Le renforcement affectif de la négation par l'expression d'une valeur minimale en ancien français 9783111328959, 9783484520813


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French Pages 271 [272] Year 1980

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Table of contents :
Préface
Objectifs
Travaux antérieurs
Sources
Représentation des catégories littéraires
Comparaison implicite et explicite
Affectivité des expressions d’une valeur minimale
Moyens de renforcement de l’affectivité
Aspects syntaxiques
Moyen français et français moderne
Langues romanes
Présentation des matériaux
Notice concernant le classement onomasiologique
Conclusions
Lexique
Classement onomasiologique
Regroupement des unités par ordre de fréquence
Appendice: Corrections mineures au FEW et au TL
Bibliographie
Index
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Le renforcement affectif de la négation par l'expression d'une valeur minimale en ancien français
 9783111328959, 9783484520813

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BEIHEFTE ZUR ZEITSCHRIFT FÜR R O M A N I S C H E P H I L O L O G I E B E G R Ü N D E T V O N GUSTAV G R O B E R F O R T G E F Ü H R T V O N WALTHER V O N W A R T B U R G H E R A U S G E G E B E N VON KURT B A L D I N G E R

Band 175

FRANKWALT MOHREN

Le renforcement afFectif de la negation par expression d'une valeur minimale en ancien frangais

MAX NIEMEYER VERLAG TÜBINGEN 1980

Gedruckt mit Unterstützung der Fördemngs- und Beihilfefonds Wissenschaft der VG Wort GmbH. Goethestraße 49, 8000 München 2

CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek Mohren, Frankwalt:

Le renforcement affectif de la negation par l'expression d'une valeur minimale en ancien frangais / Frankwalt Mohren. - Tübingen: Niemeyer, 1980. (Zeitschrift für romanische Philologie : Beih. Bd. 175) ISBN 5-484-52081-7

ISBN 3-484-52081-7 ISSN 0084-5396 Max Niemeyer Verlag Tübingen 1980 Alle Rechte vorbehalten. Ohne ausdrückliche Genehmigung des Verlages ist es audi nicht gestattet, dieses Buch oder Teile daraus auf photomechanischem Wege zu vervielfältigen. Printed in Germany Satz und Druck: Allgäuer Zeitungsverlag GmbH, Kempten

Table

Preface VII Objectifs ι Exclusion des renforcements grammaticalis6s (pas, mie . . . ) . . . ι Travaux antorieurs 2 Diez, Raynouard, Schweighaeuser, Bekker 2 Dreyling 2 Tobler-Lommatzsch 4 Godefroy 5 FEW 5 Glossaires 5 Sources 6 Textes depouilles 6 Representation des cat6gories Iitt6raires 7 Comparaison implicite et explicite 8 Comparant 9 Compar6 10 Aflectivite des expressions d'une valeur minimale ίο Motivation directe 11 Moyens de renforcement de I'affectivite 12 Dorivation synonymique 12 Emploi tautologique 14 Adjonction d'adjectifs 14 Complement diterminatif 16 Article, nombre 16 Aspects syntaxiques 18 Phrasenogative: nesimple i%,ne. ..pas 19, compldment nominal 19, id., + pas 20 Ne . .. que restrictif 21 Phrase positive 21 D nominations de mesures 23 Moyen fran5ais et franc, ais moderne 23 Langues romanes 25 Prdsentation des mat riaux 27 Dofinitions 27 Contextes 28

Exemples moyen fransais et frangais moderne Citations, typographic Renvois aux dictionnaires Variantes et dates de manuscrits Notice concernant le classement onomasiologique Plan du classement Conclusions Lexique Classement onomasiologique Regroupement des unites par ordre de frequence Appendice: Corrections mineures au FEW et au TL Bibliographie Index .

VI

28 28 29 29 29 31 32 37 235 252 257 260 262

Prdface

Notre maitre Kurt Baldinger a vu, il y a longtemps, I'intoret d'une etude sur les expressions d'une valeur minimale en ancien francais. Nous lui savons gr6 de nous avoir αοηίϊέ I'dlaboration d'une etude de ce sujet comme these de doctoral et de nous avoir guide dans nos recherches. Nous remercions M. Georges Straka qui a dirige la these a Quebec et qui nous a encourago maints egards. Nous avons pu profiter des remarques precieuses qu'ont bien voulu faire les membres du jury de soutenance, MM. Kurt Baldinger, Lionel Boisvert, Claude Regnier et Georges Straka. Nous remercions M.Claude Sirard qui a revu notre style et Mme Holene Letarte qui a dactylographie le premier manuscrit. MM. Baldinger, Boisvert, Albert Gier et G nter Holtus nous ont cede un certain nombre de fiches.

VII

Objectifs

«L'imagination du peuple est aussi tres feconde quand il s'agit de renforcer la nogation. Les negations expletives heritees du lat.: goutte, mie, pas, point avaient deja perdu en partie leur force expressive. Aussi le peuple dita-t-il maintenant [en ancien frangais] tie prisier une amende . . . et ainsi areste, beloce, biset (= pois), bufe (= chiquenaude), cime, cincerele (== petite mouche), do, dent, don de sei, eschalope (= coquille d'escargot), flocel de laine, fraise, fusee (= baton), hututu, mince (= rejeton), more, nieule, penaz, plomee, rostie, siron, trait de froie.» ecrivait Walther von Wartburg dans son Evolution et structure^. II est vrai que ce secteur particulier de la langue ancienne etait extremement d6velopp6. Nous y trouvons une variete surprenante, sans pareille dans l'histoire ulterieure du frangais. Le pr6sent travail vise a relever autant que possible tous les mots anciens exprimant de fagon affective une valeur minimale, employes comme renforcement de la negation (definition ä la page n), ä enregistrer toutes leurs attestations et a dis cuter les problemes lexicologiques qui s'y rattachent. Un classement conceptuel illustre les domaines onomasiologiques favorisds dans le choix de ces expressions. De courts chapitres traitent de la nature et de l'affectivite des expressions, et de quelques aspects syntaxiques. Cette ötude exclut les renforcements grammaticalisds de la negation comme pas, mie, point, goutte, mot, chose, rien, etc. Ces mots ont largement perdu leur expressivite en ancien frangais et sont le plus souvent ä considerer comme des morphemes2). Leur comportement est tres different de celui des *) W. v. Wartburg, Evolution et structure de la langue franfaise, Berne (Francke) 7e6d. 1965, p. 107. La liste d'exemples est tiroe de TL , . D'ou vient la dofinition de biset (->- BISES) ? Bufe se definit plutot "gifle" que "chiquenaude", v. ->· BUFE (FEW: "gifle"); fusee plutot "fuseau" que "baton"; mince prob, plutot "sorte de petite monnaie" (de meme FEW 62,i33a) que "rejeton". Etant donno que TL ne donnait dans cette enumdration (d'ailleurs plus longue) que des exemples qui manquent ä Dreyling (v. bibl.), cette liste ne donne que des expressions rares d'une valeur minimale. *) Cp. ce sujet R.Martin, Le mot «rien» et ses concurrents en franfais (du XIV* siecle a l'epoqut contemporaine), Paris (Klincksieck) 1966 (Bibl. fr. et rom. A XII) et la bibliographic de cet ouvrage (p. 302-303) et de plus: F.Meder, Pas, mie, point im Altfranzösischen, these Marburg 1891; G. Tilander, note concernant mot, ModusT II 3605.; W.Heiner, Der Gebrauch der Negation in den Essais von Montaigne, Münster 1935 (Arbeiten zur rom. Phil. 6d. par E.Lerch, 27); H.Yvon, "Pas et point dans les propositions nigatives", FM 16 (1948) 19-35 > C.Camproux, "A propos de pas et de point dans une phrase de George Sand", FM 16 (1948) 257-260; M.K.Pope, "Notes on the Use of

expressions aflectives etudiees, ce qui justifie une separation des deux categories. - Egalement exclues sont des designations de choses sans valeur comme meniiaille "gens sans importance", menuise "petits poissons, gens sans valeur", fastras "choses diverses sans valeur", etc.s>, qui ne sont jamais utilisees de fagon affective ou comme renforcement de la negation; nous excluons enfin des expressions comme ne ce ne coi (TL 6,560,49; ajouter AimeriD 224 et GodBouillH 2912), ne tant ne cant (TL 6,563,35; ajouter DurmG 1809*)).

Travaux anterieurs Diez, dans sa Grammaire des langues romanes, a traite les renforcements grammaticalises de la negation; pour les expressions d'une valeur minimale il renvoie au. travail de Bekker cite ci-dessous (DiezGramm 3,411). Raynouard, appelant cette figure «negation expletive», en a rogulierement tenu compte dans son dictionnaire, v. p. ex.poma Rn 4,5943. Exploitant ces deux sources, A. Schweighaeuser a dcrit en 1852 un article substantiel sur la «nogation expletive ou artificielle» dans la Bibliotheque de l'Ecole des Chartes (v. bibl.), qui reunit des exemples ancien occitans et fran5ais. Sans connaitre ce travail, I. Bekker 6 ) donne une liste d'environ 250 expressions franc,aises et occitanes (souvent plusieurs attestations d'un meme mot) qui devaient montrer comment les trouveres «das kleine und das geringe messen». Les contextes restreints sont donnes sans aucune roference (1). Cette liste comprend aussi des tournures comme ne tant ne quant et nombre de comparaisons explicites (p. ex. ausiz le fent com feist un gastel). En 1888, Dreyling a public une these sur Die Ausdrucksweise der übertriebenen Verkleinerung im altfranzösischen Karlsepos (i6yp.; v. bibl.). Some Adverbs and Prepositions in the Romance of Horn", RLiR 18 (1954) 25 2-25 5; G.Price, "The Negative Particles: Pas, Mie, and Point in French", ALing 14 (1962) 14-35; D.Gaatone, Etude descriptive du Systeme de la negation en franfais contemporain, Gen£ve (Droz) 1971; id. "Articles et nogation", RevRom 61 (1971) 1-16; R.Martin, "La «Ndgation de virtualito» du moyen francais", R 93 (1972) 20-49; G.Moignet, Grammaire de ancien franfais, Morphologie - Syntaxe, Paris (Klincksieck) 2i970 [Init. la Ling. 2], p. 270-271 et 277; M.Offord, "Negation in Berinus: A Contribution to the Study of Negation in Fourteenth Century French", ZrP 92 (1976) 313-385; cp. aussi J. Jeanjaquet, "Formules archaiques de ndgation renforcee dans les patois suisses romands", Mel. A.Duraffour (Geneve, Droz, 1939) 59-79 [traite surtout desndgations renforcies avec dtablt (ßiabllo lopa, diabe la mitta, etc.)]. Cp. pic. nefourme "ne ... pas", FEW 3,7143. *> Cp. L.Remacle, "Les designations des objets sans valeur dans les protocoles des notaires (i7e-i9es.)", BTDial 46 (1972) 251-262. ') Cp. OgDanB 9978 (= 6d. E 9692) net prisa tant ne quant (var. unganf). *) I. Bekker, "Bemerkungen zum Homer (Vergleichung homerischer und altfranzösischer Sitten)", Monatsberichte der königlich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin 1866, Berlin 1867, p. 338-342.

II a depouilld les chansons du cycle de Charlemagne (au sens large) publiees de son temps, en completant sa collection dejä tres riche par le depouillement d'une douzaine d'autres textes (AlexPar, Lane, Yvain, JubMyst, Ren, etc.). Le but de cette these etait de contribuer a la recherche stylistique des chansons du cycle de Charlemagne et de decouvrir des liens genetiques entre ces chansons* >. C'est peut-etre cette perspective qui explique certaines faiblesses de ce travail. Dreyling a classe ses exemples par matiere, sous les rubriques suivantes: designations de personnes (p. 8), d'animaux (p. 12), de plantes (p. 21), de phenomenes de la nature (p. 46), d'objets divers (p. 48), de monnaies (p. 67), de mesures (p. 86). Un chapitre est consacre aux «negations expletives (Negations - Füllwörter)>> rien, nient, goute, giens, point, mie et pas (p. 91-108). Bien que Dreyling ait reuni une collection impressionante d'attestations7) qui nous a fourni une grande partie de notre materiel, son travail est sujet a de severes critiques. Le compte rendu fracassant d'Alfred Schulze (AnS 87, 1891, p. 119) en a dejä dit 1'essentiel: Dreyling ne s'etait pas fait une id£e claire de ce qu'il entend par «übertriebene Verkleinerung» et releve constamment des comparaisons explicites contenant comme comparant une designation quelconque d'une chose ayant une faible valeur ou une connotation depreciative (p. ex. Tant fa batu comme vielk roncie RCambrM 1880; A son col le jeta comme .1. raim de sarment GaufrG 2427; simple com aignel et fier comme liepart SaisnMich I 51,2; /;' haubers . .. N'oi tant de fer com une aguille ErecF 2643). D'autres exemples contiennent une indication de distance qui n'a rien de depreciatif, comme // n'en of mie ale .it. frais d'arbalestrier, Quant il les vit Aiol2F 6394 (Dreyling ii26) 8 >. Schulze a aussi releve deux cas de mauvaise interpretation philologique: baloi n?est pas un "balai" ni bitte une "queue (de billard)"**. Afin d'exploiter et de remplacer entierement le travail de Dreyling, nous avons incorporo tout son materiel en pla9ant en note tous les exemples qu'il a retenus par erreur et nous avons meme redigö des articles (ranges dans ·) «Die Abhandlung bezweckt einesteils also einen kleinen Beitrag zur Stilistik des Karlsepos zu liefern, andererseits will sie aber auch auf Grund der Verkleinerungen etwaige zwischen einzelnen dieser Epen bestehende verwandtschaftliche Beziehungen, soweit dies tunlich, festzustellen suchen.», introduction p. i. (Pour une attribution d'ceuvre, cp. ->· MESLE 3e note; de fagon gendrale, une teile domarche est discutable; les conclusions de Dreyling a ce sujet sont d'ailleurs assez vagues.) ') En fait, un bon nombre, le quart peut-etre, de ses rdforences sont ddpourvues de contextes, ce qui est gdnant surtout quand une rdference est fausse. Ses renvois a certains manuscrits (AnsMetz ms. L et GarMongl ms. BN fr. 24403) ont tous controles, sauf les rares renvois a AnsMetz ms. S. 8 > Aux numeros 544-549, Dreyling enregistre des attestations dejor, ore, nuit et mois, qu'il fallait exclure (v. toutefois -> ORE et MOMENT). Dreyling dprouvait une certaine gene en ecrivant ce chapitre, car il explique en note: "Verkleinerungen dieser Art sind oft sehr undurchsichtig. Weitere Beispiele davon anzuführen, habe ich deshalb unterlassen.». En eflet, il s'agit d'unites de temps sans valeur affective. ') Schulze aurait plus juste dans le cas de cette derniere erreur, s'il avait cite toute la definition de Dreyling: "Billardstock, Queue; Billard-kugel, -ball".

notre ordre alphab tique, mais places entre crochets) traitant des mots pour lesquels Dreyling ne donne aucun exemple valable. (Mais nous n'avons pas tenu compte des mots, tant frar^ais que non francais, que Dreyling cite en note et qui ne se referent pas ä un de nos mots-titres.) Dreyling n'a jamais utilis£ ses sources de fagon critique, de sorte qu'il a par exemple introduit un mot-titre agne, agnel "Lamm"; mais agne ne se trouve que dans un seul contexte: Uauberc desclost ausi come fust agne, ou il faut lire come fustagne (v. -> AGNEL; de plus I'attestation n'exprime pas une valeur minimale)10). A ces critiques s'ajoute le fait que cette these fourmille d'erreurs typographiques et autres. II y en a tellement qu'il a etd impossible de les noter chaque fois. A eile seule, la demi-page d'errata (p. 159) contient quatre erreurs (ligne 2: Z. 16 1. S. 16, 15: S. 211. S. 22, 21: S. 43 1. Z. 42), 1'index vingt-deux. Son abreviation Fabl. correspond ä BarbMeon (v. p. 6), mais il faut chercher certaines citations tirdes de «Fab/.» dans MontRayn; un exemple tire de Gaydon se trouve en fait dans Gaufrey; etc.11). Voici un cas parmi beaucoup d'autres: Dreyling 39ic donne «Mac. 88 f. var.: II ne se prise vaillant .1. ail pe!6>. Le passage ne se trouve pas au vers 88 de MacaireG, mais 108; var. ne renvoie pas ä des variantes (Macaire nous a 6te transmis dans un seul manuscrit), mais ä la en aleur minimale sous Tun des sens de mot (habituellement le premier) et les fait preceder de la mention «als Minimalwert» (— «[employo] comme valeur minimale»; une fois, 2,1400, «als Mindestwert»). Sa dofinition de Pexpression d'une valeur minimale, bien que nulle part explicitee, coincide exactement avec la notre, c'est-a-dire qu'il ne range sous «als Minimalwert» que des exemples qui entrent aussi dans le cadre de notre travail. C'est par erreur qu'il n'a pas etabli une rubri10

) Sous tournois "denier frappe ä Tours", Dreyling cite un passage il s'agit tres clairernent d'un "tournoi" (BastC 1526). u ) Autre particular!td: Dreyling avait apparamment numdrotd les vers dans son exemplaire personnel de GarLorrP (2 vol.), de sorte que le lecteur devrait numdroter son exemplaire aussi; et encore: il devrait commettre les memes erreurs de numdrotation que Dreyling pour qu'il trouve enfin les passages indiquds, ä moins que le renvoi soit errond, dans le Systeme meme de Dreyling . . .1 Cp. aussi p. 85ni5. ia ) Cp. aussi E. Lommatzsch, Gautier de Coincy ah Satiriker, Halle (Niemeyer) 1913, p. 1155.

que «als Minimalwert» pour ferdin (3,1730; les deux seules attestations expriment une valeur minimale), fierce (3,1827,12; cp. -> FIERCE), gome (4,430), etc. En utilisant Dreyling, TL a toujours reparti les exemples entre les veritables expressions d'une valeur minimale et les comparaisons explicites (v. p. ex. escorce TL 3,964,grain TL 4,519,39 et 5 20,12, rait» TL 7,196,27 et 197,49 et ->· OREILLIER). Cette distinction semble appliquee avec moins de rigueur ä partir du tome 7: p. ex. sous parisi,poi/, pots, poitra/, sea, sarment, etc. (une fois aussi sous maaille, v. note 5 p. 159) Lommatzsch s'est Iaiss6 seduire par Dreyling jusqu'ä incorporer des comparaisons explicites a la rubrique «als Minimalwert». Sous -> DENT, il designe comme «Mindestwert» une attestation qui ne montre aucune comparaison. Le Godefroy (= Gdf, v. bibl.), en notant des attestations exprimant une valeur minimale, les a le plus souvent melees aux autres attestations (p. ex. nois io,2o6a), mais quelquefois il a ouvert une rubrique speciale sous le titre de «au fig., chose de peu de valeur», et, 2,2953., «fig., un rien». Le FEW (v. bibl.) a tantot tenu compte de notre figure (v. p. ex. ->· MAAILLE), tantot il 1'a negligee. II semble qu'il 1'a enregistree surtout quand un glossaire avait note le fait (p. ex. DeschQ). La distinction soigneuse qu'a pratiquee TL n'a pas retenue. Chose etonnante: le Beiheft donne le sigle Dreyling, mais nous n'avons vu nulle part de trace d'une consultation de Dreyling. Wartburg aurait-il oublie de le d pouiller, ou a-t-il realise qu'il s'agissait la d'une de ces sources d'erreurs qu'il detestait tant13> ? Notons enfin que certains oditeurs de textes ont reconnu les expressions d'une valeur minimale comme telles et les ont notees (bien que jamais exhaustivement) dans leurs glossaires, p. ex. Queux de Saint-Hilaire: DeschQ («une chose de peu de valeur»), Henry: BodelNicH («"epi" (expression minimale avec la neg.)»), Lecoy: Rose («(terme de comparaison) pour catacteriser la mediocr^ et le peu de valeun>, «pour indiquer une valeur ddrisoire», etc.), Rdgnier: PriseOrAsR4 («d6signe une faible valeur»), Cremonesi: EnfRenC («non valer nulla»14>) etc.16).

18

> Cp. les travaux de Holmes discutos p. 335., celui de Olbrich (v. p. 25) et aussi Ph. M6nard, Le rire et le sourire dans le roman cowrtois en France au moyen age (iifo-i2jo), Geneve (Droz) 1969 [Publ. rom. et fr. 105], qui jette un coup d'ceil sur les "ndgations pittoresques" (p. 111-114 et 586-588). 14 > Cette idition est un bon exemple pour le traitement incohdrent du vocabulaire dans les glossaires: pour certaines expressions Ted. donne la tournure avec une ddfinition addquate (bien qu'elle interprete le contexte), p.ex. alye - ne les prise une alye "non li stima nulla", etc.; pour d'autres eile ddfinit indopendamment de l'expression, bien que les localisations concernent celle-ci, p.ex. pome "frutto, mela"; et d'autres manquent entierement, p.ex. frontage. 16 > Cp. aussi M.Höfler, ZrP 83,136^: «Eine Gesamtdarstellung dieses im Altfranzösischen so häufigen Typus der affektiven Verneinung wäre gewiß eine lohnende Aufgabe».

5

Sources Le prdsent travail est fondo principalement sur trois sources: - les dictionnaires habituels (v. bibl.), parmi lesquels le TL surtout a fourni beaucoup de materiel, - le travail precite de Dreyling (traitant surtout les chansons du cycle de Charlemagne), - nos propres depouillements. Nous renoncons ä donner une liste complete de tous les textes cites et renvoyons le lecteur au Complement bibliographique du DEAF (v. bibl.)16). Mais il peut etre utile de donner la liste des textes qui peuvent etre considdres comme ddpouilles completement1'): AdenBuevH 1275 AimeriD dob. i3es. AiolVNca. n6o/d6b. i3es. AiquinJ 3et. i2es. AlexParnM (> 6d. A) ca. 1185 AliscW ft. 12*8. AmAmD ca. 1200 AmYdR dob. i3es. AngDialGregO 1212 AnsCartA ierq. i3es. AnsMetZNG fin i2es. AnsMetz ms. L (+ quelques citations du ms. S d'apres Dreyling) AntiocheP fin i2es. AspremsB1 ca. 1188 AspremsB2 Aspremv4B/v6B Aspremv4K/v6K/RK dans KellerRomv i-n, 26-27, 158-178 AthisH ca. 1200 AtreS mil. i3es. AubG 2et. i3es. Auberi KellerRomv 203-243 zet. I3es. AuberiT AuberiTarbe AucR2 dob. I3es. AyeB ca. 1200 BarbMoon BastC mil. i4es. 1

BatLoqR 3et. i2es. BaudSebB ca, 1350 BertaC i3es. BerteH ca. 1275 BibleBerzeL d6b. i^s. 0 BodelNicH fin i2es. ChGuillM 3«>t. 12^5. ChansBNfri2744P i5es. CharroiP mil. i2es. ChastPereAH dab. I3es. ChastPereBH dob. I3es. ChetifsH fin i2es. ChevnEspF iert. i3es. ChevCygneH fin i2es. ChevCygneBruxR ca. 1356 ChevCygneNaissT fin I2es. ChevVivT ca. 1200 ChronGuesclC ca. 1382 CiNDitB1 ca. 1320 0 Coincyl 6d. K ca. 1224 Coincyll 6d. K ca. 1227 CoincyChristO iert. I3es. CourLouisJ 2et. i2es. CourtArrF ddb. i3es. CoutSensL 1213 0 CredoUsI dob. i3es. DestrRomeG 3et. I2es. DoonMayP I3es. DoonMayFragmB i$es.

) L'ddition de 1974 ne contient pas encore tous les sigles des textes citds ici; une nouvelle odition plus complete est en prdparation. - [Au moment de lire I'opreuve nous devons constater que la parution du nouveau Complement peut encore tarder. Pour 1'identification des sigles le lecteur pourra provisoirement s'aider des abroviations du TL et des sigles du FEW, qui ressemblent le plus souvent ä ceux du DEAF.] ") Nous donnons les sigles en ordre alphabotique, suivis de la date de composition du texte. - Le signe 0 indique, qu'il n'y a pas d'expressions d'une valeur minimale dans ce texte. - L'ordre alphabitique est celui du DEAF (v. Compl. bibl. 1974 p. VI).

DurmG Iert. I3es. ElesS* ddb. I3es. 0 ElieF fin i2es. EnfGarB i4es. EnfOgH 1276 EnfRenC zem. i3es. EnfVivW ddb. i^s. ErecF ca. 1165 FergM i«t. i3es. FierK 3et. izes. FillePontyB1 ierq. FillePonth/'B1 ierq. I3es. FloovA fin i2es. FlorOctOctV 2em. i3es. FlutreMPic 1560-1660 GalienS fin i3es. (ms. fin ijes.) GarLorrD fin i2es. GarLorrP GarMongl BN fr. 24403 2em. i3es. GarMongloH GarMongl KellerRomv GauftG 2em. i3es. GaydonG ca. 1225 GeoffrParChronD ca. 1316 GerbMetzS fin i2es. GerbMet2 Suchier RoSt [GirRossDecH frpr. 3eq. i2es.] GirVianeB ddb. i3es. GligloisL i e m. i3es. GodBouillH fin i2es GodBouillBruxR ca. 1356 GormB ddb. I2es. GroingnetB iert. I3es. GuiBourgG iem. i3es. GuiNantM 3et. i2es. GuiNantvProlC 2eq. I4es. GuillJoiesRi i er t. 13*8. HerbCandT (adaptd a 1'dd. S) ddb. 13« s. HornP ca. 1170 HugCapL ca. 1358 HunbautB I3 e s. HuonR ierq. I3es. HuonAuvßT ca. 1330 JMeunTestM ca. 1295 JPreisMyrG fin I4es. JerusH fin I2es. JourdBID ca. 1200

JubMyst i5es. (Appendice: dob. I3es. et 2em. I3es.) LancF ca. 1177 MacaireM i3es. MacaireA^S i3es. MainetP fin i2es. MeraugisF ddb. 13*5. 0 MirNDPersP mil.i4es. MonGuilU'aC iem. i2es./ca. 1180 MontRayn I I3es. MousketR ca. 1243 NarbS ddb. I3es. OgDanE (var. ms. A: dd. B) iert. I3es. OtinG iert. i3es. ParDuchG i3es. PassFrFlamL 1302 0 PatenUsAl ddb. i3es. PelCharlK ca. 1150 PoiteS 2et. i3es. PriseOrAsR* fin i2es. PrisePampM ca. 1343 PurgSPartrHarlV ddb. I3es. 0 RCambrM fin I2es. RenM 4eq. i2es.-iem. i3es. RenMontM ca. 1195 RobClariL ddb. I3es. 0 RolH ca. iioo RolpM i3es. RomPast i3es. RoseL/MLec ca. I23o/ca. 1275 RutebF 3«q. I3es. SGillesP 4«q. i2es. SLouisPathD 1303 0 SMathVatE ca. 1200 0 SThomGuernW2 ca. 1174 SaisnM fin I2es. SermMaurR iert. I3es. SermOyezT 2em. i2es. SiegeBarbP iert. i3es. SyraconS ddb. I3es. TurpinBrianeM ddb. I3es. VengRagF ddb. i3es. VillehP ca. 1210 ViolB ca. 1228 YderG iert. I3es. YvainF ca. 1177

Reprdsentation des differentes catogories litteraires Les chansons de geste du cycle de Charlemagne sont sur-repr6sentees dans ce travail: Dreyling a surtout dopouille ces chansons et nous avons ajoute

ce groupe ChGuillM, MonGuill2C, etc. D'autre part, toutes les chansons que Drey ng a άέροιιίΐΐέεβ n'appartiennent pas a ce cycle; p. ex. ChevCygneBruxR, GodBouillBruxR, AntiocheP, etc. Mais meme compte tenu de cette orientation des depouillements, on constate que l'emploi des expressions d'une valeur minimale est plus frdquent dans le cycle de Charlemagne (au sens large): dans AnsMetz il y a une centaine d'attestations (tres frequentes: parisis et denier], dans SaisnM trois douzaines, dans BaudSebB au del de cent (tres frequentes: boaton, denier}, etc. Qu'on les compare a quelques romans arthuriens: AtreW alie, cenele, car tie de pain, angevin, [escuele en var.], denier, fraise, maaille, prunele; CheviiEspF maaille, nois porrie, pas; FergM cenele, cerise, bouton, gant\ GligloisL maaille, denier, roncbi; HunbautB uef, uef d'aloe,paille d'avaine, trait de croie, pie ne demi, pot de cendre, pas, ail·, YderG poire, pel ne raim; MeraugisF aucune. Nous ne voulons pas tirer des conclusions h tives de ces quelques chiffres, mais il semble que les expressions d'une valeur minimale, bien que tres attest£es dans toute la litterature ancienne, soient particulierement repandues a l'interieur de certaines traditions litt raires. - II semble noimal que des textes religieux ou moralisants soient relativement pauvres en expressions affectives de ce genre. En effet, CiNDitB1 (traduction!), ElesS2, PurgSPatrHarlV, SLouisPathD, SMathVatE n'en contiennent pas du tout et AngDialGregO (20232 v.) a seulement esperon, festu (z χ), fie (2 χ), maaille (3 Χ) et pie. Mais la aussi le statisticien aura des surprises: le petit texte religieux SermOyezT, poeme moral de 1920 vers, de la deuxieme rnoitio du douzieme si cle, docrivant entre autres la futilite de ce monde, contient treize expressions avec, pour chacune, un seul exemple: alie, angevin, cholet, de, doi d'un gant, grape, maaille, noiz, pesche, pois, prune, rate (-> ROIE), vesce. MenardRire p. 588 tire de son relevo les conclusions suivantes: «les formules pittoresques ne sont pas tres repandues dans le roman couitois... Dans les romans antiques les negations pittoresques sont insigmfiantes. Signe de rupture avec la tradition epique! Mais, dans la deuxieme moitie du XIIe siecle, plusieurs oeuvres montrent quelque go t pour de semblables r forences concretes: le Roman de H rn en compte 7 exemples, Eracle 8 exemples, Florence de Rome 9 exemples, surtout le Roman d''Alexandre 31 exemples. Exception faite a'Eracle, c'est l'influence de Fepopee sur ces recits qui explique l'apparition de ces tournures.» (cp. -> p. 33).

