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French Pages 266
Frédérique Lemerle
Yves Pauwels
Architectures de papier La France et l’Europe (xvie-xviie siècles)
CENTRE D'ÉTUDES SUPÉRIEURES DE LA RENAISSANCE Université François-Rabelais de Tours - Centre National de la Recherche Scientifique
Collection « Études Renaissantes » Dirigée par Philippe Vendrix
Dans la même collection : Frédérique Lemerle La Renaissance et les antiquités de la Gaule, 2005 Jean-Pierre Bordier & André Lascombes (éds) Dieu et les dieux dans le théâtre de la Renaissance, 2006 Chiara Lastraioli (éd.) Réforme et Contre-Réforme, 2008 Pierre Aquilon & Thierry Claerr (éds) Le berceau du livre imprimé : autour des incunables, 2010 Maurice Brock, Francesco Furlan & Frank La Brasca (éds) La Bibliothèque de Pétrarque. Livres et auteurs autour d'un humaniste, 2011 Sabine Rommevaux, Philippe Vendrix & Vasco Zara (éds) Proportions. Science, musique, peinture & architecture, 2012 Maurice Brock, Marion Boudon-Machuel & Pascale Charron (éds.) Aux limites de la couleur. Monochromie & polychromie dans les arts (1300-1600), 2012 Maxime Deurbergue The Visual Liturgy: Altarpiece Painting and Valencian Culture (1442-1519), 2013 Magali Bélime-Droguet, Véronique Gély, Lorraine Mailho-Daboussi & Philippe Vendrix (éds) Psyché à la Renaissance, 2013 Juan Carlos Garrot Zambrana Judíos y conversos en el Corpus Christi. La dramaturgia calderoniana, 2013 Albrecht Fuess & Bernard Heyberger (éds) La frontière méditerranéenne du xve au xviie siècle. Échanges, circulations et affrontements, 2013 Anne Rolet & Stéphane Rolet (éds) André Alciat (1492-1550) : un humaniste au confluent des savoirs dans l'Europe de la Renaissance, 2013
Frédérique Lemerle
Yves Pauwels
Architectures de papier La France et l’Europe (xvie-xviie siècles)
suivi d'une bibliographie des livres d'architecture (xvie-xviie siècles)
2013
En couverture : Page de titre. L. B. Alberti, L’architecture et art de bien bastir.., Paris, 1553. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance Page 2 : (Détail) Le bon architecte (Philibert De l’Orme, L’architecture..., Paris, 1576, f. 283). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
Conception graphique & mise en page Alice Nué
© Brepols Publishers, 2013 ISBN 978-2-503-55020-6 D/2013/0095/155 All rights reserved. No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval system, or transmitted, in may form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, whithout the prior permission of the publisher. Printed in the E.U. on acid-free paper
Remerciements
8 Nous exprimons toute notre gratitude à Bruno Girveau (École nationale supérieure des beauxarts, Paris), Henry Ferreira-Lopes (Bibliothèque municipale de Besançon) et Martine Poulain (Bibliothèque de l’INHA, Paris) qui en nous autorisant généreusement à reproduire les pages de leurs exemplaires ont donné à l’ouvrage une riche iconographie, essentielle pour son propos. Un grand merci à Anne-Françoise Blot (Médiathèques et bibliothèques d'Orléans), Geneviève Bresc (Musée du Louvre, Paris), Thierry Crépin-Leblond (Musée national de la Renaissance, Écouen), Sophie Join-Lambert (Musée des beaux-arts, Tours), Élisabeth Latrémolière (Château de Blois), Françoise Müller (Médiathèque de Moulins), Claude Sorgeloos (Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles) pour leurs autorisations. Nous sommes très reconnaissants à Annie Jacques qui en 2004 a permis de lancer le programme Architectura (Tours, Cesr) et à Juliette Jestaz, notre partenaire et complice, pour sa collaboration efficace mais aussi pour les bons moments passés dans la salle de lecture de l’École des beaux-arts autour des livres et pour tous les mails échangés pour une vérification, une précision, des questions de part et d’autre. Notre gratitude s’adresse aussi à Laure Jestaz et Dominique Morelon pour leur aimable collaboration dans le cadre de la BINHA et à Sylvie Tisserand au Prytanée national militaire de La Flèche. Merci aux collaborateurs français et étrangers d’Architectura, ceux qui ont rédigé les présentations des ouvrages mis en ligne, de qui nous avons beaucoup appris et qui ont souvent vérifié et complété les bibliographies. Ils sont trop nombreux pour être cités, mais ils se reconnaîtront. La collaboration d’Émilie d’Orgeix a été très précieuse pour les traités militaires ; le soutien amical et constant de Joe Connors, Pierre Gros, Werner Oechslin et d’Alain Schnapp a été inestimable. Le Cesr et son directeur Philippe Vendrix ont toujours soutenu le projet, dont l’INHA a grandement facilité les débuts. L’Institut universitaire de France a donné la disponibilité et les moyens financiers nécessaires pour effectuer de nombreux déplacements à l’étranger, en Allemagne, Angleterre, Autriche, Pays-Bas, Italie, Suisse, République Tchèque... Un merci tout spécial à Jürgen Renn, directeur du Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, et à Urs Schoepflin pour leur accueil à Berlin, à Daniela Tovo pour son aide au Centro internazionale di studi di architettura Andrea Palladio à Vicenze. Merci enfin à nos collaborateurs au Cesr, notre assistante Samantha Heringuez pour ses recherches et relectures attentives, Sébastien Busson et Hélène Fauquet, Agnès Journet, Alice Nué, et notre généreuse amie d’outre-Atlantique, Lisa Blauvelt-Weil.
Table des matières
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Avant-propos 9
- Chapitre i Éditer l’architecture au xvie siècle
13
- Chapitre ii Passer les monts 31 - Chapitre iii La littérature architecturale sous les Valois
51
- Chapitre iv L’architecture et le commerce de l’estampe au xviie siècle - Chapitre v La Renaissance travestie
83
105
- Chapitre vi Ars muniendi 119 - Chapitre vii La suprématie française
139
- Chapitre viii De l’utilité des traités 159 Bibliographie 175
Bibliographie des livres d’architecture (xvie-xviie siècles) 193
Index 259
Avant-propos
8 Le « bon architecte » que représente Philibert De l’Orme à la fin de son Premier tome de l’architecture ne tient à la main ni une équerre ni un compas, mais « un mémoire et instruction […] pour enseigner et apprendre ceux qui l’en requerront » (fig. 1). L’image, la plus forte peutêtre du traité, montre non un bâtisseur mais un savant pédagogue qui, « après avoir ordonné ce qui est nécessaire pour faire les œuvres de sa charge, […] se retire et se [tient] solitairement en son étude, cabinet, chambre, librairie, ou jardin, ainsi qu’il en aura la commodité ». Il a, comme Montaigne, une « librairie » qui contient sans doute le « mémoire et instruction ». Son interlocuteur est « un adolescent apprentif, representant jeunesse, qui doit cercher les sages & doctes, pour estre instruite tant verbalement que par memoires, escritures, desseings, & modelles : ainsi qu’il vous est figuré par le memoire mis en la main de l’adolescent docile, & cupide d’apprendre & connoistre l’architecture ». En cette fin de Renaissance, la transmission du savoir architectural échappe aux modes traditionnels d’apprentissage tels qu’ils se pratiquaient dans les corporations et passe désormais en grande partie par l’écrit et l’imprimé. L’architecture du xvie siècle est définitivement celle de l’« età della stampa »1. L’invention de Gutenberg a donné aux textes et aux images une puissance nouvelle, qui dépasse tout ce que les manuscrits et les dessins ont pu produire. Et les conséquences de cette innovation technique extérieure au domaine de la construction sont considérables. On ne peut plus désormais comprendre l’art de bâtir sans le livre, ni l’architecte sans une bibliothèque, celle de son mécène, celle de son commanditaire ou la sienne propre. De sorte que dans le contexte de la Renaissance et du Grand Siècle, la lecture des livres d’architecture est la condition nécessaire d’une vraie compréhension des bâtiments : elle seule fonde la légitimité des interprétations historiques. On peut jouer Bach sur un Steinway, et en tirer du plaisir ; il n’en est pas moins vrai qu’une interprétation sur un clavecin du xviiie siècle restituera une relation à l’œuvre historiquement plus juste. Les traités d’architecture font partie des « instruments d’époque » grâce auxquels nous pouvons mieux comprendre le sens des édifices qui leur sont contemporains, à l’instar des musicologues et des musiciens, qui ont su rendre aux musiques « anciennes » une réalité et une vie nouvelles. Mais leur lecture n’est point aisée. La littérature architecturale des xvie et xviie siècles s’avère en effet d’une grande abondance et d’une extrême diversité. Elle recouvre plusieurs genres qui embrassent un large éventail d’objets et de méthodes, de la recherche philologique sur le texte de Vitruve – qui inaugure sa forme imprimée dès la fin du xve siècle – aux traités techniques les plus divers, stéréotomie, charpente, fortification, en passant par les anthologies d’antiques, les traités des ordres, enfin les recueils de plans et d’élévations d’habitation, de portes et de fenêtres,
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Mario Carpo, L’architettura dell’eta della stampa. Oralità, scrittura, libro stampato e riproduzione meccanica dell’immagine nella storia delle teorie architettoniche, Milan, Jaca Books, 1999.
• fig. 1 Le bon architecte. Philibert De l’Orme, L’architecture..., Paris, 1576, f. 283. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
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Jean Guillaume (éd.), Les traités d’architecture de la Renaissance, Paris, Picard, 1988. Jean-Philippe Garric, Émilie d’Orgeix, Estelle Thibault (éd.), Le livre et l’architecte, Wavre, Mardaga, 2011. Vaughan Hart & Peter Hicks (éd.), Paper Palaces. The Rise of the Renaissance Architectural Treatise, New Haven / Londres, Yale University Press, 1998. Sylvie Deswarte Rosa (éd.), Sebastiano Serlio à Lyon. Architecture et imprimerie, Lyon, Mémoire Active, 2004. On citera en particulier le Philibert De l’Orme de Jean-Marie Pérouse de Montclos (Paris, Laget, 1988).
11 avant-propos
ou de motifs ornementaux variés. Leo Battista Alberti, Francesco di Giorgio et Antonio Filarete ont laissé au Quattrocento les prémisses manuscrites d’une production à laquelle les presses européennes ont donné au xvie siècle un élan décisif, capital pour l’évolution de l’architecture moderne : en Italie, les traités de Sebastiano Serlio dès 1537, de Vignole en 1562 et de Palladio en 1570 marquent les étapes décisives de la révolution linguistique qui modèlera l’aspect de tous les bâtiments édifiés pendant l’âge « classique », de Rome à Saint-Pétersbourg ou Washington. Au-delà même de la diversité des genres, des lieux et des temps, la difficulté de l’étude s’accroît encore du fait que le livre d’architecture ressortit aussi à l’histoire du livre. Conçu et écrit par des architectes, des humanistes ou des « studieux d’architecture », il est fabriqué et vendu par des imprimeurs et des libraires, dont le rôle et l’importance n’ont pas toujours été suffisamment pris en compte. En effet, les affaires commerciales et même privées des dynasties d’éditeurs, les mariages, remariages, héritages, cessions, sans parler des entreprises plus ou moins licites de contrefaçon ou de « piratage » ont eu un impact sur le destin des traités et des recueils. Enfin, la littérature architecturale entretient un lien privilégié avec l’image, donc avec l’histoire de la gravure. La technique utilisée, bois ou cuivre, a des conséquences non seulement sur la composition du livre et la nature matérielle du texte imprimé, mais aussi sur la circulation des images, et, partant, des idées et des formes qu’elles diffusent. Et le dialogue, a priori naturel, entre le texte et l’image pose souvent des problèmes inattendus. De nombreuses recherches ont été consacrées aux traités d’architecture depuis le colloque du Centre d’études supérieures de la Renaissance qui, en 1981, posait nombre de questions mais aussi révélait combien étaient alors superficielles les connaissances sur le sujet, et encore maladroites les problématiques, non seulement à propos de l’élaboration des textes, mais aussi des conditions de leur production éditoriale et des rapports précis avec les œuvres bâties2. Toutefois, John Bury y donnait une précieuse bibliographie des livres d’architecture civile et militaire, qui permettait pour la première fois de prendre en compte non seulement l’abondance de leur production, mais aussi la dimension européenne de leur diffusion. Depuis, la littérature sur le sujet a fait des progrès considérables : les recherches de Manfredo Tafuri, Manuela Morresi, Paolo Fiore, Christoph Thoenes ou Mario Carpo sur les auteurs italiens, de Fernando Marías sur l’Espagne, de David Thomson sur la France ont ouvert la voie. Plusieurs travaux collectifs ont permis de mesurer les progrès dans la connaissance de la production théorique européenne : Le livre et l’architecte (2011)3, et, plus spécifiquement consacrés à la Renaissance, Paper Palaces (1998)4, ou Sebastiano Serlio à Lyon (2004)5. En même temps, plusieurs publications de fac-similés de traités anciens, en particulier sous l’impulsion du Centro Palladio de Vicence mais aussi en France6 permettaient un accès plus facile aux ouvrages. Plusieurs initiatives de bibliographie ont vu le jour, qui complétaient et développaient les catalogues et ouvrages de référence (Cicognara, Fowler ou le Royal Institute
avant-propos
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of British Architects), dont celle de John Bury et Paul Breman,7 qui accorde une place importante à l’architecture militaire, et, plus spécialisées, celles d’Eilen Harris pour l’Angleterre8, d’Émilie d’Orgeix et Jean-Philippe Garric au sein de l’INHA sur le livre en français9, de Werner Oechslin et de son équipe, encore en cours, pour le monde germanique, sans parler de la précieuse Bibliographia serliana de Magali Vène10. De ce point de vue, l’informatique a bouleversé les conditions de la recherche. Les ouvrages numérisés sont librement accessibles à partir des nombreux sites créés par les bibliothèques. La base « Architectura », que nous avons créée au Centre d’études supérieures de la Renaissance fin 2004, focalisée sur les livres publiés en France ou en français, élargit la perspective à l’ensemble des productions européennes liées aux interactions culturelles générées par l’écrit et l’imprimé, proposant, outre des bibliographies exhaustives pour les xvie et xviie siècles, des présentations scientifiques des ouvrages en ligne11. On y trouvera la plupart des écrits mentionnés dans ce travail. Notre essai porte sur les traités d’architecture civils et militaires publiés en France ou en français à la Renaissance et au Grand Siècle – au temps des Lumières, les développements de l’archéologie et la découverte de nouveaux modèles en Grèce et Grande Grèce changent la problématique – ainsi que tous ceux qui en aval ou en amont sont en rapport avec cette production. Il est complété par une bibliographie inédite des livres d’architecture concernés, manuscrits et imprimés, avec le cas échéant les éditions originales et les traductions. Entre l’Italie et l’Angleterre, l’Espagne et le monde germanique, le royaume des derniers Valois et des premiers Bourbon se situe en effet au centre géographique et culturel du réseau européen de diffusion des formes et des idées architecturales. Stimulée autant par les voyages des Français en Italie que par la venue en France d’illustres Italiens, Serlio au premier chef, influencée par l’Espagne, servant de relai vers les Flandres, l’Angleterre et l’Allemagne avant d’exercer une incontestable suprématie au temps du Roi-Soleil, la France architecturale joue un rôle déterminant dans l’histoire de l’art européen. La pratique de la langue française dans les Flandres, à Anvers en particulier, et l’universalité qu’elle acquiert au xviie siècle renforcent encore le caractère central des productions francophones. Il s’agit donc ici non seulement de décrire et d’apprécier l’importance des ouvrages écrits par les Philibert De l’Orme, Roland Fréart de Chambray ou Claude Perrault, mais aussi de souligner l’importance du succès en France de Vitruve, Sagredo, Serlio, Blum, Vignole, Palladio et Scamozzi, dont les nombreuses traductions servirent ellesmêmes de tremplin à de nouvelles éditions et traductions néerlandaises, allemandes ou anglaises. L’histoire du livre d’architecture en France est définitivement une histoire européenne.
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John Bury & Paul Breman, Writings on Architecture civil and military, c1460 to 1640, ’t Goy-Houten, Hes & de Graaf, 2000. Eileen Harris (assisté de Nicholas Savage), British architectural books and writers 1556-1785, Cambridge/ New York/Port Chester/Melbourne/Sidney, Cambridge University Press, 1990. Bibliographie du livre d’architecture français (1512-1914), voir le site de l’INHA. Magali Vène, Bibliographia serliana. Catalogue des éditions imprimées des livres du Traité d’architecture de Sebastiano Serlio (1537-1681), Paris, Picard, 2007. « Architectura. Architecture, textes et images, xvie-xviie siècles », http://architectura.cesr.univ-tours.fr/.
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Éditer l'architecture au xvie siècle
8 Le premier ouvrage en rapport avec l’architecture publié en français ne concerne pas directement l’art de bâtir : c’est un traité de perspective. Le De artificiali perspectiva de Jean Pélerin, dit Viator, rédigé en latin et en français (Abrégé de perspective positive) parut en 1505 à Toul chez Pierre Jacques. On y voit représentés des édifices imaginaires, palais, églises, arcs de triomphe, mais aussi quelques bâtiments vus par l’auteur au cours de ses voyages comme le palais de la Cité à Paris ou la cathédrale d’Angers. Bien que rééditée en 1509 et 1521 et reprise par Étienne Martellange et Mathurin Jousse (1626, 1635), l’œuvre n’eut pas de conséquence sensible sur la pratique architecturale, ni sur l’évolution de la théorie en France. Il faut attendre 1512 pour que soit publié à Paris un livre d’architecture, le traité latin d’Alberti De re ædificatoria. Il est le fait de l’imprimeur humaniste Geoffroy Tory. Suivent les traités de Vitruve (Lyon, 1523), de Sagredo (Paris, c1536) et ses avatars travestis à la mode française, puis les Annotationes de Guillaume Philandrier (Paris, 1545), la traduction de Vitruve par Jean Martin (Paris, 1547), les livres de Sebastiano Serlio dès 1545, ceux d’Androuet du Cerceau à partir de 1549 (Orléans et Paris), les Annotationes de Philandrier dans leur version augmentée (Lyon, 1552). Certaines personnalités du monde de l’édition s’intéressent à ce nouveau marché. Peu à peu la centralisation monarchique et les troubles religieux concentrent les forces de création à Paris qui s’impose au xviie comme capitale éditoriale. Elle n’a guère pour concurrentes que les riches cités d’Europe du Nord, Anvers, Leyde, La Haye et surtout Amsterdam qui attire de nombreux imprimeurs, graveurs et libraires qui fuient Anvers après le siège de la ville (1584-85). Parallèlement après les opuscules novateurs de Matthäus Roriczer sur l’architecture gothique en 1486 et de Hans Schmuttermayer sur les pinacles à la même date1, les cités germaniques aux imprimeurs réputés donnent le jour à des publications remarquables comme les traités d’Albrecht Dürer (Nuremberg), de Hans Blum (Zurich) ou de Wendel Dietterlin (Strasbourg) (fig. 2) qui sont rapidement traduits2. Paris et Lyon, capitales de l’édition L’édition du De re ædificatoria d’Alberti est due à l’imprimeur-libraire Geoffroy Tory, inventeur célèbre de caractères d’imprimerie et auteur d’un traité de typographie (1529). L’ouvrage fut toutefois imprimé en 1512 par Berthold Rembolt, originaire d’Allemagne3. Tory signe la dédicace
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M. Roriczer (1430/40-c1495), architecte ingénieur et imprimeur à Ratisbonne, est l’auteur de trois opuscules sur l’architecture gothique, dont un traité sur les pinacles (Das Büchlein von der der Fialen Gerechtigkeit, Rastibonne, 1486). H. Schmuttermayer (c1450-c1520), orfèvre à Nuremberg, est de son côté l’auteur d’un petit traité sur les pinacles et les gables (Fialenbüchlein, c1486). Voir bibliographie, p. 211, 199-200, 209-210. Berthold Rembolt s’était associé à Ulrich Gering qui avait quitté Mayence avec deux autres imprimeurs, Martin Crantz et Michel Friburger. C’est à eux que l’on doit l’installation dans les locaux de la Sorbonne de la première imprimerie typographique.
chapitre i
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• fig. 2 W. Dietterlin. Cheminée (Architectura..., Nuremberg, 1598, pl. 19). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
et ajoute un sommaire, un index alphabétique des annotations qui accompagnent en marge le texte d’Alberti et l’éloge de l’humaniste et théologien Johann Kierher. L’édition présente d’autres innovations comme la division du texte en chapitres (due à Robert Duré, principal du collège du Plessis), désormais pourvus de titres et le découpage des chapitres en paragraphes (fig. 3). L’édition de Jakob Cammerlander (Strasbourg, 1541) qui servira de référence pour les publications ultérieures (1546, 1550, 1553) adopte aussitôt la division des livres en chapitres. La proximité de la Sorbonne, les fortes colonies d’étudiants étrangers, de grandes personnalités dans le monde de l’édition ont donné à Paris les conditions requises pour concurrencer et devancer Lyon. On doit à Simon de Colines, Robert Estienne puis à Michel de Vascosan l’introduction dans l’imprimerie parisienne des principales réformes apportées par les Alde à Venise : l’abandon des caractères gothiques, l’adoption de formats portatifs, l’impression de livres à bon marché pour le public universitaire. Colines adopte en 1528 un très beau grec accentué et surtout l’italique, caractère encore rare réservé aux citations, que les Alde avaient été les premiers à utiliser et qui avait transité par Lyon où il était employé par les contrefacteurs des éditions aldines, comme Balthazar de Gabiano. En 1536 il utilise dans la Raison darchitecture antique, extraicte de Victruve, et aultres anciens architecteurs avec les italiques un nouveau corps romain bas de casse, le gros canon, qui rend la lecture de l’ouvrage particulièrement agréable. Avec un développement inédit sur les ordres et de nouvelles illustrations, il offre au public le premier texte théorique sur l’architecture accessible à tous ceux qui ont besoin de connaître les formes et le vocabulaire de l’architecture all’antica, d’où le titre choisi, Raison darchitecture antique, sans
• fig. 3 L. B. Alberti, Libri de re ædificatoria decem..., Paris, 1512, f. a 3. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 4 D. de Sagredo. Raison d’architecture antique..., Paris, 1550. Paris, Bibliothèque de l’INHA
• fig. 5 D. de Sagredo De l’architecture antique..., Paris, 1608. Paris, Bibliothèque de l’INHA
rapport avec celui de l’édition espagnole4. Il réédita l’ouvrage en 1539 et 1542. Son succès perdure grâce à la dynastie Colines–Chaudière. Simon de Colines qui avait repris l’imprimerie d’Henri I Estienne en 1520, avait épousé en 1521 Guyone, la veuve de ce dernier dont elle avait eu trois fils. Guyone était déjà veuve d’un premier mari, l’imprimeur Jean Higman, qui s’était installé à Paris en 1484, dont elle avait une fille, Geneviève. À sa mort l’imprimerie passa à Regnault Chaudière qui avait épousé Geneviève Higman, la belle-fille de Colines, et à qui Simon de Colines avait cédé sa librairie en 15395. Ainsi l’édition de 1550, partagée entre Regnault I Chaudière et son fils Claude, ne sortit-elle pas de la famille (fig. 4). Par la suite, l’ouvrage fut réédité par le libraire-juré Guillaume Cavellat qui partagea en 1555 l’édition avec Gilles Gourbin. Denise, la fille de Guillaume, en donna l’ultime édition à l’aube du
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Le nom de l’auteur, Diego de Sagredo, n’apparaît que dans l’en-tête de la dédicace, conformément à l’original, mais non comme il est désormais d’usage sur la page de titre qui n’a pas été traduite mais librement glosée dans une perspective commerciale, Vitruve apportant la caution indispensable. Sur S. de Colines, voir Philippe Renouard, Bibliographie des éditions de Simon de Colines 1520-1546, Paris, 1894 (édition en fac-similé : Nieuwkoop, de Graaf Publishers BV, 1990) ; Fred Schreiber, Simon de Colines. An annotated Catalogue of 230 Examples of his Press, 1520-1546, Provo, Utah, 1995.
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• fig. 6 Faventinus. Vetustus author de architectura... tractans..., Paris, 1540. Bibliothèque municipale de Besançon
xviie siècle (fig. 5). Du reste l’association de Guillaume Cavellat avec Jérôme de Marnef, après qu’il eut épousé en secondes noces la nièce de ce dernier, se révéla fructueuse pour l’architecture. Ils publièrent ensemble la Reigle de Jean Bullant (1564, 1568), dont la dernière édition parisienne fut donnée en 1619 par André Sittart, le fils de Denise Cavellat qui avait épousé Arnold Sittart. Marnef et Cavellat publièrent aussi la seconde édition des Nouvelles inventions pour bien bastir et de l’Architecture de Philibert De l’Orme en 1576 et celle de l’Architecture ou art de bien bastir de Vitruve dans la traduction de Jean Martin (1572)6. Serlio, arrivé en France à l’automne 1541, choisit de faire imprimer ses Livres I-II chez Jean Barbé en 1545. Graveur lui-même, équipé d’un matériel typographique de qualité, ce dernier était à même de répondre aux exigences de l’architecte : l’ouvrage est du reste richement illustré de cent trente-deux gravures sur bois. Après la mort de Barbé en 1547, Serlio demanda à Michel de Vascosan, imprimeur renommé, d’assurer la publication de son Livre V. Vascosan avait déjà édité en 1540 un compendium d’architecture anonyme, qui sera plus tard attribué à Faventinus7 (fig. 6). Jean Martin publia sa traduction de Vitruve chez Jacques Gazeau, le gendre
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Sur J. de Marnef et G. Cavellat, voir Philippe Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du xvie siècle, Fascicule Cavellat, Marnef et Cavellat, Paris, BN, 1986. Voir l’édition critique de Marie-Thérèse Cam (M. C. Faventinus, Abrégé d’architecture privée, Paris, Les Belles Lettres, 2002 ; 1re éd. : Paris, 2001).
chapitre i
18
de Jean Barbé (1547), celles de Colonna (1546, 1554, 1561) et d’Alberti chez Jacques Kerver (1553). La seule édition parisienne des Annotationes de Philandrier parut chez Kerver qui partagea l’édition avec Michel Fezandat (1545). D’autres éditeurs se mêlèrent d’architecture. L’imprimeur libraire d’origine allemande André Wechel publia à Paris les traductions latines de l’Underweyssung der messung de Dürer (Pictoribus, fabris ærariis ac lignariis... quatuor his suarum institutionum geometricarum libris..., 1532, 1534), tandis que son père Chrétien publiait celle de 1535 et la même année donnait celle de l’Underricht zu befestigung der Steet (De urbibus, arcibus, castellisque condendis...). Ce dernier procura aussi la première édition du De ædificiis de Procope de Césarée (1537) ; il se spécialisa dans Végèce qu’il publia en même temps que Frontin, Élien et Modestus dans une version revue par Budé et illustrée des planches de Hans Knapp. On doit surtout à André le Second livre d’architecture d’Androuet du Cerceau dans ses versions française et latine (1561) et le Livre VII de Serlio (1575) qu’il publia avec Jacopo Strada à Francfort où il s’installa après 1573. Il faut mentionner quelques initiatives plus personnelles : Gabriel Buon racheta aux héritiers de son collègue toulousain Guyon Boudeville les stocks de l’Epitome de Gardet et Bertin qu’il mit sur le marché entre 1565 et 15688. Antoine Du Breuil donna une nouvelle page de titre en 1597 aux derniers invendus. L’imprimeur Fédéric I Morel (1523-1583) fut le premier éditeur de Philibert De l'Orme en 1561 et 15679. Androuet du Cerceau, graveur et théoricien, est une figure à part. Pionnier en son genre, il grava sur cuivre les recueils qui parurent à Orléans, notamment son livre sur les arcs (Quinque et viginti exempla arcuum, 1549) et il confia les ouvrages plus importants à des professionnels parisiens, à Mamert Patisson les Leçons de perspective positive (1576), les Plus excellents bastiments de France (1576-1579) à Benoît Prévost, les trois Livres d’architecture publiés entre 1559 et 1582 à Prévost et André Wechel, dont il grava lui-même les planches (fig. 7). Lyon est une ville cosmopolite et une capitale économique connue pour ses foires annuelles, ses banques, ses activités de soierie et d’imprimerie. C’est là que parut le premier « Vitruve français » : les héritiers de Balthazar de Gabiano donnèrent une version de poche in-8° imitée des éditions de poche florentines des Giunta (1513, 1522), elles-mêmes contrefaçons des célèbres éditions aldines avec la présentation du texte en italique (De architectura libri decem, summa diligentia recogniti, atque excusi). Cette édition présentait de nouvelles planches copiées de l’édition vénitienne de Fra Giocondo (1511), augmentées de planches tirées des éditions florentines et surtout de l’édition traduite, commentée et illustrée de Cesare Cesariano parue deux ans auparavant à Côme (De architectura libri dece traducti de latino in vulgare affigurati...). C’est aussi à Lyon que Serlio publia en version bilingue son Livre extraordinaire en 1551, chez Jean I de Tournes (1504-1564) qui utilise en la circonstance des cuivres dus à un maître
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Sur l’imprimeur toulousain, voir Jacques Mégret, « Guyon Boudeville, imprimeur toulousain, 15411562 », BHR, 6, Genève, 1945, p. 210-301. Sur les éditeurs parisiens, voir Philippe Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du xvie siècle, Paris, Service des travaux historiques de la Ville de Paris, 1964- ; Répertoire des imprimeurs parisiens, libraires, fondeurs de caractères et caractères d’imprimerie, depuis l’introduction de l’imprimerie à Paris (1470) jusqu’à la fin du xvie siècle..., Paris, Minard, 1965 ; Inventaire chronologique des éditions parisiennes du xvie siècle d’après les manuscrits de Philippe Renouard..., Paris, Imprimerie municipale, 1972-2004, 5 tomes.
• fig. 7 J. Androuet du Cerceau. De architectura... opus..., Paris, 1559, f. A3. Bibliothèque municipale de Besançon
• fig. 8 S. Serlio. Portail (Livre extraordinaire... Extraordinario libro..., Lyon, 1551, 14). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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• fig. 9 G. Philandrier (M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri decem... Adjunctis nunc primum Gulielmi Philandri... castigationibus atque annotationibus..., Strasbourg, 1550, p. 153). Bordeaux, Collection particulière
anonyme (le maître CC) (fig. 8). Ce type de gravure est assez rare, même à Paris : il faut en effet disposer d’une presse spécifique pour l’estampe en taille-douce ou être graveur de formation comme Androuet du Cerceau. La publication lyonnaise de ce « hors-série » de Serlio marque un de sommets de l’activité de Jean de Tournes et de l’imprimerie lyonnaise10. De Tournes publia aussi la belle édition augmentée des Annotations de Guillaume Philandrier sur Vitruve qu’il eut l’idée de faire précéder du traité vitruvien, comme l’avait fait Georg Messerschmidt en 1550 (fig. 9)11. Il est du reste peut-être l’auteur de l’édition du De architectura, différente des éditions antérieures, car il est clair que Philandrier n’est pas responsable de l’établissement de ce texte, qui ne prend pas en compte les corrections qu’il apporte dans son commentaire. Mais De Tournes, qui avait travaillé plus de dix ans chez Gryphe comme compositeur avant de s’établir à son compte en 1542 et de devenir imprimeur du roi en 1559, avait appris dans son atelier l’italien et l’espagnol, le latin et le grec12. Le choix fait par Philandrier, qui avait songé à publier son édition révisée à Rome, comme la première, s’est porté sur l’un des meilleurs imprimeurs du moment13. Les belles gravures de Bernard Salomon renforcent l’intérêt de l’ouvrage14.
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Sur Jean I de Tournes, voir Cartier 1970, 1, p. 6-17. M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri. X... conscripti, &... hac editione emendati. Adjunctis nunc primum Gulielmi Philandri... castigationibus atque annotationibus in eosdem..., Strasbourg, Messerschmidt, 1550. Cartier 1970, p. 6-17. Lemerle 2000a, p. 20. Voir Peter Sharratt, Bernard Salomon illustrateur lyonnais, Droz, Genève, 2005, THR, 400.
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Tournée vers l’Italie, avec une forte colonie italienne, la cité lyonnaise publie les premières traductions des traités de fortifications d’outre-monts. Jacques Moderne, spécialisé par ailleurs dans les éditions musicales, fit paraître le Livre contenant les appertenances aux capitaines pour retenir & fortifier une cite de Battista Della Valle en 1529 (publié pour la première fois à Naples en 1521 et plus récemment à Venise) qu’il réédita en 1554 sous un titre plus bref15 ; Guillaume Roville16 le traité de Giovan Battista Zanchi (La maniere de fortifier villes...) en 1556, deux ans après sa publication à Venise en 1524 et 1528. Il publia aussi des versions rafraîchies du Livre extraordinaire de Serlio en italien et en français entre 1558 et 156117, ainsi que le célèbre Discours historial de l’antique et illustre cité de Nismes de Jean Poldo d’Albenas, si important pour les antiquaires français et étrangers (1559-1560). Très impliqué dans ses éditions, corrections et illustrations, c’est peut-être lui qui a commandé les superbes relevés des antiquités nîmoises à un architecte italien18. En effet les relevés cotés (une première en France à cette date) ont la particularité de présenter des coupes obliques comme on en trouve dans le Codex Coner19 (fig. 10). Il a sans doute aussi voulu rivaliser avec son collègue véronais Antonio Putelletto, qui avait publié en 1540 le bel ouvrage de Torello Sarayna sur Vérone20. En effet Guillaume Roville comme Jacques Moderne qui avaient été formés à Venise et gardaient des liens étroits avec la Sérénissime surveillaient le marché italien. Lyon, cité cosmopolite, est aussi avide des nouveautés germaniques. Le « tailleur d’histoires » Jean Lemaistre diffuse en 1562 les cinq ordres de Hans Blum sous le titre Les cinq ordres des colomnes de l’architecture21, ouvrage qui inspira le petit traité des ordres ajouté par Mathurin Jousse en 1627 à son traité de charpenterie22. Mais les troubles religieux, à partir des années 1567, ne furent guère favorables aux activités éditoriales. Barthélemy I Vincent publia plusieurs éditions du Theatre des instrumens mathematiques de Jacques Besson en français, en latin et en italien entre 1578 et 1582, assurant à l’ouvrage une fortune française posthume (Besson était mort en 1573)23. Ses collègues Jacques Chouet et Horace Cardon reprirent le flambeau, Cardon publiant la première traduction espagnole en 1602 (Teatro de los instrumentos y figuras matematicas y mecanicas). Vincent publia aussi la traduction du traité de fortification de Carlo Teti en 1589 (Discours sur le faict des fortifi-
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Vallo Du faict de la guerre et art militaire..., Lyon, Moderne, 1554. Sur J. Moderne, voir Jean Vial, « Un imprimeur lyonnais méconnu, Jacques Moderne », Guntenberg Jahrbuch, 1962, p. 256-266 ; Samuel F. Pogue, Jacques Moderne. Lyons Music Printer of the Sixties Century, Genève, Droz, 1969. Son nom latin « Rovillius » qui apparaît sur certains ouvrages explique difficilement la transcription traditionnelle de son nom en « Rouillé ». Vène 2007, p. 95, 100, 102. Sur Poldo d’Albenas, voir Frédérique Lemerle, « Jean Poldo d’Albenas (1512-1563), un antiquaire “studieux d’architecture” », Bulletin monumental, 160-2, 2002, p. 163-172 ; La Renaissance et les antiquités de la Gaule, Turnhout, Brepols, 2005, p. 63-64. Londres, John Soanes’s Museum. De origine et amplitudine civitatis Veronæ, Vérone, Putelletto, 1540. Baudrier, 9, p. 244. Le theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures..., La Flèche, Griveau, 1627. Voir Denise Hillard, « Jacques Besson et son Théâtre des instruments mathématiques », Revue française d’histoire du livre, 22, 1979, p. 5-38, et « Jacques Besson et son Théâtre des instruments mathématiques : recherches complémentaires », Revue française d’histoire du livre, 30, 1981, p. 47-69 ; Luisa Dolza & Hélène Vérin, Theatrum instrumentorum et machinarum : Lione, 1578 di Jacques Besson, Introduction, fac-similé de l’édition de 1578, Rome, Edizioni dell’Elefante, 2001, et « Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines de la Renaissance », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 51-2, 2004-2, p. 7-37.
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• fig. 10 Nîmes. Corniche et frise de la maison Carrée (J. Poldo d’Albenas, Discours historial...., Lyon, 1560, 3e pl. ap. p. 80). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
cations), parue trois ans plus tôt à Genève. Jean Durand pour sa part donna en 1572 la seule édition de l’Œuvre de la diversite des termes dont on use en architecture d’Hugues Sambin (fig. 36). Mais à la fin du siècle, Lyon n’est plus la capitale de la pensée libre, où les auteurs avaient profité d’une certaine indépendance, loin de la redoutable Sorbonne. Un certain nombre d’imprimeurs, d'éditeurs et de libraires de sensibilité protestante parmi les plus réputés qui avaient prospéré dans la cité, édité les grands noms de la littérature (Rabelais, Labé, Marot, Dolet) et contribué à faire des éditions lyonnaises les plus belles de France, furent contraints à l’exil, comme Jean II de Tournes (1539-1615)24. En 1585, après l’édit de juillet qui interdisait l’exercice de la religion réformée, il quitta sa ville natale pour Genève. Jean II, qui passait pour plus érudit encore que son père, y réédita en 1586 l’édition paternelle de Philandrier (M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem... Accesserunt, Gulielmi Philandri Castilionii... annotationes castigatiores, & plus tertia parte locupletiores...), ainsi que sa propre traduction du traité de fortification de Girolamo Cataneo (Le capitaine) – paru à Lyon en 1574 et en 1593 sur les presses de son confrère Jacques Roussin (fig. 11) – publiée conjointement avec une traduction latine (De arte bellica), également de son fait, dans une version révisée (1600). Les éditions genevoises avaient la même qualité que les lyonnaises ; Genève concurrençait directement Lyon.
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Sur Jean II de Tournes, voir Cartier 1970, 1, p. 18-24.
• fig. 11 G. Cataneo. Fortification et tranchée (Le capitaine..., Lyon, 1593, p. 126-127). Bibliothèque municipale de Besançon
En 1618 Jean III de Tournes publia à Genève une édition composite qui se voulait une somme vitruvienne en proposant la traduction de Vitruve par Jean Martin, les traductions de la Vita Vitruvii et de la fameuse Digression sur les ordres de Guillaume Philandrier dans la version augmentée des Annotationes parue à Lyon chez son aïeul (Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François, par Jean Martin...)25. La Digression, synthèse illustrée des théoriciens modernes, notamment Serlio, et des monuments antiques, n’était jusque-là accessible qu’en latin aux seuls érudits. Le manuscrit de la traduction française de la Digression a
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Sur Jean III de Tournes, voir Cartier 1970, 1, p. 24. Après l’assassinat d’Henri IV le commerce des livres entre Genève et la France qui avait été peu ou prou rétabli depuis 1609 est à nouveau interdit, ce qui contraignit Jean III à déclarer comme lieu d’impression Cologny (Colonia Allobrogum), petit village aux portes de Genève. Sur certains exemplaires le lieu a été effacé et la mention « A Geneve » tamponnée sous la date. C’est aussi le cas de certains exemplaires datés de 1628 (A. T., « Sur des livres imprimés à Genève aux xvie et xviie siècles sous cette rubrique : Coloniae Allobrogum, ou Cologny », Bulletin de la Société d’histoire du Protestantisme français, 5, 1857, p. 445-450).
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• fig. 12 J. Besson. L’art est science de trouver les eaux et fontaines..., Orléans, 1569. Bibliothèque municipale de Besançon
été retrouvé dans un exemplaire de la deuxième édition du Vitruve français de Jean Martin (Paris, 1572) qui servit à préparer l’édition de 161826. Jean III réédita l’ouvrage en 1628. D’autres centres plus modestes ont publié des livres d’architecture. C’est à Orléans que parut en 1569 L’ art et science de trouver les eaux et fontaines de Jacques Besson avec un tirage au nom de l’imprimeur Éloi Gibier et l’autre à celui du libraire Pierre Trepperel, tous deux protestants, qui éditaient leurs coreligionnaires (fig. 12). Langres peut s’enorgueillir d’avoir publié les Nouveaux portraitz et figures de termes de Joseph Boillot (1572) ; Bordeaux, centre par ailleurs actif avec Simon Millanges, la seconde édition du compendium d’architecture anonyme attribué par Élie Vinet à Palladius (1580)27. En dehors du royaume, une cité comme Montbéliard, quoique protestante, resta un centre bilingue qui diffusa des publications aussi bien en français qu’en allemand. Jacques Foillet
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Herbert Mitchell & Max Marmor, « An Unrecorded Manuscript Translation of Philander’s Digressio Utilissima on the Classical Orders and the Geneva Vitruvius of 1618 », Journal of the Society of Architectural Historians, 55-2, juin 1996, p. 152-157. Voir Louis Desgraves, Bibliographie des ouvrages imprimés par Simon Millanges, 1572 à 1623, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1951.
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procura ainsi la version française du traité de Claude Flamand (La guide des fortifications et conduitte militaire...) en 1597 et 1611 ainsi que sa traduction en allemand en 1612 (Gründtlicher Underricht von Auffrichtung und Erbawung der Vestungen), de même qu’il édita en allemand le Théâtre des instruments mathématiques de Besson (Theatrum oder Schawbuch) en 1595. Anvers, capitale éditoriale de l’Europe du Nord Anvers est la capitale de l’édition de l’Europe du Nord au xvie siècle. Le peintre Pieter Coecke eut un rôle capital dans la diffusion de l’architecture antique dans les anciens Pays-Bas. Il venait de publier un petit traité de son cru en flamand destiné aux artisans, Die inventie der colommen, synthèse du Vitruve de Cesariano, d’Alberti et de Sagredo, lorsqu’il s’attela à la vaste entreprise de traductions (français, néerlandais, allemand) des divers Livres de Sebastiano Serlio. Éditeur, traducteur, il dut forger un nouveau lexique architectural pour rendre compte dans chaque langue de la nouvelle culture à l’antique. Sans l’autorisation de Serlio, il s’attaqua d’abord aux deux ouvrages emblématiques, les premiers publiés par l’Italien, le Livre IV sur les ordres et le Livre III sur les antiquités. Parurent ainsi entre 1539 et 1550 les versions néerlandaises, françaises et allemandes du premier, les versions françaises et néerlandaises du second. Après 1550 sa veuve Mayken Verhulst poursuivit son œuvre en publiant les Livres I-II sur la géométrie et la perspective et le Livre V sur les églises, en flamand uniquement, se contentant de retirer le Livre IV en allemand. Ces éditions luxueuses touchèrent un large public de commanditaires et de lettrés. Le Livre IV, qui ne fut jamais traduit en France, y fut diffusé, comme l’attestent les nombreux exemplaires de l’édition de 1545 présents dans les bibliothèques publiques et privées. On sait l’importance des éditions coeckiennes pour le monde germanique et anglophone au début du xviie siècle. Pieter Coecke illustra aussi le livret de l’entrée de Charles Quint à Anvers en 1549, qui fut imprimé par Gillis Coopens en 1550 en trois langues (français, flamand et latin) : il y propose à travers les théâtres et arcs de triomphe éphémères redessinés à loisir des modèles d’architecture maniéristes inspirés par Serlio. On ne peut non plus expliquer l’œuvre de Jan Vredeman de Vries sans l’influence de Pieter Coecke. Son traité des cinq ordres, Architectura, en effet est largement inspiré de Serlio (fig. 13). Publié par les Jode en trois langues entre 1577 et 1619, l’ouvrage exporta dans toute l’Europe du Nord et même en Angleterre l’architecture renaissante mise en pratique par Cornelis Floris, synthèse serlienne et bellifontaine à la mode flamande. Les modèles présentés selon chaque ordre, comme chez Serlio, édifices, portes, cheminées, lucarnes, qui intégraient les typologies existantes et les pratiques constructives traditionnelles, pouvaient être facilement adaptés et adoptés. Gérard de Jode, éditeur de Vredeman de Vries, publia aussi en 1573 le traité de l’ingénieur et géographe Jan van Schille en néerlandais et français (1473-1580)28. C’est à Anvers que le graveur éditeur Hans Liefrinck publia en 1551 la version française du traité des colonnes de Hans Blum, Les cinq coulomnes de l’architecture (fig. 14). Cette traduction, qui fut connue et copiée en France par Jean Lemaistre à Lyon en 156229 et par
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Voir Peter Fuhring & Ger Luijten (éd.), Hollstein’s Dutch & Flemish Etchings, Engravings and Woodcuts 1450-1700, Vredeman de Vries 1555-1571, 48, 1, Rotterdam, Sound & Vision Interactive, 1997. Les cinq ordres des colomnes de l’architecture..., Lyon, Lemaistre, 1562.
• fig. 13 J. Vredeman de Vries. Édifice corinthien (Architectura..., Anvers, 1577, n. f.). Paris, Bibliothèque de l’INHA
• fig. 14 H. Blum, Les cinq coulomnes de l’architecture..., Anvers, 1551. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique
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Le premier livre d’architecture..., [La Rochelle], 1599. Een constich Boeck vande vyf columnen.., Anvers, Allartsz van Tongeren, 1592 ; Een constich Boeck vande vijf columnen.., Amsterdam, Claeszoon, 1598. Pieter Loyseleur de Villiers, La joyeuse & magnifique entrée de Monseigneur Francoys... en sa tres-renommée ville d’Anvers, Anvers, Plantin, 1582. Sur C. Plantin, voir Max Rooses, Christophe Plantin, imprimeur anversois, Anvers, Maes, 1882 ; Maurits Sabbe, Christophe Plantin, Turnhout, Brepols, 1920. La regle des cinq ordres de l’architecture par I. B. de Vignola. Revuë, augmentée, & mise en abregé par Mr. Muet…, Anvers, Van Gaesbeeck pour P. Bouttats, [1690-1695].
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Mauclerc en 159930, parut un an seulement après l’édition princeps parue en latin et en allemand à Zurich chez Christoph I Froschauer (Quinque columnarum exacta descriptio atque delineatio), tandis que Liefrinck ne publia la version néerlandaise qu’en 1572 ; une version néerlandaise parut vingt ans plus tard chez Pieter Allartsz van Tongeren en 1592, qui fut reprise par Cornelis Claeszoon en 159831. Mais l’âge d’or d’Anvers est désormais passé. On peut signaler la publication par Christophe Plantin du traité d’Aurelio de Pasino (Discours sur plusieurs poincts de l’architecture de guerre) en 1579, qui fut la seule édition disponible, le livret de l’entrée de François d’Anjou à Anvers en 1582, illustré par Vredeman de Vries32 et l’une des dernières éditions du Vignole de Le Muet à l’extrême fin du xviie siècle, chez Franciscus van Gaesbeeck (La regle des cinq ordres de l’architecture par I. B. de Vignola...)33. De nouveaux centres ont pris le relai comme La Haye un temps avec Hondius, et surtout Amsterdam.
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Passer les monts
8 Les grandes figures de la trattatistica ont rapidement passé les monts, publiées dans leur langue d’origine avant d’être traduites : le père fondateur, Vitruve, dont le De architectura imprimé à l’extrême fin du xve siècle en Italie et Alberti, son épigone moderne, parurent le premier à Lyon en 1523, le second à Paris en 1512. Diego de Sagredo fut traduit d’espagnol en français vers 1536. Le cas de Serlio est particulier. Arrivé en France à la fin de l’année 1541, il y publia en édition bilingue ses Livres I et II (1545), son Livre V (1547) et le Livre Extraordinaire (1551). Les Livres III et IV ne furent jamais traduits en France ; mais les cinq premiers livres parurent à Anvers chez Pieter Coecke et sa veuve Mayken Verhulst en néerlandais, les Livres III et IV également en français et le Livre IV en allemand. Les théoriciens nordiques, Hans Blum, Jan Vredeman de Vries et Wendel Dietterlin parurent en plusieurs langues, parfois chez le même éditeur, quasi simultanément. L’opération strictement commerciale est menée à bien du vivant de l’auteur, les éditeurs disposant dans leurs officines de traducteurs compétents n’ayant d’autre but que de toucher le public le plus large. En France ce sont des éditeurs humanistes, soucieux d’élargir l’éventail de leur production et de « coller » à l’actualité éditoriale récente, qui ont contribué dans la première moitié du xvie siècle à initier à l’architecture le public cultivé comme celui plus modeste des artisans en choisissant de publier des écrits importants de la littérature architecturale européenne. Publications humanistes (1512-1545) : Alberti, Vitruve, Philandrier La seconde édition du De re ædificatoria d’Alberti (publié pour la première fois à Florence en 1485) en 1512 à Paris chez Berthold Rembolt : elle est le premier traité d’architecture imprimé en France, avant même le De architectura de Vitruve. Elle est due à l’imprimeur-libraire Geoffroy Tory (c1480-1533). Tory avait été le régent de plusieurs collèges où il avait enseigné la philosophie et la grammaire. C’est dans cette perspective pédagogique qu’il a publié chez des confrères et non sur ses propres presses les traductions d’auteurs antiques ou des ouvrages récents comme le traité albertien. Tory innovait en 1512 dans sa présentation (index, indexation des marginalia, division en chapitres et paragraphes)1 (fig. 3). Le cas du premier Vitruve publié en France est plus singulier. Il s’agit en effet d’une contrefaçon lyonnaise, publiée en 1523 par les héritiers de Balthazar de Gabiano, Piémontais installé à Lyon (mort vers 1517), qui reprit les formats de poche (in-8o) florentins que les Giunta avaient tirés en 1513 et 1522 de la belle édition vénitienne de Fra Giocondo (1511)2. Comme les précédentes contrefaçons des éditions aldines, le Vitruve de 1523 présente un texte en italique3. Si le texte qui
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Voir supra, chap. 1, p. 13-14. Sur les éditeurs lyonnais voir supra, chap. 1, p. 18-25. Ce nouveau type de lettre avait été créé par Alde Manuce à partir de 1501.
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s’inspire des éditions florentines a été révisé, comme l’attestent des variantes4, les illustrations ont été entièrement refondues à cause de l’inexactitude et de la mauvaise qualité des bois florentins. Trois quarts des gravures ont été ainsi copiées de l’édition originale de 1511 ; s’y ajoutent quatre nouvelles planches apparues dans les éditions de Florence et trente-cinq tirées du Vitruve de Cesariano paru deux ans auparavant à Côme en 15215. Bien que réduites, les illustrations ont une certaine qualité et donnent une version actualisée de la littérature vitruvienne. Le succès fut indéniable : l’ouvrage diffusa ainsi en France les formes vitruviennes selon Giocondo et Cesariano6. On ne sait si le public estudiantin fit l'acquisition de l’Alberti de Tory et du Vitruve lyonnais, mais il est sûr que ce sont ces deux éditions qu’eurent en mains des humanistes tels que Jean de Boyssoné qui, lisant à l’en croire quasi quotidiennement son Alberti, fut contraint d’en racheter un exemplaire en 1538 ! L’antiquaire Élie Vinet (1509-1587) possédait le Vitruve de 15237. Il est probable que ces éditions latines d’Alberti et Vitruve ont permis à une personnalité remarquable comme l’antiquaire lyonnais Guillaume du Choul (c1496-1555) d’acquérir une culture architecturale peu commune dans la première moitié du xvie siècle8, même si Guillaume Budé, qui suivit les leçons de Fra Giocondo lorsque l’architecte était à Paris dans les premières années du xvie siècle, annota pour sa part un exemplaire de la seconde édition italienne (1497)9. En 1545 un petit ouvrage vint parfaire les connaissances architecturales des humanistes et antiquaires français : il s’agit des Annotationes de Guillaume Philandrier sur Vitruve, dont l’édition princeps avait paru à Rome l’année précédente, chez Giovanni Andrea Dossena. Les Annotationes proposent un commentaire latin illustré du De architectura, rédigé sous forme de notes brèves, réparties en livres et chapitres, à partir de brefs extraits de Vitruve. Le format in-8o n’autorisait pas des gravures de qualité et l’ouvrage ne se recommande pas par sa qualité typographique. En revanche la personnalité même de Philandrier, philologue et savant, initié à l’architecture à Venise par Serlio en personne et au fait de la théorie la plus moderne, qui avait participé aux travaux de l’Accademia della Virtù sur Vitruve à Rome donne à son commentaire une envergure exceptionnelle. Comme il l’avait fait pour Quintilien quelques années plus tôt, Philandrier propose aussi des corrections lorsque le texte de l’édition qu’il utilise lui semble corrompu10. Mais la Digression sur les cinq ordres qu’il ajoute au livre III, synthèse des théoriciens antérieurs mais aussi fruit de sa propre réflexion sur les modèles antiques, constitue par
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Voir Frédérique Lemerle, « La complexité de l’entreprise éditoriale à la Renaissance : le cas du De Architectura de Vitruve », dans Furno 2009, p. 151-164, et « Philandrier et Giocondo », communication au 25e déminaire international d'histoire de l'architecture Giovanni Giocondo umanista, architetto e antiquario, Vicence, Centro internazionale di Studi di architettura Andrea Palladio, 10-12 juin 2010, à paraître. Di Lucio Vitruvio Pollione de architectura libri dece traducti de latino in vulgare affigurati : commentati et con mirando ordine insigniti..., Côme, Da Ponte, 1521. M. Vitruvii de architectura libri decem..., Lyon, 1523. Voir P. N. Pagliara, « Le De architectura de Vitruve édité par les Gabiano, à Lyon en 1523 », dans Deswarte-Rosa 2004, 359-365. Louis Desgraves, Élie Vinet Humaniste de Bordeaux (1509-1587). Vie, Bibliographie, Correspondance, Bibliothèque, Genève, Droz, 1977, p. 165, no 95. Sur la culture architecturale des antiquaires, voir Lemerle 2005, p. 57-67. Lemerle 2005, p. 58-60. De architectura libri decem..., Venise, Bevilacqua, 1497. Voir Vladimir Juren, « Fra Giovanni Giocondo et le début des études vitruviennes en France », Rinascimento, sér. 2a, 14, 1974, p. 102-116. Voir Frédérique Lemerle, « Philandrier et le texte de Vitruve », MEFRIM, 106, 1994-2, p. 517-529, et « Philandrier et Giocondo » cité note 4.
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• fig. 15 G. Philandrier. Ordre dorique (In decem libros M. Vitruvii Pollionis de architectura annotationes..., Rome, 1544, p. 79). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
rapport à Serlio dont il retient le principe des cinq ordres, une avancée théorique majeure sans laquelle il n’est guère possible de comprendre la Regola de Vignole (fig. 15)11. Philandrier avait quitté Rome avec d’Armagnac peu de temps après la publication romaine et eut sans doute à cœur de publier ses Annotationes à Paris lors de son séjour dans la capitale. L’ouvrage, paru dans un format in-8o, légèrement plus grand que l’édition princeps, est une version corrigée qui prend en compte les errata signalés en 1544 ; les illustrations, copies fidèles de celles de 1544, sont peu élégantes. Malgré quelques défauts (remplacement des majuscules par les caractères romains dans les extraits de Vitruve qui nuit à la lisibilité en uniformisant texte vitruvien et annotations, nombreuses erreurs de pagination), l’édition parisienne a l’immense mérite
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Voir Frédérique Lemerle, « Genèse de la théorie des ordres : Philandrier et Serlio », Revue de l’art, 103, 1994, p. 33-41 ; Les Annotations de Guillaume Philandrier sur le De architectura de Vitruve, Livres I à IV, Introduction, traduction et commentaire et édition du texte de 1552 en fac-similé, Paris, Picard, 2000 ; Guillaume Philandrier, Les Annotations sur l’Architecture de Vitruve, Livres V à VII, Introduction, traduction et commentaire, Paris, Garnier, 2011.
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d’offrir aux humanistes français un commentaire vitruvien beaucoup plus moderne que celui de Cesariano (1521) et surtout un traité des cinq ordres désormais canoniques. Cette édition complète utilement le Vitruve lyonnais, jusqu’à ce que Philandrier publie à Lyon en 1552 chez Jean I de Tournes une version réviséee et augmentée des Annotationes en format in-4o que de Tournes fit précéder d’un texte vitruvien, qu’il a peut-être établi lui-même12. La réputation de Tournes et de ses ouvrages élégants illustrés par des graveurs renommés explique le choix de Philandrier et de son puissant protecteur, le cardinal Georges d’Armagnac. L’ouvrage connut une nouvelle heure de gloire dans la somme vitruvienne publiée par Johannes de Laet chez Louis Elzevir le Jeune : le professeur de Leyde y propose en autres le texte de Vitruve dans la version lyonnaise avec les annotations de Philandrier qu’il reprend dans son commentaire en bas de page (fig. 16)13. Simon de Colines et Sagredo Il fallait aussi des manuels pour les divers artisans qui ne pouvaient lire le latin. Le Vitruve de Gabiano fut en France le seul livre d’architecture illustré jusqu’à la publication de la traduction des Medidas del Romano14 de l’auteur espagnol Diego de Sagredo par le libraire-imprimeur Simon de Colines vers 1536. La fortune éditoriale de l’ouvrage en France est étonnante. Les Medidas del Romano avaient paru à Tolède en 1526. Le manuel présenté sous la forme d’un dialogue entre le sculpteur Tampeso (Sagredo lui-même) et Picardo (le peintre Léon Picard) traite de l’ornement architectural, soit des colonnes et des entablements antiques théorisés par Vitruve, que les artistes pouvaient reprendre dans leurs compositions. C’est sans doute pour cette raison que Colines publia le traité de Sagredo non sous son titre véritable, Mesures du Romain, mais sous celui plus commercial de Raison darchitecture antique, extraicte de Victruve, et aultres anciens architecteurs15. Il destinait ce premier texte théorique sur l’architecture en français aux praticiens qui devaient être au fait des formes et du vocabulaire à l’antique16. Le Sagredo français est fondamental pour l’histoire même de la théorie vitruvienne car il a donné naissance au lexique architectural français, le traducteur ayant dû transposer une terminologie antique issue de la culture gréco-latine à laquelle l’auteur espagnol avait été lui-même confronté. Le traducteur a donc dû s’approprier et maîtriser le vocabulaire du tailleur de pierre et du sculpteur qui n’avait jamais été jusque-là codifié. Il en a d’autant plus de mérite. Et c’est au Sagredo français que Martin emprunta quelques années plus tard bon nombre de termes tech-
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Voir supra, chap. 1, p. 21. M. Vitruvii Pollionis De architectura libri decem. Cum notis, castigationibus et observationibus Guilielmi Philandri integris..., Amsterdam, Elzevir, 1649. Medidas del Romano : necessarias a los oficiales que quieren seguir las formaciones de las Basas, Colunas, Capiteles y otras piecas de los edificios antiguos, Tolède, Petras, 1526. Voir Marías / Pereda 2000 ; Fernando Marías, « El lugar de los Sagredos en la tratadística del Renacimiento », dans Marías del Mar Lozano Bartolozzi & Francisco Manuel Sánchez Lomba (éd.), Libros con arte, arte con libros, Junta de Extremadura, Cáceres, 2007, p. 101-121. Le nom même de Sagredo n’apparaît plus que dans l’en-tête de la dédicace. Frédérique Lemerle, « La version française des Medidas del Romano », Marías / Pereda 2000, 2, p. 93106 ; Frédérique Lemerle, « Passer les Pyrénées : la fortune de la traduction anonyme des Medidas del Romano de Diego de Sagredo (Tolède, 1526) », communication au LIVe Colloque International d’Études Humanistes : Passeurs de textes II : gens du livre et gens de lettres à la Renaissance, CESR, Tours, 27 juin 1er juillet 2011, à paraître, Turnhout, Brepols.
• fig. 16 Vitruve. Frontispice (M. Vitruvii Pollionis De architectura libri decem..., Amsterdam, 1649). Bibliothèque municipale de Besançon
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niques pour ses traductions de Colonna (1546)17, de Vitruve (1547) et d’Alberti (1553)18. Le succès durable de l’ouvrage n’est donc pas surprenant : ce manuel commode, synthèse d’Alberti et de Vitruve, destiné avant tout aux praticiens a pu ainsi être réédité jusqu’à l’aube du xviie siècle. On peut s’interroger sur l’identité du traducteur et l’implication de Colines lui-même, humaniste, artiste et imprimeur d’avant-garde19. Il est difficile qu’il n’ait pas cautionné et voulu les ajouts spécifiques de l’édition parisienne, qui vont de la simple glose et amplification à l’addition d’un paragraphe, voire d’un texte autonome de plusieurs feuillets sur les quatre types de colonnes et leurs entrecolonnements (ff. 43-48) (fig. 17). Colines a été le premier à comprendre l’enjeu du livre d’architecture illustré en langue vulgaire, lui qui fut aussi le premier à publier des ouvrages didactiques. Il n’est pas impossible qu’il soit lui-même l’auteur de la traduction car il édita des auteurs espagnols comme Juan Ginés de Sepúlveda20, même s’il semble plus pertinent d’y voir la main d’un homme de métier, plus au fait de sculpture que d’architecture et peu rompu du reste à l’exercice de la traduction21. Avec ses ajouts textuels et graphiques le Sagredo français acquit une dimension autre que celle de l’édition espagnole : il est plus qu’un simple manuel de l’ornement architectural22 et un traité « pré-architectonique ». Il répondait à la demande des praticiens, maîtres maçons, sculpteurs et autres artisans qui sans prétendre au statut d’architectes ni d’intellectuels, étaient désireux de maîtriser la nouvelle culture, d’où le grand succès éditorial de l’ouvrage en France jusqu’au début du xviie siècle, alors qu’il est déjà obsolète pour les architectes23. À la même époque, Pieter Coecke publiait pour sa part en 1539 à Anvers le Die inventie der colommen, traité destiné aux artisans flamands où étaient présentées les quatre colonnes vitruviennes comme dans le traité de Sagredo qu’il cite du reste, tandis que ses luxueuses éditions de Serlio s’adressaient à des hommes de l’art et à des commanditaires avides de modernité. Colines publia deux nouvelles éditions de Sagredo en 153924 puis en 154225, alors qu’avait paru à Venise les Regole generali di architetura (ou Quarto libro) de Sebastiano Serlio (1537), ouvrage qui révolutionna la pratique architecturale en Europe en formulant la théorie des cinq ordres de l’architecture à l’antique. En 1539 il introduisit de nouvelles illustrations pour les bases en reproduisant le profil de leurs moulures où les proportions sont indiquées selon un système géométrique inspiré dans le principe de Serlio, preuve que Colines suivait de près la production architecturale, soucieux d’offrir une publication sans cesse actualisée (fig. 18). Autre paradoxe : l’édition parisienne inflença les éditions ibériques ultérieures des Medidas del Romano, qui reprirent le développement sur les ordres et les entrecolonnements avec les
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Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage Italien en Francois, Paris, Kerver, 1546. Voir infra, note 28. Voir supra, note 14-16. Renouard 1894. Peut-être Jean Goujon (Pauwels 1998a, p. 137-148). Voir supra, note 14. Yves Pauwels, « La fortune du Sagredo français en France et en Flandres aux xvie et xviie siècles », Marías / Pereda 2000, 2, p. 107-116. Raison darchitecture antique, extraicte de Victruve, et aultres anciens architecteurs..., Paris, Colines, 1539. Raison darchitecture antique, extraicte de Victruve, et aultres anciens architecteurs..., Paris, Colines, 1542.
