Y 123,50 80,50 26,00 2,00
V 21,83 5,33 0,33 0,00
I 5,50 6,50 1,50 0,50
$4 Y 81,88 87,19
XV 14,47 5,77
41] 3,65 7,04
T1216. Comparaison d'upsilon devant phi avec les autres occurrences d'upsilon (p. 285).
Effectifs : tableaux T215 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 7,509; 11° s. : 2,848. Y et 1 opposés à V. 1 s. : 11,442. Y et V opposés à 1. 1° s. : 0,008.
29 Les effectifs auxquels sont comparés ceux d'upsilon devant voyelle sont soustrayant ceux-ci de l'ensemble des effectifs d'upsilon bref par nature. En raison de des effectifs, seul le test opposant Y à V et 1 cumulés est utilisable. Par ailleurs, révèle également impossible pour le 11° siècle isolé; il est nécessaire de le cumuler
calculés en la faiblesse le calcul se au 1*'.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
403
T217.Noms en Tryph- : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon
(p. 286).
TryphTryphaene, 57 occ.; Tryphera, 67; Trypherine, 1; Trypherus, 2; Trypher[-], Tryphe, 10; Tryphosa, 32; Tryph[-], 2; Tryphon, 62; Tryphone, 1; Tryphoniane, Tryphonianus, 2; Tryphonilla, 1. I s. us. ins.
Total 128,00 70,50 20,50
Y 102,67 61,67 18,67
ιν s.
2,50
2,00
T1218. Comparaison (p. 286).
V 21,83 5,33 0,33
I 3,50 3,50 1,50
9* Y 80,21 87,47
94$ V 17,06 7,57
1; 1; *I 2,73 4,96
0,50
du groupe Tryph-
avec les autres occurrences d’upsilon
Effectifs : tableaux T217 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. I s. : 9,856; 11° s. : 1,900. Y et 1 opposés à v. 1” s. : 17,986. T1219. Upsilon bref ou long devant mu : effectifs et pourcentages des graphies (p. 286). Is. II s. I^ s. ιν" s.
Total 527,83 336,17 86,83 39,67
Y 489,17 317,00 79,33 25,67
V 24,67 10,17 4,17 1,50
I 14,00 9,00 3,33 12,50
* Y 92,68 94,30 91,36 64,71
ἊΝ 4,67 3,02 4,80 3,78
4ΦῚ 2.65 2,68 3,84 31,51
T220. Comparaison d'upsilon devant mu avec les autres occurrences d'upsilon (p. 286).
Effectifs : tableaux T219 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1 s. : 9,155; 11° s. : 2,998. Y et I opposés à V. I” s. : 6,629; 11^ s. : 1,156. Y et V opposés à I. I” s. : 2,148; 11° s. : 1,750. T221. Noms en Olymp- : effectifs et pourcentages des graphies (p. 287).
OlympOlympus, 75; Olympias, 76; Olympas, 3; Olympa[-], 1; Olympia, 9; Olympiacus, 2; Olympianus, 4; Olympial-], 1; Olympice, 1; Olympicus, 21; Olympine, 4; Olympiodorus, 2; Olympius, 16; Olymp(i)us, 5; Olympi[-], 1; Olympogenia, 2; Olympes, |:
Olymp[-], 10. Total I" s.
87,50
Y
V
83,50
2.50
%Y
9$ V
αὶ
1,50
I
95,43
2,86
1,71
98,08
0,00
1,92
ns.
78,00
76,50
0,00
1,50
111€ s.
28,00
26,50
1,00
0,50
ıv®s.
17,83
15,17
1,00
1,67
404
LISTE DE DONNEES
I
T222. Comperaison du groupe Olymp- avec les autres occurrences d'upsilon
(p. 287).
Effectifs : tableaux T221 et T167. Valeur des x?
:
Y opposé à v et 1. 1* s. : 3,942. Y et I opposés à v. 1' s. : 2,698. T223. Comparaison
du groupe Olymp-
avec les autres occurrences d'upsilon
devant mu (p. 287).
Effectifs : tableaux T219 et T221. Y opposé à V et I. Valeur des x^ : 1" s. : 1,172. T224. Noms formés du préfixe Sym- : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon (p. 287). Sym-
Symbiotes, 1 ; Symbiot[-], 1; Symbius, 3; Symbiusa, 1; Symbouleutianus, 1; Symbolus, 1; Symmache, 1; Symmachius, 1; Symmachus, 21; Sympheron, 3; Sympherus, 2;
Sympherusa, 64; Symphilon, 1, Symphonia, 2; Symphoniacus, 1; Symphonias, |: Symphonus,
2; Symphorion,
2; Symphoris,
2; Symphorus,
111; Symphorusa,
2;
Sympho[-], 2; Symph[-], 3; Symposia, 1; Symposion, 2; Symposius, 1; Symposi[-]. 2; Sympotes, 1; Symp[-], 1; Sym/-], 1. I" s. π΄ s. Ii s. IV* s.
Total 94,33 79,33 19,50 9,50
Y 89,00 74,50 16,83 5,67
v 5,33 3,83 1,83 0,50
I 1,00 0,83 2,83
*Y 94,35 93,91
* V 5,65 4,83
41 1,26
T225. Comparaison des noms commençant en Sym- avec les autres occurrences d'upsilon (p. 287). Comparaison
des noms
commengant
en Sym-
avec
toutes
les autres occurrences
d'upsilon. Effectifs : tableaux T224 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à v et 1. 1 s. : 2,982; 11° s. : 0,447. Y et I opposés à v. 1” s. : 0,433. Comparaison des noms commengant en Sym- avec les autres occurrences d'upsilon devant mu. Effectifs : tableaux T219 et T224.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1" s. : 0,475. T226. Noms en Nymph- : effectifs et pourcentages des graphies” (p. 287). Is. n° s. ns.
Total 100,50 49,50 11,50
Y 92,17 45,17 11,17
V 7,33 3,33 0,33
1 1,00 1,00
%Y 91,71
% Pour la liste des noms dont est constitué ce groupe, cf. T132.
ΡΝ 7,30
*I 0,9
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
405
T227. Comparaison du groupe Nymph- avec les autres occurrences d’upsilon
(p. 287). Comparaison du groupe Nymph- avec les autres occurrences d’upsilon. Effectifs :
tableaux T226 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1" s. : 0,872.
Y et I opposés à V. I” s. : 0,002. Comparaison du groupe Nymph- avec les autres occurrences d'upsilon devant mu.
Effectifs : tableaux T226 et T219. Valeur des x? : Y opposé à v et t. 1^ s. : 0,044. Y et I opposés à V. I” s. : 1,140.
1228. Comparaison
des groupes Olymp-, Nymph-
et Sym-
avec les autres
occurrences d'upsilon devant mu (p. 287). Effectifs : tableaux T219, T221, T224 et T226. Valeur des x? :
Y opposé à V et I. 1* s. : 1,019. Y et I opposés à V. Is. : 0,666. Y et V opposés à I. I* s. : 7,340.
T229. Comparaison d'upsilon devant mu (hormis les groupes Olymp-, Nymphet Sym-) avec les autres occurrences d'upsilon (p. 287). Effectifs : tableaux T219, T221, T224, T226 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à v et 1. 1 s. : 1,828. Y et 1 opposés à v. I" s. : 4,770.
Y et V opposés à I. I” s. : 0,583. 1230. Comparaison
des groupes
Olymp-,
Nymph-
et Sym-
avec
les autres
occurrences d'upsilon (p. 287). Effectifs : tableaux T221, T224, T226 et T167. Valeur des x! :
Y opposé ἂν et 1. I" s. : 7,440. Y et 1 opposés à v. 1" s. : 1,829. Y et V opposés à 1. 1” s. : 7,023. T231. Upsilon devant consonne vélaire : effectifs et pourcentages des graphies (p. 287). Upsilon devant gamma I s. n°s.
Total 116,50 84,50
Y 113,50 81,00
V 2,50 2,00
I 0,50 1,50
in s.
17,83
IV s.
5,17
15,50
1,00
1,33
3,83
0,00
1,33
%Y 97,42 95,86
%V 215 2,37
9,1 0,43 1,77
Upsilon devant kappa I* s. Ii* s. ITS s. IV* s.
Total
Y
131,33 88,83 24,00 2,67
109,83 74,83 21,50 2,17
V
18,17 9,17 1,67 0,00
I
3,33 4,83 0,83 0,50
%Y
GV
41
83,63 84,24
13,83 10,32
2,54 5,44
406
LISTE DE DONNEES I
Upsilon devant khi (y compris les dérivés de τύχη) Y* s. nf s. ur s. IV* s.
Total 910,33 790,50 263,33 87,50
Y 834,00 742,17 230,50 57,83
V 31,50 24,50 14,50 1,50
I 44,83 23,83 18,33 28,17
9$ Y 91,61 93,89 87,53 66,10
NV 3,46 3,10 5,51 1,71
441 4,93 3,01 6,% 32,19
V 4,00 3,00
I 1,00 1,00
*Y 89,80 91,11
.νΝν 8,16 6,67
αἱ 2,04 2,22
Upsilon devant nu vélaire Total 49,00 45,00
Y 44,00 41,00
1π s.
8,50
7,50
1,00
IV* s.
4,00
3,00
1,00
17 s. 1° s.
Les noms qui contiennent un upsilon devant nu vélaire sont : Epitynchanus, 95 occ.: Epitynchanusa, 1; Lynceus, 2; Syncletice, 2; Syncleticus, 1; Syncrasis, 1; Syncritia, 1; Asyncritius, 2; Asyncritus, 1; Syngenus, 1; Syngenius, 1; Lyngi(u)s, 1; Lynx, |; Pharynx, 1; Synchorus, 1.
T232. Comparaison d'upsilon devant gamma avec les autres occurrences d'upsilon (p. 287).
Effectifs : tableaux T231 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1* s. : 8,963; 11° s. : 1,842. Y et I opposés à v. I" s. : 4,841. 1233. Comparaison d'upsilon devant kappa avec les autres occurrences d'upsilon (p. 288).
Effectifs : tableaux T231 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1" s. : 3,676; 11° s. : 7,236. Y et I opposés à v. 1" s. : 8,202. Y et V opposés à I. I" s. : 0,582. T234. Noms en Lyc- et en Glyc- : effectifs et pourcentages des graphies pour
upsilon (p. 288). LycLycus, 5 occ.; Lycaethis, 2; Lycastus, 2; Lycce, 2; Lyce, 1; Lycius, 2; Lycias, 4; Lycisca, 2; Lyciscus, 3; Lycoleon, 2; Lycomedes, 2; Lycon, 2; Lyconis, 1; Lycoreus, 2; Lycoris, 14; Lycurgus, 1; Lyc[--], 1. ITS. ns. 1π s.
Total 24,17 15,67 4,17
Y 19,00 10,50 2,50
V 5,17 5,17 1,67
I 1,00
%Y
KV
*I
TABLEAUX
D’EFFECTIFS ET RESULTATS
DES TESTS
407
GlycGlycera, 41 occ.; Glycerus, 14; Glycon, 36; Glycan{-], 1; Glycarion, 1; Glycas, 1; Glyce, 2; Glycia, 3; Glyceria, 2; Glycerion, 3; Glycerius, 3; Glyceri[-], 1; Glyceros, 6; Glycinna, 8; Glyconis, 12; Glyc[-], 1. Is. 11° s.
Total 68,83 41,33
Y 57,33 35,83
ui s. IV? s.
11,67 1,83
11,67 1,83
V 11,00 4,00
I 0,50 1,50
*Y 83,29 86,69
XV 15,98 9,68
%1 0,73 3,63
T1235. Comparaison des groupes Lyc- et Glyc- cumulés avec les autres occurrences d'upsilon devant kappa (p. 288).
Effectifs : tableaux T231 et T234. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1 s. : 1,423.
Y et 1 opposés à v. 1 s. : 3,146. T1236. Comparaison d'upsilon devant khi (non compris les dérivés de τύχη) avec les autres occurrences d'upsilon (p. 288). Effectifs : tableaux T231 (T196 soustrait) et T167. Valeur des x
:
Y opposé à v et I. 1% s. : 0,707. Y et I opposés à V. I” s. : 0,352. T237. Comparaison
d'upsilon
devant
nu
vélaire avec les autres
occurrences
d'upsilon (p. 288).
Effectifs : tableaux T231 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1” s. : 0,048. T1238. Upsilon devant consonne dentale : effectifs et pourcentages des graphies
pour upsilon (p. 289). Upsilon bref ou long devant delta Total
I
95 Y
AV
41
49,33 15,33
47,50 14,00
1,33 1,33
1,00 0,00
95,32
2,67
2,01
ni s.
2,33
2.00
0,33
0,00
ıv®s.
3,50
1,50
0,00
2,00
*Y 82,89 82,09
GV
%1 17,11 16,42
9 Y
9 V
41
80,30
2,46
17,24
τς. 11° s.
Y
V
Upsilon bref ou long devant tau I s. us.
Total 38,00 33,50
Y 31,50 27,50
V 0,00 0,50
I 6,50 5,50
HI s.
12,83
6,50
0,50
5,83
ıv®s.
15,17
6,50
0,00
8,67
1,49
Upsilon bref ou long devant thêta Total
I" s. π΄ 5.
π| s. 1V* s.
Y
V
I
33,83 19,83
27,17 16,67
0,83 0,83
5,83 2,33
8,83 1,00
5,67 1,00
0,33 0,00
2,83 0,00
408
LISTE DE DONNEES I
Upsilon bref ou long devant nu Total
Y
r* s.
310,00
270,67
I
%Y
æ V
*I
16,50
π΄ s.
189,00
IJ s. ιν s.
46,67 16,67
v
22,83
87,31
5,32
7,36
167,67
7,00
14,33
88,71
3,71
7,58
33,67 7,67
0,33 0,33
12,67 8,67
72,14
0,71
27,15
T1239. Comparaison d'upsilon devant delta avec les autres occurrences d’upsilon (p. 289).
Effectifs : tableaux T238 et T167. Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1" s. : 2,154 T1240. Comparaison d'upsilon devant nu avec les autres occurrences d'upsilon (p. 289).
Effectifs : tableaux T238 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. I** s. : 0,763; 11° s. : 2,768. Y et I opposés à v. I" s. : 2,125; ri* s. : 0,086. Y et V opposés
à 1. 1” s. : 11,852; 11° s. : 6,843.
T241. Noms tirés de substantifs en -συνή : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon (p. 289). -syne/-us Euphrosyne, 96 occ.; Charmosyne, 10; Dicaeosyne, 5; Sophrosyne, 1; Mnemosyne, 1; [-Josyne, 1; Euphrosynus, 48 occ.; Charmosynus, 1; Gethosynus, 1.
I** s. It* s.
Total 66,00 54,00
Y 50,00 42,00
V 0,00 2,00
I 16,00 10,00
111° s.
22,00
12,50
0,00
9,50
ıv®s.
11,83
4,50
0,00
7,33
RY 75,76 77,78
CV 3,70
*I 24,24 18,52
T242. Comparaison des noms à suffixe en -syn- avec les autres occurrences d'upsilon devant nu (p. 289). Effectifs : tableaux T241 et T238.
Y et V opposés à 1. Valeur des x? : 1” s. et 11° s. cumulés”! : 46,328. T243. Comparaison d'upsilon devant nu (non compris les noms à suffixe en -syn-)
avec les autres occurrences d'upsilon (p. 289). Effectifs : tableaux T238 (T241 soustrait) et T167
Y et V opposés à I. Valeur des x? : 1” s. et 11° s. cumulés : 0,918.
31 La faiblesse de certains effectifs impose le regroupement des deux premiers siècles.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
409
T244. Comparaison des noms à suffixe -syni- avec les noms à préfixe Syn- (p. 289). Effectifs : tableaux T241
et T245.
Y opposé à v et 1. Valeur des x? : 1" s. et II‘ s. cumulés : 36,001. T245. Noms formés sur le préfixe Syn- : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon (p. 289).
SynSynacmazon, 1 occ.; Synadespotus, 1; Synagrypnus, 1; Synchorus, 1; Syncletice, 2; Syncleticus, 1; Syncrasis, 1; Syncritia, 1; Syndotus, 1; Synecdemus, 6; Synegoris, 1; Synephebus, 2; Synergus, 2; Syneros, 49; Synerosa, 5; Synerusa, 6; Syner[-], 2; Synesis, 1; Synesius, 3; Synete, 15; Synethia, 8; Syneth[--], 1; Synetus, 10; Syngenus, 1; Synistor, 20; Synoris, 10; Synthetus, 1; Syntomus, 3; Syntrope, 1; Syntrophas, 1; Syntrophia, 3; Syntrophis, 3; Syntrophus, 60; Syntropianus, 1; Syntropus, 6; Syntro[-],
3; Syntyche, 84; Synty[-], 2; Synt[-], 1; Syn[-.], 3. I* s. II^ s. nr s. IV* s.
Total 192,33 95,83 18,33 2,00
T246. Comparaison
Y 174,83 89,33 16,33 0,50
V 12,00 2,50
du
Sym-
groupe
I 5,50 4,00 2,00 1,50 avec
les
* Y 90,90 93,22
autres
ἊΝ 6,24 2,61
occurrences
9*1 2,86 4,17
d’upsilon
(p. 289). Effectifs : tableaux T245 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à V et I. 1" s. : 0,888.
Y et 1 opposés à v. 1" s. : 0,399. Y et V opposés à 1. 1% s. : 0,475. T247. Upsilon devant sigma : effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon
(p. 290).
τς
üt s. ut s. IV 5.
Total
Y
501,33
461,00
21,17
10,67 9,67
75,00
34,83
7,17
34333 — 316,00 165,50 — 131,00
V
I
%æ Y
9 V
%1
19,17
16,67 24,83
91,96
92,04 79.15
4,22
311 5,85
3,82
4,85 15,00
33,00
46,44
9,56
44,00
T248. Comparaison d’upsilon devant sigma avec les autres occurrences d’upsilon
(p. 290).
Effectifs : tableaux T247 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et I. 1” s. : 5,708; 11° s. : 0,001; 1? s. : 2,904; 1v* s. : 4,407. Y et I opposés à v. 1" s. : 8,483; 11° s. : 1,012; tm“ s. : 0,031; 1V° s. : 0,134. Y et V opposés à I. 1” s. : 0,002; 11° s. : 0,765 ; ΠῚ’ s. : 4,909; 1v s. : 6,190.
410
LISTE DE DONNEES I
T249. Noms en Dionys- : Effectifs et pourcentages des graphies pour upsilon
(p- 290).
DionysDionysius, 245 occ.; Dionysia, 69; Dionysias, 50; Dionysarion, 1; Dionysianus, 2; Dionysiodorus, 3; Dionysodorus, 5; Dionysodora, 2; Dionysi[-], 9; Dionysus, 1. I" s. 1° s. ΠΙ" 5. ιν" s. T250.
Total 156,00 104,00 69,00 32,50 Noms
Y 142,00 96,50 57,50 19,00
M 7,33 433 3,33 0,33
formés sur le thème
I 6,67 3,17 8,17 13,17
(-)chrys-"
*Y 91,03 92,79 83,33 58,46
* v 4,70 4,17 4,83 1,02
41} 4.27 3,04 11.84 40,52
: effectifs et pourcentages des
graphies pour upsilon (p. 290). IT s. n° s. nr s.
23400 211,67 81,83
Total
— 221,50 19,17 69,83
8,00 3,50 4,50
4,50 9,00 7.50
94,66 94,10 85,34
94 Y
*v
3,42 1,65 5,50
1,92 4,25 9,16
IV? s.
34,33
29,00
2,00
3,33
84,47
5,83
9,70
T251. Comparaison
Y
v
du groupe Dionys-
I
*I
avec les autres occurrences d'upsilon
(p. 290). Comparaison du groupe Dionys- avec toutes les autres occurrences d'upsilon. Effec-
tifs : tableaux T249 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. 1" s. : 0,801. Y et I opposés à v. I“ s. : 1,733.
Y et V opposés à I. 1" s. : 0,108. Comparaison du groupe Dionys- avec les autres occurrences d'upsilon devant sigma.
Effectifs : tableaux T249 et T247. Valeur des x? : Y opposé à V et I. I“ s. : 0,264. Y et 1 opposés à v. 1” s. : 0,127. Y et V opposés à I. 1X s. : 0,126. T252. Comparaison du groupe (-)chrys- avec ies autres occurrences d'upsilon (p. 290). Comparaison du groupe (-Jchrys- avec toutes les autres occurrences d’upsilon. Effec-
tifs : T250 et T167. Valeur des x? : Y opposé à V et 1. I" s. : 8,558. Y et I opposés à V. 1% s. : 5,762.
Y et V opposés à I. 1* s. : 2,368. Comparaison du groupe (-)chrys- avec les autres occurrences d'upsilon devant sigma.
Effectifs : tableaux T250 et T247. Valeur des x? : Y opposé à v et I. I” s. : 4,333. 32 Pour la liste des noms entrant dans ce groupe, cf. T084.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET RESULTATS
DES TESTS
411
Y et I opposés à v. I” s. : 0,701. Y et V opposés à I. 1” s. : 4,311. T253. Comparaison des occurrences d'upsilon devant sigma, non compris le groupe (-)chrys-, avec les autres occurrences d'upsilon devant sigma (p. 290). Effectifs : tableaux T247 (T250 soustrait) et T167. Valeur des x
:
Y opposé à V et I. I" s. : 0,174. Y et 1 opposés à V. 1" s. : 2,567. Y et V opposés à 1.1 s. : 2,286. 1254. Comparaison d'upsilon devant sigma, non compris le groupe Dyscol-, avec les autres occurrences d'upsilon? (p. 290). Effectifs : tableaux T247 et T167. Valeur des x? :
Y opposé à V et I. IIi* s. : 0,010; 1V* s. : 0,217. Y et I opposés à v. 111° s. : 0,006; 1v^ s. : 0,376.
Y et V opposés à 1. III" s. : 0,004; 1v^ s. : 0,008. T255. Upsilon devant lambda : effectifs et pourcentages des graphies (p. 290). I** s. 11° s. 11° 5. IV s.
Total 255,50 114,00 22,00 5,67
Y 213,33 96,83 13,83 5,33
v 35.17 12,17 5,67 0,33
I 7,00 5,00 2,50 0,00
* Y 83,50 84,94
* Vv 13,76 10,67
91 2,74 4,39
T256. Comparaison d’upsilon devant lambda avec les autres occurrences d’upsilon (p. 290).
Effectifs : tableaux T255 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1" s. : 7,781; 7,746. Y et I opposés à v. 1" s. : 16,145. Y et V opposés à I. 1° s. : 0,819. T1257. Comparaison d'upsilon devant / simple ou géminé avec les autres occur-
rences d’upsilon” (p. 291). Comparaison d'upsilon devant / simple avec les autres occurrences d'upsilon.
Y et I opposés à v. Valeur des x? : 1*s. : 3,261. Comparaison d'upsilon devant / géminé avec les autres occurrences d'upsilon.
Y et 1 opposés à v. Valeur des x^ : I” s. : 13,261.
33 Pour le thème Dyscol-, les effectifs de la graphie Y sont de 2,50 au 111° s. et 5,00 au 1V*; ceux de la graphie 1 de 8,67 au 111° s. et 15,00 au IV“. La graphie V n'est pas attestée. 94 Au 1° s., le groupe -yl- totalise 95,17 graphies Y ou I et 12,83 v; le groupe -yll- 125,5 v ou 1 et 22,33 V. Ces effectifs sont soustraits de ceux du tableau T167.
412
LISTE DE DONNEES I
T258. Upsilon devant rho : effectifs et pourcentages des graphies (p. 291). I s. 1° s. I s. IV* s.
Total 616,83 303,83 71,33 50,50
Y 514,50 284,00 65,17 23,33
v 99,00 16,50 9,33 21,67
I 3,33 3,33 2,83 5,50
*Y 83,41 93,47 84.27 46,20
*v 16,05 5,43 12,07 42,90
%1 0,54 1,10 3,66 10,89
T259. Comparaison d’upsilon devant rho avec les autres occurrences d’upsilon (p. 291).
Effectifs : tableaux T258 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1* s. : 21,516; π΄ s. : 1,153. Y et 1 opposés à v. I” s. : 79,890; 11° s. 1,521. Y et V opposés à 1. I" s. : 21,172. T260. Comparaison d'upsilon devant rho (non compris le groupe Philargyr-) avec les autres occurrences d'upsilon (p. 291). Effectifs : tableaux T258 (T192 soustrait) et T167. Valeur des x? :
Y opposé à v et 1. 17 s. : 2,129. Y et I opposés à v. 1 s. : 1,687. Y et V opposés à 1. 1" s. : 17,577. T261. Upsilon dans les noms contenant le son i : effectifs et pourcentages des graphies (p. 293). rs. Ts. Is. IV's.
Total 1052,17 702,17 255,50 125,67
Y 889,50 638,50 211,33 68,50
ν 114,00 32,00 14,33 12,83
Ι 48,67 31,67 29,83 44,33
%Y 84,54 90,93 82.71 54,51
* V 10,83 4,56 5,61 10,21
* I 4,63 4,51 11,68 35,28
T262. Comparaison d’upsilon dans les noms contenant le son i avec ses autres occurrences (p. 293). Effectifs : tableaux T261 et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1. 1 s. : 26,460;11° s. : 1,198; 1’ s. : 0,180; 1V° s. : 0,548.
Y et I opposés à v. 1" s. : 24,738;11° s. : 0,487; ri^ s. : 0,182; 1V* s. : 0,053. Y et V opposés à 1. 1° s. : 2,798; 11° s. : 0,699; ın“ s. : 0,727; 1v* s. : 0,875. T1263. Comparaison d'upsilon dans les noms contenant le son i (non compris les noms en Philargyr-) avec ses autres occurrences (p. 293).
Effectifs : tableaux T261 (T192 soustrait) et T167. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1* s. : 2,493. Y et 1 opposés à v. I s. : 0,044.
Y et V opposés à I. I” s. : 4,842.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
413
T264. Combinaisons de graphies pour upsilon dans le noms Syntyche
: effectifs
et pourcentages (p. 294). Syntyche τς. 1t s.
Total 41,67 32,67
Y-Y 34,50 26,50
Y-V 0,50 0,50
Y-1 3,17 2,17
111° s.
6,67
500
067
1,00
Total
81,00
66,00
1,00
6,00
v-Y 0,50 0,50
ΕΥ 3,00 3,00
1,00
7,00
T265. Upsilon dans les deux éléments du nom Syntyche : effectifs et pourcentages des graphies (p. 294). Syn-
-tych-
Is. 11° 5.
Y 38,17 29,17
V 0,50 0,50
I 3,00 3,00
I* s. 1° s.
Y 38,00 30,00
V 0,50 0,50
I 3,17 2.17
1Π s. ms
5,67 73,00
100
1,00 7,00
1Π s. rns
6,00 74,00
1,00
0,67 6,00
T266. Syn- dans Syntyche : tests statistiques (p. 295). Comparaison du premier upsilon de Syntyche avec les autres occurrences du préverbe Syn-. Effectifs : tableaux T265 et T245.
Y opposé à V et I. Valeur des x? : 1” et ti* s. cumulés : 0,155; 1%, 11° et 11° s. cumulés : 0.275. Comparaison du premier upsilon de Syntyche avec les autres occurrences d'upsilon. Effectifs : tableaux T265 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1“, 11° et III s. cumulés : 0,054. T267. -tych- dans Syntyche : tests statistiques (p. 295). Comparaison du second upsilon de Syntyche avec les autres occurrences du thème
-tych- en composition. Effectifs : tableaux T265 et T196.
Y opposé à v et I. Valeur des x^ : 1“ et 11° s. cumulés : 0,000; 1“, 11° et rti s. cumulés : 0,054. Comparaison du second upsilon de Syntyche avec les autres occurrences d'upsilon. Effectifs : tableaux T265 et T167.
Y opposé à v et I. Valeur des x? : 1“, ti* et III s. cumulés : 0,352. T1268. Proportion des graphies pour les deux upsilon de Syntyche : comparaison des effectifs observés et théoriques (p. 295).
Effectifs : p. 295. Valeur des x? : Y opposé à v et I. 1”, n° et ΠΡ s. cumulés : 0,179. Y et 1 opposés à v. 1”, ri* et tt1* s. cumulés : 5,426.
Y et V opposés à I. 1”, ri* et ri* s. cumulés : 1,641.
414
LISTE DE DONNEES I
T269. Upsilon : répartition des graphies, comparaison des I” et II" siècle (p. 317).
Effectifs : tableaux T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1: 16,442. Y et I opposés à v : 29,411. Y et V opposés à 1: 0,185.
1270. Répartition des graphies Y et I: comparaison des I” et II" siècles (p. 317). Effectifs : tableaux T167. Valeur des x^ : = 0,023. T271. Comparaison des occurrences d’upsilon long par nature aux I" et IT° siècles (p. 317).
Effectifs : tableaux T168. Valeur des x? : Y opposé à V et 1: 0,014. Y et I opposés à v : 1,394. Y et V opposés à 1: 1,235.
T272. Comparaison des occurrences d'upsilon bref aux I” et II* siécles (p. 317). Effectifs : tableaux T168. Valeur des x? : Y opposé à v et 1: 18,833. Y et 1 opposés à v : 25,125. Y et V opposés à 1: 0,460.
T273.
Comparaison des occurrences d’upsilon en syllabe longue par position aux I" et IT siècles (p. 317).
Effectifs : tableaux T168. Valeur des x? : Y opposé à v et 1: 1,534.
Y et I opposés à v : 4,165. Y et V opposés à 1: 1,474.
T274. Comparaison de l'ensemble des occurrences d'upsilon aux II* et IIT" siecle?
(p. 319).
Effectifs : tableaux T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1: 46,887. Y et I opposés à v : 5,682. Y et V opposés à 1: 47,064.
35 Ces trois tests sont calculés sur base des effectifs généraux, toutes classes confondues; la comparaison des 11° et 111° siècles, appliquée séparément à chaque classe (upsilon bref, long par nature ou position) confirmant les tendances générales, il n'est pas nécessaire de détailler les
résultats des différents tests séparés.
TABLEAUX
D’EFFECTIFS
ET
RESULTATS
DES
TESTS
415
T275. Comparaison de l’ensemble des occurrences d’upsilon aux IIF et IV* siècles (p. 320).
Effectifs : tableaux T167. Valeur des x? : Y opposé à v et 1: 88,093. Y et I opposés à v : 6,975. Y et V opposés à ı: 79,412.
Liste de données II : Les emplois fautifs du signe H et du signe Y : Liste des attestations
II.1. Les emplois fautifs du signe H Les formes attestées à Rome sont groupées selon la position occupée par le H excédentaire : aprés un C, après un P, après un T, à l'initiale vocalique, aprés R. Pour chacune de ces positions les occurrences de H parasite viennent en premier, ensuite les reports, enfin les transferts. Dans chaque partie les multiples occurrences d'un méme phénomène pour un même nom ou une même famille étymologique sont regroupées.
Afin d'illustrer l'importance d'un bon nombre de variantes, des formes attestées en d'autres régions de l'Empire ont été extraites des autres volumes du CIL et insérées
dans la liste (ces formes sont précédées du signe — et présentées en retrait). Chaque série est complétée par plusieurs occurrences du phénomène concerné dans des formes (noms propres ou autres) purement latines; ces compléments ne sont pas exhaustifs.
Chaque attestation ou série d'attestations est numérotée, afin de faciliter la référence ultérieure. Certains cas spéciaux font l'objet d'un commentaire particulier. A.
Emplois fautifs du digramme CH
Al. C + H parasite —
l.
