La Vie de sainte Marguerite 9783110930825, 3484522291, 9783484522299


213 79 18MB

French Pages 333 [340] Year 1992

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD PDF FILE

Table of contents :
Index
Préface
Introduction
Chapitre I. Textes Diplomatiques
Chapitre II. Proposition d’une Reconstruction du Poème Original
Index des noms propres
Glossaire
Mots étrangers
Table des fréquences des mots
Essai d’un index des mots de l’auteur
MARGARET ALISON STONES: Le ms. Troy es 1905, le recueil et ses enluminures
Le ms. Troyes 1905, le recueil et ses enluminures
Appendice A
Appendice Β
Planches. Fig 1–48
Planches. Fig. 49–91
Recommend Papers

La Vie de sainte Marguerite
 9783110930825, 3484522291, 9783484522299

  • 0 0 0
  • Like this paper and download? You can publish your own PDF file online for free in a few minutes! Sign Up
File loading please wait...
Citation preview

B E I H E F T E ZUR Z E I T S C H R I F T FÜR R O M A N I S C H E P H I L O L O G I E BEGRÜNDET VON GUSTAV GRÖBER FORTGEFÜHRT VON WALTHER VON WARTBURG UND KURT BALDINGER HERAUSGEGEBEN VON MAX PFISTER

Band 229

WACE

LA VIE DE SAINTE MARGUERITE Édition, avec introduction et glossaire, par Hans-Erich Keller Commentaire des enluminures du ms. Troyes 1905 par Margaret Alison Stones

MAX NIEMEYER VERLAG T Ü B I N G E N 1990

Cette publication a été rendue possible grâce au support financier par le College of Humanities et l'Office of Research and Graduate Studies de l'Ohio State University ainsi que la Getty Foundation.

CIP-Titelaufnahme der Deutschen Bibliothek WACE: La vie de sainte Marguerite / Wace. Ed., avec introd. et glossaire, par Hans-Erich Keller. Commentaire des enluminures du ms. Troyes 1905 par Margaret Alison Stones. Tübingen : Niemeyer, 1990. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie ; Bd. 229) NE: Keller, Hans-Erich [Hrsg.]; Zeitschrift für romanische Philologie / Beihefte ISBN 3-484-52229-1 ISSN 0084-5396 © Max Niemeyer Verlag GmbH & Co. KG, Tübingen 1990 Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany. Satz: Lichtsatz Walter, Tübingen. Druck: Allgäuer Zeitungs-Verlag, Kempten. Einband: Heinrich Koch, Tübingen.

Index

Préface

1

INTRODUCTION

5

1. Le culte de sainte Marguerite

5

2. La tradition manuscrite et les scriptae des copistes; rapport entre les manuscrits

21

3. Le poème de Wace

36

4. Éditions précédentes et leurs qualités

49

5. Bibliographie

50

CHAPITRE I

Textes diplomatiques

53

CHAPITRE I I

Proposition d'une reconstruction du poème original

97

Index des noms propres

117

Glossaire

119

Mots étrangers

158

Table des fréquences des mots

159

Essai d'un index des mots de l'auteur

178

M A R G A R E T A L I S O N STONES:

Le ms. Troyes 1905, le recueil et ses enluminures Le ms. Troyes 1905, le recueil et ses enluminures

185

Appendice A

215

Appendice Β

233

Planches

239

Préface

Habent sua fata libelli. L'idée d'une nouvelle édition de la Vie de sainte Marguerite remonte au temps de l'élaboration de notre Etude descriptive sur le vocabulaire de Wace (1953). En effet, en établissant le vocabulaire de Wace, nous nous sommes déjà rendu compte à quel point le manuscrit de Troyes est, du point de vue littéraire, important pour la connaissance approfondie du poème; en même temps, il est fort précieux philologiquement, aussi bien pour le lexique et la grammaire que pour la scriptologie, puisqu'il provient d'une province qui n'est pas représentée trop bien parmi les anciens dialectes de France, la Lorraine. Notre prédécesseur, M me Elizabeth A. Francis, ne semble pas avoir reconnu sa valeur, étant donné qu'elle a rejeté ses leçons en appendice et ne l'a reproduit que lorsque le manuscrit de l'Arsenal faisait défaut. Ce fait et des erreurs importantes de lecture dont nous nous sommes aperçu pendant nos recherches lexicologiques concernant le vocabulaire de Wace nous avaient fait songer déjà alors à une nouvelle édition, mais nous avons renvoyé le projet en faveur d'un autre, beaucoup plus ambitieux, à savoir d'un Vocabulaire complet des œuvres de Wace. A cet effet, nous avons constitué toute une équipe d'assistants scientifiques à l'Université d'Utrecht, où nous avons enseigné de 1963 à 1969; ce projet fut subventionné par l'Université et l'Organisation Néerlandaise pour le Développement de la Recherche Scientifique (Z.W.O.). A cette époque, nous travaillions encore sur les différentes éditions critiques respectives: celle d'Ashford pour la Conception Nostre Dame, celle de Ronsjö pour la Vie de saint Nicolas, celle d'Arnold pour le Roman de Brut et celle d'Andresen 1 pour le Roman de Rou. C'est la tradition manuscrite de ce dernier ainsi que de la Vie de sainte Marguerite, qui ne permettent pas d'en constituer une édition critique (sauf, en quelque mesure, pour la «Troisième Partie» du Roman de Rou), ce qui nous a fait réaliser peu à peu le caractère artificiel d'une telle entreprise: il nous est devenu de plus en plus clair que les textes publiés par les savants ne sont en grande partie que leur création personnelle, de choix et des décisions constants, une composition savante selon certaines règles d'édition, basée sur la matière brute de la tradition manuscrite donnée et utilisée selon le besoin des règles. Nous avons compris qu'il n'existe qu'une seule réalité textuelle au moyen âge, celle des versions conservées, qui sont en général beaucoup plus jeunes que l'original perdu. Il n'existe pas de vocabulaire de Wace, mais le vocabulaire des manuscrits qui ont conservé ses œuvres, et ceux-ci peuvent être écrits - théoriquement - un 1

