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La magie des dessins animés Du petit au grand écran Éditions Chronique
De l’image animée au Cinématographe La préhistoire du cinéma et sa petite enfance sont peuplées par toute une galerie de personnages hors du commun, de merveilleux fous inventant de drôles de machines. Sous notre regard rétrospectif, la participation plus ou moins volontaire de ces hommes ressemble à un puzzle dont les différents morceaux s’agencent, presque miraculeusement, jusqu’à l’invention finale qui nous enchante : le cinéma. De la magie des ombres aux spectacles d’écran L’origine des spectacles d’écran se perd dans la nuit des temps. L’évocation la plus ancienne d’un jeu d’ombres remonte à l’« allégorie de la caverne » imaginée par Platon (La République, 392 avant J.-C.). Cependant, il ne semble pas que le dispositif audiovisuel minutieusement décrit par le philosophe ait correspondu à une pratique courante à cette époque, du moins à Athènes. Des centaines d’années s’écoulèrent ensuite, peu prolixes sur le sujet. Entre-temps, le théâtre d’ombres était devenu une forme de spectacle très appréciée en Chine (d’où la dénomination fréquente d’« ombres chinoises »), en Inde et en Indonésie, surtout à Java et à Bali, où les marionnettes colorées du wayang atteignent aujourd’hui encore une superbe expression dramatique et formelle. La caverne et les endroits obscurs étaient les lieux privilégiés de l’image magique, comme en témoigne la camera obscura. Elle fut décrite par le physicien arabe AlHazen à l’aube du XIe siècle, mais son origine est certainement bien plus lointaine. On faisait le noir à l’intérieur d’une pièce et seul un orifice très étroit percé dans l’une des cloisons laissait passer une faible lumière. Sur le mur opposé, les spectateurs observaient avec effroi l’image fantomatique d’un danseur la tête en bas, qui s’agitait en fait à l’extérieur du lieu clos. Quant à la lanterne magique, vulgarisée en Europe au milieu du XVIIe siècle par Christian Huygens et par le père Athanase Kircher, on évoque sa présence sur les marchés persans dès le XIe siècle. Pendant
plusieurs décennies, l’instrument justement dénommé permit aux prêtres, aux sorciers et aux charlatans d’exploiter la crédulité publique en simulant l’apparition de monstres et de fantômes. On voit ainsi le facteur commun où se rejoignaient les différentes techniques utilisant l’écran avant l’époque moderne. La fascination du reflet et l’inversion du nocturne (cette valorisation paradoxale de l’ombre ancestralement maléfique, nécessaire ici à la perception de la lumière) faisaient de l’écran – à l’égal des miroirs, du feu, des fumées – l’instrument par excellence de l’image magique et de ses rituels : nécromancie, spiritisme, etc. À partir du XVIIIe siècle, l’écran passa de la magie au spectacle. Le 19 novembre 1709, chez l’opticien Temme, le voyageur allemand Zacharias von Uffenbach assiste, étonné, à deux projections de lanterne magique. Sur l’écran, un carrosse évolue en pleine course, un cupidon file son rouet… L’animation est presque parfaite… Pour nous en tenir à la France, les ombres de Séraphin (entre 1772 et 1790), les Fantasmagories de Robertson (à partir de 1798), le théâtre d’ombres du Chat-Noir (ouvert en 1881) développèrent une tradition originale du spectacle d’écran. Au XIXe siècle, la lanterne magique se perfectionna et se popularisa pour devenir un objet familier destiné à l’éducation et voire un jouet d’enfant. Des séries sur verre, peintes à la main ou recouvertes de simples décalcomanies, souvent remplacées à la fin du siècle par des diapositives photographiques, permirent d’introduire le récit en images. Ces chapelets de « vues » constituèrent l’un des terreaux culturels sur lesquels se développa le cinéma lorsqu’il commença à nous raconter des histoires. Si nous nous en tenons dorénavant à l’appareillage technique et non plus au spectacle, les deux dispositifs complices que sont la chambre noire et la lanterne magique représentent les lointains ancêtres des instruments privilégiés du cinéma : l’appareil de prise de vues et l’appareil de projection. La chambre noire s’ouvre au monde Nous avons évoqué l’exploitation obscurantiste de la chambre noire telle que l’utilisaient les magiciens. À partir du XVIIe siècle, elle va devenir, au contraire, un instrument de connaissance du réel en facilitant la représentation graphique de ses apparences. La Renaissance plaçait l’œil humain au centre de l’univers et posait la perspective comme le
nouveau canon de l’art pictural. La camera obscura, construite sur le modèle de l’œil (elle comportait depuis peu une lentille convexe qui améliorait sensiblement la luminosité de l’image) devint la machine à décalquer le monde visible. Réduite aux dimensions modestes d’une boîte, des artistes tels Vermeer en Hollande, Vinci, Canaletto et Guardi en Italie l’ont utilisée. Il était tentant de substituer au décalque manuel une substance en mesure de fixer l’image qui se formait au dos de la chambre. Toutefois, si on avait pu constater dès le XVIIe siècle que certains corps noircissaient à la lumière, on ignorait encore comment arrêter ce noircissement et obtenir une image durable. Il fallut en effet attendre 1826 pour que Joseph-Nicéphore Niepce parvînt à enregistrer puis à fixer le Paysage à Saint-Loup-de-Varennes. Huit heures en plein soleil furent nécessaires pour obtenir cette image. L’« héliographie » (on ne parlait pas encore de photographie) ne pouvait rendre compte que d’un monde figé. Elle était, sur ce point, en contradiction avec l’esprit d’un siècle qui découvrait avec émerveillement la fascination de la vitesse et du mouvement. Les photographies successives Pragmatique, le XIXe siècle a permis le formidable développement des sciences expérimentales. Dans une société où la machine jouait un rôle de plus en plus prépondérant, l’étude attentive du mouvement animal apporta de précieux renseignements. Cependant, il pouvait arriver que la recherche expérimentale contredît l’observation directe. Le physiologiste ÉtienneJules Marey avait étudié la course du cheval à l’aide de la méthode graphique : une poire en caoutchouc placée sous chaque sabot était reliée pneumatiquement à un stylet graveur. Le résultat obtenu provoqua quelques surprises dans les milieux hippiques. Il s’opposait à la vision des connaisseurs traditionnellement entretenue par plusieurs générations de peintres animaliers. L’affaire fit grand bruit, si bien qu’aux États-Unis Leland Stanford, le riche gouverneur de Californie également grand amateur de chevaux, demanda au photographe Eadweard Muybridge de vérifier les résultats de l’analyse graphique grâce à la photographie. Muybridge s’aperçut que des photographies isolées étaient insuffisantes pour rendre compte de mouvements complexes.
Pour enregistrer des images successives et rapprochées dans le temps, il eut l’idée d’utiliser une batterie d’appareils déclenchés par le cheval luimême tout au long de sa course grâce à des fils tendus en travers de la piste. À l’époque (1878), une telle opération était plus facile à concevoir qu’à réaliser. Il fallut les moyens financiers de Stanford joints au talent de photographe de Muybridge pour en venir à bout. L’expérience fut doublement concluante : elle confirmait les résultats de l’analyse graphique de Marey et elle convainquit celui-ci d’utiliser la photographie pour l’étude de la locomotion animale. Marey perfectionna le dispositif de Muybridge en remplaçant les multiples appareils du photographe américain (12 à 24) par un appareil unique équipé d’un seul objectif, derrière lequel la surface sensible se déplaçait par saccades entre les photographies successives. En 1882, il mit au point le fusil photographique, arme pacifique qui enregistrait douze images sur une plaque ronde, et surtout, en 1888, il inevnta le chronophotographe sur bande mobile, qui utilisait une bande de papier sensibilisé, plus tard remplacée par une bande pelliculaire. Avec ce dernier appareil, Marey avait inventé la caméra de prise de vues, à une nuance près toutefois : la bande sensible ne comportait pas de perforations et les photographies successives s’y inscrivaient de façon irrégulière. Le défaut d’équidistance était sans importance pour Marey, qui s’intéressait uniquement à l’analyse du mouvement, mais il rendait impossible toute synthèse, à moins de découpages manuels, de recalages et de collages fastidieux. Thomas Alva Edison, l’industriel de l’invention, connaissait bien Marey, qui l’avait tenu au courant de ses recherches lors de leur rencontre à l’Exposition universelle de Paris, en 1889. Le déclic eut lieu. De retour à son laboratoire de West Orange, Edison définit le « film » au sens moderne du terme : un ruban transparent, perforé et recouvert d’une émulsion photographique. Le matériau lui fut fourni par la toute récente pellicule Kodak et l’idée lui en avait été inspirée par la bande sensible du chronophotographe de Marey et par le ruban perforé du télégraphe automatique qu’il avait lui-même contribué à perfectionner. Au cours des années 1891 et 1892, il mit au point avec son collaborateur, William K. L. Dickson, un appareil de prise de vues, le Kinetograph, qui utilisait un mode d’entraînement saccadé. L’analyse photographique d’un mouvement
de quelque durée avec un espacement régulier des images était désormais possible. Il restait néanmoins à régler le problème de la synthèse de ces images sur écran. Des jouets optiques au Cinématographe Dès 1833, un modeste jouet de salon, le Phénakistiscope, mis au point par le physicien belge Joseph Plateau, permit pour la première fois de réaliser la synthèse artificielle du mouvement. En faisant tourner rapidement, autour de son axe, un disque fenêtré et en observant à travers les fentes une série de dessins disposés en couronne au verso et réfléchis dans un miroir, on obtenait l’illusion du mouvement. Le phénomène de la persistance optique enchaînait les perceptions, fixes en raison de l’étroitesse des fentes, pour donner le sentiment d’une vision continue. Le Phénakistiscope fut amélioré et l’on vit surgir d’autres appareils construits sur le même principe (le Zootrope de Horner, 1834) ou sur des principes voisins (le Praxinoscope d’Émile Reynaud, 1877). Le même Reynaud porta ce genre d’appareils, qui faisait l’économie de la persistance optique, à un très haut degré de perfectionnement. Son Théâtre optique (1889) permit la projection sur grand écran de spectacles dessinés d’une excellente facture, Les Pantomimes lumineuses, qui furent présentés au musée Grévin entre 1892 et 1900. La machinerie trop complexe de Reynaud et son maniement délicat furent emportés par la vogue triomphante des projections de photographies animées. Une série de dessins décomposant un mouvement pouvait se transformer en un dessin animé, une série de photographies successives pouvait donc également devenir une photographie animée. Muybridge et Marey ont ainsi utilisé un Zootrope, ou un appareil dérivé permettant la projection, pour vérifier par la synthèse l’exactitude de l’analyse. Il leur fallait pour cela procéder au laborieux découpage et calage de chaque épreuve. Cette servitude fut évitée à Edison grâce au parfait repérage des photographies successives obtenu par les perforations du film. Edison détenait théoriquement la solution de la synthèse de ces photographies sur un écran. Mais le Sorcier de West Orange souhaitait exploiter les images animées comme il avait exploité les sons du Phonographe, sous la forme d’une machine à sous. Le Kinetoscope, qu’il mit au point entre 1891 et 1894, était une caisse en bois sur laquelle se penchait un spectateur unique qui observait directement
l’image à travers un oculaire grossissant. Le film se déroulait de façon continue. Ce choix imposait un temps d’obturation très bref. La faible lumière ainsi délivrée rendait la projection impossible. La stratégie commerciale des Lumière fut différente. À la tête d’une société dont la fortune reposait sur la photographie d’amateurs, Louis Lumière créa un appareil simple et à la portée de tous : le Cinématographe (1895). Tirant parti des travaux de ses prédécesseurs – le chronophotographe de Marey, le film d’Edison –, Lumière réussit enfin, grâce au défilement intermittent du film, la projection sur un écran d’une photographie animée d’une certaine durée (environ 50 secondes). Si nous retenons cette définition technique du cinéma, Lumière est bien arrivé le premier. La projection publique du 22 mars 1895 devance en effet toutes celles de ses nombreux concurrents : Eugène Augustin Lauste et les frères Latham à New York, Thomas Armat et Charles Francis Jenkins à Atlanta, Georges Demeny et Henri Joly à Paris, Max Skladanowsky à Berlin, Robert William Paul et Birt Acres à Londres, Wilhelm Pacht à Copenhague, etc. Seul Jean-Aymé Le Roy le précède d’un mois avec son Marvelous Cinematographe. Mais les historiens américains du précinéma mettent en doute la véracité de la projection organisée à Clinton (New Jersey), dont les traces semblent peu sérieuses. Face au succès du Cinématographe, Edison dut se résoudre à projeter lui aussi ses images. Dès le début de 1896, une lutte s’engagea sur le marché mondial entre le Vitascope, lancé par l’inventeur américain, et l’appareil Lumière, tous deux rejoints par une multitude de concurrents de moindre envergure. Tandis que Lumière envoyait ses opérateurs à travers le monde, Pathé et Gaumont jetaient les bases d’une industrie. Leur production alimentait principalement la clientèle des forains. Le cinéma rencontrait son premier public au cours d’une vie errante, dans les cafés, sur les foires et les marchés. Ferdinand Zecca, Alice Guy et Georges Méliès amorçaient leur carrière de metteurs en scène. Le premier débat de fond engagé par le cinéma mettait bien face à face Lumière et Méliès, mais il ne s’est pas posé dans les termes que l’on retient habituellement : le documentaire contre la mise en scène. Lumière était aussi metteur en scène, et pas seulement dans ses bandes de « fiction » ; et Méliès réalisait – à ses débuts, du moins – des vues documentaires.
Les deux pionniers s’opposaient donc sur un autre terrain : l’un poursuivait le rêve d’une reproduction totalisante des apparences du réel, le trompe-l’œil absolu, qui n’excluait pas la mise en scène ; l’autre était à la recherche d’un fantastique spectaculaire accrédité par le réalisme des photographies animées. La préhistoire du cinéma s’achevait, son histoire allait pouvoir commencer. Les photographies animées deviendront bientôt une « écriture de lumière », le langage de notre temps. VINCENT PINEL
Paris – En 1908, Émile Cohl invente le dessin animé C’est au Club des hydropathes qu’Émile Cohl rencontre ses confrères qui, comme lui, publient leurs œuvres dans le magazine satirique Le Chat noir. Il a la réputation d’être l’un des meilleurs photographes de la Gaumont et ses caricatures font merveille : autant d’atouts qu’il va utiliser dans le dessin d’animation. Ses lignes simples se prêtent au mieux à une adaptation sur film. Il dessine en noir sur fond blanc et refait à chaque image le même décor. Avec Fantasmagorie, Cohl fabrique 2 000 images pour un film de 2 minutes. Bientôt, il enchaîne sur une série de courtsmétrages, avec le maigre Fantoche comme héros. Le génial inventeur ouvre la voie du dessin animé aux illustrateurs de contes ou de pamphlets.
Deux plans d’un dessin animé d’Émile Cohl.
De nouvelles images pour le cinéma à venir Le cinéma, tout en voulant rester le septième art, lorgne vers la technique afin de varier ses effets. L’image électronique a constitué une de ses plus grandes révolutions. Elle résulte de la traduction, en termes d’impulsions électriques, des intensités lumineuses produites par les éléments d’une image. L’image de synthèse, dérivée des procédés employés dans les méthodes de simulation militaires et scientifiques, s’adapte à l’audiovisuel. Discrètement, elle se retrouve dans les génériques des émissions télévisées, dans les dessins animés. Avec la mise au point par les usines Lucas, aux États-Unis, de prototypes comme le Pixar et l’Edidroïd, elle s’intègre dans le paysage cinématographique. Dans La Guerre des étoiles, comme dans la série des Star Trek, il devient impossible de distinguer l’image réelle de la synthétique. Tron est par ailleurs le premier longmétrage à utiliser l’informatique dans ses trucages. Pas de maquettes pour ce film de science-fiction, mais un procédé de simulation digitale en trois dimensions. Un objet est dessiné sous trois angles différents : de côté, de face, de dessus. Ensuite, les dessins sont programmés par un ordinateur qui analyse l’objet. Il peut ainsi être mis en scène dans l’espace, en perspective, par un écran de contrôle. Une information différente d’intensité et de ton donnée à chaque point de lumière qui compose l’image apporte à l’objet sa couleur et sa texture. Plus de 15 minutes du film sont ainsi réalisées sans intervention humaine et 80 % des décors sont peints par ordinateur. David Cronenberg, lui, a réussi un exploit dans le domaine du trucage. Pour rendre les scènes où intervenaient ensemble les jumeaux de Fauxsemblants (joués par le seul Jeremy Irons) crédibles et vivantes, il a utilisé le procédé du Motion Control. Il filmait avec une caméra programmable par ordinateur, appliquant un cache à l’objectif dès les prises de vues. Il lui suffisait ensuite de reprendre la pellicule partiellement impressionnée et, grâce à un contre-cache électronique, il pouvait compléter l’image.
Dernier-né des effets spéciaux créés par ordinateur : le Morphing. Cette technique permet de bien étranges métamorphoses : des voitures se transforment en tigres, des visages vieillissent de trente ans en quelques secondes… Grâce à des techniques sophistiquées d’analyse des images, puis de traitement par ordinateur, la pellicule peut se manipuler à l’infini tout en gardant sa qualité. On fait traiter l’image d’une pellicule point par point par un scanner. L’ordinateur affecte à chacun des points un code informatique et l’image peut être manipulée et inscrite sur une nouvelle pellicule. Le cinéma ne va-t-il pas remplacer ses acteurs par leur apparence synthétisée ? Larry Ellin, l’un des créateurs de Tron, est formel et rassurant : « Il est impossible de parvenir à une animation satisfaisante. Lorsqu’il s’agit de mettre des personnages en scène par ordinateur, les mouvements de mains sont infaisables. »
SUR LE PETIT ÉCRAN
1934 Un émule du chat Felix, d’Otto Messmer, met au point une série d’expériences sur un nouveau moyen de communication : la télévision.
3 septembre 1939 Europe À la déclaration de guerre, la télévision française cesse d’émettre. À Londres, la dernière émission de la BBC est un dessin animé, Mickey Mouse.
5 février 1957 Belgique – Tintin à la télé ! Les aventures du jeune héros de Hergé, le reporter Tintin, et de ses amis Milou, Haddock et les Dupont(d) viennent de s’animer sur les petits écrans des téléviseurs belges et français. Les images sont réalisées à Bruxelles par le studio Belvision, et le son à Paris, dans les locaux de la RTF. Un épisode de l’adaptation de Coke en stock est proposé chaque jeudi aprèsmidi, avec un « commentaire dialogué » de Jean Nohain. En tout, pour cette adaptation, six épisodes sont prévus.
16 octobre 1957 Monaco Télé-Monte-Carlo propose Histoire du dessin animé, série conçue par Walt Disney.
5 novembre 1961 Paris – Pierre Tchernia devient L’Ami public numéro un des Français Pierre Tchernia nous fait entrer dans le monde merveilleux de Walt Disney avec L’Ami public numéro un. L’animateur, né en 1928 (la même année que Mickey), avoue avoir appris à lire six ans plus tard pour dévorer le tout premier numéro du Journal de Mickey ! Il est donc tout à fait dans son élément pour présenter le grand maître du dessin animé américain. Quelques extraits de films produits par les studios Disney sont proposés entre des dessins animés parfois inédits en France, sans oublier les grands classiques comme Blanche Neige et les Sept nains, le premier longmétrage sonore et en couleurs.
16 septembre 1967 France – Les aventures de Tanguy et Laverdure, les Chevaliers du ciel Ces deux pilotes de l’armée de l’air ont déjà captivé tous les lecteurs de bandes dessinées. Imaginées par Jean-Michel Charlier et mises en dessin par Jijé, leurs aventures ont trouvé une suite logique et attendue à la télévision. Michel Tanguy et Ernest Laverdure sont deux pilotes de l’armée de l’air, aussi différents qu’ils sont complémentaires et amis. Au sérieux de Tanguy, Laverdure oppose une loufoquerie et un esprit gaffeur qui le rendent souvent bien plus sympathique que son alter ego. Espions, truands, complots, tous les ingrédients de l’aventure sont réunis dans les épisodes de ce feuilleton réalisé par François Villiers.
29 avril 1968 France – Les Shadoks divisent la France Ces étranges bestioles sont au centre d’un débat qui divise les Français. Selon un sondage, les inconditionnels et les opposants sont à égalité lorsqu’on pose la question : « Pour ou contre Les Shadoks ? » Ce dessin animé de trois minutes, réalisé par René Borg, et diffusé chaque soir à 20 h 30 sur les petits écrans, ne manque pas de surprendre par une originalité qui contraste avec les programmes proposés d’ordinaire aux téléspectateurs. Créée par Jacques Rouxel, et réalisée à partir de croquis que certains qualifient de « particulièrement sommaires », cette série raconte le combat sans merci qui oppose des créatures aux longues pattes et aux dents acérées, particulièrement stupides et dont la mission est de pomper sans cesse, aux Gibis, habitants une planète voisine. L’auteur, passionné de pataphysique, est allé à fond dans le délire et l’absurde. « Les Français ne sont pas encore très habitués à ce style », dit-il, pour tenter d’expliquer une polémique dont il est le premier surpris. En revanche, Claude Piéplu fait l’unanimité. Ce comédien, qui prête sa voix au récitant, est devenu une vedette depuis le début de cette série, voici près de deux mois. « Je reçois plusieurs offres par jour pour la scène et le cinéma, avoue-t-il. Je les examine toutes. »
Présentation des Shadoks, dessin animé en cinquante-deux épisodes, texte dit par Claude Piéplu.
11 septembre 1972 Décès Max Fleischer, pionnier américain du dessin animé, créateur de Betty Boop et Popeye.
2 octobre 1974 France La famille des Barbapapa est inventée le 19 mai 1970 par Annette Tison et Talus Taylor. Elle paraît en 1974 avec 45 épisodes de 5 minutes sur la première chaîne de l’ORTF, puis elle sera reprise par les plus grandes chaînes de la télévision. Les enfants peuvent donc découvrir les aventures de Barbapapa (le père), Barbamama (la mère) ainsi que de leurs 7 enfants : Barbala (la chanteuse), Barbibul (l’inventeur), Barbabelle (la coquette), Barbidou (le copain des animaux), Barbotine (l’intellectuelle), Barbouille (l’artiste peintre) et enfin Barbidur (l’enfant fort). Ils ont également la capacité de se transformer en n’importe quels objets de leur choix et chacun à sa propre couleur pour être facilement identifiable par les enfants.