• fig. 17 D. de Sagredo. Ordre corinthien (Raison darchitecture antique..., Paris, s.d., f. 45). Bibliothèque Municipale d'Orléans Crédit photographique : BVH
• fig. 18 D. de Sagredo. Base corinthienne (Raison darchitecture antique..., Paris, 1539, f. 26vo). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
gravures ajoutées26. La plupart des ajouts français, traduits en castillan devinrent une partie apocryphe mais substantielle, de l’histoire éditoriale d’un « Sagredo » qui n’était plus seulement celui de Diego de Sagredo. Contrairement à l’Espagne et au Portugal, Sagredo connut encore trois éditions en 1550, 1555 et 1608, première – et dernière – fois où son nom est mentionné comme auteur27 (fig. 5). Les traductions de Jean Martin : Vitruve (1547) et Alberti (1553) L’une des publications majeures de la littérature architecturale en France au xvie siècle fut la traduction de Vitruve publiée par Jean Martin en 1547, Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion...28. Jusqu’à cette date le traité vitruvien était accessible dans les éditions latines,
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Deux éditions parurent en castillan à Lisbonne chez Luis Rodriguez en 1541 et 1542, puis à Tolède en 1549 et 1564 chez Juan de Ayala. Voir Augustín Bustamante & Fernando Marías (éd.), Diego de Sagredo, Medidas del Romano (Toledo, 1549), Madrid, Dirección General de Bellas Artes y Archivos, 1986. Sur la fortune éditoriale de Sagredo, voir Frédérique Lemerle, « Passer les Pyrénées... » cité note 16. Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de latin en francoys, par Jan Martin..., Paris, Gazeau, 1547. Voir Frédérique Lemerle, « L’Architecture ou Art de bien bastir de Vitruve, traduit par Jean Martin à Paris chez Jacques Gazeau Françoys, en 1547 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 418-419.
• fig. 19 J. Goujon. Planche des cinq ordres (Architecture, ou art de bien bastir..., Paris, 1547. dépliant après f. 34). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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dont la récente édition lyonnaise de 152329, celle publiée à Strasbourg en 154330, ou dans les éditions italiennes de Cesare Cesariano (1521)31, Francesco Durantino (1524, 1535)32 et Giovanni Battista Caporali (1536)33. Vitruve restait donc l’apanage des humanistes et des lettrés et non des praticiens. Le Vitruve de Martin fit donc nécessairement date d’autant qu’il était explicitement destiné « aux ouvriers et [autres] gens qui n’entendent la langue Latine »34. Le secrétaire du cardinal de Lenoncourt est un humaniste réputé qui s’est déjà illustré par des traductions d’auteurs italiens tels que Caviceo (Peregrin, 1528), Sannazaro (Arcadie, 1544), Bembo (Azolains, 1545) et tout récemment Colonna (1546). Surtout il a traduit les Livres I-II de Serlio en 154535 et il a publié en 1547 – la même année que le Vitruve – son Livre V 36. L’ouvrage est un luxueux in-folio avec des planches dues au sculpteur Jean Goujon qui s’avèrent un précieux commentaire, immédiatement assimilable par les hommes de métier. La traduction en elle-même est une véritable performance linguistique. Car le seul lexique architectural disponible est celui que le Sagredo français a diffusé ; mais le texte de Vitruve est plus complexe et complet que celui de Sagredo et même que le Quarto libro de Serlio, dont la version française de l’ouvrage vient d’être publiée en 1542 à Anvers. De plus ni Jean Bullant ni Philibert De l’Orme n’ont à ce jour publié leurs traités respectifs37, alors que les ordres « classiques » faisaient leur apparition au Louvre, à Anet ou à Ancy-le-Franc. Le grand mérite de Martin est d’avoir codifié le lexique d’architecture classique en donnant aux praticiens français la base théorique qui leur faisait encore défaut38. En même temps le statut du Vitruve de 1547 est équivoque. Goujon en effet a signé des planches qui sont moins une illustration qu’une glose du texte vitruvien, comme la célèbre planche dépliante avec les cinq ordres modernes décrits par Serlio en 1537 (fig. 19). Dans le « Salut au lecteur », ajouté à la fin de la traduction39, il commente ses illustrations, instaurant ainsi un discours autonome et décalé par rapport à la traduction de Martin. En s’inspirant de Goujon, les praticiens français adoptaient sans le savoir les formes serliennes, et non vitruviennes40. Ce malentendu est parfai-
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Voir supra, note 6. De architectura libri decem... nunc primum in Germania qua potuit diligentia excusi..., Strasbourg, Egenhoff, 1543 ; Strasbourg, Messerschmidt, 1543. Voir supra, note 5. De architectura : traducto di Latino in vulgare..., Venice, Sabbio, 1524 ; M. L. Vitruvio Pollione di architettura... nella volgar lingua tradotto..., Venise, Zoppino, 1535. Architettura con il suo commento... per M. Gianbatista Caporali..., Perugia, Bigazzini, 1536. Vitruve 1547, « Declaration des noms propres et motz difficiles contenuz en Vitruve » (f. D 2vo). Il primo libro d’architettura... Il secondo libro di perspetti[v]a / Le premier livre d’architecture... Le second livre de perspective..., mis en langue francoyse, par Jehan Martin, Paris, Barbé, 1545. Quinto libro d’architettura... traduit en francois par Jan martin..., Paris, Vascosan, 1547. Jean Bullant, Reigle generalle d’architecture des cinq manieres de colonnes..., Paris, Marnef & Cavellat, 1564 ; Philibert De l’Orme, Philibert, Le premier tome de l’architecture..., Paris, Morel, 1567. Voir Frédérique Lemerle, « Jean Martin et le vocabulaire d’architecture », Jean Martin 1999, p. 113-126, et « Le lexique vitruvien en français au xvie siècle », communication à la conférence internationale Vitruvianismus. Ursprünge und Transformationen / Vitruvianism. Its Origins and Transformations / Vitruvianisme. Ses origines et transformations, Humboldt Universität, 14-16 juillet 2011, à paraître. « Jean Goujon studieux d’architecture aux lecteurs, salut. » (f. D 2). Voir Yves Pauwels, L’architecture au temps de la Pléiade, Paris, Monfort, 2002, p. 35-39 ; Frédérique Lemerle, « Sources et provenances de l’illustration dans les éditions vitruviennes de la Renaissance », Humanistica An international journal of early Renaissance studies, VII, 2012, 1-2, Texte & Image, actes du Congrès international de Paris (INHA & Observatoire de Paris, 4-5-6-7 mai 2010), édités par Francesco Furlan, sous presse.
Une grande entreprise éditoriale européenne: le traité de Serlio Avant de s’établir en France, Serlio n’avait publié à Venise que deux des sept ouvrages qui devaient constituer son traité d’architecture : en 1537 les Regole generali di architetura (ou Quarto libro) et le Terzo libro en 154048. Ces deux publications majeures qui marquent l’histoire de la trattatistica et de l’architecture européenne furent complétées par les publications bilingues des
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Épitome ou extrait abrege des dix livres d’architecture de Marc Vitruve Pollion... Par Jan Gardet... et Dominique Bertin..., Toulouse, Boudeville, 1556/1559. Après la mort de Guyon Boudeville, les invendus toulousains de l’Épitomé furent transportés à Paris et remis en vente par Gabriel Buon en 1565 et 1568. Le solde qui n’était pas encore épuisé à la mort de Buon passa dans les mains d’Antoine Du Breuil qui rajeunit en 1597 les exemplaires en leur donnant un nouveau titre (Abrege des dix livres d’architecture...). Sur Gardet et Bertin, voir Henri Graillot, « Deux architectes-archéologues du xvie siècle dans le Midi de la France », REA, 21, 1919, p. 290-294 ; Bruno Tollon, « L’Epitome de Vitruve par Jean Gardet et Dominique Bertin, à Toulouse en 1559[1560] », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 432-435 et notice 69 du catalogue de l’exposition L’humanisme à Toulouse (1480-1580), 20 avril-22 mai 2004, Toulouse, 2004, p. 88 ; Frédérique Lemerle, « Architecture antique et humanisme : L’histoire tolosaine (1556) et l’Épitomé de Vitruve (1559) », dans Nathalie Dauvois (éd.), L’humanisme à Toulouse (1480-1562), Paris, Champion, 2006, p. 433-434 ; Daniel M. Millette, « Vitruvius and the French Landscape of Ruins : On Jean Gardet and Dominique Bertin’s 1559 Annotations of De Architectura », CHORA V - Intervals in the Philosophy of Architecture, 2007, p. 259-284. Architecture ou art de bien bastir... mis de Latin en francoys..., Paris, Marnef & Cavellat, 1572. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François... [Vie de Vitruve et Digression de Philandrier], [Genève], De Tournes, 1618 ; [Genève], De Tournes, 1628. L’architecture et art de bien bastir..., traduicts de latin en françoys..., Paris, Kerver, 1553. Voir Mario Carpo, « Les problèmes de la traduction du De re aedificatoria d’Alberti, 1553 », Jean Martin 1999, p. 127-135 ; « La traduction française du De re aedificatoria (1553). Alberti, Martin, Serlio et l’échec d’un classicisme vulgaire », dans Francesco Furlan, Pierre Laurens & Sylvain Matton (éd.), Leon Battista Alberti, Paris/Turin, Vrin/Nino Aragno Editore, 2000, p. 923-964 ; « Le De Re Aedificatoria de Leon Battista Alberti et sa traduction française par Jean Martin, à Paris chez Jacques Kerver en 1553 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 371-372. Voir supra, note 28. Regoli generali di architetura..., Venise, Marcolini, 1537 ; Il terzo libro..., Venise, Marcolini, 1540.
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tement évident dans l’Épitomè de Vitruve publiée à Toulouse chez Guyon Boudeville quelques années plus tard par Jean Gardet et Dominique Bertin, explicitement destiné aux maçons, avec un texte vitruvien réduit à son contenu technique41, où le chapiteau composite de Serlio copié par Goujon a été repris, assurant au modèle une large diffusion42. Le succès de l’Architecture ou art de bien bastir, rééditée en 1572 par Jérôme de Marnef et Guillaume Cavellat43, tint sans doute à l’attractivité des planches de l’édition princeps qui ont été retirées pour l’occasion. Mais au siècle suivant, Jean III de Tournes les remplaça par celles des Annotationes de Philandrier dont il disposait et il ajouta au texte de Martin sa Vie de Vitruve et la célèbre Digression sur les ordres traduites pour la première fois44 (Genève, 1618 et 1628). Mais la traduction d’Alberti (L’architecture et art de bien bastir...), parue peu après la mort de Martin à Paris, chez Jacques Kerver, grand nom du monde du livre parisien, n'eut guère de retentissement (fig. 20)45. Le traité albertien était obsolète dans les années 1550 et Martin luimême, qui avait traduit Vitruve et Serlio, ne pouvait l’ignorer46. Preuve du manque d’intérêt des praticiens pour Alberti, cette traduction est restée longtemps la seule traduction française disponible. Il n’en demeure pas moins que l’on doit à Martin une somme architecturale en trois volets, Alberti, Vitruve et Serlio47.
• fig. 20 L. B. Alberti, L’architecture et art de bien bastir..., Paris, 1553. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 21 S. Serlio. Scène comique (Le premier livre d’architecture... Le second livre de perspective..., Paris, 1545, entre ff. 67 et 68). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Livres I-II en 1545 chez Jean Barbé49 (fig. 21), du Livre V en 1547 chez Michel de Vascosan50, alors qu’il est installé en France (fig. 22). Les deux premiers livres s’adressent à tous les professionnels qui doivent avoir une compétence en perspective et géométrie, tandis que le Livre V, consacré aux églises, propose douze projets à plan centré et plan longitudinal. Il eut peu d’écho, même
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Le premier livre d’architecture... Le second livre de perspective..., Paris, Barbé, 1545. Voir Myra Nan Rosenfeld, « From Bologna to Venice and Paris : The Evolution and Publication of Sebastiano Serlio’s Books I and II, On Geometry and On Perspective, for Architects », Lyle Massey (éd.), The Treatise on Perspective : Published and Unpublished, Studies in the History of Art Series, 59 (National Gallery Publications/Yale, UP), 2003, p. 281-321 ; Mario Carpo, « Jean Martin, traducteur de Serlio, 1545-1547 », « Le Primo Libro traduit par Jean Martin (Paris, Jean Barbé, 1545), édition bilingue », « Le Secundo Libro traduit par Jean Martin (Paris, Jean Barbé, 1545), édition bilingue », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 131-133, 135. Quinto libro d’architettura di Sabastiano Serlio..., Paris, Vascosan, 1547. Voir Arnaldo Bruschi, « Le chiese del Serlio », dans Thoenes 1989, p. 169-186 ; Paola Zampa, « Proporzione ed ordine nelle chiese di Serlio », op. cit., p. 187-189 ; Manfredo Tafuri, « Ipotesi sulla religiosità di Sebastiano Serlio », op. cit., p. 57-66 ; Mario Carpo, La maschera e il modello. Teoria architettonica ed evangelismo nell’Extraordinario Libro di Sebastiano Serlio, Milan, Jaca Book, 1993, p. 53, 85-105, et La maschera e il modello. Teoria architettonica ed evangelismo nell’Extraordinario Libro di Sebastiano Serlio, Milan, Jaca Book, 1993 ; M. Carpo, « Jean Martin, traducteur de Serlio, 1545-1547 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 131-132.
• fig. 22 S. Serlio. Quinto libro d’architettura di Sabastiano Serlio..., Paris, 1547. Paris, Bibliothèque de l’INHA
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s’il influença les Petits temples d’Androuet du Cerceau – les Français, à l’inverse des Italiens, construisirent fort peu d’édifices religieux au xvie siècle, se contentant d’achever ou d’agrandir les églises existantes – et il ne fut pas réédité, à la différence des Livres I-II en 1587 et 159051. Le Livre VII qui traite des accidenti fut publié en italien et en latin après la mort de Serlio en 1575 par André Wechel et Jacopo Strada à Francfort52. Quant au Livre VI, il est resté à l’état de manuscrit : deux versions en sont conservées53. Seules les planches ont été gravées54. De même son ouvrage sur la castramétation inspiré de Polybe ne fut jamais édité55. En revanche Serlio a publié un livre qu’il n’avait pas prévu à l’origine dans son projet de traité global, d’où son titre, Livre extraordinaire (Extraordinario libro)56. Ce hors-série, recueil de cinquante modèles de portails monumentaux conçu à l’usage des Français avec une ornementation maniériste dans l’air du temps, où les commanditaires pouvaient choisir le modèle qui leur plaisait, parut en 1551 chez Jean I de Tournes à Lyon, lors d’un séjour de l’Italien dans la ville57. Si Serlio put superviser de son vivant son œuvre en France, et dans une moindre mesure en Italie, il n’en fut pas de même des traductions qu’en donna Pieter Coecke58. Les architectes des Pays-Bas devaient aussi connaître la nouvelle architecture à l’antique telle que Serlio l’avait définie dans le Quarto libro. L’ouvrage offrait des modèles destinés à être développés et amplifiés selon les traditions et les goûts locaux. Sa traduction s’imposait : c’est la première que Coecke publia, d’abord en flamand (Generale reglen der architecturen, 1539), puis en français (Reigles generales de l’architecture, 1542) et en allemand (Die gemaynen Reglen von
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L’architecture de M. Sebastian Serlio... traictant de l’art de bien raisonnablement bastir... mis en francois..., Paris, Macé, 1587 ; Paris, Macé, 1590. Voir Tancredi Carunchio, « I projetti serliani per edifici religiosi », Bollettino del Centro Internazionale di Studi di Architettura Andrea Palladio, 19, 1977, p. 179-189. Il settimo libro d’architettura... Architecturæ liber septimus..., Francfort-sur-le-Main, Wechel & Strada, 1575. Il existe un second état qui diffère du premier par la page de titre (Vène 2007, p. 120). Voir Myra Nan Rosenfeld, « Sebastiano Serlio’s Drawings in the Nationalbibliothek in Vienna for his Seventh Book on Architecture », The Art Bulletin, 56, 1974, 3 (septembre), p. 401-409 ; Frédérique Lemerle, « Architecture et accidents », communication au colloque international Hasard et providence, Tours, Cesr, 3-8 juillet 2006 (http://umr6576.cesr.univ-tours.fr/Publications/HasardetProvidence/articles/ article.php?auteur=37). Sur Strada, voir Dirk Jacob Jansen, « Jacobo Strada editore del Settimo Libro », dans Thoenes 1989, p. 207-215. New York, Columbia University, Avery Architectural and Fine Arts Library, AA520 SE 694 F ; Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Cod. Icon. 189. Voir Myra Nan Rosenfeld, « Sebastiano Serlio’s Late Style in the Avery Library Version of the Sixth Book on Domestic Architecture », Journal of the Society of Architectural Historians, 28, 3, 1969, p. 155-172 ; Sebastiano Serlio : On Domestic Architecture (réédition du fac-similé de 1978 du manuscrit de l’Avery), New York, Dover Publications, 1996, et « Le manuscrit du Sesto Libro à New York », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 163-166. Elles sont conservées à la Nationalbibliothek de Vienne (Nationalbibliothek, 72.P.20). Voir Francesco Paolo Fiore, « Les épreuves d’imprimerie du Sesto Libro conservées à Vienne », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 171-173. Voir aussi Francesco Paolo Fiore & Tancredi Carunchio (éd.), Sebastiano Serlio, Architettura Civile, Libri Sesto, Settimo e Ottavono nei manoscritti di Monaco e Vienna, Milan, Il Polifilo, 1994. Munich, Bayerische Staatsbibliothek, cod. Icon 190 (voir note précédente). Livre extraordinaire de architecture... Extraordinario libro di architettura, Lyon, De Tournes, 1551. Deswarte-Rosa 2004, p. 54-59. Il correspondit avec l’éditeur pour apporter quelques corrections (Vène 2007, p. 62-63). Sur la production de Serlio, voir William Bell Dinsmoor, « The Literary Remains of Sebastiano Serlio », The Art Bulletin, 24, 1942, p. 55-91, p. 115-154 ; Sabine Frommel, Sebastiano Serlio architecte de la Renaissance, Paris, Gallimard, 2002, p. 289-301 (1re éd. : Milan, Electa, 1998).
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Sur P. Coecke, voir August Corbet, Pieter Coecke van Aelst, Anvers, De Stikkel, Collection Maederlandtbibliotheek 21, 1950. Von der Architectur fünff Bücher..., Bâle, König, 1609. Coecke en avait chargé Jacob Rechlingen, marchand d’Augsbourg actif à Venise et Constantinople. Voir bibliographie, p. 243-246. Sur les publications serliennes de Coecke, voir Georges Marlier, La Renaissance Flamande, Pierre Coeck d’Alost, Fink, Bruxelles 1966, p. 379-383 ; Fontaine Verwey 1976, p. 166-194 ; Krista De Jonge, « Les éditions du traité de Serlio par Pieter Coecke van Aelst », et notices dans Deswarte-Rosa 2004, p. 262-268, 269-283. Cette édition rarissime est en ligne sur le site Architectura du Centre d’études supérieures de la Renaissance (http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/Serlio1542.asp?param=).
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der Architectur, 1543)59. Il s’attaqua ensuite au Terzo libro, consacré aux antiquités de Rome et d’Italie, qu’il traduisit lui aussi d’abord en flamand (Die alder vermaertste antique edificien..., 1543) puis en français (Des antiquités, le troisiesme livre, 1550) : la version allemande ne sera publiée à Bâle qu’en 1609 par Ludwig König, qui réunit les traductions des livres I-V60 dont les quatre publiées par Coecke61 : celle du Livre III n’était sans doute pas achevée du vivant de l’éditeur anversois. Les Livres III et IV qui transmettaient aux architectes non italiens la culture référentielle antique et moderne qu’ils ne possédaient pas, connurent des rééditions qui sont la preuve de leur succès62. Mais Coecke traduisit et publia ces divers livres sans l’aval de Serlio, dont le nom n’apparaît que dans le colophon. Dans l’ensemble il est assez fidèle aux éditions originales, même s’il prend quelques libertés, même d’une traduction à l’autre. La version française du Livre III par exemple suit de près l’édition néerlandaise pour la mise en page et les illustrations. Mais en 1542 Coecke proposa pour le Livre IV une nouvelle page de titre à grotesques absente en 1539 et ajouta une dédicace à Marie de Hongrie, sans doute plus à même d’apprécier une version française. Comme dans l’édition néerlandaise il remania les chapitres consacrés au second œuvre, un alphabet romain remplaçant les blasons de Serlio, avec un texte explicatif (fig. 23). Il justifie par ailleurs ses rares interventions (addition de nouvelles figures, coupures et ajouts dans le texte) par l’adaptation aux coutumes locales et surtout par son embarras à adapter le nouveau répertoire de formes63. Les traductions françaises des Livres III et IV, qui ne furent pas traduits en France même, franchirent les frontières du royaume. Si l’on ne trouve aujourd’hui qu’un seul exemplaire de la première édition de 1542 du Livre IV à la bibliothèque municipale de Moulins64, la présence du second tirage dans de nombreuses bibliothèques atteste son succès auprès du public cultivé (fig. 24), car les architectes tels Bullant ou De l’Orme, qui avaient fait le voyage de Rome, lurent les deux ouvrages sans doute dans leur version italienne. Ces traductions des divers livres de Serlio non autorisées furent capitales pour les PaysBas et les pays germaniques où elles importèrent les principes de l’architecture à l’antique et le vocabulaire qui conférait au praticien un statut plus prestigieux que celui du maçon médiéval, astreint au système corporatif. On ne peut comprendre les traités de Vredeman de Vries, de Blum ou de Dietterlin sans les modèles serliens diffusés par les éditions de Coecke. L’édition en allemand du Quarto libro (1543), seul livre d’architecture paru en cette langue depuis l’Etliche underricht zu befestigung der Steet, Schloss und Flecken de Dürer (1527), contribua au développement de l’architecture renaissante dans les pays germaniques et influença directement Walter Ryff (Der fünff manieren der colonen, Nuremberg, 1547) et Hans Blum
• fig. 23 S. Serlio. Cheminée composite (Reigles generales de l’architecture..., Anvers, 1542, f. 61). Bibliothèque municipale de Moulins
• fig. 24 S. Serlio. Reigles generales de l’architecture..., Anvers, 1545. Paris, Bibliothèque de l’INHA
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(Quinque columnarum exacta descriptio atque delineatio, Zurich, 1550)65. Mayken Verhulst, la veuve de Coecke, poursuivit l’œuvre de son mari mort en décembre 1550 : en 1553 elle publia les Livres I-II et le Livre V de Serlio. Les cinq premiers livres furent réunis et publiés dans leur version flamande en 160666, puis en allemand en 160967. L’unique traduction anglaise (1611) fut établie d’après l’édition anversoise de 160668. Le Terzo libro et le Quarto libro connurent aussi un grand succès en Espagne. Ce sont les seuls livres de Serlio qui y furent publiés (1552, 1563 et 1573)69. Traduits par Francisco de Villalpando, ils furent les ouvrages de référence pour les architectes de la péninsule ibérique, à qui ils proposaient une version moderne des ordres qu’ils ne connaissaient qu’à travers les Medidas del romano de Sagredo (1526), imprimé à Tolède par Juan de Ayala, aussi l’éditeur de Serlio. Des éditions italiennes avaient néanmoins très tôt circulé en Espagne, ce qui explique sans doute la date tardive des premières traductions. Philippe II possédait les éditions vénitiennes des Livres III et IV, ainsi qu’un exemplaire des Livres I et II publiés en France. Les traductions en castillan de Serlio figurent dans toutes les bibliothèques d’architectes, même s’il y eut des résistances de la part de praticiens attachés à la riche tradition ornementale du plateresque. L’Extraordinario libro, qui ne fut jamais traduit, rencontra également un grand succès. La présentation du livre, conçu comme un catalogue de modèles, pouvait l’en dispenser. Les commanditaires pouvaient choisir facilement un modèle et les architectes l’adapter, comme en témoignent maints exemples de portes et portails. La leçon serlienne laissait libre cours à la liberté inventive de l’architecte, quel que soit son pays. En Italie les éditions de ses livres échappèrent peu à peu à leur auteur. Il put après son départ réviser lui-même les textes du Quarto libro et du Terzo libro, publiés de nouveau chez Francesco Marcolini (1540, 1544 [=1545]). Mais l’impression des cinq premiers livres à Venise en un seul volume par l’éditeur-libraire vénitien Melchiorre Sessa en 1551 marqua une nouvelle étape et un quasi monopole de ce dernier sur la publication des œuvres de Serlio. Les Livres I, II et V, qui avaient été publiés en France en édition bilingue, furent édités en italien, avec de nouveaux bois. Sessa publia ensuite séparément l’Extraordinario libro (1557, 1558, 1568), les Livres I et II (1560), enfin les Livres III (1562) et IV (1559, 1562). En 1566, Francesco De Franceschi réunit dans un volume in-4o les cinq premiers livres et l’Extraordinario libro dans une version modernisée et avec des bois de Johann Criegher, ce qui rendait à l’œuvre de Serlio son statut de traité général, renforcé par la révision lexicale alors entreprise dans le souci d’une plus grande lisibilité (élimination des latinismes ou des mots de dialecte vénitien). L’édition de 1584 procurée par Giandomenico et Vicenzo Scamozzi ajouta aux livres
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Voir Krista De Jonge, « Anticse Wercken : la découverte de l’architecture antique dans la pratique architecturale des anciens Pays-Bas. Livres de modèles et traités (1517-1599) », dans Heck/ Lemerle/ Pauwels 2002, p. 55-74. Den eersten [-vijfsten] boeck van architecturen..., Amsterdam, Claesz, 1606. Von der Architectur fünff Bücher..., Bâle, König, 1609. The first [fifth] Booke of Architecture made by Sebastian Serly... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English, Londres, Stafford, 1611. Malgré le projet de Villalpando, les deux premiers livres de Serlio ne furent jamais traduits en espagnol. Voir Augustín Bustamante et Fernando Marías, « La réception du traité de Serlio en Espagne » et notices, dans Deswarte-Rosa 2004, p. 286-297.
• fig. 25 S. Serlio, Tutte l’opere d’architettura di Sebastiano Serlio Bolognese..., Venise, 1584. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
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précédents le Livre VII publié à l’origine à Francfort (fig. 25)70. Cette dernière édition, dotée d’un index général, confère à l’œuvre serlienne l’unité souhaitée à l’origine par le Bolonais mais qu’il ne vit jamais réalisée de son vivant. Elle fut ensuite reprise en 1600 et 1619 par les héritiers de Francesco De Franceschi71. Mais à cette époque, Serlio subissait la redoutable concurrence de Vignole et Palladio.
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Vène 2007, p. 121-123. Voir Andrea Guerra & Manuela Morresi, « Les rééditions vénitiennes des livres de Serlio », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 235-24 ; notice d’A. Guerra, p. 242-245 et notices de M. Morresi, op. cit., p. 250260 ; Vène 2007.
- iii -
La littérature architecturale sous les Valois
8 La Renaissance se manifeste dans l’architecture française surtout par le biais de l’ornement : sur des structures qui restent traditionnelles, les pinacles cèdent le pas aux candélabres, les gâbles aux frontons, au répertoire médiéval succède le langage all’antica. Il n’est pas surprenant dans ce contexte que le premier livre d’architecture paru en France ait été la traduction de Sagredo, la Raison d’architecture antique1. Car l’Espagnol, nourri dans l’ambiance tout aussi ornementale de l’art plateresque, proposait à la fois les formes et les noms de ce décor nouveau. En effet, il ne se soucie guère d’une méthode globale de construction, mais s’intéresse essentiellement aux moulures et aux divers ornements du bâtiment, qu’il compare aux parures des vêtements pour en souligner l’importance : « la braveté & gaillardise des edifices consistent es moslures qu’on emploie, ainsi que en ton pourpoinct & chamarre les beautez & choses plus regardees sont les bordures & additions de soye, y mises »2. L’architecture n’intervient que pour fournir un cadre à l’image, peinte ou sculptée. C’est le point de vue d’un sculpteur, plus précisément d’un « ymaginier architecteur », pour reprendre le terme dont Jean Goujon est qualifié à Rouen en 1541. La vision de Sagredo est ainsi très analytique, voire anatomique : les membres de l’ordre sont disséqués et ramenés aux éléments constitutifs que sont les moulures les plus simples, baguette, quart-derond, etc. La version française renchérit sur ce souci de précision du détail. Quand par exemple Sagredo donne du denticule des corniches une simple image, le Français agrandit le détail et précise, toujours par des règles graduées, les dimensions de chaque dent et de chaque intervalle. En dépit de son aspect « pré-architectonique », le succès de la Raison d’architecture antique fut loin d’être négligeable. Il se constate surtout auprès des sculpteurs dont le plus célèbre, Jean Goujon, a connu et utilisé l’ouvrage dans ses œuvres de jeunesse à Rouen, et qu’il n’a pas oublié dans le cadre de sa collaboration avec Jean Martin pour la traduction de Vitruve en 15473. Mais c’est à un autre traité étranger, celui de Sebastiano Serlio, qu’il revint de modifier profondément la pensée et la pratique de l’architecture française de la Renaissance. Sebastiano Serlio, praeceptor Europae Bien que les différents livres qui le composent aient paru progressivement entre 1537 et 1575, à Venise, Paris, Lyon et Francfort, et que le Livre VI n’ait jamais été publié, le traité de Sebastiano Serlio fut conçu dès le départ comme une œuvre globale structurée en sept livres4. Dans l’adresse au lecteur des Regole generali di architetura (1537) (f. V), Serlio en détaille le contenu : le premier
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Voir chapitre 2, p. 34-41. Sagredo c1536, f. 12vo. Pauwels 1998a, p. 137-148. Sur Serlio, voir chapitre 2, note 41-50.
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livre traitera de la géométrie, le second de la perspective, le troisième des monuments antiques, le quatrième des ordres, le cinquième des édifices religieux, le sixième des demeures privées et enfin le septième des cas particuliers, des accidenti qui peuvent survenir lors de la conception et de la réalisation des chantiers. À cette liste s’ajouta un Livre extraordinaire, réalisation occasionnelle qui vint s’insérer dans la liste intiale. En bon Italien de la Renaissance, disciple de Peruzzi, Serlio pense l’architecture davantage comme un art du disegno que comme une pratique technique. Ses trois premiers livres résument ce que l’architecte doit a priori connaître : une méthode de dessin et une culture antique pour nourrir cette méthode. La pratique du métier concerne les derniers livres, qui proposent quantité d’exemples de bâtiments dans tous les domaines et tous les styles. Le livre IV, au centre du dispositif didactique, ordonne le savoir et l’articule avec la création. La fortune éditoriale de cette œuvre est impressionnante. C’est que l’entreprise se révéla d’une redoutable efficacité, dont témoigne la rapidité de sa diffusion européenne. Serlio n’était sans doute pas un grand architecte, mais il fut un remarquable pédagogue, utilisant à la fois la science architecturale qu’il avait acquise à Rome auprès de Baldassare Peruzzi dans les années 1520, et une culture rhétorique à laquelle il fut sans doute initié par ses amis humanistes vénitiens5. Les Regole generali di architetura, autrement dit le Quarto libro, sont une œuvre fondatrice pour toute l’histoire de l’architecture moderne. Serlio définit les catégories qui permettent à la fois d’ordonner le legs antique et d’encadrer la création architecturale, embrassant la totalité de l’art de bâtir : ce sont les cinq « ordres » de l’architecture, avec lesquels « s’abbracia quasi tutta l’arte per la cognitione delle diverse cose » (1537, f. V). Le répertoire ornemental ainsi classé en cinq catégories, toscan, dorique, ionique, corinthien et composite (cette dernière servant à ranger toutes les formes qui n’entrent pas dans les quatre autres) était encore en honneur dans l’enseignement de l’École des Beaux-Arts au début du xxe siècle, et, dans le détail, la morphologie serlienne se diffusa dans les édifices de toute l’Europe dès les années 1540. Le livre est central, à tous les sens du terme : au milieu de la suite des sept livres, il suggère déjà le contenu global de l’œuvre. Incontestablement, il joua un rôle considérable, du fait de sa parution précoce, de son efficacité didactique, et surtout parce qu’il est beaucoup plus qu’une simple règle des ordres. Dans son projet ordonnateur, il ajoute à la description des cinq « manières » de colonnes et d’entablements non seulement des exemples antiques, mais aussi des modèles de portes, de cheminées, de façades, d’arcs de triomphe et même d’édifices religieux, sans oublier des motifs ornementaux pouvant servir à des plafonds, voire à des parterres de jardins. C’est en réalité une architecture totale, « réduite en ordres » mais dont la portée se veut universelle et que les autres livres de Serlio ne font que développer. Dans son principe même, il est à l’origine d’ouvrages tels que ceux de Jan Vredeman de Vries (fig. 13),
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Serlio fréquentait à Venise l’Arétin (autre grand communicateur) et Giulio Camillo Delminio, auteur d’un Teatro della memoria, publié après la mort de l’auteur à Venise en 1550, vaste tentative de classement du savoir humain dans une métaphore de théâtre vitruvien. Voir Mario Carpo, Metodo ed ordini nella teoria architettonica dei primi Moderni, Travaux d’Humanisme et Renaissance, 271, Droz, Genève, 1993.
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Sur Dietterlin, voir Georg Ulrich Großmann, « Die verschiedenen Ausgaben der Architectura des Wendel Dietterlin », Anzeiger des Germanischen Nationalmuseums, 1997, p. 157-173 ; Erik Forssmann, « Wendel Dietterlin, Maler und Architekturtheoretiker », dans N. Riegel & D. Dombrowski (éd.), Architektur und Figur. Das Zusammenspiel der Künste ; Festschrift für Stefan Kummer zum 60. Geburtstag, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2007, p. 202-215. Gabriel Krammer, Architectura…, Prague, s.n., 1600. On pourrait évoquer aussi Johann Jacob Ebelmann (Lehr- und Kunstbuch allerhant Portalen, Reisbetten, und Epitaphien, Prague, s.n., 1600) ou Jacob Guckeisen (Seilen Buch, Cologne, Bussemacher, 1598). Livre d’architecture contenant plusieurs beaux ornementz, colonnes, frises cornices..., Paris, Messager, 1622. Voir Yves Pauwels, « Serlio et le vitruvianisme français de la Renaissance : Goujon, Bullant, De l’Orme », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 410-417. Pauwels 1998b, p. 137-148. « Et encores pource jourd’huy nous avons en Royaume de France un messire Sebastian Serlio, lequel a assez diligemment escrit & figuré beaucoup de choses selon les regles de Vitruve, & a esté le commencement de mettre teles doctrines en lumiere au Royaume » (Salut, f. D3). « La proportion du chapiteau Dorique est bien exprimée dedans le texte de Vitruve, & tous ses membres suffisamment declarez : mais pour ce qu’un jour fut communiquée a messire Sebastian Serlio une figure que j’en avoie faicte, & qu’il trouva que elle estoit bien selon la reigle de l’autheur, si ne se peut il tenir de dire que le vaisseau de la balance ne devoit estre tiré d’un seul poinct… ». (op. cit., f. D4). Voir Yves Pauwels, « Les origines de l’ordre composite », Annali di architettura, 1989, 1, p. 29-46.
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Wendel Dietterlin6 (fig. 2), Gabriel Krammer7, ou Rutger Kasemann qui tous combinent grammaire des ordres et recueils de modèles « ordonnés ». Ces productions issues surtout du monde germanique n’ont pas d’équivalent en France – quoique l’Architectura de Vredeman de Vries et le Seilen bochg de Kasemann (fig. 58) aient été publiés en français8 – mais chacun des multiples aspects du Quarto libro y connaît une étonnante postérité. L’œuvre de Serlio, qui s’est installé à Fontainebleau en 1541, reçoit en effet un accueil particulier dans le royaume des Valois. Son statut est sensible dans le premier texte consacré à la théorie de l’architecture par un Français et rédigé en français, le Salut de Goujon, postface à la traduction de Vitruve par Jean Martin publiée en 15479. La contribution de Goujon à cette entreprise est davantage connue par les bois qu’il a gravés pour les livres III et IV sur les ordres et le livre I, où sont illustrés la vie des premiers hommes, les Perses et les Caryatides (fig. 26). Ses gravures sont commentées par ce bref texte, dont la lecture est pleine d’enseignements : l’image comme le discours attestent encore l’influence de Sagredo, mais elles témoignent surtout de l’importance capitale de Serlio10, qu’il mentionne à deux reprises en termes flatteurs11. Goujon et lui se sont rencontrés et ont collaboré, par exemple à propos du dessin de l’échine du chapiteau dorique12. La morphologie des ordres telle qu’elle apparaît chez Goujon est de fait presque exclusivement serlienne. La grande planche représentant les cinq ordres côte à côte, insérée entre les folios 34 et 36 (fig. 19), est évidemment fille de celle qui ouvre le Quarto libro. L’imitation est évidente pour le toscan et le composite, que Vitruve ignore en tant que tel, et auquel le Bolonais a donné sa forme quasi définitive13. Les deux planches que Goujon consacre à la « grosse Tuscane » (f. 40vo) reprennent au modèle serlien la proportion et les modénatures. De même, pour le composite, Goujon trouve chez le Bolonais à la fois la légitimité de sa représentation et la forme de son ordre. Le chapiteau représenté au folio 51vo ne diffère de la version de Serlio que par sa hauteur, égale ici au diamètre augmenté d’un sixième ; mais Goujon propose dans la partie droite de sa planche une corbeille de chapiteau « bas », avec l’échine caractéristique de
• fig. 26 J. Goujon. Caryatides (Architecture, ou art de bien bastir..., Paris, 1547, f. 2v°). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Les traités des ordres : Hans Blum, Jean Bullant, Jacques Androuet du Cerceau En tant que manuel des ordres, le Quarto Libro de Serlio fournit sa matière et ses formes d’abord à l’Allemand Hans Blum, qui publie en 1550 à Zurich la Quinque columnarum exacta descriptio, accompagnée la même année d’une version en allemand (Von den fünff Sülen Grundlicher bericht…)15, traduite en français à Anvers dès 1551 (Les cincq coulomnes de l’architecture…) et promise à un exceptionnel succès éditorial en Allemagne, dans les Pays-Bas et en Angleterre. Sa fortune française, quoique plus modeste, est néanmoins réelle16 : le traité est réédité sous la forme de cinq planches à Lyon en 1562 par un « tailleur d’ymages » nommé Jean Lemaistre17 ; ce recueil aujourd’hui introuvable18 fut réédité au xviie siècle par un autre éditeur lyonnais, François Demasso19.
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Voir chapitre 2, p. 32-34. Sur Blum, voir Thomas Hänsli, « Hans Blums “Von den fünff Sülen grundtlicher Bericht” : einige Bemerkungen zu den Quellen und der Druckgeschichte », Scholion. Mitteilungsblatt der Stiftung Bibliothek Werner Oechslin, 3, 2004, p. 181-186 ; « Exacta descriptio atque delineatio – Remarques sur la fonction attribuée aux illustrations dans le traité de Hans Blum Von den fünff Sülen grundtlicher Bericht », Études de lettres, fasc. 4, 2006, p. 11-27 ; Alfons Ruf, Die Säulenbücher des Meisters Hans Blum aus Lohr am Main 1550-1560, Lohr am Main, Geschichts- und Museumsverein Lohr am Main, 2006. Voir Yves Pauwels, « Les éditions françaises du traité de Hans Blum aux Pays-Bas (xvie et xviie siècles) », In Monte Artium (Journal of the Royal Library of Belgium), 1, 2008, p. 123-134 ; « Hans Blum et les Français, 1550-1650 », Scholion, 6, 2010, p. 77-88. Le graveur, actif entre 1558 et 1582, est aussi l’auteur d’un Receuil de plusieurs pieces de pourtraitture, tresutiles & necessaires generalement à tous orfevres, tailleurs, graveurs, damasquineurs, sculpteurs, paintres, brodeurs, tapissieurs, tissotiers, couturiers, lingieres, & autres, publié en collaboration avec Antoine Voulant à Lyon en 1565. Voir Baudrier, 1, p. 244. Un exemplaire mentionné dans le catalogue de Berlin (Kunstgewerbe Museum, no 1128). Voir chapitre 5, p. 105.
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l’ionique. Les deux entablements proposés par le Français (f. 59vo), inspirés dans leur principe du quatrième ordre du Colisée, avec les massives consoles sur la frise, reproduisent les deux exemples proposés côte à côte par l’Italien. La référence serlienne est tout aussi évidente dans le traitement des trois ordres grecs. C’est que le modèle serlien a pris rang de modèle vitruvien. Pour tous les ordres, la doctrine qui inspire les planches est parfaitement autonome de la lettre du De architectura et par conséquent du texte de Martin qu’elles n’illustrent que dans les cas où Serlio s’accorde avec Vitruve. Les gravures de Goujon sont l’exact équivalent graphique de la Digression de Guillaume Philandrier, qui dès 1544 présentait de même les modèles serliens comme alternative moderne au discours vitruvien14. Dans ces conditions, il n’est pas indispensable d’imaginer une collaboration continue et profonde entre Martin (dont du reste Goujon ne prononce pas le nom) et son illustrateur. L’indépendance complète entre le texte écrit et le discours des images laisse plutôt penser à un parallélisme de deux visions vitruviennes, l’une humaniste (celle du traducteur), l’autre architecturale (celle du praticien), réunies dans une commune entreprise éditoriale. Mais, quoi qu’il en soit, ce statut de Vitruve moderne donne à Serlio un prestige immense, qui le place à l’origine d’une littérature architecturale considérable : traités des ordres, mais aussi anthologies de bâtiments et recueils de modèles.
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Blum reprend à Serlio les profils des éléments des ordres et des modénatures. Son apport, essentiellement graphique, concerne la présentation des cinq ordres, dont il améliore encore l’efficacité didactique en leur adaptant un système très élaboré de signes géométriques, portions de cercles, échelles graduées, qui permettent de visualiser les rapports de proportions des parties au tout et des parties entre elles (fig. 14). Le texte y devient inutile, et, contrairement à ce qui advient dans le cas de Serlio, il n’est pas nécessaire de s’y référer pour comprendre le détail de la morphologie. Cette simplicité pédagogique est sans aucun doute la cause du succès européen de l’ouvrage. En France, il a inspiré évidemment Jean Bullant pour la Reigle d’architecture des cinq espèces de colonnes, parue pour la première fois à Paris en 156420. Si le principe et le titre (« Règle » au singulier) viennent peut-être de la Regola de Vignole parue en 1562, le contenu doit beaucoup à la version « blumienne » des ordres de Serlio. La dédicace de l’ouvrage « au prouffit de tous ouvriers besongnans au compas & à l’esquierre » évoque précisément le titre de l’édition française de Blum en 155121 : Bullant a semble-t-il connu le traité de Blum par le biais de la traduction anversoise et non par les cinq feuillets lyonnais, dont l’adresse présente un texte légèrement différent22. Par ailleurs, la Reigle présente systématiquement deux variantes des ordres dorique, ionique et corinthien, comme le fait Blum pour les deux derniers ordres, tandis que Lemaistre ne propose que cinq planches. Pourtant, les ordres que Bullant représente, très inspirés par les modèles de Serlio, ne sont pas exactement ceux de Blum : le Français propose une version personnelle des détails. Par ailleurs, il va plus loin que l’Allemand en adaptant le système non seulement aux représentations globales de l’ordre, mais aussi à ses parties constitutives, en présentant systématiquement (en particulier dans la seconde édition de 1568) des développements graphiques sur les entablements (fig. 27). Comme chez Blum, ce discours purement visuel se suffit à lui-même. Bullant va au bout de la logique en supprimant, du moins dans la première édition de sa Reigle23, tout commentaire écrit. En effet, le texte qui se développe aux côtés des images n’est pas de sa plume : c’est un centon des traductions de Vitruve et surtout d’Alberti publiées par Jean Martin en 1547 et 1553. Bullant ou ses éditeurs Jérôme de Marnef et Guillaume Cavellat pour satisfaire un public humaniste ont complété les gravures par un texte qui ne leur correspond nullement. Car Alberti, on le sait, procède de manière analytique, décrivant successivement les diverses parties de l’ordre, colonne, base, chapiteau et entablement ; en revanche, Bullant suit la démarche de Serlio et de Blum en étudiant de façon plus synthétique les cinq ordres les uns après les autres. De sorte que texte et images ne correspondent que fortuitement, l’image étant prioritaire24.
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Voir François-Charles James, Jean Bullant. Recherches sur l’architecture française au xvie siècle. Thèse de l’École nationale des Chartes, 1968. Résumé dans École nationale des Chartes, Positions de thèses, 1968, p. 101-109. Sur le traité, voir Yves Pauwels, « Jean Bullant et le langage des ordres : les audaces d’un timide », Gazette des Beaux-Arts, 129, février 1997, p. 85-100 ; « La Reigle generalle d’Architecture de Jean Bullant à Paris en 1564 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 438-439 ; « La fortune de la Reigle de Jean Bullant », Journal de la Renaissance, 3, 2005, p. 111-119. « Au service & prouffit des painctres, massons, tailleurs de pierre, orfevres, tailleurs, d’images, menuisiers, charpentiers, & d’aultres ouvries besongnans au compas & a l’equierre ». « Au service et profit des peintres [...], & d’autres ouvriers qui se servent du compas, & de l’équarre ». Dans la seconde édition de 1568, il ajoute quelques nouvelles planches qu’il commente plus précisément. Yves Pauwels, « Leon Battista Alberti et les théoriciens français du xvie siècle : le traité de Jean Bullant », Albertiana, 2, 1999, p. 101-114 ; « Discours graphique et discours du texte dans les traités d’architecture
• fig. 27 J. Bullant. Rome, ordre du temple des Dioscures (Reigle generalle d’architecture..., Paris, 1568, f. F4). Paris, Bibliothèque de l’INHA
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• fig. 28 J. Androuet du Cerceau. Ordre dorique (Petit traitte des cinq ordres de colomnes, Paris, 1583, n. f.). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
La même force visuelle caractérise aussi le Petit traitte des cinq ordres de colomnes publié à Paris par Jacques Androuet du Cerceau en 1583, qui honore encore l’efficacité de la méthode de Blum à la fin du siècle, alors que les grands ouvrages des Italiens, Vignole et Palladio, n’ont pas encore réussi à s’imposer en France. Les ordres y sont présentés par un texte bref et descriptif ; puis l’auteur illustre chacun d’entre eux par une première planche didactique, démontrant avec les mêmes outils géométriques que Blum la construction des différents membres constituant la colonne et l’entablement ; une seconde planche propose des versions dont l’abondance ornementale contraste avec la rigueur grammaticale de la première (fig. 28).
français du xvie siècle », dans Francesco Furlan (éd.), Humanistica An international journal of early Renaissance studies, VII, 2012, 1-2, Texte & Image, actes du Congrès international de Paris (INHA & Observatoire de Paris, 4-5-6-7 mai 2010), sous presse.
Florilèges antiques et modernes Aux paradigmes grammaticaux, le Quarto libro offrait en complément un florilège d’exemples antiques (« con gli essempi dell’Antiquita che per la maggior parte concordano con la dottrina di Vitruvio »). Cette dimension anthologique est développée en 1540 dans le Terzo libro, « nel quale si figurano e descrivono le antiquita di Roma, e le altre che sono in Italia, e fuori de Italia ». S’y ajoutent quelques exemples remarquables de la production architecturale contemporaine mettant en valeur l’œuvre de Bramante, Raphaël et Peruzzi. Ces anthologies d’antiques sont à l’origine de toute une littérature, d’abord en Italie avec le Libro d’Antonio Labacco en 1552, qui complète la Regola de Vignole de la même manière que le Terzo libro de Serlio développe le Quarto ; en Allemagne, Hans Blum accompagne son traité des ordres par un recueil d’antiques,
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Le premier livre d’architecture..., La Rochelle, Haultin, 1599 et 1600. Voir David Thomson, « Architecture et humanisme au xvie siècle. Le Premier Livre d’Architecture de Julien Mauclerc », Bulletin monumental, 158, 1980, p. 7-40, et « Le Premier Livre d’Architecture de Mauclerc, à La Rochelle, chez Jérôme Haultin en 1600 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 463. La première édition de 1599 est très rare : un exemplaire est conservé à la bibliothèque du CISA Andrea Palladio à Vicence (Giovanni Maria Fara & Daniela Tovo (éd.), I libri dell’architetto Jean-Charles Moreux al Cenro internazionale di studi di architettura Andrea Pallaldio, Florence, Olschki, 2008, p. 70-72). Celle de 1600 l’est presque autant : on n’en connaît que deux exemplaires, l’un à la British Library à Londres, l’autre à l’Avery Library de l’Université Columbia à New York. Premier tome, 1567, ff. 194vo, 206.
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Le texte de Blum et ses images réapparaissent en 1599 dans Le premier livre d’architecture de Julien Mauclerc, « gentilhomme poitevin » et parfait amateur en la matière25. Si l’on en croit l’auteur, cet ouvrage aurait dû avoir une grande ampleur : à la manière du Quarto libro, il devait traiter non seulement des ordres, mais aussi de l’architecture en général, avec des modèles de portes, de fenêtres, de lucarnes, de sépultures et de forteresses (et même des machines à vis sans fin), le tout classé en fonction des cinq ordres de colonnes. Mais dans l’avertissement qui conclut l’ouvrage, Mauclerc laisse entendre qu’il n’aura pas le temps de terminer cette vaste entreprise et donne quelques instructions, assez confuses à la vérité, à ceux qui voudraient après lui reprendre le flambeau. Tel quel, le texte reprend verbatim le texte publié par Liefrinck en 1551, agrémenté de quelques digressions personnelles. Comme Blum, il décrit non pas cinq mais sept ordres de colonnes, en dédoublant l’ionique et le corinthien en deux versions, avec et sans piédestal. Quant aux planches, elles reprennent les formes de Blum, mais elles sont magnifiquement regravées sur cuivre par l’artiste angevin René Boyvin (fig. 51). S’y ajoutent quelques emprunts : le Livre extraordinaire de Serlio inspire la page de titre ; au Libro appartenente a l’architettura d’Antonio Labacco (1552) sont empruntées la colonne corinthienne du temple des Dioscures et celle, composite, d’un temple situé entre le Capitole et le Quirinal ; ces deux planches avaient déjà été utilisées par De l’Orme26. Philibert a du reste lui aussi inspiré Mauclerc, puisque le superbe pied d’acanthe, à la fin du livre, est une réinterprétation du modèle qu’il proposait au folio 214vo de son traité. Très bel ouvrage dû à un amateur éclairé, mais sans grande originalité, Le premier livre d’architecture n’eut guère d’impact. Savot ne le cite pas dans sa liste des bons auteurs en 1624, et sa réédition à Paris en 1648, à l’initiative du graveur Pierre Daret, avec un texte modernisé et des planches complétées par des modèles vignolesques, ne semble pas avoir attiré l’attention de Blondel pour la mise à jour de Savot.
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• fig. 29 J. Bullant. Ordre du temple des Dioscures à Rome (Reigle generalle d’architecture..., Paris, 1564, f. E4). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Ein kunstrych Buch von allerley Antiquiteten (c1560). Auparavant l’ouvrage de Procope de Césarée décrivant les édifices bâtis à Constantinople par Justinien, De Justianani Imp. ædificiis libri sex, avait été publié à Paris par Chrétien Wechel en 1537, dans une édition due à l’initiative de deux humanistes issus des cercles impériaux, Frans van Craneveldt et Adam Suallemberg. Quoique dépourvu d’illustrations, le livre ne fut pas sans écho dans le milieu bellifontain à la fin du règne de François Ier 27. En France, la formule consistant à associer modèles et exemples est illustrée par Philibert De l’Orme, qui tient à compléter son propos par des références précises aux antiques romains, lesquels d’ailleurs finissent au fil de l’exposé par supplanter les modèles théoriques. Dans sa Reigle, Jean Bullant développe chaque ordre par les plus beaux exemples antiques, le théâtre de Marcellus, le Panthéon, les temples de la Fortune Virile et des Dioscures (fig. 29) et l’arc de
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Voir Carmelo Occhipinti, « Sulla fortuna di Procopio di Cesarea nel XV secolo : il “Giustiniano” di Costantinopoli e i primi monumenti equestri di età umanistica », Rinascimento, 42, 2002, p. 351-380.
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31 32 33
Voir Yves Pauwels, « Les antiques romains dans les traités de Philibert De L’Orme et Jean Bullant », MEFRIM, 106, 1994-2, p. 531- 547 ; « Vitruvianisme et “réduction” architecturale au xvie siècle », dans Pascal Dubourg-Glatigny & Hélène Vérin (éd.), Réduire en art. La technologie de la Renaissance aux Lumières, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008, p. 97-114. Voir Lemerle 2005, p. 103-105. Voir Heinrich von Geymüller, Les Du Cerceau. Leur vie et leur œuvre d’après les nouvelles recherches, Paris/Londres, Rouam/Wood & Co, 1887 ; Peter Fuhring et Jean Guillaume (éd.), Jacques Androuet du Cerceau, « un des plus grands architectes qui se soient jamais trouvés en France, Paris, Picard/Cité de l’architecture et du patrimoine, 2010. Sur les XXV exempla arcuum, voir Pauwels 2013, p. 54-60 et 113-115. Liber novus, complectens multas et varias omnis ordinis, tam Antiquorum quam Modernorum fabricas, jam recens æditus, Anno. M.D.LX. Voir Frédérique Lemerle, « Jacques Androuet du Cerceau et les antiquités », Journal de la Renaissance, 2, 2004, p. 135-144.
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Titus, auxquels il applique le système de représentation géométrique emprunté à Blum, tentant « de réduire à [son] pouvoir les ordres plus loués qui se voient à Rome à l’antique » (1568, f. A 1). Peut-être s’inspire-t-il ce faisant de la Regola de Vignole, qui sans représenter d’antiques en tant que tels, reprend aux plus fameux d’entre eux certains éléments qui sont composés dans le cadre de l’unique règle de proportion imposée à tous les ordres. Chez Bullant, la « réduction » est plus radicale dans la mesure où elle concerne les ordres antiques réels ; elle ne va pas sans problème car elle inflige à la réalité archéologique, dont la variété est soumise au strict cadre de la géométrie, une trompeuse perfection, que du reste rendent évidentes les cotes ajoutées en marge de la seconde édition (fig. 27)28. Par ailleurs, si l’on met de côté le Discours historial de Nismes de Jean Poldo d’Albenas (Lyon, 1559-1560) (fig. 10)29, qui relève davantage de l’humanisme que de l’architecture – même si elle y tient une place importante –, l’auteur le plus actif dans le domaine des représentations de l’Antiquité fut Jacques Androuet du Cerceau30. L’une de ses publications les plus précoces, les XXV exempla arcuum (Orléans, 1549), présente en effet à la fois des modèles d’arcs inventés par l’auteur, d’une grande originalité dans le détail, et des arcs antiques de Rome et d’Italie (Suse, Bénévent, Vérone, etc.). Ces derniers sont très probablement inspirés des canevas du Terzo libro, car Androuet du Cerceau n’est jamais allé en Italie. À partir des schémas de Serlio, il a changé les ordres : l’arc de Titus à Rome est doté de chapiteaux corinthiens, alors qu’ils sont composites ; inversement, l’ordre corinthien de l’arc de Constantin reçoit dans la gravure des chapiteaux composites avec une corbeille garnie de glyphes qu’aucun arc réel ne présente à Rome ; surtout, il imagine des décors sculptés qui emplissent les champs décoratifs laissés vides par les images de Serlio (fig. 30)31. Cette liberté prise avec la réalité archéologique, dans une perspective essentiellement poétique, caractérise aussi les autres publications antiquisantes de l’auteur, le recueil des arcs et monuments antiques (1545-1550) réédité sous le titre de Liber novus en 156032, qui mêle restitutions fantaisistes et représentations d’édifices réels, en particulier gallo-romains (les Piliers de Tutelle à Bordeaux, le Mausolée de Saint-Rémy, l’arc de Besançon…), et le Livre des edifices antiques romains de 1584 qui reprend au plan de Rome de Pirro Ligorio des images idéalisées des principaux monuments romains33.
• fig. 30 J. Androuet du Cerceau. Rome, arc de Constantin (Quinque et viginti exempla arcuum...., Orléans, 1549, n. f.). Paris, Bibliothèque de l’INHA
Parallèlement à ces travaux sur l’antiquité, Androuet du Cerceau développa une entreprise sans équivalent alors en Europe, les Plus excellents bastiments de France (1576-1579)34. Dans le Terzo libro, Serlio ne donnait que quelques exemples de bâtiments contemporains : Saint-Pierre de Rome, le tempietto de San Pietro in Montorio, la villa de Poggio Reale près de Naples… Dans ses Quattro libri dell’architettura (1570), Palladio donne plusieurs représentations de ses propres réalisations, palais et villas. Mais aucun artiste, aucun architecte italien n’avait entrepris de publier une anthologie des plus beaux édifices de la Rome des papes ni d’aucune autre cité italienne. Commande royale attentivement suivie par Catherine de Médicis et ses fils, les Plus excellents bastiments sont conçus pour célébrer la richesse et l’abondance de l’architecture
34
Voir Jacques Androuet du Cerceau, Les plus excellents bastiments de France..., Présentation et commentaires par David Thomson, Paris, Sand & Conti, 1988 ; Françoise Boudon, « Les Plus Excellents Bastiments de France de Jacques Ier Androuet Du Cerceau, à Paris en 1576 et 1579 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 451-453 ; Françoise Boudon et Claude Mignot, Jacques Androuet du Cerceau. Les dessins des Plus excellents bâtiments de France, Paris, Le Passage/Cité de l’architecture et du patrimoine, 2010.
• fig. 31 J. Androuet du Cerceau. Le château de Fontainebleau (Le second volume des plus excellents bastiments de France, Paris, 1579, n. f.). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
française au temps des Valois en représentant dans un cadre éditorial luxueux les plus beaux châteaux royaux, le Louvre, Blois, Chambord ou Fontainebleau (fig. 31), en même temps que les demeures des proches du roi, Anet (fig. 32), Vallery, Écouen. Les historiens ont volontiers souligné les erreurs, voire les invraisemblances que la confrontation de l’image avec la réalité archéologique met en lumière : le cas d’Écouen, bien représenté et bien conservé, donne l’occasion de mesurer la distance entre l’édifice de papier et le château de pierre35. C’est que le livre n’est pas conçu comme un recueil de documents à l’usage des chercheurs futurs, mais comme un vibrant hommage adressé moins aux architectes français qu’à la dynastie qui a rendu possible l’éclosion de tant de chefs-d’œuvre, et qui a permis à la France d’« équipoller l’antique » dans le registre monumental. Il y a dans les Plus excellents bastiments une dimension poétique, voire épique qui en fait l’équivalent architectural de la Franciade de Ronsard, presque contem-
35
Yves Pauwels, « Petits arrangements avec le réel. Jacques Androuet du Cerceau à Écouen », Revue de l’art, 178, 2012, p. 33-41.
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• fig. 32 J. Androuet du Cerceau. La chapelle d’Anet. Coupe et plan (Le second volume des plus excellents bastiments de France, Paris, 1579, n. f.). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
poraine (1572). Du Cerceau chante non pas les « hauts-faits » du prince et de ses preux, mais les « hauts-bâtiments » des Valois et de leurs grands vassaux. Les héros sont les propriétaires ou les commanditaires, et non les architectes, qui ne sont qu’exceptionnellement nommés. Le titre même du recueil introduit le lecteur dans un registre superlatif, qui n’a évidemment rien d’objectif ni de scientifique au sens moderne du terme. Il n’existe rien d’équivalent : en France, l’ouvrage du père Dan, Le tresor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau (Paris, 1642) (fig. 33), les recueils dédiés par Jean Marot au château de Richelieu (Le magnifique chasteau de Richelieu…, Richelieu, 1657-1659) ou à l’hôtel des Invalides (Description générale de l’hôtel des Invalides..., Paris, 1683)36, comme l’Hortus Palatinus de Salomon de Caus pour le château
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Voir André Bérard, Catalogue de toutes les estampes formant l’œuvre de Jean Marot architecte et graveur, précédé d’une notice sur sa vie et ses œuvres, Paris, Morel & Cie, 1864 ; André Mauban, Jean Marot architecte et graveur parisien, Paris, Les éditions d’Art et d’Histoire, 1944 ; Bénédicte Bouyx, Jean Marot architecte parisien du xviie siècle, Mémoire de maîtrise à l’Université Paris IV Sorbonne, 1989 ; Kristina Deutsch, « Le Magnifique chasteau de Richelieu par Jean Marot », Richelieu à Richelieu. Architecture
• fig. 33 P. Dan. Le château de Fontainebleau (Le tresor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau..., Paris, 1642, p. 29). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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de Heidelberg (Francfort, 1620) s’inspirent du principe, car la représentation de l’architecture célèbre le mécène ou le propriétaire37. Mais ils se limitent à un seul édifice, et pas davantage que les séries de Claude Chastillon, de Jean Marot ou d’Antoine Aveline ils n’égalent l’ampleur du plus connu des ouvrages de Jacques Androuet du Cerceau ; il faudra attendre le xviiie siècle, avec l’Architecture française de Jacques-François Blondel, pour retrouver pareille ambition. Recueils de modèles Le genre du recueil de modèles trouve lui aussi son origine dans le Quarto libro, dans lequel Serlio propose pour chacune des « manières » des exemples de portes, de cheminées ou de façade. Très vite, et conformément à son plan d’ensemble, le Bolonais amplifia cette démarche en publiant dans le Livre V de 1547 un ensemble de modèles d’édifices religieux, et avec le Livre extraordinaire de 1551 une singulière suite de portes et de portails rustiques et délicats gravée sur cuivre, appelée à un succès aussi bien éditorial que pratique (fig. 8). Enfin, le Livre VI prévu dans le programme était un catalogue raisonné de projets pour des demeures privées. Jacques Androuet du Cerceau saisit bien le profit qu’il pouvait tirer de ce genre de publication. Plusieurs suites de cuivres publiées sans lieu ni date proposent ainsi des modèles décoratifs sans textes d’accompagnement (Balustrades ou petits nielles, Parquets ou mosaïques, Termes et cariatides…) ; les séries des Temples s’inscrivent dans la veine du Livre V de Serlio, auquel elles empruntent quelques plans et élévations (fig. 34). Plus ambitieux et mieux structurés, avec des textes imprimés qui fixent et décrivent le contenu, les trois Livres d’architecture de 1559, 1561 et 1582 développent pour le premier et le troisième le principe du Livre VI, dont Androuet du Cerceau a dû détenir un manuscrit, et proposent d’abondantes séries de plans de demeures, cinquante pour le Livre I (fig. 7), trente-huit pour le Livre III consacré aux « maisons des champs » (fig. 35)38. Pierre Le Muet reprit le flambeau au xviie siècle39. En complément à ces suites de plans, coupes et élévations, le Second livre, à l’instar du Quarto libro, propose un répertoire de motifs destinés à « enrichir tant le dedans que le dehors d’un chacun édifice » : cheminées (fig. 36), lucarnes, portes et fenêtres pour la demeure, fontaines, puits et pavillons pour le jardin, et enfin une série de tombeaux et mausolées. À la fin du xvie siècle et au début du xviie, une abondante production néerlandaise et allemande se délecte de la variété et de la fantaisie rendues possibles par la liberté de composition et d’invention des répertoires ornementaux, dont le Livre extraordinaire et les recueils de Du Cerceau donnaient l’exemple. En France, aux Termes et cariatides de l’Orléanais succèdent deux singuliers ouvrages traitant des supports pittoresques. L’Œuvre de la diversite des termes
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et décors d’un château disparu, Milan, Silvana editoriale/Musée des Beaux-Arts, Orléans/Musée des Beaux-Arts, Tours, 2011, p. 415-423 ; cat. 173, p. 427-429. Voir Christina S. Maks, Salomon de Caus, 1576-1626, Paris, Imprimerie Jouve & Cie, 1935. Voir Françoise Boudon, « Les livres d’architecture de Jacques Androuet du Cerceau », dans Guillaume 1988, p. 367-396 ; David Thomson, « Les trois Livres d’architecture de Jacques Ier Androuet Du Cerceau, à Paris en 1559, 1561 et 1582 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 449-450 ; Monique Chatenet, « Les maisons des champs de papier : fiction et réalité des modèles de Jacques Androuet du Cerceau », dans Monique Chatenet (éd.), La maison des champs dans l’Europe de la Renaissance, Paris, Picard, 2006, p. 69-86. Voir Claude Mignot, « Bâtir pour toutes sortes de personnes : Serlio, Du Cerceau, Le Muet et leurs successeurs en France. Fortune d’une idée éditoriale », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 440-447.