CH
ἀλχή et dérivés Alche (1 s., 9266); Alchides (1 s., 10310); Alchimus (1® s., 20966); Alchimus (1* s., 33917); Alchaeus (1" s., 34353). — Alche, VIII 12987; Alche, XI 4141; Alchib(iades ?), II 432; Alchides, VII 1589; Alchimedo, XII 3603; Alchimena, IX 4296; Alchimus, II 2256; Alchimus, IV 1934.
2.
Aptoxovoa Areschusa 20222).
3.
(1* s., 12317); Areschusa
(1"-11° s., 12373); Areschusa
(TI
Κόσμος
Chosmus (IV° s., 31893); Chosmo (1V*-v1* s., ICVR 2734). 4. 5.
Κυριακή Chiriace = Cyriace (Y s., 13671); Chyriaceti (1 —11* s., RAC Quiriache = Cyriace (n° s., ICVR 16529); Cyriache (ν᾿ s., ICVR
11860).
1(1924), 107).
s.,
418
LISTE DE DONNEES II. (A.)
Διόσχορος Dioschori (1” s., 16894); Dioschoru[s] (1”-11° s., 7905). —
Dioschoro, X 1340.
Aopxác Dorchas (I*' s., 9251); Dorchadi (1“ s., 22709); Dorchas (1“ s., 25538); Dorchadi (1* s., NSA 1914, 383 n° 24533); Dorchas (1"—11* — Dorchadi, V 5218; 15306; Dorchae, X
47); Dorchadis (1*—i* s., 17056); Dorchae (1"—11* s., s., 29499). Dorchis, V 6374; Dorchas, V 8219; Dorchas, VIII 4370.
Γλυκχέρα Cluchera = Glycera (1* s., 26438); (1*-1i* s., 9133). — Gluchera, X 2867.
Glycheri[-]
(1
s., 33486);
Glucheriae
Ἶχμάς Ichmas (1 s., 4951); [I]chmas (1* s., 6568); Ichmas (1* s., 8616); Ichmas s., 9245).
10.
Παγκάλη Panchale (1"-11° s., NSA
11.
(1°
1923, 33); Panchale (1v*-v* s., ICVR
13596).
Ψεκάς
Psechadi (1%-11° s., 23925); Spechas = Psechas (1—11* s., 38924). —
12.
Psechas, V 3107; Psechas, X 2698.
Teüxpos Teucher (1 s., 6584); Teucrhianus (1” s., 6430).
13.
14.
Auxwpls Lychoris (1 s., 6571). — Lychoridi, V 5926; Lychoris, XI 5639; Lychoridis, XI 6830; Lychoridi, XI 6924; [L]ychoris, XI 7233.
Πρόχνη Prochne (1 s. av. J.-C., XV 5555). — Prochne, IX 649; Prochne, XI 6700,597.
15.
16.
Apáxov Dracho (1“ s., 4955). — Diü(r)achontius, VIII 15291. EGxaproc Eucharpo (1 -ἰπ΄ s., 37098). — Eucharpus, TI 4816.
17.
Μυστιχή Mystiche (Aug., 4037). — Mystiche, IV 5198.
18.
Zotiche = Ζωτική ou Ζωτίχη On trouve à Rome deux attestations d'une forme Zotiche (1 s., 7931 et 9808).
Elle peut représenter la transcription (avec H parasite) d'un Ζωτική, tiré de l’adjectif ζωτικός. Les formes Zoticus et Zotice sont attestées à Rome de manière
relativement abondante : Zoticus plus de cent fois du 1" au IV“ s. (cf. SOLIN,
LES
EMPLOIS FAUTIFS DU SIGNE
H ET DU SIGNE Y
419
Namenbuch, pp. 827-828) — aucune forme n'arbore un H parasite; la graphie Zotice est attestée 19 fois (Zotice, -eni, -edi, Sotice; cf. SOLIN, Namenbuch,
p. 829). L. Vidman (Index) rapporte expressément les deux formes Zotiche à Zotice. H. Solin considère cependant qu'elles appartiennent à un nom Zotiche (Namenbuch, p. 830). La graphie Ζωτίχη est effectivement attestée en grec (cf. IG. ΧΙ (5), 186,32, n°1" s.).
19. Alchyonis! (I* s., 22669). 20. Amycho, de "Auuxoc? (11° s., 25779). 21. Arzachi, de 'Apaéxry (1 s., 8481). 22.
Asiatichus = ᾿Ασιατιχός (1*—I* s., 16167).
24. 25. 26. 27.
Chemadi = dat. de Κεμάς (1*-11° s., OpRom. 1(1954), 127 n° 94). Chorisco, de Κορίσκος (I*-11* s., 19900). Chyani, de Küavos (i^ s., 155,13). Encholpio, de ' EyxóXrioc (1*-1t* s., Epigraphica 39(1977), 135).
28.
[L]ichiscus = Auxloxoc (Aug., 4451).
29.
Panachiae,
30.
Plochion = Πλόκιον (I** s., 4298).
23. Chous = Κῷος (Aug., 5984).
de Πανάχκεια (11° s., RPAA
50(1977-1978
[1980]),
136).
31. Schila = Scylla (?)? (11168). —
32. 33.
Chrocale = KpoxáAr, II 3011. Chuclas = Kuxd&, V 6374.
34. 35.
Chytisso, de Κύτισος, X 4800. diachonus = diaconus, VIII 1389.
36. 37.
Machrobio, de Mexpófioc, V 1680. Niche, de Nixn, VIII 22644,237.
38.
Niycherate = Nicerate, IV 2013.
39.
Panchrati, de Παγχράτης, XIII 2061.
40.
Formes latines Bellichus = Bellicus, VI 31142c2; Chrescens = Crescens, Il 1019; Chrispus = Crispus, XI 6699,63; Flacchus = Flaccus, VII 16964; Fuschus = Fuscus, VIII 23149a; VIII 23150; Luchrioni, de Lucrio, VI 27570; Marchella = Marcella, VIII 4964; Marchellus, VIII 16932; VIII 16995; VIII 17016; Marchia = Marcia, VIII 22814; VIII 540; Marchiana, VIII 23729; VIII 27643; Marchianus, VUI 11483; VIII 4713; Marchius, VIII 22660; Marchus, VIII 533; Prische = Prisca, VI 12593; Tuschi de Tuscus, XIV 3313; Volchano, de Volcanus, 1? 1218 (= VI 21975); charissimae = carissima, XII 17175; charissimo, XII 2515; XIII 2748; XIII 3849; III 9992 [= 2959]; kharissimae, cité par DIEHL, Vulg., p. 33,
! D'un nominatif Alcyonis pourH. Solin (Namenbuch, p. 527), Alcyo pour L. Vidman (Index).
2 [I n'est pas assuré que le H de cette forme soit un parasite; il existe en effet en grec un substantif ἀμυχή, « la déchirure».
3 Suggestion de L. Vidman (Index); la forme n'est pas reprise par H. Solin dans son Namenbuch.
4 Peut-être une fausse étymologie, ou du moins une analogie avec des mots et noms grecs
tirés du substantif χάρις, at-elle provoqué ou facilité l'apparition de ces formes.
420
LISTE DE DONNEES
II. (B.)
n? 356; choronarius = coronarius, X $372; exerchitator = exercitator, VII 12622; pache = pace, XIV
1946
A2. Reportde B vers c — CH 41.
Ithache = ᾿ΙἸθάκη (1 s., 4407).
42.
Nichefor[us] = Nixnpépos (1-115 s., 673); Nichephoro (11 s., NSA 1919, 353).
43.
sarchofagum = sarcophagum (1^ s., 16067); sarchofago (11° s., 14672).
—
44. 45.
Chorinthias = Corinthias, XIV 1132. Herachinthus (= Hyacinthus ?)’, IV 4327.
A3. Transfertde H vers C —
46.
CH
Κυθηρίς Chiterini (1 s., 7802); Chiteris (i s., 33602). — Chiteridi, V 3497; Chiteris, IX 3824; Chiteris, XII 5058; 4501.
47.
Chyteris,
XII
Κόρινθος
Ch[o]rintus (1*—11* s., 25228). —
48.
Chorinto, Il 4261; Chorintus, X 3699,1,41.
Νικηφόρος Nichepor(us) = (1* s., 22119). —
Nichepor, X 5751.
49.
Parnachi, de Φαρνάκης (r*-1tf* s., OpRom. — Parnachi, XI 1270.
50.
Traechida, de Θραικχίδας (1 s., 38991). —
—
51.
—
52.
11(1976), 114 n° 18).
Trachia, II 3272; Trachum, I 1970; Trachum, XIV 5340. Yachintus = ''TáxivOoc, VIII 22645,171. Yachintus, X 2434. Formes latines
Chart[ago] = Carthago (111° av. J.-C., 1? 585,81). Chetecio, de Cethegius (1V* s., VI 37123).
Erchul() = Hercul()? (XIV 3571). B.
Emplois fautifs du digramme PH
Bl. P + H parasite — 53.
PH
᾿Ενικεύς
Enipheus (1° s., 5562); Enipheus (1" s., 6888); Inipheo = dat. de Enipeus (1 .-π’ s., 28399). 54.
᾿Εγχόλπιος
Encolphio (1”-11° s., 24450); Encolpho (1 s., 24601); Encolphius (1*-11° s., 28835); Encolphius (11° s., 8532); Encolphiane (11*-1t11* s., 11366).
5 Suggestion de Mau dans le CIL.
LES
EMPLOIS
55.
Γρυκός Gryphi (Aug., 19747); Gryphus (1 s., 20071b); Gryphius (11° s., 975,1,25);
56.
FAUTIFS DU SIGNE
H ET DU SIGNE
Y
421
"Ολυμκος et dérivés
Olymphi (Aug., 30883); Olumphei® (Aug., 35996); Olumphia (1 s., 11576); Olymphus
26711). —
(1 s., 14361); Olymphi
(Ir
s., 23455); Olymphiae
(1*-11° s.,
Olymphi[-] Olympus, VIII 4810; Olumphia, VII 21284; Olymphion, VIII
21285; Olimphia, VIII 27645; Olumphus, IX 4418; Olymphias, XI 2055; Olymphiae, X1 5015; Olumphia, XIII 12075.
57.
Πύραμος
58.
Phyramo (1*-11° s., 4847); Phyramus (1*-11° s., 29499). dérivés de κῦρ
Zoph (y )rus! = Zôrupoc (I* s., 5045); Zophyr(us) (1°-111° s., 34902). Diaphyri = Aváxupoc (nf
s., 21021).
— Phyrallidi = Πυραλλίς, V 7676; Phyrallini, X 4349.
59.
dérivés de ἀγαπάω Agaphima = ᾿Αγάκημα (17 s., 6555). —
60.
61. 62.
63.
Agaphomene Agaphomenae = ᾿Αγακομένη, XI 3490.
Képros et dérivé Carphi, de K&pxos (1”-11® s., 14425). — Carphim(e), de Kapriun, V 8699. Cypherus = Κύπαιρος (I" s., XV 993). — Cyphaerus, IX 5817. Μελκομένη Melphomene (τ s., 21225). Melfomenet[i] (111°-ıv° s., ICVR 17940).
—
Melphomene®, II 11277.
—
Eumolphus = Εὔμολπος, XI 6126,5.
Un cas douteux : Phylades = Φυλάδης ou Πυλάδης
Phylades (1* s., 766); Phylades (17 s., 4637); Phylades (1* s., 7035); Phylades (1 s., 23794); Phylades (1* s., 25955); Phylade (1 s., NSA 1918, 23); Phyladis (3r s., 9189). Ces sept formes en Phylad- semblent transcrire un nom grec Φυλάδης, dérivé de φῦλον ou φυλή; c'est en tout cas le choix de H. Solin (Namenbuch, p. 980). Elles peuvent cependant correspondre au nom Πυλάδης (attesté 37 fois à Rome, $ Rapporté à Olympus par H. Solin (Namenbuch, p. 632), à Olympeus par L. Vidman (Index). La première explication (EI pour I) est plausible; la même inscription contient en effet seibi pour sibi et sueis pour suis.
7 On ne peut exclure la confusion d'un V avec H, auquel cas la forme à restituer serait *Zopurus (cf. Annexe 1.2). À noter cependant que la variante V pour Y n'est pas attestée par ailleurs pour ce nom et que le H parasite apparait dans la forme suivante (Zophyr).
® On trouve en outre une forme Melphone en CIL II 4431; elle n'est pas rapportée à un Melphomene
dans l'index du volume II du CIL; en outre une forme incomplète Melfo[-] en
VIII 26884, restituée en Melfo[ne] et rapportée à un Melphone. Le nom Melphone ne semble pas être attesté par ailleurs. Peut-être ces deux formes sont-elles à rapprocher du nom Melpomene.
422
LISTE DE DONNÉES II. (B.) cf. SOLIN, Namenbuch, p. 515), avec un H parasite. L. Vidman les rapporte expressément au nom Pylades (Index).
l
SSESEES
. Amphelidi, de 'AuxeX(c (TV s., ILCV 4545). Bosphor(us) = Βόσκορος (Aug., 8781) (cf. 5.25). Merophe = Mepörn (n. d., BullCom 431915 [1916]), 304).
Pharamonos = Παράμονος (1*-11° s., 24063). Phrusia = Προύσια (1" s., 16799). Scophe = Σκοκή (1* s., 7032). Sphorus = Xxópoc (1"-1f* s., 27075). 71. Πίνδαρος Phindarus = Pindarus, V 8485; Philn]dar(us), XI 5388. 72. 73. 74. 75.
Cyphridi, de Kóxpic, XI 6928. Eupholis = Εὔπολις, XI 1606. Phyrenaeus = Πυρήναιος, XII 4673. Terphne = Τερκνή, XII 3573.
76.
Formes latines Viphiae = Vipiae, VI 29395. phiissimo = piissimo, XIV 783. phosit, III 4579.
B2. Reportde H vers P —
TT. 78.
PH
Φιλάνθρωκος Philanthrophi (1* s., 35091); Philantrophus (1"—11* s., 24821). Πόθος
Phothus? (1* s., 28083); [P]hotho (11* s., 8988). —
79.
Photho, XIV 3775.
Carphoforus = Carpophorus (1*-11° s., 6688).
— Carphophori, ΧΙ 6712,265. 80. Ph(i)lipho = Philippo (I* s., 38119). — Philipphus, III 11759. 81.
Phasiphoni = dat. de Πασιφῶν (I s., 33623).
82.
Philagryphni, de SiA&ypurvoc (1" s., 4803).
—
83.
Hedyphnus = “Ἠδύκνους, II 530.
84. Helphis'? = Helpis, X 601. 85.
Phasiphae = Πασιφαή, IV 5007.
86. Phsuche = Psyche (Capoue, cité par DIEHL, Vulg., n° 360)". 87.
Forme latine : sephulchri, VI 38770.
? H. Solin pose Pothus (Namenbuch,p. 440). L. Vidman (Index) rapporte la forme à un nom Φῶτος mais n'exclut pas Pothus. 10 Pour la présence d'une aspiration à l'initiale de ’ EArıc, cf. 1.32.
11 Ce cas est spécial, le signe H ayant été reporté à l'intérieur du digramme transcrivant le psi et non entre un P et une voyelle comme dans les autres formes.
LES EMPLOIS
FAUTIFS
B3. Transfert deu vers
88.
DU
SIGNE
P —
H
ET
DU
SIGNE
Y
423
PH
Aydöroucs
Agatophus (1" s., 200,V1,18); Agatophus (1” s., 200, VI,56); Agatophus (1 s., 18745).
89.
’Er&yados
Ephagatus (t”-11° s., 37536); Ephagatus (1*-111° s., 35146). —
Ephagato, V 8706; Ephagatus, XII 5698,3.
᾿Επαφρόδιτος, ' Exappäc
Ephaprodito (1"—11* s., 23200); Eph (a )proditus ? (11 s., 9262); Ephapra (1° s. av. J.-C., XV 5187); Ephapra (1“ s., 16302); Ephaprae (1 s., 27091a). — Aephaproditus, IV 23191; Ephaprodite, IV 2443; Ephapronis, IX 5416.
91.
᾿Επιφάνεια Ephipania (1 s., 18526); Ephipania (1 s., 37429); FPHIPANETHI = Epiphaneti Gr
92.
tv" s., ICVR
12613).
Helpis et dérivés (cf. 1.32)
Elphis = Helpis (1” s., 22635); Elphistus (1*-11° s., XV 7661); Elphidius (1v* 5. DA BRA, 93). — Elphideforus, VIII 16532; Elphina, VIII 18710 (ct. Elpina, VIII 4743);
ELPIIIDEFORVS = Elp'h ideforus, VIII 10627. 93.
Πάμφιλος Phampilus = Pamphilus (1 s. av. J.-C., 5962); Phampilus (1 s., 21068). — Phamp[-], ΠῚ 12587. Πύρρος et dérivés Phyrrei = gén. de Pyrrhus (1 s., 6744); Phyrrus (1X-11° s., 8818); Phurrus α΄ἰῷ s., 19038). —
Phyrrice, II 2138; Phyrrice, IV 1364; Phyrricum, IV
1868; Phyricus, X
7668; Phirro = Pyrrho, XIV 722. 95.
Ephityncano = 'Exixóyxavoc (1-1 s., 21128). —
Ephitincan(us), II 116991,7.
. Pilippha[-]'^ (1 s., 33479). —
97. 98. 99. 100.
Pilipphus, IV 567.
Pharesia = Parrhesia (1"—1^ s., 27203). Phartenopeus = Παρθενοπαῖος (1*-111° s., 19048). Teraphne = Θεράπνη (* s., 4965).
Ypherefanus = Ὑπερήφανος (1I"-111° s., 38464).
101. Un cas ambigu : Phascusa Phascusa (1” s., 24583); Phascusa (1 s., inédit, cité par H. SOLIN, Namenbuch,
p. 1270.
12 La confusion d’un A avec H n'est pas exclue, soit Ep a proditus ; cf. Annexe 1.1.
13 Rapporté à Philippas par H. Solin (Namenbuch, p. 226); L. Vidman (Index) hésite entre Philippa et Philippanus.
M La pierre porte YPHTEREFAÉNVS.
424
LISTE DE DONNEES II. (C.) Cette forme paraît, à première vue, être la transcription d'un nom Φάσχουσα (c'est l'opinion de H. Solin), mais elle peut renvoyer à un nom Πάσχουσα, avec déplacement du signe H. C'est l'hypothèse de L. Vidman (Index). Le nom Paschusa est attesté huit fois à Rome sous deux formes qui, à priori, ne sont pas
ambigués, Paschusa et Pascusa'”, bien que la seconde puisse représenter —
bien 102. 103. 104. 105.
C.
un nom que l’autre. Phutio, de Πύθιος, III 7304. Rodoph[e] = ' Pobóxr, VIII 13308. Crysiphus z Chrysippus, VIII 12504. Formes latines : sephulcrum = sepulchrum, VI 3452, 17754, 8942, 22132; [se]phulcrum, I 3317; sephulcrum, X 6476.
Emplois fautifs du digramme TH
Cl. T + H parasite —
TH
106. "Arus Athyi, datif (Aug., 4165); Athys (Aug., 4174); Athyi, datif (Aug., 21404)!5; Arhy, datif (11^ s., NBAC 21(1915), 50). 107. Prothesilavo, de Πρωτεσίλαος (Aug., 24500).
Prothus = Πρῶτος (I s., 23804). Prothog[en-] (u1-1v* s., ICVR 9098). —
Prothi, U 4970,414.
108. Thyrannus = Τύραννος (I" s., 4423); Thyranno (1"-1i^ s., 28867). —
Thyrannis, X 4173; Thyrannus, XI 4903.
109. Arthimidora = ᾿Αρτεμιδώρα (N° s., 14941); Arthemon = Ἀρτέμων, XI 5295; Arthemis = "Apteutc, VIII 14320. —
Arthemio, V 4766.
110. Grapthe = Γρακτή (1 s., 19783). — Grapthe, I 9135; Grapthus, XI 1791. 111. Thelete = Τελετή (Aug., 33331). — Thelete, X 4085. 112. Thrallus = Τράλλος (It* s., 9751147). —
Thral(lianus), XIII 7310.
113. Thrhpto[lemi], de Τρικτόλεμος (1 s., 9331).
— Threptolemo = Tri-, X 2279. 114. Amynthae, de "Auóvtac (1* s., 19670); 115. Anasthasius = ᾿Αναστάσιος (I1-1V* s., ICVR 10808). 15 Paschus[a] (1 s., 3955); Paschusae (1* s., 15729); Paschusae (1*-11* s., 9941); Paschusa Gi s., 218006); Pascusa (1 s., 6496); Pascusa (1*5 s., 8032); Pascus[a] (1* s., 38715); Pascusae (i* 115 s., 22754).
16 Tl semble que ces trois attestations renvoient toutes au même individu; son nom est par ailleurs attesté sous une autre forme (sans H) dans deux autres inscriptions : Arys, 4151; Atyi, 4298.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE
H ET DU SIGNE Y
425
116. Authodice = Αὐτοδίκη (n° s., 15313).
117. Cythisus = Κύτισος (I s., 10146). 118. Eusthasius = Εὐστάσιος (IV^-v* s., ICVR 4204). 119. Megisthe = Meylom (“if s., 24500). 120. Pithyrati, dat. de Πιτυρᾶς (1*-11° s., 16283). 121. Pluthia = Plutia (1" s., 20614).
122. (P)tholomeo, dat. de Ptolemaeus (1"—11* s., 25961). 123. Thire(siae) = Τειρεσίας (11°-ı11° s., 31846). 124. Theucri, de Teucer (Τεῦκρος) (i s., NSA
—
1923, 378).
125. Sother = Σωτήρ, X 4055; Sotheridi, de Soteris, IX 2384. 126. Cthetus = κτητός, XI 3613,11; Cthetus, XII 394
127. 128. 129. 130.
Antheros = ᾿Αντέρως, II 4970,27. Thyndaridi, de Τυνδαρίς, IX 3238. Epithimetus = ᾿Ἐπιτίμητος, XI 6712,39. Th (i) ridatis, de Τιριδάτης, III 8746.
131. 'T'emisthocleti , de Themistocles, IX 4805 132. zethema = ζήτημα, IV 1878. 133. Formes latines Cointho = Quinto, VI 15999; Fausthilla = Faustilla, 1? 6886; Festhiva, VIII
5446b; Thruponiana = Truponiana, VII 631a; Thusculanae = Tusculanae, VI 10882; Virthus = Virtus, VII 1336,1190; Virthus, VII. 1336,1191; centhurio
= centurio, IX 4123;
maritho
= marito,
I 3762;
thomolo
=
tumulo, XIII 1515. 134. fratrhes, VI 257202; [Et]rhuscillae, VII 15643 (Afrique). C2. T + H parasite : trois cas spéciaux
(cf.
5.12)
135. Amaranthus = 'Aué&pavtoc; cf. 5.12. 136. Amianthus = 'Aylavtoc; cf. 5.12. 137. 'Apáaxavtoc
[Aba]scanthus (i*—11* s., 9687); Abascanthus QG“ s., 13465). —
(1"—11* s., 10438); Abascanthus
Abascanthus, XIV 869.
C3. Report de H vers
T —
TH
138. ΕὐτυχEuthychi (Aug., 4087); Euthuchus (1” s., 7459a,11); Euthychia (1 s., 11561); Euth (y )chiais (1 s., 12700); Euthyches (1 s., BullCom 53(1925), 206); Euthychus (1 s., BullCom 73(1949-1950 (1952]), 34); Euthychi (1*-11° s., 17462);
Euthycho (1*-11° s., 21852); Euthychidi (1*-11 s., 22767); Euthyches (rs.
17 1 pour T à l’initiale. 18 ἢ ne s'agit peut-être pas d'un report du H avec omission de l'Y; les signes Y, V out peuvent avoir été confondus avec H (cf. Annexe 1.2), auquel cas la forme serait en EVTYCH-, EVTVCH-
ou
EVTFCH-.
426
LISTE DE DONNEES II. (C.)
23086); Euthychiai (1*-1° s., 27409); Aeuthychidi (i"—1* s., RendlstitLomb. 103(1969),
91
n° 6); [E]uthychia
(1*-ı1“
s.,
17445);
Euthychia
(ur
s.,
23593); Euthychiae (1*-111° s., 36067); Euthychus (11° s., 43,15); Euthyches (1° s., 10929); Euthycho (11° s., NSA 1914, 385); Euthiche (I1*—tv^ s., BOLDETTI, 388); Euthychianeti (IV° s., ICVR 16187); Euthiches (1v* s., BOLDETTI, 419). — Euthichus, V 1042; Euthyche(s), ΧΙ 6700,286; Euthychia, XIV 3788; Euthychus, ΧΙ 4868; [E]uthychia, XII 868.
139. Συντύχη Synthyche (Fr
s., 492); Synthyche (1*-11° s., 7708); Synthich[e] (Is.
17875).
140.
Τύχη Thyche (i" s., 35188); Thyche (1711 s., 16699); Thycheni (1 Thyche (1*—11* s., 27792); Thiche (1@-111° s., 34941). —
s., 22989);
Thyche Thychicus, X 7150; Thyche, XI 1371; Thyche, XI 1734; Thychicus, IX 6122.
141. [C]alethuche = Caletyche, XIV 5306. 142. ᾿Αντίοχος
Anthiochiano (1*-11° s., 7769); Anthiochus (1 -π|ὸ s., 10314); Anthiochas (11° s., 14795). — Anthioxis, XIV 1347.
143. "Exi có xavoc Epithynchanus (1* s., 26173); Epithynchano (1*—i1* s., 26398). — Epithynchanus, XI 7751. 144. Στέφανος Sthefano (1”-111° s., 26841); Isthefano (111° s., RPAA 28(1954-1956 [1957]), 80); Sthefan[-] (VY. s., ICVR 1953); Tsthefania = T stefania (vi s., ICVR 5732). — Isthefanus, VII 2403,11,40; Sthefanius, VIII 25167; Sthefanus, ΧΙ 2583.
145. TeAeo qópoc Thelesforus (11° s., 7583); Thelesphorus (i—1* s., 11591); Thelesphorus (1”11° s., 20296); Thelesphoro (1"-1Y^ s., 21879); Thelesphoro (1*—it* s., 34311); Thelesph[oro] (11*—111* s., 36497); Thelesph() (n.d., BOLDETTI, 492). —
Thelesphoris, VII 7526.
146. Thryphaenae, de Tryphaena (1 s., 33195); Thryphenae (11° s., 10992). 147. Charitho = Χαρίτων (1“-11° s., 17936). —
Charithonianus, XII 5701,1.
148. Thimotheo, de Τιμόθεος (1-1 s., 28171). —
Thimothei, II 1109; Thimotheus, X 1834.
149. Un cas spécial : Thethis = Θέτις ou τηθίς Thethis (1^ s., 4402); Thethis (1" s., 27969). Il est impossible de déterminer si cetter forme renvoie au nom Thetis (anthroponyme tiré du théonyme Θέτις) ou à Tethis (de τηθίς, « la tante »).
On trouve à Rome, du 1" au II^ s., 29 formes en Thet- (Thetis, Thetidi, Thetidis, cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 547—548) et 7 en Teth- (Tethis, Tethidi, cf. SOLIN,
Namenbuch, pp. 956-957). H. Solin distingue les deux thèmes et rapporte les
LES EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE
H ET DU SIGNE
deux occurrences en Thethis au nom
Y
427
Thetis. L. Vidman
(Index) ne reconnaît
que ce seul nom, auquel il rapporte aussi bien Tethis que Thethis ; dans cette hypothèse, la première de ces deux graphies serait marquée par un transfert du signe H.
150. Trhofimus = Tpépiuoc (I"-11° s., 20673). — 151. 152. 153. 154. 155. 156. 157. 158.
Trhofime = Τροφίμη, X 2889.
Asthiochae = ᾿Αστυόχη (1” s., 23960).
Clith[om]achus = Clitomachus (1 —ı1° s., 7493b). Diophanthus = Διόφαντος (I" s., 9383). Hethaera = ' Exalpa (* s., 33919a).
Hypathus = "T xaxoc (I s., 35485). Panthagathus = Παντάγαθος (11° s., 7973). Fothis = Φωτίς (uf s., 123806). Philodespothus = Φιλόδεσκοτος (I” s., 7285).
159. Filthathi = Φιλτάτη (111° s., ICVR
14630).
160. Thelyphus = Τήλεφος (I s., 10187).
161. Therpsichor(e) = Τερψιχόρη (17 s., 6585). 162. Thelymithres = Θηλυμίτρης (1-11 s., 15287). 163. Threpthe = Θρεπτός (1"—1* s., 5480). —
164. Hippolithe = * IxxoAóxn, VII 10533. 165. [H]ydat[h]ius = *'T'5áxoc, VIII 22649,1.
166. Plestharchi, de Πλείσταρχος, XII 8323. 167. Thelephanes = Τηλεφανής, XIV 2055. 168. Thisipho = Τισιφώ, V 7380 (fém.). C4. Transfert de H vers
T —
TH
169. Caletyche, Cal(l)ityche Calithyce (I s., 11018); Calethuce (1 s., 18956); Calithyce (1" s., 33649); Calethyce (1"—1i* s., 14115); Calithycen (1*-11° s., 27615). —
Cale[th]ice, VIII
12707; Calethyce, IX 4654;
Callithuce, IX 4416 (= 12
1876); [C]alethyce, Π 1094.
170. Εὔτυχος [E]uthycus Euthici
(1"
(1" s., 4564); s., 24698);
Euthucu(s) (1°
Euthicia Euthici
(1
s., 4856);
(1" s., 28573);
Euthycus Euthyco
(1
s., 7866);
(17-1
s., 5401);
s., 11838); Euthycia (1*-11° s., 12653); Euthycia (1°-1° s.,
15028); Euthycus (1”-11* s., 15158); Euthicia (1*-11° s., 23688); Euthycu
(1*—
I* s., INAV 46); Heuthycia (1*-111° s., 24096); Euthuciti (1"-11* s., 35552); Euthyces (uf s., 29186); [Eu]thycus (11-11 s., ICVR 7663); Euthyces (1*—-111* s., BAC
4°ser. 4(1886) 57); Euthuciane Euth (y)cius (1-111 s., RAC
8(1931),
231 n? 64) (cf. Annexe 12); [Eut]hycus (1-1 s, ΚΑΙ, 1973, 78 n° 26); Euthycio (11 s., 17455); Euthyciae (It^ s., ICVR 14636); Euthycius (TII°-IV* s., 15134); Euthycu[s] (11*-tv* s., ICVR 7688); Euthiclila (τ *-1v* s., ICVR 9809); Euthicius (11 —v* s., ICVR 9814); Euthicia (1v*—v* s., ICVR 10896). —
Euthices, III 1109; Euthici, IX 3779; Euthicia, VII 5496; Euthicia, XIV 4835; Euthicio, XI 1868; Euthico, IX 5611; Euthicus, V 6369; Euthicus,
428
LISTE DE DONNÉES II. (C.) X 4920; Euthicus, XI 3931; Euthuceti, XIV
742; Euthyc[-]. X 3990;
Euthyces, DI 1110; Euthyces, IX 4009; Euthyces, XIV 251VIL38; Euthy-
cia, II 4602; Euthycia, IX 287; Euthycia, X 2332; Euthyciae, V 2844; Euthyciae, X 2965; Euthyciu[s], VIII 25564; Euthycus, XI 8080/1; enu-
menumEVTTYCIAE = Eut'h yciae!?, V 3809; [Eu]thic[ia], VIII 15898; [Eut]hicia, III 9088. 171. Τύχη Thyce (1” s., 5636); Thyce (I“-11* s., 22357); Thycen (1"-1Y^ s., 24064); Thyce AT s., 25141); Thyceni (i"—i11* s., 19668); Thiice (1^—tI* s., inédit, cité par H. SOLIN, Namenbuch, p. 445). —
Thice, X 1070; Thiyce, VIII 12943; Thyce, II 1740; Thyce, IX 3765; Thyce,
XI 5850; Thyce, XIV 1696; [T]hyceni, XIV 4839; FHYGE = T hyc e?, VIII 15608. 172. ᾿Αντίοχος Anthiocus (Aug., 6089); Anthiocus
(1* s., 16501); Anthiocus
(1" s., 38603);
Anthiocus (1"—II* s., 38363); Anthioci (I^ s., XV 438); Anth (i)ocus (11° s., 37270); Anthiociano (11 s., 8456); Anthiocus (V* s., 9920,16); Anthiocus (V* s., 9920,18). — ÂAnthioci, X 7533; Anthiocian(us), III 4281 ; Anthioco, IX 4341; Anthioco, V 3795; Anthioco, V 3827 ; Anthioco, X 7168; Anthioco, XIII 2119; Anthiocus,
I? 2308 (= XV 966); Anthiocus, V 8220; Anthiocus, X 1577; Anthiocus, XIV 579.