1978 Planète Dorothée « Il traverse tout l’univers aussi vite que la lumière. Qui est-il ? D’où vient-il ? Formidable robot des temps nouveaux. » Malgré les envoûtantes paroles du générique chantées par Noam, l’arrivée de Goldorak en France fait scandale. À tel point que les cameramen de Récré A2 ont même menacé de faire grève se souvient Dorothée…
3 juillet 1978 Paris – Goldorak : deux mois de test l’été sur Antenne 2 Jacqueline Joubert, responsable du département jeunesse d’Antenne 2, profite de l’été pour essayer une nouvelle formule, « Récré A2 ». À côté d’une animatrice qui ne devrait pas rester longtemps inconnue – elle s’appelle Dorothée –, ce programme présente un nouveau dessin animé japonais, Goldorak. La série vient du Japon et sera diffusée à raison de deux épisodes par semaine, à titre de test. Jacqueline Joubert, la directrice des programmes jeunesse d’Antenne 2, en a pris la décision, après avoir longuement hésité. Elle croit en ce projet mais n’est pas certaine que ce héros au service du bien et ces robots qui ne cessent d’exploser, touchent le public des 6 à 14 ans dont elle est en charge. Elle avait été séduite par le sujet et l’animation mais craignait que ces images futuristes, où les explosions se multiplient, ne touchent pas les enfants. Ces combats aériens entre robots géants ne font en fait que renouveler le vieux schéma des duels médiévaux : les armes ont changé, les lasers et les missiles ont remplacé les épées. Mais les parents s’inquiètent de tant de violence. « Et alors ?, réplique Jacqueline Joubert. Les rapports humains sont basés sur la force. Pourquoi le cacher aux enfants ? »
Goldorak, un robot venu de l’espace, mais aussi du Japon.
18 septembre 1978 Deux nouvelles héroïnes Personne n’a oublié cette petite abeille qui, en compagnie de son ami Willy, parcourt la nature à la découverte de ses merveilles. Une série d’éveil extrêmement populaire, fruit d’une coopération austro-nippone et adaptation d’un roman allemand de 1912 : Maya l’abeille et ses aventures de Waldemar Bonsels. « Comme dans tous les pays, on s’amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils… » Quelques jours seulement après sa première diffusion, les paroles du générique de Candy sont sur les lèvres de toutes les petites filles. Il faut dire que l’histoire de cette orpheline recueillie bébé par Sœur Maria et Mademoiselle Pony a de quoi séduire : comédie, romantisme, drames en tous genres vont ainsi rythmer les 115 épisodes de la série. Une longue aventure au terme de laquelle Candy, aidée par ses amis, découvrira l’identité de son prince des collines.
Octobre 1978 La révolution Goldorak Testé discrètement pendant l’été 1978 sur Antenne 2, Goldorak poursuit, à la rentrée, ses aventures dans Récré A2. L’histoire extrêmement novatrice de ce robot géant piloté par Actarus, prince héritier d’Euphor, qui lutte contre l’invasion de la planète Bleue par les forces de Véga, installées sur le Camp de la Lune noire, a immédiatement touché le public. Dans les cours de récréation, on parle beaucoup d’Actarus, de ses alliés (le professeur Procion, Alcor, Vénusia) et ennemis (le grand Stratéguerre, Minos, les redoutables robots de guerre appelés Golgoths) mais aussi de toutes les fabuleuses armes de Goldorak (astérohaches, cornofulgures, rétrolaser, etc.). Longtemps décriée, cette série était un pari risqué pour Jacqueline Joubert qui craignait que son public ne soit pas séduit par ce dessin animé quelque peu innovant. C’est exactement le contraire qui s’est produit. Du côté des adultes, les critiques ne manquent pas. Certains reprochent à cette histoire d’accorder autant d’importance aux méchants et aux bons.
Septembre 1979 La bataille des planètes Incorruptibles, inséparables, invincibles. Ils sont cinq orphelins, unis comme les doigts d’une main : Marc, leur commandant, Thierry, l’intrépide second, Princesse, experte en mécanique, Kipo, le petit frère du groupe, et Allumette, le bon vivant. Élevés à l’école des ninjas, ils possèdent tous des facultés physiques et mentales hors du commun. Ensemble, ils forment le groupe d’intervention G. À eux de lutter, à bord du Phénix, contre l’invasion des troupes extraterrestres du redoutable Zoltar. Une nouvelle série japonaise qui, avant d’arriver sur les écrans de TFI pour concurrencer les aventures d’Actarus et d’Albator, a préalablement été revue et corrigée par les Américains pour « occidentaliser » son contenu – suppression des bagarres les plus violentes et des petites culottes, introduction du robot 7 Zark 7 pour boucher les trous – et aussi lui donner un côté Star Wars.
TF1 lance un nouveau dessin animé, La Bataille des planètes, pour concurrencer Goldorak, qui a eu un grand succès sur Antenne 2.
1980 France – C’est l’Amérique Voici enfin racontés en dessin animé les aventures de l’inoubliable héros de Mark Twain. Dans cette version très humoristique, les enfants suivent avec bonheur les 400 coups de l’espiègle Tom Sawyer et découvrent son petit monde : la sévère tante Polly, son jeune frère Cid et sa cousine Mary, l’instituteur M. Dobbins, grand adepte du châtiment corporel, la douce Becky, qui fait chavirer les cœurs, et bien sûr Huckleberry Finn, le meilleur ami dont tout le monde rêve, ou le terrifiant Joe l’Indien dont la seule apparition à l’écran traumatise bien des enfants…
7 janvier 1980 Le corsaire de l’espace sur Antenne 2 2980 : le monde tel que nous le connaissons n’existe plus. Les humains sont réduits à l’esclavage par une race extraterrestre : les sylvidres. Ce sont désormais ces femmes sylphides et végétales, conduites par leur reine Sylvidra, qui président aux destinées de la Terre. Le seul espoir de l’humanité réside alors dans Albator, le corsaire de l’espace… Grâce au charisme du ténébreux capitaine, aux intrigues assez élaborées pour l’époque mais aussi au générique signé Charden et Didier Barbelivien, cette nouvelle série de science-fiction va, après Goldorak, fasciner petits et grands.
22 mars 1980 Paris – Albator : un vrai disque pirate Albator, le corsaire de l’Espace, vedette depuis deux ans de l’émission de télévision de Dorothée, Récré A2 diffusée le mercredi après-midi, est maintenant une tête d’affiche du Hit-Parade. Le 45 tours où figure la chanson générique de la série, enregistrée en français par Jean-Pierre Savelli, se retrouve en tête des ventes de disques. Ce dessin animé, au héros aussi courageux que solitaire, marquera sans doute l’histoire du petit écran. Chacun reconnaît la qualité de l’animation de Leiji Matsumoto, et la construction très habile des scénarios. De plus, on s’accorde à dire qu’il est rare de voir une série de science-fiction, dont les personnages sont tellement humains qu’ils en deviennent très attachants. Pendant 42 épisodes, tournés au Japon en 1978, on suit passionnément le combat sans merci mené par Albator, contre les Sylvidres, des femmes végétales, dirigées par Sylvidra, dont le but suprême est de dominer l’univers en général, et la Terre en particulier. S’il mène cette bataille, c’est pour tenir la promesse qu’il a faite à Tochiro, son meilleur ami : élever Stellie, sa fille, sur une planète libre la Terre. Tochiro est le créateur de L’Atlantis, le vaisseau de l’espace d’Albator, une arme suprême dans la lutte de notre pirate contre ses implacables ennemis.
Albator, le héros de l’espace, sauve la terre.
7 janvier 1981 Il n’est pas de notre galaxie Au fin fond de l’Univers, à des années et des années-lumière de la Terre, veille celui que le gouvernement intersidéral appelle quand il n’est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, quand il ne reste plus aucun espoir : le capitaine Flam ! C’est accompagné de ce générique mémorable, chanté et composé par Jean-Jacques Debout, que se dresse pour la première fois l’imposante stature du capitaine Flam, l’un des plus célèbres héros des années 80, rivalisant avec Albator, Goldorak ou Cobra. Inspiré du Captain Future, un personnage de science-fiction créé par l’écrivain Edmond Hamilton en 1940, « ce grand aventurier à la crinière rousse » (dixit son créateur) a juré de faire le bien en mémoire de ses parents assassinés. À bord de son vaisseau, le Cyberlabe, il est accompagné dans ses missions par une incroyable équipe : les trois êtres qui l’ont élevé – Grag, le robot nucléaire, Mala, l’androïde qui peut se transformer en n’importe quoi, et le professeur Simon, dont il ne reste plus que le cerveau – mais aussi les adorables créatures Limaye et Frégolo ainsi qu’une poignée d’humains – la douce Joan, le colonel Ezla Grani et le jeune Ken Scott, entre autres.
Crée en 1940, aux États-Unis, le Capitaine Flam est devenu le héros d’une série de dessins animés japonais tournés voici quatre ans. Ils sont diffusés dans plusieurs pays, parmi lesquels la France. Le générique est considéré comme un morceau d’anthologie et la chanson, signée JeanJacques Debout, est déjà un classique.
3 octobre 1981 Paris – Ulysse 31 : Odyssée de l’Espace La guerre des dessins animés de science-fiction continue. Pour tenter de faire mieux que Goldorak, trois jeunes français, Bernard Deyriès, Jean Chalopin et Nina Wolmark ont créé Ulysse 31. Les aventures de ce personnage, inspiré par celui de L’Iliade et L’Odyssée, ont une différence de taille avec ce héros de l’Antiquité : ces aventures se déroulent au XXXIe siècle et dans l’espace. À bord de l’Odyseus, Ulysse quitte la base de Troie pour rejoindre la Terre quand son jeune fils, Télémaque, est kidnappé par un cyclope. En le libérant, Ulysse déchaîne la colère de Zeus et « quiconque ose défier la puissance de Zeus doit être puni ». Condamné à errer dans le royaume d’Hadès, seul avec Télémaque et la jeune Thémis – les adultes de l’équipage, frappés d’une malédiction, sont suspendus dans le coma – et l’infatigable robot Nono, Ulysse devra déjouer les pièges de l’Olympe et affronter tous les dangers de la mythologie grecque revus façon S.-F. : le Sphinx, les sirènes, Circé la magicienne, le Minotaure, etc. Un concept audacieux dont les épisodes quotidiens de 5 minutes attirent de plus en plus d’enfants chaque soir. De plus, pour des questions de coûts, les films sont réalisés au Japon. En revanche, la conception des personnages, l’écriture des histoires, la création des décors et les dessins sont totalement réalisés en France. La série, est composée de cent cinquante épisodes de cinq minutes, diffusés chaque soir sur FR3, juste avant vingt heures et doit durer vingt-six semaines…
Chaque minute a coûté 32 000 F.
17 février 1982 France Triste à souhait, cette adaptation du célèbre roman d’Hector Malot n’a pas fini de faire pleurer dans les chaumières. Dans une ambiance extrêmement sombre – accentuée par de nombreux arrêts sur image –, on y suit le long combat que même Remi contre le destin. Vendu par celui qu’il croyait être son père, il se retrouve à apprendre le métier de comédien ambulant sous la protection de Vitalis et des animaux de sa troupe – les chiens Copi, Zerbino et Dolce et un adorable singe-savant, Joli cœur. Grâce à eux, mais à aussi Madame Margerin, à son fils handicapés Arthur ou encore à son ami Matthia, il pourra résoudre les mystères de son origine. Une série restée dans les mémoires grâce à quelques passages très émouvants : la mort, en pleine rue, de Jolie cœur devant son public, le sacrifice des chiens Zerbino et Dolce dévorés par les loups, l’arrestation de Vitalis, etc.
Rémi sans famille.
3 octobre 1982 Belgique – Les Schtroumpfs, dessin animé de la RTBF Première francophone en Europe : la RTBF diffuse Les Schtroumpfs. Ce feuilleton en dessin animé a été réalisé à Los Angeles à partir des albums du dessinateur belge Peyo. Il arrive après une année de succès aux ÉtatsUnis où les figurines, des petits gnomes bleus à bonnet blanc, ont enthousiasmé les kids. Pour monter la coproduction des Smurfs, il a fallu deux ans de négociations entre la société belge SFPP, la chaîne américaine NBC et enfin le studio Hanna-Barbera. Plus de 45 chaînes de télévision dans le monde ont déjà signé pour diffuser les aventures de ces petits hommes bleus.
Peyo, le créateur de la bande dessinée, face à l’un de ses personnages.
28 septembre 1983 Enfants du soleil Dans Les Mystérieuses Cités d’or, Esteban est un jeune Espagnol orphelin parti à l’aventure aux côtés de Mendoza, son tuteur, de Gaspard et de Gomez. Zia, qui porte, comme lui, un énigmatique médaillon, est une Inca arrachée à son peuple. Quant à Tao, le génial espiègle du groupe, c’est le dernier descendant de l’empire de Mû. Tous trois vont rapidement devenir les idoles des jeunes.
6 janvier 1984 France – Maîtres de l’univers « Par le pouvoir du crâne ancestral, je détiens la force toute puissante. » C’est grâce à cette formule que le timide prince Adam d’Eternia se transforme en Musclor. Avec la sorcière, le maître d’armes et Orko, les seuls qui connaissent son secret, il peut défendre le château des Ombres contre Skeletor et les forces du mal. La série débarque en France à l’antenne de Récré A2 le 6 janvier 1984 : elle va devenir une série culte des 80’s. Et d’abord grâce à de magnifiques et très nombreuses figurines Mattel et d’innombrables produits dérivés. Le succès est tel que les 130 épisodes de la série sont même prolongés par un film live ainsi qu’un spin-off de qualité, She-Ra, diffusé en France à partir de 1986. Comme son cousin Musclor, Andora peut se transformer en brandissant son épée et en prononçant la fameuse formule : « Par le pouvoir du crâne ancestral… » Elle devient alors la princesse She-Ra, chef de la résistance armée contre le maléfique Hordack et ses troupes.
11 avril 1984 France – Gigi En compagnie de ses compagnons fétiches – Sinbook le chien, Chacha le singe et Pilpil le canari -, la petite Gigi a été envoyée sur terre par ses parents, les souverains de Fenarinarsa, pour faire le bien. C’est seulement après 46 bonnes actions qu’elle pourra retourner chez elle. Pour l’aider, elle possède un pendentif magique qui lui permet à tout moment de se transformer en jeune femme. Une série pour les petites filles qui inaugure la lignée des magicals girls (Creamy, Emi magique, Sailor Moon, Sakura, etc.).
26 janvier 1985 La France a son Disney Channel sur FR3 Désormais, tous les samedis à partir de 20 h 05, les petits et les grands pourront retrouver tous les héros des productions Walt Disney. Sous l’impulsion de Gérard Jourd’hui, FR3 a négocié des accords avec la chaîne câblée Disney Channel pour piocher dans son fonds inépuisable de séries et dessins animés. Ainsi, le comédien Jean Rochefort présente ce soir Les Aventures de Winnie l’ourson et des dessins animés des années 30, inédits en France.
20 février 1985 Homme ou machine ? C’est la question que des milliers d’enfants se sont posée en découvrant les premières aventures de ce héros d’un genre nouveau. Familier – et pour cause ! le dessinateur s’est inspiré de Jean-Paul Belmondo pour son visage –, Cobra possède en effet une faculté hors du commun : à tout moment, son bras gauche peut se transformer en un canon aux tirs dévastateurs. Armé de ce « rayon delta », le corsaire de l’espace parcourt la galaxie à la recherche d’un mystérieux trésor dont la carte est tatouée sur le dos de splendides femmes.
9 septembre 1985 Jayce et les conquérants de la lumière Jayce n’a qu’un seul but : retrouver son père, Audric, et détruire les Monstroplantes, ces créatures mi-végétales, mi-robots, que ce dernier a créées accidentellement. Pour cela, il pourra compter sur sa bague magique mais aussi sur l’équipage du vaisseau La Gloire de l’Univers : Herk, un contrebandier au grand cœur, le sage Gillian, Flora et son poisson volant Brock, ou encore Oon le robot écuyer. Ensemble, ils forment la Force Lumière.
17 septembre 1985 Les Mondes engloutis Le Chagma se meurt. Pour tenter de sauver leur soleil, les Arkadiens, réfugiés au centre de la Terre, créent Arkana et l’envoient à la surface : à bord du Shag-Shag, accompagnée des inséparables Bic et Bac, un long voyage l’attend. Elle y croisera deux humains, Bob et Rebecca, le mystérieux Spartacus mais aussi toute une horde de pirates lancée à ses trousses.
2 octobre 1985 Clémentine À la suite d’un accident d’avion provoqué par le démon Malmoth, la jeune Clémentine est clouée dans un fauteuil roulant. Mais grâce à la fée Héméra, qui lui permet de parcourir le monde dans sa bulle bleue, elle pourra terrasser ce démon et recouvrer l’usage de ses jambes, aidée en cela par son fidèle et espiègle Hélice, un chat qui parle !
1986 Pierrot, ses amis et la vie Après Il était une fois… l’homme et Il était une fois… l’espace, voici Il était une fois… la vie. Cette série télévisée de vingt-six dessins animés de 25 minutes, signée Albert Barillé, devrait être déclarée d’utilité publique. Elle permet aux enfants de mieux comprendre le fonctionnement et les différentes transformations du corps humain. Les explications se trouvent facilitées par la présence de personnages récurrents, Pierrot et ses amis, symbolisant diverses parties du corps humain. Produite en France, cette série a été réalisée en collaboration avec une dizaine d’autres pays.
4 janvier 1986
Astro le petit robot, dessin animé d’Osamu Tezuka, fait son apparition sur TF1. Futurapolis est le cadre des aventures d’Astro.
8 septembre 1986 Lady Oscar France, XVIIIe siècle. Le général de Jarjayes est désemparé. Sa femme vient de donner naissance à leur sixième fille. Qu’importe, c’est décidé, il l’élèvera comme un homme et fera de cet enfant son successeur pour protéger la famille régnante… Quelques années plus tard, c’est chose faite, et celle que l’on appelle Oscar François est désormais capitaine de la garde royale. À sa charge de veiller sur la nouvelle reine, épouse de Louis XVI, Marie-Antoinette, qui arrive d’Autriche. Une mission difficile et délicate qui la conduira des perfidies de la Cour aux soubresauts de la Révolution française.
10 septembre 1986 France – Place aux filles : Cette rentrée, trois types d’héroïnes très différentes font leur apparition. Créé par Hasbro, qui voulait concurrencer Mattel et ses célèbres Barbies, ce dessin animé accompagne la sortie de poupées mannequins d’un genre nouveau, résolument dans l’air du temps, aux couleurs des eighties. Il raconte les difficultés d’une jeune orpheline, Jessica, qui vient d’hériter d’une maison de disques très convoitée. Pour maintenir son indépendance, elle devra faire appel à l’ordinateur inventé par son père, Synergie, et revêtir une identité secrète, Jem. Avec les autres membres de son groupe, les Hologrammes, elle pourra alors affronter les redoutables Misfits.
Jem et les hologrammes : © 1985 – 1988 Hasbro/Sunbow Productions.
20 septembre 1986 Signé Cat’s eye Elles s’appellent Tam, Alex et Silia. Le jour, ces trois sœurs tiennent un salon de thé, le Cat’s Eyes, semblant mener une vie tranquille. La nuit, en revanche, elles enfilent leur costume et sillonnent les plus grands musées pour voler un à un les tableaux d’un peintre allemand. Elles espèrent ainsi découvrir les secrets de leur auteur, c’est-à-dire leur père, mystérieusement disparu. Une quête qui les conduira plusieurs fois à affronter les forces de police du tonitruant commissaire Bruno, et notamment l’un de ses inspecteurs, Quentin Chapuis, qui n’est autre que le fiancé de Tam !
26 octobre 1986 Chine Mickey Mouse et Donald Duck font leur entrée à la télévision chinoise.
Janvier 1988 France – Les autres programmes jeunesse MASK – Le groupe d’intervention spécial, M.A.S.K. (Mobile Armored Strike Kommand), lutte contre une organisation criminelle nommée V.E.N.O.M. Ces deux agences s’affrontent à l’aide de véhicules transformables.
MASK © 1985 Deyrès, Bianchi/DIC.
Chapi Chapo
Denver, le dernier dinosaure – Un groupe d’adolescents découvre dans un terrain vague un œuf de dinosaure. Une fois éclos, ils le nommeront Denver et feront tout pour le garder.
Denver, le dernier dinosaure © 1988 Keefe/World Event Prod. – Calico Prod. – France 3.
Boumbo – Un petit garçon nommé Ken est accompagné d’une voiture jaune nommée Boumbo et d’un chien blanc, Monsieur. Tous les trois partent à la recherche des parents de Ken.
Boumbo © Nippon Animation/NHK.
Bravestarr – Un marshall nommé Bravestarr doit lutter contre des bandits qui convoitent un minerai précieux : le Kerium. Mais dans cette tâche, il est aidé de son mentor, le vieux Shaman, d’un barman moustachu, Handle Bar, du juge JB et surtout de son cheval.
Bravestarr © Tataranowicz/Filmation.
Les Minipouss – Les Minipouss sont une famille qui vit clandestinement dans les cloisons de la maison de la famille Legrand. Quand on est petit, tout devient dangereux !
Les Petits Malins – Patty, une jeune lapine doit déménager. Dans ce nouveau village, elle fait la connaissance de Bobby, un ourson qui n’aime pas trop l’école. Tous les deux, ils devront contrecarrer les plans du loup Guéguère.
L’Île au trésor – Jim et sa mère tiennent une auberge. Un jour, un étrange jeune homme souhaite réserver une chambre. Il souhaite qu’on le nomme Capitaine. Au fil des jours, Jim est de plus en plus intrigué par cet homme et surtout par ce coffre-fort qui chérit. Que peut-il donc contenir ?
