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French Pages 258 Year 2017
La Nuit Noire A
de l'Ame
PAMELA KRIBBE
La Nuit Noire A
de l'Ame
Traduit de l'anglais par KATHLEEN BENTLEY
Du même Auteur :
Messages de Jeshua Messages de Marie et Jeshua Vivre selon le cœur
Titre Original : Dark Night of the Soul © Les Éditions Hélios pour l'édition française Septembre 2017 Tous droits de reproduction et d'adaptation réservés Les Éditions Hélios - Les Chênes Verts - 11570 Villefloure Tél : 04 68 20 81 96 site : http//:www.editionshelios.com Courriel: [email protected]
ISBN 978-2-37688-001-1
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Préface Le 11 mars 2010,je me suis retrouvée à l'arrière d'une ambulance, retenue physiquement et en route pour l'hôpital psychiatrique. Par la fenêtre je voyais défiler les rues de ma ville, là où j'avais passé de nombreuses années heureuses, où j'avais construit une activité professionnelle dynamique et j'avais vécu avec mon mari et notre adorable fille. Mais, ce jour-là, j'avais l'impression que la vie me rejetait, me recrachait. J'étais complètement fermée aux autres et mon seul souhait était de disparaître ; seulement je ne savais pas comment le faire. C'était l'heure la plus sombre de ce qui fut ma nuit noire de l'âme. Cette nuit noire avait commencé bien plus tôt, au printemps 2009, quand j'ai commencé à avoir d'importants problèmes au niveau de l'estomac et j'ai été assaillie par des peurs intenses. Peu à peu, j'ai sombré dans une spirale infernale de peur, de douleur, d'insomnie et, au final, de dépression et de psychose. J'ai fait l'expérience d'états de conscience dont j'ignorais l'existence. Je me suis sentie complètement aliénée, dénuée de toute aspiration ou lueur d'espoir. Ce fut un voyage à travers l'enfer. Mon rétablissement, au final, a été miraculeusement rapide. À peine un mois après mon admission à l'hôpital,je me suis réveillée de ce sinistre cauchemar etje me suis sentie renaître. C'était comme s'il fallait que je descende jusqu'au point le plus bas avant de pouvoir remonter. Là, j'avais touché le fond, comme on dit, etje n'aurais jamais pu imaginer à quel point ce serait effroyable. En revanche, lorsque j'ai commencé à entamer la spirale ascendante, quelque chose de miraculeux et d'infiniment précieux m'a accompagné: les prémices d'un véritable sentiment d'amour de soi et de joie de vivre, dont le parfum était tout simplement divin.
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La Nuit Noire de l'Âme Avec le recul, lorsque je revisite cette terrible expérience, je perçois désormais les contours d'une logique spirituelle sous-jacente. Ce voyage dans les ténèbres n'était pas dépourvu de sens. Au moment où je le vivais, toute signification éventuelle m'échappait totalement: je me sentais complètement perdue, désespérée et désorientée. Ce livre, que j'ai écrit quelques années plus tard, a été ma quête de sens, une tentative d'interpréter et d'intégrer ce qui m'est arrivé. La première partie est un récit personnel de ma nuit noire de l'âme, dans lequel je décris la manière dont je me suis laissée embarquer dans une spirale infernale malgré ma connexion particulière avec Jeshua et mes connaissances approfondies dans les domaines de la psychologie, la psychothérapie et la spiritualité. Ce récit retrace plusieurs dialogues intérieurs avec mon âme et avec différents guides spirituels, que j'avais notés à l'époque dans un journal intime. Dans un autre chapitre, mon mari, Gerrit, parle de ses sentiments de confusion et d'impuissance à mon égard, ainsi que de ses propres intuitions concernant ma nuit noire de l'âme. Outre le fait de raconter mon histoire personnelle, j'aborde dans ce livre la question du rôle de la psychiatrie dans des manifestations individuelles telles qu'une nuit noire de l'âme. Mon expérience personnelle de la psychiatrie conventionnelle n'a pas été négative, bien qu'au départ mon attitude était clairement méfiante, voire hostile. Mon séjour en hôpital psychiatrique et le traitement médical que l'on m'a prescrit ont joué un rôle essentiel dans mon rétablissement. Néanmoins.j'ai trouvé l'approche psychiatrique plutôt unilatérale et inutilement froide et clinique. Dans ce livre, j'affirme que l'exploration spirituelle et la psychiatrie moderne représentent tous deux de précieux outils qui peuvent co-exister et s'employer en parallèle pour une prise en charge efficace de personnes souffrant de troubles psychiatriques. La première partie de ce livre se termine par un chapitre qui aborde les excès qui peuvent exister dans des approches spirituelles naïves telles qu'une foi aveugle en la clairvoyance. Ces excès ne font que nourrir les préjugés existant envers la spiritualité moderne (notamment qu'elle soit trop vague et qu'elle manque de contenu) et peuvent même mener à un déséquilibre psychique. Une spiritualité mature et bien fondée ne nous éloigne pas des réalités terrestres mais au contraire nous invite à créer
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une connexion solide avec notre vie quotidienne et à maintenir les deux pieds bien ancrés au sol. La deuxième partie du livre comprend une série de messages canalisés au sujet de la nuit noire de l'âme. Par« messages canalisés » j'entends des messages reçus par le biais d'une connexion intérieure (télépathique) avec un guide spirituel. Ce contact intérieur s'établit lorsque la personne qui reçoit (le canal) s'ouvre à l'énergie et à la sagesse d'un guide ou enseignant qui demeure au-delà de la sphère terrestre. S'ouvrir à un guide signifie rentrer dans un état de réceptivité éveillée et se détacher de ses propres pensées afin de permettre au guide de communiquer. Pour ma part, lorsque je me mets à canaliser un message, je me sens en paix et inspirée. Je reste présente à tout ce qui se passe autour de moi et consciente de tout ce qui se dit à travers moi. Lorsque je laisse un guide parler à travers moi, il ne s'agit pas de le laisser« s'emparer» de moi, ce qui ne serait pas une expérience que je choisirais de vivre. Je considère le fait de canaliser comme une collaboration entre le canal et le guide. Le travail du canal est de donner une forme terrestre à une sagesse qui demeure au-delà du domaine terrestre. Le message doit donc trouver des mots pour s'exprimer et le canal, bien qu'il ne les «invente» pas, doit les trouver. Lorsque je reçois des messages de Jeshua (ou d'autres guides) je n'invente pas les mots mais plutôt ils m'arrivent de manière fluide. Le guide qui parle à travers moi doit néanmoins se servir de mon vocabulaire, qui est façonné par mon histoire personnelle et culturelle. Même si le canal est complètement ouvert et réceptif, le message qui le traverse doit s'exprimer par des mots et des concepts humains, qui sont forcément le produit d'un contexte historique et peuvent s'interpréter de différentes manières. Il est donc important d'avoir conscience que tout acte de canalisation spirituelle est inévitablement influencé par le profil culturel et psychologique du canal. J'ai écrit longuement sur ce sujet dans mes livres précédents, donc je ne vais pas approfondir davantage ici. Pour ma part, j'ai commencé à canaliser en l'an 2002, lorsque l'énergie de Jeshua m'est venue de façon spontanée suite à une séance d'hypnothérapie avec mon mari, Gerrit. Depuis ma jeunesse, bien que je n'aie pas reçu une éducation religieuse, j'avais souvent ressenti une attirance et une sorte de familiarité avec le 7
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début du Christianisme. Néanmoins c'était une immense surprise lorsque Jeshua, ou plutôt, tel qu'il s'est présenté à moi, Jeshua ben Joseph, m'est apparu intérieurement et m'a dit qu'il voulait que je fasse passer un nombre de messages pour lui. Je me suis sentie à la fois émue, honorée, effrayée, sceptique et, avant tout, émerveillée et intriguée. Dans mon premier livre, Messages de Jeshua,je décris en détail la manière dont j'ai commencé la démarche de transmettre ses messages (Messages de Jeshua, p. 273 -286). Dans l'un de nos premiers dialogues, Jeshua s'est présenté comme suite : Je suis celui qui a vécu parmi vous et que vous avez connu sous le nom de Jésus. Je ne suis pas le Jésus de votre tradition d'Église ou le Jésus de vos écrits religieux. Je suis Jeshua-benJoseph ;j'ai vécu en tant qu'homme de chair et de sang. J'ai atteint la conscience de Christ avant vous, mais j'ai été soutenu en cela par des puissances qui sont au-delà de votre imagination actuelle. Ma venue fut un événement cosmique- j'ai accepté ce service. Celan' a pas été facile. Je n'ai pas réussi dans mes efforts pour transmettre aux gens l'immensité de l'amour de Dieu. Il y a eu beaucoup d'incompréhension. Je suis venu trop tôt, mais il fallait que quelqu'un vienne. Ma venue a été semblable à un lancer de pierre dans un grand étang poissonneux. Tous les poissons fuient et la pierre coule au fond. Cependant, il y a des rides perceptibles longtemps après. On pourrait dire que le type de conscience que je souhaitais transmettre a accompli son œuvre souterraine après. À la surface de l'étang, les rides sont restées ; des interprétations bien intentionnées mais mal inspirées sont apparues et se sont affrontées et combattues en mon nom. Ceux qui ont été touchés par mon énergie, mus par l'impulsion de l'énergie de Christ, n'ont pas vraiment pu l'intégrer dans leur réalité psychologique et physique. Il a fallu longtemps avant que la conscience de Christ puisse prendre racine sur la terre. Mais à présent, le temps est venu. Je suis là à nouveau et je parle par la voix de nombreuses personnes et à tous ceux qui veulent m'entendre et me comprendre dans le silence de leur cœur. Je ne prêche pas et je ne juge pas. Mon es-
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La Nuit Noire de l'Âme poir le plus sincère est de vous parler de la présence vaste et intarissable de l'Amour qui vous est accessible à chaque instant. Je fais partie d'une conscience bien plus grande, d'une entité plus grande, dont je, Jeshua, suis la partie incarnée (de ce champ de conscience). Je n'aime pas trop ce nom de Jésus, car il est devenu captif d'une version déformée de ce que je représente. « Jésus » appartient aux traditions et autorités d' Église. Pendant des siècles, il a été façonné pour correspondre aux intérêts des patriarches de l'Église, à tel point que l'image prédominante de Jésus est à présent si éloignée de ce que je représente que cela me ferait vraiment plaisir si vous pouviez le lâcher et me libérer de cet héritage. Je suis Jeshua, homme de chair et de sang. Je suis votre ami et votre frère. Je connais la nature humaine dans tous ses aspects. Je suis le guide et l'ami. N'ayez pas peur de moi. Embrassez-moi comme vous embrasseriez l'un de vos parents. Nous sommes unefamille. 1
Plusieurs livres sont nés de cette connexion avec Jeshua. Les messages canalisés ont touché un nombre de personnes beaucoup plus important que je n'aurais pu l'imaginer. Au cours des années, j'ai commencé à ressentir également la présence des énergies de Marie (la mère), de la Terre Mère et de Marie Madeleine et, depuis lors, j'ai reçu de nombreux messages de leur part. La deuxième partie de ce livre contient une sélection de messages canalisés de différentes sources. Tous ces messages ont un rapport avec le thème de la nuit noire de l'âme, certains directement et d'autres indirectement. Le but de ces messages est de donner des informations claires et aimantes au sujet de la croissance et de la conscience intérieures. L'énergie qui émane de ces messages est tout aussi importante que les mots. Si en lisant ces messages vous vous sentez inspiré, réconforté et encouragé, alors ils ont atteint leur objectif. Cela signifie qu'ils vous ont aidé à entrer en contact avec votre âme : cette source à partir de laquelle vous pouvez trouver toutes vos propres réponses. 1 Messages de Jeshua, p5-6, éditions Hélios.
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La dernière partie de ce livre contient également deux articles écrits par mon mari et âme sœur, Gerrit Gielen. Tous deux offrent un éclairage sur la nature de la nuit noire de l'âme (c'est-à-dire une expérience intense de crise et de perte de soi) à travers le point de vue de l'âme et de ses nombreuses vies passées. Dans les annexes du livre, je partage mes récits personnels d'hypnose de régression vers des vies antérieures. Je tiens à remercier du fond du cœur un certain nombre de personnes pour l'amour et le soutien qu'ils m'ont témoignés durant ma nuit noire de l'âme, ainsi que pour leur aide précieuse dans l'écriture de ce livre. Tout d'abord je veux dire toute ma gratitude à mon partenaire de vie Gerrit et à ma fille Laura. Je me sens infiniment bénie par leur amour et leur loyauté inconditionnels. Partager ma vie quotidienne avec eux est une réelle source d' épanouissement et de joie, d'où est née l'inspiration pour écrire ce livre. Je remercie aussi mes parents, Amelita et Frans Kribbe, pour leur soutien aimant et leur présence de fond. De nombreuses personnes m'ont offert leur amitié et leurs encouragements pendant mon voyage dans le monde de l'obscurité. Tout particulièrement j'aimerais remercier mes chères amies Anne Marie de Vrieze, Frane van der Linden et Christel Schulz. Leur amour sincère et leur fidélité m'ont profondément touchée. Je suis très reconnaissante envers Kathleen Bentley d'avoir traduit ce livre en français avec autant de soin et de précision. Je voudrais enfin remercier tous les participants de nos ateliers pour leur présence inspirante. Beaucoup des messages canalisés qui apparaissent dans ce livre sont ceux que j'ai reçus pendant les ateliers que nous avons partagés et ils sont en partie issus de l'énergie et la conscience des participants. Nous avons su créer ensemble, à de nombreuses reprises, un champ d'amour et de compassion, et c'est de ce terrain fertile que les messages canalisés ont vu le JO Ur.