173. Διόφαντος Diopanthi (1” s., 4967); Diopanthus (1* s., 8956). — 174.
{Dijopanthus, XII 4725.
"Exvtóy xavoc
Epythy (n)canus (1 s., 3943); Epithyngani (1” s., 12315); Epithy (n) ca[nus] (1* s., 25513). — Epithyncanus, VIII 22963. 175. Τελεσφόρος Thelesporo (Y s., 10171); Thelespori (1-11° s., 14073); Thelespori (1-ı1“ s., 17681); Thelesporus (1*—1* s., 23596). 176. Carithe = Χαρίτη (1 s., 8761).
—
CARITIO = Carit'h o? , II 6188.
177. Ecathe = Έ κάτη (1-11 s., 19168). — Ecatheni, IX 1517. 178. [Pa]nthagate = Πανταγάθη (v^ s., ICVR 8729).
— Panthagatus, XIV 1247.
179. Poethas = Phoetas (1° s., 9595). -^ Poethaspi, de Phoetaspus, V 8114,108. 19 La graphie TT est une confusion graphique pour TH, vraisemblablementen ligature. 2 Confusion graphique de T avec F et de C avec G.
21 Huebner, éditeur dans le CIL, suggère une ligature de T et H sous la combinaison TI.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
DU
SIGNE
H
ET
DU
SIGNE
Y
429
180. Sthepano, de Στέφανος (I s., 7128). —
Sthepanus, XII 394.
181. Cresthe = Xp
182. FPHIPANETHI
(1 s., NSA
1955, 195 n? 1).
'E'piphaneti (11*-1v* s., ICVR 12613).
183. Eusthocia = Edoroyla (IV° s., ICVR
11849).
184. Yperethusa = * Yrnperoüoa (1** s., 15862). 185. Ipitho, de Ἴφιτος (1-11 s., 38901a). 186. Neopithus = Νεόφυτος (1*-11° s., NSA 1920, 35b).
187. 188. 189. 190.
Sotherico, Sthacus = Thimoteus Trepthe =
de Σωτήριχος (I^ s., 5696). Στάχυς (I -1f s., 27395). = Τιμόθεος (IV^-vi* s., ICVR 2719). Θρεκτή (1 s., INAV 25).
191. Threcedipnus = Τρεχέδεικνος (1-11 s., 14306). 192. Thrypaena = Tryphaene (Aug., 6054).
—
193. Ametysthus = ’Autduoroc, II 2716. 194. Aristhomacus = ᾿Αριστόμαχος, IX 5819.
195. Thropime = Τροφίμη, XIV 5145.
196. Ethaera = ἱἙταίρα, IX 4866. 197. Rethoricae, de ‘Pnytopıxh, V 6679. 198. Teodothe = Θεοδότη, XIII 728. 199. teathrum = theatrum, IX 4192.
200. Forme latine : Th (r) iumpo, III 6194. CS. Transfert de B vers T : cas spéciaux 201. Synhetus = Συνετός (cf. 1.42)
Synethus (1 s., 10449); Synethe (1 s., 18768); Synethus (1* s., 34899); Synethe (αι s., 39019); Synethus (1“-1| s., 153); SYNEIHE = Syne'the (I 11" s., 18404); Synethe (11° s., 5477); C6. Transfert ou report de H vers 1? 202. Euthic[h-] (1* s., 4588); cf. supra, n° 138 et 170. 203. Epithync[hanus] (1"—1* s., OpRom. 1(1954), 128 n°98); cf. supra, n? 143 et 174. 204. Theles[phorus] (1"—1* s., 14713); cf. supra, n? 145 et 175.
205. [-]thyc[-] (1*-r* s., 30573,4); cf. supra, 138-141 et 169-171. D.
Emplois fautifs du signe H à l'initiale vocalique
DI. H parasite à l'initiale 206. Haecini dat. de Alyic (1-11 s., 19137). Hegaeo dat. de Alyoioc (I"—I^ s., 17955).
207. ᾿Απκάτη Hapate (1* s., 4960); Hapateni (11°-ı11“ s., 33892). 22 La fin des formes concernées ayant disparu de la pierre, il est impossible de savoir quelle
était la graphie de l'aspirée authentique; le H conservé peut avoir été déplacé ou reporté.
430
LISTE DE DONNEES IL. (D.)
208. Heridanus = Eridanus (i^ s., 19356); Heridano (11° s., 11403 = ΚΑΙ, 1970,209). 209. ᾿Ιαλυσός
Hialissus (1 s., 26767); Hyalissi (1 s., XV 5926); Hyalisus (1” s., 200 VII, 59). 210. Hicelus = "Ix£Xoc (I” s., 213162); Hicelo (1” s., 8783). 211. Εἰρήνη et dérivés? Hirene (1"—u* s., 16656); Heraena (ΠῚ s., ICVR 13093); Hirene (I1i*-1v^ s., ICVR 8959); Hirenetem (It —1v^ s., ICVR 17068); Herene Hereneti (1v^ s., RómQuartalschr. 12(1898), 344 n? 45); Hereneti (τν" s., ICVR 13307a); Hireneti (1V* s., ICVR 13479); Hirhene (1v^-vi* s., ICVR 591); Hireneo (1 s., ΜΑΙ, Nova Coll. V 383,3); Hirineus (I1 *-1v* s., ICVR 8772); Herineus (1I -1v* s., ICVR 7658); Hereneus (V* s., DE Rossi, 1177). — Hireni, X 8076; Hireni, X 8077; Hirene[us], XIV 4576.
212. "Ὄναγρος et dérivés Honacris (tl s., 28357); Honager (111° s., 1056 11,4); Honagra (II —1v* s., ILCV 2999e); Honager (VY'-vii* s., ICVR 15974). 213. ᾿Ονήσιμος Honesi(mus) (1 s. av., BLocH 595); Honesimus (1° s., 24376); Honesima (1V^—-vt* s., ICVR 2991); Ohnisimu (IV^ s., ARMELLINI 289). —
Honesime, III 2305; Honesimus, ΠῚ 2723 Honesimus, TI 8379; Hone[simus ?], TI 13015; Honesimi, V 7767; Honesimus, VIII 25654; Honesimus,
IX 857; Hones (imi, X 5697.
214. ᾽Ορέστης Horestes (I* s., 10591); Horestes (1 s., 25092); Horestina (nr° s., 36507). +
HORESNLLAE = Hores'ti llae, V 4029; Horestes, X 5376; Horesti, XI 1511; Horestes, XII 4654.
215. Ἄμμων et dérivés 4 Hamon(ius) (tu — Hammonius XIV 2851; (théo.), VIII
s., 1057 1,132). Hammoni, VIII 21333; Hammoniae, IX 1758; Hammonius, Hammon (théo.), III 75; Hammon (théo.), III 3463; Hammon 9018; Hammon (théo.), VIII 24519.
216. Heuni, de Eüvouc (V^ s., ICVR 4858). — Heunus, VIII 17690.
217. Heupo(ro), de Ebropoc (1* s., 5636). -— Heuporiae, V 8492. 218. Holi (m)pi, de Olymp(i)us (tv s., ICVR 10947).
219. Habradas = Abradas, hypocoristique de ᾿Αβραδάτας5, (111 s., 1958 1,20). 23 On trouve le signe de l'aspiration à l’initiale du mot εἰρήνη dans les transcriptions coptes; cf. GiRGIS, p. 56. 4
Qu'il s'agisse du théonyme ou d'anthroponymes dérivés, les formes avec H ne sont pas rares
dans l'Empire; contrairement au cas du latin Heben- en regard du grec ἔβενος, l'étymologie de Ammon = Ἄμμων ne suppose aucune aspiration initiale en égyptien (Amün); cf. SETHE, p. 55.
25 Le nom n'est pas repris par H. Solin dans son Namenbuch. Il est attesté deux fois sans H à Rome : Abradas, 10571,79; Abradates, 19795.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE
H ET DU SIGNE Y
431
220. Hariae, de ᾿Αρεία ou ’Apla (11^ s., 19145).
221. Haster = Ἀστήρ (11 s., 1056 1,90). 222. Hiarine = ᾿Βαρινή (ii^ s., 10261). 223. Hepictesis = ' Exbxxnotc (ir. s., 17209). 224. Hiliona = 'D«ovf, (i* s., 13687).
225. Hismarus = “Iouapoc (I s., 200 V,8).
226. Hisocrites = peut-être Isocrates?5 (20089). 227. Hoporae, de 'Oxápa (1”-11° s., 21782).
228. Hegyptum”', de Aegyptus (toponyme) (11 -1Π’ s., 8582). 229. HVAGELO, de Edéyyehoc (“IF s., 17297)?*.. 230. Un cas douteux : Heros = "ἔρως ou "Hpox
Heros (1* s. av. J.-C., 1? 1219); Heros (1 s., 4439); Heros (11° s., 34629); Heros (111° s., RómQuartalschr. 11(1897), 557 n° 8); Herotis (tI°-1V* s., ICVR 18694); Heros (1V* s., ICVR 3972); Heros (tV* s., ICVR 9041). —. Herotis, ΠῚ 6150,2,22; Heros, XIII 10027,72; Heros, XIII 3262; Heros, VIII 17545. Il est impossible de déterminer si ces quelques formes en Heros, Herotis (gén.) correspondent à un nom grec tiré du substantif ἥρως, «le héros », ou si elles appartiennent au nom Eros (de ἔρως, «l'amour »), par ailleurs abondamment attesté à Rome (cf. SOLIN, Namenbuch, p. 328). Dans son Namenbuch (p. 486), H. Solin choisit la premiére solution et reconnait l'existence d'un anthroponyme Heros, auquel il rapporte l'ensemble des formes en H-. Vidman fait de méme dans l'index des cognomina du CIL VI. Cette solution est la plus plausible, mais
rien n'exclut l'apparition d'un H parasite à l'initiale du nom Eros. La flexion en -otis des deux formes de génitif, semblable à celle du nom Eros, va dans ce sens. —
231.
Ὀνόμαστος Honomastus, X1 5069; Honomastiano, X 2563.
232. 233. 234. 235.
Halcimus Halypus Hamintas Haspasia
= "AXxapoc, III 6632. = "AXunoc, IV 3377. = ᾿Αμύντας, IX 1702. = ᾿Ασκασία, IX 263.
236. Heclecte = ᾿Εκλεκτή, II 5044. 237. Heleusinus = 'EXeucivoc, X 1523. 238. Herasmidicus = Erasmidicus, V 6064.
239. Heresistratus = ' Epaalotpaxoc, X 7059. 240. Heupli, de Eör\ous, XIII 619. 241. Heusebio, de Εὐσέβιος, III 2315. 26 Suggestion de L. Vidman (Index); la forme n'est pas reprise par H. Solin dans son Namenbuch.
7! S'il ne s'agit pas d'une confusion, des capitales A et H; cf. Annexe 1.1,
73 Ce cas est douteux et obscur : il peut s'agir d'un H initial avec omission de E (ἢ (e)ua (n)gelo) ou d'une confusion graphique de E avec H (E ua (n)gelo ; c'est l'explication de Bormann, Henzen et Huelsen dans le CIL). Pour d'autres traces de cette confusion, cf. les formes CERESIMO,
(Annexe Π.], n? 2).
INACET,
ANTEIDI
(Annexe II.24), FEREPIVS
(Annexe 11262i), EHORTE
432
LISTE DE DONNÉES II. (D.)
242. Hisagogi, de ᾿Ισαγωγός, XIII 5449. 243. Hisis = “loi, XII 3061.
244. Hobolus?? = ᾽Οβολός, VIII 2510. 245. Formes latines Haemijlius], IH 14629,1; Hemil(ius), III 11308”, Hafre de Afer, X 1974; Hemerito, VI 3484; Hextricata, VIII 6243; Hiesus, IX 411; Hillyricus, V 3620; Hitalia (nom de femme), IX 172; Hoctavi[us], II 601; Horientis, ΠῚ 968; Horientis, III 7729; Hurtica, VI 26132; habe, III 14183; hac, II 19631, 1; ΠΙ 5839; III 14450; VII 1002; VIII 4799; IX 5961; haegregius, V 1709; haeternalem, VI 17469; haliquit, XII 915; hanor(um), ΠῚ 13406; hanis, VIII 16339; haram, IX 2123; havae, VIII 9069; have, II 3178; II 3490; II 3686; Hl 4290; II 4419; VII 470; VIII 21334; havere, ΠῚ 14292; hegit, V 7647; heius, VI 24724a; VIII 3520; VIII 25364; heorum, VI 15310; 15860; XIII 11649; heris, herit, hest, XII 915; hest, II 5821; III 14503,1; het, XIII 4230; heterna, V 1720; hex, XIII 11153; hilic, XII 915; hin, VIII 21428; his, XIV 497; hispiritu, XIV 4055; hobitum, IIl 14190; VI 15405; VI 25977; X 4915; hoccidit, XII 1128; hocto, XII 2078; XII 2487; XIII 2356; XIII 3512; homnium, XIV 3323; honeribus, X 4559; X 5200; X 5344; X 5348; hopem, XII 2485; hor(do), YX 5577; hordinarius, XIII 11979; hordinatus, VIII 9967 ; hordine, XIII 5657 ; hordo, X 477; horfanam, V 5824; hornatus, IX 259; hossa, XIII 1661; XIII 5657; hosa = ossa, VI 21800a; hostensum, VI 31169.
D2. Report de Ἡ à l'initiale vocalique 246. Heutyches = Eutyches (1*-11° s., 20728). Heutychiae Heutychianus, XII 2127.
247. Hechi = gén. de *Hyoc (I” s., 8691). 248. Hethicus ' HOixóc (I s., 35640). 249. Heuphrio, dérivé de Εὔφρων (1 s., 6945).
250. Hisochryso, de ᾿Ισόχρυσος (tt^ s., 19724). 251. Hoinanthius = Οἰνάνθιος (IV*-VI* s., ICVR 2273). 252. Hepyfanius = ᾿Ἐπιφάνιος (IV*-V* s., ILCV 3836b). 253. Histelfanus] = Stephanus (1V*-v* s., ICVR 5820). 254. harchitecto, 33833.
-
255. Hachilleus = ᾿Αχιλλεύς, XI 2939. 256. Heufemio, de Εὐφήμιος, X 184.
29 On trouve le signe de l'aspiration à l'initiale du mot ὀβολός dans les transcriptions coptes; cf. GIRGIS, p. 57.
30 La ligature de H et E initiaux exclut certainement la possibilité d'une confusion de A initial avec
H.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
DU SIGNE
H ET DU SIGNE Y
433
D3. Transfertde u à l'initiale vocalique 257. EdtuyHeuticis = Eutychis (1” s., 33437); Heutycis (1 s., 33438); Heutucas = Eutychas GIF s., 2950 = 32744). Heuthycia (1*-111° s., 24096). —
Heutices, VIII 4105; Heuticia, MI 15216,21; Heutyciae, XIII 11378; Hey-
tycinus, TI 4318. 258. Hisocry[so], de ᾿Ισόχρυσος (-H° s., 20089). —
Hysocryse, IV 1655.
259. Hacato = Ἀγάθων (n.d., XV 7593).
260. Hansi = gén. de Ἄνθος ("it^ s., 19144). 261. Hatenio -- ᾿Αθηνίων (n° s., 14047).
— 262. Haprodite = Ἀφροδίτη, XIV 950. 263. Haretusa = 'Apt0ouca, XII 3605. 264. Hepagato, de ’Er&yados, IX 3450. D4. Report ou transfert de H vers l’initiale vocalique?!
265. Hepaglatho], de ᾿Ἐπκάγαθος (ri -1v^ s., ICVR 7548); cf. supra, n° 264. — 266. Heut[yches ?], II 14752; cf. supra, n° 246 et 257. DS. Transfert de l'H étymologique interne vers l'initiale vocalique
267. Hepanodiae, de Epan(h)odia (' Exavobia) (1"-11° s., 35428); cf. 1.42. 268. Eu(h)od- = Edoë-
(cf. 1.411).
He (u)odia (®-nr s., OpRom. 3(1961), 187); Heuodiae (17-1 s., 26026); Heuod[us] (1 av." ap., 10407d); Heuodo (1*-11° s., 7957); Heuodo (1-11 s., 8489).
— E.
269. Haeuelpisti, X1 2720. Emploi fautif du signe H entre voyelles
El. H parasite intervocalique 270. Gehorgios = Γεώργιος (ν11-ν 1"
5., ICVR 6449,20).
271. Euharistus = Euaristus (?) (Aug., NSA 1916, 390)”. 272. Euheteria = Εὐετηρία (1* s., 1963). —
273. Lahis = Λαΐς, IV 1969. 274. dihaconus = diaconus, XIII 5359.
275. Gaha = Ga (1" s., 28961); cf. 5.22. — Gaha, X 3114 (Campanie). 276. Cahallisto = dat. de Callistus (1 s., NSA 1923,32). 31 La fin de ces deux formes ayant disparu de la pierre, il est impossible de savoir si le H a
été reporté ou déplacé. 32 Le cas est douteux; il peut s'agir d'une forme Eu (c)haristus (hypothèsede H. SOLIN, Namenbuch, p. 722), ce qui en ferait un cas supplémentairede la graphie H pour CH (cf. 2.16).
434 —
LISTE DE DONNÉES II. (H.) 277.
Formes latines mehae = meae, XII 5019.
dehe? = deae, V1 32583. cohiuugi = co (n)iugi, VI 20611. E2. Transfert ou report de B entre deux voyelles 278. Euhantes = Εὐανθής (1*-1° s., 6748); Euhante (1-11 s., 17328).
279. Athenahidi, de ᾿Αθηναΐῖς (1-11 s., 25583). 280. Taehodosus = Theodosius (IV°-V* s., ICVR 2417); cf. Annexe 1.1. —
281.
Iherax = Hierax, X 3446 (cas douteux; cf. Annexe II.271,c et 5.22, note
n° 25). 282. Callirohe = Callirhoe, XIV 1527. Cf. pihal(as) = phialas, VIII 1858.
F.
Emploi fautif du digramme RH (report)
283. Eurhesis = Heuresis (1” s., 15293). 284. Hirhene = Irene (IV°-VÉ s., ICVR 591).
—
285. Forme latine : Erhenniae = Herenniae, IX 5241. Cf. les formes fratrhes et [Et]rhuscillae, supra (n° 134).
G.
Emploi fautif du signe H après une sonore
Gl. H parasite après une sonore 286. Dhydymus = Δίδυμος (π΄
s., 13067).
G2. H reporté ou déplacé aprés une sonore 287. Poebhus = Φοῖβος (1* s., 7375).
288. Hyghiae = ' Tyleıa (1—11* s., 29043).
—
289.
Epaghatus = Epagathus, VIII 10478,10: Epaghathe, IV 4539, graff.;
Epagh(), VII 22644,91. 290. Rodhope = ‘Podörn, X 1307. 291. Ghoticus = Gothicus, XII 5563. 292. Bhitus = Bithus”*, nom thrace, XI 8119,41. H. —
Autres positions d’un H parasite ou déplacé (formes latines) 293. mhiles = miles, XIII 7040.
294. hospehs = hospesŸ, VIII 21031. 33 S'il ne s'agit pas d'une confusion de A et H dans une forme deae. 9 Le nom Bithus est attesté 34 fois à Rome sous cette graphie et 15 fois sous la forme Bitus ; cf.
VIDMAN,
Index,
s. v.
35 Il ne semble pas possible de supposer un confusion graphique du signe N avec H, à partir d'une forme *hospens pour hospes, cette variante n'étant pas attestée.
LES
EMPLOIS
FAUTIFS
DU SIGNE H ET DU SIGNE
Y
435
295. Gohticus = Gothicus®, III 3705. 296. Ehrqul., III 7681. 297. Philo[r]ohmaeo, TI 14387a.
L
Un cas spécial : ᾿Αρποκπράτης et ses dérivés
Parmi les thèmes qui, en transcription, subissent, d’une manière ou d’une autre, l'apparition ou le déplacement d'un H, il faut distinguer le cas particulier du théonyme ’Aproxpérns et des anthroponymes qui en dérivent. Les formes que prennent ces noms en transcription sont multiples : on trouve Arpocr-, mais également Arpochr-, Arphocr- et Harpocr-. La lettre H apparait, d'une forme latine à l'autre, à chacune
des trois positions où elle peut être placée : à côté des deux occlusives sourdes et à l'initiale vocalique. I] revient
à W. Schulze d'avoir analysé ces graphies et reconstitué
la hiérarchie des formes grecques auxquelles elles renvoient””. La forme égyptienne originelle est Har-pe-chret. La premiére forme grecque fut
᾿Αρποχράτης,
avec un khi transcrivant une aspiration originelle; cette forme
est attestée dans les papyrus grecs, tout comme l'anthroponyme ᾿Αρποχρατίων, et dans les inscriptions grecques. L'hypocoristique ’Aproxpäc est déduit de la transcription latine Arpochra (cf. infra). L'hypocoristique féminin ᾿Αρποχροῦς est attesté en grec (11°-ı11° s., /G XIV add. 1418a = MORETTI, 369). La seconde forme grecque ᾿Αρφοχράτης est apparue par un phénomène d'inversion d'aspirée, facilité par l'analogie avec les noms en -xpérnc®. Le dérivé Ἀρφοχρατίων existe (Cf. IG
II? 2207, 1Π s. ap.). Ensuite sont apparues les graphies Ἀρφοχρᾶς et Ἀρποχρα(cf. Ἀρποκράτης, ri* s., MORETTI, 177), laquelle devient l'orthographe dominante. La position de l'aspiration dans ce théme est donc instable. Cette instabilité a entraîné l'apparition de plusieurs formes grecques concurrentes qui correspondaient sans doute chacune à une prononciation particulière.
La transcription latine des noms tirés de ce théme reproduit exactement cette multiplicité. Ci-dessous la liste des occurrences des inscriptions de Rome et les formes attestées dans le reste de l'Empire, disposées selon les graphies employées. Rome a. neuf formes en Arpocr-
Arpocra (1 s., 200 V1,42); Arpocrea = Arpocrae' (1 s., NSA 1913, 173); Arpocrae (1”-11° s., 28562); Arpocration (111^ s., 27854); Arpocratianus (1-1 5.. 34879); [A]rpocra[-] (1—tn* s., 35405); [Ar]pocration (1%-111° s., 19147);
[A]rpocrati[-] ({*-1® s., 35404); Arpocr[-] (im s., ICVR 14496b).
b.
trois formes en Arpochr-
[Arplochra (Aug., 3961); Arpochra (1* s., 4493); Arpochra ("uni s., 27912).
36 Plutôt qu'un déplacement du H, on ne peut exclure la mauvaise lecture par le graveur d'un groupe TH devenu HT par mauvaise répartition des trois hastes; cf. Annexe 11.26.
? Cf. SCRULZE, APIIOKPATHE. 53 Cf. THREATTE, p. 462.
436 C.
LISTE DE DONNÉES II. (I.) six formes en Arphocr-
Arphocrates (1" s., inédit, cité par H. SOLIN, Namenbuch, p. 380); Arphocrae (1** s., 9016); Arphocras (1*-11° s., NSA 1919, 292); Arphocras (IT s., 7255); Arphocration (n° s., 14941); Alfo[cration] (1 -iti* s., 11455). Empire
a
formes en ArpocrArpocras, Il 3479; Arpocra, IV 2400; Arpocra, VIII 2792; Arpocration, X 2593; Arpocras, XI 6716,80; Arpocr[-], XIV 123; Arpocrationis, Arpocrat(es), XIV 4569, XVa,2; Arpoc[-], XIV 4722.
b.
XIV
479;
formes en ArphocrArphocrae, TI 6254; Arphocra, II 14136,1; Arphocras, IV 2193; Arphocratis,
VIN 13265; Arphocras, IX 136; Arphocraltes] (théonyme), IX 4772. c.
forme en Harpocr-
Harpocratis (théonyme), V 2796. En outre unc forme en grande partie restituée : [Arpho]cras, IX 137. Les formes
latines en Arpocr-,
sans aucune notation d'aspiration, sont nom-
breuses, mais, comme le note W. Schulze, « vu quele P latin peut valoir pour pi et phi et C pour kappa et khi, on ne peut distinguer laquelle des quatre variantes possibles [sc. "Aproxp-, 'Ápqoxp-, ‘Appoxp- et 'Apxoxp-] se cache sous la transcription latine ». Le nom
du dieu égyptien
est habituellement orthographié,
dans
les éditions
et dictionnaires grecs, avec un esprit rude. Parmi les attestations épigraphiques latines, une seule présente un H initial : Harpocrates (CIL V 2796). Schulze, à juste titre, attribue cet H non à une variante grecque avec aspiration initiale, mais à un déplacement purement latin du signe H à partir d'une variante Arpochra- ou Arphocra-; il évoque comme parallèles des formes telles que Haprodite (CIL XIV
950; cf. supra, n° 262) ou Hepagatus (IX 8706; cf. supra, n° 264). À vrai dire, l'étymologie égyptienne suppose une aspiration à l'initiale du théonyme?. II n'est donc pas exclu que la forme en H- en garde la trace, comme dans hebenus pour ἔβενος (cf. 1.31); sa rareté ne plaide cependant pas en faveur de cette explication et, en tout état de cause, ne permet pas de trancher. En ce qui concerne les formes latines pourvues d'un H non initial, on doit conclure
que dans nos attestations la présence des graphies PH ou CH ne procéde pas a priori d'un pur déplacement graphique, mais correspond à une variante grecque vivante; la graphie en PH s'accompagne d'une prononciation aspirée ou spirante du phi. Une preuve en est dans la forme Alfo[cration] (1-11 s.), où la graphie F note une spirante issue d'une aspirée qui a dû être effectivement prononcée. À noter que la graphie en CH est plus rare que les autres, bien qu'elle renvoie à la forme grecque originale et soit conforme à l'étymologie.
39 Cf. SETHE, p. 55.
LES EMPLOIS
FAUTIFS DU SIGNE H ET DU SIGNE Y
437
II.2. Les emplois fautifs du signe Y A. Le signe Y mis pour I On distingue trois classes dans
l'ensemble des emplois du signe Y pour I:
les noms ne contenant aucun upsilon originel (A1), ceux qui en contiennent un, transcrit correctement au moyen de Y (A2), ceux où il est noté au moyen d'une autre
graphie (A3). Les listes qui suivent regroupent les attestations romaines dans l'ordre alphabétique des formes normales; elles sont enrichies de formes attestées dans les autres régions de l'Empire (ces compléments n'ont aucune prétention à l'exhaustivité).
A1. Y pour I sans Y originel
1.
Alcyme (I* s., 15972)
2. 3. 4.
Amerymnus (I s., 5747); Amerymno (1*—11* s., 11544) Arsynoe (1* s., 35390) Callyroae = Callirhoe (1*—11* s., 14092)
5. 6. 7. 8.
Callystus (1* s., 161) ([Cl]ymatius = Climatius (1V^ s., RAC 8(1931), 217 n°46) Cotyno de Cotinus (1" s., 14529); Cotyno (11° s., 27972) Eulymenus = Eulimenus (i** s., 200 V,31)
9.
Amyllus = Hamillus (1*-11° s., 38514)
—
Callyroe, Π 6174; Callyrhoe, V 8351; Callyroe, XIV 1084
10. E[p]yfanus = Epiphanius (IV*-V* s., ICVR 14210) Hepyfanius (1V*—v^ s., ILCV
11.
28368)
— Epyfania, XIII 11212 YRENH = Irene (Ii*-11* s., RAC 47(1971), 268); Yrene = Irene (1V^ s., ILCV 2282)
12.
Lymeni de Limenius (111° -IV* s., ICVR 8999)
13.
Melybio de Meliboeus (t1*-1v* s., ICVR 9038)
14.
Melinyae = Melinia (11 *-1v* s., 26271)
15. Mytrae*, 730 —
16.
Mythr[ae], TI 14466; Mytrae, VII 541; 645; Mytre, VIII 8440; Myt(hrae), XIII 2906; Mytrae, XIII 6086; Mythrae, XIII 6362; Mytrae, XIII 7416; Panfyl[us] = Pamphilus (1v*—v* s., ICVR 4653)
17.
Fylotere = Philotera (WI -1v* s., ICVR 7141)"
18.
Synope (1" s., 14705)
20.
Tetydiani = Thetidianus (1"-11° s., Forma Italiae, Reg. I, vol. X, 345)
—
Phylotero, IV 653
19. Thaydi de Thais (11° s., 28001) 21.
Trophymo (1*-11“ s., 22608)
22.
Zosymi = Zosimus (n. d., XV 8569)
23.
La forme Syrena (1 s., 16460) est ambigué : elle peut représenter un Sirena (de Σειρήν) avec Y pour i ou (selon H. SOLIN, Namenbuch, pp. 399 et 617) Syraena, avec E pour AE. On trouve à Rome une Sirena (1 s., 17627).
99 ἢ s'agit d'un théonyme, qui n'est donc pas repris par H. Solin dans son Namenbuch.
41 Pour ce nom, cf. Annexe IL36.
LISTE DE DONNÉES II. (I1.2.)
438 —
24. 25. 26. 27. 28.
Anthymus, 11, 152 Bacchyus, XII 499 Dolycheno, VII 422 Heraclydes, XII 5686,397 Niycherati, de Niceras, IV 2013
29. 30.
Fylostrat(us), III 4816 Fyylargus, III 3493
31.
epytafium, XIII 2391
32. La forme bybliotheca^ constitue un cas douteux, qui doit certainement être écarté de cette liste : le grec possédant deux variantes βυβλίον et βιβλίον"5, les graphies latines en bybl- pour bibliotheca peuvent n'étre que de simples transcriptions d'une forme grecque, avec [ü] effectivement prononcé.
A2. Y pour I dans des noms contenant un upsilon transcrit par Y Acyndyno = Acindynus (1*-11* s., 11700)
33. 34. 35. 36.
Asyncrytius = Asyncritius (11°-101° s., ICVR Berylly, gén. de Beryllus, IV 5552
11221)
Calytyce (1" s., 33634) — Callytyche, XIV 1118; Callytychle], XIV 624 37. Dydymu(m) = Didymus (1*-111° s., 17072); Dhydymus = Didymus (1 -1π΄ s. 13067) Dyonysa = Dionysia (iti -1v* s., ICVR 18780) — Zyonysius, VIII 5036c Epythy (n)canus = Epitynchanus (1* s., 3943) Eutychyus = Eutychius (111-1Vv* s., ICVR 8914) . Hyppolytus = Hippolytus (1 -πὸὶ s., 11870); Yppolytus (v* s., BullCom 401912). 185) . Ysochrysae = Isochrysa (1*-ı11* s., 27596) —
Hysocryse, IV 1655
. Myryni = Myrinus (1 s., XV 1252) Nymphycus (11* s., PANCIERA, RivStorAntichita 3(1973), 96) Pausylypo (11°-ı11“ s., 23870) 46.