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• fig. 34 J. Androuet du Cerceau. Temple F (« Petits temples»). Paris, Bibliothèque de l’INHA
du Dijonnais Hugues Sambin (Lyon, 1572) (fig. 37)40 confronte deux principes presque antagonistes : un culte de l’invention, de la « fureur » créatrice, de l’abondance variée combiné à une exigence de mise en ordre rigoureuse. Termes et caryatides sont en effet classés selon les cinq catégories serliennes. Mais Sambin va au-delà du composite pour « surcomposer » en proposant une sixième catégorie qui prétend créer de nouvelles formes en combinant des éléments pris aux cinq premiers ordres, y compris le « composite » désormais considéré comme équivalent aux autres. Sans doute le livre, qui ne fut jamais réédité, fut-il utilisé par quantité d’ornemanistes, de menuisiers et de huchiers, mais son impact sur la grande architecture resta limité.
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Voir Jacques Thirion, « Les termes de Sambin, mythe et réalité », Art, objets d’art, collections. Hommage à Hubert Landais, [Paris], Blanchard, 1987, p. 151-159 ; Marguerite Guillaume et al. (éd.), Hugues Sambin, Catalogue de l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1989 ; Alain Erlande-Brandenburg et al. (éd.), Hugues Sambin. Un créateur au xvie siècle (vers 1520-1601), Les Cahiers du Musée National de la Renaissance, 1, Paris, RMN, 2001 ; Pauwels 2008, p. 109-111.
• fig. 35 J. Androuet du Cerceau. Demeure fortifiée (Livre d’architecture..., Paris, 1582, pl. 35). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 36 J. Androuet du Cerceau. Cheminée (Second livre d’architecture..., Paris, 1561, f. 19). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 37 H. Sambin, Œuvre de la diversité des termes..., Lyon, 1572. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Plus étonnants encore sont les Nouveaux pourtraitz et figures de termes publiés à Langres en 1592 par Joseph Boillot, échevin de la ville et spécialiste d’art militaire auteur d’un ouvrage de pyrotechnie41. Destiné selon son titre aux architectes, l’ouvrage propose non sans logique de remplacer dans les supports figurés les statues humaines par des animaux. Selon Vitruve,
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Modelles, artifices de feu et divers instrumens de guerre, avec les moyens de s’en prévaloir pour assiéger, battre, surprendre et deffendre toutes places..., Chaumont, Mareschal, 1598. Voir Joseph Boillot, Nouveaux Pourtraitz & figures des Termes pour user en l’architecture..., réédition en fac-similé avec présentation critique, index et glossaire par Paulette Choné & Georges Viard, Paris, Klincksieck, 1995 ; Paulette Choné, « Les Nouveaux Pourtraits et Figures de Termes de Joseph Boillot, à Langres en 1592 », dans DeswarteRosa 2004, p. 466-469.
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• fig. 38 J. Boillot. Le tigre (Nouveaux pourtraitz et figures de termes..., Langres, 1592, f. E2). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
atlantes et caryatides sont des représentations d’esclaves ou de captifs, et leur image pétrifiée sous le fardeau de l’entablement perpétue cet asservissement : dans le monde chrétien où l’esclavage est aboli, les tâches serviles ne conviennent plus à la dignité humaine, et sont dévolues aux animaux. Boillot propose donc une série de cinquante-cinq termes zoomorphes, dans un classement approximatif qui va des animaux les plus puissants et les plus aptes à porter les charges pénibles et, partant, à orner les rez-de-chaussée des édifices (l’éléphant, le rhinocéros ou le bœuf), pour arriver aux plus petits et les plus faibles (le porc-épic ou le singe). Bêtes sauvages et exotiques, animaux communs et domestiques, créatures étranges et mythiques se mêlent dans une pittoresque inventivité. Boillot ajoute du sel au jeu en associant chaque animal son « antipathie et contrariété naturelle », c’est-à-dire un ou plusieurs animaux qui lui sont opposés selon les conceptions des sciences naturelles de l’époque : l’éléphant est ainsi associé au rat et au dragon, « son ennemi mortel », le cheval au chameau, le bouc au loup. Mais cette « antipathie » peut prendre d’autres formes : l’ours est représenté avec un squelette, car il déteste l’aspect des cadavres, et le tigre qui, croit-on, hait la musique, avec force clochettes, tambourins et trompettes (fig. 38). Cela donne lieu à l’invention d’images pittoresques, dans
Le traité de Philibert De l’Orme À la source serlienne il manquait deux choses : un enracinement consubstantiel dans l’architecture nationale et un pan dévolu aux aspects techniques de la construction. C’est à l’un des plus grands artistes de la Renaissance française, Philibert De l’Orme, qu’il revint de concevoir et d’écrire, au moins en partie, le traité à la française qui donne à l’architecture du temps de la Pléiade son substrat théorique47.
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Voir Pauwels 2011, p. 161-171. Voir Peter Fuhring, « Jean Barbet’s ‘Livre d’architecture, d’autels et de cheminées’ : Drawing and Design in seventeenth Century France », Burlington Magazine, 1203, juin 2003, p. 421-430. Voir chapitre 4, p. 98-99. André Blum, L’œuvre gravé d’Abraham Bosse, Paris, Morancé, 1924 ; Georges Duplessis, « Catalogue de l’œuvre de Abraham Bosse », Revue universelle des arts, Paris, 1859. Le livre est relié aux deux traités sur les colonnes, Traité des manieres de dessiner les ordres..., Paris, Abraham Bosse, 1664 et Des ordres de colonnes…, Paris, Abraham Bosse, 1664. Voir Lemerle 2011, p. 173-179. Voir Anthony Blunt, Philibert de l’Orme, Paris, Julliard, 1963 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Philibert De l’Orme Architecte du roi (1514-1570), Paris, Mengès, 2000 ; Yves Pauwels, L’architecture et le livre en
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une grande abondance décorative favorisée par une technique sûre de gravure, aussi bien sur bois que sur cuivre, puisque les deux techniques se mêlent dans le recueil. Traduit en allemand (New Termis Buch, Strasbourg, 1604) et réédité au xviie siècle à Paris en très petit format (in-12o) chez Pierre van Lochom, Balthazar Moncornet puis Pierre Mariette (Livre de termes d’animaux et leurs antipaties), le traité de Boillot a lui aussi inspiré quelques ornemanistes ou encore des décors d’arcs provisoires dans des entrées solennelles, comme à Avignon pour Marie de Médicis (Avignon, Bramereau, 1600). Mais, comme du reste le précise la page de titre de la réédition de Mariette, il était plus « utile pour toutes sortes de personnes se meslants du dessein » qu’indispensable aux architectes. Davantage concernés par une application pratique sont les recueils de portes et de cheminées (complétés éventuellement par des autels ou des tabernacles) qui voient le jour dans les années 163042 : le Livre d’architecture d’Alexandre Francine (1631) (fig. 39), le Livre d’architecture d’autels, et de cheminees de Jean Barbet (fig. 40)43 et les Pièces d’architecture de Pierre Collot (fig. 46), ces deux derniers ouvrages en 1633. Ils avaient été précédés à Bruxelles par la publication en 1617 du Premier livre d’architecture de Jacques Francart (fig. 57)44, et font écho aux adaptations de Vignole par Le Muet, qui, conformément au projet du maître italien, avait ajouté aux modèles d’ordres des exemples de portes et portails. Tous tirent parti de la qualité des graveurs sur cuivre alors actifs à Paris, en particulier Abraham Bosse, qui réalise la page de titre de Francine et l’ensemble du traité de Barbet45. Bosse lui-même publie des modèles de portes dans le cadre de ses Représentations géométrales (1659)46. S’agit-il de « livres » à proprement parler, conçus comme tels par leurs auteurs ? Deux cas se présentent en l’occurrence : chez Francine (comme chez du Cerceau), la présence d’un texte inaugural qui commente les gravures et en fournit l’organisation font du recueil un véritable livre, au contenu apparemment définitif. Chez Barbet et Collot, en revanche, nul texte (à l’exception, chez le premier, d’une dédicace à Richelieu) : la composition de la collection d’images est libre et du reste varie selon les exemplaires.
• fig. 39 A. Francine. Portail (Livre d’architecture..., Paris, 1631, pl. 11). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 40 J. Barbet. Cheminée 7 (Livre d’architecture d’autels, et de cheminees..., Paris, 1633). Paris Bibliothèque de l’INHA
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Le projet d’un traité d’architecture complet est annoncé par Philibert dès 1561, dans sa première publication, les Nouvelles Inventions, explicitement conçues pour en être une partie. Ce traité paraît pour la première fois en 1567 à Paris, chez Frédéric Morel : il est alors constitué de neuf livres qui embrassent l’ensemble du processus de construction. Les deux premiers contiennent des considérations préliminaires relatives aux conditions générales du projet (choix du site, orientation, choix des matériaux, etc.) ainsi qu’au statut de l’architecte. Les livres III et IV voient naître l’édifice : ils traitent des fondations, des caves, et plus généralement des structures de pierre qui assurent au bâtiment stabilité, fonctionnalité et aussi salubrité, en particulier les voûtes, trompes et escaliers. Le livre V aborde le décor avec les ordres toscan, dorique et ionique ; le livre VI est consacré entièrement au corinthien, et le livre VII traite des diverses manières de « composer » des ordres originaux, ainsi que du problème de l’ordre français. Les deux derniers livres s’occupent des différentes sortes d’ouvertures, portes, fenêtres et lucarnes, ainsi que de l’organisation des façades, puis du fonctionnement des cheminées. Une longue conclusion donne à l’auteur l’occasion d’une réflexion orignale sur la profession d’architecte. Dans les éditions ultérieures, les deux livres des Nouvelles inventions, qui sont un traité de charpenterie, couronnent l’édifice en devenant les livres X et XI. Tel quel, le traité n’est pas achevé : De l’Orme n’a pas eu le temps de rédiger le Second tome dans lequel il avait prévu de présenter ses propres œuvres et d’exposer sa doctrine des « Divines Proportions ». À cette date, rares sont les traités aussi complets : De l’Orme veut évidemment rivaliser avec Alberti ou Serlio, qu’il a conscience de surpasser dans la mesure où il intègre à son propos des développements sur les charpentes, le fonctionnement des cheminées et surtout sur l’art de la taille des pierres dont les Italiens n’ont point idée (fig. 41). C’est une grande originalité : le traité technique vient s’intégrer au livre d’architecture, avec la même dignité que les pages plus « nobles » consacrées à la géométrie ou au décor. Le savoir échappe aux canaux de transmission traditionnels pour devenir accessible (en théorie du moins) au public capable de lire un livre. Jusque-là, ce type de compétence restait confiné dans les milieux professionnels des corporations, et l’art du tracé des épures demeurait une pratique qu’il n’était ni possible, ni du reste souhaitable de diffuser par le biais de l’imprimerie. Le Premier tome n’en est pas pour autant un livre d’initiation : Philibert ne propose pas de progression didactique, éliminant les formes les plus simples comme la trompe de Montpellier ou la coupole simple sur plan sphérique au profit de démonstrations de virtuosité mettant en valeur ses propres créations, au premier rang desquelles la fameuse trompe « ondée » du château d’Anet48. Quant aux Nouvelles inventions, elles ne sont pas non plus un traité d’initiation à la charpenterie. Le propos est à la fois plus limité et plus neuf : il s’agit de présenter une technique nouvelle consistant à remplacer poutres et solives par des assemblages de petites pièces de bois réunies dans des structures portantes, toitures ou planchers, à la manière des pierres dans une voûte. Cette invention, dont l’architecte revendique avec fierté la paternité, présente selon lui tous les avantages : pallier la rareté des grands arbres, dégager les combles en éliminant tous les éléments traditionnels qui occupent l’espace dans les charpentes habituelles, faciliter l’entretien car il est plus rapide et moins coû-
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France à la Renaissance : « une magnifique décadence » ?, Paris, Classiques Garnier, 2013, p. 123-127, 175189, 221-238. Voir Philippe Potié, Philibert De L’Orme. Figures de la pensée constructive, Marseille, Parenthèses, 1996.
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• fig. 41 P. De l’Orme. Vis de Saint-Gilles (Le premier tome de l’architecture..., Paris, 1567, f. 125v°). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
teux de remplacer un unique élément défaillant que de refaire une toiture complète, ce qui accroît la longévité de l’édifice. En outre, ce système d’assemblage fondé sur l’addition de pièces standardisées permet de couvrir des portées inimaginables avec les procédés ordinaires limités par la taille des poutres. Ainsi De l’Orme présente-t-il des projets prodigieux, une « basilique » royale (fig. 42) ou un couvent pour les religieuses de Montmartre, qui anticipent les grandes réalisations de l’époque contemporaine. L’universalité du propos de Philibert se nourrit de sources multiples, aussi bien théoriques que pratiques. Du reste, la référence à l’expérience concrète domine l’ouvrage. De l’Orme est un homme de terrain, formé sur les chantiers familiaux à Lyon, plus à l’aise pour diriger des ouvriers que pour faire des démonstrations abstraites. C’est un praticien avant d’être un intellectuel : « je désirerais de pouvoir ici dignement enseigner ce que je voudrais bien pour le profit des artisans et apprentis : mais la chose est telle, qu’on la peut beaucoup mieux montrer manuellement, que verbalement »49. La vie quotidienne des chantiers lui a donné la science
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1567, f. 195.
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• fig. 42 P. De l’Orme. Projet de basilique (Nouvelles inventions pour bien bastir..., Paris, 1561, f. 31). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
nécessaire pour dominer les aspects les plus concrets de l’art de bâtir ; son ou ses voyages en Italie lui ont permis d’accumuler les références artistiques les plus sophistiquées, tandis que la fréquentation des milieux humanistes, à Rome comme à Paris, lui a conféré le recul nécessaire à la bonne « digestion » de cette culture protéiforme. En témoignent les nombreuses représentations d’antiques (qu’il s’agisse de relevés réalisés sur place ou de copies de dessins et d’autres traités comme celui de Cesariano ou de Labacco), les allusions volontiers critiques à l’architecture romaine contemporaine, ou encore les citations savantes qui parsèment l’ouvrage. Philibert et ses sources : le « moi » de l’architecte L’héritage théorique n’en est pas moins important, mais il est ambigu. Nul doute qu’au-delà d’allusions déférentes à Vitruve – vite éliminé à cause de l’extrême désordre qui règne dans son traité – et à Alberti, la référence principale de Philibert est Serlio. Seul architecte contemporain nommé dans le traité, l’architecte bolonais y est remercié d’avoir généreusement fait
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• fig. 43 P. De l’Orme. Colonne française (Le premier tome de l’architecture..., Paris, 1567, f. 219v°). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
partager son savoir50, et surtout d’avoir fait imprimer « en très bon ordre » les antiquités romaines51. Mais, contrairement à ses prédécesseurs, Blum ou Bullant, De l’Orme relativise très vite les formes serliennes, qui n’apparaissent que dans des vignettes de petite taille, remplacées dès le livre VI par les planches pleine page représentant soit des antiques, soit des inventions personnelles. L’emprise du « moi » est ainsi de plus en plus nette. Se démarquant de l’Italien, il privilégie ses propres relevés d’antiques et ses propres compositions, qu’il s’agisse de l’ordre « français » qu’il imagine (fig. 43), ou des modénatures selon les « Divines Proportions » dont il prône du reste la généralisation aux dépens des canons vitruviens. Et
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« C’est luy qui a donné le premier aux François, par ses livres & desseings la cognoissance des edifices antiques & de plusieurs fort belles inventions estant homme de bien, ainsi que je l’ay cogneu, & de fort bonne ame, pour avoir publié & donné de bon cueur, ce qu’il avoit mesuré, veu & retiré des antiquitez » Premier tome, 1567, f. 202vo). Ibid. : « veu que messire Sebastian Serlio l’a faict imprimer [le Colisée] en son livre, ainsi qu’un chacun le peult voir avec plusieurs autres belles antiquitez : estant le tout en tresbon ordre ».
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sous le prétexte de « composer », il invente des ordres totalement originaux, quitte à les faire passer pour des antiques. Tel chapiteau « composé » de l’ionique lui semble une œuvre « si bien faicte & si admirable qu’elle a este conduicte par un grand Architecte, qui a bien sceu donner les proportions & mesures à une façon estrange & non accoustumée » (fig. 44)52. De même, le plan ondé de la trompe d’Anet, « lequel j’ai voulu faire de forme étrange pour rendre la trompe de la voûte plus difficile et belle à voir »53, est d’autant plus remarquable qu’il est extraordinaire. Il est de fait peu de livres d’architecture aussi personnels. L’homme y apparaît sous de nombreux visages – son portrait gravé sera du reste ajouté au début de la seconde édition en 1576 (fig. 45) – avec une vérité d’autant plus forte que sa plume est très vivante. Il ne se contente pas de faire part de ses expériences de bâtisseur ; la narration prend souvent le pas sur l’exposé pour donner au traité l’apparence de mémoires. Il devient en fait l’une des principales sources pour sa biographie, surtout sur son voyage de jeunesse à Rome. La rencontre de Marcello Cervini, le futur pape Marcel II, sur un champ de ruines est longuement racontée54. Il évoque volontiers la mémoire d’Henri II, à laquelle il se montre fidèle, se mettant en scène à la table du roi où il présente en dépit du scepticisme général et du silence du monarque son projet de charpente55. C’est avec une émotion encore visible qu’il évoque les déboires qu’il a connus après la mort de son principal protecteur. L’abbé de Saint-Serge d’Angers, qui « possède terres et vignes », se souvient que les pluies ont gâté la vendange de 1555 ; en même temps, le chanoine de Notre-Dame, qui à la fin de sa vie vient habiter près de la cathédrale et se montre assidu au chapitre, intervient volontiers pour mettre en garde avec insistance contre le péché d’orgueil, et invoque le véritable auteur de toutes ses inventions d’architecture, Dieu, dont il n’est que le fidèle serviteur. Il est enfin peu de traités aussi novateurs. L’esthétique du Premier tome se situe plus volontiers dans la ligne du Livre extraordinaire de Serlio que dans la rigueur vitruvienne d’un Bullant : c’est la même « fureur architectonique » invoquée par l’Italien qui inspire clairement De l’Orme dans son goût de l’originalité, de l’abondance, de la variété de l’« excogitation ». Son goût pour l’architecture paléochrétienne est de ce point de vue très révélateur : aux côtés des colonnes du Panthéon, il cite comme exemple admirable celles de Santa Prassede ; pour modèle de volute ionique, il choisit celles de S. Maria in Trastevere56. Il est clair que l’architecte met en avant les solutions rares et originales, quitte à céder souvent aux charmes du compliqué voire du bizarre : les lecteurs du xviie siècle, de Fréart de Chambray à Blondel, ne manqueront pas de dénoncer cette singularité de l’invention, qu’ils attribuent à un goût gothique des plus impertinents. « Ce bon homme », écrit Fréart, « quoy que studieux & amateur de l’Architecture antique, avoit neantmoins un genie moderne qui luy a fait voir les plus belles choses de Rome comme avec des yeux Gothiques »57.
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Premier tome, 1567, f. 208. Premier tome, 1567, f. 98vo. Premier tome, 1567, f. 131. Voir Yves Pauwels, « Philibert de L’Orme et ses cardinaux », dans Les cardinaux de la Renaissance et la modernité artistique, Villeneuve d’Ascq, IRHIS-SEDES, 2009, p. 149-156. Nouvelles inventions, 1567, ff. A4vo-A5. Voir Pauwels 2008, p. 142-146 ; Yves Pauwels « Philibert De l’Orme et les ruines antiques : l’architecte du Roi et le chanoine de Notre-Dame », Revue de l’Art, 170, 2010, p. 17-22 ; « Les racines de Philibert De l’Orme : art gothique et architecture paléochrétienne », Horti Hesperidum, 1, 2011, 1, p. 196-211. Parallèle..., Paris, Martin, 1650, p. 80. Voir Lemerle 2000c, p. 261-273.
• fig. 44 P. De l’Orme. Chapiteau composé (Le premier tome de l’architecture..., Paris, 1567, f. 208v°). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 45 Portrait de Philibert De l’Orme (L’architecture..., Paris, 1576). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
Les limites de l’influence : l’esthétique et la technique
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Voir chapitre 7, p. 145-146. Le secret d’architecture, La Flèche, Griveau, 1642, p. 2. L’architecture des voutes…, Paris, Cramoisy, 1643, f. a 2. Voir Jean-Marie Pérouse de Montclos, « La charpente à la Philibert De l’Orme. Réflexions sur la fortune des techniques en architecture (xvie-xviie siècles) », dans J. Guillaume (éd.), Les chantiers à la Renaissance, Paris, Picard, 1991, p. 27-50 ; John M. Bryan, « Le développement de la charpente à la Philibert De L’Orme aux Etats-Unis », dans Le bois dans l’architecture, Paris, Direction du Patrimoine, 1995, p. 107-111. L’ouvrage, mentionné et édité en transcription par Édouard Rahir (Architecture & ordonnance de la grotte rustique. Premier livre du célèbre potier demeuré inconnu, Paris, Rahir, 1919), est aujourd’hui introuvable. Voir Anne-Marie Lecoq, « Morts et résurrections de Bernard Palissy », Revue de l’Art, 78, 1987, p. 26-32. Luisa Dolza & Hélène Vérin, « Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines de la Renaissance », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 51-2, 2004-2, p. 7-37.
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C’est que l’esthétique qui est la sienne ne pouvait survivre à l’avènement du « grand goût » louisquatorzien. L’extrême personnalisation empêchait du reste que son traité fasse souche : il est certes réédité en 1626 à Paris et en 1648 à Rouen, mais il est alors « provincialisé ». Trop souvent rédigé (et pensé) à la première personne, trop exubérant dans son texte, trop confus peut-être dans son inachèvement, il ne pouvait inspirer d’émules, quand bien même on l’aurait amputé d’une grande part de son discours, comme ce fut le cas pour l’Idea de Vincenzo Scamozzi ; son exposé sur les ordres, hésitant entre modèles serliens, exemples antiques et innovations personnelles, ne se prête guère à être « réduit » en un manuel pratique. En revanche, la leçon de Philibert fut entendue dans le domaine des techniques de construction. Ses chapitres sur la stéréotomie, en particulier, ont fondé toute une tradition éditoriale, qui, au-delà des polémiques qu’elle a créées entre praticiens et mathématiciens58, rend unanimement hommage du père fondateur, quitte, comme Jousse dans l’introduction de Secret d’architecture de 1642 à lui reprocher sa tendance au bavardage59. « Philebert de Lorme », écrit le père Derand en 1643 dans son Architecture des voûtes, est « l’unique que je sache qui […] en a escrit dans ses œuvres »60. Les pages très précises sur les cheminées sont citées en 1621 par Jean Bernard dans sa Sauvegarde pour ceux qui craignent la fumée. Quant aux Nouvelles inventions, elles eurent une réelle influence sur la pratique et ce jusqu’aux États-Unis61, mais, en tant que premier traité de charpenterie publié en France, elles ouvraient la voie au Théâtre de l’art de charpentier de Jousse et aux développements de Le Muet ou de Blondel dans le domaine. De l’Orme donnait à l’architecture française une belle avance dans le genre du traité technique. On pourrait dans la lignée du Lyonnais mentionner l’œuvre de Bernard Palissy – bien qu’il détestât Philibert De l’Orme, qu’il couvre de sarcasmes. Son point de vue relève en effet à la fois de la même esthétique très expressive (Architecture, et ordonnance de la grotte rustique, 1563)62 et de la technique hydraulique (Discours admirable de la nature des eaux et fontaines, 1580)63. La technique est encore l’affaire de Jacques Besson (L’art et science de trouver les eaux et fontaines, 1569 ; Instrumentorum et machinarum... liber Primus, sl.sn.sd.64). Mais dans le domaine de la théorie globale, les héritiers de Philibert sont rares, ou n’ont pas mené à bien la publication de leur traité. Ainsi Jacques Gentillâtre, architecte et ingénieur
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formé dans l’atelier de Jacques II Androuet du Cerceau au tournant du xvie siècle65. Le Royal Institute of British Architects à Londres conserve un recueil de plus de trois cents dessins de sa main66 et la Bibliothèque nationale de France un imposant traité d’architecture manuscrit rédigé entre 1615 et 1625, qui ne fut jamais publié et demeura donc sans impact réel sur l’architecture française. Cet ouvrage aurait pourtant eu une ampleur comparable à celle du Premier tome de Philibert : divisé en dix livres regroupés en quatre grandes sections, il traite de mathématiques, d’architecture et de technique militaires, de constructions civiles et enfin d’inventions mécaniques. L’architecture et la technique s’y équilibrent donc dans une perspective inaugurée par De l’Orme. Mais l’invention de Gentillâtre n’est pas aussi puissante que celle de son prédécesseur : les parties consacrées aux bâtiments civils sont nourries de quantités d’emprunts, voire de reprises littérales des textes de Vitruve dans la traduction de Martin. Il puise aussi chez Alberti, copie les ordres de Vignole et reprend des détails de la « maison des anciens » de Palladio. Les pages consacrées à la maçonnerie et la charpente, davantage fondées sur l’expérience professionnelle de l’auteur, sont plus personnelles ; mais celles qui concernent l’hydraulique viennent directement des Forces mouvantes de Salomon de Caus (1615). Les Maximes et exemples d’architecture du frère Sébastien de Saint-Aignan, de l’ordre des Carmes déchaussés, représentent une autre tentative inaboutie, restée à l’état manuscrit. L’ouvrage comporte cinq parties : généralités sur l’architecture, architecture privée, édifices publics sacrés et profanes, spécificités de l’architecture et enfin sciences appliquées et techniques relatives à l’art de bâtir. Bien que Saint-Aignan n’ait pas été un pur amateur – ses activités concrètes ressortissent à l’expertise plus qu’à la construction – son traité, s’inspirant de plusieurs de ses prédécesseurs, manque d’originalité et surtout de cohérence dans sa construction, l’auteur s’attachant davantage à ne rien négliger qu’à mettre en valeur les lignes de force. Il vaut surtout comme témoignage sur l’activité édilitaire dans la région d’Orléans, où travailla SaintAignan, dans le second tiers du xviie siècle67.
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Voir Liliane Châtelet-Lange, « Jacques Gentillâtre et les châteaux des Thons et de Chauvirey », Le Pays lorrain, 2, 1987, p. 65-95 ; « L’architecte entre science et pratique: le cas de Jacques Gentillâtre », dans Guillaume 1988, p. 397-406 ; « Jacques Gentillâtre. Montbéliard-Genève-Chalon-sur-Saône-Lyon », Fondation Eugène Piot. Monuments et Mémoires, 70, 1989, p. 71-138. Rosalys Coope, Catalogue of the Drawings Collection of the Royal Institute of British Architects. Jacques Gentilhâtre, Farnborough, Gregg International, 1972. Voir Paul-Auguste Leroy & Henri Herluison, Frère Sébastien de Saint-Aignan, de l’ordre des Carmes, architecte, Orléans, Herluison, 1896 ; Christian Guémy, Frère Sébastien de Saint-Aignan, architecte du Carmel de Touraine. Diplôme d’études approfondies, CESR, Tours, 1999.
- iv -
L᾽architecture et le commerce de l᾽estampe au xviie siècle
8 Au xviie siècle s’ouvre une nouvelle ère pour la littérature architecturale. Les traités généraux sont relayés par des ouvrages techniques spécialisés : tous les domaines sont représentés, de l’architecture militaire à la construction proprement dite, à la charpenterie, à la stéréotomie en passant par les recueils de modèles d’habitations et d’ornements, les manuels pour érudits et collégiens, sans oublier les traités des grands auteurs du siècle précédent et Vitruve qui, sans être un auteur moderne, demeure une référence pour tout architecte digne de ce nom. Ce nouvel essor est lié, entre autres, à la diffusion de masse et à la maîtrise des techniques de gravure. La gravure sur cuivre, apparue au temps de Dürer, s’était développée en Europe du Nord et en Italie avant de se généraliser et de se perfectionner avec le développement considérable du marché de l’estampe. Androuet du Cerceau, Vignole, Vredeman de Vries, Dietterlin y avaient naturellement recouru pour leurs traités respectifs1. Serlio l’avait utilisée ponctuellement pour son Livre extraordinaire. Si elle reste encore rare à Paris dans les années 1620, le retard fut vite comblé. Paris et le commerce de l’estampe La rénovation de Paris et plus généralement la politique artistique du pouvoir favorisa la production architecturale. L’installation dans la capitale d’artistes flamands depuis les années 15751585 pour les premiers d’entre eux (Thomas de Leu, Gabriel et Melchior Tavernier...) qui fuyaient Anvers et ses troubles, facilita les choses car ils importèrent une technique de la taille-douce poussée à sa perfection2 et, quelques années plus tard, Bosse en fixa les règles nouvelles dans son Traité des manieres de graver en taille-douce sur l’airain publié en 16453. On doit à ces graveurs des publications particulièrement soignées. Pierre I Firens (1580-1638), formé à Anvers avant de s’établir à Paris au début du siècle grava la première édition de Vignole en France4 ; Michel van Lochom (1601-1647) grava le recueil d’ornements de Pierre Collot en 1633 (fig. 46), ainsi qu’un recueil d’ordres de son invention5. Melchior II Tavernier (1595-1665), fils de Gabriel II, graveur et imprimeur en taille-douce du Roi depuis 1618, est lié au milieu académique. Excellent en son domaine, il jouit d’une grande réputation : on lui doit la publication des recueils d’Alexandre Francine (1631), de Jean Barbet (1633) qu’il avait pris à son service en 1630 et dont les planches
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Henri Zerner, « Du mot à l’image : le rôle de la gravure sur cuivre », dans Guillaume 1988, p. 281-287. Grivel 1986, p. 47-48. Traité des manieres de graver en taille-douce sur l’airain ; Manière de graver à l’eau-forte en cuivre..., Paris, Des Hayes, 1645. Pierre Ier Firens, fils de Guillaume apparenté à une famille de libraires du Middelbourg, a travaillé à Anvers avant de s’installer à Paris, où il fut naturalisé en 1607 (Grivel 1986, p. 45-47, 301 ; Préaud 1987, p. 125-126). Pieces d’architecture..., Paris, Van Lochom, 1633.
• fig. 46 P. Collot. Pieces d’architecture..., Paris, Michel van Lochom, 1633. Paris, Bibliothèque de l’INHA
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• fig. 47 P. Le Muet, Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle..., Paris, 1631-1632. Seconde page de titre. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
furent gravées par Bosse. Le Livre d’architecture, et de cheminées de Barbet fut aussi diffusé à Amsterdam en 1641 par Cornelis Danckerts avec qui Tavernier était en affaire6. Car le marché du livre se situe désormais à l’échelle européenne. Tavernier édita aussi en 1639 le traité de fortification de Sébastien de Pontault de Beaulieu7. Sa collaboration avec l’architecte Pierre Le Muet fut particulièrement fructueuse : il publia d’abord en 1623 sa Maniere de bastir pour toutes sortes de personnes et surtout son adaptation de Vignole en 1632 (fig. 47). C’est Tavernier qui eut sans doute l’idée de publier l’ouvrage en format de poche (in-8o), qui devint un best-seller traduit en plusieurs langues et fut retiré en France jusqu’à l’extrême usure des planches. En pleine gloire Tavernier décida d’abandonner le métier pour acheter une charge de contrôleur et clerc d’office de la maison du duc d’Orléans ; il vendit ainsi son fonds en 1644 qui fut cédé pour une part à
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En 1637 Cornelis Danckerts lui vendit douze planches gravées représentant la carte de France qui devait être imprimée à leurs frais en 500 exemplaires. Pierre Mariette s’engagea le 12 février 1644 à remplacer Tavernier pour l’impression. Tavernier s’était aussi associé pours six ans avec Crispijn van de Pas pour l’achat de cuivre battu et poli. Recueil de plusieurs dessins de fortifications, Paris, Tavernier, 1639.
chapitre iv
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Pierre I Mariette, l’autre à François Langlois8. D’où les rééditions ultérieures du Vignole de Le Muet ou de sa Maniere de bien bastir au nom de Langlois et de Mariette9. Tous ces ouvrages étaient gravés, texte compris, et ils avaient l’avantage de pouvoir être retirés au prix de minimes modifications par les héritiers et successeurs qui n’avaient qu’à retoucher l’adresse comme on le voit pour le Vignole retiré par Mariette (« chez Pierre Mariette, rue St Jacques à l’Espérance »), qui ne prit pas même la peine de changer les dates10 ! La publication de Vignole est très instructive sur les enjeux économiques du commerce de l’estampe et met en pleine lumière les liens familiaux complexes qui expliquent l’imbrication des éditions. C’est ainsi que les dynasties Langlois et Mariette sont au cœur de la production architecturale parisienne11. François Langlois (1588-1647), éditeur et marchand d’estampes mais aussi peintre et libraire, a voyagé en Italie, en Angleterre et en Hollande ; il s’est lié avec les peintres Vignon et Van Dyck. Il a collectionné les estampes pour lui et des clients fortunés, Charles Ier d’Angleterre et le comte d’Arundel. En 1629 il a édité des planches avec Tavernier et le 7 juillet 1645 il a obtenu l’autorisation de publier différents livres d’architecture et de géométrie12. Il édita aussi le Livre darchitecture de porte et de cheminees d’Antoine Pierretz (1640), la version de Palladio par Pierre Le Muet (1645) et la Manière de bien bâtir du même Le Muet (1647) (fig. 48). Sa veuve, Madeleine de Collemont, réédita le recueil de Pierretz (1647)13 et le troisième livre d’architecture d’Androuet du Cerceau (1648)14. Leur fils Nicolas (1640-1703) publia à son compte le Vignole de Tavernier, le traité de fortification de Pagan (1669, 1689), celui de Blondel (1683), les Cheminées de Bullet (1670 ?), et surtout le Cours d’architecture d’Augustin-Charles d’Aviler (1691) qu’il réédita jusqu’en 169615. Mais Madeleine, veuve de François Langlois, se remaria en 1655 avec Pierre II Mariette (1634-1716) dont le père Pierre I (c1603-1657), avait épousé Geneviève, fille du libraire Guillaume Le Noir, puis Catherine de Bray, également fille de libraire, en 164116. Installé à l’Espérance depuis 1638, Pierre I avait racheté en 1644 à Tavernier pour 11 200 livres de planches de cartes géographiques, de livres d’architecture et de matériel. Il put ainsi rééditer le Palladio de Le Muet (1647) et le traité de Boillot (sans date)17. En 1657 il avait vendu tout son fonds à Pierre II. À la mort de Pierre I les cuivres du Vignole de Tavernier étaient passés entre les mains de Pierre II Mariette pour échoir en 1664, lors du partage effectué après le décès de son épouse Madeleine, à son beau-fils Nicolas I Langlois (1640-1703)18 qui
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Grivel 1986, p. 378. Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie..., Paris, Langlois, 1647/Paris, Mariette, 1647. Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet, Paris, Mariette, 1632. Voir Casotti 27, 28 ; RIBA 3447, no 34. Sur Pierre Ier Mariette, voir Grivel 1986, 349-650 ; Préaud 1987, p. 230-232. Voir Lemerle 2008, p. 101-121. Paris, BnF, ms. fr. 21837, fo 110. Livre darchitecture de porte et de cheminees, Paris, Veuve Langlois, 1647. Livre d’architecture… auquel sont contenves diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments…, Paris, Veuve Langlois, 1648. Voir bibliographie, p. 195. Sur Pierre I Mariette, voir Grivel 1986, 349-650 ; Préaud 1987, p. 230-232. Voir bibliographie, p. 200, 225. Voir supra, note 6.
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• fig. 48 P. Le Muet, Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie..., Paris, 1647. Seconde page de titre. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
en fit un tirage sous son nom. Le réseau familial des grands marchands libraires explique que beaucoup d’éditions soient communes aux Langlois et Mariette19. Pour Pierre II, le plus important éditeur d’estampes de son temps, l’architecture ne fut qu’un domaine parmi d’autres. Malgré le matériel dont il disposait, il n’hésita pas à innover : conscient que l’édition Tavernier/Le Muet s’essoufflait, il publia en 1665 une traduction moderne de l’édition originale de Vignole avec de nouvelles planches20, toujours dans le format commode in-8o, rajoutant la planche des cinq ordres, absente de l’édition Le Muet mais présente dans les éditions italiennes du xviie siècle, pour concurrencer le troisième tirage des planches originales de 1632, opéré vraisemblablement dans ces mêmes années par son beau-fils Nicolas Langlois21.
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Voir bibliographie, p. 235, 250. Regles des cinq ordres d’architecture de M. Iacques Barozzio de Vignole... Traduction nouuelle, & augmentation de ses æuvres, Paris, Mariette, 1665. Voir Casotti 68, Fowler 366. Un peu avant Pierre II Mariette avait proposé en 1653 une Reigle des cinq ordres d’architecture dans une traduction nouvelle, qui compte trente-cinq planches, copie proche de l’édition italienne (Casotti 50, RIBA 3447, no 41). L’édition de 1664 attribuée par M. Walcher Casotti à Jombert en 1664 (Casotti 63) est introuvable. Nicolas Bonnart propose lui aussi une édition en 1665 (Regles des cinq ordres d’architecture de M. Jacques Barozzio de Vignole Traduction nouvelle & augmentation de ses œuvres). Voir Casotti 69. Sur N. Bonnart, voir Grivel 1986, p. 263-284 ; Préaud 1987, p. 59-60. Les planches sont inversées par rapport à celles de Mariette.
• fig. 49 P. Le Muet, Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveües augmentées et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Jean Mariette, s.d. [ap. 1702]. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 50 A. Félibien, Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture..., Paris, 1676. Tours, Bibliothèque universitaire
Son fils Jean (1660-1742), fils de Madeleine, qui donna l’ultime édition de Vignole au début du xviiie siècle (fig. 49), épousa Geneviève Coignard, la fille de Jean-Baptiste, imprimeur du roi et de l’Académie française. L’architecture allait être servie par les plus grands auteurs et illustrée par les plus grands artistes du règne de Louis XIV. C’est Coignard qui imprima en effet les auteurs proches du pouvoir et liés aux milieux académiques : Claude Perrault, membre de l’Académie des sciences, auteur d’une édition de Vitruve (1673, 1684) qui restera une référence inégalée jusqu’au xviiie siècle, d’un Abrégé qui sera traduit en plusieurs langues et d’un traité sur les ordres, l’Ordonnance des cinq especes de colonnes selon la methode des Anciens (1683). Coignard publia aussi les Principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture d’André Félibien (1676) (fig. 50), les Édifices antiques de Rome d’Antoine Desgodets (1682) et la traduc-
À titre individuel, il faut mentionner l’éditeur et marchand d’estampes Pierre Daret (1604-1678) pour l’ajout d’illustrations au traité de Mauclerc (1648) (fig. 51) ; il fut reçu comme peintre en 1663 à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Nicolas I Berey (1610-1665), enlumineur, spécialisé dans l’édition cartographique, retira pour sa part le Vignole de Firens en 1664 sous un titre nouveau et fallacieux (Le grand Vignol augmenté...) et réhabilla en 1663 les invendus de Mauclerc par Daret. C’est à Jean Boisseau (16??-ap. 1657), éditeur de cartes géographiques et de la première édition de la Topographie françoise de Claude Chastillon (1641) que l’on doit le précoce abrégé du Livre VI de Scamozzi, bien avant la publication à Amsterdam des versions de poche de Simon Bosboom et Joachim Schuym25. D’autres éditeurs ont publié ponctuellement des livres d’architecture : la famille Du Breuil pour le traité de fortification de Jean, l’un de ses membres (L’art universel des fortifications..., 1665-1674), la famille Clousier en association avec des collègues, Pierre Aubouyn entre autres, pour la réédition sans date du tryptique de Bosse (Representations geometrales... ; Traité des manieres de dessiner les ordres ; Des ordres de colonnes…) et l’édition de Savot augmentée par François Blondel26. Étienne Michallet publia plusieurs traités de fortification : la Nouvelle maniére de fortifier les places..., de Jean-François Bernard (1689), l’Art de fortifier, de defendre, et d’attaquer les places de Claude-François Milliet de Chales (1677, 1684, 1695), L’architecture pratique de Pierre Bullet (1691). Jean Hénault, éditeur libraire prisé des Jésuites, qui était l’un des rares imprimeurs parisiens à posséder ses propres presses, publia le Traité des fortifications, ou architecture militaire de Georges Fournier (1648, etc.) et Les travaux de Mars, ou la fortification nouvelle d’Alain Manesson Mallet, associé avec Claude Barbin, éditeur « des gens de goût ». Les cas de Bullant et De l’Orme illustrent aussi la destinée des fonds de gravures sur bois sur l’estampe et les avatars de leurs éditions respectives à travers la fameuse dynastie Marnef
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Voir Catalogue des livres imprimez à Paris, chez Jean-Baptiste Coignard..., [Paris, Coignard, 1687]. Sur G. Jollain mort en 1683, voir Grivel 1986, p. 320-321 ; Préaud 1987, p. 178. Sur F. Jollain, voir Grivel 1986, p. 319-320 ; Préaud 1987, p. 176-177. Voir chapitre 5, p. 110. Sur les graveurs parisiens, voir Inventaire du fonds français. Graveurs du xviie siècle, Paris, Bibliothèque nationale, 1939-. La première édition parut en 1624 chez Sébastien Cramoisy, le retirage de 1642 chez Antoine Robinot & Jean Gesselin.
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tion du Livre VI de Scamozzi par d’Aviler (1685)22. Sa veuve et son fils, prénommé Jean-Baptiste comme lui, poursuivirent en publiant Vauban dans la vulgarisation de l’abbé Dufay (1681 etc.) et en retirant Félibien (1690, 1697). Une autre dynastie, non spécialiste de la production architecturale, joua aussi un rôle : celle des Jollain. Gérard Jollain (16??-1683), qui s’était spécialisé dans les armoiries, les portraits, les almanachs et les livres de dévotion, édita le traité de Vignole en 1671 avec le concours de Jean Le Pautre23 . Son fils François (1641-1704) qui avait repris l’activité de son père en 1686 après le décès de sa mère, en donna deux autres éditions en 1692 et 169424 : ces éditions comme celle de Mariette en 1665 voulaient rompre avec la version vieillie de Le Muet mais vingt ans plus tard elles furent à leur tour éclipsées par le Cours d’architecture de d’Aviler que Nicolas Langlois publia en 1691. François Jollain reprit pour la dernière fois la Manière de bien Bâtir de Le Muet (1681) et il donna la seconde version entièrement gravée par ses soins du Parallèle de Fréart en 1683.
• fig. 51 J. Mauclerc. Ordre ionique avec piédestal (Traitté de l’architecture..., Paris, 1648, f. B6). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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Denise avait épousé Arnold Sittart. Savot 1624, p. 325. Regnault, qui exerça son activité entre 1570 et 1633, avait épousé sa fille Marguerite. L’édition rarissime de 1603 due à Guillaume Auvray est le rhabillage d’invendus de 1576 (Herbert Mitchell, « An Unrecorded Issue of Philibert Delorme’s Le premier tome de l’architecture Annotated by Sir Henry Wotton », Journal of the Society of Architectural Historians, 53, 1, mars 1994, p. 20-29). Voir Yves Pauwels, « La Reigle et ses masques : le traité des ordres de Jean Bullant », dans Furno 2009, p. 165-174.
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et Cavellat. La Reigle de Bullant fut rééditée en 1619 par le libraire André Sittart avec une page de titre alléchante « reveue et corrigee par Monsieur de Brosse ». Sittart est le fils de Denise Cavellat, elle-même fille de Guillaume, d’un second lit27 ; or Jérôme de Marnef et Guillaume Cavellat avaient publié l’ouvrage en 1564 et 1568. En réalité l’intervention de Salomon de Brosse s’est limitée à prêter son nom à un traité qui pouvait sembler ancien pour lui assurer un nouveau prestige aux yeux de la clientèle. C’est cette dernière version qui est citée par Savot en 1624 dans sa « Bibliographie »28 ; ce sera celle aussi utilisée par les académiciens, indépendamment de ses imperfections. En 1647 le libraire rouennais David II Ferrand (1591?-1660) publia la dernière édition de la Reigle, après avoir racheté le matériel de Marnef et Cavellat à leurs héritiers, mais il ne tint pas compte des modifications apportées récemment en 1619 (pagination, corrections...). Ferrand réédita aussi le traité de Philibert en 1648, réutilisant les planches originales qu’il avait également acquises auprès des héritiers de Regnault Chaudière avec un matériel plus hétéroclite parmi lesquelles se trouvaient des planches de la traduction de Vitruve de 1572, d’après Giocondo et Cesariano (fig. 52). Toutes ces planches faisaient partie de l’important fonds possédé par Marnef et Cavellat puisqu’ils avaient publié eux-mêmes le traité de Bullant et la seconde édition du Vitruve de Martin et Goujon en 1572 (qui comporte comme celle de 1547 de nombreux bois de Fra Giocondo et Cesariano). Regnault II Chaudière, gendre et associé de Pierre Cavellat, fils aîné de Guillaume29 qui avait hérité des bois des Nouvelles inventions et du Premier tome de l’architecture, avait décidé en 1626 de réunir les deux ouvrages en un seul volume intitulé l’Architecture… Œuvre entière contenant unze livres, augmentée de deux (fig. 53)30. Le texte du Premier tome ne fut que peu modifié, mais les deux livres des Nouvelles inventions subirent plusieurs coupures importantes : le chapitre 3 du livre I – devenu le livre X – fut supprimé, sans que Chaudière prenne la peine de renuméroter les chapitres. Il ajouta en revanche quarante planches, absentes des premières éditions, qui viennent en partie du matériel préparé par De l’Orme pour le Second tome qu’il avait prévu mais qui ne vit jamais le jour. Vingt-trois sont tirées d’autres ouvrages : le Vitruve de Fra Giocondo (1511), celui de Martin (1547), les Livres III et IV de Serlio, la Reigle de Bullant dans sa version augmentée de 1568, et d’autres sources restées à ce jour non identifiées. Les autres planches sont sans doute attribuables à Philibert en personne. En 1648 Ferrand reprit la version unique de 1626, recomposa le texte qu’il réécrivit, supprimant le « je » parce qu’il ne disposait pas probablement du nombre suffisant de « I » majuscules ornés (qui doivent aussi servir pour les « Il » et les « Jaçoit » par lesquels débutent fréquemment les textes). Il mentionne de son propre chef Jean Bullant (f. 134) sans doute pour assurer la promotion de sa réédition de la Reigle parue l’année précédente. Ces exemples montrent avec quelle prudence il faut citer les éditions posthumes lorsque l’on ne dispose pas des éditions originales31.
• fig. 52 Fra Giocondo (d’après). Les Perses (P. De l’Orme, Architecture..., Rouen, 1648, f. 181vo). Bibliothèque municipale de Besançon
• fig. 53 P. De l’Orme. Ornement (Architecture..., Paris, 1626, f. 172vo). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
À côté de Paris, Lyon, qui avait eu son heure de gloire au siècle précédent et avait un moment rivalisé avec la capitale, fait pâle figure. Les Fortifications d’Antoine Deville y furent publiées pour la première fois par Irénée Barlet (1629), de même le Traitté des fortifications d’Henri Gautier (1685, 1690). François Demasso y fit en 1657 une contrefaçon du Vignole de Tavernier avec pour seule mention « Iouxte la Copie imprimée A Paris, M.DCL.VII. », qui fut retirée
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Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, augmentées, & reduites de grand en petit par le Muet. Corrigées depuis de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], [Demasso], 1657. Le tirage porte la mention « Ce vend à Lyon, chez F. Demasso, rue Mercière, à la juste Paix ». Sur F. Demasso, voir Sylvie Martin de Vesvrotte & Henriette Pommier (éd.), Dictionnaire des graveurs-éditeurs et marchands d’estampes à Lyon aux xviie et xviiie siècles, Lyon, PUL, 2002, p. 59-61. On peut noter en 1657 la correction de « Reueuee » en « reueues ». En revanche le mot « Augmentees » est transcrit de façon fantaisiste « Aumantees » ! Voir chapitre 3, p. 55. Voir Louis Desgraves, L’imprimerie à la Rochelle, Les Haultin (1571-1623), Travaux d’humanisme et Renaissance, 34-2, Genève, Droz, 1960 ; « Corrections et additions à la bibliographie des Haultin », Bibliothèque d’humanisme et Renaissance. Travaux et documents, 28, 1965, p. 304-317 ; Michel Simonin, « Poétiques des éditions ‘à l’essai’ au xvie siècle », L’encre et la lumière, Quarante-sept articles (1976-2000), Travaux d’humanisme et Renaissance, 391, Genève, Droz, 2004, p. 727-745. Voir Michel-Hilaire Clément-Janin, Les imprimeurs et les libraires dans la Côte d’Or, Genève, Slatkine reprints, 1971 (1re éd. : Dijon, 1883) ; Émile Pecquet, « Mathurin Jousse, architecte et ingénieur de la ville de La Flèche au xviie siècle », Cahiers Fléchois, 6, 1984, p. 28-41.
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l’année suivante et en 168432. Sans privilège ni nom d’auteur, elle fut engagée à l’expiration du privilège de vingt-cinq ans obtenu par Melchior Tavernier et avant que Pierre II Mariette ne le fasse renouveler le 8 novembre 1657. Elle propose de nouvelles planches, copies légèrement réduites et plus grossières que celles de 163233. L’édition comporte en outre une planche supplémentaire non numérotée, avec une colonne torse inspirée de Vignole précédée d’un texte qui la commente (p. 102), que Demasso emprunte à la version française du traité de Blum qu’il a lui-même publiée quelques années auparavant (Les cinq ordres des colomnes de l’architecture) où il associe le texte de la traduction française de Blum (Anvers, 1551) aux planches que Jean Lemaistre avait gravées en 1562 à Lyon (aujourd’hui perdues)34. À Moulins, Claude Vernoys publia la Pratique generale des fortifications de Pierre Ango (1649). C’est à La Rochelle que le gentilhomme poitevin Julien Mauclerc donna son édition à l’essai du Premier Livre d’architecture chez l’éditeur protestant Jérôme Haultin (1599) qu’il réédita en 160035 et c’est à Bourges où il est avocat du roi et conseiller au présidial et bailliage que l’amateur Nicolas Catherinot fit paraître son manuel d’architecture (1688). Claude Guyot, après avoir été imprimeur à Châlons-sur-Marne s’installa à Dijon où il s’imposa rapidement par la qualité des livres sortis de ses presses : on lui doit l’ouvrage technique de Jean Bernard, Sauvegarde pour ceux qui craignent la fumée (1621). Dans le même domaine, Pierre Palliot y publia l’Adjonction aux livres intitulez sauve-garde du feu, et de la fumee de Jean Valon (1646)36. La Flèche fut un centre secondaire, néanmoins fort actif en raison de l'implantation du Collège royal des Jésuites en 1604 dont Étienne Martellange fut le principal architecte. Mathurin Jousse, maître-serrurier de formation, travailla sur ce chantier d’avant-garde et fut apprécié pour ses multiples compétences37. François Derand fut élève et professeur au Collège. Il est assez naturel que Georges Griveau, imprimeur du roi et du collège royal, ait publié en 1626 et 1635 la Perspective positive de Viator dans la traduction de Martellange et de Jousse, ainsi que les propres ouvrages de Jousse, un traité de serrurerie (1627) et deux traités de construction, les premiers du genre en France, sur la charpenterie (1627, 1650) (fig. 54) et sur la stéréotomie
• fig. 54 M. Jousse. Escalier rampant avec lunettes (Le secret d’architecture..., La Flèche, 1642, p. 178). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 55 M. Jousse. Charpente de dôme (Le theatre de l’art de charpentier..., La Flèche, 1650, p. 99). Paris, Bibliothèque de l’INHA
(1642) (fig. 55). À sa mort en 1654 sa veuve exploita le catalogue republiant notamment en 1664 le Theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures38. L’Europe du Nord et ses éditions polyglottes Le traité sur les ordres de Vredeman de Vries, Architectura, réédité à la fin du xvie siècle en allemand (1581) et en néerlandais (1598) continua à influencer les praticiens nordiques, attachés à leur tradition ornementale. Pieter de Jode retira l’ouvrage à Anvers en 1615 et 1619. Les traités de Hans Blum et de Wendel Dietterlin, best-sellers européens, furent associés dans des éditions composites publiées en français aussi bien à Anvers chez Verbist (1619, 1640, 1642) qu’à Amsterdam chez Claesz Jansz Visscher (1623, 1647) avec les figures de Blum gravées sur
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Voir Émile Pasquier & Victor Dauphin, Imprimeurs et libraires de l’Anjou, Angers, Société anonyme des éditions de l’Ouest, 1932, p. 311-326.
La Haye Anvers qui avait donné le jour aux éditions serliennes de Pieter Coecke et à celles de Jan Vredeman de Vries ne montre plus le même dynamisme. Seuls les Verbist poursuivirent l’édition de la Description des cinq ordres de colomnes de Blum entre 1619 et 164240. Mais l’âge d’or de la cité est déjà loin. Franciscus van Gaesbeeck publie l’une des dernières éditions du Vignole de Le Muet à l’extrême fin du xviie siècle. En revanche La Haye, sans avoir la richesse économique d’Amsterdam, est un centre actif, décisionnaire, où gravitent personnalités politiques et intellectuelles. Hendrik de Hondt (1573-1650), mieux connu sous le nom de Hondius, l’un des plus importants éditeurs de son époque, choisit de s’y installer. Orfèvre de formation, graveur réputé, il a beaucoup voyagé (Londres, Paris), il a vécu à Cologne, La Haye, Amsterdam, Leyde, et au cours de sa longue existence (1573-1650) il a réuni un fonds considérable d’estampes, de cartes et de livres41. C’est à lui que s’adressa Vredeman de Vries pour son ouvrage en deux parties, Perspectiva (1604-1605). Hondius collabora étroitement avec l’auteur en tant que graveur (pour la première partie) et publia l’ouvrage en quatre langues (latin, allemand, hollandais et français). Il s’attela dix ans plus tard à un projet plus ambitieux avec les Opera mathematica de Samuel Marolois, qui réunissaient ses ouvrages sur la géométrie et la perspective (livres 1-2), son traité de fortification (livre 6) à la Perspectiva de Paul et Jan Vredeman de Vries qu’Hondius avait précédemment publiée (livres 3-4) ainsi que l’Architectura de Jan (livre 5). Hondius s’adressait d’abord à la riche clientèle de la Haye impliquée dans le gouvernement des Provinces-Unies mais aussi à un lectorat européen. Il publia aussi son propre traité de fortification en néerlandais (1624)42 puis en français en 1625 (Description et breve declaration des regles generales de la fortification...). Après sa mort en 1650, son fils Willem ne poursuivit pas l’activité éditoriale et le prodigieux fonds d’estampes paternel fut vendu au graveur et éditeur Claes Jansz Visscher et dans une moindre part au marchand de cartes Frederik I de Wit, éditeur actif en publications
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Voir bibliographie, p. 199-200, 209. Fernand van Ortroy, « Les Verbist, enlumineurs et cartographes anversois », De Gulden Passer, 7, 1929, p. 1-31. Nadine M. Orenstein, Hendrick Hondius and the Business of Prints in Seventeenth-Century Holland (Studies in Prints and Printmaking, 1), Rotterdam, Sound & Vision Interactive, 1996. Korte beschrijvinge... der fortificatie..., La Haye, Hondius, 1624.
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cuivre39. Au xviie siècle de nouveaux centres s’imposent, comme La Haye un temps, et surtout Amsterdam. C’est l’âge d’or de la cartographie hollandaise. Pour développer un marché international les graveurs, libraires et imprimeurs publient des versions multilingues des traités d’architecture civile et militaire. Les nouveaux auteurs côtoient les grands tratattistes de la Renaissance qui sont adaptés et modernisés : Serlio, Vignole, Palladio, Scamozzi, sans oublier Vitruve. Les contrefaçons sont légion : le privilège accordé à l’auteur, à l’imprimeur ou au libraire – qui était apparu à Lyon à la fin du xve siècle – n’a plus aucune valeur en dehors du royaume. Ainsi la plupart des best-sellers français, de Vignole à d’Aviler, ont-ils donné lieu à des éditions pirates, l’éditeur étranger n’ayant pour seul frais que l’acquisition de quelques exemplaires de l’ouvrage original. D’où cette floraison d’in-octavos faciles à réaliser en raison des progrès de la technique de la taille-douce.
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architecturales, qui fit paraître le Livre d’architecture d’autels, et de cheminees de Barbet en 1641 et l’Architectura de Vredeman de Vries en version flamande43. Plusieurs traités de fortifications français furent imprimés à La Haye à la fin du xviie siècle : la Nouvelle maniere de fortifier les places de Blondel par Arnout Leers en 1684 et 1686, par Hendrik van Bulderen en 1688, le Traité de fortification de Jacques de Ozanam, qui fut diffusé en contrefaçon par Adrian Moetjens à partir de 1684, ainsi que celui de Jacques Rohault par Van Bulderen en 1690. Leyde Les éditions des Elzevir qui publiaient régulièrement en français, étaient célèbres pour la qualité du papier venu d’Angoulême, la beauté de leurs caractères imités de Garamond et leurs petits formats commodes. Après Louis Elzevir (1540-1617) qui s’était installé à Leyde comme relieur-libraire, ses fils avaient repris le flambeau. Mathijs et Bonaventura publièrent l’Architectura militaris (1631-1655) de Matthias Dögen ainsi que sa version française (1631-1665), le traité de fortification de Freitag, celui de Goldmann en latin (1643) et en français (1645) (fig. 73), la Castrametation de Stevin en français (Leyde, 1618), son traité de fortification par écluses en français (1618) puis en néerlandais (1633) (fig. 74), Bonaventura et Abraham, frères et associés, firent paraître les Œuvres mathematiques de ce dernier (1634)44. Amsterdam La ville s’était ralliée dès 1578 à la révolte contre l’Espagne qui eut pour conséquence la création des Provinces-Unies. La liberté religieuse qui avait attiré aux Pays-Bas de riches familles juives mais aussi nombre de huguenots français profita à Amsterdam où se réfugièrent les nouveaux venus qui fuyaient les exactions de l’armée espagnole à Anvers. Le xviie siècle fut ainsi « le siècle d’or » de la cité qui avec l’essor du commerce maritime avec les Indes Orientales, l’Afrique et le Brésil, devint le plus important port d’Europe. La cité qui avait un temps attiré Hondius s’imposa alors comme un centre éditorial européen de premier plan avec les atlas, les globes terrestres et célestes d’une rare précision mais aussi avec des publications multilingues. La clientèle plus large et plus diversifiée que partout ailleurs y attirait les meilleurs graveurs, imprimeurs et éditeurs. Après avoir séjourné au Danemark auprès de l’astronome Tycho Brahé, Willem Jansz Blaeu (1571-1638) s’établit à Amsterdam en 1596 où il ouvrit une boutique et monta une fonderie et un atelier d’imprimerie en 1605. Il est célèbre pour ses atlas et ses globes. On lui doit la première édition polyglotte (in-folio) de Vignole en 1617, qu’il retira en 161945. Il publia aussi la version néerlandaise du traité de Blum (1612, 1616, 1619), tandis que son collègue Claesz Jansz Visscher (1587-1652) se chargeait de la version bilingue (français/néerlandais) publiée en 1623, 1634 et 1647, en concurrence avec les Verbist à Anvers, qu’il accuse par ailleurs de malhonnêteté46. Les fils de Willem Jansz Blaeu, Cornelis et Joan, qui travaillèrent en association de 1638
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Architectura..., Amsterdam, De Wit, s.d. Voir chapitre 6, p. 130. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Blaeu, 1617. Il publia une seule fois l’ouvrage en hollandais en 1617.