Comparaison implicite et explicite; la nature du comparant et du comparo L'utilisation d'expressions d'une valeur minimale, pour minimiser Timportance de quelque chose et poui renforcer la negation, est au fond un precede de comparaison: une chose (le compare) est mise en relation (est compare) avec un objet de faible valeur ou d'usage tres courant et ordinaire (le comparant) : par exemple, un heaume est compare un bouton. Cette comparaison 8

peut se faire de fac,on explicite, c'est-ä-dire moyennant un mot comparatif tel que comme ou que (plus que, ausi que, si que, tant que, etc.), par exemple son heaume fent comme une brancbe d'olivier ou le chevalier ne le craint plus qu'un agneau, ou de fagon implicite, sans mot comparatif: il ne le craint un bouton. Les comparaisons explicites peuvent ressembler aux comparaisons implicites, surtout si elles contiennent des termes qu'on retrouve habituellement comme expression d'une valeur minimale. (C'est ce qui a amene Dreyling ä ne pas distinguer les deux categories.) Nous avons rejetö de notre etude les comparaisons explicites, car il n'y aurait pas eu de critere objectif de sdlection; nous aurions du retenir toute comparaison ayant un comparant de valeur depreciative quelconque, p. ex. komme nu (oppose ä l'homme arme), roncin, porcel, gaignon, mastin, agneau, raim (sä lance brise con .1. rains de seü), fumee, etc. (nous n'inventons pas ces cas, Dreyling a releve ces mots dans des comparaisons explicites). Mais il y a une difference plus importante entre les deux categories. Dans le cas de la comparaison explicite, il y a un lien reel entre le compare et le comparant: l'escu desront con .1. rosel pele veut dire que l'ecu cede au coup comme cederait un roseau; l'image serait sans valeur si disait p. ex. Pesctt desront con .1. pois (ou anel, ou gant\ parce que le pois (anel, gant) n'evoque pas l'idee de pouvoir se rompre facilement. On diiait au contraire sans hesitation l'escu ne vaut un pois (anel, gant, rosel) : le comparant est librement echangeable tant qu'il concerne un ob jet courant; il n'y a pas de lien direct entre le comparant et le compare18). Le classement onomasiologique des expressions d'une valeur minimale (p. 235-251; cp. la notice p. 29-32) fait voir la predilection de certains domaines pour le choix du comparant. Les chiffres (v. p. 318.) montrent que la flore et la faune sont les plus favorisees, ensuite, les monnaies. Assez frequentes sont les designations de vetements et d'etoffes et toutes sortes d'objets appartenant ä la vie quotidienne; plutöt rares (et toujours motivees) sont des denominations de personne: ferne, geudon, gaiton, chamberiere, *charboniere, bergier. Le plus souvent, il s'agit de petites choses de peu de valeur: fueille, baton, grain, alie "alise", mesle "nefle", cenele, paille, navet, feve, orfie, plume, vairon, haire, cbasel, escuele, astele "eclat de bois", maaille. Cette faible valeur peut etre relative, le roncin p. ex. est piecieux en soi, mais est peu apprecie ä cöte du destrier1'). La meme remarque vaut pour somier. Le ") Apres coup, il nous semble que d'un point de vue sdmantique, il peut y avoir des cas qui rendraient difficile une docision; si la distinction en comparaisons explicites et implicites parait trop rigide, eile a l'avantage d'etre claire. - TL montre un sens assez fin de cette probldmatique (cp. -> p. 45.); pour gaste/, p. ex., il a reuni des comparaisons explicites et implicites avec l'indication «in Vergleichen [= expl.] und als Minimalwert [= impl.]». (Nous avons conserve les comparaisons explicites dans les notes ou dans des articles pourvus de parentheses pour ne pas les perdre entierement de vue.) le ) Bien que roncin puisse ä l'occasion designer un destrier; mais utilise comme expression d'une valeur minimale, c'est le sens de "rosse", "cheval de charge", qui prdvaut.

geudon "soldat de pied" est mdprise par rapport au chevalier, le chien par rapport ä l'homme. Souvent on emploie des d6signations de choses superflues comme *penaz "panache", pene,fresel "garniture frais6e d'un vetement", fardet, anel, et, tout simplement, des choses tres courantes, qui rendent ridicule le compare par le fait meme d'etre ordinaire, banal, comme ßor, pome, Us, arondel, angtiile, lart,formage ctpe/ifo»20'». Cette derniere caractdristique jumelee sans doute au besoin du poete d'innover (v. les chapitres suivants) explique l'emploi de denominations de choses cheres comme grue, cisne, casingan "etoffe riche de soie"21>, ertnin, säble "fourrure depeau de la zibeline", anel d'or, safir, et les monnaies d'or: besanf, florin, mangon et tarin. Du cöte du compare, tout est possible. On peut nier, minimiser ou ridiculiser la valeur, l'importance, le bien-fonde de n'importe quoi. Pour donner une idee de cette diversite, nous avons releve (en simplifiant les choses) les genres de compares de trois lettres prises au hasard de l'ordre alphabdtique des mots traites, soit N, O et S: l'avoir (richesses, butin, terre conquise) vient en tete avec 30 attestations (p. ex. Ne m1 est remez vaillant un sac), suivi deshommes (chevaliers ouautres) quisontpeuestimos: 25 attestations (p. ex. Je ne pris pas .1. don de sei Homme qui est st gar$onnier); armes de defense: 21 attestations (armeüre ne U vault .1. samis); actions n; ce qui est dit 7; savoir 7; succes dans la bataille, au .siege 6; perte dans la bataille 4; peur 4; mort 4; choses de ce monde 4; dieux 4; menaces 3; guerre 2; forteresse 2; aide 2; amour 2; plaintes 2; force ; coups ; blessures i; poids d'une arme i; feu ; metier ; accompagnement ; temps de vie ; vetement .

L'affectivite des expressions d'une valeur minimale Jusqu'ici, nous avons retenu comme criteres pour la reconnaissance d'une expression d'une valeur minimale l'absence de mot comparatif (v. p. 8s.) et l'interchangeabilite libre des comparants. Mais ces criteres ne suffisent pas pour exclure p. ex. rien: l'escu ne vaut un bouton est asse2 semblable ä l'escu ne vaut rien. Au contraire: rien peut servir de pierre de touche pour reconnaitre les expressions d'une valeur minimale: dans une phrase ayant le meme contenu symbolique (d'apres Bühler), l'expression bouton, gant ou denier doit 2

°) Le commentaire de Wagenaar, Etude sur la negation p. 74 (v. -> p. 25054) n'est pas convaincant: «II va sans dire qu'ils [les auteurs du m. ä.] ont puise dans la vie de tous les jours; or, le num6raire comme moyen d'dchange dtait peu connu au XIIe et XIIIe siecles; on payait le plus souvent en nature. Voilä pourquoi tres froquemment le "compliment de prix" des verbes nommos ci-dessus [vaier, preciar . . .] est un nom de fruit ou de ^gume.» 21 ) Dans le cas des tissus fins et chers, qui se trouvent le plus souvent comparos au harnais, il est dvident que leur valeur de protection centre un coup d'ipoe est nulle, plus faible encore que celle d'un gros tissu. - Cp. p. 12 ss. 10

pouvoir etre templzcae par expression non affective rien (ou pas du tout, etc.22)) :je n'ai conquis vaillant un bouion = je n'ai rien conquis; /'/ ne le prise un bouton — il ne le prise pas du tout, nullement; tout le tnonde ne prise maille — il ne prise absolument personne. Ce qui distingue les deux modes d'expression, c'est le contenu symptomatique qui s'ajoute avec I'expression d'une valeur minimale, done I'affectivite. A la multitude d'expressions affectives s'oppose un nombre tres restteint d'expressions non affectives. C'est la la clef pour la comprehension de cette affectivite. L'inventaire illimite des expressions affectives est constitue par des mots ayant encore leur pleine valeur semantique. Le compare se voit en face d'un comparant portant son plein sens, I'armure en face d'un tissu de soie, le chevalier en face d'un navet, les dieux en face d'un pois chiche, d'oü la tension affective. Les moyens grammaticaux d'expression d'une nullite (inventaire limite) restent sans couleur: le chevalier ne vaut rien, c'est-a-dire, sa valeur est tout en has sur 1'echelle hieraichique, au zero. A la comparaison affective, concretisante, s'oppose une comparaison grammaticale, abstraite. Des le debut de l'histoire du francais, des mots comme rien "chose", pas, mie "miette, petite partie d'un corps solide" (comme en latin dejä) ou point etaient moins concrete, moins tangibles que p. ex. noix et cbicbe, ce qui a favorise leur grammaticalisation et, parallelement, leur perte d'affectivite23*. De ce qui precede on peut extraire une definition de I'expression d'une valeur minimale: eile est constituee par une designation d'un objet de faible valeur ou d'usage courant (mais cf. p. 10 et 12) utilisee comme comparant dans une comparaison implicite et renforcement de la negation 24 > (elles doivent appartenir a un inventaire illimite, ce qui exclut les expressions grammaticalisees). Bien des exemples montrent une m o t i v a t i o n directe du comparant, c'est-a-dire que son choix est suggere par la nature du compare, p. ex. I'armeiire ne vaut pas un samit, armes qu 'il oif ne valuit .1. veil tamis, li haubers del dos ne li vaut .it. tapis, les ricbesses ne valent pas un denier. De telles motivations directes sont particulierement frequentes dans le domaine des tissus et vetements (compares ä des armes de defense), dans celui des monnaies (comparees a des biens) et dans celui des mesures (comparees ä 1'etendue

Dans des phrases hypothdtiques ou dubitatives ou rdgies par un verbe de volontd la formule non affective remplacant I'expression d'une valeur minimale est plutot He . . . quoi que ce soit, p.ex. N W ne stet. . . siJoe vail un butun HornP 243 5; Ne devriez ... penser Qu'i meissions trois deniers monees (GarLorrP I 6,8) = "ne croyez pas que nous engagions dans cette affaire quoi que ce soit"; Dehe ait qui li donra Ne qui pour li .1. oef, ne pour vous, enfera (DoonMayP 2091) = "qui pour lui fera quoi que ce soit"; rims ne tient a sa part Qui vausist un oef'degeline RobDiableL 3595, v. p. 21. V. ä ce sujet R.Martin, Le mot «rien» et ses concurrents enfranfais, Paris 1966 (pour le «processus de grammaticalisation» ib. p. 195-206). Pour un emploi positif, cp. p. 22. II

d'une terre)25). Malgre cette motivation, il s'agit la de vdritables expressions d'une valeur minimale: tous les criteres etablis ci-dessus restent valables: l'interchangeabilito, l'absence de mot comparatif et la possibilite d>ins rer rien ou pas. Notons que peut remplacer une designation d'une mesure par n'importe quelle autre expression, mais non pas 1'inverse: on peut remplacer p. ex. dans de sa terre n'aura plein pie, plein pie par (vaillant) un bouion, mais non pas bouton par pie dans son heaume ne vaut un bouton. (Nous avons note la motivation directe d'une expression tant dans les articles que dans le classement onomasiologique peut voir rapidement quel compare a favorisd le choix de quel comparant.) Les moyens de renforcement de I'afFectivite Toute image tend ä s'affaiblir. L'emploi frequent des expressions d'une valeur minimale pas (passus), mie (mica), etc. jumele ä la faible force concretisante de ces images (v. ci-haut) a favorise leur grammaticalisation2*). Les expressions 6tudiees ici n'ont jamais perdu leur affectivite, mais nombre d'entre elles sont devenues toutefois monnaie courante en ancien frangais, de sorte que leur expressivitd s'est affaiblie. II est probable qu'une expression frequemment utilisee comme /'/ ne vaut un baton n'evoquait guere plus que // ne vaut rien. Pour renforcer, rajeunir Texpression, plusieurs procddes etaient possibles: choix d'une image nouvelle ou plus forte; dedoubler 1'image; adjoindre un adjectif (aussi un adjectif possessif); considdrer une partie seulement d'un objet; pieciser la quantite; elargir 1'image. Tous ces moyens sont propies ä concretiser 1'expression, a rendre tangible 1'image, ä rappeler sa valeur propre, bref, ä recharger 1'expression d'affectivito (le fait que 1'expression devient plus longue sert d6ja ce but). Nous avons vu plus haut (p. 10) que le comparant pouvait tres bien designer une chose d'une grande valeur sans que la comparaison du compare avec une valeur minimale soit compromise. Cette contradiction apparente s'explique par le fait que le procada du renforcement de la negation par une expression d'une valeur minimale avait pris une force paradigmatique: le renouvellement motaphorique ne se fait pas necessairement dans des aires nouvelles, mais souvent aussi par dorivation synonymique. C'est ainsi que denier, atteste depuis la Chanson de Roland, et de loin 1'ex25

) Mais meme les mesures peuvent se comparer autre chose que des surfaces ou des distances, v. dor, dot, etc. **> Cp. V.Väänänen, "Mdtaphores rajeunies et motaphores ressuscit6es", VIII Congresso internazionale di studi romanzi, Firenze 1956 (p. 471-476), p. 471: «Les mots, s'ils ne sont pas des signes purs et simples, ont tendance a le devenir. Les figures de langage elles-memes n'echappent pas ä ce sort. Aussitot crdees, pour peu qu'elles s'implantent dans la communauta linguistique, elles sont suJettes a 1'usure, la devalorisation et a I'abstraction.» V. aussi H. Sperber, Über den Affekt ah Ursache der Spracbveränderwg, Halle (Niemeyer) 1914, qui va dans le meme sens. 12

pression la plus froquente en ancien frar^ais (environ 800 attestations), est sans doute ä l'origine d'une longue sdrie de dorives synonymiques: tout d'abord parisi(s) "denier frappe ä Paris", atteste 120 fois (des ca. 1160) et angevin, atteste 59 fois (2et. i2es.), ensuite d'autres designations de pieces de monnaie de la valeur du denier, qui sont moins frequentes: romoisin (14), *baslois (12), tournois (10), *pujois (6). La tendance vers l'innovation fait les auteurs se servir de d6signations peu connues et qui ne deviennent jamais vraiment populaires comme renforcement de la nögation: mansois "denier du Mans" et poitevin ne sont attestes que deux fois, badois, chartain, genevois, marchois et orlenois une seule fois (ici s'ajoutent sans doute aussi/or/ 2, liejois 2, nantois z,ferdin 2 etfer/in 10, qui ont du avoir approximativement la valeur d'un denier). Courants sont aussi denree "valeur d'un denier; chose qui vaut un denier" (89, dep. mil. i2 e s.)et demie "demi-denree" (18). De denree a ete dorivo ä son tour poitevinee (i) et maailliee (3). A partir de denier, le choix d'une plus petite monnaie comme valeur minimale n'etait que naturel: maaille, la designation la plus courante du demi-denier, est attested 67 fois depuis le 2e tiers du i2 e siecle. Maaille est ensuite a son tour a la tete d'une nouvelle serie de designations de monnaie de la meme valeur, comme cbartaine 3 (qui derive sans doute parallelement de chartain}, poitevine 3 (< poitevin), *biauvaisine i et *baslesche (< baslois), aussi obole 4,pujoise 3 ( < * *9°**)> angevine 4 ( < angevin), abenge i, et d'autres petites pieces comme mince i, mite 5, neret i,parti i, targe (?) 2. C'est alors ä l'interieur de ce meme paradigme qu'il est possible de choisir un objet de grande valeur. Besant, une piece de monnaie d'or de la valeur de 120 deniers, se trouve en effet parmi les douze expressions d'une valeur minimale les plus fr6quentes, eile est attestoe 70 fois (ä partir de ca. 1167). Besant a ensuite entraine d'autres pieces d'or, comme le tarin (atteste" dix fois), le mangon (3) et le. florin (i). Le choix d'une teile expression rajeunit 1'image, la grande valeur renforce la tension affective et augmente le ridicule. Le fait qu'elle est liee au paradigme motaphorique exclut toute erreur d'interprdtation2'). II est probable qu'un tres grand nombre des nouvelles creations s'intfegrent de cette fagon dans un paradigme. Le classement onomasiologique (p. 23 5-251) sert aussi ä la reconstitution facile de ces series. (Cp. ci-dessous le renforcement de Paffectivite par des adjectifs. La aussi on peut observer la crdation de paradigmes synonymiques, comme uef pett (47 attestations, dep. mil. i2 e s.) > ailpele (31, 3 e t. i2es.), pomepelee (12, fin 12*5.), etc.) Une des forces motrices de la derivation synonymique est evidemment la necessitd de la rime (bien que ce principe seul ne pourrait pas expliquer les söries ä rime identique comme estampois, liejois, nantois, badois, *baslois, genevois, mansois, marchois, etc.). Celle-ci a sans doute contribuee ä la variation ") MonardRire p. 586 cite besant, sans doute de £19011 automatique, dans une sine de «menues pieces de monnaie». Cp. Perreur semblable de Schultz-Gora pour tarin, -> p. 223 2.

de la serie fueille + compliment qui a iti tres productrice: 20 unites avec seulement 36 attestations en tout. Fueille -\- complement est le moule dans lequel le complement varie selon la rime et forme un paradigme secondaire. Le materiel ne permet pas de döceler des paradigmes tertiaires, le besoin de la rime semble avoir eu plus de poids que le choix du compldment selon un champ onomasiologique. On releve fueille de bois une fois,/. de raim i, f. d'un sarment i,f. de ros i;/. de pin \,f. d'un noier \,f. d'une coudre \,f. de more , f. depeschier i;/. de cive \,f. de rafle i,/, de chol i,/, de mente 5;/. d'ortie z, f. d'ierre 4,/. de ceüe i, f. d'un seü $ , f . d'unseür , f. d'aubor ("cytise") i;/. de lis 5,/. de mauve i;/, de mai ("branche coupee en mai") i. H y a des series semblables pour raim, grain, coe, pan, etc. Le besoin de renforcer constamment l'affectivito afFaiblie des images for5ait les auteurs ä faire toujours de nouvelles trouvailles, ce qui explique le fait que sur les 423 mots releves en ancien fran9ais 59 sont attestes deux fois et 215, soit la moitiö, une seule fois. II va de soi que le principe de la ddrivation synonymique n'est pas applicable ä tous ces cas souvent forg£s ad hoc. C'est alors ä l'interieur du seul cadre donne par la negation renforcee que la creation a pris toutes les libertds. L'emploi tautologique est agalement propre a rehausser l'affectivite. Nous rencontrons frequemment maaille ne denier, aussi obole ne maaille, une fois un solferlinc n'une maalle (TristBerM* 3980), presist.1. estrelin, Non voir le quart d'un seul ferlin SEloiP p. 109^3 et pomme a cötd de noiz (valeur plus faible):y> ne craing mais huit komme, Qui nous face assault, une pomme, Non, une noix MirNDPersP XXVIII 259 et quaille ä cöte a*aloe (ä l'oeuf plus petit): Cilne vautpas quine la (la Vierge) loe Un oefde quaille, non, d'aloe (var. q. ned'a.) CoincyIl20K 768. Ce procdde est frequent dans le domaine des mesures comme p. ex. demi pie ne plain dour. Le moyen le plus frequemment utilisö a cette meme fin est Tad j one t i on d'adjectifs. Certains sont melioratifs comme hermin petifon "vStement de fouirure d'hermine" JerusH 7992.61 SaisnM 1844, beloefde coc CoincyIl29K 74, biau festu CoincyIl34K 575, pain bulete "pain fait de farine finement tamis6e" GalienS p. 348,10, moton eras JerusH 84, eras [fromage] AlexParA I 2604 var., Explicit Marcoul et Salomon Qui ne vautpas un grant etron MarcSalM 151, deus biaus boutons CoincylluK 148, bouton noiett ChevCygneH 3722 et bouton entaillie GodBouillH 377428>, d'autres adjectifs pre"cisent sans apporter un jugement de valeur comme denier monee (tres fr6quent), denier romaisin Vanj. Vaspasien Gdf, maaille biauvoisiene Coincyl43K 432, paile ploie RCambrM 1473, pe/ifon velu AliscW ii37a, ail, poire, pome, uef pare(e) (frdquents, sauf poire paree: AliscW 3988 var.), ail, pome, uef, tros, pele(e) (frequents). C'est ici qu'il faut peut-etre aussi placer l'adjectif plein, si froquent, et m6me de rfegle, aupres des d6signations de mesures: plein , dot, dor, etc.; cp. la notice concernant -> GANT, p. 1365. 14

Mais la plupart des adjectifs employes sont pejoratifs29>: viez doublier CoincyIl34K 49, viez mouffle CoincylioK 528, viez moufle CoincyIi9K 554; CoincyIl29K 426, viez chanevaz SaisnM 2319, vielle chamberiere AliscW 1456; FierK 1270, deus viezfestus CoincyIl34K 1786, .j. vies escuele AtreW 4381 var., deux pignes viex SaisnM 6851 var. (->· PEIGNE), deus viez peles CoincyIl25K 230, viez plomee GGuiB I 5788, viese potente BaudSebB III 637; ail, poire, pome, uef porri(e) (frequents), nois pourie ChevuEspF 6154, sarge porrie GaydonG 9139, pari fust GautArrErL 1869, soucbe porrie SaisnM 8012; poire mole ViolB 6455; pots, uef baten; faus bouton CoincyllgK 2943, faus doublier CoincyIl34K 49 var., denier faus ViolB 5 3 5 8, fausse chartaine HerbCandS 1829; esperun roille SAubH 1009; denier abatu MonGuill2C 3940 et EnfGuillH 1592; mouton escorne DoonMayP 11460; mite troee "petite piece de monnaie de cuivre trouee" GuillMachC p. 4i7 30) ; deux povres pugoises (-> PUJOISE) SEloiP p. 75b31>, povre cevestre RenM IX 1596, povre castaigne RenMontM 414,11; ne donnons (disent les femmes) des hommes une petite tnaille GilMuisK II 196,1, [petit parisi ChronGuesclC 19843: v. p. iSinn], nois petite VengRagF 887, petit pet MontRayn VI 91,42 var.; aloe plumee DoonMayP 8530; 8872, pertris plumee DoonMayP 8548; poire sauvaige AuberiT 183,27; furnier ennegie Coincyl42K 518 (-> FEMIER); berbis brehaigne ContPerc*TW 11188; etc. etc.82). Parfois l'auteur donne plus de saveur encore a son image en utilisant deux adjectifs: un pain bulete est dejä tres fin, mais un blanc pain buleti (HuonR 1929) Test encore davantage; plus pejoratif qu'un vieux gant est un vies [gant descousu] AliscW H37a [var.]; on dit des pecheurs: »n malvais panier sanz anse Ne prisent chose f'on leur cont CoincylioK 634; chien, metaphore tres usee pour designer Phomme, devait etre revalorisee: Mahon ne vauf pas .1, ort mastin puant GaufrG 8756; viell cbien recreü AliscW p. 358,27 var., aussi viel chat effondre AliscW I2o6d var.; l'image usee de la pomme pourrie se trouve rehaussee dans orde pome porrie RomPast I 49,56; etc. Dans quelques cas rares, l'image a et6 concretisee a l'aide de l'adjectif possessif: Qu'il perdist par peresce le pris de son soler VoyAlexP 288, Je nepris tout son avoir pas mon soller MoniotParD 199,37; se g'i perf nis plain menoeil BodelNicH 536; de sä ferre n'avrez ja plainz voz ganz HerbCandS 5885, n'ea a plain son gant ib. 9650, N'en (de la tour) abatriez mie p [lain] vostre g[ant] MortAymC 1703 var., nul myracle . .. Ne prisent mie leur s viez ganz CoincyIl3oK 576, S'il est de cheus de I'ost ne donroie mes gans GuiNantMM 2549; N'iroitpas vosploinpie fors de son raigne AspremRK 169,6. Adjectif demonstratif: fueille de eel rain GuillPalM 6333. Un autre procedd est celui de ne prendre en consideration qu'une partie d'une chose: unpou de croje JMeunTestP 1476 (ed. M 1496: trait de croie}; *·) ) 31 > M >

Cp. en it. non avere un vil lupino VRo 11,191. Cp. it. non dare un soldo bucato, Trieste no dar, no valer mezzo soldo sbuso, VRo 11,191. Cp. it. non avere un povero quattrino VRo 11,191. Pour la creation de paradigmes sjrnonymiques chez les adjectifs v. ci-dessus p. 13.

lesche de pain SyraconS 40, morsel de pain BaudSebB VIII 222, piece de pain BaudSebB I 868, quartie de pain AtreW 4199; quarter d'un espron AliscW 5601 var., quartier d'une nois AntiocheP VIII 822, fueille, raim, raincel, . . . de cive, Us, sarment, etc.; pan d'un auqueton AnsMetz, d'ungarnement AuberiT 109,17, etc.; pene d'un mantel AdenBuevH 3728; noel d'un soler mfr. ChronGuesclC 9032 var. (->· NOIEL), oreille d'un souler GaufrG 5648; couture du gant OtinG 5 85; ele d'une geline, d'un pinion, pijon,pluion, etc. v. -> ELE; etc. - On trouvera facilement les expressions de ce type ä I'aide du classement onomasiologique. Tres efficace pour augmenter l'affectivitö d'une expression est la sp6cification et la precision d'un terme a I'aide d'un complement determinatif: poire d'une branche GodBouillH 2654; bouton rouge d'aiglentier Jubjongl 138, boton de haie MonGuill2C 5 51 et AliscW 6246; grain de froment, de bate, etc. v. GRAIN, espi de forwent (3 att., -> ESPI); double d'un samin FierK 1657, faille d'un samis FierK 1706; pierre d'un berfroy BaudSebB XVIII 144, pierre de eroie CoincyChristO Z46o;froumaje enflssele RCambrM u8j;faus denier de plon MaugisC 3554, denier d'argent mfr. ChronGuesclC zozjj;maz ("mat") d'une viez cogue SynagEglS 5 9; uefd'aloe, de blarie, caille, coc, geline, poille ->· UEF ; etc. (v. classement onomasiologique). La precision de l'image peut se faire aussi ä I'aide d'un complement elargi, comme le montrent les exemples suivants: Ne It valut It hiaumes une escaille Qui dou poisson chief jas quant on I'escaille EnfOgH 5419, vaillant une grape Maure a manger SermOyezT 1223, Tu ne vauspas l'estrain sor quoi tugis GarLorrP II 133,22, n'en (de ran9on) fud prise maaille Ne chose nee qui la vaille, cele foiz, ne creature AmbroiseP j 343; Jou n'ai plus denier ne maaille Ne qui lepoist ne qui le vaille RigomerF 2357; n'ot.. . Qui vausist un mantel de neuffore AioPN 1227; Ne vaudroies mie tostee De pain d'orge ou de pain d'estoupes DenierBrebis J 268;// vaulroit mieulx morir . . . C'un pierdist seulement le tieste d'un mouton, La ciervelle et lesjeux qui ly sont les lefron GodBouillBruxR 766o33>. Parmi les renforcements de I'affectivito, on devra compter egalement les diminutifs, p. ex. (raim >) ramet / raincel / raincelet, (mesle >) meslote, (mors >) morsel. Mais dans des cas comme noiz / noisete ou cive / civele, il y a une difference de sens qui a probablement empecho 1'auditeur d'y reconnaitre une dorivation diminutive et de sentir un regain d'affectivite. Normalement, 1'expression d'une valeur minimale est accompagnee de 1'article ind fmi ou, plutot, du n ombre un. L'article defini est tres rare34*: Tels bobanz ne vaut pas la briche Jubjongl 89, Nul assaut ne doutent la briche GGuiB I 3261, Le peril ne doutent la bricheib. II 933, Ne preise quanqu'il voit la poire d'une branche (favoriso par le complement: plus froquent) GodBouillH 2654, les poires molles 1647 Loret; 6galement 1'absence d'article est plutot rare: Touz voz Francois ne valentpas maaille CourLouisJ 2418 (et plus souvent sous -> MAAILLE), Ne vaudroies mie tostee De pain d'orge . .. DenierBrebisJ 268, Telzgens ne valent pas poire DeschQ II 220,182, Escus ne It vaut eschaloingne M M

) Cp. en it. non aver un quattrino per far cantare un cieco et semblables, VRo 11,200. > Cp. -> FIE, note 5.

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CarCharL 476 var., etc. (v. surtout sous les denominations de mesures). On trouve au contraire tres frequemment le nombre deux®'}. TL 2,1846,6 ne donne que trois attestations de «deus als unbestimmte kleine Zahl» (a deus risjetes;faie deus paroles u trois o li parlees; deux petis mos), mais il semble que dans toutes nos attestations, deux est ä considerer comme petit nombre indefini. Dans les cas (majotitaires) oü le pluriel d'une expression s'adapte ä l'assonance (un ailjdeux aus) ou a la rime (un espi, deux espis />>), le choix de ce nombre n'est pas tres significatif. Mais a l'assonance (sans variation vocalique au pluriel) et ä la rime, dans le cas de mots se terminant en -s dejä au singulier, deux a ete prefere volontairement ä un: deux parisis (36 attestations3*)), deux noiz (19 fois deux, 16 fois »ne), deux tournois (tiois attestations), pois, mensois, etc.37> - Egalement trois peut etre un petit nombre ind£finiss>. Nous le trouvons choisi independemment de la necessite d'un -s du pluriel: .in. neres (var. noix) Ne prise vos dis PelVieS 5 5 5 5 ; » » gar^on qui ne vault pas trois mailles 1372 DenFoulB1 III 5,15 (texte en prose!); .111(1). denies Aiol2N 10909 (ed. F 10911 Mi. deniers; ä l'assonance); .///. dez ParDuchG 3045 (asson.); trois deniers monees GarLorrP I 6,8 (asson.); ./7/. deners monee JerusH 2483; trois maalles valiant AspremwB 8008; trois nois ContPerc4xW 13 734. (Necessite par la rime, mais prefere a deux: troi besans AntiocheP VIII 872, Mi. michet RoseMLangl 4979 var., .///. pipes RoseMLec 5024.) - Quatre, assez rare, a pu etre choisi par necessite du metre: Ly ung ne prise l'autre qui vaille .1111. pois HugCapL 3537, leur loy qui ne vault .iiij. des BastC 1411, .iiij. des BaudSebB IV 381, qatre deniers AspremwB Szoz,ge n'ai de vostre mestier Vaillant quatre deniers apris HaimBarW 97, En [la] bataille deit estre forz etfiers, Ualtrement ne valt .1111. deners RolS 1880 (— RolpM 1878 .////. deniers}, quatre deniers CourLouisL1 179, aussi ChötifsH p. 245, ElieF 750 (ä l'interieur du vers), OgDanE 2678, GuiBourgG 38, AyeB 1840, AioPF 1140, .iiij. mittes FroissS II 350,68, Ne vos lairont de terre quatre pies mesures AntiocheP II 418. - Sans aucune necessite extdrieure, le nombre six se trouve dans BaudSebB X 689: Riens plus ne vous demande qui vaille .vj. tournois, tandis que dans BoursePlaineM 241: Une hiraudie . . . Qui ne valoit pas .VI. (var. .V.) deniers, la rime a necessite le pluriel. - AnsMetzNG 639 ce (l'aide) ne vaut quatorze parisis, a probablement ete choisi pour des nocessites de metrique89*. ") Cp. pour les chiffres comme moyens d'expression de l'intensiti A. Dauzat, "L'expression de l'intensitd par la comparaison", FM 13 (1945) 169-186, surtout p. 18355. M ) A noter que ce cas est particulier: il y a un singulier parist et parisis; il est ovident que certains des exemples de deux parisis sont en fait des attestations de parisi au pluriel, mais nous les avons reunis arbitrairement sous parisis, la forme la plus frdquente. 87 > L'attestation // (le heaume) ne U valut eh de .II. perdriz (DoonMayP 8482) est surprenante. **> Cp. en it.: or non valete in arme tre fiorini, non valere tre lupini, tre ceci, VRo 11,193. 8B > Cp. RauschmaierZahl qui fait mention des chiffres un (p. i) et deux (p. 5) employes avec l'expression d'une valeur minimale, ainsi que SchultzZahl qui enregistre un denier etc. (p. 8) et quatre deniers (p. 30) dans la Chanson de Roland.