Calimero – Calimero est un jeune poussin avec qui la vie n’a pas été tendre. En effet, dès sa naissance, sa mère le rejette car il est noir. Véritable vilain petit canard, il semble provoquer les catastrophes bien malgré lui.
Septembre 1988 Une nouvelle vague de dessins animés Un an après la création du Club Dorothée, de nombreuses nouveautés arrivent ce mois-ci sur les écrans. À l’image de Goldorak et de Candy, ils vont marquer les esprits. Frappés par le succès toujours croissant des séries « made in Japan », et notamment celles diffusées par La Cinq, les programmateurs de TF1 ont rapporté de l’archipel des titres chocs, qui montrent un ton résolument neuf dans le monde de l’animation. D’abord, ils ne s’adressent plus seulement aux jeunes enfants mais aussi aux adolescents. D’où des thématiques différentes. Ensuite, ils sont le fruit d’une nouvelle génération d’auteurs en phase avec leur époque et sont, à ce titre, plus complexes, plus violents, plus osés aussi que Gigi ou Capitaine Flam. Il n’en fallait pas davantage pour susciter la polémique et agiter les censeurs. Pourtant, hormis deux grosses fautes de goût – l’ultraviolent Ken le survivant et le très érotique Cherry Miel, très vite censurés ou déprogrammés – ces nouveaux dessins animés n’ont rien de scandaleux. Les Chevaliers du zodiaque mélangent fantastique et mythologie grecque pour raconter la quête initiatique de cinq héros. Les œuvres d’Akira Toriyama, Dragon Ball et Dr Slump, sont marquées par un humour proche de l’absurde. Quant aux séries de Rumiko Takahashi, l’une, Juliette, je t’aime, conte les démêlés sentimentaux des hôtes de la pension des Mimosas et l’autre, Lamu, relate dans un étonnant mélange de comédie et de science-fiction les aventures d’une princesse extraterrestre amoureuse d’un humain. Malgré tout, les dessins animés du Japon allaient durant 10 ans devoir vivre avec leur réputation sulfureuse. Sangoku : Héros de Dragon Ball
Dr Slump
Dr Slump – Premier succès d’Akira Toriyama, cette série raconte les péripéties de Arale, petite fille androïde, au sein du village Pinguin. © Akira Toriyama/Shueisha – Toei Animation.
Juliette, je t’aime
Juliette, je t’aime – Hugo réussira-t-il à conquérir le cœur de l’égérie de La Pension des Mimosas ? © 1986 – 1988 Rumiko Takahashi/Kitty – Fuji TV.
Ken
Ken le survivant – Unique héritier de l’école de la Grande Ourse, Ken fera tout pour venger sa bien-aimée, Julia. © 1984 Tetsuo Hara, Buronson/Shueisha – Toei Animation.
Lamu
Lamu – Rony a réussi à attraper les cornes de Lamu, sauvant la Terre d’une invasion extraterrestre. Mais la jeune princesse est maintenant bien décidée à se marier… © Rumiko
Takahashi – Kitty.
Janvier 1989 Les 8 commandements du sentai Il y eut d’abord X-Or, Le shérif de l’espace, puis Sharivan ou encore Spectreman. À partir des années 80, dans la droite lignée du modèle lancé par le dessin animé La Bataille des planètes, les héros solitaires laissent la place à une bande d’acrobates bariolés : les sentai. Typologie d’un genre qui cartonne toujours aux USA avec les Powers Rangers. 1. Une couleur, tu porteras Nos héros ont de la personnalité et le prouvent en arborant chacun une couleur : rouge, bleu, jaune, vert et rose. Le chef est généralement en rouge, la fille en rose, quant au fidèle second, il est en bleu ou en noir. Lorsque, avec les Powers Rangers, les sentai débarqueront aux États-Unis, la discrimination positive gagnera aussi les costumes : le jaune reviendra ainsi à l’Asiatique et le noir à l’Afro-Américain… 2. Ta différence, tu assumeras. Bioman, Jetman, Turboranger, Maskman, Fiveman, etc., au Japon et aux États-Unis, les séries se multiplient. Pour les différencier, les masques des costumes se font de plus originaux, s’inspirant des progrès high-tech, des ninjas ou symbolisant des animaux. 3. Dans une base, tu te replieras. Gentils ou méchants, tous possèdent une base depuis laquelle partent vaisseaux et robots géants. C’est de là aussi qu’un assistant, généralement un robot, surveille le monde et prévient les sentai des menaces à contrer. 4. Illico, tu te transformeras.
Plus rapides que Superman, qui doit passer par une cabine téléphonique, ou que Wonder Woman, qui a besoin de s’enrouler dans son lasso magique, les sentai se métamorphosent instantanément à l’aide d’une montre ou d’un gadget high-tech. 5. Des monstres pathétiques, tu affronteras. Le mal façon sentai est triple : en haut, le puissant ennemi secondé par quelques généraux dévoués et retors (dont d’incroyables bads girls), puis des monstres en latex semant la terreur le temps d’un épisode et, tout en bas de l’échelon, des cohortes de légionnaires en tous points identiques. 6. La même aventure, tu revivras. Un nouvel ennemi, censé être plus puissant que tous ses prédécesseurs, est créé dans les laboratoires ennemis et envoyé sur la Terre pour répandre le fléau. Alertés, les sentai se rendent sur place, se transforment et tentent de contenir le méchant. Acculé et blessé, celui-ci joue sa dernière carte en devenant géant. 7. Un robot, t’aidera. Face à cette injustice, nos sentai n’ont plus qu’une seule solution : faire appel à un robot géant. Généralement, leurs différents véhicules se regroupent pour former une machine capable de lutter contre ce nouveau Godzilla. 8. Toujours, tu gagneras. S’ensuit un combat assez bref dont l’issue semble incertaine jusqu’à ce que le robot brandisse une immense épée contre laquelle le monstre géant ne peut rien. Fatalement touché, ce dernier explose alors dans un feu d’artifice. Une fois de plus, le bien a triomphé.
Les Powers Rangers, Bioman, Les Turbo Rangers, X-Or et Jaspion.
7 janvier 1989 Les Nouveaux Bisounours apparaissent sur FR3, dans Samdynamite, une émission pour la jeunesse avec des dessins animés et des feuilletons.
19 février 1989 France – Disney Parade démarre pour le bonheur des petits et des grands Sur TF1, Gérard Louvin propose à partir de 16 h 40 tous les dimanches plus d’une heure de programme 100 % Walt Disney. Présentée par JeanPierre Foucault, très à son aise dans la petite maison de Mickey, l’émission comporte 4 rubriques. Elle démarrera avec « le Monde merveilleux de Walt Disney », une séquence de 45 minutes présentant des extraits de films ou de cartoons autour d’un sujet ; aujourd’hui, « le monde des méchants ». Puis un « Mini Journal » avec Pilou et Julia, deux animateurs en herbe, suivi d’un dessin animé. Enfin, un tirage au sort désignera celui qui a gagné un voyage à… Disneyworld.
Jean-Pierre Foucault est bien entouré pour présenter cette nouvelle émission.
29 novembre 1990 Nicky Larson Au premier abord, Nicky Larson semble bien sous tous rapports. Séduisant, malin et redoutable tireur, ce détective privé est certes un véritable bon Samaritain, prêt à se sacrifier pour secourir la veuve et l’orphelin, mais c’est aussi un dragueur invétéré. Pis, un véritable obsédé sexuel et ça, Laura, la sœur de son ancien coéquipier, ne le supporte absolument pas. Du coup, elle n’hésite pas à l’assommer avec une énorme massue à la moindre incartade… Une grande série d’action dont l’adaptation française a été consciencieusement édulcorée pour ne pas intriguer les plus jeunes et scandaliser les parents (ainsi, les « Love Hotels » se transforment-ils en « restaurants végétariens »). Le doublage de la voix des différents ennemis du détective, très exubérants (par exemple : « Je vais te faire bobooo ! »), restera aussi dans les mémoires, ainsi que la chanson du générique chantée par Jean-Paul Césari.
1992 Les Simpson : des Américains moyens Cela fait maintenant deux ans que les Simpson, des personnages de dessin animé déjà cultes aux États-Unis, connaissent un immense succès en France. Homer, obèse et chauve, qui ne pense qu’à boire, manger, regarder la télévision et dormir, est déjà une star. À ses côtés, nous retrouvons sa femme, Marge, qui est l’archétype de la femme au foyer américaine. Et gravitant autour d’eux, leurs trois enfants : Bart, un garçon de 10 ans qui ne pense qu’à faire bêtise sur bêtise ; Lisa, une jeune fille de 8 ans surdouée qui sait notamment jouer du saxophone et qui a un goût immodéré pour la politique ; et la petite dernière, Maggie, qui ne sait communiquer avec son environnement qu’en suçant sa tétine.
5 mai 1992 Première du dessin animé Les Aventures de Tintin sur FR3.
Septembre 1992 France – Ramna 1/2 Oh cruelles malédictions que celles qui frappent Ranma Vincent et son père. Au contact de l’eau froide, ceux-ci se transforment respectivement en fille et en panda, et seuls un passage dans de l’eau chaude leur permet de retrouver leur aspect normal. Pas facile, avec un tel secret, de séduire la charmante Adeline, à laquelle Ranma est obligé de se marier, et de plaire à sa future belle famille. Après Juliette je t’aime et Lamu, c’est ici une autre série de Rumiko Takahashi, surnommée la « princesse du manga », qui est adaptée en dessin animé. Un cocktail détonnant de comédie et d’arts martiaux.
1993 La légende de Dragon Ball En quête des boules de cristal Élevé seul dans la nature et donc complètement innocent, Sangoku est un petit enfant doté d’une queue et d’étranges pouvoirs vivant tranquillement à l’écart du monde et de ses problèmes. Jusqu’à sa rencontre avec la pétulante Bulma qui va l’embarquer dans sa recherche des sept boules de cristal : celles-ci une fois réunies, un dragon apparaît et exauce un vœu. Une longue et périlleuse quête qui verra l’enfant-singe rencontrer son lot de gentils méchants et de héros un peu niais : Yamcha le play-boy, le pervers Tortue Géniale, Krilin, d’abord concurrent puis ami fidèle, le cochon Oolon, etc. Il devra ensuite participer au tournoi des arts martiaux et affronter les plus puissants guerriers comme Satan Petit-Cœur ou Tenshinhan. Un humour potache et des combats dantesques font de Dragon Ball un dessin animé plébiscité par les enfants dès son apparition. Mais c’est sa suite qui en fera un véritable phénomène de société. Dans celle-ci, Sangoku est désormais marié à Chichi et papa d’un adorable rejeton, tout aussi doué que lui, le bien nommé Sangohan. Tous deux vont devoir vaincre les guerriers de l’espace : une race extraterrestre – à laquelle ils appartiennent – vouée à la conquête de la galaxie. Un combat de titans au cours duquel Sangoku va perdre la vie, laissant son fils devenir le personnage principal de la série et la coqueluche de millions de fans. À lui et à ses amis d’affronter des menaces toujours plus terrifiantes et viles : Freezer, les guerriers cyborg, Cell sous tous ses avatars et l’impayable Boo. Plus violente, plus mature, cette série installe définitivement la légende Dragon Ball au Japon, en France et partout dans le monde. Le héraut de la culture manga
Le CSA a tué Dragon Ball. Jugés trop violents, Super Sayan et ses monstres en tous genres disparaissent donc définitivement des écrans en 1996. Trop tard pour arrêter la révolution qu’ils ont enclenchée… Dès 1993, les éditions Glénat ont commencé à publier le manga qui a donné lieu au dessin animé, avec pour résultat, un raz-de-marée en librairies et en kiosques, qui inaugure l’ère du manga dans le marché de la BD. C’est aussi autour de Dragon Ball que se développent les premiers marchés spécialisés : distributeurs vidéo qui proposent les OAV (vidéo d’animation originale) tirées des dessins animés, boutiques dédiées à la culture manga et à un merchandising ahurissant, etc. Un héritage sans lequel les Pokémon et autre Naruto n’auraient sans doute jamais connu le succès.
Adorable garçon-singe ou invincible super Sayan, héros de dessin animé, de manga et de jeux vidéo, Dragon Ball appartient à la mythologie des années 90. Et cela grâce au génie de son créateur, Akira Toriyama, qui, à partir d’une légende japonaise traditionnelle et surexploitée, a su créer un univers à part, riche d’une centaine de personnages iconiques.
Dragon Ball : © Akira Toriyama – Bird Studio/Shueisha Inc – Toei Animation.
Invincibles chevaliers du zodiaque En route pour le Sanctuaire Recueillis enfants par la Fondation créée par le grand-père de Saori, nos cinq héros se connaissent depuis toujours. Mais ils doivent encore s’entraîner durement pour pouvoir mériter le titre de chevalier, posséder leur armure et maîtriser leur pouvoir. Une initiation qui les verra affronter des ennemis de plus en plus puissants : chevaliers noirs, de bronze puis d’argent. Contre le Grand Pope Blessée au cœur par une flèche, Athéna se meurt. Afin de la secourir, ses fidèles chevaliers ont 12 heures pour rejoindre le palais du Grand Pope et vaincre l’imposteur du Sanctuaire. Mais avant cela, ils doivent franchir les 12 maisons du zodiaque défendues chacune par un chevalier d’or. Une course contre la montre qui donnera lieu à des combats titanesques et à des moments d’anthologie comme la lutte de Hyoga contre son maître, Camus du Verseau. Sur les terres d’Asgard Possédée par une force démoniaque, la grande prêtresse du royaume d’Asgard a arrêté de prier Odin. Les glaces du pôle commencent alors à fondre, menaçant d’engloutir le monde sous un gigantesque tsunami. Alors qu’Athéna se sacrifie à nouveau pour tenter de contenir les eaux grâce à son « cosmos », les chevaliers du zodiaque affrontent les chevaliers divins, représentant chacun l’une des étoiles de la Grande Ourse. Une nouvelle lutte sans merci au terme de laquelle Seyar revêtira la fameuse armure d’Odin. Divine menace Le monde à peine sauvé des eaux, la princesse Saori et ses chevaliers sont entraînés au fin fond des océans. Ils y découvrent alors celui qui est leur véritable ennemi : Poséidon, le dieu des sept mers. Julian Solon, son
incarnation humaine, a décidé de punir les hommes pour leur négligence. Mais avant cela, il a décidé de s’unir à celle qu’il aime depuis toujours : Athéna. Devant son refus, il décide de la punir. À Seyar et à ses amis de vaincre les généraux de la mer pour la sauver. Encore une fois…
Seyar, Shiryu, Hyoga, Shun, Ikki. Chevaliers de Pégase, du Dragon, du Cygne, d’Andromède et du Phénix, ils ont régné tous les cinq sans partage sur les écrans, mobilisant sans discontinuer des milliers d’enfants dans leurs différents combats pour sauver leur princesse, Saori, la réincarnation d’Athéna.
23 avril 1993 Club Dorothée – Très cher frère Attention, série choc ! Si le graphisme de ce nouveau dessin animé est sûrement familier à de nombreux téléspectateurs – et pour cause, son concepteur est aussi celui de Lady Oscar et de L’Île au trésor –, l’atmosphère très sombre qui y règne est bien nouvelle. Car au collège des Fontaines, on s’aime et on se déchire avec passion. Et la pauvre Émilie va le découvrir à ses dépens en frayant avec des personnages plus ambigus les uns que les autres : Clarisse, présidente du Cercle des Roses, la mystérieuse et baudelairienne Saint-Just, Danièle, surnommée la capitaine… Violence psychologique, suicide, homosexualité féminine… des thèmes très adultes qui avaient valu à cette série d’être diffusée cryptée et tard dans la soirée au Japon. En France, face à la polémique naissante, elle sera déprogrammée dans l’urgence au terme du septième épisode.
Très cher frère © 1991 – Ikeda/NHK – Tezuka Productions.
23 décembre 1993 Une nouvelle magicienne au Club Dorothée Impossible, en apercevant pour la première fois la jeune Bunny, d’imaginer qu’elle porte sur ses épaules le sort du monde. Et pourtant, c’est bien cette jeune fille très distraite et incroyablement maladroite qui a été choisie pour être Sailor Moon, l’incarnation humaine de la princesse Serenity ! En tant que telle, et comme le lui confie un chat parlant, Luna, elle doit répondre à une impérieuse mission : sauver la Terre du royaume des Ténèbres. Mais pour y parvenir, elle devra d’abord réussir à maîtriser ses nouveaux pouvoirs – ce ne sera pas chose simple – et réunir les autres guerrières Sailor. Combinant humour potache et pure action, cette série, qui emprunte aussi bien à Gigi qu’aux Chevaliers du zodiaque ou à Bioman, est appelée à connaître un vif succès dans le monde entier.
Sailor Moon et ses amies.
28 octobre 1994 Shurato vaincra Références mythologiques, port d’armures magiques, princesse à sauver… Conçus par la Toei comme une réplique au succès des Chevaliers du zodiaque, Shurato, Nordinn, Maître Argon et la déesse Kahil débarquent au Club Dorothée.
Les Chevaliers du zodiaque – Une saga d’inspiration mythologique où cinq simples chevaliers de bronze vont défier les dieux pour sauver la princesse Saori, réincarnation d’Athéna.
1995 France 3 démarre la diffusion de Popeye le 31 mars, qui comprend 111 épisodes en couleur d’origine et 117 en version colorisée.
16 juillet 2001 Bruxelles – Morris laisse Lucky Luke encore plus seul Le « poor lonesome cow-boy » n’a plus que son cheval et ses souvenirs. Son créateur est décédé aujourd’hui. Né le 1er décembre 1923, le jeune dessinateur belge a 23 ans quand il imagine le personnage du cow-boy Lucky Luke. Sa première aventure, Arizona 1880, paraît en 1947 dans l’Almanach de Spirou. Elle est signée d’un pseudonyme qui ne le quittera plus : Morris. Au même rythme que son succès, il s’impose comme un maître de la ligne claire. Signataire de 97 albums (en collaboration avec René Goscinny de 1955 à 1977), il laisse une belle vision humoristique de l’Ouest. Quant à Lucky Luke, il en a fait un cow-boy immortel. Ce cher cow-boy apparaît sur les écrans de France 3 le 15 octobre 1984. Ces 26 épisodes de 25 minutes chacun, montre les aventures de Lucky Luke dans le Far West américain, toujours accompagné de son cheval Jolly Jumper et très régulièrement suivi par un chien « stupide » nommé Rantanplan.
Lucky Luke a arrêté de fumer en 1983.