A cette époque, l'édition Holden n'avait pas encore paru. 1

peu partout dans la France d'expression française et même en Angleterre. Ainsi les vocables d'un auteur médiéval - surtout du XIIe et XIIIe siècles - se trouvent noyés dans une mer «allolexicale», dont il faut les repêcher, si possible, à l'aide d'une analyse minutieuse du rapport de tous les manuscrits contenant l'œuvre en question, et en étudier le lexique à fond: peut-être sauvera-t-on par ce procédé au moins une partie des vocables de l'auteur, bien que presque jamais dans leur forme originale. Cette perception nouvelle nous a amené, à notre arrivée aux États-Unis, à constituer une nouvelle équipe d'assistants ayant pour tâche d'explorer le vocabulaire des œuvres de Wace tel qu'il nous est conservé dans les différents manuscrits et fragments, qui remontent à une cinquantaine de textes. Le National Endowment for the Humanities (NEH) nous a subventionné pendant les années 1971-1975, mais la crise des programmes gradués américains de la deuxième moitié des années '70 nous a dépourvu de collaborateurs, de sorte que le projet est resté inachevé. Pourtant, tout cet effort n'a pas été en vain. Tout d'abord, nous avons réussi à retrouver un fragment considérable du Roman de Brut de la deuxième moitié du XIIIe siècle qu'on croyait perdu: il s'agit de l'ancien ms. D'Arcy Hutton, qui se trouve maintenant à la Bibliotheca Bodmeriana à Cologny 2 . Puis nous avons publié et interprété deux textes récemment découverts de la Conception Nostre Dame3 ainsi que Les fragments oxoniens du «Roman de Brut» de Wace4, dont l'un remonte certainement encore au XIIe siècle finissant et peut donc servir de point de comparaison avec le ms. Digby 23 de la Chanson de Roland conservé à la même bibliothèque. Finalement, nous avons commencé à réfléchir à une nouvelle édition de la Vie de sainte Marguerite, réflexions que nous soumettions à nos collègues lors du XVII e Congrès international de linguistique et philologie romanes à Aix-en-Provence en 19835 et qui obtinrent une réception fort favorable: c'est surtout notre ami Kurt Baldinger qui nous a encouragé et nous a offert d'accueillir cette édition dans la série prestigieuse qu'il dirige. A lui vont donc tout d'abord nos remerciements très sincères, ainsi qu'à M. Robert HarschNiemeyer et sa maison qui nous ont aidé si efficacement à résoudre tous les problèmes techniques. Nous avons eu en outre le bonheur d'avoir rencontré lors d'un colloque interdisciplinaire6 le prof. M. Alison Stones de l'Université de Pittsburgh qui consacre ses recherches, entre autre, aux enluminures des manuscrits français des XIIIe et XIVe siècles. En lui demandant conseil pour la datation des mss. Ars. 3516 2 3

4

5

6

II y figure sous le n° Bodmer 67. Quelques réflexions sur la poésie hagiographique en ancien français. A propos de deux nouveaux manuscrits de la «Conception Nostre Dame» de Wace, Vox 34 (1975), 94-123, en particulier pp. 106-123. Mélanges offerts à Cari Theodor Gossen (Beme-Liège: Francke-Marche Romane, 1976), éd. Germán Colón et Robert Kopp, pp. 453-467. Voir Vers une édition de la «Vie de sainte Marguerite» de Wace, dans les Actes du XVIIe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes (Aix-en-Provence, 29 août - 3 septembre 1983), 9: Critique et Édition de textes (Marseille: Jeanne Laffitte, 1986), 85-97. Le fruit en est le beau volume The Epic in Medieval Society: Aesthetic and Moral Values, éd. Harald Scholler; Tubingue: Max Niemeyer Verlag, 1977.

2

et surtout Troyes, Bibl. munie. 1905, qui est richement enluminé - tout en nous rendant compte que les dates de l'exécution du manuscrit et de celle des enluminures ne sont pas nécessairement identiques - , le projet d'une publication conjointe a mûri, car le manuscrit de Troyes a treize intiales ornées et une vignette à la fin de la Vie de sainte Marguerite, et bien que celui de l'Arsenal n'ait pas de miniatures décorant ce récit particulier, il y en a un grand nombre ailleurs. Aussi sommes-nous fort heureux que M me Stones ait consenti à commenter ici ces enluminures et à apporter ainsi des éclaircissement sur l'orgine des deux manuscrits. Un très grand merci aux Éditions Niemeyer, qui ont gracieusement approuvé notre projet et nous ont assistés d'une façon si compétente dans la reproduction des miniatures. D'écrire une préface est une des tâches les plus agréables, car cela permet de réfléchir une fois de plus à toute l'aide qu'on a reçue pendant l'élaboration du projet. C'est ainsi qu'après l'ami Kurt Baldinger et M. Harsch-Niemeyer et ses collaborateurs si efficaces que nous remercions ici de nouveau de leur grand intérêt pour cette publication, nos pensées vont tout d'abord à notre cher collègue Richard F. O'Gorman de l'Université de l'Iowa, dont la compétence en matière de paléographie est bien connue et qui a été si aimable de la mettre à notre disposition; après sa vérification de nos transcriptions, nous nous sentons sûr de ce que nous avançons. De même, le contrôle de notre travail éditorial dans la reconstruction du poème original par le prof. Mary B. Speer de l'Université Rutgers, dont le livre On Editing Old French Texts est un vade-mecum indispensable, nous a rendu beaucoup à l'aise. Et cela vaut aussi pour le travail si ingrat du polissage de notre style dont notre collègue Christiane Laeufer, de notre Département des Langues et Littératures romanes, a eu l'amabilité de se charger; qu'elle soit bien assurée de notre grande reconnaissance. Nos remerciements vont aussi à notre ami David A. Griffin, spécialiste de linguistique romane, avec qui nous avons passé des heures en discutanté sur des problèmes ardus que posait le texte des manuscrits, et à M. René Hardouin, Asnières-sur-Seine, à qui nous devons l'élucidation des rapports entre l'abbaye du Bec et Marmoutier d'une part et la Flandre de l'autre. Le glossaire et la table des fréquences doivent leur existence à la haute compétence en matière d'informatique de la part de notre collègue et ami Luciano Farina, qui a établi les concordances et les listes alphabétiques et numériques. Le glossaire a été élaboré avec l'aide très efficace de notre étudiant gradué James D. Wilkins, et la typographie a été confiée aux bons soins de M"e Melanie Zoller; nous remercions les deux également de tout cœur. Et last but not least nous désirons noter tout l'encouragement dont nous avons eu le privilège de jouir de la part de notre chère femme Barbara, qui a partagé avec nous chaque phase de notre travail et l'a rendu tellement plus agréable grâce à sa compréhension de collègue et d'épouse; qu'elle reçoive ici l'expression de notre gratitude bien profonde. Que cette édition de la Vie de sainte Marguerite puisse donc remplir pour notre science les services dont nous rêvons! Columbus (Ohio), juin 1987