Cyryle, V 4410
47. Lycnydis, gén. de Lycnis, IX 5923
. Y pour I dans des noms contenant un upsilon transcrit par I ou V Calytic[he] (1 s., 36014); Calytice (1 s., 38135)
Dydimus = Didymus (1 s., 38713); Dydimus (11 s., 7958) Dionisyae = Dionysia (11 -1V^ s., ICVR 8838) —
Dyonisius, VII 477
. Epyti (n) chanus (Ir s., 25380) 42
P. ex. bybliothecae, CIL V 5262; bybliothecis, VIII 20684; bybliotheca, X 4760; 6638
(Fasti Antiates ministrorum Domus Augustae); en outre, dans la même avec le signe claudien t- (cf. Annexe IL31). 4
Cf. THREATTE, p. 263.
inscription, une forme
LES
52. 53.
EMPLOIS
FAUTIFS
DU
SIGNE
H
ET
— Epytuncanus, XII 3523 Euticyus = Eutychius (IV° s., ICVR
DU
SIGNE
Y
439
14232); Eutichyane (IV^ s., 14411)
Ypolitus = Hippolytus (m s., MARUCCHI, Monumenti, Tav. LXXII, 22); Yppolitus (πὸ s., ILCV 38962); Ypolitus (11°-Iv* s., ICVR 12656); Yppolitus
(rt -τνὸ s., ICVR 534); Yppolito (1V* s., ICVR 3776); Yppolitus (IV* s., ICVR
4345); Ypolita (V^ s., ICVR 1404); Ypolita (V* s., 37777); Yppolitus (Vs. ICVR 5090); Ypollita] (n. d., ICVR 5415) — Hypolitus, XII 1155
lacyntho = Hyacinthus . Hyalissi = lalysus (1* 56. Lisyponus = Lysiponus 57. Politymus = Polytimus
(I"-11° s., XV (1* s., (11° s.,
s., 14893) 5926); Hyalisus = lalysus (1 s., 200 VI1,59) 20158) 32480)
58. Nimp[h]ydia, VIII 12794 59.
Lybissae, Π 2223; Lybicus, II 1630
60. Phylargiris, Π 2259 61. [T]yriri, XII 4682
B. Le signe Y mis pour V B1. 62. 63. 64. 65.
Y pour V = ou Anthysa = Anthusa (τ s., 4461) Donysae = Donusa (i** s., 7307) Pothymeni = Pothumenus (11° s., XV 1384) Thyrius = Thurius (1 s., 8909)
B2. Y pour V dans une diphtongue 66 . Agraylus (1* s., BullCom S4(1926), 264) 67. Laydice = Laudice = Laodice (i^ s., 12096) —
68.
Nayl[ocho ?], III 12980
69 . Eytycho (1 s., 37613); Eytychiae (1*-11° s., BullCom 54(1926), 251); Eytychiae (17° s., 24693); Eytychis (i"—11* s., 20069); Eytuchus (1”-11 s., 36830);
Eytychus (IT s.,13564); Eytychia (I^ s., 10847); Eytycheti (n° s., 10268); Eyticio (*-1V* s., ICVR 4686); [E]ytychiae (111°-V* s., ICVR 1596); Eytyches (tV* s., ICVR 14226); Eyticie (1V*-V* s., ICVR 4592); Aeytyciane (SICV, n° 118) —
70.
Eyticus, 13191; Eytycia, II 2034; Eytychetis, V 8294; Eytyches, IX 2608; Eytycheti, IX 265; Eytychiano, Eytyxianus, IX 2015; Eytyches, XIV 1147; Eytylches], XIV 1230
Eleyteris = Eleutheris (°° s., 28018); Eleytheris (11° -ı11° s., OpRom. 1(1954), 132 n°110)
71. 72. 73. 74. 75. 76. T1.
Eycaeria = Eucaeria (1”-1[° s., 13938) Eycarpe (111* s., BAC 4° ser. 3 (1884-1885), 63) Eycosmus (1*-11* s., 8090) ‘ Eygen[-] (1i*-1v* s., ICVR 16175a) Eylogus (11° s., Graff. Pal. I, 4); Eylogiae (11° -IV* s., SICV n? 133) Eymorphus (1 Y. s., 17348) Eyvodiae = Euodia (1*-11° s., 28467)
440
LISTE DE DONNÉES II. (11.2.)
—
Eyodus, XIV 1182
78.
Eyfiletus ("11° s., 13891)
79. 80.
Eyfrhanor = Euphranor (1-11 s., 16082) Eyphrosinianus (1*-ı11° s., 183792); Eyfrosunus (n. d., 36001)
81.
Eypr[-] (u s., BAC
82.
Eypraxia (Iti* s., STYGER, Die Römischen Katakomben (1933), 117)
83. 84. 85.
Eyscia (It'-1v^ s., ICVR 16183) Eysebi[-] (1*-1v* s., ICVR 18770c) Eystropho (115 s., MonAnt. 27(1921), 379)
86.
Eyte[-] (1*11* s., 6909b)
88. 89. 90.
Eyresi = Heuresis (1"—^ s., 16579) Seleycis (1 s., 14555) Zeyxis (11° s., BullCom 69(1941), 174 n° 83)
—
91.
Eyprepes, X 2393
93.
Eytaxiae, XIV 903
5° ser. 3(1892), 74)
87. Eytheniae (I s., 28891); Eyeuthenia (tr s., ICVR 15634)
— Zeyxidamus, X 3151
92. Eypli, de Euplous, IX 656 Dans les deux exemples suivants, la transcription de la diphtongue présente le
signe Y, mais se distingue des autres cas par l'absence de la lettre E. Le premier
cumule Y et V. Il s'agit sans doute de simples erreurs, dues à la distraction ou aux hésitations du transcripteurs. 94. 95.
Selyuco de Seleucus (1*-11° s., 11739) Yagro de Euagrius (1-111 s., Epigraphica 24(1962), 109 n° 7)
B3. Un cas spécial : Y pour V dans une désinence 96.
Eliys = Helius (1t1°-1V* s., ICVR 7639b)
*^ La graphie hypercorrecte a été corrigée par l'ordinator en cours d'opération, ce qui a eu pour conséquence le doublement graphique de la diphtongue; la m&me inscription contient un Euthenion, sans Y.
Annexe I. Note paléographique :
La confusion graphique de H avec d’autres signes
Dès lors que les graphies utilisées dans la transcription des phonèmes
aspirés
se distinguent les unes des autres par la présence ou l’absence du signe H, il est nécessaire d'examiner, préalablement à toute étude générale, la possible confusion, purement graphique, de ce signe avec d'autres caractères latins. C'est en premier lieu
la lettre A qui est concernée. Sont également impliqués, de facon plus hypothétique, les signes Y, V et} (signe claudien, cf. Annexe 1I.31); la confusion a donc une incidence sur les deux parties de l'étude. L1.
La confusion graphique des signes A et H
Le signe latin H peut avoir été confondu avec la lettre A au moment de la rédaction ou de la gravure d’une inscription. Des cas comme MHRTVRH = Marty-
r (i)a (IV*-VY* s., ICVR 3654)!, ou MARTIHLIS = Martialis (IV* s., 8405), sont sans ambiguité : manifestement un A a été pris pour H, en raison de la similitude formelle des deux signes en capitale; soit l'ordinator a mal lu la minute dont il disposait, soit le graveur a mal gravé un signe tracé par l'ordinator. Dans l'inscription 34100
du CIL VI ((΄-1 s.) figure le nom Chrysopaes sous la forme CHRYSOPHES?. Une inscription du 1Ii* ou IV* s. porte HERODITENI pour Afroditeni (BOLDETTI, 572), avec une double confusion graphique (H pour A et E pour F). Si un A peut étre erronément noté H, la faute inverse doit avoir également existé. De fait, on trouve au moins, dans les noms grecs de Rome, deux cas où la confusion
est indiscutable.
Dans CRAVSIDI = Cr'h'ysidi (IN° s., ICVR 16566), il s'agit d'une graphie savante en CRH transcrivant un groupe consonantique formé d'une occlusive aspirée et d'un
rho?. De même, [cA]RPOPAORVS = Carpop'h orus (17-1 s., 10494)*. 1 L'inscription contient d'autres H pour A : PHCE = p'ace, HNNVS = 'a nnus. 2 L'inscription contient d'autres attestations de la confusion : CORNELIHE, DVLCISSIMHE.
3 Cf. 2.8. À noter que, dans cette forme, le A pour H est inversé: V. 4 L'inscription
comporte
une
autre confusion
graphique : IH
pour
in. Cf.
en outre,
forme EVPAROSYNE pour Eup h rosyne dans une inscription de Sicile (AE, 1977, Pour l'expliquer, L. COELHO et M. M. ALVES DIAS hésitent entre une épenthèse une confusion de H avec A; la seconde hypothèse (seule retenue par les éditeurs de Épigraphique) est de loin plus plausible. Dans un tel contexte, une épenthàse en a aurait été difficile à expliquer.
la
n?130). de a et l'Année en effet
442
ANNEXE Une
fois l'existence
de cette confusion
constatée,
il apparaît
que
I (1.1.) plusieurs
formes des inscriptions de Rome sont orthographiées de manière telle qu'il peut être problématique, voire impossible, de décider si la graphie qu’elles présentent pour une aspiration comporte le signe H ou en est privée. Dans certaines de ces formes, on peut
supposer, sous la présence d'un signe H, une confusion avec A; dans les autres,un signe A peut cacher un H, correct ou non.
a. Dans les cas suivants, la confusion peut être tenue pour assurée.
Dans AGHTOPVS, forme d'Agathopus (I1i*-1v* s., ICVR 8437), H. Solin? pose une omission du A et une inversion des signes constitutifs d'un digramme TH (soit une forme Ag (a) th opus). Il s'agit plutôt d'un H pour A suivi d'une graphie T pour thêta, soit Ag a topus : la preuve en est que la méme inscription présente le méme nom sous
la forme AGATO[PVs], sans la confusion graphique. Cette seconde explication est plus économique, puisqu'elle permet de ne supposer qu'une faute (confusion) au lieu de deux (omission et inversion). Dans HETHIRA = Hetaera (1 s., 5273), il est de loin plus vraisemblable de poser
un H pour A dans une diphtongue AE notée AI (graphie archaique ou translittération) qu'une graphie doublement variante, à savoir un H parasite aprés T (cf. chapitre 5, passim) suivi d'un I pour AE (non attesté par ailleurs). Cette forme d'un nom ne sera donc pas prise en compte dans le chapitre consacré à l'emploi fautif du signe H.
W. Schulze$ voit dans la forme SPAHERVS = Sphaerus (1° s., 20272), tout comme dans pihal(as)’, l'emploi d'un signe H comme « ornement tout à fait insignifiant ». On peut certes poser, dans ces cas comme dans d'autres, un simple déplacement du signe
H vers une position située entre deux voyelles. Cependant le fait qu'en l'occurrence, il s'agisse d'une diphtongue enléve de son poids à cette hypothèse; on peut s'étonner, méme
si on ne peut l'exclure, qu'un graveur ait pu séparer les deux signes d'un
digramme de diphtongue ; généralement, le signe H se place de cette manière lorsqu'il y a hiatus, ce qui n'est pas le cas ici (cf. 5.22). Il n'est donc pas interdit de voir dans cette forme Spaherus une double confusion des signes A et H, favorisée par leur contiguité. L'ordinator a tracé un SPHAERVS, qui a été mal gravé. b. -H- pour -HA-
CHRECLES = Charicles (11° s., 10960); THLIAE = Thaliae (111° s., SICV 311); THLASSIA = Thalassia (Iv^—v^ s., ICVR 5182). Dans ces trois cas, la graphie -H- pour -HA- s'explique soit par une omission du A (inadvertance du graveur) à la suite d’une graphie savante (CH, TH), soit par une confusion des deux signes (H pour A), aprés une graphie sans H pour une aspirée
(C, T); les formes devraient donc être restituées soit en Ch (a)recles, Th (a)liae®,
5 Cf. SOLIN, Namenbuch, p. 12.
$ SCHULZE, Posphorus, p. 427. ? CIL VIII 1858,9; cf. Annexe 0.271,23. * L'éditeur commente « neglegentia quadratarii », en sous-entendant vraisemblablement une omission du A.
LA CONFUSION
GRAPHIQUE
DE H AVEC D’AUTRES
SIGNES
443
Th (a)lassia?, soit en C'a'recles, T'à'liae, Tülassia. La seconde hypothèse est plausible, mais il est quasi impossible de trancher. À noter que les formes en Talass-
ne sont pas rares : Talasae (1” s., BullCom 53(1925), 221); Talassa (* s., MAREK, 41); Talassa (Y s., 18713); Talassa (1” s., 23531a); Talasso (111°-V* s., ICVR 12771); Talassus (IV*-vi® s., ICVR 138). Dans la forme EPHPRODITVS = Epaphroditus (11° s., 9262), il est possible de voir soit une forme EPAPRODITVS, avec confusion graphique, soit, moins certainement,
une forme EPHAPRODITVS avec H parasite et omission du A; les deux formes sont
attestées, p. ex., Epaproditus (11° s., 10901), Ephaprodito (1*-11* s., 23200) !°. c. (-)AE- = (-)HEIl existe des formes, assez nombreuses, où apparaît un groupe AE là où on attendrait HE. Il peut s'agir d'une omission du signe H jointe à une variante AE pour E. On peut cependant supposer que, dans certains cas, il y a eu volonté de noter le
H, qui a été mal interprété en A, le E étant par ailleurs orthographié correctement. Ce phénomène se produit aussi bien à l'initiale (dans la transcription d'une aspiration
initiale) qu'à l'intérieur (dans celle des occlusives aspirées)!! . AELIVS = Helius (1*-11° s., 28975); AELIADES = Heliades ct AELIADI, gén. de Helias ((*-ı11° s., 23153); AELIADES (II^ s., 14905); AELIODORA = Heliodora Gr s., ICVR 1672); AELIODORA (III-IV* s., ICVR 7633); AESIONA = Hesione (1 s. av., 27823); AESPE[RIS] = Hesperis (1-1 s., 11184); AERACLIVS = Heraclius et AERACLIAE (Π -Π s., ICVR 7721); AERACLITA = Heraclite (It^ —IV* s., ICVR 8934); AERACLI = Heraclius (IV*—vi* s., ICVR 2133); AELENO = Helenus (nf s., MARUCCHI, Monumenti Tav. LXXIII, 72); AELENVS = Hele-
nus (1v —-v* s., ICVR 15812); AESPORVS = Hesper (IV* s., 31893d,6); AERMES
= Hermes (1V*-V^ s., BAC 2'sér. 4(1873), 59); AELPIDI = Helpidi"? (i-1r* s., 19872); AELPIDI = Helpidi (1*-ı1“ s., 11232); AELPIS = Helpis (IV°-Vr s., ICVR
2132); EPAESIAS
= Ephesias
(1 s., 33498);
EPAESIAE
= Ephesiae
Gr s., 28578); SYMPAERVSAE = Sympherusae (1* s., 21947); CAELIDONI = Chelidoni (τ -πῖὸ s., 14734); CAELIDONIVS = Chelidonius (111 -1v* s., ICVR
9392); TAEMIDI = Themidi (1*-11° s., 13496); AGATAE (ME)RO = Agathemero (11*—111* s., 28943); TAEODORA = Theodora (= s., 2547); TAEODORI (If^—r1* s., 2570); TAEODORVS (Iif-v* s., ICVR 11434); TA[EO]DORE (IV* s., ICVR
9556); TAEOFILO = Theofilo (I ]-v* s., RAC 1(1924), 94); TAEODOTVS (IV* s., ICVR
10122).
On trouve par ailleurs plusieurs cas dans les autres régions de l'Empire.
9 L'éditeur des ICVR glose « error quadratarii » sans plus de précisions.
10 Pour le déplacement du signe H dans ce nom, cf. Liste II.1, n°90. 11 Dans une note de 1872, Franz Bücheler identifie la forme Aesiona de l'inscription CIL II
2223 (cf. infra) avec le nom Hesiona, mais n'évoque aucunement l'explication graphique; il rapproche de l'éolien Alolodos pour le nom d'Hésiode (BÜCHELER, Coniectanea, p. 475).
12 La présence d'une aspiration à l'initiale du nom Helpis et de ses dérivés est discutée en 1.32.
444 AELIAS
= Helias, CIL X 2559; AELIODORVS
= Heliodorus,
ANNEXE I
(I.1.)
CIL XII
7333;
AEELAS = Hellas, CIL X 2943; AESIONAE = Hesione, CIL Il 2223; AERMETIO = Hermetius, CIL VIII 7289; AERM[OPHIL]E (7), CIL XI 31682; AERACLIVS = Heraclius, CIL XI 6455; AELPIDICE = Helpidice, CIL VIII 27546; CAELIDONI
= Chelidonius, CIL V 7270. Plusieurs arguments plaident en faveur de la première hypothèse, soit (H)AE
pour HE : — La date passablement récente de la plupart de ces attestations (I11°-IV* s. et après) peut expliquer une double faute, avec non-notation de l'aspiration et graphie inverse
AE pour E. — Quelques-unes
parmi
les inscriptions impliquées
présentent d'autres cas, non
ambigus, de AE pour E : en CIL VI 19872, baetranus faecit quae postaeris à côté de AELPIDI; en 11232, Agatemaeridi Sozomaenus à côté de AELPIDI; en 2547,
Aeuocatus à côté de TAEODORA. — Une éventuelle analogie avec les noms latins en Aeli- peut indiquer que les formes
commençant de cette manière sont caractérisées par une aspiration non notée et une variante orthographique AE pour E. - Il existe, pour quelques-uns des noms impliqués, des formes alliant la présence du H et la graphie AE pour E :
Haelianae = Heliane (111 s., FABRETTI, 568 n°45 = ILCV 4058); Haeracli (vi^ s., 9563); Haermog[enia] (1V° s., MARUCCHI, Le catacombe romane (1934), 346); Haermae (1 s., 26502); Haelenes (11°-111° s., 21487); Archaelais = Archelais (1* s., 12215); Timothaeus (1-11 s., 14343); [Thjaeodulus (i^— IV* s., ICVR
7825); Thaeodulo
(1v°-V" s., ICVR
3832); Agathaemeris
(15 -τῖὸ
s., 18304"); Agatha[e]tychae ((“-ı1“ s., 14795); Parthaenius (1 s., 155,3); Thaemo = Themon (1° s., 14693; 34388; 34389); Thaemullae = Themylla (τ s., 11432); [Sy]mphaeru[sae] (1*-111° s., 38949); Symphaerusae (1*-111° s., 27048); Aephaesius (I* s., 8640)'^. Dès lors qu'une variante en AE pour E est attestée dans ces noms, on peut envisager qu'elle s'est combinée avec une graphie sans H dans les attestations du type
Aeracli énumérées plus haut, soit (H)aeracli. Si importants que soient les arguments en faveur de la première hypothèse, la seconde hypothèse (A pour H) ne doit cependant pas être exclue!” : il est possible que
plusieurs des formes concernées aient pour origine une graphie en H occultée par une confusion graphique. Il est cependant impossible de déterminer, dans chaque cas, la nature exacte de la faute commise par le graveur et donc de généraliser une des deux explications. Le même probléme apparaît plusieurs fois à la finale de noms féminins au génitif
ou datif. 13 Agathemeridi dans la même inscription.
14 Aerasmo = Erasmo dans la méme inscription. 15 Elle est suggérée par Ferrua dans l'explication de AELENVS = Helenus, ICVR A et H non raro a marmoriis permiscentur).
15812 (quia
LA
CONFUSION
GRAPHIQUE
DE H AVEC
D’AUTRES SIGNES
445
Eutucae = Eutychas (1*-11° s., 9608); Eutycae = Eutychas (1"-11 s., 12081); Tycae = Tyche (1*-Uf s., 27957);
Sotericae = Soteriche (111° s., MARUCCHI Monumenti Tav. LXIX, 9); Caloeticae = Calityche (111°-1v* s., ICVR 9711); Agatae = Agathe (V* s., ICVR 737).
Dans ce cas, la haute fréquence de la désinence -ae dans les noms grecs et
celle des formes en (-)tyc (h)- et Agat (h)-!5 empêche d'attribuer à l'hypothèse de la confusion graphique une grande probabilité, sans qu'il soit pour autant permis de
l'exclure totalement". Dans TAEHODOSVS = Theodosius (1V*-v^ s., ICVR 2417), il est difficile de distinguer une forme en Theho- de préférence à TAEHO- pour Teho-. Dans les deux cas, il s'agit d'une insertion parasite d'un signe H à l'hiatus (cf. Annexe II.26,al et Liste II.1, n°280). De méme,
dans la forme IAERAX
= Hierax
(Afrique, CIL VIII 21335), le A
pourrait être mis pour un H transféré de l’initiale à l'hiatus; cf. /herax en Campanie (CIL X 3446) (cf. Liste IL.1, n°281 et 5.22). Dans les deux formes suivantes, le groupe AE, qui semble mis pour E, peut également s'expliquer par la confusion avec A d'un H parasite. Aepagati = Epagathus (I* s., CIL XV 841); Taelete = Telete (11°-ı11° s., 18442). On trouve en effet Hepag[atho] (Rome, ın“-ıv* s., ICVR 7548); Hepagato (Italie, CIL IX 3450); Thelete (Rome, 1" av." ap., 33331); Thelete (Campanie, CIL X 4085). (Pour toutes ces formes avec déplacement du signe H, cf. Liste II.1,
n°264 et 265, n°111 et 5. passim.) La forme CYPHERVS
= Cypaerus (1” s., CIL XV 993), s'explique soit par une
confusion (inverse des précédentes) de H et A dans la diphtongue AE, soit par un H parasite suivi de E pour AE. Les mêmes hypothèses valent pour HEGAEO = Aegaeus (17-11 s., 17955). d. -AE- = -HAE-
Dans les attestations suivantes, le signe H d'une occlusive aspirée n'est pas noté, devant une diphtongue correctement notée -AE- (soit (H)AE). On ne peut a priori exclure une double faute (confusion de A et H et graphie E pour AE (soit AE =
'H' (A)E), mais cette hypothèse semble nettement moins probable que dans le cas des
séries précédentes (AE = 'H E). Caerea = Chaereas (1 s., BullCom 43(1915 [1916], 321); Caerea = Chaereas
(VV
s., ICVR 3368); Caerea = Chaereas (non daté, CIL XV 6911); Moscaes,
génitif de Moschas (I" av. J.-C., 21644). Letaeus = Lethaeus (1" s., 34176).
16 Cf. 2224.1 et 2.214.1.
17 À noter que dans l'inscription CIL VI 12081 ia forme Eutycae coexiste avec un Eutycho correct. Par contre, en 27957, Tycae apparaît à côté de Tycico.
446
ANNEXE I (1.2.)
Paenio = Phaenion (I av., 38412); Paedrio = Phaedrio = Sphaerus (1” av.-1* ap., 6096); Spaerus = Sphaerus = Sphaerus (1"-1“ s., 26695); Thrypaena = Tryphaene Trypaenae = Tryphaene (1-11 s., 28080); Epaestioni
(1 s., 38967); (1” s., 25279); (1” av.-i" ap., = Hephaestion
Spaeri Spaero 6054); (1” s.,
5375). €. HE = HAE
Dans les attestations suivantes, l’aspirée est soigneusement notée et le AE qui la
suit est noté E (soit H (A)E). Il semble moins probable encore que l’H soit mis pour
un A, avec graphie sans H pour l'aspirée ((H) A E)!*. Heresio = Haeresius (11*-v^ s., ICVR 1225). Althea = Althaea (1"-11° s., FREY, 214). Hephestae = Hephaestas (1 s., NSA 1917, 303); Ephestae (17-1 s., 19285); Ephestion (n° s., 29394); Nympheus = Nymphaeus (11^ s., 29023); Triphena
= Tryphaene (1 s., 33771); Tryphena (1 s., 28577); TPVPHENAE = Truphenae QT
s., 15625); Truphenae (1-1Y* s., 15622); Truphenae (1 -τ| s., 36460);
Tryphena (Ir s., 27893); Tryphena (IT s., 35950); Tryphenae (17-1. s., 28566); Truphenae (i"-11* s., 15623); Tryphenae (HIT s., RendlstitLomb. 103(1969) 107, n°34); Thryphenae (Ti s., 10992); Truphenae (u^ s., 10741); Tryphena (11° s., 7748); Tryphenae (1V* s., ICVR (1 τ s., 22088); Phedimo (11° s., 18156).
13219); Phedimi = Phaedimus
Machera = Machaera (1 s., 33431); Cherusa = Chaerusa (11° s., 15203); Cherusae (1-11° s., 28811); Cheruse (1—1* s., 28857); Cherusi = Chaerusa (1*—If* s., 28472); Cheretio, Cheretius = Chaeretius (IV* s., ICVR 1421); Eucheta = Euchaetas (11*—11* s., 742). En ce qui concerne la place à attribuer à ces diverses formes dans les différents comptages qui sont examinés et utilisés dans la première partie de notre étude (chapitres 1 et 2), les observations qui précèdent ont conduit à considérer comme graphies savantes (H, CH, TH, PH) les formes en -HE- pour -HAE- (e.), ainsi forme Spaherus (a.), et comme graphies populaires (sans H : C T P pour khi, phi) les formes en -AE- pour -HAE- (d.), ainsi que la forme AGHTOPVS (a.) formes en -AE à la désinence (c.). Les formes CHRECLES, THLIAE, THLASSIA
que la théta, et les (b.) et
celles en AE pour HE (c.) ont été exclues des comptages, en raison de l'impossibilité où l'on se trouve de trancher chaque cas. L2.
L'éventuelle confusion du signe H avec V, Y ou +
On ne peut exclure qu'une confusion du méme type ait pu se manifester entre la lettre H et les signes V ou Y, bien que les formes variantes qui permettent de l'envisager soient nettement plus rares et moins faciles à interpréter que celles qui
précèdent.
15 L'inscription CIL VI 15623 présente une forme Tryphaena
confirme l’hypothèse la plus plausible.
à côté de Truphenae, ce qui
LA
CONFUSION
GRAPHIQUE
DE
H
AVEC
D’AUTRES
SIGNES
447
Il s'agit essentiellement de quatre formes qui, abstraction faite de quelques différences, présentent un H placé à une position où l’on attend un signe transcrivant
un upsilon. Soit les formes suivantes : 1. 2. 3. 4.
PHHTOCLEA = Pythoclea (1 s., 36104); ZOPHRVS = Zopyrus (I s., 5045); EVTHCHIAIS, de Eutychia (1” s., 12700); EVTHCIVS (ti*-1IIl* s., RAC 8(1931), 231 n°64). La première
forme,
PHHTOCLEA
(avec
ligature du second
H et du T), peut
s'expliquer de diverses façons (cf. Annexe 11.262,41) :
a. L'Y d'une forme *Phythoclea, avec H parasite, a été omis'”. La forme devrait alors être développée en Ph (y )thoclea. b. Une ligature de v, T et H, dans la même forme, a été mal gravée (la première haste
devait porter l'Y); soit Ph'yth'oclea. c. La forme est Pythoclea, avec H pour Y ou V et une ligature HT pour TH, en raison d'une mauvaise distribution des trois hastes par le graveur; dans ce cas, l'inversion des deux signes H et T du digramme TH pour théta impose de considérer que le
premier H représente l'upsilon attendu; soit P'yth'oclea ou P'uth 'oclea. Si l'on accepte la dernière hypothèse, les quatre formes impliquées constituent
un ensemble homogéne : si l'on veut voir dans chacune d'entre elles l'insertion d'un H parasite (ou déplacé) à une position indue, il est nécessaire de poser l'omission du signe Y (ou V pour Y) qui suit cette position. C'est essentiellement la concordance des quatre formes qui induit à supposer que H est mis pour un autre signe (soit, dans
le cas d'un H pour Y, les formes Zop y rus, Eut'y chiais, Eut'y cius), sans que cette hypothèse puisse exclure toute autre explication. Dans cette perspective, l’hypothèse la plus plausible revient à supposer que dans l’une ou l'autre de ces formes le signe H remplace le signe claudien +, sporadiquement employé pour noter l’upsilon? : un graveur, peu habitué au signe tracé par l'ordinator, aura jugé correct de graver un H, en ajoutant simplement une haste verticale au signe +. Cette hypothèse, qui ne peut être envisagée pour la quatrième forme, trop tardive,
est particulièrement séduisante pour la troisième attestation?! , qui présente une ligature complexe : EUTHCHIAIS; la première haste du H supposé se confond avec celle du T, la seconde n'est pas tracée, le trait horizontal étant directement joint au C : la ligature
peut dès lors aussi bien valoir TH que ΤῊ. La deuxième forme, ZOPHRVS, a été gravée sur une érasure; il est possible que la forme figurant précédemment sur la
pierre ait été Zoptrus?. À l'encontre de l'hypothèse d'une confusion graphique de H pour Y ou v? (et
non pour +), on note que l'apparition d'un H parasite ou déplacé est par ailleurs
19 C'est l'hypothèse de L. Vidman dans l'index des cognomina du CIL VI. 2 Pour cette graphie, cf. Annexe IL31. 21 Elle paraît implicitement avancée par l'éditeur de l'inscription dans le CIL: « Titulum aetate Claudii scriptum esse monstrant litterarum formae. »
2 Cf. OLIVER, p. 251, note n°33. 23 À noter que A se confond avec H en capitales (cf. supra) et avec V en cursive (cf. Epugatus
pour Epagatus, 1° s., 35092).
448
ANNEXE I (1.2.)
attestée dans des formes parallèles n'ayant pas perdu leur Y. On trouve un Zophyrus = Zopyrus (I"—i1* s., 34902). Les formes des noms en Eutych- avec déplacement (Euthyc-) ou d'un report (Euthych-) du signe H sont fréquentes (cf. Liste II.1, n°138
et 170). À noter que la dernière inscription contient par ailleurs une forme Euthuciane, avec un déplacement du signe H sans équivoque, ce qui peut signifier que, dans la
première forme (EUTHCIVS), il s'agit bien d'une simple omission d'un v ou d'un v. De plus, à l'exception des deux formes suivantes, on n'observe aucune attestation sans équivoque de la confusion de H et V ou Y, par exemple une graphie CV, TV ou PV pour CH, TH, PH, devant un autre phonème qu'upsilon. Dans les deux formes Curyside(m) = Chrysidem (11° s., Epigraphica 29(1967), 70) et Curusidi = Chrysidi (111° s., ICVR 13348), le signe v placé entre C et R, s'il n'est pas une épenthèse vocalique dans un groupe consonantique, peut s'expliquer par
une confusion de H avec V (inverse des précédentes). La nature du signe vocalique inséré (v, identique à la voyelle de la syllabe suivante) plaide en faveur de l’épenthèse (cf. Annexe 11.22).
Enfin, il faut ajouter, à l'appui de l'hypothèse d'une simple omission du signe Y, que celle-ci se produit dans des conditions non &quivoques; soit les formes suivantes :
M (y )ron (111°-1V* s., ICVR 144622); Zef (y )roniano (MARUCCHI, Le catacombe romane, 604). Le signe Y a méme été omis dans des formes dérivées du thème τύχη, sans qu'un H ait été apparemment déplacé à la méme position.