Janvier 2005 Le manga et la France : enquête sur un phénomène Arrivées discrètement en France il y a vingt ans, les bandes dessinées japonaises – appelées mangas – occupent aujourd’hui une place prépondérante dans notre paysage culturel. Au point que certains n’hésitent pas à parler d’invasion. Mais si la déferlante manga a pu inquiéter à juste titre quand elle charriait uniquement sur nos rivages sexe et violence, les récentes traductions devraient rassurer les plus sceptiques et démontrer la vitalité et les atouts d’un genre aussi singulier que remarquable. Les origines Héritiers d’une longue tradition de l’image, les mangas – littéralement « images dérisoires » – doivent leur nom au peintre Katsushika Hokusai (1760-1849), fondateur de l’estampe de paysage, qui forgea ce terme en accolant deux caractères chinois pour nommer ses caricatures de personnages populaires. C’est ainsi que, par la suite, on va appeler les premières bandes dessinées qui apparaissent au début du XXe siècle. Il s’agit au départ d’histoires fortement inspirées des comics américains mais aussi marquées par les tensions politiques et sociales qui traversent l’archipel. Ainsi du très antimilitariste Norakuro qui narre les pérégrinations d’un chien orphelin engagé dans l’armée. C’est cependant après la Seconde Guerre mondiale que le genre trouvera sa forme définitive grâce à un artiste génial. Vénéré dans son pays comme le « dieu du manga », référence indépassable à l’instar d’un Hergé en Europe, Osamu Tezuka (1926-1989) en définit les codes et révolutionne la BD. Sous sa plume, les cases explosent pour exprimer le mouvement, les onomatopées surgissent pour dynamiser la narration, les têtes des
personnages enflent pour transmettre les émotions… Passionné par l’animation, influencé par les travaux de Walt Disney, Tezuka est ainsi le premier à faire entrer dans l’univers de la bande dessinée les usages du cinéma. Révolution dans la forme mais aussi sur le fond car il va explorer toutes les facettes de ce médium, s’intéresser à tous les registres, de la fable enfantine au drame psychologique, pour nourrir une œuvre immense. Riche de 400 albums et 150 000 planches, celle-ci influencera des générations d’artistes. C’est enfin à lui que l’on doit l’exploitation systématique des droits dérivés que ce soit sous la forme des dessins animés ou d’objets manufacturés. Grâce à son travail, en l’espace de cinquante ans, le manga est devenu un incontournable de la culture et de la vie quotidienne japonaise. Un miroir de la société japonaise Produits de consommation de masse, les mangas sont aujourd’hui partout présents au Japon où ils représentent 40 % des livres achetés. On les trouve dans les salles d’attente, chez les médecins et les coiffeurs, on les vend en librairie, à l’épicerie du coin et même en libre-service dans des distributeurs automatiques. Proposant toutes sortes d’histoires et de thématiques, ce médium populaire s’adresse à tous, jeunes et vieux, hommes ou femmes, cadres ou ouvriers… et peut être considéré comme un véritable miroir de la société japonaise. Les différentes séries sont d’abord proposées au public dans des magazines bon marché de plus de 500 pages, à raison de 15 à 20 pages par numéro. Les plus importants d’entre eux, qui prépublient des titres aussi connus que Dragon Ball ou YuGhi-Oh !, peuvent tirer jusqu’à 5 millions d’exemplaires. Ces revues, pour la plupart hebdomadaires, imposent aux mangaka – les dessinateurs de manga – une forte cadence de travail. Ceux-ci, en conséquence s’entourent d’assistants qui dans l’ombre du maître réalisent décors et éléments secondaires des planches. Une méthode qui n’est pas sans rappeler l’organisation des studios franco-belges, comme le célèbre studio Tintin, ou la stricte répartition des tâches opérée aux États-Unis entre dessinateur, encreur et coloriste. Si une série rencontre le succès, ses premiers épisodes sont regroupés dans de gros recueils, de 150 à 400 pages, dans un format poche vendu aux alentours de 2 euros. Enfin, ultime consécration, les
histoires les plus populaires connaissent une adaptation en dessin animé, sous la forme de films pour le cinéma ou d’épisodes de 26 minutes pour la télévision. Goldorak débarque en France C’est par ce biais que la France fait connaissance avec le manga à la fin des années 70. Les chaînes piochent alors dans les programmes importés du Japon pour diversifier leurs émissions jeunesse. C’est ainsi que Goldorak, Albator, Candy, Les Mystérieuses Cités d’or et autres séries aujourd’hui cultes envahissent les écrans et enthousiasment des générations d’enfants. Véritable âge d’or de l’animation, les années 80 dites « gloubi-boulga » (du nom de la recette préférée de Casimir) voient s’imposer la production japonaise. TF1 et les deux nouvelles chaînes que sont Canal+ et la 5 s’engouffrent dans ce marché avec l’espoir d’amplifier leur audience. Les Chevaliers du Zodiaque, Nicky Larson, Juliette je t’aime et autres Dragon Ball succèdent alors à leurs augustes aînés et remportent les mêmes suffrages. Mais cette effervescence entraîne la diffusion d’histoires dont le contenu peut choquer les plus jeunes. Parfois violents et sexuellement explicites, ces mangas malsains effraient les parents et éloignent les enfants. Pour endiguer la polémique, certains d’entre eux disparaissent du petit écran du jour au lendemain. C’est le cas de Ken le survivant ou du controversé Très cher frère, abordant les thèmes de l’homosexualité féminine et du suicide, pour lequel l’animatrice Dorothée doit présenter ses excuses au journal de 20 heures. C’est désormais l’ensemble des mangas qui est frappé de discrédit aux yeux de l’opinion française. Un à un, les dessins animés japonais sont condamnés à la disparition pour être remplacés par des émissions américaines beaucoup moins sulfureuses, dont Bob l’éponge, Les Super-Nanas ou Teen Titans. Un marché en pleine expansion Cette disparition va paradoxalement profiter aux mangas papiers dont la percée en France restait jusqu’alors limitée. D’abord traduites dans des revues d’avant-garde et à ce titre confinées dans des cénacles d’érudits, les bandes dessinées japonaises connaissent une première reconnaissance en 1989 avec la publication de la série Akira. Ce premier succès grand public
est suivi en 1993 par le plébiscite de Dragon Ball. Pourtant, malgré des ventes records pour ces deux titres, peu d’éditeurs osent creuser ce sillon : les traductions et, plus encore, la nécessité de conformer le sens de la lecture au système qui prévaut en Occident rendent les adaptations longues et coûteuses ; mais surtout personne ne croit vraiment à la réussite durable de ces recueils en noir en blanc dans un pays où l’album grand format, luxueux et coloré, est roi. Seules quelques petites maisons, souvent des librairies spécialisées, se lancent alors dans l’aventure. Leurs catalogues, qui n’évitent pas la caricature – on y trouve pléthore de mangas pornographiques ou de pâles copies des séries à la mode –, suscitent l’engouement des anciens téléspectateurs qui ne se consolent pas de l’arrêt de leur série préférée. Pour vivre leur passion, ces otakus s’organisent et se regroupent autour de fanzines, d’associations et de festivals. Leur action, conjuguée à celle d’éditeurs de plus en plus nombreux, va permettre au manga d’élargir son audience. Auprès des adolescents tout d’abord qui plébiscitent des séries comme Gummn, Détective Conan ou Yu-Gi-Oh ! Puis auprès du grand public conquis par des artistes tels que Hayao Miyazaki ou Jirô Taniguchi, un dessinateur par deux fois primé à Angoulême. Après ces quinze années d’efforts de diffusion, le marché français représente assez bien la diversité de la production japonaise. Thriller politique, épopée sportive, romance sentimentale, politique-fiction, pamphlet nihiliste, saga intergalactique, satire sociale… le manga s’adresse désormais à chacun d’entre nous.
SUR LE GRAND ÉCRAN
1891 Paris – Le dessin animé se perfectionne Sans cesse perfectionné par Émile Reynaud, le Praxinoscope a connu différentes versions. La toute dernière est brevetée sous le nom de Théâtre optique le 14 janvier 1889 (brevet n° 194482). Suivant la demande de brevet, il s’agit d’« obtenir l’illusion du mouvement par des poses d’une variété et d’une durée indéfinies », dessinées ou réalisées par un autre moyen, y compris par la photographie. En 1880, Reynaud avait réussi à projeter des images praxinoscopiques sur un écran, mais il ne s’agissait encore que d’une courte bande en boucle : les dessins, peu nombreux, représentaient perpétuellement les phases d’un même mouvement. Le Théâtre optique, comme son nom l’indique, se prête au développement de véritables saynètes, d’histoires complètes dont les protagonistes sont dessinés image par image. Cette bande beaucoup plus longue, toilée et perforée, entraîne une grande roue dentée en cuivre. Les images reçues sur le prisme de l’appareil sont renvoyées sur un écran au moyen d’un projecteur et de miroirs supplémentaires. Le génie inventif d’Émile Reynaud lui permet cette fois-ci de proposer autre chose qu’un jouet optique : un véritable spectacle destiné à un vaste public. L’auteur ou tout autre manipulateur anime les dessins en faisant se dérouler la bande selon la vitesse qu’il désire. Il peut même provoquer des arrêts ou des retours en arrière. Comme au théâtre, les personnages évoluent devant un décor fixe. Celui du Théâtre optique est projeté sur l’écran par une lanterne magique. Quelques-uns des amis d’Émile Reynaud ont eu la primeur, dès octobre dernier, de cette invention révolutionnaire. L’artiste-ingénieur leur a présenté Un bon bock, la première bande réalisée selon cette technique. Ils se sont unanimement déclarés enchantés par cette scène comique, dont l’action se déroule l’été dans la cour d’une
auberge campagnarde. En sept cents images, Reynaud montre comment deux clients du cabaret se font subtiliser leurs verres de bière par un larron qui profite de leur distraction. Le marmiton farceur se réjouit de son bon tour avec la servante de l’auberge. En 1891, il montre au musée Grévin, devant une foule nombreuse, une série de dessins qu’il a lui-même peints à la gouache. Ces premiers « dessins animés », qui s’inspirent de la pantomime classique, s’intitulent Un bon bock ou Pauvre Pierrot. De 1892 à 1900, il donnera ainsi plus de 10 000 représentations ; mais il sera détrôné par le cinéma forain, et son invention tombera dans l’oubli.
1895 États-Unis – Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling Né à Bombay en 1936, Kipling est issu d’un milieu anglo-indien très cultivé. L’habileté de ses nouvelles, son art du récit lui valent une réputation immédiate. Grand voyageur, c’est aux États-Unis qu’il se fixe le temps d’écrire Le Livre de la jungle (1894) puis Le Second Livre de la jungle (1895), mettant en scène un « petit d’homme », Mowgli, perdu dans la forêt indienne, recueilli et élevé par une louve. Enlevé par une tribu de singes, il est délivré par Baloo, l’ours brun, et Bagheera, une panthère noire. Protégeant à son tour ses amis, Mowgli s’empare de Shere Khan, le tigre félon aux yeux jaunes. Jeune homme – et conscient d’être un « petit d’homme » –, il quittera ses compagnons pour descendre vers le pays des humains. Les récits de Kipling mettent en lumière une morale quasi militaire, exaltant les vertus mythiques de la nature sauvage, de l’énergie, du désintéressement, et la dimension aventurière de l’impérialisme. On retrouve le même souci pédagogique dans ses poèmes, dont le célèbre If (Si).
1896 Naissance du 7e art Nullement découragé de ne pouvoir acheter le cinématographe des Lumière, l’illusionniste-prestidigitateur-magicien Georges Méliès, directeur du théâtre Robert-Houdin, se lance seul dans la grande aventure de ce qui va devenir, grâce à lui, le cinéma. Cet enchanteur a plus d’un tour dans son sac ! Ses idées fusent tel un feu d’artifice… on dirait qu’il a tout inventé. Et ce bouquet de cinq cents films qu’il compose fête le baptême d’un art nouveau-né. Méliès commence par fabriquer lui-même une caméra qu’il appelle Kinetograph et tourne des petits films inspirés par ses spectacles de magie, qu’il projette dans son propre théâtre. Dès 1896, il a l’idée de monter des fictions, initiant ainsi le concept de scénario. Une innovation par rapport aux frères Lumière, qui, eux, filmaient des gens et des situations réelles. Si l’on ajoute le fait que Méliès invente les trucages – les futurs effets spéciaux –, on peut dire que c’est bien avec lui que le cinéma a échappé à la simple reproduction du réel. De plus en plus sophistiquées, ses créations passent bientôt de trois à six minutes. Elles sont tournées en extérieur puis dans le studio de cinéma – le premier au monde – qu’il fait construire à l’intérieur de sa propriété de Montreuil. Ce pionnier de la toile (on ne parle pas encore de grand écran) n’en reste pas moins un homme des planches. Il porte donc au cinéma ses adaptations – très abrégées ! – de pièces de théâtre et d’opéras célèbres (sans le son naturellement, puisque le cinéma est muet de naissance), ouvrant ainsi les grands classiques au public populaire. Mais Méliès ne se limite pas aux pures fictions et tourne les premières « actualités reconstituées » (ancêtres des « docu-fictions » modernes), qui mêlent images authentiques et scènes jouées par des comédiens ou des figurants.
De 1896 à 1914 (la guerre et Hollywood – déjà ! – porteront un coup fatal à sa carrière), Méliès conçoit, produit, réalise et projette quelque cinq cents courts-métrages. En 1902, la foire du Trône découvre son premier long-métrage (seize minutes, un record !) qui est aussi son chef-d’œuvre : Le Voyage dans la Lune, où il joue lui-même le rôle du professeur Barbenfouillis. C’est le premier film de science-fiction. Il fera le tour du monde. On doit à Méliès le fondu enchaîné, la surimpression, le gros plan, l’accéléré et le ralenti… – voire le Technicolor, puisqu’il a créé un atelier de coloriage manuel de ses films. C’est encore lui qui a instauré le principe de la bande-annonce publicitaire. Il a assuré lui-même tous ces nouveaux métiers du cinéma – producteur, scénariste, décorateur, acteur, monteur… – en se frottant à tous les genres (classique, fantastique, conte, farce, exotisme, charme…) et à tous les thèmes (de Faust à l’affaire Dreyfus en passant par le bûcher de Jeanne d’Arc). Au fond, Méliès n’a jamais cessé d’être un magicien. Un magicien de génie qui a ouvert la porte et forgé les clés du plus grand univers de l’illusion : le cinéma. Et ce fut tout un art !
Georges Méliès (1861-1938) jouant dans sa Conquête du pôle, un film de 1912.
Carte postale (vers 1930) à la gloire de Méliès évoquant son Voyage dans la Lune.
30 mai 1896 Paris – Les perspectives ouvertes par le Cinématographe suscitent des réactions favorables dans la presse « Jamais spectacle nouveau n’a conquis plus rapidement une vogue plus éclatante. Vous intéressez-vous au Cinématographe ? On en a mis partout, dans les sous-sols des grands cafés du boulevard et dans les dépendances des music-halls, dans les théâtres, où on l’intercale dans les revues ; dans les salons, où les maîtres de maison offrent à leurs invités, en séance privée, le divertissement à la mode. » À cette vibration journalistique particulière, nul doute : on reconnaît que le succès est en marche. Cet article enthousiaste paraît aujourd’hui dans l’hebdomadaire l’Illustration, sous la plume du Dr Félix Regnault. Celui-ci ne se contente pas de faire l’éloge du Cinématographe : il en dresse un historique précis, de Plateau à Lumière, se distinguant ainsi de ses collègues qui ont déjà abordé le sujet. En effet, depuis la séance du Salon indien du Grand Café, le 28 décembre dernier, l’invention des frères Lumière a été décrite en long ou en bref, avec science ou avec dilettantisme. Les journalistes se sont parfois copiés sans vergogne, et un grand nombre d’entre eux a même repris sans le citer l’article très sérieux du polytechnicien A. Gay, paru dans la Revue générale des sciences pures et appliquées le 30 juillet 1895. Le fonctionnement du Cinématographe Lumière y faisait l’objet d’une description très claire. Tous ces articles sont empreints de la surprise, de l’émotion que ressentent leurs auteurs devant ce qui semble être l’événement de la fin du siècle. Les lecteurs y décèlent un malaise, une angoisse que l’on ne peut définir : « Toutes ces scènes paraissent détachées de la vie totale », lit-on dans le Courrier de Champagne. Ailleurs, on constate : « Tout cela est
étrangement silencieux. Tout se déroule sans qu’on entende le fracas des roues, le bruit des pas ou quelque parole. Pas un son : pas une seule note de la symphonie complexe qui accompagne toujours le mouvement de la foule. » Et Henri de Parville d’ajouter : « À quand, maintenant, les projections colorées en mouvement ? Alors, l’illusion sera complète. On verra les objets, avec leurs couleurs propres. Et l’on ne saura plus distinguer l’illusion de la réalité. » Le Cinématographe rappelle la lanterne magique, mais avec quelque chose d’inexplicable en plus. Pour Henri Béraud, de la Dépêche de l’Ouest, le plus curieux, c’est de rencontrer les yeux des fantômes projetés sur l’écran : « Soudain, sur la toile magique, on vit s’éclairer et remuer la chose la plus frappante, car elle était connue de tous : la place des Cordeliers… Un passant tournant la tête s’arrêta, vint vers nous, plongea les yeux dans notre ombre. Il nous regardait le regarder. Il nous voyait, il devait nous voir. » Ce film Lumière, intitulé la Place des Cordeliers à Lyon, est particulièrement remarqué. L’Univers illustré souligne son « réalisme frappant au moment du passage d’un tramway et de nombreuses voitures circulant à toute vitesse ». Cet organe de presse conclut : « Ces expériences sont tout simplement merveilleuses, réservent d’autres surprises encore plus grandes pour l’avenir et font honneur à MM. Auguste et Louis Lumière, à M. Clément, et à leurs ingénieux collaborateurs ». Cet article bien intentionné s’attire toutefois un rectificatif courtois de Clément Maurice : « Monsieur, vous avez fait confusion dans votre article du 4 janvier en m’indiquant comme collaborateur dans l’invention du Cinématographe de MM. Lumière. C’est exclusivement à ces messieurs que nous devons ce merveilleux appareil. Je ne suis, quant à moi, chargé que de l’exécution. » Parfois, on touche à un pur lyrisme : « Quelles émotions poignantes n’éprouverions-nous pas à revoir ainsi, parlant et agissant, les morts que nous avons aimés, les parents qui ne sont plus ou celles que nous avons chéries, subitement ressuscités pour un instant et réapparaissant avec leurs gestes familiers, leur douce voix, tous ces souvenirs, qui, hélas ! sans la nouvelle invention s’estompaient de plus en plus dans les brumes du souvenir. De cette manière, on arriverait à supprimer presque l’oubli, presque la séparation, presque la mort » (Le Courrier de Paris). À
Marseille, Le Bavard annonce que les tableaux vivants de la rue de Noailles « vont disparaître pour être remplacés par une série de nouvelles merveilles qui captiveront jusqu’à l’angoisse ceux qui voudront contempler ce spectacle si extraordinaire et qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer ». On ne trouve pas seulement le nom des Lumière cité dans les colonnes des journaux. L’Intransigeant, par exemple, publie le 25 février un long article sur le Phototachygraphe de Raoul GrimoinSanson : « Ce nouvel appareil nous paraît déjà fort supérieur au Cinématographe. Il n’y a plus de ces interruptions fâcheuses et pénibles pour l’œil du spectateur. » Les spectateurs qui ont assisté à une démonstration du très bruyant Phototachygraphe demeurent cependant partisans de l’appareil Lumière, qui compte déjà un grand nombre de rivaux. La Science française résume l’opinion générale en affirmant que le Cinématographe est une « fantasmagorie hallucinatoire » et « le spectacle qui confine à la sorcellerie, le plus extraordinaire qu’on puisse rêver ».
Avril 1901 Montreuil Méliès commence son « long-métrage » en douze tableaux, Le Petit Chaperon rouge.
5 décembre 1901 Naissance Walt Disney, dessinateur, réalisateur et producteur de dessins animés et de films américain.
1er mars 1907 Paris – Stuart Blackton héritier d’Émile Reynaud La Vitagraph met aujourd’hui en vente L’Hôtel hanté (The Haunted Hotel) auprès des exploitants français. Avec ce film, un art nouveau est né, ou plutôt il s’agit de la renaissance grâce au cinématographe des vues animées à la façon d’Émile Reynaud. Le mérite en revient à James Stuart Blackton, né en 1875 à Sheffield, en Grande-Bretagne, et arrivé en Amérique dix ans plus tard. La chance de ce journaliste fut de rencontrer Thomas Edison pour un article, fin 1895, et de l’intéresser à son talent de dessinateur. Deux ans plus tard, il fonde avec William T. Rock et Albert E. Smith la compagnie Vitagraph. La plus étonnante des trouvailles de Blackton est celle du « mouvement américain ». Un tour de manivelle permet d’enregistrer une image ; entre deux tours on déplace l’objet filmé, et ainsi de suite. Le résultat est magique : on voit par exemple une maison changée en orgue ou un couteau débitant seul des tranches de saucisson. Un autre film de Blackton est déjà visible à New York ; il s’agit du dessin animé Le Stylo magique (The Magic Fountain Pen).
12 novembre 1908 Paris – Émile Cohl et l’avènement des fantoches Un drame chez les fantoches : ce pourrait être l’énoncé d’un fait divers sanglant ; c’est le titre du troisième dessin animé produit par la société Gaumont en quatre mois, après Fantasmagorie et Le Cauchemar du fantoche. Ils ont un seul et même auteur : Émile Courtet, dit Émile Cohl. Si ses œuvres ont la fraîcheur, la malice et la simplicité des dessins d’enfants, Cohl, né à Paris le 4 janvier 1857, est pourtant quinquagénaire. Le pionnier de cet art nouveau, le dessin animé, est un vieux routier de la caricature. À quatorze ans, quand son premier dessin paraît, il note fièrement dans son journal : « Aujourd’hui je suis entré dans la carrière. » Après son service militaire, il devient l’élève du dessinateur André Gill, croque Verlaine et Toulouse Lautrec, participe à l’illustration de cent vingt-neuf journaux. Il écrit et joue au théâtre, fait de la prestidigitation, pratique aussi la photographie. Il réalise alors des flip books photos qui, décomposant les phases d’un mouvement, sont déjà une approche de l’image animée. En 1907, il découvre L’Hôtel hanté, de Stuart Blackton. Il va percer à son tour les secrets de l’image par image et les appliquer chez Gaumont, où il a été engagé de manière inattendue, alors qu’il était venu protester contre l’utilisation abusive d’un de ses croquis. Imprévisibles desseins, animés par la Providence…
30 novembre 1910 Émile Cohl passe de Gaumont à Pathé L’inventeur du dessin animé filmé change d’employeur. Après trois ans de production intense, Émile Cohl, le dessinateur-réalisateur, quitte la firme de Léon Gaumont pour son concurrent Pathé. Les années Gaumont n’en ont pas moins été décisives pour sa carrière. Engagé comme scénariste, c’est en réalisant Fantasmagorie, présenté au théâtre du Gymnase le 17 août 1908, qu’Émile Cohl révéla en 36 mètres de pellicule et 2 000 dessins l’étendue et la nouveauté de sa fantaisie créatrice. Son personnage du Fantoche, apparu dans cette bande et héros des deux suivantes, est la première vedette de dessins animés. Son trait dépouillé se prête parfaitement à ces métamorphoses qui sont l’essence même de l’art d’Émile Cohl. Ce travail de poète va pouvoir se poursuivre chez Pathé, où Cohl a été contacté par Ferdinand Zecca, désormais directeur artistique. On peut supposer que c’est la promesse d’un meilleur salaire qui l’a décidé à changer de maison de production.
12 avril 1911 New York – Winsor McCay anime la bande dessinée Les aventures oniriques de Little Nemo matérialisées sur un écran ! Winsor McCay vient d’intégrer à son spectacle de variétés le premier dessin animé qu’il a lui-même tiré de quelques épisodes de sa bande dessinée à succès, Little Nemo in Slumberland, qui paraît dans le New York Herald depuis 1905. Un prologue, tourné par James Stuart Blackton, montre McCay au travail et explique dans quelles circonstances il s’est engagé dans cette aventure. En l’occurrence, il a relevé un défi lancé par quelques collègues dessinateurs qu’impressionnaient sa maîtrise et sa rapidité d’exécution. Le pari est tenu ! Prolongement des bandes que McCay publie dans la presse, ce dessin animé constitue également un enrichissement de ses prestations scéniques. Depuis 1906, en effet, l’artiste se produit dans un numéro de music-hall où il dessine en public les profils d’un homme et d’une femme, qu’il fait vieillir progressivement. Quant à l’âge de Winsor McCay lui-même, on ne peut que l’estimer entre trente-six et quarante ans, ses date et lieu de naissance n’étant pas connus. On n’a vraiment aucun doute en revanche sur le raffinement de son trait, son sens du spectacle et l’audace de son imagination.
30 mai 1912 Dayton – Décès d’un des frères Wright Ce 30 mai 1912, l’aviateur américain Wilbur Wright meurt de la typhoïde. Avec son frère Orville, Wilbur était un pionnier américain de l’aviation, à la fois chercheur, concepteur constructeur et pilote… Leur contribution essentielle sera d’avoir correctement analysé la mécanique de vol du virage et d’avoir réalisé en 1902 le premier contrôle de trajectoire obtenu par le couplage de la gouverne de direction et vrillage des ailes. Ils ont effectué en 1903 le premier vol motorisé soutenu et contrôlé, et en 1905 les premiers vols qualifiés de « stables », de longue durée, avec virages inclinés et non dérapés. C’est en mémoire de ces deux pionniers de l’aviation que les studios Disney ont appelé Wilbur et Orville deux albatros dans le dessin animé Les Aventures de Bernard et Bianca.