Hans-Erich Keller 3

Introduction

La Vie de sainte Marguerite de Wace occupe une place extrêmement importante dans l'histoire des lettres françaises, étant donné que c'est une des premières adaptations hagiographiques conservées en langue vulgaire française: chronologiquement, elle se range probablement en troisième position, après la Vie de saint Léger et la Vie de saint Alexis-, on s'accorde, en effet, pour la dater aux environs de 1135. Le culte de la sainte était fort populaire au XIIe siècle et a continué à prendre de l'importance au siècle suivant, comme le suggèrent les nombreuses copies que nous possédons du récit de son martyre aussi bien en latin qu'en langue vulgaire.

1. Le culte de sainte

Marguerite.

a. Contenu de la légende. Voici donc d'abord le contenu, très abrégé, de la légende de la sainte telle que Wace la raconte: Marguerite, fille d'un prêtre païen à Antioche en Phrygie, s'est convertie au christianisme. Privée de sa mère à un très jeune âge, elle est élevée par sa nourrice, dont elle garde les brebis dans les champs. C'est là qu'Olibrius, préfet romain pour l'Asie résidant à Antioche, l'aperçoit. Celui-ci cherche à lui faire renier sa foi afin qu'elle puisse devenir sa femme, mais elle résiste aux prières et aux menaces et, après un premier supplice, est jetée en prison, où deux diables, Rufon et Belzebuth, la visitent sous forme de dragons. Elle faillit être avalée par Rufon, mais, bien que déjà dans sa gueule, elle se sauve en faisant le signe de la croix, ce qui le tue. Lorsqu'elle sort de sa gueule, elle aperçoit Belzebuth ligoté à gauche dans le coin de la pièce. Mettant son pied sur sa tête, elle l'interroge et apprend qu'il sert Satan, qui portait le nom de Lucifer avant sa chute du Ciel; Salomon avait enfermé Satan avec ses compères dans un vase précieux, mais l'armée de Nabuchodonosor, croyant trouver un trésor dans le vase, les avait libérés; depuis lors, les diables se sont éparpillés dans le monde entier. Marguerite ne veut plus rien entendre et renvoie Belzebuth chez son maître. Elle subit d'autres supplices, mais survit grâce à l'intervention du Saint Esprit. Finalement, elle est décapitée sur l'ordre d'Olibrius, mais avant qu'un autre chrétien, Malchus, ne l'exécute, elle prononce sa fameuse prière dans laquelle elle invoque la protection du Ciel pour les femmes en travail d'enfantement. Ensuite, Malchus la tue d'un coup d'épée et tombe mort à côté d'elle. Un homme fidèle, Theotymus, ensevelit Marguerite à Antioche et met par écrit ce dont il a été témoin. 5

b. Faits historiques, développement de la légende; les versions grecques et latines, les différents poèmes en langue vulgaire et surtout en français. Faits historiques et développement de la légende. Il n'est pas difficile de déterminer - au moins approximativement - l'époque durant laquelle le martyre de Marguerite a eu lieu1. A Antioche, il n'y avait qu'une seule période de graves persécutions, à savoir les années 303 à 313, durant la tétrarchie instituée par Dioclétien, sous laquelle celui-ci, résidant à Nicomédie en Asie Mineure, régna avec Maximien; tous les deux portaient le titre d'Augustus. C'est le 23 février 303 que Dioclétien décréta la persécution des chrétiens, poussé par son fils adoptif, le Caesar Galère. Maximien suivit son exemple dans la partie occidentale de l'Empire, où cependant le Caesar Constantius et son fils Constantin continuèrent à exercer une politique de tolérance relative dans les provinces de Gallia et de Britannia. Après que les deux empereurs se retirèrent en 305, les persécutions cessèrent dans la partie occidentale, tandis qu'elles reprirent de plus belle dans l'Est sous le nouveau Augustus Galère et son neveu, le nouveau Caesar Maximin Daia, deux païens convaincus 2 . Les années les plus atroces furent 306 et 308 dans les diocèses de Pontica, d'Asiana et d'Oriens; dans le diocèse d'Oriens; d'après Eusèbe, évêque de Césarée (vers 265-340) et auteur d'une précieuse Histoire ecclésiastique\ des listes de chrétiens furent établies et ceux-ci furent forcés d'offrir des sacrifices aux dieux païens aux portes des bains publics et en achetant des vivres au marché. Pourtant, il y eut relativement peu d'exécutions. Maximin, dont dépendait Oriens, envoyait les obstinés dans les carrières après leur avoir fait arracher un œil et couper le tendon d'un pied. Le 30 avril 311, VAugustus Galère décréta un édit de tolérance en déclarant le christianisme religio licita. Selon Eusèbe, l'empereur 1

