Denys d'Halicarnasse: Opuscules rhétoriques: Les orateurs antiques [1]

Si Denys d'Halicarnasse est passe a la posterite pour ses Antiquites Romaines, il n'en fut pas moins toute sa

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French Pages 320 [315] Year 2002

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Denys d'Halicarnasse: Opuscules rhétoriques: Les orateurs antiques [1]

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COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ

DENYS D'HALICARNASSE OPUSCULES RHÉTORIQUES TOMEI LES ORATEURS ANTIQUES

TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT PAR

GERMAINE AUJAC Professeur à l'Université de Toulouse · L· Mirad

Deuxième tirage

PARIS LES BELLES LETTRES 2002

Conformément aux statuts de VAssociation Guilfaume Bude, ce volume a été soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé M. Jacques Bompaire d'en faire la révision et d'en surveiller la correction en collaboration avec Mlle Germaine Aujac.

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays. © 2002. Société ďédition Les Belles Lettres 95 boulevard Raspati, 75006 Paris wtvw.lesbelleslettres. com Première édition 1978 ISBN : 2-251-00094-1 ISSN : 0184-7155

AVANT-PROPOS

L'édition des Opuscules rhétoriques de Denys d'Halicarnasse dans la Collection des Universités de France comprendra cinq tomes et sera accompagnée d'un index du vocabulaire rhétorique, établi par ordinateur grâce à l'aide généreuse du Laboratoire d'Analyse Statistique des Langues Anciennes de l'Université de Liège. Pour la commodité des références à venir, et notamment pour faciliter l'établissement et la lecture de l'index, des numéros d'ordre ont été attribués à chacun des traités ; la division traditionnelle en chapitres a été conservée, mais les chapitres ont été divisés en paragraphes·. Les références sont donc données à l'aide de trois nombres : le premier, en chiffres romains, désigne l'opuscule, le second, en chiffres arabes, le chapitre dans cet opuscule, le troisième, également en chiffres arabes, le paragraphe de ce chapitre. La nomenclature des Opuscules s'établit comme suit : Tome I

:

I II III IV V VI

Prologue des orateurs antiques Lysias Isocrate Isée Tome II : Démosthène Tome III : Traité de la Synthesis (ou De Compositione Verborum) Tome IV : VII Thucydide VIII Lettre à Ammée sur les particularités du style de Thucydide (ou Seconde lettre à Ammée)

8 Tome V

AVANT-PROPOS

:

IX Traité de l'imitation : fragments X Lettre à Ammée sur Démosthène et Aristo te (ou Première lettre à Ammée) XI Lettre à Pompée Géminos XII Dinarque.

INTRODUCTION

I LA VIE DE DENYS D'HALICARNASSE Natif d'Halicarnasse, comme l'historien Hérodote, Denys, fils d'un certain Alexandre1 qui ne nous est pas autrement connu, vint s'installer à Rome en 30 avant J.-C. pour y composer le grand ouvrage historique qu'il avait en projet, les Antiquités romaines, dont la publication eut lieu vingt-deux ans après, en 8 avant J.-C. Ces deux dates, qu'il indique lui-même dans les chapitres liminaires des Antiquités*, sont les seuls jalons sûrs de la vie de Denys : pour situer dans le temps sa naissance ou sa mort, on en est réduit à des supputations fondées sur des vraisemblances. On convient généralement qu'il naquit entre 60 et 55 avant J.-C. et qu'il mourut peu après la publication des Antiquités, Il exerça à Rome le métier de professeur de rhétorique, pour assurer sa subsistance durant la préparation de sa grande œuvre; cette activité n'était pourtant pas un pis-aller, comme le montrent assez la ferveur avec laquelle il étudiait les grands écrivains du passé et le zèle qu'il mettait à répondre à des interlocuteurs intéressés par ses jugements littéraires. Ces libelles et ces lettres, que Denys rédigea durant son séjour à Rome et sans y prêter semble-t-il une grande attention, sont au demeurant l'un de ses meilleurs titres de gloire8. 1. Cf. Antiquités romaines, I, 8 4 : « L'auteur, c'est moi, Denys, fils d'Alexandre, originaire d'Halicarnasse t. 2. Cf. Ant. Rom. I, 7, 2. 3. Sur la vie et l'œuvre de Denys d'Halicarnasse, voir M. Egger, Denys d'Halicarnasse, Paris, 1902. Sur Denys, professeur de

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INTRODUCTION

I HALICARNASSE, LA PATRIE D'ORIGINE.

Halicarnasse, située sur un promontoire du golfe Céramique, à l'extrême pointe sud-occidentale de l'Asie mineure, se trouvait en territoire carien. Des Doriens venus de Trézène s'y étaient installés, à une époque assez reculée1. La Carie était ensuite tombée sous robédieiice des rois de Perse. Durant la seconde guerre Medique, la souveraine d'alors, Artémise, avait officiellement aidé Xerxès de ses navires et de ses conseils; un stratagème hardi, au cours de la bataille de Salamine, lui valut la vie sauve, et c'est elle qui fut chargée par Xerxès de ramener ses fils à Éphèse*. Après l'expulsion des tyrans, Halicarnasse était devenue membre de la ligue maritime de Délos. Mais ce furent en grande partie les subsides de Mausole, satrape de Carie (377-353 av. J.-C), qui permirent aux alliés, Rhodes, Cos, Chios et Byzance, de se rebeller contre Athènes. Abandonnant l'ancienne capitale Mylasa, Mausole établit à Halicarnasse la résidence royale et fit de cette ville un centre intellectuel et artistique fort actif. Le tombeau de marbre blanc que lui dédia, à sa mort, sa veuve Artémise, était considéré comme

rhétorique et critique littéraire, cf. J. D. Denniston, Greek Literary Criticism, Londres, 1924 ; W. Rhys Roberts, Greek Rhetoric and Literary Criticism, Londres et New York, 1928 ; J. X. H. Atkins, Literary Criticism in Antiquity, Londres, 1934 ; S. F. Bonner, The Literary Treatises of Dionysius of Halicarnassus, Cambridge, 1939, réimp. Amsterdam 1969 ; G. M. A. Grube, The Greek and Roman Critics, Londres, 1955. En 1949, P. Costil a soutenu, sur L'esthétique littéraire de Denys d'Halicarnasse, à Paris, une thèse restée dactylographiée, à laquelle j'ai fait largement appel pour la rédaction des notes. 1. Cf. Hérodote, VII, 99. Strabon cite également Anthès et les gens de Trézène parmi les colons installés à Halicarnasse (XIV, 2 16 С 656). 2. Cf. Hérodote, VII, 68 à 107. En VII, 99, Hérodote exprime son admiration pour Artémise, restée veuve avec un flls tout jeune, et qui « osa partir en guerre contre la Grèce... Son énergie, son courage viril la portèrent à prendre part à l'expédition, alors que rien ne l'y obligeait ».

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Tune des sept merveilles du monde1 et attirait des visiteurs en foule; il servit de modèle, bien plus tard, pour le tombeau de l'empereur Auguste à Rome2. Passée sous la domination des Ptolémées, puis sous l'administration romaine, Halicarnasse avait perdu beaucoup de son lustre; elle restait pourtant célèbre pour ses monuments. Des concours littéraires s'y tenaient régulièrement en l'honneur du roi Mausole : l'historien Théopompe, l'orateur et poète tragique Théodecte avaient été parmi les premiers à y gagner des prix. Une bibliothèque publique y était encore prospère sous l'empire. Pourtant Strabon, contemporain de Denys et qui visita peut-être la ville (il vint suivre à Nysa en Carie les leçons du grammairien Aristodème), signale malicieusement la présence à Halicarnasse d'une fontaine Salmacis « dont on prétend, je ne sais pourquoi, qu'elle amollit les gens qui boivent de son eau », et d'ajouter aussitôt : « C'est une habitude chère aux hommes de rendre l'air qu'ils respirent ou Геаи qu'ils boivent responsables de leur mollesse; les vrais respon­ sables de la mollesse, ce sont l'argent et la débauche » (XIV, 2, 16 С 656). Est-ce la pauvreté, particulièrement amère quand elle voisine avec la richesse, est-ce le désir d'échapper à la mollesse inhérente au pays, qui a poussé Denys à s'expatrier? Il est de fait que Denys ne semble pas avoir joui d'une fortune personnelle qui lui aurait permis de composer dans le calme de la retraite le grand ouvrage historique qu'il méditait. Et qui songerait à accuser Denys de mollesse? Peut-être pourtant y eut-il des motifs plus profonds à cette transplantation. On est frappé, à la lecture des Opuscules rhétoriques, de la hargne constante de Denys contre cette forme de style qui a nom asianisme et dont le plus illustre représentant fut Hégésias de Magnésie3. Une Muse « sortie 1. Cf. Strabon, XIV, 2, 16 С 656. 2. Cf. Strabon, V, 3,8 G. 236. Pausanias signale (VIII, 16,4) que les Romains prirent l'habitude d'appeler « mausolée » tout tombeau qui sortait de l'ordinaire. 3. Strabon, contemporain de Denys, cite en premier lieu,

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de quelque bourbier asiatique, Mysienne peut-être, ou Phrygienne, ou encore une Garienne de malheur * dit-il dans les Orateurs antiques (I, 1, 7), est parvenue à triompher quelque temps de la Muse ancienne et authentique, « la grossière répudiant la raisonnable, la folle chassant la sage » ; elle continue encore à triompher, assure-t-il, dans quelques cités retardataires d'Asie mineure. Halicarnasse, dont Strabon à la même époque dénonçait le luxe et l'inconduite, ne serait-elle pas Tun de ces îlots dé résistance du mauvais goût? II ROME, LA PATRIE D'ADOPTION.

Quoiqu'il en soit, et quels qu'aient été les motifs de cet exil volontaire, Denys, après une jeunesse et des études sur lesquelles nous ne possédons aucun renseignement, vint se fixer à Rome. Ceci se passait au milieu de la 187θ Olympiade, dit-il dans la préface des Antiquités romaines. Octave venait de triompher d'Antoine, mettant fin à la guerre civile. Ce fut le point de départ d'une ascension rapide, par concentration progressive de tous les pouvoirs entre les mains de celui qui, en 27, recevait du Sénat le titre honorifique d'Auguste. A l'extérieur, une série d'actions engagées aboutirent, par conquêtes ou par accords, à l'établissement de la paix romaine, symbolisée par la consécration en 9 avant J.-C. de l'autel de la Paix sur le Champ de Mars. C'est l'année suivante que Denys publiait les Antiquités romaines qui, en vingt livres, retraçaient l'histoire ancienne de Rome, depuis sa fondation jusqu'à la première guerre Punique. Dès son arrivée à Rome en effet, Denys s'était mis courageusement à l'élaboration de son grand projet, apprenant le latin et réunissant une documentation parmi les personnages célèbres de Magnésie, « Hégésias l'orateur, celui qui a donné la plus vive impulsion à la mode de l'asianisme et corrompu l'ancien usage attique » (XIV, 1,41 C. 648). Sur le problème de l'asianisme, cf. U. Wilamovitz-MoellendorfT, « Asianismus und Atticismus », Hermes, 35, 1900, p. 1-52.

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considérable1. Son métier de rhéteur le mettait en contact avec les milieux intellectuels de Rome, férus d'histoire, ou plutôt de légende. A-t-il rencontré Tite-Live, son contemporain (50 av. - 17 ap. J.-C), qui retraçait l'histoire de Rome depuis sa fondation? Sans doute put-il lire au moins les premiers livres de cet immense ouvrage (142 livres en tout) car, groupés par décades ou semi-décades, ils furent publiés progressivement dès 25 avant J.-G. ; les quinze premiers livres traitaient de la même période que les Antiquités romaines. Vers 22, Virgile commençait à faire des lectures publiques de certains fragments de Y Enéide; publié après 19 av. J.-C, date de sa mort, le poème chantait les origines légendaires de Rome. L'originalité de Denys est d'avoir été le premier Grec à traiter un tel sujet avec toute l'ampleur qu'il méritait8. A Rome, Denys faisait partie du cercle des Tubéron8. Cette famille, dont bien des membres jouèrent un rôle important dans la vie politique romaine, était particulièrement versée dans les études de droit et d'histoire. Quintus Aelius l'Ancien fut un juriste et un orateur eminent, très estimé de Panétios; Poseidonios avait dédié l'un de ses ouvrages (cf. Ciceron, Tusculanes, 11,61) à Lucius Aelius Tubéron, père du Quintus Aelius qui réclamait à Denys son avis sur Thucydide. Ce Quintus, s'aidant de la documentation déjà réunie 1. Cf. Ant. Rom., I, 7, 2-3 : « Certaines informations, je les ai recueillies oralement des hommes influents que je fréquentais ; le reste, je l'ai lu dans les Histoires rédigées en latin par des auteurs bien vus à Rome, Porcius Cato, Fabius Maximus, Valerius Anuas, Licinius Macer, les Aelii, les Geilii, les Calpurnii, etc. » 2. Denys indique en effet (Ani. Rom. I, 6, 1) qu'avant lui, des Grecs ont touché à l'histoire ancienne de Rome, Hiéronyme de Cardia, Timée de Tauromenium, et aussi Polybe ; mais il reproche à ces auteurs de n'avoir fait que des études très partielles, et sans aucun esprit critique. 3. Sur ce sujet, cf. en particulier W. Rhys Roberts, « The Literary Circle of Dionysius of Halicarnassus », Classical Review, 14, 1900, p. 439-442 ; G. P. Goold, « A Greek Professorial Circle », T.A.P.A., 92, 1961, p. 168-192; G. W. Bowersock, Augustus and the Greek World, Oxford, 1965.

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par Lucius, composa des Histoires en quatorze livres au moins dont l'édition, postérieure à la mort de César et sans doute à la fin de la guerre civile, précéda la publication de la première décade de Tite-Live, et, à plus forte raison, la parution des Antiquités romaines. Denys comptait également au nombre de ses amis un rhéteur d'origine sicilienne, Caecilius de Calé-Acté1, atticiste fervent et grand admirateur de Lysias. Caecilius composa, mais sans doute après la parution des Orateurs antiques, une analyse du Caractère des dix orateurs, et un traité sur Lysias. Il est aussi l'auteur d'un traité sur Le Sublime auquel répond le traité du même nom du Ps. Longin. Caecilius occupait à Rome une place de choix dans le domaine de la critique littéraire. Les relations entre les deux hommes furent certainement fructueuses. A côté de ces personnages illustres, ou du moins nettement identifiés, Denys a fréquenté bien d'autres amis restés obscurs, grecs ou romains, qui sollicitaient ses avis et le soutenaient dans ses recherches par l'intérêt parfois critique qu'ils portaient à ses écrits. III

LA PERSONNALITÉ DE DENYS.

Quel était donc ce Denys, fort peu prolixe sur son compte et qui pourtant semble avoir retenu l'attention de bon nombre de ses contemporains, bien qu'on le trouve rarement cité dans les œuvres de l'époque? Un premier trait, frappant, est son sérieux, son austérité même, que tempère très rarement une pointe d'humour. Grec d'Asie mineure, il n'a pas craint de s'attaquer à un vaste sujet totalement étranger à sa propre culture. La grande fresque du passé de Rome qu'il projetait devait constituer une sorte de préface aux Histoires de Polybe; mais le lointain passé, qui 1. Les fragments de son œuvre ont été réunis par E. Ofenloch (Leipzig, 1907).

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réclame le recours à des sources souvent contestables, est d'accès moins facile que des temps plus proches, surtout quand il faut l'atteindre à travers une langue étrangère. La ténacité de Denys sut triompher, en 22 ans, de tous les obstacles. D'ailleurs, s'il a délibérément choisi de traiter un sujet difficile et, à première vue, peu pertinent, c'est, explique-t-il lui-même, pour contrecarrer les théories de la plupart de ses compatriotes grecs qui attribuent à la chance aveugle et injuste le développement de Rome; pour lui l'extension de l'empire romain est la conséquence nécessaire des vertus de piété et de justice qui ont présidé à ses origines (Ant. Rom. I, 4,2). Même sens du sérieux s'exprime dans les Opuscules rhétoriques. Dans l'analyse que fait Denys de certains passages particulièrement réussis, il insiste toujours sur le travail, l'intention délibérée, refusant toute place à l'improvisation, à la spontanéité, aux hasards de rédaction1. Il réclame chez l'écrivain la moralité, l'élévation des sentiments, le sens de la grandeur. Même l'agrément, suite obligée de toute forme artistique réussie, est inséparable à ses yeux d'une noble gravité. Un second trait, sensible surtout dans les Opuscules rhétoriques qui sont des écrits plus spontanés, c'est une certaine timidité qui ne l'empêche assurément pas de mener à bien ses projets, mais qui le conduit à prévoir les critiques probables, à y répondre d'avance, et parfois à douter du succès de ses entreprises. Il est presque douloureusement conscient que les sujets qu'il traite n'ont guère d'attraits pour le grand public : l'histoire de Rome risque de fort peu intéresser les 1. Ceci est sensible en particulier dans certaines t explications de textes » du περί συνθέσεως ονομάτων (ou D.C. V. par abréviation du titre latin De Compos Шопе Ver borum), par exemple quand Denys analyse la description faite par Homère du supplice infligé à Sisyphe (20, 13), quand il commente un dithyrambe de Pindare (22, 13) ou bien évoque un passage de Démosthène (25,17). Denys s'explique plus longuement dans ce même traité sur la nécessité absolue du travail en matière littéraire (25, 39 à 44).

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Grecs à qui elle est destinée, voire même de heurter leur sens patriotique1; les fines analyses qui tentent de cerner les règles de l'expression littéraire ne sont accessibles qu'à une petite élite de connaisseurs, à la sensibilité affinée par de longs exercices2. Il craint donc l'hostilité, l'ironie, les sarcasmes de certains lecteurs. Aussi prend-il toutes sortes de précautions oratoires pour atténuer ce que sa pensée pourrait avoir de rigide, de choquant ou de paradoxal en son temps; on rencontre presque à chaque pas, dans les Opuscules rhétoriques notamment, des formules du genre : « Je n'exprime là que mon opinion », « pour autant que j'en puisse être sûr, car on ne peut jamais certifier que l'on a tout exploré », « je n'ignore pas que certains peuvent penser autrement »... Denys tente ainsi, semble-t-il, de désarmer certains critiques trop acerbes. La défiance de soi qui est peut-être à l'origine de cette timidité s'étend à ses possibilités physiques. Les travaux de critique littéraire qu'il projette sont toujours assortis de la restriction : « si ma santé me le permet»; et certains d'entre eux en effet, pour des raisons de santé ou pour d'autres motifs, on ne sait, n'ont jamais vu le jour8. Peut-être Denys n'a-t-il mis tant d'énergique obstination à terminer l'énorme tâche qu'il s'était ñxée que parce qu'il sentait son temps compté. Denys est-il stoïcien? De tendance en tout cas et de tempérament, sinon d'obédience stricte. Son souci de l'efficacité politique, sa confiance absolue dans un certain ordre du monde, son culte de la justice et de la vertu sont bien dans la ligne stoïcienne. Il n'a qu'invectives contre la secte des Épicuriens, qui joint à son amour 1. Cf. Ant. Rom. I, 4,2-3. 2. Cf. par exemple D.C. V., 25, 5-6. 3. C'est le cas par exemple pour le traité sur Le choix des mois qu'il comptait offrir, pour son prochain anniversaire, au dèdicataire du D.C.V. (cf. 1, 11 : « Si les dieux nous gardent à l'abri des accidents et des maladies »).

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du plaisir une méconnaissance totale des valeurs artistiques, qui ose prétendre qu'écrire est chose facile et qui se ñe sur ce point aux hasards de l'inspiration1. Il attribue aux vertus de la Rome primitive l'extension de l'empire, et Rome à ses yeux ne dément pas en ce siècle d'Auguste des débuts si prometteurs. Une constante, chez Denys, c'est son admiration pour l'ordre romain, favorable à l'épanouissement des lettres et des arts, son attachement passionné pour cette patrie d'adoption qui lui a donné tout ce que peut-être sa vraie patrie lui refusait, un climat d'amicale confiance, la possibilité de partager avec d'autres son enthousiasme pour les chefs-d'œuvre des grands anciens et son mépris pour l'emphase vulgaire des tenants de l'asianisme. L'œuvre entière de Denys est un vibrant hommage à cette ville si hospitalière où se trouvent réunies en ce premier siècle av. J.-C. les meilleures conditions de travail, qui accueille sans discrimination aucune les meilleurs esprits du temps, qui sait apprécier au plus haut point la mesure et le goût.

II LES OPUSCULES RHÉTORIQUES L'activité de Denys rhéteur et professeur s'est prolongée par la rédaction de courts traités de rhétorique ou de critique littéraire, composés soit spontanément, pour mettre au point une question qu'il était en train de travailler plus particulièrement, soit à la demande de ses amis qui réclamaient des éclaircissements sur des points précis. La tradition manuscrite en a conservé un certain nombre; d'autres se sont

1. Cf. l'attaque contre les Épicuriens dans le D.C. V., 24,8. Les milieux cultivés à Rome, de tendances généralement stoïciennes, avaient été nettement impressionnés par la brillante personnalité de Philodème Γ Épicurien, ainsi que par le poème de Lucrèce qui fait si large part au hasard dans le monde. 2

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perdus, mais leur existence est attestée par la tradition indirecte; certains enfin, que Denys projetait de composer et qu'il avait annoncés, n'ont jamais vu le jour. I LES OPUSCULES CONSERVÉS.

On compte, dans la collection des écrits que l'on a réunis sous le nom d'Opuscules rhétoriques1, cinq traités et troiß lettres. Trois des traités sont des analyses littéraires portant sur des orateurs : les Orateurs antiques, un traité qui se décompose en trois études séparées consacrées respectivement à Lysias, Isocrate et Isée et précédées d'un Prologue, un Démosthène, mutilé du début, un. Dinarque, mutilé de la fin. Un quatrième opuscule, rédigé à la demande de Quintus Aelius Tubéron, traite d'un historien; c'est le Thucydide. A ces études relevant de la critique littéraire, s'ajoute un traité de rhétorique proprement dite, encore qu'il y soit fait une large place à la critique littéraire, le περί συνθέσεως ¿νομάτων ou traité de la Synthesis qui sera désigné le plus souvent, en abrégeant le titre latin traditionnel, De Compositione Verborum, par le sigle D.C.V. Des tresis lettres conservées, deux sont adressées à Ammée, mn de ses amis2, qui n'est pas autrement connu. La* première tente de prouver que l'éloquence de Démosthèine ne doit rien à la Rhétorique d'Aristote, 1. La première édition complète des Opuscules rhétoriques fut celle dee F. Sylburg, parue à Francfort en 1586. Un siècle plus tard, ctelle Je Hudson (Oxford, 1704) n'apporta rien de neuf. J. J. Reiskte, publiant les œuvres complètes de Denys d'Halicarnasse, consacre les tomes V et VI aux Opuscules rhétoriques (Leipzig, 17777). L'édition classique à ce jour reste celle procurée par H. Usήτορι. β. 1 Μετά ταύτας άρετην ευρίσκω παρά Λυσία πάνυ θαυμαστήν, ής Θεόφραστος μέν ψησιν άρξαι θρασύμαχον, έγώ δ' ηγούμαι Λυσίαν. Και γαρ τοις χρόνοις οδτος εκείνου προέχειν εμοιγε δοκεΐ (λέγω δ' ως εν ακμή κοινή βίου γενομένων άμφοιν), και εΐ μη τούτο δοθείη, τω γέ τοι περί τους αληθινούς αγώνας εκείνου μάλλον τετριφθαι. 2 Ού μέντοι διαζεζαιουμαί γε, ¿πότερος ήρξε της αρετής ταύτης, κατά το παρόν, άλλ' δτι Λυσίας μάλλον έν αύτη διήνεγκε, τούτο θαρρών αν άποψηναίμην. 3 Τίς δ' εστίν ην ψημι άρετήν ; Ή συστρέφουσα τα νοήματα και στρογγύλως έκφέρουσα λέξις, οικεία πάνυ και αναγκαία τοις δικανικοΐς λόγοις και παντι άληθεΐ άγώνι. 4 Ταύτην ¿λίγοι μεν έμιμήσαντο, Δημοσθένης δέ και ύπερεζάλετο πλην ούχ ούτως εύτελώς ουδέ αφελώς 1 μιμήσασθαι FZ : μιμεΐσθαι Δ || 6 τι om. FT (rest. sup. 1.) II και om. Δ || 10 οδτος F~>z : οδτως FP«A || 12 δή FZC : δέ DG || 18 άκμη ΖΔ : άγμη F || 19 τψ Aid. : το coda. || 21 ¿πότερος ΖΔ : όποτέρας F ¡| 28 ύπερεβάλετο FZ : ύπερβάλλετο CD ύπερεβάλλετο G || εύτελώς Δ : τελευκώς FZ γε λευκώς Rad.

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II, 6,4

LYSIAS

mais sans l'humilité ou la simplicité de Lysias, avec recherche et âpreté1 (je le dis comme je le pense) ; je m'expliquerai là-dessus en temps opportun. ,

7. 1 On trouve également beau, , ,, , coup de vie dans 1 expression de Lysias : c'est un certain talent de faire percevoir par les sens ce qui est dit2, et ce par l'indication détaillée des circonstances. 2 Quiconque prête attention aux discours de Lysias, pour obtus, malintentionné, lent d'esprit qu'il soit, ne peut s'empêcher de voir se dérouler les événements qu'on lui décrit ni de lier connaissance, comme s'ils étaient présents, avec les personnages que l'orateur met en scène. 3 II ne se posera aucune question, pas même de vraisemblance, sur les actions des uns, les sentiments des autres, les pensées de celui-ci, les paroles de celui-là. C'est que Lysias est, de tous les orateurs, le meilleur observateur de la nature humaine et celui qui sait le mieux rendre à chacun ce qui lui convient, sentiments, mœurs, actions. . 8. 1 Je reconnais donc à Lysias a peinture cette qualité si distinguée que Le don de ne

de mœurs

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Ion appelle généralement peinture de mœurs8. Franchement, je ne peux découvrir chez cet orateur aucun personnage dont le caractère soit mal dépeint ou qui manque de vie. 2 Sur les trois points dans lesquels ou à propos desquels peut se trouver cette qualité, la pensée, le choix des mots, et en troisième lieu leur agencement4, il n'y en a pas un sur lequel je ne constate la réussite de Lysias. 3 D'abord il part du principe que les plaideurs ont des pensées honnêtes, pondérées, mesurées, si bien que leurs paroles sont comme le reflet de leurs mœurs. De plus, il leur attribue le langage approprié à ces mœurs qui, du coup, se montrent sous leur plus beau jour, c'est-à1. Cf. Eschine, Contre Ctésiphon, III, 229. Nouvelle critique contre Déraosthène, présenté ici comme un imitateur malchanceux de Lysias : il a gâté par un excès de recherche et de tension la qualité empruntée à Lysias. 2, 3, 4. Notes complémentaires, p. 179.

II, 6, 4

ΛΤΣΙΑΣ

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ωσπερ Λυσίας χρησάμ€νος αυτή, άλλα περιέργως και πικρώς ' λεγέσθω γαρ, ώς εμοί φαίνεται * όπερ ών κατά τον οίκειον διαλέξομαι καιρόν. 7. 1 "Εχει δε καΐ την ένάργειαν πολλήν ή Λυσίου λέξις * αυτή δ' εστί δύναμίς τις ¿irò τας αισθήσεις άγουσα τα λ€γόμ€να, γίγν€ται бе εκ της των παρακολουθούντων λήψεως. 2 Ό δη προσεχών την διάνοιαν τοις Λυσίου λόγοις ουχ ούτως εσται σκαιός ή δυσάρ€στος ή βραδύς τον νουν, δς ούχ ύπολήψεται γινόμ€να τα δηλούμενα όραν και ώσπερ ιταροΟσιν ots αν ό ¿>ήτωρ είσάγη προσώιτοις ¿μιλεΐν. 3 Επιζητήσει тс ούθέν, {оиб' ci) εικός τους μεν αν δράσαι, τους δε παθεΐν, τους δε διανοηθήναι, τους δε ειπείν. Κράτιστος γαρ δη πάντων εγένετο ρητόρων

φύσιν ανθρώπων κατοπτευσαι καΙ τα προσήκοντα ίκάστοις άποδουναι πάθη τε και ήθη και έργα. 8. 1 Άποδίδωμί τε ουν αύτω και την ευπρεπεστάτην άρετήν, καλουμενην δε ύπο των πολλών ήθοποιΐαν. 'Απλώς γάρ ούδεν εύρεΐν δύναμαι παρά τω ρήτορι τούτω πρόσωπον ούτε άνηθοποίητον ούτε αψυχον. 2 Τριών τε όντων, iv οΐς και περί α την άρετήν είναι ταύτην συμζέζηκε, διανοίας τε και λέξεως και τρίτον της συνθέσεως, ¿ν απασι τούτοις αυτόν αποφαίνομαι κατορθοϋν. 3 Ού γάρ διανοουμένους μόνον υποτίθεται χρηστά και επιεική και μέτρια τους λέγοντας, ώστε εικόνας είναι δοκεΐν τών ηθών τους λόγους, αλλά καΙ την λέξιν άποδίδωσι τοις ήθεσιν οίκείαν, ή πέφυκεν αυτά εαυτών κράτιστα δήλου4 ενάργειαν F^Z : ενέργειαν Δ || 9 τα δηλούμενα ώς γινόμενα transp. Δ (add. ώς) SI Π ούδ* ει add. Auj. : οΐον add. Rad. ών add. Dobr. || 12 αν δρασαι, τους δέ παθεΐν Markì. : άνδρας αΙτουσα εΐ ταθείη FA άνδρας αΐτοΰσα-f lac. AVT || 13 γαρ om. F rest. sup. 1. H 17 τών om. FA Ц 18 ουδέν Sylb. : ουδέ codd. Il 20 είναι om. F || 20-21 ταύτην συμβέβηκεν είναι transp. Δ II 21 τρίτον Δ : τρίτης FZ || 22 αυτόν om. F rest. sup. 1. || 23 διανοουμένους FA : διανοούμενος Ζ.

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LYSIAS

II, 8, 3

dire un langage clair, propre, courant, le langage le plus ordinaire du monde (l'enflure, le recours aux mots d'emprunt et tout ce qui sent Гехегсісе excluent en effet la peinture de mœurs). 4 Enfin il agence les mots avec beaucoup de simplicité et de naïveté, constatant que c'est non l'usage de la période ou des rythmes mais celui du style non lié1 qui traduit correctement les mœurs ; en bref, pour le dire aussi de cette qualité, je ne sais si un autre orateur, parmi ceux du moins qui ont utilisé une semblable mise en œuvre dans le discours, a su composer avec plus d'agrément ou de vraisemblance2. 5 On a l'impression que le type d'ajustement8 dont il use s'obtient sans travail, sans métier, et je ne serais pas autrement étonné que le public ordinaire, mais aussi quantité de lettrés, qui n'auraient pas fait des études approfondies sur l'art oratoire, soit d'opinion que c'est sans exercice et sans métier, plus ou moins spontanément ou par hasard4, que Lysias compose ainsi. 6 Or ce style est bien plus construit que n'importe quelle œuvre de métier. L'absence de travail est chez lui le fruit du travail; le non lié est soigneusement lié; c'est daAs l'apparence même d'une mise en œuvre dénuée de virtuosité que réside la virtuosité. 7 Si donc l'on s'exerce à reproduire la vérité et qu'on veuille se faire l'imitateur de la nature, l'on aura raison d'utiliser le mode de composition de Lysias : on n'en saurait trouver de plus conforme à la vérité. 9. 1 Je rpense également que ,, , °. , , 1 expression de T Lysias a de la 6 convenance , plus que celle de n'importe lequel des orateurs anciens : c'est incontestablement la qualité la plus importante de toutes et la plus complète, étant donné qu'elle doit s'appliquer parfaitement La convenance

1. Le style non lié ou disjoint (j'utiliserai les deux traductions), composé de phrases courtes et juxtaposées (accumulation de détails sans lien explicité), s'oppose à la période, fortement charpentée, ce qu'Aristote nommait la κατεστραμμένη λέξις (Rhétorique, 1409a). 2, 3, 4, 5. Notes complémentaires, p. 179-180.

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σθαι, την σαφή και κυρίαν και κοινήν και πασιν άνθρώποις συνηθ€στάτην * ό γαρ όγκος και το ξένον καΐ το εξ Ιπιτηδεύσεως άπαν άνηθοποίητον. 4 Και συντίβησί γ€ αυτήν αφελώς πάνυ και απλώς, όρων οτι ουκ cv τη περιόδω και τοις ρυθμοις, αλλ' lv τη διαλελυμέντ] λέξει γίνεται το ήθος ' καθόλου бе, ίνα καΐ περί ταύτης εΐπω της αρετής, ουκ οΐδ' ει τις άλλος ρητόρων των γε τη όμοια κατασκευή χρησαμένων του λόγου εϊτε ήδιον συνέθηκεν είτε πιθανώтероѵ. 5 Δοκει μεν γαρ άποίητός τις ctvai καΐ άτεχνίτευτος ό της αρμονίας αυτού χαρακτήρ και οό θαυμάσαιμ' αν, ει πασι μεν τοις ίδιώταις, ουκ ολίγοις δε και των φιλο­ λόγων, δσοι μή μεγάλας εχουσι τριζας περί λόγους, τοιαύτην τινά παράσχοι δόξαν, δτι άνεπιτηδεότως καΐ oů κατά τέχνη ν, αυτομάτως δε πως και ώς έτυχε σύγκειται· 6 Έστι δε παντός μάλλον έργου τεχνικού κατεσκευασμενος. Πεποίηται γαρ αυτω τούτο το άποίητον και δεδεται τό λελυμενον και εν αυτω τψ μή δοκείν δεινώς κατεσκευάσθαι τό δεινόν έχει. 7 Τήν άλήθειαν οΰν τις έπιτηδεύων και φύσεως μιμητής γίνεσθαι βουλόμενος ουκ αν άμαρτάνοι τη Λυσίου συνθέσει χρώμενος * ετέραν γαρ ουκ αν εύροι ταύτης άληθεστέραν. 9. 1 Οΐομαι δε και τό πρέπον εχειν τήν Λυσίου λέξιν ούθενός ήττον των αρχαίων ρητόρων, κρατίστην ¿πασών άρετήν και τελειοτάτην, όρων αυτήν προς τε τόν λέγοντα TEST. : Syrianus 1, p. 12,8-15 R (9 δοκεΐ — 18 έχει), inde Planudes p. 446, 18-25 Walz V. 4 απλώς πάνυ καΐ αφελώς transp. Δ || 6 τό om. F || 9 άποίητος Ζ Syr. : om. F (rest, in mg. £ποι in газ.) ποι Δ || άτεχνίτευτος FZ Syr. : άτεχνήτευτος Δ || 10 αρμονίας : ερμηνείας Syr. || 10-11 ού θαυμάσαιμ* αν — ολίγοις δέ : πολλοίς άν Syr. || 11 μέν om. Δ || 12-13 δσοι —τινά om. Syr. Ц 14 έτυχε ΖΔ Syr. : έγκειται F Il 15 έργου μάλλον transp. Syr. || 16 αύτφ ΖΔ : αυτό F αύτοΰ Syr. || τοΰτο om. Syr. || 17-18 κατεσκευάσθαι FZ Syr. : κατασκευάσεσθαι Δ.

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à la fois à l'orateur, aux auditeurs et au sujet traité1 (c'est en quoi réside la convenance et à quoi elle s'applique). 2 Quels que soient Vage, la race, la profession, la culture, le genre de vie, les traits divers qui font intervenir des différences d'un personnage à l'autre, Lysias fait toujours entendre la note juste. De plus, il met ses paroles en parfaite harmonie avec l'auditoire, ne s'adressant pas de la même manière à un juge, à une assemblée du peuple, à une foule en fête. 3 Enfin il use de modes d'expression différents suivant les parties traitées2 : 4 dans l'exorde, il est ferme et moral; dans la narration, il a de la vraisemblance et est dénué d'affectation; dans la démonstration, il est concentré et a de la densité; dans l'amplification et l'appel à la pitié, il est grave et sincère; dans la récapitulation, il est concis et délié. 5 La convenance de l'expression est donc aussi une qualité à prendre chez Lysias. r

.

,f

La vraisemblance

10.

1 Le don de vraisemblance n

A

ι

ι · ι

ι

que Ion trouve chez lui, la valeur persuasive, l'apparence de naturel, et tous les effets produits par un tel type de style, point n'est besoin de les mentionner à des connaisseurs. 2 C'est de notoriété publique. Il n'y a pas d'homme au monde, instruit par l'expérience ou par ouï-dire, qui refuserait d'admettre que Lysias est de tous les orateurs celui qui possède le plus grand don de vraisemblance. Voilà donc encore une qualité à prendre chez cet orateur3. г л 3 J'aurais encore beaucoup d'au­ tres beautés à découvrir dans le style de Lysias : les y prendre et les imiter améliorerait

1. Ces trois points sont développés dans les phrases suivantes : convenance à l'orateur d'abord (celui pour qui est écrit le discours), à l'auditoire ensuite (2), enfin au sujet traité dans les diverses parties (3-4). 2, 3. Notes complémentaires, p. 180.

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και irpòs τους άκούοντας και ιτρος το -πράγμα (iv τούτοις γαρ 6ή και ττρος ταύτα το ırpcırov) αρκούντως ήρμοσμένην. 2 ΚαΙ γαρ ηλικία και γέν€ΐ καΐ cırirqScuμάτι καΐ ігаібс(а και βίψ και τοις άλλοις, cv otç біаферсі των ιτροσώιτων πρόσωπα, τάς οικ€ΐας άιτοοίδωσι φωνάς προς тс τον άκροατην συμμττρ€ΐται τα λ€γόμ€να οίκ€ΐως, oů τον αυτόν τρόπον δικαστή тс και εκκλησιαστή και πανηγυρίζοντι διαλ€γ6μ€νος οχλφ. 3 Διαφοράς тс αύτω λαμζάν€ΐ κατά τάς Ιδέας των πραγμάτων ή λέξις ' 4 άρχομένω μέν γάρ ¿στι καθ€στηκυΐα καΐ ηθική, διηγουμένω бе ιτιθανή καΐ άττ€ρΐ€ργος, аігобсікѵиѵті бе στρογγυλή και πυκνή, αυξοντι бе και παθαινομ4νω σ€μνή καΐ αληθινή, аѵаксφαλαιουμένω бе διαλ^υμένη και σύντομος.

5 Ληπτίον δη καΐ το ırpcırov της λίξίως παρά Λυσίου. 10. 1 "Οτι μ4ν γάρ ιτιθανή και ιτ€ΐστική και πολύ το φυσικον έπιφαίνουσα και ιτάνθ' δσα της τοιαύτης Ιδέας ιχ€ται, προς сіботас о&бсѵ ίσως бсі λέγ€ΐν. 2 Δι' όχλου γάρ ήδη τούτο ус και оибсіс ¿στιν δς ουχί και ircípa και ακοή μαθών ¿μολογ» πάντων αυτόν ctvaı Ρητόρων ιτιθανώτατον. βί1στ€ και ταύτην τήν άρετήν ληπτέον ιταρά τοΟ ¿ήτορος. 3 Πολλά και καλά λέγ€ΐν Ιχων тгсрі της Λυσίου λέξ€ως, ήν λαμβάνων και μιμούμ€νος αν τις άμ€ΐνων γένοιτο TEST. : Anonymus Seguerianus, p. 398, 15-20 S ρ engel-H. (8 διαφοράς — 13 σύντομος). 2 ταύτα om. Δ || ήρμοσμένην Μ a Uh. : -μένη codd. || 3 καΐ παιδεία καΐ έπιτηδεύματι transp. FA || 4 των om. Δ II 5 ante πρόσωπα nab. τα Δ || 6 άκροατήν ΖΔ : άκροαντήν F || post αυτόν nab. δή F (exp. sup. 1.) || 8 αύτω : αυτών An. || 9 τάς om. An. H 10 έστι ΖΔ An. : έστιν ή F || 11 ¿περίεργος ΖΔ : περίερ­ γος F (rest. sup. 1.) An. || άποδεικνύντι : έπιδεικνύντι An. || 12 αΟξοντι — αληθινή om. V |) 12-13 σεμνή — δέ om. An. || άνακεφαλαιουμένω : -καιφ- F || 14 λέξεως Tayl. : τάξεως F«°ZA Il 15 καΐ πειστική om. Δ || 19 ομολογεί ZAFi* : ομολογήσει F*> || Ρητόρων post πάντων transp. FA. 7

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sensiblement l'expression de quiconque; je n'ai malheureusement pas le temps de m'en occuper actuellement. Il y a cependant chez cet orateur une qualité encore que je voudrais faire ressortir, car je juge que c'est la plus belle, la principale, et qu'à elle seule, ou en tout cas bien mieux que les autres, elle peut se porter garante du style de Lysias. 4 C'est une qualité où personne ne Га surpassé par la suite ; beaucoup l'ont imitée, et cela a suffi pour les faire juger supérieurs à d'autres alors qu'il n'y avait entre eux aucune différence de talent; c'est d'ailleurs un point que, s'il m'est loisible, je traiterai en son lieu et place. 5 Quelle est donc cette qualité? C'est une sorte de grâce1 qui fleurit sur tous les mots qu'il emploie. Mais qu'est-ce que la grâce? une qualité qui défie toute parole, une qualité merveilleuse. 6 Rien de plus facile que de la voir, car elle saute aux yeux de tous, hommes du peuple ou hommes de métier, mais rien de plus difficile que d'en donner une définition rationnelle; même les spécialistes du verbe ont bien du mal à le faire. 11. 1 Si quelqu'un voulait se faire instruire rationnellement sur ce don, sur sa nature, qu'il commence par réclamer l'explication rationnelle de maintes autres beautés difficiles à exprimer. 2 Prenons l'exemple de la beauté physique : qu'entendons-nous exactement par l'éclat printanier2? S'il s'agit de mouvements mélodiques8 ou de combinaisons de sons, qu'appellet-on harmonieux? S'il est question de la répartition des durées, qu'est-ce que le tempo ou le rythme juste? Généralement parlant, qu'il s'agisse de n'importe quelle action, de n'importe quel fait, qu'appelle-t-on Га-propos, ou bien encore, où se trouve la juste mesure? 3 C'est la sensibilité qui saisit ces nuances et non pas l'intellect. Aussi le conseil que donnent les musiciens à ceux qui veulent identifier avec précision un mode

1, 2, 3. Noies complémentaires, p. 180-181.

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την έρμηνείαν, τα μεν άλλα του χρόνου στοχαζόμενος έάσω, μίαν Sc άρ€τήν ετι του ρήτορος έιτιδείξομαι, κρίνας καλλίστην тс και κυριωτάτην και μόνην ή μάλιστα των άλλων τον Λυσίου χαρακτήρα δυναμένην βεζαιωσαι, 4 ην ύιτερεζάλετο μεν ουδείς των ύστερον, έμιμήσαντο бе ττολλοί και ιταρ' αυτό τούτο κρείσσους ετέρων εδοξαν εΐναι τήν αλλην δύναμιν ουδέν διαφέροντες * υπέρ ών, αν εγχωρή, κατά τόν οίκεΐον διαλέξομαι τόπον. 5 Τίς б' εστίν ήδε ή αρετή ; *Η [τις] πασιν ¿πανθουσα τοις ονόμασι {χάριςУ · και τίς ή χάρις ; Πράγμα παντός κρειττον λόγου και θαυμασιώτερον. 6 'Ρφστον μ€ν γάρ εστίν όφθήναι και παντι ομοίως Ιδιώτη τε και τεχνίτη φανερόν, χαλεπώτατον δε λόγω δηλωθήναι και ουδέ τοις κράτιστα ειπείν δυνάμενοι? ευπορον. 11. 1 "Ωστε ει τις άξιοίη λόγω διδαχθήναι ταύτην τήν δύναμιν, ήτις ποτ' εστίν, ουκ αν φθάνοι και άλλων πολλών και καλών πραγμάτων δυσεκλαλήτων άπαιτών λόγον ' 2 λέγω δε επί κάλλους μεν σωμάτων, τί δη ποτέ TOUT' εστίν, б καλουμεν ώραν, επί κινήσεως δε μελών και πλοκής φθόγγων, τί λέγεται το ευάρμοστον, επί συμμετρίας бе χρόνων, τίς ή τάξις και τί το ευρυθμον, και επί παντός δε συλλήβδην έργου τε και πράγματος, τίς ó λεγόμενος καιρός και που το μέτριον. 3 Αίσθήσει γαρ τούτων εκαστον καταλαμβάνεται και ου λόγω. "Πσθ' δπερ οι μουσικοί παραγγέλλουσι ποιειν τοις βουλομένοις άκοόειν άκριζώς αρμονίας, ώστε μηδέ τήν έλαχίστην εν τοις διαστήμασι 2 δέ om. F rest, sup. 1. || 3 κυριωτάτην Marki. : κοινοτάτην codd. II ή Marki. : τήν codd. αυτήν Rad. || 7 ουδέν Δ : ούθέν FZ Il 8 έγχωρη : εχωρή V || 9 ή ante αρετή om. FA || τις del. Sylb. Il 10 χάρις add. Auj. || 11 fbqUrrov Tayl. : άριστον codd. || 12 τε om. F H καΐ FZ : ή Δ || 13 λόγω FZ : λόγον Δ || 15 άζίοιη Ζ : άξιοι ή FA H 16 ήτις Ζ : ή τις FA || φθάνοι FZ : φθάνη Δ || 17-18 δυσεκλαλήτων — σωμάτων om. Τ || 19 μελών FZ : μελισμοΰ Δ || 24 λόγω FZ : λέγω Δ || ol om. FA || 26 διαστήμασι Sylb. : διηγήμασι codd.

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musical, d'habituer ГогеіИе à reconnaître le moindre écart dans les intervalles1 sans chercher d'autre critère plus précis, 4 je suggérerais volontiers aux lecteurs de Lysias, qui veulent apprendre en quoi consiste chez lui la grâce, de le mettre en application; à force de temps, de pratique assidue, d'émotions irrationnelles, on verrait s'affiner la sensibilité, elle aussi irrationnelle2. 5 Je pose pour ma part que ce ď th Τ 'tè tťe qualité est la plus importante et la plus caractéristique du style de Lysias, qu'il faille l'appeler un heureux don de la nature ou le produit du travail et du métier, ou encore une disposition, un talent fait du mélange des deux, qui le rend supérieur à tous les autres orateurs. 6 Lorsque je suis dans l'embarras à propos de l'un ou l'autre des discours qu'on lui attribue, éprouvant de la difficulté à découvrir la vérité à d'autres signes, c'est à cette qualité que j'ai recours en dernier ressort pour me décider. 7 Et alors, si je trouve que les grâces du style illuminent l'écrit en question, je le mets au compte du génie de Lysias, sans chercher plus loin. 8 Si le caractère du style ne présente aucun agrément, aucune séduction, je me méfie et je soupçonne que le discours n'est pas de Lysias; je m'abandonne entièrement alors à la sensi blité irrationnelle, même si le discours me paraît d'une virtuosité extrême à tous égards et élégamment tourné, car je considère qu'il est à la portée de beaucoup d'auteurs de bien écrire, dans le type de style adopté par chacun (il y en a des quantités), mais écrire avec agrément, grâce, séduction, n'appartient qu'à Lysias. 9 C'est en tout cas l'indice le plus sûr dont je me

1, 2. Notes complémentaires, p. 181.

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SUaiv ауѵосіѵ, την άκοήν сѲі£сіѵ και μηδέν άλλο ταύτης ακριζέστ€ρον ζητ€ΐν κριτήριον, 4 τοΟτο καγώ τοις άναγινώσκουσι τον Λυσίαν και τις ή irap' αυτφ χάρις 4στι βουλομένοις μαθβΐν υιτοθ€ίμην αν ¿ιτιτηδαίιιν, χρόνω ττολλφ και μακρά τριζη και ¿λόγω iráOci τήν αλογον 5 συνασκ€ΐν αΐσθησιν. 5 Ταύτην UCVTOI κρατίστην тс αρ€τήν και χαρακτηρικωτάτην της Λυσίου λέξ€ως 3γωγ€ τίθ€μαι, сітс ψυσιως αυτήν бсі каХсіѵ €υτυχίαν сіт€ πόνου καΐ τίχνης ¿ργασίαν circ μικτην ¿ξ αμψοΐν cf iv ή δύναμιν, f\ ιτάντας ύΐΤ€ρέχ« 10 τους λοιπούς ρήτορας. 6 Και δταν διαιτορω irepí τίνος των άναψ€ρομένων clę αυτόν λόγων και μή ^фбюѵ f| μοι δια των άλλων σημ€ΐων τάληθές cupcıv, ¿iri ταύτην κατα­ φεύγω τήν άριτήν ως 4ıri ψήφον ίσχάτην. 7 *Έπ€ΐτα &ν μέν at χάριτ€ς at της λέξ€ως έιτικοσμ€Ϊν δοκώσ( μοι τήν 15 γραφην, της Λυσίου ψυχής αυτήν τίθεμαι και оибсѵ CTI ιτορρωτέρω ταύτης σκο-ırcîv αξιω. 8 Έάν бе μηδ€μίαν ήδονήν μηδέ άψροδίτην ό της λέ$€ως χαρακτήρ €χ*ρ, δυσωττω και ύποτττ€υω μήττοτ' ου Λυσίου ó λόγος καΐ ουκ Ιτι βιάζομαι τήν αλογον αΐσθησιν, ούδ' láv irávu 20 бсіѵос clvai τα γουν άλλα μοι δοκη καΐ ικριττως ¿ α ρ γ α σ ­ μένος 6 λόγος, τό μέν сЗ γράψ€ΐν πολλοίς οίόμ€νος uirápxciv κατά τινας και άλλους ιδίους λέ$€ως χαρακτήρας (τΓθλυ€ΐδ4ς γάρ τούτο), τό δ* ήδέως καΐ Κ€χαρισμένως και ¿ιταφροδίτως Λυσία. 25 9 Τ€κμηριψ γ ' οδν ουκ αλλω τινί крсіттоѵі χρώμ€νος

7 τε om. F rest. sup. 1. || 7-8 χαρακτηρικωτάτην FP°Z : χαρακτηριστικωτάτην F**A !j 8 τίθεμαι Z : πείθομαι FA II 10 υπερέχει FZ : -έχειν Δ || 11 λοιπούς om. F rest. sup. 1. || 14 ώς om. F rest. sup. 1. || ψηφον έσχάτην Ζ : ψήφω έσχατη FA II 15 δοκωσι FZ : δοκοΰσι Δ || 16 τίθεμαι FZ : τίθεμι Δ || 19 ó om. F (rest, in 1.) Δ H 21 δοκη FP«Z : δόκει F~>A || 22 Ò λόγος — οίόμενος iter. Τ || 23 λέξεως Тауі. : Ιξεως coda. || 24 το δ* ήδέως καΐ Aid. : ή бе ώς с odd J

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serve : cet agrément de l'expression qui règne partout chez lui. 12. 1 Pour bon nombre de discours qui lui sont attribués et qui sont généralement classés parmi les plus authentiques de Lysias (opinion qui pour le reste paraît parfaitement légitime), la simple constatation qu'il ne s'y ajoute pas la grâce propre à Lysias, qu'on n'y trouve pas la belle venue caractéristique de son style, m'a fait concevoir des soupçons; après enquête, j'ai découvert qu'effectivement ils n'étaient pas de Lysias. 2 Tel est par exemple le discours ysuxs gur ţa siaiue d'jphi ti dont je r cra e et Iphicrate

,

.

·

sais que beaucoup peuvent le considérer comme le type même et le modèle de son talent. 3 Ce discours qui, pour le vocabulaire, paraît avoir de la vigueur d'expression, et, pour le fond, une grande élégance de pensée, qui possède mille autres qualités, est dénué de grâce; il ne fait pas entendre, même de loin, la voix de Lysias. 4 Et ce qui m'a bien montré que cet orateur n'en était pas l'auteur, c'est un simple calcul chronologique. Si l'on pose que Lysias est mort à 80 ans sous Tarchontat de Nicon ou de Nausinicos2, la mort de l'orateur précéderait de sept ans pleins la proposition du décret, 5 car c'est après l'archontat d'Alcisthénès3 sous lequel les Athéniens, les Lacédémoniens et le grand Roi firent leur serment de paix qu'Iphicrate résigna son commandement et redevint simple citoyen; c'est alors qu'il fut question de la statue ; Lysias était mort sept ans avant la proposition du décret, donc bien avant qu'on n'engageât le débat concernant Iphicrate. 6 De même, pour la Défense ďlphicrate*, qui est également attribuée à Lysias, ce n'est ni l'incohérence 1. Note complémentaire, p. 181* 2. L'archontat de Nicon se situe en 379/378, celui de Nausinicos l'année suivante. Denys reste cohérent avec la date de naissance qu'il attribue à Lysias, soit 459 av. J.-G. 3. 4. Notes complémentaires, p. 182.