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L'intensite de I'affectivite se voit accrue aussi avec l'emploi de la fraction demi qui se tiouve tres frequemment jointe ä des designations de mesure (oü demi se trouve alors en opposition ä p/ein): Ne n'en (des terres) tendra plain doi m demi pie CourLouisJ 229, N'i a de terre demi pie Qui delivres seit ä combatre BenTroieC 12838, etc.; n'avra I'onor Ne del reiaume demi (var. un plain) dor BenTroieC 28314; etc. Semblable: N on prisie quant il of dit la moitie d'un bouton GuiNantvM 856, motte d'un bouton PrisePampM 39, la moite d'une alte FlorenceW 2124, le quart d'un seulferlin SEloiP p. 10915,4. Cp. l'emploi de seul qui intensifie la valeur minimale: n'enportera La vaillance d'un sol [mellent] (-> *MERLENC) FergM 3310; frdquent avec les designations de monnaie: .j. soel tournois BaudSebB XVI 671; XIX 418, un tout seul parisis attestd plusieurs fois dans BaudSebB, etc. (v. surtout DENIER). Cp. aussi nul dor SCathManF 42, nus bezans RCambrM 3927, nisun esperonal AlexParA III 1882, etc.

Quelques aspects syntaxiques Les expressions d'une valeur minimale sont liees au compard par un verbe exprimant le tertium comparationis: la valeur, Pestime, 1'importance, la quantite, etc. La comparaison s'etablissant ä un niveau tres bas, minime, pres de 2610, eile est ndgative de par sä qualite et sert ä nier ou minimiser la valeur, 1'estime, etc. du compare. Le comparant de valeur minimale renforce Penonce negatif de la phrase. C'est pourquoi les expressions d'une valeur minimale se trouvent d'habitude dans des phrases negatives, mais aussi dans des phrases hypothetiques ou dubitatives et exceptionnellement meme positives (v. plus loin). Leur integration dans la phrase se fait de differentes fagons. Quasi exclusivement, 1'expression d'une valeur minimale se trouve dans une phrase negative. La comparaison peut etre exprimde par le verbe seulement: X (le compare) ne vaut O (le comparant, soit 1'expression d'une valeur minimale). Le verbe valoir se remplace par toutes sortes de verbes. Tres frequemment il s'agit de prisier (atteste presque autant que valoir), beaucoup moins souvent de monier "equivaloir a", avoir "possddet",/or/o/ri, donner (de), douter, craindre, mais la liste peut s'allonger dans tous les sens. Le tertium comparationis n'est souvent pas exprime, il est sous-entendu; une serie illimitee de verbes est alors utilisee: aimer, peser, savoir, prendre, il m'est, empirter, etc. (les exemples qui suivent donnent une bonne idde de cette multitude): Le cercle . . , ne vaut un oef pare HuonR 6585; Siecles ne prise un oef de poille CoincylliSK 514; Ne prise deus boutons son sens RenM IV 185; Un oefporri quanqu'en terre at N'ain ne nepris CoincyL^K 364; la dolor . . . ne monte ,1. uef pele AuberiT 233,1; Ne donriens d'aus toz un oef pelt AnsMetznG 12725;

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toz sei tours Douter tiepuet un oef torne CoincyllizK 249; cis tie redoute deus oes ViolB 5981; ne les ayme .ij. des BaudSebB V 871; n'en volrent por mot faire ./'. bouton AnsMetz ms. L f°ii2 b ,2; ne laissierentpor le signe .;'. baton AnsMetz ms. L f°n8 b ,3o; Ne forfirent liflos un oef Vers la w/OvMorB XI 3285; le baubert n'enpire ./. pots de vece GodinM 17745; De raenson n'en iertja pris besant RCambrM 4069; ne It poise lo quartier d'un besant HerbCandS 2738; De cest danmaige ne m'est il .1. bouton GaydonG 9705; It feu de vo chiecle n'a de chaut une osiere Envers lefeu d'enfer BaudSeb XV 516; Ne me sot respondre un baton RenM XII 638.

Tres sou vent nous trouvons la nogation elargie par les renforcements grammaticalises pas, mie ou point (X ne vaut pas O): Cil ne vaut pas . . .Unoef de quaille CoincyIl26K 768; do/outer ne valt pas .II, besans AuberiTarbe 120,12; Deus oes ne valut mie tous li relies AioPN 4046; Princbes ... Ne vauroit mie un seul bouton SSagOctM 764; Dites mots s'il est mors . . . Nemil voir, douche dame, ne vault point miex. /'. de, En Babilone I'ont... mene BaudSebB XIV 664; les autres ne pris pas un baton SiegeBarbP 1026; Nel prise pas un oef de quaille S'il n'a dou sien ou grain oupaille CoincyIl29K 199; Vos tetifons ... Ne pris je mie unfaus bouton CoincyLj^K 335; on ne donroit pas .1. oef du remanant DoonMayP 2671; ne I'enpire pas un bouton de bate AliscW 6246; Nepeastpas un oef d'aloe Estre enire I'enclume et la cane BarbMoon I 161,70; Cil qui ne sevenf pas .II. nois Du siede, ainz vivenl d'aventure ConseilB 302.

Le tertium comparationis est inherent au verbe ou est sous-entendu par le contexte, mais tres souvent il est exprim£ (frequemment de fagon tautologique) par un compl£ment nominal comme la monte de . . ., le montant de, k pris de, la valeur de, du vaillant de, le vaillant deM), qui vaut, qui vaille, vaillisant et, de loin le plus souvent, vaillant*1). A.Tobler, Vermischte Beiträge zur französischen Grammatik, t. 5, Leipzig 1912, p. 19-23, demontre que ce vaillant represente un participe present employe comme substantif. Dans le cas de qui vaut, qui serait ä interpreter "quelque chose qui". La forme va(i)llissant serait due ä une influence de verbes comme salir, saillir (pour la forme vaillant cf. FouchePhon 598 Rem. III). Exemples (X ne vaut la monte de O; X ne vaut vaillant O): Vo lots ne vaut vaillant un oef pele AnsCattA 11496; nes prise valiant .i. oef pele AnsMetz ms. L f°65d,8; n'en donroient vaillant .1. oefporri GaufrG 6357; Ne m'en randra vaillant ,ii. oes pelez NarbS 1122; // sers n'i pert vaillant un oef de quaille AlexParA III 2281; 40

> Une fois le vailement dans le texte franco-italien PrisePampM . > La combinaison de vaut et vaillant est assez frdquente ( pour le seul UEF 6 ex.); ayant sä place dans la structure g6n6rale de la nogation renforcde, eile n'otait pas vraiment sende comme tautologique. - Cp. Or n'aije mais vaillant qui vaille .ij. festus BaudSebB X669.

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n'i querra vaillant .1. oef peU DoonMayP 6562; n'iforfirent vaillant .j. oef pelet RCambrM 8706; aus n'i a vaillant J. uefpele AuberiT 107,10; ne vous atme vaillant un oef peU MonGuill2C 905; ne dout. . . le Dieu . . . vaillanf .II. oes peles GaufrG 3554; de fous cbeus ne m'est vaillant .1. oef peles GaufrG 1775; n'i ot la nuit grace dou vaillant de .ij. des BaudSebB XXII 6 ; ne valt arme vaillesant./'. mantel AliscW 6002 var.; // ne U est./'. oef vaillissant de sä vie GaufrG 1048; furent en teile marison, Sans bore et sans mengnieir qui vaille un sol botton BaudSebB XII 491; ja n'arapoön .. . Qui H vaille m bei oef de coc CoincyIl29K 74; riens ne tient a sa part Qui vausist un oef de geline RobDiableL 3595; Ja n'en tendront ses ancles la valeur d'un bouton GalienS p. 14,42; Molt a ochis de Tür s ... Mes ne U ntonte le pris de .U. besans AliscW 13; Je ne vos douz la monte d'un tabor GaydonG 6113; n'i valt lor effors le montant d'un besant JerusH 1475.

Meme structure, mais negation par ne .. . pas, mie, point (X ne vaut pas la monte de O): vaillissant deus biaus boutons Ne pueent pas mesfaire CoincylluK 148; N'iforferoientpas vaillant un oefpele GaufrG 4853; Ge ties pris mie valissant un baton AspremsB1 909; Je ne te prise mie la montance d'un de GalienS p. 168,37; ne I'empira mie la montance d'un de GalienS p. 224,44.

Dans les deux exemples qui suivent, pas (mie) est placd avec le comptement: ne fist one pues de mal... T ant q'amontast pas unfestu AngDialGregO 1977; ja n'ara poön .. . [Qui vaille mie un oef de coc] CoincyIl29K 74 var.

II importe de retablir une image plus juste de la frequence des attestations des differentes possibilites d'int£gration des expressions d'une valeur minimale, car, pour les structures ä hasse frequence, nous avons plus longuement cherche des exemples. L'article UEF, duquel nous avons repris la majorito de nos exemples, compte en fait 85 attestations en tout, dont 35 du type X ne vaut (dont seulement 7 du type X ne vaut pas O); 48 du type X ne vaut la monte de O (dont 3 X ne vaut pas la monte de ). Les exemples montrent que les expressions d'une valeur minimale sont normalement employees dans des phrases ndgatives (sauf dans les cas discutes ci-dessous, p. 2is). FouletSynt § 413 souligne a juste titre qu' «il n'y a nullement la une forme de la negation». La negation repose pleinement sur ne, qui peut etre appuyd par pas, mie, point. Les expressions d'une valeut minimale sont des ^gimes du verbe, dont la valeur est extremement basse, se rapproche de z6ro4a>, et prolongent la negation. C'est cette prolonga·*) Cp. la citation suivante qui n'exprime pas (sinon formellement) une valeur minimale, mais qui illustre bien que un denier n'est pas 6gal ä nient: Qui parjure le non de Dieu pour .C. Itvres, au mains le prise-il .C. livres; qui le parjure pour .1. denier, il ne le prise que .7. denier; et qui pour nient le parjure, nient ne I'aime ne ne prise CiNDitB1 52,11. 20

tion de la negation morphemique sur un complement entierement lexical (non grammaticalise comme p. ex. pas) qui intensifie la ndgation et qui lui donne sa force affective. Etant donnee la nature lexicale de ces expressions, la presence de l'article indefini (ou nombre tin), voire defini (v. p. 16), n'est que normale et Signale une fois de plus l'absence de grammaticalisation43). L'expression restrictive ne .. . que (ou settlement) a etc utilisee (rarement: ι ex. dans l'article UEF) pour indiquer que le compare egale la valeur minimale du comparant ou est meme inferieur celle-ci, mais ne 1'excede pas (cp. MoignetGramm p. 273): X ne vaut ne que O. Exemples: Voz manages et voz esposement Neprisge tnie ne c'un frespas de vent CourLouis BN fr. 774

f ° 2 3 a ( = e d . J8 3 8); On ne vos doit mie prisier Ne que laflor d'un cerisier RigomerF 78; il ne It valut ne que .II. oes peles DoonMayP 5086; De trestot man avoir no voul il que .HI. dez ParDuchG 3045; je n'en veul avoir seul[e]mant un baton PrisePampM 2535.

A c te des cas discutes jusqu'ici, il y a une fagon particuliere (et rare: ι ex. dans l'article UEF) d'introduire le comparant, qui semble etre en contiadiction avec les autres. II s'agit de phrases formellement positives qui ont pourtant un aspect nogatif. II s'agit d'hypothetiques (Se je lor lais le **> FouletSynt § 413 a bien vu ces problemes. II dit que «ces locutions se trouvent toujours dans des phrases ndgatives», ce qu'il faut modifier, v. ci-dessous. II oppose aux expressions quantitatives, mie, point, etc., les expressions qualitatives que sont les expressions d'une valeur minimale. - Ph.Monard, Syntaxe de Γancien franfais (premiere partie du Manuel du franfais du moyen age dirige par Y. Lefevre), zeed. Bordeaux (SOBODI) 1973, § 283, se limite a la remarque «Dans les formules dopreciatives (notamment de la litterature epique) beaucoup de mots pittoresques servent a preciser et renforcer la nagation. On dit . . .». - G.Moignet, Grammaire de Γ ancien franfais, Morphologie Syntaxe, 2e έd. Paris (Klincksieck) 1976 [Init. a la Ling. B 2], p. 277, en dit: «On a affaire a un fait un peu different [de pas, point, goutte . . .] dans les cas ou la negation est renforcee par un substantif expressif et pittoresque suggerant le plus souvent 1'idee de «tres faible valeur»; avec les verbes du sens de «priser»; cf. les expressions du mapris que sont ne te pris une noiz [. ..] dans les chansons de geste. La presence de l'article un signale que ces termes ne sont pas devenus des mots purement grammaticaux.». —R. Martin, Le mot «rien» (v. bibl.), p. 180, note: «Avec les verbes valoir, estimer, prisier,... le processus negatif emprunte une autre voie encore: le compldment de prix est declaro d'une valeur si faible qu'elle se rapproche de zero.», et distingue differents niveaux des processus de negation (1: ne; 2: ne . . . point, mie, etc.; 3: ne. . . pas; 4: ne valoir / estimer / prisier . .. une not s \ un brin; 5: ne . .. rien; 6: verbe positif . .. neianf); il commente de fafon tres juste notre niveau: «La nogation verbale pleine est prolongee sur le compliment de prix, declaro si faible qu'il se rapproche de ζέΓο.». (Nous nous sommes appuyes sur sa formulation.) — Notons encore que E. Gamillscheg, Historische franz sische Syntax, T bingen (Niemeyer) T 957> Ρ· 753» tout comme MLRGr 3,7435., ne distingue pas du tout les renforcements de la nogation grammaticalises des expressions d'une valeur minimale: «afrz. pas, point, mie ("Krume"), gelegentlich auch giens "Art", gote "Tropfen", amende "Mandel", areste "Gr te" .. . ». 21

montant d'un bouton RCambrM 1319), de relatives ddpendant d'une principale negative (iln'j a.. .Qu'ieutd'avantaige la wonted''#» £o#/o» GalienS p. 299,23), de propositions substantives dependant d'une principale negative (Jou nel di pas pour ce . . . Quejou raise delvoire vaillant une denree AntiocheP VII 967), de subordonnees dependant de ainz, anfois, avant que, etc. ou d'un souhait (dabais ait), etc., qui crdent une atmosphere negative ou dubitative: Ainz me leroient trestot vif escorchier Qu'il me rendissent vaillant ,i. seal denier CourLouis BN fr. 744 f° 2j d ,39 (= ed. J 1292); Afifois en ierenf .c. mil home servie Que nos tollies denree ne demie AnsMetz ms. L f° io2c,34; Avant cb'eiisent Patens pris armes d'un bouton, En furent mort chatorfe PrisePampM 3058; Dabais ait.. . qui le doute .7. bouton GuiBourgG 940. V. MenardSynt2 § 295 («Emploi positif de certains termes negatifs»), les remarques dispersees dans FouletSynt § 353, (365), 384, 403, 416 et R.Martin, Le mot «rien», p. 196. D'autres exemples: Ja tant n'arons de raisons iraites Qu'eles nos vaillent un bouton CoincyL^K 225; N'el ne siet... si joe vail un butun HornP 1516; Tant chier lor fust vendue a desreson, Qu'il an prisassent la cbierte .j. bouton AimeriD 2164; Dabait ait... qu'en donroit ,i. baton RenMontM 226,32; Debe ait qui It donra Ne qui pour li .1. oef... en fera DoonMayP 2091; N'en feistes en France vantisson K'enportixies dou mien un soul bouton GirVianeB 147; Mezja pez n't avra . . . Tant com Tiebaut tiendra de ma tere plain dot RouH II 4326; Ja n'en avront bonte mi anchor .. . Ke en ma vie perde terre plain dor AliscW 43 8; Ne le dirois . .. Que vos m'aies der (l. del) mien tolu denree AuberiT 208,14; Qui seroit sy bardis .. . Qui oseroii a lui meffaire ung seul bouton HugCapL 5 700; pour paten fuissent demipie ne plain tour (= dour) GalienS p. 334,8; n'est persone nee Qui ait dejustete demie ne denree BaudSebB XII 295; ne se savra pener Qu'el ait del mien . . . Le vaillant d'un denier PatenUsAl 88; Vos n't feriez fant de lance ne d'espee Qui vo I'enpieriesez (le lion) valiant une dinoree GuiNantvM 1625; en Frise est la noviele alee, Que cilqui enperdra valiant une denree, Karies U en rendra RenMontM 143,33; N'i a cheli .. . Qui menjast. . . vaillant utte derree GaufrG 295; // ne soil si parier .. . Qu'il en peiist afraire valissant .j. bouton BaudSebB XV 1162; oncques ne le pensay ne eubz avission De meffaire vers vous le monte d'un bouton I4es. EnfGarB 224; Diex ne fist tel espiel.. . Que le peast gfever le montant d'un baton GarMongl ms. BN fr. 24403 f°92»,2; Nos li trairons le poumon et lefoie. Rots Loeys .,. Uen fist le don del pris d'une lamproie: N'en ienra point tant commeje vis soie RCambrM 2074; Mar en (du fief) tendre unjur un demi pee ChGuillM 2428; // vaulroit mieulx morir ... C'un pierdist seulement le tieste d'un mouton GodBouillBruxR 7660.

La valeur negative des expressions d'une valeur minimale etait si bien etablie, qu'il etait meme possible d'utiliser ces expressions dans une phrase parfaitement positive. Le compare n'est alors pas declare inferieur a un comparant de valeur minimale, mais 6gal a cette valeur qui se situe de toute fa^on proche de zero. Mais les cas sont rarissimes, nous n'en avons releves que quatre parmi nos 3888 attestations: 22

Vus l es vos veisins, Pur deus angw'ms, Jugez a murir SermOyezT 488") ; toi Qui vaut la moitie d'mferlinc RenM XIV 331 ; Son affaire a trap agregio Qui par un furnier ennegie Et par un viez buisson flori Pert paradis seferons mention Du franc due d'A.cquittaine qui cbier ot le lion Qu'encompte a safemme la monie d'un bouiton EnfGarB 555.

Les designations d e m e s u r e s s e comportent en goneral un peu differemment des autres expressions d'une valeur minimale. La designation ellememe contient un element de valeur ou plutot de quantite, de sorte que le teriium comparationis est inherent au comparant et rend facultatif un verbe ou un complement exprimant la valeur ou quantite45) : en ltd n'a pas de bien deus dote Peres9M 140; nul dur ne sens ne veit ChardryDormK 350; N'ett (du regne) tenrez mais plain pie AnsMetZNG 4219; mex volroit chascuns la teste avoir irencie, Qu'ilfuisf por Paiens une lance et demie JerusH 5286; Ne voz lairai um toise de terre EnfGuillH 1032 \ja U ne tenroit piet de terre 3 e t. i4 e s. FroissL VI 77Surtout dans le cas de demie et de denree, Particle indefini est frequemment omis : Qui enfemme seße, U n' a de sens denree BaudSebB XIII 41 1 ; Merci n'autre honte, en tot n'en a demie SQuentAlS 362. Mais aussi: Del tut n'en pout aveir li sainz une demie SThomGuernW2 2585 ; Ne vos lairai d' avoir vaillant .i. denree GarMongl BN fr. 24403 f° 45°, 5.

Les expressions d'une valeur minimale en moyen fran9ais et en francais moderne La plupart des expressions relevees en afr. ne sont plus guere attestees audelä du milieu du 14« siecle. Seulement 61 expressions sur 423 survivent en moyen fran9ais ou en frangais moderne (7). II faut cependant rectifier cette constatation immediatement: toutes nos sources importantes, TL, nos depouillements et Dreyling, se limitent a l'ancien fran£ais; Godefroy est beaucoup moins riche pour les i4e et 15 e siecles que pour les siecles precedants; Huguet et le FEW n'ont pas porte une attention particuliere a notre figure. Nous devons done admettre que nous ne sommes pas en mesure d'apporter un jugement sür au sort des expressions d'une valeur minimale en moyen francais et en francais moderne. Mais nous osons dire que la popularite de ces expressions a diminue depuis Fepoque de l'ancien frangais: le depouillement de FlutreMPic4*) qui donne des textes d'une 44

) Ce poeme contient treize expressions d'une valeur minimale, cp. -> p. 8. Les autres textes sont dgalement riches en expressions. *5> Ceci se compare a des exemples commeyi ne l'aime un bauten, mais ce procido est beaucoup plus frequent dans le cas des mesures. **) L.-F.Flutre, Le moyenpicard d'apres les textes litteraires du temps (ij6o-i66o). Textes Lexique - Grammaire, Amiens (Musee de Picardie) 1970 [Coll. de la Soc. de ling. pic. 13]· 23

langue savoureuse, n'a rapport6 qu'une seule attestation (de 1648, v. ->· AGUiLLE)47). D'autre part, l'argot et la langue familiere d'aujourd'hui en connaissent un bon nombre, de sorte qu'il faut croire que c'est seulement dans la langue litt^raire que la figure s'est demodee. Mots attests comme expression d'une valeur minimale en moyen franc, ais (v. les articles respectifs): plantes: baton, festu, paille, escorce, grain, orfie, mauve, chastaigne, alie, cenek, more, pome, poire, prune, cerise, framboise, ail, aillte, oignon, porel, escbaloigne, chiche, chol, navel, nave t; monde animal: chien,coe, palenc "anguille",^>/»«?i; ce qui entoure rhomme: estront, soler, mofle, esperon, boton,fil, do, as, briche, croie, peigne, tabor "tambour", miche, tostee "tranche de pain rötie", pel "pieu"; monnaies et mesures: denier, denree,parisi(s),ferdin, ferlin, tournois, *pujois, pujoise, maaille, poitevine, poitevinee, abenge, mite, neret "sorte de petite piece de monnaie de cuivre", demie, pie; moment*·*}. En fran9ais moderne, la plupart des expressions sont qualifiees dans les dictionnaires comme relevant du style familier ou populaire. Parmi celles qui sont attestees depuis 1'ancien fran9ais, il en est ainsi dans le cas de clou, qui se trou\e sans mention speciale dans le Larousse du 2oe siecle (clou et clou de soufflet}, mais que le Petit Robert attribue au langage familier (v. -> CLO), et denier, donne par le Dictionnaire Genoral (DG) doja comme «vieilli», est «familier» et «vieux» dans RobP, tandis que maille et trou de cbou (->· CHOL) qui sont cites par Littre, ne le sont plus dans RobP. Les autres ont cesse de vivre avant l'epoque moderne: chou est atteste en dernier lieu dans Fur \(>,fetu en 1752 (->· FESTU), tournois dans Ac 1798. D'autres expressions ont ete croees: des 1622 on lit le dit Jean ny son pere le greffier ne valloient point ungfoutre (BTDial 34, 1960, 184). Pour exprimer qu'on est completement demuni d'argent on dit 'avoir pas le (un) sou*9*, pas un Hard, un radis, le rond (RobP). Assez repandue est 1'expression ne vaut pas un pet de lapin (RobP), alors que d'autres, bien qu'enregistrees par Larousse ou Littre, mais non plus par RobP, semblent etre abandonnees ou remplacees en francais commun, comme ne pas valoir les quatre fers d'un chien, une pipe de tabac (par derivation synonymique partant de chique), urn epingle, etc., v. Olbrich (v. -> p. 261) p. 102-107. Les dialectes conservent aparemment mieux ces expressions, comme 1'atteste Olbrich p. 104 pour ne pas valoir les quatre fers d'un chien et d'autres. Le grand nombre d'expressions qu'il a relevees pour tous les dialectes galloromans montre que le renforcement 47

> On y trouve aussi une comparaison explicite: ca. 1560, FlutreMPic p. 28,142 J'estaim' tout cba (les paroles des gens) otan qu' des crottes. 4e ) II y a eu de nouvelles images comme patin (tout ne vaut pas ung patin, Viollet-le-Duc, Anc. Theatre I 329), qui manque dans cet emploi dans FEW 8,32b. 4 *> V. 1'article «n'avoir pas un sou vaillant» dans A.Tobler, Vermischte Beiträge, t. V, Leipzig 1912, p. 19-23; W. Gottschalk, Die sprichwörtlichen Redensarten der französischen Sprache, Heidelberg (Winter) 1930, cite 1.1, p. 33jn2, pour le francais moderne n'avoir pas un ecu vaillant, un quart d'ecu, ni ecu ni targe, ni sou (denier) ni maille, ni croix ni pile, n'avoir pas une obole, une maille, un double (rare). 24

affectif a toujours joui d'une certaine vitalita. Aujourd'hui, le dernier bastion semble etre Pargot: 1'article de K.E.M.George sur les "Formules de nogation et de refus en frangais populaire et argotique" (FM 38, 1970, 307-314) en donne une premiere idee (tie pas enficber une datte, fa ne vaui pas une merde, cbique, un fifrelin (= all. Pfifferling, etc.). Les expressions d'une valeur minimale dans les langues romanes50) Le procode du renforcement de la ndgation ä 1'aide d'expressions d'une valeur minimale est connu de toutes les langues. Le latin connaissait dejä un bon nombre d'expressions (as, deer, ciccus, etc., v. M.Leumann-J.B. Hofmann-A. Szantyr, Lateinische Grammatik, II: Lateinische Syntax und Stilistik, München (Beck) 1965, p. 454,E,e, V.Väänänen, Introduction au latin vulgaire, Paris (Klincksieck) 1963 [Bibl. fr. et rom. A 6], § 353, DiezGramm 3,398s.61) et Schweighaeuser BEC 3eser. t. 3 p. 206s.), dont le francais a herite notamment ceux qui ont ete entierement grammaticalisees: pes (pedem), gutta, mica,punctum (v. FEW 9,J95a) S2 >. Dans le cas des expressions moins froquentes existant en latin et en ancien fran9ais (äs, cicer\cbicbey nuxjnoiz, etc.), il est difficile de decider s'il s'agit d'un heritage (la, les attestations dans les autres langues romanes entreront en ligne de compte), d'un emprunt ou d'une formation autochtone. Pour les langues romanes, on consultera Tarticle assez riche de R. Olbrich: il donne un grand nombre d'attestations pour le portugais, le galicien, l'espagnol, le catalan, le galloroman, l'italien et le roman alpin53). C.B.Brown et S.Heinimann54) traitent les expressions d'une valeur minimale en itaüen (Heinimann plus specialement les renforcements secondaires des designations de monnaies exprimant une valeur minimale), tandis que w

) Nous donnons en note ä chaque article des renvois aux attestations que nous avons trouvees mais l'absence de renvoi ne veut pas ndcessairement dire qu'aucune langue romane n'emploie tel mot comme expression d'une valeur minimale. Notre but 6tait ici simplement de ne pas laisser dans l'ombre ce qui pourrait intoresser un lecteur. 51 ) DiezGramm 3,396-398 traite les renforcements grammaticalises dans les langues romanes. 5 ) Cp. dans la Bible, Genfese 14,23 ni unfilni une eourroie de sandale,je neprendrai rien de ce qui est ä toi; Vulgate: quod afilo subteminis usque ad corrigiam caligae non accipiam ex omnibus quae tua sunt. 63 > On en trouve d6ja dans W.Meyer-Lübke, Grammatik der romanischen Sprachen, Syntax, Leipzig (Reisland) 1899, 743-744. ·*) CB.Brown, "Re-Enforcement of Negation in Early Italian", PMLA 53 (1938) 333338; S.Heinimann, "Einige effektive Verstärkungen der Negation im Italienischen", VRo ii (19 jo) 189-201. V. aussi W. Tappert, Bilder und Vergleiche aus dem Orlando Innamorato Bojardo's und dem Orlando Furiose Ariosto's, Marburg 1885 (Ausgaben und Abhandlungen 56) et J. Hübscher, Orlando. Die Vorlage zu Pulci's Morgante, Marburg 1886 (Ausg. und Abh. 60).