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Première Partie Ma nuit noire de l'âme
1. Peur et douleur Au printemps 2009 j'ai commencé à avoir des maux d'estomac. C'était une période très chargée au niveau de mon travail. Lorsque mes clients me demandaient une consultation, j'avais du mal à refuser et par conséquent je me retrouvais avec un nombre excessif de rendez-vous chaque semaine. Je savais pourtant qu'en réalité je n'étais pas en mesure d'assurer plus de trois ou quatre consultations par semaine car l'intensité des consultations était telle que j'avais besoin de prendre un vrai temps de récupération après chacune. Pendant mes consultations, je m'alignais de façon intuitive avec l'énergie de mes clients et j'avais tendance à compatir face à la peine, la peur et la solitude que je rencontrais. À cela s'ajoutait mon perfectionnisme. Je voulais toujours donner le meilleur de moi, être le plus totalement présente possible à la personne face à moi. Globalement, j'avais des retours positifs sur mes séances de lecture d'âme et je me sentais souvent très inspirée suivant ces consultations. Mais en même temps elles me laissaient fatiguée et vidée ; le reste de la journée, je n'avais pas l'énergie de faire grande chose d'autre. Parfois, j'avais même besoin de prendre une journée entière sans rendezvous afin de retrouver mon ancrage et ma force intérieure. En plus des séances individuelles, avec mon mari Gerrit nous proposions des ateliers de groupe, ce qui me demandait aussi beaucoup d'énergie. C'était dans cette combinaison entre ma
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grande sensibilité et ma volonté excessive de réussir tout ce que j'entreprenais que j'ai fini par m'épuiser. Un samedi matin, en avril 2009, assise au bord d'un terrain de jeux à regarder jouer ma fille qui avait alors sept ans, j'ai ressenti une intense sensation de brûlure au niveau de l'œsophage. Je me suis dit qu'il s'agissait probablement de remontées acides, mais la douleur était tellement intense que les quelques comprimés d'antiacides que j'ai pris - jusqu'à finir la boîte entière - , ne m'ont pas apporté un vrai soulagement. Cela m'a fait peur, donc le lundi suivant je suis allée voir mon médecin. Il m'a prescrit des médicaments pour réduire la production d'acide au niveau de l'estomac et m'a conseillé du repos. J'ai annulé quelques ateliers et rendez-vous et, après dix jours, le traitement semblait faire effet: je me sentais plutôt mieux. Il restait néanmoins au fond de moi un sentiment d'angoisse et de tension. J'avais toujours peur de dire non aux autres et de la difficulté à m'accorder davantage de temps pour moi. Je me disais, qu'après tout, j'avais la chance de faire un travail qui était ma passion et que trois ou quatre rendez-vous par semaine n'étaient sûrement pas énormes. Mais, en réalité, je portais toutes sortes de jugements sur ce que je devais et pouvais faire. Au fond de moi il y avait une peur sous-jacente : celle du rejet. Si je m'accordais tout l'espace dont j'avais besoin, les autres ne me tourneraient-ils pas le dos ? J'avais aussi des peurs par rapport au fait de transmettre des messages canalisés, etje redoutais l'idée de parler devant un public nombreux. Pourtant mon travail suscitait beaucoup d'intérêt et les ateliers se passaient toujours bien. En plus il y avait toujours une belle énergie chaleureuse que l'on partageait avec les participants, qui me laissait toujours un sentiment de bien-être. Mais systématiquement, une ou deux semaines avant les rencontres publiques où je devais canaliser des messages, je vivais beaucoup d'anxiété, de tension et de résistance, et c'était éprouvant. La capacité à m'adresser à un large public n'était pas du tout quelque chose d'inné chez moi et j'en avais déjà souffert pendant mon internat à l'université. J'étais de nature introvertie, avec une tendance à rester en retrait. J'avais aussi une peur profonde du rejet, et ce que je faisais (c'est-à-dire canaliser des mes-
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La Nuit Noire de /'Âme sages d'ordre spirituel) était encore à l'époque très peu ordinaire. Je me demandais si je n'allais pas attirer le scepticisme ou la dérision des gens. Néanmoins, j'avais le sentiment que je devais faire cela. Je ressentais une véritable inspiration à le faire. Il y avait d'autres raisons, certes moins valables, qui me poussaient aussi à continuer : de nombreuses personnes me demandaient de faire ces transmissions de messages, et je ne voulais pas les décevoir. En plus, il me semblait qu'en tant qu'écrivaine j'étais forcément censée donner des séminaires et transmettre des messages canalisés en public. Avec le recul, c'était à la fois ma peur du rejet et mes idées erronées sur « ce que je devais faire » qui m'ont poussée à ignorer mon propre rythme et à dépasser mes limites par rapport à ce que j'étais capable de mener de front. Manifestement, donner des messages canalisés face à un public important était quelque chose que j'aurais dû entreprendre tranquillement, petit à petit, afin de surmonter progressivement mes peurs. Arrivée au mois de mai 2009, je me sentais toujours fragile et mon estomac était encore très sensible. C'est à cette époque que j'ai appris que ma mère avait un cancer du sein. Je me souviens encore du moment où elle me l'a annoncé par téléphone. C'était comme si quelque chose en moi s'était cassé ; quelque chose dans mon système nerveux. J'avais perdu a priori ma capacité habituelle à garder mon sang-froid. J'ai essayé de m'empêcher de rentrer trop dans l'empathie et en résonance avec les émotions de ma mère ; de toute façon ce n'était pas ce qu'elle attendait de ma part et cela ne l'aurait pas aidée. Ma capacité à le faire m'a laissé croire que mes frontières émotionnelles étaient mieux en place que je ne le pensais, mais peut-être que je n'avais tout simplement plus, à ce stade, la capacité à ressentir ces émotions. Une chose qui m'a grandement aidée pendant cette période était le fait que j'entretenais un lien intérieur avec mon grand-père, le père de ma mère, que je n'avais jamais connu de son vivant car il est mort avant ma naissance. Je recevais des messages très positifs et encourageants de sa part, que je transmettais à ma mère. Elle était très ouverte à cette communication qui lui a permis de vivre une belle et profonde connexion avec son père malgré le fait que leur relation, de son vivant, n'avait pas été facile. L'intervention chirurgicale de ma mère a réussi et elle a traversé cette
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période difficile avec un grand courage et une attitude très positive. Elle s'est bien remise de sa maladie. Pour moi, en revanche, les choses se sont dégradées ce printemps-là. J'ai commencé à nouveau à avoir de violents maux d'estomac et les médicaments semblaient faire moins d'effet qu'avant. Je faisais très attention à ce que je mangeais, en évitant tout ce qui pouvait créer de l'acidité au niveau de l'estomac. Comme résultat, je mangeais moins et je perdais du poids. J'ai alors commencé à avoir des troubles du sommeil. J'étais très tendue nerveusement et j'avais des douleurs à la gorge toute la nuit à cause des remontées acides. La douleur a continué à m' empêcher de dormir et à s'aggraver. À force, je n'arrivais plus à compenser le manque de sommeil en faisant une sieste l'après-midi comme j'en avais pris l'habitude. Je n'avais jamais connu des problèmes de sommeil auparavant, je faisais partie des gens qui s'endormaient facilement et dormaient d'un trait jusqu'au matin. Désormais il y avait une tension constante dans mon corps qui m'empêchait de me laisser partir dans le sommeil. J'ai essayé des remèdes alternatifs tels que la valériane, la mélatonine et des complexes de phytothérapie, mais ils ne m'ont apporté quasiment aucun répit. Au cours de l'été 2009, j'ai commencé à vivre beaucoup d'anxiété, jusqu'à faire des crises d'angoisse. Ce fut une expérience nouvelle pour moi. Je n'avais connu la peur qu'en réaction directe à quelque chose de spécifique. Par exemple la peur que je ressentais avant de donner un séminaire, où mon anxiété était directement liée à l'événement et disparaissait dès qu'il était terminé. Désormais, je faisais des crises d'angoisse qui étaient de nature plus générale et qui semblaient surgir de nulle part : je me retrouvais brusquement submergée par des vagues de peurs qui se manifestaient dans mon corps sous forme de tensions violentes dans l'estomac, la gorge et la poitrine. Ces crises arrivaient plusieurs fois par jour. Après un certain temps, j'ai commencé à ressentir cette peur panique entre les omoplates et jusque dans les bras et les jambes. La sensation était très physique et extrêmement désagréable. Mon médecin m'a prescrit des anxiolytiques (des benzodiazépines) qui favorisaient aussi le sommeil et qui m'ont effectivement aidée à me détendre enfin. Un comprimé me permettait de dormir entre trois et quatre heures d'affilée, ce 14
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qui m'apportait un réel soulagement. Mais en parallèle j'avais un fort sentiment de culpabilité de prendre de tels médicaments. Mon médecin m'avait conseillé de les prendre avec prudence et le fait de savoir que leur action consistait à dissimuler mes peurs de façon artificielle, ainsi que l'idée que je pouvais développer une accoutumance, me pesaient beaucoup. Je portais toutes sortes de jugements d'ordre spirituel, qui étaient souvent confirmés par mon entourage : « Tu devrais traverser tes peurs au lieu de les supprimer de façon artificielle.» Ou:« Avec ces médicaments-là tu ne traites que les symptômes, tu ne soignes pas la cause profonde.» En résumé, prendre des médicaments signifiait échouer sur le plan spirituel. Avec ce genre de préjugé au fond de moi, je me sentais faible et j'avais honte chaque fois que j'avalais un comprimé. Ainsi, les effets positifs du traitement, c'està-dire leur effet apaisant sur la tension et l'anxiété, étaient contrecarrés par toutes ces reproches intérieurs. Tout compte fait, j'aurais pu avaler ces cachets sans remords et avec un dosage plus, et non moins élevé, car leurs effets défavorables auraient été insignifiants comparés aux avantages que j'en aurais tiré en gagnant plus de détente et de sommeil. Le manque de sommeil chronique a fini par me conduire à une psychose et une dépression sévère qui m'a totalement immobilisée. Mais je n'étais pas encore à ce stade et lorsque je repense à cette époque, je continue à percevoir l'été 2009 comme une période relativement positive pendant laquelle, malgré les crises d'angoisses, les insomnies et la douleur quasi-constante, j'avais encore de l'espoir et je continuais à entretenir des liens profonds avec mes proches. Au cours de cette période, j'ai annulé toutes mes consultations, mes transmissions de messages canalisés et mes ateliers : je ne faisais plus rien sur le plan professionnel. Je vivais dans un état de survie au jour le jour, avec cette grande préoccupation quotidienne qui était comment j'allais passer la nuit. J'ai commencé à faire de l'hyperventilation: une respiration excessivement rapide au niveau de la poitrine où l'on ingère trop d'oxygène tout en ayant l'impression d'en manquer. Parfois cette expérience était tellement pénible qu'elle m'empêchait d'aller me promener à l'extérieur, ce qui me contrariait beaucoup car marcher dans la
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nature était l'une de mes plus grandes sources de bien-être. Ma respiration était très irrégulière et je ne parvenais plus à respirer profondément au niveau du ventre. Je trouvais un peu de répit seulement lorsque je m'allongeais au sol. Durant ces mois-là, je suis restée en contact avec mes guides spirituels et avec Jeshua ; j'arrivais encore à m'ouvrir à leur énergie et à leurs paroles positives et encourageantes. J'ai reçu beaucoup de soutien des personnes dans mon entourage, d'abord de la part de mon mari, Gerrit, qui échangeait avec moi et m'encourageait avec beaucoup de patience. Une amie, elle aussi thérapeute, me proposait des lectures d'âme, et je me faisais masser une fois par semaine. Ces démarches me faisaient du bien et, même si je ne vivais pas d'amélioration au niveau des maux d'estomac, des angoisses et des insomnies, ni de l'hyperventilation, j'avais encore de l'espoir et je me sentais encouragée et touchée par tout ce soutien. Au cours de juillet et août 2009, j'ai tenu un journal, dans le but de mieux comprendre mes peurs par le biais de l'écriture. J'écrivais souvent en forme de dialogue, en interrogeant mes guides spirituels ou mon âme. Le prochain chapitre contient des extraits de ce journal.