2

3

Ce qui suit est basé sur la bibliographie suivante: Ernst Stein, Geschichte des spätrömischen Reiches, 1: Vom römischen zum byzantinischen Staate (284-476 n.Chr.) (Vienne: L.W. Seidel, 1928), pp. 120-143; Arnold Hugh Martin Jones, The Later Roman Empire, 284-602: A Social, Economic and Administrative Survey, vol. 1 (Norman: University of Oklahoma Press, 1964), pp. 71-76; Glanville Downey, Ancient Antioch (Princeton: Princeton University Press, 1963), pp. 140-142; Frederic Spencer, «The Legend of St. Margaret. I: Brief Sketch of its Development», MLN 4 (1889), 197-201 (contient des erreurs historiques). Selon Jones, The Later Roman Empire, p. 73, «There is no doubt that the motive of the persecution was, as Galerius and Maximin state in several edicts, religious. Both these two emperors, who were the prime movers of the policy, were by all accounts convinced and fanatical pagans, and no doubt sincerely wished to restore the traditional worship of the gods in accordance with the ancient laws and public discipline of the Romans. They do not seem, however, to have had much popular support. We hear of no public demonstrations against the Christians during this period and no popular demands for their punishment; the official petitions of Nicomedia [la capitale de la partie orientale de l'Empire] and other cities were clearly stimulated by Maximin himself.» Voy. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique. Texte grec, traduction et annotations par Gustave Bardy. 4 vol. Paris: Éditions du Cerf, 1952-1960. Pour les affaires d'Antioche, voy. vol. 4 «Index Nominum», pp. 143-144, et sur les persécutions sous Maximin Livre VIII, chap, xii, par. 2 - 5 (vol. 3, pp. 24—26).

6

regarda les ulcères, dont son corps était couvert, comme une punition du dieu chrétien. Quelques jours après sa mort le 5 mai 311, le nouveau Augustus, Maximin Daia, reprit les persécutions: This time the campaign was more subtle. In the autumn of 311 the authorities of Nicomedia, the imperial residence, petitioned the emperor that no Christian might be allowed to live in their territories. Maximin graciously acceded to their request, and other cities followed suit, including Antioch and Tyre. Soon whole provinces were making similar petitions; we possess a copy of that drawn up by the provincial council of Lycia and Pamphylia. Maximin also waged a vigourous propaganda campaign against Christianity, posting up in public places the spurious Acts of Pilate, and instructing that they be taught in all schools, and publishing the confessions of formerly Christian women that they had taken part in incestuous orgies. He furthermore endeavoured to revivify paganism by appointing a high priest for each city to supervise the other priests and see that sacrifices were daily offered to the gods, and in each province a superior high priest to supervise those of the cities. These official priests had authority to ban Christian worship, public or private, and to arrest Christians and hand them over to the provincial governor if they refused to sacrifice. Maximin at first enforced these measures by hard labour in the mines, but later re-introduced the death penalty. 4

Voici le climat littéraire tel qu'il est décrit dans la Vie de sainte Marguerite. Selon sa légende, le père de la jeune fille, Theodosius, était grand prêtre d'Antioche et avait donc la charge de superviser les sacrifices quotidiens offerts dans cette ville: le drame entre le père et la fille ne pourrait être plus poignant. A cela s'ajoute le fait que le gouverneur de la province de Syrie, Olibrius, le fonctionnaire même à qui on devait transmettre les chrétiens qui refusaient de vénerer les dieux païens, tomba lui-même amoureux de la jeune chrétienne. Bref, il n'y a pas de doute que les événements dont la légende de sainte Marguerite se fait l'écho se situent dans les années 311-313. Au printemps de cette dernière année, Maximin émit lui aussi un édit de tolérance afin de rassembler toutes les forces contre Licinius, un Augustus de la partie occidentale de l'Empire qui désirait se dédommager pour la perte de cette région au profit de Constantin; ce rassemblement vint trop tard: Maximin fut vaincu le 30 avril 313 près d'Adrianople et mourut encore la même année à Tarse, probablement d'un suicide. A cette époque, Antioche, qui, grâce à sa situation géographique, était la ville la plus importante de la partie orientale du point de vue économique, possédait également une très importante communauté de chrétiens5. Les persécutions y firent rage. L'évêque Cyril fut arrêté en février 303 et condamné aux carrières de marbre en Pannonie, où il mourut trois ans plus tard. Another martyr of Antioch was a deacon named Romanus, who had his tongue cut out. Romanus came to be venerated as one of the principal saints of Antioch, and a church was built in his honors. Some Christians were roasted over slow fires [comme Marguerite]; others killed themselves before being taken. ... One of the most famous martyrs was Lucían of Antioch, the celebrated scholar, who died at Nicomedia in A.D. 4 5

Jones, The Later Roman Empire, p. 73. II y avait la première grande communauté de chrétiens au dehors de Palestine. C'est de là aussi que sont partis saint Paul et ses collaborateurs pour leurs missions en Asie Mineure et en Grèce.

7

312 after suffering many torments. As a priest famous for the sanctity of his life and as a celebrated scholar who edited the text of the Bible, Lucian played a prominent role in the history of Christianity ... ; in fact, the school that Lucian himself organized may be said to be the beginning of the theological school of Antioch, which rivalled that of Alexandria 6 .