E. L. Llorens, K. Wagenaar, L. F. Sas et A. R. Nykl65> ont relevo des exemples en ancien espagnol. W. W.Comfort, MLN 23,2 (1908) 6ib-03a, se refierant a Dreyling, donne dix attestations pour l'italien (ancien et moderne) et quatorze pour l'espagnol. Pour le gascon, G.Rohlfs6*) donne dix-sept expressions qui paraissent toutes fortement grammaticalisees57). Les quelques exemples suivants montrent que les champs onomasiologiques favorises comme sources d'expressions d'une valeur minimale etaient les memes dans les autres langues romanes qu'en ancien frangais, et voit que ce sont tres souvent les memes mots qui ont utilises. Surtout Particle assez riche de C.B.Brown montre qu'il y a de grandes affinites de p. ex. l'ancien Italien avec l'ancien fra^ais. Des etudes approfondies permettraient une dvaluation juste de la situation. Portugals: dynerada, cominho, caracol, chavo "sorte de monnaie", tostäo "id.", nemygalha, palha, sardinha, etc., v. Olbrich p. 96-98; Llorens § 132, aussi J. Ribeiro, Gramm, port. § 563. Espagnol: agalla (Berceo, Milagros de N.S., dd. Dutton 8yc), aio, arveja "sorte de pois" (erveja Berceo, Mil. jojd; Apolonio 36yd), avellana, cabello, castana, clavo, dinero, espina, figo, grano, haba, huevo, manzana, meaja, nuez, pan, pera, etc., v. Wagenaar p. 73-83; Llorens § 132; Sas; Olbrich p. 98-100; Comfort MLN 23,2 (1908) 02b-63a. Catalan: clau, boio, comi, caragol, malla, micha, tireta, xavo, etc., v. Olbrich p. 100-102; Llorens § 132. Italien: ago, bisante, bottone, castagnia, cica, fava, fico, ßgo, fiore, grano, medaglia, pelo, etc., v. Brown; Meyer-Lübke Gramm, rom. 7438.; Olbrich 85

) E. L. Llorens, La negation en espanol antiguo, con referenda! a otros idiomas, Madrid (Molina) 1929 [RFE Anejo 11]; K. Wagenaar, £tude sur la negation en ancien espagnoljusqu'au XVe siicie, these Groningen (Wolters) 1930, [Wagenaar n'a pas pu utiliser le travail de Llorens]; L. F. Sas, " 'No vale una paja' y expresiones de este tipo en el Libra de Alexandre", Estudios filologicos y lingüisticos, Homenaje a Angel Rosenblat en sus jo anos, Caracas 1974, p. 469-477, [comprend aussi nada et mots semblables qui n'expriment pas une valeur minimale]; A.R.Nykl, "Old Spanish Terms of Small Value", MLN 42 (1927) 311-314; 46 (1931) 166-170. ") G.Rohlfs, Le Gascon. Etudes dephilologiepyreneenne, 2e£d., Tübingen (Niemeyer) 1970 [ZrP Beiheft 85], §518; donne aussi quelques exemples pour l'aragonais et le Catalan. Cp. Bas Languedoc vau pas un sou, un denie, una piastra, un Hard, un pin, A. RoqueFerrier, RLR 20 (1881) 194. 67 > II va sans dire que rencontre de ces expressions ogalement dans les langues germaniques, p. ex. anglais farthing (I don't care a brass farthing about it), MED et OED; jot et tittle (not one jot or tittle: tautologique), OED et MED 5,4113, v. J.Hein, "Über die bildliche Verneinung in der mittelenglischen Poesie", Anglia 15 (1893) 41-186, 396-472, H.Willert, "Über bildliche Verneinungen im Neuenglischen", AnS 105 (1900) 37-47, O.Jespersen, Negation in English and Other Langtages, Kobenhavn 1917 [Det Kgl. Danske Videnskabernes Selskab, Hist.-fil. Meddelelser I 5] p. 14-16; allemand Pfifferling (das ist keinen Pfifferling wert) ; Bohne (ich verstehe nicht die Bohne); etc., v. I.Zingerle, "Über die bildliche Verstärkung der Negation bei mittelhochdeutschen Dichtern", Sitzungsberichte der Wiener Akademie, phil.-hist. KL, XXXIX, i (1862) 41453. 26

p. 107-113; Comfort MLN 23,2 (1908) 6zb; Heinimann (expressions relioes au manque d'argent). Roman alpin: eat "escargot", centesim, corda, fastiij "fetu", favete, etc., v. Olbrich p. 113-114. Roumain: Meyer-Lübke n'a releve que mica que les diet, donnent seulement dans des locutions temporelles comme pe mica pe ceas "tres souvent". Mais on trouve ceapä degeratä "oignon gele", aussi a nu avea nici para chioarä, nici o läscaie "pas un sou", el nu face douä parale. La presentation des materiaux Les exemples des expressions d'une valeur minimale sont ranges en ordre chronologique sous un mot titre. La graphic de ce mot titre n'est pas n6cessairement attestee comme expression d'une valeur minimale. La graphic choisie est plutöt celle qu'on peut considerer comme dans la scripta francienne; en pratique c'est celle qu'a choisie comme en-tete le TL (ou le DEAF en 1'occurrence). Si cette graphic ideale n'est pas attestee du tout, eile est precedee d'un asterisque (p. ex. *TAISSONE). Les expressions elargies d'un complement nominal forment des . L'ordre adopte s'est inspire de celui olabora par Hallig et Wart*·) Des exceptions ont pu etre faites dans quelques cas ou une expression est tres friquente dans un texte et se trouve aussi dans les variantes; et meme la, nous avons le plus souvent ajoutd la date du manuscrit. De meme, nous n'avons pas pr6cis6 la date du manuscrit (sauf exception) d'un texte que nous citons d'apres un manuscrit ou une ddition basoe sur un seul manuscrit (p. ex. AnsMetz ms. L et AnsMetzNG), mais l'indication du manuscrit (L, N) note ce fait. Dans le cas de GalienS (fin i3es.) nous avons toujours ajoutd la date du manuscrit (fin 15es.), dont la langue est assez rajeunie. **) N'y figurent pas les articles placds entre crochets ou imprimds en petits caracteres et traitant des mots qui n'expriment pas une valeur minimale ou qui ne sont pas francais. 19

burg (HW2, v. bibl.). Ce Systeme a fait ses preuves dans la lexicologie romane61). Un nouveau Systeme aurait une valeur pratique moindre (etant donno que HW2 s'est Hen etabli), et sä valeur theorique sera au moins aussi discutee. Mais il n'etait pas possible de suivre HW2 pas ä pas, sauf pour les champs onomasiologiques qui fournissent le plus grand nombre d'expressions d'une valeur minimale telles que les denominations des plantes et des animaux. Nombre de d nominations de toutes sortes d'objets petits ou courants ou de faible valeur ont etc classees sous une meme rubrique («objets divers»). D'autres groupements correspondent a plusieurs subdivisions dans HW2 (p. ex. les outils) ou incorporent des denominations que HW2 classe ä des endroits differents. Si ce classement simplifio et adapt6 ä nos besoins cree des chapitres coh6rents et consultables (une atomisation en tres petits chapitres serait opposde au but du classement onomasiologique), il a Finconvönient de se separer souvent completement de son modele, ce qui rend plus difficile la comparaison avec d'autres lexiques classos selon HW2. Les renvois constants ä HW2 (en marge) sont destines ä pallier cette faiblesse62). Le classement adopte debute avec les plantes qui fournissent le plus grand nombre d'expressions d'une valeur minimale (100 expressions, au total 1286 attestations), suivies du monde animal (57 expr., 125 att.). L'homme (une att. de feme et cinq de professions) se trouve en tete de son monde a luies>: alimentation (24 expr., 207 att.), vetements (55 expr., 424 att., incluant fourrures, accessoires, otoffes), objets divers qui Fentourent (104 expr., 309 att.), les monnaies (40 expr., 1227 att.), les mesures (26 expr., 273 att.), le temps et Fatmosphere (6 expr.), et, finalement, quelques mots de sens inconnu ou incertain (10 expr., n att.). Les ddfinitions des mots dont Femploi comme expression d'une valeur minimale a motive par la nature du comparo, sont suivies de crochets signalant la motivation directe et indiquant de quel genre de compare il el

> V. le c.-r. de K.Baldinger dans DLZ 80 (1959) 109055., trouve une liste de travaux qui ont suivi HW. Travaux plus recents: E.Kaiser, Der Wortschatz des Marco Polo, these Wien 1967; M.-Th. Morlet, Le Vocabulaire de la Champagne septentrionale au moyenage. Essaid'inventaire methodique, Paris (Klincksieck) 1969 (Bibl.fr. etrom. A 17); Zütener (v. bibl.); L.Boisvert, Le Vocabulaire de Villebardouin: Lexique et classement onomasiologique, these Strasbourg 1974, 1550 p. dact.; M.Juneau, "Glanurcs lexicales dans Bellechasse et dans Levis", Travaux de Linguistique quebecoise p. p. M.Juneau et G.Straka, i, Qudbec (Presses de l'Universitd Laval) 1975, 141-191. Cp. aussi le classement du vocabulaire d'Alexis et de Roland dans D. Messner, Einführung in die Geschichte des französischen Wortschatzes, Darmstadt (Wiss. Buchges.) 1977, p. 32-54. M > Un renvoi ä HWZ placo en face d'un mot vaut ogalement pour les mots suivants jusqu'a un nouveau renvoi. Un renvoi entre crochets indique que le lien de ce(s) mot(s) avec l'endroit indique est plutöt vague. Il paraissait plus commode de renvoyer ä la page et ä la colonne plutöt qu'au Systeme de numerotation de HW*. *8) La difficulte de classer des extraits restreints du vocabulaire transparait partout. Nous ne sommes par exemple pas heureux d'avoir classa sous . Le nombre έίενέ d'expressions d'une valeur minimale appuie ces observations. Notre £tude s'etendant sur une longue periode et embrassant toute la Iitt6rature ancienne (avec la limite des depouillements actuels) fausse ovidemment l'image de cette richesseee>. Mais la richesse est rdelle si 1'on considere les textes un a un. SermOyezT contient dans ses 1920 vers treize expressions, Coincy, AlexPar, etc. en connaissent plusieurs douzaines chacun, beaucoup de chansons de geste en accumulent67) et peu *8> V. par exemple A. Stefenelli, Der Synonymettreicbtttm der altfranz siscben Dicbterspracbe, Wien 1967 [ sterr. Akad. der Wiss., phil.-hist. Klasse 251,5] (c.-r. important de M. H fler ZrP 84, 1968, 162-167). **> Notons que nous n'avons pas trouvo de differences rdgionales dans Γωηρίοί des expressions d'une valeur minimale. ·*) Meme si c'est vrai, 1'indication de MenardSynt* § 283 «notamment de la littdrature dpique» (MoignetGramm p. 277 le suit: «cf. les expressions [...] dans les chansons de geste») peut dormer une fausse impression. Cp. p. 7 s.

3*

de textes n'en ont pas (v. p. 6s.: textes marquds de 0). MenardRire p. 112 en donne une explication: «[telles formules] sont pour le trouvfere ou pour le jongleur des expressions toutes faites, des quasi-chevilles, bien propres ä terminer le vers». Mais ce n'est pas tout. Nous trouvons des exemples ä l'interieur du vers (Joe n'en dorreie un ail, fiel en purra grucier HornP 900, Ains n'en perdi plain pie par lasquete, Mais frais fui AnsCartA 10572, ./. oef ne prise tout son mal BorgOrlM 228, aussi ElieF 750, GalienS p. 307,26) et dans la prose (// ne tendront jamais roie de terre ainz en seront deserite Artus S 13,20, »n garfon quine vault pas trots mailles DenFoulB1 III 5,15, n'iperdirent vaillant un denier VillehF 125 et 448, s'il empiroif mes gueres, il ne dorroient une eschaloigne Marque A 280,2). Des expressions d'une valeur minimale sont souvent utilisees tres sciemment comme element rhetorique, p. ex. dans EnfGuillH, ou Aimeri laisse partir ses fils sans provisions ni argent et sans leur donner leur heritage; il repete ä chacun de ses quatre fils qu'il doit conquirir lui-meme ses biens et comme un leitmotiv revient:/«»' n'en avreiz le vaillant d'une pome 3131, Jai n'en areiz ke un soul denier vaille 3228, Jai n'en areiz ke vaille unparasis 3305, n'aireiz ke vaille ungan 3361. II ne s'agit done pas toujours de chevilles que Pauteur utilise chaque fois qu'une rime ne lui vient pas en tete (bien que ce soit souvent le cas sans doute), mais d'un emploi conscient d'une formule plaisante. Les expressions tant librement echangeables on peut parier d'une variatio synonymique ä laquelle les anciens poetes trouvaient plaisir. Mais 6tant donne que ces expressions taient visiblement a la mode en ancien frangais (tout au moins dans la litteratuie et, la, probablement concentro sur l'epopöe), on ne peut pas, en comparaison avec le fran^ais moderne, constater sur cette seule base une richesse de l'ancienne langue*8). Le sens premier d'un mot employo comme expression d'une valeur minimale reste intact. Autrement dit, une chose dont la disignation est employae comme valeur minimale n'est pas pour autant d'une faible valeur. II faut done critiquer une definition comme «maieile "monnaie de la moindre valeur possible"» (FEW ö^jyib): il s'agit de maaille employe comme expression d'une valeur minimale (ChronSMichelM 3042); cette maaille garde sä valeur d'un demi-denier. TL s'est Iaiss6 influencer une fois par SchultzGora (HerbCandS gloss.) qui commente le mot tarin «Ursprünglich eine sicilische Goldmünze, bedeutet es an den Folque-Stellen eine Münze von geringem Wert»; TL definit "eine (ursprünglich) sizilianische Goldmünze" (sens premier) et, en tete des expressions d'une valeur minimale "eine Münze von geringem Wert", ce qui est errone. De la meme fa5on Hackett gloss. GirRossDecH definit le mot salmeina, dont eile ignore le sens v6ritable, "? (chose de peu de valeur)"; PfisterGir 670 donne le vrai sens, mais maintient Findication de Hackett et ddfinit "chose de peu de valeur, cerfeuil". U.T.Holmes jr., "Coins of Old French Literature", Sp 31 (1956) M

> Cp. 1'cxplication donnde par W.W. Comfort dans MLN 23,2 (1908) 6is.

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316-320, cite RCambrM 723 N'i at conquis vaillant ,j. estampois et ajoute «Similar worthlessness is assigned to the Angevin penny [...] // ne doute arme vaillant./'. angevin (v. 477)». II s'est corrige dans son article "Coins of Little Value in Old French Literature", MS 119 (1957) 123-128: «We cannot believe, as we have previously suggested, that each of these varieties of money was dispised for a particular reason. They were merely common types of deniers», mais propose une justification de ce point de vue pour Yangevin. Meme si cet angevin etait d'une mauvaise qualite, il n'y a pas la justification pour un emploi de ce mot comme expression d'une valeur minimale69). Dans un glossaire ou dictionnaire il faut done ddfinir le sens premier du mot (ou le sens qui prevaut pour 1'emploi comme expression d'une valeur minimale), en ajoutant une mention comme «employe comme expression d'une valeur minimale». Nous ne croyons pas qu'il soit utile de noter comme ou des fragments de contextes comme unkes ne valeir une maille "ne rien valoir" (FEW 61,j72a; cp. la premiere note de -> MAAILLE) ou ne valoir un gastel "ne servir a rien" (DEAF G 364,52); dans ce dernier cas, il suffit de modifier legerement le contexte (Toutes ses armes n't valent un gastel) pour obtenir un autre de cette expression: Toutes ses armes NE valent un gastel = "ne valent rien" (les armes sont d'une mauvaise qualito ou protegent mal contie tel coup). A ce compte, on devrait noter des douzaines de dans un cas comme bouton'. n'aimer un bouton "ne pas aimer du tout", neforfaire un bouton "ne pas reussir" etc. etc. Ceci touche au probleme gdndral de la definition. Cp. a ce sujet K.Baldinger, DEAF G XXXI1. 1-8, et ZrP 80 (1964) 529 «In jedem Glossar besteht die Gefahr, eine durch den Kontext gegebene Determinierung in die Definition zu bernehmen und damit situationsbedingte Nuancen zu lexikalisieren». La critique philologique appliquee dans le present travail reside le plus souvent dans le dέtail. Les quelques exemples qui suivent illustrent de quel genre sont les resultats pour ainsi dire secondaires: GAITON prob, "celui qui fait le guet" ou "brigand" manque dans les dictionnaires70) ; GENEVOIS "denier de Genes" manque dans les dictionnaires; ··) Holmes, ib., surinterprete aussi LancR 1273 un seuln'an conuiQue je prisasse, fors cesfui, La tierce part d'un angevin: «We doubt that an angevin was ever split three ways for circulation; so this is equivalent to "nothing"». Cp. le tierz d'une ([bastaffie] AlezParA I 3i63var. D'une position semblable tomoigne le commentaire de Olbrich Μέΐ. Coelho 102: «Auch in Frankreich gelten geringwertige und darum niemals sonderlich beachtete alte und neue Scheidem nzen . . . als Sinnbilder der Wert- und Bedeutungslosigkeit». - C.Wyffels, "Contribution a l'histoire monotaire de Flandre au XIIIe siede", Rbpb 45 (1967) 1113-1141, est une dtude exemplaire des problemes qui se rattachent aux monnaies. 70 > Remarquons que nous n'avons jamais notifid quand une expression d'une valeur minimale n'avait pas encore έΐέ relevie comme teile dans les dictionnaires.

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HEUCE f.: premiere attestation; FIVELE f. dtait attestd jusqu'ici seulement chez Raschi et surtout dans le domaine occitan; GARAT DE GLUI (-> GLUT) fournit la plus ancienne attestation de garat (cp. DEAF G 145); VIONE et VIONETE ont donne lieu plusieurs erreurs dans le FEW, v. l'article IERNE p. 15 on 3; SORDINE, trois fois, est un mot fant me, v. -»· FORDINE p. I29ni2; TROS, TRONC et TRONC ont donne lieu mainte confusion, v. p. zzjniz; VESLAIE est cite par Gdf et par TL: il faut lire ves late, \. LAIE; ESPANIERE se trouve au FEW t. 7 et 17; TL: "?"; PENAC: une seule et meme attestation est enregistree au FEW 8,52ya et 53za avec deux definitions differentes; BOUTON: TL classe tous les exemples d'un emploi comme valeur minimale (sauf un) sous le sens de "bouton (d'un vetement)", mais nous montrons (v. le commentaire de cet article) qu'une grande partie des exemples concerne le bouton d'une plante; HERINE a έΐέ redigo deux fois au TL 3,757 et 4,1086, v. IERNE p. i 5 i n j ; MESLE / NESFLE a £te redige deux fois au TL 5,1638 et 6,612 (aussi meslier / nes ier 5,1654 et 6,612); merle TL 5,1531,21 est une erreur pour mesle, la citation se trouve aussi - correctement - au TL 6,612,38; FIERCE: deux exemples d'une expression d'une valeur minimale se trouvent deux fois au TL, une fois avec d'autres exemples (3,1826) sans la mention habituelle «als Minimalwert», une fois (3,2263 FRIEGE) avec "?" (Gdf 4,147 egalement"?"); PEIGNE et PINE soulevent plusieurs problemes dpineux; PETIT PARISIS (TouRNOis), oppose gros parisis (tournois), n'a pas encore έΐέ traito par la lexicographic, v. p. iSinn; CERIS, FEW 222,8oa, appartient a la famille de *ker-, FEW 2x,594b, ou cette attestation tdmoigne de la vie ancienne de la dέrivation en *-esios; nous ajoutons des attestations plus anciennes, v. p. 79n4; v. aussi, en appendice (p. 257-259), une liste de corrections mineures au FEW et au TL.

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Lexique

abatut m. "denier qui n'a plus cours" GirRossDocH 8784*) (3eq. I2es., ms. O) Ja non (du present) ave(e)rai vailknt un abatut (ms. L: un abatuz). Le FEW z^iyb sub ABBATTUERE enregistre en outre afr. abatu adj. "qui n'a plus cours (d'une monnaie)" (MonGuill2C: Toute ta force ne vaut mie unfestu Envers Francbois, un denier abatu), aocc. solz dObatuz "sous de deniers dovalorisds" (rouerg. ca. 1170, BrunelS 388,11) et afr. abatoison "diminution de la valeur d'une monnaie" (1343, Ord 2,184,24 [la batoison (1. ly abatoison) de noz monoies\, Gdf i,i8b [citation erronde]; FEW 24,193 [«mfr.»]). PfisterGir p. 2Ι9Π4 ajoute moneta abatuta (-uda) Marseille 1200 et 1248. Cf. aussi DC i,9b moneta abatuda; loa abatua. Cp. -> DENIER ABATU. abenge f. "piece de monnaie (d'une valeur moindre que la TL 1,44; 46; Gdf 1,213; DC 1,203; FEW 24,3o8b lt. ALBUS; Beiz i 1272, BaudeFastCongeR 424 Mes cars ne vaut deus abeengesz*>, Ne setfors sifter a masenges: Nus n'a kier si fait estrument^ ; ca. 1380, JPreisLiegeB 24941 On n'en (de l'eglise) poioit abatre valbissant .7. abencbe RAIM D'AIGLENTIER. aigue f. "eau" TL 1,236; Gdf i,i86b; 9,5753; FEW 25,63b It. AQUA; Dreyling p. 64113 e

2 m. i3es., SynagEglS 52 (= JubMyst II 405) Li tiens Diex ne vaut pas plain bacin a" eve cbaude (var. pleyn b. d'aygue). ail m. "ail; gousse d'ail" TL 1,238; 2,385,13; GdfC 8,583; FEW 24,333b lt. ALLIUM'); Dreyling 3833-395

ca. 1165, BenTroieC 28781 Ne li valurentpas dons auz; ca. 1170, HornP 900 Joe n'en dorreie an ail, tiel en purra grucier; 3et. i2es., AliscW 6492 Si lai tes dex qui ne valent M. aus; ca. 118 5, AlexParA III 5635 canque il li mande ne prise pas un ail; ca. 1188, AspremwB 3100 Rengies ma gent si lor livrons estal. Pot en i voi, ne les redolt un ail; fin i2es., AnsMetz ms. L f° 92% 36 lorforces ne prisascent.//'. aus; AnsMetZNG 4318 Que ti'enferoit un ail por aus trestoz; 7556 Donoi de fame ne prisent il deus aus; 8163 Coiffe ne elme ne li valut deus aux; 12 864 Cous deperrierre n"i vauroitpas deus aus; 12 873 (le ruisseau) Ne descroistra la monte de deus aus; fin i2es., GodBouillH 1957 De tot vostre sermon ne donroie .II. aus; fin i2es., JerusH 1525 Le Turc quideferir; mais ne li valt .11. aus; fin i2es., SaisnM 6933 Ne li vaillent .7. ail trestuit sigarnement; d b. i3 e s., GuillDoleL 4780 resgarde le seneschal Qui tot ce ne prisoit./. ail; ca. 1240, GuiWarE 3012 Gut vaferir l'amirail, Escu ne halbere ne li valt un ail; 5

) Dans sucun des exemples que donne Dreyling 112-117, agnel n'exprime vraiment une valeur minimsle, p. ex. Li traitor ne lor suni mie aignel. Son exemple 111 (OgDanB 12707 L'auberc desclosf oust come fust agne) est a supprimer: le texte se lit dans F6d. Eusebi 11995 Sus I'escu fieri Corsabron de Cartagne Q'il le porfent, n't valt une catagne; L'auberc desclost oust comefustagne ["sorte d'etoffe"; cp. TL 3,2370,51 qui cite l'id. B et corrige ea fustagne]. ·> Cp. it. Cb'alvoto non capeaponto d'aguglia, Boiardo, O.I., Ixv, 31, MLN 23,2 p. 62b. ') Enregistre plusieurs expressions d'une valeur minimale; a tort aussi JPreisMyrG 1600, v. ici p. 45ni5. Cp. »allot (Greban), FEW 24,3343. 40

mil. i3es., RigomerF 8444 II ne le prise mie .i. ail; 2et. 1 3es., PoireS 1883 Car ne me vaudroit pas .7. tall Tot quanque ge porroie dire; i3es., HunbautB 1926 Vos [ne] priseries .II. euls Le vostre (demeure) qut['st] povres et las; e i3 s.?,RolLM n^Sesforz escuzne livalut .Lai (= RolM 1262 dener ne It valt, pM 65 1 cendal, c et vyM 2185 don de sal [= sei], V4M 1182 meal [= maailca. 1275, RoseMLec 12 889 Ne leur lessasse demorer Vaillant un aill, seje peiisse; 14537 iert (Male Bouche) si for want hatz Qu'il ne fust pas d'un aill reanz ("delivroe, rachetee") De nul qui demorast leanz; 2em. 1 3es., GaiMongl BN fr. 24403 f° 45^,19 Ne lor valra .i. ail quanqu'il ont apreste; ms. 2em. i3 e s. (texte orig. 3eq. i2es.), GirRossDecLS 1873 Ne dereie en sa vie mie un sol ail (= έά. Hackett 52i6var.; texte de base: Non der az per sa vida pois mige un ail} ; ca. 1280, EscanM 18 ιοί a lor dis n'aconte .1. ail; ca. 1290, RenNouvR 1288 Envie n'en (du travail) donne un ail; fin i3es. (ms. fin ij e s.), GalienS p. 307,26 Ne prise pas ung ail vostre faulce menace (repris p. 361,39: N e prise pas ung ail vostre fake menace); ca. 1312, VoeuxPaonR 5066 (3,308) Tout ce ne prise .j. ail, qu'en oy recorder; mil. i4es., BastC 1473 ne prisa (le roy) .ij. aux; mil. i4es., MirNDPetsP XXVIII 694 Ne retenray qui vaille un ail; XXX 61 1 S a sainte ne vaulra un ail; XXXI 2339 Sire, tout ce ne prise un ail; e i4 s. (ms. i5es.), EnfGarB 747 Mais qui leur gietteroit des martens et des baulx Et toute lafortresse abbatteroit sur eaulx, II n'en donroient mie le monte de deux AIL FORCHii "gousse d'ail fourchue, fendue" [ierq. i3es.] ms. i3es., AnsCartA 1 504 Car Mahomet ne pris .1. den noiie (var. ne vaut .1. ail f archie). AIL ΡΑκέ "gousse d'ail pelee" ca. 1 1 88, AsprenmK 167,13 De quanque ja em ma prope herite Ne tandra ja vaillant ./'. ail pare; [ca. 1200] ms. fin i3es., MortAymC 1073 Rote ne timbre, viele ne jugler N't contrevaut lo pris d'un ail pele (var. pare'}. AIL PELU (cp. TL 7,585,1) [mil. i2es.] ms. i4es., CharroiP 536 Si ne Γ en rent un denier monnoie (var. qui vaille un ail pele; aill pele); 3et. i2es., AiquinJ 2361 Mez ilz n'j trovent ne pain, ne vin, ne ble, Ne de nul vivre valant ung ail pele; 2952 Mahommet ne vault ung ail pele; 3et. i2es., AliscW p. 351,93 Riches mauves ne vaut .U. aus peles; 6700 Riebe malvais ne valt .it. aus peles; ·) Pour unc attestation it., v. Dreyling p. 36111. 41

3et. i2es., FierK 3571 Li cercles ne la coife n'i vaut .II. aus peles; fin 1 2es., AnsMetz ms. L f° 6od,3 1 Jou ne donroie d'aus tos .ij. aus pelts; f° 6z*,z-j Ne donroit il de nos .ij. aus peles; AnsMetzNG 4023 Que ne vos doutent vaillant ttn ail pele; ms. L f° i6i d ,3o Nos ne donriemes d'aus tos ./'. ail pele ; ca. 1200, MortAymC 1073 Rote ne timbre, viele nejugler N'i contrevaut lo pris d'un ail pele; d6b. i3es., EnfVivW 4424 Trenche le hiaume, ne valt .II. als peles; d£b. i3es., GirVianeB 1223 Ceste vantance ne pris .ij. alz peleiz; Ier q. i3es., AnsCartA 2824 Vostres manaches ne pris un oef (var. ail} pele; 5901 n'i perdirent vaillant un oef (var. ail} pele; 11496 Vo lots (le christianisme) ne vaut vaillant un oef (var. ail) pele; er [i q.i3es.] mss. 1311 et i5 e s., HuonR 6585 Le cercle (du heaume)/*»/, ne vaut un oef pare (var. .II. (ung) aus peles); i er t. i3es., BuevelS 1498 Se il i pert vaillant un ail pele, Tantost li est au double amende; iert. i3es., OtinG 1385 Tot son pooir ne vaut .II. aux pelez; ca. 1225, GaydonG 2762 S'il ne le venge, ne vault .II. aus pelez; 2em. 1 3es., Enf RenC 6404/0 n'i perdra vaillant un aillpele; 6697/1? ne dout mes frattfois deus auls pelez ; 8 5 1 5 ses enchanz n'i vaut deus auz pelez ; 12036/0 paine n'i vaut un aill pell·, 14988 n'i conquistrent patens deus aus pelez; 2em. i3es., GarMongl BN fr. 24403 f° 92^,8 n'en donroie je vaillant .ij. aus pelez; f° 99b,4 nos ne vos dofons vaillant .i. ail pele; f° ioob,io Quanques tu vas querant ne valt .i. ail pele; e z m. 1 3es., GaufrG 2515 de mot ne m'est il vaillant .II. aus peles \ fin i3es. (ms. fin i5 e s.), GalienS p. 8,20 N'enporteront de mqy par dieu deux aulx pelez; ca. 1350, BaudSebB XXIII 169 ne doubtent Gaufroi vaillant .j. ail pele; ca. 1380, ChronGuesclC 19635 Tout quant qu'avez oy ne vault .1. ail pele. AIL PILE «gousse d'ail ecrasee» 3et. i2es., AiquinJ 906 tout cest seek ne vault ung ail AIL PORRI

i e m. i3 e s., GuillVin RomPast III 31,30 Guiot ne pris Deus aus porris, Ne lui ne sa cointise (= GuillVinM XXXV 30); CHIEF D'AIL «tete d'ail» fin i2es., ChevCygneH 1225 Ja se crestiens est . . . Ne li ara mestier le valiant d'un cief d'ail; i er t. i3es., GuillTobR 1030 Quanque jeo puts e quanque vail, Ne monte pas le chief d'un ail; i3es., MontRayn 2,259 Ne vaus pas certes .II. chiez d'aus. DOUSSE D'AIL «gousse d'ail»10) ·) Dreyling 3903 corrige έ tort en pele. ίο) γ. TL 2,2050; Gdf 2,7400; FEW 3,1203 DOLSA; Dreyling p. 156 note

4*

la p. 6.