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2. Extraits de mon journal
1er juillet 2009 Je viens de recevoir un soin de la part de Franca. Les images suivantes se présentent à moi de façon spontanée. Elles sont accompagnées de beaucoup d'émotion. Je me vois avant ma naissance. Je suis entourée de lumière et d'amour. À un moment donné, la décision de me réincarner à nouveau se confirme. Il y a un guide avec moi. Il s'appelle Barthélemy, et il me semble très familier. Il a une énergie charismatique, aimante et sage. Il me dit qu'à ce stade je ne peux plus empêcher ma naissance. Désormais, le fait que je naisse sur Terre fait partie du rythme de la vie. Il me dit qu'il y a des choses que je voudrais clôturer dans cette vie, de vieilles peurs et douleurs que j'ai envie de résoudre. Le fait de vivre sur Terre peut m'aider en cela car la Terre veut m'inviter à lâcher cette ancienne méfiance et parvenir à croire à nouveau en tout ce que la vie offre de beau et de merveilleux sur le plan matériel. Je m'oppose à cette décision. La décision vient de la vie ellemême, de la matrice du cosmos. Ce n'est pas Barthélemy qui me l'impose; il faut que j'arrive à entendre l'appel. La main qui m'encourage est douce, mais je résiste et me recroqueville. Je ne veux pas y aller. Pourquoi ce refus ? Je ne veux pas me trouver à nouveau prise dans les voiles de la terre, ce lieu que j'associe à la violence, le danger, la brutalité et le rejet ultime. Je veux être libre, je veux savourer l'harmonie parfaite des sphères et y flotter dans un état de joie et d'extase. Cependant, je me retrouve, tout en hurlant et en me débattant, en train de m'engouffrer dans une sorte d'aspirateur qui m'aspire vers la Terre. Quelque chose en moi veut évincer la lumière qui m'accompagne. Je suis en colère, je résiste. Ensuite je vois l'image d'un cercle de femmes qui font partie du monde spirituel et qui me préparent pour ma vie sur Terre. Je 17
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me vois en tant que bébé. Elles me portent dans leurs bras, en me chantant des berceuses telles des anges, m'enveloppant d'amour tendre et de mots rassurants. L'enfant est d'accord, mais il y a une partie de moi qui reste isolée, à l'écart, qui ne veut pas écouter. Cette partie de moi ne veut pas s'incarner. Elle est amère, furieuse même, et désillusionnée. Elle est cynique et âprement critique. Elle a envie de se venger. Elle veut avoir raison, mais il n'y a personne d'autre autour d'elle. Elle est seule. C'est une prison si sombre et vide, pire qu'une prison physique. Lorsque la prison se trouve à l'intérieur de soi, on renonce à la vie, on ne lui accorde plus la possibilité de nous surprendre, de nous proposer de nouveaux chemins ou de nous aider à pardonner ou à nous réconcilier avec le passé. J'étais très renfermée lorsque je me suis incarnée. Les femmes guérisseuses n'avaient pas accès à moi. Lors de mon arrivée sur Terre, je me sentais comme une feuille d'automne qui tombe en tourbillonnant, sans vie. Je n'en avais aucun désir. L'idée de devenir un embryon physique m'angoissait autant que l'idée me faire couvrir de goudron et de plumes. J'avais l'impression que l'on m'avait retiré ma dernière lueur d'espoir: la liberté des sphères célestes. Je me sentais étouffée, pétrifiée dans ce corps physique. Glacée jusqu'aux os, je ne voulais pas m'incarner. Pourtant, c'est ce qui s'est passé. Je suis devenue un être de chair et de sang. Impuissante, je m'agitais et me retournais dans le ventre de ma mère, ne voulant ni être, ni naître. Mais ce tout petit corps a néanmoins continué à grandir et à se développer. Cela s'est passé, même si je ne le voulais pas. L'énergie de ma mère me semblait étrange et lointaine. Je n'y étais pas connectée. J'étais repliée sur moi, en colère, blessée et remplie de résistance. Puis, progressivement j'ai glissé dans un état d'apathie : j'ai décidé de garder la vie à distance et une sorte de brouillard s'est installée entre moi et tout le reste. Ensuite arriva l'heure de ma naissance. Il y a eu des mouvements violents dans l'utérus: j'ai eu très peur, j'ai paniqué, je ne voulais pas quitter le ventre. J'avais pris l'habitude de vivre ainsi, à l'intérieur, et même si je ne m'y sentais pas bien, j'y trouvais une certaine forme de sécurité. L'accouchement a duré longtemps. Je n'ai pas facilité le processus car il y avait au fond de moi cette opposition à la vie sur Terre qui a rallongé le chemin vers ma
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naissance. Lorsque je suis sortie, la lumière m'a éblouie et j'ai pris conscience tout à coup des émotions de ma mère : sa peur et ses angoisses par rapport à cette naissance difficile. Soudain, je me suis sentie coupable et égoïste, comme si ma résistance intérieure lui avait fait mal en quelque sorte. Une partie sensible au fond de moi a enregistré cette impression. 3 juillet 2009 Dialogue avec la Terre Mère - Pourquoi mon estomac est-il si irrité ? - Il y a un excès d'acide dans ton estomac, qui vient du fait que tu cherches à te défendre contre quelque chose. L'acidité agit comme un répulsif. Tu te sens bombardée d'impressions venant de toutes directions et tu n'arrives pas bien à les intégrer. Ainsi l'acidité agit comme une sorte de régulateur interne. C'est comme si elle disait : « Jusqu'ici, mais pas plus loin ». - Je n'arrive pas à fixer mes propres limites et, par conséquent, c'est l'acidité qui le fait à ma place? - Oui, c'est cela. - Pourquoi est-ce si difficile pour moi de rester centrée, de laisser les énergies autour de moi circuler tout simplement, sans les laisser affecter mon équilibre intérieur ? - Tu veux toujours faire de ton mieux pour les autres, et tu cherches leur reconnaissance et leur estime. Il y a une petite fille en toi qui cherche à obtenir désespérément l'approbation des autres. Pendant la petite enfance, ton attention était excessivement dirigée vers ta mère, qui te nourrissait à plusieurs niveaux, et de ce fait tu as quitté ton propre centre. C'est un enjeu que tu n'as jamais complètement résolu. Tu cherchais avant toute chose à obtenir son approbation et tout le reste est devenu secondaire. Tu as répété ce même schéma dans de nombreuses relations par la suite. Cette tendance t'a menée à placer le regard des autres au-dessus de tes propres besoins. Ainsi, des questions telles que «Qu'est-ce qu'elle ou il pense de moi?» ou« Est-ce qu'elle ou il me perçoit favorablement ? » sont devenues plus importantes que « Qu'est-ce que j'en pense? » ou « Est-ce vraiment ce que je veux ? » Ce fonctionnement est profondément ancré en toi et continue à se manifester aujourd'hui à travers ton activité pro-
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La Nuit Noire de l'Âme fessionnelle. Tu désires ardemment donner le meilleur de toi à tes clients mais en le faisant, tu ne te poses que très rarement la question;« Qu'est-ce que je veux réellement?» ou« Est-ce bon pour moi?» - Donc je prends le regard des autres comme le critère par lequel je me juge : ainsi ils deviennent mes juges, en quelque sorte. Est-ce un mécanisme de survie que j'ai choisi pour éviter de ressentir la solitude et la tristesse trop directement ? - Cela est une façon de le comprendre, en effet. En tant que bébé, tu es arrivée en portant en toi une rancune profonde envers la vie. Tu ne voulais pas vivre sur Terre. Tu n'avais aucune confiance en la vie, alors que la confiance est essentielle pour savoir rester fidèle à soi-même. Lors de ta naissance, tu t'es senti agressée et submergée par toutes les stimulations venant du monde extérieur. Il n'y avait pas suffisamment de confiance en place pour intégrer toutes ces nouvelles impressions et par conséquent tout te semblait effrayant et dangereux. N'ayant pas d'ancrage intérieur, tu as focalisé ton attention sur quelque chose en dehors de toi qui semblait pouvoir t'apporter une certaine sécurité, et ce repère extérieur était ta mère. À ta naissance, tu n'avais pas de véritable centre. On pourrait dire que tu n'avais pas un vrai soi, car la partie de toi qui aurait pu dire oui à la vie et poser les fondements d'une expérience et d'une observation indépendantes, s'était au contraire coupée de la vie. Ta conscience, remplie de peurs et d'angoisses dès le départ, cherchait désespérément une lueur d'espoir, un repère auquel s'accrocher. Tu ne le trouvais pas à l'intérieur de toi car la lumière de ton âme n'était pas véritablement descendue sur Terre. Tu n'as découvert l'existence de ton âme que plus tard dans ta vie. - Il y avait donc une sorte de séparation entre mon âme et ma personnalité terrestre, c'est cela? - Ce n'était pas possible pour toi d'entrer en lien avec ton âme de façon consciente car ta rancune et ta déception créaient une sorte d'écran de protection. C'est seulement en t'incarnant à nouveau que tu pouvais parvenir à percer ce voile. Tu n'avais pas la possibilité d'accomplir cela dans les sphères plus élevées car à ces niveaux l'âme ne fait pas l'expérience de la vie en tant que personnalité individuelle (ou ego). Les êtres y sont beaucoup 20
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plus en lien avec le tout et avec leur âme, mais c'est justement pourquoi ils n'ont pas la possibilité de se reconnecter profondément avec des blessures émotionnelles anciennes et ainsi les libérer au niveau émotionnel. - Oui, je comprends. Mais j'aimerais comprendre davantage cette réaction spontanée qui me fait placer l'autre au-dessus de moi. Lorsque je rencontre une personne, je m'identifie très facilement à elle. C'est comme si quelque chose en moi« sautait» vers l'autre personne et commençait à vivre les choses à travers sa perception à elle. Est-ce cela, l'empathie? En tout cas, cela fait que je commence à me voir à travers le regard de l'autre et ainsi je ressens ses attentes envers moi, ce qui génère chez moi la peur de ne pas arriver à les combler. C'est la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas parvenir à m'effacer complètement pour être ce que la personne aimerait que je sois. La seule idée d'une frontière, sans parler d'un éventuel conflit, m'est insupportable. J'ai tendance à me fondre en l'autre; il y a à la fois ce désir puissant d'être aimée et l'angoisse à l'idée de ne pas l'être. Est-ce cet automatisme-là dont je dois me libérer ? - L'automatisme en question, c'est le fait de t'oublier en faveur de l'autre. L'autre, à tes yeux, est dominant; il a le pouvoir de déterminer ce que tu ressens et ce que tu vois, ainsi tu t'adaptes enfonction de ses désirs. Voilà le mécanisme de survie qui se joue : tu t'adaptes. - En m'adaptant en fonction de l'autre je me perds et je perds mon centre. - Oui, et au cœur de cet enjeu est une croyance que la perte de soi est quelque chose de souhaitable. Selon ce schéma, si tu restes une «fille sage », tu obtiendras l'approbation de l'autre. La fausse idée dans ton raisonnement est que la perte de soi est quelque chose de positif, qui peut résoudre tous tes problèmes. L'attrait de la perte de soi, c'est qu'elle te permet de ressentir un semblant d'harmonie et de t'accorder le droit d'être, puisque l'autre t'accorde son approbation. Aujourd'hui, dans ta vie de messagère et d'écrivaine, beaucoup de gens viennent vers toi en cherchant ton approbation, ton empathie et ta compréhension. Il y a davantage de pression sur tes épaules et tu ne peux pas répondre à toutes ces sollicitations. Tu dois trouver ton propre ancrage et ton indépendance, car ce ne sont pas ces personnes 21
La. Nuit Noire de /'Âme fragiles qui vont t'aider à mettre fin à ce mécanisme de perte de soi. Généralement ils n'ont pas conscience que tu oublies tes besoins en faveur des leurs. Ils ressentent simplement que cela fait du bien d'être auprès de toi. - Comment puis-je commencer à intégrer le fait que la perte de soi n'est pas quelque chose de positif mais un mécanisme de survie erroné ? - Cette prise de conscience se produit lorsque tu t'oublies à un tel point que tu commences à souffrir. On peut se voiler la face pendant longtemps, comme par exemple dans une relation amoureuse, mais il arrivera forcément un moment où l'on se rend à l'évidence que l'on n'est pas heureux. Prenons le cas de tarelation avec R (une relation ancienne qui a duré 4 ans), où tu as vécu une sorte de réveil brutal, en tombant amoureuse de M. Tu avais l'impression que cela arrivait de nulle part, mais c'était bien ton âme qui a attiré cette expérience dans ta vie. Tu te sentais en sécurité depuis un bon moment avec R, mais le fait de tomber amoureuse de M t'a fait prendre soudainement conscience que tu oubliais une partie de toi depuis longtemps dans cette relation. - Je me souviens combien c'était difficile de prendre la décision de quitter R. J'étais encore très attachée à lui sur le plan énergétique. Juste après avoir pris la décision de prendre mon courage en main et de le quitter, je me suis retrouvée avec lui dans la cuisine et pour la première fois j'ai refusé d'aller dans le sens de ses attentes. J'ai dit haut et fort: «Je m'en vais.» À ce moment précis, quelque chose s'est passé au niveau énergétique, je l'ai ressentie de manière frappante. Il y avait comme une bulle d'énergie autour de R qui s'est déplacé vers moi, dans l'instant. Je suis convaincue qu'il s'agissait de mon énergie, mon empathie, et mon identification à lui ; tout ce qui m'appartenait et que je lui avais littéralement donné, dans une tentative d'obtenir son approbation. Tout cela est revenu dans mon corps de façon fulgurante. Soudain, je me suis sentie à nouveau forte et puissante. C'était comme se réveiller brutalement d'une anesthésie ; je suis redevenue consciente de moi-même et je n'avais plus peur de suivre mon chemin. Tout me semblait désormais limpide. Ma décision était sans appel, et je suis partie le jour même. Plus tard, j'ai eu une expérience certes moins frappante mais similaire, 22
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lorsque j'ai décidé de quitter un travail de bénévolat. Un membre du personnel se comportait de manière très désagréable et envahissante avec moi. Ce jour-là, je lui ai simplement dit très clairement: «J'arrête.» C'était tellement libérateur. - Oui, ce que tu as ressenti dans ces moments-là était la sensation d'être vraiment dans ton centre:« Je pense, je ressens, je veux ... » et d'agir en conséquence. C'était effectivement très bénéfique pour toi. Parfois, il faut aller jusqu'à s'oublier un temps avant de vivre cette prise de conscience. Dans ce sens, une période d'oubli de soi sert un but utile: elle amène la personne jusqu'au stade de se rendre compte que cela ne peut plus durer. De tels moments de conscience de soi sont très précieux et peuvent être des moments de libération définitive. L'acte de quitter R était un virage essentiel dans ton évolution. Depuis cet événement, tu n'as plus jamais attiré un partenaire dominant qui s 'imposait de façon systématique. Tu as rencontré des partenaires doux et réservés, dont le caractère te poussait à t'affirmer davantage plutôt que de t'identifier au travers une personnalité forte à tes côtés.