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ή τφ καθ' ήδονήν €ρμην€ϋ€σθαι τα υπό τούτου XcYÓucva. 12· 1 Πολλούς ήδη των άναφ€ρομ4νων cię αυτόν λόγων καΐ τΓ€ττιστ€υμ€νων υπό του πλήθους, ως ciaiv cv τοις πάνυ γνησίοις Λυσίου, και τά ус άλλα ουκ άτόπως {χοντας, δτι την χάριν ου προσζάλλουσι την Λυσιακήν оибс τήν €υστομίαν Ιχουσιν Ικ€ΐνης της λ4ξ€ως, υποπτ€υσας тс και βασανίσας cSpov ουκ όντας Λυσίου. 2 *Ών COTI και ó π€ρί της Ίψικράτους сікоѵос, бѵ оіб' ότι πολλοί και χαρακτήρα ήγήσαιντο αν καΐ κανόνα της CKCÍVOU 8υνάμ€ως. 3 Ούτος μέντοι ó λόγος ó και τοις όνόμασιν ήρμην€υσθαι δοκών ισχυρώς και τοις ένθυμήμασιν €ΐρήσθαι π€ριττώς και αλλάς πολλάς άρ€τάς 2χων άχαρις cori καΐ πολλού Sci τό Λυσιακόν втгіфаіѵсіѵ στόμα. 4 Μάλιστα δ' 4γ4ν€τό μοι καταφανής δτι ούχ υπ' CKCÍVOU του ρήτορος έγράφη, τους χρόνους άναλογισαμένω. Ει γαρ όγδοηκοντα€τή γ€νόμ€νον θήσ€ΐ τις Τ€λ€υτήσαι Λυσίαν ¿πι Νίκωνος ή €πι Ναυσινίκου άρχον­ τος, 4πτά CTCOIV δλοις αν €ΐη προτ€ρουσα της γραφής του ψηφίσματος ή тсХситг) του ρήτορος ' 5 μ€τά γαρ Άλκισθένην άρχοντα, 4φ* об τήν €ίρήνην 'Αθηναίοι тс και Λακεδαιμόνιοι και βασιλεύς ώμοσαν, άποδούς τά στρατ€υματα 'Ιφικράτης ιδιώτης yívcTai και τό π€ρΙ της εικόνος ήν тот' стсоіѵ ¿πτά πρότ€ρον τετελευτηκότος της γραφής Λυσίου, προ του συντάξασθαι τούτον τόν αγώνα 'Іфікратсі. 6 Όμοίως бе και τήν άπολογίαν του ανδρός και αυτήν clę Λυσίαν άναφερομενην оитс τοις πράγμασιν άτόπως 1 post λεγόμενα del. ω Markì. || 6 εύστομίαν : εύτομίαν Τ II 9 ήγήσαιντο : ήγήσαντο V || 11-12 ήρμηνεΰσθαι — ¿νθυμήμασιν om. F rest. mg. || 12 είρήσθαι с odd. : εύρήσθαι Dobr. || 13 post και hab. ουδέ AVB || 20 ante άρχοντα hab. τον Β || τήν είρήνην om. Τ || 22 το codd. : τα Deer. lac. susp. Rad. || 23-24 της γραφής τετελευτηκότος transp. Δ II 26 άπολογίαν Δ : άπώλειαν FZ.

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du"* fond ni l'indigence du vocabulaire qui a suscité mes doutes; c'est simplement qu'il n'y fleurit pas dans l'expression la grâce habituelle à Lysias; et confrontant alors les dates, j'ai découvert qu'il était de maintes années postérieur à la mort de l'orateur, de vingt ans passés. 7 C'est pendant la guerre des alliés qu'Iphicrate fut poursuivi par une eisangélie et eut à rendre compte de son commandement, comme le montre clairement le discours lui-même; or cette guerre tombe sous les archontats d'Agathoclès et d'Elpinès. 8 De quel orateur sont les discours sur la statue ou sur l'accusation de trahison, je ne saurais le dire avec certitude. Mais que les deux plaidoyers soient du même auteur, j'en pourrais citer maints indices : on trouve dans ces deux discours les mêmes options littéraires et le même talent (ce n'est pas le moment d'en discuter maintenant). 9 J'imagine qu'ils sont d'Iphicrate lui-même : l'auteur est un spécialiste en matière militaire, il n'est pas dépourvu d'éloquence ; de plus le style dans les deux discours témoigne de beaucoup de vulgarité et sent le soldat ; plutôt que de finesse oratoire, il fait preuve d'une arrogance et d'une vantardise de soldat. Mais je traiterai la question plus à loisir ailleurs. 13. 1 Revenons-en au point d'où cette digression nous a écarté, que le plus important dans les œuvres de Lysias et le plus typique de son talent, c'est la grâce qui pare son style et lui donne sa fleur. Aucun de ses successeurs ne Га dépassé sur ce point, ni n'a su l'imiter à la perfection. Ainsi donc, au plan de l'expres&[0пу j e s q Ua |¡té s ¿e c e £ orateur sont les suivantes 2 (je vais résumer ce que j'ai dit)1 : la pureté du vocabulaire, la précision e* quai ж

1. Note complémentaire, p. 182.

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Ιχουσαν оитс τοις άνόμασιν άσθβνώς бі' υποψίας 3λαζον ουκ Ιπανθούσης τη λ έ ξ « της Λυσιακης χάριτος * каі irapaOcls τους χρόνους ουκ ολίγοις стсоіѵ сброѵ uarcpoGσαν της тс Xc υ τη s του βήτορος άλλα και сікооіѵ δλοις * 7 cv γαρ τω συμμαχικφ πολέμω την €ΐσαγγ€λίαν Ιφικράτης 5 ήγώνισται και τάς cuOúvas ύιτέσχηκ€ της στρατηγίας, ώς Ιξ αυτού γ(ν€ται του λόγου καταφανές ' ούτος бс о ιτολ€μος тгигтсі κατά Άγαθοκλέα καΐ Έλττίνην άρχοντας. 8 "Οτου ucv οδν d a i ρήτορος οι λόγοι irepí тс της €ΐκόνος και της προδοσίας, ουκ ΐχω β ι α ί ω ς сигсіѵ. "Οτι бс 10 ενός άμφότ€ροι, πολλοίς τ€κμηρίοις £χοιμ* αν ciırcîv ' ή γαρ αυτή irpoaípcaís тс και δύναμις cv άμφοτέροις, итгер ών ου καιρός cv τφ ιταρόντι біаокоігсіѵ. 9 Εικάζω

84 Ίφικράτους ctvai αυτούς ' και γαρ τα πολέμια διινος ο άνήρ και cv λόγοις ουκ €υκαταφρόνητος, ł) тс λέξις cv άμφοΐν ιτολύ το φορτικον και στρατιωτικσν Ι χ « καΐ ούχ ούτως сафаіѵсі ¿ητορικήν άγχίνοιαν ώς στρατιωτικήν аиОабсіаѵ каі άλαζον€ΐαν. ' Α λ λ ' υπέρ μ4ν τούτων 4τ4ρωθι δηλωθήσ€ται δια ιτλ»όνων.

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13. 1 'AviTcov бс, бѲсѵ ¿ξέ£ημ«ν clę ταύτα, δτι κράτιστόν 20 Ιστι των Λυσίου Ιργων καί χαράκτηρικώτατον της биѵаμ€ως ή κοσμούσα тс και άνθίζουσα τήν λέξιν αύτου χάρις» ήν ουθ' υπ€ρ€ζάλ€το των ¿ιτιγινομένων оиѲсІс оитс cię άκρον έμιμήσατο. Και τά μ€ν ircpl τήν 4ρμην€ΐαν αγαθά του ρήτορος 25 ταύτα ' 2 συγκ€φαλαιώσομαι γάρ τά βηθέντα * το καθαρόν 8 Έλπίνην FZ : Έλπινίκην Δ || 9 Οτου Sylb. : δτι coda. || ¿ήτορος ol λόγοι Auj. : ol λόγοι του £ήτορος codd. || 10-11 δτι 8è — είπεΐν om. F (rest, mg.) ΤΔ II 12 post άμφοτέροις add. είπεΐν άν Ιχοιμι πολλοίς τεκμηρίοις * δτι ενός είσιν αμφότεροι Δ || 13 διασκοπεΐν FZ : σκοπεΐν Δ || 17 ώς στρατιωτικήν ΖΔ : ώστρατιωτικήν F || 20 δτι Us. : το ΖΔ om. F rest, in 1. || 21 χαρακτηρικώτατον F : -κώτερον Ζ χαρακτηριστικώτατον Δ II 23 ύπερεβάλετο FZ : -εβάλλετο Δ || έπιγινομένων FZ : -γενομένων Δ.

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LYSIAS

II, 13,2

du langage, l'usage d'un style direct, non figuré, dans l'énoncé des idées, la clarté, la concision, l'habitude de ramasser et de concentrer les idées, la faculté de mettre sous les yeux ce qu'il décrit, 3 de ne jamais présenter un personnage privé de vie ou dont le caractère soit mal dépeint, l'agrément dans l'agencement des mots par l'imitation du parler populaire, le choix du langage qui convient exactement aux personnages ou aux sujets proposés, le don de vraisemblance, la force persuasive, la grâce, et enfin Га-propos qui est la mesure de tout. Si l'on prenait ces qualités chez Lysias, on en tirerait assurément bien des avantages. 4 Sublime ou magnifique, le style de Lysias ne l'est pas, ni non plus saisissant ou merveilleux; il ne montre ni mordant ni véhémence, n'a rien de terrible; il ne saisit pas à la gorge, ne frappe pas de grands coups; il n'est pas débordant de passion ni de souffle; au don de vraisemblance dans la peinture des mœurs, il ne joint pas une égale force émotive ; s'il a de l'agrément, de la persuasion, du charme, il ne sait pas autant contraindre, ni emporter de force l'adhésion1. 5 C'est un style plus sûr qu'aventureux, moins susceptible de déployer toutes les possibilités du métier que de reproduire la nature avec sincérité. 14. 1 On peut alors légitimement se à Tha**!?* demander P o u r quelle raison Théophraste considère Lysias comme le champion de la vulgarité et de la prétention en matière d'éloquence, soutenant qu'il recherche le fabriqué plutôt que la vérité. 2 En tout cas, dans son traité Sur le style2, blâmant tous les auteurs qui se sont appliqués à pratiquer les antithèses, les balancements, les parallélismes et autres figures du même genre, il met Lysias au nombre de ces gens-là : il cite en particulier la défense de Nicias, que prononça le stratège

1, 2. Notes complémentaires, p. 182.

II, 13,2

ΛΤΣΙΑΣ

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των ονομάτων, ή άκpiccia της διαλέκτου, το δια των κυρίων καί μη τροπικών κατασκ€υων ¿кфсрсіѵ τα νοήματα, ή σαφήν€ΐα, ή συντομία, то συστρέφ»ν тс και στρογγυλίζ€ΐν τα νοήματα, το υπό τάς αίσθήσ€ΐς ò/yciv τα δηλούμενα, 3 το μηδέν αψυχον υποτίθΰσθαι πρόσωπον μηδέ άνηθοποιητον, ή της συνθέσ€ως των ¿νομάτων ηδονή μιμούμενης τον Ιδιώτην, το τοις ύποκ€ΐμένοις προσώποις και πραγμασι τους πρέποντας έφαρμόττ€ΐν λόγους, ή πιθανότης και το π€ΐστικον και ή χάρις каі ο πάντα μ€τρών καιρός. Ταύτα παρά Λυσίου λαμβάνων αν τις ώφ€ληθ€ΐη. 4 Υψηλή δέ και μ€γαλοπρ€πής ουκ сотіѵ ή Λυσίου λέξις ουδέ καταπληκτική μά Δία και θαυμαστή ουδέ το πικρόν ή то бсіѵоѵ ή то фо£сроѵ έπιφαίνουσα

ουδέ άφάς ϊχ€ΐ και τόνους Ισχυρούς ουδέ θυμού καί πν€υματός έστι μ€στή оиб\ ώσπ€ρ cv τοις rjOcaív έστι πιθανή, ούτως έν τοις πάθ€σιν Ισχυρά ο υ δ* ως ήδΟναι καί π€ΐσαι και χαρΐ€ντίσασθαι δύναται, ούτω βιάσασθαί тс καί προσαναγκάσαι. 5 'Ασφαλής тс μάλλον έστιν ή παρακ€κινδυν€υμ€νη καί ουκ έπί τοσούτον Ισχυν ικανή δηλώσαι τέχνης, έφ' δσον άλήθ€ΐαν cucaaai φυσ€ως. 14. 1 Καί θαυμάζ€ΐν άξιον, τί δή ποτ€ παθών ó Ѳсофраστος των φορτικών καί π€ριέργων αυτόν оістаі ζηλωτήν γ€νέσθαι λόγων καί το ποιητικόν διώκ€ΐν μάλλον ή τό άληθινόν. 2 Έν γουν τοις Псрі λέξ€ως γραφ€ΐσι των тс άλλων καταμέμφϋται των π€ρί τάς άντιθέσ€ΐς καί παρισώσ€ΐς καί παρομοιώσ€ΐς καί τά παραπλήσια τούτοις σχήματα δΐ€σπουδακότων καί δή καί τον Λυσίαν έν τούτοις καταριθμεί καί τον υπέρ Νικίου τοΰ στρατηγού 5 δηλούμενα ΖΔ : βουλόμενα F || 7 μιμούμενης Us. : -μένη coda. 9 καί το πειστικον om. Δ || 10 πάντα μέτρων FZ : μετά πάντων Δ || 13 ή рг. : καί ТВ || 16 ούδ* FAVB : άλλ* Τ ούθ' Δ || 18 προσαναγκάσαι Ζ : παραναγκάσαι FA || 20 τέχνης Δ : τέχνην FZ || δσον ΖΔ : δσων F || 24 γοΰν Ζ : γε ούν FA || 27 καί alt. om. F (rest, ini.) ||28 καί del. Thaiheim (καταριθμείται Marki.).

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LYSIAS

II, H, 2

athénien alors prisonnier à Syracuse, et il prétend que ce discours1 fut écrit par Lysias. 3 Pourquoi d'ailleurs ne pas reproduire les propres termes de Théophraste? Les voici : L'antithèse revêt trois formes; on peut attribuer à un même objet des qualités contraires, ou à des objets contraires tes mêmes qualités, ou à des objets contraires des qualités contraires ; ce sont là les seuls rapports possibles. Quant aux balancements et aux parallélismes, ce sont jeux d'enfant, à Vimitation de la poésie ; c'est pourquoi ils ne s'adaptent guère aux sujets sérieux. 4 J/ paraît en effet peu convenable, pour traiter une matière sérieuse, de jouer sur les mots et de supprimer l'émotion par la manière de l'exprimer : cela déroule l'auditeur. Exemple, quand Lysias, dans la défense de Nicias, voulant provoquer la pitié, dit: « je pleure les Grecs qui, sans combat sur terre, sans bataille navale, ont subi ce désastre... ; prosternés en suppliants devant les dieux, ils vous accusent d'avoir trahi vos serments... ; invoquant parenté, amitié...*. 5 Si réellement Lysias avait écrit cela, ce serait à juste titre qu'on le jugerait blâmable, pour vouloir faire le gracieux dans une occasion qui manque de grâce. Mais si le discours est d'un autre, ce qui est le cas, c'est le critique qui lance de fausses accusations qui est reprehensible, et non pas l'orateur. 6 Or Lysias n'a pas rédigé la défense de Nicias; il n'y a rien dans cet écrit qui soit de son génie ou de son style; j'en pourrais citer maints indices qui ne sont pas à leur place dans le présent ouvrage. 7 Dans le traité spécial2 que je consacrerai à cet orateur pour montrer

i. Le discours en question (cf. Lysias, frg. XCIX Thalheim «= frg. II Gernet-Bizos) n'est pas conservé. Nicias était censé se défendre, et être défendu, contre les Syracusains. Blass (op. cit. I, p. 348) se range à l'avis de Denys et considère le discours comme apocryphe. E. Norden (Kunstprosa, I, p. 120) en a admis l'authenticité et en fait une œuvre de jeunesse de Lysias. Le discours figurait déjà dans les œuvres de Lysias à l'époque de Théophraste. 2. Il s'agit du traité critique, composé par Denys, mais perdu.

II, 14,2

ΛΤΣΙΑΣ

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των 'Αθηναίων λόγον, бѵ cttrev cirl Συρακούσιων αιχμά­ λωτος ων, ως υπό τούτου γ€γραμμένον του βήτορος irapaTiOcfe. 3 Κωλόσ€ΐ б' оибсѵ ίσως και τήν λέξιν αυτήν Ocîvaı τήν Ѳеофросгтои. "Εστί бс тјбс * Άντίθεσις δ9 έσχΐ χριχχώς, δχαν χφ αύχφ χα εναντία ή χφ ένανχίω τα aòxà ή τοις ένανχίοις εναντία προσκαχηγορηθτί ' τοσανταχώς γαρ ¿γχωρεϊ συζευχθήναι. Τούτων δέ το μέν ϊσον καί τα δμοιον παιδιωδες καί καθαπερεϊ ποίημα ' δια καί ήττον άρμόχτει xfj σπονδή. 4 Φαίνεται γαρ απρεπές σπουδά­ ζοντα χοϊς τιράγμασι χοις όνόμασι παίζειν καί χα πάθος xfj λέξει περιαιρεϊν ' εκλύει γαρ χάν άκροαχήν. Olov ως ό Λυσίας èv xf¡ χοϋ Νικίου απολογία βουλόμενος ίλεον ποιεϊν ' i'Ελλήνων κλαίω άμάχηχον καί άναυμάχηχον δλεθρον ... ίκέχαι μέν αύχοι χών θεών καθίζονχες, προδόχας δέ χών δρκων ύμας άποφαίνονχες . . . άνακαλοϋνχές χε συγγένειαν, εύμένειαν... ъ. 5 Ταύτα γαρ cl ucv τω δντι Λυσίας rypayc, δικαίως αν 4πιτιμήσ€ως ήξιουτο χαρΐ€ντιζόμ€νος cv oů χαρίοτι καιρώ. Ει бс стсрои τινός Ιστιν ό λόγος, ως ircp сотіѵ, ο κατήγορων, & μή προσηκ€, του ανδρός μ€μΐΓτότ€ρος. 6 "Οτι бс ουκ €γραψ€ Λυσίας τον υπέρ Νικίου λόγον ούδ' Ιστιν OUTC της ψυχής оитс της λ£$€ως 4κ€ΐνης τό γράμμα, πολλοίς πάνυ τ€κμηρίοις олгобсі£аі δυνάμ€νος ουκ Ιχω καιρόν cv τφ παρόντι λόγω. 7 Ιδίαν бс π€ρί του βητορος πραγματ€ΐαν συνταττόμ€νος, iv f| та тс άλλα

4 ουδέν FTBA : ούθέν AV || 5 τήν Ζ : του FA || 7 προσκατηγορηθη Sylb. : προσκατηγορηθείη FV προκατηγορηθείη ΑΔ κατηγορηθείη ТВ || 9 καί рг. om. ΚΔ II 11 καί om. T || 14 Ελλήνων om. F (rest. Έλλήν sup. 1.) Δ || post κλαίω hab. τον Δ !l 15 καθίζοντες FZ : -ται Δ || 16 ύμας Tournier : ήμας codd. U 19 ήξιουτο prop. Rad. : άξιουται codd. άζιοιτο Aid. || 21 του ανδρός FP«A : τφ άνδ>1 FMATB τφ καιρφ άνδρΐ V || μεμπτοτερος ΖΔ : μεμπότερος F.

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LYSIAS

Π, 14,7

plus particulièrement quels sont les discours authentiques, je tenterai de restituer l'exacte vérité aussi bien sur les discours authentiques que sur ce discours-là. 16. 1 Je vais maintenant passer au point suivant : quel est le type de matière1 propre à Lysias. Je viens de définir son type de style; il reste donc encore ce point-là à traiter. Lysias a l'esprit fort inventif L invention w · . pour découvrir ce que comporte le sujet, et non seulement ce que nous découvririons tous mais ce que personne ne découvrirait. 2 C'est qu'il ne néglige absolument aucun des éléments qui entrent dans la constitution des discours2 : personnages, situation, actions elles-mêmes, modalités et causes de ces actions, circonstances, dates, lieux, en insistant toujours sur les traits distinctifs et en analysant jusqu'aux moindres détails; l'étude complète de l'ensemble et de chaque partie lui permet de sélectionner les arguments pertinents. 3 La virtuosité dans l'invention se montre en particulier chez lui dans les discours sans appel à témoins ou dans ceux à sujets paradoxaux. Il y exprime quantité de belles propositions et fait paraître aisé et possible ce qui est normalement tenu pour difficile et impossible, car il sait discerner ce qu'il faut dire et, s'il lui arrivait de ne pouvoir utiliser en totalité son invention, il savait choisir8 ce qui est le plus important et le principal : s'il ne l'emporte pas sur ce point sur tous les autres orateurs, il ne le cède du moins à personne. . ,. .,. 4 La disposition dont il use La disposition

r

,

- .,

, -

,

pour exposer les faits est franche et reste souvent sur le même modèle. Dans la mise au point4 de l'argumentation, il est simple et sans prétention ; 5 on ne le prend point à utiliser des exposés préliminaires, des insinuations, des divisions en parties, 1, 2, 3, 4. Notes complémentaires,

p. 183.

II,

14,7

ΛΤΣΙΑΣ

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δηλωθήσ€ταί μοι και TİVCÇ cioiv αυτού λόγοι γνήσιοι, την aıcpiğcıav cv έκείνοις και ırepı тоибс άποδουναι π€ΐράσομαι του λόγου. 15. 1 Νυνι бс тгсрі των έξης διαλέγομαι, TIS ó πραγμα­ τικός cem Λυσίου χαρακτήρ, έπ€ΐδή τον υπέρ της λέξ€ως ( λ ό γ ο ν ) άποδέδωκα ' τουτι γαρ Ιτι λάπ?ται το μέρος· Еирстікос γαρ έστι των ¿ν τοις ιτράγμασιν ενόντων λόγων ó άνήρ, ου μόνον ών άπαντ€ς αν €υροιμβν, άλλα και ών μηθ€ΐς. 2 Ουδέν γαρ απλώς Λυσίας παραλΰίπ« των στοιχ€ΐων, έξ ών οι λόγοι, ου τα ττρόσωττα, ου τα πράγματα, ουκ αύτάς τάς πράξΰΐς, ου τρόπους тс και αιτίας αυτών, ου καιρούς, ού χρόνους, ου τόπους, ου τάς έκαστου τούτων διαφοράς άχρι της cię ελάχιστον τομής, άλλ' If άπάσης θΰωρίας καΐ παντός μ€ρισμοΟ τάς οίκίίας άψορμάς έκλέγ€ΐ. 3 Δηλουσι δέ μάλιστα την &€ΐνότητα της cupcacojs αύτου οι тс αμάρτυροι τών λόγων και οι π€ρί τάς παραδόξους συνταχθέντ€ς υποθέσ€ΐς, cv otç πλ€ΐστα και κάλλιστα ενθυμήματα λέγ€ΐ και τά πάνυ δοκουντα τοις άλλοις άπορα ctvaı και αδύνατα ситгора και δυνατά ψαίν€σθαι ποκΐ, κριτικός ών бсі λέγ€ΐν και бтс μη πάσιν έξήν χρήσθαι τοις cúpcOcioi, τών κρατίστων δέ και κυριωτάτων έκλΰκτικός, cl μη και μάλιστα τών άλλων ρητόρων, оибсѵос γ€ ήττον. 4 Tá|ci бс άπλη τινι κέχρηται τών πραγμάτων καΐ τά πολλά όμο€ΐδ€ΐ, και π€ρί τάς έξΰργασίας τών έπιχ€ΐρημάτων άψ€λής τις και άπ€ρί*ργός έστιν * 5 обтс γάρ προκατασκ€υαΐς оитс έψόδοις о и тс μερισμοις обтс ποι-

6 λόγον add. Krug. || 8 αν om. F (rest, mg.) Δ || 10 ol λόγοι Us. : ομολογεί codd. || 11 те om. Δ || 16 ευρέσεως FA : εύρήσεως Ζ || 17 υποθέσεις FP°ZA : παραθέσεις F »ο || 18 καΐ рг. om. FZ H 23 γε om. Δ || ήττον FZG : ήττων CD || 25 καΐ περί FZ : καν Δ || εξεργασίας Ζ : επεξεργασίας FA || 26 αφελής FZ : άφέλη Δ.

5

10

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20

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II, 15,5

LYSIAS

des formules variées ou autres ficelles du métier; il est sans recherche, direct, sans malice aucune pour ordonner le fruit de son invention. 6 Voilà pourquoi je conseille à ses lecteurs de chercher à égaler chez lui Tinvention et le choix des idées mais, pour la mise en ordre et la présentation définitive qui sont chez lui inférieures à la normale1, mieux vaut ne rien prendre chez notre orateur et, sur ce point fondamental, emprunter à d'autres auteurs qui savent mieux que lui ordonner la matière, fruit de l'invention (j'en parlerai ultérieurement). 16. 1 Après avoir traité des quaďéJo^encé

lités

de

Lysias

et

des

points

fondamentaux du discours, je vais parler maintenant des divers genres de débats dont les thèmes relèvent de la science politique2. 2 L'éloquence se divise en trois secteurs et comprend trois genres* qui diffèrent par leurs fins : le genre judiciaire, le genre délibératif et ce qu'on appelle le genre épidictique ou panégyrique. Si dans tous ces genres, Lysias est digne d'éloges, il Test surtout dans les discours judiciaires : 3 même dans ces plaidoyers, il réussit beaucoup mieux à mettre de la beauté dans l'expression d'un détail, d'un fait paradoxal, d'un cas embarrassant, que de la puissance dans l'expression du grand, du grave, de l'abondant. Qui veut prendre en tout cas la mesure exacte du talent de Lysias doit scruter les plaidoiries judiciaires plutôt que les discours délibératifs ou ies panégyriques. 4 Pour me donner la possibilité de dire ce qu'il faut sur les diverses parties du discours, je vais m'arrêter

1. En résumé, Denys qui approuve totalement le style de Lysias, n'apprécie chez lui, au point de vue du fond, que l'invention et le choix des idées ; la disposition lui paraît trop simple, trop dénuée d'artifice. Le style de Lysias n'avait que l'apparence de la simplicité, qui supposait un métier considérable ; la disposition des idées au contraire est chez lui sans art. 2, 3. Nota complémentaires, p. 183.

Il, 15,5

ΛΥΣΙΑΣ

91

κιλίαις σχημάτων оитс Tais αλλαις ται$ τοιαύταις πανουργίαις €υρίσκ€ται χρώμ€νος, αλλ' Ιστιν απέριττος τις ελευθέριος тс και ¿πονηρός οικονομήσαι τα ευρεθέντα. 6 Έκ δη τούτων παρακελεύομαι τοις άναγινώσκουσιν αυτόν την μέν εϋρεσιν των ενθυμημάτων και την κρίσιν ζήλουν, την бе τάξιν καΐ την έργασίαν αυτών, ένδεεστέραν οδσαν του προσήκοντος, μη από тоибс του ανδρός, άλλα παρ' έτερων, οι крсіттои$ οικονομήσαι та ευρεθέντα έγένοντο, π€ρΙ ών υστ€ρον έρώ, τούτο το στοιχ€ΐον λαμζάνειν. 16. 1 Άποδ€δωκώς бе τον υπέρ των άρ€τών тс και στοιχείων λόγον, έρώ νυν και περί του γένους των άμφισζητημάτων έν οΐς έστι θ€ωρήμασιν ή πολιτική τέχνη. 2 Τριχη δέ νιν€μημένου του Ρητορικού λόγου και τρία περιειληφότος διάφορα τοις τέλεσι γένη, то тс δικανικόν καΐ το συμζουλευτικον και το καλούμενον έπιδεικτικόν ή πανηγυρικόν, έν απασι μέν τούτοις εστίν ο άνήρ λόγου άξιος, μάλιστα δέ έν τοις δικανικοίς άγώσι * 3 κάν τούτοις δέ αύτοΐς άμείνων εστί τά μικρά και παράδοξα και άπορα ειπείν καλώς, ή τά μεγάλα και σεμνά καΐ εύπορα δυνατώς. Ό βουλόμενος δη την Λυσίου δύναμιν άκριζώς катаμαθειν έκ τών δικανικών αυτήν μάλλον λόγων ή έκ τών συμβουλευτικών тс και πανηγυρικών σκοπείτω. 4 "Ινα δέ και π€ρί τών ιδεών έγγένηταί μοι τά προσή­ κοντα ειπείν, έάσω τε ταύτα περί тс προοιμίων και διηγή­ σεων και τών άλλων μερών του λόγου και διαλέξομαι 1 ταΐς alt. om. Δ || 2 τις Ζ : τε καΐ G τις και CD om. F || 3 ελευθέριος τε FZ : καΐ ελεύθερος Δ |j 5 κρίσιν Sad. : σύγκρισιν codd. || 7 τοΰδε Δ : γε FZ || 11 τον ZDC : τών FG || 12 λόγον FAVA : λόγων ТВ || 15 διάφορα τοις τέλεσι om. Δ || 19 δέ G : τε FAVCD δέ τε Τ || μικρά FP«Z : μακρά F "Δ || καΐ παράδοξα om. F (rest. sup. 1.) Δ || 20 σεμνά καΐ μεγάλα tranep. FA || 21 τήν ΖΔ : του F || 23 πανηγυρικών τε καΐ συμβουλευτικών transp. FA I! 25 τε alt. FZ : δέ Δ || 26 καΐ alt. om. Δ. 8

92

LYSIAS

II, 16,4

là et traiter maintenant des préambules, des narrations, des autres divisions du discours. 5 Je montrerai comment se comporte Lysias dans chacune de ces parties1. Adoptant le découpage cher à Isocrate et à son école, je commencerai par le préambule. 17. 1 Je soutiens que Lysias est e pr am u e ¡Orateur le plus adroit pour entrer en matière, et celui qui y met le plus de bonne grâce. Il ne faut pas oublier en effet qu'une bonne introduction n'est pas chose facile si l'on veut en trouver une adéquate au lieu de dire n'importe quoi (ce n'est pas ce que l'on dit au début qui constitue un exorde ou un préambule, mais ce qui, dans ce que l'on s'apprête à dire, sera le plus utile, dit à cet endroit). Or je vois que cet orateur utilise tout ce que les traités recommandent et tout ce que la situation exige. 2 En effet il débute tantôt par un éloge de celui qui parle, tantôt par une attaque contre l'adversaire; s'il parle après une attaque, il commence par détruire les charges contre lui; 3 tantôt il fait l'éloge des juges, il les flatte pour les rendre favorables à sa personne et à son affaire; tantôt il souligne la faiblesse du plaideur, la supériorité de l'adversaire et la disproportion de l'enjeu; 4 tantôt il dit que l'affaire est d'ordre public, concerne tout le monde et fait partie des affaires dont l'auditeur ne doit pas se désintéresser; tantôt il s'y prend tout autrement pour servir le plaideur et desservir son adversaire2. 5 Après une entrée en matière concise et simple, étayée par des réflexions de bon sens, des maximes appropriées, des idées pleines de mesure, il passe vivement à l'exposition8; il y annonce ce qu'il va dire 1, 2. Notes complémentaires, p. 184. 3. Denys distingue, dans le préambule, cerlaines parties secondaires : Γείσβολή ou premiers mots de l'orateur (cf. Isée, IV, 7, 1 ; Démoslhène, V, 24,2) ; la πρόθεσις, proposition de la cause, partie essentielle pour Aristo te avec la preuve (Rhet. III, 13), mais qui ne forme plus pour Denys que la limite (μεθόριον) entre le préambule et le récit.

II, 16,4

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καΐ δηλώσω, ποιος τις έστιν lv έκαστη των ібссоѵ ó άνήρ. 5 Διαιρήσομαι бе αύτάς, ως Ίσοκράτ« тс καΐ τοις κατ' έκέΐνον τον άνδρα κοσμουμένοις ήρ€σ€ν, άρξάμενος από των προοιμίων. 17. 1 Φημί δή πάντων бс$ітатоѵ ctvai τον ρήτορα κατά 5 τάς €ΐσ£ολάς των λόγων και χαριέστατον, έννοούμ€νος οτι άρξασθαι μέν καλώς ου рфбіоѵ έστιν, ci δή τις τη προσηκούση χρήσθαι βούλοιτο αρχή καΐ μη τον έπιτυχόντα λόγον clırcîv (ου γάρ το πρώτον ρηθέν, αλλ' б του προτ€θέντος λαγού μηδαμου μάλλον ή ¿π' αύτου 10 ώψ€λήσ€ΐ, τούτο αρχή тс και προοίμιον), ορών бе τον ρήτορα πάσι κ€χρημένον, οΐς τέχναι тс παραγγέλλουσι και τά πράγματα ßouXcrai. 2 Тотс μέν γάρ άπο του Ιδίου επαίνου λίγων αυτός архстаі, тате бс άπο της διαβολής του αντιδίκου, ci бс τύχοι αυτός προδιαζληθ€ίς, 15 τάς αιτίας πρώτον απολύεται τάς καθ' αύτου * 3 тате бс τους δικαστάς έπαινών και θ€ραπ€υων ο uccio υ ς саитф тс και τφ πράγματι καθίστησι, тотс бс τήν асгѲсѵсіаѵ την ібіаѵ και τήν πλ€ον€ξίαν τήν του αντιδίκου και το μή πβρι τών ϊσων άμφοτέροις ctvaı τον αγώνα υποδ€ΐκνυσι ' 20 4 тотс бс ως κοινά τά πράγματα και αναγκαία πάσι και ουκ άξια υπό τών άκουόντων άμ€λ€ΐσθαι λέγ€ΐ, тотс бс άλλο τι катаоксиа^етаі τών δυναμένων αυτόν μέν ώφ€λήσαι, τον бс άντίδικον έλαττώσαι. 5 Ταΰτα бс συντόμως και άψ€λώς διανοίαις тс χρησταΐς και γνώμαις €υκαίροις και ένθυμήμασι μ€τρίοις π€ριλαζών έπι τήν πρόθ€σιν έπ€ΐγ€ται, δι' ής τά μέλλοντα cv ταις

1 τίς om. Δ !' 7 δή Matthaei : μή codd. || 10 έπ' αύτου codd. : επί πρώτου Us. |i 11 ωφελήσει F : ώφελήσειε ΖΔ || ορών FZ : όρώ Δ || 14 αυτός Markì. : αυτό codd. αότφ Deer. del. Sad. И 16 αύτου FZ : εαυτού Δ || 18 τήν alt. om. Ζ || 20 ύποδείκνυσι FVTA : άπο- Α || 23 μЬ om. F rest. al. m. Ц μέν αυτόν transp. Δ.

25

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LYSIAS

II, 17,5

dans la démonstration, prépare l'auditeur à saisir plus facilement la suite du discours et en vient alors à la narration. 6 La plupart du temps chez lui, l'exposition forme charnière entre les deux parties, mais il arrive à Lysias de commencer directement par l'exposition; parfois aussi, sans préambule 1 , il se lance dans la narration dont il fait alors l'introduction. 7 Dans cette partie-là, il est plein de vie et de mouvement. Le talent de Lysias dans les préambules peut susciter d'autant plus d'admiration que, sur les deux cents plaidoyers judiciaires au moins qu'il a écrits2, on n'en trouve pas un dans lequel il use d'un préambule dénué de vraisemblance ou d'une introduction sans rapport avec l'affaire traitée; pas un non plus dans lequel il se contente de ressortir les mêmes idées ou se laisse aller aux mêmes réflexions. 8 Et pourtant même chez des auteurs peu prolifiques on découvre facilement cette tendance, de ressortir les mêmes lieux communs; sans compter que bien des orateurs ne voient aucune honte à prendre ce qui est dit par autrui. 9 Lysias, lui, est un orateur nouveau à chacun de ses discours, du moins pour ce qui est des entrées en matières ou des préambules; il est capable d'obtenir ce qu'il veut; qu'il souhaite attirer la bienveillance, capter l'attention, faciliter la compréhension3, jamais il ne saurait rater son but. 10 Pour cette partie du discours donc, je le mets soit tout à fait en tête soit premier ex-aequo. 18. 1 Dans la narration des faits, La narration .. , , л partie qui, a mon avis, réclame le maximum de soin et de vigilance, je considère que Lysias est incontestablement le meilleur de tous les orateurs; je vois en lui le modèle et la règle pour cette

1. Noie complémentaire, p. 184. 2. Caecilius de Caleacté attribue à Lysias 230 discours (cf. Vie des dix orateurs 836a, frg. 108 Oř.) sur les 425 qui couraient sous son nom. 3. Cf. Aristote, Rhèl. III, 14, 6-8.

II, 17, 5

93

ΛΥΣΙΑΣ

άποδείξεσι λ έ γ ε σ θ α ι π ρ ο ε ι π ώ ν και τ ο ν άκροατήν π α ρ α σ ­ κεύασα ς εύμαθή π ρ ο ς τ ο ν μ έ λ λ ο ν τ α λ ό γ ο ν c m την δ ι ή γ η σ ι ν καθίσταται. 6 Και c o r i μεθόριον αύτω έκατέρας των ιδεών ως τα π ο λ λ ά ή πρόθεσις, ή δ η δέ іготс και airo μ ό ν η ς ταύτης ή ρ ξ α τ ο , και άπροοιμιάστως π ο τ έ εισέβαλε την

5

διήγησιν αρχήν λαζών. 7 Kal ούκ ά ψ υ χ ο ς оиб' ακίνητος έστι тг€рІ ταύτην τήν Ιδέαν. Μάλιστα δ' αν τις αυτού θαυμάσειε τήν cv τοις προοιμίοις δύναμιν, ενθυμηθείς οτι διακοσίων ουκ έλάττους δικανικούς γ ρ ά ψ α ς λ ό γ ο υ ς cv ουδενί π έ φ η ν ε ν оитс a m -

10

θάνως π ρ ο ο ι μ ι α ζ ό μ ε ν ο ς оитс ά π η ρ τ η μ έ ν η των π ρ α γ μ ά τ ω ν α ρ χ ή χρώμενος, αλλ* ουδέ τοις ένθυμήμασιν έ π ι ζ έ ζ λ η κ ε τοις αύτοις о об' έπί τάς αύτάς κατενήνεκται

διανοίας.

8 Καίτοι γ€ τούτο και oi λόγους ολίγους γράψαντις ευρίσκονται π ε π ο ν θ ό τ ε ς , λ έ γ ω δέ το τοις αύτοΐς έπιβαλείν

15

τ ό π ο ι ς ' έώ γ α ρ δτι και τ α παρ* έτέροις είρημένα λ α μ β ά ­ νοντες ο λ ί γ ο υ бсіѵ π ά ν τ ε ς ουκ cv α ι σ χ ύ ν η τίθενται το ϊ ρ γ ο ν . 9 Ούτοσί бе καινός ó ρήτωρ εστί καθ' ζκαστον των λ ό γ ω ν κατά γ ε οδν τάς ε ί σ ζ ο λ ά ς και τ α π ρ ο ο ί μ ι α καΐ δυνατός, δ β ο υ λ ο ι τ ο , δ ι α π ρ ά ξ α σ θ α ι с оитс γ ά ρ cuvoiav κινήσαι

βουλόμενος

оитс

προσοχήν

оитс

20

ευ μάθε tav

άτυχήσειεν αν ποτ€ του σ κ ο π ο ύ . 10 Κατά μέν δ ή ταύτην τήν ίδέαν ή πρώτον ή ούδενός δεύτερον αυτόν αποφαίνομαι. 18.

1 Έ ν δέ τω διηγεΐσθαι τ ά π ρ ά γ μ α τ α , δ π ε ρ οΐμαι

μέρος π λ ε ί σ τ η ς δεΐται φροντίδος και φ υ λ α κ ή ς , ά ν α μ φ ι ζ ό λ ω ς η γ ο ύ μ α ι κράτιστον αυτόν clvai π ά ν τ ω ν ρητόρων, δρον тс και κανόνα της Ιδέας ταύτης α υ τ ό ν αποφαίνομαι. 2 προς FZ : είς Δ || 8 θαυμάσειε F (-εν) Ζ : θαυμάσοι Δ |! 9 ante δύναμιν hab. αύτου Fà || 12 άλλ' ουδέ ΖΔ : άλλου δέ F II 13-15 ούδ' έπί — τοις αύτοΐς om. Τ || 14 λόγους Teggius : τους codd. || post ολίγους hab. χρόνους CD || 15 έπιβαλεΐν FZ : -βάλλειν Δ || 22 αν om. Δ || 25 δεΤται FA : om. Ζ || 25-26 αναμ­ φιβόλως AVGD : άμφιβόλως Τ άναμφιλόγως F || 26 post πάν­ των hab. των Τ.

25

94

LYSIAS

II, 18, 1

partie du discours. 2 Je pense en effet que les traités de rhétorique qui contiennent des indications pertinentes sur la narration ont pris dans les narrations de Lysias surtout, bien plus que chez n'importe quel autre orateur, leurs directives et leurs arguments. 3 Chez Lysias, les narrations ont une concision extrême, et beaucoup de clarté; elles ont de l'agrément comme pas deux, et de la vraisemblance; elles entraînent l'adhésion sans même que l'on s'en rende compte ; aussi est-il fort malaisé, dans une narration entière ou même dans un fragment de narration, de découvrir du mensonge ou un manque de vraisemblance, 4 tant il y a de force persuasive et de séduction dans ses paroles; du coup, l'auditeur ne sait plus distinguer ce qui est la vérité de ce qui est fabriqué de toutes pièces. L'éloge qu'adresse Homère à Ulysse, de rester vraisemblable quand il invente des histoires fantaisistes, pourrait également, me semble-t-il, s'appliquer à Lysias : // disait bien des mensonges tout pareils à des vérités1. 5 A tous donc, c'est pour cette partie-là surtout du discours que je conseille de prendre des modèles chez Lysias, dans leurs exercices d'entraînement. 6 Une imitation assidue de cet auteur permettrait de produire les meilleures narrations du monde. 2 ,£ Pour donner les preuves , voici л M. r La démonstration ... , , -л л т comment il s y prend. 19. 1 Je commencerai par les preuves « relevant de l'art » (comme on les appelle)8, et traiterai de chaque partie séparément. Elles peuvent en effet se répartir en trois groupes selon qu'elles portent sur les faits, les mœurs ou les sentiments. 1. Odyssée, XIX, 203. 2. Note complémentaire, p . 184. 3. Les preuves relevant de l'art (έντεχνοι) sont les preuves trouvées et développées par l'orateur. Pour Aristote (Rhet. I, 2), elles consistent en preuves morales (év τφ ήθει του λέγοντος), preuves émotives (έν τ φ τον άκροατήν διαθεΐναί πως), démonstration logique (το δεικνύναι ή φαίνεσθαι δεικνύναι). Cf. P. Costil, op. cit., p. 296.

II, 18,2

ΛΤΣΙΑΣ

94

2 Οιομαι бе καΐ τά$ τέχνας των λόγων, cv at$ εϊρηταί τι περί διηγήσεως άξιόλογον, ουκ έξ άλλων τίνων μάλλον ή των υπο Λυσίου γραψ€ΐσών ειληφέναι τα παραγγέλματα και τάς άφορμάς. 3 Και γαρ το σύντομον μάλιστα αδται εχουσιν ai διηγήσεις και το σαφές ήδείαί τέ είσιν ως ούχ ετεραι και ΊτιθαναΙ και την πίστιν αμα λεληθότως συνεπιφέρουσιν, ώστ€ μή ¿фбіоѵ είναι μήθ' δλην διήγησιν μηδεμίαν μήτ€ μέρος αυτής ψευδές ή άπίθανον εύρεθηναι * 44 τοσαυτην ϊχει πειθώ και άφροδίτην τα λεγόμενα και ούτως λανθάνει τους άκούοντας εϊτ' αληθή бѵта είτε πεπλασμένα. "Πσθ' оттер "Ομηρος έπαινών τον 'Οδυσσέα ως ιτιθανον ειπείν каі πλάσασθαι τα μή γενόμενα εΐρηκε, τούτο μοι δοκει

κ&ν έπι Λυσίου τις €ΐπ€Ϊν * ΕΙσκεν ψενδεα πολλά λέγων έτύμοισιν όμοϊα. 5 Πάσί тс και παντός μάλιστα τούτο παρεκελευσάμην άσκεΐν το μέρος εν τοις Λυσίου παραδείγμασι ποιούμενους τάς γυμνασίας. 6 Κράτιστα γάρ (&ν) άποδείζαιτο ταυτην τήν ίδέαν ό μάλιστα τούτον τόν άνδρα μιμησάμενος. Έν δε τφ πιστουσθαι τα πράγματα, τοιούτος τις ó άνηρ έστιν. 19. 1 "Αρξομαι δέ άπό των καλουμένων έντεχνων πίστεων και χωρίς υπέρ έκαστου μέρους διαλέξομαι.

TEST. : Syrianus, I p. 25, 16-p. 26, 5 R (1 οΐομαι — 15 όμοια), inde Rhetor anon. p. 918, 8-21 Walz VIP. 1 δέ Syr. : τε FZA |j τι Syr. : om. FZA || 2 άξιόλογον FTV Syr. : αξιόλογου ΑΔ II 5 μάλιστα αύται om. Syr. || 8 μήθ* FZA : μήτε Syr. H μηδεμίαν om. Syr. || 11 Οντά είτε FZA : έστιν εϊτε και Syr. H 11-12 "Ωσθ* δπερ Desr. : ώσπερ codd. || *Ώσθ* — ειπείν : ώς έφαρμόζειν αύτφ το 'Ομηρικον ούχ ήττον ή τφ Όδυσσεϊ Syr. II 15 είσκεν FZ : έσκε CD Ισκε G Syr. || 17 έν τοϊς Us. : άν το FZ άν του DC αύτοΰ G || παραδείγμασι FZ : παραδείγματα Δ II ποιούμενους Rs. : ποιούμενος codd. || 18 άν add. Krüg. || άποδείξαιτο Δ : -δέξαιτο FZ || 20 δέ Sylb. : γε codd. || post πιστουσθαι del. τον άνδρα Sylb.

95

LYSIAS

II, 19, 1

Les preuves venant des faits, Lysias est capable de les découvrir et de les exprimer mieux que quiconque. 2 En effet c'est un excellent peintre du vraisemblable. Quand il cite un exemple, il discerne avec beaucoup de précision en quoi consiste l'analogie ou la différence; il a un talent extrême pour choisir les signes accompagnateurs des faits et les faire prendre pour des indices1. 3 Quant aux preuves morales2, il les met en œuvre de façon tout à fait remarquable, à mon avis. Souvent en effet il part de la vie de l'individu et de son naturel, souvent aussi de ses actions et de ses choix précédents pour bâtir un personnage crédible au moral. 4 Quand il ne peut prendre dans les faits aucun argument de ce genre, il se fait lui-même créateur de caractères et bâtit pour les besoins de la cause des personnages qui inspirent confiance et sont cohérents; il leur suppose des choix honorables, leur attribue des sentiments pleins de mesure, leur donne un langage pondéré, les conduit à conformer leurs pensées à leurs fortunes, les fait se rebeller contre l'injustice, en paroles ou en actes, et faire choix de la justice; il introduit quantité de détails de ce genre qui peuvent faire croire à un caractère pondéré et plein de mesure. 5 Pour ce qui est des preuves relevant de l'émotion3, Lysias apparaît plus mou; il n'est pas capable d'ardeur juvénile ni de vigoureuse énergie dans la mise en œuvre des amplifications, des provocations à la terreur, des incitations à la pitié et autres procédés du même genre. Tout cela, il faut se garder de le chercher chez Lysias. .. 6 Dans les épilogues, il traite pi la partie récapitulative avec beaucoup de mesure et de bonne grâce, mais dans la partie 1. Les indications de Denys montrent qu'il comprend mal, ou adapte librement, la théorie d'Aristote. Il en reprend quelques termes pour la preuve logique, είκός, παράδειγμα, σημειον, τεκμήριον, mais les rapports entre eux sont indiqués avec négligence : cette partie de la doctrine ne l'intéresse que peu. 2, 3. Noies complémentaires, p. 184-185.

II, 19,1

ΛΤΣΙΑΣ

95

Τριχή бе ν€ν€μημένων τούτων cïç тс то πράγμα, και το ήθος και το πάθος τα μέν ¿κ του πράγματος оибсѵос XCÎpov cupeîv тс και с^еигсіѵ δύναται Λυσίας. 2 Και γαρ του cuc ото ς άριστος с ίκ αστή ς ο άνήρ και του πάραδήγματος, πη тс δμοιον ctvai πέφυκ€ και πη διαφέρον, ακριβέστατος κριτής та тс σημ€Ϊα бісХсіѵ та παρ€πόμ«να τοις πράγμασι και cię τ€κμηριων δόξαν άγαγβιν биѵаτώτατος. 3 Και τάς Ικ των ηθών ус πίστ€ΐς άξιολόγως πάνυ κατασκ€ϋάζ€ΐν Ιμοιγε боксі. Πολλάκις μβν γάρ Ικ του βίου και της φύσ€ως, πολλάκις бе ек των προτέρων πράτων και προαιρέσ€ων αξιόπιστα катаоксиаСсі та ήθη. 4 "Οταν бе μη бе μίαν άψορμήν τοιαύτην λάζη παρά

των πραγμάτων, αυτός ήθοττοιιΐ και κατασκιυάζιι τα πρόσωπα τω λόγω πιστά και χρηστά, προαιρέσ€ΐς тс αυτοις άστ€ΐας υποτιθΰΐς και πάθη μέτρια προσάπτων και λόγους 4πΐ€ΐκ€ΐς άποδιδοος και ταΐς τύχαις ακόλουθα φρονουντας €ΐσάγων και έπι μέν τοις άδίκοις άχθομένους και λόγοις και Ιργοις, τά δέ δίκαια προαιρουμένους ποιων και πάντα παραπλήσια τούτοις, έξ ών έπΐ€ΐκές αν και μέτριον ήθος φαν€ΐη, κατασκ€υάζων. 5 Псрі бе τά πάθη μαλακώτ€ρός έστι και оитс αυξήσβις OUTC δ€ΐνώσ€ΐς оитс οίκτους ουθ' δσα τούτοις cori παρα­ πλήσια ν€ανικως πάνυ και έρρωμένως катаоксиаоаі δυνατός. Ου бсі δή ταύτα έπιζητ€ΐν παρά Λυσίου. 6 Káv τοις έπιλόγοις бе το μέν άνακΰφαλαιωτικόν των ρηθέντων μέρος μ€τρίως те και χαριέντως απαριθμεί, το бе παθητικό ν сксіѵо, έν φ παράκλησίς тс каі δέησις και

2 το πάθος καΐ το ήθος transp. Ζ || 4 είκαστής Markì. : δικαστής codd. || ό om. FA || άνήρ post άριστος transp. FCG || 5 διαφέρον FZ : διαφέρων Δ || 12 πράξεων Ζ : λέξεων FA || κατασκευάζει FZ : ποιεί Δ II 13 τοιαύτην λάβη transp. post πραγμάτων Δ 11 16 προσάπτων FZ : προσώπων Δ || 25 δή : бе Т.

96

И, 19,6

LYSIAS

pathétique qui contient l'invocation, la supplication, l'appel à la pitié, etc., il reste bien inférieur à la normale. 20. 1 Tels sont donc les traits typiques de Lysias, ou du moins l'opinion que j'en ai. Si l'un ou l'autre voit d'autres traits à ajouter, qu'il me le dise; s'ils ont suffisamment de vraisemblance, je lui en saurai un gré infini. ,я 2 Pour permettre à qui le désire T „ A л. Le Contre Diogiton

,

r

,

n

.

de mieux se rendre compte si notre conviction est juste et fondée, ou au contraire si nous avons précisément fait une erreur de jugement, je vais soumettre l'œuvre de Lysias à un examen approfondi. Je choisirai un discours quelconque de lui (il ne m'est pas possible de prendre quantité d'exemples) et je montrerai sur pièces les objectifs littéraires et le talent de Lysias1; des gens instruits et raisonnables savent bien, je pense, transposer du plus petit au plus grand, du nombre limité au cas général. 3 II s'agit d'un plaidoyer sur une affaire de tutelle, le Contre Diogiton2, dont voici le sujet : 21. 1 Diodotos faisait partie de ces citoyens qui furent enrôlés avec Thrasyllos8 durant la guerre du Péloponnèse. A la veille de passer en Asie (c'était sous l'archontat de Glaukippos), il prit des dispositions en faveur de ses enfants alors en bas âge : il les laissait sous la tutelle de son propre frère Diogiton qui était à la fois leur oncle et leur grand-père maternel. 2 Or Diodotos meurt à Éphèse sur le champ de bataille4. Diogiton administra alors tout l'avoir des orphelins. Gomme, d'une considérable fortune, il ne restait plus rien 1, 2. Notes complémentaires, p. 185. 3. Thrasyllos fut élu plusieurs fois stratège entre 411 et 4 0 6 ; l'archontat de Glaukippos se situe en 410/409; si la mort de Diodotos remonte à 409 et si Diogiton a exercé sa tutelle durant 8 ans, le procès doit être de peu postérieur à 401. 4. Lors de la bataille du mont Córeseos, près d*Éphèse, où Thrasyllos subit un grave échec en 409. Thrasyllos fit plus tard partie des stratèges vainqueurs aux Arginuses et condamnés à mort.