4eq. i2es., SGillesP 3324 Kar autrement. . . Tute mapaine e mun travail Ne me vaut une dosse d'ail, Si jo a tant le leis ester11). [COE D'AIL -> COE, p. 901130.] aillie, ailliee f.12> «sauce ä l'ail"13) [Les deux formes ont existe Tune ä cöt6 de l'autre. Les rimes ou assonances que nous avons pu contröler confirment les deux formes (-fe etant plus frequente, v. aussi jance aillie TL 4,1564); cp. GossenGramm § 8. Aillie est difficile ä distinguer d* -> ALIE «fruit de l'alisier» qui, lui aussi, exprime une valeur minimale. Nous separons, d'une maniere quelque peu arbitraire, selon la graphic14).] TL 1,238; 6,500,25; Gdf i,i88b; Lac 1,2883; FEW 24,33^ lt. ALLIUM; Dreyling 396409

ca. 1180, MonGuill2C 289 Li quens Guillaumes de chou n'entendoit mie, II n'en donast le monte d'une allie (var. ne vallisant une pume porie); 1388 De nous irestous ne donries une allie; t. I p. 373 ms. D2 deb. 14*5. Mes ne li vaut (la defense) la monte d'une a/ye (var. D1 deb. i4es. vaut vaillissant une aillie}; e 3 t. i2es., AliscW 466a Escus n'auberc ne U vaut une alte (var. aillie}; 2272 n'en (des tresors et des chevaliers) mena le vaillant d'une aillie; 2921 N'en quir avoir vaillissant une aillie; 3 e t. i2es., BatLoqR 3319 sa poissanche qui ne valt./. allie; 3et. i2es., FierK 3915 Mar douteres paiens vallissant une allie; ca. 1185, AlexParA I 1121 ne li vaut (la targe) une allie; fin i2es., AnsMetz ms. L f°i6 a ,33 Et Fouqueres cil ki I'ensegne guie Cil nes prisoii vailliscant une allie; f°82 a ,i9 // ne donroit d'aus trestos une allie; AnsMetasrG 3 3 5 5 (= ms. L f°95°,33) Ceste (la ville) ne autre ne pris je une aillie; 4334 douions . , . Vos ne vosforce valissant une aillie; 43 5 3 Neforferons vallissant une aillie; 4462 De lor eifors ne donroie une aillie (= ms. L io3c,2o allie}; 7728 et 12641 Coiffe ne elme ne livaut une aillie (ms. L i6i b ,i7: alie}; 11 274 (= ms. L f° 15 i°,3o) Qu'ainz ne forfirent vallissant une aillie; 12106 (= ms. L f°i57 c ,i6)/i? ne me prisse vallissant une aillie; 13945 (= ms. L f° I7o b ,25) De toz les autres ne donroie une aillie; n

) ) 1S ) 14 ) la

Cp. gousse d'ail exprimant une valeur minimale, Hu 1,1353. Cp. ci-dessous ca. 1356 GodBouillBruxR ung: erreur de l'oditeur?, m. ? Dreyling p. 37 dofinit a tort "gousse d'ail". Nous citons ici les exemples tiros de RichF et GaydonG, que TL a placds sous alie. Mais nous interpritons 1'exemple que Dreyling 396 a tird de JerusH (5904 Se ilfieri .1. des nos sor /'elme qui verdie, Et lui et le eheval tranche com rain d'alie, il s'agit de toute facon d'une comparaison explicite) par alie "alisier", malgrd son commentaire p. 20n: «wo alie ebenfalls nur "Knoblauch" bedeuten kann [mais il definit lui-meme"Knoblauchszehe"], da rain meines Wissens nach nur in Verbindung mit eigentlichen Pflanzen oder Krautern, nicht mit Baumfrüchten vorkommt [TL 1,301,47 donne un exemple avec le sens de "alisier" tire de GaufrG no Grifon . . . s'aloit refroidant par dessous une alte, v. aussi FEW 24,3183]».). 43

[fin i2es.], ChevCygne BartschHorning 347,17 Mais toute saproiere ne li valt urn alie (var. aillie; ChevCygneH 6710: alie); deb. i3es., Aiol2N 9540 Mais puts ti(e)nt il Borgonge sa terre toute quite Si c'onques n'tperdi vallissant une aillie; 9674/1? nepris vostre Dieu Mahomet une aillie; 9786 La cartre Mibrien avons frainte et malmise, Mais d'avoir n'i trovames vaillissant une aillie; 10870 Li aubers de son dos ne li vaut une aillie; deb. 13es., ContPerc2ER 29 5 28 Defame se croit tant etfieQue le vaillisant d'une alie Entrepreigne seur safience (var. vaillant une sole 0.); [deb. i3es.], NarbS 125 n'en (de la ville) perdi vaillesant une alie (var. aillie); ierq. i3es., AnsCartA 5622 Maispoi lor vaut, n'iforfont une aillie, Car la chites estoit mout bien garnie 5 7 1 5 9 N't vaut la brogne nes une soscanie (var. la monte d'une aillie); 7167 N'en (des arguments) donroie une allie (var. aillie); 11113 Paiien s'en fuient pour garandir lor vie, Mais ne lor vaut le monte d'une aillie; n 124 Arme, k'il ait, ne li vaut une aillie; iert. i3es., Bueve3S 6598 (I'espee) n'ifourfist une aillie; 15 685 L'escut liperce, ne li vaut une allie; ca. 1225, GaydonG 1744 L'elmes est bons, n'empira une aillie; 2215 Escus ne broingne ne li vault une aillie; 2219 Arme qu'il ait ne li vault./. aillie; 4995 Dist Auloris: Ne voz pris une aillie; 6738 Gloz, dist Ferr aus, la vostre jainglerie, Ne pris je pas la monte d'unne aillie; 8199 Car son espie ne prisoit une aillie; 913 8 lor escu ne valent une aillie; ι ο 8 70 nus confers n'i valut une aillie; ca. 1227, Coincylli jK 20 De mes savoit mout bien les estres. Seignor,fait il, se c'est galie, Ne pris nos viez une aillie; i3es., Du denier et de la brebis BN fr. 837 f°269^2 Marchiez ne vaudroit une aillie, se d[enier] nelfet assambler; e I3 s., DoonMayP n 475 vous nen (des terres) / aves vaillissant une aillie; i3es., MontRayn VI 91,42 Une aillie ne vous dout gie; 2em. i3es., GaufrG 178 Que nul n'i mefferoit la monte d'une aillie; 787 tout ehe ne lor vaut la monte d'une aillie; 3635 sa forche li vaudra une aillie; 5140 Et Kalles li respont: N'en donroie une aillie; 7854 de eheste tormente ne donroie une aillie; e 2 m. i3es., GarMongl KellerRomv 352,22 Ne vus ne son orguel ne pris je une aillie; ca. 1290, BibbO 1075 Mes ne me chaut s'il nascie, Kar il ne vaut pas un aillie (un garcon; = BibbrW p. 79 (ca. 1400) A peine vault une alye); fin i3 e s. (ms. fin i5es.), GalienS p. 74,45 // ne me demourra la valeur d'une aillie; fin i3es., RichF 2543 Je ne les pris tous une aillye; Ierq. i4es., SDieudD 202 biaute sans bonte ne vaut mie une allie; ca. 1350, BaudSebB III 26 seje sui abaubie De querre mon pour fit, je serai bien konnte: Car puts c'on s'abaubist on ne vault une aillie; VII 345 On ne se poet chavir, ni avoir signourrie, Qui ne fait faussete, traison, ou boisdie; Marchandise loiaus ne vault point .j. αϊ/He, Dient li traitour; XIV 181 Quant il vit la devant mainte tente drechie Adont fu esbahis, mats n'en donne une aillie;

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I4es. (ms. ijes.), EnfGarB 1228 disoit qu'ilz (les enfants) tie valient le monte d'une a/lie; 1833 s'on vous meffaisoit vaillissant une aillie, Vous n'en pouriez avoir fors que la mocquerie; ca. 1356, ChevCygneBruxR 1842 A. bailies leportoit, ne ligrieve une aillie; ca. 1356, GodBouillBruxR u 670 // en sera pendus a duel et a bascie; Ly parent Goulias n'en donnent ung aillie; 12481 A le bieste s'en vont qui n'en (de l'attaque) dome ung allie; ca. 1358, HugCapL 1514 Vous ne vallez trestout le monte d'une aillie; 4779 castiaulz dezgarnis ne vault point une aillie; 2em. i4es., CiperisW 639 ne les (les ennemis) prise une allye; 648 Quant Galadre lOttf n'y a conte une allye; 1377, GaceBuigneB 5058/0 suy si bien acompaignie Que je nevous double une aillie (gloss, «ail»); 5424 a fait Faire ... Un ronmans de fauconnerie, Que ne prise pas une aillie; ca. 1380, ChronGuesclC 32637« n'en tien (de la terre) une aillie; 14487 ne vous doubt .1. aillie: N'ara beste dens ne sot t taute mengie; ca. 1380, JPreisLiegeB 38193 Mains Symon de tot ehe ne donnoit I albie (note 6d. et SchelerJPreis «ail» errone); ca. 1390, GuillSAndreJehC 832 Car il vouloit donner journee A Charles et prenre mellee, Car bien veoit que courtotste N'y valoit vaillant une allie; fin i4es., JPreisMyrG 1. 1600 Respont Chariot: Ce ne vault une ailhe^.

ais m. et f. "planche, latte" [Etant donnee 1'homonymie d'ais, es "planche" et d'es, eis, ais "abeille", il est impossible de decider sans equivoque s'il s'agit dans tous les cas d'une expression de valeur minimale de "planche". L'exemple tire d'YvainF a έιέ discute par Foerster18) sans qu'il arrive une conclusion. Dans son glossaire, il range cette attestation dans 1'article es "abeille". De meine TL 3,784,36. En effet, es rimant avec remes, ce rattachement est plus probable. V. -> ES. Dans Alisc il s'agit clairement d'une planche, v. ci-dessous; cp. GaydonG 7092 /'/ Γα/Γοέ (1'argon) si comme une aisporrie et AnsCartA 7158 Ausi le perche (1'ecu) K me vies ais porie (comparaisons explicites).] TL 1,255; GdfC 8,62c; FEW i,i6ob lt. ASSIS; Dreyling 779-781

[3et. izes.] ms. ca. 1225, AliscW 1462 Fieri Desree devant a /'encontriere, Ne li vaut pas l'escu une paniere (var. un ais baniere; espaniere; une pere); ca. 1343, PrisePampM 369 // m'a queru un don que ne monte dous ais. ajambee f. "distance teptesentae par l^cartement des jambes quand on marche d'un bon pas, enjambee" TL 1,265; FEW 2,n6b lt. CAMBA. Cp. -> ENJAMBEE.

Avec motivation directe: i4es. (ms. 15es.), EnfGarB 342 Mais ly dux avoit fait crier a le vollee Que nulle creature n'alast une agambee Avec la dame hors de la ville loee.



) Ed. p. 383 note ad p. CCXXXVII «Comme le montrent les traces de rimes en -it, ailbe doit etre une altdradon de at/hit (anc. fr. ailliee}·»; p. CCXXXVII "ail" errond; H fler ZrP 83,436 voudrait y voir alte; cp. 1'exemple tiro de JPreisLiegeB ci-dessus. le > Note au vers 3893 p. 313; un seul ms. a es, les autres oef. 4J

alie f. "fruit de l'alisier" TL 1,301; Gdf i,22ib; FEW 1,693 [germ. *ALIZA, itym. abandonee depuis]; 24,3183 [prdrom. *ALIKA]; BW6 i8b [gaul. *ALISIA]; Gam2 283 [gaul. *ALI(S)IA]; Li ALISE; Dreyling 2413-258; v. le commentaire sous AILLIE [ca. 1150], WaceNicR 1270 var. ms. i er t. i3 e s. Des ore ne pris mes un alie Quant cist tnond me dorr a; mil. i2es., CharroiPo 1323 For quoi n'as ore ta mesnie vestie ,. . Et dist G[uillaume]: N'i dorroie une alie; 1448 Mahom, qui ne valt une alie; ca. 1167, GautArrlllC 3078-3 // ne me vaut pas ./. alie Trestot ice c'on m'a offert

(= . Löseth 3901); ca. 1175, GautArrErL 791 Ne prise (les monz des pieres) mie deus alies (var. allies, aillies); 2 m. i2es., SermOyezT 1279 Ja apres sa vie (du chevalier) Vaillant un alie e

Pur lui n'iert done; [ca. 1180], MonGuill2Cms. D 2 deb. i4 e s.t.Ip. 373 Mes ne livaut (la d fense) la monte d'une alye (vat. D1 vaut vaillissant une aillie); ca. 1180, PercH 8946 De sa conpeignie m'anblai Et au chevalier m'assanblai Cui tu me ras gehui tolue, Dont il ne m'est a une alue (var. cheiie, lefue, m'est a un

festu; gloss. Foerster: "Elsbeere", // ne m'an est a une alue "es berührt mich nicht weiter"; PercR gloss.: = alise, "il ne m'importe rien")17>; 3et. i2es., AliscW 466a Escus n'auberc ne H vaut une alie; 1939 Se je n'i vois, ne me vaut une alie; 2272 n'en (des tresors et des chevaliers) mena le vaillant d'une aillie (var. mss. i3 e s. alie); 3et. i2es., FierK 4656 Tant n'i set onferir de mail ne de cuignie Queja renpirast on vaillissant une alie; 5147 Mauvais diex recreans, ne vales une alie; 5851 ne vous vaut (la resistance) une alie; ca. 1185, AlexParA I 1891 (Daires) Ne lera Alixandre le vaillant a"une alue

(var. latue, ceüe, pume pelue; cp. ci-dessus ca. 1180 PercH 8946); II 64 S'or ne sepuet vengier, ne se prise une alie; 770 ne prise cors d'ome vers le sien une alie; ca. ii88, AspremsB2 4ob Le hiaume Karle ne maimast (1. maumistf) d'une alie

[= AspremwB 5910 n'empira une a.]; fin i2es., AnsMetz ms. L f°59 d ,28 ne donroie de clergie une alie; f°9J c ,33 Ceste ne autre (ville) ne prisjo une alie; f ° 161b, 17 Coiffe ne haumes ne H vaut une alie; fin i2es., AntiocheP VI 38 Paten n'i forßsent la monte d'une alie; VII 670 N'en porront escarper, ne lor vaut une alie; fin i2es., ChevCygneH 3969 il ne le sofferra vaillissant une alie; 5140 laissils vo plory car ne valt une alie; 5485 Tot ce que va disant ne prisent une alie; 6710 Mais tote sa proiere ne U valt une alie (= BartschHorning 347,17, vat.

aillie); fin i2es., ChevCygneNaissT 692 n'en (des biens) perderont demie, Trestot l'estavra rendre desi qu'a une alie; 1647 H ne tepriseroient le vaillant d'une alie; l?

) Pour le u, v. FEW 24,519113. II est peu probable qu'il s'agisse a'alue < ALUTA. Cp. ci-dessous ca. 1185 AlexParA I 1891. 46

fin i2es., FloovA 289 ne li vaut la coife vailesant urn alie; fin i2es., GarLorrD 2081 Ne pris le rot ne sa grant seignorie, Qui vaille pas la monte d'une alie; fin i2es., GerbMetzT 5919 II n't perdireni la monte d'une alie (= ms. Montpellier H 243 f°i83 c vaillissant .1, alie Gdf); fin i2es., GodBouillH 2133 Ja if en aurai del vostre (fief) vaillissant une alie; 4370 Escondis ne vos valt, ne defense, une alie; 4547 Ainc ne prisent del lor (avoir) vaillissant une alie; fin i2es., JerusH 2040 Se la chite n'avons en la noire baillie, Ne pris quanqu'avons fait le montant d'une alie; 4951 // assalirs no lor valt une alie; 5164 L'elmes, ne li clavains, ne li valt une alie; 5900 Vers les cox as Franchois ne valt arme une alie; 7163 // ne doutent la mort vaillissant une alie; fin i2es., RCambrM 1882/Λ»'/ (du fief) prendras vaillisant une alie; 1911 tfi perdroient valisant une alie; 2356 C'il nos eschape ne me pris une alie; fin i2es., SaisnM 3240 N't avez conqueste vaillissant une alie; 372$ Ne me laissiez de terre vaillissant une alie; 4793 Li blans baubers dou dos ne li vaut une alie; 5924 N'en tenez devant aus vaillissant une alie; 6663 La broingne de son dos ne li vaut une alie; ca. 1200, AthisH 7370 Car tot lor deu ne pris je mie Centre mon cars une solcie (v. ->· SOUSSIE; var. alie}; 8024 Sanz vos ne pris je mes ma vie A la montance d'une alie; 14834 Lafille au due ne prise mie Envers cesti sol une alie; ca. 1200, AyeB 474 A I'iaume n'a mefet la monte d'une alie; ca. 1200, ChardryDormM 268 Tun dit ne prisent une alie; ca. 1200, OrsonP 1728 Puis que lor signor perdent ne vaknt une alie; deb. i3es., AimeriD 144 Le duel que faites ne vos valt une alie (= BartschHorning 401,1 Lou deul que faites ne valt pas une alie); 364 De moi tendroiz ceste terre garnie . . . N'enperdroiz vos vaillisant une alie; 2290 Car li baron sont de grant seignorie; Riens quefaξons ne prisent une alie; deb. i3es., AmYdR 87 n'avoit pas ou mont dansele . . . Qu'il amast vaillant une alie; άέΒ. i3es., ContPerc^rR 8745 Qui de larguece sont si wit Que ja n'ameront nul deduit P or ke lor coust nis une alie; deb. i3es., GirVianeB 1310 Larait Viane, la fort cite garnie, K'il n'en tanrait valisant une alie; 2280 ne pris pats une alie; 2791 Se ne li rant (les coups), ne me prise une alie; 33140' voi un due de povre signorie. Dedans ma terre ait pris herbegerie: Si ne m'an serf la monte d'une alie; deb. i3es., NarbS 125 Que n'en (de la \'u\e)perdi vaillesant une alie; 156 et 205 Ja n'en (de la ville) avroiz vaillesant une alie; 809 N'avront il (d'avoir) mes vaillesant une alie; 7170 Arme qu'il oit ne li vaut une fie (var. alie); 7186 Con cil deables malement nos manie ! Se no requier, ne me pris une alie; deb.i3es., RenM XVII 939 N'ara (Renart qui vient de mourir) mes vaillant une alie, Quant vostre amour li estfaillie; ddb. i3es., YonM 2400 (BN fr. 1622 f° 279*·) Tot le lignage ne prisent une alie; 47

ierq. i3es., AnsCartA 11 // if en sevent valissant une alte; 2508 S'i/ tie se venge, ne se prise tine alie; er I q. 13es., FlorenceW 2124 de terre n'avons mie Ne d*avoir valisant la motte d'une alte; er i q. i3es., HuonR 9219 N't at conquis valissant une alie; iert. i3es., Bueve3S 636 de ma dame toute la druerie N'avra sans tot vaillisant une alie; 6598 (I'espee) n'i four fist une aillie (var. alie}; ιer 1.13e s., OgDanE 11317 Quant cil le voient nel prise»t une alie; iert. i3es., OtinG 142 Crestiente ne valt pas une alie; 1280 Car toz tes D ex ne valent une alie; 1293 Envers la nostre (religion) ne vautpas une alie; iert. i3es., SiegeBarbP 1263 Les armes ne U valient la monte d'une alie; i e m. i3es., GuiBourgG 560 Ne lifus ne la targe ne li vaut une alie; 2369 Tel vous quit atorner, ains ore de compile, C'onporroit vostre cor s esprisier d'une alie; 3291 De trestoute ma terre ne m'a U lessie mie Dontje prange de rante valissant .7. alie; i e m. i3es., Maugis ms. Montpellier H 247 f°ij8 b Mes toutes lor paroles n't valent une alie Gdf; ca. 1227, CoincylliSK 410var. Jenepris mie deus alies Toy ne tafoine tacreance; 29K 346 Les karoles, les baleries. Tout ce ne prise deus alies1*'*; ca. 1240, MirAgn2K VII 30 E futfut une melodie, Ne amuntereitpas une alie; mil. 13es., AtreW 2428 Escanors qui neldoute mie, Par sanblant, vaillant une alie; mil. i3es., Peres9M 548 (Μέοη II 348) Amis, savoir devez Qui en son bien se glorefie, Que son bien ne valt une alie; e 2 t. i3es., AuberiTarbe" 137,23 Mes quant qu'il donne ne li vaut une alie; 2 e t.i3 e s., RobBloisDidU p. 34, 1133 Ne herdemant, savoirs, largesce Ne vaillent une vert alie; i3es., BertaM 1228 (^ativo rots, tu ne vale un' alie; 1359 De li so li done avoir e manentie; N't lasa spender valisant un1 alie; e i3 s., DoonMayP 8267 Et ele (1'ame) ne li poise vaillissant une alie; i3es., RolcM 7191 Pot aproiseriez la teriene vie: El ne valt pas la moite d'une alie, Or ne argent, une pome poritie16); 1275, AdenBuevH 1856 ne nous forferoient Sarrazin une alie; 2756 Onques ses hiaumes bruns n'i valut une alie; 2em. i3es., EnfRenC 2128 Vos seigneur dites que neldout une alye; 5617 ne leur vaut (la d6fense) le monte d'une alye; 10370 A plus de trenfe en a tolu la vie, Mes ne li vaut la monte d'une alye; 12444 le pallet ne les (les adversaires) prise une alye; 13781 Guerpis Mabom qui ne vaut une alye; 14363 S oven t assault Serf ran par aastie; Cil se desfent qui nel doute une alye; 15857 S'i/ ne se venge ne se prise une alye; 16799 Lew escuz percent, n'i valent une alye; 19330 sa force ne li vaut une alye; 19971 S'or ne me venge, ne me pris une alye; ") Alie CoincyIIi5P col. 211, 73 se lit aillie dans les manuscrits utilises par Ted. Koenig; v. sub AILLIE. "> Li sub ALISE date ce passage du iae siecle. 48

2em. I3es., GarMongl BN fr. 24403 f°5^29 Ne vos ne son orgoilne prisje une alJe; f°4i d ,25 Ja mar mepriseres le monte d'une alle (meproiseres k monte d'une alie GarMonglcH 835); e 2 m. i3es., GaufrG 2030 barpe ne viele n'i vausist une alte; ca. 1307, GGuiB I 3421 Ne pris les despens deus alies; ca. 1316, GeoffrParChronD 420 Mes toute iceste compaingnie N'i fist qui vausist une alie; 1420 d'aventure ou[t] testerie Qui mie ne vaut une alie; 1730 Et puts une trieve ont bastie, Qui ne valustpas une alie; e i m. I4es., EntreeT 2675 N'i vaut tester« la monte d'une lie; 3272 De vostre fablerie Ne vos donroge la monte d'une lie; 6264 // ne valt une lie; 8512 Ja ne lor valdroient les escus une lie; 14 3 84 menace ja ne doute une //i20>; ca. 1350, BaudSebB III 766 toute sa defense n'i valut une alie; XI240 D'armeures n'arai valisant une alie; XVI 716 tel vassal qui ne vault une alie; mil. i4es., BastC 77 Tels ne prise adont tout ses sors une alie; 1216 dist Saudoines: je n'en donne alie; 3043 Sa gorgiere pisainne n'i valut une alie; 4880 Li haubers jaserans ne li vault une alie; mil. i4es., MirNDPersP XVII 76/1? n'y compteroie une alie; 3eq. I4es., AttilaS I 257 S'el ne venfe son ami ne s'aprixe une lots (gloss, "sorba selvatica"); IX 417 Le seas ne l'ausberc ne U valt une lie; XVI2647 Senfe U innavres que ifurent mabagtie, Que puts par bataille nen valient une lie; 3eq. I4es., SSebastAlM 34 tout l'orgueil du monde tieprisoit une alie; 1539, J. Meschinot De ious esbasje ne donne une alye Gdf.

alie f. "alisier" v. -> AILLIE p. 43ni4. [*alignote est cito par Dreyling p. 61113 avec la definition "altes Zeug, alte Leinwand". II ne s'agit pas d'un substantif, mais du verbe HARIGOTER au sens de "pratiquer une fente dans une robe". Le texte tiro de AlexParnM 99,j Quant mes haubers sera pretrusies comme cote Et mes escus fendus com dras, com alignote, est a lire c'om aliguote. Dans AlexParA II 172 ce texte se lit bien Et mes escus a or com dras qu'on baligote. Cp. TL 4,920,31 qui rectifie aussi Gdf 4,4060.] aliier m. "νιιΐέτέ de sorbier, produisant les alises" TL 1,303; Gdf i,223b; FEW 24,3183; BW* i8b; Gam* 283; Dreyling 181. Cp. -> ALIE.

fin i2es., RCambrM 2103 Hons sans mesure ne vaut .j. alier {: chevalier, proisier, etc.). alis m. "fruit de Falisier" Gdf i,224b; FEW 24,3193 *ALIKA [«afr. ne ... un alis m. "pas la moindre chose" (ca. 1180)»]

*°> Cp. HuonAuvrS* (veneto-it.) 6702 Non vale apreso quela li altre una liat BertaM cidessus et AttilaS ci-dessous.

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ca. 1 175 (agn-)> FantosmeH 1630 Ne date /es Flamengs vaillant a un alls (var. vaillant un alls']. aloe f. "alouette" TL 1,307; Gdf 1,2290.; FEW 24,2913 lt. ALAUDA; Dreyling 135-137. Cp. -> UEF D'ALOE.

ca. 1 177, LancR 6324 Nets la monte d'une aloe Ne t' aide a monier an pris Tes los, mes assez mains i1 en pris; mil. i3es.,RigomerF4468 Lanselos nelprise une aloe; \6zz}parqelraisonDiroie jou se k voir »0»? . . . Ja n'en seroii miudre .i. aloe; e i3 s.,DoonMayP 8530 il ne les prisa une aloe plumee; 8872 arme re ne crient une aloe plumee; e 2 m. i3es., GaufrG 5703 Mes onques n'ifor st ( l'attaque) une alose f. "sorte de poisson de mer, alose" TL 1,313 ; GdfC 8,86c; FEW 24,29$}) [lt. de Gaule ALAUSA, < gaul.]; Garn2 3ia

ca. 1228, ViolB 4855 Mais il ne te prise une alose (: ose), Qu'il ne doute fier ne achter; ca. 1280, BaudCondS 192, 148 cius los ne vaut une alose . ambre m. "ambre gris"24> TL 1,329 ["Ambra" = "ambre gris"]; GdfC 8,990; FEW 19,73 ar. 'ANBARZIS) POME D'AMBRE2")

ca. 1275, RoseMLec 19002 N'il n' a pas, se je ne H done, Quant a la corpore/ 21

) GaufrG 2635 Se vous avoient mort et tourne a damage, N' i durerion puts une aloe sauvage,

Dreyling 138, n'exprime pas une valeur minimale. ) Aussi de fruits d'autres arbres ?, cp. l' 'amande d'un noyau de cerise M6nag, TL i , 3 34, 1 5 . M ) Exemple douteux: RenM IX 1955 Se tu avoies cine setters D' esterlins, et fussent besans, M

Et tu l'enfaisoies presans, Ne te vaudroif il une amende Que l'en meintenant ne te pende (var.

v. neant au monde; Ne v. noient t' amende [ainsi RenR 11215]; N'en prendront il nesune a.). > Le parallolisme des deux attestations dans Rose (v. TL) rend cette difinidon plus probable que "ambre jaune (rosine fossilisoe)". **) Cp. Arveiller ZrP 85 (1969) 120-122; Lv 6,439b ex. occitans. *·) Lecoy dofinit "objet, bijou en forme de pomme ου Γόη enfermait du parfum", Langlois "pomme d'ambre" (done plutot: boule formoe par la matiere elle-meme); la Variante escaille d'ambre laisse croire que ce scribe pensait de l'ambre jaune. M

persone, Ne de par cars ne de par mambre, Qui It vaille une pome (ed. Langlois 19032 var. escaille -> ESCHAILLE) d'ambre. ambric m. "ver de terre", citd par Dreyling 784 ["Krug, irdenes Gefäß (?)" errond], est un hapax frpr. du ms. O de GirRossDdcH 1720 Mais consel vers lo son nus om nepric, Ne preizont en cort autre ttn ambric; le ms. P donne lombric (cito par Dreyling 175); v. PfisterGir p. 244 et 537.

ame$on m. " TL 1,332; GdfC 8,ioia; FEW 4,38ob HAMUS [4eq. i2es.] mss. i3 e et 14*5., RenM X 585 Molt se debat por escaper, Mes ce ne li vaut un bouton (var. un a mef on). ancrois27) m. ? Gdf 1,2853 ["?"] er i t. i3es., BueveiS 1289 Le paien fiert sor /'esc« vienois, Mais ne li vaut le montanche d'un pois, Ne li aubers vallissant un ancrois.

andain m. "enjamböe" TL 1,3833; Gdf i,28jb; FEW i,84b; BW8 25b [lt. vulg. *AMBITÄNUS < lt. AMBITUS]; Gam2 373 [*ANDE-DALGIN: DAIL d'orig. gaul.]; Dreyling 1060 ["ein Strich, Sensenhieb" ne convient pas] ca. 1 1 9 5 , RenMontM 233,15 Si vos tenes ensamble, le petit pas serre Que li ./. ne past autre ./'. andain mesure.

anel m. "petit cercle qu'on met au doigt, anneau" TL 1,385 ; GdfC 8,i2oc; FEW 1,953 lt. ANELLUS; Dreyling 648 e

[3 t. i2es.] ms. i3es., AliscW 6000 (le heaume) Ne crient cop d'arme vaillisant un caudel (1. Bändel; var. anel} ;

ANEL D'OR ca. 1200, AyeB 1642 James n'arai du vostre vaillant .i. anel d' or.

angevin m. "denier frappe par les comtes d'Anjou"28) TL 1,390; Gdf i,29oc; FEW 1,983 ANJOU; Bel2 4; Dreyling 8103-826 »') L'£d. Stimming pense ä une correction en anchois, mais fait remarquer a juste titre que ce mot est attestd trop tardivement. TL 6,223,6 sub MONTANCE cite le psssage sans commentaire. a-t-il un lien avec ancoravus "sorte de poisson" (qui n'est pourtant pas atteste anciennement, v. R 35,168-169; 633; FEW i,93b)? - M.Baldinger propose une solution qui psrait soduisante: il fsudrsit lire an crois qui serait un emploi comme substantif du syntagme en croiz "disposd en forme de croix", v. TL 2,1088,43. Levers serait done a comprendre «le haubert ne vaut pas plus contre les coups que les bras croisds (en signc de vdndration)». Mais, l'auteur mddioval aurait-il vraiment interprato le signe de la croix de cette facon ? **> ISangevin a 6td frapp6 du n e siacle jusqu'en 1319, v. Beiz p. 5. 51

2et. i2es., CourLouis BN fr. 774 f° 19» (= ed. L1 153) Qu'a hoir enfant ja son droit ne tolir, N'a veve fame vaillant.i. angevin; ca. 1160, AioPN 2815 Cil qui bien sont arme et bien garni Ne lor paries forfaire un angevin™); [ca. 1170] ms. fin i3es., HornP i53ovar. Mes nel ad damagie (le chavalier) vaillant un angevin; e 2 m. i2es., SermOyezT488 Vuslesvosveisins, Purdeus angevins, Jugez a murir; ca. 1177, LancR 1273 Des lores queje conui primes Chevalier, un seul »'an conui Queje prisasse,fors cestui, La tierce part d'un angevin; ca. 1185, AlexParA III 1600 (= nM 298,2) Onques ne li costerent vaillant un angevin; fin i2es., AnsMetz ms. L f°i 1^,14 Moi ne ma vie ne pris .ij. angevins; f°8od,24 Raenfons nule n'i vaut .i. angevins; ms. S f°i65 b ,36 Ne vos esteut douter .II. angevins Dreyling; fin i2es., GarLorrP 1.1 p. 7 Ja n'i mettroie vaillant un angevin; 8 Mieus se lairroit trainer a roncins, Que ja i mete vaillant deus angevins; 30 Dieu ne prise vaillant un angevin; 71 Nus n'i forfait vaillant un angevin; in // n'en retint vaillant un angevin; 170 Arme n'i vaut vaillant un angevin; 184 N'en retint il vaillant un angevin; 216 ne les prise vaillant un angevin; zijje nel prise vaillant un angevin; 224 Ains n'en retint vaillant un angevin; 267 Ja n'en arons vaillant un angevin; II 56/0 n'iperdras vaillant un angevin; 13 8 ne li vaut (la defense) vaillant un angevin; 157 Que s'on i pert vaillant un angevin je en rendrai un auf er ant de pris; 254 Ne pris ma vie vaillant un angevin; GarLorrD vers 14 Neperderoie vaillant un angevin; 93 Ne li valut vaillant un angevin, Qu'il n'en fetssent I'ame do corzpartir; 951/0 n'i metroiz vaillant un angevin; 1158 Je ne te pris vaillant un angevin; 4272 Ne vos, ne ax ne pris angevin; 4689 Nes dote puis vaillant un angevin; fin i2es., GodBouillH 1597 Ainc n'enpira (le heaume) nul jor vaillant ./. angevin; fin i2es., JerusH 1635 Chose qui n'est bienfaite ne valt./. angevin; fin i2es., RCambrM 477 // (le heaume) ne doute arme vaillant .j. angevin; dob. i3es., AimeriD 395 Queencor tienent .XX. mile Sarrazin Qui ne vos doutent vaillisant .j. ferlin (var. ms. A 2 : vaillant .j. angevin); 3240 Molt en fist Hugues que preuz et que gentis, Que n'en vest prendre vaillant .ij. parisis (var. ms. A 2 : anjevins); d£b. i3es., Aiol2N 9395 Makaires ne nous aime vaillant .1. angevin; deb. i3es., EnfVivW 2926 En grant viltance sont or chau li fil, Ne nos prisies vaillant un angevin; er i t. i3es., OgDanE 2913 // n'a sous del paien ne sarrasin Ne cristien qi sot t de mere vis, Se envers tot eust bataille pris, Que tu prissaisses valiant un angevin; 6676 Ja n'en arai valle un angevin; 7710 Mais ne lor valt (1'attaque) lepris d'un angevin; 29

) Certains iditeurs ecrivent angevin avec majuscule; nous modifions sans indication. J*