Eut (y)ches (i*-ii* s., 17250)
T (y)che (i"-if* s., 25584)
Cf. en outre le forme TON = T (y)c'h (e) (Ὁ (δ s., 25124) (cf. Annexe 11.24). Hi reste un dernier cas, qui n'est pas moins ambigu et douteux : dans la forme YHGIAE pour Hygiae (1"—1^ s., 19599), l'inversion des deux signes H et Y peut avoir été favorisée par une double confusion (cf. Annexe II.1, n°1). Au total, trois hypothèses différentes semblent plausibles, à des degrés divers : ἃ. le signe H représente un!- mal interprété par le graveur; b. l'apparition d'un H parasite s'accompagne de l'omission d'un v pour upsilon suivant; c. H résulte d'une confusion graphique pour Y ou V; cette hypothese est, dans l'ensemble, la moins plausible. Elle n'est cependant pas à rejeter; il existe, dans unc inscription d'Espagne, une forme DAPYNVS
pour Daphnus, oà Jean Mallon diagnostique la confusion en cursive d'un
H avec v^. Aucune des trois explications ne peut rendre compte concernées. Celles-ci ne forment donc pas l'ensemble homogene pothèse d'un H pour + est plausible et même probable pour les ZOPHRVS et EVTHCHIAIS, datées du 1” siècle, mais non pour la
de toutes les formes qu'il paraissait. L'hyformes PHHTOCLEA, dernière (EVTHCIVS).
Dès lors qu'une autre explication doit être choisie pour cette dernière forme, il n'est
pas exclu qu'elle soit aussi indiquée pour les formes du 1^ siècle. 24 Cf. J. MALLON, Pierres fautives 2, p. 440 [p. 236], note n° 44. L'auteur renvoie, pour comparaison des formes de h et y en cursive, aux planches de sa Paléographie romaine.
Annexe II :
Graphies rares ou spéciales
de
Dans cette annexe sont regroupées et analysées un certains nombre de formes noms contenant une aspiration, une occlusive aspirée ou un upsilon et dans
lesquelles la transcription de ces phonèmes présente une particularité qui ne la rend pas directement identique à l'une des graphies les plus fréquentes (H et (H), CH et C, TH ct T, PH, P et F, Y, V ct I). Aprés examen, certaines de ces graphies spéciales
s' avérent assimilables à l’une des graphies des systèmes savant ou populaire, les autres demeurant irréductibles. L'objet de cette annexe est donc double : compléter l'analyse des différentes
graphies transcrivant les sons grecs par l'examen des graphics les plus rares; régler la question de l'intégration des formes impliquées dans les différents comptages utilisés dans l'ouvrage.
II.1. Formes et graphies spéciales pour l'aspiration initiale Dans le corpus des noms propres grecs de Rome figurent dix attestations où la
graphie employée pour l'aspiration n'est pas simplement le signe H ou son absence. Certaines sont malaisées à interpréter.
1. YHGIAE = Hygiae (1-11 s., 19599). Il s'agit vraisemblablement d'une simple inversion des deux premières lettres d'une transcription tout à fait normale; cf. OHNISIMV pour Honesimus =
Onesimus avec un H parasite (IV® s., ARMELLINI, 289; cf. Liste IL1, n° 213). On peut cependant envisager une double confusion graphique de H et v, mais cette hypothèse est peu sûre (cf. Annexe 1.2).
2. EHORTE = Heorte (I —11i* s., 112). Il peut s'agir soit d'une inversion, comparable au cas précédent; soit d'un emploi du H pour noter un hiatus, sans qu'il soit possible de décider si le transcripteur a déplacé le signe H, ce qui supposerait qu'il avait conscience de sa présence dans le mot, ou s'il a placé là un H à cause de l'hiatus (cf. 5.22) indépendamment de
l'aspiration, dont il ignorait la présence; soit d'une double confusion graphique de E et H!. En tout état de cause, la première et la troisième hypothèse reviennent à supposer une graphie savante (H initial) mal appliquée. ! Pour d'autres indices de cette confusion, cf. les formes CERESIMO, INACET, (Annexe I1.24), FEREPIVS (Annexe 11.262,i), HVAGELO (Liste II.1, n? 229).
ANTEIDI
450
ANNEXE II. (IL1.)
3. GHORTE = Heorte (I1 —1v* s., ICVR 143142). Sans doute une confusion graphique de G et E à partir d'une graphie identique à la précédente, ce qui confirmerait la première hypothèse expliquant celle-ci. On
trouve une autre attestation de la confusion de G et E dans la forme IZMARAEDVS pour Smaragdus (11° s., 152,12).
4. EHCANE = Hedone (1"—11* s., 35425). Il s'agit d'une correction de Huelsen dans le CIL. Si le digramme CA est bien une confusion graphique pour DO, cette troisiéme attestation est elle aussi à rapprocher du n? 2. 5. EHERMETI = Hermeti (111°-1V* s., ICVR 16258). La glose de Ferrua dans les ICVR (In litt. E videtur errore anticipata esse nec postea deleta.) est plausible; on aurait des lors ici un cas intéressant oü le graveur, ayant commencé à noter le nom sous l'orthographe négligée (sans H initial), s'est
repris et est revenu à la graphie savante, sans effacer son erreur. Quoi qu'il en Soit, cette graphie reléve manifestement de la classe des graphies en H. 6. HFYGIA = Hygia (1*-11? s., 33160). L'intrusion d'un
F entre les deux signes corrects est difficilement explicable.
S'agit-il d'une erreur à base paléographique ? Faut-il rapprocher ce cas de PFIEBE pour Phoebe (cf. Annexe I1.273,i)?
7. IYLLI = Hyllus (τ s., 26354). Jl s'agit vraisemblablement d'un erreur graphique : un omission d'une des deux hastes ou une ligature de H et trait horizontal tracé par l'ordinator n'ayant pas été gravé, ne semble pas qu'il faille voir dans ce cas la combinaison
I gravé pour H, par Y mal interprétée (le cf. Annexe IL24). Il d'une double graphie
(1 + Y) pour l'upsilon et d'une omission du H.
8. NELIUS = Helius (1"—i1* s., 14348). Cette confusion de N et H en capitale n'est pas unique : on trouve HISAEVS pour
Nisaeus (Aug., 29224) et HICEROTI pour Niceroti (1"—t* s., 9729); cf. en outre les formes T (y)cn(e) (?) et ATNAENAIS (cf. Annexe II.24).
9. THERMIONE = Hermione (IV° s., RAC 6(1929) 231). Cette graphie singulière constitue peut-être un cas très particulier d'hyperhellénisme. Le graveur peut avoir été assez peu familiarisé avec les diverses graphies normales pour les confondre dans leur usage ct, soucieux d'affecter l'initiale de ce nom d'un indice de son origine grecque, recourir au digramme
TH du théta. S'il en est ainsi, il faut conclure que l'aspiration initiale du nom n'était pas prononcée et que ce désir de la marquer reléve d'un pur mécanisme mal appliqué.
GRAPHIES
RARES
OU
SPÉCIALES
POUR
LES
ASPIRÉES
ET
UPSILON
451
10. ZACINTE = Hyacinthus (voc., I11°-1V® s., ICVR 17056) (avec 1 pour T). L'emploi d'une graphie Z pour rendre la consonantisation de l'i en hiatus?
implique que le H initial n'était pas prononcé”. Une intention manifeste de noter l’aspiration se marque dans les neuf premiers de ces dix cas. Pour cette raison, ils ont été rapportés à la graphie H et pris en compte comme tels dans les dénombrements du chapitre 1; seule la dernière forme a été comptée dans l’autre classe (omission du H initial).
II.2. Graphies rares et spéciales transcrivant les occlusives aspirées On relève, pour chacun des trois phonèmes aspirés, quelques graphies nettement plus rares que C, CH, T, TH, P, PH et F. Les unes peuvent être rattachées, pour l'une ou l'autre raison, à la graphic savante (CH, TH, PH), d'autres à la forme ancienne (C, T, P); quelques-unes, enfin, ne peuvent étre rapprochées ni des unes, ni des autres. Dans les différents comptages utilisés dans le deuxième chapitre (2.2), les premières et les
secondes sont rapportées à leur classe générale (graphie savante ou graphie ancienne). Les dernières (irréductibles à l'une ou l'autre classe) n'ont pas été prises en compte. Les pages qui suivent présentent et discutent les attestations de ces variantes spéciales. IL21.
Formes abrégées Dans 23 cas (13 pour khi, 5 pour théta et 5 pour phi) l'aspirée située devant la
désinence ne figure pas sur la pierre, en raison d’une abréviation du nom; exemples :
Antio(chus) ({” s., 11701); Chrysan(thi) (ur
s., XV 2781); Syntro(phi) (11° s., XV
294). Ces attestations ne sont bien entendu pas prises en compte, l'aspirée n'étant pas
réellement attestée. Dans 42 autres cas (25 pour khi, 9 pour théta et 8 pour phi), l'aspirée n'est que
partiellement présente sur la pierre : le nom abrégé s'achève par un signe de sourde privé d'un éventuel H par l'abréviation; exemples : Epitync(hanus) (1*-11° s., 22692); Antioc(hi) (1* s., CIL XV 5728); Agat(h-) (I"—* s., CIL XV 6429); Pamp(hilus) (°° s., 23163). Il n'est pas davantage possible de voir dans ces formes des attestations de la graphie ancienne (C, T, P) que de chercher à savoir ce que le graveur aurait écrit
s’il n'avait pas abrégé le nom. Ce double phénomène est particulièrement fréquent dans les inscriptions ressortissant à l'instrumentum, telles que les marques d'artisans sur les amphores, les lampes
À huile, etc.
2 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 133 et Graphie, p. 10, qui cite notamment Zerax pour Hierax an“ s.). 3 Il ne semble pas qu'il faille voir dans ZACINIE une forme d'un Zacynthus, ce nom n'étant pas
attesté comme cognomen à Rome. Ferrua dans les ICVR le rapporte explicitement à Hyacinthus.
452
11.22.
ANNEXE
II. (11.22.)
Épenthèses vocaliques entre une aspirée et une autre consonne
Lorsqu'une occlusive aspirée forme avec une sonante un groupe consonantique, il arrive qu'un voyelle épenthétique soit insérée entre la graphie savante qui transcrit cette aspirée et la consonne suivante^. Ci-dessous l'ensemble des attestations du phénoméne à Rome; toutes ces occurrences ont naturellement été prises en compte avec les autres graphies savantes. a
Lychinis = Lychnis (1*-11° s., 26846); Polychoronio = Polychronio (11°-111° s., BullCom.
b.
69% 1941) 177 n° 94);
Isthimidius = Isthmidius (1*-11° s., 29001); Rythimiano et Rythymus = Rythm-
(1* s., 383692)5 ; Eurythimio = Eurythmio (1 - πὸ s., 14899); Isthymi = Isthmi c.
(a“-u° s., 38547a); Daphenes (1-11 s., 16731); Daphini (1” av. J.-C., XV 5171); Daphine (1” s.,
11124); Daphino (1 s., 37891); Daphino (I*-1Y* s., 16739); Daphino (I-A
s., 19921); Daphinicus (ur s., 11520); Daphinia (11 s., 34195); Daphinus qui s., RAC 35(1959) 13); Daphinus (1-11 s., ΚΜ 86); Euphorosynus Gr s., 32480,5). Il est intéressant d'observer que l'attestation de ce phénomène, qui ressortit à la phonétique et plus précisément à la prononciation courante des locuteurs, n'est pas
incompatible avec l'emploi de graphies savantes. Dans le cas des formes avec PH, on peut supposer qu'un f était prononcé; mais dans ceux oü CH et TH sont suivis d'une épenthèse, on constate qu'un transcripteur peut à la fois s'écarter de la forme normale d'un nom en notant une prononciation correcte des graphies savantes.
personnelle et rester attentif à l'utilisation
Le méme type d'épenthése est également attesté, dans une moindre mesure, entre une graphie sans H et une liquide. Les deux premiers cas sont apparemment les moins
douteux, eu égard à la nature de la voyelle épenthétique, identique à la voyelle de la syllabe suivante, comme dans une bonne partie des formes qui précédent. Curyside(m) (1* s., Epigraphica 29(1967), 70); Curusidi (tu^ s., ICVR 13348). Une éventuelle confusion de H avec V est peu probable (encore qu'on ne puisse
l'exclure tout à fait, cf. Annexe L2; auquel cas les deux formes originelles seraient
C'h'ryside et C'h' rusidi). Les deux occurrences ont donc été rapportées à la graphie C.
Les deux formes suivantes contiennent peut-être une épenthèse de méme type mais de nature différente. CIRISIROII = Chryseroti (II* s., 5736); LYCINIA = Lychnis (1* s., 8409d). Plutôt que d'une épenthèse entre une graphie C et une consonne, la graphie CI
de ces deux formes doit procéder d'une ligature mal interprétée : le trait horizontal 4 Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 323-338. 5 Bang, dans le CIL, rappelle une conjecture antérieure : « Rythimiano errore lapicidae scriptum esse pro Euthymiano, item Rythymus pro Euthymus coniecit Dessau. »
6 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 336.
GRAPHIES
RARES
OU
SPÉCIALES
POUR
LES
ASPIRÉES
ET
UPSILON
453
qui devait unir la haste gauche du H à celledu R ou du N a été omis par le graveur. La même insertion d’un I apparaît entre un T pour thêta et une consonne suivante.
Istimicus (I s., 33133); Rytimus (1%-11° s., Graff. Pal., II 48).
La forme Antius = Anthus (11° s., 34924) est douteuse : ici aussi il s'agit vraisemblablement d'une ligature de T et H mal résolue (le trait horizontal n'a pas été gravé). Cette hypothèse est également envisageable, avec moins de certitude, pour le premier des deux cas précédents (Istimicus). Le second étant un graffiti (Rytimus), on ne peut, semble-t-il, supposer un tel mécanisme d'erreur (l'inscription n'a pas eu d’ordinatio); il s’agit donc plus probablement d'une épenthèse. Enfin on trouve une épenthèse vocalique aprés une graphie F pour phi : Dafene = Dafne section 11.22).
11.23.
(t11°-ıv s., ICVR
17770b; cf. Daphenes,
au début de cette
Emploi du signe grec d'une aspirée dans une transcription latine L'aspiréc khi est notée 14 fois dans les inscriptions latines de Rome au moyen
d'un signe x^. On trouve par ailleurs deux cas d'emploi du signe thêta et un du signe
phi®. Xrysis (nr
s., 14780); Xrysais (1-1 s., 13019); Xrysaris = Chrysais (IF
13020); Xrusandus et Xrysidi (111° s., BAC
5° ser. 3(1892),
s.,
105); Xrysomallus
(117°-1V* s., ICVR 16156; cf. le texte infra); Eparxis (1“ s., 4561); Mosxidi (1"—11* s., 15908); Eutyxiae (111^ s., 20774); Eutyxus (ur s., 9894); Eutyxia (nf-1 s. 13176); Eutyxio (II s., BAC 5° ser. 3(1892), 67)? ; [E]utuxii (in°-ıv® s., ICVR 12884); Eutyxie = Eutychius (τν s., RömQuartalschr. 13(1899) 3, n? 225). 7 L'inscription 26222 (1*-111° s.) présente peut-être un cas supplémentaire. Le texte est amputé, au milieu de la pierre, par un large trou circulaire : DM SEPTEIAE OLY
ADI
FEC
DIA
DOXA.AMICAE BM
L'éditeur Huelsen suppose, pour les troisième et quatrième lignes, la restitution Oly[mpijadi
feclit) [Clau]dia. La ligne suivante commencerait donc par un cognomen Doxa ; c'est la solution retenue par H. Solin, qui prend ce nom en compte (Namenbuch, p. 1202). Cependant L. Vidman, dans l'index des cognomina du CIL VI, reçoit pour l'inscription concernée un nom Diadocha avec graphie en X pour le khi (sans doute en supposant que ce sont les lettres IT de FECIT qui ont disparu dans la lacune). Cette hypothèse est plausible; on notera cependant que le nom Doxa apparait 21 fois par ailleurs à Rome, alors que Diadocha n'est pas attesté une seule fois.
* Le nom Theofilus de l'inscription 25683a (1“-11° s.) est pris en compte par H. Solin (Namenbuch, p. 81) sous la forme Theogilus; L. Vidman, dans l'index des cognomina du CIL VL reproduit la forme de l'édition (Theofilus). À noter que l'inscription contient par ailleurs un Theofila, avec la même graphie en F.
9 Cette inscription est constituée de ce seul nom : EVTYXI|O.
454
ANNEXE
II. (11.23.)
Oeodorus (1 s., 35212); Xrusandus (n° s., BAC 5° ser. 3(1892) 105; cf. supra).
Epagru (d)itus = Epaphroditus (1-1 s., 16196)". Il existe, par ailleurs, une forme Bacxius, avec X pour CH dans la transcription d'une géminée aspirée (cf. la section consacrée aux géminées aspirées, 2.91 ,d). Il n’est pas aisé de déterminer ce qui a amené un transcripteur à recourir au signe grec plutôt qu'à une des deux graphies de la transcription latine courante (savante ou ancienne). Dans deux inscriptions tardives, l'environnement graphique explique la graphie observée. L'inscription /CVR 16156 (111°-IV* s.) est rédigée en langue latine, mais notée
presque entièrement au moyen de signes grecs! : AOMITITIA AOMIN[ANDA] XPYCOMALLVC FILIAE [BENE ME]
Domitia Domin[anda et] Chrysomallus filiae [bene me]
PENTI IAPENTEC $EKE(RVNT] [- - -] MHNEC [- - -)
renti parentes fece[runt] [-- - - μῆνες [- - -)
La graphic en X s'explique facilement par le recours quasi général à l'écriture
grecque dans la notation d'un texte de langue latine". À la fin d'une inscription du IV“ s.!? rédigée en langue et caractères grecs figure le nom Eurychius sous la forme EYTYXIE, apparemment au vocatif.
EYTYXIO EYMBYTN (= CYMBYTN) OCTIC EZHCEN (CEN) ETH AYO MHNAC ENAE 10 L'inscription CIL VI 16196 présente le même texte, dans une disposition rigoureusement identique, que l'inscription de Sicile CIL X 7396: D M
| CORNELIVS
| EPA®RVITVS
VIX.AN.VIIL S'agit-il de la même pierre, placée par erreur dans deux volumes différents du CIL, ou d'inscriptions totalement indépendantes? L'identité parfaite des deux textes, jusque dans la triple variante de la forme Epapruitus ( pour PH, V pour O, D omis ou V pour OD), rend cette seconde éventualité fort hypothétique. Pourtant, les localisations mentionnées par les éditeurs sont différentes, tout comme les références aux éditions précédentes. L'inscription sicilienne fut éditée pour la première fois par Gualterus en 1624 (Siciliae et Bruttiorum antiquae tabulae, n?
280), avec la graphie « et la mention « domi Laurentii Lucaschi »; la première édition du texte en tant qu' inscription romaine est celle de Malvasia en 1690 (Marmora Felsinea innumeris..., n° 418), avec la mention « extra Romam, vinea Brunona », complétée par Fabretti (Inscriptionum
antiquarum quae.... 1699, p. 749, n? 564) en «in vinea Brunona, via Appia ». La précision de la localisation romaine pourrait interdire de supposer un déplacement de la pierre de Sicile
vers Rome, malgré l'antériorité de l'édition sicilienne. À noter qu'à la différence de Gualterus, Malvasia a une graphie en F (EPAFRVITVS) et non en phi; celle-ci apparaft, pour l'inscription romaine, chez Fabretti.
1 « Titulum latinum graecis litteris plerumque scriptum » (Ferrua dans les ICVR). 12 Si l'on exclut les signes A 1 M N O et T qui peuvent aussi bien être grecs, le seul mot entièrement noté en alphabet latin est FILIAE; le nom XPYCOMALLVC est graphiquement
hybride, puisque la séquence -LLV- est latine, tandis que le début et la dernière lettre sont grecs. On trouve tantôt le signe E, tantôt l'epsilon lunaire. À noter que le dernier mot est grec.
13 Publiée dans les RömQuartalschr. 13(1899) 3, n? 225.
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GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
455
KA HMERAC IS EYTYXIETE L'éditeur de l’inscription explique la dernière ligne comme suit : « Das letzte Wort ist Wiederholung des ersten, des Eigennames : Eutychi te (in pace). »
Il est difficile de savoir si cette forme est latine ou grecque. Si les deux derniers caractéres doivent bien s'expliquer comme le suggere l'éditeur, la forme, prenant place dans une phrase latine, peut étre considérée comme telle. Cependant le vocatif EYTYXIE est plutôt grec que latin (on attendrait Eutychi); par ailleurs l'upsilon de la diphtongue EV est transcrit par un Y, comme à la premiere ligne. Toutefois, les E de la forme EYTYXIETE sont carrés, à la différence des epsilon des cinq premières lignes, qui sont lunaires. Il est possible de voir dans EYTYXIETE un impératif εὐτυχεῖτε avec une faute. Cette hypothèse est plausible, même si un tel pluriel suit le nom d'un seul défunt. On trouve en effet εὐτυχεῖτε dans certaines inscriptions grecques après un seul nom; cf. MORETTI, 899 (ri*—t1I* s.), 235 et 236 (11 s.). Il n'en demeure pas moins que le défunt s'appelle ici Eutychius, ce qui privilégie l'hypothèse d'un vocatif.
L'inscription du 111° s. publiée dans BAC 5° ser. 3(1892), 105 (XrusanOus | filie Xrysidi) ne présente pas moins de trois signes grecs sur trois mots.
Les attestations de la graphic X sont plus nombreuses que celles des deux autres. Ceci doit tenir au fait que le signe X existe par ailleurs dans l'alphabet latin, à la différence de © et 4. On peut dès lors supposer que, parmi les formes en -Xenumérées plus haut, certaines sont dues à une translittération à partir d'un original en caractéres grecs. Le responsable de cette graphie, en transcrivant lettre à lettre, aurait alors, sciemment ou par inadvertance, introduit le signe X qu'il y lisait, au lieu de le transformer en un CH, par une sorte d'erreur dans le jeu de correspondance des
deux alphabets : il a simplement reproduit le X comme il le fait pour A, E ou T, par exemple. On peut dès lors supposer qu'il était davantage familiarisé avec l'alphabet latin qu'avec le grec et donc qu'il était d'origine romaine. En raison de cette explication, il est difficile de savoir si ces emplois de lettres grecques en transcription trahissent, de la part des transcripteurs qui y ont recouru, une
intention de noter le caractère aspiré des occlusives grecques. Il parait peu plausible de supposer que le transcripteur, embarrassé au moment de transcrire un phon&me grec quasiment étranger à sa langue, ne s'est pas résolu à employer une des deux graphies disponibles (C ou CH, etc.) et n'a eu d'autre solution que d'employer le signe grec correspondant. On peut en effet objecter, d'une part, que les digrammes CH, TH et PH étaient par eux-mêmes propres à remplir cette fonction distinctive et, d'autre part,
qu'en utilisant X pour khi avec une telle intention, le transcripteur n'aurait échappé à une imprécision que pour tomber dans une ambiguité plus grande, le signe X ayant en
latin une fonction tout à fait différente. Il est donc audacieux de supposer un si grand scrupule de précision phonétique dans le chef de transcripteurs par ailleurs habitués à appliquer mécaniquement des régles de transcription. En outre, dans le cas de phi, la graphie F s'est assez töt révélée propre à assurer ce röle de transcription phonétique exacte.
À l'appui de ces objections, on peut citer deux inscriptions oü, à cóté de formes en -X-, le transcripteur a recouru pour les deux autres aspirées (théta et khi) aux
456
ANNEXE
II. (IL.24.)
graphies savantes habituelles, sans s'interroger sur l'opportunité de leur préférer une
graphie phonétiquement plus précise : APTITORI = Apt'h ori à côté de Xrusais (1“΄s., 13019) et Philargyri à côté de Eparxis (1 s., 4561)". 1.24.
Confusions graphiques communes aux trois aspirées La plupart des variantes graphiques suivantes reposent sur la confusion d'un H
en capitale avec d'autres signes essentiellement constitués de hastes verticales. H est confondu avec un N ou avec deux signes constitués d'une seule haste (I, L ou T);
ces fautes impliquent que, les deux hastes ayant été correctement tracées, les traits horizontaux ont mal été placés par le graveur, éventuellement à partir d'une ordinatio correcte.
N = HÜ : T(y)en(e) = Tyche'5 (1 s., 25124) ATNAENAIS pour Ar'h'enais, (11°-111° s., MAAR 9(1931), 93) ATNAENINI pour Athenais (1* s., 23903)
IL — H:
SYNTYCILE = Syntych e (i-1* s., 12076) TVTICILVS = 'E'utic'hus ("i s., 21171)
IT = H:
CITRVSOPAEDI = C'h rusopaedi {11°-111° s., 2265)
TT = H:
APTITORI = Apt'hori (1-11 s., 13019) EVTYCTTO = Eutychhὁ (-1t* s., 34966)
I = H:
TIEOPHILA = T'h'eo- (11l°-1V* s., ICVR 14330)
AGATITEMERIS = Agat'h - ("II s., 36169)
TROPIIIMO = Trop'h imo (I*-1I* s., 25165) LI — H:
APILIORVS = Ap'th'orus (11° s., 9915 IL7)
Les signes 1, L et T apparaissent fréquemment l'un pour l'autre, ailleurs que dans une confusion avec H. Les cas suivants, en 1, L ou T pour H, ont de fortes chances d'étre dus à la mauvaise interprétation d'une ligature de P et H (réduit à un trait horizontal et une haste). La forme Dapinni a des chances de représenter une épenthése entre une graphie 14 Les graphies X pour khi et ® pour phi apparaissent aussi ailleurs qu'à Rome
: Xari
(Narbonnaise, CIL XII 5686,963; l'inscription est constituée de ce seul nom); EVTYXIC = Eutychis (Sicile, CIL X 7072) (avec une autre lettre grecque ; l'inscription est entiérement latine); Eytyxianus (Italie, CIL IX 2015; le même nom apparait sous la forme Eyrychiano): Anthioxis
(Vetus Latium, CIL XIV 1347); Stepa[n-] (Ombrie, CIL XI 4741d). De plus, le nom commun leontoxasma (Campanie, CIL X 1554) : une note du CIL indique que ce mot signifie une tête de lion dont jaillit de l'eau; cf. χάσμασι
λεοντείοις, PLUT., Isis et Osiris, 38 [= Mor. 366a].
Le sigma lunaire de la seconde forme, la graphic EY de la troisième confirment les diverses hypothèses envisagées plus haut. Dans Anthioxis, la graphie X coexiste avec un H parasite.
15 Cf. une autre attestation de cette confusion en Annexe II.1, n? 8. 16 L'inscription porte T.CN. C'est Huelsen, dans le CIL, qui suggère Tyche ; H. Solin développe
en T(y)c'h (e) (Namenbuch, p. 444). L. Vidman (Index) émet un doute sur l'attribution.
17 La confusion de H avec N n'est pas assurée dans cette forme; R. T. Ohl, éditeur de l'inscription, commente comme suit : « Les lettres TN remplacent un ancien T et une seconde lettre, peut-étre M ou A, corrigée en un N, et sont une correction fautive influencée par la syllabe
suivante. » Pour d'autres attestations de la confusion de N et H, cf. Annexe Π.1, n? 7.
GRAPHIES
RARES OU SPÉCIALES POUR LES ASPIREES ET UPSILON
457
en P et la nasale suivante (doublée), mais on peut également poser une équivalence
graphique de IN et u!*. = H: SYMPLORI = Symp'h ori (1-1t* s., 18218) T — H: TAOPTIMIANO = Tr op'h imiano (11 s., 10727) PTRONIMI = P'h'ronimi (1 s., 15784)
I —H:
PIILEMATIVM = P'h'ilematium (Aug., LIKM, 83) DAPINNI = Daphne ([“-π s., INAV, 2)
En outre, le H peut avoir été confondu avec d'autres signes : A, R et E.
A = H : [CA]RPOPAORVS = Carpop'h orus ? (1*-11° s., 10494) R = H? : ARCRESILAVS = Arch esilaus (tr s., 2107,19)
IANTRI[P]PE = Xant'h'ippe (1"-11° s., 36460) PRILOLOGO = Ph ilologo (111° s., 2107,26) On ne trouve pas, dans les noms grecs de Rome, d'attestation de la confusion
inverse (H pour R); à noter cependant une confusion de R avec A, qui peut
lui-même être confondu avec H (cf. Annexe 1.2) : TAOPTIMIANO
= T'ro-
p h'imiano, 10727 (cf. supra); AGRIMATIO = Ag al matio, 9842. E = H?! : CERESIMO = C'h resimo (1*-1I* s., 17512) INACET = /nachi. (I^ s., 10071; H confondu avec E, I avec T)
ANTEIDI = Ant'h idi (1 - πὸ s., 34421) 1.25.
Variantes spéciales pour khi
IL251.
G{H) au lieu de C(H)
Il existe 6 cas de GH pour CH et 9 G pour C transcrivant khi??. Antioghis (I** s., 35581); Onghestus” (1* s., 38695); Eutyghus (1"-1i* s., 19051); Ghreste (1*-111° s., 38174) Eughe (π΄ s., RAC 6(1926) 231); Nicomaghi (IV* s., 1783,4).
Epithyngani (1" s., 12315); Grysidi (n° s., 7509); Grusoglosus (T1 s., 14786); Eutugio (t1‘-ı11° s., 17034); Nicomagus (11 s., BullCom. 72(1946-48) 215); Grisos = Chrysus (1°-Iv“ s., ICVR 17744B); Garito = Chariton (1V* s., ICVR
11859); Grisostome (n.d., Bosto, 392); Eutygii (n.d., CIL XV 2041).
18 Une forme tronquée de Tryphera (1 s., 25608), est restituée TRYPI[ERA] par H. Solin (Namenbuch, p. 785); Huelsen, dans le CIL, indique la survivance d'une partie du trait horizontal
du H; celui-ci était donc bien présent sur la pierre.
19 Pour la confusion de H avec A, cf. Annexe L2. 2 Cf. PROSPHOR = Phosphor(us), CIL XIV 4569 IL,18.
21 pour d'autres attestations de cette confusion, cf. les formes FEREPIVS (Annexe I1.262,i), EHORTE (Annexe Il.1, n? 2), HVAGELO (Annexe IILI., n° 229). 72 L'inscription 28844 comporte un nom Nighi que L. Vidman rapporte à Nychis dans l'index des cognomina du CIL VI mais que H. Solin ne prend pas en compte dans son Namenbuch.
73 Ce cognomen n'a pas été repris par H. Solin dans son Namenbuch.
458
ANNEXE
II. (I1.25.)
Il doit s'agir, dans la plupart des cas, d'une simple confusion graphique des deux signes : l'ordinator a tracé un C que le graveur a pris pour un G. Cette confusion est
banale dans les inscriptions latines, dans les noms propres grecs comme ailleurs?^. Toutefois, il est fort possible que, dans les cinq cas oü khi précéde un rho, l'on ait
affaire une sonorisation de la sourde devant la liquide? ; encore une telle hypothèse est-elle peu compatible, dans le cas de Ghreste, avec la notation de l'aspiration. Dans les cas où G(H) précède une voyelle, il serait hasardeux de supposer une sonorisation de la sourde. La présence d'une forme Euche à cóté d' Eutyghus en CIL VI 19051 (1% s.) et de Nicomacho à côté de Nicomaghi en VI 1783,4 (1V* s.) confirme le caractère purement fautif et accidentel de la graphie dans un tel contexte. Quoi qu'il en soit, la graphie GH est un digramme notant parfaitement l'aspiration; ses occurrences ont été rapportées à CH, les autres formes à C. 0.252.
K(H) au lieu de C(H)
K pour C transcrivant khi apparait 8 fois dans notre corpus; on ne trouve qu'une occurrence
en
KH.
Karis (1°-111° s., 13295); Karito (1*-ı11° s., 23868); Karito (111° s., ILCV 888); Karitosa (111° s., MAI, Nova coll, V 437,8); Karis (I1I*-1V* s., FABRETTI 737, n° 479 = DIEHL, ILCV 3313); Kar (i)tine (11*-1v* s., ICVR 2610); Karisiae (IV* s., ICVR 6499); Eukaristus (111-1v* s., MAI, Nova coll, V 376,3). Kharis (1"—11* s., 22505).