9 janvier 1918 Ivry-sur-Seine – Émile Reynaud, l’inventeur du dessin animé, meurt à l’hospice Émile Reynaud, l’inventeur du dessin animé, vient de mourir à l’Hospice des incurables, où il était soigné depuis près d’un an. Ses dernières années ont été pathétiques, depuis ce jour de 1910 où, vaincu par le Cinématographe, il jeta à la Seine la plupart de ses œuvres, des pièces uniques et irremplaçables. Attiré par d’autres nouveautés, le public s’était en effet détourné de ses créations, boudant ses projections artisanales et poétiques. Pourtant, entre 1892 à 1900, son Théâtre optique avait rencontré un succès certain au musée Grévin. Sa dernière trouvaille aura été la « photo-peinture animée ».
1er mars 1924 Hollywood Walt Disney présente Alice’s Day at Sea, premier dessin animé de la série Alice in Cartoonland qui est connu en France sous le nom d’Alice aux pays des merveilles.
1928 Paris – Deux nouvelles vedettes de cinéma Le dessin animé existe depuis les débuts du cinéma. Cette année, deux nouvelles stars du genre ont fait leurs premiers pas. Créée par Walt Disney et apparue aux États-Unis en mai, Mickey Mouse est un personnage qui devrait séduire petits et grands : une adorable souris gantée. Dans Fou d’aviation (Plane Crazy), court métrage muet, Mickey a enfin rencontré sa compagne, Minnie. Sous le pinceau de Pat Sullivan, Félix le Chat se produit aussi devant la caméra. Le personnage est né en 1917 mais il n’est passé des journaux à l’écran que très récemment. Sur le plan de la fantaisie graphique et de la créativité, Félix dépasse son rival. Les objets se métamorphosent, son univers s’inspire autant du monde de l’enfance que de celui de l’absurde et de la poésie. Sullivan nous offre déjà Félix au muséum et Félix cherche l’âme sœur.
18 novembre 1928 New York – Le cinéma joue au chat et à la souris Première apparition de Mickey Mouse à l’écran, dans le dessin animé sonore Steamboat Willie, dont la sortie a eu lieu aujourd’hui. Il joue pour le cinéma d’animation le même rôle que Le Chanteur de jazz pour le parlant. Willie est le premier dessin animé sonore. Ce court-métrage des studios Walt Disney, destiné à mettre en valeur la nouvelle technologie, impose les traits d’une souris du nom de Mickey, qui transforme les passagers d’un bateau, y compris le bétail, en orchestre. Cette petite souris anthropomorphe est l’œuvre du dessinateur Walt Disney. En 1930, elle verra sa notoriété s’accroître encore par l’intermédiaire, cette fois, des comics de la presse américaine. Elle partira bientôt à la conquête du monde.
7 janvier 1929 États-Unis – Tarzan, le roi de la jungle Première parution de Tarzan en bande dessinée, Tarzan of the Apes, dessiné par Harold Foster. Tarzan est un personnage de fiction créé par Edgar Rice Burroughs en 1912, dans le roman Tarzan of the Apes, publié pour la première fois en France en 1926 chez Fayard (puis Néo) sous le titre Tarzan chez les singes. Le premier volume sera suivi de 25 autres ouvrages. La bande dessinée et le cinéma vont consacrer le mythe de Tarzan. Souvent d’ailleurs au prix d’une sorte de trahison colonialiste du personnage et de son histoire d’origine. Cette trahison fut une source de conflit permanent entre Burroughs, désireux d’adapter fidèlement ses œuvres, et les réalisateurs de cinéma, contraints d’éviter les poursuites judiciaires en insérant au générique de leurs films : « très librement adapté des personnages créés par Edgar Rice Burroughs ». Tarzan est le fils d’aristocrates anglais. Ils se retrouvent dans la jungle africaine à la suite d’une mutinerie. À la mort de ses parents, Tarzan est recueilli par une tribu de grands singes, les orangs, espèce inconnue de la science mais qui partage certaines caractéristiques avec les gorilles, les chimpanzés et les premiers hominidés, et possèdent en particulier une forme primitive de langage. En orang, Tarzan signifie peau blanche, mais son véritable nom est John Clayton III, Lord Greystoke. Après avoir vécu dans la jungle depuis sa plus tendre enfance, Tarzan montre des capacités physiques supérieures à celles des meilleurs athlètes du monde civilisé. Il est également doué d’une intelligence supérieure. Il apprend seul l’Anglais grâce aux livres d’images laissés par ses parents. Contrairement à la plupart de ses incarnations cinématographiques, le Tarzan des romans parle un anglais parfait.
Devenu adulte, Tarzan rencontre des humains pour la première fois. Il s’agit de Noirs autochtones, grâce auxquels il s’humanise en découvrant la viande cuite. Il se rend en Amérique, puis en Angleterre, et rencontre Jane Porter, qui devient sa compagne. Lord et Lady Greystoke, Tarzan et Jane, désormais mariés, ont un fils prénommé Jack. Fasciné par le passé de son père, il fugue et parvient à gagner la jungle africaine. Pour le retrouver, Tarzan rejettera le monde dit civilisé et, accompagné de Jane, retournera à la vie sauvage. Il retrouvera son fils bien des années plus tard. Jack a comme lui grandi dans la jungle, où il est devenu Korak-le-Tueur. Un mythe est une légende qui symbolise et cristallise thèmes et questionnements philosophiques. Tarzan est à la fois une variation du mythe du bon sauvage (Robinson Crusoé, Jean-Jacques Rousseau…) et de la légende de l’enfant sauvage (Mowgli du Livre de la jungle de Rudyard Kipling, Romulus et Rémus…). Son histoire s’appuie sur les théories du darwinisme social, science qui eut son heure de gloire au début du XXe siècle et inspira aussi Jack London et Robert E. Howard. Tarzan pose de multiples problèmes d’ordre philosophique : la sauvegarde de l’environnement, le respect de la vie animale, les rapports nature-culture, l’animalité de l’homme. Il est ainsi devenu « mythe » au sens premier du terme, au même titre que d’autres mythes modernes fameux : Faust, Don Juan, Dr Jekyll, Dracula, Frankenstein… Il faut souligner au passage la thématique psychosexuelle de l’attirance à la fois trouble et sensuelle de Jane pour cet homme à la force primitive et « bestiale ». Tarzan est-il l’archétype machiste de l’homme dominateur et animal ? Le personnage de Tarzan prend dès 1918 une forme cinématographique. Une première version avec, dans le rôle titre, un certain Elmo Lincoln qui donne un visage humain à l’homme singe. Le cri de Tarzan n’est pas encore d’actualité : Tarzan chez les singes est un film muet. Le succès de cette adaptation explique la cascade de versions, toujours aussi muettes, qui vont défiler sur les écrans entre 1918 et 1930. Elles s’inspirent toutes fidèlement de l’œuvre de Burroughs. Puis la MGM engage un certain Johnny Weissmuller, champion olympique de natation, qui fera de Tarzan son véritable double et le popularisera à travers le monde. Un premier film en 1932, Tarzan l’homme singe, puis 4 autres avec Maureen O’Sullivan dans le rôle de Jane entre 1934 et 1942. Johnny Weissmuller tournera encore six autres Tarzan, mais sans Jane cette fois.
D’autres comédiens vont à leur tour pousser le célèbre cri de Tarzan, dans les années 40 et 50, au cinéma et à la télévision. Si Edgar Rice Burroughs ne fut jamais vraiment satisfait des adaptations cinématographiques de son œuvre, c’est pourtant bien le 7e art qui fit la plus grande célébrité de son personnage. Au total, 47 films seront réalisés. L’un des derniers, Greystoke, la légende de Tarzan, (1984) sera un succès mondial qui lancera la carrière de son interprète, Christophe Lambert. Walt Disney Pictures s’intéresse bien évidemment à ce mythe de l’homme sauvage. Il faudra attendre 1999 pour voir apparaître Tarzan sous la forme d’un dessin animé aux États-Unis.
1932 États-Unis Aux Academy Awards, Walt Disney est couronné pour la création de Mickey et pour Flowers and Trees, court métrage d’animation.
8 décembre 1932 Georges Méliès, un génie oublié Gare Montparnasse, un digne personnage tient une boutique de jouets, d’automates et de confiserie. Qui le reconnaît ? Personne ! Et pourtant, il s’agit d’un génie précurseur du cinéma, Georges Méliès. Il fut l’un des inventeurs les plus prodigieux du trucage cinématographique. Il réduisait une danseuse à la dimension d’un œuf sur une table ou envoyait une fusée éborgner la Lune. Pionnier des actualités filmées, il dut renoncer au cinéma dès 1913, à cause de déboires financiers. En 1923, il subit une faillite complète. Il est triste que le cinéma ait si vite oublié ce qu’il doit à Méliès…
1934 Hollywood – Débuts de Donald Walt Disney a offert un nouveau personnage au pays, Donald Duck, qui a fait sa première apparition dans le dessin animé The Wise Little Hen. Cette année, l’enchanteur de 33 ans réalisera peut-être le rêve de sa vie : un dessin animé long métrage (il parle de Blanche Neige). Déjà, le lapin Oswald, la souris Mickey et les trois petits cochons ont ravi l’Amérique. L’ancien conducteur d’ambulance de la Croix-Rouge possède à présent, grâce à son imagination, un vaste studio.
21 décembre 1937 Hollywood – Blanche Neige fait taire les grincheux L’habitude est de convier les plus grandes stars aux soirées de gala. La présence de Judy Garland, Marlène Dietrich et Charles Laughton au Carthay Circle Theater n’aurait rien d’extraordinaire s’il ne s’agissait de la première d’un dessin animé ! Le Tout-Hollywood vient sourire et s’émouvoir au conte de Blanche Neige et les Sept Nains, le premier longmétrage parlant et en couleurs de l’histoire du dessin animé. Walt Disney et ses spécialistes ont déjà fait triompher dans le monde entier Mickey et les « Silly Symphonies ». Il aura fallu cette fois trois années et beaucoup d’audace pour mener à bien cette entreprise. Le perfectionnisme de Walt Disney, son sens de l’organisation et sa volonté lui ont permis de surmonter de nombreuses difficultés, principalement financières : Blanche Neige a coûté près de un million et demi de dollars. Pour cette comédie musicale et féerique, le maître d’œuvre a tenu à doter d’un certain réalisme les personnages autour de Blanche Neige. Aussi a-til engagé des acteurs qui ont été filmés et dont les mouvements ont servi de référence aux animateurs. Jouant sur plusieurs autres registres, il accuse la cocasserie des nains et traite la cruelle sorcière sur le mode fantastique où il excelle. Quant à son perfectionnisme… On raconte que, mécontent du teint de son héroïne, il accepta la suggestion d’une fille du studio : faire déposer sur chaque cellulo une touche de fard, pour rehausser la couleur des joues de Blanche Neige.
23 juin 1938 Paris Plus de 150 000 spectateurs ont vu le dessin animé de Walt Disney, Blanche Neige et les Sept Nains (Snow White and the Seven Dwarfs) en exclusivité au cinéma Marignan depuis sept semaines. Walt Disney a adapté un conte dû aux frères Grimm.
13 novembre 1940 États-Unis – Une grande année Disney, de Pinocchio à Fantasia Stratège omniprésent, Walt Disney dirige ses troupes sur plusieurs fronts. Ces dernières années, il a fait avancer simultanément plusieurs projets tout en préparant le transfert de ses studios à Burbank. Le résultat de ces grandes manœuvres est impressionnant, puisqu’il sort deux longs-métrages à neuf mois d’intervalle. En février dernier, ce fut d’abord Pinocchio, qu’il a pu mener tambour battant, fort de l’expérience acquise avec Blanche Neige et les Sept Nains. Adaptation du conte de Collodi, Pinocchio est une incontestable réussite. L’emploi généralisé de la caméra multiplane, donnant au spectateur l’illusion de la profondeur, ajoute à l’enchantement des paysages. Pour les personnages, les animateurs se sont inspirés de modèles réalisés en volume (argile ou bois), et même d’acteurs filmés dans leur costume. Aujourd’hui, Disney propose avec Fantasia une œuvre beaucoup plus audacieuse et d’un genre inédit. Il s’agissait à l’origine de redonner la vedette à Mickey, chargé « d’interpréter » L’Apprenti sorcier, de Paul Dukas, sous la direction musicale de Leopold Stokowski. En étroite collaboration avec ce grand chef, le projet a pris de l’ampleur et s’est transformé en un long-métrage à caractère expérimental. Divisé en sept parties, le film accorde des traitements plastiques variés aux musiques de Bach, Tchaïkovski, Stravinski, Moussorgski et autres Beethoven… Entre deux morceaux lyriques ou symbolistes, Disney parodie la danse classique avec des hippopotames en tutu, n’hésite pas à utiliser l’abstraction et à visualiser la bande sonore. La sortie de ce film suscite un débat, comme aux États-Unis, sur l’interprétation cinématographique à donner aux œuvres musicales.
30 septembre 1941 Hollywood Walt Disney présente à la presse son nouveau dessin animé de longmétrage, Dumbo, racontant les aventures d’un éléphanteau volant. À la fin de l’hiver, les cigognes livrent les nouveaux bébés. Toutes les mamans reçoivent leur colis sauf une éléphante du cirque qui attend désespérément son colis. Peu après le départ du cirque, une cigogne apporte enfin le colis tant espéré. Lorsque la mère ouvre le linge dans lequel l’éléphanteau est enveloppé, elle découvre qu’il a des oreilles surdimensionnées. Tout le cirque se moque de lui et le surnomme très rapidement Dumbo. Lorsque des enfants ricanent en regardant Dumbo, c’en est trop pour sa mère qui décide de punir les garnements. Mais cette décision lui vaut d’être enchaînée dans une cage et punie par monsieur Loyal. Heureusement qu’une petite souris, appelée Timothée, se prend d’affection pour l’éléphanteau et a le secret espoir de faire de lui une véritable star.
28 décembre 1941 Chine Les frères Wan présentent La Princesse à l’éventail de fer (Tie Shan Gongzhu), le premier long-métrage chinois d’animation, qui plaît par son ton résolument anti-japonais.
19 novembre 1943 Paris – L’Épouvantail rallie les suffrages La réputation et la vitalité de la société Les Gémeaux ne cessent de croître depuis sa fondation en 1936, par Paul Grimault et André Sarrut. Après les films publicitaires et de commande – comme le défi relevé sur écran géant pour l’Exposition de 1937 –, Grimault et son équipe ont pu réaliser des films plus personnels. Le Marchand de notes, Les Passagers de la Grande Ourse et le dernier né, L’Épouvantail, placent Paul Grimault au premier rang du dessin animé français. Les critiques affirment cette conviction en créant pour lui le prix Émile-Reynaud, en réaction au prix Émile-Cohl reçu par André Marty.
3 février 1945 Los Angeles Walt Disney présente son dernier dessin animé, Les Trois Caballeros (The Three Caballeros).
22 mai 1946 Paris – Pinocchio, dernier dessin animé de Disney Cinémas d’exclusivité, l’Empire et le Rex projettent le nouveau dessin animé en couleurs de Walt Disney, réalisé entre 1939 et 1940. Pinocchio est une marionnette représentant un petit garçon qui connaît une succession de malheurs avant d’être transformé en enfant vivant. Walt Disney, qui avait soutenu l’effort de guerre américain en montrant, par exemple, l’engagement dans l’armée du rouspéteur Donald Duck, a ici réussi la transposition d’un célèbre conte pour la jeunesse du journaliste et écrivain italien Carlo Lorenzini, dit Collodi, publié en 1883. Impertinent, fantasque, parfois ingrat et désobéissant, Pinocchio est sauvé à l’écran de son espièglerie par son ange gardien, l’irrésistible Jiminy Cricket, portant haut-de-forme et parapluie. D’autres émouvantes silhouettes apparaissent : Gepetto, le « père » de la marionnette, et le gros poisson Cléo. Depuis son premier long-métrage entièrement dessiné, Blanche Neige et les Sept Nains en 1937, l’équipe de Walt Disney n’a pas cessé d’améliorer sa technique.
Pinocchio au fond des mers : le héros de Collodi, vu par Walt Disney.
1950 États-Unis Walt Disney s’attaque à un célèbre personnage de Charles Perrault : Cendrillon ou la Petite pantoufle de verre issu des Histoires ou contes du temps passé. Orpheline, Cendrillon est sous le joug de sa marâtre, Lady Trémaine et de ses deux demi-sœurs qui la considère comme leur servante. Humiliée et maltraitée, Cendrillon ne se laisse pourtant pas abattre et continue d’espérer en rêvant. Pour elle, un jour, ses rêves et ses souhaits deviendront vrais. Elle est soutenue dans cette entreprise par sa marraine la fée et une multitude de petits animaux.
29 mai 1953 Paris – Paul Grimault renie sa bergère Dans le Paris d’après-guerre, Paul Grimault et Jacques Prévert ont donné à l’animation française l’un de ses plus beaux courts-métrages, Le Petit Soldat. Tout en travaillant à ce film lyrique et grave, terminé en 1947, ils adaptaient alors un autre conte d’Andersen, La Bergère et le Ramoneur, premier dessin animé de long-métrage réalisé en France. Un grave différend ayant opposé réalisateur et producteur, Grimault dut quitter la société Les Gémeaux en 1950 avant d’avoir achevé son œuvre. C’est donc une version désavouée par ses auteurs qui sort aujourd’hui, Grimault et Prévert n’acceptant ni le montage ni le dénouement du film.
20 septembre 1954 Hollywood Les films de Walt Disney seront désormais commercialisés par sa propre société de distribution, Buena Vista.
23 décembre 1955 Paris Sortie de La Belle et le Clochard (The Lady and the Tramp), de Walt Disney. Ce film marque un tournant dans l’histoire des studios Disney, car c’est le premier long-métrage à utiliser le format d’image CinémaScope et il utilise brillamment la stéréo. Une nuit de noël, Jim offre à son épouse un bébé cocker spaniel anglais qu’elle baptise Lady. La jeune chienne est difficile à éduquer, car elle pleure constamment pour dormir au pied du lit avec eux. Lady se lie d’amitié avec Jock et César, deux chiens du voisinage. Un autre chien traîne également dans le quartier : on le nomme Clochard car il fouille dans les poubelles à la recherche de son prochain repas. Un jour, Lady s’étonne du changement de comportement de ses deux maîtres et en parle à ses deux amis. Clochard, qui passait dans les environs, lui explique que la belle vie est terminée. Avec l’arrivée d’un bébé dans une maison, ces maîtres ne s’intéresseront plus à elle de la même manière. Et si Clochard avait raison…
16 décembre 1959 États-Unis La Belle au bois dormant est l’un des plus célèbres personnages des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault (1697). Pas étonnant que Walt Disney décide de l’adapter au cinéma avec pour réalisateur Wolfgang Reitherman, Éric Larson, Les Clark et Clyde Geronimi. Le roi et la reine organisent une grande fête pour le baptême de leur fille, Aurore. Toute la « jet-set » est présente pour l’événement y compris les fées marraines. Chacune d’entre elles donne un don à la princesse. Puis, une vieille fée qui n’est manifestement pas conviée à cette fête arrive à l’improviste. Au lieu de lui donner un don qu’elle développera au fil des années, elle lui lance un charme mortel : la princesse se piquera le doigt sur le fuseau d’un rouet et en mourra. La dernière des fées qui n’est pas encore passée devant le berceau de l’enfant ne peut supprimer le sort mais peut l’atténuer : au lieu de mourir, elle sera plongée dans un profond sommeil… pour une durée de 100 ans !
1961 États-Unis Les studios Disney sortent leur 21e long-métrage d’animation tiré de l’œuvre de Dodie Smith qui porte le même nom : Les 101 dalmatiens. Pour ce faire, Disney développe le principe de la xérographie (procédé qui consiste à reproduire des images). Roger Radcliff, un musicien célibataire, a pour compagnie un dalmatien nommé Pongo. Paressant sur le rebord de la fenêtre, Pongo s’amuse à regarder les chiennes et leurs maîtresses. Il semble subjuguer par une « très » jolie dalmatienne (portant le joli nom de Perdita) et sa maîtresse Anita. Insistant fortement auprès de son maître pour aller faire une ballade, les deux compères se retrouvent au parc. Le malicieux Pongo, qui n’arrive pas à attirer l’attention de Roger sur Anita, décide d’emmêler les laisses pour qu’ils se retrouvent nez à nez. S’ensuit une portée de quinze chiots qui semble attirer la convoitise d’une amie d’école d’Anita : la terrifiante Cruella d’Enfer.
25 septembre 1964 New York – Une institutrice de rêve chez Walt Disney Avec Mary Poppins, de Robert Stevenson, la firme Disney réussit un film qui sera sans doute apprécié des enfants de tous les âges. Cette comédie musicale mélange d’une manière surprenante personnages réels et dessins animés. Le charme et la voix de son interprète principale, l’Anglaise Julie Andrews, y font merveille. Pour son premier rôle à l’écran, Julie Andrews incarne ici une institutrice chargée de l’éducation de deux enfants turbulents, dans le Londres de l’époque edwardienne. Le 8 octobre 1965, à Paris, les petits et grands enfants se sont précipités dans les salles de cinéma dès la première séance du film Mary Poppins, une comédie musicale signée Walt Disney. Julie Andrews est l’héroïne de ce film sorti l’an dernier aux États-Unis, qui a pulvérisé les records de recettes et remporté cinq Oscars. Une expression extraite d’une chanson est déjà sur toutes les lèvres. Elle n’est pas facile à prononcer. Dites, d’une traite, « supercalifragilisticexpialidocious » !
La débutante Julie Andrews dans Mary Poppins, de Robert Stevenson.