II, 1 9 , 6

96

ΛΤΣΙΑΣ

!λ€ο$ και τ α τούτοις абсХфа сѵсаті, του

προσήκοντος

¿νδ€€στέρως άποδίδωσι. 20.

1 Τοιούτος μέν 8ή ¿στιν ó Λυσίου χ α ρ α κ τ ή ρ , ως

€γώ δ ό ξ η ς «χω тгсрі αυτού. ΕΙ бе τις ά λ λ α π ά ρ α τ α ύ τ α 2γνωκ€, λ«γ4τω ' καν fj πιθανώτ€ρα, π ο λ λ ή ν αύτω χ ά ρ ι ν €ΐσομαι. 2 "Ινα SŁ βέλτιον τω β ο υ λ ο μ έ ν ω γ έ ν η τ α ι μαθ€Ϊν, сіте ορθώς ήμ€ΐς τ α ύ τ α και προσηκόντως π€π€ΐσμ€θα сітс και διημαρτηκαμ€ν τ η ν κρίσιν, τ η ν Ιξέτασιν ά π ο των υ π ' ск€іν ο υ γραψέντων π ο ι ή σ ο μ α ι προχ€ΐρισάμ€νός ( ο υ γ ά ρ ¿γχωρ€Ϊ π ο λ λ ο ί ς

τίνα

λογον

χρήσθαι παραδ€ΐγμασιν)

¿ξ

¿KCÍVOU την τ€ προαίρ€σιν και την δυναμιν τοΰ ανδρός €πιδ€ΐ|ομαι, ά π ο χ ρ η ν οιόμ€νος ψυχαΐς €υπαιδ€υτοις και μ€τρίαις μικρά те μ ε γ ά λ ω ν καΐ ¿ λ ί γ α π ο λ λ ώ ν γ€ν4σθαι δ€ΐγματα. 3 "Εστί δέ ο λ ό γ ο ς ек των επιτροπικών, 4πιγραφόμ€νος κατά Διογ€ΐτονος, 21. iv

итгоѲсаіѵ ΐ χ ω ν тоіаѵбс '

1 Δ ι ό δ ο τ ο ς , £Ϊς τών μ€τά θ ρ α σ ύ λ λ ο υ καταλ€γ4ντων τω

Γ^λοποννησιακώ

πολέμω,

μέλλων

έκπλβΐν

cię

τ η ν Ά σ ί α ν 4πί Γ λ α υ κ ί π π ο υ ά ρ χ ο ν τ ο ς , €χων ν ή π ι α παιδία, διαθήκας

¿ποιήσατο

καταλιπών

4αυτου μέν абеХфоѵ Διογ€ΐτονα,

αυτοΐς

έπίτροπον

τον

τών бе παίδων Ѳбіоѵ

те καΐ π ά π π ο ν α π ό μητρός. 2 Α υ τ ό ς μέν ουν ¿ν Έ φ έ σ ω μ α χ ό μ € ν ο ς άποθνησκ€ΐ,

Διογβίτων SŁ π ά σ α ν την ούσίαν

τών ορφανών διαχ€ΐρισάμ€νος και ¿κ π ο λ λ ώ ν π ά ν υ χ ρ η μ ά -

TEST. : Cf. Syrianus, I, p. 88, 5-12 R ( 1 8 - p . 97, 4). 1 Ζλεος καΐ δέησις transp. FA || 2 ένδεεστέρως FVA : ενδε­ έστερος ТВ И 5 πιθανώτερα Ζ : πιθανότερα FA II 9 άπο Δ : ύπο FZ || 10 ποιήσομαι Δ : ποιούμαι FZ || 13 έπιδείξομαι edd. ex Par. gr. 1657 : έπιδείξομεν FZA || οίόμενος FZ : οΐόμενοι Δ || 17 post ύπόθεσιν hab. δέ FA || 18 καταλεγέντων FZ : καταλλεγέντων Δ || 22 παίδων Ζ : παιδίων ΡΔ || 23 έν om. F.

97

LYSIAS

II, 21,2

d'après le compte qu'il produisit, il est accusé de tutelle frauduleuse par l'un des enfants qui avait atteint sa majorité1. 3 L'adversaire de Diogiton est le mari de sa petite-fille, sœur des enfants. 22. 1 J'ai préféré présenter d'abord le sujet afin de mieux faire ressortir la pondération et la pertinence de l'exorde2. . f 23. 1 Si Vobjet du litige n'était n A Préambule , . ... J . . * , pas de taille, juges, je η aurais jamais permis à ces jeunes gens de venir devant vous; je trouve absolument honteux ďetre en litige avec sa famille et je sais fort bien que vous ne réprouvez pas moins les fauteurs d'injustices que les gens qui sont incapables de supporter aucune atteinte de leur famille. Mais voilà, juges, que d'énormes sommes d'argent leur ont été soustraites, que des traitements iniques leur ont été infligés en quantité, et par les gens les moins désignés pour cela. Aussi ont-ils eu recours à moi, qui suis leur beau-frère. Force m'est donc bien de parler en leur faveur. 2 J'ai pour femme leur sœur, petite-fille de Diogiton. Après maintes prières aux deux parties, je les persuadai d'abord de s'en remettre à l'arbitrage d'amis*, car je désirais avant tout qu'aucun étranger ne soit au courant de cette affaire. Mais à propos des biens qu'il était convaincu de détenir, Diogiton n'a osé se fier à aucun de ses amis ;

1. C'est lors de la majorité de l'aîné des enfants que put être intentée l'action en comptes de tutelle. La δοκιμασία avait lieu à 17 ans accomplis. Ici l'action est soutenue par l'aîné des orphelins ; l'orateur parle après lui comme συνήγορος. 2. Syrianus (I, p. 88, 15 à 89, 15 Rabe), pour illustrer l'habileté de Lysias, existante mais non apparente, résume l'histoire du Contre Diogiton et cite le préambule de ce discours. 3. Il a donc essayé de faire un accord à l'amiable, procédure ordinaire en pareil cas.

II, 21,2

ΛΤΣΙΑΣ

97

των оибсѵ άιτοδείξας αύτοίς cri ιτεριάν, κατηγορείται ιτρός ενός των μειρακίων δοκιμασθεντος κακής επιτροπής. 3 Λέγει бе κατ' αυτού την δικην ο της εκείνου μέν θυγατριδής των бе μειρακίων αδελφής άνηρ. 22. 1 Προυλαζον бе την ύπόθεσιν, ίνα μάλλον γενηται καταφανές ci μετρία και προσηκουση αρχή κέχρηται ' 23. 1 ΕΙ μεν μη μεγάλα ήν τα διαφέροντα, ώ άνδρες δικασταί, ουκ αν ποτέ είς i μας είσελθεϊν τούτους εϊασα, νομίζων αϊσχιστον είναι προς τους οίκείονς διαφέρεσθαι, είδώς Άτι ου μόνον ol άδικοϋντες χείρους ύμϊν είναι δοκοϋσιν, άλλα και οίτινες αν έλαττον υπό των προση­ κόντων έχοντες άνέχεσθαι μή δύνωνται. 'Επειδή μέντοι, ώ άνδρες δικασταί, πολλών χρημάτων άπεστέρηνται και πολλά και δεινά παθόντες ύφ9 ών ήκιστα έχρήν επ έμε κηδεστήν δντα κατέφυγον, ανάγκη μοι γεγένηται είπεϊν ύπερ αυτών. 2 "Εχω δε τούτων μεν άδελφην Διογείτονος δε θυγατριδήν ' και πολλά δεηθείς αμφοτέρων το μεν πρώτον έπεισα αυτούς τοις φίλοις έπιτρέψαι δίαιταν, περί πολλού ποιούμενος τα τούτων πράγματα μηδένα τών αλλων εΐδέναι. 'Επειδή δε Δίογείτων, á φανερώς έχων έξηλέγχετο, περί τούτων ουδενΐ τών αυτοϋ φίλων έτόλμα

TEST. : Syrianus, I, p. 88, 15-p. 89,15 (7 εΐ μέν — p. 98,9

χείρους είναι). 1 αύτοΐς FZ : αυτός Δ || περιόν Weil. : περιών FTVG περί ών AD || 3 κατ* G : καΐ FZDC || 5 προύλαβον : προύβαλον ТВ || 7-8 ώ δικασταί (om. άνδρες) post ήν transp. Syr. ¡I 9 αίσχιστον Ζ : αίσχιστος FA || 10 post είδώς hab. τε Syr. || 13 άνδρες om. Syr. U δικασταί : 'Αθηναίοι Τ (rest, mg.) || άπεστέρηνται : άπεστέρηται Syr. || 14 παθόντες Ζ : πεπονθότες FA Syr. ¡| 17 θυγα­ τριδήν FZ Syr. : άδελφιδήν Δ || δεηθείς post αμφοτέρων transp. Δ || 18 αυτούς τοις φίλοις Syr. : τους φίλους FZGD τοις φίλοις G || δίαιταν Syr. : δίαιταν coda. || 19 τούτων FA Syr. : τούτου Ζ || 20 επειδή Syr. : έπεί coda. || 21 έξηλέγχετο Syr. : έξήλεγκτο codd.

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II, 23, 2

LYSIAS

il a préféré être traduit en justice, faire opposition1 et affronter les risques les plus graves plutôt que rendre justice aux enfants et faire ainsi tomber leurs accusations. 3 Voici donc ma prière, juges : sije montre que ces enfants, confiés à la tutelle de leur grand-père, ont été traités plus indignement que n'importe quel autre enfant, à Athènes, confié à la tutelle d'un étranger, aidez-les à recouvrer leurs droits; sinon, accordez pleine confiance à mon adversaire et tenez-nous à l'avenir pour de méchantes gens. Je vais essayer de vous instruire de tout depuis le début. 24. 1 Ce préambule a toutes les Qua ι s qualités requises pour un préamdes préambules

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..

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.

bule : u suint pour s en convaincre de comparer avec les modèles que Ton trouve dans les manuels. Les auteurs de manuels2, tous tant qu'ils sont, conseillent en effet, lorsqu'il y a procès entre parents, de veiller à ce que les accusateurs ne paraissent ni malhonnêtes ni intrigants. 2 Ils les invitent à faire, dès le début, retomber sur les adversaires la responsabilité de l'accusation et du procès; ils leur conseillent de dire que les torts sont considérables, qu'il ne leur était pas possible de les supporter sans rien faire, que, s'ils sont en procès, c'est pour défendre des parents plus ou moins proches, sans appui, tout à fait dignes de respect, et qu'ils n'auraient pu abandonner sous peine de passer pour de méchantes gens; 3 ils leur conseillent de dire également qu'ils avaient invité tout d'abord les adversaires à une séance de conciliation, voulant confier l'affaire à des amis, qu'ils acceptaient d'être lésés dans les limites du possible mais qu'ils n'avaient pu aboutir à aucune solution convenable. 4 Tels sont les conseils que donnent les auteurs de manuels afin de bien montrer le caractère pondéré de celui qui parle. C'est le moyen à leurs yeux de susciter la bien1, 2. Noies complémentaires, p. 185.

98

ΛΥΣΙΑΣ

II, 23, 2

πείθεσθαι, αλλ* έξουλήθη και φεύγειν δίκας καΐ μή οϋσας διώκειν και ύπομεϊναι τους έσχατους κινδύνους μάλλον ή τα δίκαια ποιήσας άπηλλάχθαι των προς τούτους εγκλημάτων, 3 υμών δέομαι, èàv μέν αποδείξω οϋτως αίσχρώς αυτούς έπιτετροπευμένους ύπο του πάππου, ως ουδείς πώποτε ύπο των ουδέν προσηκόντων έν τη πάλει, βοηθεϊν αύτοϊς τα δίκαια ' εΐ δέ μή, τούτω μέν άπαντα πιστεύειν, ήμας δέ εις τον λοιπόν χράνον ήγείσθαι χείρους είναι. Έξ αρχής 2 il manque de vigueur comme je le disais. 2 Car il vise à plus d'élévation et de magnificence (et par rapport à ses contemporains ou aux orateurs antérieurs il ne le cède à personne, semble-t-il), mais il ne sait pas maintenir l'auditoire perpétuellement en haleine, comme le font Isocrate ou Démosthène. J'en donnerai un exemple. 29. 1 On doit à Lysias un discours olYwble Panégyrique où il engage les Grecs, lors d'une panégyrie à Olympie, à renverser Denys le tyran et à libérer la Sicile; il leur oquence

1. La tactique de Diogiton a consisté d'abord à nier avoir rien reçu, sauf 20 mines et 30 statères ; puis, forcé d'avouer qu'il avait reçu 7 talents et 40 mines, à prétendre qu'il avait dépensé 7 talents et 70 mines, au terme de longs calculs. La brièveté du compte proposé par le client de Lysias s'oppose à la prolixité du défendeur. 2. Noie complémentaire, p. 186.

II, 27, 27

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α δι έτερων έπράχθη και ου χαλεπον ήν περί τούτων πυθέσθαι, έτόλμησε ψευσάμενος τέτταρσι και είκοσι μναϊς τους αύτοϋ θυγατριδοϋς ζημιωσαι ; Kat μοι άνάξητε τούτων μάρτυρες. — — 28 Των μέν μαρτύρων ακηκόατε, ώ δικασταί. 5 9 Εγώ δ* δσα τελεντών ώμολόγησεν έχειν αυτός χρή­ ματα, επτά τάλαντα και τετταράκοντα μνας, έκ τούτων αύτω λογιοϋμαι πρόσοδον μέν ονδεμίαν άποφαίνων, από δέ των υπαρχόντων άναλίσκων, καί θήσω, δσον ουδείς πώποτ9 έν τη πόλει, είς δύο παϊδας καί άδελφήν καί Ю παιδαγωγον καί θεράπαιναν χιλίας δραχμάς έκαστου ένιαυτοϋ, μικρω έλαττον ή τρεις δραχμάς της ημέρας. 29 9Εν οκτώ Ιτεσιν αύται γίγνονται ακτακνσχίλιαι δραχμαΐ καί αποδείχνονται έξ τάλαντα πβριάντα των επτά ταλάν­ των, και είκοσι μναι ' ου γαρ αν δύναιτο άποδεϊξαι 16 οϋθ* υπό ληστών άπολωλεκώς ούτε ζημίαν είληφώς ούτε χρήσταις αποδεδωκώς. 28. 1 Έν μ€ν δή rois δικανικοις λόγοις (τοιούτος TIS ó άνηρ Ιστιν, cv 84 τοις συμζουλ€υτικοΐς тс καί ¿πι8ciKTiKois λόγο ı s ) μαλακώτ€ρο$, ¿ипгср Ιφην. 2 Βούλίται μέν γαρ υψηλότ€ρος сіѵаі και μ€γαλοπρ€πέστ€ρος καί των γ€ καθ' ¿αυτόν ή тгротсроѵ ρητόρων άκμασάντων оиѲсѵо$ αν бо^сіеѵ сіѵаі катабесатсрос, ου 8ΐ€γ€ΐρ€ΐ 8è τον άκροατήν ωσττ€ρ Ισοκράτης ή Δημοσθένης, θησω Sc και τούτων παρό&ιγμα. ν

29. 1 Εστι 8ή τις αύτω πανηγυρικός λόγος, cv φ π€ΐ0€ΐ τους "Ελληνας αγομένης Όλυμπίασι της πανηγύρ€ως έκζάλλ€ΐν Διονύσιον τον τύραννον ек της αρχής 5 άνδρες add. Η erw. |¡ 6 αυτός έχειν transp. Δ || 8 αύτφ FZ : αυτών Δ || 13 αΰται Ζτεσι transp. FA || γίγνονται ΑΤΒ : γίνονται FVA || 14 καί άποδείκνυνται om. FZ || 18-20 τοιούτος τις — λόγοις prop. Rad. : τοιούτος τις 6 άνήρ έστιν, èv бе τοις έπιδεικτικοΐς add. Krug, τοιούτος έστιν, έν бе τοις έπιδεικτικοΐς sugg. Costil Il 21 μεγαλοπρεπέστερος Aid. : -τατος codd. || 24 ή Δημοσθένης del. Rad. || 28 έκ om. Δ. 10

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II, 29, 1

conseille de commencer les hostilités sur le champ en saccageant la tente du tyran, toute brillante d'or, de pourpre, de matières précieuses. 2 A cette panégyrie en effet, Denys avait envoyé des théores qui devaient offrir un sacrifice au dieu; leur installation, en plein enclos sacré, était d'une richesse et d'un luxe inouïs : le tyran espérait ainsi se faire encore davantage admirer de la Grèce. Tel est le sujet du discours1. Il commence par l'exorde que voici : 30. 1 Entre tant de beaux exploits, mes amis, Héraclès mérite une mention particulière pour avoir le premier, par bienveillance pour les Grecs, organisé ces jeux qui les rassemblent. Jusqu'alors en effet les cités étaient divisées entre elles; 2 aussi, après avoir chassé les tyrans et réprimé la violence, institua-t-il une fête qui fut tout à la fois compétition sportive, émulation de richesse et manifestation d'intelligence, et il rétablit dans le plus beau lieu de la Grèce, afin de nous fournir l'occasion de nous réunir tous en un même endroit, pour voir et pour entendre; il estimait en effet que le rassemblement qui se ferait ici ferait naître entre les Grecs une mutuelle amitié. 3 Tel était son plan. Pour moi, je ne viens pas ici avec Γ intention de subtiliser ni de disputer sur des mots. Je considère que c'est tout juste bon pour des sophistes frivoles ou besogneux. Un homme de qualité, un citoyen distingué se doit d'aborder les plus hauts sujets. J'en suis d'autant plus convaincu que je vois la situation lamentable de la Grèce dont une 1. Ce discours Olympique (Lysias XXXIII) aurait été prononcé en 388, selon Diodore de Sicile (XIV, 105), mais il semble qu'une date plus tardive, 384, par exemple conviendrait mieux. Denys l'ancien, tyran de Syracuse depuis une vingtaine d'années, avait envoyé une magnifique délégation aux fêtes olympiques ; ses députés avaient dressé leur tente dans l'enceinte du sanctuaire. Allié de Sparte, Denys avait, à la fin de la guerre de Corinthe, envoyé dans l'Hellespont vingt vaisseaux qui contribuèrent à imposer la paix d'Antalcidas ; il était très antipathique à la majorité des Grecs. L'alliance de Denys avec la Perse que Lysias semble craindre aurait été réellement projetée par les deux parties qui avaient l'intention de se partager la Grèce.

II, 29, 1

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καΐ Σικβλίαν ¿ХсиѲсрыоаі αρξασθαί тс της Ιχθρας αύτίκα μόλα, διαρττάσαντας την του τυράννου σκηνήν χρυσφ тс και πορφύρα και αλλω ιτλούτω ττολλω κ€Κοσμημένην. 2 "ΕΐΓ€μψ€ γαρ δή Ѳсшроис clę την ττανηγυριν ο Διονύσιος αγοντας θυσίαν τω Ѳсф, μ€γαλοπρ€ττης тс καταγωγή των θ€ωρών έγέν€το cv τω тсисѵсі και ττολυτ€λής, ίνα θαυμασθ€ΐη μάλλον ο τύραννος υπό της Ελλάδος. Ταύτην Χαζών την итгоѲсаіѵ τοιαύτην ΐΓ«το£ηται την αρχήν του λόγου ·

30 1 "Αλλων τε πολλών και καλών έργων Ινεκα, ώ ανδρες, αξιον 'Ηρακλέους μεμνήσθαι καΐ δτι χόνδε xòv αγώνα πρώτος συνήγειρε δι9 εϋνοιαν χής 'Ελλάδος. 9Εν μέν γαρ χω χέως χρόνω άλλοτρίως al πόΤεις προς άλλήλας διέκεινχο, 2 επειδή бе εκείνος χους χυράννους έπαυσε και χους ύξρίζονχας έκώλυσεν, αγώνα μέν σωμάχων έποίησε, φιλοχιμίαν πλονχου, γνώμης δ* έπίδειξιν èv χω καλλίσχω χής 'Ελλάδος, Ινα χονχων άπάνχων ένεκα εις xò αυχό συνέλθωμεν, χα μέν άψόμενοι9 χα δ* άκουσόμενοι ' ήγήσαχο γαρ xòv ίνθάδε σύλλογον αρχήν γενησεσθαι χοις "Ελλησι χής προς αλλήλους φιλίας. 3 'Εκείνος μεν οΰν χαϋθ* ύφηγήσαχο. 9 Εγώ δε ήκω ου μıκρoL·γησόμένος ουδέ περί χών όνομάχων μαχούμένος ' ηγούμαι γαρ χαϋχα έργα μέν είναι σοφισχών λίαν αχρήσχων καί σφόδρα βίου δεομένων, ανδρός δέ αγαθόν και πολίχου πολλού αξίου περί χών μεγίσχων συμξονλεύειν, ορών οΰχως αίσχρώς διακειμένην χήν 'Ελλάδα καί πολλά μέν αύχής δνχα imo χω

4 δή om. FA II 6 έγένετο ZG : έγίνετο FDG || 16 δέ add. Aid. H πλούτου Ζ : πλούτω FA || 20 γενησεσθαι Markì. : γε­ νέσθαι codd. γίνεσθαι Dobr. || 21 οδν om. F || 24 σοφιστών Markì. : σοφών τών FA σοφά τών Ζ || άχρηστων Markì. : χρηστών codd. || 27 αύτης FZ : αυτών Δ || post υπό hab. τών ТВ.

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II, 30, 3

grande part est soumise aux barbares et dont maintes cités sont ruinées par des tyrans. 4 Si encore celait notre faiblesse qui nous imposait cet étal de choses, force serait de nous résigner à notre sort; mais puisque la cause en est dans nos divisions et nos rivalités intestines1, n'est-il pas légitime d'essayer d'arrêter les unes et d'interdire les autres? Nous savons bien que si les rivalités sont permises en période de prospérité, il faut en cas d'infortune s'arrêter aux résolutions les plus sages, б Nous voyons de graves dangers nous cerner de tous côtés. Vous savez que l'hégémonie appartient aux maîtres de la mer, que le Roi des Perses est le grand dispensateur d'argent, que les Grecs se mettent au service de qui peut les payer, que le Roi possède beaucoup de navires, beaucoup aussi le tyran de Sicile. 6 Aussi est-il hautement souhaitable de mettre fin à nos guerres intestines et, tous unis dans une pensée commune, de travailler à noire salul. Il nous faut rougir du passé, craindre pour l'avenir et prendre modèle sur nos ancêtres par qui ces barbares, avides d'un sol étranger, ont été dépouillés de leur propre territoire, et qui, en chassant les tyrans, ont fait de la liberté notre bien commun. 7 Ce qui m'étonne surtout, c'est l'attitude des Lacédèmoniens! A quoi pensent-ils de laisser dévaster laGrèce2, alors qu'ils exercent sur les Grecs une hégémonie justifiée par leur bravoure naturelle et par leur science militaire, alors qu'ils sont les seuls à être restés à l'abri des ravages, à ignorer les murs de défense, les séditions, les défaites, à ne pas varier dans leur mode de vie; cela permet de penser qu'ils jouiront éternellement de la liberté el queţ

1. La paix d'Antalcidas, en 386, entre Athènes et Sparte, avait livré les grecs d'Asie au Grand Roi. La chute de Rhegium, en 387, avait consacré le triomphe de Denys sur les Grecs d'Italie méridionale. 2. Sous ce reproche adressé à Sparte, Lysias rend hommage à la puissance de la cité qui fut la pire ennemie d'Athènes.

II, 30, 3

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βαρξάρω, πολλάς δε πόλεις υπό τυράννων ανάστατους γεγενημένας. 4 Και ταϋτα εΐ μεν δι άσθένειαν έπάσχομεν, στέργειν αν ήν ανάγκη την τύχην, επειδή δε δια στάσιν καί την προς αλλήλους φιλονεικίαν, πώς ουκ άξιον των μεν παύσασθαι, τα бе κωλϋσαι, είδότας δτι φιλονεικεϊν μέν εστίν εΰ πραττόντων, γνώναι бе τα βέλτιστα των άτυχούντων ; 5 'Ορώμεν γαρ τους κινδύνους καί μεγάλους καί πανταχόθεν περιεστηκότας. Έπίστασθε бе δτι ή μέν αρχή τών κρατούντων της θαλάττης, τών δέ χρημά­ των βασιλεύς ταμίας, τα δε τών 'Ελλήνων σώματα τών δαπανασθαι δυναμένων, ναϋς бе πολλάς αυτός κέκτηται, πολλάς бУ б τύραννος της Σικελίας, в "Ωστε αξιον τον μεν προς αλλήλους πόλεμον καταθέσθαι, τη δ9 αύτη γνώμη χρωμένονς της σωτηρίας άντέχεαθαι καί περί μέν τών παρεληλυθότων αίσχύνεσθαι, περί δέ τών μελλόντων έσεσθαι δεδιέναι και προς τους προγό­ νους μιμεϊσθαι, οι τους μέν βαρζάρους εποίησαν της αλλότριας επιθυμονντας της σφετέρας αυτών στερεϊσθαι, τους δέ τυράννους έξελάσαντες κοινήν δπασι την έλευθερίαν κατέστησαν. 7 Θαυμάζω δέ Λακεδαιμονίους πάντων μάλιστα, τίνι ποτέ γνώμη χρώμενοι καιομένην τήν 'Ελλάδα περιορώσιν ηγεμόνες δντες τών 'Ελλήνων ουκ αδίκως και δια τήν ίμφυτον άρετήν και δια τήν προς τον πόλεμον έπιστήμην, μόνοι δέ οίκοϋντες απόρθητοι και ατείχιστοι και αστασίαστοι και αήττητοι και τρόποις αεί τοις αύτοϊς χρώμενοι ' ών ένεκα έλπϊς άθάνατον τήν έλευθερίαν αυτούς κεκτήσθαι και εν τοις παρεληλυθόσι κινδύνοις σωτήρας γενομένους

6 post δέ hab. καί F || 6-7 τών άτυχούντων Markì. : τών αυτών codd. πονούντων Desr. τών οίων ημών Thal. || 11 μέν add. Re. Il 16 προς om. Δ || 18 στερεϊσθαι Ζ : στερησθαι FA II 22 χρώ­ μενοι Aid. : χρωμένους codd. || 23 δια om. F || 26 τρόποις Markì. : τόποις codd. || 27 αυτούς om. F.

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sauveurs de la Grèce dans les périls passés, ils sauront veiller à son avenir. 8 Or il ne s'offrira pas d'occasion meilleure que celle qui se présente. Au lieu de rester étrangers aux malheurs des cités ruinées, il faut prendre la chose à cœur. Au lieu d'attendre que les forces de nos deux ennemis fondent sur nous, il faut, quand il en est temps encore, réprimer leur insolence. 9 Qui en effet ne s'indignerait en constatant que c'est durant la guerre entre les Grecs qu'ils ont pris tant d'importance ; dans des circonstances aussi critiques que déshonorantes, ils ont eu toute liberté pour commettre les pires exactions, sans que les Grecs aient songé à les en punir. ¿AjuxUet°Ce. , _ t 'л.

31. 1 Je citerai encore un exempie1, tiré cette fois d'un discours délibératif, afin d'éclairer également

le Sur la constitution

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le caractere de Lysias dans ce genre d'éloquence. 32. 1 Le sujet traité était qu'il ne fallait pas abolir à Athènes la constitution traditionnelle2. Le peuple, revenu du Pirée, avait voté la réconciliation avec le parti de la ville et l'amnistie pour les faits passés; mais on craignait que la masse ne recommençât à brimer les riches si elle retrouvait son autorité de jadis; aussi échangeait-on bien des avis divers. Un certain Phormisios, l'un de ceux qui étaient revenus en ville avec le peuple, fut l'auteur d'une proposition suivant laquelle, une fois les exilés rentrés, le droit de cité serait réservé aux propriétaires terriens : l'avis était appuyé aussi par les Lacédémoniens. 2 Si ce décret était ratifié, cinq mille Athéniens à peu près allaient être exclus des affaires publiques. C'est pour éviter ce malheur que Lysias écrivit le discours cidessous, pour l'un des hommes politiques les plus en vue.

1. Lysias, X X X I V , Contre une proposition à Athènes la constitution traditionnelle. 2. Note complémentaire, p. 186.

visant à

abolir

II, 30, 7

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της 'Ελλάδος περί των μελλόντων προορασθαι. 8 Ου τοίνυν δ επιών καιρός του παρόντος βελτίων. Ου γαρ αλλότριας δει τάς των άπολωλότων συμφοράς νομίζειν άλλ* οίκείας, ούδ* αναμεϊναι, ¿ως αν hi αυτούς ήμας al δυνάμεις αμφοτέρων ¿λθωσιν, ά\λλ9 έως ίτι έξεστι, την τούτων ΰξριν κωλϋσαι. 9 Τις γαρ ουκ αν αγανακτήσειεν όρων èv τω προς αλλήλους πολέμω μεγάλους αυτούς γεγενημένους ; ΤΩν ού μόνον αίσχρών δντων άλλα καΐ δεινών τοϊς μεν μεγάλα ήμαρτηκόσιν εξουσία γεγένηται τών πεπραγμένων, τοις δέ "Ελλησιν ουδεμία αυτών τιμωρία. 31.

1 Ε ν ό ς Ιτι παράδ€ΐγμα θήσω λ ό γ ο υ συμζουλ€υτικου,

ϊ ν α και τούτου του γ έ ν ο υ ς του λ ό γ ο υ ό χ α ρ ά κ τ η ρ γ έ ν η τ α ι

σαφής. 82.

1 Ύπόθ€σιν δέ ττ€ρΐ€ΐληφ€ την ircpl του μή καταλΟσαι

την π ά τ ρ ι ο ν πολιΤ€ΐαν Ά θ ή ν η σ ι . Τ ο υ γ α ρ δήμου κατ€λθ óντο ς ¿κ Π€ΐραιώς και ψηφισαμένου διαλυσασθαι π ρ ο ς τους cv αστ€ΐ και μηδ€νός τών γ€νομένων μνησικακ€Ϊν, δέους бе δντος μή π ά λ ι ν το π λ ή θ ο ς clę τους €υπόρους υζρίζη τ ή ν α ρ χ α ί α ν έξουσίαν кс κομισμένον καΐ π ο λ λ ώ ν υπέρ τούτου γινομένων λ ό γ ω ν , Φορμίσιός τις τών σ υ γ κ α Τ€λθόντων μ€τα του δήμου γ ν ώ μ η ν €ΐσηγήσατο τους μέν φ € υ γ ο ν τ α ς κατιέναι, τ ή ν δέ πολιτ€ΐαν μ ή π α σ ι ν , τοις

τήν

γήν

Ιχουσι

παραδουναι,

βουλομένων

αλλά ταύτα

γ€νέσθαι και Λακεδαιμονίων. 2 "Εμέλλον δέ του ψηφίσ­ ματος τούτου κυρωθέντος π ε ν τ α κ ι σ χ ί λ ι ο ι σ χ ε δ ό ν 'Αθηναίων απ€λαθήσ€σθαι τών κοινών. "Ινα δή μή τούτο γ έ ν ο ι τ ο , γ ρ ά φ ε ι τ ο ν λ ό γ ο ν τόνδε ó Λ υ σ ί α ς τών επισήμων τινί και 4 άν om. Δ || 6-7 άγανακτήσειεν όρων Baiter : ένορών coda, lac. indic. Rad. || 9 μέν om. F || 15 τήν om. FA || 18 μηδενός FA : μηθενος Ζ || γενομένων FZ : γεγενημένων Δ || 19 το om. F Il εις ΖΔ : ές F || εύπορους ΖΔ : άπορους F || 21 τών om. F || 23 φεύγοντας ΖΔ : φύγοντσς F/ 24 τήν om. F.

Ill

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II, 32,2

Le discours a-t-il été prononcé? On l'ignore. En tout cas, il est composé exactement comme pour un débat réel. Le voici : 33. 1 Nous nous imaginions, Athéniens, que les malheurs passés avaient laissé à la cité d'assez cuisantes leçons pour ôler même à nos descendants le désir d'une autre forme de gouvernement! Et voilà qu'après nos souffrances et notre double expérience1, ces gens-là cherchent à nous induire en erreur avec les mêmes décrets qui nous ont déjà trompés deux fois dans le passé. 2 Ce n'est pas eux qui m'étonnent, mais vous qui les écoulez. Ainsi vous avez tout oublié, vous êtes tout prêts à vous laisser malmener par des individus de cette trempe que le hasard seul a mêlés aux événements du Pirée alors qu'ils étaient de cœur avec le parti de la ville. A quoi bon être revenus d'exil si, par votre vole) vous vous mettez vous-mêmes en esclavage? 3 Pour moi, Athéniens, que ni la fortune ni la naissance ne peuvent exclure, qui sur ces deux points suis supérieur à mes adversaires, j'estime que la seule chance de salut pour notre cité, c'est de laisser à tous les Athéniens sans exception l'exercice des droits civiques. Eh quoi! Lorsque nous possédions des fortifications, des bateaux, de l'argent, des alliés, loin de chercher à nous débarrasser d'aucun Athénien, nous n'hésitions pas à accorder le droit de mariage aux Eubéens2, et nous chasserions aujourd'hui les citoyens que nous avons? 4 Non, si vous voulez m'en croire! Nous n'irons pas, après nos murs, nous dépouiller de ce moyen de défense que représentent tant d'hoplites, de cavaliers, d'archers. Si vous les retenez fermement,

1. Allusion aux deux régimes oligarchiques, les Cinq cents en 411, les Trente en 404. 2. Le seul mariage considéré comme légitime pour la transmission de citoyenneté était celui contracté entre un Athénien et une Athénienne.

II, 3 2 , 2

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πολιτευόμενων. Ei μέν обѵ έρρήθη тотс, αδηλον * σύγκ€ΐται γουν ώς προς αγώνα έπιτηδ^ίως. "Εστί Sì обе * 33. 1 "Οτε ένομίζομεν, ώ 'Αθηναίοι, τάς γεγενημένας συμφοράς Ικανά μνημεία τη πόλει καταλελεϊφθαι, ώστε μηδ9 αν τους έπιγινομένους ετέρας πολιτείας έπιθυμεϊν, τότε δη ούτοι τους κακώς πεπονθότας κάί αμφοτέρων τιεπειραμένους έξαπατήσαι ζητοϋσι τοις αύτοϊς ψηφίσμασιν, οϊσπερ και πρότερον δις ήδη. 2 Και τούτων μεν ου θαυμάζω, υμών δέ τών άκροωμένων, δτι πάντων έστέ έπιλησμονέστατοι ή πάσχειν ετοιμότατοι κακώς ύπο τοιούτων ανδρών, oî τη μέν τύχη τών Πειραιεϊ πραγμάτων μετέσχον, τη бе γνώμη τών έξ άστεως. Καίτοι τ Ι ίδει φεύγοντας κατελθεϊν, εΐ χειροτονοΰντες ύμας αυτούς καταδουλώσεσθε ; 3 'Εγώ μέν συν, ώ 'Αθηναίοι, οϋτε γένει άπελαυνόμενος αλλ9 αμφότερα τών αντιλεγόντων πρότερος ών ηγούμαι ταύτην μόνην σωτηρίαν είναι τη πόλει, δπασιν Άθηναίοις της πολιτείας μετεϊναι. ΈπεΙ δτε και τα τείχη καΐ τάς ναϋς κάί τα χρήματα κάί συμμάχους εκτησάμεθα, ούχ δπως τινά 9 Αθήναιον άπώσομεν διενοούμεθα, αλλά και Εύζοεϋσιν έπιγαμίαν έποιούμεθα * νυν δέ κάί τους υπάρχοντας πολίτας άπελώμεν ; 4 Οϋκ, αν Ιμοιγε πείθησθε, ουδέ μετά τών τειχών και ταΰτα ημών αυτών τιεριαιρησόμεθα, δπλίτας πολλούς κάί Ιππέας καΐ τοξότας ' 8 δίς ήδη Dobr. : διό δή codd. || 10 έστέ Markì. : είσΐν codd. II 11 ot Δ : Οτι FZ || 12 πειραιεϊ FZ : πειραιώς Δ || 13 άστεως FVCD : Αστεος ATBG || 15 καταδουλώσεσθε Ζ : καταδουλωσθαι (sic) F καταδουλουσθε Δ || 16 οοτε ουσία add. Saupp. || 21 όπως Steph. : ούτως codd. || τινά 'Αθήναιον Rad. : ίνα Άθηναΐόν τίνα Ζ ίνα 'Αθήναιον F ϊνα 'Αθηναίων Δ || άπώσομεν Baiter : ποιήσωμεν codd. || 22 νυν δέ Δ : om. FZ || 22-24 καΐ τους — πείθησθε om. F || 23 άπελώμεν Bekk. : άπολουμεν codd. || 24 πείθησθε Sluiter : πειθώμεθα codd. (πιθ- F).

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II, 33, 4

vous aurez une démocratie solide, vous triompherez plus aisément de vos adversaires, vous serez plus utiles à vos alliés. Vous savez bien ce qui s'est passé de nos jours sous les deux oligarchies : ce n'étaient pas les propriétaires fonciers qui étaient au pouvoir dans la cité : beaucoup avaient déjà trouvé la mort, beaucoup avaient été exilés. 5 Le peuple, en les ramenant, vous a rendu votre cité, mais lui-même n'a pas eu l'audace d'y prendre sa place. Si donc vous m'en croyez, n'allez pas, autant que faire se peut, exclure vos bienfaiteurs des droits politiques, accorder plus de crédit aux paroles qu'aux actes, à l'avenir qu'au passé. Souvenez-vous en particulier que les gens qui se battent pour l'oligarchie, sous prétexte de faire la guerre à la démocratie, n'en veulent en fait qu'à vos biens et s'en empareront quand ils vous verront sans alliés. 6 Et puis, dans les circonstances ой nous nous trouvons, ils iront dire : « Comment la cité sera-t-elle sauvée si nous ne cédons pas aux exi­ gences des Lacédémoniens ? » Eh bien ! Je leur demande de me dire quel bénéfice en tirera le peuple si nous exécutons leurs ordres. Si nous résistons, il sera bien plus beau de mourir au combat que de voter ouvertement notre propre perte. 7 J'estime en effet que, si je vous convainc, le risque sera partagé par les deux cités < . . . > ł Je constate

1. Les éditeurs s'accordent à voir ici une lacune dans le texte.

II, 33, 4

ΛΤΣΙΑΣ

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ών ύμεϊς αντεχόμενοι βεξαίως δημοκρατήσεσθε, τών δέ έχθρων πλέον επικρατήσετε, ωφελιμότεροι δε τοις συμμάχοις έσεσθε.Έπίστασθε γαρ ταϊς έφ9 ημών όλιγαρχίαις γεγενημένα καί ου τους γήν κεκτημένους έχοντας τήν πόλιν, άλλα πολλούς μέν αυτών άποθανόντας, πολλούς δ9 έκ της πόλεως έκπεσόντας ' δ ους δ δήμος καταγαγών ύμϊν μεν τήν ύμετέραν άπέδωκεν, αυτός δε ταύτης ουκ έτόλμησε μετασχεϊν. "Ωστε αν έμοιγε πείθησθε, ου τους εύεργέτας, καθο δύνασθε, της πατρίδος αποστερήσετε ουδέ τους λόγους πιστότερους τών έργων ουδέ τα μέλλοντα τών γεγενημένων νομιεϊτε αλλως τε και μεμνημένοι τών περί της ολιγαρχίας μαχόμενων, ol τω μέν λόγω τω δήμω πολεμοϋσι, τω δέ έργω τών υμετέρων έπιθνμοϋσιν, άπερ κτήαονται, δταν ύμας έρημους συμμάχων λάξωσιν, 6 είτα τοιούτων ήμϊν υπαρχόντων έρουσι τις έσται σωτηρία τη πόλζι, εΐ μή ποιήσομεν, Λακεδαιμόνιοι κελεύουσιν ; 'Εγώ δέ τούτους είπεϊν άξιώ, τις τω πλήθει περιγενησεται, εΐ ποιήσομεν ă εκείνοι προστάττουσιν ; ΕΙ δέ μή, πολύ κάλλιον μαχομένοις άποθνήσκειν ή φανερώς ημών αυτών θάνατον καταψηφίσασθαι. 7 'Ηγούμαι γάρ, έάν μέν πείσω, άμφοτέροις κοινον είναι κίνδυνον 'Ορώ δέ 1-2 τών бе — επικρατήσετε om. Τ || 3-4 . . . γεγε­ νημένα Weil : γεγενημέναις codd. II 6 6 om. F || 10-11 ουδέ τους — νομιεϊτε om. F || 14 άπερ κτησονται Steph, : άποκτήσονται FZ Οπερ κτήσονται Δ || υμάς Δ : υμεϊς Ζ ήμεϊς F || 15 λάβωσιν Δ : λάβητε FZ || τοιούτων Baiter : τοις τών codd. || ήμϊν FC : ύμϊν ATBD om. V || 16 υπαρχόντων : παρεχόντων Τ || έροΰσι Sluiter : ¿ρώσι codd. || 17 ποιήσομεν FÄ : ποιήσωμεν Ζ || Ä add. Steph. H Λακεδαιμόνιοι Steph. : Λακεδαιμονίοις codd. || 18 τού­ τους Ζ : τούτοις FA || τίς FZ : τί CG το D || περιγενησεται Δ : περιγενέσθαι FZ || 19 ποιήσομεν Ζ : ποιήσωμεν FA II προστάττουσιν ΖΔ : πράττουσιν F || 20 μαχομένοις Us. : μαχό­ μενοι FZ μαχόμενους Δ || ή Δ : εΐ FZ || 21 καταψηφίσασθαι Aid. : -ψηφίσεσθε FZ -ψηφίσεσθαι Δ || πείσω Us. : πείθω codd. || 22 εΤναι κοινον transp. F || τον add. Scheibe || post κίνδυνον lac. ind. Us.

113

LYSIAS

II, 33, 7

ďailleurs que les Argiens et les Mantinéens sont de mon avis : ils restent maîtres chez eux, alors qu'ils sont les uns limitrophes des Lacédémoniens, les autres voisins proches, alors que leur population dans le premier cas vaut à peu près la nôtre, et dans le second ne dépasse pas trois mille âmes. 8 Les Lacédémoniens savent parfaitement que, aussi souvent ils envahiront leur territoire, aussi souvent ces peuples prendront les armes pour repousser leurs attaques; aussi le risque leur paraît-il sans grandeur. Vainqueurs, ils en feront des esclaves, sans doute; mais, vaincus, ils se verraient eux-mêmes dépouillés des biens qu'ils possèdent. Plus leur situation est prospère, moins ils ont envie de prendre des risques. 9 Nous aussi, Athéniens, nous étions de cet avis lorsque nous commandions à la Grèce. Il nous semblait sage de laisser saccager notre territoire sans nous croire obligés de livrer bataille pour lai1. Il valait la peine de sacrifier de petits intérêts pour en sauver de grands. Aujourd'hui que nous avons tout perdu dans le combat, et qu'il ne nous reste que notre patrie, nous savons fort bien qu'accepter ce risque peut seul nous donner un espoir de salut. 10 Souvenons-nous que déjà, en portant secours à d'autres Grecs opprimés, nous avons dressé sur la terre étrangère maints trophées de victoire, et agissons en braves, pour notre patrie et pour nous-mêmes, confiants dans les dieux, avec l'espoir qu'ils seront avec la justice du côté des victimes. 11 Ce serait étrange, Athéniens,

1. Allusion à la tactique de Périclès, lors des premières invasions de l'Attique par les Lacédémoniens.

II, 33, 7

ΛΤΣΙΑΣ

113

και Άργείους καΐ Μαντινέας τήν αυτήν έχοντας γνώμην τήν αυτών οίκοϋντας, τους μέν όμορους δντας Λακεδαιμονίοις, τους δ9 εγγύς οίκοϋντας, κάί τους μέν ουδέν ημών πλείους, τους δε ουδέ τρισχιλίους δντας. 8 "Ισασι γαρ δτι, καν πολλάκις είς τήν τούτων έμξάλωσι, πολλάκις αύτοϊς απαντήσονται δπλα λαξόντες, ώστε ού καλός αυτοις ό κίνδυνος δοκεϊ είναι, èàv μεν νικήσωσι, τούτους καταδουλώσεσθαί γε, αν δε ήττηθώσι, σφας αυτούς των υπαρχόντων αγαθών αποστερήσαι, δσω δ* αν αμεινον πράττωσι, τοσούτω επιθυμοϋσι κινδυνεύειν. 9 Εϊχομεν δέ, ώ 'Αθηναίοι, και ημείς ταύτην τήν γνώμην, δτε των 'Ελλήνων ήρχομεν, κάί έδοκοϋμεν καλώς βουλεύεσθαι, περιορώντες μέν τήν χώραν τεμνομένην, συ νομίζοντες δέ χρήναι περί αυτής διαμαχεσθαι. "Αξιον γάρ ήν ολίγων άμελοϋντας πολλών αγαθών φείσασθαι. Νυν δε έπεί εκείνων μεν απάντων μάχη έστερήμεθα, ή δέ πατρίς ήμϊν λέL·ıπτaı, ϊσμεν δτι ό κίνδυνος ούτος μόνος έχει τάς ελπίδας τής σωτηρίας. 10 Άλλα γαρ χρή άναμνησθέντας δτι ήδη κάί έτέροις άδικουμένοις βοηθήσαντες έν τη αλλότρια, πολλά τρόπαια τών πολεμίων έστήσαμεν, άνδρας αγαθούς περί τής πατρίδος και ημών αυτών γίγνεσθαι, πιστεύοντας μέν τοις θεοϊς κάί ελπίζοντας επί τό δίκαιον μετά τών αδικούμενων ίσεσθαι. 11 Δεινόν γαρ αν εϊη, ώ 'Αθηναίοι, 1 καΐ рг. om. Δ || τήν — γνώμην om. FA || 2 τήν αυτών οίκοΰντας om. Ζ || 2-3 τους μέν — οίκουντας om. Δ || 3 ουδέν о т . С H ημών CG : υμών FZD || 5 Λακεδαιμόνιοι add. Us. || 6 έμβάλωσι FA : έμβάλλωσι VCD έκβάλλωσι Τ || 7 ού om. T 11 καλός TG : καλώς FAVD || 6 κίνδυνος αύτοϊς transp. Δ || 8 post τούτους add. ού Rs. ουδέ Us. μή Thal. || Äv FZ : έαν Δ || 10 ήττον add. Rs. || 10-11 ante έπιθυμουσι nab. ούκ ТВ || 12 'Αθη­ ναίοι FZ : άνδρες Δ || 18 ήμϊν Ζ : ημών FA || 23 ημών Δ : υμών FZ || γίγνεσθαι Ζ : γίνεσθαι FA || 24 επί codd. : έπεί Us. κατά Thal. || 25 έσεσθαι codd. : Εσται Us. || αν om. Δ.

5

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25

114

LYSIAS

II, 33, 11

qu'après avoir combattu les Lacédémoniens au temps de notre exil pour rentrer dans noire citéi nous nous exilions nous-mêmes, une fois rentrés, pour ne pas nous battre1. Quelle honte si nous en arrivions à ce point de déchéance! Nos ancêtres ont pris des risques pour la liberté des autres, et vous, vous n'osez même pas vous battre pour votre propre liberté? 34. 1 Ces exemples suffiront, car nous avons à parler également des autres orateurs en suivant la même méthode. Après Lysias, par ordre chronologique, vient Isocrate. C'est donc de lui qu'il faut parler maintenant, dans un second temps. 1. Cette phrase de Lysias est citée par Aristote dans la Rhétorique, II, 23, 1399b pour illustrer un des lieux de l'enthymème, celui qui se fonde sur l'inconsistance des choix humaine.

Il, 33, и

ΑΤΣΙΑΣ

114

el, δτε μέν έφεύγομεν, έμαχόμεθα Λακεδαιμονίοις ίνα κατέλθωμεν, κατελθόντες δέ φευξόμεθα Ινα μή μαχώμεθα. Ούκοϋν αίσχρόν, ει είς τούτο κακίας ήξομεν ώστε ol μέν πρόγονοι και υπέρ της των αλλων ελευθερίας διεκινδύνευον, ύμεϊς δέ ουδέ υπέρ της υμετέρας αυτών τολμάτε πολεμεϊν ; 34. 1 'Αλλ* αλις ήδη παραδειγμάτων, ίνα και ircpl των λοιπών ρητόρων τον αυτόν διαλ€χθωμ€ν τρόπον. Έ-ігстаі бе τφ ρήτορι τούτω κατά την ταξιν των χρόνων Ισοκράτης. Псрі δή τούτου λ€κτ€ον ίφ€ξή$ стсраѵ αρχήν λαζουσιν.

TEST. : Aristoteles, Rhetor. И, 23,20, 1399b 15 sqq. (l et — 2 μαχώμεθα). 1 δτε μέν έφεύγομεν : φεύγοντες μέν Arist. || Λακεδαιμονίοις om. Arist. H ίνα : δπως Arist. || 2 ίνα : 6πως Ariet. || 4 post ελευθερίας hab. Ελλήνων Δ || 8 post τρόπον des. Δ.

5

10

III ISOCRATE D'ATHÈNES

1 . 1 Isocrate d'Athènes est né dans la quatre-vingt-sixième Olympiade, sous l'archontat, à Athènes, de Lysimachos, quatre ans avant la guerre du Péloponnèse1 : il était de vingt-deux ans plus jeune que Lysiae. Il avait pour père Théodoros, un citoyen de la classe moyenne, qui avait à son service des ouvriers fabriquant des flûtes et qui vivait de cette production. Il reçut une instruction de bon aloi et l'éducation qui était d'usage à Athènes. Dès son arrivée à l'âge adulte, il se mit avec ardeur à la philosophie. 2 II suivit les leçons de Prodicos de Céos, de Gorgias de Leontinoi, de Tisias de Syracuse2, les plus grands noms d'alors, en Grèce, parmi les sophistes; suivant certains, il fut également l'élève de Théramène, l'orateur que les Trente mirent à mort en l'accusant d'être démocrate 3 . Isocrate avait l'ambition de faire de la politique à la fois comme homme d'État et comme orateur, mais il était handicapé par son physique, manquant de ces qualités qui sont de première importance pour un orateur, la hardiesse et le volume sonore, sans lesquelles il n'est pas possible de prendre la parole devant une foule4 : aussi dut-il renoncer à ce choix. 3 Gomme il avait soif de gloire et désirait occuper le premier rang en Grèce parmi les sophistes (je cite ses propres paroles)6, il se mit à

1, 2, 3, 4, 5. Notes complémentaires, p. 186-187.