Dans cette description de Glanville Downey des persécutions à Antioche, on trouve un autre trait rapporté par la légende, à savoir la torture de Marguerite sur le «cheval fust» (vv. 518-540). Ce fait ainsi que les autres mentionnés ci-dessus indiquent assez clairement que Marguerite a dû vivre à cette époque. Nous partageons l'avis de Frederic Spencer lorsqu'il écrit: That we have no historic record of [son existence] is not surprising; the occurrence in its unvarnished actuality was commonplace in such an epoch of wholesale martyrdom; and, further, it was the policy of the persecutors to destroy all the writings of their Christian victims, so that the events in question were probably recorded according to the hearsay evidence at some later period 7 .

Développement de la légende; les versions grecques et latines; la question du centre religieux du culte. Le nom de Marguerite ne figure pas dans le plus ancien martyrologe syrien, bien que divers martyrs et confesseurs d'Antioche - également des femmes, telles que Véronique et Pélagie - y soient mentionnés 8 . Il est vrai que le seul manuscrit est mutilé (la liste des martyrs pour le mois de juillet ne compte des noms que pour les 15,19 et 30, de loin la liste la plus courte), de sorte qu'on ne peut pas exclure qu'à l'origine, Marguerite y avait eu sa place. Toujours est-il que, dès le VIe siècle, son nom figure dans les litanies romaines de saint Grégoire le Grand - bien qu'en 494, sa légende ait été déclarée apocryphe par le pape Gélase Ier (probablement parce qu'il s'agissait dorénavant d'une sainte de l'empire romain d'Orient, où on la vénérait sous le nom de Marina; jour: 17 juillet) - et fut inséré le siècle suivant dans celles de l'Église d'Angleterre9. Son nom se trouve aussi dans le martyrologe de Raban Maur (daté entre 840 et 854), qui écrit à son sujet aux «III IDUS IUL.» [= 13 juillet] 10 : 6 7 8

9

10

Downey, Ancient Antioch, pp. 140-141. Spencer, «The Legend of St. Margarit», p. 197. Voy. W. Wright, «An Ancient Syrian Martyrology», Journal of Sacred Literature and Biblical Record 36 (1865), 45-56. Dans le prochain numéro, aux pp. 423-432, le même auteur en a publié une traduction anglaise. Félix Soleil, La vierge Marguerite substituée à la Lucine Antique. Analyse d'un poème inédit du XV' siècle (Paris: Adolphe Labitte, 1885), p. 1; Butler's Lives of the Saints, complete edition edited, revised and supplemented by Herbert Thurston, S.J. and Donald Attwater, 3 (New York: P.J. Kenedy & Sons, 1956), p. 152; David Hugh Farmer, The Oxford Dictionary of Saints (Oxford: Clarendon Press, 1978), pp. 260. A noter que Raban Maur insère la vie de sainte Marguerite le 13 juillet, le jour de sa fête dans l'église de l'Est, et non le 20 juillet, le jour de sa fête dans l'église romaine. C'est que la source la plus importante de Raban était le martyrologe du Vénérable Bède, qui a dû également se baser sur un calendrier contenant un certain nombre de saints grecs, cf. Henri Quentin, Les martyrologes historiques du moyen âge (1908; rééd. Aalen, 1969), pp. 48-53, 112-113. D'autre part, Gerrit Gijsbertus van den Andel, Die

8

In Antiochia passio Margaretae uirginis, quam Olibrius consul stuprare uolens et a fide Christi auertere, multis tormentis earn afflixit, hoc est in eculeo suspensam ungulis aceruissimis iussit carnes eius lacerare. Postea in carcerem tenebrosum earn misit, ubi diabuli seductiones, qui in specie draconis et Aethiopis illi apparuit, superauit, et nihil illi eius fraus nocere potuit. Nouissime uero gladio persecutoris decollata est et ad uitam migrauit aeternam". Le même Raban Maur raconte aussi la vie de la sainte d'après une autre source (de Bède?) sous son nom grec de Marina aux «XIIII KAL. IUL.» [= 18 juin] 12 : Eodem die in Antiochia celebratur passio Marinae uirginis, quae per Olibrium praefectum multa tormenta passa est pro nomine Christi, uincula, carceres, flagella, eculeum. Quam et diabulus in draconi specie similiter et in Aethiopis temptauit et subuertere uoluit, sed per signum sanctae crucis effugatus et superatus est. Nouissime uero per praedictum praefectum decollata cum sacro martyrio uitam finiuit13. Cette fois, tous les éléments saillants de la légende se trouvent déjà dans cette version: uincula, carceres, flagella, eculeum ('cheval fust'), diabolus in draconi specie similiter et in Aethiopis, éléments qui sont cités également dans le récit contenu dans le Martyrologium d'Usuard de Saint-Germain-des-Prés 14 . Or, cet ouvrage, entrepris sur les ordres de Charles le Chauve quelques années avant 875 (année de la mort de l'auteur), fut adopté par la suite par la plupart des Églises de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et même par celle de Rome; dans cette dernière, les deux récits indépendants de Marguerite et Marina furent vite fusionnés 15 . Depuis cette époque, la Passio Sanctae Margaritae seu Marinae se trouve dans la bibliothèque de la plupart des monastères d'Europe, évidemment dans bien des versions différentes, dont très peu ont été éditées jusqu'ici 16 .