Ces graphies sont trés certainement des attestations normales de l'emploi du signe K pour C devant a, graphie fréquente dans les inscriptions latines. Deux
faits empéchent de voir dans la totalité de ces formes l'emploi du signe grec kappa dans un environnement latin, comme cela a pu étre le cas pour khi, théta ou phi (cf. Annexe 11.23):
a. Dans la transcription des noms grecs, le signe K apparait essentiellement devant la voyelle a, que ce soit pour transcrire kappa ou khi. Pour kappa, on trouve cette graphie à Rome à l'initiale des noms et thémes suivants : καλός
et ses dérivés : Kalliste, CIL VI 8003,
(17 s.); Kale, 6895,
19172; Kaleni,
12737;
Kallitych[e],
28634
14057; Kalligoneti, Kallimorphus,
14081;
Kallimorpho, 24602; Kallinicus, LSO 1192; Kallistrato, NSA 1914, 397 (1"-ı1° s.); Kalligeniae, 12994; Kalliope, 24991 (11°-111° s.); Kallimorfus, CIL XV 8139 (ΠΣ s.); Kallimachus, ICVR
7212; Kalinice, Bosio, p. 439; Kallistus, ICVR
8580; Kaletico, ILCV 3313 (1'-3V* s.); Kallippi, ICVR 8522; Kalimera, ICVR 10890; Kalemere, ILCV 2307 (1v^ s.); Kallimorfus, ICVR 17291; Kaloce[ro], ICVR 3576 (1V-v* s.). Caricus, 16 occurrences en Karic- (cf. SOLIN, Namenbuch, p. 605)
7^ Cf. Corge = Gorge (1-11 s., 5495); Pthoncus = Pthongus (1-11 s., 34535); Gallisto =
Callisto (I"—11* s., 26016); Magaria = Macaria (1 s., 16415).
3 Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 247-248. 26 Diehl pose un karis(simo) abrégé, Fabretti le nom Karis. L'inscription comporte un Kaletico pour Caletychus.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
459
Katastatis (1*-111° s., 19431) Kauupso = Calypso (11° s., CIL XIV 1648) Kadmos (1*-11° s., 13688) En outre, la graphie KA est attestée en position interne dans les formes suivantes : Ikadium
(Aug.,
14211);
Nikanor
(I" s., 10396);
Philokal(o)
(I s., 22137);
Ikarus (t1*-ırl“ s., 2995); Eukarpus (1 -1Πὸ s., ICVR 3283); [PJankale (Iti s., ICVR 12960); [Ni]kasius (t11°-IV* s., ICVR 77176); Nikasi (IV* s., GUARDUCCI, Graffiti sotto la confessione di San Petro YI, n? 8); Nikasius (1V^ s., ICVR 13193); Nikas[i-] (1v*—vii* s., ICVR 9538a).
Les exceptions (K pour C devant un autre phon&me) relativement récentes, concernent un théme particulier :
sont rares. Certaines,
Kyriaco (1i^-1ti* s., ICVR 9716); Kyriaco (111*-1v* s., ICVR 10812); Kuriacetis (ν᾿ s., ICVR 1600).
14160);
Kyriace
(1V*-VY* s., ICVR
2295);
Philokyrius
(111° s.,
En outre, les formes suivantes :
Isokrates (1"-11° s., 24272)" ; Nikeni (1 s., 21022); Nikete (111° s., FREY, 256). b. Cinq des inscriptions concernées présentent d'autres occurrences de la graphie
K + A dans des mots d'origine latine??. Kanenus à côté de Nikanor (1 s., 10396)
kariss(imo) à côté de Philokal(o) (1* s., 22137) karissimo à côté de Kalliope (11*—111* s., 24991) koiugi karissimae à côté de Kallimachus (11*-1v* s., ICVR 7212) karissimo à côté de Karicus (111° s., BullCom 43(1915), 256) Dans la plupart des occurrences de la graphie K pour C devant a, il doit donc
s'agir de l'extension d'un usage habituel dans la notation des mots latins à la transcription des noms grecs. Cependant, on ne constate pas une parfaite constance du phénoméne dans les deux séries; il arrive qu'un kappa soit transcrit
K à cóté de mots latins ou grecs pourvus d'un C devant a. 8930 Gr° s.) : Karico / Calippi 13688 (1*—Ii* s.) : Kadmo / carissimo 14211 (Aug.) : Ikadium / Calpurnia, cara 19172 (17—I* s.) : Kale / Caesaris La présence du signe K devant d'autres phonémes que A, l'inconstance observée dans certaines inscriptions selon l'origine des mots impliqués (grecs ou latins)
interdisent de généraliser l'explication et d'exclure toute possibilité d'un signe grec directement introduit dans une inscription latine (comme phi ou théta). Un
21 ἃ noter la forme Markella dans la même inscription. 28 À noter deux noms grecs avec la graphie KA dans une méme
inscription : Kalligoneti et
Kallimorphus (1%-11° s., 14081); de même, Karico et Karicus (1*-11° s., 18753); de même, Karicus qui et Karterius (IV -V* s., RAC 11(1934), 229). Par contre, en ICVR 13193 (1V* s.), le nom Nicasius est transcrit de deux manières différentes : Nikasius et Nicasi.
460
ANNEXE II. (11.25.)
dernier cas confirme cette possibilité : dans l'inscription ICVR 994 le D du mot deposita a une forme de delta, à côté de Kalotuce. Dans ie cas des noms propres grecs contenant un khi, la graphie K est réservée à une seule famille étymologique, celle de χάρις et ses dérivés, dont un où le thème est second élément de composition (les autres thèmes en Xa- sont peu fréquents). Les formes en Car- ne sont pas rares. La graphie KH a été rapportée à CH, celle en K à C. 1.253.
7(H) au lieu de C(H)
Les deux formes Tythico (I —i^ s., 17870) et Tytic[i] (i —11^ s., 38933) sont difficiles à interpréter. La première pourrait représenter un Eythico pour Eutycho; il faut cependant supposer, pour accepter cette hypothèse, une confusion graphique (T pour E), l'emploi d'un v pour v, un transfert du signe H et une graphie I pour Y (peu compatible avec l’Y hypercorrect). Si ce nom est bien une forme d'un Tychicus, il
est à mettre en parallèle avec Tytici, où l'aspiration n'est pas notée. Bang, éditeur dans le CIL, propose une faute pour Eytici? et cite un Tyticus dans l'inscription CIL X 5872, mais H. Solin rapporte les deux formes en -T(H)- à Tychicus (Namenbuch, pp. 446 et 447). Une variante T pour C n'est pas impossible (cf. Nite pour Nice, Annexe II.262,f). L. Vidman attribue les deux formes à un Tuticus, en marquant le caractére hypothétique de cette attribution. On peut envisager (si l'explication par Eutychus n'est pas la bonne), avec une assez grande vraisemblance, que l'ordinator, lisant la minute, a confondu un T avec un C; ces deux caractères ont en effet des formes assez proches en cursive”,
la forme Tythicus peut s'expliquer de la même manière. En tout état de cause, l'attribution de la forme Tytic[i] reste douteuse.
1.254.
Qau lieu de C.
Dans la forme Eutiqus (TV“ s., RAC 7(1930) 199) figure une variante typiquement latine en Q pour C devant V. On trouve deux cas paraliéles de Q pour kappa dans des noms grecs, à des dates plus anciennes :
Euniqus = Eunicus (1*-1* s. av. J.-C., I? 2417) Epiquri = Epicuri (1* s., NSA 1914, 97) Cf. en outre les graphies QV(1)- pour Ku- (cf. Annexe Π.4) et les nombreux parallèles latins. Il est assuré que, dans la forme
Eutiqus, l'aspiration n'était
ni prononcée ni, sans doute, connue; la graphie I pour Y confirme le caractère incorrect de la forme.
79 « Intellegendum corrigendumque videtur EYTIC(H)VS. » 30 Cf. les tableaux dans MALLON,
Chancellerie; cf. également
MARCILLET- JAUBERT,
Philologie, p. 364, à propos de la forme sartofago pour sarcofago (CIL II 8742); cf. également la confusion IVITIN pour hic sit, où T est pour C, dans CIL VIII 5238, commentée parJ. Mallon
(Pierres fautives 1, pp. 187-199 [ p. 227-228).
GRAPHIES
11.255.
RARES
OU
SPÉCIALES
POUR
LES
ASPIRÉES
ET
UPSILON
461
Autres cas spéciaux
a. Dittographie.
Dans l'inscription 9478 (I-111° s.), la pierre porte LVSIMAC+-I à la fin d'une ligne et CHVS au début de la suivante. La dittographie est manifeste; il est cependant difficile de décider si la forme réellement gravée est LVSIMACHI | CHVS, avec une forme spéciale (décomposée) d'une ligature de H et I (hypothèse de L. Vidman dans l'index des cognomina du CIL VI) ou LVSIMACH | CHVS, avec une forme particuliére de H (SOLIN, Namenbuch, p. 103, cite LVSIMACHCHVS);
le choix
entre les deux hypotheses dépend de la valeur accordée au signe + qui apparaft aprés C et que reproduisent les éditeurs du CIL (E. Bormann, W. Henzen et Chr. Huelsen) : il peut remplacer un H ou ne correspondre qu'à la premiere haste et au trait horizontal de ce signe. Dans la première hypothèse le graveur, ayant d'abord noté une forme au génitif, aurait ensuite corrigé à la ligne suivante; dans l’autre, il aurait simplement repris sa gravure à une nouvelle ligne avec une
dittographie pure (il existe d'autres cas de dittographies favorisées par le saut de ligne; cf. Annexe 11.331, note n? 42).
b. Épenthèse parasite. CHN = CH (?) : Tichneni (1-15 s., 7516). H. Solin (Namenbuch,
p. 441) rapporte cette forme à Tyche ; il s'agirait donc
d'un datif avec I pour upsilon et une insertion parasitaire, qui peut étre due à la prolepse du signe N de la désinence ou à la confusion de H avec N (cf. ci-dessus, IL.24). Cependant, Diehl voit dans la méme forme un représentant de Techne, avec i pour e (cf. DIEHL, Vulg., 80). c. Inversion de caractères
RC = CHR : HEDVRCO = Hedychrus (11° s., 10716) CER = CHRE : CERSIMVS = Chresimus (1—1Y* s., 14280) On ne peut exclure un développement C'h r (e)simus, avec omission d'un E et confusion de H et E, en paralléle avec les deux cas évoqués plus haut (cf. Annexe 11.25), mais cette hypothèse serait moins économique, car elle supposerait deux fautes et non une seule. d. CK : Panckario = Panchario (1V^ s., 1696).
Il s'agit soit d'une confusion paléographique de K et H, soit d'une graphie double pour C (C + K pour C devant a), peut-étre due à une correction directe du graveur. Le thème impliqué est celui pour lequel sont attestées des graphies en K(h)ar- (cf. supra, 11.262). L'inscription comporte par ailleurs un K, abréviation
de candidato. e.
Un cas obscur et douteux, sans doute de nature paléographique, où il est difficile de distinguer une variante en CH ou en C : PLVTA.Y PAVLVS = Plutarchus (1 s., 20210); la proposition de restitution est due à Mommsen. L. Vidman, pour sa part, reçoit deux noms distincts : Pluta et Paulus; le point qui suit le premier peut étayer cette solution; mais il reste un Y non expliqué.
462
f.
ANNEXE
Il. (11.26.)
N: EVTYNETI = Eutycheti?! (111°-1V* s., ICVR 8867). Sans doute une confusion paléographique, plutót que cH.
sans qu'il soit possible d'y voir C
g. F pour khi (?). La forme Diofar(i) (1^ s., 34023) est obscure.
S'agit-il bien d'un Diochari 7
H. Solin (Namenbuch, p. 43) et L. Vidman (Index) rapportent la chares. La graphie a-t-elle une signification phonétique (notation de la spirantisation)? Ou s'agit-il d'une confusion de caractères? pas, dans les noms grecs de Rome, de confusion graphique de F trouve C pour E et E pour C, E étant lui-même souvent confondu
forme à Dioapproximative On ne trouve et C, mais on avec F.
h. H pour khi. Les trois cas attestés sont évoqués plus haut, dans la partie du chapitre 2 consacrée
à la spirantisation (cf. 2.6) et analysés ailleurs”? i. SS pour khi. La graphie ss dans Eutussea
= Eutychia (V^ s., MARUCCHI,
Le catacombe
romane (1934), 620) est évoquée en 2.6 et analysée ailleurs”. Les deux premiers cas ci-dessus (a et b) ont été rapportés à CH, le troisiéme à C; les autres n'ont pas été pris en compte.
II.26.
Variantes spéciales pour théta
IL261. Le
Confusions graphiques : mauvaise gravure du T signe T (avec ou sans
H peut avoir été confondu
avec
tout autre signe
comportant une haste (pour la confusion des signes I, L et T, cf. supra, Annexe
1.25.)*.
I — T: IHREPTVS = T'hreptus (1*-11° s., 24046); IHALV[S] = T ha (1)lus (i*"-11* s., 25405); SPINIHERIS = Spin t heris (1 s., 38909); CORINIHIADI = Corin t hiadi (u® s., 20989); AGAIHEMER = Aga't hemer (1*-11° s., 20723); ELEVIHIRIS =
Eleu't heris (1" s., 25501); APILIORVS = Ap th orus (Il s., 9915 1,7); SYNEIHE = Syne t he (1*—t* s., 18404);
ZACINIE = Zacin'te, voc. de Hyacinthus (111°-1V* s., ICVR 17056); cf. Annexe Π.1, n? 10. L = T: PLHONGO = P't'hongo U” s., 37499). M La restitution est de Ferrua : « voluit esse [sic] nomen, putamus, Eutycheti. » 32 Cf. PURNELLE, Lasfe.
9 Ibidem.
% En outre, la forme Τ᾽ heodora (11°-ı11° s., ICVR 7466). Dans les ICVR, le "T^ n'est pas explicité, le signe existant sur la pierre n'est pas indiqué; sans doute la pierre porte-t-elle un 1
ou un Y.
GRAPHIES RARES OU SPECIALES POUR LES ASPIREES ET UPSILON
463
AGELE = Ag at e, pour Agathe (1“-11° s., 19804). C'est à la même cause qu’est due la fusion en un N des signes I et T dans la
forme MNHRES = Mt hres (1°-u° s., 15016). Enfin la forme très proche des signes T et Y a provoqué une confusion du même
genre dans la forme [PA]NYHIA = Pan't hia (1*-11° s., 22944)".
Le forme PHHTOCLEA (I* s., 36104) = P'yth'oclia fait problème (cf. Annexe 1.2). Le digramme HT a la forme d’une ligature FT avec le T développé à partir de la seconde haste du H, et non de la première, l'erreur doit être imputable au
graveur. 1.262.
Variantes rapportées
à TH
a. Inversion graphique Il est difficile d'établir la nature exacte de la variante dans la forme Taehodorus (IV^—Vv* s., ICVR 2417; cf. Annexe 1.1); un signe H est inséré entre les deux voyelles de l'hiatus : e noté AE et o. b. TRH
= TH.
La forme Dorotrhea (tt11*-1v* s., ICVR 9618), présente un cas unique d’épenthèse injustifiée, sans doute due à une analogie avec la graphie savante TRH pour THR. Il s'agirait donc d'une sorte d'hypercorrection : un graveur peu attentif, sachant
qu'il existe une graphie TRH qui est particuliérement soignée, l'a insérée sans raison dans un nom grec (cf. 2.84).
c. Gémination : TTH = TH. Megetthia = Megethia (1IV^ s., ICVR
13310)
d. TIOEILA = T'he'ofila (t1°-ı1° s., ICVR 7829) Il peut s'agir d'une variante T suivie d'un E fermé en 1 devant voyelle ou d'une variante graphique pour TH (ligature mal gravée, cf. supra, Annexe 11.25) avec omission ou amuissement de E. Le E est une faute graphique pour F. 1.263.
Autres variantes ὃ
a. La forme Acemerus (* av.-1* ap., 33351) se rapporte peut-être à Agathemer(us), l'aspirée n'ayant pas été notée en raison, semble-t-il, d'une simple omission :
Ac (ath )emerus.
35 [I s'agit bien du nom Agathe : l'inscription 19805 présente le même texte, avec les mêmes individus, et ce nom y est orthographi€ AGATE. 36 Le CIL donne la leçon MITHRES; H. Solin (Namenbuch, p. 374) corrige après vérification.
37 Pour la confusion des signes Y et T, cf. les formes DIONTSLAS = Dion'y's'i'as (Is. 14077); GLTCERIVS = Gl'y'cerius (11i -1v* s., ICVR 14711); CHARIYIME = Charit ime {111° 8. 1056 IV,8).
38 Aucune de ces formes n'est prise en compte dans les comptages du chapitre 2.
464
ANNEXE II. (11.26.)
b. € pour théta. La forme Cisbe = Thisbe (1*-U° s., BullCom 43(1915) 62 = NSA 1915, 35) est précédée, dans l'inscription, du verbe fecit. H. Solin (Namenbuch, p. 548) confirme la lecture après vérification sur l'original et suggère une dittographie CI - Ci. Hormis cette occurrence, on trouve deux formes avec C pour TH : Ceneclius = Genethlius (IV° s., ICVR 13900) et l'adj. aclhetico = athletico (IV* s., 10154). Ces formes sont assez tardives; la cause de la graphie est certainement phonéti-
que : la présence d’une liquide I à la suite de l'occlusive a déterminé un déplacement du point d'articulation de celle-ci, devenue k”. On comparera les deux formes suivantes, qui contiennent peut-étre une graphie inverse, mais qui, à vrai dire, sont plus anciennes : Astlas = Asclas (hypocoristique d'Asclepius) (I”-1I° s., OpRom. 1(1954),
143 n? 137); Astlas (n° s., 647 V 18).
Cette explication phonétique est la plus plausible“, mais on ne peut éluder un rapprochement de cette graphie C pour TH avec d'autres formes oà T est mis pour
C ou C pour T. À côté de Tythico (I-t1i* s., 17870) et Tytic[i] (1° s., 38933), qui sont cités plus haut (Annexe II.253) et pour lesquels plusieurs explications sont possibles (y compris une attribution au nom Eurychus), on trouve : Nite = Nice (Ir s., 24043); Erocidi = Erotidi (IT s., 38761); Epicynchano = Epitynchano (115 s., 29177); Pra (n)cacius = Pancratius (1V* s., ICVR 10066a). On ne peut exclure une explication purement graphique de ces variantes, qui seraient dues à une confusion des caractères C et T en cursive, lors de la lecture de la minute de l'inscription par l'ordinator. À l'appui de cette explication, on peut citer un Athitcus = Athictus (17—Il* s., 14946), où l'inversion des deux signes C et T a pu être entraînée ou favorisée par une telle confusion. On notera, par ailleurs, que dans tous ces cas (hormis Nite) l'échange de C et T se produit devant une voyelle antérieure i (éventuellement Y pour upsilon). Dans ces conditions aussi, la graphie peut étre phonétique et procéder d'une palatalisation des deux sourdes qui les aurait rendues pour ainsi dire interchangeables. L'hypothèse
d'une palatalisation est certainement exacte dans le cas de Pancracius, eu égard à la date de l'inscription et à la nature consonantique du i suivant la sourde.
Toutefois, sans exclure absolument ces deux hypothèses, on reconnaitre que la premiere est de loin la plus plausible pour les deux formes en CL(H) (Ceneclius et aclhetico).
c. D pour thêta Daumasiae = Thaumasiae (1v°-vil® s., ICVR 107). L’explication de cette forme isolée est malaisée; s'agit-il d'une graphie visant à rendre plus ou moins correctement une éventuelle spirantisation de l’aspirée (au
9 Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 318-319. 40 Dans la forme aclhetico, il est étonnant, d'observer l'emploi de la graphie particulièrement soignée avec H placé aprés L. Une telle précision dans la notation de l'aspiration semble incompatible avec l'emploi d'une graphie à valeur phonétique.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET UPSILON
465
moyen du signe de la sonore elle-même spirantisée)? Sans doute faut-il plutôt
rapprocher cette graphie des rares cas de D pour T (sourde)^!. d. F pour théta.
Afanacia = Athanasia (IV° s., ICVR 13974). Cette graphie est évoquée en 2.6 et
analysée ailleurs. e. FE.
FEREPIVS = Threptus (1*-11° s., 28486). Il s’agit vraisemblablement d'une double confusion graphique : F pour T et E pour H; cf. la troisième confusion, I pour T; de plus AUG.L pour AVGE dans la même inscription. f. H pour thêta. ALEHEA = Alethea (1*-11° s., 12292).
AHENEDOR = Athenodor(us) (amphore, 11°-ı11° s., CIL XV 2716)®. Ces formes s’expliquent soit par la simple omission d’un T, soit, plus probablement, par la mauvaise gravure d’une ligature de T et H. La graphie n’implique sans doute aucune valeur de notation phonétique d'une spirantisation. g. La forme PANIACAH
(I"—I* s., 19167) est développée par les éditeurs du CIL
(E. Bormann, W. Henzen et Chr. Huelsen) et par H. Solin (Namenbuch, p. 133)
en Pan't aga (t) h(i). La finale me paraît plutôt due à une confusion de TI avec H, inverse de celle qui est signalée plus haut (IT pour H, cf. Annexe 11.25). Cette explication est étayée par les deux autres confusions du mot (C pour G et I pour T); elle évite de supposer une abréviation. La forme qui aurait dü étre gravée 2,77
est donc PANTAGATI. ἢ. HH = TH: SPINHHER (1° s. av. J.-C.) = Spinther (11° s. av. J.-C., CIL VI 8373 =
CIL Y? 1177). Cette graphie n'a certainement aucune signification phonétique, eu égard à la date
ancienne; elle doit provenir soit d'une confusion graphique de H et T, soit d'une mauvaise application de la norme savante de transcription, récemment introduite. i. TT pour thêta : Agattes = Agathes (1”-ı11° s., 28693). Il est impossible de distinguer s'il s'agit de la gémination d'une graphie T ou de la mauvaise résolution d’une ligature de T et H ou de H et E (c'est la suggestion de Huelsen, éditeur dans le CIL).
41 Les formes suivantes sont attestées : D pour T : Phandes = Phantes (—11* s., 14243); Prodoctetus = Protocterus (1*-11* s., 29584); IVDYCHIDI
= Eutychidi
(17-115 s., 29500);
Dundaridi = Tyndaridi (11° s., 15081); Eroditi (1°-111° s., NSA 1922, 140); — T pour D: Lygtus = Lygdus (1“ s., 21746); Alexanter = Alexander (1% s., 21224); LAUTIRES = Laodices (19—11* s., 20890).
4 Cf. PURNELLE, Lasfe. 43 H. Solin (Namenbuch, p. 14) ne se conforme pas au texte établi par H. Dressel dans le CIL mais cite, pour cette référence, le nom sous une forme Arhenodor(us).
466
ANNEXE II. (11.27.)
j. Timoteh(ae) = Timotheae (IV° s., ARMELLINI 169). Il peut s'agir d'une inversion des caractères E et H, ou d'une double confusion de E et H (IL.25) ou de la confusion de A avec un H (cf. Annexe 1.1), auquel cas
l'aspirée serait notée T et la résolution d'abréviation serait inutile. 11.27.
Variantes spéciales pour phi
2.271.
Variantes rapportées à PH
a. H = PH: Epa (p)hroditus (11 s., 35202). Il s'agit d'une simple omission
du signe P, peut-être dans une ligature avec
H. Le reste de l'inscription présente d'autres cas d'omission de caracteres : VIX1 (T), F1 (L1)0. b. Confusions graphiques Le signe P est confondu avec plusieurs signes de forme comparable.
D = P: TFLESDHORVS = T'e les'p'horus (NI s., 37368)* I — P: AMIHIO = Am'p'hio (1-1 s., 9575)® R = P:
TRYIHONI = Try'p'honi (1"-11° s., 27684) TELESRHORVS = Teles'p'horus (1“-11* s., 28312)*
c. Déplacement du signe H Les deux cas suivants, qui apparemment présentent une inversion de caractères, sont plutôt dus à des confusions multiples de signes.
SPAHERVS = Sp'ha erus (1* s., 20272)
PIHLOMVSVS = P'hi'lomusus (1 s., Epigraphica 34(1972), 99 = AE 1972, n° 19).
Dans Spaherus A et H ont été pris l'un pour l'autre (cf. Annexe L1). Quant à la forme Pihlomusus, on peut l'expliquer de deux facons. Soit l'aspiration a été « postposée à la voyelle », par un graveur ignorant qui « ne savait où la placer »; c'est l'hypothése de G. Molisani, éditeur de l'inscription. Soit il s'agit d'une
erreur purement graphique, les trois hastes du groupe HI ayant été mal réparties par le graveur (le trait horizontal qui devait relier deux d'entre elles aurait été mal placé). À l'appui de l'explication graphique, il faut invoquer d'autres cas
paralléles où le groupe HI est noté IH et qui montrent que la faute a plus de chance d’être due à une confusion qu'à un déplacement :
ihc = hic (CIL XIV 5236) Antihci (CIL X1 8119,8) # Cf. la forme [E]DAPHRA = E'p'aphra (1*-11° s., NSA 1948, 148).
55 Cf. IATROCLES = P'atrocles (I* s., 16271); IERINTIADI = P'erintiadi de Perinthias (1*—11* s., 34895); EPPCTETV[S] = Ep'i'ctetus (1v -v* s., 17203).
46 Pour la confusion de P et R, cf. les formes RIERIS = P'ieris (1° s., 22124); EVRAEDE = Eu'p'aede (1i s., 11407); RAMFILVS = P amfilus (V* s., ICVR 7730); en outre la confusion inverse : APTEMISIA = ΑΚtemisia (T1 s., 20825); TPVPHENAE = T'r'uphenae (I s., 15625); IPOFIMVS = Tr ofimus (11° s., 39061); CHPONIVS = Ch’r'onius (11°-111° s., 13142); EPOTI : E‘r'oti (IV -vI* s., ICVR 4327).
GRAPHIES
RARES
OU SPECIALES
POUR
LES ASPIREES
ET UPSILON
467
pihalfae) = phialae (CIL VIII 1858) Cf. en outre /herax pour Hierax (CIL X 3446), à l'hiatus ou une mauvaise répartition des hastes une haste en trop dans Tycihe pour Tyche (CIL Thyceni (nr s., 15628; avec déplacement du
explicable par un déplacement dans un groupe HI; de méme, IX 302) et dans Tihyceni pour signe H, cf. Liste II.1, n° 171).
d. SPH = PH: Sphaeder = Phaeder (111^ s., 38393). Le texte de l'inscription est : FVLVIVS.SPHAEDER. Bang explique dans le CIL : « S altera sine dubio repetita errore. » e. Sur une marque de sceau du I” s. (LSO, 989 = CIL XV
1332) apparaît le nom
Pamphili affecté d'une ligature complexe unissant les lettres A M et P, avec un petit trait horizontal qui fait penser à un L: P#PH . En conséquence M. Steinby, dans les LSO, donne pour développement une forme Pamplhili (H. Dressel, dans
le CIL, proposait une autre forme). H. Solin adopte cette position (Namenbuch, p. 129). Si vraiment ce petit trait dans une ligature doit étre pris pour la marque d'un L, on serait en présence d'une graphie hypercorrecte due à l’analogie avec
la graphie PLH pour PHL et comparable à la variante TRH pour TH analysée plus haut (Dorotrhea, cf. Annexe II.262,b).
II.272.
Variante rapportée à F
E ΞΡ.
Cette confusion graphique est trés fréquente dans les inscriptions latines; elle
affecte le signe F de 14 noms grecs dans les inscriptions de Rome”. ERONTIS 'F'rontis (1 s., 4366); EAENV (S)A = 'F'aenusa (1°-11° s., 19879); EOTINE = 'F'otine (I-1I* s., 14587); EARETRIAE = Εἰ aretria (II^ s., ICVR 10879)* ; CALLIMOREO
= Callimor fo (1"—1* s., 25781); SIMEAERVSET, de
Sympherusa (11 s., 36468); SVMEERVSE ADELEIVS = Adel'f ius (t11°-IV* s., 18377); s., BOLDETTI, 572)? ; AERODIS (I)ES = A NICEEOR = Nice f or(us) (1-1 s., 22949); ICVR
11.273.
= Symferusa (I-I* s., 38773); HERODITENI = ΑΓ roditeni (I1f-1v* f'rodisia (IV*-Vi* s., ICVR 18431); TROEIMVS = Trof'imus (π΄ -1π|" s.,
2388);
Autres variantes pour phi (non rapportées à PH, F et P)
a. Dans la forme Cristor d’ICVR 6618 (1V* s.), l'aspirée n'est pas attestée en raison
d'une haplographie : Cristo (pho) r(us). À noter que la forme est répartie sur deux lignes : CRIS | TOR, ce qui a pu faciliter la faute.
4! Cf. la faute inverse, p. ex. dans FVMVSI = E umusi (11° s., 26976); PHOFBARIO = Pho'e'bario (1-11
s., 13180).
4 Le même confusion, E pour F ou F pour E, apparait dans d’autres mots de l'inscription : AFLIVS = A'e lius, EEMINE = femine, DFPOSITIO = d'e positio, EEBRARIVS = f ebrarius. 49 Pour la confusion de H et A à l'initiale, cf. Annexe 1.1.
468
ANNEXE
II. (11.27.)
b. B pour phi.
Ambiali = Amphialus (1° s., 17714) Ambioni = Amphion (1 s., 19302) Si ces deux formes contiennent bien un B pour phi, il est difficile de distinguer si cette variante est due à une sonorisation d'un p aprés m, ce qui en ferait une variante à signification phonétique, ou à une simple confusion graphique des signes P et B, proches par leur forme. Peut-être s'agit-il d'une latinisation
analogique, fondée sur l'équivalence ἄμφω / ambo? L. Vidman (Index) n'exclut pas l'existence d'un nom Ambialis et d'un Ambio. H. Solin émet un doute sur ces attributions (Namenbuch, pp. 459 et 460). Pour les éditeurs du CIL, le second
individu (19302) est le m&me que le C. HERENNIVS AMPHIO de l'inscr. 19303 (mêmes prénom et gentilice). c. FI.
Saefiano = Stephano (I" s., 18478). Les éditeurs du CIL suggérent une forme
STEPHANO avec P et H. d. C pour phi. Telescot[-] = Telesphorus (tt" s., 32480,36). La graphie C relève sans doute d'une double confusion graphique. e. K pour phi.
Trokimus = Trophimus (111°-1v* s., BOLDETTI, 572). f. X pour phi. Troximus = Trophimus (I1i*-1v* s., ICVR 7833). Ferrua glose : « Facile nomen fuit Trophimus nisi forte Proximus. » g. N pour phi. Pour la forme Eumorna
(111° s., ΚΑΙ, 1973, 82), Ferrua suggère une faute du
lapicide pour ET MORINA; les éditeurs de l'Année Épigraphique (1973, 92) préfèrent l'expliquer par Eumorfa. h. Quelques confusions graphiques font probléme : il est difficile de déceler si la
graphie qu'elles recouvrent est F, P ou PH°!. SVMIPRVSA = Sympherusa (111^ s., 16306).
IVLIMIRODISIA = Iulia Aphrodisia (1°-111° s., RAL 1974, 427)”. EVIRATIO = Euphratius (11°-111° s., 353108).
AMPIPONI = Amphioni (1°-11° s., 13417)”.
50 Cf. p. ex., Callioba = Calliope (1* s., 7944); Priseis = Briseis (I-1* s., 14724); Arapius = Arabius (1-11° s., 12354).
5! L'inscription 12146 (1-11* s.) porte, à côté d’une forme Phileto, un nom MILENS corrigé par les éditeurs du C/L (Bormann, Henzen, Huelsen) en Philenis pour Philaenis ; cette correction
est reprise par H. Solin, sous la forme 'Ph ilen (i)s (Namenbuch, p. 156).