- Suis-je tombée dans ce même piège dans mon travail, de m'oublier par rapport à mes clients? - Oui,jusqu'à un certain degré. Tu t'es trop donnée: tu veux toujours donner ton maximum, et ton perfectionnisme te pousse à donner plus que nécessaire. Tu n'as pas besoin de faire autant que tu ne le penses. Tu imagines souvent que tu dois fournir aux gens les réponses exactes qu'ils cherchent afin de résoudre leurs problèmes. Mais ce n'est pas ce dont ils ont réellement besoin. Ce qui leur servirait le plus, et tu es en mesure de le leur apporter, c'est de faciliter un basculement dans leur énergie, de la peur à la confiance, du doute à la certitude, de la dévalorisation à la compassion pour soi. À partir de ce nouvel espace de confiance et d'estime de soi, ils verront leurs problèmes d'un nouvel œil et seront eux-mêmes en mesure de trouver leurs propres solutions. De cette manière, tu leur offriras la possibilité de transformer leur énergie plutôt que de simplement leur fournir la solution à un problème donné.
- Et si je fais cela consciemment, me soulageant ainsi des lourdes exigences que je m'imposais, est-ce que cela soulagera mes maux de ventre ? 23
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- Oui, exactement. - C'est vraiment aussi simple que cela? - Oui, car à partir de là tu vas conserver ton énergie pour toi. Lorsque tu cherches à réparer quelque chose pour quelqu'un d'autre, il s'opère un déplacement énergétique vers cette personne qui te fait quitter ton centre. Lorsque tu agis de cette manière, tu commences par réfléchir à des stratégies de façon mentale, ou tu essaies de voir avec ton troisième œil quelle direction il leur faut prendre. Toutes ces tentatives d'aider de cette manière, en donnant autant de ta personne, et en fournissant autant d'efforts, drainent l'énergie de ton estomac, de la zone du troisième chakra. En voulant résoudre leurs problèmes avec eux, tu souffres avec eux en quelque sorte. Mais tu n'es pas là pour résoudre les problèmes des autres : tu es là pour leur montrer qu'ils sont capables de trouver leurs propres solutions. - C'est vrai que je trouve toujours agaçant que l'on vienne me consulter comme une clairvoyante; quelqu'un qui voit pour les autres ce qu'ils ne peuvent voir par eux-mêmes. S'ils me perçoivent comme une clairvoyante ou un médium, comme quelqu'un qui sait de façon objective des choses qu'eux-mêmes ne savent pas, cela signifie qu'ils considèrent que les solutions à leurs problèmes se trouvent à l'extérieur d'eux-mêmes. Par exemple, lorsqu'ils me demandent : « Peux-tu me dire si je dois quitter mon travail, ou rompre avec mon partenaire ? » La véritable réponse ne se trouve qu'en eux, à l'intérieur d'eux, et je veux travailler à ce niveau-là avec eux. - Tout à fait. Tu peux expliquer à ces personnes que tu ne vas pas leur dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire ; que tu ne vas pas leur donner de conseils objectifs sur leurs vies. Que ton travail se situe sur le plan intérieur : aider à apprendre à gérer la peur et la négativité, àfaireface aux émotions, à devenir plus ancré ou à fixer des limites plus claires dans sa vie, à rentrer en contact avec leur intuition ou leur âme, etc. Car c'est bien cela, ton domaine de travail. - C'est cela. Exactement. J'en suis écœurée et fatiguée à force, que l'on vienne me consulter comme une sorte d'oracle ! - Bien. Prends un instant pour bien ressentir cela à nouveau: « tu en es écœurée et fatiguée ... ! »
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- Je suis en colère aussi. - Pourquoi? - Je trouve immature de la part des gens que de vouloir savoir toutes ces choses à travers moi. Pourtant, en même temps, j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur si je ne sais pas leur fournir des réponses. Dans de tels moments je me sens envahie par la peur de l'échec. Comme s'ils pouvaient me dire: « Mais tu n'es pas un vrai médium ! » - Tu aimerais être un vrai médium ? - À vrai dire, non. Ce que je veux, c'est aider les gens à vivre une libération intérieure, à trouver leur propre lumière intérieure. Je pense que j'ai pu parfois aider les gens grâce à la clairvoyance (en fournissant des réponses pratiques) car cela leur a manifestement apporté une satisfaction. J'étais très heureuse de recevoir leur gratitude; peut-être que je m'y suis un peu trop attachée? Par conséquent, je me suis certainement créé moi-même cet enjeu de vouloir devenir une bonne clairvoyante pour mes clients, alors que mon vrai désir n'était pas là. Toute ma vie je me suis intéressée à la philosophie, la psychologie et la spiritualité. Je voulais comprendre les rouages de notre monde intérieur. Mon travail avec Jeshua est tellement en phase avec cela. - Oui. C'est bien cela ton véritable désir, et c'est aussi là où réside un beau potentiel pour toi de te réaliser. Tu n'as pas besoin d'être une bonne clairvoyante pour les autres. Soulage-toi de ce devoir que tu t'imposais. Tu t'es approprié les attentes des autres en jouant ce rôle-là pour eux. Tu n'étais pas en mesure de faire preuve de fermeté sur ce point à cause de ta peur de l'échec.D'un côté il y avait cette peur, et donc ce désir de donner ton maximum et de travailler encore plus fort, et de l'autre côté, ce sentiment grandissant de colère et de contrariété qui te poussaient à juger sévèrement les personnes qui te demandaient ce genre d'aide. En réalité, tes clients étaient souvent remplis de peur eux-mêmes et venaient te voir dans un état de désespoir avec des questions très urgentes sur leur vie personnelle. Globalement, ils te demandaient:« Que dois-je faire?» C'est précisément dans de telles circonstances que tu dois rester ancrée, bien dans ton centre, et ne pas te laisser happer ou vider au niveau du troisième chakraface à leur besoin pressant de réponses concrètes et objectives. Cela n'est pas ton travail. 25
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- Souvent je sens comme une sorte de paralysie qui m'envahit lorsque mes clients viennent avec de telles demandes désespérées et urgentes. Lorsque Jeshua répond à travers moi, ses réponses sont toujours centrées sur le fait de créer un changement énergétique et non sur des conseils pratiques. Je vois donc que cette partie-là de mon travail se passe bien. Cependant, je continue à me sentir parfois en situation d'échec et happée par cette impression de devoir fournir des réponses plus spécifiques. Je doute de moi, et j'ai peur de décevoir. - La peur et le doute que tu ressens portent atteinte à la zane autour de ton troisième chakra. Les réponses de Jeshua renvoient tes clients vers leur propre pouvoir et responsabilité, tandis que toi, tu cherches à t'adapter, à aller dans leur sens. L'énergie de Jeshua crée un espace dans lequel tu peux rester centrée, mais l'enfant effrayé en toi a l'impression que tu n'as pas le droit de rester calme et en paix face à quelqu'un qui souffre et vient en désespoir chercher des réponses concrètes. Cette partie de toi te dit : « Je ne peux quand même pas être aussi puissante que cela ! Et en plus garder toute mon énergie pour moi ! Je vais sûrement être punie.» C'est comme cela que l'enfant intérieur réagitface à ce genre de situation. Il a l'habitude de rester petit et de devoir s'adapter. - Donc, si je veux prendre un nouveau départ dans montravail, je dois transformer cette partie-là de moi, l'enfant intérieur, c'est cela? Je dois oser être grande et autonome? - Oui. La réaction de ton enfant intérieur vient de la manière dont tu as vécu ton incarnation : avec beaucoup de résistance. Le fait que l'enfant intérieur se dévalorise ainsi et fait tant d 'efforts pour faire du mieux possible dans le but d'obtenir l'approbation des autres est directement en lien avec le manque de confiance que tu as ressenti au début de ton incarnation. Si tu parviens à résoudre cet enjeu, ta confiance en la vie sur Terre sera renouvelée et tu pourras ainsi dire un vrai oui à la vie terrestre ici et maintenant, et tu y puiseras une grande force. Cette force intérieure permettra à ton enfant intérieur de s'apaiser et de trouver un ancrage solide en toi. Ainsi, il n'aura plus besoin de se tourner vers l'extérieur pour chercher du réconfort et un sentiment de sécurité. Tu comprends ?