11

12

13 14

15

16

Margaretalegende in ihren mittelalterlichen Versionen. Eine vergleichende Studie (Groningue: P. Noordhoff, 1933), p. 98, rapporte que le 13 juillet comme jour de la fête de sainte Marguerite est encore particulièrement vivant dans les diocèses de Brème, Schleswig, Cologne, Trêves, Mayence, Bamberg, Prague, Gniezno, Kammin, Magdebourg, Zagreb et Trente, de sorte que Raban Maur, qui était né à Mayence, pouvait aussi bien avoir rapporté tout simplement la coutume de sa région natale. Rabani Mauri Martyrologium, éd. John McCulloh, Corpus Christianorum Continuatio Mediaeualis, 44 (Tumhout: Brepols, 1979), pp. 67-68. Sur cette date, voy. la discussion dans les Acta Sanctorum, éd. Jean Carnandet, 32 (Paris et Rome: Victor Palmé, 1868), pp. 24—25. Van den Andel, Die Margaretalegende, p. 18, ne mentionne pas ce jour comme jour de la fête de sainte Marguerite, de sorte qu'il faut se demander s'il s'agit d'une différence de calcul entre le calendrier d'alors et celui de nos jours et qu'il pourrait s'agir du 20 juillet moderne. Martyrologium, p. 59. Sur Usuard, voy. Dom Rivet dans l'Histoire littéraire de la France, 5 (Paris: Victor Palmé, 1866), pp. 436-^45. Les auteurs des Acta Sanctorum, p. 25, pensent même que Marina n'est que la forme populaire en grec pour μαργαρίτης 'perle'. Deux savants se sont occupés systématiquement des versions latines: Gordon Hall Gerould - l'auteur d'une importante publication, Saints' Legends, Boston et New York: Houghton Mifflin, 1916 - dans «A New Text of the Passio S. Margaritae with some Account of its Latin and English Relations», PMLA 39 (1924), 525-556, et Elizabeth A. Francis dans «A Hitherto Unprinted Version of the Passio Sanctae Margaritae with Some Observations on Vernacular Derivatives», PMLA 42 (1927), 87-105; aux pp. 88-96, Mme Francis donne même une première classification des différentes versions.

9

Certains textes trahissent l'influence d'une version grecque, car, à la même époque, le souvenir de la légende de sainte Marina se perpétuait aussi dans l'Église grecque, dont Laurent Surius (1522-1578) a fait connaître celle contenue dans la compilation de cent vingt-deux vies de saints de l'Église grecque de Siméon le Métaphraste (env. 890-env. 940). Surius en a publié des passages dans son De probatis sanctorum historiis, 4 (Cologne: G. Calenium, 1579), pp. 274-278 («Martyrium Sanctae et Egregiae et curationum virtute praedite martyris Marinae, quam Latina Ecclesia Margaritam vocat. Habetur autem in Simeone Metaphraste, capitula margini adiecimus»)17. On croyait aussi à l'époque que des reliques de sainte Marguerite avaient été volées en 908 à Antioche et apportées à San Pietro della Valle (près du Lac Bolsena) en Italie; de là, elles furent ensuite transférées en 1145 dans la cathédrale de Montefalcone 18 et une partie à Venise, en 1213, comme le mentionne le martyrologe romain sous la date du 17 juillet, date de la fête de sainte Marguerite dans l'Église d'Orient. Après la conquête de Constantinople en 1204, cette sainte d'origine grecque devint particulièrement populaire à cause des rapports intensifiés avec le monde grec. Elle acquit le statut de sainte auxiliatrice, l'une de quatorze saints ou saintes ayant cette fonction, et fut invoquée pour une heureuse délivrance par les femmes en travail d'enfantement 19 à cause du fait qu'elle était sortie indemne de la gueule du dragon. C'est ainsi qu'elle est représentée le plus souvent par l'iconographie 20 , mais ses dons s'étendaient bien au-delà de la patronne des femmes en couches, comme le Bréviaire de Sarum21 l'atteste encore aujourd'hui, à savoir que ... those who write or read her 'history' will receive un unfading crown in heaven, that those who invoke her on their death-beds will enjoy divine protection and escape from the devils, that those who dedicate churches or burn lights in her honour will obtain anything useful they pray for,..." 17

18 19

20

21

22

Sur les versions grecques, voy. Hermann Kurt Usener, Acta Sanctae Marinae et Sancii Christophen, Bonn: C. Georgi, 1886, et Elizabeth A. Francis, A Hitherto Unpublished Version, p. 95. Voy. Acta Sanctorum, 32, pp. 3 u

1

-

·w*

-

jm

fig. 18 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. Ï 9 0 5 f. 11

260

1 1 1

Λ ΐ X t r

f i c c a r e * £

W β ' V i u j V

grvtt«| Î**

£ ι

e m e n e

l u• ' ti it i e' ïn' t ·

ìm&ùtttygnm*cav UCÏ)UMK$ iottrfoúitr h i i f l r m c r

t i e d j o u r

m ^

fig. 19 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 12

261

fig. 20 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 12v

262

V ù u

L

' v u l



1 I

ö X m

í > c O

V ¿v .. . s ñ i t

v

u

i

i w i a t t ^ ú í t S V i ¿ t c n U r

^ ' ^ í V é í l í - c a c g v i

ι

^

f

« t i r

F

t u M·

I

j ^ c a a i f c V b ó í

[ £ j j e t i t e r t e t t ·

?

''

' φ

^Intcamtöie Cci^rtm ρ

n u i h ^ m r a u Ä ^ p i t M )

fig. 21 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 13

263

264

265

266

e

n

t

a

l

a

m

a

r i r t o

tw^gm***

mäSm&h MU* toamn

cmtrnml l

:

D t & 4 t >

I â&imttô y &mpü wS/KIÊÈMîè ffitctw H a i ä ^ i m t n i d i i r t c r a a

p t O T

jfarmto ûtfplza*.*fn& p&twtiwttfàtrt au® Càrn ty î i i t û

m i c e m

fig. 25 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 26

267

ÇUfixwinu

mÊnmmmP** ¡gil j mrm^i' l^fflvucem pzo nobiCCuburyntî lililí et tëatiftuina ñaw vXfc fàc' tiTtmmfy cteutf l'I^tt^crtrtic^idu? ftrontapx> fìXw qutnotütoüífplicu? reietmr

ab

fymoLxfi

itètnrv

ffito wajfeo paxúnúc tty ^¡PrntóS öaif m d t ^ t ^ f ô K P

ititne-qiîûrzîxvCtkiiàûi

fig. 26 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 30

268

*tvfilfpjtcw&> tpiccmintvittmmifo cri fflrnmm caxctiw flttrc

me ßtaaS cau&tuepammií X)tib

cntcifuvtu noun* tnab

fig. 27 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 32 1

269

270

271

itm côpïcivntiartneê &ntixutb$7 etmtranjg aOtpämct triebe foro ^vmtiictmí ixpk

¡pipitœ0b ûtiw cms 0ûU*tm swtâ&t&nimt fig. 30 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 42