15 décembre 1966 Burbank – Walt Disney, le magicien, pleuré par tous Mickey, Minnie, Donald, Bambi, Pluto, Dumbo et tant d’autres personnages charmants sont désormais orphelins. Roi du dessin animé, Walt Disney disparaît d’un cancer du poumon, à l’âge de 65 ans, à Burbank. Né à Chicago le 5 décembre 1901, le pionnier de l’animation est devenu le roi du divertissement familial avec son Disneyland à Anaheim, ses dessins animés comme Blanche Neige, Fantasia et Bambi, des films sur la nature comme Désert vivant et des films classiques, tel Mary Poppins. Il y a des centaines de films mais aussi le parc d’attractions Disneyland, né de sa passion pour les trains. Dans le jardin de sa maison, il en avait construit un afin de promener ses invités. Il a ensuite voulu en faire installer un autre dans ses studios. Comme il n’y avait pas assez de place, il eut l’idée d’un parc d’attractions pour l’abriter. Celui qui était devenu le maître incontesté du dessin animé et qui en avait fait autant une industrie qu’un genre cinématographique à part entière avait débuté très modestement, comme souvent en Amérique, en vendant quelques dessins aux journaux de Kansas City, où il étudiait les beaux-arts. Désargenté mais très ambitieux, de son vrai nom Walter Elias, il avait mis au point, en 1920, des diapositives publicitaires projetées sur les écrans des cinémas pendant l’entracte. Avec son frère Roy, photographe et son plus proche collaborateur, ils partent s’installer à Los Angeles. Tous deux réalisent, en 1924, une première série de dessins animés intitulée Alice Comedies puis, avec les bénéfices, créent le personnage d’Oswald (un lapin), en 1926. Ils inventent en 1927 un nouveau personnage : Mortimer (une petite souris). À son troisième film, Steamboat Willie
(sonorisé), Mortimer est rebaptisé Mickey Mouse et va connaître un immense succès. Grâce à cette petite souris, la grande aventure Disney commence, accompagné par sa famille née d’un coup de crayon très sûr : Donald, le canard rouspéteur, Pluto, le chien tendre et gaffeur. Walt Disney soigne particulièrement les voix, la musique et le bruitage. Il a bâti sur les rêves des enfants et les nostalgies des parents un empire économique fondé sur le pur divertissement : presse, édition pour enfants et parcs d’attractions. 30 000 visiteurs ont inauguré Disneyland le 18 juillet 1955. C’est à une demi-heure du centre de Los Angeles que Walt Disney a fait construire Disneyland, un parc de loisirs dédié aux idéaux, aux rêves et aux épreuves qui ont fait l’Amérique. Cette véritable petite ville permet au visiteur de retrouver tout l’univers des films de Walt Disney, de pénétrer dans le château de la Belle au bois dormant, de traverser le miroir d’Alice, de s’envoler avec Peter Pan ou de serrer la main de Mickey et de Donald. Enfin, à bord d’un bateau à roues à aubes du Mississippi, Disneyland fait remonter le cours de l’histoire des États-Unis… L’entreprenant Walt Disney prévoit d’accueillir cinq millions de visiteurs par an ! Si son décès touche le monde entier, l’empire qu’il a bâti survivra avec son collaborateur de toujours, Ub Iwerk, et une équipe d’artistes pleins d’imagination.
Bambi, mélancolique, pleure la disparition de son créateur.
Décembre 1969 Bruxelles – Tintin au cinéma sans pantalons de golf La sortie au cinéma d’un dessin animé d’après Le Temple du soleil, produit par Raymond Leblanc et Belvision, est un événement à double titre : par la qualité du travail, mais aussi parce que, pour la première fois depuis sa création en 1929, Tintin ne porte pas de culottes de golf, mais des pantalons longs. Une décision prise par Hergé qui est une révolution, quand on connaît son attachement à la tradition de son illustre série.
25 décembre 1969 États-Unis – Les quarante ans de Mickey Mouse Les fêtes de fin d’année sont la période rêvée pour la sortie des dessins animés de long-métrage. Le Walt Disney de ce Noël est un peu particulier : titré Mickey Mouse Anniversary Show, il célèbre les quarante ans de la vedette de la firme hollywoodienne (sa première apparition remonte à 1928). Que Mickey fût à l’origine une souris, son anthropomorphisme nous l’a fait oublier depuis longtemps. Personnage à part entière, avec un statut de star, il est aussi capable d’incarner d’autres « emplois ». On le voit tenir le rôle d’Alice dans ce film de montage, De l’autre côté du miroir (en 1936) ou de l’apprenti sorcier du célèbre et controversé Fantasia (1940). Il peut tout faire et symbolise le triomphe de l’industrie chez Disney. Au-delà de la mythologie, il est entré, par le biais des « produits dérivés », dans notre décor quotidien. Le graphisme et les caractéristiques du personnage ont bien évolué depuis quarante ans. Sait-on encore que Mickey a bien failli se nommer Mortimer ? Que Walt Disney, désespérant de lui trouver la voix qu’il voulait, a dû doubler lui-même pendant vingt ans celui qui allait devenir son personnage fétiche ? Si Disney est le concepteur de cette créature, ce n’est pas lui qui l’a dessiné mais son collaborateur Ub Iwerks. Les gants à quatre doigts ne sont pas apparus tout de suite. Très rapidement, en revanche, le tracé allait être simplifié à l’extrême et réduit à quelques cercles. Son graphisme est devenu symbolique du style en O, caractéristique chez Walt Disney. Ses oreilles sont toujours représentées de face, même si leur propriétaire se tient de profil, et se réduisent tout simplement à deux disques noirs. Le caractère de Mickey, d’insupportable qu’il était à ses débuts, s’est maintenant nettement amélioré, à la plus grande satisfaction de ses partenaires habituels…
2 janvier 1970 Prague – La disparition de Jiri Trnka le magicien Le grand maître tchécoslovaque du film de marionnettes s’est éteint avant-hier à l’âge de cinquante-sept ans. Jiri Trnka, malade depuis quelques années, déclarait à ses proches : « Je veux rester en vie pour travailler. » Cet artiste d’origine très modeste a énormément travaillé toute sa vie. Illustrateur, cinéaste d’animation, il était revenu à la peinture ces derniers temps pour une série d’autoportraits impressionnants. Excellent auteur de dessins animés, c’est avec les marionnettes, tradition solidement implantée dans son pays, qu’il a trouvé sa voie. Directeur du studio de Prague après la guerre, il dégage l’animation des influences étrangères et forme une génération de réalisateurs dont Bretislav Pojar. Ses grands films – Le Rossignol de l’empereur de Chine, Les Vieilles Légendes tchèques, Le Songe d’une nuit d’été – sont des merveilles de raffinement. La Main constitue son testament artistique et politique.
Décembre 1971 France – Des chats pas comme les autres Sortie le 11 décembre 1970 aux États-Unis, ces petites bêtes à poil font leurs apparitions dans les salles obscures françaises que le 8 décembre 1971. Le scénario des Aristochats est écrit par Tom McGowan et Tom Rowe en 1962. Au cœur des rues parisiennes en 1910, on fait la rencontre d’une chatte nommée Duchesse ainsi que de ses trois petits chatons : Marie, Berlioz et Toulouse. Adélaïde Bonnefamille, une chanteuse d’opéra les considère comme la prunelle de ses yeux. En accord avec son avocat, Georges Hautecourt, elle décide de changer son testament pour léguer toute sa fortune à ses chats au détriment de son majordome, Edgar. Ce qui n’est pas du tout au goût de celui-ci…
20 octobre 1976 France – Astérix et Obélix font leur cinéma Les personnages tirés de la célèbre bande dessinée d’Uderzo et Goscinny prennent vie pour la deuxième fois dans Les 12 travaux d’Astérix. Ce sera le dernier film d’animation réalisé par Goscinny et Uderzo. Jules César ne supporte plus que ce petit village au fin fond de la Gaule lui résiste. N’arrivant pas à les soumettre à sa puissance militaire, il tente la ruse. On dit que ces fameux Gaulois auraient des pouvoirs grâce à une potion magique. César lance donc un défi à l’ensemble de la communauté : si Obélix et Astérix réussissent à gagner douze épreuves, Jules César arrêtera de les attaquer. Mais s’ils perdent…
1978 États-Unis – Des elfes, des hommes, des magiciens, des orques et des Hobbits Avec Le Seigneur des anneaux, cette monumentale trilogie dans laquelle les mythes immémoriaux du monde celtique et nordique étaient comme réinventés, le romancier britannique J.R.R. Tolkien (1892-1973) s’était hissé au premier rang de ce genre typiquement anglo-saxon que l’on a appelé heroic fantasy. La trilogie fit l’objet d’un véritable culte et, en 1978, Ralph Bakshi en tira un film d’animation de 132 minutes. Il s’agit d’une adaptation de la première moitié de l’œuvre de Tolkien qui combine dessin animé et le principe de la rotoscopie : de nombreuses scènes ont été tournées avec de vrais acteurs pour ensuite être redessinées. La réception de ce film d’animation fut assez mitigée et United Artists (le distributeur) refuse de financer la suite de l’histoire.
18 novembre 1978 États-Unis Mickey, célèbre personnage créé par Walt Disney, a cinquante ans.
4 décembre 1979 Hollywood Disney Productions annonce que le studio coproduira un film, Popeye, pour la première fois de son histoire, avec Paramount.
19 mars 1980 Paris – Le prix Louis-Delluc consacre le génie de Paul Grimault L’arrivée sur les écrans du dessin animé Le Roi et l’Oiseau, long métrage de Paul Grimault, constitue un double événement. Pour la première fois, un dessin animé est couronné par le prix Louis-Delluc, décerné en décembre dernier. Cette sortie marque l’aboutissement de trente ans d’espoirs et d’efforts. On sait que Grimault, dépossédé de son œuvre en cours de réalisation à la suite d’un grave conflit avec son producteur en 1950, a dû laisser sortir trois ans plus tard La Bergère et le Ramoneur dans une version qu’il désapprouvait. Ayant réussi à racheter le négatif, il peut enfin offrir au public, sous un nouveau titre, l’état définitif de son chef-d’œuvre. Son seul regret est que Prévert ne puisse s’en réjouir avec lui.
17 mai 1980 France – Un dessin animé au Festival de Cannes Écrit et réalisé par Jean-Paul Picha, Le Chaînon manquant, un film d’animation franco-belge, fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes. Ce dessin animé, qui se déroule dans la Préhistoire, a été choisi pour son originalité et sa liberté de ton. Les producteurs précisent qu’il ne faut absolument pas le recommander aux enfants. Le héros, Oh, un être humain rejeté par les siens et recueilli par Igua, un brontosaure, et Croak, un oiseau, découvre en effet la vie sous toutes ses formes, y compris les plaisirs du sexe.
27 août 1980 Los Angeles – Décès Disparition de Tex Avery, 72 ans, roi du dessin animé.
15 octobre 1980 Paris Sortie de Le trou noir, un Disney futuriste.
22 novembre 1981 France – Rox et Rouky sur les écrans Ce sont les représentants de Walt Disney en France qui ont choisi Dorothée pour interpréter le générique de Rox et Rouky, qui sort mercredi dans 140 salles de France, dont 25 à Paris. L’animatrice avoue avoir essuyé quelques larmes en découvrant ce dessin animé racontant l’amitié entre un renard et un chien. « Cette histoire m’a émue par son appel à la réconciliation entre l’homme et l’animal, entre l’homme et la nature », dit-elle. Cet après-midi, en animant Disney Dimanche sur Antenne 2, elle va interpréter, en avant-première, un refrain qui, dans les jours à venir, devrait être sur toutes les lèvres.
8 décembre 1982 France Adapté du roman de Robert C. O’Brien, Madame Frisby et les Rats de NIMH, le long-métrage Brisby et le Secret de NIMH sort dans les salles françaises. Madame Brisby, souris veuve, est mère de quatre souriceaux : Teresa, Martin, Cynthia et Timothy. Son fils, Timothy, tombe grièvement malade. Elle décide d’aller à la rencontre de monsieur Ages pour lui demander conseil. Celui-ci lui explique que son fils a une pneumonie et qu’il doit impérativement rester chez eux, au chaud. Malheureusement pour elle, la période des moissons est proche et tous les animaux doivent fuir le champ pour éviter la charrue du tracteur qui détruit tout sur son passage. Que faire ? Si elle sort, son fils pourrait mourir à cause de l’extrême froid, mais si elle reste, comment lutter contre cet engin ?
1983 Dark Crystal : les bons et les méchants Avec Dark Crystal, Jim Henson, le créateur des Muppets, montre une nouvelle facette de son talent. Ce film d’animation, qu’il coproduit et coréalise avec Frank Oz, a demandé cinq ans de travail. Il se déroule sur une planète où brillent trois soleils. Elle doit son équilibre à un cristal géant qui, un jour, perd un éclat. C’est ainsi que débute une guerre entre les cruels Skeksis et les gentils Mystics. À l’inverse de ce que l’on pourrait imaginer a priori, ce n’est pas un film pour les enfants. Il y a des instants sombres, des moments dramatiques à ne pas mettre, théoriquement, devant tous les yeux.
3 mars 1983 Bruxelles – Tintin est orphelin Tintin et Milou sont orphelins. Hergé, leur créateur, est mort à l’hôpital Saint-Luc à l’âge de 75 ans. De son vrai nom Georges Remi, il avait fait publier ses premiers dessins en 1923. C’est en 1929, dans Le Petit Vingtième, que naissent les personnages qui vont faire sa gloire. Depuis, ses histoires ont été éditées en 27 langues et plus de soixante millions d’albums ont été vendus. Tintin a également donné son nom à un hebdomadaire dirigé depuis sa création, en 1946, par Raymond Leblanc. Il y a un univers de Hergé à nul autre pareil, formé de sympathiques personnages gravitant autour de Tintin et Milou : le capitaine Haddock, les deux Dupont(d), le professeur Tournesol, Nestor, la Castafiore, plus tardivement Séraphin Lampion, sans oublier les funestes Rastapopoulos, Allan ou Müller… Ce petit monde, complété par un fourmillement de figures éphémères mais toujours très drôles, vivantes et admirablement typées, constitue une véritable « comédie humaine » dont la richesse est telle qu’elle a pu faire à ce jour l’objet d’une grosse centaine d’exégèses savantes, depuis Le Monde de Tintin de Pol Vandromme (Gallimard, 1959) jusqu’au Hergé de Francis Bergeron (Pardès, 2011), en passant par le monumental Hergé de Pierre Assouline (Gallimard, 1996) et des études parfois inattendues, mais instructives, comme Tintin chez le psychanalyste de Serge Tisseron (Aubier, 1985) ou Hergé au pays des tarots de PierreLouis Augereau (Cheminements, 1999). Bien des controverses continuent cependant d’être suscitées par l’œuvre de Hergé. Ce dernier ne se borne pas à reprendre et à développer les canevas traditionnels du film d’aventures. Il leur donne un sens en les nourrissant de l’actualité internationale de son temps. Influencé par le scoutisme et le catholicisme social, Hergé ne fait pas mystère de ses
convictions dès son premier album, Tintin au pays des Soviets (1930), qui lui vaudra une tenace réputation d’auteur réactionnaire, voire fascisant. Or, on sait aujourd’hui que Hergé était fort bien documenté sur l’Union soviétique et que, loin d’être caricatural, le tableau proposé était très inférieur à la réalité, telle que la révéleront notamment les ouvrages d’Alexandre Soljénitsyne. Incontestablement anticommuniste, Tintin au pays des Soviets n’était pas pour autant un plaidoyer en faveur du capitalisme ! Dès Tintin en Amérique (1932), Hergé a montré tout au contraire que le système fondé sur le profit illimité lui inspirait la plus grande aversion et le portait à prendre spontanément le parti de ceux qui en était les victimes, en l’occurrence les Indiens dépossédés de leurs terres gorgées de pétrole par les « Yankees »… Cette tendance se trouvera renforcée dans Le Lotus bleu (1936), passionnante et minutieuse évocation de la Chine des années 1930, soumise à deux impérialismes : celui du Japon et celui d’un Occident dont Hergé dénonce la prétention à s’ériger en modèle universel. La critique du capitalisme occidental ne sera pas moins virulente dans L’Oreille cassée (1937), où l’on voit les marchands de canons prospérer en provoquant une guerre entre deux États d’Amérique du Sud, allusion transparente à la terrible guerre du Chaco qui opposa la Bolivie et le Paraguay en 19321935 (et qui fit une centaine de milliers de victimes). Anticommuniste et anticapitaliste, Hergé était-il pour autant fasciste ? L’accusation est absurde, et fondée uniquement sur l’amitié professionnelle qui, dans sa jeunesse, l’a rapproché du futur chef fasciste belge Léon Degrelle, amitié dont Degrelle s’est prévalu après la Seconde Guerre mondiale pour soutenir la thèse selon laquelle il aurait été le modèle de Tintin ! Francis Bergeron fait définitivement pièce, dans son Hergé, des vantardises de Degrelle. Non seulement Hergé n’a jamais été fasciste, mais encore il est l’auteur, avec Le Sceptre d’Ottokar (1939), du premier album de bande dessinée rigoureusement antifasciste et antinazi : l’expansionnisme hitlérien y est en particulier dénoncé sans équivoque. L’ancrage de l’œuvre de Hergé dans l’actualité politique disparaîtra pratiquement après 1939, à la remarquable exception de Tintin au pays de l’or noir (1950), situé dans la Palestine sous mandat britannique, avec des notations extrêmement précises sur le conflit qui, au seuil de la création de l’État d’Israël (1948), mettait aux prises Juifs et Arabes. Ensuite, Hergé se
détachera des drames du XXe siècle pour s’adonner au simple plaisir de conter et de faire vivre ses personnages, avec des incursions dans le paranormal et le fantastique, comme dans Tintin au Tibet (1960) et surtout Vol 714 pour Sydney (1968). En 1971, il éprouvera même le besoin de redessiner Tintin au pays de l’or noir et de le vider de toute sa substance historique, ce qui lui fera perdre beaucoup de son intérêt dramatique et de sa finesse graphique. Il faut rappeler que Hergé avait cédé à la même tentation avec L’Île noire (1938), petit bijou situé dans une Angleterre digne des premiers films d’Alfred Hitchcock et qu’il crut bon de « moderniser » en 1965, lui enlevant toute saveur (et rendant certaines situations anachroniques). Hergé n’était pas, au demeurant, devenu insensible aux grandes questions de son temps. À sa mort, en 1983, il a laissé l’ébauche de ce qui aurait dû être le 24e album des aventures de Tintin, Tintin et l’Alph-Art. Cette ébauche, parue en l’état en 1986 sous forme de fac-similés, est symptomatique des préoccupations de son auteur, obsédé par la crise de l’art et par le déficit de spiritualité dont il voyait bien, lui qui était parfaitement agnostique, qu’il risquait d’être comblé par de dangereux simulacres. Plus de trente ans après sa mort, l’univers d’Hergé est toujours bien vivant. Le petit écran sera le premier à animer ce reporter. 21 épisodes de 40 minutes et 3 de 24 minutes verront le jour sur FR3 en 1992 tous les mardis à une heure de grande écoute. Du petit au grand écran, il n’y a qu’un pas comme en témoigne la sortie du film événement de Steven Spielberg, Les Aventures de Tintin. Le Secret de la Licorne dont l’avantpremière a eu lieu le 22 octobre 2011 à Bruxelles.
Juin 1984 Floride Célébration du cinquantenaire de Donald Duck au Disney World d’Orlando.
26 janvier 1987 Montréal – Norman McLaren, ou le cinéma pur Le plus inventif des cinéastes d’animation vient de mourir dans son pays d’adoption, le Canada. Né à Stirling (Écosse) le 11 avril 1914, McLaren étudie les beaux-arts à Glasgow, où il fonde un ciné-club. Il est attiré très tôt par la réalisation de films sans caméra, sur de la pellicule 35 mm de récupération, encouragé dans cette voie par le Colour Box de Len Lye (1935). Le talent de McLaren est remarqué par John Grierson, qui l’engage au GPO Film Unit, avant de l’inviter à le rejoindre à Montréal en 1941 pour y créer un studio d’animation au sein du tout nouvel Office national du film. Célèbre pour ses courts chefs-d’œuvre de pellicule directement peinte ou gravée (il lui arrive aussi de dessiner le son), McLaren ne cesse d’inventer de nouvelles techniques qu’il maîtrise à la perfection. Pour illustrer des chansons populaires, ce virtuose adopte des matériaux plus traditionnels, comme le papier découpé (Le Merle, 1958) ou le pastel animé (La Poulette grise, 1947). De l’abstraction au message humaniste, McLaren fait toujours preuve d’humour, de raffinement et d’une extrême précision. Blinkity Blank en 1954, et Pas de deux en 1968, lui ont valu à travers le monde une réputation rarement atteinte par un cinéaste d’animation à caractère expérimental.
4 février 1987 France – Les aventures du jeune souris Sorti aux États-Unis le 21 novembre 1986, Fievel et le Nouveau Monde (An American Tail) est un film d’animation réalisé par Don Bluth et produit notamment par Steven Spielberg. En 1885, les pavés russes ne sont plus du tout sûrs pour les souris qui sont de plus en plus menacés par la race féline. La famille Souriskewitz n’arrive plus à vivre avec cette menace permanente et décide donc d’émigrer aux États-Unis. Apparemment, c’est un endroit magique où il y a des bouts de fromage à chaque coin de rue et aucun chat n’est présent. Mais cet eldorado peut-il être réel ?
21 décembre 1988 Paris – Paul Grimault, image par image Les dessins animés de Paul Grimault étaient autrefois projetés en première partie de programme : le public avait alors droit à ces merveilles que sont Le Voleur de paratonnerres et Le Petit Soldat. À quatre-vingt-trois ans, le chef de file du dessin animé français a la bonne idée de nous offrir en cadeau de Noël un grand film composé des courts-métrages qui jalonnent sa carrière. Son titre, La Table tournante, évoque à la fois son premier essai d’animation, pour un film publicitaire de 1931, et la table de montage sur laquelle on le voit dérouler ses dessins animés. Car Paul Grimault apparaît dans son film « en chair et en os », filmé par Jacques Demy, qui débuta comme assistant de Grimault. On le voit d’abord s’extirper de la peau d’un ours, puis arriver au studio avec une boîte de film sous… la patte. Après quoi, le réalisateur reçoit la visite de la plus humble de ses créatures, le petit clown du Roi et l’Oiseau, curieux de découvrir les films antérieurs à sa naissance. Grimault ne se fait pas prier pour lui présenter ses courts-métrages, assortis de quelques commentaires et tours de passepasse. Plus qu’une anthologie de son œuvre, La Table tournante est un spectacle plein de fantaisie et de charme, combinant prise directe et animation. L’artiste nous gratifie aussi de son petit dernier, Le Fou du roi, une magistrale pochade au style rajeuni. Le lauréat du prix Louis-Delluc 1979 pour son film Le Roi et l’Oiseau nous raconte donc l’histoire d’un personnage de film qui veut rencontrer les protagonistes des autres films du même auteur. Des extraits des œuvres anciennes de Paul Grimault sont heureusement mélangés aux aventures d’un guéridon magique. Le charme du graphisme démontre le talent d’un cinéaste qui refuse l’industrialisation du dessin animé confectionné sans poésie.