Ill ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ ΑΘΗΝΑΙΟΣ

1. 1 Ισοκράτης ô 'Αθηναίος 4γ€ννήθη μ4ν 4πί της ¿γδοηκοστης και €κτης 'Ολυμπιάδος άρχοντος Άθήνησι Λυσιμάχου π4μπτω ігротсроѵ стсі του Π€λοποννησιακου πολέμου, δυσί και €ΐκοσιν €Τ€σι νεώτ€ρος Λυσίου, πατρός 84 ήν Ѳсобшрои, τινός των μ€τρίων πολιτών, θ€ράποντας αύλοποιούς κ€κτημ4νου και τον βίον άπο ταύτης Ιχοντος της εργασίας. 'Αγωγής δ4 τυχών €υσχήμονος каі παιбсиѲсІс ούδτνος 'Αθηναίων χ€ΐρον, 4π€ΐ8ή τάχιστα άνήρ 4γ4ν€το, φιλοσοφίας 4π€θύμησ€. 2 Γ€νόμ€νος 84 ακουστής Пробікои тс του Kcíou και Γοργίου του Лбоѵтіѵои каі Τισίου του Συρακοσίου, τών тотс μέγιστον όνομα lv τοις "Ελλησιν Ιχόντων 4πι σοφία, ως 84 TIV€Ç ίστορουσι, και Θηραμένους του ρήτορος, δν οι τριάκοντα άπ4κτ€ΐναν δημοτικον ctvai δοκουντα, σπουδήν μ4ν 4ποΐ€Ϊτο πράττ€ΐν тс και λ4γ€ΐν τα πολιτικά, ώς 84 ή φύσις ήν αντίο ото, τα πρώτα και κυριώτατα του ρήτορος άφ€λομ€νη, τόλμαν тс και φωνής μ4γςθος, ών χωρίς ούχ otóv тс ήν ev οχλω λέγ€ΐν, ταύτης μ4ν άπ4στη τής προαιρ4σ€ως * 3 ¿πιθυμών 84 δόξης και του πρωτ€υσαι παρά τοις "Ελλησιν 4πί σοφία, καθάπ€ρ αυτός €ΐρηκ€ν, 4πί το γράφ€ΐν & διανοηθ€ΐη 2 ό om. F H 12 συρακοσίου AVB : συρακουσίου FT || έν τοις om. FT H 13 "Ελλησιν om. F || 17 κυριώτατα Sylb. : κυριώτερα codd. H 20 παρά om. F. 11

5

10

15

20

116

ISOCRATE

III, 1,3

consigner par écrit ses réflexions et choisit de traiter non pas de broutilles quelconques, de contrats privés ou de sujets analogues qui occupaient les sophistes de ce temps, mais de la situation politique en Grèce ou dans l'Empire Perse, ce qui, espérait-il, permettrait aux États d'être mieux administrés et aux citoyens de progresser vers la vertu. C'est en tout cas ce qu'il écrit à propos de lui-même dans le Panathénaïque. 4 Héritant d'une pratique oratoire complètement gâchée par des sophistes du style de Gorgias ou de Protagoras, il fut le premier à fuir l'éristique et la philosophie naturelle 1 pour s'orienter vers l'éloquence politique. Il passa sa vie entière à étudier précisément cette science qui, selon ses propres dires, offre à ses adeptes la faculté d'examiner, d'exposer, d'exécuter ce qui est utile2. 5 II acquit une notoriété extrême entre tous ses contemporains : l'élite de la jeunesse, à Athènes et dans la Grèce entière, se mit à son école. Certains de ses élèves excellèrent dans l'éloquence judiciaire, d'autres se distinguèrent dans l'exercice du gouvernement et la gestion des affaires publiques, d'autres écrivirent l'histoire des Grecs et des Barbares 3 . 6 A l'image de la cité d'Athènes, Isocrate fit de son école une colonisatrice d'éloquence. Il gagna plus d'argent que n'importe lequel des sophistes qui faisait payer ses leçons. Il mourut sous l'archontat de Chaironidos, quelques jours après la bataille de Cheronee, à l'âge de quatrevingt-dix-huit ans, décidant de ne pas survivre à

1. Isocrate fait à deux reprises une critique très vive des anciens sophistes trop occupés de philosophie naturelle, comme Empedocle, Alcméon, Melissos et Gorgias : Hélène, X, 1-3 ; Sur VÉchange, XV, 267-269. 2. Contrairement aux sophistes, Isocrate recherche un but positif; il est animé par un idéal politique et le souci d'être utile à l'humanité. 3. Note complémentaire, p. 187.

III,

116

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

1,3

κατέφυγεν, ou ігсрі μικρών την προαίρεσιν

ποιούμενος

оибс ircpi τών Ιδίων συμβολαίων оибс υπέρ ¿ ν

άλλοι

τινές τών τότ€ σοφιστών, ircpl бс τών Ε λ λ η ν ι κ ώ ν

καΐ

βασιλικών π ρ α γ μ ά τ ω ν , έξ ών ύ π ε λ ά μ β α ν ε τ ά ς тс π ό λ η ς άμε ivo ν οίκήσεσθαι και τους Ιδιώτας έπίδοσιν c|civ ττρος

5

άρ€τήν. Τ α ύ τ α γ α ρ cv τω Παναθηναϊκώ λ ό γ ω ucpi αυτού

γράφει. 4 Πεφυρμένην тс π α ρ α λ α β ώ ν την ασκησιν τών λ ό γ ω ν ύ π ό τών περί Γοργίαν και Πρωταγόραν σοφιστών πρώτος ¿χώρησβν α π ό τών εριστικών тс και φυσικών έπι τους πολιτικούς

και π€ρί αυτήν σ π ο υ δ ά ζ ω ν τ η ν

10

¿πιστήμην

διετέλεσεν, έξ ής, ως φησιν αυτός, το βουλεύεσθαι και λέγ€ΐν

και πράττ€ΐν

τ ά σ υ μ φ έ ρ ο ν τ α παραγίν€ται

τοις

μαθοΰσιν. 5 Επιφανέστατος

бс γ ε ν ό μ ε ν ο ς τών κατά τον αυτόν

15

άκμασάντων χ ρ ό ν ο ν και τους κρατίστους τών Ά θ ή ν η σ ι тс και cv τ η ά λ λ η Ε λ λ ά δ ι νέων π α ι δ ε ύ σ α ς , ών ot μεν cv τοις

δικανικοΐς

έγένοντο

άριστοι λ ό γ ο ι ς ,

οι бс cv

τω πολιτεύεσθαι και τ ά κοινά πράττ€ΐν διήν€γκαν, [και] άλλοι

бс τάς κοινάς τών Ε λ λ ή ν ω ν

тс και βαρζάρων

20

πράξεις α ν έ γ ρ α φ α ν , 6 και της 'Αθηναίων π ό λ ε ω ς chcóva π ο ι ή σ α ς την εαυτού σ χ ο λ ή ν κατά τάς αποικίας τών λ ό γ ω ν , π λ ο ΰ τ ο ν δ σ ο ν ουδείς τών α π ό φ ι λ ο σ ο φ ί α ς χ ρ η μ α τ ι σ α μ έ νων π ε ρ ι π ο ι η σ ά μ ε ν ο ς , έτελεύτα τόν βίον έπι Χαιρωνίδου άρχοντος

όλίγαις

ήμέραις

ύστερον

της

cv Χαιρώνεια

μ ά χ η ς δυεΐν δέοντα βεζιωκώς εκατόν €τη, γ ν ώ μ η χ ρ η σ ά μενος ά μ α τοις άγαθοΐς της π ό λ ε ω ς σ υ γ κ α τ α λ υ σ α ι τόν

2 υπέρ FZ : περί Isoer. || 4 post βασιλικών add. καΐ πολιτι­ κών Rad. || 5 εξειν FTB : έ'ξιν AV || 5-6 προς άρετήν о т . ТВ || 17 τε om. F || 19 καΐ dcl. Gor. || 25 ante άρχοντος nab. του F.

25

117

ISOGRATE

III, 1,6

l'effondrement de la cité, car on ne savait pas encore comment Philippe userait de son succès, une fois devenu maître de la Grèce1. Voilà en gros ce que Ton peut savoir de sa vie. 2. 1 Le style dont il use peut se caractériser comme suit 2 . Il a autant de pureté que celui de Lysias, ne place aucun mot au hasard, utilise avec une exactitude extrême le langage parlé le plus courant (il fuit les vocables surannés ou singuliers qui seraient manque de goût; dans l'emploi des tours figurés, il ressemble assez au style de Lysias dont il a le dosage harmonieux). 2 II s'apparente fort également au style de Lysias pour la clarté et la vie; il sait peindre les mœurs et possède le don de vraisemblance. 3 Mais au lieu d'être, comme celui de Lysias, dense, bien construit et parfaitement adapté aux plaidoyers judiciaires, il est plus relâché, s'étale largement; au lieu d'avoir comme lui une ferme concision, il est exsangue et plus nonchalant que la normale. La raison de cet état de choses, je l'indiquerai sous peu. L thÁ ' ^ Dans l'agencement des mots 8 , Isocrate ne fait pas montre de naturel, de simplicité, de combativité comme Lysias; on y voit plus de recherche pour arriver à une solennité grave ou chatoyante, avec tantôt plus de réussite que Lysias, tantôt plus d'affectation. C'est qu'Isocrate poursuit en toute occasion la beauté de l'élocution. Son but est l'élégance du langage plutôt que la simplicité. 5 Par exemple pour les voyelles, il évite les juxtapositions qui, pense-t-il, brisent l'ajustement des sons et gâchent le fondu de l'émission vocale 4 ; il cherche à inclure sa pensée dans une période circulaire, avec un 1. En fait Isocrate avait été pendant un temps fidèle partisan de Philippe de Macédoine en qui il voyait l'unificateur possible de la Grèce (cf. le Sur la paix, VIII, le Philippe, V, et les lettres II et III à Philippe). 2, 3, 4. Notes complémentaires, p. 187-188.

III,

117

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

1,6

έαυτοΰ βίον, ά δ η λ ο υ €τι δντος πώς χρησ€ται τ ή τ ύ χ η Φίλιππος

παραλαβών

την των Ε λ λ ή ν ω ν

αρχήν.

Τ α μέν ουν ίστορούμ€να ircpt αυτού κ€φαλαιωδώς ταυτ* εστίν. 2.

1 Ή бе λέξις, ή κέχρηται, τοιούτον τίνα χ α ρ α κ τ ή ρ α

5

!χ€ΐ. Καθαρά μέν έστιν ο ύ χ ήττον τής Λυσίου και ουδέν euer) τιθ€ΐσα ό ν ο μ α τήν тс διάλ€κτον άκριζοΟσα cv τοις π ά ν υ τήν κοινήν και συνηθ€στάτην.

2

Και γ α ρ

αυτή

πέφ€υγ€ν απηρχαιωμένων και σημ€ΐωδών ονομάτων τήν άττ€ΐροκαλιαν, κατά δέ τήν τροπικήν ψράσιν ¿ λ ί γ ο ν τι

10

δ ι α λ λ ά τ τ ε ι τής Λυσίου και κέκραται συμμέτρως, то тс σαφές сксіѵт) π α ρ α π λ ή σ ι ο ν €χ€ΐ και το εναργές,

ηθική

τέ έστι και πιθανή. 3 Σ τ ρ ο γ γ υ λ ή бе ουκ Ιστιν, ώσπ€ρ ¿Κ€ΐνη, και συγκ€κροτημένη και π ρ ο ς α γ ώ ν α ς δικανικούς сиѲстос, ύπτια δέ έστι μ ά λ λ ο ν και Κ€χυμένη π λ ο υ σ ί ω ς , ουδέ

δή

σύντομος

ούτως,

άλλα

και

κατασκ€λής

βραδύτερα του μ€τρίου. Δι* η ν δέ αίτίαν τούτο

15

και

πάσχ€ΐ,

μ€τά μικράν έρώ. 4 Ουδέ τήν

σόνθ€σιν

έπιδ€ΐκνυται

τήν

φυσικήν

και

άφβλή καΐ έναγώνιον, ώσπ€ρ ή Λ υ σ ί ο υ , ά λ λ α π€ποιημένην μ ά λ λ ο ν cıç σ€μνότητα π ο μ π ι κ ή ν και ποικίλην και

πη

μέν €υπρ€π€στέραν έκ€ΐνης π ή δέ π€ρΐ€ργοτέραν. Ό

γάρ

20

ά ν ή ρ οδτος τήν €υέπ€ΐαν έκ π α ν τ ό ς биЬксі και του γ λ α φ υ ρώς λέγ€ΐν στοχάζ€ται μ ά λ λ ο ν ή του άφ€λως. 5 Των тс γ ά ρ φωνηέντων τάς π α ρ α λ λ ή λ ο υ ς θέσ€ΐς ώς λ υ ο ύ σ α ς τάς αρμονίας των ή χ ω ν και τήν λ€ΐότητα των φθόγγων

λυμαινομένας

π€ριίσταται,

π€ριόδω

тс

και

TEST. : Syrianus I p. 10, 22 - p. 11, 3 R (25 των τε — p. 118, 2

μέτρου), inde cf. Johan. Sic, p. 102, 22-29 Walz VI. 1 έαυτοΰ om. ТВ || 2 τήν αρχήν των Ελλήνων transp. F || 13 post πιθανή hab. καΐ Ζ (καΐ πρέπουσα add. Rad.) || 26 λυού­ σας codd. : έκλυούσας Syr. || τας αρμονίας codd. : τήν άρμονίαν Syr. || 27 περιίσταται codd. : έξίσταται Syr. παραιτείται Aid.

25

118

ISOGRATE

III, 2,5

certain rythme assez proche du mètre poétique. Il est plutôt fait pour la lecture1 que pour l'usage direct. 6 Ses discours peuvent fournir d'excellentes déclamations pour les panégyries, ou encore des thèmes de méditation toujours à portée de la main, mais ils ne sauraient affronter le débat réel, dans les assemblées populaires ou dans les tribunaux, et ce pour la simple raison qu'il faut dans ces cas-là beaucoup de pathétique et que l'on n'en trouve guère dans le style périodique. 7 Les assonances, les parallélismes, les antithèses et tout un luxe de figures ornementales de ce genre sont monnaie courante chez lui, gâtant souvent la mise en œuvre d'ensemble par la fatigue imposée à l'oreille. 3. 1 Si l'on peut considérer avec Théophraste2 qu'il y a en gros trois éléments qui donnent au style de la grandeur, de la gravité ou de l'élégance : le choix des mots, leur ajustement8 entre eux, les figures qui les incluent, on peut dire qu'Isocrate choisit tout à fait bien et utilise les mots les meilleurs, mais il les ajuste avec affectation, élargissant le nombre oratoire jusqu'au plan musical ; dans l'emploi du style figuré, il est vulgaire et, la plupart du temps, glacé, soit qu'il aille chercher ses figures trop loin, soit qu'il en utilise qui manquent de convenance au sujet, car il n'a aucun sens de la mesure. 2 Ce qui rend souvent son style beaucoup trop long, c'est ce désir qu'il a d'ajuster toutes ses idées dans des périodes, d'utiliser les mêmes sortes de figures pour dessiner les périodes, de chercher partout la beauté du rythme. Il n'est pas vrai que toutes les phrases admettent même longueur, figures semblables, rythme égal; aussi est-il obligé de faire du remplissage sans intérêt et d'allonger ses discours plus qu'il ne

1. Peut-être la lecture publique, exercice purement académique, qui venait d'être inaugurée à Rome par Asinius Pollion. 2, 3 Noies complémentaires, p. 188.

III, 2, 5 κύκλω π€ριλαμζάν€ΐν

118

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ τ α ν ο ή μ α τ α π€ΐραται

ρυθμο€ΐ8€ΐ

π ά ν υ και ου π ο λ ύ ά π έ χ ο ν τ ι του ποιητικού μέτρου, ά ν α γνώσ€ως тс μ ά λ λ ο ν οίκ€ΐότερός Ιστιν ή χρήσ€ως. 6 T o i γ άρτο ι τάς μέν €πιθ€ΐξ€ΐς

τάς lv ταις πανηγύρ€σι

και

την ¿κ χ€ΐρος θεωρίαν φέρουσιν αυτού οι λ ό γ ο ι , τους Sc cv Ικκλησίαις και δικαστηρίοις α γ ώ ν α ς ο υ χ

5

υπομέ-

ν ο υ σ ι · τούτου бе αίτιον οτι π ο λ ύ το παθητικόν cv IKCIVOIÇ ctvai бсі, τούτο бе ηκιστα δέχεται -περίοδος. 7 Αι тс γ α ρ ¿μοιώσ€ΐς και παρισώσ€ΐς και τ α аѵтіѲста και π α ς ó των τοιούτων σ χ η μ ά τ ω ν κόσμος π ο λ ύ ς Ιστι π α ρ ' αύτω και λυπ€Ϊ π ο λ λ ά κ ι ς τ η ν ά λ λ η ν κατασκ€υήν

10

προσιστάμ€νος

ταΐς άκοαις. 3.

1 Καθόλου бе τριών όντων, ώς ψησι

θΰόφραστος,

Ιξ ών γ(ν€ται το μ έ γ α καΐ σ€μνον καΐ π€ριττόν l v λ έ ξ » , της тс ε κ λ ο γ ή ς των ονομάτων και τής Ικ τούτων αρμονίας και των "Περιλαμβανόντων αυτά σ χ η μ ά τ ω ν , Ικλέγ€ΐ

15

μίν

сб π ά ν υ και τ α κράτιστα ο ν ό μ α τ α τίθησιν, ά ρ μ ό π ε ι бе α υ τ ά -περιέργως, τήν €υφωνίαν έντ€ΐνων μουσικήν , σ χ η μ α τίζ€ΐ тс ψορτικώς και τ ά π ο λ λ ά γίν€ται ψυχρός ή τω πόρρωθΰν λαμζάν€ΐν ή τω μή π ρ έ π ο ν τ α ctvai τ ά σ χ ή μ α τ α

20

τοις π ρ ά γ μ α σ ι διά το μ ή кратеіѵ του μ€τριου. 2 Τ α ύ τ α μέντοι καΐ μακροτέραν αύτω ποΐ€Ϊ τήν λέξιν πολλάκις» λ έ γ ω бс то тс clę -περιόδους έναρμόττ€ΐν ά π α ν τ α τ ά ν ο ή μ α τ α και τ ο τοις αυτοΐς τύποις των

σχημάτων

τ ά ς -περιόδους -περιλαμζάν€ΐν και то біьжсіѵ Ικ π α ν τ ό ς τήν €υρυθμιαν. Ου γ α ρ ά π α ν τ α δέχ€ται оитс μήκος το αυτό оитс σ χ ή μ α το π α ρ α π λ ή σ ι ο ν оитс ρυθμόν τον ϊ σ ο ν * ώστ€ α ν ά γ κ η π α ρ α π λ η ρ ώ μ α σ ι λέξ€ων ουδέν ώψΰλουσών χ ρ ή σ θ α ι και άπομηκύν€ΐν π έ ρ α του χ ρ η σ ί μ ο υ τον λ ό γ ο ν .

8-9 γαρ ομοιώσεις coda. : παρομοιώσεις Sylb. || 9 των om. F Il 17 ονόματα Ζ : των ονομάτων F || 20-21 πρέπον (sic) —- δια το μή om. Μ rest. mg. || 29 πέρα Ζ : παρά F.

25

119

ISOCRATE

III, 3 , 2

serait utile1. 3 Je ne dis pas qu'il fasse cela continuellement (je n'ai pas à ce point perdu l'esprit : il lui arrive de composer les mots avec simplicité, de briser la période avec bonheur, d'éviter les formules prétentieuses ou vulgaires, surtout dans les discours délibéra tifs ou judiciaires), mais ce que j'ai voulu dire en gros, c'est que le plus souvent il est l'esclave du rythme et de la période circulaire et qu'il fait tenir généralement la beauté de l'énoncé dans la seule élégance. 4 Sur ces points donc je déclare l'expression d'Isocrate inférieure à celle de Lysias; et il en est de même sous le rapport de la grâce. Isocrate sans doute est un orateur fleuri s'il en est. Il procure à l'auditeur beaucoup d'agrément, mais il n'a pas la grâce de Lysias. Pour cette qualité de style, la distance est aussi grande entre les deux auteurs que, sur le plan physique, entre une personne naturellement belle et une autre dont la beauté ne serait faite que d'atours empruntés. L'expression de Lysias possède naturellement de la bonne grâce, celle d'Isocrate veut en avoir2. 5 En ce qui concerne ces qualités donc, Isocrate vient loin derrière Lysias, à mon avis du moins. , л , Mais il le bat sur d'autres plans r Le grand style

. . . .

n

i

que je vais indiquer. Il a plus d'élévation dans le style, infiniment plus de magnificence et une plus grande dignité. 6 Ce qui est admirable et plein de grandeur, chez Isocrate, c'est son style sublime, qui conviendrait à des natures de héros plus qu'à la nature humaine 3 . Il ne serait pas illégitime, me semble-t-il, de comparer l'éloquence d'Isocrate à l'art de Polyclète ou de Phidias, eu égard à la gravité, à la perfection artistique ou à la dignité, et l'éloquence de Lysias à l'art de Calamis ou de Gallimaque4, pour la finesse et la grâce. 7 De même que, parmi ces artistes,

1, 2, 3, 4. Notes complémentaires, p. 188-189.

III,

3,2

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

119

3 Λέγω δε ούχ ώς διάττοντος αυτού ταύτα ποιουντος (ούχ ούτως μαίνομαι * και γαρ συντίθησί ποτέ αφελώς τα ονόματα και λύει την περίοδον ευγενώς και τα περίεργα σχήματα και φορτικά φεύγει και μάλιστα εν τοις συμζουλευτικοίς τε και δικανικοις λόγοις), αλλ* ώς Ιπί πολύ τω ρυθμώ δουλεύοντος και τω κύκλω της περιόδου και το κάλλος της απαγγελίας εν τω περιττφ τιθέμενου κοινότερον εΐρηκα περί αυτού. 4 Κατά δη ταυτά φημι την Ισοκράτους λέξιν λείπεσθαι της Λυσίου και ετι κατά την χάριν. Καίτοι γε ανθηρός εστίν, ει καί τις άλλος, και επαγωγός ηδονή τών άκροωμένων Ισοκράτης, άλλ' ουκ έχει την αυτήν χάριν εκείνω. Τοσούτον δε αυτού λείπεται κατά ταύτην τήν άρετήν,

5

10

δσον τών φύσει καλών σωμάτων τα συν€ρανιζόμενα κόσμοις έπιθετοις. Πέφυκε γάρ ή Λυσίου λέξις εχειν το χαρίεν, ή б' Ισοκράτους βούλεται. 5 Ταυταις μεν δή ταις άρεταΐς υστερεί Λυσίου κατά γουν τήν εμήν γνώμην. Προτερεΐ δε γε εν ταΐς μελλούσαις λέγεσθαι. 'Υψηλότε­ ρος εστίν εκείνου κατά τήν ερμηνείαν καί μεγαλοπρε­ πέστερος μακρφ και άξιωματικώτερος. 6 θαυμαστάν γάρ δή καί μέγα το της Ισοκράτους κατασκευής ΰψος, ηρωικής μάλλον ή ανθρωπινής φύσεως οίκεΐον. Δοκεΐ δή μοι μή άπό σκοπού τις αν εικάσαι τήν μεν Ισοκράτους ρητορική ν τη Πολυκλείτου τε καί Φειδίου τέχνη κατά το σεμνόν καί μεγαλότεχνον καί άξιωματικόν, τήν δε Λυσίου τη Καλάμιδος καί Καλλιμάχου της λεπτότητος ένεκα καί της χάριτος. 7 "ίίσπερ γάρ εκείνων οι μεν εν τοις έλάττοσι TEST. : Cf. Rhetor anon, p. 1036, 15 Walz VII1 (15 κόσμοις έπιθέτοις). 5 post έπί hab. то F II 6 δουλεύοντος : -τες V || 7 απαγγελίας : επαγγελίας V || 16 Ισοκράτους Ζ : Ισοκράτους F || 19-20 μεγαλοπρεπέστερος Aid. : -τατος FZ || 22 οίκεΐον Ζ : οίκεΐν F.

Ιο

20

25

120

ISOGRATE

III, 3,7

certains ont plus de succès dans des œuvres de moindre envergure, à la taille de l'homme, tandis que d'autres sont plus doués pour des œuvres plus importantes, de l'ordre divin, de même, de ces deux orateurs, Tun est habile à traiter les petits sujets, l'autre excelle dans les grands; peut-être le doit-il à une hauteur de vues naturelle 1 , à moins que ce soit par choix délibéré qu'il ait toujours recherché le grave et l'admirable. Voilà ce que l'on peut dire sur le style de cet orateur. 4. 1 En ce qui concerne le fond, Isocrate est, suivant les points considérés, tantôt équivalent à Lysias, tantôt supérieur. L'invention des idées, qui doit s'ajuster à chaque sujet, est abondante, drue, et ne le cède en rien à celle de Lysias. Leur sélection, comme chez celui-ci, se fait avec une grande intelligence. 2 La disposition, les divisions de la matière, la mise au point de l'argumentation, la variété qui rompt la monotonie de l'exposé par des modifications internes ou par des digressions extérieures au sujet, les mille ressources du métier concernant l'économie de la matière, tout cela joue un rôle beaucoup plus important chez Isocrate et accuse une nette supériorité2. Mais c'est surtout dans le choix des discours à composer et dans la beauté des sujets pris pour thèmes d'étude que s'affirme cette supériorité. 3 Voilà ce qui lui permettrait de faire de ses fidèles disciples non seulement des orateurs habiles mais des citoyens d'une haute moralité, et en même temps utiles à leur famille, à leur cité, à la Grèce entière. C'est une excellente formation à la vertu 8 que Ton peut trouver dans les discours d'Isocrate, 4 et je ne crains pas d'ajouter que quiconque veut acquérir de l'influence politique, non pas sur un secteur particulier mais sur l'ensemble, doit toujours garder cet

1, 2, 3. Notes complémentaires, p. 189.

IH, 3, 7

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

120

και άνθρωπικοις εργοις €ΐσιν έπιτυχέστ€ροι των έτερων, ot δέ έν τοις μείζοσι και θειοτέροις δεξιώτεροι, ούτω και των ρητόρων δ μέν cv τοις μικροΐς έστι σοφώτ€ρος, 8 δ* cv τοις μεγάλοις π€ριττότ€ρος, τάχα μέν γαρ και τη φύσει μ€γαλόφρων τις ων, cl бе μη, τη γ€ προαιρέσει πάντως το σεμνόν και θαυμαστόν διώκων. Ταύτα μέν οδν ir€pl της λέξεως του ρήτορος. 4. 1 Τα бе ev τω πραγματικά τόπω θ€ωρήματα τα μέν δμοια τοις Λυσίου, τα бе κρείττονα. Ή μέν εϋρεσις ή των ενθυμημάτων ή ir pò s €καστον άρμόττουσα πράγμα ιτολλή και πυκνή καΐ ουδέν εκείνης λειπομένη. Και κρίσις ωσαύτως άπό μεγάλης φρονήσεως γινομένη. 2 Τάξις δέ καΐ μερισμοί των πραγμάτων και ή κατ' επιχείρημα εξεργασία και το διαλαμζάνεσθαι την όμοείδειαν ιδίαις μεταζολαις και ξένοις έπεισοδίοις, τα тс άλλα δσα περί την πραγματικήν οίκονομίαν εστίν αγαθά πολλω μείζονα έστι παρ' Ίσοκράτ€ΐ και крсіттоѵа, μάλιστα б' ή προαίρεσις ή των λόγων περί ους έσπούδαζε, και των υποθέσεων το κάλλος έν atç έποΐ€ΐτο τάς біатрі-

gaç. 3 Έξ ών ου λέγ€ΐν δεινούς μόνον άπ€ργάσαιτ' αν τους προσέχοντας αυτω τον νουν, άλλα και τά ήθη σπουδαίους, οίκω те και πόλε ι και δλη τη Ελλάδι χρησίμους. Κράτιστα γάρ δη παιδευματα προς άρετήν έν τοις Ισοκράτους ϊστιν cůpciv λόγοις · 4 και εγωγέ φημι χρήναι τους μέλλοντας ουχί μέρος τι τής πολιτικής δυνάμεως άλλ' δλην αυτήν κτήσεσθαι τούτον ίχ€ΐν τον ρήτορα δια χειρός ·

6 πάντως FAV : πάντων ТВ || 8 πραγματικφ : πρακτικω Α II τόπω Wolf : τρόπω coda. || 9 τοις ΑΤΒ : της FV || 10 ή alt. om. ТВ У 11 άρμόττουσα Ζ : αρμόζουσα F || 13 τάξις FAV : τάξεις ТВ || 15 όμοείδειαν Ζ : όμοειδίαν F Ι| έπεισοδίοις FAV : έπισοδίοις ТВ || 25 λόγοις ^στιν εύρεΐν transp. ТВ || 27 κτήσεσθαι Sad. : κτήσασθαι FZ || έχειν : ϊχει V.

5

10

15

20

25

121

ISOGRATE

III, 4,4

orateur à portée de la main; de même, si Ton désire s'exercer à la philosophie véritable 1 et, au lieu d'en rester à la théorie, y joindre l'action effective, si l'on choisit le mode de vie non pas le plus tranquille mais le plus utile à l'humanité, alors je conseillerais volontiers de prendre modèle sur cet orateur et d'imiter ses choix. . 6. 1 Qui n'éprouverait de l'attag riq chement pour la cité et pour la démocratie, qui n'essayerait de cultiver l'honneur en politique, après avoir lu son Panégyrique ? 2 Dans ce discours, énumérant les mérites des anciens, Isocrate souligne2 que les hommes qui ont délivré la Grèce des Barbares joignaient à leur compétence en matière militaire une grande noblesse morale, le sens de l'honneur, la sagesse; ils se souciaient davantage du bien public que de leurs intérêts privés; plutôt que la fortune d'autrui, ils convoitaient l'impossible 8 ; ils mesuraient la réussite non pas à l'argent mais à la réputation, considérant que le plus bel héritage à laisser à leurs enfants, et le plus irréprochable, c'étaient les marques d'honneur accordées par le peuple. 3 Ils préféraient une noble mort à une vie sans gloire; au lieu de se soucier d'avoir de belles lois, bien faites, ils veillaient à maintenir dans la vie quotidienne la modération et le respect des traditions ancestrales 4 . Leur émulation d'honneur et de civisme était si grande qu'ils rivalisaient entre eux à qui ferait le plus de bien à la cité et non pas à qui ferait périr ses adversaires pour commander au reste des citoyens. 4 Un zèle égal les animait pour la Grèce6 : ils se conciliaient les cités par les services rendus et ils les retenaient par la persuasion, en leur faisant du bien, au lieu de les contraindre par la force. Ils avaient des paroles plus sûres qu'aujourd'hui les serments; ils considéraient les traités comme plus intangibles que des contraintes; ils exigeaient d'eux-

1, 2, 3, 4, 5. Notes complémentaires, p. 189-190.

III, 4 , 4

121

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

και €Ϊ TIC επιτηδεύει τ η ν άληθινήν φ ι λ ο σ ο φ ί α ν , μ η το θεωρητικόν αύτη s μόνον α γ α π ώ ν ά λ λ α και το π ρ α γ μ α τικόν, μηδ' αφ* ων αυτός α λ υ π ο ν εξει βίον προαιρούμενος, αλλ* εξ

ων

πολλούς

ώφ€λήσ€ΐ,

παρακ€λ€υσαίμην

αύτω την εκείνου του ρήτορος μιμ€ΐσθαι 5.

αν

προαίρεσιν.

1 T i s γ α ρ ούκ &ν γένοιτο φ ι λ ό π ο λ ί ς тс και φ ι λ ό δ η μ ο ς

ή TIS ούκ &ν έπιτηδεύσειε την πολιτικήν καλοκάγαθίαν ά ν α γ ν ο ύ ς αυτού τον Πανηγυρικόν ; 2 Έ ν ω διεξιών r a s των αρχαίων άρετάς φησιν ώς οι την θερώσαντες

airo των βαρζάρων

Ελλάδα

έλευ-

ου τ α π ο λ έ μ ι α

δεινοί

μόνον ή σ α ν , ά λ λ α και τ α ήθη γ ε ν ν α ί ο ι και φιλότιμοι και σώφρονες, οι γ€ των μεν κοινών μ ά λ λ ο ν έφρόντιξον ή τών ίδιων, τών бе αλλότριων ήττον ¿πεθυμούν ή τών αδυνάτων και τήν Ευδαιμονίαν ού π ρ ο ς άργύριον ίκρινον α λ λ ά π ρ ο ς εύδοξίαν, μ έ γ α ν οίόμενοι τοις π α ι σ ί

ката-

λείψειν π λ ο υ τον καΐ άνεπίφθονον την π α ρ ά τοις π λ ή θ ε σ ι τιμήν. 3 Κρείττονα δε ή γ ο υ ν τ ο τον ε ύ σ χ ή μ ο ν α θάνατον ή τον άκλεή βίον, ε σ κ ο π ο ύ ν бе ο ύ χ όπως οι νόμοι καλώς και άκριζώς αύτοΐς εξουσιν, αλλ* ώς ή τών καθ' ήμέραν επιτηδευμάτων μετριότης μηθέν έκζήσεται τών πατρίων. Ούτως δε εΐχεν αύτοΐς τ ά π ρ ο ς α λ λ ή λ ο υ ς φιλοτίμως και πολιτικώς ώστε και τάς στάσεις έποιουντο π ρ ο ς α λ λ ή λ ο υ ς πότεροι πλείω την π ό λ ι ν α γ α θ ά π ο ι ή σ ο υ σ ι ν , ο ύ χ οιτινες τους ετέρους ά π ο λ έ σ α ν τ ε ς

τών λ ο ι π ώ ν αυτοί

άρξουσι.

4 Τ η δε αύτη προθυμία χρώμενοι και π ρ ο ς την Ε λ λ ά δ α τω θεραπεόειν π ρ ο σ ή γ ο ν τ ο τάς π ό λ ε ι ς και τω πείθειν ταις εύεργεσίαις μ ά λ λ ο ν ή τω βιάζεσθαι τοις δ π λ ο ι ς κατειχον, πιστοτέροις και ταΐς

χρώμενοι τοις

λόγοις

ή vûv τοις

δρκοις,

συνθήκαις άξιουντες μ ά λ λ ο ν έμμένειν ή

ταΐς

1 το om. F || 3 post βίον hab. ταύτα F || 15 εύδοξίαν : άδοξίαν V || μέγαν F : μέγα Ζ || 19 ή FAV : ol ТВ || 23 ποιήσουσιν Ζ : ποιουσιν F || 24 άπολέσαντες : άπολύσαντες Τ.

122

ISOCRATE

III, 5,4

mêmes pour leurs inférieurs les mêmes sentiments qu'ils exigeaient de leurs supérieurs. Ils avaient pris l'habitude de considérer leurs cités comme ce que 1 on a individuellement, et la Grèce comme la patrie qu'on habite ensemble. 6. 1 Quel homme ayant de la ΐΡΡβ grandeur ou placé aux postes de commande 1 n'apprécierait le discours rédigé à l'intention de Philippe de Macédoine ? Isocrate demande à ce grand stratège, qui disposait d'une telle puissance, de réconcilier les cités divisées au lieu de les brouiller entre elles, de faire de la petite Grèce un grand pays et, dédaignant des ambitions mesquines, de s'atteler à des entreprises d'envergure, dont la réussite ferait de lui le plus glorieux des chefs de guerre mais dont l'échec même lui vaudrait la sympathie de la Grèce, sympathie qu'il est beaucoup plus désirable d'obtenir que de détruire des cités importantes ou de ravager des contrées entières. 2 Isocrate l'invite alors à s'inspirer, dans ses objectifs, d'Héraclès 2 et de tous les chefs de guerre qui, avec les Grecs, ont mené des expéditions contre les Barbares. Les esprits supérieurs, dit-il, doivent choisir de grands exploits à accomplir et les exécuter valeureusement; car ils savent bien que notre corps a beau être mortel, notre valeur nous rend immotels et que, si l'on réprouve certains autres appétits insatiables, l'on n'a qu'éloges pour qui désire acquérir 1. Après le Panégyrique, qui s'adresse à tous les Grecs mais également à tous les citoyens du monde, Denys cite le Philippe (V) qui s'adresse à Philippe de Macédoine mais à travers lui à tous les gens au pouvoir, les utilisateurs possibles de la philosophie politique. Il est significatif que, dans son éloge d'Isocrate, Denys n'introduise aucune réserve sur cette adresse à Philippe, roi de Macédoine, qui a causé la ruine politique d'Athènes. Le Philippe fut publié au printemps de 346, au moment où Athènes venait de signer la paix de Philocraie, au lendemain des ambassades auxquelles participaient Eschine et Démosthène. Le Philippe offre, avec le Panégyrique, des analogies que souligne Isocrate lui-même {Philippe, V, 11 et 84). 2. Note complémentaire, p. 190.

III, 5,4

122

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

άνάγκαις, τοιαύτα бе περί των ήττόνων άξιουντες γ ι ν ώ σ Κ€ΐν o t a π€ρί σφών αυτών τους

κρείττους αν ήξίωσαν

φρονεΐν, ούτω бе παρεσκευασμένοι Tas γνά>μας ως Ιδία μεν έχοντες τ ά ς εαυτών π ό λ ε ι ς , κοινήν δέ π α τ ρ ί δ α την Ε λ λ ά δ α οίκουντες. β.

1 Τις б* ουκ αν ά γ α π ή σ ε ι ε μέγεθος Ι χ ω ν ά ν ή ρ και

δυνάμεως τίνος η γ ο ύ μ ε ν ο ς α π ρ ο ς Φ ί λ ι π π ο ν αυτω τον Μακεδόνα γ έ γ ρ α π τ α ι ; Έ ν otç άξιοι σ τ ρ α τ η γ ο ν και τηλικαυτης

εξουσίας

κύριον

διαλλάττειν

άνδρα

μεν

τάς

διαψερομένας π ό λ ε ι ς ά λ λ α μη συγκρούειν π ρ ο ς ά λ λ ή λ α ς , την δε Ε λ λ ά δ α μ ε γ ό λ η ν εκ μικράς ποιεΐν

ύπεριδόντα

τη5 περί τ ά μικρά φιλοτιμίας τ ο ι ς τοιούτοις έπιχειρειν «ργοις εξ ών κατορθώσα$ τε πάντων ηγεμόνων επιφανέ­ στατος ϊ σ τ α ι και α π ο τ υ χ ώ ν την γ ε ε&νοιαν τήν

παρά

τών Ε λ λ ή ν ω ν κτήσεται · ή ς οι τ υ χ ό ν τ ε ς π ο λ λ ώ μ ά λ λ ο ν είσι ζηλωτότεροι τών μ ε γ ά λ α ς π ό λ ε ι ς και π ο λ λ ά ς χ ώ ρ α ς καταστρεψαμένων.

2

"Ετι δε

παρακελευεται

μιμεΐσθαι

τ ή ν Η ρ α κ λ έ ο υ ς τε προαίρεσιν και τών ά λ λ ω ν η γ ε μ ό ν ω ν δσοι μετά τών Ε λ λ ή ν ω ν επί τους β α ρ ζ ά ρ ο υ ς έστράτευσαν, και φ η σ ι χ ρ ή ν α ι τους ετέρων διαφέροντας

προαιρεΐσθαι

μεν τάς μέγεθος έ χ ο υ σ α ς πράξεις, έπιτελειν δε μετά άρ€τη5, ένθυμουμένου$

δτι το

μεν σώμα

αυτάς θνητόν

ε χ ο μ ε ν , αθάνατοι δε γινόμεθα δι* άρετήν, και τοις

μεν

π ρ ο ς ά λ λ ο τι τών αγαθών ά π λ ή σ τ ω ς διακειμένοις ά χ θ ό μεθα, τ ο υ ς δε τιμήν μείζω της ύ π α ρ χ ο υ σ η ς αεί κτώμενους έπαινουμεν, και δτι τών μεν ά λ λ ω ν εφ' otç εισιν ανθρώ­ πινοι

σπουδαί,

πλούτου

καΐ

αρχής

και

δυναστείας,

1-2 γινώσκειν Ζ : διδάσκειν F || 3 παρεσκευασμένοι FAV : παρεσκευασάμενοι ТВ || 6 δ' om. Τ || 9 τηλικαύτης εξουσίας FAV: τηλικαύταις έξουσίαις ТВ || διαλλάττειν Ζ : διαλάττειν F || 13 post πάντων hab. τών ТВ || 15 πολλφ Ζ : πολλών F || 22 μετά FAV : μετ* ТВ || 23 γινόμεθα FAV : γιγνόμεθα ТВ || 24 άπλήστως Ζ : άπλείστως F || 26-27 είσιν άνθρώπιναι σπουδαί Rad. : έαν άνθρωπίναις του δέ F lac.+τούδε Ζ.

123

ISOCRATE

III, 6 , 2

toujours plus de gloire. Tous les biens que convoitent les hommes, richesse, pouvoir, puissance, tombent bien souvent aux mains de nos ennemis, mais notre vertu et l'estime populaire, seule notre famille en est l'héritière1. 3 En lisant un tel discours2, les hommes d'État ne pourront qu'être pénétrés de plus de grandeur d'âme et plus attachés à la vertu. 7. 1 Pour orienter vers la justice et la piété aussi bien des individus isolés que des cités entières, que peut-on rêver de mieux que le discours Sur la paix* ? Isocrate y conseille aux Athéniens de ne pas désirer le bien d'autrui, de se contenter de la situation présente, d'épargner les petites cités comme si elles leur appartenaient, de retenir les alliés par des bienfaits plutôt que par la contrainte et la violence. 2 II leur conseille de prendre modèle sur leurs ancêtres, non pas ceux d'avant la guerre de Décélie4, qui ont bien failli causer la perte de la cité, mais ceux d'avant les guerres Mediques qui toute leur vie ont pratiqué la vertu morale. Il montre que ce n'est pas le nombre des trières ni l'hégémonie sur la Grèce exercée par la force qui donne à la cité de la grandeur, mais des objectifs équitables et l'aide aux opprimés. 3 II invite les Athéniens à conserver pour leur cité l'estime de la Grèce, considérant que c'est là un facteur essentiel de bonheur. Il leur demande d'être belliqueux dans leurs préparatifs et leurs exercices, mais pacifiques dans leur soin d'éviter l'injustice. Il leur apprend que pour atteindre la richesse, la réputation et en général le bonheur, rien ne saurait être aussi efficace que la vertu et ses composantes 5 . 4 II blâme 1, 2, 3. Noies complémentaires, p. 190. 4. Dans le discours Sur la paix {§ 74 sqq.), Isocrate critique durement les Athéniens qui ont déclaré la guerre du Péloponnèse, donc en particulier Pérìclòs ; il vante par contraste la modération des Lacédémoniens après leur victoire. Il fustige également l'intervention en Sicile. 5. Note complémentaire, p. 190.

Ш, б, 2

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

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πολλάκις τους εχθρούς συμβαίνει γίνεσθαι κυρίους, της δέ αρετής και της παρά τοις πλήθεσιν εύνοιας τους οικείους εκάστου κληρονομεΐν. 3 Πολλή γαρ ανάγκη τους αναγιγνώσκοντας ταύτα δυνάστας φρονήματος τε μείζονος υποπίμπλασθαι και μάλλον έπιθυμεΐν της αρετής. 7. 1 Τις δε αν μάλλον επί τήν δικαιοσύνην και τήν εύσέζειαν προτρέψαιτο καθ* εκαστόν τε άνδρα ιδία και κοινή τάς πόλεις δλας του Περί τής ειρήνης λόγου ; Έν γαρ δή τούτω πείθει τους * Αθηναίους των μεν άλλοτρίων μή έπιθυμεΐν, επί δε τοις παρουσι στέργειν, και των μεν μικρών πόλεων ώσπερανεί κτημάτων φείδεσθαι, τους δε συμμάχους εύεργεσίαις πειράσθαι κατεχειν, αλλά μή ταΐς άνάγκαις μηδέ ταΐς βίαις. 2 Των δε προγόνων μιμεΐσθαι μή τους προ των Δεκελεικών γενομένους οΐ μικρού εδέησαν άπολέσαι τήν πάλιν, άλλα τους προ των Περσικών οΐ καλοκάγαθίαν ασκούντες διετέλεσαν. Έπιδείκνυταί τε ως ούχ αϊ πολλαί τριήρεις ούδ' οι μετά βίας αρχόμενοι "Ελληνες μεγάλην ποιοΰσι τήν πάλιν, άλλ' αί δίκαιαί τε προαιρέσεις και το τοις άδικουμένοις βοηθεΐν. 3 Παρακαλεί τε τήν τών Ελλήνων εΰνοιαν οίκείαν ποιεΐν τή πάλει, μεγίστην ηγούμενος προς ευδαιμονίαν, και πολεμικούς μεν είναι ταΐς παρασκευαΐς και ταΐς μελέταις, ειρηνικούς δε τω μηδένα μηδέν άδικεΐν, διδάσκων ως ούτε προς πλούτο ν оитс προς δόξαν οΰθ' δλως προς ευδαιμονίαν ούθέν αν συμζάλοιτο τηλικαύτην δύναμιν, δσην αρετή και τά μέρη ταύτης. 4 Και τοις μή ταύτα

1 γίνεσθαι FAV : γίγνεσθαι ТВ || της Ζ : τοις F || 12 πόλεων FAV : πόλεως ТВ || 13 post συμμάχους praeb. γε καΐ codd. τε καΐ Wolf || 14 δέ om. F || 21 παρακαλεί Ζ : παρακαλεΐν F || 22 post ηγούμενος praeb. μερίδα F || 22-23 καΐ πολειμκούς μεν είναι om. F (rest. mg. καΐ πολιτικούς μέν είναι). 12

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ISOCRATE

IH, 7,4

les gens qui, partant des principes inverses, croient Tinjustice profitable et utile dans la vie quotidienne, la justice dommageable, et plus avantageuse pour qui ne la pratique pas que pour qui la pratique1. 5 Peut-on prononcer des paroles plus belles que celles-là, plus vraies, convenant mieux à la philosophie ? Je ne le crois pas! 8. 1 Qui également, à la lecture ι opagi iq ^ V Ar éo ρ agit ¿que2, ne deviendrait plus ardent partisan de Tordre ? Qui n'éprouverait de l'admiration pour l'entreprise de l'orateur ? 2 Osant aborder devant les Athéniens la question constitutionnelle, il leur demandait de modifier le régime démocratique alors en vigueur qui causait, selon lui, de grands dommages à la cité. Nul des démagogues ne se mêlait de traiter de cette question, devant l'ampleur du désordre qui régnait alors : les magistrats n'avaient plus le pas sur les personnes privées; chacun agissait ou parlait à sa guise ; Ton prenait invariablement la franchise inopportune pour de la liberté démocratique. Isocrate adjure donc les Athéniens de remettre en vigueur la constitution établie par Solon et par Clisthène. 3 II rappelle ses objectifs et son esprit : sous ce régime, dit-il, on considérait comme bien plus grave de répliquer aux vieillards3 || 21 post εχειν add. α F || 22 έγώ non hab. Isoer. || post είδέναι hab. σαφώς Isoer.

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ISOGRATE

III, 19, Ρ

voulant en avoir le cœur net, je lui envoie Philomélos et Ménéxenos1 pour réclamer Vargent, il se met à nier avoir rien à moi. 10 Plongé dans de si grands malheurs, quelle décision pouvais-je prendre, je vous le demande ? Si je me taisais, j'étais frustré de mon argent; si je parlais, je ne récupérerais rien de plus mais, aux yeux de Satyros, je ferais peser sur mon père et sur moi les plus lourdes charges. Je considérai donc que le mieux était de rester coi. 11 Peu de temps après, juges, on vient m'annoncer que mon père est relâché. Satyros, navré de ce qui s'était passé, donnait maintenant à mon père les plus grandes marques de confiance, lui conférait un pouvoir beaucoup plus étendu qu'avant, et choisissait ma propre sœur pour femme de son fils. A cette nouvelle, Pasión, se doutant que j'agirais désormais au grand jour pour récupérer mes biens, fait disparaître l'esclave qui élail* au courant de mes dépôts. 12 Quand j'arrivai chez lui et demandai à voir cet esclave qui devait fournir, croyais-je, la preuve la plus évidente à l'appui de mes accusations, il prétend, ce qui est le comble de l'extravagance, que Ménéxenos et moi-même nous avions cherché et réussi à soudoyer le caissier de la banque et lui avions extorqué six talents d'argent ; pour éviter que personne ne témoigne ni ne puisse être soumis à la torture pour cette affaire, nous aurions nous-mêmes, prétendait-il, fait disparaître l'esclave ; et maintenant, retournant contre lui le reproche,

1. Philomélos pourrait être le disciple d'Isocrate mentionné par Lysias, XIX, 15. Ménéxenos est sans doute l'un des deux personnages cités par Isée, V, 12. 2. Isocrate donne son nom, Kittos. Ce Kittos, employé de la banque, avait assisté aux diverses opérations de l'accusateur et de l'accusé.

III, 19, 9

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

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προσπέμπω Φιλόμηλον αύτώ καΐ Μενέξενον απαιτήσοντας, έξαρνος γίνεται προς αυτούς μηδέν έχειν των έμών. 10 Πανταχόθεν δέ μοι τοσούτων κακών προσπεπτωκότων τίνα οϊεσθέ γε γνώμην Ιχειν ; ΤΩι γε υπήρχε σιωπώντι μεν ύπα τούτου άπεστερησθαι τών χρημάτων, λέγοντι δέ ταϋτα μέν μηδέν μάλλον κομίσασθαι, προς Σάτυρον δέ είς την μεγίστην διαίξολήν έμαυτάν καΐ τον πατέρα καταστήσαι. Κράτιστον ούν ήγησάμην ήσυχίαν αγειν. 11 Μετά ταϋτα, ώ άνδρες δικασταί, άφικνοϋνταί μοι άπαγγέλλοντες δτι 6 πατήρ άφεϊται καΐ Σατύρω ούτως απάντων μεταμέλει τών πεπραγμένων ώστε πίστεις τε τάς μεγίστας αύτώ δεδωκώς εϊη καΐ τήν αρχήν έτι μείζω πεποιηκώς ής είχε πρότερον καί τήν άδελφήν τήν έμήν γυναίκα τω έαντοϋ υΐεϊ είληφώς. Πυθόμενος δέ ταϋτα ΠασΙων καί είδώς δτι φανερώς ήδη πράξω τών έμαυτοϋ, ά^ανι'ίε* τον παϊδα δς συνηδει τών χρημάτων. 12 9Επειδή δέ έγώ προσελθών έπεζήτουν αυτόν, ηγούμενος ελεγχον αν τοϋτον σαφέστατοι γενήσεσθαι περί ων ένεκάλουν, λέγει λόγον δεινότατον ώς έγώ καί Μενέξενος διαφθείραντες και πείσαντες τον επί τη τραπέζη καθήμενον έξ τάλαντα αργυρίου λάξοιμεν παρ* αύτοϋ ' Ινα δέ μηδεις έλεγχος μηδέ βάσανος γένοιτο 1 άπαιτήσοντας : о т . Івосг.гв || 3-4 προσπεπτωκύτων FZ Isocr.Vu1*· : συμπεπτωκότων Isocr.rB || 4 ω γε Auger : ώστε FZ φ Івосг. И 5 σιωπώντι FZ : σιγώντι Isoer. || μέν non hab. Isocr. И 7 διαβολήν : μεταβολήν Τ || гвante έμαυτόν hab. καί Isoer. || 8 ante ήσυχίαν hab. είναι Івосг. || 10 post μετά hab. δέ Ieocr. || μοι om. Isocr.rE || 11 Σατύρω FAV Isoer. : Σάτυρος ТВ || 12 ώστε πίστεις Ieocr. : ώς πίστεις τε FZ || 15 είληφώς ante γυναίκα Isoer. || 16 περί Isoer. || τών Ζ Isoer. : τα F || 17 post αφανίζει hab. Κίττον Isoer. || περί Isoer. || 18 έπεζήτουν FZ : έζήτουν Isocr.Vtt1«· έξήτουν Isocr.rB || 19 Ιλεγχον Αν τούτον Ieocr. : Ιλεγεν αύτου το F om. Ζ in lac. || 19-20 γενήσεσθαι Ζ : γεγενησθαι F γενέσθαι Isoer. || 20 post λόγον hab. πάντων Ieocr. (i 21 τον FZ : αυτόν Isoer.

146

ISOCRATE

III, 19, 12

nous venions réclamer Vhomme que nous avions tait délibérément disparaître! A ces mots, avec force reproches et force larmes, il me traîna chez le polémarque, exigeant des garants, et il ne me lâcha pas avant de m'avoir fait donner des garants pour six talents. Témoins, venez déposer à ce sujet. 20. 1 L'originalité générale de ce passage par rapport aux discours épidictiques ou délibératifs, pour le caractère de style utilisé, est incontestable. Et pourtant, un tel discours n'est pas totalement étranger au registre habituel d'Isocrate1; il conserve un certain raffinement dans la mise en œuvre comme dans la solennité du ton, et l'on y constate plus d'apprêt que de souci réaliste. 2 Par exemple, au lieu de dire : Or y estimais que, si je livrais mon avoir, je risquais..., l'expression sans apprêt et toute naturelle serait : « Or j'estimais qu'en lui remettant mon avoir, je risquais... »2. Autre exemple : En outre, juges, Pasión se disait que, si j'essayais de rester à Athènes, la cité me livrerait à Satyros, si je pariais ailleurs, n'importe où, il n'aurait plus à se préoccuper de mes dires, et si je rentrais dans le Pont, je serais mis à mort avec mon père... ; 3 ici la période s'allonge, et bien au delà de l'usage judiciaire; l'agencement des mots a quelque chose d'artificiel ; le contour de la phrase se modèle sur les parallélismes et les assonances du style épidictique; les verbes j'essayais..., je partais..., je rentrais..., exactement à la même

1. En fait le Trapézitiquc (XVII) est une œuvre de jeunesse, composée à une époque où Isocrate n'avait pas encore mis au point son style épidictique. 2. Ici, l'expression que Denys juge naturelle use d'un participe, l'expression qu'il juge travaillée use d'une proposition conditionnelle.