272

Λ marre tua

un cpiaíitfe ntcfiîc«^

oncmm

tìg. 31 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 43

273

fig. 32 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 44'

274

âo ftm&t wtùttf

&p¿t fíiíecar ffj***" mxm member tn

m

uímmtm utotca uisriH p^tamnanc meam4ut*

1

àttmuifiu-^crur Âtncaî> 5 ttátm meet éfimwr | | tiam meacruo^fticrunr W fcft ame^íprdít fait €(ox

^

Ä atnuuar me ;cr tm9 fig. 33 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 45

275

cUtBinmonttbx jtrímuínufpKmf ffon Of

tua tateni^óila ucoböh ){ä inda ûtnrtctcsaut emozewvââb pàtyXoìtwfactitiìx; we-

¡xcolieut^nnc crtyrttf* tè ctbwptfcìm

fUeumr

tcjiumqitiü φοηοκετ

fig. 34 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 47

276

I

^

B

m

)

t t i a t n u t f

HHvllMl « ¡ ρ

#|Hlik^t^m WÊÊ imtvtmiáñ :

V

• :':jo

κ ΙΛΧίΣΗ CtCSiPX

^ J g g a r e n t ß f c φ η ι τ

^

ì m m - ^

^^Scatumö quitiincc toh S p ^ i m n u ^ ^ t a m k í l m i r . .

jptíif

IJl aírccs mmml

t î t u œ r

¿ieLítmmtea3n&'i&

e v i e n e fiûirume

ìmm t u t ü £

|

t r e n r

C X t r c n m

^Vittmagnu toxmfß^vt ütj £ n o u c í

« > >

i c o l u m ^ - '

.1

fig. 35 Troyes, Bibliothèque municipale, ms. 1905 f. 48

277

\cnittctu8l& Cauumtftfc - r a u t e

« a m

j

tixâatH&tfi Oéinâtn jptfo . mfjfant creata ait W« tprpiigiwumïr γβ lutea tuuenrttte mea-* i %t*mirtíH^ cpccvpitgitfl itenmr mcaumcîire mèft'é S| .3 U Sri* «on fratenír Λ up toziwamcilf^iiaumt-fcct ' 'jr5 tn^pzoTimctäti(mt k &ûmtσιονάε UuuCtuc«fou pjinCor û ftmemear txxmmtjl evcvcniCiMCrâcDiÎvctmte Centime ànwz i 0? «syttmt&or nò U «_jtH· npiius iena melo mir

iuina ηββ ' tomme, n m a t l t w iiedum· i m i t r „ t s « c i m » » < « " . » « . .«: . Γ ·

ime m ípott -ewtxu. μ faSt-tt iff ' IL-'·" f';ln"T,i 4 * tim touiattutc K muí ra moa ísw igftw. rarae §

Ctàuûsnia:lxfetmrocô duitt fpasmtattmneu · HHjrtuaafanrtUparmptí captas ma-qaic6cnuir

ntmcmtmtemamraatr.

fig. 67 Londres, British Library, Yates Thompson ms. 8, f. 37-

309

^««m-cwiw, Κ c&acb Ú1 - t n n v i r libet.Vf' •r e n t r o . n t c m f t r o tria g^tftttfi rmie. erupt»« \ feïtTii q ^ i f l S i m m · rntrr C? η, j t m ^ i r r ptfree. j tocu/htô· ( t e r r i l u n i e t t a t t Sä fi* ftWr jfanrquoucuí Τ cftn&aBMfûôloçoçittWunaruutmf i j a t c totes t r n t t l U i t p . · ; ömracUbtrtef l^wefe<ö « p t m t U t « : «•iwtbue-lnf» , ImatfíTetmaií W a n e c a p i t u l a öp m&nffeiß I mica ot-fcenî b u u œ a ï e a e «fewJHe i f i w t n a i t m r a t w ï fit a t a n te n u t e c o a » a q t t a m t u r a i tmaçne nutro. [ t u r ttt tetta Cutir m i t r a r ? , UttOM ^vlôifwûbt· ! Inomencft tuxmucafoip?1 1 tlatìttOtas f^üon. I e f i hoc m i m m e l t « c a ï t p a α κ μ κ ι β fiwnia t t t t t t a ^ î i p n u w ttarura n u t t a m r urpa n e ΐ a q u a fccraîc t u r n e r ρ ώ ~i>eraicö· t u r i n t m « tf>ttf V' !un>( q m a m a t o m i v a ® tti'ßnn ; ttiun-pOToflug cfteuntote !