Iert. i3Bs., SiegeBarbP 2836 Sie» seront mariees maugre les Sarrazins (les filles); L'une n'avra sanz l'autre vaillant un engevins; ca. 1225, GaydonG 3607 N'en tient (du fief) .7. angevin; i e m. i3es., GuiBourgG 920 n'i re^ut de rante vaillant .1. angevin; 933 Mais dedens (la ville) «V mesfirent vaillant .1. angevin; 3213 N'i aura amiste vaillant .1. angevin; 3 376 Vos n'iperdrois [de] voir vaillant .7. angevin; 4210 «i lui vaut desfendre vaillant .77. angevins; i e m. i3 e s., (?; ms. ca. 1285), De Vaspasien BNfr. 1553 f° 385 r° Ne vosvaut l'assalir k pris d'un angevin Gdf; mil. i3es., AtreW 4381 IIne seprisse un angevin; 2et. i3es., AuberiT 82,11 tes oncles ne t'aime .7. aingevin; 120,29 Que vos n'aves nul si riche voisin .. . S'il vos mesfait vaillant .7. aingevin, Que je nel face tout estre a vos enclin; 182,19 Hiaumes ne coife n'i vaut .7. angevin; i3es., HervisS 378 n'en feraipour vous .7. angevin; i3es., RolpM 6632 Mais n'el (le heaume) pot empirier vaillant .7. angevin; 3eq. i3es., RutebF II 222,282 Des or ne pris un angevin Son bienfet ne sapenitance (= BarbMeon IV 128,278); e 2 m. i3es., GarMongl BN fr. 24403 f°6 a ,i9 Ja ne vos remanra vaillant .i. angevin; GarMonglcH (ms. ca. 1300) 196 fou (la fuite) ne lor valut le pris a"an angevin, = GarMonglMe 3857 ce ne lor valut le ntonte d'un roisin, var. ms. i4es. m L valoit le pris d'un angevin; ca. 13 50, BaudSebB XIV 390 Se cbilfelSarrasin Nous mettent a essil, n'en donne ._/'. angevin; XXII 115 /;' lois Mahoumet ne vaut._/'. angevin; ca. 1356, GodBouillBruxR 6854 Se n'y ara el montpajen . .. Qui nous tneffacent mais vaillant ung angevin. angevine f. "petite piece de monnaie (obole, maaille) frappee par les comtes d'Anjou" Gdf 1,2913 [mal placd sous ANGEVINE f. "fete de la Nativito de la Sainte Vierge ..."]; FEW i,98a; Beiz 4; Hu 1,213)3; Dreyling 8120; 820; 8250

fin i2es., ElieR 898 Onques n'en euc del vostre [vaillant] tme angevine; 937 Je ne vous laisseroie vaillant une angevine; i e m. i3 e s., GautAupF 581 Mes ce ne li vaut mie le pris a'une angevine; ca. 1356, ChevCygneBruxR 2064 Je n'euisse enviers iaus meffait une angevine. anguile f. -> PEL D'ANGUILE. anone f. -> GRAIN, FAILLE D'ANONE. [archiee f. "portee d'un arc" que cite Dreyling p. gin2 (YvainF 3443 Qu'il a'ot pas une archiee alee, Quant il vit an une valee) n'exprime pas une valeur minimale.] 53

m. "argon" TL 1,506; GdfC 8,i72b; FEW i,i28b; BW5 353 lt. vulg. *ARCIONEM; Dreyling p. jmi 30 )

iert. i3es., CheviiEspF 11453 ondoi de lor escus n'orent L'archon d'une siele montant. ardoise, adoise f. "pierre plate et fagonr^e (schiste argileux) servant a la couverture des maisons"31> GdfC 8,173 [dep. Chrestien]; TL 1,148 (ADOISE sans ddfinition, JubNRec II 221 et RichF] et 507 [ARDOISE "Schiefer", Fauvel]; FEW i,i32b *ARDESIA < gaul. ?; BW* 353; Gam2 48b

fin i3es., RichF 2391 Yer main doutoie le soudant Mout plus que nulle riens vivant, Mais or ne le prise une adoise. areste f. "pointe effilee des glumes des opis de certaines gramindes (surtout de l'orge), barbe" (?) [II est difficile de savoir s'il ne s'agit pas plutot d'une arete de poisson. TL classe ses exemples simplement sous la double definition "Granne, Gräte". - GGui, qui nous fournit le seul example d'un emploi comme expression d'une valeur minimale, contient aussi la comparaison (quarriauz) aguz comme aresf es (GGuiW 17938 = GGuiB II 8957; cp. Le poil ot gros et dur et poignant com areste AlexParA III 2440 et orge ki est plains De paille et de poignant areste RenclMisH 176,9). Etant donne que la piqüre par la pointe d'une glume est tres douloureuse (les glumes sont pourvues de crochets comme une fleche), nous pensons qu'il s'agit de la glume chaque fois cpi'areste est cite comme un objet piquant. Le deuxieme passage de GGui peut done etre un indice qu'il s'agit de la glume aussi au vers I 4950.] TL 1,516; Gdf i,392b; 8,i77a32>; FEW i,i38b It. ARISTA

ca. 1307, GGuiB I 4950 Mes one Re mo», pour sa requeste, N' en fist le vaillant d'une areste. arondel m. "hirondelle" TL 1,543 ; Gdf 1,4053; FEW 4,434b It. HIRUNDO; Dreyling 140

fin i2 e s., RCambrM 4662 Se de ta char nefas vilain maisei, Je ne me pris vaillant . j. arondel. 3

°) A rejeter: AlexParA II 1440 N'i perdrai hut arsons Par nul (ennemi) que je i vote, > Aussi "matiere (schiste argileux) servant a la couverture des maisons". 32 > Ajouter aux attestations de TL et Gdf areste "pointe effilde des glumes ..." HosebHenO 81. L'attestation que donne Gdf i,39zb d'apres «Pet. Vocab. lat.-franc. du XIIIes., Chassant» est tir6e de GlEvrzC (dob. I4es.) p. 58, et non pas de GlEvr1C, comme 1'indication de Gdf le laisse croire. S1

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arpent m. i.) "sorte de mesure de surface" 2.) "sorte de mesure de longueur" TL 1,546; GdfC 8,i88b; FEW i,i35b gaul. AREPENNIS; BW5 jyb; Garn* 5ib; Dreyling looaa-ioöjb et p. 157

Avec motivation directe:

i.) 3et. i2es., AliscW 1224 // (Mahomet) n'a chajus (au ciel) de terre plain arpent\ 3 e t. i2es., FierK 4482 Ains Garins vosire peres n'of de terre .1. arpent; ca. 1185, AlexParA II 125 Ja ne tiegne de terre ja mats un seul arpent '; ca. 1188, Aspremv4B 283,40 N e vos donideu de terre plen arpent (= AspremvoB 283,40 Ne vos don terra a tenir un arpent}; e [i m. i3 e s.] ms. 1295, EnfGuillH 1680 Ke d'un garden m'aleiz anfrajatant, Ke nen ot onkes de terre plain un gan (var. Qui n'ot encore de t. p. arpent} ; ca. 1350, BaudSebB XII 749 Je n'en (du fief) terrai jamais qui vaile un soel arpent. *·)e [3 q. i2es.] ms. 2em. i3 e s., GirRossDecLS 1021 // nel sievront de terre un sol fin i2es., JerusH 7375 Ja por peor de mort nefuiront ./. arpent. äs m. "cöte du de ä jouer marque d'un seul point" TL 1,558; GdfC 8,1950; FEW i,i5ia lt. AS (ASSEM); Beiz 75; Dreyling 827**)

ca. 1 174, SThomGuernW2 421 5 N'eut de tut Engleterre qui valsist un sul äs; ca. 1200, AthisH 2950 Ne U vaudroit cbaudiaus un äs (var. .II. äs); deb. i3es., BarbMeon IV 361,233 (Jugement d'amour) clerc ne sevent mie Vers chevaliers un tot seul as; er i t. 1 3es., GuillJoiesRi 1093 Quant faire volez vostre amie De une dame ou d'une pucele, Qui vus semble curteise e bele, Cent mile saluz U mandez Si n'en serreiz ja amendez, Tele höre s'est, vaillant un as: Car ele ne vus amereit pas; ca. 1350, BaudSebB XIII j 80 Oit le li chavetiers, si n'en donna .ij. as; Si a dit a Madoine> qui vault pis que Judas: Morgans nous cuide bien avoir pris en ses las, Mais tels cuide avoir .vj. qui n'ara mie .j. äs; ca. 1380, ChronGuesclC 17107-11 var. Sur la terre du prince que je n'aime deux as3*).

[asne m. "äne." Aucun des exemples que cite Dreyling 41-42 n'exprime une valeur minimale: SaisnM 338 Qant li baron l'antandent, chascuns s'est 33

> Dreyling p. 87111 cite encore AlexParnM 353,15 Entr'aus et les .//'. arbres n'a de terre .i. arpent (ed. A III 3780: quadrant) qui n'exprime pas une valeur minimale. S4 ) Donne la fausse dofinition "Münze von dem Werte eines sol" malgro le contexte explicite de son seul exemple (BaudSeb); erreur d£ja corrigoe par SemrauWürfel et Beiz. 36 ) Pour l'it. et le latin v. Dreyling p. 68nz ; cp. aussi Ph. de Marnix Vom avez ouy tous ces beaux argument de nostre Perejesuite? Que vous en semble ? N'esi-ilpas un excellent Topicqueur

de deux as? Hu i,3z8b. 55

arrier traiz Ansi comme It asms qui redoute lefais; AioUN 4018 Ja t'aroi[e] batu si com tin asne; BaudSebB V 103 si seront batu comme asne de Cbesaire™). Cp. —> PER (fer d'asne).]

astele f. "eclat de bois; buche" TL 1,610; Gdf 1,4560; FEW i,i63a; BW* 43b lt. tard. ASTELLA < It. class. ASTULA; Gam2 57b; Dreyling 182-184 fin i2 e s., MainetP IV 82 Mabons et Tervagant m valent urn astele;

i3es., BartschChrest 74,125 (= Jubjongl 39) Je ne pris pas une astele Vostre dongier; 1276, EnfOgH 5968 Ne li valu (le heaume) vaillant une cenele Ne H haubers la monte d'une astele; ca. 1290, RenNouvR 5696 le vaillant d'une astiele Ne m'ont laissit; ca. 1350, BaudSebB I 834 Bauduins n't aconte valissant une astelle; VI 608 Elle aime autrui que moil mais n'en donne ./. aste/e37).

aubor -> FUEILLE D'AUBOR. aune f. "mesure de longueur naturelle correspondant originalement a la distance des pointes des doigts au coude, plus tard (prob, deja au moyen age) longueur d'un metre environ ou plus, aune" TL 1,675; GdfC 8,853; FEW I51,i3b germ. *ALINO; Gama 6ia; Dreyling 1066-1068 [io68b incontrolable]

Souvent avec motivation directe: ca. ι loo, RolH 2400 (a Roncevaux) // nen i ad ne veie ne senter Ne voide terre ne alne ne plein pied Que il n'i ait o Franceis o paien; fin i2es., JerusH 1787 chascuns volroit miex sa vie avoir finee Qu'il fuist par paiens une aune mesuree; ca. 1275, RoseMLec 12783 Sanz faille, ce n"est pas merveille S'ous n'en savez

quartier ne aune (cp. —> CARTiER)38). auqueton m. "pourpoint rembourr6 (porte le plus souvent sous le haubert), hoqueton" TL 1,680; GdfC 8,87b; FEW 19,1023 ar. QUTUN [par l'intermodiaire de l'ibororoman]; Dreyling 649-655. Cp. -> PAN, PORPOINT. s

*> Dreyling p. izni cite encore AnielT 2807« seroie trap asniaus, ou il s'agit d'un adjectif, et ChansBNfri2744P CXIX 14 (15*8.) Lo billan que m'a batude Quante comme ung asnon

blanc. S7 > Dreyling cite en note deux passages qui n'exprirnent pas une valeur minimale: AlexParA III 7001 ^4»«' // trencbe I'elme com se fust une astele; JCondS ΧΧΙΠ 448 li ω

arsons de la stelle Froissa comme une seke astielle. > Cp. GirRossDicH 3583 Nen deit perdre une aune de son pats. 56

Avec motivation directe: 3et. i2es., FierK 5736 Ne li valut It cercles vaillant .1. auqueton\ iert. I3 e s., OgDanE 11074 Li blans haubers n't valt un auqueton^. auriol m. "loriot", que Dreyling 141 cite d'apres GirRossDecpM 102,8, est frpr.: GirRossDdcH 3905 Eu non met p[re]iserie un aureol. auslane f. "noisette", Dreyling 259, est frpr.: GirRossDdcH 1591 nepres manacar mige une auslane (ms. O; var. ms. P bee d'ana). II s'agit d'une forme hypercorrecte pour aulane, v. PfisterGir p. 273. Dreyling cite aussi occ. avilana (aulaigna); v. Rn 2,i56b.

aveine -> FAILLE D'AVEINE.

badois m. "piece de monnaie (prob, denier) frappee au margraviat de Bade" (Cf. A.Engel et R.Serrure, Tratte de num., Ill, 1905, 1233) [ca. 1185] ms. fin i3 e s., AlexParA I 2313 ne leurforferoient dis mile homme un balois (var. badois; v. —> *BASLOIS). baie -*· GRAIN DE BAIE. bale -> GRAIN DE BALE. *baslesche f. "maille (ou obole) frappee par les princes-eveques de Bale" TL 1,889 BAULESCHE [sans ddf., seulement «als Minimalwert», mais renvoie sous BASLOIS Λ baulesche}; Gdf i,6o4b BAULLESKE "beloce, prune sauvage ?"; FEW 15^3 43 BALE

Arras ca. 1263, Chans Art Jeanroy XIV 63 Sen cars ne pris une baulleske^. *baslois m. "denier frappe par les princes-eveques de Bale" TL 1,859; 889; Gdf i,565b;FEW I51,34a BALE; Belz 7; Dreyling 772; 773; 828; 1058; 105 92)

S9

> Dreyling donne encore d'autres exemples qui sont a rejeter (ils ont tous un contexte semblable): AliscW 7057 Ausi le rent (le haubert) com un pan d'auqueton; AlexParuM 96,10; JerusH 7971; RenMontM 43,j;26; GaydonG 2084; AuberiT 191,12; GaufrG 625.

*) Gloss.: "?"; Gaston Paris R 27,505 le rattache a baslois. f ) Baloi "Besen", Dreyling 772 et 773, est errono; il s'agit dans les deux cas de la piece de monnaie (une forme baloi au sens de "balai" n'est d'ailleurs pas attestoe). Valoy "M nze der Grafen von Valois", Dreyling 1058 et 1059, est fonde sur AimeriK; une teile monnaie ne semble pas avoir εχίβιέ; AimeriD 218 et 310 donne baloi sans Variante, corrigo par Belz -/&.

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ca. 1180, MonGuill2C 1841 // ne vous aiment k monte d'un balois (var. bauloi, poujots, pugeis]; ca. 1185, AlexParA I 2313 ne leur forferoient dis mile komme un balois (var. basclois, baulois, baillois, ballots, —> BADOIS); II laisse 34,16 (t. V p. 6) mss. 13es. ne li valut. . . // haubers don dos la monte d'un balois; fin i2 e s., RCambrM 721 En cesipais n'aiami si cortois Qe vers ces .ij. me valsist .j. balois; 738/0 n'i perdrois le montant d'u[n] balois; 2466 T outes ces armes ne valent .j. balois; deb. i3 e s., AimeriD 218 Ne doutent siege vaillisant .j. baloi; 310 Car trap sent plain d'orgueil et de bofoi; Si ne vos prisent vaillisant. /. baloi (var. la monte d'un baloi}; deb. i3es., Aiol2N 7905 N'en averes vos ja le monte d'un ballois; deb. i3es., HerbCandS 4790 Gentix cuens sire, ce (ce qui vient d'etre dit) ne pris un balois (var. bellois]; i cr t. i3 e s., ContPercP VI 222 ne prisent deus ballois Sermons ne predications; ca. 1225, GaydonG 6058 Dont ne me pris la monte d'un balofi). baston m. "baton"4) TL 1,865; Gdf i,595b; 8,3010; FEW 1,2793 BASTUM; Dreyling 769; io698>. Cp. -> JET (get a uns has funs).

i e m. i3 e s., RenM XXII 690 Ne gluz ne chauz ne poilecon^ N'i valent mie troi (var. ./'.) boston (1. baston). [bee d'ana "bee de canard", cite par Dreyling 139, ne se trouve qu'en frpr.: GirRossDecpM 32,16 tea non pretz menassarjes un bee d'ana (= GirRossDecH 1591 (ms. O) auslana, ->· AUSLANE).] beloce f. "prunelle" TL 1,913; 1254; GdfC 8,3143; FEW 1,6243 *BULLUCEA < It. tard. bulluca d'origine preceltique, v. BW6 5i8b sub PRUNE; Gam2 loob; CronenbergSchlehdorn p. 141118

i e m. i3 e s., CouplMarL 72 Car nul sarmun d'esvesche od croce N'i pot valoir une buloce; 3

> Dans 1'exemple suivant, il s'agit plutot d'une comparaison explicite: GodBouillH 4971 L'escu li aperchie com ce fust .1. barlois. Belz 8 refute Dreyling qui definit "balai" et ajoute: «der Dichter hat eben wohl mit Absicht gerade diese Münze hier gewählt, weil der baseler Heller sehr dünn war.». II y a ici prob, un lien reel entre le compare et le comparant. 4 > Cp. PriseOrAsR4 1126 baston que . dofinit au glossaire "menu bois". 8 ) Dreyling 1069 cite frpr. Not laisserai d'onor un plein bastun GirRossDdcH 6424, oü bastun fait peut-etre allusion au baton comme signe de commandement (gloss, "mesure de longueur"). Son exemple 769 \Autresi le (marbre) caupa comme .1. baston bale FierK 4837] est une comparaison explicite. e ) "depilatoire pour le pubis" TL 7,1288; TilLex 126; cp. la recette DEPILATORIUM OrnDamesR p. 46.

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13es. ?, JubNRec II 355 pour Γ amour sa fame ne donne une beloce; ca. 1290, JPrioratR 7581 Ne Γ at ne que d'une belorce Du grant nombre ne faire force; ca. 1295, JMeunTest Gdf Vat. Reg. Chr. 367 f ° 9» Qui pour I'ame sa fame ne donroit une blosse, = Vat. Corsini f° 15ob Qui pour I'ame safame ne donne une beloce, = ed. P (ms. San Marino California) Δ^Ζ Qui pour Γ amour sa femme ne donne une belasse; ed. M 462 beloce; ca. 1300, YsLyonB VI 32 Vos ne valez une belorce {: force}. [beresc " ?", cite par Dreyling 410 avec la definition "Stroh(halm) (?)" (ib. 504: "Strohhalm?") est tire de GirRossDecH 2730 Ne ηΊ vaut ses aubers pur un beresc (vai. ms. P varecs). Hackett se demande au gloss, «forme de varecs, (P) varech, gueret?», ce qui semble peu probable; cp. Lv 8,590^ «P. Meyer f hrt, Gir. de Rouss. S. 91 n. 6, die bersetzung Raynouards an "chaume, paille", f gt aber hinzu: "d'apres cet unique exemple, explication sans valeur."». Manque PfisterGir.] bergier m. "berger"; aussi "lourdaud, rustre" TL 1,926; Gdf 1,6263; GdfC 8,3173; FEW i4,334b It. *VERVECARius7>

Avec motivation directe: fin i2 e s., PriseOrAsR4 1597 ne vaus pas un berchier Se ne li fez toz les menbres tranchier. besant m. "piece de monnaie, normalement en or, de la valeur de 10 sous environ, frappee d'abord Byzance"8) TL 1,937; GdfC 8,3183; FEW i,669b BYZANTIUS; Belz 9; Dreyling 829-847 ca. 1167, GautArrlllC 1671 Or ne se prise .II. bezans; ca. 1170, HornP 113/7ne perdi del soen vaillant un besant (var. le vaillant d'ltn b.); ca. 1176, CligesF 3487 De man seignor que tu as mart. Se tu teste avuec moi rfan port, Done ne me pris unfaus (var. sol) besant. Au due an vuelfeire presant; e 3 t. i2es., AliscW 13 Molt a ochis de Turs et de Persans, Mes ne li monte le pris de .ii. besans; 2715 Tout le donrai, ja n'i lairai besant; 5736 var. Ne rempira (le heaume) la monte d'un besant; 6260 ne lor vaut (les cris) le pris de .it. besans; ca. 1185, AlexParA I 2705 Touz les sieges du mont ne prise dense bsans; ca. 1188, Aspremv4B 261,27 Ja nonfu nul, ne rois ne amirant, Que lui desdie la monte d'un baxant (1. bausant; Aspremv6B: besant); fin i2es., AntiocheP VIII 872 Ne valut a cestui k pris de troi besans; fin i2es., ChevCygneH 5844 N't valoit ma deffense le montant d'un besant; Dreyling 7-12 et p. 156 cite quelques exemples qui n'expriment pas une valeur minimale, p. ex. Qui diez vos ore ke soiemes bergier? AliscW 1589. Cp. BodelNicH gloss.

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6292 Ne prisent nostre assaut le montant d'un besant; 6493 Li plus sains des .V. .C. ne valt mie .1. besant; fin i2 e s., GarLorrP I 125,1 Ne vous donroie la monte d'un besant; fin i2 e s., GodBouillH 2029 Se venger ne se puet, ne se prise .1. besant; 2885 Deffendre ne bataille ne vos valt .1. besant; 3817 Et vaitferir le rot sor son escu devant, Ainc ne It empira le montant d'un besant; fin i2es., JerusH 1475 Mais n't valt lor effors le montant d'un besant; 5219 S'a lui ne vaitjoster, ne se prise .7. besant; 6628/0 nelpris, ne ne Γαϊη, le montant d'un besant; fin i2es., RCambrM 683 Ne m'en donnastes le montant d'un bezant; 91470par vos n'en perdront .j. besant; 3927/0 raen^ons n'en soitpris nus bezans; 4069 De raenson n'en iertja pris besant; ca. 1195, RenMontM 3,24/7 n'i a nul de vus de si grant tenement, Se il aidoit au due la monte d'un besent Que il ne fust pendus sens nul delaiement; 15,32 Ne feroie por Karle la monte d'un besant; 19,18 ne Γ empira (le heaume) la monte d'un besant; 35,34 Mais I'iaume n'enpira la monte d'un besant; $-j,iojamais tant com il vive, n'a vos n'a vostre gent Ne forfera li dus la monte d'un besant; 92,22/1? ne vos pris trestos la monte d'un besant; 131,1 Unques de l'autre avoir ne bailla ./. besant (cp. aussi RenMontArdT sous -> ESPERON) ; ca. 1200, JourdBID 2775 S'il ne les venge, ne se prise un bezant; deb. i3es., AioPN 8435 Li aubers de son dos ne valut./. bessant; deb. i3es., EnfVivW 1213 Mais ne li valt la monte d'un besant (var. ./. denier vaillissant} Qu'il perdra qui valdra ,m. besans ms.BN fr. 1448; 4299 Pies ces paiens et deriere et devant, Mais ne li valt le monte d'un besant, Car anvirones fu de .Xm. persans ms. Boul. 192; 4349 Et quant il le relieve molt ot le euer dolant, S'or ne se venge ne le prise .1. besant ms. Boul. 192; deb. i3es., GirVianeB 109 le ne voil mie ke iai guason s'en vant, Ke il me toile valissant un besant; deb. i3 e s., HerbCandS 2738 ne li poise lo quartier d'un besant; deb. i3es., NarbS 73570 n'en (des biens d'Aymeri) avrom besant; 7558 Or ne vaulx mes (I'epee) la montence d'unguant (var. la monte d'un besant}; 7566 Vers Γ amirant se traient li auquani. Mes ne lor vaut la monte d'un besant (var. la montence d'un gant}; Q?a nozjenz croist vertu et bardement; i er q. i3es., AnsCartA 571 Ne valut mie a cbeli un besant; 1484 S'il ne se venge, ne se prise .1. besant; 2734 lifuirs ne vaut mie un besant; 3652 Escus ne broigne ne li vaut un besant; 5787 Se ne se venge, ne se prise .1. besant (var. mie .1. seul besant}; 8790 N'empira pas le montanche d'un gant (var. la monte d'un besant}; er i q. i3es., HuonR 4708 Nes (les adversaires) douteroit le monte d'un besant; i er t. i3es., OgDanB 9806 De tos les autres (chevaliers) ne donast un besant; 10435 De telx quatorze (chevaux) ne donroie un besant; er i 1.13es., OtinG 1548 Pus fieri.7. autre . . . Mes ne li vaut la monte d'un besant; i e m. i3 e s., GuiBourgG 2662 Si vos quit atorner, ains le soleil couchant, Qu'on porroit vostre cars esliger d'un besant; 3674 gent qu'est desarmee ne vaut pas .1. besant; 60

2et. I3es., AuberiT 3714 Ains Auberis n'en (du buün) retint .L besant; 47,6 Ne donries de ma vie .1. besant; S z, Ja au partir nen iert feix qu'il s'en vant Qu'il m'ait tolu la monte d'un besant; AuberiTarbe 81,24 Et dist Lambert, Ce ne valt .1. besant (AuberiB 1015/1016 donne un texte different; — BartschHorning 138,36); 120,12 dolouser ne valt pas ,11. besans (AuberiB 7852 :gans}; i3es., BertaC 126 Ma non vos poes apriser la monte d'un besant Quando dama non aves a U vestre comant; e 2 m. i3 e s., EnfRenC 3729 Ce (les plaintes) ne vaut mie au franc hom un besant; 15 868 S'il ne se venge ne se prise un besant; 16959 no force ne nous vaut un besant; 2em. 13es., GarMongl BN fr. 24403 f°48d,27 Li bauberc ne H vaut k monte d'un besant; f°6i c ,4 Ja nepris vostre force le monte d'un besant; ca. 1350, BaudSebB III 611 Seje ne les assomme,je ne vaus .ij. besans; XIII 387 Ivorine, la be/e, H va de l'oiel cliugnant (1. cluignant} , . . Mais Bauduins n'en donne le monte d'un besant; XXI 609 De la gent Sarrasine ne donast. /'. besant; ca. 1356, GodBouillBruxR 38797'* n'en (de la menace) donne ung besant; 15 681 ly sort de Calabre ne valent ung besant; 16287 Cel ost ne doubteroie le monte d'un besant*).

*biauvaisine f. "maaille frappöe par les eveques de Beauvais" TL 1,960; Gdf 1,6193; FEW 1,3043 BEAUVAIS; Beiz 9; Dreyling p. 86112. Cp. -> BELE VESSIE p. 233. 4eq. i2es., TristBerM4 1095 Ja n'avras home en tot cest reigne, Povre, orfelin, ne vielle ferne, Qui por vostre senescbaucie, Quej'ai eii tote ma vie, Me donast une beauveisine; [ca. 1224, Coincyl43K 432 maaille biauvoisiene, v. MAAILLE]. bife f. "sorte d'6toffe en laine, souvent rayee" TL 1,974; Gdf 1,6480; FEW i,355b [onomat. *BIFF- ou < afr. biface < BIFAX]; BWB yob [sub BIFFER, prob, onomat.; «le developpement semantique de l'anc. biffe n'est pas clair»]; Gam! noa [*BIFILIS < lt. BIFILUM, supposerait une accentuation sur le prefixe] ca. 1227, CoincyllgK 2976 Vers l'anemi (le diable), quant il la tente, Se redesfent par grant entente. Bien It keurt sus, bien It rebiffe; Nel prise mats une viez biffe (var. d'un seul ms.: bisse10)). e

) Pour des exemples occ. et it., v. Dreyling p. 70111. - Dreyling classe sous besant frpr. betau (GirRossDdcH 2822 var. ms. P No lor valo escut pur un besenc), qui semble plutot etre une var. de sebenc, v. PfisterGir ("bätard"; Hackett gloss, "bätard", mais pour le vers 2822 eile dafinit "oignon ou pelure d'oignon?"; FEW 11,473). 10 ) Bisse pourrait s'identifier avec bisse "biche". Mais bisse rime avec un rebisse qui fait difficulta: Un verbe *rebisser n'existe pas; un *rebiser "faire reculer" serait pensable (v. FEW ij1,! 193-1203), mais aurait un / long; un *rebisser, der. de bis adv. (hsp. afr. de rebis "de rechef"), est tres improbable. II semble qu'il n'y ait qu'un seul ms. qui 6l

bille f. "petite boule" TL 1,975; FEW I51,io8b abfrq. *BIKKIL [entre autres «"chose de peu de valeur" (1270-1310, Lac)»]; Gama uzb frq. *BIKIL; Lac 3,na [«le mot bille s'est employe figurdment pour exprimer une chose de peu de valeur»11)]; Dreyling 789; 790 ["Billardstock, Queue; Billard-kugel, -ball" erron£]

ca. 1165, ErecR 542 Quant ge ai detez moi ma fille, Tot le mont ne pris une ca. 1167, GautArrlllF 5305 Nus ne puet Ilk corecier, Nus ne se puet vers lui drecier, Que lui en soit ne c'une bille (= ed. C 4392 Que lui en soit a une bille); ca. 1 176, EstFougL 1047 D'e/s tnordrir ne lor est dous billes (gloss, "it does not matter one jot to them") ; [ca. 1 1 80] ms. fin i3 e s., PercH 968 Li vaslez ne prise une cive (var. bille} Quanque It rois li dit; e 4 q. i2es., RenMeon 3307 n'i donoif pas deus billes (= RenM XIV 397 A qui il n'en est pas deus billes} ; RenMeon 205 80 Par foi n'i donroie une bille, Ce dit Tybert, en els n'en toi (— RenM XII 90) ; fin i2 e s., AnsMetz ms. L f°54 d ,35 Mais eil dedens nes prisent ./'. bille; deb. i3es., GuillDoleL 150 Qu'il ne donast pas une bille Que coustast ("le co t ne lui importait pas"13); er i t. i3 e s., GaleranF 5184 Ne prise du monde une bille Tout le deduit; i e m. i3 e s., PeanGatS1 3017 n'aveit pas vaillant ii billes De robe ne de chaucemente; ca. 1224, CoincylioK 510 Simples horn ne valt une billeu'>; Coincyl^K 106 Ce li respondent fil et filles, A cut il n'est mie deus billes Que I'ame a I'userier devingne; ca. 1240, GuiWarE 8341 Mahun ne valt une bille; ca. 1243, MousketR 25 328 nel (1'empereur) doutoient (les sarrasins) une bille; mil. 1 3es., RigomerF 4386 ne dounaissent une bille De toutes les coses qui sont En tout le remanant del mont; i3 e s., MontRayn I 242,131 (= BarbMeon III 243,131) Et li (la fille) /esse dire les suens. Ne Γ en fu pas a une bille Cil qui gisoit avoec la fille ("ne lui

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donne bisse (et rebisse), de sorte qu'il est possible qu'il s'agisse d'une simple erreur. Μέοη II 95 (Coincyl^M 2984) ecrit bufe Atteste au I3es. dans ChansBen^SgB 172,2: He, cuers hautains, plux kejerfaus sor bixe · FESTU (fest» de ble)™\] bliaut m. "tunique manches, serree a la taille par une ceinture (vetement d'homme et de femme)" TL ι,ιοοι; Gdf i,662b; Gamillscheg Μέΐ. Coelho (Lisboa 1949) I 191-193 [frq. *BLIOHFALD "cape tres coloroe"]; Gam2 I2ob; FEW 21,5173 [ne cite pas Gamillscheg]; Dreyling 657~66oie>

Souvent avec motivation directe: ca. 1185, AlexParHM 160,32 Aubers ne U valu »es c'un bliaut de soie; fin izes., GarLorrP I p. 265,16 Oncques la maille dou blanc baubert treslis Ne It valut un bliaut de samit (= ms. Montpellier H 243 f° 40* Ne lui valut un blialt de samis, Gdf); II p. 121,5 Onques la maille dou blanc haubert treslis Ne It valut un bliaut de samis (cp. —> SAMIT) ; fin i2es., RCambrM 3431 Tele atnendise nepris je .j. bliaut, bochiee ->· PAIN. bocler m. "bouclier" ou "coupe"?, v. TL 1,1021. [ca. 1275] ms. i4es., BerteH 134 Chevaus, or et argent lor fist on presenter, Mais ainc n'en vorrent prendre la monte d'un soller (var. boucler}. boiralm. "?" Attesto seulement comme expression d'une valeur minimale dans GalienS p. 166,10 (fin i3es., ms. fin i5 e s.): Mais onf(ques) ne lui forfist la monte d'un boiral. La version en prose du ms. BN fr. 1470 (i5 e s.), qui reste normalement tres proche du texte en alexandrins, donne Mais autre mal ne lui fist. - Υ a-t-il un lien avec boire "sorte d'arbre" (ca. 1390, GastPheb, Gdf i,673b; : B XUS?) ou avec burial "meule de paille" (Reims i4es.; dial., v. FEWi5 2 ,i4b)? > FUEILLE DE BOIS.

bole f. "boule" TL 1,1041 ["Kugel", mais dafinit le seul exemple tir£ d'AlexPar "Blase" sans qu'on puisse y voir une justification]; GdfC 8,3530 (aussi Gdf 1,7013); FEW ijooyb lt. BULLA; Dreyling p. 18

> Cp. esp. Ni se me da de ello un b/edo, Pardo Bazdn, Pacual Lopez, p. 113, 6d. Ginn, MLN 23,2 (1908) 62b. 1S ) Dreyling cite une comparaison explicite: SaisnM 502 (= 6d. Mich II 70,5) r ubert q'ert geronez Ne lifait plus deffense c'utis bliaus geronez. - Cp. GirRossDocH 2453 Ne lor i val escuz pur une giant, Ne aubers un bliaut escharamanf. 65

[ca. 1185] ms. i3es., AlexParA IV 900 Lajoie de cest mont nepris um cibole (var. mie une bole), Qant H sires du mont laira hui sä gent sole. holet m. "champignon" TL 1,1044 ["Pilz"]20>; GdfC 8,337b [ . prob, trop pr6cise]21>; FEW i,42Öb lt. BOLETUS [Gdf n'a pas consultd (ni, bien sür, TL)]. Dreyling 411 cite un exemple, oü frpr. holet est utilise comme expression d'une valeur minimale: GirRossDocH 1163 Quar eu ne pres ma plage mige un bolei.