III, 19, 12

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

146

περί αυτών, ¿φασκεν ήμας άφανίσαντας τον παϊδα άντεγκαλεϊν αντφ καί εξαιτεϊν τούτον dv αυτοί ήφανίσαμεν. Kal ταύτα λέγων καί αγανακτών καί δακρύου είλκέ με προς τον πολέμαρχον, έγγυητάς αϊτών, καί ob πρότερον άφηκεν ¿ως αντφ κατέστησα έξ ταλάντων έγγυητάς. Καί μοι άνάξητε τούτων μάρτυρες. 20. 1 Ταυθ' δτι μεν δλω τω γένει διαφέρει των επι­ δεικτικών τε καί συμβουλευτικών κατά τον χαρακτήρα της λέξεως, οόθείς έστιν δς ουκ αν όμολογησειεν. Ου μέντοι παντάπασί γε την Ίσοκράτειον άγωγήν έκζέζηκεν, άκαρή δε τίνα διασώζει της κατασκευής τε και σεμνολογίας εκείνης ενθυμήματα καί ποιητικώτερα μάλλον εστίν łt άληθινώτερα. 2 Otov δταν φη ' ήγούμην δέ, εΐ μ&> προοίμην τα χρήματα, κινδυνεύσειν ' το γαρ αποίητόν τε καί αφελές τοιούτον * « ήγούμην δε [μη] παραδους τα χρήματα κινδύνευσαν. » "Ετι εκείνο ' καί προς τούτοις, ώ ανδρες δικασταί, νομίζων, εΐ μεν αυτού μένειν έπιχειροίην, έκδοθήσεσθαί με ύπο της πόλεως Σατύρφ, εΐ бе &Хλοσέ ποι τραποίμην, ούδεν αύτφ μελήσειν τών έμών λόγων, εΐ δε είσπλευσοίμην είς τον Πόντον, άποθανεΐσθαί με μετά του πατρός * 3 ή τε γαρ περίοδος έκμηκύνεται καί πέρα του δικανικού τρόπου καί ή σόνθεσις έχει τι του ποιητικού, τό τε σχήμα τής λέξεως εκ τών επιδεικτικών εΐληπται παρισώσεων καί παρομοιώσεων ' τό γε ουν έπιχειροίην καί τραποίμην καί είσπλευσοίμην εν ένί χωρίω

5 post άφηκεν hab. με Isoer. || 6 άνάβητε FZ : κάλει Isoer. 11 μάρτυρες FZ : μάρτυρας Isoer. || 7 διαφέρει Aid. : αφαιρεί FZ || 8 κατά Wolf : καί FZ || 11 άκαρή Aid. : άκαρεϊ F άκαιρη Ζ || 14 φή edd. : φησίν FZ || post μέν hab. μή Ζ || προοίμην e 19, 6 : προείμην FZ || 16 μή del. Fuhr || 18 νομίζων e 19, 9 : ένόμιζον FZ || 19 με Ζ Isoer. : μεν F || 22 post καί lac. ind. Rad. H 24 τε om. Τ || 25 γε FVTB : τε A || 26 τραποίμην e 19, 9 : τρεψοίμην FZ.

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ISOGRATE

III, 20,3

place, les trois membres de phrase de longueur égale, sont des signes infaillibles de la mise en œuvre ¡socratique1. 4 Le passage qui suit : ... lui inspirèrent le projet de me soustraire mon argent ; à moi, il prétendait manquer temporairement de liquidités et être dans Γ impossibilité... contient également tout un jeu d'assonances et de ressemblances2. 5 De même quand il ajoute un peujplus loin : ... donnait maintenant à mon père les plus grandes marques de confiance, lui conférait un pouvoir beaucoup plus étendu qu'avant, et choisissait ma propre sœur pour femme de son fils..., là aussi, donnait..., conférait..., choisissait... forment assonance8, de même que un pouvoir... et ma sœur... Il y aurait bien d'autres exemples à donner pour pleinement mettre en lumière les traits caractéristiques de cet orateur, mais force m'est, hélas, de tenir compte du temps4. 1, 2. Notes complémentaires, p. 196. 3. En fait donc, toute terminaison semblable, dans la conjugaison ou la déclinaison, forme assonance. 4. Référence habituelle chez Denys au « temps • qui lui est imparti.

III, ?0, 3

ΙΣΟΚΡΑΤΗΣ

147

Kcípcva και των κώλων τριών όντων το [ucv] μήκος ίσον υπάρχον τ€κμήρια τής Ισοκράτους κατασκιυής COTI. 4 Και τα τούτοις ¿πιψ€ρόμ€να * διενοεϊτό με άποστερείν τα χρήματα καΐ προς μέν έμέ προσεποιεϊτο άπορεϊν και ουκ αν εχειν παρόμοια тс καί παραπλήσια αλλήλοις εστίν. 5 Και προς τούτοις, & μ€τ' ολίγον 4πιτίθησιν · ώστε πίστεις τε μέγιστος αύτφ δεδωκώς εϊη καΐ τήν αρχήν İri μείζω τιεποιηκώς ής είχε πρότερον καί τήν άδελφήν τήν αμήν ywcu^a τω έαυτον υίεϊ είληφώς " καί γαρ ¿νταΟθα πάλιν το δεδωκώς και πεποιηκώς καί είληφώς παρόμοιον καί ( τ ο ) τήν αρχήν καί τήν άδελφήν. *Έχοι бе αν τις καί άλλα προς τούτοις λ«γιιν ¿ξ Δν 6 χαρακτήρ του ¿ήτορος Ισται καταφανής, ανάγκη 84 ίσως στοχά£€σθαι του χρόνου. 1 μέν del. Hudson j| 3 με Isoer. : καί FZ || 4 προσεποιεϊτο : ποιεΐτο Τ || 7 ώστε Isoer. : ώς FZ || 7 τας e 19, 11 || 11 το add. Us. || καί άλλα om. F.

15

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IV ISËE D'ATHÈNES .

1 . 1 Isée, qui fut le maître de Démosthène 1 (et c'est là son plus beau titre de gloire), était suivant certaines informations Athénien de naissance, mais d'autres traditions le disaient Chalcidien2. Sa maturité se situe après la guerre du Péloponnèse, comme on peut l'inférer de ses discours ; il continua à produire jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Philippe. 2 De la naissance et de la mort de cet orateur, je ne saurais indiquer la date exacte, ni rien dire de sa vie privée, rien non plus de ses choix politiques (j'ignore s'il préférait un régime autocratique ou la démocratie) ni donner aucun détail sur de pareils sujets car je n'ai trouvé aucune information là-dessus. Même Hermippos 8 , qui a dressé la liste des disciples d'Isocrate et qui est en général consciencieux, n'a rien dit de cet orateur excepté deux choses : qu'il a suivi les leçons d'Isocrate, et qu'il fut le maître de Démosthène. [Il fréquenta les philosophes les plus distingués.] . 2. 1 Reste donc à parler de ses . , . choix littéraires et de son talent, et à définir le caractère de cet a ѴІѲ

1. Note complémentaire p. 196. 2. Isée est présenté aussi comme « originaire selon les une d'Athènes, selon les autres de Chalcis > par la Vie anonyme d'Isée. Dans les Vies des dix orateurs (Ps. Plutarque, 839 e-f ), il est précisé qu'Isée, Chalcidien de naissance, vint à Athènes où il suivit les cours < d'Isocrate ? > . 3. Note complémentaire p. 196.

IV ΙΣΑΙΟΣ ΑΘΗΝΑΙΟΣ

1. 1 Ισαίος бс о Δημοσθένους καθηγησάμενος και δια τούτο μάλιστα γενόμενος περιφανής, ως μεν τίνες ίστοροΰσιν, 'Αθηναίος ήν το γένος, ως б* 8τεροι γράφουσι, Χαλκιδεύς. "Ηκμασε δε μετά τον Πελοποννησιακών πόλεμον, ώς έκ λόγων αυτού τεκμαίρομαι, καΐ μέχρι της Φιλίππου δυναστείας παρεξέτεινε. 2 Γενέσεως δε και τελευτής του ρήτορος άκριζή χρόνον είπειν ουκ εχω ουδέ δη περί του βίου τ ανδρός, οΐός τις ήν, ουδέ περί της προαιρέσεως των πολιτευμάτων, ουδέ αρχήν ει προείλετό τίνα ή πολιτείαν, оиб' δλως περί τών τοιούτων ουδενός δια το μηδεμίφ τοιαύτη περιτυγχάνειν ιστορία. Ουδέ γαρ ό τους Ισοκράτους μαθητάς άναγράψας ΊΕρμιππος, άκριξής έν τοις άλλοις γενόμενος, υπέρ τούδε του ρήτορος ουδέν εΐρηκεν εξω δυεΐν τούτων, δτι διήκουσε μέν Ισοκράτους, καθηγήσατο бс Δημοσθένους. [Συνεγένετο δέ τοις άριστο t ς τών φιλοσόφων.] 2. 1 Λείπεται δέ περί της προαιρέσεως καΐ δυνάμεως αυτού και τίνι κέχρηται χαρακτήρι λέγειν. Γένους μέν

4 δ* Ζ : δέ F || 9 τάνδρός AVB : του ανδρός F τούνδρός Τ || 10 ουδέ alt. FZ : ουδέν Rad. || 12 δια το om. F || μηδεμι$ Krug. : μηδέ FZ H 14 ακριβής : ακριβώς Τ. || 1 7συνεγένετο — φιλοσόφων del. Sad. || 18 δέ FATV : δή Β Rad. || post καΐ add. της F || 19 μέν om. F.

149

ISÉE

IV, 2, 1

orateur. Isée n'a pratiqué qu'un genre d'éloquence, l'éloquence judiciaire, et c'est dans cette direction surtout qu'il a fait porter son effort. 2 Comme caractère de style, c'est celui de Lysias qu'il a le plus souvent cherché à imiter. A moins d'être un spécialiste averti de ces orateurs et d'avoir de l'un et de l'autre une expérience particulièrement poussée, on a du mal, dans beaucoup de cas, à distinguer leurs discours et à les attribuer à l'un ou à l'autre1. De plus, on est induit en erreur par les titres qui manquent de précision, comme je l'ai montré dans un autre écrit2. 3 La ressemblance dans le caractère de style n'est pourtant pas parfaite coïncidence ; il y a des différences qui ne sont ni négligeables ni exceptionnelles, tant dans l'expression que pour le fond. Le moment est venu d'en parler, comme nous en avions formé le projet. 4 Puisque c'est davantage en matière de style qu'Isée ressemble à Lysias, je vais commencer par là pour indiquer les ressemblances et les différences8 que l'on peut trouver entre eux. r *ι 3. 1 Pour la pureté, la précision, la clarté, pour l'emploi des mots propres, la vie, la concision, également pour le don de vraisemblance et la convenance au sujet, pour la densité de l'expression et le ton parfaitement adapté au barreau, le style d'Isée n'est pas inférieur à celui de Lysias4 ; et sur ces points, bien fin qui les distinguerait. 2 Quant aux différences, voici semble-t-il en quoi elles résident. Le style de Lysias a plus de simplicité et peint mieux les mœurs ; l'agencement des mots en est plus naturel, les figures y sont plus directes ; il mise beaucoup plus sur l'agrément et les grâces. 3 Le style d'Isée, je pense, montre plus d'art et d'exactitude que celui de Lysias ; dans l'agencement des mots, il a un 1. Denys fait donc d'Isée un imitateur de Lysias en matière de style. C'est la difficulté qu'il y a à distinguer les deux auteurs (Denys en a eu conscience lors de la rédaction de son Traité critique sur Lysias) qui Га amené à étudier de près le style d'Isée. 2, 3, 4. Notes complémentaires p. 197.

IV, 2,1

ΙΣΑΙΟΣ

149

δή λόγων 4νός ασκητής гусѵсто του δικανικού και ircpi τούτο μάλιστα έσπούδασ€. 2 Χαρακτήρα бе τον Λυσίου κατά το πλβίστον ¿ζήλωσ€ καΐ cl μη τις €μττ€ΐρος πάνυ των ανδρών €ΐη και τριζάς αξιόλογους άμφοΐν €χων, ουκ αν διαγνοίη ραδίως πολλούς των λόγων, όποτέρου των Ρητόρων eurív, άλλα παρακρούσ€ται ταΐς έπιγραφαΐς (ούχ^ ούτως άκριζως ¿χούσαις, ως διά μιας δηλουταί μοι γραφής. 3 Ού μην απαράλ­ λακτος γ€ έστιν ή του χαρακτήρος όμοιότης, άλλα Ιχουσα διαφοράς τινας ού μικράς оибс ολίγας και κατά την 4ρμην€ΐαν και κατά τά πράγματα πβρι ών καιρός άν €ΐη λέγ€ΐν, ως ήμ€ΐς ύττ€ΐλήφαμ€ν. 4 Έπ€ΐ бе κατά την λέξιν μάλλον соікс τω Λυσία, την αρχήν άπό ταύτης ποιησάμ€νος τάς ομοιότητας тс και τάς διαφοράς ας €χ€ΐ προς €Κ€ΐνην ¿ρω. 3. 1 Καθαρά μέν καΐ άκριζής και σαφής κυρία тс καΐ εναργής και σύντομος, προς бе τούτοις πιθανή тс και πρέπουσα τοις ύποκ€ΐμένοις, στρογγυλή бе και δικανική ούχ ήττον έστιν ή Ισαίου λέξις τής Λυσίου, και κατά μέν ταύτα ούκ άν τις αυτήν διαγνοίη. 2 Διαφέρων бе Ικείνης бо^еіеѵ άν cv τοΐσδ€. °Η ucv γάρ αφελής тс και ηθική μάλλον έστι, σύγκειται тс φυσικώτερον και ¿σχημάτισται άπλούστ€ρον, ηδονή те και χάριτι πολλή κέχρηται. 3 Ή бе Ισαίου τεχνικωτέρα бо^еісѵ άν ctvai και άκριζΰστέρα της Λυσίου την тс σύνθεσιν π€ρΐ€ργοτερα τις και σχηματισμοΐς δι»λημμένη

7 ούχ add. Hudson || 12 ύπειλήφαμεν Ζ : ύπειλείφαμεν F II 13 έπεΓ Ζ : επειδή F. || 18 poet δικανική del. φανερουσα τους δικανικούς αγώνας Rs. || 24 κέχρηται FZ : (πλείονι) κέχρισται Re. κεχορήγηται Rad. || 26 περιεργοτέρα Ζ : -γωτέρα F.

5

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150

ISÉE

IV, 3, 3

peu plus d'affectation et s'émaille de figures variées ; autant il le cède pour la grâce au style de Lysias, autant il le surpasse par la virtuosité 1 de la mise en œuvre ; il constitue très certainement une des sources du talent de Démosthène. 4 Pour le style, voilà donc comment on peut les distinguer. Pour la matière, les différences qu'on découvrira entre eux sont à peu près les suivantes. 5 Chez Lysias, on constatera peu d'artifice, que ce soit dans la division de la matière, dans l'ordonnance des idées, dans leur mise au point 2 ; l'homme est sans détours. 6 Chez Isée, on trouvera tout cela, mais avec plus de métier ; il utilise les insinuations, les exposés préliminaires, les divisions 3 avec plus de métier ; il place chaque élément à l'endroit qui lui revient ; il pousse assez loin le travail de l'argumentation ; il introduit de la diversité dans ses discours en variant les figures qui sont tantôt dramatiques, tantôt pathétiques ; 7 il malmène l'adversaire, prend d'assaut les juges et tente par tous les moyens de prêter main forte à l'affaire qu'il défend4. 4. 1 Pour mieux mettre en lumière la différence entre les deux orateurs, j'userai d'une image empruntée à la vue. Il existe des tableaux anciens6, peints avec des couleurs franches, sans aucune variété de nuances, mais tracés avec un dessin précis, et par là même pleins de charme. 2 Les tableaux plus modernes sont moins bien dessinés mais ont plus de fini ; des effets d'ombre et de lumière y mettent une grande variété ; c'est la quantité des nuances qui leur donne de la valeur. Aux tableaux anciens on peut comparer Lysias, pour 1. Le contraste s'établit entre la simplicité pleine de charme de Lysias et le métier beaucoup plus consommé d' Isée, sa virtuosité (δεινότης) qui sera l'un des éléments fondamentaux de la véhémence (δεινότης également) de Pémosthène. Pour P. Costil (op. cit., p. 375;, la δεινότης ďlsée est, par la recherche du mouve­ ment plus direct de l'éloquence parlée, caractéristique de l'éloquence d'action. 2, 3, 4, 5. Notes complémentaires p. 197.

IV, 3, 3

ΙΣΑΙΟΣ

150

ποικίλοις, όσον тс απολείπεται της χάριτος ¿κείνης, τοσούτον υπερέχει τη δεινότητι της κατασκευής καΐ πηγή τις όντως εστί της Δημοσθένους δυνάμεως. 4 Την μεν οδν λέξιν ούτως αν τις διαγνοίη, cv δε τοις πράγμασι τοιαύτας τινάς ευρησει διαφοράς. 5 Παρά Λυσία μεν où πολλήν την έπιτέχνησιν OUT' iv {τοις) μερισμοΐς των πραγμάτων οϋτ* εν τή τάξει των ενθυμη­ μάτων οΰτ' εν ταις έξεργασιαις αυτών οψεται * απλούς γαρ ό άνήρ. 6 Παρά Ίσαιω δέ και τεχνικώτερον ήδη γινόμενα ταύτα ευρησει * και γάρ έφόδοις χρήται και προκατασκευαίς και μερισμοΐς τεχνικωτέροις και τίθησιν εν τω ίδίω χωρίω εκαστον και μέχρι πολλού προάγει τάς των επιχειρημάτων εξεργασίας, σχημάτων тс μεταζολαις εναγώνιων και παθητικών ποικίλλει τους λόγους * 7 και προς μεν τον άντίδικον διαπονηρεύεται, τους δε δικαστάς καταστρατηγεί, τοις δε πράγμασιν, υπέρ ών ó λόγος, εκ παντός πειράται βοηθεΐν. 4. 1 "Ινα δε μάλλον ή διαφορά τών ανδρών γένηται καταφανής, είκόνι χρήσομαι τών ορατών τ iv ι. ΕΙσι δή τίνες άρχαΐαι γραφαί, χρωμασι μεν ειργασμέναι απλώς και ουδεμίαν εν τοις μίγμασιν εχουσαι ποικιλίαν, άκριζείς δε ταΐς γραμμαΐς και πολύ τό χαρίεν εν ταύταις εχουσαι. 2 Αι δέ μετ' έκείνας εΰγραμμοι μεν ήττον, έξειργασμέναι δέ μάλλον, σκιά τε και φωτί ποικιλλόμεναι και εν τφ πλήθει τών μιγμάτων την Ισχυν εχουσαι. Τούτων μέν δή ταις άρχαιοτέραις εοικεν ó Λυσίας κατά τήν απλότητα

3 εστί om. F || 6 τοις add.Rad. || 9 post δέ add. άκριβέστερον Sad. И 12 έν τφ ίδίω χωρίω Auj. : έν οίς δίδωσι χωρίον codd. έν οίς δίδωσι χρήσιν Rad. έν οΐς δει χωρίοις Re. ¿v οΐς όνίνησι χωρίοις Thal. || 13 επιχειρημάτων Krug. : εγχειρημάτων codd. || 19 είσΐ Re. : εΐ codd. || 20 χρωμασι μεν Ζ : χρώμασιν F || 23 εΰγραμμοι : έγγραμμοι V || έξειργασμέναι Ζ : -μένα F || 24 τφ om. F.

ISÉE

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IV, 4,2

la franchise et la grâce ; les tableaux plus soignés, plus artistement composés, évoquent Isée. 3 Cet orateur avait de son temps une réputation d'ensorceleur et de charlatan, car il était fort habile à polir et repolir des plaidoyers pour de méchantes causes et on le critiquait là-dessus. 4 C'est à cela, je pense, que fait allusion, dans l'accusation qu'il a lancée contre Démosthène, Pythéas1, un orateur ancien. Il déclare d'abord que, chez Démosthène, se trouvent réunies toute la malhonnêteté et toute la perversité humaines et, pour l'attaquer davantage, il ajoute tout un développement montrant que Démosthène est gorgé de l'œuvre d'Isée et de tous les artifices de son éloquence. A coup sûr, la critique, pour l'un comme pour l'autre, frappe en plein dans le but. 5 Je trouve moi aussi que les discours d'Isée et de Démosthène, même quand les sujets portent sur un fait réel ou sur un contrat légitime, ont un air suspect2, à cause de la quantité des artifices utilisés ; les discours d'Isocrate et, par dessus tout, ceux de Lysias paraissent justes et vrais, même si le sujet traité ne l'est pas, parce qu'ils ne montrent aucune malice dans la mise en œuvre ; ils donnent une impression de liberté et de simplicité8 tout à la fois. δ. 1 Voilà donc, me semble-t-il, les différences qui permettent de reconnaître sans trop de difficultés les discours de Lysias et ceux d'Isée. Libre à qui voudra de vérifier le bien-fondé de mes assertions ; il suffit; d'analyser les exemples4. 2 Je partirai d'abord des observations que je viens de faire sur le style. Nous possédons un discours > un métèque, banquier à Athènes ; l'héritier de l'homme qui l'avait affranchi le revendiquait comme esclave, mais un citoyen de la ville le lui enlève et présente sa défense. ïrPw™umatbès

ďIsée

еП

faVeUr

ďEumathes

1. Note complémentaire p. 197. 2. Ce qui est en cause ici, c'est non pas la moralité des orateurs, mais leur don de persuasion. 3. 4. Notes complémentaires p. 198.

IV, 4,2

ΙΣΑΙΟΣ

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και την χάριν, ταις δέ έκπεπονημέναις тс και τεχνικωτέραις ό 'Ισαίος. 3 *Ην бе περί αύτου δόξα παρά τοις τότε γοητείας και άπατης, ώς δεινός άνήρ τεχνιτεΟσαι λόγους Ιπι τα πονη­ ρότερα, καΐ εις τούτο διεζάλλετο. 4 Δήλοι бе τούτο των αρχαίων τις Ρητόρων iv τη Δημοσθένους κατηγορία Πυθέας, ώς έμοί δοκεΐ. Π ονη píαν γαρ τω Δημοσθένει καΐ κακίαν την εξ ανθρώπων πασαν ένοικεΐν ψησί και тобс то μέρος δλον είς διαζολήν έπιτίθησιν δτι τον Ίσαιον δλον και τάς των λόγων εκείνου τέχνας σ€σίτισται. Και μα Δία ουκ ¿irò σκοπού την διαζολήν ταυτην εΪχεν 4κάτ€ρος. Έμοί γουν ol μέν Ισαίου тс каі Δημοσθένους λόγοι, καν περί αληθείας και δικαίας συντάξεως ai υποθέσεις, ύποπτοι

5

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δοκοΟσιν είναι της πολλής έπιτίχνήσεως сѵска, οι 64 Ισοκράτους και Λυσίου παντός μάλιστα δίκαιοι тс και αληθείς, καν μη τοιαύτα τα πράγματα έν αύτοις, δτι κακούργο ν ουδέν έπιψαίνουσιν έπί της κατασκευής, αλλ* είσίν ελεύθεροι τίνες και αφελείς. 5. 1 Ταυτί μοι τα διαλλάττοντα εδοξεν είναι εξ ών αν τις ου χαλεπώς διαγνώναι τους Λυσίου τε και Ισαίου λόγους δυνηθείη. Ει δε ορθώς υπείληφα, έξέσται τω βουλομένω σκοπεΐν (έπ' αυτών τών παραδειγμάτων ποιού­ μενα») την έξέτασιν. 2 "Αρξομαι бе άπο τών περί την λέξιν θεωρημάτων. Έστι δη τις Ισαίου λόγος υπέρ Εόμάθους, μετοίκου τινός τών τραπεζιτευόντων Άθήνησιν, бѵ εις δουλείαν άγόμενον υπό τοΰ κληρονομήσαντος τον άπηλευθερωκότα τών αστών τις αφαιρείται και την άπολογίαν ποιείται περί αύτου. 8 φησί Ζ : φήσαι F φήσας Sylb. Rad. || 9 Ολον codd. : οίον Rad. || 12 κάν Rs. || 16 τα F*0 : om. FftC Α om. in lac. VTB Il 22-23 έπ' αυτών — ποιουμένω add. Krug. || 25 δή Ζ : δέ F || 27 άγόμενον Ζ : καταλεγόμενον F || 28 αφαιρείται τις transp. F.

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25

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ISÉE

IV, 5,2

Voici le préambule de ce discours 1 : 1 Juges, dans le passé déjà, j'ai rendu service à Eumathès que voici, et ce fut justice. Aujourd'hui encore, pour autant qu'il dépend de moi, je tenterai de le sauver avec voire aide. Écoutez les quelques mois que je vais dire afin que nul d'entre vous n'aille supposer que c'est la précipitation ou tout autre mobile injuste qui m'a fait prendre les intérêts ďEumathès. 2 Alors que j'étais triérarque, sous l'archonlal de Céphisodolos2, le bruit parvint jusqu'à ma famille que j'avais trouvé la mort dans la bataille navale. Comme j'avais un compte en banque chez cel Eumathès, il fit venir ma famille el mes amis, leur montra l'argent que j'avais chez lui el le restitua en entier en toute honnêteté el en toute justice. 3 Aussi, revenu sain et sauf, utilisai-je d'autant plus volontiers ses services. Quand il s'établit à son compte, je fournis à sa banque de nouveaux fonds. Finalement, quand Dionysios s'est saisi de lui, j'ai réclamé la liberté en sa faveur, sachant fort bien qu'Epigénès l'avait affranchi devant le tribunal. Et sur ce point, je tiendrai ferme. 1 Chez Lysias également, il y h o m m e qUj p r e nd la défense α un étranger, accuse dans une affaire d'héritage. Callimaque 8 intitule ce discours : Pour Phérénicos, au sujet de la succession d'Androcleidès*. Ce procès fut plaidé bien des années avant celui d'Isée. Le premier à exposer la cause est l'homme qui défend l'étranger, de même que, dans le discours précédent, c'était celui qui réclamait la liberté pour le métèque. Le Pour

6.

a un

1. Isée, frg. XVI, Thalheim = frg. VIII, 1, Roussel. Eumathès, affranchi par son maître Épigenès est banquier à Athènes. Un des héritiers d'Épigenès, Dionysios, nie son affranchissement et veut le reprendre comme esclave mais Xénoclès, un citoyen, s'y oppose et le revendique comme un homme libre. Harpocration donne le titre de ce discours (s.v. εξαιρέσεως δίκη) mentionné également par la Souda (s.v. έμποδών). 2, 3, 4. Notes complémentaires p. 198.

V, 5,2

ΙΣΑΙΟΣ

152

To ιτροοίμιον бе Ιστι του λόγου тоіоѵбс *

1 "Ανδρες δικασταί, έγώ καΐ πρότερον Εύμάθει τούτω έγενόμην χρήσιμος δικαίως καϊ νυν, εϊ τ Ι έστι κατ9 έμέ, πειράσομαι συσσφζειν αυτόν μεθ9 υμών. Μικρά δέ μου ακούσατε, Ινα μηθείς ύπολάξη υμών ώς έγώ προπετείφ ή άλλη τινι αδικία προς τα Εύμάθους πράγματα προσήλθον. 2 Τριηραρχοϋντος γαρ μου επί Κηψισοδότου άρχοντος και λόγου άπαγγελθέντος προς τους οίκείους ώς άρα τετελευτηκώς εϊην έν τη ναυμαχία, οϋσης μοι παρακαταθήκης παρ9 Εύμάθει τούτω, μεταπεμψάμενος τους οίκείους και φίλους τους έμους Εύμάθης ένεφάνισε τα χρήματα, ă ήν μοι παρ9 αύτω, καΐ άπέδωκε πάντα ορθώς καϊ δικαίως. 3 9Ανθ9 ών έγώ σωθείς έχρώμην τε αυτφ ίτι μάλλον και κατασκευαζόμενα) τήν τράπεζαν προσεισευπόρησα αργυρίου. Kal μετά ταύτα άγοντος αυτόν Διονυσίου έξειλόμην εις έλευθερίαν είδώς άψειμένον έν τω δικαστηρίω υπό 9Επιγένους. 9Αλλά περί μέν τούτων έπισχήσω. β. 1 "Εστι 8ή και παρά τω Λυσία TIS υπ4ρ ανδρός ξένου δίκην φευγοντος π€ρι κλήρου ποιούμενος την άπολογίαν. Τούτον επιγράφει τον λόγον Καλλίμαχος f Υπέρ Φερενίκου περί του 9Ανδροκλείδου κλήρου και εστί πολλοίς πρό­ τερου ήγωνισμενος ετεσι θατέρου. Έν ω την αίτίαν πρώτος έπιδείκνυσιν ό π€ρί του ξένου ποιούμ€νος τους λόγους ώσπερ ό τον μέτοικο ν εξαιρούμενος είς έλευθερίαν.

3 post χρήσιμος hab. καϊ F || κατ' έμέ Ζ : έν έμοί F || 5 μηθείς codd. : μηδείς edd. || 6 πράγματα : πράγμα (sic) Τ II 7 Κηφισοδότου edd. θ 7, 4 : Κηφισοδώρου codd. || 8 οίκείους Ζ : Ιδίους F || 11 καϊ Ζ : τε καϊ F || 13 τε om. F \\ 15 προσεισευπόρησα AVB : -ευπόρισα F -επόρησα Τ || 18 έπισχήσω Sylb. : ύποσχήσω codd. || 21-22 περί Φερενίκου υπέρ transp. codd. || 22 'Ανδρο­ κλείδου : ανδρός κλείδου Τ || 23 πρώτος FZ : πρώτως Re.

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ISÉE

IV, 6, 1

Voici le préambule de ce discours1 : 1 II me semble indispensable, juges, de vous parler lout d'abord de Vamiliè qui m'unit à Phérénicos, afin que nul d'entre vous ne s'étonne de me voir, moi qui n'ai jamais parlé pour aucun d'entre vous dans le passé, prendre la parole aujourd'hui pour le défendre, 2 C'est que, juges, j'ai eu pour hôte Céphisodotos, le père de cet homme. Au temps de notre exil à Thèbes, c'est chez lui que nous logions, moi et tous les Athéniens qui le désiraient. Il nous rendit toutes sortes de services, privés et publics, jusqu'à notre retour chez nous. 3 Lorsqu'à leur tour ils tombèrent dans un malheur semblable et qu'ils arrivèrent à Athènes à titre d'exilés, considérant que je leur avais les plus grandes obligations, je les ai reçus avec tant d'amitié qu'un visiteur qui ne l'aurait pas su d'avance n'aurait pu discerner lequel de nous deux était le maître de maison. 4 Phérénicos sait fort bien, juges, qu'il y a des gens plus éloquents que moi et mieux au courant de ce genre d'affaires, mais il a la plus grande confiance dans mon amitié. Je trouverais donc honteux, quand il me demande et me supplie de l'aider à faire valoir ses droits, de ne pas faire tout mon possible pour l'empêcher d'être dépossédé des biens qui lui ont été donnés par Androcleidès. 7. 1 Quelle est la différence entre ces deux préambules? Chez Lysias, l'introduction est pleine d'agrément, et spécialement parce que ce qui est dit l'est avec naturel et simplicité : // me semble indispensable, juges, de vous parler tout d'abord de l'amitié qui m'unit à Phérénicos ; et ce qui suit paraît bien davantage encore sans apprêt; c'est juste comme n'importe qui s'exprimerait : afin que c

.

1. Lysias, Pour Phérénicos, frg. CXX Thalheim — trg. X X I V , Gernet-Bizos.

IV, 6, 1

ΙΣΑΙΟΣ

153

"Εστί бе το ιτροοίμιον του λόγου тобс * 1 Άναγκαϊόν μοι δοκεϊ είναι, ώ Άνδρες δικασταί, περί της φιλίας της έμής και της Φερενίκου πρώτον είπείν προς ύμας, Ινα μηδεις υμών θαυμάση δτι υπέρ ούδενος ύμων πώποτε είρηκώς πρότερον υπέρ τούτου νυνί λέγω. 2 ΈμοΙ γάρ, ώ ανδρες δικασταί, ξένος ήν Κηψισάδοτος δ τούτον πατήρ, και δτε έφεύγομεν, èv θήξαις παρ* έκείνφ κατηγόμην καί έγώ καί ăλL·ς 'Αθηναίων ό βουλόμενος, καί πολλά καί αγαθά καί lòia και δημοσία παθόντες υπ3 αύτοϋ είς τήν ήμετέραν αυτών κατήλθομεν. 3 *Επει δ9 ούν ούτοι ταϊς αύταΐς τύχαις έχρήσαντο και φυγάδες Άθήναζε άφίκοντο, ηγούμενος τήν μεγίστην αύτοϊς δφε^ιν χάριν ούτως οίκείως αυτούς ύπεδεξάμην ώστε μηδένα yvdrnu των είσιόντων, εΐ μή τις πρότερον ηπιότατο, όπότερος ημών έκέκτητο τήν οΐκίαν. 4 ΟΙδε μέν ούν καί Φερένικος, ώ ανδρες δικασταί, δτι πολλοί λέγειν εΐαίν έμοϋ δεινότεροι και μάλλον τοιού­ τοι πραγμάτων ίμπειροι, αλλ* δμως ηγείται τήν έμήν οίκειότητα πιστοτάτην είναι. ΑΙσχρον ούν μοι δοκεϊ είναι κελεύοντος τούτου και δεομένου τα δίκαια αύτώ βοηθήσαι περιιδειν αυτόν, καθ9 δσον οίος τ* ειμί έγώ, τών ύπ * Ανδροκλείδου δεδομένων στερηθήναι. 7. 1 Τί δή ταύτα τα προοίμια αλλήλων біафсрсі ; Пара Λυσία μ€ν ήδ€ΐά ¿στιν ή €ΐσζολή και бі' ουδέν άλλο μάλλον ή οτι φυσικώς ιτως €ΐρηται και άφ€λώς ' * Αναγκαϊόν μοι δοκεϊ είναι, ώ ανδρες δικασταί, περί της φιλίας της έμής καί της Φερενίκου πρώτον είπεϊν προς ύμας ' και το €ττιλ€γόμ€νον τούτω CTI μάλλον акатааксиоѵ фаіѵстаі cfvai και ως αν Ιδιώτης τις ciıreîv δύναιτο

4 θαυμάση Saupp. e 7, 1 : θαυμάζη FZ || 6 γάρ : μέν Τ || 16 οίδε 2 : оібеѵ F || 19 μοι οδν transp. F || 24 ηδεία Rs. : Ιδία FZ.

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ISÉE

IV, 7, 1

nul d'entre vous ne s'étonne de me voir, moi qui n'ai jamais parlé pour aucun d'entre vous dans le passé, prendre la parole aujourd'hui pour le défendre, 2 Chez Isée, il y a de la mise en œuvre dans ce qui paraît simple ; on ne peut oublier qu'on est en présence d'un morceau d'éloquence1. Dans le passé déjà, j'ai rendu service à Eumathès que voici, et ce fut justice. Aujourd'hui encore, pour autant qu'il dépend de moi, je tenterai de le sauver : on constate ici plus d'élévation et moins de simplicité que chez Lysias. Et cela s'accentue dans la phrase suivante : Ecoutez les quelques mots que je vais vous dire, afin que nul d'entre vous n'aille supposer que c'est la précipitation ou tout autre mobile injuste qui m'a fait prendre les intérêts d'Eumathès; car la précipitation, et tout autre mobile injuste, et prendre les intérêts d'Eumathès, font penser à des

expressions fabriquées plutôt que spontanées. 3 De même, chez Lysias, le motif invoqué est exposé sans fioriture : C'est que, Juges, j'ai eu pour hôte Céphisodolos, le père de cet homme. Au temps de notre exil à Thèbes, c'est chez lui que nous logions, moi et tous les Athéniens qui le désiraient. Avec agrément mais aussi pour faire court, il ajoute : II nous rendit toutes sortes de services, privés et publics, jusqu'à notre retour chez nous. 4 Chez Isée, le tour est plus affecté et laisse pressentir la mise en œuvre démosthénienne : Alors que j'étais iriérarque sous l'archontai de Céphisodolos, le bruit parvint jusqu'à ma famille que j'avais trouvé la mort dans la bataille navale. Comme j'avais un compte en banque

1. Condamnation implicite de la rhétorique, quand elle est trop apparente. Denys oppose ici la simplicité à l'élévation, mais il est uniquement question de l'élévation artificielle de la forme, résultat du travail, et dont le grand défaut est qu'elle manque d'à-propos.

IV, 7, 1

ΙΣΑΙΟΣ

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το είρημένον · lva μηδείς υμών θαυμάση δτι υπέρ ονδενος πώποτε είρηκώς πρότερον υπέρ τούτον νυν λέγω. 2 Παρά бе Ίσαίω κατεσκευασται το δοκούν εΐναι αφελές και ού λέληθεν δτι ϊστι ρητορικόν. Έγώ καΐ πρότερον Εν μάθει τούτω έγενόμην χρήσιμος δικαίως καΐ νυν, εϊ τι έστι κατ9 έμέ, πειράσομαι σνσσφζειν αυτόν ' υψηλότερα { γ α ρ ) Ιστι καΐ ήττον αφελέστερα εκείνων, και Ιτι μάλλον τα έπιφερόμενα · Μικρά δέ μου ακούσατε, ϊνα μηθεις ύπολάξη υμών ώς εγώ προπετεία ή άλλη τινί αδικία προς τά Ευμάθους π ρ ά μ α τ α προσήλθον ' ή τ€ γαρ προπέτεια και ή αδικία καΐ το προς τά Εύμάθους πράγματα προσελθεϊν πεποιημενοις μάλλον εοικεν ή αύτοφυέσι. 3 Kal αύθις γε παρά μεν τω Λυσία ή πρόφασις λέγεται άνεπιτηδεύτως * Έμοί γάρ, ώ άνδρες δικασταί, ξένος ήν Κηφισόδοτος ο τούτου πατήρ, και δτε έφεύγομεν, εν θήξαις παρ9 εκείνω κατηγόμην και εγώ και αλλος 9 Αθηναίων δ βουλόμενος. Ήδέως τε και αφοριστικώς τα μετά ταύτα επιτίθεται ' και πολλά και αγαθά και Ιδία και δημοσία παθόντες υπ αύτοϋ εις την ήμετέραν αυτών κατήλθομεν. 4 Παρά δε τω Ίσαίω πεφρασται περιεργότερον και ou μακράν απέχει τής Δημοσθένους κατασκευής ' Τριηραρχοϋντος γάρ επί Κηφισοδότου άρχοντος καί λόγου άπαγγελθέντος προς τους οικείους ώς άρα τετεL·υτηκώς εϊην èv τη ναυμαχία, ούσης μοι παρακαταθήκης παρ

1 το del. Rad. И 2 υμών add. edd. e 6, I || 4 κατεσκεύασται FAV : κατασκεύασθαι Τ κατεσκεύασθαι Β || 7 πειράσομαι : πειρά­ ζομαι V || 8 γαρ add. Sylb. || εκείνων αφελέστερα transp. F || 11 αδικία : άκία Τ || 13 πεποιημένοις Sylb. : -μέναις FZ || 20 μετά : μέν Τ || 21 ήμετέραν : ύμετέραν V || 25 μου add. edd. e 5, 2 || Κηφισοδότου ZFP C : Κηφισοδώρου F»c ц 27 εϊην Ζ : εϊη F.

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ISÉE

IV, 7, 4

chez cet Eumathès... En effet des expressions comme le bruit parvint..., ou que У avais trouvé la mort..., ou comme j'avais un compte en banque... ne sont pas à mon sens des modèles de simplicité. Voici comment il faudrait dire pour parler sans apprêt1 : « Pendant ma triérarchie, on annonça chez moi que j'avais trouvé la mort... Gomme Eumathès avait un compte à moi... » 8. 1 Dans le reste de ces deux préambules, on trouverait de même plus de simplicité dans l'expression chez Tun, plus de rhétorique chez l'autre. 2 Dans un autre procès, Isée, H° °fb¿e composant une défense2 pour un agno оя tuteur accusé par son propre neveu, débute ainsi : 1 J'aurais souhaité, juges, qu'Hagnothéos n'eût pas pour Г argent celle passion honteuse qui le mène à intriguer contre le bien d'autrui et à intenter un procès de ce genre! Il est mon neveu; il dispose de la fortune de ses pères, qui n'est pas mince, et qui lui permet de subvenir largement aux charges de liturgie; cette fortune, c'est nousmême qui la lui avons remise. J'aurais donc souhaité qu'il s'occupât de la gérer sans convoiter mes propres biens, afin qu'il parût à tous un homme accompli s'il la conservait et, s'il l'augmentait, qu'il se montrât un citoyen plus utile. 2 Mais puisqu'il l'a dilapidée, vendue, dissipée dans la honte et le vice, contre ma volonté, puisque, confiant dans une bande de comparses3 et dans de belles formules oratoires, il s'en prend à ma fortune, je suis bien forcé, n'est-ce-pas? d'abord d'accepter ce malheur d'avoir un tel homme dans ma parenté, ensuite de me défendre à la fois contre ses accusations et contre des attaques tout à fait étrangères au sujet, et de le faire avec toute l'énergie possible, devant vous. 1. Dans cette réfection faite en vue du naturel, Denys supprime les génitifs absolus en cascade, et il les remplace d'abord par des subordonnées temporelles, puis par une principale au mode personnel. 2, 3. Noto complémentaires, p. 198.

IV, 7, 4

ΙΣΑΙΟΣ

155

Ευμάθει τούτω. То те γαρ λόγου άπαγγελθέντος και το ώς αρα τετελευτηκώς εϊην και το οϋσης έμοί παρακα­ ταθήκης ουκ αν φαιην 3γωγ€ αφ€λώς €ΐρήσθαι. Έκ€ΐνως γαρ λ€γ6μ€να μάλλον ό/ιτοίητα ' « "Orc γαρ ¿τριηράρχουν καΐ απηγγέλη τοις сѵѲабс ώς άρα τ€Τ€λ€υτηκώς €ΐην, Ιχων μου τταρακαταθήκην Εύμάθης ούτοσί. » 8. 1 ΚαΙ τα λοιπά бе των προοιμίων μέρη παρ' φ μέν афсХсотсроѵ αν τις cupoi λ€γ6μ«να, irap' ω δέ £ητορικώτ€ρον. 2 Έν έτέρω бе άγώνι πάλιν 6 μέν Ισαίος έπιτρόπω τινί συντάξας άπολογίαν ύπο του Ібіои абсХфібои κρίνομένω τοιαύτη κέχρηται αρχή ' 1 Ήξουλόμην μέν, ώ ανδρες δικασταί, μή λίαν οϋτως * Αγνόθεον προς χρήματ* ίχειν αίσχρώς ώστε τοις άλλοτρίοις έπιξουλεύειν και δίκας τοιαύτας λαγχάνειν, αλλ9 δντα γε ούν άδελφιδοϋν έμον και κύριον της πατρώας ουσίας ου μικρας άλλ* Ικανής ώστε καΐ λειτουργεϊν, ύφ* ημών αύτώ παραδοθείσης, ταύτης έπιμελεϊαθαι, τών δ* έμών μή έπιθυμεϊν, Ινα βελτίων τ* έδόκει πασιν είναι σώζων αυτήν καΐ πλείω ποιών χρησιμώτερον ύμϊν πολίτην παρεϊχεν εαυτόν. 2 *ΕπεΙ бе τήν μέν άνήρηκε καΐ πέπρακε και αίσχρώς και κακώς διολώλεκεν, ώς ουκ αν ήξουλόμην, πιστεύων δ9 έταιρίαις και λόγων παρασκευαις επί τήν έμήν έλήλυθεν, ανάγκη, ώς ίοικε, συμφοράν μεν είναι νομίζειν δτι τοιοϋτός έστιν οίκεϊος ών, άπολογείσθαι δε περί ών έγκέκληκε και ϋξω με του πράγματος διαξέξληκεν ώς αν оЪѵ δυνώμεθα προθυ­ μότατα προς ίμας. 1 το alt. om. F || 3 έκείνως Ζ : έκείνω F || 7 δέ Re. : τε FZ || 11 του Ιδίου άδελφιδου Buerm. : των Ιδίων αδελφών FZ || 12 ante άρχη add. τη V || 14 Άγνόθεον Cobet : άγνοηθέντα FZ || προς χρήματ* Bekk. : προς σχήματ* F προσχήματ' AVB προσχήματα Τ || 16 6ντα Dobr. : ού το FZ || οδν F : om. Ζ || 18 αύτφ Re. : αυτών FZ || 19 τ' έδόκει Re. : τε δοκη FZ || 26 με Ζ : μέν F. 16

ISÉE

156

IV, 8,3

3 Lysias, lui, dans le discours1

leContre lestiils



ft

rédi

·

un

h o m m e

accusé par les frères de sa propre femme de tutelle frauduleuse, use du préambule2 que voici : Ce n'est pas assez, juges, pour des tuteurs, que tous les tracas causés par la tutelle; il faut encore que, pour avoir maintenu la fortune de leurs amis, ils soient calomnieusemenl accusés par les orphelins : le cas n'est pas rare. C'est précisément ce qui m'arrive aujourd'hui. Eh oui, Juges, j'avais été désigné pour exercer la tutelle sur les biens d'Hippocrates ; j'ai administré sa fortune avec honnêteté et justice et j'ai remis à ses fils, à leur majorité, l'argent sur lequel je devais exercer la tutelle ; et me voilà aujourd'hui calomnieusement accusé par eux, contre toute justice. „

.

Comparauon

9.

1 Nul besoin de longs com. . .

°

.

mentaires, je pense, pour montrer qu'il y a dans ces paroles simplicité et agrément, et que la peinture des mœurs8 s'y montre sans artifice, au naturel. La phrase : Ce n'est pas assez, Juges, pour des tuteurs que tous les tracas causés par la tutelle, on la dirait sortie non pas de la bouche d'un orateur, mais de celle de n'importe quel individu inclus dans un procès injuste. Le passage d'Isée au contraire est un pur produit de rhétorique, du beau langage, bien solennel, personne ne le contestera; par exemple la phrase : J'aurais souhaité, Juges, qu'Hagnothéos n'eût pas pour l'argent celte passion honteuse qui le mène à intriguer contre le bien d'autrui. 2 Autre chose. Chez Lysias, on trouve beaucoup de charme et de simplicité dans l'expression : Eh oui, Juges, j'avais été désigné pour exercer la tutelle sur les biens d'Hippocrates ; j'ai administré sa fortune avec honnêteté et justice et j'ai remis à ses fils, à leur majorité, l'argent. 1, 2, 3. Notes complémentaires, p. 198.

IV, 8, 3

ΙΣΑΙΟΣ

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3 Ό бе Avalas âvSpt υπό των абсХфыѵ τη s 4αυτου γυναικός έγκαλουμένω κακής επιτροπής συγγράψας λόγον τοιούτω κέχρηται τω προοιμίω * Ούχ ίκανόν, ώ άνδρες δικασταί, τοις έπιτρόποις δσα πράγματα δια την έπιτροπείαν ëxovaiv, άλλα καΐ διασωζοντες τάς των φίλων ουσίας συκοφαντούνται ύπο των ορφανών πολλοί. "Οπερ κάμοι νυν συμξέξηκεν. 'Εγώ γάρ, ώ άνδρες δικασταί, καταλειφθείς επίτροπος των Ιπποκρά­ τους χρημάτων και διαχειρίσας ορθώς καί δικαίως τήν ούσίαν και παραδούς τοις νΐοϊς δοκιμασθεισι τα χρήματα ών επίτροπος κατελείφθην, συκοφαντούμαι νυν υπ' αυτών αδίκως. 9. 1 Ου πολλών οΐμαι бсіѵ λόγων δτι τούτο μ4ν άφ€λώς καί ήδίως €ΐρηται ήθος тс où π€πλασμένον αλλά φυσικον стгіфаіѵсі. То γαρ · Ούχ Ικανόν, ώ άνδρες δικασταί, τοις έπιτρόποις δσα πράγματα δια τήν έπιτροπείαν έχουσιν оибсіс αν ciiroi βήτορος ctvai, αλλά παντός ίδιώτου καταστάντος €ΐς αγώνα αδικον.

5

10

15

То б* Ισαίου π€ποιήσθαι ρητορικώς καί καλλιλογήσασθαι σ€μνότ€ρον &παντ€ς αν φησ€ΐαν, το ' 20 Ήξουλόμην μέν, ώ άνδρες δικασταί, μή λίαν οΰτως * Αγνόθεον προς χρήματα ¿χειν αίσχρώς ώστε τοις άλλοτρίοις ¿πιξουλευειν. 2 Kal CTI μάλλον irapà Λυσία μέν χαρύντως πάνυ καί αφ€λώς cipf)orOai το ' 'Εγώ γάρ, ώ άνδρες δικασταί, 25 καταλειφθείς επίτροπος τών 'Ιπποκράτους χρημάτων καί διαχειρίσας ορθώς και δικαίως τήν ούσίαν καί παρα­ δούς τοις νιοϊς δοκιμασθεισι τα χρήματα. 7 νυν om. F || 8 καταλειφθείς : -ληφθείς Α || 9 διαχειρίσας FAV : -ρήσας ТВ || 16 έπιτροπείαν Ζ : -τροπήν F || 19-20 καλλιλογήσασθαι Auj. : καλλιολογήσασθαι F καλλιλογίσασθαι Ζ κεκαλλιλογησθαι Sylb. || 20 post το hab. γαρ F || 22 Άγνόθεον Gobet : άγνοηθέντα FZ || προς χρήματα Векк. : προς σχήματα F προσχήματα Ζ.

ISÉE

157

IV, 9, 2

Chez Isée, l'énoncé est plus didactique. Jamais un simple particulier ne s'exprimerait ainsi : // est mon neveu ; il dispose de la fortune de ses pères qui n'est pas mince et qui lui permet de subvenir largement aux charges de liturgie; cette fortune, c'est nous-même qui la lui avons remise. J'aurais donc souhaité qu'il s'occupât de la gérer. 3 Je n'ajouterai qu'un seul exemDerniers pj e ¿yp¡qUe? qU¡ m e ttra parfaitepr am u es en lumière la différence ment entre les deux orateurs. 10. 1 Le sujet dans les deux cas met en scène un individu quelconque, d'humeur paisible, jeune, qui, contre ses propres choix et contre sa nature, se trouve dans l'obligation de prendre la parole devant le tribunal. „ Lysias, dans le Centre Arche9 Le Contre

· · ». •»

,

biadès1, s exprime ainsi : 1 Aussitôt qu'Archebiadès a intenté cette action contre moi, Juges, je suis allé le trouver, lui disant que j'étais jeune, sans expérience des affaires, et que je n'avais nulle envie d'aller en justice. J'ajoutai : « Je te demande de ne pas considérer mon âge comme un expédient facile, mais de convoquer mes amis et les tiens et de leur exposer l'origine de cette dette. S'ils sont d'avis que tu dis vrai, tu n'auras pas besoin d'un procès, tu pourras prendre ce qui te revient, et l'affaire sera close. 2 Seulement, il est juste que tu ne laisses rien dans l'ombre, que tu dises tout sans exception, puisque je suis né après le contrat. Ainsi, mis au courant de ce que nous ignorons, nous pourrons délibérer sur ce que tu diras. Nous verrons alors plus clairement peut-être si c'est illégalement que tu t'attaques à mes biens ou si tu cherches très légitimement à récupérer ce qui t'appartient. » A mon invitation, il n'a jamais consenti à répondre, ni à A h b' de

1. Lysias, frg. XIX Thalheim = frg. XXXVII Gernet-Bizos. Le Contre Archebiadès est une défense dans une a flaire de prêt. Un prétendu créancier, après la mort de son prétendu débiteur, avait intenté une action contre le fils de celui-ci, un tout jeune homme.

IV, 9, 2

157

ΙΣΑΙΟΣ

Ѳатсроѵ бе траѵотероѵ και ο υ χ ώς αν Ιδιώτης συνβ-

θηκ€ν · άλλ* δντα γε οϋν άδελφιδοϋν έμον καΐ κύριον της πατρώας ουσίας ου μικρας άλλ' Ικανής ώστε καΐ λειτουργειν, ύφ9 ημών αύτω παραδοθείσης, ταύτης έπιμελεϊσθαι. 3 Έ ν ο ς S' CTI μνησθησομαι γ έ ν ο υ ς ć£ ° δ μ ά λ ι σ τ α ή διαφορά των ανδρών c o r a i καταφανής· 10.

