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French Pages 702 [706] Year 2017
Marie-Odile Goulet-Cazé
Le cynisme, une philosophie antique
VRIN
LE CYNISME, UNE PHILOSOPHIE ANTIQUE
DERNIERS TITRES PARUS DANS LA MÊME COLLECTION 10. Gilbert DAHAN et Richard GOULET (éd.), Allégorie des poètes, allégorie des philosophes. Études sur la poétique et l'herméneutique de l'allégorie de l'Antiquité à la Réforme, 2005, 346 pages 11. Ilsetraut HADOT, Arts libéraux et philosophie dans la pensée antique. Contribution à l'histoire del' éducation et de la culture dans l'antiquité, 2005, 578 pages 12. Mohammad Ali AMIR-MOEZZI, La religion discrète. Croyances et pratiques spirituelles dans l'islam shi 'ite, 2006,416 pages 13. Maroun AOUAD, Le Livre de la Rhétorique du philosophe et médecin Ibn Tumlüs, 2006, CXXIX -177 pages en partie doubles 14. Frédérique WOERTHER, L' èthos aristotélicien. Genèse d'une notion rhétorique, 2007, 368pages 15. Emmanuel BERMON, La signification et l'enseignement, 2007, 610 pages 16. Henri HUGONNARD-ROCHE, L'enseignement supérieur dans les mondes antiques et médiévaux. Aspects institutionnels, juridiques et pédagogiques, 2008, 368 pages 17. Gwenaëlle AUBRY et Frédérique ILDEFONSE (éd.), Le moi et l'intériorité, 2008, 384pages 18. Charles GUÉRIN, Persona. L'élaboration d'une notion rhétorique au 1er siècle av. J.-C.: volume I. - Antécédents grecs et première rhétorique latine, 2009, 431 pages 19. IBN BAGUA (Avempace), La conduite de l'isolé et deux autres épîtres, introduction, édition critique du texte arabe, traduction et commentaire par Charles GENEQUAND, 2010, X-420 pages 20. Luc BRISSON, Pierre CHIRON (éd.), Rhetorica philosophans. Mélanges offerts à Michel Pa tillon, 2010,404 pages 21. Charles GUÉRIN, Persona. L'élaboration d'une notion rhétorique au !"'.siècle av. J.-C.: volume II. - Théorisation cicéronienne de la persona oratoire, 2010, 474pages 22. Marie-Odile GOULET-CAZÉ (éd.), Études sur la théorie stoïcienne de l'action, 2011, XII-544 pages 23. Jean LALLOT, Études sur la grammaire alexandrine, 2012, 392 pages 24. CharlotteMURGIER, Éthiques en dialogue. Aristote lecteur de Platon, 2013, 352pages 25. CamilleRAMBOURG, Topos. Les premières méthodes d'argumentation dans la rhétorique grecque des ve-1ve siècles, 2014,400pages 26. Marie-Odile GOULET-CAZÉ, Cynisme et christianisme dans l'Antiquité, 2014, 256pages 27. Gweltaz GUYOMARC'H, L'unité de la métaphysique selon Alexandre d'Aphrodise, 2015,352 pages 28. Wilhelm KROLL, Discours sur les oracles chaldaïques, (traduction par Henri Dominique SAFFREY), 2016, XII-126 pages
TEXTES ET TRADITIONS Collection dirigée par Marie-Odile GOULET-CAZÉ
Richard GOULET
Philippe HOFFMANN
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Marie-Odile GOULET-CAZÉ
LE CYNISME, UNE PHILOSOPHIE ANTIQUE
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre
PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, Place de la Sorbonne, ye 2017
TEXTES ET TRADITIONS Collection dirigée par
Marie-Odile GOULET-CAZÉ, Richard GOULET, Philippe HOFFMANN
Comité de lecture
Mohammad Ali AMIR-MOEZZI, Neithard BULST, Monique GOULLET, Wolfgang HÜBNER, Henri HUGONNARD-ROCHE, Claudio MORESCHINI, Michel NARCY, George SALIRA
Couverture : Vase elu peintre Douris © Bildarchiv PreujJischer Kulturbesitz (Staatliche Museen zu Berlin, Antikensammlung. Kat.!Inv.-Nr.: F2285) Photographie :Johannes Laurentius En application du Code de la Propriété Intellectuelle et notamment de ses articles L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Une telle représentation ou reproduction constituerait un délit de contrefaçon, puni de deux ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende. Ne sont autorisées que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et uon destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations, sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source.