(mmm^mmemaseoi

tnttp«etttfl M tien oc UCT f(ttrO . w w u w u i uncu nidme-píríéiawwm i p n ? ptttgtmiriSJmchaanir ¿fe comnttwto íúalmta %i »mífiiüotu^ltui 1 ftttttb? u i u a u m r í t r o » n »

I g t n u t t tate? o u t p u t o I ( • n u o t ò * touoyfi n t f t w I β ; a l t a uxoiC fife t a t u a i ) qt? f e ò h r m ^ u í m e a t t i r Igemut t u t H i c t n v m q u i f ' ' l a t e cft· u i i a t t à ï o î Q p m u i tenant $ a m v é m í u c n t t m e m u u m a ô tri p i u u t t n n î u t w o r m a g u t s r i n bvftroi tuawtu* noe inte awtwCTUttt » 0 8 WÜo»aaaw'cwrauf c í t r t e u r buumttuto v r cfaur fettpnuaftpúteñ u t mad araemum Immicmfa roacnir^bistá.vríiíaog· Ite W> litofono» oculoafeb' matti tit'toitdcae m p u l u t » • • • C u m «tun iuamictvr • M n »uincra m r m u i e ! t n t t m w » η » rmñ a u n putt t as m&fo^ulfyttatouxt vtit« m m U a g t a rnuix ¡ x maxma té DiWarr lamme I a j a i B a m t t r . V t m i T O U « · α foiotnói i ocpuranöt'Äuo J t w m ? m a t e a a m narf'ftuw m* ímlpH&a t n u n w u e cft·

^uitPíjutcmtnímUa tnuiC cmt^ÂKÇ'îaiia'puca tap afta (ontwttticìiatfttmiiri

«HMSlt! 4«νΛ»ιι*·ν MW

t r o n í o m o n t e * - ¿ U a ή ί tufunc· m v m m c ñ · Jiiaatótnua u t m t t ? ô n u t a i t r empue tir

eft- awrttttt-^umtn «ι buta

b U t n ó c r m a j i e òuchlc alus mctallte.

fig. 70 Berlin, Deutsche Staatsbibliothek, ms. Ham. 114, f. 164

312

Γ - -

--

p n t

f u n ; m M

l

v i

te m e n

m m

π ? « » «

tetaiant·** η

Ì mm

i g M f f § •

1

h il· ' "

3

i ^

1



1

11' q m

1

f

-

7

ι

l a p u e e l e

h



t t a n m W n t

« i

f

î

i

*

ι

J

m l a m p u i h p

1

K ^ a t i t o n i c r & n

*

J

t a m e f t

|

\

f

.'

I

· » '

t

m! S

4

ι

t

·

,

î

cnfon ^ ι ι υ η

V

1

"

1

l o î f j o c t r o n e n t r a

1

8

»

' t f o n ^ m e t o n t m o n 1 • ' ι ' ι «

b a r d i . n i o u t i

W

t

C

mym

I

f t e r s o n q u c s n i n c i M t n q * | n r r i u m n q i m r e t i §

»

et

>

i t ç "be f o n c t m t i T . p i i í m c c chirr 1

là c u r t i r Ctfttaììì1«.m^

m c f c valms i f m r fm o 11f tamis

§

*

b

' v U n t . ì t ì o u l ì y

fcf

txihift e n n H ç m t w n c . q u ¿ m r •

b u

uCoirctltancl·.

^j |D

— 1

f i l i v i ¿ (¡ ¡ ¡ n rν

ti

c u m

a

c c f i U i i m o n h u

fj en

c f t V n f n ^ ;

' « t m t r t x m t i m o

' coliliÌOì$VCm t c i i c u o i i t m a K

O m t t c f e r " B

r a n t q u e fatile* a t a p ^ i s a e m n n

fig. 71 Paris, Bibliothèque nationale, ms. fr. 846, f. I

313

fig. 72 Paris, Bibliothèque nationale, ms. lat. 6918, f. 457

314

a lAtwtì *γί »v pwpû

iuetûriûn ipdZú&ai&W υ tcCavtumJuuv uwgtáA Bum ψ Jtvmaabu0 imv ce émvtí· fàrûairiu»

íptatuMtnrctxpMc^ñU ßfotolnutnAuiSo

ì t ó j t t t f t mtittoiii t t W t t i W l i « tj if immaià

ύ

In¿ntC fanctc i » a r t e

Ι gto Jäüi * νιο

[ (¿fi? ^ep

uw 0 0

m û r t A CClofafiitiöttT. UVml

j^KcKtittfirli) ηequûm evi btnu'.ItctnuiióicügtUl·

jtc&quta

tecum

te firn

n r n n f t w c m b O v ô l i i at>

^latìt^uenw

¿m

¡(gíwuP «ten* «aletta

LjCuta

J

mltbauôtorûairr

ôtUlîmS£{tUft—ΜψνΧΟιβ mmantfCyon fatOÌV UlCffift I Mwrtß wwat Atá& Ttì*

trtlua/fuiilmuìntcìi

w g t u i t ? ttteanutl· fyotifant,¥nì •

¿Cuauxatum ο χ ω *

V

fcr

¿ (kucfHtrntotwrtciuict ν , »uf Jtwminjrtní?

ayUitttbam aCâ Ì / 0 S i t l l m c e T O ^ l Ä 1 » } ^ ¿ a l n «—n í f t t m i « e a r t t t n u ß mi u d b m a 0 au© ß r & w r » « » «mat* íun&4l'4«pAttn

fliKittì

ΐ

jpmtf öttbli titíbií ö m t b w ö e r n e t u r imitan txbufmmttó· laurfrtcíb

a u

•dfc^tH^ptcißr ^âèit" 'Γ

fig. 73 Metz, Bibliothèque municipale, ms. 585, f. 83

315

j o u f t u ttoitnftnf Chi

tt c o m m u e

i f fitttr rca-cil

' D t í t t n í í l r - t ^ i x í máttp«itfeg

î x n u c n r i t ¿Un; - t r x m û m r U U t

Ikv&Cßmtf

cet x a « û - U t à T i f f M t r J ^ e flte. CèTawnf fwtrren f4î*f

hot

C t ó e - f e f t e ^ d b cetófeet f

fiíjer

T w f fu ^itlc^r

fuoíaC^mní ?

2 4aü)r'ií:c*l«t l i i t i i t r Mt M i o » -

i · * ! S

B

ft*

lUltlf l l f l l í w Π f i l i V IHVHtT .

O

'

-

b

I I h h u f t . « · i