1 Ύιτοτίθ€ται бе скатсрос Ιδιώτην άνδρα και άττράγ-

μονα και vcov irapà την ¿αυτού irpoaípcaív те και φύσιν ή ν α γ κ α σ μ έ ν ο ν cv δικαστήρια) λέγειν. Ό

μ€ν Λ υ σ ί α ς

cv τω Προς

Άρχεζιάδην

λόγω

τον

τρόπον τούτον *

1 Επειδή τάχιστα ελαχέ μοι ταύτην τήν δίκην Αρχεζιάδης, ώ ανδρες δικασταί, προσήλθον αύτω λέγων δτι νέος καΐ άπειρος είην πραγμάτοη καί ουδέν δεόμένος είσιέναι εις δικαστήριον, « Έγώ οϋν σε άξιώ μή εϋρεμα ήγεϊσθαι τήν ήλικίαν τήν έμήν, άλλα παραλαξόντα τοος έμους φίλους καί τους σαυτοϋ διηγήσασθαι περί του χρέως δθεν γεγένηται. Καν δόξης αληθή λέγειν έκείνοις, ουδέν σοι δεήσει πραγμάτων, αλλά λαξων δπει τά σαυτοϋ. 2 Δίκαιος δέ ει μηδέν παραλιπεϊν, άλλ* είπειν άπαντα, επειδή νεώτερος είμι τον συμξολαίου, Ινα άκούσαντες περί ών ουκ ϊσμεν, βουλευσώμεθα περί ων συ λέγεις ' έάν πως φανερον γένηται πότερον αδίκως τών έμών έφίεσαι ή δικαίως τα σεαυτοϋ ζητείς κομίσασθαι ». Ταϋτ9 έμον προκαλουμένου ούδεπώποτ* ηθέλησε συνελθεϊν 3

1-2 συνέθηκεν Ζ : μετέθηκεν F || 2 6ντα Dobr. : ού τό FZ || 4 αύτω Re. : αυτών FZ || 5 μνησθησομαι Ζ : μνησθήμαι F || 10-11 τούτον τον τρόπον transp. Τ || 14 είην Franz : ήν FZ || 15 εϋρεμα : εορημα Τ || 17 τους σαυτοϋ FT : τους αύτοΰ AVB || 18 χρέως Scheib. : χρέους FZ || δόξης Saupp. e 1 1 , 2 : δοκης FZ || 19 άπει Re. : επί τα FZ || 20 εϊ Rs. : είμι FZ || 21 συμβολαίου Ε mp. : συμβούλευε iv FZ || 25 προκαλουμένου Ζ : παρακαλουμένου F || ούδεπώποτ' ηθέλησε edd. e 11, 2 : ούδεπώποτε θελήσαι FZ.

158

IV, 10, 2

ISÉE

discuter des chefs ďaccusation, ni arbitrage tant que la loi sur les passée. 2 Quant à Le ontze es gens c o n c e r n a n t , u n du dòme

,

,

,,

à s1 en remettre à un arbitres1 n'a pas été Isée, dans un litige2 domaine retenu par r .

.

les gens du deme qui avaient reçu le fonds en gage, il introduit un plaideur qui débute ainsi8 : 1 J'aurais souhaité par dessus tout, Juges, ne pas avoir à me plaindre d'aucun de mes concitoyens ; mais, si oui, rencontrer comme adversaires des gens avec qui peu m'importait d'être en litige. Or voici qu'il m'arrive l'affaire la plus désastreuse du monde : j'ai à me plaindre des gens de mon déme qu'il m'est difficile de laisser me dépouiller sans réagir, mais avec qui il est fort désagréable d'être en lutte puisque nous sommes bien forcés de sacrifier en commun et de nous fréquenter dans la vie publique. 2 De plus, contre des adversaires nombreux, il est difficile de se défendre; le nombre même contribue pour une large part à faire croire à la véracité de leurs dires. Pourtant, confiant dans les faits en dépit d'un tel assaut de difficultés, j'ai considéré que je ne devais pas hésiter à tenter par votre entremise de rétablir mes droits. Je vous prie donc de bien vouloir m'excuser si, malgré ma jeunesse, j'ai l'audace de prendre la parole devant un tribunal: ce sont les fauteurs d'injustice qui me forcent, contre mes habitudes, à agir ainsi. J'essaierai donc de vous raconter l'affaire, depuis le début, aussi brièvement que je le pourrai. . 11. 1 N'est-il pas incontestable Comparaison

,

.

.

r

.

T

que le jeune homme de Lysias, simple particulier, d'humeur paisible, est une sorte 1. La «loi sur les arbitres » dont il est plusieurs fois question dans les textes (cf. Démosthène, Midienne, X X I , 93 sqq.) doit dater des années qui ont suivi la restauration démocratique à Athènes. Dans ce fragment d'un discours qui a dû être composé vers 403-400, Lysias indique que la loi est en préparation. Cf. L. Gernet, « L'institution des arbitres publics à Athènes », R.E.G. 1939, 52, p . 389 sqq. 2, 3. Noies complémentaires, p. 199.

IV, 10, 2

ΙΣΑΙΟΣ

158

ούδε λόγον περί ών ένεκάλει ποιήσασθαι ούδε δίαιταν έπιτρέψαι έως ύμεϊς τον νόμον τον περί των διαιτητών ίθεσθε. 2 Ό бе Ίσανοs ev άμφισ6ητήσ€ΐ χωρίου του υπό των δημοτών κατ€σχημένου> ots το χωρίον иігсксіто, ταύτη χρώμ€νον €ΐσάγ€ΐ τη αρχή '

1 Μάλιστα μεν έζουλόμην, ώ άνδρες δικασταί, μηδ* ύφ9 ενός άδικεϊσθαι των πολιτών, εΐ бе μη, τοιούτων αντιδίκων τυχειν προς οΰς ουδέν αν έφρόντιζον διαφερόμενος. Νυν δέ μοι πάντων πραγμάτων λυπηράτατον συμξέξηκεν ' αδικούμαι γαρ ύπο τών δημοτών οϋς περιοραν μεν άποστεροϋντας ου ρφδιον, άπέχθεσθαι бе αηδές, μεθ* ών ανάγκη και συνουσίας κοινάς ποιεϊαθαι. 2 Προς μέν оіѵ πολλούς χαλεπον αντίδικεϊν * μέγα γαρ μέρος συμβάλλεται πλήθος αύτοϊς προς το δοκεϊν αληθή λέγειν. "Ομως δε δια το πιστευειν τοϊς πράγμασι, πολλών μοι και δύσκολων συμπιπτόντων ουχ ήγούμην δεϊν κατοκνήσαι δι υμών πειρασθαι τυγχάνειν τών δικαίων. Δέομαι οϋν υμών συγγνώμην ε*χειν ει και νεώτερος ών λέγειν επί δικαστηρίου τετύλμηκα ' δια γαρ τους άδικοϋντας αναγκάζομαι παρά τον εμαυτοϋ τρόπον τοιούτον τι ποιεϊν. Πειράσομαι δ9 ύμϊν έξ αρχής, ώς αν δύνωμαι, δια βραχυτάτων είπε iv περί του πράγ­ ματος. 11. 1 Tıs μίν οδν ούκ αν ομολογήσεις τον μ4ν Λυσίου νέον και ίδιώτην και άττράγμονα άρχέτυιτόν τίνα clvaı 1 ένεκάλει Bekk. : ένεκαλειτο FZ || 4-5 χωρίου του . . . κατεσχημένου Sylb. : χωρίον το . . . κατεσχημένον FZ || 6 εισάγει S y lb. : είσαγαγεϊν FAVB είσαγαγει Τ || 7 έββυλόμην F : om. Ζ || 9 άν ουδέν transp. F || 13 αηδές Sylb. : ήδέως FZ || συνθύειν καΐ add. Rad. || 15 το add. Sylb. || 18 ήγούμην FAV : ήγησάμην ТВ || δεΐν edd. e 11, 4 : om. FZ || δι* edd. e 11, 4 : δια FZ ¡Ι πειρασθαι om. F || 19 υμών om. F l¡ 22 έξ αρχής om. F H 25 μέν Auj. : άν FZ || όμολογήσειε F : ώμολογήσειεν Ζ || post Λυσίου add. λόγον Τ.

159

ISÉE

IV, 11, 1

d'archétype1 qui colle parfaitement à la réalité ? L'autre n'en est qu'un apographe, visiblement fabriqué à l'aide de manuels de rhétorique. En effet les expressions et les idées illustrent chez l'un la spontanéité, chez l'autre la mise en œuvre. 2 L'un commence en disant qu'il est jeune, sans expérience des affaires, et qu'il n'a nulle envie d'aller en justice; et il ajoute ce trait de mœurs : Je le demande donc de ne pas considérer mon âge comme un expédienl facile. Sur ce, comme il est dans sa nature d'être et de parler, il indique qu'il a demandé à des amis communs de venir servir d'arbitres : S'ils sont d'avis que tu dis vrai, tu n'auras pas besoin d'un procès; tu pourras prendre ce qui te revient, et l'affaire sera close. Après avoir exposé le reste de l'affaire avec la même honnêteté de caractère, il ajoute pour finir : Λ mon invitation, il n'a jamais consenti à répondre. 3 Isée, lui, place l'indication que, contre son intention, il a été forcé de prendre la parole devant un tribunal, malgré sa jeunesse, à la fin du préambule. Il commence par une réflexion qui n'est ni basse, à coup sûr, ni commune, disant qu'il est bien affligeant d'avoir à se plaindre de gens avec qui on est bien forcé de partager ce qu'il y a de plus précieux. Après quoi, il prend quelque peu ses distances à l'égard de ceux qui s'apprêtent à l'accabler en mentionnant le grand nombre des gens du dème qu'il a pour adversaires*. 4 II agence les mots d'une façon qui n'a rien de vulgaire, c'est sûr, très différente de celle dont userait le commun des mortels : J'ai à me plaindre des gens de mon dème, dit-il, qu'il m'est difficile de laisser me dépouiller sans réagir, mais avec qui il est fort désagréable d'être en lutte puisque nous sommes bien forcés de sacrifier en commun et de nous fréquenter dans la vie publique.

1. Même genre d'expression en IV, 20, 4 où c'est Lysias luimôme qui est considéré comme l'archétype, les autres orateurs étant des sortes d'apographes. 2. Denys l'accuse donc de manquer d'habileté.

IV, 11, 1

ΙΣΑΙΟΣ

159

της άληθ€ΐας διαφέροντα €Κ€ΐνης ού8* ότιουν, τον ітсроѵ Sc απόγραφαν τίνα και ου λανθάνοντα 8τι πέπλασται ρητορική τέχνη ; Και γαρ αϊ λέξ€ΐς και τα νοήματα παρ' сксіѵш μέν το αυτοφυές, παρά бе τούτω το κατασксиаотоѵ άποφαίνουσιν. 2 *Ό μέν γ€ αρχή κέχρηται δτι νέος тс και атгсірос €ΐη πραγμάτων και ουδέν δι6μ€νος clę δικαστηριον cUriiναι ' και έπιφέρ€ΐ πάνυ ηθικώς ' 'Εγώ ούν σε άξΐώ μή εϋρεμα ήγεϊοθαι τήν ήλικίαν τήν έμήν. ΚαΙ το μ€τά τούτο, ώς φύσιν €Ϊχ€ γβνέσθαι тс και ρηθήναι, λέγ€ΐ * ώς επί διαιτητάς ήξίουν κοινούς сХѲсіѵ φίλους καν δόξης αληθή λέγειν έκεΐνοις, ουδέν σοι δεήσει τιραγμάτων, άλλα λαξών δπει τα σαντοϋ. Και τα λοιπά έν ήθ€ΐ χρηστφ δ ι φ λ θ ώ ν TfXiviTÔv έττιτίθησι · Ταντ ¿μου τιροχαλονμένου ούδεπώποτε ηθέλησε συνελθεϊν. 3 Ό бе Ίσαΐος тоиті μέν το μέρος το παρά τήν έαυτοϋ γνώμην ήναγκάσθαι λέγειν èv δικαστηρίφ νέον δντα επί τ€λ€υτη του προοιμίου τίθησιν. "Αρχ€ται δέ άπα διανοίας oů φαύλης μά Δία ουδέ Ιδιωτικής, аѵіаротсроѵ ctvai λέγων προς τοιούτους άπέχθ€σθαι μ€θ' ών ανάγκην ctvai των τιμιωτάτων κοινωνών. *Επ€ΐτα άπολύ€ταί τι τών μ€λλόντων αυτόν λυπ€Ϊν, το δή πολλούς δντας τους δημότας προς αυτόν аѵтібіксіѵ. 4 Συντίθησί тс τα ¿νάματα ού φαύλως μά Δία ойб' ώς αν Ιδιώτης * αδικούμαι γαρ ύπο τών δημοτών, φησιν, οϋς τιεριοραν μέν ού $άδιον άποστεροϋντας, απέχθεσθαι δ* αηδές, μεθ' ών ανάγκη και κσυνθύειν κάί> συνουσίας κοινός 11 κάν : καΐ Τ || δόξης Ζ : δόξη F || 12 ουδέν σοι edd. e 10, 1,1 : ούθέν σε FZ || post άλλα heb. καΐ F || 13 ¿πει Rs. : επί FZ || 16 έαυτοΰ Rs. : έμαυτου FZ || 19 άνιαρότερον edd. : -ρώτερον FZ || 20 λέγων om. F || απέχθεσθαι V«°TB : άπέχεσθαι FA || ανάγκην Rad. : ανάγκη FZ || 23 άντιδικεΐν Sylb. : άδικεΐν FZ || 26 απέχθεσ­ θαι Ζ : άπέχεσθαι F || δ* αηδές Sylb. : δ* αν ήδέως FZ || 27 καΐ рг. om. V || συνθύειν καΐ add. Rad. || κοινάς edd. e 10, 2, 1 : τινας Ζ om. F.

5

10

15

20

25

160

IV, 11,4

ISÉE

La lutte désagréable, la vie publique sont placées là avec plus de métier que de simplicité, comme aussi la phrase : en dépit d'un tel assaut de difficultés, j'ai considéré que je ne devais pas hésiter à tenter par votre entremise de rétablir mes droits. Le commun des mortels ne dirait jamais : j'ai considéré que je ne devais pas hésiter, pas plus que : tenter par votre entremise de rétablir mes droits ; il s'exprimerait plutôt ainsi : « devant tant de difficultés, je n'ai pu faire autrement que de recourir à vous pour que vous m'aidiez à rétablir mes droits »*. 12. 1 Si ces exemples font netteL'atgumentation

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différence entre les deux orateurs, et Démosthène , , . , les exemples qui vont suivre la rendront plus manifeste encore, surtout ceux qui sont tirés des passages démonstratifs ou pathétiques 2 . Lysias y est plus direct, aussi bien dans l'agencement des mots que par l'utilisation des figures courantes; Isée montre plus de variété. L'analyse en ferait voir maints exemples, comme dans le passage 8 que voici : 1 D'où vient que Von doive se Le Contre Hagnotéos

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dieux? N'est-ce pas à cause de la qualité des témoins? Je le pense du moins. Et d'où vient que Von doive se fier aux témoins? N'est-ce pas à cause de la torture? C'est vraisemblable. D'où vient que Von doive se défier des discours de nos adversaires? N'est ce pas parce qu'ils ont rejeté les moyens de preuve? Sans conteste. Or, de toute évidence, j'ai tout mis en œuvre dans ce but, voulant m'en remettre à la vérification alors que mon adversaire s'en tient à des calomnies, à des attaques verbales, ce que ferait quiconque voudrait obtenir plus que son dû. 2 II devait, s'il avait la moindre idée de justice et ne cherchait pas simplement à abuser votre jugement, agir

1, 2, 3. Noies complémentaires,

p. 199.

IV, 11,*4

ΙΣΑΙΟΣ

160

no telad αι. Ή γαρ αηδής απέχθεια και αϊ κοιναί συνουσίαι Τ€χνικώτ€ρον σύγκ€ΐνται μάλλον ή άφβλ€στ€ρον, και €τι το πολλών μοι και δύσκολων συμπιπτόντων ούχ ήγούμην δεϊν κατοκνησαι δι9 υμών πειρασθαι τυγχάνειν τών δικαίων. "Ηκιστα γαρ Ιδιώτης αν ούτως * ουχ ήγούμην δεϊν κατοκνησαι ούδί γ€ το δι9 υμών πειρασθαι τυγχάνειν τών δικαίων, αλλ* έκ€ΐνως ιτως μάλλον · « τοσούτων γέ μοι συμίΓίτττόντων δύσκολων Ιφ' υμάς ήνάγκασμαι καταφυγ€ΐν ίνα τών δικαίων τύχω δι' υμών. » 12. 1 ΟΤμαι μ€ν ο3ν και ек τούτων ούκ άδηλο ν clvai την τών ανδρών διαφοράν * ού μήν άλλα και Ικ τών μβλλόντων λέγ€σθαι μάλλον εσται καταφανής και μάλιστα ¿κ τών алгобсіктіксоѵ каі τταθητικών λόγων, ev ot ς ό μέν Λυσίας απλουστιράς τ(ς 4στι και ката την σύνθ€σιν τών ονομάτων και κατά την κοινότητα τών σχημάτων, οότοσί бе ττοικιλώτβρος * πολλά γάρ αν τις Ιδών cupoi παρ' αυτω ως lv τούτω '

5

10

15

1 Πόθεν χρή πιστεύεσθαι τα είρημένα προς θεών; Ούκ έκ τών μαρτύρων ; Οϊομαί γε. Πόθεν бе τους μάρτυρας ; Ούκ έκ τών βασάνων ; Εικός γε. Πόθεν δέ 20 γε άπιστεϊσθαι τους λόγους τους τούτων ; Ούκ έκ τον φεύγειν τους έλεγχους ; * Ανάγκη μεγάλη. Φαίνομαι τοίνυν έγώ μεν διώκων ταύτα και τα πράγματα είς βασάνους άγων, ούτος δέ επί διαξολάς καΐ λόγους καθι­ στάς, όπερ αν τις πλεονεκτεΐν βουλόμενος ποιήσειεν. 25 2 Έχρήν δέ αυτόν, εϊπερ τι δίκαιον έφρόνει καΐ μή παρακρούσασθαι τάς υμετέρας γνώμας έζήτει, μή μα

3 καΐ add. edd. e 10, 2 || 4 et 5 ήγούμην edd. e 10, 2 : ήγοΰμαι FZ H 7 δικαίων Ζ : Ιδίων F || 17 post αύτω lac. ind. Rad. || 20 γε Sylb. : δέ FZ || 23 μέν om. F || 25 ποιήσειεν Schoem. : έποίησεν FZ || 26 έφρόνει Rs. : φρονεί FZ || 27 παρακρούσασθαι Sylb. : -κρούσεσθαι Ζ -κρούεσθαι F || έζήτει Rs. : ζητεί FZ.

161

IV, 12, 2

ISÉE

tout autrement, c'est sûr; il lui fallait venir faire les comptes devant témoins, et examiner chacun des points en litige en me posant des questions, par exemple: « Combien de contributions portes-tu en compte ? — Tant — Sur quelle évaluation ont-elles été fixées ? — Sur tant A tant — D'après quels décrets? — Ceux-ci — Qui a reçu ces versements? — Un tel et un tel*. 3 II devait alors soumettre à Vexamen les témoignages sur tous ces points : décrets, montant de la contribution, sommes versées, percepteurs ; si tout était en ordre et correct, il devait se fier à mes calculs, si non, produire aujourd'hui des témoins sur les fraudes découvertes dans mes comptes. 18. 1 On trouve là le style disjoint, par demandes et réponses. De ce procédé Lysias se sert très peu, mais Démosthène, qui puise largement chez Isée, en est prodigue. Par exemple1 : 34 N'est-ce pas d'une solde milici тот me ^^ ^ vmx par¡er ¿lra Olyntbienne

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quelqu unf — Oui ; et, sur le champ, une organisation qui soit la même pour tous, Athéniens, afin que chacun, touchant sa part des fonds communs, soit prêt au genre de service que la Cité pourra lui demander — N'est-il pas possible de vivre en paix? — Tu pourras bien mieux rester chez toi, si tu n'es pas contraint par dénûment à rien faire d'humiliant. Arrive-t-il quelque événement semblable à celui d'aujourd'hui? Voilà des soldats à disposition, sans surcroît de salaire, comme il est juste quand on se bat pour sa patrie. L'un d'entre nous a-t-il dépassé l'âge du service? Toutes les sommes qu'il reçoit maintenant très irrégulièrement sans se rendre

1. Démosthène, Troisième Olynthienne, III, § 34-35.

IV, 12, 2

ΙΣΑΙΟΣ

161

Δ la ταϋτα ποιείν, αλλ9 επί τον %ογνσμν» μετά μαρτύρων έλθεϊν κάί έξετάζειν έκαστα των èv τφ λόγω, τούτον τον τρόπον παρ* εμού πυνθανόμενον. "ΕΙσφοράς λογίζη πάσας ; Τόσας. Κατά πόσον αργύρων είσενηνεγμένας ; Κατά τόσον και τόσον. Κατά ποια ψηφίσματα ; Ταυτί. Ταύτας είλήφασι τίνες ; ΟΙδε." 3 Kal ταϋτα μαρτυρόμενον σκέφασθαι, τα ψηφίσματα, το πλήθος των είσφορών, τα είσενηνεγμένα, τους λαξόντας, καΐ εΐ μέν εϋ τε , τω λόγω πιστεύειν, εΐ бе μη, νυν παρασχέσθαι μάρτυρας εϊ τι ψεύδος ήν ών έλογισάμην αύτοϊς. 18. 1 Ταυτί μ€ν 8ιαλ€λυμένα και ¿ξ €ΤΓ€ρωτήσ€ως. Ots ο Λυσίας μέν ήκιστα κέχρηται, Δημοσθένης Ък 6 παρά τούτου τα$ άφορμάς λαβών афсібсотероѵ, οίον ' 34 Οοκ οΰν συ μισθοφοράν λέγεις ; ψήσει τις. Kal παραχρήμα γε την αυτήν σύνταξιν απάντων, ώ 9 Αθηναίοι, ϊνα των κοινών το μέρος λαμξάνων έκαστος, δτου δέοιτο ή πόλις, τούτο παρέχοι. "Εξεστιν αγειν ήσυχίαν ; Οίκοι μένων βελτίων εϊ, τού δι9 ενδειαν ανάγκη τι ποιεϊν αίσχρον άπηλλαγμένος. Συμζαίνει τι τοιούτον ola και τα νυν ; Στρατιώτης αυτός ύπαρχων από τών αυτών τούτων λημμάτων, ώσπερ εστί δίκαιον υπέρ τής πατρίδος. "Εστί τις Ιξω τής ηλικίας ημών ; "Οσα ούτος ατάκτως νύν λαμξάνων ουκ ωφελεί, ταύτα h ίση τάξει

3 πόσας; Re. : προς FZ || 4 κατά pr. Rs. : καΐ FZ || είσενηνεγμένας Sylb. : -μένης FZ || 5 ποία Rs. : πόσα FZ || 6 οΐδε · και Buerm. : ot καΐ FAV ol бе ТВ || μαρτυρόμβνον Buerm. : -ρόμενοι FZ || 8-9 εΰ τε Saupp. : εύτε F εύτε+lac. Ζ εδ είχε, τότε Rs. Il 9 παρασχέσθαι Ζ : παράσχεσθε F || 10 αύτοΐς Sylb. : αύτης FZ || 14 σύ Dem. : σοι FZ || λέγεις Dem. : λέγει FZ || φήσει Dem. : φήσεις FZ || 15 άνδρες add. edd. e Dem. || 16 έκαστος post κοινών Dem. || 17 παρέχοι FZ : ύπαρχοι Dem. U 18 μένων Ζ Dem. : μένειν F || βελτίων εϊ Rad. : βέλτιον εϊ FZ εϊ βελτίων Dem. Ц 19 συμβαίνει Ζ Dem. : -βαίνβιν F.

162

ISÉE

IV, 13, 34

utile, il les recevra périodiquement pour surveiller et administrer tout ce qui doit l'être. 35 Sans rien retrancher ni rien ajouter, que fort peu de chose, simplement en supprimant le désordre, j'introduis dans la Cité une organisation qui règle d'après un principe unique les émoluments, le service militaire, le fonctionnement des tribunaux, et qui emploie chacun selon son âge et selon les besoins du moment. 2 Voici maintenant un passage s y e ïamass ^ res ra massé, d'une hardiesse extrême, tant la construction est brève, acérée, étonnante1; il n'est pas accessible à tous, ni du premier coup2 : Cet homme est le scélérat le plus infâme qui soit : les autres n'ont pas produit de témoins, bien que, à les en croire, c'est devant témoins qu'ils nous auraient rendu l'argent, et lui pourtant fait semblant d'avoir plus de confiance en eux qui prétendent nous avoir rendu Vargenl qu'en nous qui affirmons ne pas l'avoir reçu. Pourtant de toute évidence, me semble-t-il, ces gens, s'ils ont dépouillé le père de l'homme que voici lorsqu'il avait tous ses droits civils, ne nous auraient rien rendu de leur plein gré, et nous ne pouvions pas, dans la condition où nous nous trouvions, exiger ce paiement. C'est là précisément le genre de formule dont use souvent Démosthène8 : 13 Des hommes qui n'auraient pu lui faire aucun mal, qui se seraient gardé seulement d'en subir, il a préféré les berner plutôt que de les prévenir et d'user de la force pour s'en emparer! Et vous croyez qu'avec vous, il va faire une déclaration en règle avant d'entrer en guerre ? 1. Après l'utilisation des demandes et réponses (style non Hé ou disjoint), l'autre particularité d'Isée, imitée par Démosthène, c'est l'usage du paradoxe, la présentation inattendue des faits. C'est en imitant cet aspect du style d'Isée que Démosthène devient parfois incompréhensible et a besoin d'interprètes (cf. 1 1 , 4 , 2 ) . 2, 3. Notes complémentaires, p. 200.

IV, 13, 34

ΙΣΑΙΟΣ

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λαμξάνων πάντ* εφόρων καί διοικών ă χρή πράττεσθαι. 35 "Ολως бе οϋτε αφελών ούτε προσθεις πλην τι μικρω την αταξίαν άνελών, είς τάξιν ήγαγον την πάλιν, τήν αυτήν του λαξεϊν, του ατρατεύεσθαι, του δικάζειν, του ποιεϊν τοϋθ9 δ τι καθ9 ήλικίαν έκαστος έχοι και δτου καιρός εϊη τάξιν ποιήσας. 2 Έκ€Ϊνα δέ κατά σ υ σ τ ρ ο ψ ή ν καί παρακ€κινδυν€υμένα τω τ€ βραχέως καί ά γ κ ύ λ ω ς καί Ικ π α ρ α δ ό ξ ο υ

συντί-

ѲсаѲаі, καί ο ύ χ ά π α σ ι ν ουδέ έκ προχ€ΐρου γνωριζόμ€να *

Καί οΰτος ο πάντων ανθρώπων σχετλιώτατος, ου παρεχομένων αυτών μάρτυρας [δούναι], ων εναντίον ήμϊν άποδονναι φασίν, [ών] έκεΐνοις πιστεύειν προσ­ ποιείται μάλλον, ώς αποδεδώκασιν ήμϊν, ή ως ουκ άπειλήφαμΕν. Καίτοι πασι φανερόν, ως ίοικεν, τον τούτου πατέρα άπεστέρουν δντα έπίτιμον, δτι ήμϊν έκόντες ουκ αν άπέδοσαν, είσπράξασθαι οϋτως έχοντες ουκ αν έδυνήθημεν. Καί γ α ρ τούτο ¿στι το σ χ ή μ α φ π ο λ λ ά κ ι ς Δ η μ ο σ θ έ ν η ς κέχρηται ·

13 Eh* οϊεσθε, 61 μέν αυτόν ουδέν ήδυνήθησαν ποιήσαι κακόν, αυτοί δέ μή παθεϊν έφυλάξαντ* αν Ισως, τούτους μέν έξαπαταν άίρεϊσθαι μάλλον ή προλέγοντα βιάζεσθαι, ύμϊν бе έκ προρρησεως πολεμήσαι ; 1 λαμβάνων Ζ Dem. 8 F : παραλαμβάνων F λαμβανέτω Dem. A U edd. И 2 τι μικρψ FZ : μικρών Dem. |¡ 3 άταξίαν Ζ Dem. : άξίαν F Il 7 εκείνα Vict. : έκείνω FZ || κατά F a.m. : om. FZ || 8 τε Ζ : om. F H 10 post οδτος hab. γαρ F || 11 παρεχομένων Schoem. : παρεχόμενος FZ || Soûvat del. Schoem. || 12 φασίν Ζ : φησίν F H ων (ώς F) del. Векк. || πιστεύειν Ζ : πιστεύει F || 13 ήμιν alt. add. R s . || 14-15 εί γε add. Auj. : ot καί add. Rad. || 15 άπεστέρουν Векк. : αποστερούν FZ || 16 б* add. Saupp. || İ 8 φ Ζ : б F |! 20 post οϊεσθε h a b . et FZ || 20-21 ot μέν — αυτοί бе : αυτόν, ot εποίησαν μέν ουδέν αν κακόν Dem. || 20 άν add. edd. e Dem. || 22 τούτους Rs. e Dem. : τους FZ || 23 πολεμήσαι FZ : πολέμησε iv Dem.

ISÉE

163

IV, 13,3

3 Voici encore un exemple tiré d'Isée1 : Tout ce dont je disposais en dehors des immeubles hypothéqués, je Γ avais dépensé en liturgies! Si j'avais voulu emprunter de l'argent, personne plus ne m'en aurait prêté sur des biens dont j'avais aliéné le revenu ; et, alors que les biens en question me revenaient sans contestation possible, mes adversaires, en m'intentant un procès si important et en prétendant que ces sommes leur appartenaient, m'ont empêché de m'en servir pour faire les réparations. Mais à quoi bon allonger en multipliant les exemples ? On trouverait beaucoup de passages chez Isée qui, sous le rapport de l'agencement des mots et de l'utilisation des figures, sont fort éloignés de l'expression de Lysias, mais s'apparentent à la virtuosité véhémente de Démosthène2. 14· 1 En ce qui concerne le fond8, j'ai déjà indiqué qu'Isée est plus habile que Lysias dans l'économie générale du discours aussi bien que dans l'économie des diverses parties; tout chez lui est un produit de ce métier dont plus tard Démosthène a fait un très large usage. J'ai donc l'intention d'en fournir aussi des preuves. Mon propos visera à l'essentiel et s'adressera à de vrais lecteurs de cet orateur, car il ne m'est pas possible de proposer des exemples pour tout. , . 2 Prenons le cas des narrations. Tantôt, dépourvues d'exposés préliminaires, concises, elles ne laissent rien prévoir de la démonstration et occupent la place qui leur revient. Il en est ainsi dans le Contre Médon, dans le Contre Hagnothéos, dans le litige avec les gens du dème au sujet d'un domaine4 et dans quantité d'autres discours. Tantôt Isée les divise en sections et, pour chacune d'elles, il produit les preuves, ce qui allonge nettement la narration et la fait déborder de son cadre ordinaire, τ

Md

1, 2, 3, 4. Notes complémentaires, p. 200.

IV, 13,3

163

ΙΣΑΙΟΣ

3 Kal CTI ус τα τοιαύτα · *Ωι γαρ ă μέν ύπήρχεν εξω των αποτιμηθέντων κατελελειτούργητο, δανειζομένω δ9 ουδείς αν Ιδωκεν ел αύτοϊς έτι πλέον ουδέν, άποδεδωκότι τάς μισθώσεις, έχειν έμοί προσήκον αναμφισβητήτως, οΰτοι τηλικαύτην δίκην λαχόντες και σφέτερα αυτών είναι φάσκοντες έκώλυσάν με έξ αυτών ποιήσασθαι την έπισκευήν. Kai τι Sei τα π λ ε ί ω παρατιθέντα μηκύνειν ; Π ο λ λ ά γ α ρ αν τις εΰροι των Ι σ α ί ο υ κατά την σύνθεσιν και κ α τ ά τ ο υ ς σ χ η μ α τ ι σ μ ο ύ ς ε ξ η λ λ α γ μ ε ν α μέν της Λ υ σ ί ο υ λέξεως, έοικότα δε τ η Δ η μ ο σ θ έ ν ο υ ς δεινότητι. 14.

1 ΕΙρηκώς δε και περί των π ρ α γ μ ά τ ω ν δτι δεινότερος

έστιν οίκονομήσαι Λυσίου και δ λ ο υ ς τους λ ό γ ο υ ς τ α μέρη αυτών και οόδεν εξω ποιών της τ έ χ ν η ς ft ταύτα π ο λ λ ή

ó Δημοσθένης

εχρήσατο,

βούλομαι

και μετά και

τ ά ς υπέρ τούτων π α ρ α σ χ ε σ θ α ι πίστεις. "Εσται δε κ ε φ α ­ λαιώδης τε και ως π ρ ο ς άνεγνωκότας τον ά ν δ ρ α ó λ ό γ ο ς * ο υ γ ά ρ εγχωρεΐ π α ρ α δ ε ί γ μ α τ α πάντων τιθέναι. 2 Αύτίκα τ ά ς διηγήσεις τότε μεν ά π ρ ο κ α τ α σ κ ε υ ά σ τ ο υ ς και συντόμους και ούδεν π ρ ο κ α τ α λ α μ ζ α ν ο ύ σ α ς τών α π ο ­ δεικτικών εν τ η π ρ ο σ η κ ο ύ σ η τίθησι χ ώ ρ α , κ α θ ά π ε ρ εν τω Προς Μεδοντα π ο ι ε ί λ ό γ ω και εν τω Προς Ά γ ν ό θ ε ο ν και εν τ ή Προς τους δημότας αμφισβητήσει π ε ρ ί τ ο υ χωρίου και εν ά λ λ ο ι ς σ υ χ ν ο ι ς . Τότε δε μερίσας α ύ τ ά ς κατά κεφάλαια και π α ρ 9 ε κ α σ τ ο ν αυτών τάς πίστεις παρατιθεις εκμηκύνει τε μ ά λ λ ο ν

και

έκζαίνει το της διηγήσεως σ χ ή μ α , τω συμφέροντι χ ρ ώ μ ε ν ο ς . 3 κατελελειτούργητο Buerm. : καταλελειτουργηκότα Ζ καταλειτουργηκότα F || 5 ό πατήρ. Kal ώς ταϋτ9 αληθή λέγει, παρέχοιτ' αν αύτω τους συγγενείς μάρτυρας. 8 Είτα, ώ άνδρες δικασταί, εΐ μεν ούτοι έκινδύνευον, ήξίουν αν τοις αυτών οίκείοις υμας πιστεύειν μαρτυροϋσι μάλλον ή τοις κατηγόροις. ΝυνΙ δε ημών πάντα ταϋτα παρεχομένων άξιώσουσιν υμάς τοις αυτών πείθεσθαι λόγοις μάλλον ή τω πατρί τω Εύφιλήτου και έμοί κάί τω άδελφω καΐ τοις φράτορσι κάί πάση τη ημετέρα συγγένεια ; Kal μήν ούτοι μεν ουδέν ούδενΐ κινδυνεύοντες Ιδίας έχθρας ένεκα ποιοϋσιν, ήμεϊς δέ πάντας υποδίκους ήμας αυτούς καθιστάντες μαρτυροϋμεν.

4 πώς add. Rs. || 5 υμών Sylb. : ημών FZ || ψευδομαρτυριών Schoem. : ψευδομαρτυρίαν FZ || 6 τουτουΐ Ζ : τουΐ F || 8 ¿παντας Rs. : άπαντα FZ || 12 έχοι αν Holw. : Ζχοιεν FAVB εχειεν Τ II 15 είπειν add. Saupp. || άστη Rs. : αυτή FZ || 15-16 γαμετή καΐ αστός add. Rad. || 19 άν Holw. : del. F om. Z || ύμας Sylb. : ήμας FZ || 21 υμάς : ήμας Tac || 23 πάση : πασι V || 25 ταΰτα add. Rs. || 26 υποδίκους ήμας Vict. : ύποδιημας F in гае. υποδίκους Ζ.

170

ISÉE

IV, 17, 9

9 Mais il y a plus que les témoignages, Juges : d'abord la mère d'Euphiléios, dont nos adversaires même reconnaissent que c'est une citoyenne, était disposée à prêter serment1 devant l'arbitre, au Delphinion, qu'Euphilétos que voici était bien issu d'elle et de notre père. Qui peut le savoir mieux qu'elle? Ensuite, Juges, notre père qui, selon toute vraisemblance, est après sa mère le plus qualifié pour connaître son propre fils, s'est offert alors et s'offre encore à jurer qu'Euphilétos ici présent est bien son fils, né d'une citoyenne qu'il a prise pour épouse légitime. 10 Qui plus est, moi-même, Juges, qui avais juste treize ans à sa naissance, comme je l'ai déjà indiqué, je suis prêt à jurer qu'Euphilétos ici présent est bien mon frère, issu du même père. Aussi, Juges, ne serait-il que juste que vous accordiez à nos serments plus de crédit qu'aux simples dires de nos adversaires. Nous en effet, nous avons une connaissance précise des choses el c'est pourquoi nous consentons à prêter serment en sa faveur tandis que nos adversaires se contentent de colporter des on-dits malveillants, à moins qu'ils ne les fabriquent de toutes pièces. 11 De plus, Juges, nous, nous produisons comme témoins des membres de notre famille, soit devant les arbitres, soit devant vous, des hommes qui méritent toute confiance. Eux au contraire, quand Euphilétos a poursuivi une première fois en justice la communauté du dème el le démarque d'alors, mort aujourd'hui, bien que l'affaire soit restée deux ans devant l'arbitre, ils n'ont pu découvrir nulle part un seul témoin assurant qu'Euphilétos était issu d'un autre père que le nôtre. Pour les arbitres, cela constitua contre eux la plus forte des présomptions de mensonge;

1. Serment et témoignage sont deux actes distincts. Un témoin peut offrir de confirmer son témoignage par un serment solennel ou peut être sommé de le faire. Une femme n'a pas qualité pour témoigner, mais, avec le consentement des adversaires, son serment peut être reçu.

IV, 17 9

ΙΣΑΙΟΣ

170

9 Kai προς ταϊς μαρτυρίαις, ώ άνδρες δικασταί, πρώτον μεν ή του Εύφιλήτου μήτηρ ήν ούτοι όμολογοϋσιν άατήν είναι δρκον ομόσαι έπι του διαιτητού έξούλετο έπι Δελφινίω, ή μην τουτονί Εύφίλητον είναι έξ αυτής κάί του ημετέρου πατρός. Καίτοι τίνα προσηκε μάλλον αυτής εκείνης τοΰτ εΐδέναι ; "Επειτα, ώ άνδρες δικασταί, δ πατήρ ο ημέτερος δν εΙκός έστι μετά την τούτου μητέρα άριστα τον αύτοϋ υίον γιγνώσκειν, ούτος και τότε κάί νυνί βούλεται ομόσαι, ή μήν Εύφίλητον τούτον υίον είναι αύτοϋ έξ αστής καΐ γαμέτης γυναικός. 10 Προς τούτοις τοίνυν, ώ άνδρες δικασταί, έγώ έτύγχανον μέν τρισκαιδεκαετής ων, ωσπερ και πρότερον εϊπον, δτε ούτος έγένετο, έτοιμος δέ είμι ομόσαι, ή μήν Εύφίλητον τουτονί αδελφον είναι έμαυτοϋ όμοπάτριον. "ßcrre, ώ άνδρες δικασταί, δικαίως αν και τους ημετέρους δρκους πιστότερους νομίζοιτε ή τους τούτων λόγους. 'Ημείς μεν γαρ ακριβώς είδότες ομόσαι περί αύτοϋ θέλομεν, οΰτοι δέ ταϋτα άκηκοότες παρά τών τούτου διαφόρων ή αυτοί πλάττοντες λέγουσι. 11 Προς δε τούτοις, ώ άνδρες δικασταί, ήμεϊς μεν τους συγγενείς μάρτυρας καί επί τών διαιτητών κάί έφ9 υμών παρεχόμεθα οίς ούκ άξιον άπιστεϊν, ούτοι δέ, επειδή ίλαχεν Εύφίλητος την δίκην τήν προτέραν τω κοινώ τών δημοτών και τω τότε δημαρχοϋντι δς νυν τετελεύτηκε, δύο ετη του διαιτητού τήν δίαιταν έχοντος ούκ ήδυνηθησαν ούδεμίαν μαρτυρίαν εύρεϊν ώς ούτοσι άλλου τινός πατρός εστίν ή του ημετέρου. Τοϊς δέ διαιτώσι μέγιστα σημεία ήν τοϋ ψεύδεσθαι τούτους καΐ 1 δικασταί Α : om. FVTB || 3 άστήν Ζ : αυτήν F || 6 post εκείνης hab. άμεινον Ζ || 8 άριστα τον Rs. : άριστον FZ || γιγνώσκειν Sylb. : έγίνωσκεν FZ || 9 ή μήν Sylb. : ήμΐν FAVB ύμιν Τ || 10 άστης Ζ : αύτης F || 12 πρότερον Ζ : πρώτον F || 13 ή μήν Sylb. : ύμΐν FAVB ήμιν Τ || 15 post άν lac. susp. Rad. || 23 Εύφίλητος om. F || 28 ταύτα add. Rs.

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IV, 17, 11

ISÉE

aussi les arbitres les ont-ils condamnés par deux fois. Apportez-moi le témoignage relatif au premier arbitrage — Témoignage — 12 La condamnation en arbitrage qu'ils encoururent alors, vous l'avez entendue. Voici donc ce que je vous demande, Juges. Nos adversaires auraient considéré comme un important indice qu'Euphilétos n'est pas le fils ďHégésippos si les arbitres s étaient prononcés en leur faveur. Faites de même et considérez comme un témoignage important en faveur de notre sincérité la décision des arbitres reconnaissant le tort fait par ces gens à Euphilétos, qui est Athénien et qui avait d'abord été légitimement inscrit sur les registres, quand ils l'ont rayé après coup. Donc, Euphilétos que voici est bien mon frère, votre concitoyen; il a été contre toute justice victime de ses compagnons de dème ; je pense, Juges, que vous en savez assez maintenant. -

. .

f Ł

18.

Conclusion sur /see ,

1 Tel est le type d'éloquence .

τ

,

.

·ι

· ι

dont use Isée et voilà ce qui le sépare de la manière propre à Lysias. Pourquoi d'ailleurs ne pas résumer également les différents points présentés, en indiquant brièvement les divergences les plus manifestes entre les deux auteurs. Lysias à mon sens recherche davantage la vérité, Isée l'art; l'un vise au charme, l'autre à la virtuosité 1 . 2 Le critique qui négligerait ces différences, en les jugeant mineures et insignifiantes, serait incapable de jamais distinguer ces deux auteurs : les ressemblances qu'ils présentent brouilleront son jugement au point qu'il ne pourra discerner le type d'éloquence particulier à chacun. Voilà donc clairement indiquée mon opinion sur la question2. . α...Isocrate 19. , 1 Je maintenant ραβ­ Γ л ί...écoie , voudrais , , . ser également en revue les autres orateurs, afin que personne ne me taxe d'ignorance pour avoir laissé de côté des auteurs célèbres, jouissant d'une 1, 2. Notes complémentaires, p. 202.

IV, 17,1i

ΙΣΑΙΟΣ

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κατεδιτβτησαν αυτών αμφότεροι. Και μοι λάζετε της προτέρας διαίτης την μαρτνρίαν. — Μαρτυρία. — 12 'Ως μεν τοίνυν και τότε ώψλον τήν δίαιταν, άχηκόατε. Άξιώ δέ, ώ άνδρες δικααταί^ ώσπερ οίτοι μέγα τουτ αν ϊφαααν είναι σημεϊον ώς ουκ Ιατιν *Ηγησίππου εΐ oi διαιτηται αυτών άπεδιήτησαν, οϋτω τα νυν ήμϊν τοιούτον είναι μαρτύρων δτι αληθή λέγομεν, έπεί ϊδοξαν αυτοί άδικεϊν τούτον Αθήναιον δντα και κυρίως πρώτον εγγραφέντα ϋστερον έξαλείψαντες. "Οχι μέν oiv αδελφός ημών έστιν ούτοσΐ Ευφίλητος κάί πολίτης υμέτερος κάί αδίκως ύξρίσθη υπό τών έν τω δήμφ συστάντων, ίκανώς οϊομαι ύμας, ώ άνδρες δικασταί, άκηκοέναι. 18.

1 Οδτος ό χαρακτήρ τών Ισαίου λόγων каі ταύτα τα

δ ι α λ λ ό τ τ ο ν τ α π α ρ ά την Λυσίου ά γ ω γ ή ν . ОиѲсѵ бе κωλυ€ΐ και Κ€φαλαιωδώς τ α ψαν€ρώτατα

π β ρ ι λ α ζ ό ν τ α δι* ε λ α χ ί σ τ η s сигсіѵ δτι μοι боксі Λ υ σ ί α ς

δηλώσ€ως μέν

την

αλήθ€ΐαν біожеіѵ μ ά λ λ ο ν , 'Ισαίος бе την τ έ χ ν η ν , και б ucv σ τ ο χ ό ζ β σ θ α ι του χαριέντως, б бс του δ€ΐνως. 2 Ει бе τις παραθ€ωροίη τ α ύ τ α ώς μικρά καΐ φ α ύ λ α , ουκ αν Ιτι γένοιτο ικανός αυτών κριτής ' ά λ λ α γ α ρ αί όμοιότητ€ς συνταρόξουσιν

αυτού τ η ν γ ν ώ μ η ν ώστ€

μη

διαγνώναι

τον ібіоѵ έκατέρου χ α ρ α κ τ ή ρ α . Και ігсрі μέν τούτων ώς €χω δόξης δ€δήλωταί μοι. 19·

1 Β ο ύ λ ο μ α ι бе ή δ η και wepl των ά λ λ ω ν

ρητόρων

олго δούναι τ ο ν λ ό γ ο ν , ί ν α μ η τις α γ ν ο ί α μ€ δ ό ξ η π α ρ α λιπ€ΐν αυτού s 4πιφαν€ΐς δντας και ο ν ό μ α τ ο ς ήξιωμένους .1 κατεδιήτησαν F : καταδιήτησαν Ζ || λάβετε FZ : λαβε Re. II 2 μαρτυρία Ζ : om. F || 3 ώφλον Holw. : ώφειλον FZ || 4 μέγα Rs. : μετά FZ || 5 τοΰτ' άν Schoem. : ταύτα FZ || έφασαν Ζ : έφησαν F || 6 άπεδιήτησαν : άπεδιαίτησαν Τ || 9 έξαλείψαντες : έξαλήψαντες Τ || 21 κριτής Krug. : κρατησαι FZ || 22 συνταράξουσιν FAV : συντάξουσιν ТВ || 26 με om. F || 27 ήξιωμένους : ήξιωμένοις Τ. 18

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ISÉE

IV, 19, 1

renommée peu commune, ou ne m'accuse de paresse pour avoir choisi les plus faciles et renoncé à examiner les autres. Non, bien sûr, je n'ignore pas ces auteurs que tout le monde connaît; et je n'hésiterais pas à écrire sur eux si cet écrit devait être de quelque utilité1. 2 Mais persuadé que, pour la mise en œuvre artistique, pour l'élévation et la solennité du propos, nul n'a surpassé Isocrate2, j'ai délibérément laissé de côté des auteurs dont je savais qu'ils avaient moins bien réussi dans ces domaines. Gorgias de Léontinoi n'a aucune mesure et en maintes occasions sombre dans l'infantilisme. Alcidamas son disciple est plus épais dans son expression et plus vide. 3 Théodore de Byzance montre de l'archaïsme; dans ses manuels de rhétorique il manque de précision et dans les plaidoyers judiciaires il ne fournit pas une analyse suffisante. Pour Anaximène de Lampsaque qui, dans tous les genres littéraires, veut être une sorte de carré parfait (il a écrit des Histoires, a laissé des Traités sur Homère, a publié des Manuels de Rhétorique, a touché à l'éloquence deliberative ou judiciaire), je considère qu'il est loin d'être un modèle accompli dans aucun de ces genres, et que partout il manque de force et de vraisemblance. 4 J'ai donc pensé qu'il n'était pas nécessaire, vu l'écrasante supériorité d'Isocrate en tout sur eux tous, de consacrer une étude à ces auteurs, pas plus qu'à aucun des contemporains d'Isocrate qui ont imité son type d'écriture, comme Théodectès, Théopompe, Naucratès, ou encore Éphore, Philiscos, Géphisodore et tant d'autres qu'il serait tout à fait incongru de juger par référence au talent d'Isocrate.

1. Denys indique à nouveau que son but n'est pas simplement la critique littéraire, mais qu'il tente de dégager les leçons du passé pour en tirer des préceptes de rhétorique ; les demi-échecs sont donc peu utiles dans cette perspective. 2. Note complémentaire, p. 202-203.

IV, 19, 1

ΙΣΑΙΟΣ

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ού μετρίου ή φυγή του πόνου το ρφστον αιρούμενον των έργων την περί αυτών άφεικέναι σκέψιν. Έγώ γαρ ούτε ήγνόουν ους άπαντες ϊσασιν, обте ώκνουν { α ν } υπέρ αυτών γράφ€ΐν ci τι χρήσιμον εμελλεν Ιξοίσειν ή γραφή. 2 Ένθυμούμ€νος бе οτι την μέν ποιητικήν κατασκ€υήν και το μετέωρον δη τούτο και ιτομιτικον είρημένον ουδείς Ισοκράτους άμείνων εγένετο, παρέλιπον εκών ους ήδειν ήττον ev ταΐς ίδεαις ταύταις κατορθουντας, Γοργίαν μεν τον Λεοντΐνον εκπίπτοντα του μετρίου και πολλαχου παιδαριώδη γιγνόμενον ορών, 'Αλκιδάμαντα бе τον άκουστήν аитои παχύτερον δντα την λέξιν και κενότερον, 3 θεόδωρον δε τον Βυζάντιον άρχαΐόν τίνα каі оите ev ταΐς τέχναις άκριζή ούτε εξετασιν ίκανην

6

10

cv τοις ¿ναγωνίοις δεδωκότα λόγοις, Άναξιμένην бе τον Λαμψακηνόν cv άττάσαις μεν ταΐς ίδεαις τών λόγων τβτράγωνόν τίνα etvai βουλόμενον (και γαρ ιστορίας γεγραφε και περί του Ποιητου συντάξεις καταλέλοιπε και τέχνας εξενήνοχεν, ήπται бе και συμβουλευτικών και δικανικών αγώνων), ου μέντοι τελειόν γε ev ούδεμιφ τούτων τών ιδεών αλλ* ασθενή και απίθανον δντα εν άπάσαις, θεωρών. 4 Ou δη δεΐν ωόμην Ισοκράτους ev απασι πάντων τούτων υπερέχοντος λόγον τινά ποιεΐσθαι περί εκείνων ουδέ γε περί τών συμζιωσάντων Ίσο κρατεί καΐ τον χαρακ­ τήρα τής ερμηνείας εκείνου έκμιμησαμενων ούθενός, θεοδέκτου λέγω και θεοπόμπου και Ναυκράτους, Εφόρου τε και Φιλίσκου και Κηφισοδώρου και άλλων συχνών * ούδε γαρ εκείνοι κρίνεσθαι προς την Ισοκράτους δύναμίν είσιν επιτήδειοι. 1 αίρούμενον Ζ : ήγούμενον F || 3 αν add. Holw. || 10 πολ­ λαχου Ζ : πανταχού F || 12 κενότερον Krug. : κοινότερον FZ || 15 μέν om. F || 16 γαρ om. F !| 22 δεΐν Ζ : δει F || 25 ούθενός FAV : ούδενός ТВ || 27 Φιλίσκου Goeller : Φιλίστου FZ.

15

20

25

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IV, 20, 1

ISÉE

20. 1 Considérant donc que cet orateur était nettement supérieur à tous ceux qui se sont illustrés dans le même mode d'éloquence, j'ai jugé que cela ne valait plus la peine de consacrer aux autres de longs développements et de gaspiller ainsi le temps sans aucune nécessité. . , , . , - . 2 Quant aux auteurs qui se L école de Lysias

.

* ,

r . i

ι ··

j

donnent pour but la précision du langage et qui pratiquent l'éloquence d'action1, comme ce fut le cas pour Antiphon de Rhamnonte, pour Thrasymaque de Chalcédoine, pour Poly crates d'Athènes, pour Critias le chef des Trente, pour Zoilos l'auteur de traités sur Homère, et pour d'autres auteurs du même genre, je considère qu'aucun ne montra plus de précision ni plus de charme que Lysias. 3 Antiphon a seulement de la sévérité et de l'archaïsme, et il n'a personnellement prononcé aucun discours2, délibératif ou judiciaire. Polycratès est vide dans les débats réels, glacé et vulgaire dans les discours d'apparat, dépourvu de grâce quand il faudrait de la séduction8. Thrasymaque possède de la pureté, de la finesse, de la virtuosité pour inventer et puis exprimer ce qu'il veut avec densité et élégance; mais s'étant consacré tout entier à la rédaction de manuels ou de discours d'apparat, il n'a rien laissé comme plaidoyer judiciaire ou délibératif4. Sur Critias et Zoilos, on pourrait en dire autant, à cette réserve près qu'ils diffèrent entre eux par le type d'expression utilisé. 4 Comme je pense que là aussi Lysias l'emporte nettement sur les auteurs cités et sur leurs proches parents et qu'il leur est supérieur, comme un archétype8 l'est à un apographe, c'est cet orateur que, pour une éloquence qui se propose de tels choix, j'ai pris pour modèle.

1, 2, 3, 4, 5. Noies complémentaires, p. 203-204.

ΙΣΑΙΟΣ

IV, 2 0 , 1 20.