à 1642 la rééditèrent en 1640. Johannes Janssonius (1588-1664) édita de nombreux atlas avec son beau-père Jodocus Hondius et travailla aussi avec son beau-frère Hendrik Hondius. Dans le sillage de Willem Jansz Blaeu il publia une version polyglotte de Vignole en 162047 d’abord à Arnhem puis en 1642 à Amsterdam où il s’était établi, y ajoutant la version anglaise (fig. 77). C’est lui qui poursuivit à Amsterdam l’édition des Opera mathematica dans la version revue et corrigée d’abord par Marolois puis par le mathématicien Albert Girard dans des versions multilingues, françaises, allemandes, hollandaises et latines. Il s’intéressa aussi à l’architecture militaire en publiant notamment en néerlandais les traités de fortification de Stevin (1624), Du Praissac (1623, 1635), en allemand celui de Dürer (1603) avant de publier les œuvres de ce dernier (Opera) en 1603-1604. Joahnnes Janssonius van Waesberge publia en allemand le traité de fortification de Fournier (1667) avec son associé Elizaeus Weyerstraten, en français avec sa veuve (1668) et celui de Manesson Mallet avec d’autres associés (1672)48. Les Elzevir avaient multiplié leurs succursales. C’est ainsi que Louis le Jeune, fils d’Abraham, exerça seul à Amsterdam de 1640 à 1655. Il publia en 1638 le petit Vignole de Le Muet en français et en hollandais, le traité de fortification de Dögen, en latin (1647), français (1648) (fig. 74) et allemand (1648), ainsi que la somme vitruvienne de Johannes de Laet en 1649 (fig. 16). Cet ouvrage composite réunissait le De architectura de Vitruve dans la version lyonnaise de Jean de Tournes, les Annotationes de Philandrier (1552) que De Laet reprit intégralement dans son abondant commentaire en bas de page et divers textes, la traduction latine des Elements of architecture d’Henry Wotton, des extraits entre autres de Barbaro, les ouvrages de Bernardino Baldi sur le lexique vitruvien et les scamilli impares. Il y joint l’essai inédit de Goldmann sur la volute ionique (fig. 56)49. Éclectique, l’ouvrage n’en propose
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• fig. 56 N. Goldmann. Volute ionique (M. Vitruvii Pollionis De architectura..., Amsterdam, 1649, p. 270). Bibliothèque municipale de Besançon
Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Arnhem, Janssonius, 1620. Voir bibliographie, p. 214, 227. M. Vitruvii Pollionis De architectura libri decem. Cum notis, castigationibus et observationibus Guilielmi Philandri integris ; Danielis Barbari excerptis, et Claudii Salmasii passim insertis. Praemittuntur Elementa architecturæ collecta ab... Henrico Wottono... Accedunt Lexicon Vitruvianum Bernardini Baldi... ; Et ejusdem Scamilli impares Vitruviani. De Pictura... Leonis Baptistæ de Albertis... Omnia in unum collecta, digesta, et illustrata a Ioanne de Laet Antwerpiano, Amsterdam, Elzevir, 1649. Voir Konrad Ottenheym, « De Vitruvius-uitgave van Johannes de Laet (1649) », Bulletin of the Koninklijke
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pas moins la première édition de Vitruve complète publiée en Hollande destinée au public universitaire. Daniel, le fils de Bonaventura, imprima à Amsterdam la dernière édition latine du traité de Dögen (1665). La dynastie la plus prolifique en production architecturale fut assurément la famille Danckerts, qui eut un rôle éminent dans la diffusion de trois best-sellers : les versions modernisées de Vignole et Palladio par Le Muet et celles, abrégées, de Scamozzi. Ses différents membres ont une indéniable compétence architecturale. Cornelis I Danckerts (c1603-1656) a publié en 1646 la première édition de Palladio en néerlandais dans sa propre traduction. Pour Vignole il prit la suite de Louis Elzevir qui avait donné en 1638 la première traduction hollandaise de la version de Le Muet (1643, 1650). Il en proposa la traduction allemande en 1651. Il s’attaqua également à Scamozzi dont l’influence fut encore plus importante que celle de Palladio aux Pays-Bas, sans doute en raison de la rigueur de son système, en parfait accord avec la conception esthétique des architectes et des milieux intellectuels de l’époque, en publiant en 1640 le livre VI sur les ordres dans un bel in-folio avec une traduction de sa main et des planches qu’il a sans doute gravées lui-même (Gontregulen der bow-const. ofte. De vytnementheyt vande vyf orders). Son fils Dancker le réédita en 1658 et la même année il le republia complété cette fois par le livre III consacré aux demeures privées. La belle édition de 1661 regroupa ces deux livres ainsi que les gravures des autres livres de l’édition italienne50. Mais l’édition complète sans doute souhaitée par Cornelis Danckerts ne vit jamais le jour. Le succès du livre VI fut tel que l’on en publia à partir de 1657 des abrégés de poche avec les détails des ordres, sans texte ni explications, destinés aux charpentiers et tailleurs de pierre. Simon Bosboom publia la première adaptation en 1657 qui devint rapidement populaire et régulièrement retirée ; Joachim Schuym la seconde en 1662. Cornelis a aussi publié le recueil d’autels et de cheminées de Barbet (1641). Dancker (1634-1668) et son frère Justus (1635-1701) poursuivirent l’œuvre paternelle en rééditant en plusieurs langues Vignole et Scamozzi. Justus édita pour sa part Bullet51 et la traduction allemande de la Perspective de Bosse52. À Amsterdam chez divers éditeurs parurent aussi de nombreux traités de fortifications d’auteurs à succès tels que Deville (1672, 1675), Blondel (1699), Vauban diffusé par le chevalier de Cambray et l’abbé Du Fay, ou d’autres moins connus comme Jean-François Bernard (1689). Ces éditions sont souvent des contrefaçons peu onéreuses. Il en est de même de la diffusion des célèbres Cours d’architecture de François Blondel et d’Augustin-Charles d’Aviler53. À Bruxelles enfin fut publié en exclusivité le Premier livre d’architecture de Jacques Francart (1617) en trois langues (latin, français, hollandais)54 qui proposait des modèles de portes et por-
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Nederlandse Oudheidkundige Bond, 97, 2, 1998, p. 69-76, et « The Vitruvius edition, 1649, of Johannes de Laet (1581-1649) », LIAS, 25, 1998-2, p. 217-229. Il y joignit les planches sur cuivre réalisées pour les livres inachevés de Scamozzi qui avaient été achetées en 1655 à ses héritiers. Livre nouveau de cheminées / Verschyde schoorsteen mantels... door Bullet, Amsterdam, Danckerts, [1670]. Algemeene manier van de Hr. Girard Desargues, tot de practyk der perspectiven, gelyk tot die der meetkunde, met de kleine voet-mat... by-een-gevoegt door Abraham Bosse..., Amsterdam, Danckerts, 1686. Voir bibliographie, p. 198, 195. Il y en eut deux tirages, l’un sans nom, le second chez Hubert Anthoine. Voir Annemie De Vos, Jaques Francart, Premier Livre d’Architecture. Studie van een Zuidnederlands modelboek met poortgebouwen
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• fig. 57 J. Francart. Porte II (Premier livre d’architecture... en trois langues, Bruxelles, 1617). Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique
tails inspirés de Serlio, Vignole et Michel-Ange – le portail signalait la modernité du langage architectural (fig. 57) – et les traités de fortification de Damant55 et de Sebastián Fernández de Medrano, dans une version espagnole (1687) puis française (1696)56. Le traité de Pagan y parut en 1668 et 167457. Le monde germanique et l’Angleterre En Allemagne et en Suisse les architectes utilisèrent longtemps les traités de Blum et Dietterlin parus au siècle précédent à Zurich, Strasbourg et Nuremberg. La version allemande de livres d’architecture français ou d’après des adaptations françaises comme celles de Le Muet pour Palladio et Vignole fut rarement le fait d’imprimeurs germaniques. C’est Pieter Coecke qui avait diffusé à Anvers le Livre IV de Serlio en allemand, avant que Ludwig König ne réunisse en
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uit de 17de eeuw, Bruxelles, Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België, 1998, et « Le Premier Livre d’Architecture de Jacques Francart, à Bruxelles en 1617 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 487-489. Maniere universelle de fortifier, Bruxelles, Mommart, 1630. El ingeniero : primera parte, de la moderna architectura militar..., Bruxelles, Marchant, 1687 ; L’ingenieur pratique ou L’architecture militaire et moderne..., Bruxelles, Marchant, 1696. Voir bibliographie, p. 234.
• fig. 58 R. Kaseman, Livre d’architecture..., Paris, 1622. [Page de titre] Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
L’ Angleterre Au début du xviie siècle l’ouvrage de Blum s’est imposé : il est le premier traité étranger à être traduit (1601) et régulièrement réédité. Cet ouvrage efficace proposait aux architectes anglais des modèles d’ordres et joua ainsi un grand rôle dans la reconstruction de Londres après le désastre du grand incendie de 1666 qui ravagea le cœur de la cité59. Serlio ne fut traduit par le peintre Robert Peake qu’en 1611 d’après l’édition flamande de 1606, avec les bois prêtés par Cornelis Claesz. Car l’Angleterre, pour d’évidentes raisons politiques et religieuses, gardait les yeux tournés vers l’Europe du Nord. Les belles éditions polyglottes de Vignole d’Utrecht en 1629, d’Amsterdam en 1642 (fig. 59) qui comportaient une version anglaise avaient familiarisé le public avec les modèles vignolesques, avant que ne soit publiée la traduction du traité original, sous le titre The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture (16691699). Mais le succès de Vignole et de Palladio s’explique surtout par la publication des versions partielles, revues et corrigées par Le Muet, qui connaissaient un succès éditorial sans précédent aux Pays-Bas. Elles furent aussi publiées à Londres par Joseph Moxon, à partir de 1655 pour Vignole, dès 1663 pour Palladio dont le traité, connu dans des traductions manuscrites, ne fut publié intégralement qu’au xviiie siècle. Joseph Moxon (1627-1691), fils d’imprimeur, est davantage connu comme éditeur de textes mathématiques et de cartes géographiques60. Après 1650 les auteurs français s’imposèrent. Le graveur et libraire Robert Pricke (16461700) qui se spécialisa dans le livre d’architecture pour lequel s’ouvrait un marché après le grand incendie, traduisit et publia de nombreux ouvrages dont ceux de Francine en 1669 (A new book
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Voir chapitre 5, note 17. Harris 1990, p. 414-417. Harris 1990, p. 458-462 ; 352-354.
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un volume les cinq premiers livres (Bâle, 1609) sur le modèle de celle publiée en 1606 à Anvers en néerlandais par Cornelis Claesz. Dans la seconde moitié du xviie siècle fort peu d’ouvrages furent publiés à Nuremberg à l’exception du Vignole de Le Muet en 1675, 1687 et 1694, ainsi que La Nouvelle maniere de fortifier de Bondel en 1686 chez Johann Hoffmann – rééditée par Johann Zieger et Georg Lehmann en 1699 –, La pratique du trait a preuves de Bosse et Desargues chez Rudolf Helmers en 1699. Dans les mêmes années, les fils de Johann Andreas Endter publièrent la version allemande des deux premiers livres de Palladio (1698). Quant à la première édition allemande de Vignole (in8o) qui serait parue à Nuremberg en 1617, on n’en trouve aucune trace58. À Leipzig une version abrégée du Cours d’architecture de Blondel fut publiée par Johann Christian Seyler en 1696. À Cologne Balthasar Clipeus publia le traité de fortification de Claude Flamand entre 1601 et 1612 et celui du maître de français et d’arithmétique Michel Potier d’Estain en 1602. Johann Bussemacher et ses collègues publièrent entre 1615 et 1659 les différentes versions de l’Architectura de Kasemann, qui fut traduite à Paris (1622) (fig. 58). À Montbéliard, Jacques Foillet publiait en 1612 une édition allemande du traité de fortification de Claude Flamand, après sa version française (1595). Beaucoup plus tard Johann Christoph Widenmann reprenait le traité de fortification d’Errard (1675) déjà publié à Francfort-sur-leMain en 1614 par Théodore de Bry.
• fig. 59 Vignole, Regola... Regel... Reigle... The rule of the V. orders of architecture..., Amsterdam, 1642. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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Vène 2007, p. 150-152. Il y eut une seconde émission de cette édition qui porte sur la page de titre un papillon avec la nouvelle adresse de R. Pricke et la date de 1679 (Vène 2007, p. 157). Harris 1990, p. 196, 288-289, 314-315, 409-411. An abridgment of the Architecture of Vitruvius... First done in french by Monsr Perrault..., Londres, Swall & Child, 1692. Dans le même esprit Evelyn traduisit quatre ans plus tard l’Idée de la perfection de la peinture de Chambray. Voir Harris 1990, p. 196-201. Voir bibliographie, p. 198.
103 chapitre iv
of architecture...), de Le Muet en 1670 (The art of fair building...) et en 1675 dans sa version augmentée. Il traduisit le traité de Mauclerc imprimé en 1669 par John Darby (A New Treatise of Architecture, according to Vitruvius...). Pricke publia les Livres I-II de Serlio en 1670 (An excellent introduction to architecture...)61, parus séparément chez Thomas Jenner en 1657, ainsi que l’adaptation du livre VI de Scamozzi par Bosboom en 1676, alors que la version Schuym publiée par ses concurrents avait beaucoup de succès depuis 166962. L’Abrégé de Vitruve par Perrault fut traduit en 169263. Tous ces ouvrages servirent de manuels aux divers artisans. John Evelyn a joué pour sa part un rôle important dans la diffusion de Palladio en Angleterre en traduisant en 1664 le Parallèle de Fréart de Chambray, dont il fit un « must » théorique en lui ajoutant un essai de sa main (« An account of architects and architecture in an historical and etymological explanation of certain tearms particularly affected by architects ») ainsi que la traduction du Della statua d’Alberti. Conscient de son importance pour le développement des arts en Angleterre, il dédicaça l’ouvrage à Charles II et au contrôleur des bâtiments du Roi sir John Denham64. L’infolio fort coûteux dont les planches étaient de belles copies des planches originales, s’adressait aux commanditaires fortunés et il fut régulièrement réédité jusqu’en 1733. Dans le domaine de l’architecture militaire, après la parution conjointe en français et en anglais du traité de Francis Malthus en 1629, seuls Blaise de Pagan en 1672 et Vauban dans la vulgarisation du chevalier de Cambray et de l’abbé Du Fay furent traduits à partir de 1691. La Nouvelle maniere de fortifier les places de Blondel parut en français en 1684 à Londres comme à La Haye65.
-v-
La Renaissance travestie : traductions, abrégés & adaptations
8 Si la littérature architecturale naît à la Renaissance, d’abord en Italie puis en France et en Europe du Nord, c’est au xviie siècle qu’elle connut un réel essor. Diversifiée, adaptée aux besoins de la clientèle, sans cesse actualisée et mise au goût du jour, elle ne compte pas toutefois que de nouveaux auteurs. Les traités des figures emblématiques de la trattatistica humaniste, Vitruve inclus, furent traduits à Paris, Anvers, La Haye, Amsterdam ou Londres, mais souvent abrégés pour convenir à l’époque, au pays et aux lecteurs. C’est ainsi que Serlio, Blum, Vignole, Dietterlin et Scamozzi s’imposèrent aux Pays-Bas et dans le monde flamand et germanique, alors que Vignole, Palladio, voire Scamozzi, connurent le succès en France dans des versions abrégées, qui furent à leur tour traduites en flamand, en allemand et en anglais1. Blum et Vredeman de Vries Le traité des ordres de Blum continua à être édité au début du siècle dans les versions allemandes et néerlandaises par Willem Jansz Blaeu et Claesz Jansz Visscher à Amsterdam et dans les versions bilingues (français/néerlandais) publiées chez Claesz Jansz Visscher (Description des cinq ordres de colomnes) et chez les Verbist (Pierre I et Pierre II), ses concurrents anversois, où les ordres de Dietterlin venaient compléter ceux de Blum. Mais très vite l’édition composite qui avait réuni en 1596 le traité des ordres de Blum, son recueil d’antiques et seize gravures de Rudof Wyssenbach, suscita beaucoup d’intérêt avec cinq rééditions allemandes à Zurich (1627, 1655, 1660, 1662 et 1668). Cela explique sans doute que le libraire François Demasso ait repris après 1650 les planches imprimées par Jean Lemaistre à Lyon en 1562 (Les cinq ordres des colomnes de l’architecture)2. De fait il rééditait, sans l’avouer, l’appendice sur les ordres que Mathurin Jousse avait ajouté à son Théâtre de l’art de charpentier publié en 1627 à La Flèche, qu’il venait de rééditer en 16503. Mais c’est en Angleterre que le traité de Blum connut le plus grand succès. Régulièrement réédité à Londres entre 1601 et 1678, The book of five columnes of architecture répondait à une forte demande, surtout après 1666 avec le gigantesque chantier de reconstruction consécutif au grand incendie (1668, 1674, 1678).
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Frédérique Lemerle, « Vitruve, Vignole, Palladio et les autres : traductions, abrégés et augmentations au xviie siècle », Architecture et théorie. L’héritage de la Renaissance, actes du colloque international, Tours, Cesr, 3-4 juin 2009/Paris, École d’architecture de Paris-Malaquais, en ligne sur le site de l’Ihna (http:// inha.revues.org/3328 ). Les cinq ordres des colomnes de l’architecture..., Lyon, Demasso, [c1650]. Voir chapitre 3, p. 55. Le theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures..., La Flèche, Griveau, 1627; rééd. : La Flèche, Griveau, 1650.
chapitre v
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Quant à Vredeman de Vries, mort en 1623, il continua à influencer les praticiens nordiques, attachés à leur tradition ornementale. L’Architectura, rééditée à Anvers en français en 1615 et 1619 chez Pieter de Jode, et en néerlandais une dernière fois par Frederik de Wit entre 1654 et 1690, fut éclipsée par le nouvel ouvrage que Vredeman de Vries publia avec son fils Paul en 1606 à La Haye chez Hondius, en français (La haulte & fameuse science consistante, en cincq manieres d’edifices) en allemand (Architectura Die köstliche unnd Weitberumbte khunst welche besteht in fünfferley Art der Edifitien) et en néerlandais (Die hooghe, ende vermaerde conste, bestaende in vijf manieren van Edifitien), où il met en rapport de façon originale les cinq ordres avec les cinq sens4, dont s’inspira Van Lochom en 16335. La longévité de Serlio Les théoriciens italiens continuèrent à monopoliser les éditeurs outre-monts, à commencer par le plus ancien d’entre eux, Sebastiano Serlio source de la plus grande entreprise éditoriale de la Renaissance, à son corps défendant il est vrai – Alberti étant depuis longtemps passé de mode. À étudier de près la bibliographie serlienne on mesure non seulement l’importance des éditions de Serlio tout au long du xviie siècle, que l’on oublie volontiers, mais surtout la longévité des éditions de Pieter Coecke. En effet Cornelis Claesz, qui s’était procuré les vieux bois gravés de Coecke, réunit en 1606 les cinq premiers livres édités séparément en flamand cinquante ans plus tôt6. Ludwig König en donna en 1609 la première version allemande à Bâle, copiée à son tour par l’imprimeur libraire Johann Kaspar Bencardt dans l’Architectura pratica nova, parue sous le nom de Liserus, anagramme de Serlius (Serlio), entre 1672 et 1674 à Francfort7 et à Nördlingen, chez Johann Silbert Heil8. Deux éditions amstellodamoises parurent en 1616 et 1636, si l’on en croit des catalogues de ventes9. Ces publications semblent avoir servi de modèles moins aux architectes à cette époque qu’aux peintres, artisans et décorateurs. Quant à la première traduction anglaise (Londres, 1611), elle fut établie d’après la réédition néerlandaise de 1611 et publiée par Simon Stafford avec les vieux bois gravés de Coecke prêtés pour l’occasion, aux frais de Robert Peake, portraitiste officiel du prince de Galles Henry Stuart, dédicataire de l’ouvrage10. Le volume anglais ne dut pas rencontrer le succès escompté car seuls les Livres I et II furent repris séparément avec quelques coupures en 1657, réunis en 1670 et retirés en 167911. Au fil des ans les écrits de Serlio furent progressivement dénaturés et abrégés. L’adéquation entre le texte et les images qui était fondamentale pour l’auteur italien n’est plus
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Voir Lubomir Konecny, « Paul Vredeman de Vries, the Five Senses and the Five Architectural Orders », dans Heiner Borggrefe & Vera Lüpkes (éd.), Hans Vredeman de Vries und die Folgen, Marburg, Jonas Verlag, 2005, p. 152-160. Pieces d’architecture..., Van Lochom, Paris, 1633. Vène 2007, p. 131. Francisci Liseri Architectura pratica nova..., Francfort-sur-le-Main, 1672-1674 (Vène 2007, p. 134). Architectura pratica nova, Nördlingen, 1673. Apparemment sans le Livre III (Vène 2007, p. 156). Fontaine Verwey 1976, p. 166-194. The first [-fifth] Booke of Architecture made by Sebastian Serly... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English, Londres, Stafford, 1611. Voir Vène 2007, p. 137. Vène 2007, p. 145-146, 150-151 et 157.
Les avatars de la Regola de Vignole Le succès international du traité de Vignole repose sur la parfaite adaptation des planches à leur fonction d’illustration de livre : elles permettaient une visualisation parfaite des cinq ordres dans leurs moindres détails, même si son originalité profonde tient à une règle générale révolutionnaire régissant les proportions des cinq ordres à la fois15. En dehors de l’Italie où elle fut sans cesse rééditée, la Regola delli cinque ordini d’architettura de Vignole avait été traduite en espagnol dès 159316, peut-être en allemand en 161717 avant de faire l’objet d’une édition quadrilingue (français, allemand, néerlandais, italien) publiée à Amsterdam en 161718, retirée en 1619 et rééditée en 1620 à Arnhem19. Elle fut rapidement suivie d’une autre édition quadrilingue à Utrecht en 1629 – où la traduction anglaise remplaça la version allemande20 – avant de connaître à Amsterdam une édition en 164021, rééditée en 1642 en cinq langues (avec la version anglaise)22 (fig. 59). Ces éditions in-folio proposaient à un vaste public la version augmentée
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Compendium artis delineatoriæ sive architecturæ practicæ novæ, Nördlingen, Schultes, 1681. L’ouvrage suit l’édition de 1672-1674 (Vène 2007, p. 160). Tutte l’opere d’architettura et prospetiva di Sebastiano Serlio Bolognese..., Venise, De Franceschi, 1600. Architettura..., Venise, De Franceschi, 1663. Voir Christoph Thoenes, « Per la storia editoriale della “Regola delli Cinque Ordini” », dans C. Thoenes (éd.), La vita e le opere di Jacopo Barozzi da Vignola, 1507-1573, nel quarto centenario della morte, Bologna, Cassa di Risparmio di Vignola, 1974, p. 179-189. Regla de las cinco ordenes de architectura... traduzido de toscano en romance per Patritio Caxesi, Madrid, 1593. Regel der funff orden von architectur..., Nuremberg, 1617. On ne connaît toutefois aucun exemplaire de cette édition (Maria Walcher Casotti, Giacomo Barozzi da Vignola, Regola delli cinque ordini d’architettura, « Chronologie des éditions », in Trattati, Milan, Il Polifilo, 1985, p. 539-577). Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Jansz Blaeu 1617 ; Amsterdam, Jansz Blaeu 1619. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Janssonius, 1620. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel vande vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… The rule of the V. orders of architecture..., Utrecht, Van de Pas, 1629. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Blaeu, 1640. Regola de’cinque ordini d’architettura... Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architetture (sic)… Regel der funff orden von architectur... The rule of the V. orders of architecture..., Amsterdam, Janssonius, 1642.
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respectée dans le Compendium tardif publié en 1670-1672 par Johann Friedrich Schultes12 : c’est le signe que l’Italien est définitivement passé de mode. On ne compte du reste que trois éditions vénitiennes : les deux premières in-4o (1600, 1619) par les héritiers de Francesco De Franceschi qui reprirent l’édition complète qu’en avait donné Francesco en 1584 dans ce format (fig. 25)13. La dernière bilingue (in-folio) publiée en 1663 par Sallustio Piobbici chez Johann Jakob Herz, Sebastiano Combi et Giovanni La Nou reprit sur deux colonnes le texte italien des éditions Franceschi in-4o du Cinquecento et le texte latin du même Franceschi publié en 1569, qui ne concerne que les cinq premiers livres et l’Extraordinaire, d’où l’absence du Livre VII dans cette ultime parution serlienne14.
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du traité vignolesque, soit les trente-deux planches de l’édition romaine originale, enrichies d’adjonctions diverses de portes23. Ce sont ces premières versions françaises de la Regola imprimées en Hollande qui ont inspiré les traductions parisiennes24. Elles sont du reste dues à des graveurs d’origine flamande, Pierre Firens et Melchior Tavernier25. Si la version de Pierre Firens (c1580-1638), parue sans date, reproduit fidèlement l’édition princeps, sans la dédicace ni le privilège, et en suivant le texte français de l’édition de 1617/1619, il n’en va pas de même de l’édition gravée par Melchior II Tavernier, qui propose une édition de petit format (in-8o), destinée aux professionnels. La traduction de la Regola est due à Pierre Le Muet qui venait de publier chez Tavernier sa Maniere de bastir pour toutes sortes de personnes, variante française du Sesto libro de Serlio. Après l’avis au lecteur et la dédicace, le volume donne la traduction de la Regola dans une mise en page imposée par le petit format (texte à gauche et planches à droite). Les détails des ordres qui figurent latéralement dans les grandes planches ont été rejetés à la fin. Le Muet qui se démarque des éditions néerlandaises et italiennes contemporaines en ne reproduisant pas la planche des cinq ordres, abrège, réécrit, simplifie le texte comme il le fera quelques années plus tard dans sa traduction de Palladio26. La révision porte aussi sur les illustrations. Des douze planches présentes dans les éditions néerlandaises, Le Muet en garde cinq mais y ajoute neuf compositions de portes de son invention27 (fig. 60). Le titre retenu, Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle, au pluriel, est un parfait contresens car Vignole prescrit précisément une règle unique fondée sur le rapport constant entre les trois parties fondamentales de l’ordre quel qu’il soit. À la différence de ses devanciers (Serlio et Philandrier) et de ses successeurs (Palladio et Scamozzi), il définit l’ordre par des relations proportionnelles entre les trois éléments principaux qui le constituent dans un cadre mathématique unitaire28. Cette méconnaissance de la doctrine de l’Italien n’empêche pas toutefois l’édition de Le Muet de connaître un grand succès éditorial en France, avec plusieurs retirages parisiens pendant près de quarante ans, et en Europe. Elle fut traduite en néerlandais dès 1638 (avec une page de titre en français), en allemand en 1651 et en anglais en 1655 (Vignola, or the compleat architect), d’après la dernière version hollandaise de 165029. La famille Danckerts à qui échurent les planches qui avaient servi à Louis Elzevir en 1638, fit de nombreuses rééditions en hollandais, en allemand et en version bilingue30. L’Allemagne ne fut pas en reste :
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Christoph Thoenes, « La pubblicazione della “Regola” », dans Tuttle/Adorni/Frommel/Thoenes 2002, p. 88-91, 333-366. Voir Lemerle 2008, p. 101-121. La version Firens fut rééditée par Nicolas I Berey en 1664 avec changement de titre, Le grand Vignol augmenté. Voir infra, p. 116. Le Muet 1632, pl. XLII-L, p. 85-101. Sur la règle de Vignole, voir Christof Thoenes, « Vignolas Regola delli cinque ordini », Römisches Jahrbuch für Kunstgeschichte, 20, 1983, p. 345-376 (tr. ital. : Sostegno e adornamento. Saggi sull’architettura del Rinascimento : disegni, ordini, magnificenza, Milan, Electa, 1998, p. 77-107) ; « La Regola delli cinque ordini del Vignola », dans Guillaume 1988, p. 269-279 ; « La dottrina della “Regola” », dans Tuttle/Adorni/ Frommel/Thoenes 2002, p. 341-343 ; Gabriele Morolli, « Il “fiore della regola”. Le componenti modanari e il proporzionamento dei “Cinque Ordini” di Vignola », Christoph Luitpold Frommel, Maurizio Ricci & Richard J. Tuttle (éd.), Vignola e i Farnese, Milan, Electa, 2003, p. 174-205. Harris 1990, p. 458. Voir bibliographie, p. 250-251.
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• fig. 60 P. Le Muet. Portail (Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle... reveues augmentees et reduittes de grand en petit, Paris, 1631-1632, p. 93). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
une version allemande parut à Nuremberg chez Johann Hoffmann en 1675, 1687 et 1694 et chez Johann Zieger et Georg Lehmann en 169931. Le « petit Vignole français » de Le Muet, qui devait tant aux éditions pionnières néerlandaises, fut ainsi l’un des plus importants vecteurs de la fortune internationale de la Regola de Vignole en Europe du Nord. Les éditions de Le Muet et leurs avatars européens furent à leur tour éclipsés par le Cours d’architecture d’Augustin-Charles d’Aviler (1691), sans cesse réédité à Paris et en Europe, dont les ordres de Vignole constituent le cœur. Le commentaire des planches ajoutées dans les éditions anciennes, la prise en compte critique des projets d’architectes reconnus comme Salomon de Brosse, Jacques Lemercier, François Mansart, Jules Hardouin-Mansart ou d’antiquités prestigieuses, enfin la réflexion sur le métier d’architecte et la pratique contemporaine firent du Cours, complété par un second volume (Explication des termes d’architecture), un instrument de travail indispensable32. Retiré à Paris en 1694, 1695 et 1696 l’ouvrage fit l’objet d’une contrefaçon publiée en français sans le second tome, à Amsterdam en 1693-1694, ainsi qu’en 1699. La traduction anglaise projetée par John Evelyn en 1696 ne put aboutir33. Le Cours ne fut publié en
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Voir bibliographie, p. 250-251. Voir chapitre 7, p. 153-154. Harris 1990, p. 114-115.
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Angleterre qu’en 1761 dans une version altérée. En revanche deux traductions allemandes dues à Leonhard Christoph Sturm parurent à Amsterdam en 1699 et 1700, chez Huguetan, avant de connaître plusieurs états au xviiie siècle. Scamozzi vu par les Hollandais et les Français Le cas de Vincenzo Scamozzi est bien différent. L’idea della architettura universale est le dernier des grands traités italiens de la Renaissance. Cette somme architecturale, parue à Venise un an seulement avant la disparition de son auteur, fut très vite connue au-delà des Alpes. Présenté à la foire de Francfort en 1616 avec des exemplaires diffusés en Angleterre (Inigo Jones acquit le sien à Londres) et à Anvers, Justus Sadeler ayant racheté les invendus à la mort de l’auteur en août, le traité influença rapidement les architectes hollandais désireux de rompre avec les réalisations ornées à la flamande. C’est donc dans la version italienne que Jacob van Campen (1596-1657) a puisé les règles de la beauté, tandis que Constantin Huygens dessinait avec sa femme sa propre maison à La Haye selon les préceptes classiques des meilleurs théoriciens. Les réalisations de Van Campen pour Huygens à partir de 1633 (aujourd’hui disparues) ou pour le comte Jean-Maurice de Nassau-Siegen à La Haye (Mauritshuis, agrandissement et modernisation du palais Noordeinde), enfin l'Hôtel de ville d’Amsterdam que l’architecte conçut en 1648, ont pu diffuser directement les formes scamozziennes34. C’est dans ce contexte particulier que Cornelis Danckerts, spécialisé dans les livres d’architecture, publia en 1640 la traduction hollandaise du livre VI sur les ordres, dans un bel in-folio destiné au public qui ne pouvait lire le texte italien original. Son fils Dancker poursuivit en réunissant le livre III au livre VI (1658), auxquels il ajouta huit gravuves non publiées, achetées à Venise, représentant des villas et des monastères. Mais ces éditions coûteuses n’étaient pas adaptées aux entrepreneurs et artisans qui avaient besoin d’un manuel commode et pratique avec les modèles scamozziens. Simon Bosboom (1614-1662), maître tailleur de pierre à Anvers eut l’idée de publier en 1657 un Scamozzi de format plus pratique (petit in-folio) pour ses collègues, Cort onderwys vande vyf colommen, réduit aux colonnes et à leurs détails, avec un nouveau système de proportions facilement compréhensible à partir du module divisé en soixante parties qui permettait de calculer les proportions de toutes les parties de l’ordre, ce que Vignole avait été le premier à introduire dans une toute autre perspective. L’ouvrage de Bosboom connut plus de vingt tirages jusqu’au milieu du xixe siècle, preuve de son indéniable succès. Le maître-maçon d’Anvers Joachim Schuym et le charpentier de Leyde Joost Vermaasch publièrent de même des versions abrégées, elles aussi souvent rééditées. Le succès de Scamozzi en Hollande explique qu’il fut assez vite traduit par Danckerts en allemand dès 1664 dans la version Schuym. Les éditions multiples du livre VI, sous divers titres, dans diverses adaptations et sous des formats variés tout au long du siècle, des éditions de poche réduites aux illustrations des ordres au beau volume
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Voir Konrad Ottenheym, « “L’idea della architettura universale” in Olanda », dans Franco Barbieri & Guido Beltramini, Vincenzo Scamozzi 1548-1616, Catalogue de l’exposition (Vicenza, Museo Palladio/ Palazzo Barbaran da Porto, 7 septembre 2003-11 janvier 2004), Venise, Marsilio, 2003, p. 133-141 ; « L’idea della Architettura universale de Vincenzo Scamozzi et l’architecture du xviie siècle aux Pays-Bas », dans Heck/Lemerle/Pauwels 2002, p. 121-139.
La fortune éditoriale de Scamozzi en Europe du Nord, a sans aucun doute occulté l’influence de l’Italien en France. En réalité le premier ouvrage qui a diffusé hors d’Italie les formes scamozziennes, avant le célèbre Parallèle de Fréart de Chambray, est un recueil in-folio de vingtneuf planches (non compris la page de titre) gravées en 1646 par Jean Boisseau, Les cinq ordres de colomnes et plusieurs pieces d’architecture tirées du tres excellent architecte Vincent Scamozze. Et autres 38, avec un avis au lecteur sur le module. Outre les cinq ordres et leurs détails tirés du livre VI, sont reproduits huit plans et élévations du livre III. Comme l’indique le titre (« Et autres ») l’opuscule fournit d’autres modèles, en l’occurrence français puisqu’il s’agit des fenêtres composites du Louvre à fronton triangulaire et à fronton segmentaire,
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Voir Andrew Hopkins & Arnold Witte, « From deluxe architectural book to builder’s manual : the dutch editions of Scamozzi’s “L’Idea della Architettura Universale” », Quærendo, 26-4, 1996, p. 274-302 et bibliographie, p. 241-242. Voir Wouter Kuyper, Dutch Classicist Architecture. A survey of Dutch Architecture, Gardens ad AngloDutch Architectural Relations from 1625 to 1700, Delft, Delft University Press, 1980, p. 224-227 ; Konrad Ottenheym, « Le traduzioni olandesi dei trattati di Palladio e Scamozzi », dans Guido Beltramini (éd.), Palladio nel Nord Europa. Libri, viagiatori, architetti, Milan, Skira, 1999, p. 156-157, et « A Bird’s Eye View of the Dissemination of Scamozzi’s Treatise in Northern Europe », Annali di architettura, 18-19, 20062007, p. 187-198. Harris 1990, p. 409-411. Voir Giles Worsley, « Scamozzi’s Influence on English Seventeeth-Century Architecture », Annali di architettura, 18-19, 2006-2007, p. 225-233. Dont une page de texte, avis au lecteur sur le module.
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complet de 1661 pour les riches commanditaires35, expliquent l’omniprésence des formes scamozziennes dans l’architecture hollandaise36. Mais si Van Campen et ses disciples Pieter Post, Philips Vingboons ou Arent van’s-Gravesande qui avaient lu l’Idea dans la version italienne originale avaient pu apprécier l’idéal architectural de l’auteur italien, les hommes de métier ne voyaient plus dans ces manuels que des modèles faciles à mettre en œuvre. La fortune de Scamozzi a pourtant de quoi étonner, indépendamment du contexte de sa diffusion. Même si sa conception « classique » des ordres pouvait trouver un écho auprès de l’élite intellectuelle du pays, pourquoi s’est-il imposé en Hollande davantage que Vignole, disponible en traduction, ou que Palladio traduit six ans plus tard ? Le livre VI de l’Idea a été vidé de sa substance jusqu’à la caricature : l’esprit de la Renaissance ne pouvait-il survivre qu’au prix d’une radicale simplification ? Une fois encore, ce sont les éditions hollandaises qui servirent de base aux traductions anglaises mais à l’inverse de ce qui s’était passé en Hollande, c’est la version Schuym, The mirrour of architecture, à laquelle furent ajoutés par la suite d’autres textes (dont un traité sur la proportion et le traité de Henry Wotton, The elements of architecture), qui rencontra le plus de succès en Angleterre : l’ouvrage eut cinq tirages entre 1669 et 1693 contre un seul en 1676 pour la version Bosboom, A brief and plain description of the five ordrers of architecture37. Les livres III-VI furent publiés en allemand à Nuremberg en 1678. Abraham Leuthner se servit du nom de Scamozzi dans son ouvrage composite Grundtliche Darstellung der fünff Seüllen..., qu’il publia en 1677 à Prague, où les compositions de l'architecte italien sont totalement absentes. En revanche le jésuite Bartłomiej Natan Wasowski s’inspira de l’Idea, entre autres dans son traité Callitectonicorum seu de pulchro architecturæ sacræ et civilis compendio collectorum liber unicus publié à Poznan en 1678, mais il ne reprenait que quelques planches de l'Idea.
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ainsi que de l’attique. C’est cette suite qui fut retirée à Londres dans les années 1660 avec une page de titre bilingue (XXX. Pieces d’architecture... / XXX. Pieces of architecture)39. Jusqu’ici l’ouvrage anglais a été mis en relation avec le projet d’édition de l’Idea par John Leeke en 166440. La publication française méconnue explique sans doute que Scamozzi ait eu assez tôt des partisans. Même si l’Italien agace Fréart de Chambray par son érudition, les architectes adoptèrent volontiers son chapiteau ionique à cornes. Son modèle d’ordre ionique caractéristique fut repris à Versailles. Il n’est donc pas incongru qu’Augustin-Charles d’Aviler, proche de l’Académie, ait fait en 1685 l’édition scientifique du livre VI (fig. 61), avant même de s’attaquer à Vignole41. C’est à cette même époque que l’Idea, encyclopédie du savoir architectural et de l’idéal humaniste, fut rééditée en Italie (1687 et 1694). L’Europe et Palladio La fortune de Palladio hors d’Italie paraît en comparaison beaucoup plus limitée. L’élégante traduction de Roland Fréart de Chambray (fig. 62) illustrée avec les xylographies originales que le Français avait pu acquérir à Venise resta une initiative isolée. Sa traduction intégrale devait faire connaître l’œuvre du théoricien italien, parfaite incarnation de la nouvelle esthétique architecturale souhaitée par le pouvoir dont Fréart était le porte-parole42. Mais elle ne fut jamais rééditée ni traduite. Elle offre toutefois la particularité de comporter trois planches supplémentaires (plan et élévation d’une villa, plan et l’élévation du temple « de la Piété »), que Palladio n’avait pas utilisées en 1570 et qui faisaient partie du lot des planches originales acquises par Chambray43. Il les insère dans sa traduction à la fin des livres II et IV dont elles relèvent, accompagnées de son commentaire en italique pour les distinguer du discours palladien (fig. 63). C’est au Parallèle de l’architecture antique avec la moderne publié la même année à Paris, chez le même éditeur, qu’il revint de diffuser en Angleterre les ordres de l’Italien présenté comme le premier des Modernes44 (fig. 64). L’ouvrage pouvait en effet passer pour une anthologie des ordres antiques et modernes à laquelle il était aisé de recourir, malgré les simplifications et les distorsions auxquels l’auteur s’était livré. À ce titre le Parallèle est un écrit majeur : il connut six éditions à Londres entre 1664 et 1733, à l’initiative de John Evelyn, qui ajouta après sa traduction du livre un essai personnel (« An account of architects and architecture... »), et la traduction du Della statua d’Alberti. L’ouvrage compensait l’absence de publications anglaises en la matière – The firts and chief groundes of architecture de John Shute (1563) était obsolète et The elements of architecture de Wotton (1624), ouvrage dépourvu d’illustrations, était peu pratique – et il était un complément utile à l’adaptations du livre I de Palladio par Le Muet45.
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Harris 1990, p. 411. Stationer’s Register, II, 347, 4 Aug. 1664 (Harris 812). Voir chapitre 7, p. 153. Voir chapitre 7, p. 145-155. Voir Frédérique Lemerle, Introduction, Andrea Palladio, Les quatre livres de l’architecture (Traduit par Roland Fréart de Chambray), Paris, Flammarion, 1997, p. I-XI (rééd. : Paris, Flammarion, 2002), et « À propos des trois planches de Palladio insérées par Fréart de Chambray dans sa traduction des Quattro libri », Annali di architettura, 9, 1997, p. 93-96. Voir Lemerle 2012b, p. 43-47. Sur la fortune de Palladio au xviie et au xviiie siècle, voir Rudolph Wittkower, Palladio and english Palladianism, Londres, Thames & Hudson, 1974 (éd. ital. : Turin, 1984 ; 1995), p. 103-166.
• fig. 61 Ordre ionique de Scamozzi (A.-C. d’Aviler, Les cinq ordres d’architecture de Vincent Scamozzi..., Paris, 1685, p. 88). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 62 R. Fréart de Chambray. Les quatre livres de l’architecture d’André Palladio..., Paris, Edme Martin, 1650. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 63 R. Fréart de Chambray. Villa (Les quatre livres de l’architecture d’André Palladio..., Paris, 1650, p. 148). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 64 R. Fréart de Chambray. Ordres composites de Palladio et Scamozzi (Parallèle..., Paris, 1650, p. 105). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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Comme pour Vignole, c’est la version revue et augmentée par Le Muet qui fut sans cesse rééditée dans ses versions néerlandaises puis anglaises. Après Vignole, Le Muet s’était attaqué à Palladio ; mais il ne traduisit que le livre I de son traité, dans une version revue, abrégée et augmentée à la fois. Cette publication de poche (in-8o) était destinée aux praticiens (Traicté des cinq ordres d’architecture, desquels se sont servy les Anciens. Traduit du Palladio). La dédicace et l’avant-propos aux lecteurs de Palladio ont été supprimés ainsi que tous les chapitres sur les matériaux46. Un second volet, avec une page de titre spécifique, habille à la française les chapitres 21 à 29 des Quattro libri, qui traitent des galeries, entrées, salles, chambres, portes et fenêtres, cheminées, etc. Le Muet propose donc une traduction partielle du traité palladien et une interprétation française des chapitres techniques, puisque les demeures et les usages de construction ne sont pas les mêmes en France qu’en Italie. Avec ce « Palladio à l’usage des Français » il amplifie ce qu’il a déjà réalisé avec Vignole vingt ans plus tôt. C’est précisément cette version originale, moins révisée que développée, qui séduisit les éditeurs hollandais et anglais et surtout les praticiens qui y trouvaient des modèles de distribution et de couvertures parfaitement adaptées à leur pays (fig. 65) et à la clientèle avide de modernité, au moment où Paris commençait à s’imposer comme capitale artistique. Trois contrefaçons furent publiées à Amsterdam (1646, 1679 et 1682)47. Dès 1646 l’ouvrage fut traduit en hollandais (Anvers, Cornelis Danckerts)48. En 1663 Godfrey Richards en proposa une adaptation anglaise en 166349, rajoutant à la version de Le Muet les onze premiers chapitres qu’il traduisit de l’italien50 ; cette édition connut à son tour de nombreux tirages (1668, 1676, 1683, 1693, etc.)51. Ce succès éditorial dans les Pays-Bas et en Angleterre s’explique sans doute par la particularité même de cette version, qui répondait aux attentes des praticiens dont les conceptions et les techniques étaient proches. À Londres la demande pour ce genre d’ouvrages était grande après le grand incendie. En revanche le Palladio de Le Muet ne fut jamais traduit en Allemagne où l’on disposait de nombreux traités techniques. L’« Abrégé » de Vitruve par Perrault (1674) Même si Vitruve ne jouit plus de la même aura qu’au siècle précédent, on ne pouvait se dispenser totalement de la caution antique qu’il représentait, en dehors des ruines. L’Épitomè de Gardet et Bertin (1556-1559), destiné aux praticiens, était ancien, même si le stock des invendus après l’exécution du libraire Guyon Boudeville comme protestant en 1562 avait été écoulé à Paris entre 1565 et 1597. La luxueuse traduction critique de Claude Perrault ne s’adressait pas directement aux professionnels de la construction qui avaient besoin d’un ouvrage commode et efficace, au goût du jour. Aussi Perrault rédigea-t-il un an plus tard,
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Voir chapitre 7, p. 141. Voir bibliographie, p. 235. Verhandeling vande vijf orderen der bouw-konst... Door den heer de Muet..., Amsterdam, Danckerts, 1646. The First Book of Architecture... Translated out of Italian : With an Appendix Touching Doors and Windows, By Pr Le Muet, Translated out of French. By G. R...., Londres, Moxon, 1663. Les illustrations de couvertures ne sont pas toutes reprises à la fin de l’ouvrage. L’ouvrage connut une seconde édition en 1668, puis une troisième en 1676 qui fut sans cesse rééditée jusqu’en 1773, mais avec des planches supplémentaires sans rapport avec le contenu (Harris 1990, 670-682).
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• fig. 65 P. Le Muet. Charpente (Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio..., Paris, 1645, p. 220). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
en 1674, à l’intention des « apprentifs » et « maîtres » l’Abregé des dix livres d’Architecture de Vitruve, illustré de onze planches rejetées à la fin du volume (fig. 84). L’ouvrage fut publié dans un petit format (in-12o) chez Coignard comme le Vitruve. Malgré le titre, il ne s’agit pas du traditionnel compendium : comme Le Muet l’avait fait avant lui pour Vignole et Palladio, Perrault refondit le texte vitruvien tout en l’actualisant. L’efficace remise en ordre qu’avait pu souhaiter De l’Orme un siècle plus tôt aboutit ici à un ouvrage divisé en deux parties qui n’a plus rien à voir avec le traité original. La première regroupe tout ce qui est commun avec les Anciens (solidité, matériaux, planchers, murs, situation, exposition des bâtiments, ordres), la seconde isole l’architecture spécifique aux Anciens (temples, places publiques, demeures privées...). Perrault ajoute au texte antique tout ce qui lui manque pour définir les règles de ce qu’il appelle la « beauté positive », signalant ses ajouts en marge par des guillemets (fig. 66) :
il fait ainsi de l’Abrégé un Vitruve moderne de poche. Et ce sont précisément les libertés prises avec le traité antique qui assurent le succès international de l’ouvrage, avec une édition hollandaise en 1681, une traduction anglaise souvent rééditée (1692, 1703....) de même que la traduction italienne (1711...)52.
• fig. 66 C. Perrault, Abregé des dix livres d’Architecture de Vitruve, Paris, 1674, p. 153. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
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Voir bibliographie, p. 235-236. Sur l’Abrégé voir Olga Medvedkova, « Un Abrégé moderne ou Vitruve selon la méthode », dans Jean-Philippe Garric, Valérie Nègre et Alice Thomine-Berrada (éd.), La construction savante. Les avatars de la littérature technique, Paris, Picard, 2008, p. 43-63
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Ars muniendi
8 Les hommes de la Renaissance ont puisé dans les textes militaires antiques, Frontin, Végèce1, Polybe, Élien et même Vitruve2 les préceptes nécessaires pour développer un ars muniendi adapté aux nouvelles technologies3. Béraud Stuart Darnley d’Aubigny (1481-1508) a rédigé le tout premier traité du genre en français (Traité comment ung prince ou chef de guerre, quel ordre ou train il doibt tenir pour conquester ung pays), mais il est resté manuscrit4. C’est Alberti, le Vitruve moderne, qui assura le relai entre l’Antiquité et son temps en soulignant d’emblée le rôle de l’architecte dans le domaine militaire, qui contribue plus que le général à la défaite ou à la victoire5. Le principal apport du De re ædificatoria fut la synthèse opérée entre le savoir des Anciens (sources écrites mais aussi vestiges des murailles romaines)6 et la science militaire contemporaine en intégrant l’invention de l’artillerie. Mais sa réflexion sur le sujet demeure éclatée : elle concerne les murailles (IV, 4) et les divers types de citadelles (V, 4). De plus si érudit et cultivé soit-il, le Florentin n’est pas un homme de terrain comme Francesco di Giorgio, qui est la première figure de l’ingénieur militaire théoricien. Les travaux de fortification qu’il mena dans le duché d’Urbin dans les années 1480-90 en construisant divers avant-postes pour le protéger du feu de l’artillerie l’amenèrent à expérimenter de nombreuses solutions défensives selon les sites qu’il recensa dans le traité rédigé pour Frédéric de Montefeltre7. Mais l’ouvrage resta inédit. Quant aux éditeurs et commentateurs vitruvien, de Giocondo, à Barbaro, ils utilisèrent l’image pour mentionner et illustrer les pratiques contemporaines (fig. 67). De fait peu d’architectes du Cinquecento ont théorisé leur savoir-faire, même s’ils furent comme leurs prédécesseurs antiques ingénieurs civils et militaires. Antonio da Sangallo le Jeune, qui eut un rôle éminent dans la typologie de la forteresse urbaine monumentale, a développé une réflexion
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Depuis le Moyen Âge Végèce est un auteur très connu : il est le premier auteur militaire antique imprimé (Utrecht, 1473, 1474 ou 1475) – soit une bonne décennie avant Vitruve – mais aussi le plus imprimé, dans des éditions isolées ou collectives en diverses langues. En I, 5 Vitruve aborde la construction des enceintes et des tours. Au livre X consacré à la mécanique Vitruve traite des machines de jet (chap. 10-12) et des machines de sièges (chap. 12-15) avant d’aborder brièvement dans le dernier chapitre les moyens de défense ou stratagèmes. Voir Frédérique Lemerle, « La fortune des textes militaires de l’antiquité dans la littérature architecturale (xvie-xviie siècles), dans Architecture pour la guerre et pour la paix, Paris, INHA, 3-4 décembre 2010, sous presse. Trois versions en sont conservées, voir la bibliographie p. 195. Voir Élie Philippe Comminges (éd.), S’ensuit un livret et traicté comment ung prince ou chef de guerre quel ordre ou train il doit tenir pour conquester ung pays ou passer ou traverser le pays des ennemys by Berault Stuart Seigneur d’Aubigny, s.l., De Comminges, 1971 ; Traité sur l’art de la guerre de Bérault Stuart, seigneur d’Aubigny, Archives internationales d’histoire des idées, 85, La Haye, Nijoff, 1976. De re ædificatoria, Prologue, éd. Polifilo, p. 11. Alberti a observé avec la plus grande attention les murailles de Rome, les muraille aurélienne et servienne de Rome. I quattro primi libri di architettura..., Venise, Manuce, 1554.
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• fig. 67 Fra Giocondo. Fortification (M. Vitruvius per Iocundum solito castigatior factus..., Venise, 1511, p. 8). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
théorique attestée par ses propres réalisations, voire ses dessins. Dans la seconde moitié du xvie siècle qui voit s’imposer le bastion polygonal dans les fortifications urbaines, on compte peu de publications sur le sujet. En 1554 Pietro Cataneo, qui fut au service de la république de Sienne8, consacre seulement une partie du premier livre de son traité aux plans de citadelles9. Dans l’Idea dell’architettura universale (1615) Vincenzo Scamozzi, qui a pour sa part participé à la conception de Palmanova, en propose juste le plan idéalisé à douze branches10. De l’autre côté des Alpes, Albrecht Dürer est sans doute l’un des tout premiers auteurs à consacrer un ouvrage autonome aux fortifications. Son Etliche underricht zu befestigung der Stett, Schlosz und Flecken paru à Nuremberg en 1527 eut du succès en Allemagne (1530, 1538) et aux Pays-Bas où il était encore publié au début du xviie siècle (1603 et 1604). André Wechel en publia la traduction latine à Paris en 1535. Mais Dürer n’est pas un homme de l’art. Ce sont les ingénieurs militaires
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À partir de 1542 il s’est notamment occupé des fortifications de Porto Ercole, Talamone, Montauto et d’Orbetello. Trattati di architettura, ingegneria e arte militare, Trascrizione di Corrado Maltese De Grassi, Milan, Il Polifilo, 1967, II, p. 433-434. Voir aussi le Codice Magliabechiano II.I.141, ff. 53, 55 (Florence, Biblioteca nazionale). Dell’idea dell’architettura universale, Venise, chez l’auteur, 1615, Ire partie, II, 20, p. 166-167.
L’école française de fortification Les traités des Italiens Battista Della Valle, Giovan Battista Zanchi et Girolamo Cataneo, qui avaient été accessibles en traductions françaises peu de temps après leur publication en 1529 pour le premier (fig. 68), 1556 et 1574 pour les deux autres, furent vite oubliés, de même que l’ouvrage d’Aurelio de Pasino paru en français à Anvers en 1579. Les deux premières publications françaises sont celles d’Ambroise Bachot qui travailla aux côtés de l’ingénieur Agostino Ramelli, avant de devenir « capitaine » puis ingénieur des fortifications14. De 1579 à 1587 il grava les planches du Timon qu’il publia lui-même et qu’il compléta onze ans plus tard par le Gouvernail (fig. 69).
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Voir Lemerle/Pauwels 2008, p. 20-28, 29-35. Voir Charles Stephenson, ‘Servant to the King for His Fortifications’ : Paul Ive and The Practise of fortification, Doncaster, D. P. & G. Military Publishers, 2008. Sur la littérature militaire, voir Maurice J. D. Cockle, A Bibliography of English Military Books up to 1642 and of Contemporary Foreign Works, Londres, Simpkin, Marshall, Hamilton, Kent & Co Ltd, 1957 (1re édition : 1900) ; Martha D. Pollak, Military Architecture, Cartography and the Representation of the Early Modern European City. A Checklist of Treatises on Fortification in the Newberry Library, Chicago, The Newberry Library, 1991 ; Hélène Vérin, La gloire des ingénieurs, Paris, Albin Michel, 1993 ; John Bury & Paul Breman, Writings on architecture civil and military c1460 to 1640, A checklist of printed editions, ‘t Goy Houten, Hes & De Graaf, 2000. Sur les traités français, voir Yves Bruant, « Les traités d’architecture militaire français à la fin du xvie siècle et au début du xviie siècle », dans Guillaume 1988, p. 477-484 ; Jean-François Pernot, « L’école française de fortifications », dans Isabelle Warmoes & Victoria Sanger (éd.), Vauban Bâtisseur du Roi-Soleil, Paris, Somogy, 2007, p. 55-61 ; Émilie d’Orgeix, « Fortification et perspective militaire au xviie siècle en France », dans Mario Carpo & Frédérique Lemerle (éd.), Perspective, projections, projet. Technologies de la représentation architecturale, Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, 17, septembre 2005, p. 91-105 (trad. angl. : Londres/New York, Routledge, 2008, p. 127-140). Sur A. Bachot, voir Gabriel Leroy, « Un ingénieur du roy au xvie siècle », Almanach de Seine-et-Marne, Paris, 1873, p. 116-119 ; Martha Teach Gnudi, « The Cover Design. Agostino Ramelli and Ambroise Bachot », Technology and culture, 15, 4, 1974, p. 614-625.
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qui vont codifier l’art de la fortification. À la Renaissance les meilleurs experts sont Italiens : on les trouve en France, en Angleterre, en Espagne comme dans les états allemands en train de mettre en place les nouveaux systèmes de fortifications11. Mais à la fin du xvie siècle ils furent remplacés par les ingénieurs nationaux. C’est à cette époque que se développe une abondante production éditoriale : traités, manuels, abrégés sont publiés dans toute l’Europe. L’Espagnol Cristóbal de Rojas (1555-1614), professeur à l’Académie de mathématiques de Madrid, est l’auteur du premier traité d’architecture militaire espagnol, Teoria y pratica de fortificacion (1598), qui est rapidement suivi d’un abrégé, Compendio y breve resolucion de fortificacion (1613). En Angleterre, après Paul Ive (The practise of Fortification, 1589)12, David Papillon s’illustre lui aussi avec la publication d’un abrégé, A Practical Abstract of the Arts of Fortification and Assailing (1645). En Italie les ouvrages de Pietro Paolo Floriani, d’Alessandro Capra, de Pietro Ruggiero, qui travailla pour le roi d’Espagne, parurent dans les cités septentrionales de Crémone, Bologne ou Milan. La France, qui disposait depuis longtemps comme l’Angleterre d’un service de fortification, institutionnalisa le corps des ingénieurs de sa Majesté, qui se spécialisa sous Louis XIV. Chargés de défendre les provinces frontières, de consolider les places maritimes stratégiques, ils furent amenés à expérimenter d’autres solutions que la trace italienne et à théoriser une nouvelle conception de l’architecture militaire. Ce furent souvent des personnalités remarquables. On leur doit une série de traités fondateurs qui contribuent à donner ses lettres noblesse aux traités de fortifications, devenu un genre à part entière de la littérature architecturale13.
• fig. 68 B. Della Valle, Livre contenant les appertenances aux capitaines..., Lyon, 1529. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 69 A. Bachot, Le timon..., Paris, [1587]. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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Malgré des emprunts évidents à Ramelli, Bachot esquisse des réflexions originales sur la perspective, l’invention, la simulation sur modèle. Mais ses publications pèsent peu en regard des traités novateurs de Jean Errard (1554-1610), de Jean Fabre (15??-16??), d’Antoine Deville (1596-1657) et de Blaise de Pagan (1604-1665) qui sont à l’origine d’une école française de fortification. La fortification reduicte en art et demonstree d’Errard (1600), commandée par Henri IV, s’avère un ouvrage capital sur l’architecture bastionnée « à la française ». C’est aussi le premier traité de fortification en français ; il fut réédité en 1604 (fig. 70). Après la mort d’Errard en 1610, il fut à nouveau publié en 1620 puis en 1622 dans une version revue et augmentée par son neveu Alexis, également ingénieur militaire. Très vite l’ouvrage connut des contrefaçons à Francfort (1604) et Oppenheim (1617), et fut traduit en allemand dès 1604. Le système de bastions qu’Errard avait lui-même expérimenté, en Picardie notamment, fut aussitôt repris et amélioré en 1629 par Jean Fabre dans son manuel pratique pour l’ingénieur, Les pratiques... sur l’ordre et règle de fortifier, garder, attaquer et défendre les places. Fabre qui œuvrait avant tout dans le Sud-Est du royaume, abandonna l’angle aigu entre la courtine et le flanc du bastion, caractéristique de son prédécesseur, qui n’était pas satisfaisant. Antoine Deville publia à son tour en 1638 ses Fortifications qui ont l’avantage de présenter l’éventail des différents systèmes défensifs. Il innove en accordant de l’importance aux ouvrages avancés et à l’échelonnement des ouvrages extérieurs et décrit avec précision les ravelins, demi-lunes et les ouvrages à corne. Il jette ainsi les prémisses de ce qui sera développé par la suite. L’illustration exceptionnelle de l’ouvrage, avec ses planches pleine page, voire double page, explique le succès rencontré auprès d’un public assez vaste en France et à l’étranger. Il fut réédité cinq fois en 1636 et 1666 à Paris, à Lyon en 1640 puis à Amsterdam en 1672 et 1675. Il figure dans la plupart des bibliothèques importantes de l’époque et fut exporté dans les colonies. Son expérience des sièges permit à Deville de présenter des forteresses au plan complexe avec des défenses doublées et des ouvrages détachés, avec douves, ravelins, demi-lunes et contregardes. Il perfectionne l’échelonnement en profondeur des ouvrages défensifs d’Errard sans mettre en péril la forteresse elle-même (fig. 71)15. Les Paradoxes d’Honorat de Meynier (Paris, 1624) et ses Nouvelles inventions de fortifier les places (1626), traduites en allemand en 164216, eurent moins de rayonnement. L’ingénieur militaire Blaise de Pagan (1604-1665), qui servit sous Louis XIII et Louis XIV, était passionné de mathématiques, auteur de traités de géométrie, de perspective et d’astronomie. Dans ses célèbres Fortifications (1645), publiées à Paris et Bruxelles, traduites en anglais (1672) et en allemand (1677), il adapta à son tour le système de bastionnement « à la française » pour prendre en compte la révolution apportée par l’artillerie à poudre et le boulet. Il présente des plans de citadelle sophistiqués, avec des défenses doublées, des ouvrages en avant-poste, des douves, des ravelins, des demi-lunes et des contregardes, développant encore l’échelonnement en profondeur par la multiplication d’ouvrages qui ralentissent l’ennemi (fig. 72). Alain Manesson Mallet et Sébastien Le Prestre de Vauban se souviendront des théories de Pagan. Les premiers traités dus à des ingénieurs miliaires qui œuvrèrent dans le royaume avaient été complétés par les écrits du savoyard Jacques Perret (1540/45-1610/19), qui, émigré à Paris,
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Sur A. Deville, voir Jean-François Pernot, « Un aspect peu connu de l’œuvre d’Antoine de Ville, ingénieur du roi (1596 ?-1656?). Approches d’un type de documents : les gravures des traités de fortifications », Revue historique des armées, 1978, p. 29-58. Fortification-Baw..., Francfort-sur-le-Main, Leblon & Hoffmann, 1642.
• fig. 70 J. Errard. Bastion (La fortification reduicte en art et demonstree..., Francfort-sur-le-Main, 1604, p. 106). Bibliothèque municipale d'Orléans Crédit photographique : BVH
• fig. 71 A. Deville. Fortification régulière (Les fortifications..., Lyon, 1641, pl. 3). Bibliothèque municipale de Besançon
y publia ses Fortifications et artifices en 1601 sous le patronage du duc de Rohan, et ceux de Claude Flamand, qui travaillait pour le comte de Montbéliard, Frédéric Ier, duc de Wurtemberg. Perret, mathématicien de formation, propose dans la première partie de son ouvrage une série de villes idéales fortifiées et des citadelles inspirées des traités contemporains comme des réalisations les plus prestigieuses de Milan et Turin (fig. 73). L’ouvrage fut aussitôt publié la même année à Francfort en français et en allemand chez Johann Theodor de Bry17. Quant à Flamand,
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Sur J. Perret, voir Jacques de Laprade, « Un architecte méconnu du temps d’Henri IV : Jacques Perret et son ouvrage Des fortifications et artifices. Architecture et perspective, Paris, 1601 », Revue française d’histoire du livre, 25, 1979, p. 867-896 ; Patricia M. O’Grady, An Investigation into Jacques Perret’s « Des fortifications et artifices. Architecture et perspective ». PhD, University of Toronto, 1993 ; « Des Fortifications et artifices. Architecture et Perspective de Jacques Perret, à Paris en 1601 », dans Deswarte-Rosa 2004, p. 472-473 ; Nicolas Westphal, « La place du temple dans un modèle de ville protestante : les propositions de Jaques Perret dans son traité Des fortifications et artifices (1601) », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme en France, 152, 2006, p. 263-374.
• fig. 72 B. F. de Pagan. Hexagone de la grande fortification (Les fortifications, Paris, 1689, entre p. 42-43). Bibliothèque municipale de Besançon
• fig. 73 J. Perret. Cité idéale (Des fortifications et artifices... [Paris, 1601]). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
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c’est sur les toutes récentes presses de Montbéliard qu’il publia en 1597 la Guide des fortifications et conduitte militaire, fruit de son expérience sur le terrain et de ses voyages, qui fut traduite en allemand à Cologne en 160218. L’Anglais Francis Malthus (mort en 1658) occupe une place à part. Ingénieur dans l’armée royale française, spécialiste de pyrotechnie (« commissaire des feux artificiels du roi »), il consacre seulement la quatrième partie de son Traité des feux artificiels publié en 1631 en français et en anglais à la fortification proprement dite, régulière et irrégulière, comme il est d’usage. Il reprend très naturellement le système à la française mais il eut peu d’influence. L’école nordique Elle est représentée par des personnalités d’origines diverses, mathématiciens pour la plupart (Simon Stevin, Samuel Marolois, Nicolaus Goldmann). La situation géopolitique complexe fait que les traités sont publiés en plusieurs langues, latin, français, néerlandais ou allemand, souvent chez les mêmes éditeurs, pour toucher le lectorat le plus large, indépendamment des convictions religieuses. Si Simon Stevin (1548-1620) rédigea la plupart de ses traités en néerlandais, il en publia aussi des traductions françaises à Rotterdam et Leyde. L’éditeur et graveur Hendrik de Hondt ou Hondius (1573-1650) publia son traité de fortification, Korte bescrijvinge... der fortificatie à La Haye en 1624 et sa traduction française, Description et breve declaration des regles generales de la fortification en 1625. Il arrive que les dédicataires changent d’une version à l’autre : Nicolaus Goldmann (1611-1665) rédigea d’abord en latin son traité de fortification, qu’il dédia en 1643 à Frédéric III, futur roi de Danemark et de Norvège, tandis qu’il adressait deux ans plus tard la version française, in-folio et non plus in-8o, au stadhouder de la république hollandaise, Frédéric-Henri de Nassau19. Parmi les traités importants de la première moitié du xviie siècle qui contribuèrent à répandre dans toute l’Europe « le système de fortification des anciens Pays-Bas », plusieurs publications gravitent autour de la célèbre Duytsche Mathematique de Leyde fondée en 1600 par Maurice de Nassau pour former les ingénieurs militaires et les arpenteurs-topographes, selon un programme initié par Stevin, l’un de ses proches conseillers. Ce dernier, réputé pour ses travaux scientifiques, avait révélé des talents dans le domaine militaire. Son expérience d’intendant général des armées lui permit d’écrire un traité de fortification, Sterckten-bouwingh (1594). Il inventa en outre une méthode pour retenir les ennemis en inondant les terres et les chemins par l’ouverture d’écluses, qu’il théorisa dans son traité, Nieuwe maniere van sterctebou, door Spilstuysen (1617), qui parut l’année suivante en version française (Nouvelle maniere de fortification par escluses), chez le même éditeur de Rotterdam, Jan van Waesberge (1618)20 – et fut repris ultérieurement dans ses Œuvres mathematiques (fig. 74)21.