©Librairie Philosophique J. VRIN, 2017 ISSN 1630-5736 ISBN978-2-7116-2763-9 www. vrin.fr
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Le cynisme a suscité ces dernières années nombre d'études et de livres qui ont approfondi, parfois renouvelé son approche. Il a surtout acquis droit de cité parmi les philosophies antiques, ce qui n'était pas gagné d'avance lorsque j'ai commencé d'étudier ce mouvement au début des années 1980. Les ouvrages les plus sérieux d'alors le présentaient comme un mélange d'excentricités et de grossièreté, et on ne disposait comme ouvrage d'ensemble que de l' History of Cynicism de D. R. Dudley publiée en 1937. Trois monographies ont marqué les grandes étapes de ma recherche sur le cynisme: L'ascèse cynique en 1986, Les Kynika du stoïcisme en 2003, Cynisme et christianisme dans l'Antiquité en 2014, ainsi que deux ouvrages collectifs que j'ai co-dirigés, l'un avec Richard Goulet: Le cynisme ancien et ses prolongements en 1993, l'autre avec Robert Bracht Branham: The Cynics. The Cynic Movement in Antiquity and its Legacy en 1996. Parallèlement, depuis 1982, j'ai publié un certain nombre d'articles qui visaient tantôt à régler les problèmes philologiques posés par les textes, notamment le livre VI de Diogène Laërce, tantôt à asseoir les bases historiques préliminaires à toute étude de contenu et à toute analyse des relations du cynisme avec d'autres mouvements philosophiques, tantôt à mieux éclairer philosophiquement tel ou tel comportement préconisé par les disciples de Diogène le Chien. Seize études se trouvent ainsi regroupées dans le présent ouvrage, auxquelles sont joints un travail inédit consacré à la République de Zénon de Citium et à ses liens avec le cynisme, ainsi qu'un Épilogue sur les origines du cynisme. Il m'a semblé que ces contributions dispersées dans plusieurs revues et dans des ouvrages collectifs gagneraient à être regroupées en un même livre, d'autant plus qu'elles ont permis d'élaborer au fil du temps une vision du cynisme cohérente, fondée sur une analyse rigoureuse des textes et exempte de tout a priori sur ce que doit être une philosophie digne de ce nom. Les difficultés ne manquaient pas pour qui décidait de travailler sur le cynisme. Quel crédit accorder à une source aussi déroutante que le livre VI de Diogène Laërce où s'entassent des couches de sédiments empruntés à des auteurs souvent restés anonymes et où, qui plus est, il faut patiemment réussir à repérer
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tel ou tel gauchissement dû à l'intervention d'une source stoïcienne par exemple? C'est ainsi que le syllogisme sur la loi de VI 72 m'a paru avoir peu de chances d'être d'origine cynique [ 1982 *1] et que le rôle absolument déterminant joué par la partie éthique des Introductions aux dogmes du Stoïcien du II" s. av. J.-C. Apollodore de Séleucie comme source du livre VI a pu être largement mis en évidence [1992a*]. Aujourd'hui l'empreinte du stoïcisme sur le livre VI de Diogène Laërce ne pose plus question et 1'hypothèse d'un rôle joué par Apollodore, que j'ai évoquée pour la première fois dans cette étude de 1992, fait son chemin. La façon dont Diogène Laërce composait matériellement ses Vies méritait elle aussi d'être scrutée, ce qui m'a permis d'attribuer à Cratès de Thèbes une liste de disciples que la tradition rattachait à Métroclès [1986a*] et de suggérer qu'une Vie d'Antisthène très ancienne circulait, où le philosophe était perçu comme un rhéteur disciple de Gorgias, passé ensuite au socratisme, sans qu'intervînt le cynisme, un cynisme qui est venu se greffer postérieurement sur ce schéma de base grâce à des additions successives dues aux prédécesseurs de Diogène Laërce tout autant qu'à ce dernier [1992a*]. C'est encore l'approche philologique qui rn' a amenée à formuler 1'hypothèse que 1'Ajax et 1' Ulysse traditionnellement attribués à Antisthène étaient plutôt des pastiches scolaires imitant l'écriture de celui-ci lorsqu'il était élève de Gorgias, et reproduisant davantage les mots du philosophe que sa pensée [1992c*]. Dès le départ de mes recherches, j'ai compris qu'il était indispensable de mener une enquête minutieuse pour découvrir toutes les traces de cynisme que pouvait recéler la tradition afin d'établir un catalogue, le plus exhaustif possible, de l'ensemble des philosophes cyniques dont l'existence historique pouvait être attestée. J'en ai retrouvé quatre-vingt-deux, auxquels j'ai pu adjoindre quatorze Cyniques anonymes et même un Cynique faussement catégorisé comme tel (cf le Répertoire des philosophes cyniques connus qui accompagne L'ascèse cynique [1986b]). Cette vision d'ensemble du mouvement a été au fil des années complétée et précisée, puisque chaque philosophe cynique a fait l'objet d'une notice prosopographique dans les sept volumes du Dictionnaire des philosophes antiques (cf. la bibliographie II A). Comme dans une enquête policière, le portrait robot que j'ai dressé d'un de ces Cyniques anonymes, en l'occurrence celui auquel s'adresse Julien, sans dévoiler son nom, dans son Discours IX Contre les chiens ignorants, m'a permis d'identifier avec vraisemblance le personnage au chrétien Maxime Héron, ami puis rival de Grégoire de Nazianze sur le siège épiscopal de Constantinople [2008*]. Un certain nombre de ces Cyniques appartenaient aux premières générations du mouvement et étaient déjà assez bien connus, mais la plupart vivaient sous l'Empire. L'établissement du répertoire exigeait donc un travail de contextualisation qui impliquait de dresser un tableau 1. Celles de mes études qui sont signalées par un astérisque font partie du présent volume. De façon générale, le nom de l'auteur et l'année de publication renvoient à la Bibliographie.