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- Oui, merci. C'est très agréable d'envisager l'idée que je puisse surmonter ce problème par une démarche positive, en renforçant ma confiance au niveau intérieur au lieu de voir la situation comme quelque chose de négatif où je dois combattre mes peurs ou corriger mon enfant intérieur. Comment dois-je m'y prendre pour construire cette confiance ? - En sachant et en ressentant profondément que tu es très bien exactement comme tu es. Tu n'as pas besoin de changer des choses en toi. Il ne s'agit pas de te convaincre de lâcher ta résistance intérieure, puisqu'en vérité tout va bien. Un tel raisonnement, toute tentative de te convaincre, est une forme de lutte. Il s'agit plutôt d'accueillir ta résistance, à l'envelopper de compréhension et lui dire : « Je comprends très bien que tu sens de la résistance et je ne te condamne pas. Je t'aime et je te tends mes bras.» - Effectivement, j'ai expérimenté ce genre d'approche récemment, au moment où j'ai commencé à écrire ce récit. J'étais traversé par une grande tristesse en pensant à la solitude et au désespoir terribles que j'ai vécus juste avant d'entrer dans cette vie, et face à cette peine les mots suivants me sont venus:« Oh, ma belle chérie ... »Je l'ai dit à cette silhouette sombre et rigide que j'étais lors de mon incarnation. J'avais tant besoin de pleurer. Et j'ai vu avec mon œil intérieur une lumière turquoise éclatante émerger de cette silhouette. C'était comme si cela avait vraiment touché et apaisé quelque chose. Je l'ai ressenti même au niveau physique, dans mon ventre. - Quelque chose s'est ouvert en toi, et c'était très positif. Tu as transformé une partie de la douleur. Tu pourras apaiser ce qui reste en portant un regard rempli de compassion envers toimême. On ne trouve jamais la solution en se battant contre ses problèmes, ses peurs ou ses résistances. - Cette question de confiance défaillante - et l'automatisme de survie qui en résulte - qui engendre cette perte de soi, est-ce une situation qui va se résoudre progressivement d'elle-même? Puis-je recommencer mon travail? Combien de temps devraisje rester en arrêt ? - Tu ne peux le savoir encore. Pour le moment, laisse les choses suivre leur cours. Tu n'as pas besoin de retourner travailler avant de te sentir à nouveau en forme. 27
La Nuit Noire de l'Âme - Ces dernières années j'ai toujours ressenti beaucoup de peur et d'anxiété avant d'animer mes séminaires, notamment face à des groupes importants. Est-ce que cela va s'apaiser? - Cela va s'apaiser. Aie confiance. Tu es en train de grandir intérieurement à travers cette période. 8 juillet 2009 Aujourd'hui j'étais à nouveau en lien avec Jeshua ! Il m'avait semblé tellement loin ces derniers temps. J'avais peur de son énergie, tant elle est puissante et directe. Je craignais qu'il me condamne parce que je me sens aussi abattue et chagrinée face à ma maladie. J'étais en train de me promener lorsque soudain je l'ai senti très près de moi, comme un frère, et pas du tout dans le jugement. Il m'a dit qu'il ne condamnait rien du tout en moi, que j'ai le droit de ressentir tout cela : la peur, la solitude, la tristesse ... et qu'il m'acceptait totalement et entièrement, dans mon humanité. Cela rn' a tant réchauffé le cœur de le sentir enfin près de moi. Cela m'a également permis d'avoir un aperçu de l'avenir. Deux fois de suite, j'avais tiré la carte du tarot de la Mort, une carte qui signifie qu'un changement important est en train de s'opérer. La paix et la conscience que j'ai ressenties en présence de Jeshua m'ont permis de comprendre que je dois désormais aborder mon travail sereinement, en m'écoutant, que je dois rester focalisée sur ce qui me fait du bien, ce qui se déroule avec facilité, et lâcher prise sur tout le reste. Fini les inquiétudes, les soucis, les doutes et les complications. J'ai à apprendre à être moi-même, avec authenticité, et à me détacher de ce que peuvent penser ou faire les autres. Il s'agit de vraiment de faire confiance à ce qui souhaite s'exprimer à travers moi au lieu de penser que c'est quelque chose que je dois créer moi-même. La véritable source de ma peur se trouvait dans l'idée qu'en réalité c'était moi qui inventais tout cela, et que le faire de façon convaincante me demandait beaucoup d'efforts. Mais ce n'est pas le cas. L'énergie qui est présente dans les ateliers et qui s'exprime dans les messages que je canalise est plus grande que moi. Je peux me laisser suivre cette énergie et lâcher tout le reste. Pendant l'atelier de groupe le 16 mai dernier, j'ai senti une grande puissance en moi. Je me suis laissé porter par l'énergie
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christique pendant la séance; je m'y suis abandonnée. Cependant, la semaine juste avant cet atelier ma peur avait été si envahissante que j'ai presque cru en mourir. - Cher Jeshua, pourquoi suis-je malade? - Il y a eu un long processus, avant que tu sois malade, durant lequel tu as reçu des signaux par le biais de ton estomac et de tes émotions, pour t'avertir que tu te demandais trop et que tu ne pouvais pas continuer à porter tout ce poids. Ton corps énergétique était rempli de stress, en particulier la peur de l'échec et la peur de ne pas être à la hauteur. Tu t'es éloignée de ton centre et tu as perdu ton ancrage. Ton troisième chakra s'est déréglé et ne parvenait plus à bien fonctionner. Ce chakra (le plexus solaire) est en lien avec la notion de prendre soin de soi et la capacité à affirmer sa vérité et son pouvoir en restant centré malgré les nombreuses influences extérieures. Le troisième chakra est le centre du pouvoir du JE. C'est ce pouvoir qui est nécessaire lorsque tu canalises une énergie transpersonnelle, car il est essentiel que tu maintiennes fermement ton espace personnel en même temps, dans le sens de rester ancrée en toi et de garder ton identité propre. Tu es le canal, et toutes ces peurs qui te traversent demandent simplement que tu les regardes et les prennes en compte, afin qu'elles puissent s'apaiser. Tes peurs servent à te rappeler à toi, car cela fait trop longtemps que tu continues à dépasser tes limites. Cette maladie t'oblige à te prendre davantage en considération et elle crée chez toi un élan instinctif de te mettre en retrait. Cela fait des mois que tu ressens ce besoin mais que tu n'as pas su suivre son appel. La voix de ton cœur était étouffée par des idées venant de l'extérieur, telles que le fait d'organiser de nouveaux ateliers et d'entreprendre toutes sortes de choses. Au fond de ton cœur, ton véritable désir était de te reposer. Enfin maintenant tu te l'accordes. - J'avais le sentiment que ce désir de tranquillité était quelque chose de négatif, que c'était peut-être une façon de fuir la réalité. - Le désir de paix est un désir naturel d'équilibre. Ce que tu désires profondément et sincèrement n'est jamais une fuite de la réalité, mais t'indique plutôt la direction que ton âme a envie de prendre.
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Automne 2009 Dialogue avec mon moi supérieur - La douleur me fait peur, je crains de ne pas être capable de la supporter. - Il y a toujours le choix, Pamela. Tu peux choisir une approche positive ou négative face à la douleur. Dans l'approche positive, tu peux lui dire oui et comprendre sa raison d'être et sa signification. De cette manière elle perdra son pouvoir sur toi et ne te semblera plus aussi ingérable. Quelle pourrait être la signification de cette douleur ? En quoi pourrait-elle servir un but dans ta vie ?
- Elle m'efforce à rester vraiment centrée sur le moment présent, et à rester en contact avec moi-même. De cette façon elle me pousse à devenir plus patiente et plus attentionnée envers moi-même. Je prends conscience de toutes les belles choses qui font partie de ma vie, comme l'amour que m'offrent les personnes dans mon entourage. Je suis devenue ainsi moins critique et moins méfiante des autres et je me suis ouverte davantage vers l'extérieur. - Que puis-je faire si le désespoir me gagne et que je sens que je n'arrive plus à le supporter? - Rentre dans ton désespoir, rampe dedans avec ta conscience. Ta conscience a un effet guérisseur sur lui.N'oublie pas qui tu es, tu es faite de Dieu. Tu es un ange; regarde ta lumière qui rayonne. Je suis avec toi.
- Es-tu mon moi supérieur ? - Oui, je dépasse ton existence terrestre. Je suis toi mais, en même temps, je te transcende. Je suis ton âme et tu es l'une de mes manifestations.
- Ai-je choisi d'avoir cette maladie? - Tu lui as permis d'entrer dans ton expérience car tu avais quelque chose à apprendre d'elle. Tu voulais être plus présente à ton corps et approfondir ton ancrage à la Terre. Tu voulais apprendre à être présente dans l'amour et à dépasser tes peurs d'être ici. Désormais tu préférerais que la douleurs' en aille. Mais ne te focalise pas tant sur la douleur. Elle est en train de se dissiper.
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N'aie pas peur. Il y a de l'amour et de l'aide autour de toi et à l'intérieur de toi. Il y a un travail qui s'accomplit; ressens les forces constructives autour de toi. Rejoins-nous dans ce processus, ne te place pas à l'extérieur en te demandant : « Quand estce que cela va s'arrêter ? » Reste plutôt dedans. Il y aura une issue positive pour toi. - La douleur m'ouvre la voie vers quelque chose, c'est cela? - C'est ton lâcher-prise qui ouvre la voie. Si tu t'y abandonnes, si tu dis oui et si tu fais confiance à la vie, cette expérience t'emmènera vers quelque chose de nouveau et de précieux. - Hier soir je me suis sentie remplie de confiance. En regardant les étoiles dans le ciel, j'ai ressenti une grande tranquillité et paix intérieure, malgré la présence importante de douleur. - Oui, tu étais alors en lien avec moi de façon puissante. Je peux t'aider à avoir une vision plus large, à saisir la totalité, puisque je vois plus loin que toi. Non pas parce que je suis plus haut, mais parce que je me trouve dans une autre dimension que la tienne. Je ne suis pas limité par le temps et l'espace. Hier soir tu t'es connectée à cette plus grande perspective et c'est pour cela que tu t'es sentie libre. À présent, tu te sens à nouveau un peu agitée et effrayée. C'est parfaitement acceptable. Cela fait tout simplement partie de l'expérience humaine. wisse faire. Tu as le droit d'avoir peur. - Mais quelle est la valeur d'une telle expérience? C'est tellement difficile à vivre. - Rentre profondément en toi. La, peur est difficile à vivre parce que tu t'y opposes. C'est enfait un cri au secours qui vient de l'intérieur. Si tu arrives à rester dans l'ouverture, tu entendras simplement quelqu'un qui pleure ou qui gémit. Tu peux t 'approcher de cette personne, de cette partie de toi. Sois bien attentive. Que perçois-tu ? - En effet, je vois une femme qui pleure, dans un donjon. Il y a des fenêtres en haut, sous la toiture, mais elle ne voit pas à travers car elles sont trop hautes. Elle passe tout son temps à regarder ces fenêtres. Elle se sent très seule et elle crie au secours. - C'est ta peur que tu vois, vue de l'extérieur. C'est une partie de toi qui se sent seule et qui a besoin d'être libérée. Vas-y alors,
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La Nuit Noire de l'Âme descends dans ce donjon. Tu es un ange, tu es en capacité de le faire. - En effet, en entrant j'illumine la pièce depuis l'intérieur. Elle me regarde, effrayée, les yeux écarquillés. - Elle n'est pas encore sûre de qui tu es. Dis-lui donc qui tu es. - Je suis ton ange. Je suis venu t'apporter de l'aide. - Comment réagit-elle ? - Je vois de l'espoir dans ses yeux. Je lui tends la main. Elle la saisit. - Garde sa main fermement dans la tienne. Permets à ta lumière d'y affluer. - Je la sens. Mais, comme je suis un ange, mes pieds ne touchent pas le sol. Cela n'a pas d'importance? -Non, cela n'a aucune importance. Tu es un être d'une autre dimension. Elle est la partie de toi qui est complètement en contact avec la Terre, elle donne forme à tes pieds. - Comment cela? Elle est très fatiguée et fragile. Elle est là, avachie dans mes bras, toute brisée. On dirait qu'elle a envie de mounr. - Alors pose-lui la question. - Elle me répond : « Je veux être avec toi. » Elle veut être accueillie dans mon cœur et elle ne veut plus être séparée de moi. - Maintenant essaie de laisser ta lumière se répandre dans tout son corps. - ( ... ) Oui,je l'ai fait. La lumière se diffuse facilement au niveau de la tête et des épaules, des bras, des mains et du cœur. Mais autour du troisième chakra, quelque chose fait obstacle. Je vois une zone grise, remplie de résistance. Je sens le désir de mourir. - Oui, c'est bien cela. Ressens-le depuis l'intérieur. Qu'estce que tu perçois ? - Je vois une pièce, sombre, poussiéreuse et pleine de toiles d'araignées. Je crois que je vois des crânes. C'est poisseux et pesant là-dedans. C'est affreux. J'entends les mots: «Commence à nettoyer.» Je commence donc à enlever la poussière: j'ai un seau d'eau savonneuse. Puis je demande s'il y a quelqu'un qui 32
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peut m'aider. Trois femmes apparaissent en blouse de travail ! Elles lancent une plaisanterie, du genre : «Eh oui, les anges peuvent apparaître en blouse de travail aussi ! » On se met à l' ouvrage. Je remarque que les fenêtres en haut sont encrassées et obscurcies. Mais progressivement elles redeviennent propres jusqu'à briller comme du cristal. Oh, comme c'est merveilleux, une telle lumière dans ma chambre. Les murs sont maintenant propres aussi. Une belle porte en bois apparaît dans la pièce, ainsi qu'un foyer de cheminée où crépite un feu chaleureux; c'est le feu de mon plexus solaire. Ensuite il y a un tapis au sol, rouge, devant la cheminée, et il y a trois fauteuils à bascule garnis de coussins. Une douce lumière claire pénètre dans la pièce depuis le haut. Dans cet espace, je sens que je suis très âgée, mais que je me sens bien ici. Je vois un carrelage gris au sol. La chambre est désormais propre et c'est la mienne. - Et maintenant je peux aussi rentrer. Me voilà, ici, en ta compagnie. Regarde si tu arrives à laisser la lumière se diffuser dans ton troisième chakra. - Elle se diffuse mieux, les canaux sont plus ouverts. Ce n'est pas encore tout à fait libre mais en effet je perçois maintenant la lumière rayonner jusqu'à mon ventre, mon chakra racine et mes jambes. Il y a du mouvement. - C'est très bien. - Qu'est ce qui est encore coincé ? - Revenons-y la prochaine fois.