Paul Grimault : magicien de talent.
1989 Akira : un manga en l’an 2030 L’an 2030… Une troisième guerre mondiale a dévasté la planète. NéoTokyo est une mégalopole corrompue et sillonnée par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, Tetsuo, l’un d’entre eux, tente d’éviter un étrange garçon. Arrêté par l’armée, il se retrouve au cœur d’un projet militaire ultrasecret chargé de repérer et de former des êtres disposant de pouvoirs psychiques d’exception. Quand il est relâché, il n’est plus exactement le même. C’est ainsi que débute la version animée d’un manga qui ne manque pas de rebondissements.
Mai 1989 France – Les aventures d’un petit dinosaure Film d’animation américain, Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles est réalisé par Don Bluth et produit en collaboration par Steven Spielberg et George Lucas. Il sort aux États-Unis en 1988. Bien avant que les hommes fassent leur apparition sur Terre, Petit-Pied, un dinosaure de la famille des « longs cous », se retrouve subitement orphelin après le décès de sa mère qui a essayé de le sauver des griffes d’un tyrannosaure. Il se retrouve donc avec ses grands-parents mais la famine menace. Il faut donc aller dans la Grande Vallée où verdure, nourriture et eau sont en quantité illimitée. Cependant, un terrible tremblement de terre a lieu et il est séparé du reste de sa famille. Seul, Petit-Pied doit absolument trouver le chemin de cette vallée : il en va de sa survie…
15 novembre 1989 États-Unis – Quand le milieu aquatique prend vie Walt Disney s’est une nouvelle fois inspiré d’une œuvre écrite pour produire ce nouveau dessin animé. La Petite Sirène (The Little Mermaid) est un film d’animation librement adapté du conte éponyme du danois Hans Christian Andersen publié en 1836. On connaît cette histoire également sous le nom de La Petite Ondine. Walt Disney appréciait tellement ce conte intemporel qu’il souhaitait en faire un dessin animé dès les années 1930. Ce classique sort en France le 28 novembre 1990. Ariel est une jeune sirène très jolie fille du roi Triton. Elle aurait tout pour être heureuse, mais le monde des humains l’attire et elle rêve de pouvoir posséder des jambes pour aller découvrir le monde d’en haut. Un jour, une violente tempête éclate et un bateau fait naufrage. Elle sauve in extremis un jeune prénommé Éric qui est en train de se noyer. Elle tombe littéralement sous le charme de ce prince. Pour pouvoir l’approcher de plus près, elle signe un pacte avec Ursula, une sorcière avec des tentacules de pieuvre. Mais cette alliance pourrait avoir de lourdes conséquences pour Ariel si elle n’arrive pas à ses fins…
8 octobre 1990 Betty Boop pleure Myron « Grim » Natwick est mort à Santa Monica (Californie) des suites d’une pneumonie. Il avait cent ans. Créateur de Betty Boop, il avait fait de ce petit bout de femme un des personnages les plus populaires du dessin animé. Conçue en 1930, elle amusa le public par sa voix douce, ses courbes généreuses et sa minijupe. Sexy mais jamais vulgaire, elle a su conserver une jeunesse éternelle, un rêve de star. Et l’on ne se lassera pas de l’entendre susurrer le fameux « Boop-boop-a-doop ».
13 décembre 1991 États-Unis La Belle et la Bête est devenu un conte très populaire voire incontournable que tous les enfants connaissent. Réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise, ce film d’animation de Walt Disney fait son apparition sur les écrans français le 21 octobre 1992. Walt Disney s’est inspiré du conte du même nom de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont qui publia cette histoire en 1757 dans son œuvre Le Magasin des Enfants. Belle est une jeune fille qui passe ses journées plongée dans la lecture éloignant obstinément les avances de Gaston, un apollon musclé et vaniteux. Seul un homme compte à ses yeux : son père nommé Maurice. Un jour, il se perd dans la forêt et est obligé de se réfugier dans un château pour échapper à une meute de loups. Sauf que le maître des lieux, une Bête monstrueuse, est irrité par cette violation de son domicile. Pour sauver son père qui est mis au cachot, Belle accepte de devenir la prisonnière de la Bête et fait la connaissance d’êtres extraordinaires.
30 mars 1991 États-Unis Sorti dans un peu moins de 3 000 salles, les Tortues Ninja II (Ninja Turtles), engrange vingt millions de dollars au cours de son premier weekend d’exploitation.
11 novembre 1992 Los Angeles – Disney envahit les écrans pour les fêtes Disney sait parfaitement ce que calendrier et promotion veulent dire. La sortie d’Aladdin quelques semaines avant les fêtes est là pour le prouver, au moment même où en France La Belle et la Bête, le précédent produit des studios Disney, triomphe sur les écrans. Mais ne boudons pas notre plaisir, Aladdin ravit les petits comme les grands. L’inspiration des graphistes s’est renouvelée, lorgnant de plus en plus vers les délires visuels de Tex Avery. En l’occurrence, le véritable héros du film, ce n’est pas Aladdin ni la princesse Jasmine, ni bien sûr Jaffar, l’odieux vizir, c’est évidemment le génie, auquel un Robin Williams en grande forme prête sa voix.
1994 Le triomphe du Roi Lion Dernier en date des dessins animés sortis des studios Disney, le Roi Lion a coûté 79,3 millions de dollars. Un investissement bien placé puisque ce film est désormais considéré comme le plus grand succès de l’histoire de l’animation au cinéma. Il a en effet rapporté plus de 800 millions de dollars. Ce triomphe doit beaucoup à la bande originale, composée et interprétée par Elton John. Hakuna Matata et Circle of life sont aujourd’hui des succès planétaires. Des stars ont également prêté leurs voix à cette histoire : parmi elles, Matthew Broderick, Jeremy Irons, Rowan Atkinson et Whoopi Goldberg pour la version américaine, Jean Reno et Jean Piat pour la version française.
Le 23 novembre 1994, en France, sortie nationale du Roi lion, le dernier film Walt Disney. Pour sa première semaine de pré-sortie en une seule salle : 61 874 entrées.
7 décembre 1994 Paris – Les marionnettes délirantes de Tim Burton Réalisé par Henry Selick, L’Étrange Noël de Monsieur Jack porte la marque de Tim Burton, de ses obsessions et de ses fantasmes visuels. Jack Skellington, le roi d’Halloween, un lieu sinistre, peuplé de créatures grouillantes et effrayantes, est las de faire peur aux humains. Il veut à son tour connaître les joies de Noël. Il kidnappe donc Santa Claus pour prendre sa place. Hélas, personne n’échappe à son destin. Les cadeaux qu’il envoie aux enfants, loin de les réjouir, les terrifient. Les petits démons d’Halloween, par ailleurs, n’apprécient guère ce changement d’esprit. Ce conte étrange et baroque est une « fantastique » prouesse. Les poupées y sont animées image par image, les trouvailles y foisonnent au service de l’originalité la plus absolue.
10 juin 1995 New York – Le dernier Disney au jardin public Le nouveau dessin animé lancé par les studios Disney innove par son sujet, inspiré des amours légendaires de la jeune Indienne Pocahontas et d’un beau militaire, comme par son lancement. La première mondiale a eu en effet pour cadre Central Park et sa grande pelouse, où 100 000 spectateurs ont pu le voir sur quatre écrans géants. Il en a coûté à Disney un million de dollars, versé aux caisses de la ville. Mais cette opération commerciale, inusitée en ce lieu, soulève de vives protestations.
Novembre 1995 Toy Story : vers l’infini et au-delà La sortie aux États-Unis de Toy Story, produit par les studios Disney et réalisé par John Lasseter, ouvre une nouvelle voie au dessin animé et annonce un probable règne de la 3D. Les héros sont les jouets d’une chambre d’enfant où ils mènent une existence cachée de tous sauf, bien sûr, des caméras : il y a le pantin, Woody, le cow-boy et Buzz l’Éclair, un intrépide aventurier de l’espace venu d’une lointaine galaxie, qui va semer la zizanie dans ce petit monde. Ensemble, ils vont vivre d’innombrables aventures aussi dangereuses que palpitantes, en ne manquant jamais d’employer, lorsque c’est nécessaire, la formule favorite de Buzz : « Vers l’infini et au-delà. »
21 février 1996 Monte-Carlo – Imagina ou des images d’avantgarde Le clou du Salon Imagina, qui se tient du 21 au 23 février, sera la projection en avant-première de Toy Story, un film en images de synthèse présenté par les studios Disney. Ce Salon fait une large place aux débats et aux rencontres, confrontant les artistes des nouvelles images et les produits industriels. Le nombre de secteurs faisant désormais appel à ces nouvelles technologies ne cesse de croître ; cinéma, publicité, art et maintenant toutes les applications multimédias, des sites Internet à l’édition électronique. Imitation de la réalité ou délires visuels, nos yeux n’ont pas fini d’être étonnés.
Toy Story – film Walt Disney en 3 dimensions – est présenté au Salon.
27 mars 1996 Paris – Disney met sur orbite le cinéma virtuel La sortie en France, dans un réseau de 500 salles, de Toy Story, film de John Lasseter, ne devrait pas passer inaperçue. Exploité aux États-Unis depuis fin novembre, il est arrivé en janvier en tête du classement et cumule à ce jour près de 220 millions de dollars de recettes. Succès justifié par la nouveauté de ce film d’animation, avec laquelle la société Disney, qui l’a produit, s’engage à fond dans la technologie la plus avancée. Toy Story est en effet le tout premier film de long-métrage entièrement réalisé en images de synthèse 3D par ordinateur dans les studios de Pixar, une société californienne spécialisée dans cette technique.
Toy Story : une merveille de la technique dans l’univers du merveilleux.
19 juin 1996 France Le Tombeau des lucioles est un film japonais des studios Ghibli réalisé par Isao Takahata. Durant l’été 1945, au Japon, Seita (un adolescent de quatorze ans) et sa jeune sœur décident de rejoindre leur tante après le bombardement de Kobé. Mais celle-ci les voit plus comme un fardeau et les deux jeunes enfants s’enfuient dans une cabane désaffectée envahie de lucioles. Mais les déboires s’enchaînent…
24 décembre 1996 Paris Sorti le 27 novembre, le dernier dessin animé Disney, Le Bossu de Notre-Dame, inspiré de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, réalise à ce jour près de quatre millions d’entrées, et se situe au quatrième rang des films sortis dans l’année.
10 décembre 1997 Paris – Le cinéma asiatique fait ses preuves Sorti il y a une semaine, le film de Wong Kar-wai, Huppy Together, a trouvé son public. Ce cinéaste de Hong Kong est assez emblématique du renouveau du cinéma asiatique. En fait, plus que de renouveau, c’est la perception qu’a l’Occident de ce cinéma qui a changé. Le phénomène est sensible depuis plusieurs années, mais 1997 aura été le millésime de la reconnaissance. Cette Asie-là, elle se résume au Japon et à la sphère culturelle chinoise (Chine, Taïwan et Hong Kong). Les spectateurs, et avant eux les festivals européens, ont découvert que ces productions cinématographiques sont bien aussi variées que les leurs, qu’elles ne se résumaient pas à des films de sabre et à des fresques léchées. Rien que pour cette année, Takeshi Kitano (avec Hana-Bi), Shohei Imamura (L’Anguille), Tsui Hark (Double Team), Wayne Wang (Chinese Box), Ringo Lam (Risque maximum), John Woo (Volte-Face), Tsai Mingliang (La Rivière), Hayao Miyazaki (La Princesse Mononoké) et Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), auront envahi les écrans sans autre point commun que géographique. Vouloir trouver une ligne directrice dans ce groupe serait illusoire et vain. La force de frappe de ce cinéma est justement d’avoir prouvé qu’il peut traiter des névroses familiales, de l’homosexualité, de la jeunesse et de son désespoir, des gangs, des petits tracas de la vie ou des fracas de la grande histoire avec une étonnante indépendance d’esprit.
1998 États-Unis Sortie dans les salles américaines de 1 001 pattes. Ce 2e film d’animation en images de synthèse est produit par Pixar avec l’aide de Walt Disney Pictures. Tilt, une fourmi avec deux pattes gauches, a détruit toutes les récoltes de la fourmilière. Les fourmis sont dans tous leurs états, car l’affreux Le Borgne ne va pas pouvoir récupérer son tribut comme il le fait chaque année… Cette bande de sauterelles furieuses viendra chercher le double de leur quantité la saison prochaine. Pour se faire pardonner, Tilt décide de partir à la recherche de ces racketteuses pour s’en débarrasser… définitivement !
4 février 1998 France Nouveau concurrent des studios Disney, Anastasia, de Don Bluth, sort en salles. Produit par la Fox, il trouve d’emblée son public. C’est la révolution en Russie en 1917. L’impératrice Marie ainsi que sa petite-fille, Anastasia court un grand danger. La cadette tente de suivre son frère et ses sœurs pour fuir mais elle oublie sa boîte. La grand-mère et sa petite-fille reviennent sur leurs pas pour tenter de la retrouver. Sauvées in extremis par le cuisinier Dimitri, il permet aux deux femmes de s’enfuir avant l’arrivée des bolcheviques. Face à l’agitation dans les rues de SaintPétersbourg, les deux femmes se perdent de vue et le destin les sépare. Mais, dix ans après, une rumeur persiste : la fille cadette de l’empereur serait toujours en vie !
11 novembre 1998 France – Les fourmis envahissent les salles obscures Produit par DreamWorks, Fourmiz (Antz) a été réalisé par Éric Darnell et Tim Johnson. Sortie le 19 septembre 1998 aux États-Unis, il raconte l’histoire d’une fourmi, Z, qui se sent insignifiante dans une fourmilière qui dénombre des milliers de fourmis. Simple numéro, il aspire à être une fourmi à part entière surtout quand on tombe amoureux de la princesse Bala. Voulant absolument attirer son attention et pouvoir la côtoyer de plus près, il échange sa place avec son meilleur ami, le soldat Weaver. Mais involontairement, il empêche le plan machiavélique de l’ambitieux général Mandibule de fonctionner, ce qui le met dans une colère noire…
16 décembre 1998 Paris – DreamWorks en pleine concurrence avec les studios Disney Le Prince d’Égypte (The Prince of Egypt), signé Simon Wells, Brenda Chapman et Steve Hickner, est le premier long-métrage que sortent les studios DreamWorks. Fondée par Steven Spielberg, cette structure veut concurrencer Disney et entend contester l’hégémonie de ses studios dans le domaine du dessin animé. Ce film particulièrement réussi en matière de décors reprend l’histoire biblique de Moïse et du combat qui opposa les Égyptiens de Ramsès aux Hébreux, qui voulaient quitter cette vallée du Nil pour la Terre promise.
En France, sortie du Prince d’Égypte, le premier dessin animé du studio DreamWorks (Spielberg), qui veut concurrencer les studios Disney.
24 novembre 1999 France Sortie d’un dessin animé des studios Disney, Tarzan.
8 décembre 1999 France Sortie le 16 avril 1988 au Japon, Mon voisin Totoro vient d’arriver dans les salles de cinéma en France. Tatsuo Kusakabe décide de déménager avec ses deux filles, Satsuki et Mei, pour se rapprocher de l’hôpital où est installée leur mère. Il choisit donc une grande maison en pleine campagne. Comme toute jeune fille de leur âge, elles explorent leur nouvel habitat et les environs. Suivant une piste de glands, Mei découvre des créatures merveilleuses : les totoros, véritable esprit de la forêt.
12 janvier 2000 Paris – Le film d’animation japonais très créatif La Princesse Mononoké est un dessin animé qui comblera tous les âges. Frappé d’une malédiction, un jeune prince doit fuir et trouvera de l’aide auprès de deux femmes. Ce conte épique qui se déroule dans un Japon médiéval mêle la fable pour enfants et la tragédie shakespearienne, le tout teinté de chamanisme. Conçue par Hayao Miyazaki, cette réussite graphique et narrative confirme la bonne santé de l’animation au pays du Soleil Levant. Du Tombeau des lucioles à Pureu Russu, en passant par Mon voisin Totoro, ces films sont extraordinairement adultes.
5 avril 2000 Paris – Après la folie des cartes Pokémon, le film Pokémon (contraction de Pocket Monsters), c’est tout d’abord une tornade commerciale d’une ampleur jamais vue. Ce fut au début un jeu pour Game Boy, ensuite des cartes, des figurines et des produits dérivés, puis des dessins animés. Après les millions de jeux vendus au Japon, aux États-Unis et en Europe, c’est désormais un film. Celui-ci ne fait que reprendre le principe du jeu : la capture des 150 Pokémon peuplant cet univers virtuel. Les enfants ne se poseront pas de questions alors que les parents s’avouent dépassés par ce qui est surtout un phénomène de société. Le dessin animé, signé de Kunihiko Yuyama, ne s’embarrasse pas d’esthétisme inutile.
Quand les Japonais savent prendre un marché pour le grand plaisir des enfants.
13 décembre 2000 Paris – Un camp de prisonniers en animation pour enfants et adultes Les deux compères, Peter Lord et Nick Park, sont déjà les pères de Wallace et Gromit. Pour Chicken Run, ils s’inspirent clairement de la Grande Évasion et de son camp de prisonniers de guerre anglo-saxons en Allemagne. Ici, ce sont des poules et des poulets qui vont, par tous les moyens, tenter d’échapper à leur destin, qui est de finir en farce dans des tourtes à la volaille. Cette fable d’animation est délirante et géniale de cocasserie. Elle est également plus profonde qu’elle n’en a l’air. Les animaux prisonniers y ont une âme et la leçon est amère : ils doivent échapper à l’enfer que symbolisent leurs geôliers humains.
4 juillet 2001 France – Un ogre dans les salles obscures Réalisé par Andrew Adamson, Vicky Jenson et produit par la société DreamWorks, Shrek sort dans les salles de cinéma françaises. Ce film d’animation en 3D est adapté d’un conte de fées de William Steig. Ce fut un véritable triomphe dès sa sortie aux États-Unis le 22 avril 2001. Shrek, un ogre de couleur verte, cynique à souhait, vit dans un marais près de la ville de Fort Fort lointain. En pleine toilette matinale, il se rend compte que des petites créatures, extrêmement désagréables, ont élu domicile dans son havre de paix. Ne pouvant supporter cette intrusion, il va voir Lord Farquaad pour avoir une explication. Ce dernier explique qu’il a expulsé ces bestioles de son royaume et qu’il souhaite faire le ménage dans ce marais, à moins que Shrek accepte un marché : Lord Farquaad souhaite épouser la princesse Fiona pour devenir roi. Mais celleci est retenue prisonnière par un infâme dragon. Si Shrek accepte d’aller délivrer la princesse à sa place, il retrouvera son marais. Mais lors de cette aventure épique, tout ne se passe pas comme prévu…
Shrek, d’Andrew Adamson et Vicky Jenson. Un ogre bien sympathique !
20 mars 2002 France – De jolies frimousses de monstres au cinéma Réalisé par Peter Docter, David Silverman et Lee Unkrich, Monstres & Cie envahit nos salles obscures. Monstropolis est une ville où vivent uniquement des monstres. Et leur seule source d’énergie est les hurlements des enfants qu’ils effraient. Pour ce faire, une usine dispose de tous les accès aux portes de placard des enfants et ils se glissent la nuit dans leur chambre pour les terrifier et récolter leur hurlement. D’ailleurs, Jacques Sullivent, alias Sulli est champion en la matière : c’est une bête de couleur bleu mesurant plus de deux mètres et il est doté de cornes. Une nuit, il s’aperçoit qu’une porte a été mal refermée. Quelle erreur n’a-t-il pas commis !
Sortie de Monstres & Cie, un film d’animation de Pete Docter qui démontre la perfection des images de synthèse en 3D. Le film est produit par Pixar, studio fondé par Steve Jobs et contractuellement lié à Disney.
26 juin 2002 France Réalisé par Chris Wedge et Carlos Saldanha, L’Âge de glace est un film d’animation qui se place en pleine ère glaciaire. Vingt mille ans avant notre ère, un petit écureuil veut absolument récupérer sa noisette quitte à fendre dangereusement la banquise. Il déclenche un nouvel âge de glace et tous les animaux sont obligés de s’enfuir vers le sud, l’eau menaçant leur habitat. Durant cet exode, un trio hors-norme composé d’un mammouth (Manny), d’un tigre (Diego) et d’un paresseux (Sid) se retrouve en possession d’un bébé humain ! Ils décident donc de le ramener à ses parents, mais le père n’est autre que le chef d’une tribu chasseuse de tigre. Le clan de Diego souhaite se venger du peuple humain qui a tué tant de leurs compatriotes en mangeant l’enfant. Il charge donc Diego d’attirer Sid et Manny dans un piège afin de pouvoir récupérer l’enfant…
25 septembre 2002 France Sortie de Corto Maltese, la Cour secrète des arcanes, film d’animation français de Pascal Morelli, d’après Hugo Pratt.
27 novembre 2002
Sortie en France de La Planète au trésor de Ron Clements et John Musker, et dont les dessins sont dus à Glen Keane. Cette production des studios Walt Disney est inspirée du roman de Robert Louis Stevenson.
5 février 2003
Le Livre de la jungle 2, réalisé par Steve Trenbirth, sort sur les écrans français. Il reprend l’histoire peu après l’arrivée de Mowgli chez les hommes.