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sociologique de tous ces philosophes d'époque impériale, de comprendre leurs relations avec le pouvoir, d'analyser la morale qu'ils préconisaient, de cerner leur attitude à l'égard de la religion traditionnelle et du christianisme, enfin de voir comment ils se situaient face aux autres écoles philosophiques [1990*]. Plusieurs données objectives se sont alors imposées, dont on ne peut pas ne pas tenir compte lorsqu'on traite du cynisme sous l'Empire: l'extrême diversité du mouvement, au point qu'on peut se demander s'il faut parler de "cynisme" au singulier ou de "cynismes" au pluriel, la transformation du cynisme en une véritable philosophie populaire un phénomène unique dans l'Antiquité -, omniprésente dans les villes du bassin méditerranéen, l'apparition de charlatans qui portaient le petit manteau crasseux mais qui oubliaient de pratiquer l'ascèse, enfin la possibilité bien réelle d'une double appartenance au cynisme et au christianisme, telle qu'illustrée par un Pérégrinus Proteus ou un Maxime Héron d'Alexandrie. Comme le cynisme a perduré pendant plus de neuf siècles, il importait avant tout d'éviter les amalgames: le cynisme des «Cyniques ignorants» que vilipendait Julien au IVe siècle de notre ère à Constantinople n'était plus celui de Diogène au IVe siècle avant J.-C. à Athènes et à Corinthe, ne seraitce qu'en raison du changement de contexte historique, politique et religieux. Cependant, très vite j'ai acquis la conviction que, par-delà sa diversité, cette philosophie avait su garder un noyau dur qui fondait sa spécificité et son originalité, et que ce noyau dur était à chercher du côté de sa méthode: l'ascèse, pratiquée par tout philosophe authentiquement cynique [1986b]. Cette méthode, qui voit dans les ponoi, c'est-à-dire dans les épreuves, les souffrances et les maux de la vie, des adversaires stimulants, s'inscrit dans un cadre plus large, celui de «la falsification de la monnaie», un concept qui confère aux témoignages transmis par la tradition une réelle unité d'inspiration [2010*]. Il s'agit d'une attitude de subversion systématique qui contrefait les valeurs traditionnelles pour leur en substituer de nouvelles ~(.:t qtJ!jdonne son juste éclairage à toutes les prises de position cyniques concernant les différents aspects de l'agir humain, en matière de religion [1993a*], de politique [2008b*], de philosophie [1986b; 2003], d'écriture [par ex. 1996*, p. 240-241; 2010*, p. 520-521] ou de sexualité [2005*]. Néanmoins il n'est pas facile de rendre compte d'une philosophie sans dogmes qui refuse 1'étude et qui confie à la pratique des actes l'essentiel de son message, d'une philosophie qui se prétend accessible à tout un chacun, autrement dit d'une philosophie populaire qui n'hésite pas à proclamer son rejet de la culture. J'espère avoir réussi à montrer comment ces intellectuels, qui voulaient surtout ne pas en être, et que la société, sur la défensive, a toujours tenté de marginaliser, jouèrent un rôle tout à fait original dans le paysage intellectuel de 1'époque, soucieux qu'ils étaient de témoigner par les actes, 1'exemple et la provocation plutôt que de convaincre par le biais de raisonnements complexes et de longues discussions.