Plus tard le même jour - Me voici à nouveau. J'ai l'impression qu'une journée dure une semaine en ce moment, tant il se passe de choses et que le temps avance lentement. - Tu te plains .. . - Oui, c'est vrai. Il ne le faut pas ? - Si, tout est permis. Seulement cela t'empêche de te placer dans un courant d'énergie positive. En effet, il se passe beaucoup de choses pour toi à présent, tu vis une période intense. Sache que ce n'est pas quelque chose de mauvais. Il y a plusieurs enjeux à l'intérieur de toi qui cherchent à se résoudre. Cela peut aussi être très beau, lorsque tu observes pleinement ce qui se
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passe. Tu es en train de bâtir un nouveau paradigme pour toi. Tu as un désir fort de lâcher l'ancien, un peu comme un grand nettoyage de printemps. Il y a des parties de toi qui le désirent vraiment, elles veulent accéder à davantage de liberté et de joie, vivre une manifestation profonde et nourrissante sur Terre. Je t'invite à reconnaître ces parties-là en toi car il te sera ainsi beaucoup moins pénible de traverser tes douleurs et tes peurs. - D'accord. Je ressens cela, en effet. D'ailleurs, ce matin j'ai vu plus que ce que je t'ai raconté. Après avoir nettoyé la chambre je suis allée m'allonger sur un banc, et j'ai invité mentalement cette partie souffrante de moi à s'asseoir sur le fauteuil à bascule près de la cheminée. Cela m'a procuré une sensation de bienêtre. J'ai commencé à masser son pied droit. Je voyais clairement ce vieux pied tout maigre, et j'ai vu qu'en le massant, il s'est embelli sous mes mains, devenant progressivement joli, blanc, avec du vernis rouge aux ongles. Mais lorsque j'ai voulu commencer à masser l'autre pied, je n'arrivais pas à le saisir, le pied gauche m'échappait. J'ai alors perçu, vers la gauche, un nuage noir de colère. Dans ce nuage j'ai ressenti la présence de l'énergie d'une vieille incarnation dans l'Atlantide : c'était un homme que j'avais déjà vu lors d'une séance de thérapie de régression. Il avait cette arrogance caractéristique des Atlantes, avec leur intellect hautement développé. J'ai compris qu'avant de s'incarner sur Terre il avait fait un pacte avec un groupe d'âmes qui se donnait comme objectif d'agir ensemble dans le but de« faire avancer la Terre et l'amener vers un plan plus élevé », mais il y avait un élément de manipulation et de coercition dans leur démarche. En réalité, nous étions des mégalomanes, mais nous n'en avions pas conscience. Ce que j'ai entendu, c'est qu'il y avait un accord, un engagement entre âmes. (Pour plus d'informations sur cette vie antérieure, voir les annexes et, sur l'Atlantide, voir la canalisation« L'Héritage del' Atlantide » dans le livre Messages de Jeshua ou sur le site web). Je me suis alors rendue à un moment clef de cette vie-là; lorsque j'étais au sommet de mon pouvoir; mais je constate qu'en réalité nous manipulions la Terre. À partir du troisième œil, nous invoquions de grandes forces spirituelles par lesquelles nous exercions une influence sur les éléments de la Terre. Mais cela a fini par mal tourner, il y a eu des tremblements de terre, et nous avons péri. L'homme que j'étais est mort
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noyé. Au moment de ma mort, j'étais complètement dérouté, pour moi cela n'aurait pas dû arriver. Je me vois totalement pris au dépourvu. Cette perplexité, et l'arrogance qui l'accompagne, cette façon de penser que nous savions mieux que quiconque et que nous allions forcément accomplir notre mission, c'est une énergie que je reconnais toujours en moi; c'est d'ailleurs pour cela que je constate cette colère sur le côté gauche. Il s'agit de cette incompréhension douloureuse qui fait que je continue à avoir des résistances à me connecter à la Terre du côté gauche. Je prends conscience que, dans ma vie actuelle, j'ai souvent eu le sentiment d'être en quelque sorte au-dessus de la réalité terrestre, comme si j'étais trop raffinée pour y être, ou plus évoluée que les autres. Je suis pourtant consciente du faux sentiment de supériorité dans ces idées et de leur nature erronée : je suis un simple être humain comme tout le monde. Et maintenant que je suis malade, je ressens cette vérité plus que jamais. Pendant cet enchaînement d'images, tu y étais aussi, mon moi supérieur, et tu m'as invitée à remonter au début de cette incarnation, lorsque cet homme s'apprêtait à commencer cette vie-là. Il y a eu un moment de clarté lorsqu'il a pris conscience que son but était de se rendre sur Terre, non pas pour imposer sa force ou pour manipuler, mais pour se connecter véritablement à la Terre et à la vie humaine, au niveau du cœur. L'intention originale de cette vie était de parvenir à me libérer de l'arrogance et de l'ego, et d'apprendre à m'abandonner à l'ignorance et à l'expérience pure d'être simplement sur Terre. Voilà le but que cet homme s'était fixé. J'en prends conscience maintenant, et lui aussi va pouvoir en prendre conscience. J'ai à lâcher cette part d'arrogance qui est encore présente dans mon ego. Le but même de l'énergie du Christ était bien celui-là: l'unité absolue, l'égalité de chaque être vivant. Chaque être est une expression unique du déroulement de la merveilleuse création de Dieu. Chaque brin d'herbe est infiniment précieux et chéri. Voici la vérité que nous n'avons su saisir durant nos vies dans l'Atlantide. Nous nous sommes pris pour les maîtres de l'univers. Je visualise maintenant cet homme que j'ai été, et je lui demande : « Est-ce que tu peux reconnaître cela maintenant ? » Il me répond:« Oui. J'ai le sentiment de tomber dans un immense espace vide. Mes certitudes sont en train de s'effondrer.» 35
La Nuit Noire de l 'Âme -Demande-lui ce que cela crée en lui, cette perte de certitudes. - C'est affreux ... je me sens tout petit et effrayé, dans un univers étranger. - Demande-lui de décrire cet univers, son atmosphère. - C'est grand, puissant, incertain. - Cet univers est certes plus grand que lui, mais est-il plus puissant dans le sens qu'il exerce un pouvoir sur lui ? - Non, je n'ai pas le sentiment d'un pouvoir qui s'impose sur moi, en réalité je suis totalement libre, mais je ressens cette liberté comme un vide. Trop de liberté, peut-être? - Ressens pleinement cette liberté, ce vide. - Il n'y a pas de jugement, il y a seulement du développement. Il y a de l'ouverture. - Est-ce que tu ressens un lien avec cet univers à un certain niveau? - Je vois un arbre, auquel je m'accroche. Je ressens une connexion, mais l'arbre semble demeurer dans une sorte de sécurité et de paix auxquelles je n'ai pas accès. - Tu es cet arbre. Rentre à l'intérieur, va jusqu'aux racines. - Je ressens qu'il s'y abandonne. Et moi, pourrai-je un jour connaître ce même abandon ? Comment me libérer de toutes ces peurs? - Autorise les peurs à être là. Abandonne-toi à ces peurs. Sois comme l'arbre. Ne va pas à l'encontre de tes peurs.L'arbre fait confiance, il dit toujours: «Adviendra ce qu'il adviendra.» Ainsi l'arbre s'abandonne à la vie. Qu'il pleuve, qu'il y ait des orages, ou qu'il fasse beau. Regarde ta peur comme un gros orage. Laisse-le éclater, laisse les grandes forces de la vie se manifester et faire leur travail à l'intérieur de toi. Laisse les choses se nettoyer. Tout ce que tu as à faire, c'est abandonner. C'est être. - Je n'ai qu'à dire oui. - Oui, c'est le mot qui ouvre toutes les portes fermées. Oui, c'est la vie. Oui, c'est beau et majestueux, et c'est ce qui te ramène chez toi, à toi-même. - Devrais-je essayer à nouveau de masser ce pied gauche?
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La Nuit Noire de l'Âme - Oui. - Je ressens que je ne dois pas encore le toucher. Il est là, très pâle, à moitié sorti des ténèbres. Je sens qu'il y a du ressentiment et de la résistance dans ce pied. Je peux cependant l'entourer de mes mains, à condition de garder une petite distance. Je vois devant moi un beau gazon vert, et je vois le pied se poser timidement dessus. - C'est très bien. Il s'est enfin posé sur la Terre.
Dialogue avec un guide chinois, Piang No J o L'extrait qui suit est un échange avec un guide que j'ai commencé à connaître il y a plusieurs années mais que je n'ai pas évoqué sur mon site web. Piang semble être un Chinois assez âgé, dont émane une énergie orientale très palpable. Au sujet de son identité il s'est présenté comme suit, lors de notre première rencontre en 2005. Automne 2005 - Piang No Jo - Peux-tu me parler davantage de toi? - Peut-être que tu me connaîtrais mieux si je ne parlais pas de moi. - As-tu déjà vécu sur Terre ? - Oui, de nombreuses fois. - Tu me fais penser à un maître Chinois. - Ha ha, voyons! Je ne veux pas être un maître. C'est tellement ennuyeux d'être un maître. C'est bien plus amusant d'être un élève. N'est-ce pas merveilleux, ce sentiment d'ouverture en soi lorsqu'on saisit quelque chose de nouveau ? J'ai envie de rester toujours un élève. On se fait tout un plat de cette idée d'être un maître dans les cercles spirituels ! Pourtant, la maîtrise, c'est la mort du maître. En devenant« maître »,on cesse de croître. Vouloir atteindre la maîtrise, c'est vouloir mourir. Lorsqu'on aime la vie, on garde toujours cette envie de continuer à apprendre et à rester ouvert à la nouveauté. On ne se repose pas sur ce que l'on sait, mais on se réjouit de découvrir ce que l'on ne sait pas encore. - Tu n'aimes pas que l'on t'interroge sur ton identité? 37
La Nuit Noire de !'Âme - Non, je n'aime pas tellement, car cela n'a pas d'importance. La tentation de gonfler son ego n'est jamais bien loin, pour les humains comme pour les entités spirituelles. - Comment? ! Je n'aurais jamais pensé que toi, tu pouvais courir ce risque-là? - Qui sait ? Qui te le dira ? Moi ? Ce ne serait pas très fiable ! - Elle est drôle, cette discussion. - C'est vrai. Mais il y a néanmoins un message sous-jacent plus sérieux dans ce que je te dis. Parler de sa propre identité, de ses accomplissements, et de ses soi-disant diplômes de maîtrise, cela ne mène pas à des vérités intéressantes. C'est en fait assez ennuyeux, si vous voulez mon avis. Cela ne fait que détourner l'attention de ce qui compte vraiment, c'est-à-dire votre message. Tiens, il y a eu un philosophe que tu connais bien, Ludwig Wittgenstein, qui afait la distinction entre ce qui peut être dit ou expliqué par des mots, et ce qui ne peut être que montré (en allemand: sagen ou zeigen). La maîtrise, dans le vrai sens du mot, «se montre» (zeigt sich); elle ne peut pas être articulée ou démontrée par le biais des mots. Ainsi, lorsque vous lisez un texte ou parlez avec une personne, si vous vous demandez si vous avez affaire à un véritable maître, observez ce qui émane de la personne. Oubliez les mots; observez plutôt ce que vous ressentez. Est-ce que son énergie est aimante, douce,joyeuse ? Est-ce que la personne vous semble intègre, sincère? Est-ce que la rencontre crée un sentiment de légèreté et de bonheur, une joie de vivre, en vous? Si oui, il doit y avoir une touche de vérité. C'est tout ce qu'il vous faut savoir.
Questions à Piang au sujet de la douleur et la peur (Automne 2009) - J'ai peur et je vis beaucoup de douleur. Comment puis-je gérer cela? - Le mot même,« gérer», implique la notion de« faire». Cependant, il n'y a rien à faire. Vous ne pouvez que laisser être. La vie a une prédisposition naturelle pour le bien, l'épanouissement, la santé ; je parle ici du flot de la vie éternelle. Fais confiance à ce courant. Tu ne peux pas t'y tromper. En essayant d'éliminer ta souffrance, tu nages à contre-courant sans le vouloir. Tu condamnes ta douleur et tu souhaites qu'elle disparaisse ; tu
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avales des comprimés pour l'apaiser et ne plus la ressentir, mais en le faisant, tu ne fais qu'affirmer sa réalité. Or la douleur et la peur ne sont que des ombres. Tu peux donc regarder au-delà d'elles, car il y a tout un monde autour. En focalisant ton attention sur elles, tu en fais des murs intérieurs qui finissent par devenir cette forteresse qui t'empêche de voir le ciel bleu. Cependant, aussi épais que soient les murs, ils n'existent que dans ton esprit. Tu es constamment entourée de beauté, de bonté et de vérité, et elles sont continuellement en train de frapper à ta porte. Elles souhaitent t'élever et t'entourer. Tu peux leur laisser une chance en lâchant ta résistance. En voulant toujours contrôler et organiser les choses, en déployant beaucoup d'efforts pour guérir, tu entretiens cette résistance. Ton corps sait comment guérir. Demande-lui simplement ce dont il a besoin. - Il veut la paix et la simplicité, il veut être en mouvement parfois et au repos à d'autres moments, il veut prendre un bain de temps en temps. Il veut marcher dans la nature, il veut que je lâche mes attentes, que je porte mon attention vers le positif et que je garde du courage. - Demande maintenant à ton corps ce qui se passe au niveau de ton estomac. - Mon estomac me dit: «Je me sens agressé par tout ce flot de sollicitations : il y a une telle quantité que je n'arrive plus à les digérer toutes, notamment les impressions de peur et d'insécurité.» - Alors demande-lui ce dont il a besoin afin de bien assimiler ces impressions. - Que je cesse de vouloir accomplir trop de choses en même temps, que je reconstruise doucement mes réserves, que je ne prenne pas de décisions précipitées et que j'ancre en moi une confiance solide en mon intuition. - C'est clair, non ? - J'apprends à calmer mon impatience. - L'impatience signifie que tu ne te laisses pas porter par le courant de la vie; ce qui témoigne d'une certaine rigidité dans ton énergie. L'impatience revient à dire non: non au courant et au déroulement naturels de la vie. Regarde ce qui se passe avec ton corps. Il a besoin de temps pour guérir, mais tu as de la dif39
La Nuit Noire de l'Âme ficulté à accepter cela. Tu estimes avoir compris les leçons de ta maladie et tu as envie d'aller de l'avant. Mais peut-être que cette maladie te propose de prendre conscience de quelque chose que tu ignorais jusqu'ici, ou dont tu n'avais pas mesuré l'ampleur. Permets à la maladie de t'offrir son cadeau. Il y a un cadeau derrière chaque maladie. Le secret est de croire à cela et d'avoir confiance dans le fait que la maladie est un messager de quelque chose de positif, de pur et de vrai.