11 juin 2003 France Réalisé par Sylvain Chomet, Les Triplettes de Belleville est un film d’animation qui a reçu le César de la meilleure musique écrite pour un film. Champion est un jeune garçon qui vit chez sa grand-mère, madame Souza. Il a une passion dévorante pour le cyclisme et manifestement certains dons pour ce sport. Aidé de sa grand-mère, il s’entraîne d’arrachepied et devient un coureur talentueux qui n’a qu’un seul objectif : courir le Tour de France. Au cours d’une épreuve, il est enlevé par deux hommes mystérieux. Madame Souza accompagnée de trois sœurs rencontrées sur le sol américain, Les Triplettes, mènent l’enquête pour retrouver à tout prix Champion.
26 novembre 2003
Le Monde de Nemo, réalisé par les studios Pixar (Monstres et Cie) et distribué par Disney, sort en France. Les tribulations du poisson-clown ont déjà rapporté 340 millions de dollars aux États-Unis, plus que le Roi Lion !
24 novembre 2004 France Dernier film des studios Pixar en collaboration avec Walt Disney Pictures, Les Indestructibles est réalisé par Brad Bird en images de synthèse. On se retrouve plongé dans une famille de superhéros. Chacun membre de la famille possède un superpouvoir : M. Indestructible (le papa) possède une force surhumaine ; Hélène Parr, la mère (alias Elastigirl), peut étirer son corps à l’infini ; Flèche (le fils) court aussi vite que l’éclair ; Violette, la fille, a le pouvoir de disparaître et enfin, JackJack, le petit dernier, semble n’avoir pas encore développé son don… Toute cette petite famille doit lutter contre Buddy Pine, héros désavoué qui désire se venger.
1er décembre 2004 France Réalisé Robert Zemeckis et produit par ImageMovers, Le Pôle Express est une adaptation du roman, The Polar Express, de Chris Van Allsburg. Un jeune garçon doute de l’existence du Père Noël. Il monte dans un train mystérieux direction le Pôle Nord. Plus les paysages défilent, plus les enfants se rendent compte de leurs incroyables dons.
22 juin 2005
Sortie en France du nouveau dessin animé produit par DreamWorks, Madagascar, d’Éric Darnell et Tom McGrath. Le film, passé il y a peu en tête du box-office américain, raconte les folles aventures d’une girafe, d’un lion, d’un zèbre, d’un hippopotame et de pingouins psychotiques quittant leur zoo new-yorkais pour la forêt malgache. Les voix françaises sont celles de Jean-Paul Rouve, José Garcia, Anthony Kavanagh et Marina Foïs.
12 octobre 2005 France – À l’attaque du lapin-garou Réalisé par Nick Park et Steve Box, Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou donne vie à des personnages en pâte à modeler. Ce longmétrage britannique utilise le procédé d’animation image par image. Une folie végétarienne envahit la ville où habitent Wallace et son chien muet Gromit. Pour faire face à cet engouement et lutter de manière efficace et pacifique contre les nuisibles de leurs carottes, ils ont inventé un procédé « ingénieux » : capturer les lapins et les mettre en cage. Le Grand concours annuel de Légumes approchant, une bête terrifiante affole tous les jardiniers : un lapin-garou sévit dans les potagers de la ville et mange tous les légumes. Mandatés par Lady Tottington, l’organisatrice du concours, Wallace et Gromit devront tout faire pour capturer ce lapin géant.
19 octobre 2005
Les Noces funèbres de Tim Burton et Michael Johnson sort en France. Ce film d’animation raconte le voyage dans l’au-delà d’un jeune homme (Johnny Depp dans la version originale) qui a épousé une jeune fille décédée.
24 janvier 2006 Californie – Un coup de jeune pour Disney Depuis le siège de la Walt Disney Company, le président Robert A. Iger annonce une nouvelle sensationnelle : le légendaire studio d’animation vient de racheter à Steve Jobs la société Pixar, par échange d’actions et pour une valeur de 7,4 milliards de dollars. En se l’appropriant, Disney veut de toute évidence redorer son blason, quelque peu terni depuis plusieurs années. C’est en 1986, après avoir quitté Apple, que Steve Jobs a racheté à George Lucas la division informatique de sa société, la Lucasfilm, pour 10 millions de dollars. Il la rebaptise Pixar. À l’origine, la société est destinée à produire des ordinateurs et des logiciels. Pixar sera sauvée par sa reconversion dans l’animation. Après un premier triomphe avec Toy Story (1995), Pixar enchaîne les succès : 1 001 pattes, Toy Story 2, Monstres et Compagnie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles. Le Monde de Nemo reste d’ailleurs aujourd’hui le champion du nombre d’entrées pour un film d’animation. Steve Jobs, qui possède 56 % des actions de Pixar, entre de ce fait au conseil d’administration de Disney. Il en devient le plus gros actionnaire, mais il quitte la direction de Pixar. Le rapprochement des deux entreprises a suscité bien des craintes chez les fans de Pixar. Après Ratatouille, le dernier film du règne de Steve Jobs, les sorties de WALL.E, Là-haut, Toy Story 3, Cars 2… montreront que malgré la fusion, le studio Pixar n’a rien perdu de sa créativité, et qu’il demeure l’une des plus belles réussites récentes de l’histoire du cinéma.
5 juillet 2006 Paris – L’Homme contre l’animal DreamWorks produit le tout dernier film d’animation réalisé par Tim Johnson et Karey Kirkpatrick : Nos voisins les hommes (Over the hedge). Alors que l’hibernation se termine tout juste, Verne, la tortue, stresse déjà pour le prochain hiver. Il faut absolument retrouver de la nourriture en quantité suffisante pour survivre durant l’hiver prochain. Mais entretemps, une immense masse verte a fait son apparition à l’extrémité de la forêt. Riton, un raton-laveur malicieux, leur explique que des hommes vivent derrière cette chose verte que l’on appelle une haie. S’ils cherchent de la nourriture en abondance, l’unique endroit demeure le garde-manger de ces chers humains. Mais Verne sent bien que ce conseil ne vaut rien de bon pour eux et qu’ils se dirigent vers de grands dangers. Mieux vaut se méfier d’un illustre inconnu…
6 décembre 2006 France Film d’animation américano-australien, Happy Feet est un longmétrage réalisé par George Miller. Nous sommes dans une colonie de manchots de l’Antarctique. Cette espèce trouve son âme sœur en chantant. Mais le pauvre Mumble à une voix de crécelle et il est sans conteste le pire chanteur au monde. Néanmoins, il s’aperçoit qu’il a un autre don : il bouge merveilleusement bien les pattes pour faire des claquettes avec virtuose. Cela ne suffisant pas, Mumble est rejeté de la colonie et il s’enfuit en Terre Adélie où il fait la rencontre d’un groupe à un accent fort étrange.
22 mai 2007
Quelques jours après avoir appris que les aventures de Tintin (ici sur un Thalys, à Bruxelles) seraient bientôt portées à l’écran par Steven Spielberg et Peter Jackson, les tintinophiles ont célébré le centenaire de la naissance du père de leur héros, Georges Remi, alias Hergé, décédé en 1983.
27 juin 2007
Ce mercredi a vu la sortie en salles de Persépolis. Prix du jury à Cannes cette année, ce beau film d’animation tiré des albums de bande dessinée de Marjane Satrapi, co-réalisatrice avec Vincent Paronnaud, sortira en DVD le 27 décembre prochain.
1er août 2007 La nouvelle production des studios Pixar sortait dans les salles françaises. Intitulé Ratatouille, et réalisé par Brad Bird, ce film d’animation raconte les aventures d’un jeune rat, Rémy, qui, avec l’aide du commis Linguini, fera tout pour réaliser son rêve : devenir chef cuisinier dans un grand restaurant parisien. Ratatouille va attirer près de 2 millions de spectateurs dès sa première semaine d’exploitation.
Décembre 2007 L’éternel retour de Lucky Luke On le sait depuis longtemps déjà, Lucky Luke est l’homme qui tire plus vite que son ombre. Mais c’est aussi le cow-boy qui jouit de l’une des plus belles longévités de tout l’Ouest ! Et quelle santé ! Car cet éternel jeune homme, de retour au cinéma le mercredi 5 dans Tous à l’Ouest, une aventure de Lucky Luke, fête cette année ses 61 ans. C’est en effet fin 1946, dans L’Almanach Spirou 1947, que le dessinateur et scénariste belge Maurice De Bévère, dit Morris, publie la toute première histoire de Lucky Luke, intitulée Arizona 1880. Le cow-boy revient ensuite, à partir de juin 1947, dans l’hebdomadaire Spirou. À l’origine très influencé par le cinéma d’animation, le graphisme va vite se personnaliser. Le personnage principal évoluera également au fil du temps. Ainsi, alors qu’il a volontiers recours à ses débuts à la manière forte, il devient peu à peu bien moins violent. Dans un autre ordre d’idées, beaucoup plus tard, Lucky Luke troquera en 1983 son éternelle cigarette contre un fétu de paille, ce qui vaudra à Morris d’être récompensé par l’Organisation mondiale de la santé… C’est en 1949 que paraît aux Éditions Dupuis La Mine d’or de Dig Digger, le premier album des aventures du cow-boy solitaire, dont la vie connaît un vrai tournant quand débute, en 1955, une collaboration entre Morris et le célèbre scénariste René Goscinny. En effet, la bande dessinée, qui paraîtra chez Dargaud à partir de 1968, prend alors une nouvelle dimension : l’humour devient omniprésent et des personnages désormais célèbres font leur apparition, comme le chien Rantanplan ou les Dalton. Après la mort de Goscinny en 1977, Morris, qui s’associe à différents scénaristes tels que Guy Vidal ou Yann, continue à enchaîner les aventures de Lucky Luke, jusqu’à son propre décès en 2001. Celui-ci ne va pas, heureusement, signifier la fin d’une liste d’albums longue de plus de
soixante-dix titres. Dès 2004 en effet, Achdé et Laurent Gerra ont signé chez Lucky Comics une nouvelle aventure, La Belle Province, suivie en 2006 de La Corde au cou. Immortel, Lucky Luke ? Bien sûr, d’autant qu’il y a longtemps que petits et grands peuvent également suivre ses aventures au cinéma (Daisy Town, le tout premier dessin animé, date de 1971) et à la télévision. Alors, pas d’inquiétude, le « pauvre cow-boy solitaire » qui s’éloigne au crépuscule sur son fidèle Jolly Jumper finit toujours par revenir…
Réalisé par Olivier Jean-Marie, Tous à l’Ouest, une aventure de Lucky Luke a nécessité pas moins de 300 000 heures de travail.
5 décembre 2007 France
Magnifique cadeau de Noël pour les cinéphiles petits et grands avec la résurrection du tout premier film d’animation de long-métrage, Les Aventures du prince Ahmed, réalisé en 1926 par la dessinatrice allemande Lotte Reiniger.
Janvier 2008 Tim Burton Né le 25 août 1958 à Burbank (États-Unis), il fait ses études au California Institute of the Arts, avant de travailler pour les studios Disney. Après quelques courts-métrages, celui qui va bientôt imposer au monde son univers inimitable imprégné de fantastique et de macabre réalise en 1985 son premier long-métrage, Pee Wee’s Big. Il a à son actif quelques films d’animation dont L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993), Les Noces funèbres (2005), Numéro 9 dont il sera le producteur en 2009, et Frankenweenie en 2012 tirés d’un de ces courts-métrages de 1984. Tous ces personnages vivent dans une atmosphère lugubre et macabre où la mort est omniprésente.
9 juillet 2008 France Sortie du premier volet des aventures d’un panda au pays du Soleil levant qui était dans les salles américaines le 6 juin 2008. Ce film d’animation réalisé par Mark Osborne et John Stevenson et produit par la société DreamWorks se nomme Kung Fu Panda. Po est un panda un peu maladroit qui travaille dans le restaurant de nouilles de son père M. Ping en tant que serveur. Véritablement passionné par cet art martial qui est le Kung Fu, il rêve de rencontrer ses idoles : les Cinq Cyclones (Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe). Mais une grande menace pèse sur la ville : le maléfique Taï Lung (un léopard des neiges) s’est évadé de prison et veut se venger de maître Shifu, son ancien maître d’arts martiaux. Tout l’avenir de vallée repose sur les épaules de Po.
30 juillet 2008 France Sortie de WALL.E, film d’animation d’Andrew Stanton, produit par les studios Pixar. 700 ans plus tôt, toute l’humanité a décidé de quitter la Terre qui était devenue une véritable décharge à ciel ouvert. Il reste néanmoins un petit robot dont la tâche est de nettoyer cette planète : Wall.E. Sept siècles tout seul laissent des séquelles et Wall.E a un petit défaut technique : il est devenu très curieux et indiscret à cause de la solitude. Un jour, un autre robot est envoyé sur Terre pour une mission. Ce nouveau robot se nomme Eve. Wall.E tombe éperdument amoureux d’elle et fera tout pour gagner le cœur de sa belle.
10 juin 2009 France Nouveau film d’animation signé Henry Selick : Coraline. Coraline vient tout juste d’emménager dans une nouvelle maison quelque peu étrange. Ces parents n’ont pas le temps de s’occuper d’elle et Coraline s’ennuie… elle s’ennuie à mourir. Elle décide donc d’explorer cette nouvelle maison. Poussant une porte condamnée, elle arrive dans un monde inouï : elle pénètre dans une maison identique à la sienne. Le papier peint, l’agencement des meubles, ses parents, son chat… tout est parfaitement pareil ! À un détail près : ils ont des boutons à la place des yeux…
29 juillet 2009 France – Un dessin animé gonflé ! Peter Docter et Bob Peterson signent un film d’animation pour les studios Pixar-Disney nommé Là-Haut (Up). Véritable comédie d’aventure, ce film nous plonge au côté de Carl Fredricksen, un petit garçon qui rêve d’être un aventurier. Il imite dans la rue Charles Muntz, grand explorateur de son temps et véritable objet d’admiration pour cet enfant. Puis, il croise le chemin d’Ellie, une petite fille qui aspire aux mêmes rêves que lui. Il se marie et passe toutes leurs vies ensemble avec l’unique but d’aller aux chutes du Paradis. Mais lorsque Charles réussit enfin à acheter les précieux sésames pour toucher leur rêve d’enfant, Ellie tombe malade et meurt. Abattu, il n’oublie pas son objectif : il décide d’accrocher des milliers de ballons à sa maison pour s’envoler vers les contrées sauvages de l’Amérique du Sud. Mais un colis inattendu l’attend sur le palier de sa porte…
16 juin 2010 France Ce film d’animation franco-britannique est réalisé par Sylvain Chomet. Ce n’est autre que L’Illusionniste qui sort dans les salles obscures françaises. Ce dessin animé est adapté de l’œuvre originale de Jacques Tati qu’il a écrit entre 1955 et 1959 en collaboration avec Henri Marquet. À la fin des années 1950, le monde culturel est en émoi : le music-hall est en train de mourir face à l’émergence d’une nouvelle musique : le rock’n’roll qui attire les foules. L’illusionniste se rend bien compte que son métier est en voie de disparition, car il peine de plus en plus à trouver de nouveaux contrats. Ne se laissant pas abattre, il décide de partir pour Londres où il aura peut-être plus de chance avec ses lapins et colombes. Mais la situation est identique. Il se résout à se produire sur des scènes de petits théâtres, dans des cafés ou des pubs. Et il fait la rencontre d’une jeune fille, prénommée Alice qui bouleversera sa vie à jamais.
13 octobre 2010 France Film d’animation franco-américain, Moi, moche et méchant est réalisé par Pierre Coffin et Chris Renaud disponible en 3D dans les salles françaises. Gru, un agent secret super-méchant, souhaite être le plus méchant du monde. Mais sa tâche s’avère ardue lorsqu’il faut diriger une armée de Minions et lutter contre son ennemi juré : le rétrécisseur. Gru décide de mettre en place le « coup du siècle » : voler la lune et devenir ainsi l’homme le plus machiavélique sur Terre. C’est s’en compter trois petits problèmes qui envahissent sa maison.
27 février 2011 Oscars Meilleur film d’animation : Toy Story 3 de Lee Unkrich.
3 août 2011 France Sortie du film Les Schtroumpfs, dessin animé américain en 3D de Raja Gosnell, d’après les personnages créés par Peyo.
12 octobre 2011 France Réalisé par Bibo Bergeron, Un monstre à Paris est un long-métrage français utilisant les techniques de l’image de synthèse ainsi que du cinéma en relief. On peut retrouver les voix de Mathieu Chédid (alias M), de Vanessa Paradis ou encore de Gad Elmaleh. En 1910, Paris est submergé par une augmentation hors-norme des eaux et un monstre affole toute la ville. Malgré les efforts du préfet Maynott, personne n’arrive à mettre la main sur chose terrifiante. Et si la réponse se trouvait au cabaret L’Oiseau rare situé à Montmartre ?
26 octobre 2011 Bruxelles – Quand Spielberg redonne vie à Tintin C’était sans doute, de loin, le film le plus attendu de cette fin d’année. De cette année 2011, même. Avec cette question, essentielle : le duo de ténors hollywoodiens Steven Spielberg (à la réalisation) et Peter Jackson (à la production) allait-il réussir à recréer sur grand écran, sans la dénaturer, la magie des albums de Hergé ? La réponse est positive, à en croire l’immense succès que va immédiatement rencontrer Les Aventures de Tintin. Le Secret de la Licorne, sorti ce mercredi en version 3D et 2D sur plus de 1 200 écrans français et dans plusieurs autres pays européens. Réalisée avec le procédé motion capture, qui associe prises de vues traditionnelles et animation, cette œuvre, pleine de rythme et de poésie, est déjà saluée par la critique.
22 février 2013 Césars Meilleur film d’animation : Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier.
24 février 2013 Oscars Meilleur film d’animation : Rebelle de Mark Andrews et Brenda Chapman. Meilleur court-métrage d’animation : Paperman de John Kahrs.
4 décembre 2013 France – Un Disney givré pour noël ! La Reine des neiges sort dans les salles de cinémas françaises pour émerveiller ce noël 2013. Walt Disney décide d’adapter ce conte d’Hans Christian Andersen publié en 1844 qui est réalisé par Chris Buck et Jennifer Lee. Elsa et Anna sont tous les deux sœurs dans le royaume d’Arendelle. Elsa a un superpouvoir : celui de contrôler la neige et la glace mais seuls ses parents et sa sœur sont au courant de ce don. La nuit tombée, elle s’amuse à geler la salle du trône du château en compagnie de sa sœur. Mais un jour, elle blesse accidentellement Anna et ses parents l’emmènent voir des trolls pour la guérir et lui enlever au passage quelques souvenirs comme les pouvoirs de sa sœur. Et on demande à Elsa d’arrêter de jouer avec son pouvoir. Ce qu’elle réussit pendant un temps…
22 janvier 2014 Paris – Sortie du film japonais Le vent se lève C’est ce mercredi que la France découvre l’ultime œuvre de Haya (photographié ici le 5 mars à Tokyo, avec l’affiche originale du Vent se lève), qui a donné ses lettres de noblesse au cinéma d’animation japonais. Très applaudi l’automne dernier à la Mostra de Venise, son film a pu toutefois déconcerter les fans de Princesse Mononoké ou du Château dans le ciel par l’âpre réalisme avec lequel il décrit le Japon des années 1920 et de l’avant-guerre en proie à la Grande Dépression. Son héros principal est très librement inspiré de Jiro Horikoshi, génie nippon de l’aéronautique et créateur de l’avion de chasse Mitsubishi A6M, le fameux Zéro. On sait quelle fascination le ciel et les objets volants exercent sur l’imaginaire de Hayao Miyazaki, qui a intégré à cette fresque d’une mélancolique poésie des éléments biographiques du romancier Tatsuo Hori – notamment le personnage de la fiancée et épouse qui meurt de tuberculose. C’est aussi à Tatsuo Hori qu’il a emprunté son titre, qui n’est autre qu’un vers du Cimetière marin de Paul Valéry.
5 février 2014 France Jack et la Mécanique du cœur est tout d’abord un livre du même nom de Mathias Malzieu mais également un album de Dionysos : La Mécanique du cœur. Ce film d’animation réalisé en image de synthèse est réalisé par Stephanie Berla et Mathias Malzieu. On peut retrouver les voix d’Arthur H, Jean Rochefort ou encore Grand Corps malade. À Édimbourg, en 1874, Jack naît le jour le plus froid du monde… et son cœur reste littéralement gelé. Le Docteur Madeleine parvint à le garder en vie en remplaçant son cœur par une horloge mécanique. Cette horloge le maintiendra en vie tant qu’il respectera trois principes : ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et surtout ne jamais tomber amoureux. Mais c’est sans compter la présence de la belle Miss Acacia incarnée par la voix d’Olivia Ruiz.
28 février 2014 Césars Meilleur court-métrage d’animation : Mademoiselle Kiki et les Montparnos d’Amélie Harrault. Meilleur film d’animation : Loulou, l’incroyable secret d’Éric Omond.
2 mars 2014 Oscars Meilleur film d’animation : La Reine des neiges (Frozen) de Chris Buck et Jennifer Lee. Meilleur court-métrage d’animation : Mr Hublot de Laurent Witz et Alexandre Espigares.
26 novembre 2014 France – Astérix de retour sur grand écran Astérix et le Domaine des Dieux est une adaptation tirée de la 17e bande dessinée de Goscinny et d’Uderzo. Ce film d’animation franco-belge est réalisé par Alexandre Astier et Louis Clichy qui utiliseront la 3D pour réaliser ce dessin animé de 85 minutes. Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ et un village résiste toujours à l’oppresseur romain. Jules César en a plus que marre de ne pouvoir conquérir ce dernier lopin de terre et change radicalement de stratégie : au lieu de les combattre, pourquoi ne pas les tenter ? Il fait donc construire à quelques lieues du village un luxueux domaine résidentiel nommé « Le domaine des Dieux ». Les Gaulois vont résister au confort qu’offre Rome ?
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Photographie de couverture : © Shutterstock Graphisme de couverture : e-Dantès Conception éditoriale : Marie Vaugrenard/e-Dantès © 2015 Éditions Chronique – Mediatoon Licensing SA ISBN : 978-2-3660-2980-2 Mediatoon Licensing Éditions Chronique 15-27 rue Moussorgski 75018 Paris
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