[boquerant "sorte d'etoffe" est cite par Dreyling p. 61113, mais ce mot n'exprime pas une valeur minimale dans Pexemple qu'il donne: rompent les frontaus comme un vies bougerant AlexParA II var. p. 26 v. 33 (= AlexPamM 144,25).] [bordel m. "cabane, maison; maison de prostitution", cite par Dreyling 753; 754 n'exprime pas une valeur minimale: RCambrM 3867 Aincputs cele eure qe R.fu ocis Ne viparguere nes .j. bordel malmis; SaisnMich I 131,5 (= ed. M 1679) pou vaut miex lor vie d'un quemunal bordeL] [borse f. "petit sac arrondi, sachet" n'exprime pas une valeur minimale dans l'exemple que cite Dreyling p. 6zn: Entor son vis ti'of tant de pel Dont en poisi fere une borse, RenM I 651.] böte f. "botte" TL 1,1088; GdfC 8,344c; FEW i.ojyb germ. *BUTT; BW5 793; Garn2 1293 *BOTT-; Dreyling p. 6in3

ca. 1185, AlexParA II 165 ne me pris une böte, S'atifois ne vois au branc commencier une note, boton m. "petite piece (de m£tal, corne, bois, etc.), souvent circulaire, servant a fermer les vetements ou ä l'assemblage de leurs diverses parties, ou ä leur decoration" ou "petite excroissance d'oü naissent les branches, feuilles, fruits ou fleurs d'un vegetal" [Dans presque tous les cas ou boton exprime une valeur minimale, une distinction d'apres ces deux definitions est impossible. Quelques exemples montrent toutefois que les deux sens etaient possible, le premier p.-e. plus frequent: 20

> Cite GIPar et GlTours: GIParR 635 aspergus: boulet; 900 boletus: boulet; 3425 fogus: beulet; 3573 fungus: boulet; GlToursD 330 boletum: boloez (1. bolez). 21 > Cite GlPar(R 900) boletus: boulet; GlConch(R900) boletus: boulet; Aalmas 2em. I4es. iü AalmaR 1007 boletus: bolay ou chanpeignon; Platine de honneste voluptd (1528) f° 9ov° boletz [deuxieme passage P gir 0 Gdf 4,J9b sub FONGE], et, avec la def. "truffe" GlConch(R 8849) tuber: boulet.

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Partie du vetement: Ne dotons vo manaches .1. bouton noiele ChevCygneH 3722; Bon morsel ne bonne goulee Ne prise mie unfaus (var. seul} bouton ("bouton qui n'est pas fait du metal precieux pretendu" ?, "bouton qui est different des autres boutons sur un vetement" ?) Coincyll^K 2943 (— Meon II 94,2951); Vos tendons ne vos aatines Ne pris je mie un fans bouton Coincyl42K 335; Car vaillissant deus biaus boutons Ne pueent (les ennemis) pas mesfaire a Fame CoincylluK 148; bouton entaillie GodBouillH 3774; - TL classe tous les exemples o baton exprime une valeur minimale sous "Knopf", sauf JubJongl 138; egalement dans MenardRire p. 587 tous les exemples sont classes sous «Les choses» (φ plantes). Partie du vegetal: S'il m'ocioient . . . Vous n'en donries pas un boton de haie MonGuill2C 5 51; ne Γ empire (la cuirasse) pas un bouton de hate AliscW 6246; Je ne pris pas oevre d'orfevre .J. bouton rouge d'aiglentier Jubjongl 138.] TL 1,1095; Gdf C 8,340a [le seul ex. sous "bourgeon" concerne la partie du vetement]; FEW i51,223b; 2223 abfrq. *BOTAN; Dreyling 260-296

i e m. i2es., MonGuilUC 884 N'ot aveuc lui ne conie ne baron Ne due ne prince, chevalier ne garebon, Qui le prisast valissant un bouton; e 2 t. i2es., CourLouisJ 1003 La ne vaudra pere au fill un bouton; ed. L1 1056 Ne Fempira (le haubert) vaillant un esperon (var. valissant./. bouton); 1059 var. Trestuit ti colp ne valent ,j. bouton (ms. de base haneton); ed. J 1805 Ja ne vaudra Looys un bouton; i2es., SSagOctM 764 Prinches de terre sans raison Ne vauroit mie un seul bouton; ca. 1170, HornP 1516 eel cop n'i fist mal vaillant un butun; 243 5 N'el ne siet ki joe sui, sijoe vail un butun; 2865 Ja nen avrai de vus le vaillant d'un butun; 3 615 /'/ tf ad cumpaignun Enz el mund ki vers li vaille (var. cuntrevaille) un butun; 3625 Cine anz ad ja este od mei en ma mesun Ke il one ne mesprist le vaillant d'un butun; ca. 1175, GautArrErL 1082 Eracles ne vaut un bouton; 4370 je ne pris mie Un bouton quanquej'ai vescu; 6036 Le croiz ne pris je un bouton; ca. 1176, CligesF 1776 et 2046 ne li valut un boton Ne U escuz ne li haubers; ca. 1180, MonGuill2C 5 51 S'il m'ocioient. . . Vous n'en donries pas un boton de haie; 1711 Toute la soume ne li poise un boton; 1916 li guencirs ne li vaut un boton; 2646 ne vous vaut un boton, Tout maugre vostre ferai ci ma maison; 2662 Tot ne ta force ne pris mats un boton; 3961 Ja mats sans vous n'averai un bouton (le roi Synagous veut tout partager avec Guillaume); 4262 Se nous ne le vengon, Ne me pris mais valissant un bouton; 4816 Toute lor force ne lor vaut une flor (var. un bouton); 5640 N'en donroie un bouton (du fait que Guillaume repartira); 3et. i2es., AiquinJ 139 de lour terre n'ont valant ung bouton; 3et. i2es., AliscW 371 La soie force ne vaut pas un bouton; 3057 Vostre fief vous rendon; N'en tenrai mais vaillant./'. esperon (var. vaillissant un bouton}; 3086 N'avrai en France vaillant ./'. esperon (var. vaillenssant ./'. boton); 5601 Ne priseroie man tinel un bouton; 6246 ne I'enpire (la cuirasse) pas un bouton de 67

hate (var. Ne It fist mal./'. seal bouton de haie); 7026 ne I'enpire (le heautne) un baton; 7056 Ne U valut H haubers un bouton; e 3 t. i2es., BatLoqR 27 si grans ost ainc tele ne vit horn, Dist .R.: N'en donroie un bouton; e 3 t. i2es., FierK 5741 Quant il ne Γα ocis ne seprise .7. bouton; 3et. i2es.} GuiNantMM 855 Ne prise sa menache vaillissant .i. bouton (= vM Nonprisie quant il ot dit la moitie d'un botori); 2776 Li escu de son col ne It vaut .i. bouton; [ca. 1185] ms. i3es., AlexParA I io62var. S'or ne le puet vengier ne se prise un boton; 1188, AimonFlH 9384 Or ne pris un bouton la guerre; ca. 1188, AspremsB1 909 Ge nes (les dieux)^>r me valissantun boton; AspremsB2 i3a He, maves diex, ne valez un boton; $zb Ne I'empira (le heaume) vallissant un baton; e 4 q. 12es., RenM IV 183 Ne prise deus boutons son sens; X 5 8 5 Molt se debat par escaper, Mes ce ne U vaut un bouton; XII 638 (= RenMeon 21128) De gramaire U demandai, De soffime et de question; Ne me sot respondre un botonzz*>; fin i2es., AnsMetz ms. L f° 8d, 18 ltd ne sa force ne prisons .ij. batons; f° 9a,3o Ne remanroit Hernaus en cest roion Qu'il megrevast de vaillant .i. boton; AnsMetZNG 4369 N'iforferontvalissantun bouton (= ms. Sf° 65d,4Dreyling?); ms. L f° 112b,2 (— AnsMetZNG 5 63 8) Mais ains n'en volrentpor moifaire .i. boton; f°n8 b ,3o Ainc ne laissierentpor le signe ,i, boton (= NG 6475 par le siege); f ° 12 3a, 12 (= NG 7418) S'or estes mart n'en donroie ./. boton; f ° 12 5b, 2 2 (= NG 7713) Coif es ne baumes ne H vaut .ij. batons; NG 7722 Arme qu'il ait ne It vaut un bouton; ms. L f° 129»,26 (= NG 8278) Ja raen$on n't vaura .i. bouton; f°i45 c ,2i De .xiiij. omes ne donroit ./'. baton (— NG 10398 De cinquante); f°i46 a ,i7 (= NG 10463) Je le voel bien, n'en donroie .i. baton; f° ι j8 a ,3 (= NG 12165) De lor avoir ne perdront .i. bouton; [f° 164°, 7 est une fausse ref.]; f° 171*,3 Coife ne hiaumes ne li valt .i. boton; fin i2es., AntiocheP I 488 Ne redoutent la mart vailissant un bouton; IV 243 Jo n'aurai en ma terre senescal se vous nan; N'en ma cort conseiller sor vous, un seul bouton; VII 749 Ainc n'ot li dusparent qui vausist un bouton; fin i2es., ChevCygneH 229 Justice qui tant targe ne pris je un bouton; 799 or ne vaut .7. boton; Hui cest jour seres arse; 1692 Ne vos ne vostre crois ne prisjo .7. boton; 3218 D'une abete ardoir ne donroit .7. boton; 3722 Ne dotons vo manacbes .7. bouton noiele; fin i2es., ChevCygneNaissT im De tot /'or queprendres ne donroit./'. boton; fin i2es., ElieR 519 Quant Elies Γ enfeat, ne le prise .7. bouton; [fin i2es.] ms. Ars., GarLorrD p. 245,16 Ne li vallut (Ρέαι) la monte d'un bouton; 246,9 Onqes la maille de l'aubert fremillon Ne li vallut la monte d'un bouton; Dreyling p. 30111 cite encore RenM XXII 690, o il faut pourtant lire boston, non boston; v. -*· BASTON.

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fin 12es., GodBouillH 2014 Li chercles, ne la coiffe ne li valt.1. baton; 3774 sejo fasse armes et haubergies, Ne dotasse tex .III.II. batons entaillies; 4172 Vers lui ne me valut li chelers ./. bo ton; fin i2es., JerusH 583 Et no gent vont encontre, nesprisent .1. baton; 3323 Le mar quident abatre, ne lort (1. lor) valt ./. baton; 3341 Et respont lipaiens: Ce ne pris .1. baton; 4843 Jursalem vail tenir de lui et de son don. Ja n'en tenrai d'autrui vaillissant .1. baton; 7957 A I'espee en quida prendre la venjoison. Mais li Turs s'en passe outre, ne le prise ./. baton; fin i2es., RCambrM 1319 Et ce dist bienja ne chaut esper on, Se je lor lais le montant d'un bouton; 3951 feste guere ne vaut pas .j. bouton; 4866Drois empereres . . . ne valez .j. bouton; fin i2es., SaisnM 1844 Li escuz ne li vaut .1. hermin pelican (var. la monte d'un bouton; valissant .1. baton); 2970 Qant le voit desarme, nelprisa .1. bouton; 5713 Mais plaindres n'i vaudroit, (ce m'est vis,) .1. bouton; 6620 Onques ti'i gaaingnai vaillissant .1. bouton; ca. 1195, RenMontM 16,19 Ne feroie par lui la monte d'un bauten; 43,21 Ja ne te venteras nuljor en ton roion, Que tu m'aies tolu la monte d'un bouton; 145,19 Ne doteroient I'ost le valiant un bouton; 146,1 Ne doteroit vostre host le valiant d'un baton; 176,29 Puis que li ham est mars, ne vaut il.i. bouton; 181,22 espee tranchant n'i vaut mie .i. bouton; 183,21/0 mar auront del vostre vaillisant .i. baton; 183,29/0 mar iperdront d'armes vaillisant./. baton; 185,10 Encor sui sains et saus, si n'es pris .i. baton; 18 5,3 4 /_,/ chevaus sor qu 'il sist, n'i respont .i. baton; 189,2 Se ne vosputs vengier, ne me pris .i. baton; 189,34 La mance del hauberc ne li vaut .;'. baton; 195,6 Mais tant fort sui aclin vers mon segnor KarIon, Ke ne lor puts aider ne valoir .i. bouton; 217,32 Or ne somes que .Hi., ne nos pris ./'. baton; 226,32 Dahait ait, dist Aallars, qu'en donroit .i. baton; 246,24 S'or ne vos puis vengier, ne me pris un bouton; [247,33 — 21 7>3 2 ]ί 253,27 (li chandelarbre) ainc n'apetiserent vaillissant .i. bouton; 255,15 ne le (1'adversaire) doute .i. bouton; 437,26 se ne me venge, ne me pris un bouton; RenMont ms. 13es. dans SaisnMich p. IV N'i eussons conquis qui valsist. j. bouton . . . ne me prisent baton; cp. aussi RenMontArdT sous ->· ESPERON; ca. 1200, AyeB 2254 Mes one n'en vout porter la monte d'un bouton; ca. 1200, ContPerc1ER 2437 Se il fussent ou trot ou quatre, Ne les prisast il un baton; ca. 1200, RomPast III 2,36 (Thib. de Blason)y'i suis trap dolent. . . Si remir la joie grant Qu'il vont entour moi faisant; confers n'i vaut un bouton; deb. 13es., AimeriD 417 paien felon Qui ne vos doutent la monte d'un bouton (var. vaillant unporion; vaillant .j. esperori); 2153 Font aparter vitaille a telfoison, Com se trestout ne coutast. j. bouton; 2164 Tant chier lor fust vendue a desreson, Qu'il an prisasseni la chierte .j. bouton; 2750 Ceus qui ci vienent (les ennemis) ne pris pas .j. baton; 2799 Ne vos vaudroit la desfanse . j. bouton; 2810 Desus la targe .j, tel cop a bandon Que ne li vaut la monte d'un bouton; 3120 Ne lor vaudroit lor deffanse .j. baton; deb. i3es., EnfVivW 2585 (ms. BN fr. 1448 et 1449) E* d*s* ^ rots: ce ne vaut 69

./. bouton (de secourir les chevaliers); 3677 // blans hauberz ne li vaut .1. bouton; deb. i3 e s., GirViane B 147 N'en feisies en France vantisson K'en portixies dou mien un soul bouton; 2488 //' uns l'autre ne redoute un bouton; 2518 N'en randit onques valisant un bouton; [deb. i3es.] ms. i e m. i3 e s., HerbCandS t. II p. 415 v. 4227 De won grant tenement tfai vaillant./. bouton; deb. i3es., NarbS 5586 Ce (la proposition) ne vaut un baton. Ja ne ferai si mortel tratson; 5591 ne vos pris un bo ton; deb.i3 e s., VengRagF 1408 Ne la (la dame)prisse mie .i. bouton; 1213, FetRomF1 288,21 Ge, dist il, ne pris un bouton la santence de eels qui dient que . . .; ierq. 13es., AnsCartA 295 5 L'iaume li trencbe, ne li vaut./. bouton; 8837 Paiiens ne dotent valissant un baton; 8852 Vieus est etfrailes, ne lepris un baton; 11155 De tout le siecle ne donroit un baton; er I q. 13es., FlorenceW 247 Ne li or ne les pieres ... Encontre sa biaute ne valent un baton; er i t. i3es., FergM 2324 Or ne seprisse deus boutons, Se ilnepuet le roi vengier; i er t. i3es., OgDahE 664 Arme qu'il ait ne li valt un baton; 6419 nes (les adversaires) prise un baton; ed. B 12 129116 Le cercle ront, ne li vaut un bouton; 12179 Sa lance brise, n'i conquist un bouton; ed. E 11493 Crient et braient la maisnee Noiron. Va s'ent Ogier, ne donroit un baton; ed. B 12674111 S'ilne les venge, ne se prise un bouton; er i t. i3es., OtinG 61 Ne vos prise .1. bouton; I er t. i3 e s., SiegeBarbP 1026 Ne cestui ne les autres ne pris pas un baton; 2002 For les dieus ou tu croiz ne donroie un baton; 2984 Nepoez en ma martgaengnier un bouton; ca. 1224, Coincyl42K 225 Ja tant n'arons de raisons traites Qu'eles nos vaillent un bouton; 335 Vos tendons ne vos aatines Ne pris je mie un faus bouton; ca. 1225, GaydonG 925 Touts sa force ne pris pas .1. bouton; 1607 ne empire (le heaume) vaillissant .1. bouton; 1609 il ne doute arme vaillissant./. bouton; 2067 Ne voz pris ./. bouton; 2092 L'escu li tranche, ne li vault ./. bouton; 2317 Ne li valut (le heaume) vaillissant un bouton; 2932 S a blanche coiffe ne li vault .1. bouton; 3404 Quant que as dit, ne pris pas ./. bouton; 4648 Arme qu'il ait ne li vault .1. bouton; 4677 Moult m'en pesast se fussiez loiaus horn, Mais n'en donroie vaillissant .1. bouton; 5319 les viellars ne doutent./. bouton; 6289 // ne le doute vaillissant .1. bouton; 8051 Hauberc ne el me ne lor vault./. bouton; 8064 lor deffense ne lor vault .1. bouton; 9548 L'escu liperce, ne li vault ./. bouton; 9705 De cest danmaige ne m'est il./. bouton; 10400 Quant de I'ost Karle delivre esterons, Dou remenant ne donroie .1. bouton; i e m. i3 e s., GuiBourgG 940 Dahais ait, dist Berars, qui le (le roi) doute ./. baton; 351770 n'i mefferoient (ä la forteresse) la monte d'un baton; ca. 1227, Coincyl^K 2943 Bon morsel ne bonne goulee Ne prise mie unfaus (var. seul) bouton; CoincylluK 148 vaillissant deus biaus boutons Ne pueenf (les



diables)pas mesfaire a I'ame; 754 Nefors cuirie n'aukeions Ne It valurent deus boutons; ca. 1228, ViolB 1426 Vostre fief vous rendon, N'e» tenrai mats vaillant un espouron (var.: valissant un bouton); 3747 Ne livalut arme (var. vault Γeaume) un bouton; 2 e q.i3 e s., RomPast III 5,27 (ThibChamp) Mes /'amors d'un bergeron Certes ne vaut un baton; mil. i3 e s., JoufrF 2310 riens que vausist un baton Ne H avoit U acre ; 2348 // cuens n'avoit conpaignon Que vers lui vausist un baton; 3674 Laissez or mes vostre tenchon, Que je ne la pris un baton; e 2 t. i3 e s., Auberi KellerRomv 226,25 Ne leur dones qui vaille ./. seul bouton; AuberiT 8,7 ce (ce qui vient d'etre dit) ne vaut .7. bouton; 19,11 II ne donroient d'Ome ocire .1. bouton; 92,12 ne donroii de la perte .1. bouton; 93,3 lor force ne vaudra .7. bouton; 190,31 ne te vaut (les arguments)./. bouton; 209,19 cist asaus ne vos vaut.7. bouton; 210,3 ce (ce °^· vient d'etre dit) ne vaut.7. bouton; 240,13 Longue manasce ne vaut mie .1. bouton; AuberiB 39 De tout le mont ne donroit un bouton; AuberiTarbe 95,6 N'i (de la menace) dorroie .7. bouton; AuberiB 7635 De tous ces sonjes ne donroie un bouton; e 2 t. i3es., CristalB 2918 ne vos prois un bouton; 2et. i3 e s., PoireS 769 Ne que gen savoie jadis, Out cuidoie qu'Amors n'eiist Tant depooir qu'ele n'eiist A moi n'atttrui, ne c'un mouton, Neprisoiepas .7. bouton; 2 e t. i3es., RobBloisDidU III 58,37 (= BarbMeon II 185,31) ele(s) (la dame) nes (les hommes)prise(nf) un bouton; III 113,964 De toz biens ne lifa^oit on A la montance d'un baton; i3es., DoonMayP 152 Se me sirez est mart, nelprise .1. bouton; 41470 ne vous vaudra (le discours) la monte d'un bouton; i3 e s., BertaC n La corf de li rois no valt un boton; 872 Que Ha promise non valse un boton; 1349 Nostra raine si e de gran renon: Non lasa spender del nostro un boton; e i3 s., Jubjongl 138 (Dit des Boulangers) Je ne pris pas oevre d'orfevre .J. bauten rouge d'aiglentier; e i3 s., MacaireM 2003 S'el no la ven^e, no s'apresia un boton; 2012 Se no νεηςο, no varo un boton; 2944 Un elmo a lace qe fu rois Faraon, Nenfo ma spee q'en tretifase un boton; e i3 s., MontRayn I 225,162 ne vous vaut ./. bouton; Nous le ferons miex autrement; e i3 s., ParDuchG 112875 n'en (d'avoir) ai vaillesant .1, boton; i3 e s., RolpM 178 Qui couars est n'i vauldra .1. bouton; 1275, AdenBuevH 2572 Les dieus que vous frees ne pris pas deus batons; ca. 1275, BerteH 2530 Mais onques n'en aprirent (de la personne disparue) un bouton (var. denier, festu) vaillissant; ca. 1275, RoseMLec 9636 Sanz faille, des vilains gloutons Ne donasse je .77. boutons; 14179 Ja soit ce que semblant an face, Se eil autre amie porchace, Ja ne li soit a un bouton De la ribaudie au glouton;

2em. i3es., EnfRenC 997 Ne vous pris un bouton; 3940 ΝΊ ( la bataille) eussons touz valu un bouton; 7235 Mes ne leur vaut (la defense) vaillissant un bouton; 8356 Corbon escrie: Ce ne vault un bouton!; 11463 vo sors ne sontpas bon, Tout ont menti, ne lesprise un bouton; 16332 Chescun se paine de nagier abandon Mes ne leur vaut le monte d'un bouton; 2 e m.i3 e s., GarMongl ms. BN fr. 24403 f°9 d ,i4 (= KellerRomv 365,12) Si sueffre lorgabois ne lesprise ./. boton; f° I4a,i3 souz deln'a cevalqu'ildout./. bouton; f°26 d ,i5 heaumez ne escus n'i valra ,i, bouton; f°68c,i9 Neprisent lor encaus vallissant .i. bouton; f°76 d ,i6 defense n'i valt le monte d'un boton; f°9i d ,25 Nul home qu'il ataigne ne prise .i. boton; f°92a,2 Diex ne fist tel espiel tant trancast de randon Que le (le chevalier) peiist grever le montant d'un boton; e 2 m. i3 e s., GaufrG 616 Li uns ne prise I'autre la monte d'un bouton; 2780 Se vengier ne se peut, ne se prise .1. bouton; 2794 Mes tous sunt desarme, ne les prise .1. bouton; 5 376 Ne donroit de sonpere ne de vous .1. bouton; 8506 Et dist que Mahommet ne valoit .7. bouton; 8513 Jhesuet qui ne vaut .1. bouton; 8579 Mahommet ne prise la monte d'un bouton; e [3 q. i2es.] ms. 2em. i3 e s., GirRossDecLS 2418 Cil n'en (du butin) ont plus de lui mie un boton (= ed. H 7698 ms. O billon); 2 e m. i3es., JRentiS V 4 Ki de chanter ne sevent un boton; 12.76, EnfOgH 280 Ne vaut corrous la monte d'un bouton; 7747 Je ne pris pas son voiage un bouton; ca. 1280, Clef D 1171 Quer komme ne vaut un bouton A qui nen requieri le mouton (= penis; «demander le coi't (?)» TL 6,373,36); fin i3 e s. (ms. fin i5 e s.), GalienS p. 11,19 $e voz chevaulx sont mors, n'y acompte ung bouton; p. 14,42/0 n'en tendront ses oncles la valeur d'un bouton; p. 46,26 haubert vestu n'j valu ung bouton; p. 93,25 Je ne donne ung bouton (pour ce qui a έΐέ dit); p. 299,23 Car iln'y a cellui en [i]celle saisonQtt'i eut d'avantaige la monte d'un bouton; p. 300,43 Et sengles et sursengles n'y valient ung bouton; p. 3 57,4 vos dis ne valient la monte d'un bouton; ca. 1300 (?, le texte remonte au i2es., ms. i4es.), Rolv4G 3376 Trestuti li altri no presto miga un boton; e i m. i4es., EntreeT 3034 Ch'il n'i avra d'avantaje un boton; ca. 1330, HuonAuvsT p. 611 Ja non perdras del tuen un sol bototpv; 2eq. i4es., GuiNantvProlC 159 Mai tot cest paroles ne valdrent un hoc tons; ca. 1343, PrisePampM 39 (= ed. B p. 214) escu ne aubers ne i vaut la moite d'un bouton; 701 le dirai a Carlion Ou voire a Rolland, que ne m'ame un boton; 1230 je n'ai nulle plaie, ehe je pris un boton; 1615 Je ne redout la forγβ des autres dous batons; 2 5 3 5 Che je n'en veul avoir seul[e]mant un boton; 305 8 Avant ch'eusent Patens pris armes d'un boton, Enfurent mart chator^e; 5752 je n'en vieulpar moi de cist regne un bouton;

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> Francoit.; = version veneto-it. HuonAuvTR p. 5 E za nonperderay del too un sol botone. 72

ca. 1350, BaudSebB III 685 Je n'ai ... Affique, nejoiel, qui vaille ,j. seulbouton; VII 372 nulz n'igaigne .j. bouton; IX 193 Chou que je conquestai ne me vault .j. bouton; XI 17 tarte Sans estoffe ne vaut mie .j. bouton; XII 18 Lijuges ne donra de lui .j. soel botton; XII 491 .//'. joursfurent ainsi en teilemarison, Sans bore et sans mengnieir qui vaille un sol botton; XIII 21 je a'eti (de ce qui vient d'etre dit) donne .j. bouton; XIV 874 N'osent en Abilant porter .j. soel bouton; XIV 1261 Ne vous demanderai ne cbastel ne dongon, Dont amenris soies le monte d'un bouton; XV 1162 // ne soit siparier, ne dire biau sermon, Qu'il en peüst atraire valissant. /. bouton; XV 1165 Mais onkes, Baudewins, n'en (du don) rechieut .j. bouton; XVI 620 Apres B. keurent ... Et B. s'enfuit qui n'en donne .j. botton; XVII 330 S es fr eres n'i (aux larmes) aconte le monte d'un bouton; XVII 4%· POIRE D'UNE BRANCHE.

mil. i4es., BastC 4062 se vous li meffaites le monte d'une branche*5'). BRANCHE D'UN PRUNIER

Avec motivation directe: [3et. i2es.] ms. i3es., AliscW 3782var. Ne li pesoit (la massue) le brance d'un pruner. brebiz f. "brebis" TL 1,1131, GdfC 8,37ob, FEW 14,3373 It. VERVEX; Dreyling 120. Cp. brebis ne laigm (AliscW) -> LINGE NE LANGE. M

> Cp. frpr. Ne i'i pouz meillorar pres d'un baton e sen ne de beitat ne de f aeon GirRossDdcH 386; No Ibifo de saplaia m'mja un boto GirRossDdcpM 17,10; Tenrai .M. chevalers en matSiO, Ses so queja t'en quierapretz d'un boto GirRossDdcpM 110,16; occ. Anc no li vale la cofa le valen d'un boto FerabrasB 4726; Eilb de la vila nolprezo ,j. boto DaurelM 1151; ausbercs ni garbaisos Nony ajuda .II. botos FlamencaG 7012; et cp. l'ex. veneto-it. cito dans la note precodente. 25 > Dreyling p. 156 note ad p. 22 cite un exemple oü branche est employo dans une comparaison explicite: Le cercle li porfent com se fust sece branche, GarMongl BN fr. 24403 f° 61«.