52 M est mis pour deux A; I vaut pour P ou F. 55 ip sont-ils pour HI ou un P a-t-il été inséré dans une forme Ampioni 7
GRAPHIES
RARES
OU SPÉCIALES
POUR
LES ASPIRÉES
ET UPSILON
469
i. Graphies apparemment hybrides. Le signe F apparaît pour P dans des graphies contenant par ailleurs le H attendu.
FNH = PHN: Dafnhe (ur s., 16730) FRH = PHR : Eyfrhanor (111i s., 16082) Eufrhate (1*-11° s., 20780)
FH = PH:
Dafhnidianae (n° s., 14005) Fhilarcurus = Philargurus (1* s. av. J.-C., 2247)
Carpofhoro (1° s., 4313) Menofhilus (1 s., AJPh 32(1911), 172)
Tryfhaena (1% s., BullCom 43(1915), 314)” Trofhime (1*-11° s., 10072) Doryfh/-] (ΠΡ s., ICVR
13974)
Cf. numfhis pour numphis en Narbonnaise (CIL XIII 7460).
On ne peut exclure l’hypothèse d'une intention précise de la part du graveur dans chacune de ces graphies. Elles peuvent procéder d'une contraction de deux graphies concurrentes, F et PH; le graveur aurait voulu à la fois noter le caractère spirant du phi et garder une trace de la graphie normale (PH). Elles sont peut-étre dues à l'équivalence fonctionnelle des signes P et F comme transcriptions de phi. Étant tous deux utilisés dans le méme róle, ils peuvent avoir été localement considérés comme équivalents; FH serait donc « F pour phi + H »%,
Cependant, il est plus simple de supposer une confusion graphique des deux signes F et P, due à la grande similitude de leurs formes, la panse du P n'ayant pas été ferm&e”. Une telle erreur apparaît également dans des mots purement
latins, p. ex., FRAEF.VRB. en CIL VI 28°. Cf, par ailleurs, la forme SAEFIANO pour Stephano ci-dessus. La forme PFIEBE = Phoebe (1”-11“ s., 26319) s'explique par une confusion de H avec FI et vaut donc pour PHEBE®.
5* L'édition a une leçon Tryphaena; H. Solin, après vérification sur photographie, restaure
Tryfhaena (Namenbuch, p. 783).
55 Cf. les graphies hypercorrectes fhecit et Fhelix en CIL XIV 3765. 56 Dans la forme Menofhilus (AJPh 321911), 172), une main postérieure a cherché à changer le F en P.
57 De plus, un gentilice FRISCIO (C[L VI 18594, datif), peut-£tre pour Priscius (le gentilice Priscius, tiré de Priscus, est attesté en 32523b,26); FATRI pour patri et FATER pour pater (dans deux inscriptions trés mutilées, 30381 et 32980), s'il ne s'agit pas de formes de frater avec omission d'un R.
38 La même inscription contient la forme Phoebo. Pour la confusion de F et H, cf. HECIT
pour fecit en 14346 (1"-11° s.).
470
ANNEXE
II. (II.31.)
IL3. Graphies rares et spéciales pour upsilon? Des quelques graphies spéciales qui sont examinées ci-dessous, certaines ont été intégrées dans les comptages utilisés dans le chapitre 8, consacré à l'étude statistique des effectifs d'upsilon. Ont été assimilées à la graphie Y les occurrences du signe
claudien + (1.31), les confusions de v et T (1L321), les dittographies, inversions (11.331 et 11.332) et graphies doubles qui impliquent le signe v (II.34). Les graphies en E ont été rapportées à 1 et celles en O à v (11.36). Les graphies qui sont totalement irréductibles à l'une des trois graphies Y, V ou I n'ont été reprises dans aucun des
divers comptages présentés dans le cours de ce chapitre, tout comme celles sur la nature exacte desquelles subsiste un doute : les abréviations (11.3, note n° 13), les confusions avec H (11.323) ou s (11.324) ou autres (11.325), les omissions et syncopes (11.334), les graphies doubles sans v ou en 11 (11.34) et les graphies en OE (11.35). Au total, 38 occurrences ont été intégrées aux comptages et 34 ont été écartées.
De même, les deux occurrences de la graphie Y dans la diphtongue vu: ont été écartées (IL4). Enfin, la graphie en QVI pour xv et celles qui lui sont apparentées (11.37) n'ont pas été prises en compte dans les effectifs d'upsilon long, en raison de leur nature particulière. Il en est de même des occurrences d’upsilon impliquées dans les désinences de noms en -υς (11.6).
1.31. Le signe claudien + On trouve dans les inscriptions latines de Rome et d'autres régions quelques noms où l'upsilon grec est noté par un signe spécial, qui a pour former. Il s'agit d'un des trois signes dont l'empereur Claude avait préconisé l'introduction dans l'orthographe latine, dans le but probable de réduire quelques-unes de ses ambiguités®. L'usage qu'il réservait aux deux autres signes est connu : le digamma inversé devait servir à distinguer le u consonne du u voyelle, lequel devait continuer À &tre noté v. Le dernier signe n'étant pas attesté épigraphiquement, il reste un doute
quant à sa forme; à la suite de Bücheler, on lui attribue la forme d'un C inversé et le
nom d'antisigma, mais il s'agit sans doute d'une erreur! ; par contre, la destination de l’«antisigma » ne fait pas difficulté : il devait noter les groupes consonantiques PS et BS et constituer le pendant exact du signe X pour cs et gs. Le succès rencontré par la réforme de Claude fut très limité : l'un des trois signes
(antisigma) n'est pas attesté, les deux autres (+ et digamma inversé) sont rares et ne furent plus employés apres la fin du régne de leur créateur. 59 Dans quelques formes, upsilon n'est pas noté en raison d'une abréviation : Pilarg(yri) = Philargyri (1* s. av. J.-C., 23616); Philarg(yrus) (Aug., 32307); Philar(gyri) (1@ s., 25343); Isocr(ysi) = Isochrysus (1° s., SOLIN, Untersuchungen, 105); Thuc(ydidis) = Thucydides (17 s., 38444). 60 La première étude importante sur les trois signes claudiens est due à Franz BÜCHELER (De Ti. Claudio, pp. 12-17). Cf. également PAPKE; DESBORDES, pp. 188-194. Sur le signet,
cf. en outre OLIVER, passim.
$1 Cf. OLIVER, pp. 253-254, qui restaure la forme exacte du signe, d’après les manuscrits de Priscien.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
471
Dans le cas du signer, les quelques attestations conservées sont toutes limitées à la notation de l'upsilon grec. Le fait revêt une grande importance : dans aucune forme ce signe ne note un son latin originel; il n'apparaît jamais dans un mot d'origine latine.
Oliver a rassemblé l'ensemble des attestations connues de lui; sa liste paraît
presque exhaustive. Ci-dessous les formes attestées dans les inscriptions de Rome, suivies des formes tirées des autres régions d’Italie et de l’Empire.
CIL VI 553 : Satt-r = Satyr et n-mphabus = nymphabus^. CIL VI 918 : Aeg pti, toponyme®. CIL VI 5045 : La pierre porte une forme ZOPHRVS érasée (= Zopyrus); si la forme
ne s'explique pas par l'omission de v aprés un H parasite ou la confusion de v ou V avec H (cf. Annexe L2; 5.1 n? 58; 11.333), H est sans doute mis pour ε΄, CIL VI 5064 : Gli-conis, de Glycon.
CIL VI 6605 : TF che = Tyche. CIL VI 15012 : La pierre, dont le texte est mutilé, porte les signes EVTH[-] à la troisième ligne; il s'agit sans doute d'un nom en Eutych-; la présence du signe
claudien n'est pas totalement assurée : le reste de la ligne ayant disparu, il peut s'agir d'un H partiellement conservé, dans un nom commengant par Euth- (comme
Euthyrnus, Euthenius, etc.) ou dans une forme à déplacement de H, telle que Euthyc(h)ius ou Euthuc(h)ius (cf. 5.35). CIL VI 16707: Ct-cnus = Cycnus.
CIL VI 20439 : S ntropho, de Syntrophus. CIL VI 30607,4 : La pierre porte [-]ET-CHE,
sans doute la fin d'un nom tel que
Caletyche.
CIL VI 36158 : Schmnus = Scymnus ; la pierre porte par ailleurs Nymphice avec v". CIL IX 5686 : Ni-mphini (Picenum). CIL X 2895 : Prlades (Campanie). CIL X 6638
(Fasti Antiates ministrorum Domus Augustae, = 1.1. XIIL1,
XIIL2, n? 26) : Bathtllus, cIIL3; a bt-bl(iotheca), cIL3; [C]hrt-sao (r), cIII,13; Ni-mphius, cIIl,27.
n° 32 = 11.
gl-ber(neta), cIIL5;
CIL XI 3199 : Th-amidianus (Étrurie). CIL IX 616 : [-JIrH-BIvs (Apulie).
$2 Cf. ALLEN, VL, p. 59 note n? 1. 63 Nous n'avons trouvé qu'une occurrence non mentionnée par Oliver : SH ntropho, cf. infra. $^ Satt-r libert(us) | nt mphabus |'sacrum | instituit | L a. d. s. f.
85 C. lulius Sex. f. Cor. Postumus praef. Aeg pti.
66 Cf. OLIVER, p. 251, note n? 33: « the reading before the erasure was certainly ZOP I- RVS ». 67 d. m. | Pomponiae | Nymphice | Sc
mnus | filius | matri | pientissimae | fecit.
55 La forme est douteuse : Mommsen, dans le CIL, donne C. IRHIBIVS.
472
ANNEXE
II. (II.31.)
Au total, on ne compte à Rome que onze attestations süres (si l'on prend en compte ZOPHRVS), dans dix inscriptions différentes”. Le reste de l'Italie fournit neuf autres cas, dans cinq inscriptions. Cette situation paradoxale — le fait qu'un des signes inventés par Claude pour compléter l'orthographe latine n'apparaisse qu'en transcription du signe grec upsilon — ἃ suscité une controverse quant à l'usage prévu par Claude pour ce signe. Seul Sturtevant, arguant de cet usage exclusif, affirme que Claude avait expressément
introduit ce signe pour noter le son grec, à l'exclusion de tout autre”. Les
autres
savants,
malgré
l'unanimité
des
attestations,
qui,
sans
étre
trés
nombreuses, figurent dans pas moins de quinze inscriptions différentes, se refusent à voir dans la notation de l'upsilon l'usage préconisé par Claude pour le signe F. Ils objectent généralement qu'une telle réforme eüt été bien inutile, dés lors qu'elle n'aurait fait que remplacer un signe bien implanté et suffisamment distinctif (Y) par un signe neuf. Sur la base de ce seul argument, ils cherchent à expliquer la fonction du signe + par la seule phonétique latine. Un bon nombre d'entre eux considèrent que l'empereur Claude avait introduit ce
signe pour noter la « voyelle intermédiaire », dont on a pu poser l'existence dans le latin classique. Ils tirent cette conclusion d'un unique passage, manifestement corrompu, du grammairien Velius Longus et auquel plus d'un philologue, plus d'un
linguiste se sont appliqués à donner un sens’!. Après correction, le texte de Velius Longus peut effectivement signifier que Claude avait décidé l'adoption du signe H pour noter la « voyelle
intermédiaire » latine. On
a posé
la présence
de cette
voyelle spéciale dans unc catégorie particuliére de mots latins, à l'intérieur desquels l'orthographe ancienne présente un u et l'orthographe plus récente un i; il s'agit d'une
voyelle apophonique (interne, non accentuée), produite dans un contexte phonétique déterminé, à savoir devant une consonne labiale (m, p, b ou f); soit les doublets optumus | optimus, documentum ! docimentum, lacruma | lacrima, manubiae |
manibiae, pontufex | pontifex, manufestus | manifestus, etc.””. L'existence de cette voyelle semble attestée par Quintilien dans un passage lui aussi corrompu et soumis à diverses interprétations (14,8).
Cette voyelle ancienne a manifestement évolué en (i), et comme la voyelle u n'a pas subi la m&me évolution aux autres positions (en syllabe initiale, sous l'accent),
on a conclu que le 4 apophonique devant labiale avait à l'origine (au moment de la graphie en u) une valeur différente. Les premières interprétations l’identifiaient à [ἢ], c'est-à-dire upsilon, arguant du fait que le signe ^, conçu par Claude pour noter la 69 L'une ou l'autre occurrence du signe + se cache peut-être sous un H dans d'apparentes omissions d'upsilon aprés d'apparentes hypercorrections, comme dans ZOPHRVS (cf. infra, 11.322); par ailleurs, il peut avoir été confondu avec E (sporadiquement attesté pour upsilon,
cf. infra 11.36).
70 71 7? 73
STURTEVANT, p. 121. Cf, OLIVER, p. 249; COLEMAN, p. 101. Cf. COLEMAN, pp. 80-104; ALLEN, VL, pp. 56-57. Pour l'interprétation du passage, cf. notamment GODEL, p. 66; COLEMAN, p. 80. Quintilien
n'est pas le seul grammairien à avoir traité de la voyelle intermédiaire et des mots du type optumus ; pour une synthèse des théories latines sur la question, cf. DESBORDES,
pp. 195-196.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
473
voyelle intermédiaire (si l’on interprète dans ce sens le passage de Velius Longus),
n'est attesté que dans la transcription de l'upsilon grec’*. Depuis, cette identification a été réfutée au moyen d'arguments solides : la voyelle intermédiaire n'est jamais
notée Y (sauf à date très récente et pour d'autres raisons, y et i étant confondus”), elle n'est jamais transcrite par u en grec. On a dès lors supposé qu'il s'agissait d'un u plus antérieur que le [u] habituel; Allen, à la suite de Coleman, le symbolise par [u] et suppose un stade E] dans son évolution vers [i]; selon lui, ce son était
plus bref et plus ouvert qu'upsilon (p. 59). Avant eux, Sturtevant restait plus vague et supposait « un son instable, ... alternant avec u et avec i » (p. 120). Väänänen, citant
Meillet, parle d'une voyelle « ultra-bréve dont le timbre n'était pas net »”®. On notera qu'avant les synthéses que Coleman et Allen ont Godel, en réinterprétant le corpus de données et le l'inexistence de la voyelle intermédiaire" ; pour lui étaient deux allophones d'un même phonème /u/; cours des deux derniers siècles de la République.
consacrées à la question, Robert passage de Quintilien, a conclu à le u de humus et celui d'optumus et la seconde a évolué vers i au
D'autres auteurs ont supposé d'autres destinations au signe Claudien : Revilo
Oliver suggère qu'il a été introduit pour remplacer le signe I, passablement polyvalent et ambigu, dans la notation d'un des différents sons qu'il peut représenter (i consonne, voyelle brève, longue, voyelle + consonne, ...) — sans doute, selon lui, un son entre e long et i long; Robert Coleman, quant à lui, conclut qu'il devait représenter les deux
allophones de /i/ que constituaient la voyelle intermédiaire issue de u et la voyelle intermédiaire de e et i que l'on trouve à la fin des mots heri / here et tibi / tibe. L'un et l'autre conviennent cependant que ces éventuels usages du signe + ne sont pas davantage attestés.
Aucune de ces hypothéses n'est fondée sur les faits, c'est-à-dire sur les attestations du signe + parvenues jusqu'à nous. Force est donc d'accepter, ou du moins de ne pas rejeter l'explication économique de Sturtevant : Claude a inventé ce signe pour noter l'upsilon grec. Quant à savoir pourquoi il a cru bon de remplacer ainsi le signe Y dans cette fonction, on en est réduit aux conjectures. Un fait, toutefois, a pu l'induire à écarter Y : ce signe avait une forme qui le rapprochait trop de v, graphie populaire pour upsilon, l’un et l'autre pouvant être confondus (cf. 8.15, Note). Examinant ces quelques attestations (romaines et autres), R. Oliver observe que
le signe claudien ne transcrit jamais que l'upsilon bref; effectivement, toutes les occurrences concernent la voyelle bréve (éventuellement allongée par position, devant deux consonnes), exception faite de [C]hri-sao (r) (CIL X 6638)9.
Mais, loin de
74 C'est l'explication de Bücheler (De Ti. Claudio). 75 Cf, STURTEVANT, $ 126c, p. 121. 76 Cf, STURTEVANT, $ 126b-126c, pp. 120-121; VAANANEN, Pomp., pp. 40-41; OLIVER, p. 250; COLEMAN, p. 97; ALLEN, VL, p. 58.
T! Cf. ALLEN, VL, pp. 57-58; COLEMAN, p. 96. 78 VAANANEN, Pomp., pp. 40-41; cf. MEILLET, dans BSL, 31,2, p. 100. 7? GODEL, pp. 53-69. 80 Peut-être ce dernier cas s'explique-t-il par l'influence des autres formes avec + contenues
dans la méme inscription. À noter que tous les upsilon de cette inscription (Fasti minores, CIL X 6638) ne sont pas notés au moyen du signe claudien : Lysimachus, cII.23; Trypho, c1L27;
474
ANNEXE
IL. (II.32.)
conclure dans le même sens que Sturtevant, il s’appuie sur cette constatation pour étayer son hypothèse sur la destination exacte du signe claudien (cf. supra). Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, les quelques occurrences du signe claudien ont été rapportées à la graphie v, en raison de la spécificité de cette graphie.
11.32.
Confusions graphiques"!
1L321.
Confusion de Y et T
Le signe Y peut avoir été confondu avec d'autres lettres par un attentif à l'ordinatio qu'il est chargé de graver ou par un ordinator à la minute. Le cas le plus évident de ce type de confusion est l'emploi Y, qui trouve son correspondant dans la confusion inverse : Y pour T.
graveur peu la lecture de d'un T pour Soit les deux
occurrences suivantes :
DIONTSLAS = Dion'y s i as (1*-11° s., 14077); GLTCERIVS = Gl y cerius (111°-IV® s., ICVR 14711). La confusion inverse est attestée dans les deux formes suivantes : Chariyime de Chari t imus (111° s., 1056 IV,8); [Pa]nyhia = Pan't hia (1 -τπὸ s., 22944; cf. Annexe IL.321). La forme respective de ces deux caractères les prédisposait à être confondus :
l'angle des traits obliques d'un v peut avoir été assez obtus pour glisser vers le trait
horizontal d'un T9. 1.322.
H pour Y(?)
I] existe quatre formes oà un signe H semble apparaitre en lieu et place de l'upsilon attendu (cette question est également traitée dans I’ Annexe 1.2). PHHTOCLEA = Pythoclea (1* s., 36104, avec HT pour TH; cf. Annexe 1.2); EVTHCHIAIS, de Eurychia (1* s., 12700); ZOPHRVS de Zopyrus (1° s., 5045); EVTHCIVS de Eutychius (11°-ı11° s., RAC 8(1931) 231 n° 64). Plus d'une hypothèse peut rendre compte de ces quatre attestations (cf. Annexe
1.2). Il peut s'agir de formes affectées d'un H parasite (déplacé ou reporté) et dont l'upsilon (v) a été omis (le H parasite apparait dans des formes comparables sans
Myro, clil,19; l'expression a bybliotheca est attestée à trois reprises avec Y : a by(bliotheca), cL12; a byb(liotheca), c1122; a byb(liotheca), cH,29. Par ailleurs, à la forme gt ber(neta) des Fastes correspondent, dans la même région, les formes gybernator, CIL X 3433; gybern. X
3430; gyber., X 3436 (cf. COLEMAN, p. 100).
*! À propos de la possible confusion des signes Y et v, cf. 8.15, Note. 9? Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, les deux occurrences de cette confusion ont été rapportées à la graphie v.
GRAPHIES
RARES OU SPÉCIALES POUR LES ASPIRÉES ET UPSILON
475
omission de l'upsilon)?. Une graphie Y ou V pour upsilon a pu être confondue par le graveur avec un H (il existe, pour cette confusion peu süre, d'autres cas paralleles; cf. Annexe 1.2). Enfin le signe H peut remplacer le signe claudien + pour upsilon, un graveur ayant pu ajouter une haste à un signe + tracé par l'ordinator. Cette dernière hypothèse est la plus plausible pour les trois formes du 1" siècle, mais est exclue pour la quatriéme. En définitive, il est impossible de déterminer la graphie choisie par le transcripteur dans chacune de ces quatre formes. Il peut s'agir d'v, de v, ou de +. Le signe transcrivant l'upsilon peut même avoir été omis". 1.323.
S pour upsilon
EVPHROSSNI = Euphrosyni (1"-11* s., 23609); HSGIAI de Hygia et DIONSSI de Dionysius (n. d., 36452).
Jean Mallon a montré que les formes des signes I et S dans l'écriture cursive employée dans ia minute d'une inscription étaient assez proches pour que l'ordinator
qui la tragait puisse les confondre". Les trois formes sont donc probablement Euphrosini, Higiai, Dionisi. Cf. la confusion inverse dans CHREITE = Chreste (1—11*
s., 22229). L. Vidman“ cite quelques autres exemples : VSXIT = uixit ; SALVI = Salus (CIL VI 33154); FAVITVS = Faustus (VI 7976); IPES = Spes (VI 18711). Il n'est pas
exclu, toutefois, que S soit une confusion pour Y : il existe en effet une forme cursive
de 5 proche de la forme habituelle de v. 1.324.
Deux formes obscures
On trouve à Rome la forme CCRIACV pour Cyriacus (IH°-IV° s., ICVR 8223). Il n'est pas possible de trancher entre une confusion graphique et une dittographie. La forme [EV}HYrCcHv{-], de Eutychus (n°-n1° s., 30556), est vraisemblablement due à une multiple confusion hastes verticales).
#3 Dans l'inscription RAC
graphique (mauvaise distribution de plusieurs
8(1931), 231 n? 64, la forme EVTHCIVS coexiste avec un
Euthuciane, sans omission, mais aussi avec un Fortun (a )te, avec omission. #4 Ces occurrences et celles des n? 11.324 et 325 n'ont pas été prises en compte dans les
ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8. 35 MALLON, Pierres fautives 1, pp. 189-190, note n? 12 [=p. 228] et Pierres fautives 3, p. 314
{= p. 253]; Jean Mallon cite notamment ia forme VIBSO = Vibio (Germanie, 111° s., AE 1931, n? 31) et conclut «A IN P R S T sont interchangeables » (Pierres fautives 3, p. 318 [= p. 255]).
36 VIDMAN, Personennamen, p. 256. V, Cf. CAGNAT, pp. 7 et 22.
476
ANNEXE
11.33.
II. (11.33.)
Autres phénomènes graphiques
11.331.
Dittographies et duplications de syllabes"
Dans trois formes dérivées du substantif τύχη la syllabe qui contient l'upsilon a
été répétée sur la pierre”. Tytyche = Tyche (1*-11° s., 9506); Tytyciano = Tychiano (I-11^ s., 26985); Eu | rutychiae = Eutychiae (1*-11° s., 16673). Dans les deux premières occurrences, la répétition est littérale : le signe Y est employé deux fois. Par contre, dans la troisiéme forme, la transcription de l'upsilon varie d'une occurrence de la syllabe à l'autre. Le graveur a d'abord noté Tv puis
a répété la syllabe sous la forme TY. Si cette variation ne reléve pas d'une simple inadvertance du graveur, il n'est pas impossible de l'expliquer par une correction directe de l'ordinator, qui aurait d'abord noté v puis aurait jugé cette graphie incorrecte; il aurait alors reproduit la syllabe sous une forme satisfaisante, au lieu de corriger la première version. On ne peut, par ailleurs, exclure la simple confusion graphique des deux signes (l'ordinator a pu dessiner deux v). Quoi qu'il en soit, ce cas spécial jette un jour particulier sur la nature des graphies v et Y : v est une graphie spontanée, au caractère traditionnel, et correspondant éventuellement à
une prononciation effective; Y est la graphie culturellement acquise, mais elle ne correspondait pas nécessairement à la prononciation des locuteurs. Lorsqu'il était attentif, le transcripteur employait la seconde graphie; lorsqu'il l'était moins, il revenait à la premiere.
1332.
Inversions??
Dans les deux formes suivantes, le signe consonantique (H et R) qui, normale-
ment, devait précéder v, lui a été postposé. Yhgiae (ir s., 19599); Chyrseidi de Chryseis (11° s., 38643). La première forme (Yhgiae) relève peut-être d'une double confusion graphique (cf. Annexe L2 et Annexe IL1).
88 Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, ces occurrences ont été rapportées à
la graphie v. 89 Ces cas de duplication d'un syllabe ouverte ne sont pas isolés; cf. Te | telesphor(us) (i11 s., 35331); Nanaidi = Naidi (11° s., Epigraphica 4(1942), 53 n° 27 = RAC 6(1929), 23); Fe felix (19996). La fin de ligne peut jouer un rôle dans l'erreur du graveur (ou de l'ordinator) et faciliter la dittographie. % Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, ces occurrences ont ét£ rapportées à la graphie Y.
GRAPHIES
11.333.
RARES
OU
SPÉCIALES
POUR
LES
ASPIRÉES
ET
UPSILON
477
Omissions?!
Apparemment, le signe qui devait transcrire un upsilon a simplement été omis
dans les formes suivantes.
T(Y)CN(E) = Tyc'h(e) (1” s., 25124; cf. Annexe 1124); Eut (y) ches (1-11 s., 17250);
T (y)che (nr s., 25584)? ; M (y)ron (niv s., ICVR 14462a). Dans les trois premiers cas, on ne peut exclure la mauvaise gravure d'un signe
I en ligature avec un T. L'éventuelle confusion des signes v et T (cf. supra, 11.321) peut justifier dans ces trois formes une sorte d'haplographie. Les
deux
listes de soldats CIL
particulier : un même
VI
1057
et 1058
personnage est dénommé
(11° s.) présentent un cas
M. Laelius Lysimachus
en
1058
(1.70) et M. Laelius Symmac(hus) en 1057 (1,159)”. La forme exacte du cognomen est certainement Lysimachus; l'autre forme est sans doute due à une mauvaise
interprétation acoustique du nom par un ordinator : soit il n'a pas pergu la premiere syllabe, ce qui l'a amené à deviner sous ce qu'il a cru entendre une occurrence du
nom Symmachus (par ailleurs attesté, cf. SOLIN, Namenbuch, p. 969); soit, moins probablement, il a mal entendu les deux premières syllabes, qu'il aurait contractées en une seule. Les deux hypothèses impliquent que les upsilon des noms Lysimachus et Symmachus étaient, à cette époque, prononcé [i] par les Latins. Dans la forme ZANICIE = Zacin t e, voc. de Hyacinthus (IIl*—Iv* s., ICVR 17056), le signe Z note un i pour upsilon palatalisé en dj”; cf. Annexe IL.1, n° 10.
1.334.
Syncopes
Un nom Bauclas
est attesté à deux reprises à Rome : 30680,4 (1*-111° s.) et
26350 (11° s.). Dans son Namenbuch (p. 532), H. Solin fait l'hypothèse d'une forme originelle Baucylas, sans doute sur la base du féminin Baucyl[is]
(1* s., 8942; cf.
Βαυχιλίδος, IG XIV 1851)”; il insiste cependant sur l’incertitude de cette explication et n'exclut pas un nom d'origine non grecqueS. Si la forme Bauclas provient bien d'un Baucylas, elle est marquée par un phénomene de syncope, comparable à celui
qui frappe dans les inscriptions la voyelle [u] entre une occlusive et une liquide, notamment (et fréquemment) dans le groupe -cul-. V. Väänänen a retracé l'histoire du 9! Ces occurrences et celles du n? 11.334 n'ont pas été prises en compte dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8. 92 Un point remplace la lettre Y sur la pierre : T.CHE, ce qui trahit peut-être l’hésitation du
graveur ou de l'ordinator. 93 L'unicité de l'individu est posée par les éditeurs du CIL VI (E. Bormann, W. Henzen, p. 208) et par L. Vidman (Index, s.v. Lysimachus). Elle est trés probable, eu égard au grand nombre de soldats figurant dans les deux inscriptions, avec souvent diverses variations graphiques dans leurs gentilice et cognomen.
% Cf. BIVILLE, Emprunts, p. 133. 95 Ces deux attestations du noms Baucylis désignent la m&me personne. 96 L. VIDMAN, dans l’Index cognominum du CIL VI, ne suppose pas un Baucylas à l'origine de Bauclas et reçoit la forme telle quelle.
478
ANNEXE
II. (11.34.)
phénomène”? et déterminé sa cause phonétique : il s'agit d'un phénomène populaire
et familier déterminé par un débit rapide”. En l'occurrence, un nom Baucylas avec upsilon prononcé [u] par un latin a pu subir la même syncope que les mots latins contenant le méme groupe. Il s'agit, semble-t-il, d'un phénomene directement inverse
de l'épenthése vocalique dans une position comparable (entre une occlusive et une sonante)?? ; celle-ci apparait dans quelques noms grecs attestés à Rome : Ascula = Asclas (Aug., 8003); Acume = Acme, 13 occ.9; cf. Acyme, CIL XII 4650 (cf. 9.3). Le lien étroit du phénomène avec le débit de l'élocution est confirmé par deux inscriptions
dans lequelles la graphie du nom d'une méme personne varie : Olia Ὁ. L Acme en 24488 et Olia Ὁ. L Acume en 24487. Sans doute l'omission de toute graphie pour upsilon dans la forme plus tardive Zef (y )roniano de Zephyrinianus (IN“ s., MARUCCHI, Le catacombe romane, 399), entre une spirante et une liquide, est-elle due à la méme cause; cf. un cas parallèle signalé par Ernst Hoffmann : Glafriane = Glaphyriane (u^ s., CIL VIII 1423b5 =
15539c5)!?!,
Le nom Βρύουσα n'est attesté que deux fois à Rome, sous la forme Brusa, c'està-dire Br (y )usa (1 s., 7039 et 9910). Il s'agit sans doute d'une contraction (l'upsilon ayant été précédemment prononcé [u]), ou, peut-étre, d'une simple haplographie. 11.34.
Graphies doubles Il arrive que, pour noter un upsilon, un transcripteur emploie non pas une seule
des trois graphies possibles (Y V I), mais une combinaison de deux d'entre elles. Ces graphies doubles sont formellement comparables aux dittographies (cf. II.331), mais elles méritent un examen particulier. On peut répartir les diverses attestations de ces graphies combinées selon qu'elles contiennent ou non la graphie savante Y. a.
Poliyonymus
b.
Tityirus = Tityrus (1* s., 9419);
15303)!€2,
= Polyonymus
(IT
s., 18813); Triyfo = Tryphon
(H)yimenaei
de Hymenaeus
(IT
s.,
(1" s., 24945);
Nyissa = Nysa (1% s., 10329), 97 VAANANEN, Introduction, p. 43 : « C'est une syncope apparente que le cas des dérivés en -c(u)lum issu de *-tlom et en -b(u)l- de *dhl-, où une voyelle épenthétique a été insérée dans ces suffixes après coup. Les formes primitives sans épenthèse, qui subsistaient à côté des formes avec la voyelle d'appui, faisaient figure de doublets syncopés, ce qui n'a pas manqué d'appeler la réduction analogue du suffixe diminutif -culus, -cula, -culum. »
98. VÄÄNÄNEN, ibid, p. 42. Pour une étude générale du phénomène en latin, cf. ANDERSON. Pour des attestations du phénomène dans des mots latins, cf. CROSS, pp. 21-23, 59-77; PIRSON, pp. 49-59; ZAMBONI, p. 509. On trouve dans les inscriptions grecques des graphies BA, YA, κλ, τὰ, xÀ pour lat. bul, etc. (Cf. ECKINGER, p. 73).
99 Cf. BIVILLE, Emprunts, pp. 322-338. 100 1 s.: CH, V] 4414, 5731, 7656, 10833, 19113, 22883, 23438, 24487, 26468, 28329, 37485; Arctos 6(1970) 101;
Aqum[e], 19920.