- Je trouve cette vision merveilleuse. Mais comment rester positive et confiante, tout en vivant autant de douleur? - La douleur physique est moins terrible que tu ne le penses. Tu crées beaucoup de pensées autour d'elle qui génèrent la peur, et ce sont ces pensées annexes qui rendent l'expérience de la douleur aussi lourde. La douleur, c'est simplement un corps qui fait mal. Rien de plus. Tu peux le vivre de différentes manières. Une façon de le vivre serait d'y rentrer pleinement avec une conscience objective et de lui dire oui, sans réserve. Si tu sais faire cela, tu cesseras d'être divisée à l'intérieur. Toi et la douleur ne ferez qu'un et tu ne te placeras plus à l'extérieur d'elle. Ainsi tu cesseras de lutter et de résister, et par conséquent, la souffrance diminuera, car la lutte est génératrice de souffrance. Une autre façon serait de respecter la présence de la douleur, mais de déplacer ton attention vers autre chose. Ainsi tu vivras la douleur comme une simple sensation, tout en étant concentrée sur quelque chose d'autre, par exemple respirer, marcher, écrire (comme tu le fais à présent), ou toute autre chose qui t'apporte du bien-être. Peu importe l'activité que tu choisis à partir du moment où elle t'apporte du plaisir et que tu ne t'en serves pas comme d'un outil pour éviter ou tenter d'éliminer la douleur. Tu dois accorder le droit à la douleur d'être présente avec toi. Dès lors que tu essaies de la fair, elle commencera à se faire ressentir davantage et à te contrarier. Cela créera chez toi la colère et la frustration, et au final ta souffrance n'en sera que renforcée.
- Donc, dans les deux cas il s'agit de rester présente à la douleur? - C'est bien cela. Il s'agit de dire oui à ce qui est là. Cela peut sembler difficile car tu n'es pas habituée à être présente à toimême ni au moment présent. Le fait d'être malade te ramène au cœur du moment présent de façon involontaire, en quelque sorte.
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Tu ne peux plus fuir ce qui est là. Et c'est justement là où se trouve la solution. Le moment présent contient non seulement la douleur mais aussi l'amour, la compassion et la guérison. Si tu t'abandonnes à ce qui est là et que tu cesses de t'y opposer, une couche de souffrance s'évaporera spontanément. La résistance est l'un des piliers principaux de la souffrance. Si tu parviens à rester présente à ta douleur sans résister, tu t'ouvriras à la guérison, qui arrivera d'elle-même. - Donc c'est une question d'attendre ? - C'est une question de confiance. « Attendre » implique une notion de temps, alors que la confiance, non. Tu peux attendre la guérison, mais tu peux aussi demander à la vie ce qu'elle voudrait te dire dans cet instant.« Qu'est-ce que laforce universelle de compassion et de vérité aimerait que je sache à présent ? » - Si je pose cette question, la réponse que je reçois est : «Tu es très courageuse, et tu n'abandonnes pas. » - Reçois cette réponse au niveau intérieur. Parviens-tu à ressentir jusqu'à ton courage ? - Oui, à un certain degré, mais je ressens de la peur en même temps. - Celan' est pas un problème. Peut-être que tu as peur de ton propre courage, ta grandeur. - Pour quelle raison en aurais-je peur ? - Tu courrais le risque de prendre une plus grande place, alors que l'on t'a appris que cela n'est pas approprié. - J'aurais honte de ma grandeur ? - Tu te retiens. - Oui, j'ai peur que des forces sombres ne me dévorent si je me laisse devenir grande et que j'affirme pleinement ce que je SUIS.
- C'est l'inverse qui est vrai. Les forces sombres peuvent seulement t'atteindre si tu ressens des choses sombres et honteuses à ton sujet. Montrer tes vraies couleurs chasse l'obscurité et attire au monde la lumière, la beauté et la bonté. En faisant cela tu ne feras de mal à personne. Aie confiance en ta nature profonde. Ne te retiens plus. Tu es une expression unique de l'intelligence universelle et de la joie rayonnante qu'est Dieu. 41
3. Dépression et psychose
Ce qui a fini par me faire plonger dans la dépression était le sentiment qu'il n'y avait rien qui puisse me soulager. Malgré les médicaments que je prenais à des dosages de plus en plus élevés, je continuais à avoir l'estomac très fragile. À l'hôpital, un examen interne a permis au corps médical de me donner un diagnostic officiel: j'avais une gastrite (une inflammation de l'estomac). Par le biais de mon médecin généraliste j'ai testé tous les traitements antiacides existants sur le marché, en vain. Les remèdes alternatifs que j'ai essayés ne m'ont apporté quasiment aucun soulagement non plus. J'ai ressenti une certaine amélioration suite à des consultations et des soins auprès d'autres thérapeutes, ainsi que par la pratique de libérer mes états d'âme par l'écriture dans un journal quotidien, mais au stade où j'en étais, je n'arrivais plus à maintenir ces bienfaits à cause de la présence constante de douleurs, d'angoisses et de fatigue extrême due à mes insomnies chroniques. En novembre 2009, j'ai commencé à glisser dans une dépression clinique qui m'ôta toute capacité à envisager ou à espérer une amélioration. Deux mois plus tôt, début septembre, j'avais animé mon dernier atelier pour un groupe de femmes qui suivaient un programme depuis près d'un an avec mon mari Gerrit et moi. A ce stade, les participantes étaient devenues des amies, et c'est dans cet état d'esprit que j'avais eu envie de proposer ce dernier atelier. Ce fut une très belle journée et j'avais été touchée de recevoir autant de compassion et de soutien de la part du groupe, ainsi que par le très beau message que j'ai canalisé de la Terre Mère (voir le chapitre« Du cœur au ventre» dans la deuxième partie de ce livre). Pendant les jours qui ont suivi cet atelier, je sentais encore les bienfaits et la chaleur de ce partage, mais en-
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suite je suis tombée dans un trou noir. Je n'étais plus en mesure de tirer du positif de mon travail ni l'inspiration qu'il m'avait toujours apportée, me retrouvant ainsi face à rien d'autre que la douleur sans relâche, les peurs et le tourment des insomnies que je vivais depuis plus de quatre mois. J'avais le sentiment d'avoir épuisé tous les outils thérapeutiques à ma disposition, que ce soit contacter mon enfant intérieur, dialoguer avec mes guides, me faire masser, faire de la peinture, l'hypnothérapie, le yoga, la natation, la phytothérapie, les traitements allopathiques, annuler tous mes engagements, éliminer le café, le thé et l'alcool ou ne manger que les aliments inoffensifs pour mon estomac. Je me sentais engourdie, vide à l'intérieur. J'étais de plus en plus effacée et je parlais de moins en moins. Progressivement, les peurs ont cédé la place à un néant oppressant où tout me semblait dénué de sens. Même quand ces peurs ont cessé enfin de tourmenter le corps et l'esprit, je n'ai senti aucun soulagement. Je n'avais plus aucune sensation, j'étais totalement coupée de moi-même et des autres. Je n'avais jamais traversé quelque chose de semblable. D'habitude, je pleurais facilement: devant une belle musique ou un film émouvant j'étais souvent la première à attraper un mouchoir. Désormais, je n'avais plus de larmes, c'était comme si je ne pouvais plus ressentir d'émotions. Je me sentais comme morte. En revanche, si d'un côté j'étais passive et inerte, de l'autre côté mes pensées devenaient de plus en plus frénétiques et tourmentées. Elles se déchaînaient dans ma tête à une vitesse insoutenable et leur contenu était de plus en plus négatif. Derrière toutes ces pensées, un seul et même message: j'étais une mauvaise personne qui agissait toujours à partir de l'ego, et tout ce qui créait de la joie et du bonheur chez moi était en fait basé sur l'orgueil et l'arrogance. Ma tête entière semblait focalisée sur un seul objectif, qui était de démolir, par la logique des raisonnements, tous mes accomplissements positifs et de démontrer que j'étais un être inférieur qui ne méritait même pas d'exister. Pour un observateur extérieur, il pourrait sembler que je perdais la raison. Je n'arrivais plus à me concentrer sur quoi que ce soit en dehors de moi-même; ni un article dans le journal ni un film à la télévision. Cela me demandait un effort considérable
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d'arriver à comprendre le sujet d'un article du journal et une concentration intense pour assimiler ne serait-ce que deux paragraphes. Ma mémoire semblait bloquée également. Je me rappelle avoir joué à un jeu de mémoire un jour avec ma fille et n'avoir pas réussi à me souvenir d'une seule carte. Je n'arrivais à rien retenir. Durant toute cette période, j'avais l'impression de faire du vélo contre le vent, où chaque coup de pédale demande un effort démesuré et la progression est lente et laborieuse. Je vivais une sorte de perplexité philosophique face au paradoxe de ne plus parvenir à lire ne serait-ce que deux paragraphes du journal, alors que mon cerveau était capable de développer une argumentation précise et logique pour prouver que j'étais une ignare finie, aux motifs mesquins. Son schéma destructeur consistait à prendre un événement du passé qui représentait un souvenir valorisant et à me convaincre que je devais au contraire en avoir honte. Par exemple, je me souvenais d'avoir réussi à surmonter mes peurs et faire preuve d'un courage sincère lorsque j'ai ouvert mon cabinet professionnel. Or, ma tête s'est mise à tout démanteler avec une grande diligence et à me persuader que j'avais dupé mes clients pendant leurs consultations et qu'ils avaient été suffisamment naïfs pour me croire. Elle me rabâchait sans cesse que mon travail n'était qu'une démonstration vaniteuse qui n'avait aucune véritable valeur. Tous mes souvenirs sont ainsi passés au crible et avec la même façon inlassable et compulsive de critiquer toute éventuelle source de fierté ou de joie et de la démolir tel un bulldozer. Même les témoignages de gratitude de lecteurs partout dans le monde concernant mes livres au sujet de la spiritualité étaient invalidés sous prétexte que ce que je faisais n'était que du charlatanisme et que ces courriers venaient simplement flatter mon ego. C'est au cœur de cette période que j'ai traversé un passage psychotique. La psychose désigne un état psychique anormal. C'est le terme psychiatrique que l'on donne à une pathologie qui est souvent décrite comme « une perte de contact avec la réalité ».Effectivement, ce n'était pas clair pour moi que je devenais psychotique. J'ignorais d'ailleurs la signification même du mot psychose à ce moment-là. Je me rappelle pourtant très bien qu'un matin, après une nuit de plus privée de sommeil, je me sentais soudain très en éveil, mais c'était une forme d'éveil qui
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La Nuit Noire de l'Âme n'était pas naturelle. Durant les mois précédents, ma réaction à la privation de sommeil avait été encore normale : je me sentais abattue et à bout de force. Mais ce matin-là je me sentais vive et alerte, mais d'une façon nerveuse, agitée. Ce même matin, j'ai rendu visite à une amie dont le travail était d'accompagner des patients en psychiatrie. Elle traversait elle aussi une période où elle avait des difficultés à dormir, et nous avions l'habitude d'en parler ensemble. Ce jour-là elle m'a demandé:« Alors, comment s'est passée ta nuit ? As-tu réussi à dormir quelques heures ? » Je suis restée silencieuse, ou j'ai peut-être marmonné quelque chose de vague. Je n'ai rien dit sur l'étrange sensation dans ma tête. J'en avais honte. Je l'ai gardé pour moi, même si je sentais bien que je cachais quelque chose d'important à mon entourage. J'avais conscience de franchir une limite et que quelque chose n'allait vraiment pas bien chez moi. L'état anormalement vif de mon mental et l'étrange absence de fatigue ont continué. La frontière entre le sommeil et l'éveil s'est progressivement effacée. Je continuais à dormir quelques heures par nuit, mais c'était un sommeil étrange, léger, et parsemé d'affreux cauchemars saisissants. J'étais en train de faire l'expérience de deux phénomènes dont je n'ai appris les noms psychiatriques officiels qu'après mon rétablissement. J'ignorais à cette époque qu'il s'agissait de troubles psychiatriques. Le premier était la fuite des idées. Ce phénomène se caractérise par un flot de pensées frénétiques qui, par une série d'associations, deviennent complètement emmêlées les unes aux autres. C'est comme si les pensées étaient lancées dans la tête comme les balles d'une mitraillette, sans que la personne concernée ait le moindre contrôle sur leur vitesse. La fuite des idées accompagne souvent une forme de manie. Dans un état maniaque, la personne peut être excessivement positive (euphorique) comme elle peut être extrêmement négative (dépressive). Dans mon cas la manie virait clairement vers le négatif. Le contenu du« TGV» qui déboulait dans ma tête était, sans exception, sombre et désastreux ; ce furent des pensées chargées de peur et de méfiance, des raisonnements incessants qui cherchaient à démontrer que tous les aspects de ma vie allaient inévitablement mal tourner. En plus de la fuite des idées, je souffrais également d'un phénomène qui se nomme le délire de relation des sensitifs (un délire
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d'interprétation). Le délire de relation est une tendance compulsive à ramener à soi tous les événements que l'on observe. La personne concernée est obsédée par l'idée qu'elle provoque ellemême tout ce qu'elle pense et qu'elle observe, souvent en y voyant un signe qui lui serait destiné. Selon la définition de Wikipédia, le délire de relation est une condition psychopathologique qui survient le plus souvent chez une personnalité dite sensitive, qui implique une interprétation erronée des événements les plus ordinaires, qu'elle ramène systématiquement à sapersonne. Le délire de relation est quasiment toujours une forme de paranoïa; c'est-à-dire que la signification attribuée aux faits et la manière dont la personne se sent concernée est interprétée d'une façon systématiquement défavorable et négative. Pour donner un exemple tiré de mon expérience personnelle, un jour en marchant dans la rue j'ai vu un cycliste qui venait de s' apercevoir qu'il avait un pneu crevé. Il jurait à haute voix et il a été obligé de continuer son trajet à pied. Aussitôt, j'étais convaincue d'être la cause de sa crevaison : ma méchanceté et mon énergie toxique avaient affecté son vélo au moment où il est passé à côté de moi. Dans ma tête c'était égoïste de ma part d'aller me promener: j'aurais dû rester à la maison où je risquais moins de causer des dégâts. Dans la même veine, un jour, alors que j'étais allongée sur le canapé à la maison avec ma fille à côté, j'ai entendu une sirène de police dehors, que j'ai tout de suite interprétée comme un signe : c'était un avertissement que je n'avais pas le droit de dormir. Dans mon raisonnement, si par malheur je m'endormais quand même, c'était comme si j'abandonnais ma fille. Lorsque je n'ai pu m'empêcher de fermer les yeux, un peu plus tard, cela n'a fait que confirmer à quel point j'étais une mère indigne et égoïste. Cette façon compulsive de tout interpréter comme des signes était épuisante et très destructrice au niveau de l'estime de soi. Au fond, c'était une tentative désespérée de trouver du sens dans une vie qui en semblait totalement dépourvue pendant cette période. Tout ce qui jusqu'alors avait apporté du sens et de l'épanouissement dans ma vie semblait avoir disparu. Mon travail était au point mort et mes relations avec mes proches souffraient lourdement de cette dépression et de cette psychose.