173

1 Των μέν δη κατά ταύτην την ά γ ω γ ή ν κοσμουμένων

CKCÎVOV τον

άνδρα διαφορώτατον ή γ η σ ά μ € ν ο ς ,

ουκ CTI

TT€pl των ά λ λ ω ν ήξίωσα μακρολογβιν και δ α π α ν ά ν

cię

оибсѵ ά ν α γ κ α ι ο ν τον χ ρ ό ν ο ν. 2 Των бе τους

άκριζεΐς

προαιρουμένων

λόγους

καΐ

5

π ρ ο ς την έναγώνιον ασκούντων βητορικήν, ών €γέν€Το 'Αντιφών те ό 'Ραμνούσιος και θ ρ α σ ύ μ α χ ο ς ο Χαλκηδόνιος και Πολυκράτης ό 'Αθηναίος, Κριτίας тс ά των τριάκοντα άρξας και Ζωΐλος ó τάς καθ' Ό μ η ρ ο υ συντάξ€ΐς

κατά-

λιιτών και ά λ λ ο ι τοιούτοι Ttvcç, ουδένα ήγούμ€νος оитс άκριζέστ€ρον

оитс

χαριέστ€ρον

γ€γονέναι

10

Λυσίου * 3

'Αντιφών γ€ μην το α ύ σ τ η ρ ό ν €χ€ΐ μόνον καΐ ά ρ χ α ι ο ν , αγωνιστής

бе λ ό γ ω ν

оитс συμξουλ€υτικών

оитс

δικα­

νικών Ιστι, Πολυκράτης бе Κ€νός μ4ν cv τ ο ι ς αληθινοί ς, ψυχρός

бе και φορτικός cv τοις сігібсіктікоіс, ά χ α ρ ι ς

15

бе ev τοις χαρΐ€ντισμοΰ δ€ομένοις Ιστί, Θ ρ α σ ύ μ α χ ο ς бе καθαρός μέν και λ€πτός και бсіѵос cûpcîv тс και cnrcîv σ τ ρ ο γ γ ύ λ ω ς και π€ριττώς τοις τϋχνογραφικοΐς συμξουλ€υτικούς

ο βούλ€ται, π α ς бе €στιν cv

και с т б с і к т і к о і с , δικανικούς бе ή

ούκ ά π ο λ έ λ ο ι π €

λ ό γ ο υ ς , τ ά бе αυτά

20

και Třepí Κριτίου και ircpl Ζωιλου τις άν clırcîv €χοι π λ η ν δσον

τοις

χαρακτήρσι

της

ερμηνείας

διαλλάττουσιν

α λ λ ή λ ω ν · 4 τούτων δή, φημί» των ανδρών και τών π α ρ α ­ π λ ή σ ι ω ν τούτοις біафсрсіѵ οίόμενος Λ υ σ ί α ν και ωσπ€ρ άρχέτυπον

απογράφων

ύπ€ρέχ€ΐν,

IKCÎVOV

τόν

аѵбра

ταύτης της προαιρέσεως τών λ ό γ ω ν έ π ο ι η σ ά μ η ν κανόνα.

1 μέν δή FAV : μέντοι ТВ || 3 δαπαναν F : δαπανών Ζ Ι| 7 post καΐ add. 6 Τ || 10 ουδένα F : ούθένα Ζ || 18 στρογγύλως καΐ περιττώς Ζ : στρογγυλός και περιττός F || 19-20 ή συμβουλευτι­ κούς del. Schwarz || 25 απογράφων Rs. : υπογράφων FZ.

25

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ISÉE

... t La place aisée

IV, 20, б

5 Quant au troisième, Isee, si ,, * , , ., ,, 1 on me demandait pour quelle raison je l'ai ajouté, bien qu'il soit un émule de Lysias, je dirais que c'est parce que, selon moi, la virtuosité de Démosthène qui, de l'avis général, atteint à la perfection, est déjà tout entière en germe dans cet orateur et en tire ses principes1. 6 Voilà donc les raisons pour lesquelles je me suis borné aux auteurs présentés. Si j'avais décidé de les étudier tous indistinctement, mon propos aurait fini par sombrer dans le vide; outre son inutilité totale ou quasi-totale, un tel ouvrage aurait été d'une longueur interminable, disproportionnée. Restons-en donc là. 7 Je consacrerai le second tome de mon traité à Démosthène, à Hypéride et en troisième lieu à Eschine2. C'est chez ces orateurs, semble-t-il, que l'on trouve la perfection de l'art rhétorique, et la pleine maîtrise en ce qui concerne l'éloquence d'action. 1. Note complémentaire, p. 205. 2. Mêmes projeta qu'à la fin du Prologue.

IV, 20,5

ΙΣΑΙΟΣ

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5 Τον δέ 8ή τρίτον Ίσαΐον ci τις εροιτό μ€ τίνος ένεκα προσεθέμην, Λυσίου δη ζηλωτήν δντα, ταύτην αν αύτω ψαίην την αιτίαν δτι μοι δοκεΐ της Δημοσθένους δεινότητος ην ουθείς έστιν 8ς ου τελειοτάτην άπασών οΐεται γενέσθαι, τα σπέρματα και τας αρχάς ούτος ô ανηρ παρασχεΐν. 6 Δια μεν δη ταύτας τάς αιτίας τοόσδε τους άνδρας μόνους παρέλαζον. ΕΙ бе περί πάντων ήξίουν γράφειν, εις κενότητας αν μοι ô λόγος έξέπιπτε και προς τω μηθεν ή μη πολύ το χρήσιμον εχειν εις άπέραντόν τίνα και oů σύμμετρον έξεμηκύνθη γραφήν. 7 ΚαΙ περί τούτων μεν αλις. 7 Έτέραν δε αρχήν ποιήσομαι του λόγου περί τε Δημοσθένους και Ύπερίδου και τρίτου λέγων Αίσχίνου. Ή γαρ δη τελειότατη ρητορική και το κράτος των έναγωνίων λόγων εν τούτοις τοις άνδράσιν εΌικεν είναι. TEST. : cf. Syrianus, I p. 13, 24-p. 14, 5 R (2-5). 1 post ένεκα hab. ου FV^TB || 9 τφ FAV : το ТВ || 10 μή Ζ : om. F U 14 Ύπερίδου Ζ : Υπερείδου F || 16 εοικεν Ζ : εκεν F.

5

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NOTES COMPLÉMENTAIRES

Page 70. 1. Hommage au siècle d'Auguste, thème obligé de la propagande impériale. Mais l'enthousiasme de Denys pour Rome est sincère (cf. Ani. Rom. I, 6, 5). 2. La doctrine des πολιτικοί λόγοι est inspirée d'Isocrate, mais le terme de πολιτικοί λόγοι n'est pas entièrement clair ; aussi vaut-il la peine d'en analyser les diverses occurrences au cours des Opuscules rhétoriques. Ce terme désigne chez Denys une œuvre littéraire en prose, de forme oratoire, qui s'oppose au genre historique et aux traités philosophiques (I, 3,2) mais aussi à Téristique (III, 1,4). Les λογοί πολιτικοί sont utilisés dans les assemblées, les tribunaux, etc. (V, 15, 2) mais semblent pourtant étrangers aux débats réels (cf. V, 30, 3 où il est question du schéma politique, par opposition à celui du débat). C'est dans le D.C. V. semble-t-il que la notion de πολιτικοί λόγοι se précise pour Denys, d'abord avec la définition fameuse : « la science des λόγοι πολιτικοί est une sorte de musique· (VI, 11,13), puis avec la classification des λόγοι en Ιδιώται, bavards et vides, et πολιτικοί qui se caractérisent par l'art et la mise en œuvre (VI, 26, 7) ; Denys y distingue les trois genres, poésie, histoire, πολιτικοί λόγοι (VI, 22, 7). Seulement, l'art ou la science des πολιτικοί λόγοι n'est pas réservée aux seuls orateurs, que ceux-ci pratiquent le débat réel comme Démosthène ou le discours fictif comme Isocrate. Peuvent s'y exercer les philosophes comme Platon, les historiens comme Thucydide. Pour Denys, le meilleur de tous les πολιτικοί λόγοι est le Ménéxène, avec l'Oraison funèbre (V, 23, 10) et l'on sait d'ailleurs que Platon désirait montrer son talent dans les πολιτικοί λόγοι (XI, 1, 10). Thucydide, modèle pour écrire l'histoire, l'est aussi pour sa virtuosité en matière de πολιτικοί λόγοι (VII, 2, 2) ; Démosthène lui a beaucoup emprunté pour ses propres πολιτικοί λόγοι (VII, 53, 1). La caractéristique des πολιτικοί λόγοι semble être le style, πολιτική λέξις ou φράσις ou διάλεκτος. Le διάλεκτος πολιτική s'oppose au διάλεκτος εναγώνιος (III, 12, 3) et semble constituer un mode d'expression à part, que l'on peut comparer à la musique (cf. V, 2, 4 : le rapport qu'il y a en musique entre la nète et Γ hypate est celui qui existe, en matière de πολιτική διάλεκτος

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NOTES COMPLÉMENTAIRES

entre le style de Lysias et celui de Thucydide). Dans la dernière partie du Démosthène, Denys se fait plus explicite : la πολιτική λέξις est comparable à la poésie (V, 50, 6) ; il y a λέξις πολιτική quand y est contenue la beauté poétique (V, 50, 10) ; il y a πολιτική φράσις quand y intervient la musique (V, 51, 2). En résumé les λόγοι πολιτικοί désignent les discours, la plupart du temps Actifs (c'est Isocrate qui en a été l'initiateur) dont le contenu relève de la philosophie politique (qui n'est pas vain bavardage) et dont la forme, travaillée, s'apparente au discours musical. Mais ceci représente la pensée de Denys dans son état quasi définitif ; dans les opuscules du début, on constate un flottement qui rend difficile une traduction cohérente de ces termes d'un bout à l'autre, et même tout simplement une traduction correcte. 3. Pour l'asianisme et son histoire, cf. F. Blass, Die Griechische Beredsamkeit, Berlin, 1865, p. 54-96 ; E. Norden, Die Antike Kunstprosa, Leipzig, 1898, I, p. 131-149; U. WilamovitzMocllendorf, « Asianismus und Atticismus », Hermes, 35, 1900, p. 1-52. Page 71. 1. Sur le rôle de la courtisane, cf. par ex. le Contre Néère (LIX) du Pe. Démosthène. 2. Ces mômes pays sont cités par Ciceron, Orator, 8,24 : « La Carie, la Phrygie et la Mysie, parce qu'elles ont le moins de culture et de raffinement, se sont données à un genre de style approprié à leurs oreilles, bien en chair et gras ». Un des traités de l'atticisant Caecilius était intitulé Κατά Φρυγών. 3. Pindare, fr. 159 Bergk (сГ. В. Snell, Leipzig, 1964, p. 120). 4. Trois explications proposées : l'intervention divine, l'éternel retour cher aux Pythagoriciens et aux Stoïciens (doctrine de Γάνακύκλωσις), la variabilité des modes littéraires. Page 72. 2. Épithètes d'emploi fréquent chez Denys pour indiquer la recherche afTectée et le mauvais goût dans le style. 3. Sur l'Empire Romain facteur d'unification et de diffusion de la culture et de la civilisation, cf. aussi Strabon, II, 5 , 2 6 С 125-126. Page 73. 1. Tel est le plan approximatif de chacun des traités des Orateurs antiques. Après avoir sélectionné les auteurs les plus caractéristiques, Denys étudie, pour chacun d'eux, — la vie — le style — le profit qu'on en peut tirer par l'imitation.

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2. L'insistance avec laquelle cette notion est rappelée dans le Prologue montre que Denys n'a pas renoncé à soutenir la cause pour laquelle il a déjà combattu dans ses premiers écrits ; mais il la défend maintenant avec plus de largeur de vues. 3. Premier exemple des précautions oratoires habituelles chez Denys. Elles semblent indiquer que le traité de Caecilius sur Les dix orateurs (cf. VII, p. 89-129 Ofenloch) n'avait pas encore paru. 4. Ici donc Denys envisage une conception de la prose d'art qui ne se limite pas à l'éloquence proprement dite mais inclut l'histoire, laquelle déjà se rattachait la plupart du temps au genre épidictique. Comme études sur les historiens, Denys a composé, à la demande, le Thucydide (VII), la lettre à Ammée sur les particularités du style de Thucydide (VIII), la lettre à Pompée Geminos (XI). Page 75. 2. D'après la chronologie indiquée par Denys, Lysias, qui aurait eu 46 ans en 413, lors de l'archontat de Calilas, serait né en 4F>9 ; il serait parti à Thourioi au moment de la fondation de cette colonie en 444. On s'accorde pourtant à penser à la suite de Blass {Die attische Beredsamkeit, I, p. 331 sqq) que Lysias a dû naftre vers 440 ; il aurait alors participé à l'une des migrations tardives vers Thourioi, et aurait eu à peine la trentaine lors de son retour à Athènes. Cf. aussi sur ce point K. J. Dover, Lysias and the Corpus Lysiacum (Berkeley, 1968), p. 28-46, qui placerait la naissance de Lysias vers 445, son arrivée à Thourioi vers 430, et son retour à Athènes vers 420. Page 76. 2. Le terme de χαρακτήρ, que Denys utilise fréquemment (125 occurrences dans l'ensemble des Opuscula Rhelorica), évoque la marque faite sur les monnaies. Il désigne normalement ce qui constitue le caractère distinctif d'une personne ou d'une chose, mais aussi le type général auquel appartient un exemplaire particulier. Dans le vocabulaire de la rhétorique, ce terme s'applique à un type de style : le Ps. Demetrios (De Elocutione, 36) distingue quatre χαρακτήρες qu'il qualifie de · simples », Γ Ισχνός, le μεγαλοπρεπής, le γλαφυρός, le δεινός. C'est ce terme que Syrianus utilise comme titre pour le traité des Orateurs antiques : il fait par deux fois précéder les citations qu'il critique de Διονύσιος èv πρώτω χαρακτήρων (p. 10, 21 et p. 25, 14 Rabe). 3. Denys distingue soigneusement Tatuque ancien ou arenalsant, qui manifeste une certaine recherche et donc manque de naturel, et Tattique classique, celui de Lysias, mais aussi d'Andocide (né vers 440), représentant du style simple, et de Critias (c. 460-403), l'un des Trente, champion du sermo socralicus. Ces

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NOTES COMPLÉMENTAIRES

deux orateurs avaient les faveurs des atticisants, qui s'acharnaient au contraire contre Platon (cf. Ps. Longin, Traité du Sublime, 32, 8). Sur ces points, voir P. Costil, L'esthétique littéraire, p. 285-286. Page 77. 4. Cette citation du Phèdre, 238d (τα νυν γαρ ούκέτι πόρρω διθυράμβων φθέγγομαι^έοΙβΓβ Socrate à la fln de la première partie de son premier discours), la référence à la λέξις διθυραμβική, tout ceia se situe dans le cadre de la réaction atticisante contre les propos de Platon. Dans son traité Sur Lysias, Caecilius faisait l'éloge de Lysias et du style simple, critiquant Platon et la λέξις διθυραμβική (cf. P. Costil, op. cit., p. 284). 5. Licymnios et Polos (cf. Phèdre, 267 c) étaient des rhéteurs à la mode. Polos est l'un des acteurs du Gorgias. Il ne reste rien de leurs œuvres. Page 78. 2. Dans le D.C. V. (VI, 22, 34 sqq.), Denys considère Thucydide comme l'un des modèles du style élevé. Au reste, si Denys admire la pensée de Thucydide, il conteste très souvent son expression. 3. Le terme d*άpμovíα qui pourra prendre dans les opuscules postérieurs une valeur sonore, est ici employé dans son sens premier d'ajustement (du verbe αρμόζω) des mots. C'est la pre­ mière apparition de ce qui sera la doctrine propre de Denys : le choix des mots est secondaire, c'est l'ajustement des mots entre eux qui donne sa couleur au style. Lysias a cette qualité spécifique que, à l'aide des mots ordinaires, par la seule disposition des mots entre eux, il crée un style poétique. 4. Ce terme, προαίρεσις, fréquemment utilisé par Denys, peut désigner une option philosophique, l'appartenance à une école ; il s'agit ici d'une option en matière de style. Pour Denys, toute expression littéraire véritable est le fruit d'un choix réfléchi. Page 80. 1. Denys qui jusqu'alors traitait de l'expression introduit ici une digression sur la matière, anticipant ce qu'il dira au ch. 15. Malgré les fréquentes annonces de plan, la succession logique dans les développements n'est pas toujours respectée. 2. Théophraste, frg. 3 Schmidt (cf. A. Mayer, Theophrasti π ε ρ ί λ έ ξ ε ω ς libri fragmenta, Leipzig, 1910, p. 166). Dans le Démosihène, V, 3 , 1 , Denys indique également, d'après Théophraste (fr. IV Schmidt, cf. p. 6 Mayer), que Thrasymaque de Chalcédoine (fl. с 430-400) aurait été l'inventeur du style tempéré ou moyen et il cite un long fragment de cet orateur. P. Costil {op. cit. p. 345 sqq.), analysant le texte du Lysias, y voit une interpré-

NOTES COMPLÉMENTAIRES

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tation fausse, par Denys, d'un passage de Théophraste. Denys, par λέξις στρογγυλή, entend la période ramassée, spécialement propre au genre judiciaire. Théophraste devait attribuer à Thrasymaque la première ébauche de la période rythmée, qu'il rattachait au style moyen (l'indication du Démosthène est correcte) ; mais il devait la qualifier de στρογγυλή au sens d'arrondi ou de soigné. Denys, se méprenant sur ce terme, a établi une comparaison boiteuse entre le style de Lysias et celui de Thrasymaque. Sur Thrasymaque, cf. G. Kennedy, The art of persuasion in Greece (Princeton, 1963) p. 68 et G. M. A. Grube, « Thraeymachus, Theophrastus and Dionysius », A.J.P. 73, 1952, p. 251-267. 3. La date de naissance de Lysias était probablement déjà objet de controverses. Page 81. 2. ЪЧѵаруеих. (en latin illustrano ou euidentia) désigne un degré supérieur de clarté (cf. Quintilien, VI, 2, 32). La doctrine de Γένάργεια serait stoïcienne, mais tirerait son origine de l'ancien péripatétisme (cf. Costil, op. cil. p. 311). 3. Après la caractérisation concrète, la description morale. La première concerne les circonstances du récit, la seconde concentre l'intérêt sur les personnages. Hermogène (Progymnasmata, 9, 44, p. 20 Rabe) définit Véthopée comme « imitation du caractère du personnage présenté » ; il précise qu'elle peut se présenter sous diverses formes, selon que l'on met en valeur surtout les mœurs (ήθικαί, ex. : ce que dirait un paysan qui voit un bateau pour la première fois), ou surtout l'émotion (παθητικαί, ex. : paroles d'Andromaque a Hector), ou les deux à la fois μικταί, ex. : ce que dit Achille à Patroclo). C'est dans la première sorte que se distingue Lysias. 4. La série : pensée, vocabulaire, synthesist est également utilisée dans le traité Sur le style du Ps. Demetrios, qui s'inspire de Théophraste. Une telle division s'accorde mal ici avec le schéma général adopté par Denys qui oppose le fond, πραγματικός τόπος (dédoublé en εορεσις et τάξις) et la forme, λεκτικός τύπος (dédoublée en εκλογή et σύνθεσις). Le terme de synthesis sera soit gardé tel quel, soit traduit par « agencement » des mots. Page 82. 2. Le raisonnement de Denys semble flotter un peu. Le don de vie qui vient de la peinture des mœurs force l'adhésion de l'auditeur ; dans la mesure où il est tributaire du style, c'est l'ajustement des mots entre eux qui produit l'effet cherché ; d'où ce développement sur la synthesis qui semble peu à sa place ici. 3. Pour la traduction de 6 της αρμονίας αύτου χαρακτήρ, cf. p. 76 note 2 et p. 78 note 3.

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NOTES COMPLÉMENTAIRES

4. Denys insiste à temps et à contre temps sur la nécessité du travail et du métier, le grand art consistant à faire oublier qu'il y a de l'art. Mais il procède plus par affirmation que par analyses précises. 5. Sur la notion si importante de convenance, qui peut revêtir des aspects si divers, cf. M. Pohlenz, « To πρέπον, ein Beitrag zur Geschichte des Griechischen Geistes », N.G.G., 1933, p. 53-94. Page 83. 2. Les parties du discours sont qualifiées par Denys d'ιδέα t (exactement les « catégories de sujet »), ce qui est une conception isocratique (cf. P. Costil, op. cit., p. 295). Il y a normalement quatre parties dans un discours, le préambule, le récit, la démonstration, l'épilogue (cf. Γ Anonymus Seguerianus éd. SpengelHammer, Bhet. Gr. H, Leipzig, 1894 p. 352-398). Mais la démonstration utilise divers procédés dont l'amplification et l'appel à l'émotion qui sont des catégories de preuves. L'épilogue comprend deux parties : la récapitulation et l'élément pathétique avec appel aux juges, apitoiement, prière. Ici la division proposée par Denys manque de netteté. 3. Denys n'oublie jamais que l'analyse des qualités d'expression chez les orateurs fameux a pour mission d'améliorer le style de ses propres étudiants. Page 84. 1. Le terme de χάρις qui est en rapport étymologique avec les termes grecs qui désignent l'idée de la réjouissance (χαρά, χαίρειν) semble évoquer surtout le plaisir lié à l'impression sensible de la beauté naturelle. D'où les images de printemps (ώρα), defleurs,etc. « Cette nuance insaisissable qui semble glisser sur tous les mots de la phrase, il est difficile de la ramener à des procédés précis ; on la suggère par des images sensibles plutôt qu'on ne la définit. Autrement dit, la χάρις ainsi comprise ne relève plus du jugement mais d'une certaine αΐσθησις. Telle est précisément la théorie péripatéticienne rappelée par Denys au ch. 11 de son Lysias, qui rapproche la grâce des plus petits intervalles dans l'échelle des sons. En raison de son caractère d'impression fugace, la χάρις έπιτρέχουσα (qui court à la surface) semble parfois occuper une place à part dans la théorie des qualités de style ; elle apparaît moins comme un ornement que comme une certaine nuance de beauté qui s'ajoute de surcroît aux qualités du genre simple » (P. Costil, op. cil. p. 508). 2. Denys associe souvent la χάρις et Γώρα. « La χάρις, qui évoque la beauté de la nature à l'éveil du printemps, s'assortit d'un symbole religieux, le culte rendu aux χάριτες qui sont primitivement des divinités de la vie végétale, présidant au renouveau de l'année. A ce titre les χάριτες sont à rapprocher des

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ώροα, divinités des saisons, et ce rapport s'est maintenu dans la langue de la rhétorique. Le passage est aisé du printemps de Tannée à la jeunesse de l'être humain, et, par extension, au charme de certaines œuvres d'art » (P. Costil, op. cit., p. 562). 3. A noter l'intérêt que Denys porte à la musique, qui est ici simple terme de comparaison. Dans un stade ultérieur de sa pensée, il lie profondément la musique à la parole dans la théorie des harmonies. Page 85. 1. «Toute cette théorie, de la perception des petits intervalles par le critère de l'impression auditive, est péripatéticienne ; cette doctrine des μουσικοί dérive plus spécialement d'Aristoxène. La terminologie, précise, ne permet pas d'en douter. Aristoxène estimait que, pour les plus petits intervalles musicaux (διαστή­ ματα), l'oreille ne peut percevoir un rapport exact, rationnelle­ ment exprimable, mais il l'estimait capable cependant de saisir ces petits intervalles par une juste impression sensible ; cette capacité, selon lui, allait jusqu'à la distinction du quart de ton... Le terme de δίβσις est utilisé ici pour désigner le plus petit intervalle (quart de ton) du mode enharmonique, mode que préférait Aristoxène, mais qui était tombé en désuétude à l'époque de Denys > (P. Costil, op. cit., p. 358). 2. Intérêt de la méthode empirique qui se fonde sur les impressions de Γ&λογος αϊσθησις et tend à éduquer progressivement celle-ci. Dans l'ordre littéraire, la méthode a un double objet, étant à la fois critique et mimétique : discerner, par une longue accoutumance, un caractère distinctif d'une œuvre d'art littéraire, c'est, en même temps, si les dons naturels y suffisent, développer en soi une aptitude à le reproduire. Le premier résultat que permet d'atteindre cette méthode est de savoir reconnaître entre toutes la touche particulière de Lysias : elle peut servir de critère d'authenticité. Pourtant l'autre objet de la méthode, l'imitation, est encore plus important. Page 86. 1. Ce discours (cf. Lysias, frg. XVIII, Thalheim = frg. VII, Gernet-Bizos) est le Contre Harmodios, au sujet des récompenses ďlphierate, cité par Aristote (Met. II, 23, 1397b et 1398a) qui paraît l'attribuer à Iphicrate même. Harmodios avait attaqué pour illégalité, sans doute après 371, un décret accordant une statue au général athénien Iphicrate. Celui-ci présenta sa défense, et gagna sans doute le procès, puisque Pausanias (I, 24,7) prétend avoir vu la statue en question. Sur l'attribution à Lysias de ces discours, cf. F. Blass, op. cit. I, p. 349-350. Pour une discussion des dates de ces discours en relation avec la chronologie de Lysias, cf. K. J. Dover, Lysias and the Corpus Lysiacum, p. 45-46.

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3. Allusion au congrès panhellènique réuni à Sparte en 371, sous l'archontat d'Alcisthénès, où fut renouvelée la célèbre paix d'Antalcidas ou paix du Roi, conclue en 387 ou 386. 4. C'est la Défense pour une accusation de trahison (cf. Lysias, frg. LXV Thalheim = frg. III Gemet-Bizos). Après la défaite d'Embata (automne 356) au cours de la Guerre des Alliés qui opposait à Athènes Rhodes, Cos, Chios et Byzance, soutenues par le roi Mausole de Carie, Aristophon d'Azenia accusa de concussion et de trahison trois des stratèges vaincus, Timothée, Ménesthée et Iphicrate ; ces deux derniers furent acquittés. La Défense ďlphicraie, prononcée vraisemblablement vers 356 (les archontats d'Agathoclès et d'Elpinès se situent vers les années 357/6 et 356/5), est également citée par Aristote, Rhet. II 23 1398a qui semble l'attribuer à Iphicrate. Page 87. 1. Le procédé de la récapitulation est constant chez Denys, du moins dans Les orateurs antiques. Il y a quelque variation cependant, dans ce résumé, par rapport à ce qui a été dit précédemment. Denys a vanté la pureté du vocabulaire en 5 ; la précision du langage (sous-entendue) et le style non figuré en 3 ; la clarté en 4, 1-3 ; la concision (appelée brièveté) en 4, 4-5, 2 ; le ramassé et la densité en 6 ; le don de vie et Véthopée (qualités développées ici sous forme périphrastique) en 7 et en 8, 1-3 ; la synthesis simple en 8, 4-7 ; la convenance en 9 ; le don de vraisemblance et la force persuasive en 1 0 , 1 - 2 ; la grâce de 10, 3 à 12, 9 ; l'à-propos, mesure de tout, en 11, 2. Ce genre de récapitulation fait apparaître encore bien plus clairement la part d'hésitation dans la pensée et le vocabulaire de Denys. Page 88. 1. Ce qui manque essentiellement à Lysias, c'est la grandeur et la véhémence. Il y a d'ailleurs opposition le plus souvent entre les deux notions de χάρις, qualité qui convient parfaitement au ton de la conversation, et de δεινότης qui convient au débat et représente la qualité agonistique par excellence. C'est la δεινότης sous toutes ses formes, ornementale, virtuose de la variété, véhémente et pathétique, qui est la qualité majeure de Démosthène. En définissant ce qui manque à Lysias, Denys décrit en quelque sorte le style de Démosthène. Sur la δεινότης, cf. P. Costil, op. cit., p. 485 et sqq. 2. Théophraste, frg. 2 Schmidt (cf. Mayer, p. 108, in Theophrasti π ε ρ ί λ έ ξ ε ω ς fragmenta). Sur la doctrine de Théophraste, cf. P. Costil, « La composition et la doctrine du περί λέξεως de Théophraste », Mélanges Saunier, Lyon, 1944, p. 53-79.

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Page 90. 1. La distinction entre le style et la matière est assez arbitraire. Dans la matière, Denys fait entrer, suivant la tradition, l'invention et la disposition. Hermagoras de Temnos, suivi partiellement par Corniflcius et Apollodore de Pergame avait développé la théorie de l'invention en opposant les θέσεις aux υποθέσεις, et en élaborant, l'aride doctrine des états de cause (στάσεις). Il avait également rattaché à la notion générale de disposition la série jugement (κρίσις), division (διαίρεσις), ordonnance (τάξις au sens restreint). Denys se borne à l'opposition fondamentale, inventiondisposition. Cf. P. Costil, op. cit., p. 291. 2. De la discussion relative aux στάσεις, Denys ne retient que cette brève indication sur les περιστάσεις, circonstances qui déterminent la cause. 11 n'utilise pas le terme mais analyse la notion en la décomposant en ses éléments (στοιχεία έξ ών ol λόγοι). 3. Le jugement (κρίσις) est pour Denys partie complémentaire de l'invention ; c'est le choix des arguments inventés, en fonction de l'à-propos. Cf. P. Costil, op. cit., p. 291-2. 4. ί'έξεργασία, qui est avec la division et l'ordonnance une partie de la disposition, comprend la mise en œuvre technique et artistique des éléments en vue de l'effet à produire (La Souda attribue un περί εξεργασίας au rhéteur Hermagoras le Jeune, contemporain de Caecilius et de Denys, et vivant comme eux à Rome). Mais au siècle précédent, elle était limitée à l'emploi des figures (σχήματα), ce que mentionne d'ailleurs Denys (cf. P. Costil, p. 292-293). Les έφοδοι désignent l'art d'introduire la narration; les προκατασκευαί sont des démonstrations préparatoires à la narration ; les μερισμοί sont les divisions du récit ; les ποικιλίαι peuvent être soit des variations dans le traitement du thème lui-même (ίδίαι μεταβολαί) soit des digressions extérieures au sujet (ξένοι έπεισόδιοι). Page 91. 2. Le texte grec est très peu clair. Usener propose de supprimer των άμφισβημάτων ; peut-être faudrait-il le remplacer par των λόγων ? 3. En ce qui concerne les genres, Denys mentionne bien dans un passage du Démosihène (V, 23, 4) quatre des variétés distinguées par Anaximène, εγκώμια, ψόγοι, κατηγορίαι, άπολογίαι mais il s'en tient d'ordinaire à la division en trois, judiciaire, délibératif, épidictique ou panégyrique. A l'époque de Denys, l'épidictique, négligé par les premiers rhéteurs, peu considéré par Anaximène et même par Cicerón, bénéficiait du succès des déclamations et des lectures publiques à leur début, et surtout des progrès de l'histoire qui lui était rattachée par convention. D'où l'opposition entre l'éloquence d'action (genre judiciaire et délibéra tif) et l'éloquence épidictique (discours fictifs et histoire). 19

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Page 92. 1. Denys reprend la division traditionnelle des parties du discours en préambule, narration, démonstration, péroraison, en se réclamant d'Isocrate et de ses disciples ; un fragment conservé de la techné de Théodecte (cf. F. Solmsen, R.E. β. ν. Theodektes, V Aa, 1934, col. 1730) propose cette division, et Apollodorc tenait ces quatre parties pour fondamentales (cf. aussi Γ Anonymus Seguerianus). Mais Denys semble mieux informé sur les deux premières parties, préambule et narration, qui avaient fait l'objet d'études particulières surtout dans l'école d'Isocrate (cf. aussi Aristote, fìhet. Ill, 13, 14, 16) ; et puis l'art de la narration intéresse l'histoire. 2. Ces procédés oratoires obéissent aux trois préceptes que recommande une tradition unanime, concernant l'exorde : il faut rendre l'auditeur apte à comprendre la cause (εύμαθής), bienveillant (εΟνους) et attentif (προσεχών), préceptes que Deays rappelle à la fin du chapitre. Page 93. 1. Il n'y en a pas d'exemple conservé, mais Planude, dans les Seholies au περί ευρέσεων d'Hermogène, attribue à Lysias un préambule qui commence sous forme de récit (Walz, Rh. Gr. V, p. 382). Page 94. 2. Pour désigner la démonstration, Denys, à côté de la formule το πιστουσθαι τα πράγματα, emploie les expressions το άποδείκνυναι (II, 9, 4), αϊ αποδείξεις (II, 26, 1), ol αποδεικτικοί λόγοι (IV, 12, 1 et IV, 16, 3). En ce sens technique, Aristote emploie πίστεις, comme dans sa théorie plus générale des preuves. Cependant à propos de la démonstration, il précise τάς δέ πίστεις δει άποδεικτικας είναι (fìhet. I l l , 17) mais il applique άποδεΐξαι, δεικνύναι à la seule preuve logique. L'emploi α'άπόδειξις au sens de démonstration entraîne l'adoption d'un autre terme pour la preuve logique ; Denys la désigne par le domaine où elle s'exerce, par la cause en elle-même, πράγμα. Dans l'ensemble Denys, qui écarte toute discussion topique sur les στάσεις, emprunte à Aristote sa théorie générale des πίστεις (fìhet. I, 2). Sur ces points, cf. P. Costil, op. cit., p. 296. Page 95. 2. Denys est beaucoup plus à l'aise pour décrire les preuves morales ; élargissant la conception d'Aristote, il les applique aussi bien au caractère de celui qui parle qu'au caractère du personnage qui est au centre du débat. 3. Pour Denys, les πά^η constituent un des trois modes de

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preuves et se rattachent donc à la démonstration. Or de son côté, l'épilogue comprend deux parties : le résumé ou récapitulation, et l'élément pathétique où l'on distingue l'exhortation ou appel aux juges, l'apitoiement et la prière. Denys, vu la place qu'il accorde à l'élément pathétique dans la démonstration, est obligé de la réduire dans la péroraison, où pourtant elle a un rôle plus important. Page 96. 1. Alliance de mots fréquente chez Denys. Les deux éléments qui expliquent la réussite artistique, c'est d'abord l'option prise (choix du sujet, en fonction de ses propres capacités), ensuite la mise en œuvre de cette option par le talent propre (la part du don personnel). La προαίρεσις c'est le souffle juste, pour reprendre l'expression de Vigny, la δύναμις c'est ce qui fait que le chant aussi est juste. 2. Le Contre Diogilon (Lysias, XXXII) est une action privée, pour tutelle, qui entrait dans la compétence de l'archonte éponyme. Ce discours, qui ne se trouve pas dans les œuvres conservées de Lysias, avait bonne réputation chez les anciens (cf. Photius, cod. 262). Page 98. 1. L'expression μή οοσας δίκας διώκειν signifie précisément « intenter des actions en nullité d'arbitrage ». Elle se rapporterait à une sentence arbitrale rendue par défaut et attaquée par l'intéressé : tel est le sens de l'expression technique τήν μή ούσαν άντιλαχεΐν (Pollux VIII, 60) qui se dit exclusivement de la partie qui fait opposition à une sentence de l'arbitre public rendue par défaut ; il s'agirait alors de l'arbitrage public préliminaire à toute action de tutelle, comme d'ailleurs à la plupart des actions privées. Cf. sur ce point, Louis Gernet, ι L'institution des arbitres publics à Athènes *, R.E.G. 1939, 52, p. 389-414. 2. La référence constante aux auteurs de manuels, aux modèles proposés, prouve que la tradition des technai s'était perpétuée et avait proliféré depuis l'époque de Gorgias et de Protagoras. Citons par exemple les τέχναι d'Aristote, de Thrasymaque, d'Anaximène, etc. Page 99. 4. C'est donc une étude sur le fond que propose Denys, et sur la disposition des idées plutôt que sur l'invention. Il avait déclaré en II, 15, 4 que Lysias était plutôt déficient en matière de mise en ordre (τάξις) mais ceci s'appliquait surtout à l'argumentation. Dans la narration au contraire, il le jugeait excellent à tous égards.

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NOTES

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Page 107. 2. Le texte présente une lacune, provenant sans doute de l'omission d'une ou deux lignes du modèle. J'ai adopté comme restitution celle suggérée (mais non adoptée) par Radermacher, afin de pouvoir garder, quelques lignes plus loin, la référence à Démosthène qui ne semble pas avoir composé de discours épidictique. Si l'élévation et la magnificence (Γύψος au sens rationaliste de grandeur, sans nuance affective, et la μεγαλοπρέπεια, ampleur ornée) sont pour Denys les traits caractéristiques du style d'Isocrate, modèle du genre épidictique, c'est Démoslhène, plutôt qu'Isocrate, qui est capable de tenir perpétuellement en haleine l'auditoire. P. Costil (p. 287) propose une restitution plus simple : τοιούτος έστιν, έν δέ τοις επιδεικτικοις, qui s'expli­ querait par l'omission d'une ligne de 35 lettres environ. La restitution suggérée par Radermacher supposerait la chute de deux lignes de cette longueur, par saut du même au môme. Page 110. 2. Ces discussions sur la forme à donner à la démocratie se placent en 403, après l'expulsion des Trente. Les démocrates exilés, commandés par Thrasybule, s'étaient emparés du Pirée, d'où ils avaient mené l'attaque contre Athènes, tenue par une garnison spartiate. Ils furent vainqueurs et déposèrent les Trente qui se réfugièrent à Eleusis. Sur intervention de Pausanias, une amnistie générale fut proclamée ; les Trente purent rester à Eleusis. Il s'agissait désormais de rétablir la démocratie à Athènes, d'où le discours composé par Lysias (XXXIV) pour un homme politique, adversaire de la proposition de Phormisios exposée plus loin. Ce Phormisios, l'adversaire du client de Lysias, avait été de la tendance de Théramène, donc favorable à une démocratie tempérée ; il avait fait partie de * ceux du Pirée ». Le discours est généralement intitulé Περί της πολιτείας (cf. Thalheim). Page 115. 1. Soit en 436/435. Les renseignements sur la vie d'Isocrate se trouvent consignés en outre dans les Vies des dix orateurs (836e839e) du Ps. Plutarque, et dans la Vie anonyme que Ton lit dans plusieurs des manuscrits d'Isocrate. 2. Prodicos de Céos, sophiste contemporain de Socrate, s'était rendu à Athènes (c. 431-421) en mission diplomatique. Auteur du mythe sur les choix d'Héraclès, il était particulièrement intéressé par le juste emploi des mots et les distinctions subtiles entre mots voisins. Gorgias de Leontinoi (c. 483-374), venu en ambassade à Athènes en 427, eut une influence considérable su? l'orientation nouvelle de la rhétorique. Tisias de Syracuse (v e s. av. J.-C.) fut, avec Corax dont il était l'élève, l'un des premiers à composer un manuel de rhétorique.

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3. Théramène, homme d'état important qui joua un grand rôle dans l'établissement des Quatre-cents, puis des Cinq Mille, fut également l'un des Trente, mais sa modération le fit condamner puis exécuter par les Trente. En fait son attitude ambiguë lui valut les critiques à la fois des démocrates comme Lysias et des oligarques comme Critias. Dans la Vie des dix orateurs (836f), il est également dit qu'Isocrate fut l'élève de Théramène. 4. Indications confirmées par tous les témoignages, et par Isocrate lui-môme, Panathénaique, XII, 10 ; Philippe, V, 81, etc. 5. La citation n'est pas littérale (il y a des omissions ou des additions), mais Denys reprend avec assez d'exactitude les propres expressions d'Isocrate {Panathénaique, XII, 11 : επί το φιλοσοφείν καΐ πονεΐν καΐ γράφε iv Ä διανοηθείην κατέφυγον ού περί μικρών τήν προαίρεσιν ποιούμενος ουδέ περί των ιδίων συμβολαίων ουδέ περί ών άλλοι τινές ληροΰσιν, άλλα περί των Ελληνικών και βασιλικών καΐ πολιτικών πραγμάτων). Un peu plus loin, pour louer l'art d'Isocrate à développer les thèmes généraux (ch. 4 à 9), il modèle son style sur le sien, reproduisant son mouvement et ses procédés. Denys, qui vient de composer le traité Sur la philosophie poIitiquet est encore ici fervent admirateur d'Isocrate. Page 116. 3. Isocrate cut en effet maints disciples. Citons par ex. pour l'éloquence judiciaire, Lycurguc, Hypéride, Isée ; pour la participation à la vie politique, Timothée, fils de Conon ; pour l'histoire, Éphore de Cymé {F.Gr.H. II A 70), auteur d'une Histoire de Cymé, mais surtout d'une Histoire Universelle en trente livres utilisée par Diodore de Sicile, et aussi Théopompe de Chios {F.Gr.H. II В 115), auteur d'Helléniques et de Philippiques. Page 117. 2. Le schéma suivi pour exposer les qualités de style est exactement le même que celui utilisé dans le Lysias ; il y aura à la fin une comparaison terme à terme, une σύγκρισις. Ce parti pris, qui oblige à considérer Isocrate sous le rapport de qualités étrangères à son art, met mal en valeur les qualités propres à Isocrate, lequel n'est étudié que par rapport à Lysias. Les qualités où Isocrate ressemble à Lysias sont la pureté, l'exactitude, l'utilisation du langage ordinaire, la clarté, le don de vie, la peinture morale, la force persuasive, la convenance. Manquent, pour être fidèle au schéma, la concision, le ramassé du style, la synthesis simple, qualités qui sont étrangères à Isocrate, comme Denys le précise dans les phrases suivantes. Sur tous ces points, cf. P. Costil, op. cit., p. 368. 3. Denys insiste sur la synthesis, plus importante comme caractéristique du style que le choix des mots. A la composition

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simple de Lysias, Denys oppose la composition plus savante d'Isocrate, qui vise à l'ampleur et à l'harmonie de la période. 4. Ces recherches de sonorité, qui semblent présentées comme des défauts et condamnées au nom de la simplicité (par contraste avec Lysias), feront au contraire l'objet d'appréciations flatteuses dans le D.C.V. où elles sont considérées comme indispensables à toute prose d'art. Page 118. 2. Théophraste, περί λέξεως fr. V Schmidt (cf. A. Mayer, p. 6). La théorie de la μεγαλοπρέπεια, caractéristique du mode de composition utilisé par Isocrate, amène Denys à altérer son plan primitif. Se référant à la théorie de Théophraste, Denys caractérise rapidement le style orné d'Isocrate sous le rapport de tous les procédés de style, insistant à nouveau sur l'art de la synthesis et de la période, et sur le contraste entre son genre de style et celui de Lysias. 11 y a, en fait, une distorsion dans le développement de Denys qui d'abord considère la synthesis comme une des qualités de style (selon le schéma du Lysias) et ensuite comme un procédé de la grandeur. Cf. P. Costil, op. cif., p. 363. 3. Théophraste utilise ici le terme αρμονία (ajustement) dans le sens de σύνθεσις. Dans son analyse des éléments constitutifs du style élevé, il adopte la division tripartite en εκλογή, αρμονία (== σύνθεσις), σχήματα. Page 119. 1. La critique que Denys adresse à Isocrate sous le rapport de la synthesis, c'est d'accorder trop de place à la musique, et de * faire de fausses fenôtres pour la symétrie ». L'attention à la musique, qu'il reproche ici à Isocrate, sera plus tard partie intégrante de sa propre doctrine de la prose d'art, dans le D.C. V. et dans la seconde partie du Démosthène. 2. Théophraste, en ramenant tout l'ornement du style à la μεγαλοπρέπεια associée à Γήδονή, avait bien marqué l'opposition entre cet ornement κόσμος έπίθετος et les qualités nécessaires άρεταΐ άναγκαΐαι. Cette distinction, peu favorable à la notion du style simple, avait été écartée à dessein par Denys de son schéma du Lysias ; mais ici il y fait allusion par une comparaison imagée : la grâce de Lysias est naturelle tandis que le charme du style isocratique fait penser à celui des corps parés d'ornements d'emprunt (cf. P. Costil, op. cit., p. 363-364). 3. Cet éloge de l'élévation chez Isocrate paraît mal accordé aux critiques précédentes. On constate un certain flottement dans l'appréciation sur Isocrate. Opinion analogue, sur le style sublime qui convient aux héros, dans le Ps. Longin, Traité du Sublime (cf. IX, 2-3 ; XV, 5). 4. La comparaison avec la sculpture, la forme d'art la plus répandue en Grèce et à Rome, est à la mode depuis les Alexan-

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drins. Polyclète d'Argos (seconde moitié du v e siècle), auteur du Doryphore, aurait écrit sur le rythme et la proportion (Pline, Hist. Nal. XXXIV, 53). Phidias, l'ami de Périclès, fit les célèbres statues chryséléphantines, l'Athéna du Parthenon et le Zeus d'Olympie. Calamis, esculpteur dont l'activité se situe dans la première moitié du v siècle, se distinguait par sa grâce et son raffinement. Callimaque est un sculpteur de la dernière partie du v e siècle, réputé pour son style trop travaillé (Pline, Hist. Nat., XXXIV, 92). Toutes ces comparaisons impliquent une critique de Lysias, artiste du tenu, au profit d'Isocrate, qui pratique le grand art. Page 120. 1. Allusion au passage bien connu de la fin du Phèdre (279a) où Socrate loue Isocrate, supposé jeune encore, de son penchant à la noblesse et à la philosophie : « son tempérament moral a plus de noblesse ... La nature a mis en la pensée de cet homme-là je ne sais quelle philosophie ». 2. L'éloge d'Isocrate, par comparaison avec Lysias, est plus net quand il s'agit de la matière traitée. Comme dans le Lyiia» (15), Denys distingue, à propos du fond, l'invention et le choix des idées, puis leur disposition, comprenant division de la matière et mise au point définitive. 3. L'influence d'Isocrate s'exerce non seulement sur le style mais sur les idées du lecteur, et, dans ce domaine, non seulement sur sa moralité mais sur son sens social. La vertu dont parle Isocrate (et Denys) est avant tout la vertu sociale, elle favorise la vie en société à tous les niveaux : famille, cité, Grèce entière (conception analogue de la vertu chez les stoïciens). Page 121. 1. La philosophie véritable (comme les discours véritables dont parle Socrate dans le Phèdre, 278a, ceux « qui s'écrivent dans l'âme ») est celle qui s'incarne dans l'existence ; elle constitue l'idéal stoïcien, soucieux d'action, plus que de contemplation, et d'une action utile au genre humain. 2. Denys indique ici les principaux thèmes développés par Isocrate, en reprenant souvent ses propres expressions, mais sans conserver l'ordre de présentation. C'est une paraphrase très libre du Panégyrique (publié en 380, et qu'Isocrate avait mis dix ans, dit-on, à composer). 3. Belle alliance de mots qui oppose à la convoitise malhonnête la soif de réaliser des exploits plus qu'humains, de l'ordre de l'héroïsme. Elle n'existe pas telle quelle chez Isocrate ; c'est une trouvaille propre de Denys. Ce dernier emprunte surtout aux § 76 à 81 du Panégyrique (IV). 4. Le texte d'Isocrate est légèrement différent (78) : « Ils veillaient à l'exactitude et à la justice des lois, non pas tant de

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celles qui touchent aux conventions privées que de celles qui touchent à la conduite quotidienne ». (trad. Mathieu-Brémond). 5. Dans cette brève présentation du Panégyrique, Denys reprend les thèmes qu'il avait exposés en III, 4 , 3 : Isocrate donne à ses lecteurs le sens moral (III, 5, 2 τα ήθη), et le souci d'être utile à la fois à leur famille (III, 5, 2 τοις παισί), à la cité (III, 5, 3) et à la Grèce (III, 5, 4). Paye 122. 2. Lysias également, dans le Discours Olympique (XXXIII) cité par Denys, invoquait le souvenir d'Héraclès, l'unificateur de la Grèce ; lui aussi prêchait l'union des Grecs contre les Barbares, qui étaient en l'occurrence les Syracusains. Page 123. 1. Le texte d'Isocrate est ici (§ 136) : συμβαίνει του μέν πλούτου καΐ των δυναστειών πολλάκις τους εχθρούς κυρίους γίγνεσθαι, της δ' εύνοίας της παρά των πολλών καΐ τών άλλων τών προειρημένων μηδένας άλλους καταλείπεσθαι κληρονόμους πλην τους ¿ξ ημών γεγονοτας. « Il arrive souvent que notre richesse et notre puissance tombent aux mains de nos ennemis, mais pour le dévouement que nous témoigne la foule et pour tout ce que je viens de te citer, nous ne laissons pas d'autres héritiers que nos descendants * (trad. G. Mathieu). 2. Denys a fait des emprunts à Philippe V, 30, 68, 109-115, 90-92, 119, 41, 134, 135, 136. 3. Le discours Sur la paix (VIII) fut publié au moment où il est censé avoir été prononcé, en 356, en pleine guerre sociale. Les principaux membres de la seconde ligue maritime, Chios, Rhodes et Cos avaient fait sécession avec l'appui de Byzance et l'argent du roi Mausole. La guerre, commencée en 357, se termina en 355, à la suite d'une menace d'intervention du grand Roi, par la reconnaissance que fit Athènes de l'indépendance complote de ses anciens alliés. 5. Cf. Sur la paix, VIII, 31-32 : « Il y a des hommes assez insensés pour croire que l'injustice, si elle est blâmable, a cependant du profit et de l'utilité dans la pratique quotidienne, et que la vertu de justice, toute louable qu'elle soit, est sans usage et peut faire du bien aux autres plutôt qu'à ceux qui l'exercent ; ils ignorent que pour les gains d'argent, pour la gloire, pour les actions et en général pour la prospérité, il n'existe aucun allié aussi puissant que la vertu et ses différentes formes » (trad. G. Mathieu). La citation de Denys est presque littérale, avec interversion des § 32 et. 31. Page 124. 3. Cf. Aréopagilique, VII, 49 : « Répliquer aux vieillards ou les injurier passait à leurs yeux pour plus grave que maintenant

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maltraiter ses parents. Quant à manger ou boire dans une auberge, môme un serviteur honnête ne l'aurait pas osé. Car ils s'exerçaient à être sérieux et non à faire les bouffons ; les plaisantins et les moqueurs, que maintenant on qualifie de bien doués, les hommes de ce temps les regardaient comme des infortunés » (trad. G. Mathieu). Page 125. 2. Denys a fait des emprunts à VAréopagitique, VII, 20, 16, 49, 20, 22, 24. 37, 39, 10, 42, 48. 3. Denys précise ici que l'influence qu'a exercée et que peut continuer à exercer Isocrate sur ses lecteurs vient de son don de persuasion (το πειστικόν). 4. L'Archidamos (VI) a été composé vers 366. Le jeune homme, fils d'Agésilas et héritier présomptif du pouvoir royal, est sensé inviter les Lacédémoniens à refuser les conditions de paix que cherche à imposer Thèbes, fière de la victoire de Leuctres, mais qui vient de subir un échec à Mantinée. Thèbes en effet demandait aux Lacédémoniens de reconstruire Messene et de lui donner

ruutonomie. Isocrate, par la bouche ďArchidamos (il est douteux que le discours ait été réellement prononcé), prêche une ligne de conduite qui tend à sauvegarder la puissance lacédémonienne ; la reconstruction et l'indépendance de Messene serait à ses yeux un nouveau et supplémentaire morcellement du monde grec. Page 126. 1. Gresphonte est présenté par Isocrate [Archidamos, VI, 22) comme le fondateur de Messene, maître du pays et descendant d'Héraclès. Il fut massacré par les Messéniens. t Ses enfants, ayant échappé à ce danger, s'adressèrent en suppliants à notre cité ; ils lui demandèrent de venger le mort et nous offraient leur territoire. Et vous, après avoir interrogé le dieu et reçu de lui l'ordre d'accepter ce don et de venger les victimes, vous avez réduit par un siège les Messéniens et vous vous êtes emparés du pays » (23, trad. Mathieu-Brémond). Et plus loin, • Messene, on se propose de la rétablir après un intervalle de quatre cents ans l... Si l'on réintroduisait les véritables Messéniens, on commettrait une injustice sans doute, mais au moins aurait-on quelque prétexte pour nous porter un préjudice ; or en fait ce sont les Hiiotes qu'on veut installer à nos frontières, si bien que le plus pénible n'est pas la perspective d'être dépouillés injustement de ce territoire, mais celle de voir nos propres esclaves en être devenus les maîtres » (27-28, trad. Mathieu-Brémond). 2. Cf. Archidamos y VI, 43 : t Nous voyons les Athéniens réprouvés par les Grecs pour les ordres qu'ils ont imposés à autrui, mais célébrés dans l'univers entier pour la vengeance qu'ils tirèrent de ceux qui les avaient outragés... Pendant la guerre avec les Perses, qui ne sait par quels malheurs ils débutèrent