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Les autres philosophes eurent beau jeu de tourner en ridicule cette philosophie qui n'hésitait pas à briser tous les tabous et qui n'avait que faire du respect humain [2003]. Platon lui-même ne qualifia-t-il pas Diogène de «Socrate devenu fou»? Les Stoïciens ne manifestèrent guère plus de bienveillance. Bien que Zénon ait été pendant un temps le disciple de Cratès et que le cynisme avec ses concepts d'aaxncnç, de TÛvoç et d'iaxûç ait influencé de façon décisive le stoïcisme, notamment celui des origines (Zénon, Ariston, Cléanthe et Chrysippe), il y eut des Stoïciens pour critiquer la philosophie de Diogène et même pour remettre en cause l'authenticité de sa République et de celle de Zénon [20 16b*]. Mais sans doute est-ce avec le christianisme que les relations, où se mêlaient à la fois admiration et répulsion, furent les plus tumultueuses, les deux mouvements devenant, avec leurs ascèses respectives, dans une certaine mesure concurrents et s'opposant parfois farouchement; néanmoins certains n'hésitèrent pas à se dire à la fois cyniques et chrétiens, acceptant de vivre comme les Cyniques mais en rejetant leur impudeur [1990*, 2014]. Il est des points évoqués dans l'un ou l'autre de ces articles qui continuent à susciter le débat. Je pense par exemple au rôle joué par Antisthène dans la constitution du mouvement cynique. La question n'est pas nouvelle puisque dans l'Antiquité déjà Œnomaos de Gadara affirmait que le cynisme n'était ni un antisthénisme ni un diogénisme. J'ai abordé ce problème à la fois en analysant la Vie d'Antisthène de Diogène Laërce [ 1992a*] et en remettant en cause l'interprétation d'un passage de la Rhétorique d'Aristote où l'on comprend traditionnellement que le «Chien» qui s'y trouve mentionné désigne Diogène, alors que la prise en compte d'un parallèle dans ce même écrit d'Aristote tend à prouver qu'il s'agit d'Antisthène [1996b, 20 16a]. J'ai repris le problème dans l'Épilogue: Les origines du mouvement cynique, qui accompagne le présent ouvrage, où j'ai tenté de faire le point sur ce que je pense aujourd'hui des origines du cynisme et du rôle joué respectivement par Antisthène et Diogène, les deux premiers Chiens, dont seul le second sans doute se considéra comme cynique. Hormis quelques coquilles qui ont été corrigées et les références bibliographiques simplifiées dans le texte, le contenu des articles n'a pas été modifié; en revanche leur présentation a subi un travail d'harmonisation. La pagination originale apparaît en gras entre crochets droits clans chaque étude. A la fin du volume, des Addenda et Corrigenda annoncés clans le texte par le signe " indiquent les prises de position suscitées par tel article, par exemple le syllogisme sur la loi de D. L. VI 72 [1982*], ainsi que d'éventuels compléments d'information ou encore quelques corrections. Dans l'ensemble du recueil, les renvois sont faits à la page du présent volume suivie de la page du texte d'origine. Une bibliographie, un index locorum, un index nominum et un index rerum complètent l'ouvrage. Je remercie la maison d'édition Vrin qui accepte de publier ce recueil dans la collection «Textes et Traditions» que j'ai l'honneur de co-diriger. Mes remerciements vont également aux éditeurs qui m'ont donné l'autorisation de réimprimer
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les études parues dans leurs revues ou leurs collections: J. D. SaucrHinder's Verlag à Frankfurt am Main (Rheinisches Museum), Franz Steiner Verlag (Hermes), Schwabe Verlag (Museum Helveticum), Walter de Gruyter (Aufstieg und Niedergang der Romischen Welt), l'Université Saint-Joseph - Dar El Machreq à Beyrouth (Mélanges de l'Université Saint-Joseph), l'Institut d'Études Augustiniennes, Flammarion, les Presses Universitaires de France, Le MondeÉditions (Le Forum Le Monde Le Mans) et les Presses universitaires du Mirail (Clio. Histoire, Femmes et Sociétés).
PREMIÈRE PARTIE QUESTIONS DE MÉTHODE
I. UN SYLLOGISME STOÏCIEN SUR LA LOI DANS LA DOXOGRAPHIE DE DIOGÈNE LE CYNIQUE A PROPOS DE DIOGÈNE LAËRCE VI 72*
[214] Accoutumé que l'on est à percevoir Diogène le Cynique comme un contestataire qui méprise les valeurs traditionnelles, on ne peut qu'être surpris de trouver dans la doxographie que Diogène Laërce consacre au philosophe un raisonnement syllogistique qui a toutes les apparences d'une apologie de la cité et de la loi, cibles d'ordinaire privilégiées de l'exilé qu'était Diogène: rrEpt TE TOU VÔfillU OTl XWptç aÙTOÙ OÙX OlÔV TE TTOÀlTEÛEG8CXl · OÙ yap