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[ca. 1185] ms. i3es., AlexPamM 251,32 S'apris fa en arriere valiant une (var. ne vace ne) brebis, Or nous en vengerons a nos espius forbis2^; e 2 q. i3es., ContPerc*TW 11188 Vaillant une berbis brehaigne Ne redoute Percheval point; ca. 1343, PrisePampM 1736 (= . p. 227) De quant ehe avonsperdu ne soing une brebis"''. [brese f. CoincyIl3oK 749 var. est sans doute une erreur de copiste:/i ne cuit pas . . . Que teuz salus aint Nostre Dame Vaillant la keue d'une frese (var. brese) Ausi com coz par deseur brese S'en passent. ..] briche f. "brique" TL 1,1141; Gdf 1,7300; 8,3770; FEW ij1,z76a mnderl. BRICKEM>; Garn* 1543

2em. 13*8., Jubjongl 89 (Des Cornetes) T els bobanz ne vaut pas la briche; ca. 1307, GGuiB I 3261 Nulassaut ne doutent la briche; II 933 (— 6d. W 9899) Le peril ne doutent la briche; 1539,}. Meschinot, Les Lunettes des Princes f ° 41 v° Par telz esbatz ne reiient une briche, Gdf. [bubole f., Dreyling p. 47ni 29 >: mauvaise lecon pour bulote; son emploi n'exprime pas une valeur minimale: AtreW 4394 sä lance en asteles vole, Com se cefust une ventvole (var. bulote, on a souligne ulterieurement ce mot dans le ms. et venvole a dte ajouto en marge).] [buef m. "taureau chätrd". Dreyling 50 et 51 donne trois exemples qui n'expriment pas une valeur minimale: Escorchie Font conme buef escorne JourdBID 4130; Nientplus c'uns huesporoitaldelmonter HuonR 3464; La prenez garde a vosparer, S'an savrez plus que beuf d'arer RoseMLec : 3 060.] buisson m. "buisson; petit bois, broussailles" TL 1,1200; GdfC 8,3533; FEW ijS^oa ca. 1224, Coincyl42K 519 Son affaire a trop agregie Qui por un furnier ennegie Etpor un viez buisson flori (c.-ä-d. un vieux buisson sans valeur qui parait beau a cause des fleurs) Pert paradis et champ flori. *·> AlexParA III 8 r donne un texte plus satisfaisant pour le sens: S'a pris fa en arriere vacbes, hues et brebis, Or nous en vengerons o nos espies for bis. ") Dreyling n8 et 119 cite encore deux passages, ou brebiz n'exprime pas une valeur minimale: Car il nepense a mot ne qu'a une brebis BastC 2403; Mais ains ne dirent mot nient plus c'une brebis ChevCygneBruxR 740. M ) FEW ij'.zyyb «afr. ne . . . bricbe "rien du tout, nullement" (13. jh.)» et attestations semblables dans les dialectes de la moitie sud de la France; cp. George FM 38 (1970) 312. - Un rattachement de nos exemples a Thomonyme bricbe "piege" semble improbable. **) «Ywain Richel. 1433 f° 41°» est errond puisque le ms. contient l'Atre perilleux et 1'Yvain aux folios 1-61 et 61-117 respeetivement.

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caille f. "caille" TL 2,n; GdfC 8,4070; FEW 2,1386 lt. vulg. QUACULA; Dreyling p. i9nz. Cp. -»· UEF DE CAILLE.

ierq. i3es., FlorenceW 1364 la targe U perce, ne U vaut une quaille; i e m. i3es., OvArtElieK v. 1101 // onques ne sorent sanz faille, Vers vos que vausist une quaille.

carpite f. "sorte de gros drap; sorte de tapis" TL 2,49; GdfC 8,43 ic; FEW 2,4043 lt. CARPBRE; Dreyling p. 61113

ca. 1185, AlexParA IV 303 (= nM j 12,19) Le paile c'ot vestu ... si rout et fendu ne vaut une carpite (var. ms. 3eq. i3es. un capite, ->> ESCHARPITE, -*· SAPITE). carrier m. "portion d'un quart (environ) de qch." aussi "morceau d'un tout" TL 2,58; Gdf 6,4873; 10,4553; FEW 3,14243 lt. QUARTUS; Dreyling 1121. Cp. -»· (CARTIER DE) ESPERON, NOIZ, PAIN, UEF.

[iert. i3es.] ms. d6b. i4es., OgDanE 1542 var. Ne te lairai de ma terre un quartier. CARTIER NE AUNE V. -> AUNE.

casingan m. "jaquette d'otoffe riche (velours, drap de soie etc.) avec ou sans broderie" Gay ijoSb; Thomss R 35, 598-601; FEW 19,920 pers. KAZÄGAND. Gdf 4,2290 enregistre notre exemple sous GARINGAL, ce qui 3 ete corrigd par Thomss R 35,599ni. et su DEAF G 93,42.

[iert. i3es.] ms. deb. i4es.} FergM 3310/0 aveuc lui n'enportera La vaillance d'un sol [sterlenc] (le ms. donne mellent (?); var. la montance d'ungasisganf),

cavate f. "vieux soulier us6" TL 2,75; GdfC io,634b; FEW 2i,535b; Gam» 786b ca. 1227, CoincyIl23K 272 Tu ne vaus mie une chavate.

ceinture f. "ceinture" TL 2,87; GdfC 9,143; FEW 2,6773 lt. CINCTÜRA; Dreyling p. 6in3

[ca. 1185], AlexParA IV var. t. 7 p. 46,21 N'ert princes tant hardizpour nulle forfetttre, Ja tolist aupieur vaillant une fain fare.

cendal m. "sorte de drap de soie tres fin" TL 2,106; Gdf 2,i2b; 133; FEW 11,6413 lt. SINDON; Dreyling 664-666. Cp. -> PAN DB CENDAL.

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La plupart des exemples sont directement motivos: ca. 1165, ErecF 3 5 88 Ne K escuz ne li haubers Ne H valut un fandal pers;

[ca. 1176] ms. deb. i3es., CligesF 1778 var. [Ne li escuz ne li baubers] Ne li valut un cendal pers; fin i 2es., GerbMetz ms. Montpellier H 243 f° 193» Contre Fader ne lui vaut un cendi (Gdf; contexte restreint); e 3 t. i2es., AliscW 6000 (le heaume) Ne crient cop d'arme vaillisant un caudel (1. fandel}; fin izes., ChevCygneH 3647 Le quirfent et le chercle ne li valt./. cendal; 3669 N'avoit tel chevalier en France la roial, Que redotast mie le montant d'un cendal; fin i2es., SaisnM 2319 Ne li valu la broingne nes c'uns viez chanevaz (var. vermoilz cendas}; 2526 Plus ne //' vaut la broingne que ce fust .I. cendaus (var. LA b. ne li v. ne c'uns vermez c.}; 6851 Li hauber t ne lor valent ne que cendaus dougiez; 8954 Ne broingne ne le tense nes c'uns porriz cendaus (var. La broigne li vaut ne ... cendax); ca. 122 j, GaydonG 6773 N'i vault li elmes la monte d'un denier, La coiffe blanche un cendel deliie; e i3 s., RolpM 651 Ses bons escus ne li vault ./. cendal (laisse rimde en -al; = ms. Oxford v. 1262 Sis bons escuz un dener ne li valt, assonance en a;

ms. L 114 al [= ail]; ms. C et V7 2185 don de sal [= sei]; ms. V4 1182 meal [= maaiJ/e])l\

cendre f. "cendre" TL 2,107; Gdf 2,133; 9,163; FEW 2,6843 lt. CINIS; Dreyling p. 90111. Cp. -> POING. ca. 1177, LancR 798 Je ne pris pas plain poing de cendre (ed. F 808 fandre) Ta menace ne ton orguel; i3es., HunbautB 2450 Ne(s) prisse [pas] plain pot de cendre Tot lor couvine par sanblant.

cenele f. "baie rouge de Paubopine et du houx" TL 2,109; GdfC 9,i6b; FEW 24,io8b ACINUS et 21,1003 [etym. incertsine, v. 3ussi BW* n6a et Garn* 2023]; DC 2,255 [donne trois sttestations mal identiöees; une quatrieme, Mirsc. MSS. B.M.V. lib. i, est identique ä Coincy^gK 109]; Dreyling 298-304. Cp. ->· CINE. ca. 1176, CligesF 6334 S'or fust Cliges dus d'Aumarie Ou de Marroc ou de Tudele, Nelprisast il une cenele (var. cheniele) Anvers lajoie que U a; ca. ii 80, MonGuill2C 2074 n'en set pas vaillant une cenele; 2709 // ne prisoit le conte une cenele; 2950 Trestous vos sors ("divination") ne pris une cenele (var. *> Dreyling donne quelques exemples qui sont ä considirer comme des comparaisons explicites: SaisnMich 5381 Le bauberf derrompi si com .1. cendal viez (var. comme cendex dogiez); 6239 Li baubers ne le tense nes que fust .1. cendax; 7732 La targe tranche ansi com feist .1. cendal; DoonMayP 7144 Durandal les (les nasaux) outre comme cbendal pourris; PrisePampM 2193 Car lour escus trenfoient com fusent dt cendal; 3664 gamimant ne i vaust plus com un vil cendaus.

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prisje jj. ceneles}; 3795 Nedoute Fransvaillantunecenele (mss. D, dob. i4es., ajoutent Nesprise tous vaillant une prunele, var. D1 cenele); ca. 1185, AlexPamM 342,5 Quanques ila ale neprise une cinele (ία. A III 3345 cenele}; ca. 1188, AspremsB2 z j b S'or nu requier, ne vail une cenele; 4eq. i2 e s., RenR 1430 Tiex nelprise ore une cenele; fin izes., AnsMetz ms. L f°ioo c ,i5 // mandera tans chevaliers a elme, A boines armes ei a ensegnes biele Qil ne donront d'aus tot une ceniele (la premiere jambe

du n est allongee comme si le scribe avait voulu ecrire un /; ms. S selon Dreyling cemelle: 1. cenielle; AnsMetzNG 4041 cenelle}; i2es., ChevCygneH 6251 Mais tote lor rescosse n't valt une cenele; i2es., ElieR 2111 Onques nel sopor fa vaillant une chenele; i2es., GodBouillH 694 Ne quida que sa mere en sust une cenele; i2es., JerusH 8365 La coiffe ne li valt vaillant une cenele; i2es., RCambrM 1184 Horn d'Aroaise ne vaut une cinele; 4689 La bone coife ne valt une cinele; fin i2es., SaisnM 963 Qainc ne vos en requist vaillant une cenele; 6871 N'ea feroie par toi vaillant une cinele (var. cenele; cervele}; ai\3. i3es., Aiol2N 6453 Nous en aions del vostre vaillant une cenele; 6500 id.; 8681 Ne escu[s] ne haubers ne vaut une cenele; 9682 Cou que Sarrasin croient ne vaut une cenele, Quant il ne croient Dieu; 10803 l'aubers de son dos tt't vaut une cenele; dέb. i3es., CredoUsI 173 quanques tu dis Ne te vaut pas une cenele; Ierq. i3es., AnsCartA 10457 N't vaut no forche vaillant une chenele; i er t. i3es., BlancandS 634 Ne le fill au rot de Tudele Ne valt vers lui une cenele; iert. i3es., Bueve3S 1687 Jou ne mepris vaillant une cenelle (var. civele}; iert. i3es., DurmG 1358 Et si Γ en vont ferment proiant Chevalier, dames et pucelles, Mais ce ne lor vaut deus ceneles; er i t. i3es., FergM 1123 n'a chevalier Que je doutaisse une cenele; 4162 S'or ne li livre ases entente, Pas ne seprisse deus ceneles; 5 867 Li vassausfu de grant vertu: Riens ne li vaut une cenele; ca. 1224, Coincyl39K 109/1? ne Pr*s m*e ^eus feftne^es (var· cineles; cincereles} Vos sialmes ne vos misereles; ca. 1227, CoincyIl9K 361 Tout ce ne vaut une cenele (les avances de l'amant); CoincyIl25K 230 Neprisent mie deus viezpeles (var. ms. i3 e s. cineles, var. 6d. Lindgren p. 168 mss. i3e et deb. i4es. cenele} Leurs barons*); ca. 1235, SAubH iz6Bjesa tie aiiraipur ki ne doins une cenele; ca. 1243, MousketR 7405 Poitral, estrier, cengles ne steles Ne lor valoient .//. cenieles; 21 814 (la dofense) ne lor vaut une ceniele; mil. i3es., AtreW 3038 Nous n'eiimes ne ier ne wi... Qui vausistpas une cenele; 4381 var. ms. fin i3 e s. Ne se prisoit .j. cenele Nan pas .j. vies escuele; fin fin fin fin fin

*) CoincyChristO 8 Que mius aiment ceneles que poires de saint Riule n'est pas vraiment un emploi comme valeur minimale (cp. id. Ott p. XLIV et FEW 24, io8b). 7»

mil. i3es., S. Marg. BN fr. 1555 έά. Joly 116 Ne prise pas une chevele (sans doute a lire chenele, malgre Gdf 2.,n$b "cheveu" et Dreyling p. ιοηζ) Quant que It ai dit ne promts; i3 e s. ?, Rom. d'Alex. par. 1(?) DC 2,2553/1? ne prise man cars vaillant une cenelle, Ne ne quier mis baisier ne dame, ne pucelle; i3es. ?, Gesta Briton, in Italia apud Marten, torn. 3 Anecd. col. 1466 (?) DC Sont mesjoieaux, c'est ma vesele, Ne remaigne une cenelle; e i3 s. ?, Fabul. torn, ι pag. 183 (?) DC Gigue, ne harpe, ne viele Ne vaucissent une cynele; 1262, MirNDChartrD 196,11 ne prisent pas .ij. ceneles Leur barons (copie de CoincyIl25K 230, v. ci-dessus); 1276, EnfOgH 5967 Ne It valu (le heaume) vaillant une cenele^, Ne U haubers la monte d'une astele; ca. 1316, GeoffrParChronD 1930 Serre re d'uis ne torele N'i valust pas une cenele; i5es., JubMyst II 203,12 Je ne me pris une cenelle; 2em. i5es., RaynRond p. 93 De may . . . ne dome une senelle; 1499, Le compost des bergeres // n'en chault d'une senelle Aux hoirs ne amis des trespasses R1F1 5,159 [cp. ib. occ. cassanelho, v. Mistral CASSANELLO]; Ddb. de la dame et de la bourg., in Poes. fr. des XVe et XVIes., V ίο Ne l'aage n'y vault deux senelles Gdf.

cereng m. "outil soran"

fines

dents qui sert

peigner le lin, le chanvre,

TL 2,126; GdfC 10,6640; FEW 2,594a gaul. *CER "peigne"; BWS 586b gaul. *KER"cerf" + -ENTIOS*>?; Gam2 8053 gaul. *CERINCOS; Dreyling p.

ca. 1275, RoseMLangl 14536 E je n'oi vaillant deus ceranz (var. cerant, herent -*· HARENC). s

> Vat.geue/e, sans doute a liregenele, v. la note de l'6d., et cp. doc. \tfigenelle DC 4,52c. *) A cotd des d6r. en *-entios (*-entiare), attestos surtout dans l'Ouest et au Centre, il y a un groupe localisd dans l'Est, formd de *her et d'un suffixe non latin *-esios (*-esiare). Le FEW 21,594b,2 en donne des exemples qui s'dtendent entre la Wallonie et la Bourgogne (seri, seret, seriser, ceriser, etc.), mais aucun ex. n'est ancien. Or, au Gdf 2,2ib, nous trouvons un arts m., dofini "sorte de serpe", de 1392. Le contexte (restrcint) est responsable de la dof.: Deux sarpes, un certs pour copper espines (Arch. JJ 145, piece 238). Ce mot se retrouve dans les matoriaux d'origine inconnue du FEW 22*,8oa avec la def. ind ment olargie en "sorte de serpe pour couper les opines". II faut sans doute le joindre aux ex. qui vont suivre, dont la dof. de "sdran" est certaine et qui tomoignent de la vie ancienne de la dorivation en *-esios. 1363: Prostlnv 5 7 peelle d'arain, Ifessour, 1 salpe, I cerexy Iferrot; 172 cerex; 188 de 6 linceux, d'un serex; - 1364: 244 cerix; 248 / cerix, I ferrot, une moicbote; 272 cerex; - 1365: 469 cerex; - 1366: 574 / cbeitifirepier, les dans d'un cbetifseris, le culd'un chauderon; - 1367: 612 serex; 619 serex; 642 / cbetit certs, 2 cbetives faucillcs; - 1368: 765 cerex; 824 ung truppie [= tropied], / cresmail, I cereix; 837 cerix; 846 une bugette, I cerix, une cave; 85 8 ceriz; 874 / cereix, ones belances; etc.

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cerise f. "fruit du cerisier" TL 2,128; GdfC 9,2ob; Hu 2,1573; FEW 2,598a It. CERASEUM [598b «Afr. mfr. ne valoir me cerise "valoir tras peu" (ca. 1180 - i. Hälfte 16. jh..5))»]; Dreyling 505-308

[ca. 1160], ms. 3 e t. i3es., ThebesC 4492 L'auberc ... Ne li valut une chemise (var. cerise); ca. 1175, GautArrErL 5163 U une des croizfu sour lui mise: Ne li valu une cerise Que ne fu pas del vrai cipres; [ca. 1185], AlexParnM 377,4 (= ed. A III 4640) Je ne fien d'Alixandre valiant unefalise, Ne lui, ne sa manace ne pris ./'. fil de lice (var. cerise); er i q. i3 e s., Ans CartA 8001 (le siege) Ne vaut une cherise; 11012 (la ville) Ne crient asaut vaillant une cherise', fin i2es., AnsMetz ms. L f°09l>,i4 Mal ne li froient valiant une dense; iert. i3es., FergM 4404 n'a qui vaille une cerisse Hors del castiel u est asise; ca. 1224, Coincyl28K 29 T ant par ert plains d'outrecuidance Qu'ilne prisoit une cerise Saint ne sainte, mostier n'eglyse; 1275, AdenBuevH 1638 n'i orent perdu vaillant une cerise; 2294 // ne doutent assaut vaillant une cerise; 2831 n'i ontperdu vaillant une cerise; ca. 1343, PrisePampM 5694 Le mur est bas, ondgueires ne nous pueifer mestrise Neja ne U est fosie ehe mont une cerise; 1606, Merlin Coccaie n'estimant sa vie une cerise Hu.

cerisier -+ FLOR D'UN CERISIER. cervele f. "cerveau" TL 2,137; GdfC 9,22b; FEW 2,6oib; cp.6i$b

[fin i2es.] ms. i4es., SaisnM 6871 N'en feroie por toi vaillant une cinele (var. cenele; cervele). CERVELE D'UN MOUTON -*· MOUTON.

ceüe f. "cigüe" TL 2,148; GdfC 9,92c; FEW 2,668a It. cicuTA; Dreyling 412-416; cp. -> FUEILLE, GRAIN, RAIM, RAMET DE CEÜE

[ca. 1180] ms. fin 13«s., PercH 8946 De sa conpeignie m'anblai Et au chevalier m'assanblai Cut tu me ras gehui tolue, Dont il ne nfest a une aliie (var. cheiie; Foerster "es berührt mich nicht weiter", PercR gloss, sub alue "il ne m'importe rien"); [ca. 1185] ms. i3es., AlexParA I 1891 (Daires) Ne lera Alixandre le vaillant d'une alüe (var. ceüe); fin i2es., JerusH 4592 Aspovres le depart... Ainc n'en volt retenir vaillant une ehetie; ·) D'oü cette date? - Cp. gase. Nou baoupas coattti ciseros, Rev. des Hautes (1927) 196. 80

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Ierq. i3es., AnsCartA 2099 Anseis ne vaut ttne ceüe; Ier t.13es., Buevei S 6042 Un en ataint, qui crioit «Dieu, atue», Mais chou ne vaut vaillant um ceüe; ca. 1225, GaydonG 2433/0 if en menrez vaillant um cbeue; 2et. i3es., AuberiT 161,25 ne me prise vaillant une cegüe (= id. Tarbd 46,11 lei tue); 1275, AdenBuevH 1279 Cil la fors ne nous doutent vaillant une cegüe; 2027 N'assaus n't (la forteresse) puet grever vaillant une ceüe; 3933 Encontre honnor ne doutent morir une cheüe; 2em. 13es., GaufrG 6840 // ne prise son corps vaillant une cheüe. chainsil m. "toile fine (de lin, de chanvre); vetement fait de cette toile" TL 2,167; Gdf 2,3 5b; FEW 2,i42b lt. CAMISIA [iem. i3es.] mss. 2em. i3es., PriseDefP 662 Ne li vaut la ventaille plus c'uns cainsil delgie (var. nes c'»., ne CHARTAIN

[fin i2es.] ms. fin 13*8., SaisnM 687 Ne prisent voz menaces vaillant tine chastaingne (var. chartaine)\ d6b. i3es., HerbCandS 1829 N't vaut confesse une fausse chartaine (var. chastaine); er i t. I3es., ContPerc*W 9595 (= £d. Potvin VI 230) Uescu n'enpire une chartaine. chasel m. "cabane; demeure" TL 2,295; Gdf i,79ib; 2,1073; FEW 2,4543 lt. tard. CASALIS; Drcyling p. 145 1.3

Avec motivation directe: fin i2es., ChevCygneH 3676 Quite laires la dame sä terre et son ostal; Ja ne perdra por vos nis le pior cassal. chastaigne f. "fruit du chataignier" TL 2,301 [cite une attestation tirde de ContPerc4? qu'il faut ranger sous ->· CHARTAINE]; Gdf 2,840; 9,573; R1F110,123; FEW 2,4633 It. CASTANEA [46313: «Afr. mfr. ne... tau cbastaigne in Verbindung mit priser, valoir zur Bezeichnung eines geringen wertes (12. jh. - Bouchet)»]; Dreyling 309-3 i6u>

ca. 1165, BenTroieC 16900 Le valissant d'une chastaigne Ne fereie jo pas por lui; ca. 1170, GuillAnglW 157 Que le vaillant d'une castaigne De tos moebles nevos remaigne; ca. ii80, MonGuill2C 1150 Ne lor toli vaillant une castaigne (var. Ne ne toli le vaillissant d'une ente); e 3 t. i2es., AliscW 574 Car n'i vaurroit ma force une castaigne; 5 008 var. Plus court par terre .. . T ant si glast tos valiant une caistene (var. chastene; (: AlemaingneY); 3et. i2es., GuiNantMM 15 82 ne prise une chastaine (var. castaine) Tout quanqu'il a perdu en toute la semaine, For s du corps Ayglentine; e [4 q. 12es.] mss. 13e et i4es., RenM 11118 vos ne troveres des mois Conte, prince ne chasteleine Qui vosforface unfil de leine (var. chastaigne). Ja par ous ne seres grevez; ca. 1185, AlexParA I 3163 Ne li valent ses armes le pris d'une chastagne (var. /. tiers d'u. c.}; II 1416 var. mss. i3es. Li haubersfu sifors ce est cose certaine C'onques ne li f orfist vaillant une castaine\ u

) Cp. esp. Esta morralla que no vale tma castaüa asada, Valdos, La Aldea perdida, p. 100, MLN 23,2 (1908) 62b.

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fin i2es., ChevCygneH 1281 Ne li aura mestier valiant une castagne Ne escus, ne haubers . . . ; fin i2es., GodBouillH 3396 Ausifait c'on n'en sace vaillant une castaigne; fin i2es., SaisnM 687 Ne prisent voz menaces vaillant une chastaingne; ca. 1 1 9 5 , RenMontM 342,5 St laisserons Renaut et lui et s compaigne. N'en aura mais aide le pris d'une castaigne; 368,5 ge ne li lairai lo pris d'une castaigne; 414,11 Vo Diu ne vous vauront une povre castaigne; 414,14 L'auberc qu'il a vestu ne li valut castaigne; ca. 1200, AthisH ms. Tours 940 v. 2647 (t- τ > Ρ· 94^0 ele avoit " Amors tel honte Que nel prisoit une chastaigne; ca. 1200, AyeB 1714 Amis, ce dit Ganor, ne[s] pris une chastengne; dob. i3es., AimeriD 1787 Ne li valut I'escu une chastengne; [deb. i3es.] ms. i3es., HerbCandS 1829 N'i vaut conf esse une fausse chartaine (var. chastaine); deb. i3 e s., NarbS 219 Qui atendez partie de man regne: Ja n'en avroiz qui vaille une chastaingne; 669/0 n'en (des biens d'Aymeri) avrom vaillant une chastaingne; er i q. i3es., AnsCartA 10346 L'iaumes n't vaut le pris d'une castaigne; [iert. 1 3es.] mss. i e m. i4es. et 2em. 1 5es., Bueve2S 2234 La dame /'of, si enfu moult dolante, Quanques il dist ne prise une masange (var. chastaine, chastange) ; er i 1. 1 3es., OgDanE 1 1 995 Sus l'escufiert Corsabron de Cartagne Qil le porfent, n'i valt une catagne; L'auberc desclost ausi come fustagne12^ ; i e m. i3es., EnfGuillH 3074 Fieri un paien sor l'escu de Plaisance, Ne li vallut le pris d'une chastaigpe; e i m. 1 3es., PriseDef P 1582 Quant un roialme as pris et mis en ton demaine, S'un autre ne conquiers, ne vaus une castaingne; 2eq. 1 3es., ContPerc4TW 1 1 772 Le valissant d'une chastaigne Ne vous redolt; mil. i3es., RigomerF 7182 tote U ost de Bretaigne Ne feroient mie castaigne; 2et. i3es., AuberiTarbe 5 5,27 nus ne I'aime vaillant une chastaigne; ca. 1275, RoseMLec 14280 Si qu'il cuit que cele angre preigne Ce qu'elne prise une chat eigne; e 2 m. 1 3es., GaufrG 10531 pour li ne feroit vaillant une castengne; 1 276, EnfOgH 5 640 Ne //' valut hiaumes une chastaigne, Ne U haubers la toile d'une araigne; 1285, CleomH 8203 Mais ains nouveles n'en aprirentQu 'il prisassent une chastaigne ; ca. 1343, PrisePampM 5842 pas ne dotoient nous Frans une Castagne; ca. 1350, BaudSebB VII 184 // samble que Gaufrois ne donne une castaigne De tout nostre pooir; X 171 Or ne se prise point une seule chastaigne S'il ne sepoet vengier; X 179 Leres, je ne te doubte le pris d'une chastaigne; 1531, J.Bouchet, Faitz et ditz de Molinet may φα n' ay vaillant tau chastaigne R1FI io,i2318>. M

> Cp. ->· AGNEL, p. 4005.

1S

) Cp. GirRossDicH 4099 Non preisar pots sa guerre une salmeina (ms. L castaigne, ms. P castenha); Dreyling p. sinj donne une attestation italienne; pour 1'aocc. v. FEW

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chastriz m. "mouton chatrd"14) TL 2,511; Gdf 2,883; FEW 2^4753 2em. i3 e s. (ms. i4es.), EnfRenC 4793 diex ne vault vaillissant un chastris. chat m. "chat" TL 2,312; Gdf 2,88c; 9,59b; FEW 2,5153 lt. CATTUS e

[3 t. i2es.] ms. ca. 1300, AliscW izood Je ne te pris vaillant un chien tue, Ne toz tes dex un denier monee (var. un viel chat effondre). chemise f. "chemise" TL 2,344; GdfC 9,66a; FEW 2,1403 ΟΑΜΪΒΙΑ

Avec motivation directe: ca. 1160, ThebesC 4492 L'auberc . . . Ne It valut une chemise, [ca. 1185] mss. 2 e m.i3 e s. et i4es., AlexParA IV 303 Lepaile c'ot vestu . . . A si rout etfendu, ne vaut une carpite (var. cemise); deb. i3es., HerbCandS 2945 Clavains ne belmes n'i vaut une chemise16). chevalet de croie "petit cheval sculptd dans la craie (ou dessind a la craie ?)" Gdf 2,noc; Dreyling 804. Cp. -> CROIE. ca. 1356, GodBouillBruxR 15531 der tes, dist Godefrqys, Jherusalem es t mote, Je n'enferoie pas ung cevalet de croie. chevel m. "cheveu" TL 2,366; GdfC 9,753; FEW 2,247b It. CAPILLUS"); Dreyling 22

ca. 1195, RenMontM 398,9 Si f rere auront la terre, n'i perdront ./'. chevol (: sol, dol, etc.).

chevestre m. "licou" TL 2,368; GdfC 9,750; FEW 2,2513 lt. CAPISTRUM; Dreyling p. 5101

ca. 1165, ErecF 3512 De plus ne vos puis man don croistre, Nes de la monte (var. moitie] d'un chevoistre; 4eq. i2es., RenM IX 1596 Le vaillant d'unpovre cevestre Renart, s'il puet, ne vos laira. 14

) Cette ddfinition ne vsut certainement p3s pour toutes les 3ttestations du mot. Dans SenescrmicieO 65 il s'sgit 3U contraire du male ficond: Bons cbastriz e de bone leyn seyent od lez mereberbiz en la seison del cure. ls > Dreyling 672 cite sous le sigle «G. d'Or. B. 176» un contexte qui correspond 3 la vsr. du ms. N de ce passage: Escu n'osberc n'i vaut une chemise. «G. d'Or. B.», abroviation qui manque a la liste de Dreyling, reprosente dans d'autres cas W. J. A. Jonckbloet, Guillaume d'Orange, La Haye 1854, ce qui n'est pss le cas ici. l '> Cp. ib. 2483 «Mfr. // ne m'en cbault pas d'ung cbeveul "cek ne me touche pas du tout" (Est 1549 - Huls 1614)». - Esp. cabello Berceo, Milsgros de N. S., 6d. Dutton 325^

chevrel m. "petit de la chevre" TL 2,377; GdfC 9,773; FEW 2,29ja lt. CAPRA; Drcyling 54 ca. 1195, RenMontM 367,2/0n'igarra Renaus, ne livaut.i. chevrel'(: cembel, etc.). chiche f. "pois chiche" TL 2,382; GdfC 9,793; FEW 2,6643 It. CICERI?>; Gam* 2241»; Dreyling p. 4401 ca. 1275, RoseMLec 6879 Je ne priseroie .III, (ed. Langl 6909 var. .if.) fhiches Socrates, con bien qu'il fast riches; 9742 ne donroit espoir .II. chiches; 18537 Soit rais, ou »'ait vaillant .II. chiches, Qui plus couvoite mains est riches; 1316, MaillartR 3480 N'espargne nepovre ne riche, Ne lezprise touz unne chiche; d6b. i5es., ChrPis Gdf Apres ces meschansgens venoient, Pour ce qu'ilz n'estoient si riches, Car autres ne prise deux cbiches.

chief d'ail ->· AIL.

chien m. "chien" TL 2,390; GdfC 9,79b; FEW 2,1913 lt. CANIS; Dreyling 63-7518> Dans la majoΓitέ des cas, avec motivation directe: ca. 1170, GuillAnglF1 1284/0 man signer, ce sai jou bien, Ne prisera vaillant un chien; 3 e t. i2es., AliscW I2o6c(= ed. J 1396) Je ne te pris vaillant tin chien tue; p. 358,27 var. (ms. ca. 1300) Ne les (les dieux des pa'iens) pris toz vaillant .i. chien pendu (var. un viell chien recreu; = ia. J 6476); 7764 (= 6d. J t. II p. 3o8,3)/