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Sur C. Flamand, voir Victor Huber, Notice sur « La Guide des fortifications et conduitte militaire » par Cl. Flamand, Montbéliard, Société anonyme d’imprimerie montbéliardaise, 1907. Elementorum architecturæ militaris. Libri IV..., Leyde, Elzevir, 1643 ; La nouvelle fortification, Leyde, Elzevir, 1645. Il fut aussi publié en allemand à Francfort (Wasserbaw..., Francfort-sur-le-Main, Hulsius, 1631). Voir Rolf Grabow, Simon Stevin, Biographien Hervorragender Naturwissenschaftler, Techniker und Mediziner, Leipzig, Teubner, 1985 ; Reijer Hooykaas & Marcel Gilles Jozeph. Minnaert (éd.), Simon Stevin : Science in the Netherlands around 1600, La Haye, Nijhoff, 1970.
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• fig. 74 S. Stevin. Fortification par écluses (Les œuvres mathematiques, Leyde, 1634, p. 623). Bibliothèque municipale de Besançon
Le traité de l’ingénieur Samuel Marolois (1572-1627), descendant de huguenots français établis en Hollande et inventeur du « tracé hollandais », eut incontestablement une grande fortune éditoriale au xviie siècle, même si sa Fortification ou architecture militaire publiée en 1615 à La Haye chez Hondius, put rapidement passer pour obsolète, avec les perfectionnements apportés au fil des ans au modèle hollandais dans le contexte de guerre qui opposa les Provinces-Unies à l’Espagne. Ce succès, il le doit sans conteste aux versions révisées, corrigées et augmentées que le mathématicien Albert Girard, qui s’était exilé aux Pays-Bas, et François Schoten ont chacun procurées à Amsterdam après la mort de Marolois, Girard chez Johannes Janssonius, en plusieurs langues à partir de 162722, Schoten chez Willem Jansz Blaeu uniquement en français en 162823. La Fortification avait été réunie à son traité de géométrie et aux traités de perspective et d’architecture de Jan et Paul Vredeman de Vries, sous le titre d’Opera mathematica, ou Œuvres mathématiques, dont elle constituait le sixième et dernier livre. Le traité de fortification était dédié au prince
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Voir bibliographie, p. 228. Oeuvres mathematicques... [éd. T. Verbeeck & F. Schoten], Amsterdam, Jansz Blaeu, 1628.
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d’Orange, Frédéric-Henri de Nassau, qui avait en 1625 succédé à son demi-frère Maurice, et qui, commandant en chef des troupes de l’État, avait pris part à de nombreux sièges. Dans la première partie Marolois expose les méthodes générales de calcul pour les ouvrages défensifs et décrit des forteresses idéales au plan régulier. Dans la seconde il aborde les plans irréguliers, plus adaptés à la réalité, et indique comment moderniser des ouvrages de défense existants. L’auteur s’intéresse aussi aux méthodes d’approche et d’assaut des villes. La Fortification fut l’un des écrits les plus répandus dans l’Europe du Nord au début du xviie siècle – le premier du genre publié en anglais (1638) – car il prenait en compte les progrès les plus récents dans le domaine. Avec Stevin, Marolois participa à l’émergence d’un système de fortification hollandais, qui allait s’imposer pendant près d’un siècle. Dans la lignée des écrits de l’école nordique on peut citer l’Architectura militaris nova et aucta d’Adam Freitag (1642), dont la traduction française parut d’abord à Leyde en 163524, puis à Paris en 1640 chez Toussaint Quinet25 et en 1657 et 1658 chez Guillaume de Luynes si l’on en croit des catalogues de vente26. La nouvelle fortification de Goldmann, publiée d’abord en latin (1643)27 est le miroir des cours que l’auteur avait donnés à Leyde en tant que professeur privé, en particulier sur l’architecture militaire : elle érige de façon originale l’ingénierie militaire en discipline mathématique et ne se réduit donc pas à un simple manuel pour ingénieurs (fig. 75)28. Elle fut publiée comme la plupart des autres traités cités par les Elzevir, imprimeurs-jurés de l’université29. Bonaventura et Abraham Elzevir publièrent aussi le traité de l’allemand Matthias Dögen (1605/06-1672). L’architectura militaris moderna parut en 1647, l’année de la mort du stathouder Frédéric-Henri de Nassau, prince d’Orange, qui en avait encouragé la publication. Dögen, formé lui aussi à la Duytsche Mathematique, fait référence aux publications pionnières de Marolois et Freitag auxquelles il apporte quelques corrections. Le traité, constitué d’un premier livre sur la fortification moderne des figures régulières et d’un deuxième sur les figures irrégulières, est complété par un développement particulier sur l’attaque et la défense des places. Son originalité réside dans les commentaires, où Dögen compare les fortifications modernes réalisées dans les Provinces-Unies, à Amsterdam, Breda, Ostende avec les manières de fortifier des Anciens ou des autres peuples, Français (Le Havre, Saint-Malo) ou même Turcs, la guerre contre l’Espagne nécessitant de perfectionner sans cesse le modèle hollandais (fig. 76). L’ouvrage de Dögen, publié conjointement en latin et en français, puis en allemand en 1648 avec une utile table de concordance des termes techniques en trois langues, livrait l’état le plus récent de la question, vulgarisant le système de fortification hollandais qui pouvait être adapté au monde germanique. Il connut ainsi une large diffusion et jouit d’un incontestable rayonnement.
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L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Leyde, Elzevir, 1635. L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Paris, Quinet, 1640. L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Paris, Luynes, 1657 ; Paris, Luynes, 1668. Voir bibliographie, p. 218. Voir Jeroen Goudeau, « Nicolaus Goldmann (1611-1665) en de praktijk van de studeerkamer », Bulletin KNOB 94, 6, 1995, p. 185-203 ; Nicolaus Goldmann (1611-1665) en de wiskundige architectuurwetenschap. PhD, Groningen 2005 ; « A Northern Scamozzi : Nicolaus Goldmann and the Universal Theory of Architecture », Annali di architettura, 18-19, 2006-2007, p. 235-248. Deux ans plus tard, le mathématicien Andreas Cellarius (1596-1665) publiait sa volumineuse Architectura militaris chez Johannes Janssonius (Amsterdam, 1645), rééditée en 1656 chez la veuve et les héritiers de Jodocus.
• fig. 75 N. Goldmann. Fortification (La nouvelle fortification, Leyde, 1645, p. 195). Paris, Bibliothèque de l’INHA
• fig. 76 M. Dögen. L’architecture militaire moderne..., Amsterdam, 1648. Bibliothèque municipale de Besançon
Les traités de fortification dans la seconde moitié du xviie siècle
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Voir Émilie d’Orgeix, « Alain Manesson Mallet : portrait d’un ingénieur militaire dans le sillage de Vauban », Bulletin du Comité français de cartographie, 195, mars 2008, p. 64-75. Kriegsarbeit oder neuer Festungsbau..., Amsterdam, Van Meurs & Janssonius van Waesberge, 1672. Kriegs-Arbeit oder Kriegs-Kunst..., Amsterdam, Van Waesberge, Boom, Van Someren & Goethals, 1687. Voir bibliographie, p. 227-228. Voir Michèle Virol, Vauban. De la gloire du roi au service de l’État, Seyssel, Champ Vallon, 2003 ; Émilie d’Orgeix, Victoria Sanger, Michèle Virol, Isabelle Warmoes, Vauban, la pierre et la plume, Paris, Éditions du Patrimoine, 2007 ; Isabelle Warmoes & Victoria Sanger (éd.), Vauban Bâtisseur du Roi-Soleil, Paris, Somogy, 2007. Voir bibliographie, p. 203, 210.
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Une nouvelle vague de publications due à la professionnalisation du métier d’ingénieur militaire s’ensuivit. L’expérience acquise sur le terrain jointe à une solide formation mathématique amena les experts à perfectionner leurs techniques et leurs méthodes avec des types de représentation plus sophistiqués. Henri Gautier, plus connu sous le nom de Gautier de Nîmes (il œuvra dans le Languedoc et travailla sur le fort Vauban à Nîmes), en est une belle illustration avec son Traité des fortifications publié à Lyon en 1685. Mais le best-seller du genre est dû à Alain Manesson Mallet, qui travailla au Portugal pour Alphonse IV puis en France avant de devenir en 1670 maître de mathématiques des pages de la Petite Écurie du Roi. Les travaux de Mars ou l’art de la guerre qu’il publia en 1671 furent longtemps une référence en Europe, comme l’attestent les éditions pirates hollandaises30. L’ouvrage fut traduit en allemand en 167231, en 1687 dans sa seconde version32 et même en russe au début du xviiie siècle33. Dépouillé de toute référence antique, abondamment illustré avec texte et planche en regard, pédagogique et critique à la fois, il apparaît comme le premier ouvrage d’ingénierie militaire. Son format de poche faisait en outre qu’on pouvait l’avoir sur le terrain. Ingénieur favori de Vauban, Manesson Mallet ne manque pas dans la seconde édition de son traité publié en 1684 de se référer à celui qui apparaissait désormais le maître incontesté dans le domaine. Sébastien Le Prestre de Vauban (16331707) exerça en effet une influence profonde sur la production théorique de la seconde moitié du xviie et du xviiie siècle, bien que son œuvre se réduise à deux ouvrages, Le directeur général des fortifications publié à La Haye en 1685 et Le traité de l’attaque des places, rédigé à la demande de Louis XIV (1704), qui faisait encore autorité un siècle après la mort de l’auteur : l’ouvrage, traduit en quinze langues dont le turc et le russe, demeura un classique de l’instruction des ingénieurs militaires jusqu’à la fin du xixe siècle34. Pourtant Vauban ne codifia jamais l’art de la fortification, car il pensait que seul le terrain pouvait déterminer le type d’ouvrage à concevoir. Ses idées furent toutefois plagiées à Paris, Amsterdam et Londres, diffusées notamment par Leonhard Christoph Sturm dans Le véritable Vauban se montrant au lieu du faux Vauban (La Haye, 1708). Ses réalisations nourrirent aussi bon nombre d’ouvrages qui vulgarisèrent sa pensée comme les écrits du chevalier de Cambray et de l’abbé Du Fay, publiés à Paris comme à Amsterdam et à Londres35. François Blondel, directeur de l’Académie d’architecture, ingénieur militaire de formation, publia pour sa part en 1683 la Nouvelle maniere de fortifier les places qui eut également un grand succès : rééditée à Paris en 1693 et 1699, elle avait été peu après sa parution publiée en français à La Haye en 1684 et 1688, à Amsterdam en 1699, à Londres en 1684, traduite en allemand en 1686 puis en russe en 1711.
chapitre vi
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De fait après 1650 l’art de la fortification n’est plus seulement l’affaire de spécialistes, il devient aussi l’apanage des élites promises aux brillantes carrières. L’enseignement en la matière dispensé dans les académies et les collèges suscite une forte demande d’ouvrages pédagogiques spécifiques. C’est dans ce contexte particulier que les mathématiciens de la Compagnie de Jésus, Jean Du Breuil (fig. 77), Pierre Bourdin, Georges Fournier (fig. 78), Claude Milliet de Chales entre autres rédigèrent de nombreux manuels destinés à leurs élèves36. Cette tendance est d’ailleurs européenne : Andrew Tacquett, qui enseigna à Louvain, composa un bref traité publié à Londres en 1672 (Military Architecture or the Art of Fortifying Towns...) ; Sir Jonas Moore écrivit un manuel commode, Fortification, or Elements of Military Fortification (1673) pour son illustre disciple, James Stuart, duc d’York. Le théologien Donato Rossetti composa sa Fortificazione a rovescio (1678) qui tirait parti des publications de Pagan et Manesson Mallet pour le jeune duc de Savoie, Victor-Amédée. La Corona imperiale dell’architettura militare (1618) de Pietro Sardi qui avait été aussi publiée à Francfort en allemand dès 1622 et en français l’année suivante, est depuis longtemps oubliée. Avec la France, l’Europe du Nord s’affirma comme un pôle éditorial de référence. Le traité de Menno van Coehoorn (1641-1704), le « Vauban hollandais », Nieuwe vestingbouw op een natte of lage Horisont (Leeuwaarden, 1685) fut traduit en anglais mais après la mort de l’auteur en 1725 : il systématisa la tradition nordique des fossés remplis d’eau, et l’utilisation de remparts rasants et de bastions de brique avec des remblais en terre au-dessus, système parfaitement adapté aux terrains sableux situés en dessous du niveau de la mer. Heinrik Ruse publia avec Gerhard Melder un traité fortement inspiré de Pagan et Freitag, Praxis fortificatoriæ oder Kunst-gründige Anweisung (Osnabrück, 1664). Dans le monde germanique les publications les plus importantes ne sont pas dues aux ingénieurs. Wilhelm Dilich, le plus connu, auteur d’une Peribologia oder Bericht von Vestungs gebauen (Francfort-sur-le-Main, 1640) est historien, géographe et architecte de Maurice de Saxe. Sturm, qui enseigna les mathématiques à l’académie de Wolfenbüttel, est plus connu pour ses éditions de Goldmann (1721) et de Vauban (1708) que pour son propre traité, Architectura militaris (Nuremberg, 1720).
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Voir D. De Lucca, « Jesuits Teaching on Fortification Building : the Kingdom of France », Jesuits and fortifications. The contribution of the Jesuits to Military Architecture in the Baroque Age, History of Warefare Series, 73, Leyde/Boston, Brill, 2012, p. 94-121.
• fig. 77 Jean Le Pautre. Frontispice (J. Du Breuil, Art universel des fortifications..., Paris, 1674). Bibliothèque municipale de Besançon
• fig. 78 G. Fournier. Décagone (Traité des fortifications..., Paris, 1661, pl. 55). Bibliothèque municipale de Besançon
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La suprématie française
8 C’est au xviie siècle que s’affirme l’hégémonie française. La politique menée par Henri IV, Louis XIII et Louis XIV et leurs ministres, Richelieu, Mazarin et Colbert, a tiré parti des divisions de l’Italie et de l’Allemagne ainsi que des crises anglaises et de l’affaiblissement de l’Espagne. En même temps la monarchie, malgré l’affaiblissement ponctuel de deux régences, en dépit des soubresauts de la Fronde, a réduit sous son autorité absolue le clergé, la noblesse et le tiers-état. La paix religieuse favorisa la construction d’églises et de couvents et l’essor politique fut favorable à l’art de bâtir : le roi, les princes et les classes dirigeantes construisirent châteaux et hôtels. Souverains, ministres, noblesse de robe et d’épée rivalisèrent de faste pour manifester à la face de l’Europe la gloire de la monarchie française, embellissant la capitale et les grandes villes du royaume. Henri IV aimait les bâtiments, Richelieu s’y intéressa à la place de Louis XIII ; quant à Louis XIV, on sait son implication personnelle dans le chantier de Versailles1. À la Renaissance, les architectes avaient assimilé l’apport ultramontain pour créer un langage national ; leurs successeurs continuèrent dans cette voie et parvinrent à imposer à l’Europe entière une architecture diffusée en partie par la production théorique. Le pouvoir a parfaitement compris que la prééminence politique passait par la primauté dans le domaine des arts, d’où une politique artistique ambitieuse amorcée sous Louis XIII et amplifiée sous le règne de son fils. Richelieu installa en 1635 l’Académie française, projeta une Académie royale de peinture et sculpture qui vit le jour en 1648. Colbert créa en 1666 l’Académie de France à Rome et en 1671, un an avant l’Académie royale de musique et de danse, l’Académie d’architecture. Un certain nombre de publications de prestige dans le domaine architectural ont été suscitées et soutenues par le pouvoir. Elles furent confiées à des personnalités brillantes, Fréart de Chambray, cousin du puissant surintendant de bâtiments Sublet de Noyers, Claude Perrault, membre éminent de l’Académie royale des sciences et frère de Charles, proche collaborateur de Colbert, François Blondel, directeur de la toute récente Académie d’architecture, et à son disciple AugustinCharles d’Aviler, architecte du roi. Abraham Bosse, graveur réputé proche de l’intelligentsia parisienne et grand savant, Pierre le Muet, ingénieur et architecte du roi, apportent eux aussi des contributions capitales. Tous contribuent au rayonnement européen de l’architecture française. Les plus grands éditeurs de la capitale sont sollicités, Melchior Tavernier, Edme Martin, Jean-Baptiste Coignard, l’imprimeur de l’Académie française. Les illustrations de ces publications in-folio ont été réalisées par les meilleurs graveurs et dessinateurs du royaume, Melchior Tavernier, Abraham Bosse, Sébastien Leclerc. L’aspect de propagande ad majorem regis gloriam est particulièrement explicite dans le frontispice du Vitruve de Perrault (1673) réalisé par Leclerc (fig. 79) : la France se voit offrir l’ouvrage sur fond de la Colonnade du Louvre et sur le
1
Voir Lemerle/Pauwels 2008, p. 104-161.
• fig. 79 S. Leclerc, frontispice (Claude Perrault, Les dix livres d’architecture de Vitruve..., Paris, 1673). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
L’art d’habiter selon Le Muet et Savot Le renforcement du rôle de l’État, les séjours prolongés des souverains à Paris, la paix religieuse favorisèrent une véritable renovatio urbis. La forte demande des particuliers dans la capitale engendra le lotissement de nouveaux espaces, et de nouveaux quartiers virent ainsi le jour. Seigneurs et riches bourgeois bâtirent avec des exigences de confort et de commodité accrues, signes de modernité. C’est dans ce contexte que Pierre Le Muet (1591-1669), architecte du roi, publia en 1623 sa Manière de bâtir pour toutes sortes de personnes, recueil d’habitations de la petite maison jusqu’à l’hôtel particulier selon onze types de parcelles urbaines, de taille croissante. Il s’inspirait des Livres d’architecture d’Androuet du Cerceau qui lui-même tirait parti du manuscrit de ce qui aurait dû être le Livre VI de Serlio (Delle habitationi de tutti li gradi degli huomini) dont il possédait la première version manuscrite – la moins aboutie, aujourd’hui conservée à l’Avery Library de l’université Columbia à New York2. Le Muet consulta sans doute lui-même ce manuscrit par l’intermédiaire de Salomon de Brosse, descendant de du Cerceau. Il en reprit presque le titre et adapta Serlio à son propos purement urbain et parisien. Il consacre la fin du traité à des modèles de charpenterie (modèles de maison en pan de bois, charpentes). Dans son édition revue et augmentée en 1647, Le Muet reprend la Manière de bâtir en l’état et lui ajoute une seconde partie (Augmentation de nouveaux bastimens), anthologie de ses propres réalisations. Trois demeures parisiennes (maison Tubeuf, hôtel Coquet, hôtel d’Avaux) et trois châteaux (Pont-sur-Seine, Tanlay, Chavigny) complètent la gamme des modèles plus modestes présentés dans la première partie, qu’il élargit en même temps avec les « habitations des champs » (fig. 80). L’ouvrage correspondait aux attentes du public puisqu’il connut deux autres tirages, en 1663-64 et le dernier, posthume, en 16813. Dans sa traduction de poche de Palladio publiée en 1645, Le Muet diffuse également l’art d’habiter à la française. Cette version réduite et augmentée du livre I du traité palladien fut en effet pour lui l’occasion de supprimer les aspects proprement italiens de l’ouvrage et de développer les us et coutumes de France : modèles de distribution (appartement, escalier), de charpenterie (combles et couvertures à la française, combles « brisés à la Mansart »), de portes et fenêtres de son invention ou du Louvre (fig. 60). C’est ce qui assura à l’ouvrage un public international.
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Voir chapitre 2, p. 44. Voir Pierre Le Muet, Manière de bastir pour toutes sortes de personnes…, Introduction et notes de Claude Mignot, Aix-en-Provence, Pandora, 1981 ; Claude Mignot, Pierre Le Muet, architecte (1591-1669). Thèse de doctorat, Paris-Sorbonne, 1991 (éd. microfichée, Université de Lille 3) ; Lemerle 2012, p. 43-47.
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côté le projet de l’arc de triomphe pour la place du Trône, réalisations auxquelles Perrault est lui-même associé. Les architectes du Roi-Soleil rivalisent désormais avec la plus grande figure de l’antiquité. Le Vignole et le Palladio de Le Muet s’imposent au-delà des frontières de même que le Vitruve abrégé de Perrault. Le Parallèle de Fréart de Chambray où Palladio est désigné comme le premier des architectes modernes rencontre un grand succès Outre-Manche. Les Cours d’architecture de Blondel et de d’Aviler définissent les règles d’une architecture moderne et les principes d’un art d’habiter raffiné et sophistiqué que les architectes européens mettent aussitôt en pratique.
• fig. 80 P. Le Muet. Portail de l’hôtel d’Avaux (Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie..., Paris, 1647, pl.. 1). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 81 F. Blondel. Conduits de cheminée (L. Savot, L’architecture françoise des bastimens particuliers... Avec des figures & des nottes de M. Blondel..., Paris, 1673, p. 140). Tours, Université François-Rabelais
La démarche de Louis Savot, médecin et antiquaire4, est complémentaire. Ce médecin du roi s’intéressa beaucoup aux conditions d’existence de ses contemporains et le fruit de ses réflexions est à l’origine de son Architecture françoise des bastimens particuliers qui parut en 1624 à Paris chez Sébastien Cramoisy, avec une intéressante bibliographie d’architecture5. Contrairement à Le Muet, il s’adresse aux particuliers nobles et bourgeois fortunés, désireux d’élever dans les nouveaux quartiers de la capitale des hôtels au goût du jour et des demeures aux champs. C’est donc en hygiéniste que Savot raisonne, préconisant des demeures bien
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Hadrien Rambach, « Louis Savot, la modernité d’un regard novateur », Europäische numismatische Literatur im 17. Jahrhundert, numéro spécial, 2005, p. 59-67. Yves Pauwels, « La bibliographie d’architecture de Louis Savot (1624) », Journal de la Renaissance, 5, 2007, p. 371-382.
6 7
Jean-Pierre Babelon, Demeures parisiennes sous Henri IV et Louis XIII, Paris, Hazan, 1991, p. 69. Voir Bibliographie, p. 199.
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éclairées, judicieusement orientées, avec des jardins et des parterres, commodes et confortables, où la distribution est primordiale, car il faut à tout prix préserver le logis des maîtres des diverses nuisances, olfactives (cuisine) et sonores (écuries, communs...). Il aborde les diverses composantes de la demeure des particuliers, place de l’escalier, nombre de salles, disposition des chambres, des cabinets, des garde-robes, voire des arrière-cabinets et des arrière-garde-robes, des cheminées, de l’emplacement et de la taille des ouvertures. L’ouvrage eut beaucoup de succès : il fut retiré en 1642, puis réédité dans une version revue et augmentée par François Blondel. L’Architecture françoise qui avait des fins pratiques trouva manifestement son public. Savot donnait le mode d’emploi pour réaliser le « bâtiment sans douleur » pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Babelon6, sans être abusé par les entrepreneurs des différents corps de métier, d’où les précieuses recommandations concernant les devis (détail chiffré des dépenses, toisé des ouvrages, matériaux à utiliser avec leur coût). Il va beaucoup plus loin que son aîné Androuet du Cerceau dans ses Livres d’architecture, mais sans innover à proprement parler. Il sait du reste fort bien que d’autres avant lui, Vitruve au premier chef, Serlio, Palladio, Androuet du Cerceau et tout récemment Le Muet ont traité de l’architecture privée. C’est volontairement qu’il n’aborde pas le décor intérieur. En même temps il a conscience que sa démarche hygiéniste est éminemment moderne et dépasse de loin les seuls préceptes vitruviens de salubritas et de commoditas. Aujourd’hui l’un des grands apports de L’architecture françoise des bâtiments particuliers tient à l’instantané qu’elle donne de l’art d’habiter à Paris dans les années 1620. Savot a actualisé et gallicisé les préceptes vitruviens concernant le choix du lieu, l’orientation, la disposition et le plan des habitations privées, la proportion des diverses pièces selon leur fonction et les niveaux ; de facto il théorise aussi la typologie des hôtels, entre cour et jardin, à corps de logis simple avec deux ailes en retour et une aile d’entrée plus basse, telle qu’elle se généralise au début du xviie siècle. En passant en revue les divers éléments qui structurent l’habitation selon ses vœux, des diverses pièces qui la composent, des communs à la demeure des maîtres, des espaces de réception aux appartements privés, des escaliers et ouvertures aux combles et couvertures, de la galerie et de la bibliothèque aux étuves et bains, il codifie un art d’habiter qui ne va cesser d’évoluer jusqu’à l’extrême sophistication du xviiie siècle. François Blondel ne s’est pas trompé sur l’intérêt de l’ouvrage pour en proposer en 1673 une édition augmentée de ses notes et figures (l’ouvrage de Savot péchait par l’absence d’illustrations) qu’il place sous le haut patronage de Colbert à qui il recommande cet ouvrage très conforme aux intentions du surintendant (fig. 81)7. Il corrige quelques erreurs et surtout modernise le contenu, car l’art d’habiter évolue en même temps que les bâtiments. Il souligne par exemple que l’escalier doit être rejeté sur le côté pour ne plus entraver la circulation : c’est ce qu’a fait Mansart dans les années 40. Il conseille dorénavant les toits à la Mansart qui ménagent plus de place et nécessitent moins de grandes pièces de bois, comme le suggérait déjà Le Muet dans sa Manière de batir. Il ne voit plus non plus l’utilité de faire des toits très hauts – Savot veut que le toit soit plus haut que la largeur du bâtiment – et s’en tient au système élaboré par
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Mansart. Il développe beaucoup le chapitre sur les cheminées qui ont considérablement évolué (plaquage des tuyaux le long de cheminées, hottes biaises...). L’édition publiée en 1685 est encore augmentée de nouvelles figures. L’Architecture françoise des bâtiments devient entre les mains de Blondel une machine de guerre contre les ouvriers et entrepreneurs et porte aux nues la toute jeune Académie et les architectes qu’elle forme pour mettre en œuvre la belle architecture. C’est à l’aune de ces dernières éditions que l’on peut juger de l’évolution de la demeure privée depuis un demi-siècle. En même temps, en éduquant le public, il étendait l’aura de l’Académie conformément à la mission que lui avait confiée Colbert. Fréart de Chambray et Abraham Bosse ou la naissance du classicisme C’est contre le goût maniériste de la fin de la Renaissance, pétri d’abondance ornementale, qui se maintint sous le règne de Henri IV et de Louis XIII et dont la grande Galerie du Louvre offre un bel exemple, que s’élève Fréart de Chambray dans le Parallèle de l’architecture antique avec la moderne, publié en 1650. C’est aussi le goût « flamand » qu’il stigmatise comme porte-parole des « Intelligents » dans la façade de Saint-Paul-Saint-Louis, église de la maison professe des Jésuites à Paris, due au père Derand et à un architecte flamand anonyme, car elle en est un condensé saisissant avec son décor abondant (cartouches, volutes oblongues, pots à feu). En revanche il célèbre la sobriété de la façade du noviciat des Jésuites dessinée par Martellange, inspirée du Gesù de Rome8. L’esthétique définie dans le Parallèle est fondée sur l’autorité des meilleurs exemples antiques, le sens de la grandeur et de la convenance dans l’ornement, la critique des ordres composés, conforme à celle de son contemporain Guez de Balzac, qui voue aux gémonies la littérature de Ronsard et de ses émules, et anticipe l’idéal de l’Art poétique de Boileau. Chambray, chargé par son cousin Sublet de Noyers de remettre l’architecture dans le droit chemin, ne peut le faire sans querelle ni parti pris. La supériorité des Anciens, le primat des ordres grecs, le rang et le choix enfin des auteurs modernes retenus sont autant de chevaux de bataille qui confèrent au Parallèle sa force polémique. Le principal reproche adressé par Chambray aux « libertins » – Michel-Ange et son principal épigone Borromini, jamais cités nommément – c’est d’altérer le langage d’origine, en l’occurrence les trois ordres grecs, dorique, ionique et corinthien, sans respecter le principe – vitruvien – de convenance (decus). Il déplore comme plus tard dans l’Idée de la perfection de la peinture (1662) la décadence des deux arts que la Grèce avait portés au plus haut degré d’excellence. C’est pour cette raison qu’après avoir recensé les meilleurs antiques, Chambray distingue Palladio parmi les dix théoriciens de la Renaissance qu’il a retenus car l’Italien pratique une architecture imitée de la nature où l’ordre exprime la structure architectonique du bâtiment ; il a su en outre dans le dessin de ses ordres s’approcher au plus près des modèles antiques qui ont l’approbation universelle (arc de Titus, Panthéon, temple de la « Fortune Virile », théâtre de Marcellus, thermes de Dioclétien...) (fig. 64). Mais la supré-
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Sur Fréart de Chambray, voir Frédérique Lemerle, « Une querelle des Anciens et des Modernes en architecture : Fréart de Chambray », Travaux de Littérature, 12, 1999, p. 37-47 ; Roland Fréart de Chambray, Parallèle de l’architecture antique avec la moderne (Paris, 1650), édition critique établie par Frédérique Lemerle, suivie de l’Idée de la perfection de la peinture, édition établie par Milovan Stanic, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 2005.
Abraham Bosse ne fut pas seulement l’un des graveurs les plus réputés de Paris13. Il fréquenta aussi les artistes, les collectionneurs, les lettrés et les savants. Formé par Tavernier, il illustra les ouvrages des membres de la toute récente Académie française fondée par Richelieu en 1635, François de Boisrobert, Antoine Godeau, Jean Desmarets de Saint-Sorlin, Martin Leroy de Gomberville. Il est aussi l’ami de Laurent de la Hire et de Sébastien Bourdon, membres de l’Académie de peinture fondée en 1648. Sa rencontre avec le mathématicien lyonnais Girard Desargues (1591-1661), l’ami de Descartes, de Mersenne ou des Pascal père et fils, a eu une influence décisive sur sa propre carrière. Le don de Bosse pour les mathématiques le met
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En raison d’un véritable engouement pour la Grèce le Parallèle connut une certaine vogue au xviiie siècle dans des versions plus ou moins augmentées (1702, 1766). Frédérique Lemerle, « Fréart de Chambray et Alberti », Albertiana, 3, 2000, p. 261-273. Frédérique Lemerle, « L’Accademia di architettura e il trattato di Palladio (1673-1674) », Annali di archittetura, 12, 2000, p. 117-122. Le Parallèle fut lu avec attention en Italie comme l’atteste un manuscrit italien anonyme rédigé entre 1699 et 1700, aujourd’hui conservé à Rome (Bibliothèque Angelica). Voir Mario Curti & Paola Zampa, Introduzione alli cinque ordini dell’architettura. Trattato anonimo della fine del Seicento, Rome, Archivio Guido Izzi, 1995. Sur son œuvre, voir Sophie Join-Lambert & Maxime Préaud (éd.), Abraham Bosse savant graveur, Tours, vers 1604-1676, Paris, Paris/Tours, Bibliothèque nationale de France/Musée des Beaux-Arts de Tours, 2004.
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matie théorique de Palladio, idée maîtresse du Parallèle, ne correspondit pas à la pratique où l’éclectisme était de mise : le dorique de Vignole fut souvent combiné avec l’ionique palladien. Les architectes, attachés à une longue tradition nationale, ne renoncèrent pas non plus à l’ordre composite qui était aux yeux de Chambray « l’avorton de l’architecture ». Le Parallèle et la traduction des Quattro libri dell’architettura publiée la même année venaient trop tard. Le changement politique après les disparitions de Richelieu et Louis XIII puis la mort de son protecteur Sublet mirent un terme à la carrière de Chambray9. Toutefois, mais ce n’était pas le dessein de l’auteur, le Parallèle devint une anthologie des ordres antiques et modernes dans une présentation impeccable unifiée par un même module. Ce recueil des plus beaux ordres antiques suivis des modèles des théoriciens groupés par paires selon leur degré d’excellence (Palladio et Scamozzi, Serlio et Vignole, Barbaro et Cataneo, Alberti et Viola, Bullant et De l’Orme) dans une première partie consacrée aux trois ordres grecs, puis dans une seconde partie traitant des ordres latins (toscan et composite) avec les seuls modèles de Palladio, Scamozzi, Serlio et Vignole, dispensa de lire les traités originaux. Pire, il imposa des modèles artificiels et arbitraires pour les ordres d’Alberti et de De l’Orme10. C’est aussi la raison de son succès en Angleterre où il fut traduit (1664) et régulièrement réédité. Les membres de la toute nouvelle Académie d’architecture qui consacra ses premiers travaux à l’examen des différents traités le firent selon l’ordre du Parallèle en commençant par Palladio11. Abraham Bosse, Claude Perrault, François Blondel, tous citent Fréart de Chambray et les dix Modernes distingués par lui. La mention des théoriciens cités en couple dans les écrits théoriques atteste l’importance et le rôle de cette publication majeure qui échappa à son auteur. Treize ans après la mort de Fréart, le « marchand graveur » François Jollain prit l’initiative de republier le Parallèle dans une version augmentée des piédestaux de chaque ordre car la première édition était depuis longtemps épuisée12.
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• fig. 82 A. Bosse. Voûtes (La pratique du trait a preuves..., Paris, 1643, pl. 4). Tours, Musée des beaux-arts
à même de vulgariser les travaux de Desargues, dont il publia plusieurs ouvrages, entre autres un traité de stéréotomie en 164314 (fig. 82), qui fut traduit en allemand en 169915. Délaissant l’art de l’estampe, Bosse a entamé une carrière de théoricien. À partir des années 1650, il se consacra à l’architecture, paradoxalement dans le cadre de l’Académie de peinture et de sculpture où il eut l’idée de compléter ses cours sur la perspective par un enseignement sur les ordres. Il quitta de lui-même la royale institution en 1661 et après dix ans d’enseignement il conçut un traité en trois volets où il tire parti de ses compétences en perspective et géométrie. En 1659-1560 il publia en avant-première un recueil de portes, les Représentations géometrales16, dans la tradition des recueils de modèles inaugurée en France par Androuet du Cerceau et Serlio, poursuivie au
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La pratique du trait a preuves, de Mr Desargues Lyonnois... Par A. Bosse..., Paris, Des Hayes, 1643. Des Herrn des Argues von Lion kunstrichtige und probmäßige Zeichnung zum Stein-Hauen in der Baukunst... herausgegeben durch A. Bosse..., Nuremberg, Helmers, 1699. Representations geometrales..., Paris, Bosse, 1659.
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Pieces d’architecture..., Paris, Van Lochom, 1633. Livre d’architecture contenant plusieurs portiques de differentes inventions..., Paris, Tavernier, 1631 ; Livre d’architecture d’autels, et de cheminees... De l’invention et dessin de I. Barbet.., Paris, Bosse, 1633. Voir chapitre 3, p. 85. Lemerle 2012a, p. 409-423. La trompe portait près du quart de la maison au-dessus de la Saône : elle fut détruite au milieu du xixe siècle. Voir supra, note 19.
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siècle suivant par Collot17, Francine et Barbet dont il avait du reste gravé les cuivres18. Les dix portes présentées par Bosse, selon les cinq ordres, dans la veine du Livre extraordinaire de Serlio (1551) ou plutôt de celles de Le Muet ajoutées à son édition de Vignole (1632), sont des modèles facilement utilisables par les ouvriers. La présentation didactique propose une méthode pour convertir le traditionnel module ou demi-diamètre de la colonne en pieds ou pouces « afin de s’accommoder à la manière de mesurer la plus en usage parmi le commun des ouvriers ». Le module vaut ainsi 1 pied ou 12 pouces19. Dix portes représentées chaque fois en élévation et de profil, précisément cotées, sont réparties selon les cinq ordres. La conception de l’ordre comme entité architecturale déterminée par un rapport constant (5 : 15 : 3) entre les trois parties fondamentales de l’ordre (piédestal, colonne, entablement) est tirée de la doctrine de Vignole, même s’il en modifie le rapport (4 : 12 : 3). Ses remarques sur le métier d’architecte et le bon goût, avec la prééminence des ordres grecs et la critique des compositions mélangées révèlent une conception proche de celle défendue par Fréart de Chambray, qu’il cite du reste à plusieurs reprises. Comme dans le Parallèle le toscan et le composite sont réduits à la portion congrue (un seul modèle) face aux ordres grecs. En 1664-65 Bosse intègre, comme il l’avait prévu à l’origine, ses Représentations géométrales de 1659 à un diptyque sur les ordres, Traité des manières de dessiner les ordres, suivi d’un second volet, Des ordres de colonnes (fig. 83). L’ambition de Bosse est claire. En plaçant l’ouvrage sous le patronage de Colbert, il entend proposer aux praticiens les plus belles proportions des ordres tirées des meilleurs auteurs. Sans être une publication commanditée par le pouvoir, l’ouvrage de Bosse se révèle un outil efficace pour diffuser les règles de l’architecture. Sans compter qu’il ajoute dans le Traité des manières de dessiner les ordres des modèles d’escaliers et de voûtes, en citant les exemples contemporains les plus fameux comme l’escalier suspendu de l’Hôtel de ville de Lyon, celui du château de Vizille et l’extraordinaire trompe de la maison Saint-Oyen à Lyon20, construits par Desargues. Car Bosse est en phase avec son époque qui multiplie les vertigineux escaliers suspendus grâce aux prouesses stéréotomiques. Il critique par ailleurs les erreurs dans ceux du Luxembourg, du Palais Cardinal et d’autres édifices parisiens, dont les mains courantes ne s’ajustent pas correctement aux retours. Le second recueil, Des ordres de colonnes en l’architecture, et plusieurs autres dépendances d’icelles, est presque exclusivement consacré aux modèles d’ordres de sa composition. Comme chez Vignole, le composé et le corinthien ont les mêmes proportions. Mais il va plus loin encore : la hauteur de la colonne une fois déterminée est divisée en 14 parties pour le toscan, 16 pour le dorique, 18 pour l’ionique et 20 pour le composé et le corinthien, chacune de ces parties, subdivisée elle-même en 30, servant de module ou « de pied fondamental »21. Si l’ornementation des ordres varie d’un recueil à l’autre et même à l’intérieur d’un même recueil, c’est que la convenance et le goût doivent gui-
• fig. 83 A. Bosse, Ordre ionique (Des ordres de colonnes en l’architecture…, Paris, 1664/1665, pl. E). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
Claude Perrault : le champion de la modernité Après la création de l’Académie d’architecture en 1671, il s’imposait de donner une nouvelle traduction de Vitruve, caution antique indispensable, et de l’actualiser autant qu’il était possible, car la traduction de Jean Martin, la seule disponible, datait de plus d’un siècle (Paris, 1547). Dans la même optique Colbert envoyait l’architecte Mignard, le neveu du peintre, relever les monuments insignes de la Gaule Narbonnaise et chargeait le jeune Antoine Desgodets de mesurer les édifices de la Rome antique. En effet seule l’étude précise de l’architecture des Anciens à travers le traité vitruvien et les ruines permettrait de fonder une architecture d’État à valeur universelle, souhaitée alors par le pouvoir24. Comme pour Fréart de Chambray en son temps, le projet s’intègre dans une politique globale visant à concrétiser la translatio imperii et studii déjà amorcée sous Louis XIII. Le ministre confia la traduction du texte latin au médecin Claude Perrault, membre de l’Académie royale des Sciences, proche du pouvoir par l’intermédiaire de son frère Charles. Le cahier des charges n’était pas mince. Il fallait rendre le traité vitruvien accessible à un large public et en premier lieu aux divers corps de métiers25. Perrault établit donc une traduction très précise, justifiée par un volumineux appareil de notes et abondamment illustrée. Il n’y a pas lieu de revenir sur la grande qualité de l’ouvrage. Il faut insister sur la modernité de son commentaire qui actualise l’aspect scientifique dans les domaines de l’architecture et de l’hydraulique26. Perrault détaille et illustre ainsi les techniques antiques toujours applicables, leurs applications modernes et leurs perfectionnements. Il va encore plus loin en accordant dans ses
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Voir Lemerle 2011, p. 173-179. L’édition parisienne de 1684 est procurée par la veuve de François Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery, Pierre Émery et Nicolas de Fer. Charles Clousier, le fils de François, en fait un retirage en 1688 (selon la date indiquée sur la page de titre des Représentations géométrales) avec Aubouyn et Émery, déjà associés avec sa mère en 1684. Voir Frédérique Lemerle, « D’un Parallèle à l’autre. L’architecture antique : une affaire d’État », Revue de l’art, 170, 2010-4, p. 31-39. Les dix livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en François, avec des notes et des Figures, Paris, 1673, Préface. Voir Antoine Picon, Claude Perrault, 1613-1688 ou la curiosité d’un classique, Paris, Picard, 1988.
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der l’architecte. Fréart de Chambray ne parlait pas autrement. Le triptyque de Bosse est une somme qui intègre toutes les avancées théoriques et techniques. Attractif avec ses gravures en taille-douce, technique dans laquelle il excelle, son « livre d’architecture » se situe dans la lignée de la Regola de Vignole, où l’image prime sur le texte ; il s’adresse aux praticiens ennuyés par les longs discours. Bosse, en parfait pédagogue, a su aller à l’essentiel, construisant son propos du simple au plus complexe en fournissant d’emblée au lecteur les données essentielles, ses illustrations se suffisant à elles-mêmes. Les publications architecturales du « savant graveur » constituent une étape importante de la production théorique du xviie siècle22. Contemporain de Fréart de Chambray dont il partage les convictions et sur l’œuvre duquel il s’appuie, Bosse anticipe les publications de François Blondel, avec lequel il fut en relation, et de Claude Perrault. Après la mort de l’auteur, l’ouvrage connut deux rééditions coup sur coup en 1684 et 168823. Au xviiie siècle Claude Jombert en donna l’ultime édition.
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notes une place privilégiée aux réalisations architecturales contemporaines. Ce partisan des Modernes loue les œuvres réalisées sous le règne du plus grand des monarques, auxquelles il est lui-même directement associé (Colonnade du Louvre, 1667-68 ; Observatoire, 1667-1672 ; arc de triomphe pour la place du Trône, partiellement réalisé) et il profite de l’occasion pour défendre les idées du clan Perrault27. Ce faisant, il donne en creux une vision de l’architecture à la française, complétée par le reste de sa production théorique, l’Abrégé de Vitruve (1674), l’Ordonnance des cinq espèces de colonnes (1683), voire avec le Parallèle des Anciens et des Modernes publié par son frère Charles (1688)28 après sa disgrâce. Le succès fut incontestable : Perrault publia en 1684 toujours chez Jean-Baptiste Coignard une édition augmentée29. Il y donne en particulier en note une longue description des insignes Piliers de Tutelle de Bordeaux, avant leur malheureuse destruction, dont Pierre Le Pautre grave une magnifique représentation (fig. 84). Le travail de Perrault demeura une référence jusqu’à la fin du xviiie siècle. Entre ces deux éditions critiques, Perrault a rédigé l’Abregé des dix livres d’Architecture de Vitruve. Publié en 1674, soit un an après le Vitruve, l’ouvrage destiné aux professionnels est une édition de poche (in-12o), peu illustrée, revue et corrigée (fig. 85). Le contenu du traité antique en effet a été refondu et actualisé, ce qui lui valut un succès international30. Dans l’Ordonnance des cinq espèces de colonnes publiée en 168331 Perrault parachève sa réflexion théorique en imposant une vision moderne et définitive des ordres (fig. 86). L’ouvrage, comme les précédents, est placé sous le haut patronage de Colbert (qui allait mourir peu après), et s’inscrit dans la politique globale de la monarchie32. Perrault justifie sa méthode géométrique et mathématique, « la médiocrité moyenne », qui lui permet de dégager des proportions fondées sur des raison positives, sans s’éloigner pour autant de celles en usage, en réalisant une moyenne entre les extrêmes observées dans le traité de Vitruve, les antiquités romaines et chez les théoriciens de la Renaissance. Il entend clore la problématique des ordres et de leurs proportions, de la même façon que son commentaire du De architectura clôt la problématique vitruvienne en consacrant la supériorité des Modernes sur les Anciens. L’Ordonnance fut traduite en anglais en 1708 et 172233. L’Académie d’architecture L’architecture française s’exprime dans les constructions prestigieuses, aménagements urbains, chantiers royaux et grandes églises autant que dans les demeures privées, hôtels urbains et
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Voir Lemerle 2013, p. 447-455. Parallèle des Anciens et des Modernes, I, Paris, Coignard, 1688. Voir ma présentation en ligne sur le site du Cesr (http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/B250566101_265190.asp?param= ). Les dix livres d’Architecture de Vitruve corrigez et traduits nouvellement en françois, avec des notes et des figures. Seconde edition reveuë, corrigée, & augmentée…, Paris, Coignard, 1684. Voir chapitre 5, p. 116-118. Ordonnance des cinq especes de colonnes selon la methode des Anciens..., Paris, Coignard, 1683. Wolfgang Herrmann, La théorie de Claude Perrault, Bruxelles/Liège, Mardaga, 1980 (1re éd. : Londres, Zwemmer, 1973). A treatise of the five orders of columns in architecture... Written in french by Claude Perrault..., Londres, Motte, 1708 ; rééd., Londres, Senex, Gosling, Taylor, Innys & Osborn, 1722. Voir Claude Perrault, Ordonnance for the five kinds of columns after the method of the Ancients, Introduction d’Alberto PérezGomez, traduction d’Indra McEwen, Santa Monica, CA, Getty Center Research for the History of Art and the Humanities, 1993.
• fig. 84 Pierre Le Pautre. Bordeaux, Piliers de Tutelle (C. Perrault, Les dix livres d’architecture de Vitruve..., Paris, 1684, p. 219, pl. **). Bibliothèque municipale de Besançon
• fig. 85 C. Perrault. Ordre ionique (Abregé des dix livres d’architecture de Vitruve, Paris, 1674, pl. 7). Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
• fig. 86 C. Perrault. Les cinq ordres (Ordonnance des cinq especes de colonnes..., Paris, 1683, pl. I). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
châteaux à la campagne. Cet art national au service de l’État fut au cours du siècle de plus en plus encadré par l’autorité royale, qui entendait le contrôler par le biais des académies et de leur enseignement. La profession d’architecte fut réorganisée sous l’égide du roi : Colbert créa l’Académie d’architecture (1671), qui fut d’abord une école. François Blondel, directeur de l’Académie, publia un Cours d’architecture (1675) qui peut apparaître comme la formulation du goût officiel. La doctrine de l’Académie tendait à une glorification de la manière française, héritière de l’Antiquité, succédant à une Italie désormais décadente et livrée aux pires licences. Les artistes perdaient une bonne part de leur indépendance mais en contrepartie acquéraient un statut social enviable. Jules Hardouin-Mansart, à la tête d’une agence prestigieuse, fréquenta la Cour. À partir des années 1630 les peintres et les sculpteurs comme les écrivains, les musiciens, les architectes enfin sont passés au service d’une politique artistique globale fondée sur le sys-
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Sur Blondel, voir Anthony Gerbino, François Blondel : Architecture, Erudition, and the Scientific Revolution, Londres/New York, Routledge, 2010. Resolution des quatre princicpaux problemes d’architecture..., Paris, Imprimerie royale, 1673.
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tème académique dont Richelieu avait été l’initiateur. Le Cardinal comme plus tard Colbert ont compris que les arts sont la manifestation éclatante de la puissance du monarque et participent d’une politique ambitieuse pour le royaume. Et les monuments en sont sans doute les preuves et les symboles les plus éclatants. L’une des missions de l’Académie fut ainsi de travailler au rétablissement de la belle architecture. Ses membres étaient régulièrement consultés pour divers projets, les travaux en cours à Versailles et au Louvre comme ceux de commanditaires publics et privés. L’institution devait aussi former les architectes du roi. Blondel, le premier directeur, fut chargé d’animer des conférences entre les académiciens eux-mêmes fondées sur la lecture collective et l’analyse des traités architecturaux majeurs, Vitruve et les dix théoriciens cités dans le Parallèle de Fréart de Chambray, auxquels fut ajouté Jacques Androuet du Cerceau. En tant que professeur, Blondel dispensa des cours publics aux jeunes apprentis architectes, parmi lesquels Pierre Bullet, Antoine Desgodets et Augustin-Charles d’Aviler34. Ce sont ses leçons qui formèrent le contenu du Cours d’architecture, où les mathématiques occupent une place importante, Blondel avait lui-même enseigné la discipline au Collège royal et avait publié en 1673 un ouvrage majeur, la Résolution de quatre principaux problèmes d’architecture, qui rassemblait les études qui l’avaient occupé depuis les années 164035. Dans le premier volume (1675), il présente les cinq ordres selon Vitruve, Vignole, Palladio et Scamozzi. Dans les volumes deux et trois, qui suivirent en 1683, il fait une lecture critique des écrits sur les ordres des dix théoriciens distingués par Chambray. Blondel discute tous les points, de la diminution des colonnes aux proportions des piédestaux, de la superposition des ordres aux colonnades, sans oublier les portes et les fenêtres, pour donner aux futurs architectes la culture nécessaire à la conception de leurs propres réalisations (fig. 87). Le Cours d’architecture, qui diffusait l’enseignement officiel que recevaient les architectes du roi, bénéficia d’un grand prestige. Il fut retiré en 1696 à Paris et Amsterdam, publié à Amsterdam en 1698 et abrégé en allemand en 1696. L’ambition universelle de l’ouvrage liée au prestige même de l’Académie vulgarisa la théorie architecturale à la française. D’Aviler, qui avait été l’un des premiers disciples de Blondel, s’en inspira pour son propre Cours d’architecture rédigé à l’aube de sa carrière, dans l’agence de Jules Hardouin-Mansart : il en reprit le titre et la structure, à cette différence que le traité de Vignole en était le cœur. Le Cours publié en 1691 est constitué de deux tomes, l’un consacré au cours proprement dit, ouvrage fourre-tout, patchwork de morceaux d’architecture et de motifs ornementaux, le second conçu comme un dictionnaire des termes d’architecture. Malgré une composition assez libre, cet ouvrage de vulgarisation, d’accès plus facile que celui de Blondel, de format commode (in4o), au contenu moderne, eut beaucoup plus de succès que son illustre aîné. Le Dictionnaire qui fournissait la première nomenclature architecturale intégrant les termes de chantier, était révolutionnaire dans son actualité même. Les références à des bâtiments contemporains aussi prestigieux que Versailles, le Louvre ou les Invalides donnaient l’occasion d’un très grand
• fig. 87 F. Blondel. Entablement composé antique (Cours d’architecture..., Paris, 1683, 2, pl. entre p. 133). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
• fig. 88 A.-C. d’Aviler. Colonnes torses (Cours d’architecture..., Paris, 1691, p. 111, pl. 42). Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
nombre de renvois au dictionnaire36. En outre la qualité et la précision des planches du Cours en faisaient un remarquable outil (fig. 88). Le jeune Antoine Desgodets (1674-1677) fut quant à lui chargé par Colbert de relever les antiquités italiennes. La méthode scientifique qu’il devait mettre en œuvre pour représenter l’antique était en parallèle avec la traduction de Vitruve le préalable à la fondation d’une architecture d’État. Avant lui, Fréart de Chambray avait essayé de retrouver les principes des Anciens dans quelques édifices remarquables de Rome et d’Italie proposant dans le Parallèle des relevés réalisés sur une même échelle avec un module identique (le demi-diamètre, divisé
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Voir Thierry Verdier, Augustin-Charles d’Aviler, architecte du roi en Languedoc, 1753-1701, Montpellier, Presses du Languedoc, 2003, et « Un manuel d’architecture au xviie siècle, le Cours d’Augustin-Charles d’Aviler », Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, 13/14, 2003, p. 81-92.
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Il resta prisonnier seize mois à Alger, le navire sur lequel il avait embarqué avec ses camarades ayant été capturé par des corsaires turcs. Recoeüil des estudes darchitecture que iay fait a rome pendant l’espace de seize mois que iy ay demeuré dans les 1676 et 1677), Paris, Bibliothèque de l’Institut, ms. 2718. Voir Louis Cellauro & Gilbert Richaud, Antoine Desgodets : Les Edifices Antiques de Rome, Édition fac-similé du Manuscrit 2718 de l’Institut de France, avec transcriptions, annotations, et reproduction des planches du volume publié en 1682, Studi sulla cultura dell’antico, 7, Rome, De Luca Editore d’Arte, 2008. Louis Cellauro & Gilbert. Richaud, « Mesure et exactitude : le module d’Antoine Desgodets pour ses relevés de monuments antiques », Revue de l’art, 170, 2010-4, p. 65-74. Lemerle 2012a, p. 409-423.447-455. The ancient buildings of Rome, Londres, Taylor, 1771 (rééd. :1795). Gli edifizi antichi di Roma, Rome, Poggioli, 1822 (rééd. : 1843).
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en trente minutes), mais il avait eu du mal à unifier les mesures discordantes des relevés de Serlio, Palladio ou Ligorio à sa disposition. Pour connaître Vitruve il avait fallu une traduction moderne, illustrée et commentée ; pour élaborer une doctrine officielle qui puisse se prévaloir de la caution de l’Antiquité, il fallait disposer de relevés exacts, réalisés in situ, selon une démarche rationnelle et incontestable. Ce fut la mission de Desgodets qui fut envoyé à Rome en 1674, en compagnie des nouveaux pensionnaires de l’Académie de France, institution créée huit ans plus tôt. Desgodets n’eut que seize mois (1676-1677) pour réaliser des relevés37. Il retrouva dans la Ville éternelle Adrien Auzout, membre fondateur de l’Académie de Sciences (1668), réputé pour ses observations astronomiques et la conception d’objectifs de précision sur les télescopes, qui put le conseiller sur place pour qu’il dégage les lois universelles de la nature auxquelles obéissaient les édifices antiques. L’album que Desgodets ramena de Rome38, montre avec quelle minutie il a travaillé pour exécuter les plans, élévations et coupes des édifices avec le pied du roi (0,324 m.), qu’il a divisé en 60 minutes, échelle utilisée pour le reste de l’édifice39. Avec la plus grande rigueur il a distingué dans ses annotations les monuments relevés en l’état, ceux qu’il a réduits d’après d’autres sources (les thermes de Titus d’après Serlio...), ou de mémoire. Il s’interdit les restitutions, renonce à la perspective qui nuit à la représentation objective et se montre attentif aux techniques et aux matériaux. Ces travaux furent discutés à l’Académie et remaniés en vue de la publication attendue : le manuscrit préparatoire qui a été conservé (Paris, BnF, ms. fr. 1831) montre la longue maturation du projet entre l’album de 1676 et l’édition des Édifices antiques de Rome publiée en 1682 chez Jean-Baptiste Coignard. Desgodets choisit finalement pour module le demi-diamètre de la colonne divisé en 30 parties – comme l’avaient fait avant lui Vignole, Palladio du moins dans ses planches40 et Fréart de Chambray dans son Parallèle. Pour la première fois on disposait de relevés exacts des plus beaux monuments de la Rome impériale, représentés dans leur état réel, sans restitution idéale. La qualité intrinsèque de l’ouvrage en fit aussitôt une référence en France comme à l’étranger, et ce jusqu’au xixe siècle. En outre par sa métrologie rigoureuse Desgodets s’appropriait l’antiquité romaine et donnait à ses mesures exprimées en pieds de Roi une valeur universelle. L’ouvrage devint un modèle pour les publications archéologiques ultérieures. Réédité à Paris en 1779 ; il fut traduit en anglais en 1771 et 179541 et en italien en 1822 et 184342. Desgodets est également l’auteur d’un Cours d’architecture resté manuscrit destiné à son enseignement au sein de l’Académie. La pédagogie inspire aussi les pages qu’André Félibien consacre à l’architecture dans ses Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture en 1676 (fig. 89). Dans les Œuvres d’architecture l’architecte du roi Antoine Le Pautre (1621-
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1679) compléta et enrichit les « Augmentations » de Le Muet par des projets de châteaux ou de résidences campagnardes de grandes dimensions, assez originales43. En 1691, Pierre Bullet (1639-1716) proposa un nouveau guide de la construction, intitulé de façon très significative Architecture pratique44 : il y est question de maçonnerie et de charpenterie, mais aussi, comme chez Savot, de devis, de toisé, et des « coutumes sur le titre des servitudes et rapports qui regardent les bâtiments ». Enfin les anthologies de bâtiments connurent un grand succès particulier : les séries de Jean Marot, Jean Mariette, Israël Silvestre ou Antoine Aveline représentent les plus belles constructions de l’époque. Au siècle suivant Jacques-François Blondel élève ce type de publication au rang de traité avec l’Architecture française, ou recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, hôtels & édifices les plus considérables de Paris, publiée à partir de 1752. Le modèle français ou la face cachée des traités Après Fréart de Chambray qui dénonçait en son temps le libertinage de Michel-Ange et de ses épigones, Claude Perrault s’en prenait à Bernin dont les projets successifs pour le Louvre irritaient. En dehors d’une concurrence qu’ils jugeaient déloyale, les architectes de la capitale défendaient des principes esthétiques radicalement différents45. Dans son Vitruve, Perrault critique ouvertement le Cavaliere dont l’un des défauts est d’ignorer les us et coutumes français46. En proposant à Louis XIV un grand palais italien il dérogeait au principe de convenance (decus) et ignorait une tradition héritée de la pratique médiévale et renaissante avec l’art du trait (ou de la coupe des pierres) qui contribue puissamment à la beauté de l’édifice et aussi à sa durée. C’est grâce à cette science de la stéréotomie que la Colonnade du Louvre avait pu être dotée d’une architrave clavée portée par des colonnes jumelées dont le rythme créait une sixième disposition ajoutée aux cinq distinguées par Vitruve (pycnostyle, systyle, eustyle, diastyle, aréostyle)47. Les Français revendiquent une incomparable compétence dans l’art du trait ou de la coupe des pierres, qui leur permet de mettre en valeur les voûtes nues, les trompes virtuoses et les escaliers spectaculaires48. Mathurin Jousse en 1642 (Le secret d’architecture)49, François Derand, savant mathématicien (fig. 90) en 1643 (L’architecture des voutes, ou l’art des traits et coupe des voutes)50, Abraham Bosse et Girard Desargues la même année (La pratique du trait à preuve pour la coupe des pierres) avaient développé de façon scientifique ce que De l’Orme n’avait abordé qu’en praticien virtuose51. L’autre erreur du Bernin est d’avoir ignoré la
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Œuvres d’architecture, Paris, Jombert, s. d. [après 1651-1678]. L’architecture pratique..., Paris, Michallet, 1691. Sur l’architecture à la française voir Lemerle/ Pauwels 2008, p. 106-161. Vitruve 1684, p. 180, note 2. Voir Lemerle 2013, p. 447-455. Vitruve 1673, p. 76, note 3 ; Vitruve 1684, p. 78-79, note 16 ; Ordonnance 1683, p. 116. Voir Joël Sakarovitch, Épures d’architecture, de la coupe des pierres à la géométrie descriptive, xviexixe siècles, Bâle/Boston/Berlin, Birkhäuser, 1998. Voir François Le Bœuf, « Mathurin Jousse, maître serrurier à La Flèche et théoricien d’architecture (vers 1575-1645) », In situ, 1, 2001 ; Patrick Le Bœuf, « La Bibliothèque de Mathurin Jousse : une tentative de reconstitution », In situ, 1, 2001. Jousse a tiré parti de l’enseignement de Derand à La Flèche et a peut-être même pillé en partie le manuscrit de Derand. L’ouvrage de Desargues (Brouillon project d’exemple d’une maniere universelle. touchant la practique du trait a preuves pour la coupe des pierres en l’architecture..., Paris, s.n., 1640) resta inaccessible aux prati-
• fig. 89 F. Derand. Escalier suspendu (L’architecture des voutes..., Paris, 1643, p. 447). Bibliothèque municipale de Besançon
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• fig. 90 A. Félibien. Colonnes torses, (Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture..., Paris, 1676, p. 132) Tours, Université François-Rabelais
spécificité de l’art de bâtir national codifié par Le Muet et Savot au début du siècle puis actualisé par Blondel : l’art de la distribution pour la commodité des demeures. Dans l’Ordonnance des cinq espèces de colonnes Perrault mit un terme à la problématique vitruvienne en consacrant la supériorité des Modernes sur les Anciens. Sa théorie des ordres devient une théorie de l’Ordre fondée sur une esthétique scientifique et un rationalisme autoritaire, les ordres participant à l’effort de rationalisation des mesures sans lequel il ne peut y avoir d’impérialisme culturel. L’exportation du modèle français ou de ses principes se fit en partie à travers la littérature architecturale. Le rayonnement européen se mesure à l’aune des publications de Le Muet, Fréart de Chambray, d’Abraham Bosse, de Claude Perrault, de Blondel et de d’Aviler comme des traités de fortification d’Errard, Manesson-Mallet et Pagan qui furent des best-sellers européens.
ciens. Sur Desargues et Derand, voir Jean-Marie Pérouse de Montclos, L’architecture à la française. Du milieu du xve siècle à la fin du xviiie siècle, Paris, Picard, 2001 (1re éd.: Paris, 1982), p. 98-99.
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De l'utilité des traités
8 Par définition, les traités d’architecture ont une vocation pédagogique. Sébastiano Serlio, à Venise, se définissait comme professore di architettura, et l’idée même de l’écriture d’un ouvrage didactique relève d’une vocation à diffuser les formes et les normes d’une nouvelle architecture. C’est que l’art de bâtir, échappant aux cadres traditionnels de transmission des savoir-faire, était désormais du ressort de l’humanisme : la pratique ne suffisait plus. « De là », écrit De l’Orme dans son Salut au lecteur, « il nous fault indubitablement penser, qu’il y a aujourd’hui peu de vrais Architectes, & que plusieurs qui s’en attribuent le nom doibvent plutost estre appelés maistres maçons qu’autrement. Car les uns se sont seulement voulus exercer aux œuvres manuelles, sans se soucier de la cognoissance des lettres et disciplines, qui a été cause qu’ils n’ont tant su faire pour leurs labeurs qu’ils aient acquis grande réputation ». La littérature architecturale permet donc de « conjoindre & accoupler […] les lettres & disciplines avecques l’usage & pratique de l’art, ou, si vous voulez, la théorique avecques ladicte pratique »1. Cet aspect didactique évolue aux cours des deux siècles, pour s’épanouir dans la forme aboutie du « cours d’architecture », tel que celui que professe François Blondel à l’Académie royale. Il s’illustre aussi tout particulièrement dans les domaines où la pratique est intimement liée aux mathématiques : la stéréotomie chez Derand ou Desargues, l’art des fortifications chez Stevin, Goldmann ou Blondel, relèvent de la géométrie appliquée autant que de la pratique constructive. L’objectif professionnel ne doit pas dissimuler le côté plus général de la pédagogie architecturale. Nombre d’ouvrages sont destinés aussi aux « studieux d’architecture », amateurs avertis ou humanistes curieux. « En vobis, candidi lectores » : à l’instar des XXV exempla arcuum, les recueils d’Androuet du Cerceau, par exemple, ont davantage orné la « librairie » d’un seigneur ou d’un prince que voyagé sur les chantiers. Certes, les Mansart, Lemercier ou Le Vau possèdent de nombreux livres, et parmi eux les principaux ouvrages d’architecture publiés de leur temps2. Même Mathurin Jousse, simple maître serrurier de La Flèche, possède un Sagredo, l’abrégé de Vitruve de Gardet et Bertin, les traités de De l’Orme, d’Androuet du Cerceau et plusieurs traités de fortification3 ; quant à François Blondel, il est à la tête d’une impressionnante collection qui
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Premier tome, 1567, f. 1vo. Voir Claude Mignot, « Architectes du Grand siècle : un nouveau professionnalisme », dans Louis Callebat (éd.), Histoire de l’Architecte, Paris, Flammarion, 1998, p. 113-114 ; Allan Brabam & Peter.Smith, François Mansart, Londres, Zwemmer, 1973, 1, p. 175-176 ; Annalisa Avon, « La biblioteca, gli strumenti scientifici, le collezioni di antichità e opere d’arte di un architetto del XVII secolo, Jacques Lemercier (1585-1654) », Annali di architettura, 8, 1996, p. 179-196 ; Hilary Ballon, Louis le Vau. Mazarin’s College, Colbert’s Revenge. Princeton NJ, Princeton University Press, 1999, p. 149-174. Patrick Le Bœuf, « La Bibliothèque de Mathurin Jousse : une tentative de reconstitution », In situ, 1, 2001 (http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/extranet/revue/001/plb001.pdf).