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pour arriver à quel degré de prospérité ? Seuls de tous les peuples qui habitaient en dehors du Péloponnèse, ils estimèrent, bien qu'ils fussent les témoins de la puissance invincible des Barbares/ qu'il ne leur convenait pas de délibérer sur les injonctions qui leur étaient faites, mais ils choisirent immédiatement de laisser ravager leur ville plutôt que de la voir réduire en esclavage. Ils évacuèrent leur territoire, firent de la liberté leur patrie, s'unirent avec nous dans le danger et connurent un tel renversement de fortune qu'après avoir été privés de leur pays pendant quelques jours, ils devinrent pour longtemps les maîtres des autres » (trad. Mathieu-Brémond). Page 127. 1. Cf. Archidamos, VI, 73 : « Je déclare qu'il faut alors faire sortir de la ville nos parents, nos enfants, nos femmes, et tout le reste de la population ; envoyons les uns en Sicile, les autres à Cyrène, les autres sur le continent. Tout le monde les recevra avec joie, leur donnera des terres et d'abondants moyens de subsister, les uns afin de nous exprimer leur reconnaissance pour des bienfaits antérieurs, les autres dans l'espoir d'obtenir notre gratitude en raison des bienfaits dont ils auront pris l'initiative » (trad. Mathieu-Brémond). Page 128. 3. Retour au plan initial : comparaison entre Lysias et Isocrate. La récapitulation, en ce qui concerne le style, est assez semblable à ce qui était dit au chap. 2, et procède également par affirmations sans preuves (celles-ci doivent être fournies par les exemples). Denys reprend le schéma précédent, en suivant avec plus de précision Tordre présenté dans le Lysias. Le style d'Isocrate se distingue de celui de Lysias par l'usage de tours figurés, l'emploi du procédé de l'amplification, mais aussi par la magnificence ; l'agencement des mots (la synthesis), très simple chez Lysias, est très recherchée chez Isocrate. Page 129. 1. Denys qui avait terminé son étude du style de Lysias par le grand développement sur la grâce, conclut cette comparaison par ce qui caractérise le plus nettement Isocrate, la synthesis (emploi du tour figuré, de l'amplification, élévation du style). Le terme de περίεργος qui désigne un excès, ou une grande quantité, de travail, semble en général péjoratif (cf. son fréquent couplage avec φορτικός) mais il ne l'est pas toujours. La dernière indication en tout cas semble faire l'éloge de la maîtrise d'Isocrate en matière de mise en œuvre, face à la simplicité de Lysias. 2. Sur le second point considéré, le fond, Denys reprend

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presque sans les varier ses indications du ch. 4. Il passe successivement en revue l'invention avec le choix des idées, la disposition avec la division de l'argumentation et la mise au point des arguments. Isocrate et Lysias sont à égalité pour l'invention, Isocrate est supérieur à Lysias pour la disposition. 3. Cf. Platon, Phèdre, 279a : * Isocrate est encore jeune... En ce qui concerne les dons de la nature, il a trop de supériorité pour qu'on puisse comparer avec l'éloquence de Lysias ; son tempérament a plus de noblesse. Aussi ne serait-ce point du tout merveille qu'avec les progrès de Tage, et dans le genre même d'éloquence auquel à présent il s'emploie, il ne soit supérieur, autant qu'un adulte l'est à un enfant, à quiconque a jamais touché à l'éloquence ; mais peut-être cela ne lui sufflra-t-il pas, et sera-t-il conduit à de plus grandes choses par un plus divin élan : c'est que la nature a mis en la pensée de cet homme-là je ne sais quelle philosophie ». L'allusion est assez libre ; voici la phrase de Platon concernée : "Ωστε ουδέν άν γένοιτο θαυμαστόν, προϊούσης της ηλικίας, εί περί αυτούς τε τους λύγους οίς νυν επιχειρεί πλέον ή παίδων διενέγκοι των πώποτε άψαμένων λόγων. 4. Denys avait déjà critiqué l'usage des périodes chez Isocrate, mais dana l'analyse de la forme, ПОП pas dans l'élude du fond, comme ici, ce qui montre bien l'arbitraire de la distinction entre fond et forme. Denys, gêné par le plan qu'il s'est imposé, ajoute ici en appendice cette critique sur l'expression d'Isocrate. « Ce qui peut la justifier à cette place, c'est que certains défauts du style d'Isocrate, comme l'abus des figures, s'accordent mal avec le sérieux des sujets traités, et que l'éloge du fond doit être corrigé par certaines réserves concernant la forme » (P. Costil, op. cit.t p. 366). Denys reprend à son compte la critique la plus constante faite par les Péripatéticiens, et reprise par les Stoïciens, sur l'emploi des σχήματα γοργίεια (qualifiées par Aulu-Gelle, XVIII, 8, d'İ80cratique8). 5. C'est accuser Isocrate de manquer de convenance au sujet. Page 130. 3. Sur Philonicos le dialecticien, de l'école de Mégare, cf. Blass, op. cit., II, p. 120 et 202. Dans cette appréciation de Philonicos, on retrouve l'écho des critiques formulées par un rival direct d'Isocrate, Alcidamas; celui-ci reprochait à Isocrate d'avoir un style trop écrit et trop uniforme, pas du tout vivant ni spontané, inapte à répondre aux réactions d'un auditoire. (cf. Démosthène, V, 18). Seulement il y a un peu d'incohérence dans les opinions de Denys qui, au ch. 11, affirme que ni Lysias ni Isocrate ne manquent de persuasion ni de convenance, et qui, au ch. 13, contredit cette assertion en invoquant l'autorité de Philonicos. Cf. P. Costil, op. cit., p. 368. 4. Sur Hiéronymos de Rhodes (c. 290-230), péripatéticien, qui vécut à Athènes et bénéficia de la protection d'Antigone

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Gonalas, cf. Blass, op. cit. II, p. 203. On voit par la doctrim et les expressions d'Hiéronymos qu'il ne faisait qu'appliquer au style d'Isocrate la théorie de Théophraste sur le moyen variaole, qui tend ou détend le style en modifiant le mélange des qualiés. « Cette citation d'Hiéronymos se trouve aussi dans un passage de la Rhétorique de Philodème (IV, col. XVI Sud.) où nous savons qu'elle est insérée dans une discussion plus étendue sur l'acion oratoire et qu'elle suit immédiatement la citation de Demetrios de Phalère relative aux longues périodes, impropres à Гасіоп oratoire, du genre isocratique. Le contexte doctrinal confťme que Denys a consulté le traité de Philodème pour ses remarcues sur le défaut d'action oratoire chez Isocrate et qu'il en a retinu la citation d'Hiéronymos » (P. Costil, op. cit., p. 369). Le s;yle d'Isocrate était jugé impropre à l'action oratoire parce cu'il manquait de variété et de convenance, ainsi que d'émotion e. de souffle, parce qu'il sacrifiait tout à l'agrément, à l'harmonie coulante de la phrase, enfin parce qu'il préférait l'ampleur ι la concision vigoureuse. Quant à Philodème de Gadara (c. 10c. 40/35 av. J.-C), épicurien lettré qui était venu à Rome 'ers 75 et fut l'ami des Pisons, il exerça une influence considénble sur le monde littéraire. Voici le texte qui a pu inspirer Denys :

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'Ιερών [υμο]ς δέ φησιν άναγνώνα[ι μ]έν αύτου τους λόγου [ς καλώς δυνήσεσθαί τιν[α], δη[μ]ηγορησαι δέ τήν τε φ[ω]νήν καΐ τον τόνον έπαίροντα καΐ έν ταύτη τηι κατ[ασκευή [μετά] τ[ή]ς άρμοττο[ύσης ύποκρίσεως ειπείν ου παντελώς * το γαρ μέγι]στον καΐ κεινητικώτατον παρεισθαι τών 6χλων * ¿ίψυχον γαρ αύτου καΐ άνυ[π]άκ[ουσ]τ[ο]ν εϊναι τήν λέξιν καΐ οίονεΐ πρ[ος έ*να τόνον πεποιημένην, το бе κεκλασμένον καΐ παντοδα[πον] καΐ έπιτάσει τε και άνέσει καΐ ταις παθητικαις υπερθέ[σ!εσιν διειλ[ημ]μένον άπο[β]εβληκέναι, τη [δ]έ λειότητι δια παντός δουλεύειν. Τοιγα[ρο]υν [εύανάγνωστον μέν είναι [της φων[ής] ύφειμένης, έπα[ρθείσης δέ μ [ή, λί]αν ταις περι[ό]δ[ο]ις κα[τεπ]εί[γ]ουσαν τ[όν

NOTES COMPLÉMENTAIRES

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λέγοντα, καΐ την ύπόκρισιν άφαιρου[μ]ένου, καΐ σχε­ δόν έναντίαν τη των πό­ λε ιτικών, [το]ν δέ πολειτευομένων έπι[σ]τατήσοντα πολειτικήν δ [ε] tv καΐ δημη20 γορικήν κα[τα]κεχύσθαι λέξιν καΐ μ [ή τ]ήν έπιδίφ]ριον καΐ καταψιθυρίζουσ]αν τον λόγον. Philodème, Volumina Rhetorica, Ι, éd. Sudhaus, Leipzig, 1892, p. 198-199. Le texte de Denys, très proche de celui-ci au début, est plus librement interprété vers la fin. 15

Page 131. 2. Denys qui avait omis de parler de l'à-propos dans sa revue des qualités de style d'Isocrate (cet à-propos qui fait partie intégrante de la grâce, χάρις, ou de sa variante, ώρα, et où Lysias est passé maître, cf. II, 13, 3), signale ici le défaut correspondant chez Isocrate, dans l'emploi des figures de style. 3. C'est l'oreille qui est blessée alors qu'Isocrate attache tant d'importance à la sonorité de la phrase (III, 2,4-5). Il manque donc totalement son but. 4. Panégyrique, IV, 75 sqq. Page 141. 2. Fils d'un premier mariage de Plathané, qu'Isocrate épousa sur le tard et dont il adopta le fils. Dès la mort d'Isocrate, les anciens discutaient sur l'authenticité des discours publiés sous son nom. C'est pour défendre la mémoire de son père qu'Aphareus aurait soutenu faussement qu'il n'avait écrit aucun plaidoyer judiciaire. On en connaît au moins six, le Contre Callimakhos (XVIII), Γ Attelage (XVII, le Contre Euthynoos (XXI), le Trapézilique (XVII), le Contre Lokhitès (XX), VÉginétique (XIX). 3. Aristote était peu favorable à Isocrate dont il critiquait le style ; il était peut-être jaloux de sa notoriété. Il y a toujours eu à la fois parallélisme et rivalité entre les deux écoles de rhétorique sorties des enseignements d'Isocrate et d'Aristote. Cicerón rapporte dans le De Oratore (III, 141) qu'Aristote, constatant le succès obtenu par Isocrate du jour où il avait abandonné l'éloquence pratique pour se consacrer à la pure recherche du beau style, changea lui-même de genre et de méthode, et associa à la doctrine l'ornement de l'expression. Il signale aussi dans Y Orator (172) certaines attaques d'Aristote contre Isocrate. Ici les assertions d'Aristote sont jugées calomnieuses par Denys. 4. Sur Céphisodore d'Athènes (F. Gr. Я . , II, 112), disciple d'Isocrate, auteur d'une Histoire de la guerre sacrée et d'un traité

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Conlre Aristoie, cf. Blass, op. cit. II, p. 451-453. Céphisodore, cité dans la première Lettre à Ammée (X, 2, 3), a joué un rôle actif dans les controverses entre philosophes et isocratiqucs ; Denys cite également dans la Lettre à Pompée Géminos (XI, 1, 16) un écrit de lui dirigé contre Platon. Page 147. 1. Dans ce second exemple, Denys reproche à la période, divisée en trois parties, d'être trop longue, du moins pour le genre judiciaire, et d'user do parallélismes et d'assonances ; mais les preuves qu'il donne sont plus ou moins précises : είσπλευσοίμην suivi d'un complément de lieu n'est pas à la fin du membre comme les deux verbes précédents ; la longueur des membres (ll-f-15; 9 + 1 2 ; 10-f-ll ßi l'on compte le nombre des syllabes) n'est pas strictement égale. 2. Denys ne précise pas sa pensée : il y a certainement assonances dans les terminaisons des verbes, soit au mode personnel soit à l'infinitif; les ressemblances peuvent être soit formelles άποστερείν et άπορείν, soit fondées sur le sens άπορεΐν et ούχ εχειν. Page 148. 1. D'après P. Costil (op. cit.t p. 373), la rédaction de Visée a été suggérée à Denys par certaines réflexions faites à. l'occasion du Traile critique sur Lysias (perdu) ou du Lysias : le parallélisme des deux comparaisons de Lysias avec Isocrate d'une part, avec lsée d'autre part, aurait incité Denys par la suite à grouper les trois orateurs dans une première σύνταξις. Quand Denys indique ici qu'Isée fut le maître de Démosthène, il n'attache pas encore à ce point une importance capitale. La suite de l'opuscule montrera que c'est l'imitation de Lysias qui l'intéresse chez Isée. 3. Hermippos de Smyrně (ni· siècle, F.H.G. 111,35-34), biographe péripaléticien, successeur de Callimaque, écrivit un grand ouvrage sur les auteurs fameux, répartis par catégories, qui fut très utilisé par les successeurs, aussi bien Denys d'Halicarnasse, que Plutarque, Favorinus, Diogene Laërce, Athénée ; il aurait également composé un poème sur Les Phénomènes. Hermippos est le garant de la tradition qui fait d'Isée un disciple d'Isocrate, transmise également par la Vie anonyme. L'information devait être donnée en passant dans un ouvrage plus général, sans doute le traité Sur les disciples ďIsocrate auquel Denys fait allusion et qui semble avoir été l'un des plus connus et des plus utilisés d'Hermippos. En indiquant qu'Isée avait été le maître de Démosthène, Hermippos voulait surtout rattacher indirectement celui-ci à l'école d'Isocrate, la tradition selon laquelle il aurait reçu l'enseignement d'Isocrate lui-même étant discutée. Dane la première Lettre à Ammée (X, 2, 3), Denys admet l'influence d'Isocrate sur Démosthène par l'intermédiaire de manuels techniques.

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Page 149. 2. Allusion au traité critique sur Lysias, aujourd'hui perdu. Les titres (ou suscriptions) dont parle Denys figuraient sur les Πίνακες de Callimaque et des grammairiens de Pergame ; mais ils n'étaient pas toujours sûrs et prêtaient facilement à confusion (cf. les corpus d'œuvres oratoires qui nous sont parvenus). Denys, dans son traité critique, avait dû relever beaucoup de titres discutables, puisqu'il rejetait comme non authentiques près de 200 discours attribués à Lysias (cf. Vies des dix orateurs, 836 a) ; sur le nombre, beaucoup sans doute revenaient à Isée, spécialiste comme Lysias du genre judiciaire, et qui avait imité sa manière. 3. Le parallélisme d'Isée avec Lysias est ici plus nettement dégagé que celui d'Isocrate avec Lysias dans le traité précédent. 4. Denys reprend la liste des qualités de style attribuées à Lysias (avec interversion entre clarté et emploi des mots propres, et avec un certain désordre dans le reste de rénumération). Il y ajoute la qualité δικανική de l'éloquence d'action, qui était implicite seulement dans le Lysias (II, 16, 1-2) où Denys disait de Lysias qu'il réussissait mieux dans le genre judiciaire que dans le délibératif ou l'épidictique. Page 150. 2. Denys laisse de côté l'invention et la sélection des idées ; il s'occupe simplement de la disposition (οίκονομία), qui comprend la division en parties, μερισμός, l'ordonnance, τάξις, la mise au point, εξεργασία. 3. Cf. le Lysias, II, 15,5, et note correspondante. 4. Noter ici les images militaires utilisées par Denys, succédant à διαπονηρεύεται : tous les moyens sont bons ; il s'agit de gagner même si la cause est mauvaise. D'où la réaction des Stoïciens qui veulent que l'orateur soit avant tout un homme honnête, uir bonus. 5. Comparaison empruntée cette fois à la peinture. L'opposition du naturel au métier n'est qu'en partie à l'avantage du métier, lequel doit les effets qu'il produit à des artifices de perspective. Mais cette opposition se ramène à un contraste plus précis, celui de la grâce et de la δεινότης (opposition du sermo et de la conlenlio). Page 151. 1. Pythéas frg. 3 Baiter-Sauppe, Orat Ati. II, 51, p. 311. Pythéas, orateur connu pour sa facilité d'improvisation, était plus jeune que Démosthène. Il avait été désigné par l'Ecclesia comme accusateur de Démosthène dans le procès intenté contre l'orateur à la suite de l'affaire d'Harpale en 323. Après la mort d'Alexandre, Pythéas, condamné à une amende, s'enfuit auprès d'Antipater. Cf. P. Cloché, Démosthène et la fin de la démocratie athénienne, Paris, 1937, p. 276 et 301.

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3. Ce n'est que par contraste avec la virLuosité d'isée ou de Démosthène qu'Isocrate est ici vanté pour sa simplicité, qualité que Denys ne présentait pourtant pas, dans le précédent traité, comme la caractéristique de l'orateur. 4. Ces exemples vont être fournis deux par deux, un passage d'isée et un passage analogue de Lysias. 11 s'y ajoutera des comparaisons avec Démosthène, pour montrer la ressemblance des procédés. En fait, il y a d'abord trois introductions d'isée, mises en parallèle avec trois introductions de Lysias (5 à 10) ; puis des exemples de style démonstratif ou pathétique (12 et 13;, avec trois citations d'isée, deux de Démosthène ; puis une revue rapide de diverses narrations d'isée (14-16) sans citation expresse ; puis, concernant la démonstration, une citation d'isée (17;, avant la conclusion générale. Page 152. 2. Soit en 358/357 ; c'est l'année de la défection de Chios, qui marque le début de la guerre sociale. La bataille navale est celle de Chios, pour forcer l'entrée du port. 3. Callimaque, frg. 448, Pfeiffer. Ce titre devait figurer dans les πίνακες, ou catalogues méthodiques dressés par les préposés, dont faisait partie Callimaque, pour le compte de la Bibliothèque d'Alexandrie. 4. Androcleidès et Phérénicos étaient deux Thébains qui après l'occupation de la Cadmée (382) s'étaient réfugiés à Athènes. Androcleidès y périt assassiné. Avant de mourir, il aurait fait donation de tous ses biens à Phérénicos, lequel se vit contester son droit sur ces biens. Le discours fut prononcé entre 382 et 378 par un ami athénien qui, à l'époque des Trente, avait été accueilli à Thèbes par le père de Phérénicos. Page 155. 2. C'est le Contre Hagnoihéos (Isée frg. XXIII Thalheim = frg. III Roussel) dont Denys cite deux fragments, l'exorde, ici, et un extrait de l'argumentation, au § 12. 3. Les hétairies ou clubs politiques, de tendances souvent oligarchiques, usaient de multiples procédés pour assister ceux de leurs membres engagés dans des poursuites judiciaires. Page 156. 1. C'est le discours Contre les fils ďHippocrates (frg. LXII), une défense dans une affaire de tutelle. Il n'en reste que ce fragment. 2. Lysias, frg. LXII Thalheim = frg. X X I I Gernet-Bizos. 3. Denys oppose à la peinture de mœurs (cf. Il, 8, 1), inséparable de la simplicité, les effets rhétoriques qui donnent au style une allure majestueuse, mais artificielle et, de ce fait, manquant de convenance au sujet.

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Page 158. 2. D'où ce discours Contre les gens du deme au sujet d'un domaine (frg. VII) ; il s'agit probablement du dème de Sphettos dont le nom (d'après Harpocration, s. ν . Σφηττός), se rencontrait dans ce discours. Il est vraisemblable que le demandeur avait emprunté de l'argent au dème en donnant hypothèque sur son domaine. 3. Isée, frg. VII Thalheim = frg. V Roussel. A l'inverse de Lysias, Isée commence par le plus éloigné et le plus général pour terminer par le plus proche et le plus simple : 1) caractère pénible de la lutte contre des concitoyens, 2) ils ont pour eux l'avantage du nombre, 3) je suis jeune. Page 160. 1. Dans cette réfection plus simple, Denys remplace πολλών καΐ par τοσούτων, ούχ ήγούμην δεΐν κατοκνησαι par ήνάγκασμαι, δι' υμών κειρασΟαι τύγχανε tv par έφ' ύμας καταφυγεϊν ίνα

τύχω. LU rédaction y gagne on vivacité ; elle eat plus directe et plus claire. N.B. Dans la réfection de Denys, le δι' ημών final, qui fait double emploi avec έφ' ήμας, pourrait avoir été ajouté par un copiste, dans un état assez ancien de la tradition, par analogie avec la phrase d'Isée. 2. Il semble qu'il y ait un léger flottement dans le plan suivi par Denys. Après avoir traité des préambules, et avant de passer aux narrations, il introduit ces remarques sur les passages démonstratifs ou pathétiques qui sembleraient mieux à leur place aux côtés des développements sur les parties démonstratives (ch. 16 et sqq.). En fait, dans une première partie (ch. 5 a 13), Denys signale les différences de forme entre Lysias et Isée, en prenant d'abord pour exemple (accidentel) des préambules qui tournent tous à l'avantage de Lysias, puis en faisant référence à des passages démonstratifs ou pathétiques qui rapprochent Isée de Démosthène. Dans une seconde partie (ch. 14 à 18), il indique les différences sur le fond, en faisant appel aux différentes parties du discours; il donne des exemples de narrations (ch. 14 à 16, 2), puis de démonstrations (ch. 16, 3 à 17). 3. C'est le second fragment du Contre Hagnolhéos (Isée, frg. XXIII Thalheim = frg. III Roussel). Dans ce passage, Isée utilise le procédé par demandes et réponses, soit fictives dans la première partie, soit au style direct dans la seconde, qui vise à l'effet d'accumulation. Il s'agit dans ce passage des impôts directs sur le capital, perçus en cas de nécessité, et pour lesquels chaque contribuable est tenu de déclarer sa fortune (le tuteur fait cette déclaration pour le pupille). L'impôt est fixé d'après l'évaluation. 20

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Page 162. 2. Isée, frg. XLV, 28 Thalheim = frg. XIII, 1 Roussel. Fragment de discours non identifié, d'où il ressort que le débiteur de l'État était privé de ses droits civils tant qu'il ne s'était pas acquitté. Ici la tournure visée est la prolepse de la relative, figure que l'on trouve également dans le passage de Démosthène cité immédiatement après. 3. Démosthène, Troisième Philippique, IX, 13. Раде 163. 1. Isée, frg. XLV, 29 Thalheim = frg. XIII, 2 Roussel. Fragment d'un discours non identifié, dont la traduction est très conjecturale. 2. La δεινότης, qualité spécifique de Démosthène, est à la fois virtuosité dans la mise en œuvre (incluant la variété des moyens employée) et véhémence persuasive de l'éloquence d'action. 3. C'est le second point à considérer, qui réfère normalement à l'invention et à la disposition. Ici Denys, peut-être par souci de faire vite, néglige l'invention, dans laquelle Lysias est un maîtr«, pour s'occuper uniquement de la disposition, un des points faibles de Lysias. Denys montre aussi, sur ce point, l'influence d'Isée sur Démosthène. 4. Ces discours sont perdus, mais le Contre Hagnothéos a été cité par Denys aux ch. 8 et 12 ; et le procès Contre les gens du deme au sujet d'un domaine Га été au ch. 10. Page 164. 1. La défense Contre Hermon (frg. XIII Thalheim = frg. IX Roussel) est également citée par La Souda (I, p. 333 Bernhardy). Le discours Contre Eucleidès (frg. XIV Thalheim) est mentionné par Harpocration. Le discours qui oppose Euphiletos aux habitants du dème d'Erchies est celui dont Denys cite une partie de l'argumentation au ch. 17; c'est un discours de défense (frg. VII Thalheim = frg. V Roussel). 2. Il y a donc trois types de narration utilisés par Isée : 1) la narration directe, type ordinaire; 2) la narration très développée, divisée en parties, avec preuves à la fin de chaque partie, ce qui supprime la démonstration, laquelle est ainsi répartie à la fin de chaque section ; 3) la narration précédée d'un exposé préliminaire. Page 165. 1. Ce sont là les exposés préliminaires : discussion d'un point de droit qui servira par la suite, au cours de la narration, pour établir la culpahilité de l'adversaire. 2. Isée ne se conforme pas au cadre traditionnel ; pour la disposition des matières, il varie suivant l'utilité. H fait donc

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preuve d'indépendance par rapport aux manuels de rhétorique qui, eux, semblent avoir été rédigés en prenant Lysias pour modèle (cf. 11,24, 1 et 4). Page 166. 3. Denys oppose ici Γένθύμημα, syllogisme dont les prémisses ne sont que probables (cf. Aristo te, Rhét. I, 2 1356a et 1357a) à Γέπιχείρημα qui serait la preuve dialectique (cf. Ad Herennium, II, 2, 2). Mais la distinction entre les deux termes ne semble pas toujours très nette. En II, 15, 4, Denys avait utilisé le terme de επιχείρημα pour indiquer que dans la mise au point des preuves, Lysias était simple. D'après I I I , 4, 1 et 2, il semblerait que pour Denys Γένθύμημα est l'idée en général (ή εΰρεσις των ενθυμη­ μάτων) tandis que Γέπιχείρημα est l'argument particulier (ή κατ* επιχείρημα εξεργασία). En III, 12,2, il parle de τη τάξει των ενθυμημάτων και τοις μερισμοΐς των επιχειρημάτων. Pour Denys, Lysias s'appuie surtout sur des vraisemblances et des indices (cf. la définition de Venthymème chez Aristote, Premiers Analytiques , II, 27, 70a), Isée sur des démonstrations logiques. 4. Denys avait toujours reconnu à Lysias l'exactitude (ακρίβεια) surtout dans l'expression. En fait le terme ay άκριας est utilisé par Denys dans des sens assez divers : ici le terme α'άκριβώς veut dire « avec un art soigné # ; ailleurs Denys avait Indiqué que le style d'Isée, comparé à celui de Lysias, était ακριβεστέρα (IV, 3, 3). Mais Γάκρίβεια au sens d'élégante précision de la forme est attribuée à Lysias en d'autres passages et rapprochée de la χάρις (cf. comparaison des peintures archaïques aux discours de Lysias en IV, 4, 1). La notion ά'άκρίβεια du style est d'appli­ cation variable. Aristote l'appliquait à l'éloquence épidictique, c'est-à-dire aux ornements du grand style ; il est normal d'opposer le travail soigné du style à la simplicité. En V, 15, 3, par opposition au genre simple, Denys désigne le style du genre élevé par l'expression το ακριβές καΐ περιττον καΐ ξένον qui, si l'on compare avec l'expression utilisée en V, 15,4, τήν έγκατάσκευον καΐ περιττήν καΐ ξένην διάλεκτον, rapporte la notion α'άκρίβεια à la κατασκευή c'est-à-dire à l'ornement. La rhétorique du stoicisme moyen, conformément à son idéal propre du style qui plaçait l'art dans la recherche même de la simplicité, a appliqué la notion ά'άκρίβεια à cette simplicité élégante et soignée du style, d'où un certain flottement dans le sens, qui vient du mélange des traditions diverses. Cf. P . Costil, op. cit., p. 377-378. 5. A nouveau, Denys situe Isée entre Lysias et Démosthène. A la simplicité de Lysias succède l'art plus savant d'Isée qui s'épanouira dans la δεινότης de Démosthène. Ainsi se dessine la thèse d'une évolution de l'art oratoire ; mais on constate que, pour Denys, ce progrès a sa contrepartie : le développement de certaines qualités fait tort à d'autres. La δεινότης est exposée au soupçon d'artifice, de fourberie. Cf. P. Costil, op. cit.t p . 375.

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6. Dans les Vies des dix orateurs (839f), il est dit qu'Isée a laissé soixante-quatre discours dont cinquante seulement sont authentiques. 7. Ce discours (Pour Euphilétos, XII) a été cité en IV, 14, 3. Euphilétos, rayé de la liste civique par les habitants de son déme, fait appel de cette décision devant le tribunal, au risque d'être vendu comme esclave si l'appel est rejeté. Au tribunal, Euphilétos est assisté par un demi-frère qui prononce le discours. Il y avait eu révision des listes civiques en 346/345 à l'initiative d'un certain Démophilos ; le discours date donc sans doute de 344/343. Page 171. 1. Denys résume, en simplifiant nettement pour ne retenir que l'essentiel, ce qu'il avait indiqué en IV, 3, 3. Lysias se distingue par la recherche de la vérité (αλήθεια) et du charme (χαριέντως) ; Isée par la poursuite de l'art (τέχνη) et de la virtuo­ sité véhémente (δεινώς). Ce contraste entre la χάρις, qualité essentielle de Lysias, et la δεινότης d'Isée distingue deux formes d'art également admises par la rhétorique du stoïcisme moyen, le sermo et la contentio, qui ont respectivement la χάρις et la δεινότης pour qualités caractéristiques. Le style de Lysias peut se rapprocher de celui du sermo en raison de sa simplicité élégante, tandis que l'éloquence d'Isée se distingue par ses qualités agonistiques. L'influence de la rhétorique stoïcienne est très sensible sur la doctrine de Γ Isée. Cf. P. Costil, op. cit., p. 376. 2. L'exposé sur Isée est présenté ici comme complet. Les deux chapitres suivants forment un appendice indépendant, composé peut-être par la suite, avant la rédaction du Prologue. Dans ces deux chapitres, Denys présente, en contraste, l'école de Lysias et celle d'Isocrate (il n'y est pratiquement pas question d'Isée, sauf tout à fait à la fin, pour justifier l'étude spéciale qui ui est consacrée). Page 172. 2. Isocrate est considéré comme le modèle du style orné, de l'éloquence d'apparat, de l'élévation des idées. A lui se rattachent, môme s'ils l'ont précédé, des orateurs ou historiens comme : — Gorgias de Leontinoi (c. 483-376 av. J.-C), célèbre pour l'emploi des figures « gorgianiques », parfois qualifiées d'isocratiques. — Alcidamas (iv e siècle av. J.-C), contemporain d'Isocrate et son adversaire, mais qui a développé l'éloquence sophistique, comme Isocrate dont il est rapproche sous ce rapport (ainsi que de Gorgias) par le Ps. Demetrios {De Elocutione 12). — Théodore de Byzance (cf. Platon, Phèdre, 266e), un des initiateurs de l'art oratoire, connu pour avoir précisé la distinction des parties du discours, ίδέαι του λόγου (cf. Aristote, fìhét. III, 1414b).

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— Anaximène de Lampsaque (c. 380-320 av. J.-C.) qui a fait surtout œuvre d'historien en conservant le style d'Isocrate, et dont la τέχνη (Anaximenis Ars Rhetorica, éd. M. Fuhrmann, Leipzig, 1966) reprend plusieurs de ses principes ; Denys attribue effectivement à Anaximène la τέχνη qui fit longtemps partie du corpus d'Aristote. — Théodectès (c. 375-334 av. J.-C), disciple d'Isocrate mais aussi d'Aristote (sa τέχνη atteste plutôt l'influence du premier). — Théopompe de Chios (né vers 378 av. J.-C), qui avait composé des harangues et des panégyriques mais est surtout connu comme historien, auteur ď Hellenica et de Philippica. — Naucratès d'Erythrée (iv e siècle av. J.-C), qui s'était occupé, en théoricien, du rythme de la prose et que Cicerón cite, avec Éphore, comme un grand orateur, disciple d'Isocrate (Or. 172). — Éphore de Cymé (c. 405-330 av. J.-C) qui s'était lui aussi occupé du rythme de la prose dans son Περί λέξεως et est surtout connu comme historien (ses Histoires en 30 livres ont inspiré Diodore de Sicile). — Philiscos de Milet (с. 400-325 av. J.-C) qui avait composé

une τέχνη en deux livres, une Vie de Lycargue et un Μιλησιακός, et qui fut le maître de l'historien Timée. — Céphisodore d'Athènes (ιν β siècle av. J.-C), qui a joué un rôle actif dans la controverse entre Isocratiques et philosophes (cf. Ill, 18, 4 et XI, 1, 16), mais fut surtout historien. Dans la première Lettre à Ammée, Denys (X, 2, 3) cite les orateurs par groupes, en suivant peut-être un classement chronologique : les plus anciens sont Théodore, Thrasymaque, Antiphon, puis Isocrate, Anaximène, Alcidamas, puis Théodectès, Philiscos, Isée, Céphisodore, puis Hypéride, Lycurgue, Eschine. Il est probable que ces listes sont empruntées à Hermippos. Cicerón indique aussi Théopompe, Éphore, Philiscos, Naucratès comme des disciples d'Isocrate qui ont voulu s'illustrer dans l'éloquence d'apparat à quoi se rattache l'histoire (De Or. II, 94). Page 173. 1. A l'éloquence d'apparat (dont un aspect est l'histoire) où s'est illustré Isocrate, Denys oppose l'éloquence d'action, avec pour chef de file Lysias. Les autres représentants sont : — Antiphon de Rhamnonte (c. 480-411 av. J.-C), un des initiateurs de l'art oratoire, qui avait développé l'art des figures introduit par Gorgias et avait composé un grand nombre de traités techniques ; une partie de son œuvre est conservée. — Thrasymaque de Chalcédoine (fl. c. 430-400 av. J.-C), précurseur direct d'Isocrate par son essai de période rythmée; Denys (V, 3, 1) le désigne comme l'inventeur du genre de style dans lequel il classe Isocrate (ce qui montre bien l'arbitraire de ce genre de classifications) ;

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NOTES COMPLÉMENTAIRES

— Polycratèe d'Athènes (ιν β siècle av. J.-C), qui se rattacherait plutôt au genre sophistique (il avait composé une Accusation de Socrate, déclamation sophistique écrite après la mort de Socrate sous forme d'un discours judiciaire fictif) ; — Critias (c. 460-403 av. J.-C), l'un des Trente, dont Philostrate (Vie des Sophistes, I, 16) met la grâce particulière (ώρα) en rapport avec la nonchalance voulue de la composition ; — Zoilos d'Amphipolie (iv e siècle av. J.-C), disciple de Polycratèe, auteur de travaux de rhétorique et de grammaire dont aurait usé Démosthène ; on lui doit la théorie de l'ironie et do la plaisanterie, liée dans la rhétorique du stoïcisme moyen à celle du style simple et gracieux. Denys qui reprend ici presque tous les noms cités dans la première Lettre à Aminée, modifie la doctrine qu'il y exposait par l'introduction de la notion d'écrivains canoniques et la distinction de deux groupes. Avec pour source principale Hermippos, qui ne mettait en valeur que la tradition isocratique, Denys doit sans doute à l'influence de Caecilius la désignation d'Antiphon en tête de la liste comme représentant de la simplicité ; mais son caractère αυστηρός s'accommode mal avec la χάρις et Γάκρίβεια qui distinguent le genre illustré par Lysias. Cf. P. Costil, op. cit. p. 386-389. 2. Sur le sens de αγωνιστής λόγων qui ne désigne pas directement une qualité de style, mais l'activité de l'orateur d'action qui prononce effectivement ses discours (par opposition au logographe), cf. P. Costil, op. cit., p. 385 sqq. Antiphon s'est personnellement toujours tenu éloigné des tribunaux et des assemblées (cf. Thucydide, VIII, 68, 1). 3. Sa place parmi les disciples de Lysias paraît donc très contestable. Polycratès aurait polémiqué contre Isocrate, mais cela n'implique rien de précis sur son style propre. 4. Schwarz, suivi par Usener-Radermacher, propose de supprimer ή συμβουλευτικούς qui serait une simple glose inter­ polée. En effet, dans le Démosthène (V, 3,4), Denys cite un passage d'un discours de Thrasymaque du genre délibératif ; mais sans doute peut-on supposer que Denys a considéré les harangues de Thrasymaque comme appartenant plutôt par leur forme au genre sophistique ; dans le Démosthène (loc. cit.), Denys rattache le style de Thrasymaque plutôt à celui d'Isocrate qu'à celui de l'éloquence d'action, d'où l'opinion que Thrasymaque est surtout spécialiste de l'épidictique ; mais il est un peu étrange dans ces conditions de le classer dans les disciples de Lysias. Cf. P. Costil, op. cit., p. 388. 5. Isocrate et Lysias sont classés comme archétypes de la catégorie, même s'ils ne sont pas les plus anciens de leur groupe. Pour Denys, l'archétype est non le type primitif, mais le modèle achevé (différence avec les inventeurs, εύρεταί). Ces auteursarchétypes sont à la fois parfaits et imparfaits : parfaits dans leur genre, imparfaits en tant qu'ils n'en peuvent sortir. Un art vraiment achevé suppose la maîtrise dans tous les genres.

NOTES COMPLÉMENTAIRES

205

Page 174. 1. La justification de la place faite à Isée est boiteuse. A côté des archétypes que sont Lysias et Isocrate, Isée, qui n'est qu'un apographe de Lysias est pourtant l'inventeur (imparfait) de la δεινότης agonistique dont Démosthène sera l'archétype. Son rôle ne se situe pas sur le même plan que celui des deux autres. Le schéma présenté ici, s'appuyant sur les archétypes, est incompatible avec celui, proposé par le Prologue, des trois orateurs anciens et des trois orateurs récents, et qui est repris implicitement dans les dernières lignes du traité. A vrai dire, Isée, à la fois subordonné à Lysias et mis sur le même plan que lui, n'assure la liaison entre ces deux schémas distincts qu'au prix d'une définition contradictoire de son rôle. Et l'embarras que témoigne ce classement défectueux d'Isée nous permet de comprendre pourquoi dans la suite Denys renoncera à le considérer. On voit que les imperfections même de la doctrine de Denys sont instructives pour en expliquer l'évolution. Avec sa méthode de travail hâtive et fragmentaire, il modifie ses vues au cours de ses publications : entre ces schémas successifs, il faut chercher non une correspondance mais une suite, en ce sens que les défauts de l'un déterminent pour une part les caractères du suivant. La conception mixte qui apparaît à la fin de la première σύνταξις n'est pas satisfaisante mais contient le principe du prochain développement théorique. Cf. P. Costil, op. cit., p. 391.

INDEX NOMINVM

'Αγαθοκλής, Agathoclès, archonte en 357/6, II, 12, 7. Άγνόθεος, Hagnothéos, accuse son oncle de tutelle frauduleuse (Isée, frg. III), IV, 8, 2 (1);9, 1; 14,2.

'Αριστογείτων, Aristogiton, ac­ cusé dans une affaire d'héritage (Isée, frg. 1), IV, 15, 1. Άριστόδικος, Aristodicos, père d'Alexis (Lysias, X X X I I ) , II, 27, 24.

Αισχίνης, Rechine (с. 390-315),

Άριστόδικος, Aristodicos, frère

orateur athénien, l, 4, 5 ; IV, 20, 7. 'Αλέξανδρος, Alexandre le Grand (356-323), roi de Macédoine, I, 1, 2. "Αλεξις, Alexis, Athénien, triérarque avec Diogiton (Lysias X X X I I ) , II, 27, 24.26. Άλκιδάμας, Alcidamas, rhéteur et sophiste, élève de Gorgias, IV, 19, 2. 'Αλκισθένης, Alcisthénès, archonte en 371/0, II, 12, 5. Άμμαΐος, Ammée, ami de Denys d'Halicarnasse, 1,1,1. Άναξιμένης, Anaximène de Lampsaque (c. 380-320), historien et rhéteur, IV, 19, 3. 'Ανδοκίδης, Andocide (né vers 440), orateur athénien, II, 2, 1. Άνδροκλείδης, Androcleidès, Thébain dont la succession était contestée (Lysias, frg. XXIV), IV, 6, 1. 4. 'Αντιφών, Antiphon de Rhamnonte (c. 480-411), le plus ancien des orateurs attiques, école de Lysias, IV, 20, 2.

d'Alexis (Lysias, X X X I I ) , II, 27, 26. 'Αριστοτέλης, Aristote de Stagire (384-322), philosophe, auteur d'une Rhétorique, III, 2. 4. Άρχεβιάδης, Archébiadès, accusateur dans une affaire de prôt (Lysias, frg. X X X V I I ) , IV, 10, 1. 1. 'Αρχίδαμος, Archidamos (с. 400-338), roi de Sparte (don­ ne son nom à un discours d'Isocrate), III, 9, 1. 3. "Αρχιππος, Archippos, accusé dans une affaire d'héritage (Isée, frg. I), IV, 15, 1. Άφαρεύς, Aphareus, fils adoptif d'Isocrate, III, 18, 2. Γλαύκιππος, Glaukippos, ar­ chonte en 410/409, II, 21, 1. Γοργίας, Gorgias de Léontinoi (c. 480-380), rhéteur célèbre, II, 3, 4. 5 ; III, 1, 2. 4 ; IV, 19, 2. Δημάρατος, Démaratos, Athénien cité dans une plaidoirie (Isée, XII), IV, 17, 6.

208

INDEX NOMINVM

Δημοσθένης, Démosthène (384322), orateur athénien, de l'école d'Isée, I, 4, 5 ; II, 4, 2 ; 6, 4 ; 28, 2 ; IV, 1, 1. 2 ; 3, 3 ; 4, 4 (bis). 5 ; 7, 4 ; 13, 1. 2. 3 ; 14, 1 ; 16, 3 ; 20, 5. 7. Διογείτων, Diogiton, accusé dans une affaire de tutelle (Lysias, XXXII), II, 20, 3 ; 21, 1. 2 ; 23, 2 (bis> ; 25, 4 (bis). 7.9.12; 27, 19.26. Διόδοτος, Diodotos, frère de Diogiton (Lysias, X X X I I ) , II, 21, 1 ; 25, 4 (bis).5. Διονύσιος, Denys l'Ancien (430367), tyran de Syracuse, II, 29, 1. Διονύσιος, Dionysios, cité dans une plaidoirie (Isée, frg. VIII, 1), IV, 5, 3. Έλπίνης, Elpinès, archonte en 356/5, II, 12, 7. Έπιγένης, Épigénès, cité dans une plaidoierie (Isée, frg. VIII, 1), IV, 5, 3. Έρμιππος, Hermippos de Smyrně (ni e s.), grammairien grec, école d'Isocrate, IV, 1, 2. Έρμων, Hermon, Athénien impliqué dans un procès (Isée, frg. IX), IV, 14, 3. Ευκλείδης, Eucleidès, Athénien impliqué dans un procès (Isée), IV, 14, 3. Εύμάθης, Eumathès, métèque, banquier à Athènes (Isée, frg. VIII, 1), IV, 5, 2.3.4 (bis) ; 7, 2 (ter).4 (bis). Εύφίλητος, Euphilétos, Athénien impliqué dans un procès (Isée, XII), IV, 14, 3 ; 16, 4 ; 17, 1.6.7.8.9 (ter). 10. 11.12. Έφορος, Éphore de Cymé (iv e s.), historien, école d'Isocrate, IV, 19, 4.

Ζωΐλος, Zoilos d'Aniphipolis (ιν β s.), sophiste, école de Lysias, IV, 20, 3. 'Ηγήμων, Hegemon, gendre de Diogiton (Lysias, X X X I I ) II, 25, 12. Ηγήμων, Hegemon, cité dans une plaidoirie (Isée, XII), IV, 17, 6. Ήγήσιππος, Hégesippos, frère d'Euphilétos (Isée, XII), IV, 17, 12. Θεοδέκτης, Théodectès de Phasélis (c. 375-334), rhéteur et auteur de tragédies, école d'Isocrate, IV, 19, 4. Θεόδωρος, Théodore de Byzance (seconde moitié du v e s.), rhéteur, école d'Isocrate, IV, 19, 3. Θεόδωρος, Théodoros, père d'Isocrate, III, 1, 1. Θεόπομπος, Théopompe de Chios (né vers 378), historien, école d'Isocrate, IV, 19, 4. Θεόφραστος, Théophraste d'Érèse (c. 371-287), disciple et successeur d'Aristote, auteur d'un Περί λέξεως, II, 6, 1 ; 14, 1.3; III, 3, 1. Θηραμένης, Théramène d'Athènes (455-404), orateur et homme politique, III, 1, 2. Θουκυδίδης, Thucydide d'Athènes (c. 460-395), historien, l'antithèse de Lysias, II, 2, 1; 3, 6 ; 4, 2. Θράσυλλος, Thrasyllos, Athénien (fl. 410), plusieurs fois stratège, II, 21, 1 ; 25, 5.7. 'Ιερώνυμος, Hiéronymos de Rhodes (c. 290-230), philosophe péripatéticien, III, 13, 3.5. 'Ιπποκράτης, Hippocrates, cité dans une plaidoirie (Isée, frg. XXII), IV, 8, 3 ; 9, 2.

INDEX NOMINVM 'Ισαίος, Isée (première moitié du iv« s.), logographe, I, 4, 5 ; IV, passim. 'Ισοκράτης, Isocrate d'Athènes (436-338), logographe et professeur, I, 4, 5 ; II, 2, 2 ; 3, 10; 16, 5 ; 28, 2 ; 34, 1 ; III, passim; IV, 1, 2 (bis); 4, 5 ; 19, 2.4 (bis). 'Ιφικράτης, Iphicratede Rhamnonte (première moitié du iv« s ), chef de guerre et orateur, II, 12, 2.5.7.9. Κάλαμις, Calamis (v e s.), sculp­ teur célèbre, comparé à Lysias, III, 3, 6. Καλλίας, Callias (né vers 450), archonte en 413, II, 1, 4.

Καλλίμαχος, Callimaque de Cyrène (né vers 300), poète alexandrin, un des auteurs du catalogue de la Bibliothèque d'Alexandrie, IV, 6,1. Καλλίμαχος, Callimaque (der­ nier tiers du v e s.), sculpteur connu, comparé à Lysias, III, 3, 6. Κέφαλος, Céphalos, Syracusain, père de Lysias, II, 1, 1. Κηφισόδοτος, Céphisodotos, archonte en 358/7, IV, 5, 4 ; 7, 4. Κηφισόδοτος, Céphisodotos, thébain, cité dans une plaidoirie (Isée, frg. XXIV), IV, 6, 2 ; 7, 3. Κηφισοδωρος, Céphisodore d'Athènes (iv· s.), disciple d'Isocrate, III, 18, 4 ; IV, 19, 4. Κλεισθένης, Clisthène (с. 510), législateur d'Athènes, III, 8, 2. Κρεσφόντης, Cresphonte, héros légendaire de Meesénie, III, 9,4. Κριτίας, Critias (c. 460-403), orateur et homme politique,

209

l'un des Trente, école de Lysias, II, 2, 1 ; IV, 20, 2-3. Λικύμνιος, Licymnios de Chios (с. 400), rhéteur et poète lyrique, II, 3, 4. Λυσίας, Lysias (c. 440-380), orateur et logographe, I, 4, 5 ; II, passim ; III, 1, 1 ; 2, 1.2.4; 3, 4 (bis).5.6 ; 4, 1; 10, 1; 11, 3 (bis).4.5 ; 12, 2 ; 18, 1 ; IV, 2, 2 ; 3, 1.3.5; 4, 2 . 5 ; 5, 1 ; 6, 1 ; 7, 1.3; 8, 3 ; 9, 2 ; 10, 1 ; 11, 1; 12, 1 ; 1 3 , 1 . 3 ; 1 4 , 1 ; 16, 1.3 (bis); 18, 1 (bis); 20, 2.4.5. Λυσίμαχος, Lysimachos, père d'Isocrate, III, 1, 1. Μεγακλείδης, Mégacleidès, adversaire d'Aphareus, III, 18, 2. Μέδων, Médon, cité dans une plaidoirie (Isée), IV, 14, 2. Μενέξενος, Ménéxénos, cité dans une plaidoirie (Isocrate, XVII), III, 19, 9.12. Ναυκράτης, Naucratès d'Erythrée (né peu avant 380), école d'Isocrate, IV, 19, 4. Ναυσίνικος, Nausinicos, ar­ chonte en 378/7, II, 12, 4. Νικίας, Nicias (c. 469-413), homme politique important, II, 14, 2.4.6. Νικόστρατος, Nicostratos, cité dans une plaidoirie (Isée, XII), IV, 17, 6. Νίκων, Nicon, archonte en 379/8, II, 12, 4. "Ομηρος, Homère, cité en II, 18, 4 ; travaux sur lui, IV, 20, 2. Πασίων, Pasion, affranchi, ban­ quier à Athènes (Isocrate,

210

INDEX NOMIiNVM

XVII), III, 18, 4 ; 19, 2.4.6. 8.11. Πίνδαρος, Pindare (с. 520-466), poète lyrique, cité en I, 2, 1. Πλάτων, Platon d'Athènes (428-349), philosophe qui use d'une langue archaïque, II, 2, 1 ; cité en III, 12, 2. Πολύκλειτος, Polyclète d'Argos (il. 450-410), sculpteur célèbre, comparé à Isocrate, III, 3, 6. Πολυκράτης, Polycratès d'Athènes (с. 440-370), orateur et rhéteur, IV, 20, 2.3. Πρόδικος, Prodicos de Céos (fl. 420), sophiste, un des maîtres d'Isocrate, III, 1, 1. Πρωταγόρας, Protagoras d'Abdère (с. 485-415), un des premiers sophistes, III, l, 4. Πυθέας, Pythéas d'Athènes (fl. 333), orateur et homme politique, IV, 4, 4. Πυθόδωρος, Pythodoros, Phénicien cité dans une plaidoirie (Isocrate XVII), III, 19, 4. Πώλος, Polos d'Agrigente, so­ phiste, élève de Gorgias, II, 3, 4. Σάτυρος, Sa tyros, roi du Pont à partir de 433, cité dans une plaidoirie (Isocrate, XVII), III, 19, 3.5.6 (bis). 8.9.10.11; 20, 2. Σόλων, Solon d'Athènes (с. 640560), homme politique et poète, III, 8, 2.

Σωπαιος, Sopaïos, cité dans une plaidoirie (Isocrate, XVII), III, 19, 3. Τίμαιος, Timée de Tauromenium (іѵ е -ш е s.), historien de la Sicile, II, 3, 5. Τισίας, Tisias de Syracuse (v e s.), l'un des fondateurs de la rhétorique, III, 1, 2. 'Υπερείδης, Hypéride d'Athènes (389-322), orateur important, I, 4, 5 ; IV, 20, 7. Φαιδρός, Phaidroe, cité dans une plaidoirie (Lysias, X X X I I ) , II, 25, 14. Φειδίας, Phidias d'Athènes (fl. 460-430), sculpteur célètre, comparé à Isocrate, III, 3, 6. Φερένικος, Phérénicos, thébìin cité dans une plaidorie (Lysias, frg. XXIV), IV, 6, 1.1.4; 7, 1. Φίλιππος, Philippe de Macédoine (382-336), roi, III, 1, 6; 6, 1 ; IV, 1, 1. Φίλισκος Philiscos de Mlet (с. 400-325), élève d'Isocrite, IV, 19, 4. Φιλόμηλος, Philomélos, cité dans une plaidoirie (Isocrate, XVII), III, 19, 9. Φιλόνικος, Philonicos, dialeîticien, III, 13, 2. Φορμίσιος, Phormisios d'Athènes, homme politique du parti de Théramène, II, 35,1.

INDEX

Démosthène, 111,34-35 IX, 13

IV, 13, 1. IV, 13,2.

Euripide, cf. frg. 488 N.

I l l , 13, 1.

Lysias,

I Io mère Odyssée, XIX, 203 Ieéo, XII, 1-12 frg. III, 1 R. frg. 111,2 R. frg. V R. frg. VIII, 1 frg. XIII, 1 frg. XIII, 2

LOCORVM

X X X I I , 1-3 X X X I I , 4-18 X X X I I , 19-29 X X X I I I , 1-9 X X X I V , 1-11 frg. II G.B. frg. XXII G.B.

11,23 11,25 11,27 11,30 11,33. II, 1 4 , 4 . IV, 8, 3.

frg. XXXVII G.B.

IV, 10, 1.2

frg, XXIV G.B. IV, 6. l i , 18, 4. IV, IV, IV, IV, IV, IV, IV,

17 8, 2. 12. 10, 3. 5,2. 13, 2. 13,3.

Pindare, frg. 159 В Platon, Phèdre, 238 d

Isocrate, IV, 75-81 (passim) : 111, 1. VIII, 1-17 III, 16. VIII, 41-43 et 50-52 Ill, 17 XVII, 1-12 III, 19.

1,2, 1.

: 11,3,4.

Théophraste, Περί λέξεως, cf. frg. II S. cf. frg. III S. frg. V S.

: II, 14, 1 : 11,6, 1. : I H , 3 , 1.

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

1. La vie de Denys d' Halicarnasse 2. Les Opuscules rhétoriques 3. Le texte des Opuscules rhétoriques

9 17 29

LES ORATEURS ANTIQUES

Notice Sigla Prologue Lysias Isocrate Isée Notes complémentaires

37 69 70 75 115 148 175

INDEX NOMINVM

207

INDEX LOCORVM

211

Ce volume, de la Collection des Universités de France, publié aux Editions Les Belles Lettres, a été achevé d'imprimer en novembre 2002 sur presse rotative numérique de Jouve 11, bd de Sebastopol, 75001 Paris

№ d'édition : 4477 Dépôt légal : novembre 2002 Imprimé en France