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Ma relation avec mon mari Gerrit, auparavant empreinte de reconnaissance, d'amour et de joie réciproques, était devenue véritablement hostile de ma part. J'habitais la prison de mon mental confus et psychotique et je n'avais plus la capacité de parler de manière cohérente de moi ou de ce que je vivais. Mon comportement était tout simplement incompréhensible pour Gerrit. Je ne communiquais plus, je mangeais à peine, je ne prenais pas soin de moi et j'étais devenue totalement inaccessible aux autres. À ce stade, j'étais émaciée et je luttais avec des pensées suicidaires. Dans ma tête malade, j'étais convaincue que ma famille vivrait mieux sans moi. Ma relation avec ma fille Laura, qui avait alors huit ans, était également conflictuelle. J'étais souvent ergoteuse et peu aimante. Je n'arrivais plus à agir en tant que mère, un rôle qui nécessite de faire des choix et prendre des décisions quotidiennement. Même la plus simple des décisions me semblait insurmontable, l'obligation de faire le moindre choix me paralysait. Une décision banale comme prendre une douche s'avérait très compliquée. Il m'arrivait de rester sur le bord du lit pendant un quart d'heure, me demandant comment j'allais procéder: quels vêtements choisir, quelle serait la signification symbolique de ce choix, si je devais allumer d'abord le robinet d'eau froide ou d'eau chaude, quelle couleur de bonnet de bain choisir et quelle signification cela prendrait, et ainsi de suite. La plus insignifiante des actions créait en moi des dilemmes totalement démesurés. Pour quelqu'un en possession de toutes ses facultés, cela peut être très difficile à imaginer. Pourtant, dans le cas d'une personne psychotique, c'est une réalité, et la personne psychotique n'est tout simplement pas en mesure de la gérer. Je n'avais plus accès à la possibilité de« juste faire des choses, tout simplement». Ma capacité à agir, à entreprendre une action de façon automatique, avait disparu. En plus du délire de relation, j'ai développé une peur de contaminer d'autres personnes avec mes symptômes. Je voyais ma mémoire et mon intellect diminuer et j'avais peur de transmettre à mon mari et ma fille ces mêmes problèmes. Dans l'exemple précédent, du jeu de mémoire avec ma fille, j'ai remarqué ce jour-là que, comme moi, elle n'avait pas bien réussi à choisir les bonnes cartes. Elle était sans doute simplement fatiguée à ce mo-
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ment-là, mais dans ma tête c'était certain que j'avais infecté son cerveau et qu'il resterait abîmé comme le mien. Ainsi, je me perdais dans un flot continu de pensées chargées d'impitoyables jugements et de condamnation de soi. La normalité du quotidien appartenait désormais au passé et la maison tombait dans un état de chaos. Gerrit essayait du mieux qu'il pouvait de maintenir un minimum d'ordre et de structure, mais arrivé les premiers mois de 2010, la situation était devenue totalement insupportable. Je me sentais profondément malheureuse. C'était un état qui se manifestait non pas par une forte émotion mais par un sentiment d'être complètement coupée de la vie. C'était justement le manque d'émotion, qu'elle soit positive ou négative, qui m'a le plus marquée dans mon expérience de dépression. D'après moi, une dépression ne signifie pas que l'on se sente triste, morne ou morose. Dans une véritable dépression, on traverse une frontière fondamentale où l'on ne ressent plus rien et, dans ce sens, c'est son humanité même qui est enjeu. J'ai le souvenir de percevoir parfois une sensation de froid dans mon corps en sortant (ce fut un hiver rude) et en rentrant à la maison une sensation de chaleur. «Tiens» me disais-je,« je ressens quelque chose ! ».Mais cela restait des sensations physiques et non émotionnelles. Pendant cette période la vie n'avait plus aucun sens pour moi. La journée, j'errais sans but dans la ville. J'avais une sorte de fantasme absurde dans lequel je partais loin à pied et à un moment donné, derrière une colline quelque part, je perdais la vie. Je pensais au suicide, mais en même temps je me sentais trop faible pour concrétiser. Je ne parlais à personne de ces pensées. À cette époque-là, je souffrais de troubles alimentaires importants et j'étais très maigre. Avant ma dépression, je pesais cinquante-huit kilos, et en l'espace d'un an j'en ai perdu seize. Au départ, la perte de poids était directement liée à mes problèmes d'estomac car j'étais limitée dans le choix d'aliments que je pouvais digérer sans difficulté. Lorsque je suis tombée dans la dépression, un vieux démon s'est réveillé en moi: un trouble alimentaire qui me hantait depuis mon adolescence. Cela avait commencé vers l'âge de douze ans. À l'époque, je manquais de confiance en moi et, même si d'un point de vue objectif je n'avais pas un réel problème de poids, je me considérais comme grosse et, en conséquence, laide. Je suivais souvent des régimes 48
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pour essayer de perdre des kilos, mais cela s'avérait plus difficile que je ne l'avais imaginé. Auparavant, je pensais peu à la nourriture mais le fait qu'il y ait désormais autour d'elle une forme d'interdit lui donnait soudain un attrait mystérieux. À mes yeux, la perte de poids prenait trop de temps. Après avoir suivi un régime un certain temps,j'ai recommencé à avoir envie de grignoter, notamment des sucreries. Mon esprit est devenu obnubilé par la nourriture : je ne pensais qu'à compter les calories et mettre en place le régime idéal pour ensuite culpabiliser de mon manque de discipline et de mes crises quasi-boulimiques, et puis commencer un nouveau régime. J'étais prise dans un cercle vicieux qui consistait à manger de façon excessive et ensuite à me priver de nourriture. Je suis restée prisonnière de ce schéma pendant environ quinze ans. À l'âge de dix-neuf ans, en commençant mes études supérieures, j'ai découvert des livres sur les troubles alimentaires. C'était très libérateur pour moi d'aborder le problème non pas par le biais d'un régime mais d'un point de vue psychologique. J'ai lu la littérature de Susie Orbach, axée sur le féminisme, ou le fait de prendre du poids est traduit comme une tentative déplacée de la part des femmes de prendre leur place. Je découvrais que les femmes sensibles particulièrement, dotées d'une grande empathie et d'une tendance à trop donner, utilisaient le fait de manger (excessivement) comme une stratégie inconsciente pour reprendre la place qui leur revient. J'ai également lu à l'époque un livre écrit par l'auteur néerlandais Sun van der Meijel, contenant des messages canalisés, qui m'a beaucoup éclairée sur les troubles alimentaires. Dans ce livre, la relation difficile et ambivalente avec la nourriture est considérée comme une métaphore de notre relation avec la vie sur Terre dans un corps physique. La personne qui souffre d'anorexie (le refus systématique de se nourrir) vit une difficulté majeure à accepter sa part, ou sa réalité terrestre et physique, tandis que la personne qui mange de façon compulsive et ensuite fait des régimes exprime une alternance entre l'acceptation et le refus du plan physique. J'aireconnu ces deux schémas en moi. Plus tard, une astrologue m'a informée qu'entre mon profil astrologique et ma forte réceptivité intuitive, il semblait inévitable que je vive des troubles alimentaires. Il était question d'un« lourd karma» que j'aurais ramené
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d'une vie antérieure, m'a-t-elle dit. C'est seulement en l'an 2000, lors d'une séance de thérapie régressive que j'ai découvert que dans ma vie précédente j'aurais été une femme juive qui est morte de faim dans un camp de concentration (voir le récit de cette consultation dans les annexes). Je suis convaincue qu'une partie de mes troubles comportementaux avec la nourriture avait effectivement un lien avec cette vie passée. En m'approchant de la trentaine, mes troubles alimentaires étaient moins présents et sont passés en arrière-plan. Je commençais à m'accepter davantage telle que j'étais et, en plus, j'étais très occupée par mes études de philosophie qui me passionnaient et m'apportaient beaucoup de plaisir. Bien que ma relation avec la nourriture n'était pas résolue, ce n'était plus autant une obsession.
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4. Rétablissement et renaissance
Autant j'ai vécu mon admission à l'hôpital psychiatrique comme une expérience horrible et honteuse et pendant les premiers jours je ne pensais qu'à m'évader, cet événement a néanmoins généré un changement profond chez moi. Me retrouver dans cet environnement m'a semblé presque surréaliste, cependant l'une de mes premières impressions a été positive: j'ai réalisé que je n'avais plus besoin de gérer quoi que ce soit. Dans cette chambre d'hôpital, c'était clair aux yeux de tout le monde que j'étais malade et que je n'étais donc pas en état d' entreprendre une quelconque action. Mon espace de vie était réduit à une petite chambre avec un lit. J'ai vécu cela comme un véritable soulagement, car le fait de ne plus avoir la possibilité de faire quoi que ce soit m'épargnait le constat récurrent que j'échouais dans ma vie de mère, d'épouse et d'être humain tout court. Toute la pression qui pesait sur mes épaules était partie. De plus, il s'est produit un événement que j'ai vécu comme étant miraculeux : on m'a prescrit des somnifères et la première nuit j'ai réussi à dormir six heures d'affilée. J'étais ivre de bonheur. Je n'avais plus besoin de me torturer sans cesse avec des questionnements sur le fait de prendre ou non un cachet. Ici, cela faisait partie de la routine quotidienne et j'ai accepté de croire que c'était pour mon mieux. Le fait de retrouver un rythme de sommeil plus ou moins normal était un véritable cadeau du ciel. Là où il n'y avait eu qu'agitation, tension, sommeil perturbé et cauchemars, désormais je pouvais enfin savourer l'agréable sensation de relâchement et de somnolence avant de m'endormir. Mon admission à l'hôpital a clairement marqué un virage positif dans cette expérience, et le début de mon rétablissement. Cela n'enlève rien au fait qu'à l'époque je l'ai vécue comme une expérience affreuse, surtout pendant la journée: un hôpital psychia51
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