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comprend pratiquement tous les ouvrages publiés par ses prédécesseurs et ses contemporains4. Mais Vitruve, Alberti et Serlio ne sont pas absents des bibliothèques des particuliers comme le cardinal d’Armagnac ou Fabri de Peiresc5. Comme l’écrit Pieter Coecke en 1542 dans la dédicace à Marie de Hongrie des Reigles generales, l’ouvrage est destiné à ceux « qui en leurs Edifices veullent ensuyvre l’Anticquite Romaine », soit, dans le contexte flamand de l’époque, davantage les commanditaires que les ouvriers. L’Architecture française de Louis Savot est explicitement écrite « non seulement pour les bourgeois et seigneurs qui font bâtir, mais aussi pour beaucoup d’autres sortes de personnes » et la « bibliographie » qui la conclut est bien destinée aux bibliothèques de tous ceux « qui prennent plaisir à l’estude de l’architecture »6. L’initiation des ces amateurs à l’architecture occupe du reste une place particulière dans la pédagogie jésuite. Le père Binet consacre ainsi à l’art de bâtir un chapitre entier de son Essay des merveilles de nature, encyclopédie mainte fois retirée dans la première moitié du xviie siècle (fig. 91). À la vérité, il ne s’agit pas de former les jeunes prêtres à l’art de bâtir, mais plutôt à la prédication, et éviter que « faute de sçavoir le propre mot de quelque chose, ils aillent tournoyant autour du pot, & par une perifrase languissante, ou une grande trainée de paroles, ils [fassent] pitié à l’auditeur qui reconnoit qu’ils sont au bout du monde, & au bout de leur François »7. De fait, le contenu de ce chapitre se résume à une suite de notes de lectures et à des illustrations assez grossières et totalement obsolètes à l’époque. Sans être Jésuite, le Berruyer Nicolas Catherinot publie à ses frais un Traité de l’architecture en 1688, qui répond à peu près aux mêmes critères. C’est un « mémoire » destiné à rappeler les « aménités de l’architecture »8. De fait, se succèdent des rubriques introduites par des titres (« Architectes anciens », « Architectes modernes », « Empereurs de Rome bâtisseurs », « Rois de France bâtisseurs »…), qui donnent davantage l’impression d’un memento destiné à un étudiant qu’à un véritable traité. Il est un domaine en revanche où les Jésuites se révèlent plus efficace : celui de l’art des fortifications. À côté de la littérature « professionnelle », rédigée par des hommes de l’art férus de mathématiques se développe en effet un genre destiné à compléter l’éducation des jeunes nobles, qui ont naturellement vocation à servir dans l’armée, et donc à être munis d’une réelle culture en matière de forteresses et de citadelles. Ainsi les traités de Pierre Bourdin, de Georges Fournier ou encore de Claude Milliet de Chales fournirent-ils aux jeunes gens de bonne famille les éléments d’une formation d’ingénierie militaire et de poliorcétique.
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Voir Anthony Gerbino, François Blondel : Architecture, Erudition, and the Scientific Revolution, Londres/ New York, Routledge, 2010, p. 207-236. Voir Frédérique Lemerle, « Guillaume Philandrier et la bibliothèque du cardinal Georges d’Armagnac » (avec la publication de l’inventaire de la bibliothèque de Georges d’Armagnac), Études Aveyronnaises, 2003, p. 219-244 ; « La bibliothèque d’architecture de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc », Revue de l’art, 157, 2007-3, p. 35-38. L’architecture françoise des bastimens particuliers, Paris, Cramoisy, 1624, p. 319. Sur la bibliographie de Savot, voir Yves Pauwels, « La bibliographie d’architecture de Louis Savot (1624) », Journal de la Renaissance, 5, 2007, p. 371-382. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Beauvais, 1622 (2e édition), « Épistre nécessaire au lecteur judicieux ». Voir Marc Fumaroli, « Éloquence sacrée et littérature. L’Essay des merveilles d’Étienne Binet », Exercices de lecture, de Rabelais à Paul Valéry, Paris, Gallimard, 2006, p. 62-110. Traité de l’architecture, [Bourges], s.n., 1688, p. 1.
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• fig. 91 É. Binet, Essay des merveilles de nature..., Rouen, 1624, p. 420. Tours, Centre d’études supérieures de la Renaissance
La copie des modèles Art visuel par excellence9, l’architecture s’est longtemps diffusée par le biais de la copie : les relevés dessinés se transmettaient dans les ateliers, d’un carnet de dessins à l’autre, et ce mode d’apprentissage purement intuitif mais très efficace a suffi pendant tout le Moyen Âge et le début de la Renaissance à faire circuler les formes. Les planches des traités fonctionnèrent dans un premier temps de la même manière : on peut parfois en observer l’application littérale dans les œuvres réelles. En Bretagne, au début du xviie siècle, des artistes locaux ont repris verbatim des planches de Philibert De l’Orme représentant les ordres « français » dorique et ionique pour orner les portails des églises des enclos paroissiaux de Pleyben, Saint-Thégonnec ou Guimiliau. Il est évident que le caractère proprement français des modèles du Premier tome n’entrait pas en ligne de compte dans le projet des artisans qui sculptaient la kersantite locale, et qui ne lisaient peut-être pas le français : de toute évidence, l’imitation est uniquement visuelle, et la portée théorique du traité n’a rien à voir avec l’utilisation purement ornementale des planches. En
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Sur les rapports entre théorie et pratique en France à la Renaissance, voir Pauwels 2013.
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• fig. 92 Tours. Musée des beaux-arts, Cheminée
Espagne, la porte de la façade latérale du Palacio del Deán Ortega, à Úbeda (Andalousie) est la copie conforme du portail proposé au folio 27 des Regole de Serlio. Ces cas peuvent être le fait de commanditaires, qui imposent à leur architecte un modèle vu dans un traité. Un lieutenant de la sénéchaussée de Draguignan, en 1585, fit ainsi préciser dans le devis de construction que son portail devait être fait d’après un modèle du livre de « Bastianet Serlio »10. Le Second livre de Jacques Androuet du Cerceau a de même inspiré les cheminées de l’étage noble du château de Lourmarin, en Provence (fig. 36)11. Une autre cheminée réalisée par un huchier anonyme, acquise en 1957 par le musée des beaux-arts de Tours (fig. 92) reproduit un modèle du Livre d’architecture de Jean Barbet (1633) (fig. 46) ; il est vraisemblable de penser que les commanditaires soucieux du décor de leur intérieur ont eu une part prépondérante dans ces choix.
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Jean-Jacques Gloton, « Le traité de Serlio et son influence en France », dans Guillaume 1988, p. 407-424. Jean-Jacques Gloton, Renaissance et baroque à Aix et en Provence : recherches sur la culture architecturale dans le Midi de la France de la fin du xve au début du xviiie siècle, Rome, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1979, 1, p. 103.
De l’imitation bien comprise Dans la réalité de l’architecture, l’impact des planches des traités n’est pas aussi scolaire. Serlio est du reste très clair sur l’utilisation que l’on doit faire de ses modèles : il ne s’agit pas de les recopier verbatim, mais de les considérer comme des loci à partir desquels l’architecte plein de jugement doit développer sa propre œuvre, en l’adaptant aux circonstances particulières à son projet15. Dans cette optique, les planches des traités fournissent une structure architecturale, un schéma vide qu’il convient d’abord de choisir en fonction de la nature et de la dignitas de l’édifice, ensuite de développer, d’amplifier, pour parler comme les orateurs, pour lui donner le décor adapté à son emplacement et à sa fonction. L’un des plus beaux exemples est fourni par la Fontaine des Innocents, à Paris. L’édifice répond à la double fonction d’apporter de l’eau aux habitants – d’où le thème des nymphes illustré par le virtuose ciseau de Jean Goujon – et de participer à l’embellissement de la ville, en particulier dans le cadre de l’entrée triomphale qu’y fait Henri II en 1549 : programme triomphal au sein duquel la fontaine répond aux édifices provisoires montés à l’occasion, qui déclinent le thème de l’arc de triomphe. C’est précisément ce que propose Serlio pour l’utilisation de l’un de ses « lieux communs » qui est une « réduction » de l’arc antique d’Ancône, qu’il convient d’utiliser « quando alcun gran personaggio fa l’entrata in una città, ò per passaggio ò per tor il possesso di quella » (1537, f. 59). De fait, Pierre Lescot et Jean Goujon ont repris scrupuleusement le schéma architectural de cet arc de triomphe, caractérisé par un jeu particulier des ressauts de l’entablement au-dessus des colonnes et au-dessus
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Voir Dieter Nuytten, « Theory and Example in Vredeman de Vries’s Architectura (1577). Intentions between a Modern Treatise and a Practical Model Book », dans Piet Lombaerde (éd.), Hans Vredeman de Vries and the Artes Mechanicae Revisited, Turnhout, Brepols, 2005, p. 33-55. Voir Kimberley Skelton, « Shaping the book and the building : text and image in Dietterlin’s Architectura », Word & Image, 2007, 23, 1, p. 25-44. De duplici copia, Paris, 1512. Voir Jacques Chomarat, Grammaire et rhétorique chez Érasme, Paris, Les Belles Lettres, 1981, 2, p.712 sq. et Pauwels 2011, p. 167-171. « Bella cosa è, ne l’Architetto l’esser abbondante d’inventioni, per la diversità de gli accidenti, che occorreno al fabricare… » (Regole generali di architetura..., Venise, Marcolini, 1537, f. 15vo).
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La relative rareté de ces phénomènes d’application fidèle pose du reste la question de la nature même du recueil de modèle. Des ouvrages tels que le Livre extraordinaire de Serlio, les Livres d’architecture d’Androuet du Cerceau, et des publications qui en dérivent comme les recueils de Francine, Barbet et Collot, sans parler de l’Architectura de Dietterlin ou des nombreux recueils de Vredeman de Vries12, sont peut-être davantage conçus comme des exercices de style visant à mettre en valeur la copia architecturale de leurs auteurs que comme des recueils de modèles pensés comme tels13. De fait, la précision et la richesse de l’ornementation des objets qu’ils proposent ne les destinent guère à de véritables artistes qui évidemment ont à cœur d’en donner des versions personnelles ; au mieux, ils peuvent séduire les amateurs de belles gravures, peut-être aussi les commanditaires en quête de décor à la mode ; en tout cas, ils mettent en lumière l’abondance de l’imagination de leurs auteurs, capable de varier presqu’à l’infini les thèmes traités, portes, cheminées ou autels, à l’instar d’un Érasme déclinant cent quarante-six façons de dire « ta lettre m’a fait plaisir »14. Nos auteurs proposent un grand nombre de façons de dire « prenez la peine d’entrer » ou « venez vous réchauffer »…
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de l’arc ; les reliefs dédiés aux divinités de l’eau viennent occuper les espaces décoratifs laissés vides par Serlio, tandis que la légèreté de relief impose le remplacement de colonnes du modèle original par des pilastres dont la plastique est plus en rapport avec celle des sculptures. Dans ce cas, l’imitation n’est pas littérale, elle est de l’ordre de la rhétorique ou de la poétique : le rapport de Lescot et Goujon à l’architecture antique est le même que celui qu’entretient Ronsard vis-àvis de Pindare ou d’Horace. Ce type d’utilisation des images concerne aussi les représentations des édifices antiques. Il est probable que l’architecte qui a imaginé le remarquable portail de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude, dans les années 1545, ne connaissait pas l’arc de triomphe de Constantin à Rome : mais le Terzo libro de Serlio en donnait une image utilisable dès 1540, avec les éléments permettant de signaler la référence (en l’occurrence les tondi des parties latérales). De même les humanistes qui ont imaginé les arcs de triomphe provisoires des entrées royales de 1549 à Paris comme à Anvers connaissaient par le biais de Serlio les canevas de l’arc de Pola, dont ils s’inspirent évidemment pour l’arc de Saint-Jacques de l’Hôpital et celui de la Hoochstraat ; à Anvers, la façade de la « galerie triomphale des Florentins » est une paraphrase évidente de la gravure de Serlio représentant l’arc de Vérone16. Dans cette optique, l’influence du Livre extraordinaire est incontestable. Un arc conçu par Martin et Goujon pour l’entrée du pont Notre-Dame, lors des fêtes de 1549 (fig. 93), fut sans doute inspiré par la porte XIV (fig. 8) dès avant la publication du livre ; ce même arc fournit le modèle du monument élevé sur la paroi droite de la chapelle du Saint-Sépulcre, dans l’église Saint-Trophime d’Arles. On peut trouver d’autres exemples d’influence de l’ouvrage à une porte du Capitole de Toulouse (remontée au revers de l’entrée du jardin des Plantes), au portail de la chapelle Saint-Félix-aux-Mées (Alpes de Haute-Provence) ou encore en 1600 pour l’entrée de Marie de Médicis à Avignon. Enfin, Julien Mauclerc utilise le même modèle pour cette « porte » qu’est la page de titre de son traité, paru pour la première fois en 1599. Plus anecdotique est le succès rencontrée par la « cheminée ionique » serlienne (1537, f. 48) : l’idée de la grande volute qui se développe sur toute la largeur de la cheminée, empruntée à Giulio Romano, est reprise dans plusieurs édifices français sans que le modèle soit littéralement copié : à l’hôtel Labenche à Brive-la-Gaillarde, aux châteaux du Claud à Salignac-Eyvigues et de Lanquais en Dordogne, à celui de Champigny-sur-Veude ; sur la façade de l’édifice abritant aujourd’hui le Maximilian Museum à Augsbourg dans les années 1540, l’idée est adaptée à une fenêtre, comme à l’hôtel de ville d’Anvers par Cornelis Floris, dans les années 1560. Mais ces cas d’amplifications demeurent rares dans la mesure où la plupart du temps, les structures proposées par Serlio ne correspondent pas à des projets réalistes en dehors de l’Italie. De fait, elles ne sont commodes que dans des circonstances exceptionnelles telles que les entrées royales, ou de peu de conséquence sur l’ensemble de la conception architecturale comme dans le cas des cheminées. La plupart du temps, les traités donnent surtout aux architectes les clés du langage ornemental à l’antique le plus moderne, qu’ils adaptent à des projets et des schémas d’ensemble plus en rapport avec leurs habitudes et leurs programmes spécifiques. Ce
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Voir Yves Pauwels, « Propagande architecturale et rhétorique du Sublime : Serlio et les Joyeuses Entrées de 1549 », Gazette des beaux-arts, 137, mai-juin 2001, p. 221-236.
165 chapitre viii • fig. 93 J. Goujon. Arc du pont Notre-Dame (J. Martin, C’est l’ordre qui a este tenu a la nouvelle et joyeuse entree..., Paris, 1549, n. f.). Paris, Bibliothèque de l’INHA
que Sagredo et Serlio apportent, en attendant Vignole, Palladio et Scamozzi, ce sont les règles de la correction du vitruvianisme, que tout « architecte » soucieux de se démarquer de l’empirisme des maîtres maçons (toujours actifs sur les bords de la Loire, de l’Èbre ou de l’Escaut) se doit de connaître et de montrer dans ses œuvres. Cette correction est avant tout celle des ordres, et c’est dans la perfection de ceux-ci que se mesure désormais la qualité du bâtisseur. L’acquisition de ce qui est désormais un savoir d’ordre grammatical, et non plus seulement la connaissance d’un répertoire purement visuel, est évidemment progressive et parallèle à la parution et à la diffusion des traités. Mais on peut rencontrer des ordres doriques postérieurs à la publication de Serlio pour lesquels il est patent que l’architecte ne connaît pas la grammaire : la disposition des triglyphes sur la frise et leur position par rapport aux supports est de ce point de vue très révélatrice. Ni l’auteur du portail de la galerie de l’hôtel Labenche à Brive, vers 1540, ni celui de la maison Philandrier à Châtillon-sur-Seine, dans la seconde moitié du xvie siècle, ni encore celui de la façade Renaissance du château d’Uzès n’ont la moindre idée de la syntaxe
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raffinée de l’ordre et des règles de composition des triglyphes et des métopes17. Au portail et aux encadrements des fenêtres du château de Coulonges sur l’Authize (vers 1540), remontés au château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte, apparaissent sous de malingres triglyphes trois gouttes au lieu de six, qui en outre ont la forme de véritable gouttes liquides, et non pas de cônes inversés comme elles le devraient. L’auteur de ce dorique encore primitif s’est peut-être inspiré du Sagredo français (c1536, f. 44)18. Mais tous ces éléments sont utilisés de manière intuitive, sans aucune conscience visible des règles de leur emploi et de leur sens19. La trajectoire de Philibert De l’Orme est exemplaire de l’évolution de cette conscience. Le jeune architecte se rendit à Rome entre 1533 et 1536, c’est à dire avant la parution du Quarto libro et de la première traduction de Sagredo. Sans doute sa culture essentiellement pratique ne lui permit-elle pas à l’époque de comprendre, même sans doute de lire les éditions latines de Vitruve, et probablement a-t-il eu du mal à tirer profit du texte foisonnant et parfois obscur de Cesariano. En revanche, ses qualités d’observation et son intuition d’architecte génial lui donnèrent l’occasion d’emmagasiner un répertoire formel dont il tire un parti exceptionnel dans la première œuvre qu’il réalisa à son retour, l’aménagement de la cour de l’hôtel Bullioud à Lyon, chef-d’œuvre de modernité en 1536, conforme apparemment aux règles du vitruvianisme moderne. Mais une analyse de détail révèle des « fautes » : un triglyphe de la tourelle de gauche n’est pas aligné avec le chapiteau qui est censé le soutenir ; les volutes ioniques ne sont pas géométriquement tracées, leur centre étant recouvert par une rose qui en dissimule l’aspect. De l’Orme a vu, et parfaitement vu : mais il ne sait pas encore régler cette culture visuelle20. Que paraisse le traité de Serlio en 1537 et les triglyphes se mettent en place, à l’avant-corps comme au châtelet d’entrée du château d’Anet ; cependant les volutes ioniques de l’avant-corps ne sont pas encore parfaites, avec deux révolutions tracées selon une méthode sans doute empruntée au Quarto libro. Mais dans les années 1552-1553, au tombeau de François Ier à Saint-Denis, elles prennent un aspect plus régulier, avant que la perfection n’apparaisse aux chapiteaux des Tuileries dans les années 1560 (fig. 94). C’est que sont parus les ouvrages expliquant la bonne méthode, la Regola di far com compasso la voluta del capitello ionico de Giuseppe Salviati en 1552, suivie par le commentaire de Daniele Barbaro en 1556 et les Oscuri et difficili passi del l’opera Ionica di Vitruvio de Giovanni Bertani en 155821. Philibert a évidemment suivi l’évolution de la pensée théorique et adapté son discours pratique aux progrès diffusés par les livres. Le respect de la grammaire serlienne devient dans les années 1540 en France un gage de qualité. S’y soumettent des artistes aussi prestigieux que Pierre Lescot et Jean Bullant. Le premier imite les modèles du folio 48vo des Regole pour ses entablements corinthien et composite de la cour du Louvre, évitant sagement de superposer modillons et denticule dans les corniches
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Voir Frédérique Lemerle, « L’entablement dorique du théâtre d’Arles, et sa diffusion dans l’architecture de la Renaissance », Bulletin monumental, 154-4, 1996, p. 297-306. La planche du folio 44 donne sans doute aussi le profil des moulures du piédestal, et explique la présence de glyphes sur le gorgerin des chapiteaux. Voir Pauwels 2013, p. 69-70. Voir Yves Pauwels, « Les années d’apprentissage du jeune De L’Orme : l’hôtel Bullioud à Lyon », Bulletin monumental, 153-4, 1995, p. 351-357. Voir Yves Pauwels, « Philibert De L’Orme et l’ordre ionique », dans J. Guillaume (éd.), L’emploi des ordres à la Renaissance, Paris, Picard, 1992, p. 227-236.
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• fig. 94 Paris, Palais des Tuileries, Volute ionique (Paris, Musée du Louvre)
(denticule au rez-de-chaussée, modillons à l’étage). Le second reproduit verbatim sur la façade extérieure de l’aile sud à Écouen les modèles toscan et dorique des folios 8 et 21, le même dorique et le corinthien du folio 48 dans l’avant-corps de cette aile dans la cour. Cette application de bon élève ne saurait toutefois traduire un manque d’inspiration, car au Louvre comme à Écouen, l’organisation des ordres sur les façades relève d’une grande originalité, voire d’une extrême hardiesse. Mais le détail des formes et l’orthographe des mots de l’architecture attestent une parfaite maîtrise de la nouvelle grammaire. Cette sagesse s’applique encore au xviie siècle, à ceci près que les modèles de Vignole, Palladio et Scamozzi se sont substitués à ceux de Serlio, dont les livres sont dépassés en qualité et en clarté par ceux de ses cadets, mieux servis par la gravure sur cuivre. Salomon de Brosse, François Mansart ou Louis Le Vau n’innovent guère dans le dessin des leurs ordres, qu’ils empruntent sans grande originalité aux nouveaux maîtres italiens. Ainsi le traité le plus utilisé par Mansart est-il celui de Vignole : en témoignent clairement les profils qu’il adopte le plus souvent pour le dorique. Vignole se distingue en effet de tous les autres théoriciens de la Renaissance en proposant pour cet ordre non pas la traditionnelle base attique, mais une base plus simple, composée d’une plinthe, d’un gros tore et d’une petite baguette – détail qui suffit à différencier cette base de sa base toscane. Or tous les ordres doriques de Mansart, au portail de la clôture de Balleroy, à Blois (fig. 95), à Maisons, à l’hôtel de la Vrillière, à la façade des Minimes, suivent ce modèle. Même constat pour Le Vau à l’hôtel Lambert ou au château de Vaux-le-Vicomte,
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• fig. 95 F. Mansart. Château de Blois. Base de l’ordre ionique.
pour Jules Hardouin-Mansart au portail des Invalides. Palladio est davantage utilisé pour son composite : son architrave à deux fasces, sa frise bombée et ses modillons en forme de double parallélépipède ont séduit Lemercier pour l’étage de la façade de l’église de la Sorbonne, Le Muet pour celle du Val-de-Grâce et Hardouin-Mansart pour le tambour des Invalides. Quant à Scamozzi, peut-être par le biais de l’édition publiée par Jean Boisseau en 1646, il inspire Pierre Le Pautre pour l’ionique de la cour de l’hôtel de Beauvais à Paris, et surtout l’ordre de la façade sur jardin de Versailles22. Son influence est beaucoup plus importante en Hollande (où du reste les adaptations de son traité sont légion) : les réalisations de Jacob van Campen les plus célèbres, comme la maison de Constantijn Huygens, sa propre demeure (détruite en 1876), ou la résidence du comte Jean-Maurice de Nassau-Siegen à La Haye (Mauritshuis), s’inspirent ainsi des ordres scamozziens. Il influence pareillement ses assistants, Pieter Post à La Haye, Philips Vingboons à Amsterdam, Arent van’s-Gravesande à Leyde. Mais, paradoxalement, la fidélité morphologique qui fait que ces maîtres copient les formes des chapiteaux ou des entablements
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Voir Yves Pauwels, « François Mansart et la culture architecturale du xvie siècle », Les Cahiers de Maisons, 27-28, 1999, p. 52-57 ; « L’héritage de la Renaissance en France aux xviie et xviiie siècles », dans Jean-Philippe Garric, Frédérique Lemerle & Yves Pauwels (éd.), Architecture et théorie : l’héritage de la Renaissance, en ligne sur le site de l’Institut national d’histoire de l’art, 2011 (http://inha.revues.org/3403 ).
L’ornement de la peinture Les traités d’architecture ne servent pas qu’aux architectes. Dans le cadre d’une peinture « humaniste », les peintres de la Renaissance et du xviie siècle ont tiré des livres imprimés de quoi concevoir des décors savants, sensibles à la correction de l’architecture vitruvienne, et dotés du fait de cette correction d’une dignitas nouvelle ; en même temps, l’artiste tirait lui-même profit de la perfection des bâtiments qu’il représentait pour se poser en humaniste ou en savant24. Le rôle de Serlio est dans ce domaine aussi prépondérant. Dans le cercle qu’il fréquentait à Venise se trouvaient des artistes de premier plan avec lesquels il était étroitement lié, au premier rang desquels Lorenzo Lotto et le Titien. Or les peintres vénitiens, à la différence de la plupart de leurs collègues qui travaillent à Rome, ne sont pas architectes. Mais la présence de Serlio, conjuguée au travail de Sansovino, contribuent à l’évolution de leur langage architectural. Dans la Présentation au Temple du palais apostolique de Lorette (1555), de Lotto, l’ordre ionique est exécuté de façon très respectueuse de la nouvelle grammaire : nul doute que l’ami Serlio y est pour quelque chose. La Présentation de la Vierge au Temple de Titien (Venise, Galleria dell’Accademia) présente une colonnade corinthienne et une pyramide à l’antique qu’en 153538 la fréquentation de Serlio a dû inspirer. Encore en 1576, dans la Pietà du Louvre, Titien reste fidèle à ce parti de bossages pesants de l’ordre toscan serlien, employés dans une structure peu correcte (l’arc de la niche interrompt l’entablement) mais très fréquente dans le Quarto libro et plus encore dans le Libro extraordinario, souvent réédités à Venise. Les leçons de Serlio sont aussi sensibles dans les Pays-Bas. Le Hollandais Pieter Aertsen25 connaît de toute évidence son Livre IV probablement dans les éditions anversoises de 1539 ou
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Premier tome, 1576, f. 154. Voir Yves Pauwels, « La cultura arquitectonica y los decorados de la pintura en los siglos XVI y XVII », dans Delfin Rodriguez et Mar Borobia (éd.), Arquitecturas pintadas del Renacimiento al siglo XVIII, Musée Thyssen Bornemisza/Fundacion Caja Madrid, Madrid, 2011, p. 73-85. Voir Samantha Heringuez, La représentation de l’architecture dans l’œuvre des peintres romanistes de la première moitié du xvie siècle : Jean Gossart, Bernard van Orley et Pieter Coecke van Aelst. Thèse de doctorat, Tours, Cesr, 2010 ; « Les peintres flamands et les éditions coeckiennes des livres d’architecture de Sebastiano Serlio », Revue de l’art, 2013-2, 180, p. 45-52. Serlio est utilisé aussi fidèlement par le neveu de Pieter Aertsen, Joachim Beukelaer : les deux versions du Christ chez Marthe et Marie (Bruxelles, Musée des beaux-arts de Belgique et Amsterdam, Rijksmuseum) reproduisent des cheminées des Reigles ; l’Ecce Homo des Offices à Florence récupère une l’élévation dorique du folio 30.
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ne les empêche pas, en adaptant les pilastres aux façades hollandaises, d’utiliser parfois des proportions extrêmement élancées, à la limite du monstrueux. Même les solutions apparemment les plus hardies, dans le domaine des ordres, relèvent alors rarement de l’invention. François Mansart semble innover en proposant dans le vestibule du château de Maisons un ordre associant des chapiteaux doriques à une corniche architravée peu commune ; mais il ne fait qu’utiliser une planche de Philibert De l’Orme représentant un « ordre composé du dorique » prétendument antique23 – et reprise comme telle par François Blondel dans son Cours (fig. 87) – en réalité le troisième ordre de la cour du palais Farnèse à Rome. L’architecte n’a rien inventé, se contentant de copier un modèle, assez singulier il est vrai, de son prédécesseur, et sans avoir conscience probablement qu’il reproduisait des formes michélangelesques.
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1542 : la Cuisinière de Bruxelles (Musée royal des Beaux-Arts) reprend la cheminée dorique du folio 33, celle de Gênes (Galleria di palazzo Bianco) la cheminée composite du folio 62 ; dans la Nature morte avec le Christ chez Marthe et Marie (Vienne, Kunsthistorisches Museum), c’est la cheminée corinthienne du folio 58 qui apparaît légèrement adaptée. Le peintre reprend aussi des éléments antiques. Dans L’adoration des bergers du musée des beaux-arts de Rouen, l’Enfant est couché sur un chapiteau de pilastre retourné, dont le modèle se trouve au folio 59 vo des Reigles generales ; les glyphes de la corbeille, les olives et les oves de l’échine ainsi que le décor du tailloir sont scrupuleusement reproduits. La base de la colonne que l’on aperçoit sous la tête du bœuf provient elle aussi de la même planche. L’influence de Palladio n’est pas moindre, mais elle s’exerce surtout au xviie siècle : le cas le plus spectaculaire est celui de Poussin. Parmi de nombreux exemples, on retiendra Les Funérailles de Phocion (Liverpool, Walker Art Gallery) où le peintre représente le petit temple dit de Clitumne à Trevi, près de Spolète en s’inspirant selon toute probabilité de la représentation donnée dans les Quattro libri (1570, IV, p. 99-102). Cet attachement à Palladio n’est pas surprenant : on sait l’importance du Vicentin pour Roland Fréart de Chambray, ami du peintre, qui dans son Parallèle (Paris, 1650) le place au pinacle des architectes modernes26. Quant à Vignole, il a été utilisé entre autres par Federico Barocci dans l’Énée fuyant Troie (Rome, Galerie Borghèse), où l’on voit Énée et sa famille passant un corridor voûté dont les arcs sont portés par des impostes ornées de glyphes rudentés sur le gorgerin, directement copiées de la planche XXIV de la Regola. En France, la base dorique vignolesque apparaît dans la Guérison de l’aveugle près de Jéricho (Potsdam, Château de Sanssouci) d’Eustache Le Sueur ; le piédestal à frise et la base corinthienne devant lesquels pose Omer Talon pour Philippe de Champaigne (Washington, National Gallery ot Art) viennent directement du modèle de Vignole. Ceci n’exclut pas quelques traces d’érudition antique, surtout lorsque le peintre a voyagé en Italie : l’Allégorie d’Anne d’Autriche de Simon Vouet (Saint-Pétersbourg, Musée de l’Hermitage) reproduit la base et le fût du petit ordre du temple de Mars Ultor au forum d’Auguste : connaissance directe ou imitation du livre IV de Palladio (1570, IV, p. 22), voire du recueil d’antiques d’Antonio Labacco, qui tous deux reproduisent le modèle antique27 ? Culture personnelle, culture nationale Plus naturellement, les traités concernent les bâtiments, ceux qui les construisent, ceux qui les habitent et ceux qui les admirent. Ils consignent des règles que tous peuvent connaître ; mais il s’avère que les architectes ne sont pas toujours de bons élèves et qu’ils font parfois peu de cas de ces règles. À Anet, De l’Orme n’hésite pas à bousculer les leçons serliennes, par exemple en dotant l’entablement corinthien de l’avant-corps d’une corniche superposant denticule et modillons. Il est vrai qu’il reprend ce faisant l’exemple prestigieux de l’arc de Titus à Rome, particulièrement bien adapté au programme triomphal de cet ensemble. Plus généralement, à partir des années 1550, sa pratique devient très libre par rapport aux modèles canoniques, et a tendance à s’appuyer davantage sur la variété des antiques que sur la rigueur de règles qui, en
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Voir chapitre 7, p. 144-145. Libro d’Antonio Labacco appartenente a l’architettura, Rome, Chez l’auteur, 1552 ; éd. cit. : 1559, p. 12.
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• fig. 96 J. Bullant. Château d’Écouen, ordre ionique de l’avant-corps Nord.
fin de compte, sont issues d’une culture antique que le chanoine de Notre-Dame qu’il deviendra peut légitimement suspecter de paganisme. De fait, le cas de Philibert amène à prendre en considération une autre fonction de la production théorique : celle de la référence, condition nécessaire et indispensable au fonctionnement d’une esthétique fondée sur la culture. La correction d’une œuvre ne peut se vérifier que si l’on connaît suffisamment la règle pour en constater la juste application, et, partant, approuver ou condamner l’écriture. La culture d’un architecte exprimée par des citations d’édifices antiques ou modernes ne peut être reconnue que par un spectateur qui partage un savoir similaire. Pour reconnaître à Écouen les ordres de la basilique Æmilia ou du temple de la Fortune Virile (fig. 96), à Chantilly celui du temple de Sérapis au Quirinal, il faut soit être allé à Rome, soit avoir lu des livres ou vu des gravures qui les représentent. Comme le voyage en Italie est long, coûteux et difficile, la plupart des « studieux d’architecture », au nord de Alpes ou au-delà des Pyrénées, ne peuvent acquérir cette science que par le biais des ouvrages imprimés, qui deviennent indispensables au fonctionne-
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ment d’un art désormais essentiellement savant dans son langage comme dans ses références. Symétriquement, tout effet stylistique fondé sur le détournement ou la perversion de la règle ne peut être perçu que dans le contexte d’une expertise savante. Les triglyphes que Giulio Romano décale vers le bas dans la frise de la cour du Palazzo Te ne prennent tout leur sens que si l’on sait la nature et le rôle de cet élément apparemment décoratif dans la théorie vitruvienne. On ne peut apprécier l’extrême étrangeté des pilastres de Michel-Ange à la Porta Pia sans les replacer dans le contexte intellectuel de l’architecture romaine de la Renaissance. En général, la totalité des effets voulus par un artiste « maniériste » n’est perceptible que par un spectateur nourri de culture et donc de traités. Qui pourrait autrement voir que la base de l’ordre de la chapelle d’Anet est ionique, que son fût ourlé d’une baguette fait référence au corinthien du Panthéon de Rome, que son entablement possède des modillons ioniques, et que son chapiteau ne relève d’aucun ordre connu, bref, qu’il s’agit d’une création parfaitement insolite dont l’existence crée un sens nouveau qu’il convient de décrypter et d’apprécier28 ? Que l’ordre ionique du tombeau de François Ier à Saint-Denis est a priori parfaitement incongru dans ce contexte funéraire et triomphal ? Que l’ordre du « tribunal » de la Salle du Louvre compose des éléments relevant du toscan, du dorique, de l’ionique et du corinthien ? Que les caryatides y font référence non seulement aux grands monuments du Forum d’Auguste, mais aussi au thème du triomphe tel qu’il est exposé à propos des supports anthropomorphes dans le livre I de Vitruve29 ? Il n’est pas étonnant dans ces conditions que le xvie siècle soit un siècle d’or pour les traités. Il est nécessaire évidemment de faire connaître aux artistes « médiocres », pour parler comme Serlio, les règles de la belle architecture. Quoique pour ce faire, on pourrait se passer des livres imprimés : les modes de diffusion traditionnels y pourraient suffire. Mais il est encore plus nécessaire de partager la culture qu’ils transmettent avec tous ceux qui, commanditaires ou simples amateurs, sont susceptibles de regarder et de comprendre l’ensemble des effets, respect ou détournement de la grammaire, citations, combinaisons diverses, qui font le discours du bâtiment en même temps que la gloire de l’architecte. N’en déplaise aux esprits chagrins d’hier et d’aujourd’hui, maçons rétrogrades ou historiens de l’architecture sans curiosité, le traité est devenu indispensable ; mieux, il est consubstantiel à la nature même de l’architecture maniériste, et, partant, à sa totale compréhension. Mais les choses changent dès lors qu’au xviie siècle, l’architecture « baroque » en Italie, ou « classique » en France, prône une architecture moins savante, plus expressive et plus efficace. La culture référentielle n’a plus d’intérêt s’il faut d’abord signifier la gloire du prince ou le triomphe de l’Église, et les effets visuels les plus spectaculaires (et les plus faciles à percevoir) s’imposent au détriment des subtils effets de sens. Dans ce contexte, le traité n’a plus la même utilité. Il change de nature, se mettant au service de la célébration royale par le biais d’une
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Voir Yves Pauwels, « Les Français à la recherche d’un langage. Les ordres hétérodoxes de Philibert De l’Orme et Pierre Lescot », Revue de l’art, 112, 1996, p. 9-15. Voir Yves Pauwels, « Athènes, Rome, Paris : la tribune et l’ordre de la Salle des Caryatides au Louvre », Revue de l’art, 169, 2010, p. 61-69.
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Voir Frédérique Lemerle, « D’un Parallèle à l’autre. L’architecture antique : une affaire d’État », Revue de l’art, 170, 2010-4, p. 31-39. Voir Lemerle 2013, p. 447-455.
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exaltation de l’architecture française30. C’est pourquoi beaucoup de grands ouvrages publiés en France sous Louis XIV sortent des presses « officielles » de Coignard, « imprimeur ordinaire de Roi », en particulier Les edifices antiques de Rome d’Antoine Desgodets (1682) et les traductions de Vitruve de Claude Perrault, en 1673 et 1684, qui sont certes toujours un travail archéologique et philologique, mais qui prennent aussi une dimension idéologique, en ce sens qu’elles sont sous-tendues par l’idée de la supériorité de l’architecture française contemporaine31. Une bonne partie de la production théorique est en effet dépendante du pouvoir, qu’il soit incarné personnellement par Colbert ou par ses créatures de l’Académie d’architecture. Le Cours de Blondel est le fleuron de cette politique, qui prétend enseigner la seule belle architecture au grand goût, sachant allier correction et beauté tout en distinguant les genres selon la convenance. Les nombreuses traductions, en particulier allemandes, de ces ouvrages, de même que celles de l’Abrégé de Perrault en anglais, italien, espagnol voire russe au xviiie siècle attestent leur succès : le livre d’architecture n’est plus seulement l’outil de la compréhension de l’œuvre, il est aussi l’un des vecteurs de la suprématie française dans l’Europe classique.
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bibliographie
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P. Valkema Blouw, Typographia Batava 1541-1600. In ordinem digessit A. C. Schuytvlot, Nieuwkoop, De Graaf, 1998. 2 vol. F. Van Ortroy, « Les Verbist, enlumineurs et cartographes anversois », De Gulden Passer, 7, 1929, p. 1-31. M. Vène, Bibliographia Serliana. Catalogue des éditions imprimées des livres du traité d’architecture de Sebastiano Serlio (1537-1681), Paris, Picard, 2007 (Vène 2007). T. Verdier, Augustin-Charles d’Aviler, architecte du roi en Languedoc, 1753-1701, Montpellier, Presses du Languedoc, 2003. T. Verdier, « Un manuel d’architecture au xviie siècle, le Cours d’Augustin-Charles d’Aviler », Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, 13/14, 2003, p. 81-92. H. Vérin, La gloire des ingénieurs, Paris, Albin Michel, 1993. J. Vial, « Un imprimeur lyonnais méconnu, Jacques Moderne », Gutenberg Jahrbuch, 1962, p. 256-266. M. Virol, Vauban. De la gloire du roi au service de l’État, Seyssel, Champ Vallon, 2002.
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Bibliographie des livres d'architecture (xvie-xviie siècles) Manuscrits français & imprimés publiés en France et en français : originaux & traductions
8 La plupart des ouvrages sont consultables avec leur présentation scientifique sur le site Architectura du Cesr (http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/index.asp)
-AAlberti, Leo Battista (1404-1472) De re ædificatoria..., Florence, Niccolò di Lorenzo, 1485. Libri de re ædificatoria decem... Opus integrum et absolutum... [éd. G. Tory], Paris, BertholdRembolt, 1512. De re ædificatoria libri decem... [éd. E. Tappe]..., Strasbourg, Jakob Cammerlander, 1541. • Traductions italiennes I dieci libri dell’architettura... novamente de la latina ne la volgar lingua con molta diligenza tradotti [éd. P. Lauro], Venise, Vincenzo Valgrisi, 1546. L’architettura... tradotta in lingua fiorentina... Con la aggiunta de disegni [éd. C. Bartoli], Florence, Lorenzo Torrentino, 1550. L’architettura... tradotta in lingua fiorentina da Cosimo Bartoli... Con la aggiunta de’disegni [éd. C. Bartoli], Venise, Francesco De Franceschi, 1565. L’architettura... tradotta in lingua fiorentina da Cosimo Bartoli... Con la aggiunta de disegni..., Monte Regale [Mondovi], Leonardo Torrentino, 1565. Architectura... trad. in lingua fiorentina da Pietro Lauro..., Venise, Vincenzo Valgrisi, 1565. • Traduction française L’architecture et art de bien bastir..., traduicts de latin en françoys, par deffunct Jan Martin..., Paris, Jacques Kerver, 1553. • Traduction espagnole
Los diez libros de architectura..., Madrid, Alonso Gomez, 1582.
Androuet du Cerceau, Jacques (1511-1585/86) XXV arcs Quinque et viginti exempla arcuum…, Orléans, s.n., 1549. Duodecim fragmenta Duodecim fragmenta structuræ veteris commendata monumentis a Leonardo Theodorico..., s.n., Orléans, 1550.
Duodecim fragmenta structuræ veteris commendata monumentis a Leonardo Theodorico..., s.n., Orléans, 1565.
bibliographie des livres d,architecture
194
Liber novus [Arcs et monuments antiques], [s.l.s.n., 1545-50] Liber novus, complectens multas et varias omnis ordinis tam Antiquorum quam Modernorum fabricas…, s.l.s.n., 1560. Perspective positive Leçons de perspective positive, Paris, Mamert Patisson, 1576. Leçons de perspective positive, Paris, Mamert Patisson (sic), 1676. Les plus excellents bastiments Le premier [-second] volume des plus excellents bastiments de France, Paris, s.n., 1576-1579. Le premier [-second] volume des plus excellents bastiments de France, Paris, s.n., 1607. Le premier [-second] volume des plus excellents bastiments de France, Paris, s.n., 1648. Traité des ordres Petit traitte des cinq ordres de colomnes, Paris, s.n., 1583. Édifices antiques Livre des edifices antiques romains..., [Paris, Denis Duval], 1584. Premier livre d’architecture Livre d’architecture... contenant les plans & dessaings de cinquante bastimens tous differens..., Paris, Benoît Prévost, 1559. De architectura... opus... Quo descriptæ sunt ædificiorum quinquaginta planè dissimilium ichnographiæ..., Paris, Benoît Prévost, 1559. Livre d’architecture… contenant les plans & dessaings de cinquante bastimens tous differens..., Paris, Jean Berjon, 1611. Second livre d’architecture Second livre d’architecture… contenant plusieurs et diverses ordonnances de cheminees, lucarnes, portes, fonteines…, Paris, André Wechel, 1561. De architectura Iacobi Androuetii du Cerceau opus alterum..., Paris, André Wechel, 1561. Troisième livre d’architecture Livre d’architecture… auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments…, Paris, s.n., 1582. Livre d’architecture… auquel sont contenues diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments…, Paris, s.n., 1615. Livre d’architecture… auquel sont contenves diverses ordonnances de plants et élévations de bastiments…, Paris, Veuve François Langlois, 1648. Suites de gravures « Balustrades ou petits nielles » (1), « Balustrades ou petits nielles » (2). « Détails d’architecture ». « Détails d’ordres d’architecture ». « Grands temples », Orléans, [s.n.], 1550. « Moyens temples », Orléans, [s.n.], 1550. « Parquets ou mosaïques ». « Petits temples ». « Petites vues ». « Termes et cariatides ». « Vues d’optique ».
Ango, Pierre (1640-1694) Pratique generale des fortifications..., Moulins, Claude Vernoy, 1679. 195
Traicté comment ung prince ou chef de guerre, quel ordre ou train il doibt tenir pour conquester ung pays... [1508], Paris, BnF, ms. fr. 2070. Livret et traicté pour entendre quel ordre et train ung prince ou chef de guerre doibt tenir pour conquester ung pays... [1508], Paris, BnF, ms. fr. 20003. S’ensuit un livret et traicté comment ung prince ou chef de guerre quel ordre ou train il doit tenir pour conquester ung pays ou passer ou traverser le pays des ennemys [1508], Mount Stuart, Rothesay, Isle of Bute, Bibliothèque du marquis de Bute, F. 21.
Aurignac, François d’ (16??-1670) Abregé de toutes sortes de fortifications..., Paris, s.n., 1650. Livre de toutes sortes de fortifications..., Paris, Chez l’auteur, 1664. Livre de toutes sortes de fortifications..., Paris, Chez l’auteur, 1670.
Aviler, Augustin-Charles d’ (1653-1701) Cours Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1691. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1694. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 16931694. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1695. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1696. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 1699. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 1700. Etc. • Traductions allemandes Außführliche Anleitung zu den ganzen Civil-Baukunst, worinnen nebst denen fünff Ordnungen von J. Bar. de Vignola..., Amsterdam, Huguetan, 1699. Außführliche Anleitung zu den ganzen Civil-Baukunst, worinnen nebst denen fünff Ordnungen von J. Bar. de Vignola..., Amsterdam, Huguetan, 1700. Etc.
Traduction du livre VI de Scamozzi Les cinq ordres d’architecture, de Vincent Scamozzi..., Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1685/Paris, Nicolas Belley, 1685. Etc.
bibliographie des livres d,architecture
Aubigny, Béraud Stuart Darnley d’ (1481-1508)
-Bbibliographie des livres d,architecture
196
Bachot, Ambroise (15??-16??) Le timon... Joinct un traicte fort utille des fortifications machines de guerre et aultres particullarites..., Paris, Ambroise Bachot, [1587]. Le gouvernail... lequel conduira le curieux de geometrie en perspective dedans l’architecture des fortifications, machine de guerre & plusieurs autres particularitez..., Melun/Paris, Ambroise Bachot, 1598.
Ballard, Christophe (1641-1715) L’art de dessiner proprement les plans... soit d’architecture militaire ou civile..., Paris, Christophe Ballard, 1697.
Barbet, Jean (c1605- av. 1654) Livre d’architecture d’autels, et de cheminees..., Paris, Melchior Tavernier, 1633. [2 tirages] Livre d’architecture d’autels, et de cheminées..., Paris, Pierre Mariette, 1633. • Éditions hollandaises
Livre d’architecture d’autels, et de cheminees..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1641. Livre d’architecture d’autels, et de cheminees..., Amsterdam, Frederik de Wit, 1641. • Traduction allemande
Architectur von Altärn und Caminen : wie selbige kunstlich zu erbauen..., Francfort-sur-le-Main, Abraham Aubry, 1645 • Traduction anglaise
A booke of archeteture containing seeling peeces chimny peeces..., Londres, Robert Pricke, 1670. [2 tirages] repris dans R. Pricke (éd.), The architect’s Store-house..., Londres, Robert Pricke, 1674 (rééd. : Londres, 1700).
Beaulieu, Sébastien de Pontault de (c1612-1674) Recueil de plusieurs dessins de fortifications, Paris, Melchior Tavernier, 1639.
Bernard, Jean (15??-16??) Sauvegarde pour ceux qui craignent la fumée..., Dijon, Claude Guyot, 1621.
Bernard, Jean-François (xvii e siècle) Nouvelle maniére de fortifier les places..., Paris, Étienne Michallet, 1689. Nouvelle maniere de fortifier les places..., Amsterdam, Henri Desbordes, 1689.
Bertin, Dominique (15??-1578), voir Gardet, Jean et Vitruve
Art et science de trouver les eaux L’art et science de trouver les eaux et fontaines cachees soubs terre..., Orléans, Pierre Trepperel, 1569. Instruments/Théâtre Instrumentorum et machinarum... liber primus / Livre premier des instrumens mathematiques, et mechaniques..., s.l. s.n. s.d. Theatre des instrumens mathematiques et mechaniques... avec l’interpretation des figures d’iceluy par François Beroald, Lyon, Barthélemy Vincent, 1578. Theatrum instrumentorum et machinarum... cum Franc. Beroaldi figurarum declaratione demonstratiua, Lyon, Barthélemy Vincent, 1578. Theatrum instrumentorum et machinarum... Theatre des instrumens mathematiques et mechaniques..., Lyon, Barthélemy Vincent, 1578. Theatre des instrumens mathematiques et mechaniques… Avec l’interpretation des figures d’iceluy, par François Beroald, Lyon, Barthélemy Vincent, 1579. Theatrum instrumentorum et machinarum... cum Francisci Beroaldi Figurarum declaratione demonstrativa... additionibus... nunquam hactenus editis auctum atque illustratum : per Iulium Paschalem..., Lyon, Barthélemy Vincent, 1582. Theatre des instrumens mathematiques et mechaniques... Avec l’interpretation des figures d’icelui, par François Beroald... ont esté adioustees additions à chacune figure, Lyon, Jacques Chouet, 1594. Theatre des instrumens mathematiques et mechaniques... Auec l’interpretation des Figures d’icelui, par François Beroald..., Lyon, Jacques Chouet, 1596. • Traduction italienne
Il theatro de gl’instrumenti & machine di M. Iacopo Bessoni..., con una brieve necessaria dichiaration dimostrativa di... Francesco Beroaldo..., nuovamente di latino in volgare italiano tradotto &... aummentato & illustrato... pel... Giulio Paschali..., Lyon, Barthélemy Vincent, 1582. • Traduction allemande
Theatrum oder Schawbuch... Iacobi Bessoni... Mit einer augenscheinlichen Erklerung Francisci Beroaldi... gebessert und illustrirt : Durch Iulium Paschalem... Und nun letzlich auß der Lateinischen unnd Frantzösischen Sprach in die Hochteutsche Sprach verdolmetschet, Montbéliard, Jacques Foillet, 1595. • Traduction espagnole Teatro de los instrumentos y figuras matematicas y mecanicas. Libro muy util y necessario... compuesto por Diego Besson... con las interpretaciones de cada figura echas por Francisco Beroaldo..., Lyon, Horace Cardon, 1602.
Binet, Étienne (1569-1639) Essay des merveilles de nature..., Rouen, Romain de Beauvais/Rouen, Jean Osmont/Romain de Beauvais & Jean Osmont, 1621. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Romain de Beauvais/Rouen, Jean Osmont/Rouen, Romain de Beauvais & Jean Osmont/Besançon, Jean Praye, 1622.
bibliographie des livres d,architecture
Besson, Jacques (c1530-1573)
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bibliographie des livres d,architecture
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Essay des merveilles de nature..., Rouen, s.n., 1623. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Jean Osmont/Rouen, Romain de Beauvais, 1624. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Jean Osmont/Rouen, Romain de Beauvais, 1625. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Jean Osmont, 1626. Essay des merveilles de nature..., Besançon, Cleriadus Boutechoux, 1627. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Jean Osmont, 1629. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Jean Osmont/Rouen, Romain de Beauvais, 1631. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jacques Dugast/Rouen, Jean Osmont, 1632. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jacques Dugast/Lyon, Jean Jacquemetton/Lyon, Nicolas Gay/Lyon, Veuve Claude Rigaud, 1636. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jacques Dugast, 1638. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jacques Dugast, 1639. Essay des merveilles de nature..., Lyon, Nicolas Gay, 1643. Essay des merveilles de nature..., Rouen, Charles Osmont, 1644. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jacques Dugast, 1646. Essay des merveilles de nature..., Paris, Jean Pocquet/Paris, Henri Le Gras/Paris, Michel Bobin/ Rouen, Antoine Ferrand/Rouen, Jacques Besongne/Rouen, Jean Viret, 1657.
Bitainvieu, Silvère de, voir Du Breuil Blondel, François (1618-1686) Quatre problèmes Resolution des quatre principaux problemes d’architecture, Paris, Imprimerie Royale, 1673. Resolution des quatre principaux problemes d’architecture, dans [Académie Royale des Sciences], Recueil de plusieurs traités de mathématique, Paris, Imprimerie Royale, 1676. Etc. Cours d’architecture Cours d’architecture enseigné dans l’Académie royale d’architecture..., Paris, Imprimerie L. Roulland pour Pierre Aubouyn et François Clousier, 1675-1683. Cours d’architecture enseigné dans l’Académie royale d’architecture..., Paris, Chez l’auteur/ Amsterdam, Pierre Mortier, 1698. Abrégé J. C. Seyler, Parallelismus Architectorum celebrium, das ist, Zugleich Vorstellung derer ältesten und berühmtesten Bau-Meister… in neuen Tabellen… Nebst einem Anhange der Sätze, Bau-Regeln und Correcturen aus dem Cursu Architectonico Mons. Blondel, Leipzig, Chez l’auteur, 1696. Fortifications Nouvelle maniere de fortifier les places..., Paris, Nicolas Langlois, 1683. Nouvelle maniere de fortifier les places..., La Haye, Arnout Leers, 1684. Nouvelle maniere de fortifier les places, Londres, Abel Swal, 1684. Nouvelle maniere de fortifier les places... Edition nouvelle, La Haye, Arnout Leers, 1686. Nouvelle maniere de fortifier les places..., La Haye, Hendrik van Bulderen, 1688. Nouvelle maniere de fortifier les places, Paris, Chez l’auteur & Nicolas Langlois, 1693. Nouvelle maniere de fortifier les places, Paris, Chez l’auteur, 1699. Nouvelle maniere de fortifier les places, Amsterdam, Pierre Mortier, 1699. Nouvelle maniere de fortifier les places, La Haye, Guillaume de Voys, 1711. Etc.
• Traduction allemande Neue Manier Vestungen zu bauen erfunden durch Monsieur Blondel..., Nuremberg, Johann Hoffmann, 1686. • Traduction russe
Collaboration (édition de Savot) L’architecture françoise des bastimens particuliers… Avec des figures et des nottes de M. Blondel…, Paris, François Clousier & Pierre Aubouyn, 1673. L’architecture françoise des bastimens particuliers..., augmentée dans cette seconde edition de plusieurs figures, & des notes de Monsieur Blondel..., Paris, Veuve François Clousier, Charles Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery & Pierre Émery, 1685.
Blum, Hans (c1520- c1560) Cinq colonnes Quinque columnarum exacta descriptio atque delineatio..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1550. • Versions allemandes Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1550. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1552. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1555. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1558. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph I Froschauer, 1562. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph II Froschauer, 1567. Von den fünff Sülen Grundtlicher bericht..., Zurich, Christoph II Froschauer, 1579. Grundtlicher bericht von den fünff Sülen..., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1612. • Versions néérlandaises Vande vijf colomnen..., Anvers, Hans Liefrinck, 1572. Een constich Boeck vande vyf columnen.., Anvers, Pieter Allartsz van Tongeren, 1592. Een constich Boeck vande vijf columnen.., Amsterdam, Cornelis Claesz, 1598. Beschrijvinghe van de vijf columnen.., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1612. Beschrijvinghe van de vijf columnen.., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1616. Beschrijvinghe van de vijf colomnen (sic).., Amsterdam, Claesz Jansz Visscher, 1617. Beschrijvinghe van de vijf columnen.., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1619. • Versions françaises Les cinq coulomnes de l’architecture..., Anvers, Hans Liefrinck, 1551. Les cinq ordres des colomnes de l’architecture..., Lyon, Jean Lemaistre, 1562. Les cinq ordres des colomnes de l’architecture..., Lyon, François Demasso, [c1650]. • Versions bilingues (française/néerlandaise) Description de les cinq colomnes..., Anvers, Pierre I Verbist, 1619. Description des cinq ordres de colomnes..., Amsterdam, Claesz Jansz Visscher, 1623. Description des cinq ordres de colomnes..., Amsterdam, Claesz Jansz Visscher, 1634. Description des cinq ordres de colomnes..., Anvers, Pierre II Verbist, 1640. Description des cinq ordres de colomnes..., Anvers, Pierre II Verbist, 1642. Description des cinq ordres de colomnes..., Amsterdam, Claesz Jansz Visscher, 1647.
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• Abrégés anglais
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Antiquités Ein kunstreych Buch von allerley Antiquiteten..., Zurich, Christoph I Froschauer, [c1560]. Ein kunstrych Buch von allerley Antiquiteten..., Zurich, Christoph II Froschauer, [c1567]. Ein kunstrych Buch von allerley Antiquiteten..., Zurich, Christoph II Froschauer, [c1580]. Éditions composites V. Columnae : Das ist Beschreibung unnd Gebrauch der V. Säulen... [Antiquitates Architectonicæ... Architectura antiqua...], Zurich, Johannes Wolf, 1596. V. Columnae : Das ist Beschreibung unnd Gebrauch der V. Säulen... [Ein kunstrych Buch von allerley antiquiteten... Architectura antiqua...], Zurich, Johann Jakob I Bodmer, 1627. Kunstmässige Beschreibung von dem Gebrauch der V. Säulen..., Zurich, Johann Jakob II Bodmer, 1655. Nutzlichs Säulenbuch oder Kunstmässige Beschreibung von dem Gebrauch der V. Säulen..., Zurich, Johann Jakob II Bodmer, 1660. Nuzlichs Säulenbuch oder Kunstmässige Beschreibung von dem Gebrauch der V. Säulen..., Zurich, Johann Jakob II & Heinrich I Bodmer, 1662. Nuzlichs Säulenbuch oder Kunstmässige Beschreibung von dem Gebrauch der V. Säulen..., Zurich, Johann Jakob II & Heinrich I Bodmer, 1668.
Boillot, Joseph (1545/50-1605) Nouveaux pourtraitz et figures de termes..., Langres, Jean Des Preys, 1592. • Traduction allemande
New Termis Buch... auss Liecht gebracht durch... Ioseph Boillot, s.l.s.n., 1604. Livre de termes d’animaux et leurs antipaties..., Paris, Pierre van Lochom, s.d. Livre de termes d’animaux et leurs antipaties..., Paris, Balthazar Moncornet, s.d. [avant 1668]. Livre de termes d’animaux et leurs antipaties..., Paris, Pierre Mariette, s.d.
Bosboom, Simon (1614-1662), voir Scamozzi Bosse, Abraham (c1604-1676) Représentations géométrales Representations geometrales..., Paris, Abraham Bosse, 1659. Representations geometrales..., Paris, [Veuve Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery, Pierre Émery & Nicolas de Fer], 1684. Representations geometrales..., Paris, [Pierre Aubouyn, Pierre Émery & Charles Clousier], 1688.
Representations geometrales de plusieurs parties de bastiments faites par les reigles de l’architecture antique…, Paris, [Claude Jombert], 1688.
Des ordres de colonnes Des ordres de colonnes…, Paris, Abraham Bosse, 1664. Des ordres de colonnes..., [Paris, Veuve Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery, Pierre Émery & Nicolas de Fer], 1684. Des ordres de colonnes..., [Paris, Pierre Aubouyn, Pierre Émery & Charles Clousier], 1688. Des ordres de colonnes..., [Paris, Claude Jombert], s.d. Pratiques géométrales Traité des pratiques geometrales et perspectives..., Paris, Abraham Bosse, 1665. Collaborations Livre d’architecture contenant plusieurs portiques de differentes inventions, sur les cinq ordres de colomnes par Alexandre Francine... [gravures d’A. Bosse], Paris, Melchior Tavernier, 1631. Livre d’architecture d’autels, et de cheminees... De l’invention et dessin de I. Barbet. Gravé à l’eau forte par A. Bosse, Paris, Abraham Bosse, 1633. La pratique du trait a preuves, de Mr Desargues Lyonnois... Par A. Bosse..., Paris, Pierre Des Hayes, 1643. • Traduction allemande Des Herrn des Argues von Lion kunstrichtige und probmäßige Zeichnung zum Stein-Hauen in der Baukunst... herausgegeben durch A. Bosse..., Nuremberg, Rudolf Helmers, 1699.
Bourdin, Pierre (1595-1653) Inventaire Le premier inventaire des termes et pieces de la fortification..., [Paris, François Pellican, 1639 ?]. Architecture militaire L’architecture militaire, ou, l’art de fortifier les places régulières et irrégulières..., Paris, Guillaume Bénard, 1655. Perspective militaire Le dessein ou la perspective militaire..., Paris, Guillaume Bénard, 1665. Introduction à la mathématique Introduction à la mathematique..., Paris, Fançois Pellican, 1643 Cours [Cursus mathematicus...], Paris, BnF, mss. lat. 17861-17862. Le cours de mathematique..., Paris, Fançois Pelican, 1641.
201 bibliographie des livres d,architecture
Traité des manières de dessiner les ordres Traité des manieres de dessiner les ordres..., Paris, Abraham Bosse, 1664. Traité des manieres de dessiner les ordres..., Paris, Veuve Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery, Pierre Émery & Nicolas de Fer, 1684. Traité des manieres de dessiner les ordres..., Paris, Pierre Aubouyn, Pierre Émery & Charles Clousier, s.d. Traité des manieres de dessiner les ordres..., Paris, Claude Jombert, s.d.
Le cours de mathematique..., Paris, Fançois Pelican, 1645. Le cours de mathematique..., Paris, Simon Bénard, 1661.
bibliographie des livres d,architecture
202
Brioys, Jean (xviie siècle) Nouvelle maniere de fortification..., Metz, Pierre Collignon, 1666. Nouvelle maniere de fortification..., Metz, Pierre Collignon, et se vend à Paris, 1674. Nouvelle maniere de fortification..., Metz, Pierre Collignon, et se vend à Paris chez Gervais Clousier, 1675.
Bullant, Jean (151?-1578) Règle Reigle generalle d’architecture des cinq manieres de colonnes..., Paris, Jérôme Marnef & Guillaume Cavellat, 1564. Reigle generalle d’architecture des cinq manieres de colonnes..., Paris, Jérôme Marnef & Guillaume Cavellat, 1568. Reigle generalle d’architecture des cinq manieres de colonnes... reveue et corrigee par Monsieur de Brosse..., Paris, André Sittart, 1619. Reigle generalle d’architecture des cinq manieres de colonnes..., Rouen, David Ferrand, 1647.
Bullet, Pierre (1639-1716) Livre nouveau de cheminées Livre nouveau de cheminées..., Paris, Nicolas Langlois, s.d. [1670?] • Édition hollandaise
Livre nouveau de cheminées / Verschyde schoorsteen mantels... door Bullet, Amsterdam, Justus Danckerts, [1670?].
Architecture pratique L’architecture pratique..., Paris, Étienne Michallet, 1691. Etc.
-C203
Maniere de fortifier de Mr. de Vauban le tout mis en ordre par Mr. le chevalier de Cambray, Amsterdam, Pierre Mortier, 1689. Etc. • Édition bilingue (français/allemand) Nouvelle maniere de fortifier de Mr. de Vauban... Le tout mis en ordre par Mr. le chevalier de Cambray = Neue manier von der Fortification von Monsieur de Vauban... und in gute ordnung gebracht. Durch den Ritter de Cambray, Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1692. Etc. • Traduction anglaise The new method of fortification..., Londres, Abel Swall, 1691. The new method of fortification..., Londres, Abel Swall, 1693. Etc.
Collaboration Veritable maniere de fortifier de Mr de Vauban... le tout mis en ordre par Mr l’abbé Du Fay et Mr le chevalier de Cambray, Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1694. Nouveau traite de geometrie et de fortification... mis en lumiere par Monsieur de Vauban..., Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1695.
