Charte de la revolution socialiste malagasy

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Pages PREFACE Genèse de la Révolution Malgache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . .

9 11 Choix de la Révolution socialiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Les voies et moyens de réalisation du Programme de la Révolution socialiste . 21 - La Politique extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 - La Politique intérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 - La Politique économique et financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 - L'Agriculture comme base et l'industrie comme moteur . . . . . . . . . . . . . 55 - L'Enseignement et l'Education . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - L'Information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - La Politique sociale : -

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La Justice ....................... , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 La Santé Publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 Le Travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 L' infrastructure, les transports et le ravitaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105 Les forces armées nationales populaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ill

- Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

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PREFACE L'indépendance, et plus précisément lïndépendance politique. n'entraine pas ipso facto, et loin s'en faut la fin du colonialisme et J'avènement d'une société plus juste. Pour réaJiser l'indépendance vérttable, pour anemdre nos objectifs fondamentaux qui sont : le développement économique, politique. social et culturel autonome, équilibré et harmonieux ; le développement d·une société plus juste d'où sera bannie l'exploitation de l'homme par J'homme, éradiquées toutes les formes d' injustice, d'oppression et de domination. bref le développement intégral de tout homme et de tout l'homme, il nous fau t opérer des transformations drastiques. révolutionnaires : dynamiter les vieilles structures et dynamiser un nouvel ordre économique nouveau. démocratique pa r la Révol ution socialiste tous azimuts. La nouvelle éthique révolutionnaire doit imprégner la vie quotidienne (car la Révolution est un combat de tous les jours) èe toute la société, tant sur le plan individuel , famili al, civique, professionnel que sur le plan national malgache. Ceci suppose en particulier une révolution des mentalités, une cohérence entre la doctrine et la réalité, entre les pa roles et les actes, entre l'action du gouvernement et celle du peuple, bref une cohésion et une unité de toutes les forces vives de la Nation tendues vers un même but - faire l'homme malgache nouveau , réaliser une société plus heureuse sous la direction des masses laborieuses des villes et des campagnes. Que la lutte soit difficile et qu'elle exige des sacrifices, nous le savons. Que la route soit parsemée d'obstacles, c'est évident. Qu'il faille aborder et vaincre ceux-ci tour à tour, un à un, cela est hors de contestation. Mais l'essentiel est de commencer, et le devoir de continuer une fo is la route tracée. Nous n'avons qu' un choix : être ou disparaître. Nous avons choisi d'être, dans l'indépendance, la liberté, la dignité, la justice et la paix - quoiqu'il nous en coûte. La Révolution doit triompher. 9

La révolution nationale malgache n'est pas le fruit d'une parthéoo-genèse: elle prend ses racines dans l'âme malgache, elle est conditionnée (conditions objectives) par son environnement historique (domination coloniale) et géographique (position stratégique). La force de notre révolution, les succès de notre lutte de libération contre lïmpérialisme, malgré le flux et le reflux de ce dernier, la réussite de l'édification de la société socialiste malgache ne dépendent pas seulement de la volonté, de la conscience des dirigeants et du peuple malgache, mais aussi des facteurs positifs inhérents à la structure même de la société et de la nation malgaches qui, remis en valeur dans un cadre nouveau. deviendront des éléments dynamiques de la Révolution . Nous n'avons pas ici à faire une analyse exhaustive de cette société ni à décr ire l'histoire nationale malgache. d'autres écrits et publications l'ont fait avant nous, il suffit de s'y reporter. Des Menalamba aux V.V. S. et jusqu'à nos jours un fait est évident : c'est que le peuple malgache n'a jamais accepté le fait colonial. Une tradition séculaire de lutte anti-coloniale et anti-impérialiste a formé des générations de nationalistes et de patriotes qui ont fait le sacrifice de leur vie pour sauvegarder la liberté et la souveraineté nationales. Nous. génération d'aujourd' hui , nous ne faillirons pas à cette tradition - ne serait-ce qu'en souvenir du sang versé par nos martyrs. Nous devons être vigilants pour être à faire fac{ à toute agression du dehors comme du dedans pour sauver les acquis de notre révolution. En particulier, nous devrons créer les conditions nécessaires à l'unité nationale du peuple malgache, et dans ce but démasquer les féodaux , les obscurantistes, les réactionnaires de tout acabit et tous ceux que leurs intérêts sordides poussent à trahir la patrie. Avant 1896, Madagascar, contrairement au cas de beaucoup de pays colonisés, était déjà une nation, aux imperfections dues à différents facteurs inhérents 12

à l'histoire peut-être, mais une nation tout de même, unie dans la diversité. Le peuple malgache était fier de ses différentes coutumes, traditions et de sa civilisation afro-asiatique. Fier de son passé et de son histo ire, Je peuple malgache à l'instar de to ut peuple insulaire, et ce n'est pas là la moindre de ses caractéristiques, est a ussi jaloux de sa liberté, de son indépendance.

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Malgré l'agre~sion colonjaJe, et l'exploitation impérialiste de ses ressou rces humaines et matérielles: " foloandro" ou travail obligatoire. impôts decapitation et en nature, enrôlement obligatoire de ses fils pour les besoins de l'armée coloniale à Madagascar même, gardes indigènes, soldats. S MOT IG ; ou les besoins du front français d'Europe (1914-1918, 1939-1945), ou des corps expéditionnaires d'Indochine ct d'Algérie, malgré le pillage colonial et néocolonial de ses ressources naturelles : minières et agricoles exportées à bas prix et le commerce de traite (achat de matières premières et vente de produits finis), malgré l'accaparement de nos meilleures terres par les colons grâce à des artifices administratifs et à un arsenal juridique exceptionnels. malgré J'extraversion savamment organisée de notre économie où le centre de décision était à Paris, en dépit des exactions, de la domination, de l'oppression, de l'exploitation et de l'aliénation de toutes nos valeurs au profit de la «Métropole», La flamme du nationalisme ne s'est jamais éteinte, mieux. elle s'est ravivée, radicalisée au fil des ans pour aboutir à l' «indépendance formelle de 1960», et aux choix de la révolution socialiste du 16 Juin 1975. Nous disons bien «indépendance formelle de 1960» car cette indépendance-là fut vidée de tout contenu par le reflux néo-colonialiste. par le truchement de «l'aide à la recolonisation» ct par l'échange inégal. Les p romesses non tenues, la dépendance économique et culturelle, les manœuvres ouvertes ou subtiles d'agression, de sabotage en Afrique, au Moyen Orient , en Amérique Latine et en Asie, ont convaincu les nationalistes et les progressistes malgaches que plus que jamais