101 HOFFMANN, p. 2. 102 Cf. Thiyce (Afrique, 11° s., CIL VIII 12943). 103 Cf. Clyicenna = Glycinna (Dalmatie, CIL ΠῚ 9364); martyiru (Afrique, CIL VIII 9716). Pour la forme Cyiraco = Cyriaco, cf. infra.
GRAPHIES
c.
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
479
Psyuce = Psyche (1* s., 20953); Dionyusius (11° s., 18447). Cf. Stachyus pour Stachys, infra, Annexe IL6.
d.
Poliucrati de Polycrates (ti° s., 2635); Eutuimi = Euthymius (1v ^-v1* s., NBAC 8(1902), 225).
Si observe savante c.), elle
peu nombreuses que soient les attestations romaines de ce phénomène, on qu'il peut varier de l'une à l'autre. Dans les deux premiers cas (a.), la graphie (Y) vient en seconde position, alors que, dans toutes les autres formes (b. et est la première. De toute évidence ces graphies doubles trahissent l'hésitation
du transcripteur sur la graphie à adopter et reflètent l'écart entre la graphie savante et la prononciation réelle. Dans les premiers cas, le transcripteur (ou l'ordinator) peut avoir corrigé son choix orthographique, en introduisant la graphie savante à la suite d'une simple notation de sa prononciation 1^ Dans les autres cas (b. et c.), il semble avoir choisi une solution de compromis, qui a paru satisfaire à la fois l'orthographe et la transcription de la prononciation'®.
Dans les formes (H)yimenaei et Eutuimi, on ne peut exclure la confusion d'un H avec Y ou V (cf. Annexe 1.2); dans cette hypothèse, elles devraient être restituées
'H'imenaei et Eut'h imi.
Dans Tihyceni, de Tyche (1*-111° s., 15628), IH semble remplacer un simple H et n'est pas dû à une duplication de l'upsilon sous deux graphies différentes; soit une forme Thyceni. Les quelques
cas suivants, qui présentent un double 1 pour upsilon, peuvent
s’expliquer de plus d'une manière. EVTIICHIAC, de Eutychia (1"—11* s., 23729); Thiice = Tyche (N°-ur° s., ItMedUman.
19(1976), 407); Hiiacinthi
(1
—1V* s., ICVR
12657); Eutiichie = Eutychia
GV°-vT s., ICVR 4329).
Il est difficile d'établir s'il s'agit d’une dittographie à partir d'une graphie en 1 ou d'une confusion graphique avec Y ou V. On trouve un double I pour iota, dans quelques formes (ci-dessous), ce qui rend possible l'explication de II pour upsilon par une simple erreur, une graphie en I ayant été simplement répétée.
Diius = Dius (1" s., 27987); Diio de Dius (1" s., 15292); Jia = la (1 s., 15909); lia = la (1 s., 37692); Philiippinae de Philippina (1"-V^ s., 26371). Seul le dernier cas peut étre complétement rapproché des quatre formes en 11 pour upsilon (supra); dans les quatre autres, il est probable que le second 1 note la
semi-voyelle qui se développe à l'hiatus entre un [i] et une voyelle suivante. 104 Cf je commentaire au premier cas (Poliyonymus, 18813) dans le volume VI du CIL (édité par E. Bormann, W. Henzen et Chr. Huelsen) : littera I a quadratario perperam ante Y inserta uidetur calce obducta fuisse. V5 Cf. PIRSON, p. 109 : « Certaines voyelles parasites, pour ainsi dire, sont parfois ajoutées A la voyelle normale et traditionnelle, parce que le graveur a hésité entre l'orthographe usuelle et l'orthographe phonétique. C'est ie cas notamment pour Chryisis. Le lapicide a intercalé un i pour indiquer que le signe Y, dont la valeur était douteuse, devait se prononcer comme i. »
480
ANNEXE
IL. (11.35.)
Quoi qu'il en soit, méme dans la première hypothèse (dittographie), la graphie 11 pour upsilon ne présente aucun lien avec les graphies doubles examinées plus haut!”. Note : Une graphie savante en Y est accompagnée d’un signe parasite dans les formes Cyndimio = Cydimion (IV*-v* s., 3629) et Dicaeosyone = Dicaeosyne (1 s., 6628). La première épenthèse a peut-être une origine phonétique : il arrive qu'à date relativement récente un N disparaisse devant occlusive dentale'” ; ce type de graphie se rapporte peut-être à la sonorisation de la dentale sourde après nasale, telle qu'elle apparait en grec moderne ([nt} > [nd] > [d]; la graphie ND pour D est peut-être une graphie inverse des graphies en (N)D. On rapprochera la seconde forme (Dicaeosyone) de Elpiodote = Elpidote (11°-111 s., 2570). 1.35.
OE pour Y
Le digramme qui transcrit normalement la diphtongue grecque o: est employé comme graphie pour upsilon dans quelques formes romaines, toutes datées du I” ou du 11° siècle ap. J.-C.
Philoera = Philyra (1* s., 15935)'%; Coloefius = Colyphius (%-11° s., 34697)!99 ; Moe (r)tale = Myrtale (1* s., 21690)!9 ; Aloepo = Alypus (1”-11° s., 21662);
Aloepion = Alypion (1*-11° s., 257882)!!! Jl s'agit d'une graphie inverse : l'emploi de OE comme notation de l'upsilon ne dénote aucune modification de la valeur phonétique de celui-ci, mais trahit au contraire une particularité de l'évolution de la diphtongue. La valeur exacte de celle-ci n'est pas fermement établie. Il est reconnu que l'ancienne diphtongue s'était monophtonguée et présentait, à l'époque impériale, une
106 Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, les occurrences impliquant Y ont été rapportées à cette graphie, les autres n'ont pas été prises en compte.
107 Cf. devant d : Alexa (n)drus (1” s., 4428); Alexa (n)der (11°-ı11° s., ICVR 7636); [Al]lexa (n)dro (1V* s.. SICV 298); Alexsa (n)der (V* s., ILCV 1905i); devant t : Amia (π) (i s. 5455); Abasca (n)tus (1*-11° s., 14999); Sy (n)tro[] Gi s., 5406), Pa(n)thea (1° s.. 10842); Cori (n)tias (111° s., ICVR 3633); Leo (n)t (i)es (111°-ıV* s., ICVR
15534); Leo (n)tia
(IV* s., ICVR 4861); Leo (n)ties (1V* s., ICVR 9976); Gero (n)tia (1V*-v* s., ICVR 10); Le-
o (n)tia (IV —v* s., ICVR 12309); Cori (n)tus (1V-v* s., 10013); Leo (n)tie (Iv"-V1* s., ICVR 6246).
108 On ne trouve à Rome qu'une seule autre occurrence de ce nom : Philura (1 s., 37842). 109 Ce nom et le thème dont il semble provenir ne sont pas autrement attestés à Rome. H. Solin le rapproche de x«fjv et de son diminutif κωλύφιον (Namenbuch, p. 659). L. Vidman (Index)
ne semble pas supposer un upsilon sous la graphie oe.
110 Le nom Myriale n'est pas rare dans les inscriptions romaines (cf. SOLIN, Namenbuch,
pp. 1095-1096).
!!! Le nom Alypus n'est pas rare à Rome, sous la forme Alyp- ou, plus rarement, Alup- (cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 849-850); Alypion n'est attesté qu'une fois (la forme en Aloep-).
exception faite d'une occurrence dans une inscr. grecque du 1V° s. : ᾿Αλυπίων.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET UPSILON
481
valeur [Ὁ]. À partir du Ix* ou du x* siècle, cette valeur a évolué en [i], comme pour
l'upsilon authentique (cf. 8.14)!"2.
L'époque exacte de cette monophtongaison et la valeur acquise à ce moment par la diphtongue sont moins assurées. L'identification avec upsilon s'est produite
plus tôt en béotien!? et dans les papyrus d’Egypte''*. En attique et dans la koinè, le
phénomène a dû se produire dans le courant de la période romaine5. L'identification de l'ancienne diphtongue avec upsilon a eu pour conséquence l'apparition d'échanges graphiques, tant en grec qu'en latin. Malgré cette évolution, la graphie en OE pour or est la plus fréquemment employée à Rome; Sturtevant explique ce maintien par le
conservatisme de l'orthographe!!6. On suppose généralement qu'en se monophtonguant et avant de passer à [ü] la diphtongue a dû prendre une valeur intermédiaire, à savoir un [6] plus ouvert
que l'upsilon!". Il n'est pas possible d'établir à quel moment cette voyelle s'est définitivement identifiée à [ü]. Ces dernières incertitudes pèsent quelque peu sur l'explication de la graphie OE
pour upsilon. Il peut ne s'agir que d'une graphie imprécise !!#. Il est difficile de décider
si, à l'époque des attestations de ces graphies, la diphtongue se pronongait [6]? ou était déjà totalement confondue avec upsilon. Les deux voyelles [ü] et [Ὁ] ont pu être assez peu familiéres aux Latins pour que leurs graphies soient, dans quelques rares cas, confondues. Un transcripteur, sachant que la graphie OE se prononçait [Ὁ], peut
avoir été tenté de l'employer pour noter un [ü] qui, s'il était plus fréquent, n'était pas moins étranger au système phonologique latin. Il n'est donc pas nécessaire, pour expliquer ces quelques attestations de la graphie inverse, de supposer une identité parfaite de l'ancienne diphtongue avec la voyelle, soit [ü]. La date assez ancienne des formes conservées va dans le sens de cette explication. Inversement, le signe Y est également employé pour transcrire la diphtongue o: du grec. Pour les anthroponymes de Rome, on trouve les formes suivantes! : Eumyro de Eumoerus (it^ s., RAC
51(1975) 48 n? 29);
Acryciae de Agroecia (1l —Iv* s., ICVR 17692); Omonya = Homonoea (1"-11^ s., 24303); Eunyae = Eunoea (1”-ıl1“ s., 18328); [Ho]monyae = Homonoeae (1* -1IY* s., 34765). 112 Cf. SCHWYZER, p. 195; LEJEUNE, $ 243, p. 231; STURTEVANT, p. 52.
13 Cf. LEJEUNE, ibid. 114 Cf. STURTEVANT, $ 52, p. 52; GIGNAC, pp. 197-199. 115 Cf, STURTEVANT, ibid. ; LEJEUNE, ibid.; ALLEN, VG, p. 77; THREATTE, p. 337; LEON, p. 224.
116 « After Cicero the system of transliteration was so firmly fixed that later loan-words in the standard language throw little light upon current Greek pronunciation. » (p. 52.)
117 Cf. ALLEN VG, p. 77; BIVILLE, Graphie, p. 19. 118 «The use of oe for Gk. v in Moesia, lagoena and coloephia merely shows that u could not be exactly represented in Latin. » (STURTEVANT, p. 133, note n? 79.) 119 « For some words we find an occasional spelling oe, which may represent a Greek dialect pronunciation between u and ὦ : goerus, Moesia.
» (GRANDGENT, p. 80.)
120 Cf. Fybe = Phoebe, CIL X 2467; Agrycius, CIL V 5166.
482
ANNEXE II. (11.35.)
Elles sont analysées plus précisément dans la partie consacrée aux emplois fautifs et hypercorrects du signe Y (cf. 9.41). En liaison avec cette graphie, on trouve également un I pour ot, qui comme pour
upsilon, transcrit une prononciation latine imparfaite à partir de la valeur [ü]'?'. Phibe = Phoebe (1 s., 14916); Fibioni de Phoebion (1v^ s., ICVR 3011); Agricius = Agroecius (111°-1V° s., ICVR 8747); Agrige = Agroece (IV* s., ICVR 3181); Pimeniu[s] = Poemenius (1v s., 33817). Outre OE, Y et 1, les graphies transcrivant la diphtongue ot à Rome sont: -
OI, graphie archaïque qui peut également procéder d'une translittération à partir
du grec? -
OY, graphie mixte qui est certainement développée à partir de la précédente, par substitution du signe Y au I de la graphie archaique 01; elle est donc doublement
hypercorrecte!?, —
E, qui procède de l'équivalence des deux graphies E et OE dans l'orthographe latine, consécutive à la monophtongaison du [oi] latin en [e] long fermé, survenue
au plus tard au I” s. de notre àre!^, Phebo de Phoebus (1 s., 4511); PFIEBE = Phoebe (1-11 s., 26319; cf. Annexe 11.2734); Phebo (1*—11* s., 15204); Febus (11 s., 33893). Ecumene = Oecumene (Aug., 34004, II); Cetus = Coetus
(1*-11° s., BullCom
23(1895),
198);
Quetonis = Coetonis (I^ s., 14462); Enanthe = Oenanthe ("11^ s., 28502); Fenix = Phoenix (1-115 s., 24214);
Enoneti de Oenone (1i*-1tf* s., ICVR 6632)5, Eunea = Eunoea (I*' s., 26021); Euneae (1° s., 5082); Euplea
= Euploea
(τ s., 17381).
121 Les graphies Y et 1 apparaissent dans trois formes du thème Agroec-. Peut-être s'agit-il d'une analogie avec le latin agri- (agricola, etc.).
12 Cf. (à Rome) Oinogenus (Aug., ROSTOWZEW, 514b); Thymoite de Thymoetes (1"-11° s.. 18757); Rhoia (11€ s., 22929); Hoinanthius (1V*—vi* s., ICVR 2273; cf. 5.21). Cf. également Oinomai (CIL V 8116,38); Eunoicus (CIL VIII 13035). Cette graphie, fonctionnellement équivalente à OE, peut également être utilisée, par hypercorrection, pour Y : Coimothoe = Cymothoe, CIL Il 3762. 123 Phoybianus (IV* s., ICVR 10949); cf. Coylia = Coelia, gentilice latin (CIL XII 345). L'emploi hypercorrect de Y pour 1 est étudié au chapitre 9.
V^ Cf. STURTEVANT, p. 132; NIEDERMANN, Phonétique, p. 63; VAANANEN, Pomp., p. 40;
LEUMANN, p. 66; ALLEN, VL, p. 62; ZAMBONI, p. 503; BIVILLE, Graphie, p. 19. 125 Cf. également OE est due à une l'équivalence des formé par les deux
deux formes Arsine = Arsinoe (1* s., 18953 et 27210), où la graphie E pour simplification purement graphique (c'est-à-dire à une extension abusive de deux graphies) et ne transcrit par une prononcistion particuliere du groupe voyelles en diérèse.
GRAPHIES
RARES OU SPECIALES POUR LES ASPIREES ET UPSILON
483
La graphie en 1 (cf. supra) est particulièrement fréquente en hiatus, devant voyelle.
Colius = Coloeus, Colia = Coloea (1 s., 16001). Eunia de Eunoea; p. ex. : 9405 (1” s.); cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 1221. Omonia = Homonoea (Y* s., ΚΑΙ, 1968, 335); Homonia (11°-ı11° s., 3465). Euplia de Euploea; p. ex.: 14951 (Y s.); cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 1223-1224. Melybio de Meliboeus (ri -1v* s., ICVR 9038); Melibius (IV° s., ICVR 1658); Melibi (1i*-1v* s., ICVR 14481). Il peut s'agir d'une généralisation de la prononciation latine imparfaite en [i] à
partir de la valeur [1] 126, mais ces formes ne peuvent être séparées des graphies en E pour ot dans les mêmes thèmes (cf. supra). Dans cette hypothèse, la graphie I pour ot devant voyelle représente une fermeture de la prononciation latine en [e]'7". Les occurrences de OE pour upsilon n'ont pas été prises en compte dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8.
11.36.
Voyelles autres que V ou I:
Eet O
Il reste quelques cas qui ne rentrent dans aucune des catégories analysées cidessus : ils sont marqués par l'emploi d'un signe de voyelle autre que Y, v ou 1 là où l'on attend un upsilon, et ne relèvent sans doute pas d'une confusion graphique!?*, Les deux voyelles qui apparaissent à la place d'un upsilon dans quelques transcriptions romaines de noms grecs sont e et o. Ci-dessous les attestations. Mersines de Myrsine (Aug., 20568);
Efere de Ephyra (1 s., 38258); Glecerio de Glycerion (1"-11° s., 11787); Meropnus = Myropnus (1*-111° s., 21279a); Meropymus = Myropnus (1*-111° s., 21279b)!?; 126 Cf. BIVILLE, Graphie, p. 20. 127 Cf. ALLEN, VL, p. 55; VÄÄNÄNEN, Pomp., pp. 55-65. Au lien direct avec la prononciation [ü] pour o: et [i] pour [ü] ou avec e « oe, H. Solin (Beiträge, p. 116-117) préfère l'analogie des abstraits féminins en -«. Cette influence a pu s'ajouter à l'effet de l'hiatus, mais la source de la graphie i pour ot ne peut être séparée d'une prononciation en [ü] (évolution grecque) ou en [e] (évolution latine), selon la valeur vocalique que l'on suppose à l'issue d'une monophtongaison de la diphtongue.
128 Des quelques cas qui suivent, il convient de distinguer une attestation particulière, qui constitue peut-être un cas de métathèse : Hidephile = Hedyphile? (1® s., 8183). H. Solin (Namenbuch, p. 66) émet des doutes quant à l' attribution à Hedyphile. L. Vidman (Index) suppose
un Idephile (avec H parasite, cf. chapitre 5), avec des réserves (« nisi est pro Hedyphile »). On trouve en outre une forme Pylodamus (1*—1* s., 25338), pour laquelle H. Solin (Namenbuch, p. 138) suggère, avec des réserves, un nom Polydamus; il n'exclut pas une attribution à Philodamus (avec graphie populaire pour l'aspirée et hypercorrecte pour i). Cette seconde explication est aussi celle de L. Vidman (Index).
129 Pour ces deux formes, L. Vidman (Index) pose un Meropnus originel, mais précise « nisi debet esse Myropnus » (sic).
484
ANNEXE
II. (11.36.)
Zones (i)ai de Dionysia (11° s., 1588); Hegia = Hygia (111°-1V° s., ICVR 7646). Eurodice = Eurydice (i** s., 5108);
Galomedes = Ganymedes (δ΄ s., 4965). Porfori de Porphyrius (v* s., 8460); Polocroni de Polychronius (π|-τνῦ s., ILCV
2157); Polocronius (111*—1V^ s.,
ICVR 14555); Polocron[io] (111°-V* s., ICVR 4657); Polocroniae (IV“ s., ICVR 13308); Polocroniae (Iv* s., ICVR 9081); Polocronus (Iv* s., ItMedUman. 19 (1976), 407); Polocronia (1v*—vt* s., ICVR 1123). L'explication des graphies en e et en o ne pose apparemment aucun probléme
:
elles sont liées à l'évolution générale du vocalisme latin au cours de la période impériale. On sait que les voyelles brèves i et 4 étaient plus ouvertes que leurs correspondantes longues et que cette ouverture les rapprochait des longues e et o fermées. Cette différence et cette proximité expliquent les confusions de voyelles attestées dans les inscriptions (e pour i et o pour u); leur nombre croissant implique à date récente la généralisation de l'évolution, les deux voyelles bréves s'étant complétement
romanes13}
changées
en voyelles
ouvertes
e et o, ce qu'attestent
les langues
Tl arrive également que la confusion des signes, consécutive à la confusion des
sons, soit inversée et que i soit employé pour e, u pour 0'?. La valeur particulière du i bref latin est confirmée par la manière dont il est transcrit en grec : on trouve en effet de fréquentes graphies en epsilon pour i dans des mots latins”, Inversement, l'epsilon est souvent transcrit par i en latin. Le passage des brèves i et u aux voyelles plus ouvertes s'est donc également produit dans les
vocables et noms d'origine grecque introduits en latin : on trouve e pour iota et i pour epsilon, o pour o et u pour omicron'””. Les quelques cas en e et o pour upsilon énumérés ci-dessus s'expliquent donc par un phénomène purement latin : ils sont issus de formes dans lesquelles upsilon
39 Cf. Galymedes (1 s., 6288; N°11" s., ICVR 10176); Ganumedes (1 s., 11612); Ganumedis (1* s., 39050).
131 Cf. p. ex. ALLEN, VL, p. 48-49; VAANANEN, Introduction, 36-37. 132 On trouvera de nombreuses occurrences de tous ces échanges graphiques (e - i, o — u), avec explications, dans PIRSON, pp. 8-10 et 15-17; HOFFMANN, pp. 61-61 et 67-69; VAANANEN, Pomp., pp 32-34 et 43-48; ZAMBONI, pp. 486-488 et 492-494; ACQUATI, pp. 161-166; OMELTCHENKO,
pp. 97-101, 190-219, 123-131 et 299-310.
133 Pour epsilon transcrivant i latin dans les inscriptions grecques, cf. THREATTE, pp. 139141; ECKINGER, pp. 29-38; STURTEVANT, p. 110; ALLEN, VG, p. 61; pour la même graphie dans les papyrus, cf. GIGNAC, pp. 251, 253, 255-256.
14 Cf. BIVILLE, Graphie, pp. 12, 13, 14, 15, 17, 21. 135 Quelques exemples : Synestor = Synistor (1"-111° s., 9432); Artemesiae d'Artemisia (1— 11° s., 12462); Philumina x Philumene (1* s., 12063); Artimidorus = Artemidorus (1 s., 34283); Nicobolus = Nicobulus (1 s., 7945); Neoptulemus = Neoptolemus (1*' s., 11092).
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
485
était prononcé í (pour les graphies en e) ou u (pour les graphies en 0)"; il faut donc poser, par exemple, *Efire > Efere et Polucron- > Polocron-!?. fl est permis de supposer, dans quelques cas, un lien entre l’évolution de i et u et une assimilation de ces voyelles à leur environnement; ce peut être le cas pour Efere et Glecere, Porfori et Polocron-"*,
Pour évidente que paraisse l'explication proposée pour les graphies en e et o pour upsilon, elle n'est pas la seule envisageable. La graphie en E peut en effet &tre due à une confusion graphique avec le signe claudien + (cf. supra, II.31), dont la forme est proche!?". Cette confusion, plausible pour les formes datées du I” siècle (encore que la lettre claudienne soit vraiment très
rare), a notamment pu se produire si le signe claudien, employé par l'ordinator, était inconnu du graveur ou lui était peu familier. Quelques variations vocaliques dans d'autres formes d'origine grecque permettent d'émettre une autre hypothése à propos des certaines formes en o pour upsilon énumérées
ci-dessus (Eurodice,
Galomedes
et Polocron-). La voyelle o a pu être
substituée à un i (prononciation latine d'upsilon) à la faveur d'une analogie morphologique. Dans les mots composés grecs, le premier élément de composition se termine
Soit en -o-, soit en -i-. Le premier type étant le plus fréquent, il peut avoir influencé l'autre et provoqué quelques reconstructions morphologiques. Ce peut être le cas dans les formes suivantes, où o apparaît pour i dans une syllabe fermée qui a pu être prise pour la fin d'un premier élément. Mithrodates = Mithridates (Aug., 9732); Mitrodas = Mithridas (τ s., 38862); Antoconi de Antigonus (1”-11° s., XV 8404); Rodonetis de Rhodine (1*-ı11° s., XV 8331). Le phénomene est plus fréquent pour la voyelle e remplacée par o. Menolaus = Menelaus (l" s. av. J.-C., XV 5130). Telomacho de Telemachus (11 s., 35310). Ptolomaeus de Ptolemaeus; p. ex. 36809 (Aug.); cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 221. Beronice = Berenice ; p. ex. 7771 (1*—t* s.); cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 211—213. Deux thémes se distinguent des autres dans cette liste : Ptolemaeus et Berenice. Les formes en Ptolom- peuvent s'expliquer par une assimilation du e au o de 136 Cf. BIVILLE, Graphie, p. 17, qui cite la forme Eurodice; OMELTCHENKO, p. 344, qui cite une forme Palmorenus en Bretagne et martores (CIL II 14897) en Dalmatie.
137 L'inscription 8460 (Porfori) contient une forme colomna avec le méme o pour u. La graphie u est attestée, pour les mêmes thèmes, dans Porfurius (1V* s., ICVR 8423); Ganumed- (cf. note n? 130); Polucronius (11*-111* s., 30803). — Dans les ensembles d'effectifs utilisés au chapitre 8, les occurrences de la graphie E ont été rapportées à i, celles de O à v.
138 Cf. la forme africaine Semperusa = Sympherusa (CIL VIII, 8674), pour laquelle E. Hoffmann (p. 61) et À. Acquati (p. 167), supposent une assimilation de ce type. La méme forme est
attestée en Espagne (CIL II 1329); cf. également Euteces = Eutyche, XII 746.
139 Les éditeurs du C/L (E. Bormann, W. Henzen et Chr. Huelsen) suggèrent cette explication pour la forme Glecerio (CIL VI 11787).
486
ANNEXE II. (I1.36.)
la première syllabe!4. Quant au second thème, il s'agit bien d'une reconstruction analogique, déjà attestée en grec, à partir du nom macédonien Berenice. La substitution d'un o à un e entre deux éléments de composition est bien illustrée par le cas du nom Philotaerus. On trouve à Rome, à cóté d'un nom Philetaerus, les formes
Philotera, Philotaera
et Philotaerus.
Les formes en Philetaer-
(Phile-
taer-, Phileterus, Fileterus, 1” au t1l* s.; cf. SOLIN, Namenbuch, p. 749) représentent manifestement un Φιλέταιρος (de φίλος et ἑταῖρος). La forme Philotera (cf. SOLIN,
Namenbuch, p. 887) renvoie apparemment à un nom grec Φιλώτερα, tiré du comparatif
(cf. Φιλώτ' c pa dans une inscription grecque, /CVR 7258). On ne trouve aucune forme masculine en Philoter-; tous les noms masculins présentent la graphie -AE-, soit Philotaer- (cf. SOLIN, Namenbuch, p. 887); ils peuvent constituer le correspondant des féminins en Philotera et remonter à un nom grec Φιλώτερος, tiré du comparatif, mais on ne peut exclure des variantes de Philetaerus, avec O pour E, par contamination morphologique. Il n'existe que deux féminins en Philotaer-; les deux explications peuvent s'y appliquer (AE pour E dans Philotera, O pour E dans Philetaera, non attesté par ailleurs). Une des deux formes étant assez ancienne (Philotaerae, I” s. av.
J.-C., 1? 1280), il semble exclu d'y voir une variante AE pour E (l'autre forme date des Π1-1Ππὸ s. : Philotaerae, 37948). D'autres formes (masculines) sont aussi anciennes (1* s. av. J.-C.) : Philotaerus,
13016a;
Philotae(rus),
XV
5437.
L. Vidman,
dans
l'index cognominum du CIL VI, distingue les féminins des masculins et émet, pour les formes Philoterus et Philotaerus, l'hypothèse suivante : « hic uidetur contam. cum nomine Philetaerus. » Dans une note consacrée au nom Philotaerus, M. Niedermann a
défendu l’hypothèse de la contamination morphologique, dans les termes suivants ^! :
Étant donné que, chez les Romains de !'Empire, des noms grecs comme Philocalus, Philodamus, Philomusus, Philonicus, Philotimus, Philostratus, Philoxenus
étaient trés répandus, on voit aus-
sitót que Philetaerus devait leur apparaitre comme une anomalie choquante et que c'est là la raison de sa transformation tout au
moins partielle en Philotaerus. (...] Ce qui vient d’être dit s'applique également à Telomachus, CIL VI 35310 [cf. supra], doublet
de Telemachus, qui a été entraîné dans le sillage de Andromachus, Nicomachus, Protomachus. Il apparaît donc que, pour un locuteur latin ou un hellénophone, les trois voyelles 0, i et e avaient un point commun, le róle qu'elles jouaient dans la morphologie des composés grecs comme finale de premier élément. En conséquence, cette finale, quelle que fût sa valeur, pouvait être modifiée dans le parler courant et donner à un composé
une forme différente*. Ce phénomène était habituel en grec pour certains themes, MO A. Acquati (p. 161) explique Eupropes CIL VIII 3357, Eutorpe CIL VIII 24827 et Ptolomeus CIL VIH 2562,52 par l'assimilation et la dissimilation; cf. HOFFMANN, p. 59. MI M. NIEDERMANN, Notes sur le cognomen latin. 3. Philotaerus, dans Mélanges A. Ernout, Paris, 1940, pp. 267-276 = Recueil Max Niedermann, Neuchâtel, 1954, pp. 226-227.
41 Les deux formes Philodespotus (21 occ., II s, SOLIN, Namenbuch, p. 750) et Philadespotus (21 occ., 1411 s., ibid.) constituent un cas spécial de substitution vocalique
en finale de premier élément de composition.
GRAPHIES
RARES
OU
SPECIALES
POUR
LES
ASPIREES
ET
UPSILON
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tels que celui de xoAóc, qui apparait avec chacune des trois voyelles'* dans les noms propres composés Cal(Ijotyche, Cal(l)ityche et Caletyche (cf. SOLIN, Namenbuch, pp. 94-98); Callipode, Calipodia et Calopodius/-ia (ibid., pp. 93 et 98)"; Calepolis
et Callipolis (ibid., pp. 98 et 628); Calonice et Callinice (ibid., pp. 97 et 835)'®. L'éventuelle équivalence des voyelles i, e et o à cette position est attestée par
quelques formes en Protigen- et une en Protegen- pour Protogen-'* : Protigenes de Protogene (1 s., 21150);
Proticeni de Protogenes (Y s., 5237); Protigenes (1 s., 26184); Protigen(es) (1" s., NSA 1955, 195 n? 1); Protegenia (1*-11* s., 38138). Cf., en outre, la forme Hymnilogo (1"—i1* s., 17288), qui vient sans doute d'un Hymnologus, non attesté; Melimenus = Melomenus (?) (111°-IV* s., SICV 153; seule attestation); Atheni[dora] (1V*-v* s., ICVR 2153).
En conséquence, le fait que les trois voyelles sont interchangeables en composition a pu induire une reconstruction fautive dans les formes Eurodice, Galomedes et
Polocron-, à partir d'une prononciation en i de l'upsilon.
IL.4. La graphie qui pour κυ dans les dérivés de κύριος Le groupe formé par upsilon précédé de l'occlusive x présente dans les inseriptions latines, à cóté des graphies attendues en cy, cu et ci, une transcription spéciale sous la forme qui. Elle se signale par une fréquence qui croît avec le temps, pour devenir importante à basse époque, dans les inscriptions chrétiennes. Dans les
inscriptions latines, on ne trouve que trois occurrences de cette graphie antérieures au II^ siècle; encore les deux premières, tirées de graffitis de Pompéi et d'Herculanum,
sont-elles très douteuses!^ : Dans les Notizie degli Scavi di Antichitá (NSA, 1910, p. 476, n? 53), G. SPANO a reproduit, en fac-simile, un graffiti de trois mots, sans interprétation. Le dernier mot, qui a la forme hyosquimon, est rapporté dans le TLL au grec ὑοσχύαμος,
identification que reprend Diehl dans ses Pompeianische Wandtinschriften (n° 1009). En 1955, Della Corte a publié dans le supplément au volume IV du CIL un nouvcau fac-simile (CIL IV 9024), oü les lettres présentent des formes
143 Les formes en Calli- peuvent s'expliquer par le thème du comparatif καλλίων, celles en Cale- par la formation d'un composé à partir d'un adjectif et d'un substantif au féminin (χαλὴ
τύχη, καλὴ πόλις).
14 On trouve même un Calepodia tardif (1v°-v1° s., ICVR 4315).
145 Cf., en outre, les formes tardives (IV* s.) Calledrome = Callidrome (BAC 2° sér. 4(1873), 74), Callenico de Callinicus (ICVR 9947), Calleroe = Callirhoe (ICVR 11769); eu égard à la date récente de ces trois formes (et du Calepodia de la note n° 144), l'explication par une i est toutefois plus plausible que celle de la substitution de voyelle morphologique.