Cataneo, Girolamo (c1500-1572) Opera nuova di fortificare Opera nuova di fortificare..., Brescia, Giovanni Battista Bozzola, 1564. Libro nuovo di fortificare..., Brescia, Tommaso Bozzola, 1567. Dell’arte militare libri tre..., Brescia, Tommaso Bozzola, 1571. Dell’arte militare libri cinque..., Brescia, Tommaso Bozzola/Pietro Maria Marchetti, 1584. Dell’arte militare libri cinque..., Brescia, Pietro Maria Marchetti, 1608. • Traductions françaises
Le capitaine..., Lyon, Jean de Tournes, 1574. Le capitaine..., Lyon, Jacques Roussin, 1593. Le capitaine..., [Genève], Jean de Tournes, 1600. • Traduction latine
De arte bellica..., [Genève], Jean de Tournes, 1600. • Traduction allemande Neu Gespräch, wie man Vestungen bauen solle..., Eisenach, s.n., 1606.
Ragionamento del fabricare le fortezze Nuovo ragionamento del fabricare le fortezze..., Brescia, Giovanni Francesco & Pietro Maria Marchetti, 1571.
bibliographie des livres d,architecture
Cambray, chevalier de (xviie siècle), voir Vauban
Catherinot, Nicolas (1628-1688) Traité de l’architecture, s.l.s.n., 1688.
bibliographie des livres d,architecture
204
Caus, Salomon de (1576-1626) Forces mouvantes Les raisons des forces mouvantes avec diverses machines tant utilles que plaisantes..., Francfortsur-le-Main, Jan Norton, 1615. Les raisons des forces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes..., Paris, Jérôme Drouart/Paris, Charles Sevestre, 1624. • Traduction allemande
Von gewaltsamen Bewegungen : Beschreibung etlicher, so wol nützlichen alß lustigen Machiner... Durch Salomon de Caus..., Francfort-sur-le-Main, Abraham Pacquart, 1615.
Hortus Palatinus Hortus Palatinus... Heidelbergae exstructus, Francfort-sur-le-Main, Jean Théodore de Bry, 1620.
Chastillon, Claude (c1560-1616) Topographie françoise..., Paris, Jean Boisseau, 1641. Topographie françoise..., Paris, Jean Boisseau, 1648. Topographie françoise..., Paris, Louis Boissevin, 1655.
Chéreau, Jean (xvie siècle) [Livre d’architecture], Gdansk, Bibliothèque municipale, ms. 2280.
Coecke van Aelst, Pieter (1502-1550) Inventie Die inventie der colommen..., Anvers, Pieter Coecke, 1539. Traductions de Serlio Livres I-II Den eersten [-tweeden] boeck van architecturen..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1553. Den eersten [-tweeden] boeck van architecturen..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558. Livre III Die alder vermaertste antique edificien..., Anvers, Pieter Coecke, 1546. • Version française
Des antiquités, le troisiesme livre..., Anvers, Pieter Coecke, 1550.
Livre IV Generale reglen der architecturen..., Anvers, Pieter Coecke, 1539. Reglen van metselrijen op de vijve manieren van edificien..., Anvers, Pieter Coecke, 1549.
• Versions françaises Reigles generales de l’architecture..., Anvers, Pieter Coecke, 1542. Reigles generales de l’architecture..., Anvers, Pieter Coecke, 1545. Reigles generales d’architecture..., Reveu & corrige, avec additions du mesme aucteur..., Anvers, Pieter Coecke, 1550.
Livre V Den vijfsten boeck van architecturen..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1553. Den vijfsten boeck van architecturen..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558. Éditions dérivées de Coecke Livres I-V Den eersten [-vijfsten] boeck van architecturen..., Amsterdam, Cornelis Claesz, 1606. Het eerste [-vijfde] boeck van de architecturen..., Amsterdam, Hendrick Laurensz, 1616. [rééd. en 1626, 1636?] • Traduction allemande [d’après éd. 1606] Von der Architectur fünff Bücher..., Bâle, Ludwig König, 1609. • Adaptation allemande Architectura pratica nova, Francfort-sur-le-Main, Johann Kaspar Bencardt, 1672-1674. • Traduction anglaise [d’après éd. 1606] The first [-fifth] Booke of Architecture... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English, Londres, Simon Stafford, 1611.
Livres I-II, IV-V Architectura pratica nova, Nördlingen, Johann Silbert Heil, 1673. Compendium artis delineatoriæ sive architecturæ practicæ novæ, Nördlingen, Johann Friedrich Schultes, 1681. Livre I A new naturalized Work of a learned Stranger..., London, Thomas Jenner, 1657. Livre II A Book of Perspective & Geometry... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English..., London, Thomas Jenner, 1657. Livres I-II An excellent introduction to architecture..., Londres, Robert Pricke, 1670. An excellent introduction to architecture..., Londres, Robert Pricke, 16791.
Collot, Pierre (xviie siècle) Pieces d’architecture..., Paris, Michel van Lochom, 1633.
1
Seconde émission avec ajout d’un papillon (Vène 2007, p. 157).
bibliographie des livres d,architecture
• Versions allemandes Die gemaynen Reglen von der Architectur..., Anvers, Pieter Coecke, 1542 [1543]. Die gemaynen Reglen von der architecktur..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558.
205
Colonna, Francesco (c1433-1527)
bibliographie des livres d,architecture
206
Hypnerotomachia Poliphili..., Venise, Alde Manuce, 1499. La hypnerotomachia di Poliphilo, cioè pugna d’amore in sogno.., Venise, Alde Manuce fils, 1545. • Traductions françaises
Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1546. Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1554. Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1561. Le tableau des riches inventions... qui sont représentées dans le songe de Poliphile... par Beroalde de Verville, Paris, Mathieu Guillemot, 1600. Le tableau des riches inventions... qui sont représentées dans le songe de Poliphile... par Beroalde de Verville, Paris, Paris, Pierre Aubouyn, 1657. • Traduction anglaise
Hypnerotomachia. The strife of love in a dreame, Londres, Simon Waterson, 1592.
Common, Charles (xviie siècle) Traicté universel & succint des fortifications des places..., s.l.s.n., [c1647].
Cottart, Pierre (xviie siècle) Livres d’architecture d’autels et de cheminées, s.l.s.n. [1641].
Cotte, Fremin de (1591-1666) Explication facile et briesve des cinq ordres d’architecture demonstree, Paris, Chez l’auteur, 1644.
-D207
Maniere universelle de fortifier.., Bruxelles, Jean Mommart, 1630.
Daret, Pierre (1604-1678), voir Mauclerc Della Valle, Battista (1470-1550?) Vallo..., Naples, Antonio Frezza, 1521. Vallo..., Venise, Gregorio De Gregori, 1524. Vallo..., Venise, Pietro Ravani, 1528. Vallo..., Venise, Nicolò d’Aristotile, 1529. Vallo..., Venise, Vittore Ravani & C., 1531. Vallo..., Venise, Vittore & Pietro Ravani, & C., 1535. Vallo..., Venise, Vittore Ravani, 1539. Vallo..., Venise, héritiers de Pietro Ravani, 1543. Vallo..., Venise, héritiers de Pietro Ravani, 1550. Vallo..., Venise, Giovanni Guarisco & C., 1558. Vallo..., Venise, Francesco di Leno, 1564. • Traductions françaises Livre contenant les appertenances aux capitaines pour retenir & fortifier une cite..., Lyon, Jacques Moderne, 1529. Vallo Du faict de la guerre et art militaire..., Lyon, Jacques Moderne, [1554].
De l’Orme, Philibert (1514-1570) Nouvelles inventions Nouvelles inventions pour bien bastir..., Paris, Frédéric Morel, 1561. Nouvelles inventions pour bien bastir..., Paris, Jérôme de Marnef & Guillaume Cavellat, 1576. Premier tome Le premier tome de l’architecture.., Paris, Frédéric Morel, 1567. L’architecture..., Paris, Jérôme de Marnef & Guillaume Cavellat, 1576. L’architecture..., Paris, Guillaume Auvray, 1603. Nouvelles inventions & Premier tome Architecture... Œuvre entière contenant unze livres, augmentée de deux..., Paris, Regnault II Chaudière, 1626. Architecture... Œuvre entière contenant unze livres, augmentée de deux..., Rouen, David Ferrand, 1648.
bibliographie des livres d,architecture
Damant, ? (xviie siècle)
Derand, François (c1588-1644) L’architecture des voutes, ou l’art des traits, et coupe des voutes..., Paris, Sébastien Cramoisy, 1643.
bibliographie des livres d,architecture
208
Desargues, Girard (1591-1661) Brouillon project d’exemple d’une maniere universelle... touchant la practique du trait a preuves pour la coupe des pierres en l’architecture..., Paris, s.n., 1640.
Collaborations La pratique du trait a preuves, de Mr Desargues Lyonnois... Par A. Bosse..., Paris, Pierre Des Hayes, 1643. • Traduction allemande
Des Herrn des Argues von Lion kunstrichtige und probmäßige Zeichnung zum Stein-Hauen in der Baukunst... herausgegeben durch A. Bosse..., Nuremberg, Rudolf Helmers, 1699.
Desgodets, Antoine (1653-1728) Édifices antiques Les edifices antiques de Rome..., Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1682. • Traduction anglaise
The Ancient buildings of Rome, Londres, Isaac & Josiah Taylor, 1771. Etc.
Traité Traité des ordres d’architecture (1719), Paris, Bibliothèque de l’Institut, ms. 1031.
Desmartins, l’Aîné (xviie siècle) L’experience de l’architecture militaire..., Paris, Maurice Villery, 1685. L’experience de l’architecture militaire..., Paris, Maurice Villery, 1687.
Deville, Antoine (1596-1657) Fortifications Les fortifications…, Lyon, Irénée Barlet, 1628-1629. Les fortifications…, Paris, Toussaint Quinet, 1636. Les fortifications…, Lyon, Philippe Borde, 1640-1641. Les fortifications…, Paris, Compagnie des Libraires du Palais, 1666. Les fortifications… Avec l’attaque et la défense des places, Amsterdam, s.n., 1672. Les fortifications… Avec l’attaque et la défense des places, Amsterdam, Abraham Wolfgang, Hendrick & Dirk Boom, 1675. • Traduction allemande
Die Festungs-Bau-Kunst..., Amsterdam, Abraham Wolfgang, Hendrik & Dirk Boom, 1676.
Dietterlin, Wendel (1550/51-1599) Architectura (1re version) Architectura und Ausstheilung der V. Seülen. Das erste Buch, Stuttgart, s.n., 1593.
Architectura (2e version) Architectur von Portalen unnd Thürgerichten, mancherley arten. Das Annder Buch, Strasbourg, héritiers Bernhard Jobin, 1594. • Édition bilingue (latin/français)
Architectura de postium seu portalium ornatu vario. Liber II, Strasbourg, héritiers Bernhard Jobin, 1595. Architectura (3e version) Architectura Von Außtheilung Symmetria und Proportion der Fünff Seulen..., s.n. s.l. / Nuremberg, Hubrecht & Balthasar Caimox / Nuremberg, Balthasar Caimox, 1598. Architectura Von Außtheilung Sÿmmetria und Proportion der Fünff Seulen..., Nuremberg, Paul Fürst, s.d. Architectura Von Außtheilung Sÿmmetria und Proportion der Fünff Seulen..., Nuremberg, Paul Fürst, 1655. Architectura Von Außtheilung Sÿmmetria und Proportion der Fünff Seulen..., Nuremberg, Johann Christoph Weigel, s.d. 4 Édition trilingue (latin/allemand/français) Architectura de constitutione, symmetria, ac proportione quinque columnarum..., Nuremberg, Hubrecht & Balthasar Caimox, 1598.
Éditions composites Description de les cinq colonnes par M. Hans Bloem... on a adjousté aussi aucunes colomnes... tirez de ... Wendel Dieterling..., Anvers, Pierre I Verbist, 1619. Description des cinq ordres de colomnes... par... M. Hans Bloem... L’on a adjouté aussi plusieurs termes, & colomnes... tirez du tres renommée (sic)... Wendel Dieterling..., Amsterdam, Claes Jansz Visscher, 1623. Description des cinq ordres de colomnes... L’on a adjoute (sic) aussi plusieurs termes, & colomnes... tirez du tres renommée (sic)... Wendel Dieterling..., Anvers, Pierre Verbist II, 1640. Description des cinq ordres de colomnes... par... M. Hans Bloem... L’on a adjoute (sic) aussi plusieurs termes, & colomnes... tirez du tres renommée (sic)... Wendel Dieterling..., Anvers, Pierre Verbist II, 1642. Description des cinq ordres de colomnes... par... M. Hans Bloem... L’on a adjouté aussi plusieurs termes, & colomnes... tirez du tres renommée (sic) Autheur Wendel Dieterlingh..., Amsterdam, Claes Jansz Visscher, 1647.
Dögen, Matthias (1605/06-1672) Architectura militaris moderna..., Amsterdam, Louis Elzevir, 1647. • Traduction française L’architecture militaire moderne... Mise en françois par Helie Poirier..., Amsterdam, Louis Elzevir, 1648.
bibliographie des livres d,architecture
• Édition bilingue (latin/français) Architectura, de quinque columnarum simmetrica distributione, et variis eorumdem ornamentis. Liber. I., Strasbourg, héritiers Bernhard Jobin, 1593.
209
• Traduction allemande
Heutiges tages übliche Kriges Bau-kunst..., Amsterdam, Louis Elzevir, 1648.
bibliographie des livres d,architecture
210
Du Breuil, Jean (1602-1670) L’art universel des fortifications..., Paris, Jacques I Du Breuil, 1665. L’art universel des fortifications..., Paris, Veuve Jacques I Du Breuil & Jacques II Du Breuil, 1667. L’art universel des fortifications..., Paris, Veuve Jacques Du Breuil & Jacques II Du Breuil, 1668. L’art universel des fortifications..., Paris, Jacques II Du Breuil, 1674.
Dufay (abbé) (xviie siècle), voir Vauban Maniere de fortifier selon la methode de Monsieur de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay, Paris, Veuve Coignard & Jean-Baptiste Coignard fils, 1681. Maniere de fortifier selon la methode de Monsieur de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay, Paris, Veuve Coignard & Jean-Baptiste Coignard fils, 1691. Veritable maniere de bien fortifier de Mr de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay, suivant la copie de Paris, Amsterdam, Adrien Braekman, 1692. Maniere de fortifier selon la méthode de Monsieur de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay… Seconde édition augmentée, Paris, Veuve Coignard & Jean-Baptiste Coignard fils, 1693. Etc.
Collaboration Veritable maniere de fortifier de Mr de Vauban... le tout mis en ordre par Mr l’abbé Du Fay et Mr le chevalier de Cambray, Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1694. Nouveau traite de geometrie et de fortification... mis en lumiere par Monsieur de Vauban..., Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1695.
Du Praissac, ? (15??-16??) Les discours militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust, 16122. Les discours militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust, 1614. Les discours militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust/Veuve Mathieu Guillemot, 1615. Les discours militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust/Veuve Mathieu Guillemot, 1622. Les questions militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust, 1614. Les questions militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust, 1617. Les discours et questions militaires..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Simon Thiboust 1623. Les discours et questions militaires..., Rouen, Jean Bouley, 1625. Les discours et questions militaires..., Rouen, Jean Bouley, 1628. Les discours et questions militaires..., Rouen, Louis du Mesnil, 1636. Les discours et questions militaires militaires..., Paris, Nicolas & Jean de La Coste, 1638. • Traductions néerlandaises
2
Voir le chapitre 4.
Crychs handelinge..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1623. Crychs handelinge..., Amsterdam, Jacob Pietersz Wachter, 1635. • Traduction allemande
Handbüchlein, darin das gantze Kriegwesen..., Leipzig, s.n., 1637.
Dürer, Albrecht (1471-1528) Underweysung der messung Underweysung der messung..., s.l.s.n., 1525/Nuremberg, [Hieronymus Andreae], 1525. Underweysung der messung..., Nuremberg, [Hieronymus Andreae], 1538. • Traductions latines Pictoribus, fabris ærariis ac lignariis... quatuor his suarum institutionum geometricarum libris..., Paris, André Wechel, 1532. Pictoribus, fabris ærariis ac lignariis... quatuor his suarum institutionum geometricarum libris..., Paris, André Wechel, 1534. Pictoribus, fabris ærariis ac lignariis... quatuor his suarum institutionum geometricarum libris..., Paris, Chrétien Wechel, 1535. Institutionum geometricarum libri quatuor..., Arnhem, Johannes Janssonius, 1605. Institutionum geometricarum libri quatuor..., Arnhem Johannes Janssonius, 1606.
Underricht zu befestigung der Steet Etliche underricht zu befestigung der Stett, Schlosz und Flecken, Nuremberg, [Hieronymus Andreae, 1527. [3 tirages] Etliche underricht zu befestigung der Stett, Schlosz und Flecken..., Arhnem, Johannes Janssonius, 1603. • Traduction latine
De urbibus, arcibus, castellisque condendis..., Paris, Chrétien Wechel, 1535.
Opera Opera..., Arhnem, Johannes Janssonius, 1603-1604.
Duret, Noël (1590-c1650) Traité de la géométrie et des fortifications régulières et irrégulières, Paris, s.n., 1643.
bibliographie des livres d,architecture
• Traductions anglaises The art of warre, or military discourses..., Cambridge, Roger Daniel, 1639. The art of warre, or military discourses..., Cambridge, Roger Daniel, 1642.
211
-Ebibliographie des livres d,architecture
212
Errard, Charles (c1603-1689) Collaboration Parallèle Parallèle de l’architecture antique et de la moderne avec un recueil des dix principaux autheurs qui ont écrit des cinq ordres..., Paris, Edme Martin, 1650. Parallèle de l’architecture antique et de la moderne... Planches originales augmentées de dix autres representant en grand le piédestal de la Colonne Trajane de Rome, & de plusieurs autres en tailles-douces, Paris, Pierre Émery, Michel Brunet & Veuve de Daniel Horthemels, 1702. Parallèle de l’architecture, antique avec la moderne... Nouvelle edition, augmentée des piedestaux pour les cinq ordres... et du Parallèle de M. Errard avec M. Perrault..., Paris, Charles-Antoine Jombert, 1766. Album Album de dessins et mesures de statues romaines, Paris, Ensba, PC 6415.
Errard, Jean (1554-1610) La fortification reduicte en art et demonstree..., Paris, s.n., 1600. La fortification demonstree et reduicte en art..., Francfort-sur-le-Main, héritiers de Théodore de Bry, 1604. La fortification reduicte en art et demonstree..., Oppenheim, Jean Théodore de Bry, 1617. La fortification demonstree et reduicte en art... Reveue, corrigee et augmentee par A[lexis] Errard..., Paris, s.n., 1619 [I-II]-1622 [III-IV]. • Traductions allemandes
Fortificatio, Das ist : Künstliche und wolgegründte Demonstration..., Francfort-sur-le-Main, héritiers de Théodore de Bry, 1604. Fortificatio, Das ist : Künstliche und wolgegründte Demonstration..., Oppenheim, Jean Théodore de Bry, 1620. Kurtze Anweisung zur allgemeinen Fortification..., Montbéliard, Johann Christoph Widenmann, 1675.
-F213
Les practiques... sur l’ordre, et regle de fortifier..., Paris, Samuel Thiboust, 1629.
Famuel, Claude (xviie siècle) L’art heroique ou l’architecture militaire..., Metz, François Bouchard, 1685. L’art heroique ou l’architecture militaire..., Metz, François Bouchard, 1686.
Félibien, André (1619-1695) Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture..., Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1676. Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture..., Paris, Veuve Coignard & JeanBaptiste Coignard fils, 1690. Des principes de l’architecture, de la sculpture et de la peinture..., Paris, Veuve Coignard & JeanBaptiste Coignard fils, 1697.
Fer, Nicolas de (1646-1720) Introduction a la fortification..., Paris, Chez l’auteur, 1690-1693. Etc. • Traduction espagnole Las fuerças de la Europa, o la descripcion de las principales ciudades con sus fortificationes, Amsterdam, Georges Gallet, 1700.
Faventinus, Marcus Cetius (iiie siècle) De architectura compendiosissime tractans quæ Vitruvius et cæteri locupletius ac diffusius tradidere..., Paris, Michel de Vascosan, 1540. Palladii liber de architectura nunc primum formis editus..., Bordeaux, Simon Millanges, 15803.
Fernández de Medrano, Sebastián (1646-1705) El ingeniero : primera parte, de la moderna architectura militar..., Bruxelles, Lambert Marchant, 1687. • Traduction française L’ingenieur pratique ou l’architecture militaire et moderne..., Bruxelles, Lambert Marchant, 1696. Etc.
3
Attribution erronée à Palladius. Voir chapitre 1, p. 25.
bibliographie des livres d,architecture
Fabre, Jean (15??-16??)
Flamand, Claude (1570-1626)
bibliographie des livres d,architecture
214
La guide des fortifications et conduitte militaire..., Montbéliard, Jacques Foillet, 1597. La guide des fortifications et conduitte militaire..., Montbéliard, Jacques Foillet, 1611. Etc. • Traductions allemandes
Theoria et praxis fortalitiorum das ist wie man mancherley Festung oder Schantzen delinieren..., Cologne, Balthasar Clipeus, 1601. Theoria et praxis fortalitiorum das ist wie man mancherley Festung oder Schantzen delinieren..., Cologne, Balthasar Clipeus, 1602. Gründtlicher Underricht von Auffrichtung und Erbawung der Vestungen..., Montbéliard, Jacques Foillet, 1612.
Fournier, Georges (1595-1652) Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties..., Paris, Jean Hénault, 1648. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties..., Paris, Jean Hénault, 1649. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties..., Paris, Jean Hénault, 1650. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties..., Paris, Jean Hénault, 1652. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties... Seconde edition, Paris, Jean Hénault, 1654. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties... Troisiesme edition, Paris, Jean Hénault, 1661. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties... Quatriesme edition, Paris, Jean Hénault, [1667-1668]. • Traduction espagnole
Architectura militar o Fortificacion moderna..., Paris, Jean Hénault, 1649. • Traductions néerlandaises et éditions hollandaises
Handbuch der itzt gebräuchlichen Kriegsbaukunst..., Amsterdam, Johannes Janssonius & Elizaeus Weyerstraten, 1667. Tractaet Van Fortificatie, Of Vesting-bou..., Amsterdam, Jakob de Zetter, [1667?]. Traité des fortifications, ou Architecture militaire..., Amsterdam, Johannes Janssonius van Waesberge & Veuve Elizaeus Weyerstraten, 1668. • Traductions et éditions allemandes
Architectura militaris in duas partes divisa..., Mayence, Louis Bourgeat, 1667. Traité des fortifications, ou Architecture militaire... Divisé en deux parties, Mayence, Louis Bourgeat, 1668. Architectura militaris in duas partes divisa..., Mayence, Louis Bourgeat, 1670. Festungs-Ziel oder Hand-Büchlein der jetz üblichen Kriegs-Bau-Kunst..., Leipzig, Johannes Erich Hahn, 1670. Handbuchlein der jetzt üblichen Kriegs-Bau-Kunst..., Mayence, Louis Bourgeat, 1671. Hand-Büchlein der jetzt üblichen Kriegs-Bau-Kunst..., Mayence, Louis Bourgeat, 1680. Punctum fortificatorium, où Traité des fortifications... revu, corrigé..., Leipzig, Christian Bottgern, 1686.
Traité des fortifications contenant les maximes de l’architecture militaire... reveu et corrigé..., Mayence, Reinhard Waechtler, 1688. 215
Premier livre d’architecture... en trois langues, [Bruxelles, s.n., 1617]. Premier livre d’architecture... en trois langues, Bruxelles, Hubert Anthoine, 1617.
Francine [Francini], Alexandre [Alessandro] (15??-1648) Livre d’architecture..., Paris, Melchior Tavernier, 1631. Livre d’architecture..., Paris, Melchior Tavernier, 1640. • Traduction anglaise A new book of architecture..., Londres, Robert Pricke, 1669.
François, Jean (1582-1668) L’art des fontaines..., Rennes, s.n., 1655. L’art des fontaines..., Rennes, Pierre Hallaudays, 1665.
Fréart de Chambray, Roland (1606-1674) Parallèle Parallèle de l’architecture antique et de la moderne..., Paris, Edme Martin, 1650. Parallèle de l’architecture antique et de la moderne... Seconde édition augmentée des piedestaux de chaque ordre..., Paris, François Jollain, 1689. Parallèle de l’architecture antique et de la moderne... Planches originales augmentées de dix autres representant en grand le piédestal de la Colonne Trajane de Rome..., Paris, Pierre Émery, Michel Brunet & Veuve Daniel Horthemels, 1702. Parallele de l’architecture antique et de la moderne... Seconde édition augmentée des piedestaux de chaque ordre..., Paris, Claude Jombert, Jean & Joseph Barbou, s.d. [av. 1732]. Parallèle de l’architecture, antique avec la moderne... Nouvelle edition, augmentée des piedestaux pour les cinq ordres… & du Parallele de M. Errard avec M. Perrault, &c. par Charles-Antoine Jombert, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1766. • Traductions anglaises A parallel of the antient architecture with the modern, in a collection of ten principal authors who have written upon the five orders... By John Evelyn..., Londres, John Place, 1664. The whole body of antient and modern architecture : comprehending what has been said of it by these ten principal authors who have written upon the five orders… By John Evelyn…, Londres, J[ohn] P[lace], 1680. A parallel of the antient architecture with the modern, in a collection of ten principal authors who have written upon the five orders... By John Evelyn..., Londres, Dan Brown, John Walthoe, Benjamin Tooke & Daniel Midwinter, 1707. A parallel of the antient architecture with the modern, in a collection of ten principal authors who have written upon the five orders... By John Evelyn... with the addition of The elements
bibliographie des livres d,architecture
Francart, Jacques (1583-1651)
bibliographie des livres d,architecture
216
of architecture... by Sir Henry Wotton…, Londres, Dan Brown, John Walthoe, Benjamin & Samuel Tooke, Daniel Midwinter, William Mears & Francis Clay, 1722. A parallel of the antient architecture with the modern, in a collection of ten principal authors who have written upon the five orders... By John Evelyn..., with the addition of The elements of architecture... by Sir Henry Wotton..., Londres, Dan Brown, John Walthoe, Benjamin & Samuel Tooke, Daniel Midwinter, William Mears & Francis Clay, 1723. A parallel of the ancient architecture with the modern, in a collection of ten principal authors who have written upon the five order... By John Evelyn..., with the addition of The elements of architecture... by Sir Henry Wotton…, Londres, John Walthoe, Daniel Midwinter, Aaron Ward, William Mears, Francis Clay, Benjamin Motte & Dan Brown, 1733.
Traité de Palladio Les quatre livres de l’architecture d’André Palladio..., Paris, Edme Martin, 1650. Collaboration R. Fréart de Chambray & C. Errard, Album de dessins et mesures de statues romaines, Paris, Ensba, ms. PC 6415.
Freitag, Adam (1602-1664) Architectura militaris nova et aucta, oder newe vermehrte fortification..., Leyde, Bonaventura & Abraham Elzevier, 1631. Architectura militaris nova et aucta, oder newe vermehrte fortification..., Leyde, Bonaventura & Abraham Elzevier, 1635. Architectura militaris nova et aucta, oder newe vermehrte fortification..., Leyde, Bonaventura & Abraham Elzevier, 1642. Architectura militaris nova et aucta, oder newe vermehrte fortification..., Amsterdam, Daniel Elzevier, 1665. • Traductions françaises
L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Leyde, [Bonaventura & Abraham] Elzevier, 1635. L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Paris, Toussaint Quinet, 1640. L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Paris, Guillaume de Luynes, 16574. L’architecture militaire ou la fortification nouvelle..., Paris, Guillaume de Luynes, 16685.
4 5
D’après un catalogue de vente. D’après un catalogue de vente.
-G217
Epitome ou Extrait abrege des dix livres d’architecture de Marc Vitruve Pollion..., Toulouse, Guyon Boudeville, 1556/1559 [=1560]. Epitome ou Extrait abrege des dix livres d’architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1565. Epitome ou Extrait abrege des dix livres d’architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1567. Épitome ou Extrait abrege des dix livres d’Architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1568. Abrege des dix livres d’architecture de M. Vitruve Pollion..., Paris, Antoine Du Breuil, 1597.
Gautier, Henri, dit Hubert de Nîmes (1660-1737) Traitté des fortifications..., Lyon, Thomas Amaulry, 1685. Nouveau traité de fortifications..., Lyon, Thomas Amaulry, 1690.
Gentillâtre, Jacques (1587-c1623) [Traité d’architecture], Paris, BnF, ms. fr. 14727.
Girard, Albert (1595-1632), voir Hondius & Marolois Goldmann, Nicolaus (1611-1665) Elementorum architecturæ militaris. Libri IV..., Leyde, Abraham & Bonaventura Elzevier, 1643. • Traduction française La nouvelle fortification, Leyde, Abraham & Bonaventura Elzevier, 1645.
Vitruvii voluta ionica hactenus amissa. Restituta..., dans M. Vitruvii Pollionis De architectura libri decem..., Amsterdam, Louis Elzevier, 1649.
Goret, Claude (xviie siècle) La fortification reguliere et irreguliere en sa perfection..., Paris, s.n., 1664. La fortification reguliere et irreguliere en sa perfection..., Paris, Gabriel Targa, 1669. La fortification reguliere et irreguliere en sa perfection..., Paris, L’auteur & Gabriel Targa, 1674.
bibliographie des livres d,architecture
Gardet, Jean (15??-15??) / Bertin, Dominique (15??-1578), voir Vitruve
Goujon, Jean (c1510- c1566)
bibliographie des livres d,architecture
218
Collaborations Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys, par Ian Martin..., Paris, Jacques Gazeau, 1547. Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys, par Ian Martin..., Paris, Jérôme de Marnef & Guillaume Cavellat, 1572.
Grapaldi, Francesco Maria (1465-1515) De partibus ædium..., Parme, Angelo Ugoleto, [c1494]. De partibus ædium..., [Parme, Angelo Ugoleto], 1501. De partibus ædium..., Parme, Angelo Ugoleto, 1506. De partibus ædium..., Strasbourg, Johann Prüss, 1508. De partibus ædium..., Paris, Jean Granjon, 1511. De partibus ædium..., Parme, Antonio Quinziano, 1516. De partibus ædium..., Venise, Alessandro Bindoni, 1517. De partibus ædium..., Paris, Jean Petit, 1517. De partibus ædium..., Turin, Giovanni Angelo & Bernardino Silva, 1516-1517. De partibus ædium..., Bâle, Johann Walder, 1533. De partibus ædium..., Bâle, Johann Walder, 1541.
-HHondius, Hendrik (1573-1650), voir Marolois & Vredeman de Vries
• Traduction française Description et breve declaration des regles generales de la fortification... Le tout traduit du flamend en langue françoise par A[lbert] G[irard]..., La Haye, Hendrik Hondius, 1625.
Livre d’architecture (Collaboration avec Jan & Paul Vredeman de Vries) • Versions allemandes Die Köstliche und Weitberumbte khunst..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Architectura das ist : Bauw-kunst... Mit einer Grundlichen Unterweisung.... zu der Fortification... Ubersehn bey Samuel Marolois, Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. [1er tirage] Architectur oder Bawmeisterschafft..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. [2e tirage] Architectura das ist : Bauw-kunst..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. • Versions françaises La haulte & fameuse science consistante, en cincq manieres d’edifices ou fabriques..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Les cinq rangs de l’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1617. [2 tirages] Les cinq rangs de l’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1620. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1651. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1662. • Versions néerlandaises Die hooghe, ende vermaerde conste, bestaende in vijf manieren van Edifitien..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Architectura dat is: bouw-kunst... Met een fundamentale onderwijsinge... tot de fortificatie... te gebruycken. Oversien door Samuel Marolois..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. • Versions latines Architectura præclara & eximia scientia..., La Haye, Hendrik Hondius, 1607. Architectura..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1633. Architectura..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1647. • Version bilingue (français/néerlandais) Les cinq rangs de l’architecture... de nouveau reveues & corrigees... / Architectura bestaende in vyf manieren van edifitien, Amsterdam, Johannes Janssonius, 1620.
Hume, James (xviie siècle) Les fortifications françoises..., Paris, Chez l’auteur, 1634.
bibliographie des livres d,architecture
Fortification Korte beschrijvinge... der fortificatie..., La Haye, Hendrik Hondius, 1624.
219
Huret, Grégoire (1606-1670) La regle precise, pour descrire le profil eslevé du fust des colomnes..., Paris, Edme Martin, 1665.
bibliographie des livres d,architecture
220
Nouveau traité d’architecture, d’optique, de portraiture et peinture..., Paris, René Guignard, 1679. Aux curieux de l’architecture, de la peinture et de la perspective, s.l.s.n., 1655.
-J221
Traité de charpenterie Le theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures..., La Flèche, Georges Griveau, 1627. Le theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures..., La Flèche, Georges Griveau, 1650. Le theatre de l’art de charpentier, enrichi de diverses figures..., La Flèche, Veuve Georges Griveau, 1659. Le theatre de l’art de charpentier enrichi de diverses figures..., La Flèche, Veuve Georges Griveau, 1664. L’art de charpenterie... Corrigé & augmenté... Par Mr. D. L. H..., Paris, Thomas Moette, 1702. L’art de charpenterie... Corrigé & augmenté... Par Mr. De La Hire..., Paris, Charles-Antoine Jombert, 1751.
Traité de stéréotomie Le secret d’architecture..., La Flèche, Georges Griveau, 1642.
bibliographie des livres d,architecture
Jousse, Mathurin (c1575-1645)
-Kbibliographie des livres d,architecture
222
Kasemann, Rutger (c1585/95-1664) Architectura Architectura lehr Seiulen bochg.., Cologne, Johann Bussemacher, 1615. [2 tirages] Architectura lehr Seiulen bochg.., Cologne, Abraham Hogenberg, 1643. Seilen Bochg Seilen bochg darin gieziert seilen unt termen sin..., [Cologne], Herman Schreiber, 1616. • Traduction française
Livre d’architecture..., Paris, Jean Messager, 1622.
Architecture Architecture nachg antiquitetischer Lehr und geometrischer Ausztheilung..., Cologne, Johann Bussemacher, [1625]. Architecture nachg antiquitetischer Lehr und geometrischer Austheilung, Cologne, Abraham Hogenberg, 1644. Architectura Architectura..., Cologne, Gerhard Altzenbach, 1627. Architectur Architectur, nach antiquitetischer Lehr und geometrischer Außtheylung..., Cologne, Hermann Esser, 163[1]. [2 tirages] Architectur, nach antiquitetischer Lehr und geometrischer Außtheylung..., Cologne, Gerhard Altzenbach 1652. Architectur, nach antiquitetischer Lehr und geometrischer Außtheylung..., Cologne, Gerhard Altzenbach, 1653. Architectur, nach antiquitetischer Lehr und geometrischer Außtheylung..., Cologne, Gerhard Altzenbach, 1659.
-L223
Les fortifications royales, ou architecture militaire..., Paris, Étienne Loison, 1666. Nouveau traité de la fortification..., Paris, Étienne Loison, 1667.
La Hire, Gabriel-Philippe de (1677-1719) L’art de charpenterie de Mathurin Jousse, Corrigé & augmenté... Par Mr. D. L. H..., Paris, Thomas Moette, 1702. L’art de charpenterie de Mathurin Jousse... Corrigé et augmenté... Par Mr. De La Hire..., Paris, Charles-Antoine Jombert, 1751.
La Londe, de (xviie siècle) Elemens de fortification..., Paris, Veuve Denis Nyon, 1685.
Le Blond, Jean (1635-1709) Deux exemples des cinq ordres de l’architecture antique..., Paris, Chez l’auteur, 1683.
Le Maître, Alexandre Christian (xviie siècle) Œuvre de Troye, ou de l’excellence & de l’ancieneté des fortifications..., Utrecht, Rudolph van Zijll, 1682. • Traduction allemande
Das alte und neue Troja oder die immerdar verbesserte Bevestigungs-Kunst..., s.l.s.n., 1684.
Le Muet, Pierre (1591-1669) Manière de bâtir Maniere de bastir pour toutes sortes de personnes..., Paris, Melchior Tavernier, 1623. Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie..., Paris, François Langlois/Paris, Pierre Mariette, 1647. Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie..., Paris, Jean Du Puis, 1663. Maniere de bien bastir pour toutes sortes de personnes... Revue, augmentee et enrichie Paris, François Jollain, 1681.
bibliographie des livres d,architecture
La Fontaine, ? (xviie siècle)
• Traductions anglaises
bibliographie des livres d,architecture
224
The art of fair building..., Londres, Robert Pricke, 1670. The art of fair building... [I] ; The art of fair building...[II], Londres, Robert Pricke, 1675. The art of fair building... [I] ; The art of fair building...[II], Londres, Robert Pricke, 1679.
Traité de Palladio Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir Par le Sr. Le Muet, Paris, François Langlois, 1645. Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir Par le Sr. Le Muet, Paris, Pierre Mariette, 1647. • Éditions hollandaises
Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1646. Traitté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Henricus Wetstein, 1679. Traitté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Henricus Wetstein, 1682. • Traduction néerlandaise
Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet / Verhandeling vande vijf orderen der bouw-konst... Door den heer de Muet..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1646. • Traductions anglaises
The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, J[oseph] M[oxon], 1663. The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, J[oseph] M[oxon], 1668. The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Nevill Simmons, Thomas Passinger, Thomas Sawbridge & Richard Smith, 1676. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Passinger, Thomas Sawbridge & Richard Smith, 1683. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Parkhurst, Georg Sawbridge & Eben Tracy, 1693. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Braddyll & Eben Tracy, 1700. Etc.
Traité de Vignole • Première édition et retirages
Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet / Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle reveues augmentees et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Melchior Tavernier, 1631-1632. Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet, Paris, Pierre Mariette, 1631-1632 [1644-1655?]. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees augmentees et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Nicolas Langlois, s.d. [1664-1700]. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveües augmentées et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Jean Mariette, s.d. [ap. 1702]. • Seconde édition
Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, augmentées, &
• Éditions hollandaises Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1658. Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet Amsterdam, Nicolaus Visscher, s.d. La regle des cinq ordres de l’architecture par I. B. de Vignola. Revuë, augmentée, & mise en abregé par Mr. Muet…, Anvers, Franciscus van Gaesbeeck pour P. Bouttats, [1690-1695]. • Traductions allemandes Regel der funff orden von Architectur, gestelt durch M. Iacob Barozzio von Vignola... an der Her von Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1651. Regel der funff orden von Architectur, gestelt durch M. Iacob Barozzio von Vignola... an der Her von Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1660. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... durch den Herrn Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1664. Regel der fünff Orden von Architectur, gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola..., an dem Herrn von Muet, Amsterdam, Justus Danckerts, 1664. [1ère page de titre en latin] Regula quinque ordinum Architecturæ Aucthore I. B. Vignola. Aucta et emendata per Mr. Muet / Regel der fünff Orden von Architectur, gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola..., an dem Herrn von Muet, Amsterdam, Justus Danckerts, 1664. [1ère page de titre en latin] Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues, augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet / Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... durch den Herrn Muet, Amsterdam, Nicolaus Visscher, s.d. [1670 ?]. [1ère page de titre en français] Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1675. Regell der fünff Orden von der Architectur gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet / Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1687. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1694. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Zieger & Georg Lehmann, 1699. • Traductions anglaises Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, J[oseph] Moxon, 1655. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1665. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1673.
225 bibliographie des livres d,architecture
reduites de grand en petit par le Muet. Corrigées depuis de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], [François Demasso], 1657. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, & reduites de grand en petit volume par le Muet. Corrigées de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon, François Demasso], 1658. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, augmentées, & reduites de grand en petit volume par le Muet. Corrigées de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], [François Demasso], 1684.
bibliographie des livres d,architecture
226
Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1692. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1694. Etc. • Traductions néerlandaises
Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues, augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet / Reghel van de vijf ordens der architecture door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Louis Elzevir, 1638. [1ère page de titre en français] Reghel van de vijf ordens der architecture door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1643. Regel van de vijf ordens der architecture. Door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1650. Regel van de vijf ordens der architecture, door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1658. Regel van de vijf ordens der architecture, door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1664.
Le Pautre, Antoine (1621-1691) Les œuvres d’architecture, Paris, [Jean] Jombert, s.d. Etc.
Lochom, Michel van (1601-1647)0 Les cinq ordres de larchitecture..., Paris, Michel van Lochom, [av. 1647].
-M227
Traité de fortification..., Luxembourg, André Chevalier, 1688. Nouveau traité de fortification..., Metz, Jean Collignon, 1691.
Mallet, Pierre (xviie siècle) L’architecture militère (sic), ou les fortificasions (sic) particulières..., Paris, Théodore Girard, 1666.
Malthus, Francis (16??-1658) Traité des feux artificiels..., Paris, Pierre Guillemot, 1629. Traité des feux artificiels..., Paris, Veuve Mathieu Guillemot & Mathieu II Guillemot, 1631. Traité des feux artificiels..., Paris, Pierre Guillemot, 1632. Traité des feux artificiels..., Paris, Pierre Guillemot, 1633. Traité des feux artificiels..., Paris, Cardin Besongne, 1640-1641. Traité des feux artificiels..., Paris, Cardin Besongne, 1660. Traité des feux artificiels..., Paris, Cardin Besongne, 1661. • Traduction anglaise A treatise of artificial fire-works..., Londres, Richard Hawkins, 1629.
Manesson Mallet, Alain (1630-1706) Les travaux de Mars, ou la fortification nouvelle..., Paris, Jean Hénault & Claude Garbin, 16711672. Les travaux de Mars, ou la fortification nouvelle..., Paris, Frédéric Léonard, 1671-1672. • Traduction allemande Kriegsarbeit oder neuer Festungsbau..., Amsterdam, Jacob van Meurs & Johannes Janssonius van Waesberge, 1672.
Les travaux de Mars, ou l’art de la guerre..., Paris, Denis Thierry, 1684-1685. • Édition hollandaise Les travaux de Mars, ou l’art de la guerre..., Amsterdam, Johannes & Gillis Janssonius van Waesberge, 1684-1685. • Traduction allemande Kriegs-Arbeit oder Kriegs-Kunst..., Amsterdam, Johannes Janssonius van Waesberge, Boom, Van Someren & Goethals, 1687.
Les travaux de Mars, ou l’art de la guerre..., Paris, Denis Thierry, 1691.
bibliographie des livres d,architecture
Malgrape, R. (xviie siècle)
• Édition hollandaise
Les travaux de Mars, ou l’art de la guerre..., Amsterdam, Henri Desbordes/La Haye, Henri van Bulderen, 1696. bibliographie des livres d,architecture
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• Traductions russes
Kniga marsova ili voinskikh del..., Sanktpiterbourkhskaya tipografiya, 1713. [Livre de Mars ou des arts de la guerre..., Presses de Saint-Pétersbourg, 1713.] Kniga marsova ili voinskikh del... vtorym tisneniem napetchatannaia, Sankt-Peterbourg, [tipografiya] pri morskom chliakhetnom kadetskom Korpouse, 1766. [Livre de Mars ou des arts de la guerre... Deuxième tirage..., Saint-Pétersbourg, Presses du Corps Naval des Cadets gentilshommes, 1766.]
Marolois, Samuel (1572-1627) Fortification Fortification ou architecture militaire... La Haye, Hendrik Hondius, 1615. Fortification ou architecture militaire..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1617. Fortification ou architecture militaire... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1627. Fortification ou architecture militaire... [éd. Van Schoten], Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1628. Fortification ou architecture militaire... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. Fortification ou architecture militaire... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1644. Fortification ou architecture militaire... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1651. • Versions latines
Artis muniendi, sive fortificationis, pars prima [-secunda]... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1633. Artis muniendi, sive fortificationis, pars prima [-secunda]... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1644. • Versions allemandes
Fortification das ist Vestung-bau... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1627. Fortification das ist Vestung-bau... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. Fortification ou architecture militaire... / Fortification das ist Vestung-bau... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1662. [Titre français, texte allemand] • Versions néerlandaises
Fortificatie, dat is, sterckte bouwing... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. Fortificatie, dat is, sterckte bouwing... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. Fortificatie, dat is, sterckte bouwing... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1651. Fortification... / Sterckten-bouwingh of fortificatie [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1662. [Titre français, texte néerlandais] • Traduction anglaise
The art of fortification, or architecture militaire... [éd. Girard], Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638.
Marot, Jean (c1619-1679) Recueil des plans, profils et élévations des plusieurs palais, chasteaux, églises, sépultures, grotes et hostels, bâtis dans Paris et aux environs..., s.l.s.n., [avant 1659]. Etc.
Hôtel des Invalides Description générale de l’hôtel des Invalides établi par Louis le Grand dans la plaine de Grenelle près Paris avec les plans, profils et élévation de ses faces, coupes et appartements, Paris, chez l’auteur, 1683. Etc.
Martin, Jean (c1507- 1553) Traductions de Serlio Le premier livre d’architecture... Le second livre de perspective, de Sebastian Serlio..., mis en langue francoise..., Paris, Jean Barbé, 1545. Quinto libro d’architettura di Sabastiano Serlio... Traduict en Francois..., Paris, Michel de Vascosan, 1547.
Traductions de Colonna Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1546. Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1554. Hypnerotomachie, ou discours du songe de Poliphile... Nouvellement traduict de langage italien en francois [par Jean Martin], Paris, Jacques Kerver, 1561. Traduction de Vitruve Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys..., Paris, Jacques Gazeau, 1547. Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys..., Paris, Jérôme de Marnef & Guillaume Cavellat, 1572. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François..., Genève, Jean de Tournes, 1618. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François..., Genève, Jean de Tournes, 1628. Traduction d’Alberti L’architecture et art de bien bastir..., traduicts de latin en françoys..., Paris, Jacques Kerver, 1553.
Mauclerc, Julien (c1543- ap. 1608) Le premier livre d’architecture..., [La Rochelle, Jérôme Haultin], 1599. Le premier livre d’architecture…, La Rochelle, Jérôme Haultin, 1600. Traitté de l’architecture svivant Vitruve… Où il a esté adjousté les diverses mesures & proportions… Et mis en lumiere par Pierre Daret..., Paris, Pierre Daret, 1648. Traitté de l’architecture svivant Vitruve… Où il a esté adjousté les diverses mesures & proportions… Et mis en lumiere par Pierre Daret..., Paris, Nicolas Berey, 1663. • Traduction anglaise A new treatise of architecture, according to Vitruvius... Designed by Julian Mauclerc... Set forth in English by Robert Pricke..., Londres, John Darby, 1669.
bibliographie des livres d,architecture
Chasteau de Richelieu Le magnifique chasteau de Richelieu..., s.l.s.n.s.d..
229
bibliographie des livres d,architecture
230
Meynier, Honorat de (c1570-1638) Paradoxes... avec un abregé... des principales maximes & regles des arts, de fortifier & assaillir les places, Paris, Julien Jacquin, 1624. Paradoxes... avec un abregé... des princicpales maximes & regles des arts, de fortifier & assaillir les places, Paris, s.n., 1652. Les nouvelles inventions de fortifier les places..., Paris, Nicolas Rousset & Julien Jacquin, 1626. • Traduction allemande
Fortification-Baw..., Francfort-sur-le-Main, Christoph Leblon & Wolfgang Hoffmann, 1642.
Milliet de Chales, Claude-François (1621-1678) Art de fortifier L’art de fortifier, de defendre, et d’attaquer les places..., Paris, Étienne Michallet, 1677. L’art de fortifier, de defendre, et d’attaquer les places..., Paris, Étienne Michallet, 1684. L’art de fortifier, de defendre, et d’attaquer les places..., Paris, se vendent à La Haye, chez Adriaen Moetjens, 1685. L’art de fortifier, de defendre et d’attaquer les places..., Paris, Étienne Michallet, 1695. • Traduction allemande
Die Kriegs-Baukunst, worinnen angewiesen wird, wieman Städte oder Plätze..., [Francfort-surle-Main], s.n., 1677.
Cursus Cursus seu mundus mathematicus tomus secundus..., Lyon, Jean Anisson, Jean Posuel & Claude Rigaud, 1690.
-N231
Remarques necessaires pour l’intelligence des fortifications, Nancy, Antoine Charlot, 1644.
bibliographie des livres d,architecture
Nigry, P. de (xviie siècle)
-Obibliographie des livres d,architecture
232
Ozanam, Jacques de (1640-1717) Cours Cours de mathematique… Tome troisiéme qui contient la geometrie & la fortification, Paris, Jean Jombert, 1693. Cours de mathématiques… Tome troisiéme qui contient la géométrie, & la fortification, Amsterdam, Georges Gallet, 1697. Traité de fortification Traité de fortification..., Paris, Jean Jombert, 1694. Traité de fortification..., suivant la copie à Paris, chez Jean Jombert, [La Haye], [Adriaen Moetjens], 1694. Etc.
-P233
Les fortifications..., Paris, Cardin Besongne, 1645. Les fortifications..., Bruxelles, François Foppens, 1668. Les fortifications..., Paris, Nicolas Langlois/Cardin & Augustin Besongne, 1669. Les fortifications..., Bruxelles, François Foppens, 1674. Les fortifications..., Paris, Nicolas Langlois, 1689. • Traduction anglaise The Count of Pagan’s Method of delineating all manner of fortification, dans Military and Maritime disciplines, Londres, Robert Pawlet, 1672. • Traductions allemandes Festungs-Bau des Graffen von Pagan.., Leipzig/Iena, Johann Theodor & David Fleischer, 1677. Etc. Dess Grafen von Pagan neuer Vestungs-Bau..., Francfort-sur-le-Main, Johann Georg Drullmann, 1684.
Palissy, Bernard (c1510-1589) Architecture Architecture, et ordonnance de la grotte rustique..., La Rochelle, Barthélemy Berton, 1563. Recette Recepte veritable..., La Rochelle, Barthélemy Berton, 1563. Recepte veritable..., La Rochelle, Barthélemy Berton, 1564. Discours admirables Discours admirables, de la nature des eaux et fontaines..., Paris, Martin le jeune, 1580. Œuvre complète Le moyen de devenir riche... Seconde partie... contenant les Discours admirables de la nature des eaux & fontaines..., Paris, Robert Fouet, 1636.
Palladio, Andrea (1508-1580) I quattro libri dell’architettura..., Venise, Domenico De Franceschi, 1570. I quattro libri dell’architettura..., Venise, Bartolomeo Carampello, 1581. I quattro libri dell’architettura..., Venise, Bartolomeo Carampello, 1601. I quattro libri dell’architettura..., Venise, Bartolomeo Carampello, 1616. I quattro libri dell’architettura..., Venise, Marc Antonio Brogiollo, 1642. • Traduction française Les quatre livres de l’architecture d’André Palladio. Mis en françois, Paris, Edme Martin, 1650.
bibliographie des livres d,architecture
Pagan, Blaise François, comte de (1604-1665)
Livres I-II I due libri dell’architettura..., Venise, Domenico De Franceschi, 1570.
bibliographie des livres d,architecture
234
• Traduction allemande
Die Baumeisterin Pallas, oder der in Teutschland erstandene Palladius, das ist... Palladii zwey Bücher von der Bau-Kunst..., Nuremberg, Héritiers de Johann Andreas Endter, 1698.
Livres III-IV I due primi libri dell’antichita..., Venise, Domenico De Franceschi, 1570. Livre I • Édition espagnole
Libro primero de la architectura..., Valladolid, Ivan Lasso, 1625. • Éditions Le Muet et dérivées
Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir Par le Sr. Le Muet, Paris, François Langlois, 1645. Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir Par le Sr. Le Muet, Paris, Pierre Mariette, 1647. • Éditions hollandaises
Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1646. Traitté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Henricus Wetstein, 1679. Traitté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio. Augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet..., Amsterdam, Henricus Wetstein, 1682. • Traduction néerlandaise
Traicté des cinq ordres d’architecture... Traduit du Palladio augmenté de nouvelles inventions pour l’art de bien bastir. Par le Sr. Le Muet / Verhandeling vande vijf orderen der bouw-konst... Door den heer de Muet..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1646. • Traductions anglaises
The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, J[oseph] M[oxon], 1663. The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, J[oseph] M[oxon], 1668. The first book of architecture... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Nevil Simmons, Thomas Passinger, Thomas Sawbridge & Richard Smith, 1676. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Passinger, Thomas Sawbridge & Richard Smith, 1683. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Parkhurst, Georg Sawbridge & Eben Tracy, 1693. The first book of architecture... Translated out of Italian... by Pr Le Muet... Translated out of French..., Londres, Thomas Braddyll & Eben Tracy, 1700. Etc.
Pasino, Aurelio de (15??-16??) Discours sur plusieurs poincts de l’architecture de guerre..., Anvers, Christophe Plantin, 1579.
Perrault, Charles (1628-1703) Parallèle
Parallele des Anciens et des Modernes..., Paris, Veuve Coignard et Jean-Baptiste Coignard fils, 1692 (tome 1).
Perrault, Claude (1613-1688) Ordonnance Ordonnance des cinq especes de colonnes selon la methode des Anciens..., Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1683. • Traductions anglaises A treatise of the five orders of columns in architecture... Written in french by Claude Perrault..., Londres, Benjamin Motte, 1708. A treatise of the five orders of columns in architecture... Written in french by Claude Perrault..., Londres, John Senex, Richard Gosling, William Taylor, William & John Innys, & John Osborn, 1722.
Traité de Vitruve Les dix livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en françois, avec des notes et des figures, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1673. Les dix livres d’architecture de Vitruve corrigez et traduits nouvellement en françois, avec des notes et des figures. Seconde edition reveuë, corrigée, & augmentée…, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1684. Abrégé de Vitruve Abregé des dix livres d’architecture de Vitruve, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1674. • Édition hollandaise Architecture generale de Vitruve reduite en abregé, par Mr. Perrault..., Amsterdam, Huguetan, 1681 [1691]. • Traductions anglaises An abridgment of the architecture of Vitruvius... First done in french by Monsr Perrault..., Londres, Abel Swall & Timothy Child, 1692. The theory and practice of architecture, or Vitruvius and Vignola abridg’d. The first, by the famous Mr Perrault..., Londres, Richard Wellington, 1703. Etc. • Traductions italiennes Compendio dell’architettura generale di Vitruvio opera di Mons. Perrault di nuovo compendiata, e ristretta nella presente traduzione italiana da C[onte] C[arlo] C[ataneo]..., Venise, Girolamo Albrizzi, 1711. Etc. • Traduction espagnole Compendio de los diez libros de arquitectura de Vitruvio escrito en francés. Por Claudio Perrault... Traducido al castellano por Don Joseph Castañeda, Madrid, Gabriel Ramirez, 1761.
bibliographie des livres d,architecture
Parallele des Anciens et des Modernes..., Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1688 (tome 1).
235
• Traduction russe
Sokratschenniy Vitruviy ili soverchenniy arkhitektor. Perevod arkhitektury pomotschnika Fedora Karjavina, Moscou, Universitetskaya Tipografiya Novikova, 1789. bibliographie des livres d,architecture
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Perret, Jacques (1540/45-1610/19) Des fortifications et artifices / Architecture et perspective..., [Paris, s.n., 1601]. Architectura et perspectiva / Des fortifications et artifices... Mis en lumiere par la vesve & les deux fils de Theodore de Bry, Francfort-sur-le-Main, Johann Theodor de Bry, 1602. Des fortifications et artifices / Architecture et perspective..., s.l.s.n., [1620]. • Traductions allemandes
Architectura et perspectiva / Etlicher Festungen..., Francfort-sur-le-Main, Héritiers de Dietrich de Bry, 1602. Architectura et perspectiva / Etlicher Festungen..., Oppenheim, Johann Theodor de Bry, 1613.
Philandrier, Guillaume (1505-1565) In decem libros M. Vitruvii Pollionis de architectura annotationes..., Rome, Giovanni Andrea Dossena, 1544. In M. Vitruvium de architectura annotationes..., Venise, Giordano Ziletti, 1557. • Éditions françaises
In decem libros M. Vitruvii Pollionis de architectura annotationes..., Paris, Michel Fezandat/ Jacques Kerver, 1545. • Éditions composites
M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri decem... Adjunctis nunc primum Gulielmi Philandri... castigationibus atque annotationibus..., Strasbourg, Georg Messerschmidt, 1550. M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem... Accesserunt, Gulielmi Philandri... annotationes castigatiores, & plus tertia parte locupletiores..., Lyon, Jean I de Tournes, 1552. M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem... Accesserunt, Gulielmi Philandri Castilionii... annotationes castigatiores, & plus tertia parte locupletiores..., [Genève], Jean II de Tournes, 1586. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François, par Jean Martin... [Vie de Vitruve et Digression de Philandrier], Cologny/Genève, Jean III de Tournes, 1618. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François, par Jean Martin... [Vie de Vitruve et Digression de Philandrier], Cologny/Genève, Jean III de Tournes, 1628. M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem. Cum notis, castigationibus et observationibus Guilielmi Philandri integris ; Danielis Barbari excerptis... Omnia in unum collecta, digesta, et illustrata a Joanne de Læt..., Amsterdam, Louis Elzevir, 1649.
Pierretz, Antoine le Jeune (xviie siècle)
Cheminées Divers desseins de cheminées a la royalle..., Paris, Veuve François Langlois, [1647-1664]. Divers desseins de cheminées a la royalle..., Paris, Pierre II Mariette, s.d. Cheminées de nouvelles inventions, Paris, Pierre II Mariette, 1666.
Autels Livre d’autels et d’epitaphes, Paris, Pierre Mariette, [1660 ?].
Potier d’Estain, Michel (15??-16??) Theoria et praxis fortalitiorum : das ist, Wie man mancherley Festung oder Schantzen deliniren..., Cologne, Balthasar Clipeus, 1602.
Procope de Césarée (c500-c562) De Justianani Imp. ædificiis libri sex..., Paris, Chrétien Wechel, 1537. • Traduction italienne Procopio Cesariense degli edifici di Giustiniano Imperatore, Venise, Michele Tramezzino, 1547.
237 bibliographie des livres d,architecture
Livre d'architecture Livre darchitecture de porte et cheminees, Paris, François Langlois, 1640. Livre darchitecture de porte et cheminees, Paris, Veuve François Langlois, 1647. Livre darchitecture de porte et cheminees, Paris, Pierre Mariette, sd.
-Rbibliographie des livres d,architecture
238
Renty, Gaston de (1611-1649) Traicte ou manuel de la fortification, Paris, Gervais Alliot, 1639. Traicté ou manuel de la fortification..., Paris, Gervais Clousier, 1645. Traicté ou manuel de la fortification, Paris, Gervais Clousier, 1656.
Rivan, Antoine (15??-16??) L’art de fortifier les places... Paris, Pierre Gaillard, 1628. L’art de fortifier les places..., Paris, Pierre Pic, 1636.
Rohault, Jacques (1618-1672) Traité des fortifications, dans œuvres posthumes..., Paris, Guillaume Desprez, 1682. [p. 373-478] Traité des fortifications, dans œuvres posthumes... Tome second. Suivant la copie de Paris, La Haye, Hendrik van Bulderen, 1690 [p. 5-120].
-S239
Medidas del Romano..., Tolède, Ramón de Petras, 1526. Medidas del Romano..., Lisbonne, Luis Rodriguez, 1541. Medidas del Romano..., Lisbonne, Luis Rodriguez, 1542. [2 tirages] Medidas del Romano..., Tolède, Juan de Ayala, 1549. Medidas del Romano..., Tolède, Juan de Ayala, 1564. • Traductions françaises Raison darchitecture antique... nouvellement traduit despaignol en francoys..., Paris, Simon de Colines, [c1536]. Raison darchitecture antique... nouvellement traduit despaignol en francoys..., Paris, Simon de Colines, 1539. Raison darchitecture antique... nouvellement traduit despaignol en francoys..., Paris, Simon de Colines, 1542. Raison d’architecture antique... nouvellement traduicte d’espaignol en françoys..., Paris, Regnault & Claude Chaudière, 1550. Raison d’architecture antique... nouvellement traduicte d’espaignol en françois..., Paris, Gilles Gourbin/Paris, Guillaume Cavellat, 1555. De l’architecture antique... Traduict d’espagnol en francois..., Paris, Denise Cavellat, 1608.
Saint-Aignan, Sébastien de (15??-1669) Maximes et exemples d’architecture..., Orléans, Médiathèque, ms. 441 (371) [1654-1669].
Sambin, Hugues (c1520-1601) Oeuvre de la diversite des termes dont on use en architecture..., Lyon, Jean Durand, 1572.
Sardi, Pietro (1560-après 1642) Corona Corona imperiale dell’architettura militare divisa in due trattati, Venise, Barezzo Barezzi, 1618. Corona imperiale dell’architettura militare divisa in due trattati, Venise, s.n., 1680. • Traductions allemandes
Corona imperialis architecturæ militaris, das ist : gründlicher Bericht von der Fortification unnd Befestigung..., Francfort-sur-le-Main, Jakob de Zetter, 16226. Corona imperialis architecturæ militaris, das ist : gründlicher Bericht von der Fortification unnd
6
Seconde partie.
bibliographie des livres d,architecture
Sagredo, Diego de (c1490-1528)
bibliographie des livres d,architecture
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Befestigung..., Francfort-sur-le-Main, Jakob de Zetter, 16237. Corona imperialis architecturæ militaris, das ist : gründlicher Bericht von der Fortification unnd Befestigung..., Francfort-sur-le-Main, Jakob de Zetter, 16448. Coronæ imperialis... erster Theil, das ist : gründlicher und beständiger Bericht, von Fortification und Vestungsbaw..., Francfort-sur-le-Main/Hambourg, Jakob de Zetter, 16269. [1ère partie] Coronæ imperialis erster Theil von bewehrter und künstlicher Fortification und Festungsbaw..., Francfort-sur-le-Main/Hambourg, Jakob de Zetter10, 1644. • Traduction française
Couronne imperiale de l’architecture militaire..., Francfort-sur-le-Main, Jakob de Zetter, 1623.
Discorso Discorso per il quale... si rifiutano tutte le fortezze..., Venise, Giacomo Sarzina, 1627. Discorso sopra la necessità, e utilità dell’archittura militare, Venise, Antonio Bariletti, 1642. Corno Corno dogale dell’architettura militare, Venise, Giunti, 1638. Corno dogale dell’architettura militare, Venise, Giunti, 1639.
Sauval, Henri (1620-1676) Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, Paris, Charles Moette & Jacques Chardon, 1724. 3 tomes.
Savot, Louis (c1579-1640) L’architecture françoise des bastimens particuliers, Paris, Sébastien Cramoisy, 1624. L’architecture françoise des bastimens particuliers, Paris, Antoine Robinot & Jean Gesselin, 1642. L’architecture françoise des bastimens particuliers... Avec des figures & des nottes de M. Blondel..., Paris, François Clousier & Pierre Aubouyn, 1673. L’architecture françoise des bastimens particuliers..., augmentée... de plusieurs figures, & des notes de Monsieur Blondel..., Paris, Veuve François Clousier, Charles Clousier, Pierre Aubouyn, Jacques Villery & Pierre Émery, 1685.
Scamozzi, Vincenzo (1548-1616) L’idea della architettura universale, Venise, Chez l’auteur, 1615. L’idea della architettura universale, Piazzola, [Marco Contarini], 1687. Architettura universale..., Venise, Girolamo Albrizzi, 1694. Etc. • Traduction française
Les cinq ordres d’architecture... [éd. d’Aviler], Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1685. Etc.
7 8 9 10
Id. Id. Première partie. Id.
Livres III & VI • Adaptation française Les cinq ordres de colomnes et plusieurs pieces d’architecture tirées du tres exellent architecte Vincent Scamozze. Et autres..., Paris, Jean Boisseau, 1646.
• Éditions hollandaises Het voorbeelt der algemeene bouwkonst..., Amsterdam, Dancker Danckerts, 1658. Bouwkonstige wercken, begrepen in 8 boecken..., Amsterdam, Dancker Danckerts, 1661. • Traductions allemandes Gründ-Regeln der Baw-Kunst oder klärliche Beschreibung der fünff Säülen-Ordnungen..., Nuremberg, Johann Hoffmann, 1678. Klärliche Beschreibung der fünff Saülen-Ordnungen..., Nuremberg, Johann Hoffman, 1697.
Livre VI Gontregulen der bow-const. ofte. De vytnementheyt vande vyf orders..., Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1640. Gontregulen der bow-const. ofte. De vytnementheyt vande vyf orders..., Amsterdam, Dancker Danckerts, 1658. Gontregulen der bow-const. ofte. De vytnementheyt vande vyf orders [planches uniquement], Amsterdam, Dancker Danckerts, 1661. • Adaptations hollandaises Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Pieter Hendricksz, 1657. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], [Amsterdam], s.n., [c1658-1660]. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Justus Danckerts, 1670. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Pieter Hendricksz, 1657 [=167?]. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Joannes Blom & Jacobus van der Deyster, 1682. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Justus Danckerts, 1686. Cort onderwys vande vyf colommen... [éd. Bosboom], Amsterdam, Gerhard Valk, 1694. Etc.
De grondt-regulen der bouw-konst... van de vijf ordens... [éd. Schuym], Amsterdam, Johannes Grinsveldt, 1662. De grondt-regulen der bouw-konst... van de vijf ordens... [éd. Schuym], Amsterdam, Justus Danckerts, 1677. De grondt-regulen der bouw-const... van de vijf ordens... [éd. Schuym], Amsterdam, Justus Danckerts, 1694. Etc. Eerste deel der bouw-kunst... [éd. Vermaarsch], Leyde, Abraham Verhoef, 1664. Eerste deel der bouw-kunst... [éd. Vermaarsch], Leyde, Hendrick Doncker, 1667. Eerste deel der bouw-kunst... [éd. Vermaarsch], Amsterdam, Hendrick Doncker, 1678. Grondige bewijsredenen der bouw-kunst... [éd. Vermaasch], Amsterdam, Justus Danckerts, 1689. Bouw-kunstige bewys redenen om met een welverdeelde..., Amsterdam, Cornelis II Danckerts, 169?]. • Adaptations allemandes
Die Grund-regeln der Baw-Kunst... [éd. Schuym], Amsterdam, Dancker Danckerts, 1664. Die Grund-regeln der Baw-Kunst... [éd. Schuym], Amsterdam, Dancker Danckerts, 1665.
bibliographie des livres d,architecture
• Adaptation anglaise XXX. Pieces d’architecture, tirées du tres excellent auteur Vincent Scammozze. Et autres... / XXX. Pieces of architecture, taken out of the famous author Vincent Scamozze, and others..., [Londres ], s.n., [166?].
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bibliographie des livres d,architecture
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Grundtliche Darstellung der fünff Seüllen dem... Vitruvio Scamozzio..., Prague, Abraham Leuthner von Grundt, 1677. Grundtliche Darstellung der fünff Seüllen dem... Vitruvio Scamozzio..., Prague, Abraham Leuthner von Grundt, [c1700]. Etc. • Adaptations anglaises
The mirrour of architecture... [éd. Schuym], Londres, William Fisher, 1669. The mirror of architecture... [éd. Schuym], Londres, William Fisher & Benjamin Hurlock, 1671. The mirror of architecture... [éd. Schuym], Londres, William Fisher & E. Hurlock, 1676. The mirror of architecture... [éd. Schuym], Londres, William Fisher, Richard Mount, Thomas Passinger & E. Smith, 1687. The mirror of architecture... [éd. Schuym], Londres, Nathaniel Rolls, 1693. The mirror of architecture... [éd. Schuym], Londres, Richard Mount, 1700. Etc. A brief and plain description of the five orders of architecture... [éd. Bosboom], Londres, Robert Pricke, 1676.
Schille, Jan van († 1586) Form und weis zu bauwen..., Anvers, Gérard de Jode, 1573. [2 tirages] Form und weis zu bauwen..., Anvers, Gérard de Jode, 1578. Form und weis zu bauwen... / Maniere, de bien bastir..., Anvers, Gérard de Jode, 1580.
Schuym, Joachim (xviie siècle), voir Scamozzi Serlio, Sebastiano (1475/90-1553/57) Livres I-II Le premier livre d’architecture... Le second livre de perspective, de Sebastian Serlio..., mis en langue francoise, par Jehan Martin..., Paris, Jean Barbé, 1545. L’architecture de M. Sebastian Serlio... traictant de l’art de bien raisonnablement bastir... mis en francois, par Jean Martin..., Paris, Barthélemy Macé, 1587. L’architecture de M. Sebastian Serlio... traictant de l’art de bien raisonablement bastir... mis en francois, par Jean Martin..., Paris, Barthélemy Macé, 1590. • Édition italienne
Libro primo d’architettura di Sebastiano Serlio... Il secondo libro di perspettiva... Con nuova aggiunta delle misure, Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa, 1560. • Traductions néerlandaises
Den eersten [-tweeden] boeck van architecturen Sebastiani Serlii..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1553. Den eersten [-tweeden] boeck van architecturen Sebastiani Serlii..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558. • Traductions anglaises
Livre I A new-naturalized work of a learned stranger..., Londres, Thomas Jenner, 1657.
Livre II A book of perspective & geometry... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English..., Londres, Thomas Jenner, 1657.
Livre III Il terzo libro..., Venise, Francesco Marcolini, 1540. Il terzo libro... con nove additioni..., Venise, Francesco Marcolini, 1544 [1545]. Il terzo libro... con nove additioni..., Venise, Melchiorre Sessa, 1562. • Traduction néerlandaise Die alder vermaertste antique edificien..., Anvers, Pieter Coecke, 1546. • Traduction française Des antiquités, le troisiesme livre..., Anvers, Pieter Coecke, 1550.
Livre IV Regole generali di architetura..., Venise, Francesco Marcolini, 1537. Regole generali di architettura... con nuove additioni, Venise, Francesco Marcolini, 1540 [1541]. Regole generali di architettura... con nove additioni et castigationi..., Venise, Francesco Marcolini, 1544 [1545]. Regole generali di architettura..., Venise, s.n.s.d. • Traductions néerlandaises Generale reglen der architecturen..., Anvers, Pieter Coecke, 1539. Reglen van metselrijen op de vijve manieren van edificien..., Anvers, Pieter Coecke, 1549. • Traductions françaises Reigles generales de l’architecture..., Anvers, Pieter Coecke, 1542. Reigles generales de l’architecture..., Anvers, Pieter Coecke, 1545. Reigles generales d’architecture..., Reveu & corrige, avec additions du mesme aucteur..., Anvers, Pieter Coecke, 1550. • Traductions allemandes Die gemaynen reglen von der architectur..., Anvers, Pieter Coecke, 1542 [1543]. Die gemaynen reglen von der architecktur..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558.
Livre V Quinto libro d’architettura di Sabastiano Serlio... Traduict en francois par Jan Martin..., Paris, Michel de Vascosan, 1547. Quinto libro d’architettura di Sebastiano Serlio..., Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa, 1559. • Traductions néerlandaises Den vijfsten boeck van architecturen Sebastiani Serlii..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1553. Den vijfsten boeck van architecturen Sebastiani Serlii..., Anvers, Mayken Verhulst [veuve P. Coecke], 1558.
Livre VI [Libro sesto di tutte le habitationi...], New York, Columbia University, Avery Architectural and Fine Arts Library, AA520 SE 694 F. [Libro sesto di tutte le habitationi...], Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Cod. Icon. 189. [Libro sesto di tutte le habitationi...], Vienne, Nationalbibliothek, 72.P.20. [Épreuves]
243 bibliographie des livres d,architecture
Livres I-II An excellent introduction to architecture..., Londres, Robert Pricke, 1670. An excellent introduction to architecture..., Londres, Robert Pricke, 1679.
bibliographie des livres d,architecture
244
Livre VII Il settimo libro d’architettura... Architecturæ liber septimus..., Francfort-sur-le-Main, André Wechel & Jacopo Strada, 157511. Livre extraordinaire Livre extraordinaire de architecture... Extraordinario libro di architettura, Lyon, Jean de Tournes, 1551. Extraordinario libro di architettura..., Lyon, Guillaume Roville [Rouillé], 1558. Extraordinario libro di architettura...[Livre extraordinaire de architecture ?], Lyon, Guillaume Roville [Rouillé], 1560. [Extraordinario libro di architettura.. Livre extraordinaire de architecture, Lyon, Guillaume Roville [Rouillé], 1561.] ? • Éditions italiennes
Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa 1557. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa 1558. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa, 1560. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista & Melchiorre Sessa 1561. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista, Melchiorre Sessa & frères, 1566. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista, Melchiorre Sessa & frères, 1567. Extraordinario libro di architettura..., Venise, Giovanni Battista, Melchiorre Sessa & frères, 1568.
Livres I-V Il primo [-quinto] libro di architettura..., Venise, Melchiorre Sessa, 1551. • Traductions néerlandaises
Den eersten [-vijfsten] boeck van architecturen Sebastiani Serlii..., Amsterdam, Cornelis Claesz, 1606. Het eerste [-vijfde] boeck van de architecturen Sebastiani Serlii..., Amsterdam, Hendrick Laurenz, 1616 [rééd. 1626, 1636?]. • Traduction anglaise [d’après éd. 1606]
The first [-fifth] booke of architecture made by Sebastian Serly... Translated out of Italian into Dutch, and of Dutch into English, Londres, Robert Peake, 1611. • Traductions allemandes [d’après éd. 1606]
Von der Architectur fünff Bücher..., Bâle, Ludwig König, 1609. Francisci Liseri Architectura pratica nova..., Francfort-sur-le-Main, Johann Kaspar Bencardt, 1672-1674.
Livres I-II, IV-V Architectura pratica nova, Nördlingen, Johann Silbert Heil, 1673. [Texte allemand] [Johann Jakob Füllisch,] Compendium artis delineatoriæ sive architecturæ praticæ novæ..., Nördlingen, Johann Friedrich Schultes, 1680 [1681]. [Texte allemand] Livres I-V & Livre extraordinaire Libro primo [-quinto libro, estraordinario], Venise, Francesco De Franceschi & Johann Criegher, 1566.
11
Il existe un second état avec un titre légèrement différent: Architecturæ liber septimus... Il settimo libro d’architettura..., Francfort-sur-le-Main, André Wechel & Jacopo Strada, 1575 (Vène 2007, p. 120).
De architectura libri quinque... Necnon extraordinarius quinquaginta portarum libellus..., Venise, Francesco De Franceschi & Johann Criegher, 1569. Architettura..., Venise, Johann Jakob Herz, Sebastiano Combi & Giovanni La Nou, 1663.
Livres III-IV Tercero y quarto libro de architectura de Sebastian Serlio..., Tolède, Juan de Ayala, 1552. Tercero y quarto libro de architectura de Sebastian Serlio..., Tolède, Juan de Ayala, 1563. Tercero y quarto libro de architectura de Sebastian Serlio..., Tolède, Juan de Ayala & Miguel Rodriguez, 1573.
Stevin, Simon (1548-1620) Castrametatio Castrametatio dat is legermetig..., Rotterdam, Jan van Waesberge, 1617. • Traductions françaises La castrametation..., Rotterdam, Jan van Waesberge, 1618. La castrametation..., Leyde, Matthijs & Bonaventura Elzevier, 1618. • Traduction allemande Castrametatio..., Francfort-sur-le-Main, Friedrich Hulsius, 1631.
Fortification Sterckten-bouwingh..., Leyde, Franciscus Raphelengius, 1594. Sterckten-bouwingh..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1624. • Traductions allemandes
Festung-Bawung..., Francfort-sur-le-Main, Veuve Levin Hulsius & Wolfgang Richter, 1608. Festung-Bawung..., Francfort-sur-le-Main, Veuve Levin Hulsius & Hartmann Palthenius, 1623.
Fortification par écluses Nieuwe maniere van sterctebou, door Spilstuysen..., Rotterdam, Jan van Waesberge, 1617. Nieuwe maniere van sterctebou, door Spilstuysen..., Leyde, Matthijs & Bonaventura Elzevier, 1633. • Traductions françaises Nouvelle maniere de fortification par escluses..., Rotterdam, Jan van Waesberge, 1618. Nouvelle maniere de fortification par escluses..., Leyde, Matthijs & Bonaventura Elzevier, 1618. • Traduction allemande Wasserbaw..., Francfort-sur-le-Main, Friedrich Hulsius, 1631.
Œuvres mathématiques Les œuvres mathematiques... Le tout reveu, corrigé, et augmenté par Albert Girard..., Leyde, Bonaventura & Abraham Elzevier, 1634.
245 bibliographie des livres d,architecture
Livres I-V, Livre extraordinaire & Livre VII Tutte l’opere d’architettura di Sebastiano Serlio Bolognese..., Venise, Francesco De Franceschi, 1584. Tutte l’opere d’architettura et prospetiva di Sebastiano Serlio Bolognese..., Venise, héritiers Francesco De Franceschi, 1600. Tutte l’opere d’architettura et prospetiva di Sebastiano Serlio Bolognese..., Venise, Giacomo De Franceschi, 1619.
-Tbibliographie des livres d,architecture
246
Tartaglia, Niccolò Fontana, dit (c1500-1557) Quesiti, et inventioni diverse, Venise, s.n., 1538. Quesiti, et inventioni diverse, Venise, Venturino Ruffinelli, 1546. Quesiti et inventioni diverse, Venise, Niccolò Bascarini, 1554. Quesiti, et inventioni diverse, Venise, Curzio Troaino Navò, 1562. Quesiti, dans Opere del famosissimo Nicolo Tartaglia, Venise, s.n., 1606. • Traduction française
Livre VI des demandes et inventions, Reims, Nicolas Bacquenois, 1556.
Teti, Carlo (1529-1589) Discorsi di fortificationi..., Rome, Giulio Accolto, 1569.
Livres I & II Discorsi delle fortificationi..., Venise, Bolognino Zaltieri, 1575. Livres III-VI Discorsi... divisi in libri quattro..., Venise, Niccolò Moretti, 1588. Livres I-VIII Discorsi delle fortificationi... divisi in libri otto..., Venise, Francesco De Franceschi, 1589. Discorsi delle fortificationi..., Vicence, Giacomo De Franceschi, 1617. • Traductions françaises
Discours sur le faict des fortifications.., [Genève], Antoine Blanc, 1586. Discours sur le faict des fortifications.., Lyon, Barthélemy Vincent, 1589.
-V247
Adionction aux livres intitulez sauve-garde du feu, et de la fumee..., Dijon, Pierre Palliot, 1646.
Vauban, Sébastien le Prestre de (1633-1707) Traité de l’attaque et de la deffence des places [manuscrit, s.d.], Paris, Cnam, Fol Res QE 2. Traitté de la deffense des places... [manuscrit, s.d.], Paris, Cnam, Fol Res QE 3.
Éditions Cambray Maniere de fortifier de Mr. de Vauban le tout mis en ordre par Mr. le chevalier de Cambray, Amsterdam, Pierre Mortier, 1689. Etc. • Édition bilingue (français/allemand) Nouvelle maniere de fortifier de Mr. de Vauban... Le tout mis en ordre par Mr. le chevalier de Cambray = Neue manier von der Fortification von Monsieur de Vauban... und in gute ordnung gebracht. Durch den Ritter de Cambray, Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1692. Etc. • Traduction anglaise The new method of fortification, as practiced by Monsieur de Vauban..., Londres, Abel Swall, 1691. The new method of fortification..., Londres, Abel Swall, 1693. Etc.
Éditions Du Fay Maniere de fortifier selon la methode de Monsieur de Vauban..., Paris, Veuve Coignard & JeanBaptiste Coignard fils, 1681. Maniere de fortifier selon la methode de Monsieur de Vauban..., Paris, Veuve Coignard & JeanBaptiste Coignard fils, 1691. Veritable maniere de bien fortifier de Mr de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay, suivant la copie de Paris, Amsterdam, Adrien Braekman, 1692. Etc. Maniere de fortifier selon la méthode de Monsieur de Vauban... Par monsieur l’abbé Du Fay… Seconde édition augmentée, Paris, Veuve Coignard & Jean-Baptiste Coignard fils, 1693. Éditons Cambray/Du Fay Veritable maniere de fortifier de Mr de Vauban... le tout mis en ordre par Mr l’abbé Du Fay et Mr le chevalier de Cambray, Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1694. Nouveau traite de geometrie et de fortification... mis en lumiere par Monsieur de Vauban..., Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1695.
Vermaarsch, Joost (xviie siècle), voir Scamozzi
bibliographie des livres d,architecture
Valon, Jean (15??-1650)
Vignola, Giacinto Barozzi da (1535/40-c1584)
bibliographie des livres d,architecture
248
Offerta di un nuovo modo di defendere qualsivoglia fortezza..., Rome, héritiers d’Antonio Blado, 1578. Seconda proposta in materia d’una difesa..., Pérouse, Andrea Bresciano, 1581. • Traduction française
Invention admirable de defendre toutes places..., Paris, Robert Colombel, 1583.
Vignole, Jacopo Barozzi, dit (1507-1573) Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], s.n. [1562]. [2 états] Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Bolognini Zaltieri, 1570. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], s.n., [1573]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Girolamo Porro, 1577. Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Francesco Ziletti, 1582. Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Francesco Ziletti, 1583. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], s.n.], [159?]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Girolamo Porro, 1596. Regola delli cinque ordini d’architettura... con la nuva [nuova] agionta, di Michelangelo Buonaroti..., Rome, Giovanni Orlandi, 1602. Li cinque ordini di architettura... con un ragionamento di... Ottaviano Ridolfi..., Venise, Giacomo Franco, 1603. Regola delli cinque ordine d’architettura, Rome, Hendrik van Schoel, [c1605 ?]. Regola... Libro primo, et originale..., Rome, Andrea Vaccario, 1607. Regola... Libro primo, et originale... Nuova et ultima aggiunta delle porte di architett[ur]a di Michel Angelo Buonaroti, Rome, Andrea Vaccario, [1610 ?-1614 ?]. Regola delli cinque ordini d’architettura..., Rome, Giovanni Battista De Rossi, [c1625]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise, Catarin Doino, [1626]. Regola delli cinque ordini d’architettura... con la nuva [nuova] agionta, di Michelangelo Buonaroti..., Rome, Francesco de Pauli, [163?]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Sienne, Bernardino Oppi, [1635]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Rome, Giovanni Battista De Rossi, [c1635-1650]. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Venise, Ferrare ?], [Giuseppe Gironi ?], [1640-1650?]. Architettura..., Rome, Vitale Mascardi, 1648. Li cinque ordini di architettura..., Venise, Stefano Mozo Scolari, 1648. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], Matteo Gregorio Rossi, 1650. Regola delli cinque ordini d’architettura, Sienne, Pietro Marchetti, [1650-1670]. Li cinque ordini di architettura... con un ragionamento... di M. Ottaviano Ridolfi..., Venise, [Giovanni Antonio ?] Remondini, [1659 ?]. Regola delli cinque ordini di architettura..., Bologne, Giacomo Monti, 1664. Regola delli cinque ordini di architettura..., Bologne, Antonio Pisarri, 1664. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], Giovanni Marco Paluzzi, [167?]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Bologne, [Gioseffo Longhi], 1672. Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], Matteo Gregorio Rossi, [1680-1690]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Rome, Domenico De Rossi, [ap. 1691]. Regola delli cinque ordini d’architettura, Bologne, Gioseffo Longhi, 1695. Etc.
Traduction allemande ? Regel der fünff orden..., Nuremberg, s.n., 1617. ?
Traductions espagnoles Regla de las cinco ordenes de architectura... [trad. P. Caxesi], Madrid, chez l’auteur, 1593. Regla de las cinco ordenes de architectura... [trad. P. Caxesi], Madrid, s.n., 1619. Regla de las cinco ordenes de architectura... [trad. P. Caxesi], Madrid, s.n., 1651. Regla de las cinco ordenes de architectura... [trad. P. Caxesi], Madrid, s.n., 1658. Regla de las cinco ordenes de architectura... [trad. P. Caxesi], Madrid, s.n., 1698. Éditions hollandaises • Polyglottes Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1617. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, 1619. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Arnhem, Johannes Janssonius, 1620. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel vande vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… The rule of the V. orders of architecture..., Utrecht, Crispijn van de Pas, 1629. Regola delli cinque ordini d’architettura… Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architecture… Regel der funff orden von architectur..., Amsterdam, Joan & Cornelis Blaeu, 1640. Regola de’ cinque ordini d’architettura... Regel van de vijf ordens der architecture… Reigle des cinq ordres d’architetture (sic)… Regel der funff orden von architectur... The rule of the V. orders of architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1642. • Bilingue (allemand/néerlandais) Regel van de vijf ordens der architecture..., Amsterdam, Justus Danckerts, 1669. • Française Reigle des cinq ordres d’architecture..., Amsterdam, Justus Danckerts, Et se vend à Paris. Chez François Jollain, [1686-1694]
249 bibliographie des livres d,architecture
Traductions anglaises The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture, Londres, William Sherwin/Londres, Rowland Reynolds & William Sherwin, 1669. The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture, Londres, Dorman Newman, 1669. The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture, Londres, Dorman Newman, 1675. The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture, Londres, Dorman Newman, 1682. The regular architect : or the general rule of the five orders of architecture, Londres, John Marshall, [1699].
Éditions françaises
bibliographie des livres d,architecture
250
Édition Firens et dérivée Reigle des cinq ordres d’architecture de M. Jaques Barozzio de Vignole, Paris, Pierre Firens, [16201630]. Le grand Vignol augmenté..., Paris, Nicolas Berey, 1664. Éditions Le Muet et dérivées • Première édition et retirages
Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet / Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle reveues augmentees et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Melchior Tavernier, 1631-1632. Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuee (sic) augmentees et reduites de grand en petit par le Muet, Paris, Pierre Mariette, 1631-1632 [1644-1655?]. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees augmentees et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Nicolas Langlois, s.d. [1664-1700]. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveües augmentées et reduittes de grand en petit. Par le Muet, Paris, Jean Mariette, s.d. [ap. 1702]. • Seconde édition
Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, augmentées, & reduites de grand en petit par le Muet. Corrigées depuis de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], s.n., 1657. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, & reduites de grand en petit volume par le Muet. Corrigées de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], s.n., 1658. Reigles des cinq ordres d’architecture de Vignolle / Reveuees aumantees et reduites de grand en petit par le Muet / Regles des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveuës, augmentées, & reduites de grand en petit volume par le Muet. Corrigées de plusieurs fautes considerables... Iouxte la copie imprimée a Paris, [Lyon], s.n., 1684. • Éditions hollandaises
Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1658. Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet Amsterdam, Nicolaus Visscher, s.d. La regle des cinq ordres de l’architecture par I. B. de Vignola. Revuë, augmentée, & mise en abregé par Mr. Muet…, Anvers, Franciscus van Gaesbeeck pour P. Bouttats, [1690-1695]. • Traductions allemandes
Regel der funff orden von Architectur, gestelt durch M. Iacob Barozzio von Vignola... an der Her von Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1651. Regel der funff orden von Architectur, gestelt durch M. Iacob Barozzio von Vignola... an der Her von Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1660. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... durch den Herrn Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1664. Regel der fünff Orden von Architectur, gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola..., an dem Herrn von Muet, Amsterdam, Justus Danckerts, 1664. [1ère page de titre en latin] Regula quinque ordinum Architecturæ Aucthore I. B. Vignola. Aucta et emendata per Mr. Muet / Regel der fünff Orden von Architectur, gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola..., an dem
• Traductions anglaises Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, J[oseph] Moxon, 1655. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1665. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1673. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1692. Vignola, or the compleat architect... Translated into English, by Joseph Moxon, Londres, Joseph Moxon, 1694. Etc. • Traductions néerlandaises Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues, augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet / Reghel van de vijf ordens der architecture door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Louis Elzevir, 1638. [1re page de titre en français] Reghel van de vijf ordens der architecture door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1643. Regel van de vijf ordens der architecture. Door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Cornelis Danckerts, 1650. Regel van de vijf ordens der architecture, door I. B. van Vignola... Door Mr. Muet, Amsterdam, Dancker Danckerts, 1664.
Autres éditions Reigle des cinq ordres d’architecture... Traduction nouvelle..., Paris, Pierre I Mariette, 1653. Reigle des cinq ordres d’architecture... Traduction nouvelle..., Paris, Pierre II Mariette, 1662. Regles des cinq ordres d’architecture... [trad. B. Menessier], Paris, Pierre II Mariette, 1665. Regles des cinq ordres d’architecture de M. Jacques Barozzio de Vignole Traduction nouvelle & augmentation de ses œuvres, Paris, Nicolas Bonnart, 1665. Regles des cinq ordres d’architecture... nouvellement revuës, corrigées, et réduites de grand en petit par Jean Le Pautre, avec plusieurs augmentations de Michel Ange Bonaroti...., Paris, Gérard Jollain, 1671. Regles des cinq ordres d’architecture... nouvellement revuës, corrigées, et réduites de grand en petit par Jean Le Pautre, avec plusieurs augmentations de Michel Ange Bonaroti...., Paris, Gérard Jollain, [1671-1683]. Regles des cinq ordres d’architecture de Vignole..., Paris, François Jollain, 1691. Regles des cinq ordres d’architecture de Vignole..., Paris, François Jollain, 1694.
251 bibliographie des livres d,architecture
Herrn von Muet, Amsterdam, Justus Danckerts, 1664. [1ère page de titre en latin] Reigies des cinq ordres d’architecture de Vignolle. Reveues, augmentees et reduittes de grand en petit, par Le Muet / Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... durch den Herrn Muet, Amsterdam, Nicolaus Visscher, s.d. [1670?]. [1re page de titre en français] Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1675. Regell der fünff Orden von der Architectur gestelt durch M. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet / Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1687. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Hofmann, 1694. Regel der fünff Orden von der Architectur, gestelt durch Mr. Jacob Barozzio von Vignola... Durch den Herrn Muet, Nuremberg, Johann Zieger & Georg Lehmann, 1699.
bibliographie des livres d,architecture
252
Adaptations Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole avec des commentaires du S.r Daviler..., Paris, Nicolas Langlois, 1691. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1694. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 16931694. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1695. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole... [Explication des termes d’architecture...], Paris, Nicolas Langlois, 1696. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 1699. Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole..., Amsterdam, Georges Gallet, 1700. Etc. • Traductions allemandes
Außführliche Anleitung zu den ganzen Civil-Baukunst, worinnen nebst denen fünff Ordnungen von J. Bar. de Vignola..., Amsterdam, Huguetan, 1699. Außführliche Anleitung zu den ganzen Civil-Baukunst, worinnen nebst denen fünff Ordnungen von J. Bar. de Vignola..., Amsterdam, Huguetan, 1700. Etc.
Vitruve [Marcus Vituvius Pollio] (ier siècle av. J.-C.) Éd. Sulpizio et éditions dérivées L. Victruvii Pollionis ad Cesarem Augustum de architectura, Rome, s.n., c1486-1487. L. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem. Sexti Iulii Frontini de aquæductibus liber unus..., Florence, s.n., 1496. L. Vitruuii Pollionis de architectura libri decem. Sexti Iulii Frontini de aquæductibus liber unus...,Venise, Simone Bevilacqua, 1497. Éd. Giocondo et éditions dérivées M. Vitruvius per Iocundum solito castigatior factus cum figuris et tabula ut iam legi et intelligi possit, Venise, Giovanni da Tridentino, 1511. Vitruvius iterum et Frontinus à Iocundo revisi repurgatique quantum ex collatione licuit, Florence, Filippo Giunta, 1513. M. Vitruvii de architectura libri decem nuper maxima diligentia castigati atqu; excusi, additis Iulii Frontini de aqueductibus libris..., Florence, héritiers de Filippo Giunta, 1522. M. Vitruvii de architectura libri decem, summa diligentia recogniti, atqu; excusi... Additis Iulii frontini de aqueductibus libris..., Lyon, héritiers de Balthazar de Gabiano, 1523. Édition Cesariano Di Lucio Vitruvio Pollione de architectura libri dece traducti de latino in vulgare affigurati : commentati et con mirando ordine insigniti..., Côme, Gottardo Da Ponte, 1521. Éditions Durantino M. L. Vitruuio Pollione de architectura traducto di Latino in vulgare dal vero exemplare con le figure a li soi loci con mirado ordine insignito..., Venise, Giovanni Antonio & Pietro Nicolini da Sabbio, 1524. M. L. Vitruvio Pollione di architettura dal vero esemplare latino nella volgar lingua tradotto..., Venise, Niccolò Zoppino, 1535.
Édition Caporali Architettura con il suo commento et figure Vetruvio in volgar lingua raportato..., Pérouse, Giano Bigazzini, 1536.
Éditions Messerchmidt M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri decem... conscripti : nunc primum in Germania... excusi..., Strasbourg, Georg Messerschmidt, 1543. M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri. X... conscripti, &... hac editione emendati. Adjunctis nunc primum Gulielmi Philandri... castigationibus atque annotationibus in eosdem..., Strasbourg, Georg Messerschmidt, 1550. Éditions Martin Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys..., Paris, Jacques Gazeau, 1547. Architecture ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion... mis de Latin en Francoys..., Paris, Jérôme de Marnef & Guillaume Cavellat, 1572. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François..., Genève, Jean III de Tournes, 1618. Architecture, ou art de bien bastir, de Marc Vitruve Pollion, mis de Latin en François, par..., Genève, Jean III de Tournes, 1628. Éditions de Tournes M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem... Accesserunt, Gulielmi Philandri... annotationes castigatiores, & plus tertia parte locupletiores..., Lyon, Jean I de Tournes, 1552. M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem... Accesserunt, Gulielmi Philandri... annotationes castigatiores, & plus tertia parte locupletiores..., [Genève], Jean II de Tournes, 1586. Éditions Barbaro I dieci libri dell’architettura di M. Vitruvio tradutti et commentati da Monsignor Barbaro..., Venise, Francesco Marcolini, 1556. M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem, cum commentariis Danielis Barbari..., Venise, Francesco De Franceschi & Johann Criegher, 1567. I dieci libri dell’architettura di M. Vitruvio, Tradotti & commentati da Mons. Daniel Barbaro..., Venise, Francesco De Franceschi & Johann Criegher, 1567. I dieci libri dell’architettura di M. Vitruvio, tradotti et commentati da Monsig. Barbaro..., Venise, Francesco De Franceschi, 1584. I dieci libri dell’architettura di M. Vitruvio, tradotti, & commentati da Monsig. Daniel Barbaro..., Venise, Alessandro De Vecchi, 1629. Édition De Urrea M. Vitruvio Pollion de architectura, dividido en diez libros, traduzidos de Latin en Castellano por Miguel de Urrea..., Alcalá de Henares, Juan Gracián, 1582. Édition De Laet M. Vitruvii Pollionis de architectura libri decem. Cum notis, castigationibus et observationibus Guilielmi Philandri integris..., Amsterdam, Louis Elzevir, 1649.
253 bibliographie des livres d,architecture
Éditions Ryff M. Vitruvii Pollionis... de architectura libri decem... conscripsit : & nunc primum in Germania... excusi... Per Gualtherum H. Ryff... Sexti Iulii Frontini de aquæductibus urbis Romae... Nicolai Cusani de staticis experimentis..., Strasbourg, Christian Egenhoff, 1543. Vitruvius Teutsch..., Nuremberg, Johann Petreius, 1548. Vitruvius..., Bâle, Sebastian Henricpetri, 1575. [2 tirages] Vitruvius..., Bâle, Sebastian Henricpetri, 1614.
bibliographie des livres d,architecture
254
Éditions Perrault Les dix livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en françois, avec des notes et des figures, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1673. Les dix livres d’architecture de Vitruve corrigez et traduits nouvellement en françois, avec des notes et des figures. Seconde edition reveuë, corrigée, & augmentée…, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1684. Abrégés Éditions Gardet/Bertin Epitome ou extrait abrege des dix livres d’architecture de Marc Vitruve Pollion..., Toulouse, Guyon Boudeville, 1556/1559 [=1560]. Epitome ou extrait abrege des dix livres d’architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1565. Epitome ou extrait abrege des dix livres d’architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1567. Epitome ou extrait abrege des dix livres d’architecture, de Marc Vitruve Pollion..., Paris, Gabriel Buon, 1568. Abrege des dix livres d’architecture de M. Vitruve Pollion..., Paris, Antoine Du Breuil, 1597. Éditions Perrault Abregé des dix livres d’architecture de Vitruve, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1674. • Édition hollandaise
Architecture generale de Vitruve reduite en abregé, par Mr. Perrault..., Amsterdam, Georges Gallet pour les Huguetan, 1681 [1691]. • Traductions anglaises
An abridgment of the architecture of Vitruvius... First done in french by Monsr Perrault..., Londres, Abel Swall &Timothy Child, 1692. Etc. • Traductions italiennes
Compendio dell’architettura generale di Vitruvio opera di Mons. Perrault di nuovo compendiata, e ristretta nella presente traduzione italiana da C[onte] C[arlo] C[ataneo]..., Venise, Girolamo Albrizzi, 1711. Etc. • Traduction espagnole
Compendio de los diez libros de arquitectura de Vitruvio escrito en francés. Por Claudio Perrault.... Traducido al castellano por Don Joseph Castañeda, Madrid, Gabriel Ramirez, 1761. • Traduction russe
Sokratschenniy Vitruviy ili soverchenniy arkhitektor. Perevod arkhitektury pomotschnika Fedora Karjavina, Moscou, Universitetskaya Tipografiya Novikova, 1789.
Vredeman de Vries, Jan (1527-1609) Variæ architecturæ formæ [Variæ architecturæ formæ], [Anvers], Hieronymus Cock, 1562. Variæ architecturæ formæ..., Anvers, Theodorus Galle, 1601. Variæ architecturæ formæ..., Anvers, Joannes Galle, s.d.
Caryatidum centuria Caryatidum... centuria / Veelderleij diveres termen op de ordene der edifici..., s.l., Gérard de Jode, [1565].
• Traduction néerlandaise Den eersten boeck ghemaect opde twee colomnen Dorica en Ionica..., Anvers, Hieronymus Cock, [1565].
Corinthia & Composita Das ander Buech, gemacht auff die zway Colonnen, Corinthia und Composita..., [Anvers], Hieronymus Cock, 1565. Das ander Buech, gemacht auff die zway Colonnen, Corinthia und Composita..., Anvers, Hieronymus Cock, 1578. Das ander Buech, gemacht auff die zway Colonnen, Corinthia und Composita..., Anvers, Hieronymus Cock, 1581. Tuscana De oorden Tuschana....Anvers, [Hieronymus Cock], 1578. Menuiserie Differents pourtraicts de menuiserie..., [Anvers], Philippe Galle, [1583]. Architectura • Version française Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1577. Architectura..., Anvers, Pieter de Jode, 1615. Architectura..., Anvers, Pieter de Jode, 1619. • Version allemande Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1577. Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1581. • Versions franco-allemandes [Titre allemand]
Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1581. Architectura..., Anvers, Cornelis de Jode, 1597. • Versions néerlandaises Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1577. Architectura..., Anvers, Gérard de Jode, 1582. Architectura..., Anvers, Cornelis de Jode, 1598. Architectura..., Amsterdam, Frederik de Wit, s.d.
Livre d’architecture (Collaboration avec Paul Vredeman de Vries & Hendrik Hondius) • Versions allemandes Architectura Die köstliche unnd Weitberumbte khunst welche besteht in fünfferley Art der Edifitien..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Architectura Das ist : Bauw-kunst Bestähnde in Fünfderley ahrt der Gebauwen..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. [1er tirage]
255 bibliographie des livres d,architecture
Dorica & Ionica Das erst Buch, gemacht auff de zwey colomnen Dorica und Ionica..., Anvers, Hieronymus Cock, [1565].
bibliographie des livres d,architecture
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Architectur Oder Bawmeisterschafft : Inhaltendt die Kunst von den fünff Seulen..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. [2e tirage] Architectura Das ist : Bauw-kunst Bestähnde in Fünfderley ahrt der Gebauwen..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. • Versions françaises
La haulte & fameuse science consistante, en cincq manieres d’edifices..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Les cinq rangs de l’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1617. [2 tirages] Les cinq rangs de l’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1620. L’architecture... contenant la toscane..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1628. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1651. L’architecture..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1662. [2 tirages] • Versions néerlandaises
Die hooghe, ende vermaerde conste, bestaende in vijf manieren van Edifitien..., La Haye, Hendrik Hondius, 1606. Architectura dat is: bouw-kunst..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1638. • Versions latines
Architectura præclara & eximia scientia complectens quinque modos ædificiorum..., La Haye, Hendrik Hondius, 1607. Architectura : continens quinque ornamenta architecturæ..., Amsterdam, Johannes Janssonius, 1633. Architectura : continens quinque ornamenta architecturæ, Amsterdam, Johannes Janssonius, 1647.
Vredeman de Vries, Paul (1567-c1630), voir Vredeman de Vries, Jan
-Z257
Del modo di fortificar le citta..., Venise, Plinio Pietrasanta, 1554. Del modo di fortificar le citta..., Venise, Domenico & Cornelio Nicolini da Sabbio, 1556. Del modo di fortificar le citta..., Venise, Domenico & Cornelio Nicolini da Sabbio, 1560. Del modo di fortificar le citta..., dans Delle offese et diffese delle città, et fortezze..., Venise, Tommaso Baglioni, 1601. • Traduction française La maniere de fortifier villes..., Lyon, Guillaume Roville [Rouillé], 1556. • Traduction anglaise [d’après la traduction française] The maner of fortificacion of cities..., Londres, British Library, Add. Ms. 28030, [1559].
bibliographie des livres d,architecture
Zanchi, Giovan Battista (1515-c1586)
Index
8 A
B
Aertsen, Pieter 169 Albenas, Jean Poldo d’ 22, 61 Alberti, Leo Battista 11, 13, 14, 18, 26, 31, 32, 36, 37, 41, 56, 74, 76, 82, 103, 106, 112, 119, 145, 160 Alphonse IV 135 Amsterdam 13, 29, 85, 89, 94, 95, 96-98, 101, 105, 107, 109, 110, 116, 124, 131, 132, 135, 153, 168 hôtel de ville 110 Ancy-le-Franc château 40 Androuet du Cerceau, Jacques I 13, 18, 21, 44, 55, 58, 61-64, 66, 83, 86, 141, 143, 146, 153, 159, 162, 163 Androuet du Cerceau, Jacques II 82 Angers 78 cathédrale 14 Ango, Pierre 93 Ancône arc 163 Anet château 40, 63, 74, 78, 166, 170, 172 Anvers 12, 13, 26-29, 31, 36, 55, 83, 93, 94, 95, 96, 99, 105, 106, 110, 116, 121, 164 hôtel de ville 164 Arles église Saint-Trophime 164 Armagnac, Georges d’ (cardinal) 33, 34, 160 Arnhem 96, 107 Aubigny, Béraud Stuart Darnley d’ 119 Aubouyn, Pierre 89 Augsbourg Maison, Fuggerplatz, 1 (Maximilian Museum) 164 Auzout, Adrien 155 Aveline, Antoine 66, 156 Avignon 71, 164 Aviler, Augustin-Charles d’ 86, 89, 95, 98, 109, 112, 139, 141, 153, 158 Ayala ,Juan de 48
Babelon, Jean-Pierre 143 Bachot, Ambroise 121, 124 Baldi, Bernardino 97 Bâle 45, 99, 106 Balleroy château 167 Balzac, Guez de 144 Barbaro, Daniele 97, 119, 145, 166 Barbé, Jean 17, 18, 42 Barbet, Jean 71, 83, 85, 95, 98, 147, 162, 163 Barbin, Claude 89 Barocci, Federico 170 Barlet, Irénée 92 Beaulieu, Sébastien de Pontault de 85 Bembo, Pietro 40 Bencardt, Johann Kaspar 106 Bénévent arc 61 Berey, Nicolas 89 Bernard, Jean 81, 93 Bernard, Jean-François 89, 98 Bernin, Gian Lorenzo Bernini, dit Le 156 Bertani, Giovanni 166 Bertin, Dominique 18, 41, 116, 159 Besançon arc (Porte noire) 61 Besson, Jacques 22, 25, 26, 81 Binet, Étienne 160 Blaeu, Cornelis 96 Blaeu, Joan 96 Blaeu, Willem Jansz 96, 105, 131 Blois château 63, 167 Blondel, François 59, 78, 81, 86, 89, 95, 98, 101, 103, 135, 139, 141, 143, 144, 145, 149, 152, 153, 158, 159, 169, 173 Blondel, Jacques-François 66, 156 Blum, Hans 12, 13, 22, 29, 31, 45, 55-56, 58-59, 61, 77, 93, 94, 95, 96, 99, 101, 105,boileau Boileau, Nicolas 144 Boillot, Joseph 25, 69, 70, 71, 86 Boisseau, Jean 89, 111, 168 Boisrobert, François de 145
index
260
Bologne 121 Bordeaux 25 Piliers de Tutelle 61, 150 Borromini, Francesco 144 Bosboom, Simon 89, 98, 103, 110, 111 Bosse, Abraham 71, 81, 83, 85, 89, 98, 101, 139, 144-149, 156, 158 Boudeville, Guyon 18, 40, 116 Bourdin, Pierre 136, 160 Bourges 93 Boyssoné, Jean de 32 Boyvin, René 59 Bramante, Donato 59 Brahé, Tycho 96 Bray, Catherine de 86 Breda 132 Breman, Paul 12 Brive-la-Gaillarde hôtel Labenche 164, 165 Brosse, Salomon de 91, 109, 141, 167 Bruxelles 71, 98, 124, 170 Bry, Johann Theodor de 125 Bry, Théodore de 101 Budé, Guillaume 18, 32 Bulderen, Hendrik van 96 Bullant, Jean 17, 40, 45, 55-56, 60, 61, 77, 78, 89, 91, 145, 166 Bullet, Pierre 86, 89, 98, 153, 156 Buon, Gabriel 18 Bury, John 11, 12 Bussemacher, Johann 101
C Cambray, chevalier de 98, 103, 135 Cammerlander, Jacob 14 Campen, Jacon van 110, 111, 168 Caporali, Giovanni Battista 40 Capra, Alessandro 121 Cardon, Horace 22 Cataneo, Girolamo 23, 121 Cataneo, Pietro 120, 145 Catherine de Médicis 62 Catherinot, Nicolas 93, 160 Caus, Salomon de 64, 82 Cavellat, Denise 91 Cavellat, Guillaume 16, 17, 41, 56, 91 Cavellat, Pierre 91 Caviceo, Jacopo 40 Cervini, Marcello (Marcel II) 78 Cesariano, Cesare 18, 26, 32, 34, 40, 76, 91, 166
Champaigne, Philippe de 170 Chales, Claude-François Milliet de 89, 136, 160 Châlons-sur-Marne 93 Chambord château 63 Champigny-sur-Veude château 164 Sainte-Chapelle 164 Charles Ier 86 Charles II 103 Charles Quint 26 Chastillon, Claude 66, 89 Châtillon-sur-Seine Maison Philandrier 165 Chaudière, Claude 16 Chaudière, Regnault I 16, 91 Chaudière, Regnault II 91 Chavigny château 141 Chouet, Jacques 22 Claesz, Cornelis 99, 106 Claeszoon, Cornelis 29 Clipeus, Balthasar 101 Clousier (les) 89 Coecke, Pieter 26, 31, 36, 44, 45, 48, 95, 99, 106, 160 Coehoorn, Menno van 136 Coignard, Geneviève 87 Coignard, Jean-Baptiste 87, 88, 117, 139, 150, 155 Coignard, Jean-Baptiste fils 89 Coignard (Veuve) p. 89 Colbert, Jean-Baptiste 139, 143, 144, 147, 149, 150, 152, 153, 154, 173 Colines, Guyone (veuve Higman et Estienne) 16 Colines, Simon de 14, 16, 34, 36 Collemont, Madeleine 86 Collot, Pierre 71, 83, 147, 163 Cologne 95, 101, 130 Colonna, Francesco 18, 36, 40 Combi, Sebastiano 107 Côme 18, 32 Constantinople 60 Coopens, Gillis 26 Coulonges sur l’Autize château 166 Cramoisy, Sébastien 142 Craneveldt, Frans van 60 Crémone 121 Criegher, Johann 48
D
E Écouen château 63, 167, 171 Élien 18, 119 Elzevir, Abraham 96, 97, 132 Elzevir, Bonaventura 96, 97, 132
F Fabre, Jean 124 Faventinus 17 Félibien, André 88, 89, 155 Fernández de Medrano, Sebastián 99 Ferrand, David II 91 Filarete, Antonio 11 Firens, Pierre 83, 89, 108 Flamand, Claude 26, 101, 125 Florence 31, 32 Floriani, Pietro Paolo 121 Floris, Cornelis 26, 164 Foillet, Jacques 26, 101 Fontainebleau 53 château 63 Fontenay-le-Comte château de Terre-Neuve 166 Fournier, Georges 89, 97, 136, 160 Francart, Jacques 71, 98 Francfort-sur-le-Main 18, 44, 50, 51, 66, 101, 106, 110, 124, 125, 136 Francine, Alexandre 71, 83, 101, 147, 163 François d’Anjou 29 François Ier 60 Fréart de Chambray, Roland de 12, 78, 89, 103, 111, 112, 139, 141, 144-145, 147, 149, 153, 154, 155, 156, 158, 170 Frédéric III 130 Frontin 18, 119 Froschauer, Christoph 29
261 index
Damant 99 Dan, Pierre 64 Danckerts, Cornelis 85, 98, 110, 116 Danckerts, Dancker 98, 110 Danckerts, Justus 98 Danckerts (les) 98, 108 Darby, John 101 Daret, Pierre 59, 89 De Franceschi, Francesco 48, 50, 107 De Laet, Johannes 34, 97 Della Valle, Battista 22, 121 De l’Orme, Philibert 9, 12, 17, 40, 45, 59, 60, 71, 74-78, 81, 82, 89, 91, 117, 145, 156, 159, 161, 166, 169, 170 Demasso, François 55, 92, 93, 105 Denham, John 103 Derand, François 81, 93, 144, 156, 159 Desargues, Girard 81, 101, 145, 146, 147, 156, 159 Descartes, René 145 Desgodets, Antoine 88, 149, 153, 154, 155, 173 Deville, Antoine 92, 98, 124 Dietterlin, Wendel 13, 31, 45, 53, 83, 94, 99, 105, 163 Dijon 93 Dilich, Wilhelm 136 Dögen, Matthias 96, 97, 132 Dolet, Étienne 23 Dossena, Giovanni Andrea 32 Draguignan 162 Du Breuil, Antoine 18 Du Breuil, Jean 89, 136 Du Choul, Guillaume 32 Dufay (abbé) 89 Du Praissac 97 Durand, Jean 23 Durantino, Francesco 40 Dürer, Albrecht 13, 18, 45, 83, 97, 120 Duré, Robert 14
Elzevir, Daniel 97 Elzevir, Louis 96, 98, 108 Elzevir, Louis le JeuneV34, 97 Elzevir, Mathijs 96 Endter, Johann Andreas 101 Énée 170 Érasme 163 Errard, Jean 101, 124, 158 Errard, Alexis 124 Estain, Michel Potier d’ 101 Estienne, Guyone 16 Estienne, Henri 16 Estienne, Robert 14 Evelyn, John 103, 109, 112
G index
262
Gabiano, Balthazar de 14, 18, 31 Gabiano (les) 18, 31, 34 Gaesbeeck, Franciscus van 29, 95 Gardet, Jean 18, 41, 116, 159 Garric, Jean-Philippe 12 Gautier, Henri 92, 135 Gazeau, Jacques 17 Gênes 170 Genève 23, 24, 41 Gentillâtre, Jacques 81, 82 Gibier, Éloi 25 Giocondo, Giovanni Monsignori, dit Fra 18, 31, 32, 91, 119 Girard, Albert 97, 131, 145, 156 Giunta, Filippo (héritiers de) 18, 31 Godeau, Antoine 145 Goldmann, Nicolaus 96, 97, 130, 132, 136, 159 Gomberville, Martin Leroy de 145 Goujon, Jean 40, 41, 51, 53, 55, 91, 163, 164 Gourbin, Gilles 16 Griveau, Georges 93 Griveau (veuve) 93 Gryphe, Sébastien 21 Guimiliau église 161 Guyot, Claude 93 Gutenberg, Johannes 9
Hondius, Willem 95 Hondt, Hendrik de, voir Hondius Horace 22, 164
J Janssonius, Johannes 96, 97, 131 Jenner, Thomas 103 Jode, Gerard 26 Jode, Pieter de 94, 106 Jode (les) 26 Jollain, François 89, 145 Jollain, Gérard 89 Jombert, Claude 149 Jones, Inigo 110 Jousse, Mathurin 13, 22, 81, 93, 105, 156, 159 Justinien 60
K Kasemann, Rutger 101 Kerver, Jacques 18, 41 Kierher, Johann 14 Knapp, Hans 18 König, Ludwig 45, 99, 106 Krammer, Gabriel 53
H
L
Hardouin-Mansart, Jules 109, 152, 153, 159, 168 Harris, Eileen 12 Haultin, Jérôme 93 Heidelberg château 64, 66 Heil, Johann Silbert 106 Helmers, Rudolph 101 Hénault, Jean 89 Henri II 78, 163 Henri IV 124, 139, 144 Herz, Johann Jakob 107 Higman, Geneviève 16 Higman, Jean 16 Higman, Guyone (voir Estienne, Guyonne) 16 Hoffmann, Johann 101 Hondius, Hendrik 29, 95, 96, 106, 130, 131 Hondius, Jodocus 96
Labacco, Antonio 59, 76, 170 Labé, Louise 23 La Flèche 93, 105, 159 La Haye 13, 29, 94, 95, 103, 105, 106, 130, 131, 135 Mauritshuis 110, 168 palais Noordeinde 110 Maison Huyghens 110, 168 La Hire, Laurent de 145 Langlois, François 86 Langlois, Nicolas 86, 87, 89 Langlois (les) 86, 87 Langres 26, 69 La Nou, Giovanni 107 Lanquais château 164 La Rochelle 93 Leers, Arnout 95 Lehmann, Georg 101, 109
M Madrid 121 Maisons château 167, 169 Malthus, Francis 103, 130 Manesson Mallet, Alain 89, 97, 124, 135, 136, 158 Mansart, François 109, 141, 143, 144, 159, 167, 169 Mantoue palazzo Te 172 Marcel II, voir Cervini, Marcello Marcolini, Francesco 48 Marie de Hongrie 45, 160
Marie de Médicis 71, 164 Mariette, Pierre I 71, 86, 87 Mariette, Pierre II 86, 87, 89, 93 Mariette, Jean 87, 156 Marnef, Jérôme de 17, 41, 56, 89, 91 Marolois, Samuel 95, 97, 130, 131, 132 Marot, Clément 23 Marot, Jean 64, 66, 156 Martellange, Étienne 13, 93, 144 Martin, Edme 139 Martin, Jean 13, 17, 24, 25, 34, 37, 40-41, 51, 53, 55, 56, 82, 91, 149, 164 Martini, Francesco di Giorgio 11, 119 Mauclerc, Julien 29, 59, 89, 93, 101, 164 Mazarin, Giulio Mazarini, dit Jules 139 Melder, Gerhard 136 Mersenne Marin 145 Messerschmidt, Georg 21 Meynier, Honorat de 124 Michallet, Étienne 89 Michel-Ange 98, 144, 156, 172 Mignard, Pierre 149 Milan 121, 125 Millanges, Simon 25 Moderne, Jacques 22 Modestus 18 Moetjens, Adrian 96 Moncornet, Balthazar 71 Montbéliard 26, 101, 125, 130 Montefeltre, Frédéric de 119 Montpellier 74 Morel, F(r)édéric 18, 74 Moulins 45, 93 Moxon, Joseph 101
N Naples 22 Nassau, Frédéric-Henri de 130, 132 Nassau, Maurice de 130 Nassau-Siegen, Jean-Maurice de 110, 168 New York 141 Nördlingen 106 Nuremberg 13, 45, 99, 101, 109, 111, 119, 136
O Oechslin, Werner 12 Oppenheim 124 Orgeix, Émilie d’ 12
263 index
Le Havre 132 Leipzig 101 Lemaistre, Jean 22, 29, 55, 56, 93, 105 Lemercier, Jacques 109, 159, 168 Le Muet, Pierre 29, 66, 71, 81, 85, 86, 87, 89, 95, 97, 98, 99, 101, 108, 109, 112, 116, 117, 139, 141-143, 147, 156, 158, 168 Le Noir, Geneviève 86 Le Noir, Guillaume 86 Lenoncourt, cardinal de 40 Le Pautre, Antoine 155 Le Pautre, Jean 89 Le Pautre, Pierre 150, 168 Lescot, Pierre 163, 164, 166 Leu, Thomas de 83 Leuthner, Abraham 111 Le Vau, Louis 159, 167 Leyde 13, 34, 95, 96, 110, 130, 132, 168 Liefrinck, Hans 29, 59 Ligorio, Pirro 61, 155 Liverpool 170 Lochom, Michel van 83, 106 Londres 82, 95, 101, 103, 105, 106, 110-112, 116, 135, 136 Lotto, Lorenzo 169 Louis XIII 124, 139, 144, 145, 149 Louis XIV 88, 121, 124, 135, 139, 156, 173 Lourmarin château 162 Louvain 136 Lyon 13-14, 18, 22, 23, 24, 29, 31, 34, 44, 51, 55, 61, 67, 75, 92, 93, 95, 105, 124, 135, 147, 166 hôtel Bullioud 166 hôtel de ville 147 maison Saint-Oyen 147
Orléans 13, 18, 25, 61, 82 Ostende 132 Ozanam, Jacques de 96
index
264
P Palissy, Bernard 81 Palladio, Andrea 50, 58, 62, 82, 86, 95, 98, 99, 101, 103, 105, 108, 111, 112, 116, 117, 141, 143, 144, 145, 153, 155, 165, 167, 168, 170 Palladius 25 Palliot, Pierre 93 Papillon, David 121 Paris 13-14, 16-18, 21, 25, 31, 32, 33, 41, 51, 56, 58, 59, 60, 64, 71, 74, 76, 81, 83, 85-89, 9192, 95, 101, 105, 109, 112, 116, 120, 124, 132, 135, 141, 143, 145, 149, 153, 155, 164, 170 Collège de la Sorbonne 14, 23 couvent des Minimes 167 église de la Sorbonne 168 église du Val-de-Grâce 168 église Saint-Paul-Saint-Louis 144 Fontaine des Innocents 163 hôtel Coquet 141 hôtel d’Avaux 141 hôtel de Beauvais 168 hôtel de la Vrillière 167 hôtel des Invalides 64 , 153, 168 hôtel Lambert 167 Louvre 40, 63, 111, 139, 141, 144, 150, 153, 156, 166, 167, 169, 172 Maison Tubeuf 141 Maison professe des Jésuites 144 Observatoire 150 palais Cardinal 147 palais des Tuileries 166 palais du Luxembourg 147 pont Notre-Dame 164 Pas, Crispijn van de 85 Pascal, Blaise 145 Pascal, Étienne 145 Pasino, Aurelio de 29, 121 Patisson, Mamert 18 Peake, Robert 101, 106 Perrault, Charles 139, 149, 150 Perrault, Claude 12, 88, 103, 116-118, 139, 141, 145, 149-150, 156, 158, 173 Perret, Jacques 124, 125 Peruzzi, Baldassare 52, 59 Philandrier, Guillaume 13, 18, 21, 23, 24, 31, 32-34, 41, 55, 97, 108, 165
Philippe II 48 Picardo (Picard, Léon) 34 Pierretz, Antoine 86 Pindare 164 Piobbici, Sallustio 107 Plantin, Christophe 29 Pleyben église 161 Poggio Reale villa 62 Pola arc 164 Pont du Gard 61 Pont-sur-Seine château 141 Post, Pieter 111, 168 Potsdam Château de Sans-souci Poussin, Nicolas 170 Polybe 44, 119 Prévost, Benoît 18 Pricke, Robert 101, 103 Procope 18, 60 Putelletto, Antonio 22
Q Quintilien 32
R Rabelais, François 23 Ramelli, Agostino 121, 124 Raphäel, Raffello Sanzio, dit 59 Rembolt, Berthold 13, 31 Richards, Godfrey 116 Richelieu château 64 Richelieu, Armand Duplessis, duc de 71, 139, 145, 153 Rohan, duc de 125 Rohault, Jacques 96 Rojas, Cristóbal de 121 Romano, Giulio 164, 172 Rome 11, 22, 32, 33, 45, 52, 61, 62, 76, 78, 139, 149, 154, 155, 160, 166, 169, 171 arc de Constantin 61, 164 arc de Titus 60-61, 144, 170 basilique Æmilia 171 église du Gésù 144
S Sadeler, Justus 110 Sagredo, Diego de 12, 13, 26, 31, 34, 36-37, 40, 48, 51, 53, 159, 165, 166 Saint-Aignan, Sébastien de 82 Saint-Sorlin, Jean Desmarets de 145 Saint-Denis basilique 166, 172 Saint-Malo 132 Saint-Pétersbourg 11, 170 Saint-Thégonnec église 161 Salignac-Eyvigues château du Claud 164 Salomon, Bernard 22 Salviati, Giuseppe 166 Sambin, Hugues 23, 67 Sangallo, Antonio da (le Jeune) 119 Sannazaro, Jacopo 40 Sansovino, Jacopo 169 Sarayna, Torello 22 Sardi, Pietro 136 Savoie, duc de 136 Savot, Louis 59, 89, 91, 141-144, 156, 158, 160
Scamozzi, Vincenzo 12, 48, 81, 89, 95, 97, 98, 103, 105, 108, 110-112, 120, 145, 153, 165, 167, 168 Schille, Jan van 26 Schoten, François 131 Schultes, Johann Friedrich 107 Schuym, Joachim 89, 98, 103, 110, 111 Sepúlveda, Juan Ginés de 36 Serlio, Sebastiano 11, 12, 13, 17, 18, 21, 22, 25, 26, 31, 32, 33, 36, 40, 41-42, 44-45, 48, 50, 51-53, 55, 56, 59, 61, 62, 66, 74, 76, 78, 83, 91, 95, 98, 99, 101, 103, 105, 106-107, 108, 141, 143, 145, 146, 147, 155, 159, 160, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 169, 172 Sessa, Melchiore 48 Seyler, Johann Christian 101 Sienne 120 Shute, John 112 Silvestre, Israël 156 Sittart, André 17, 91 Sittart, Arnold 17 Stafford, Simon 106 Stevin, Simon 96, 97, 130, 132, 159 Strada, Jacopo 18, 44 Strasbourg 13, 14, 40, 71, 99 Stuart, Henry, prince de Galles 106 Sturm, Leonhard Christoph 110, 135, 136 Suallemberg, Adam 60 Sublet de Noyers, François 139, 144, 145 Suse arc 40 ’s-van Gravesande, Arent 111, 168
T Tacquett, Andrew 136 Tampeso 34 Tanlay château 141 Tavernier, Gabriel 83 Tavernier, Melchior 83, 85, 86, 87, 92, 93, 108, 139, 145 Teti, Carlo 23 Titien, Tiziano Vecelli, dit Le 169 Tolède 34, 48 Tongeren, Pieter Allartsz van 29 Tory, Geoffroy 13, 31, 32 Toulouse 40 Capitole 164 Tournes, Jean I de 21, 34, 44, 97
265 index
église S. Maria in Trastevere 78 église S. Pietro in Montorio 62 église S. Prassede 78 Forum d’Auguste 170, 172 palais Farnèse 169 Panthéon 60, 78, 144, 172 Porta Pia 172 Tempietto 62 temple de la Fortune Virile 60, 144, 171 temple de Mars Ultor 170 temple de Sérapis 171 temple des Dioscures 59, 60 théâtre de Marcellus 144 thermes de Dioclétien 144 thermes de Titus 155 Ronsard, Pierre de 63, 144, 164 Rossetti, Donato 136 Rouen 51, 81, 170 Roussin, Jacques 23 Roville [Rouillé], Guillaume 22 Ruggiero, Pietro 121 Ruse, Heinrik 136 Ryff, Walter 45
index
266
Tournes, Jean II de 23 Tournes, Jean III de 24, 25, 41 Tours Musée des beaux-arts 162 Trepperel, Pierre 25 Trevi temple de Clitumne 170 Turin 125
U Úbeda palacio del Deán Ortega 162 Urbin 119 Utrecht 101, 107 Uzès château 165
V Vallery château 63 Valon, Jean 93 Vascosan, Michel de 14, 17, 42 Vatican Saint-Pierre (basilique) 62 Vauban, Sébastien le Prestre de 89, 98, 103, 124, 135, 136 Vaux-le-Vicomte château 167 Végèce 18, 119 Vène, Magali 12 Venise 14, 22, 32, 36, 41, 48, 51, 110, 112, 159, 169 Verbist (les) 94, 95, 96, 105 Verhulst, Mayken 26, 31, 48 Vernoys, Claude 93 Vermaasch, Joost 110 Vérone 22 arc 61, 164 Versailles château 112, 139, 153, 168 Vienne (Autriche) 170 Vignole, Jacopo Barozzi, dit 11, 12, 29, 33, 50, 56, 58, 59, 61, 71, 82, 83, 85, 86, 87, 89, 92, 93, 95, 96, 97, 98, 99, 101, 105, 107-110, 111, 112, 116, 117, 141, 145, 147, 149, 153, 155, 165, 167, 170 Villalpando, Francisco de 48 Vincent, Barthélemy 22, 23
Vinet, Élie 25, 32 Vingboons, Philips 111, 168 Viola Zanini, Giuseppe 145 Visscher, Claes Jansz 94, 95, 96, 105 Vitruve 9, 12, 13, 17, 18, 21, 24, 31-34, 36, 37, 40-41, 51, 53, 55, 56, 69, 76, 82, 83, 88, 91, 95, 97, 103, 105, 116-118, 119, 143, 149, 150, 153, 154, 155, 156, 159, 160, 166, 172, 173 Vizille château 147 Vouet, Simon 170 Vredeman de Vries, Jan 26, 29, 31, 45, 52, 53, 83, 94, 95, 105-106, 131, 163 Vredeman de Vries, Paul 95, 106, 131
W Waesberge, Jan 130 Johannes Janssonius van 97 Washington 11, 170 Wasowski, Bartomiej Natan 111 Wechel, André 18, 44, 120 Wechel, Chrétien 18, 60 Weyerstraten, Elizaeus 97 Weyerstraten (veuve) 97 Widenmann, Johann Christoph 101 Wolfenbüttel 136 Wotton, Henry 97, 111, 112 Wurtemberg, duc de 125 Wyssenbach, Rudolph
Y York, duc d’ 136
Z Zanchi, Giovan Battista 22, 121 Zieger, Johann 101, 109 Zurich 13, 29, 48, 55, 99, 105